Saint Antoine de Padoue, prêtre et docteur de l'Église
Antoine naquit à Lisbonne (vers 1195). En 1221, il était à Assise près de Saint François, dont le projet de vie évangélique l'avait séduit. Ses dons exceptionnels de prédicateur le firent envoyer en France, où se répandaient les doctrines cathares. Il fonda un couvent à Brive-la-Gaillarde. De retour en Italie, il mourut à Padoue après y avoir prêché le carême (1231).
Saint Antoine de Padoue
Frère Mineur, Docteur de l'Église (+ 1231)
Né à Lisbonne, ce contemporain de saint François d'Assise s'appelait en réalité Fernando. De famille noble aux traditions militaires, il entra tout jeune chez les Chanoines Réguliers de Saint Augustin à Coïmbra où il fut ordonné Prêtre.
En 1220, quand les restes des premiers martyrs franciscains furent ramenés du Maroc au Portugal, il entra chez les Frères Mineurs et prit le prénom d'Antoine.
Il désirait lui aussi aller au Maroc afin d'y mourir martyr. Tombé malade pendant le voyage, il dut rentrer en Europe.
En 1221, il est à Assise au chapitre de l'Ordre et ses Frères découvrent alors ses talents de prédicateur et de théologien.
Ayant remplacé "au pied levé" un prédicateur empêché, il étonne ses Frères qui, désormais, l'envoient prêcher plutôt que de balayer.
Avec la permission de Saint François, il enseigne à Bologne, Toulouse, Montpellier et Limoges.
A Brive-la-Gaillarde, on conserve même le souvenir des grottes où il se retira quelque temps dans la Prière solitaire.
C'est aussi dans cette ville qu'il retrouva miraculeusement un manuscrit dérobé, y gagnant du même coup sa spécialité posthume pour lui faire retrouver les objets perdus. En 1229, il est élu provincial de l'Italie du Nord.
La fin de sa vie est dominée par la prédication où il excelle. Il se trouve à Padoue pour prêcher le Carême en 1231.
C'est là qu'il meurt d'épuisement à 36 ans, dans cette ville qui le vénère et qui lui donne son deuxième nom, saint Antoine de Padoue. Il est "Docteur de l'Église", mais la piété populaire préfère en lui l'intercesseur efficace.
Il a été nommé Saint patron du Portugal en 1934 par le pape Pie XI.
Site officiel de saint Antoine de Padoue.
Les Franciscains s’installent aussi à Limoges... très modestement. Saint Antoine de Padoue vient et réside quelque temps à Limoges. Il prêche en Limousin et va fonder le Couvent des Frères Mineurs à Brive. (Les ordres mendiants et militaires - diocèse de Limoges)
Antoine dit de Padoue (1195-1231) Natif du Portugal, il fut un très grand prédicateur Franciscain, Canonisé dès 1232 mais déclaré Docteur de l'Église seulement en 1946. Son culte, qui se développe largement à partir du XVIe siècle, se répand plus tardivement dans le Poitou, à la fin du XIXe, sous l'impulsion notamment des prédicateurs Capucins: la célébration solennelle à Saint-Porchaire de Poitiers, en 1893, en est une date clé.
Il est généralement représenté tenant un livre sur lequel repose l'Enfant Jésus. Vêtu de la bure, les reins ceints d'une corde - de là le nom des Cordeliers autrefois donné aux Franciscains - il est couvert du manteau brun à capuchon. (diocèse de Poitiers- quelques saints)
La catéchèse de l'audience générale du 10 février 2010 a été consacrée à "l'un des Saints les plus populaires de l'Église Catholique", Canonisé en 1232 par Grégoire IX.
Saint Antoine "a fortement contribué au développement de la spiritualité franciscaine grâce à sa grande intelligence, à son sens de l'équilibre, à son zèle apostolique et à sa ferveur mystique...
Il fut l'un des premiers grands théologiens des Frères Mineurs pour ne pas dire le premier". Saint Antoine a composé un cycle de sermons pour le Dimanche, un autre consacré aux Saints, proposant ainsi un parcours spirituel tellement riche que Pie XII le proclama en 1946 Docteur de l'Église, en lui attribuant le titre de Docteur évangélique car ses semons reprenaient toute la fraîcheur et la beauté de l'Évangile".
Dit de Padoue ou de Lisbonne, Antoine définit la Prière "comme une relation d'amitié où l'homme dialogue avec Le Seigneur", l'articulant en quatre dispositions indispensables: ouvrir avec confiance son cœur à Dieu, lui parler avec affection, lui confier nos attentes, le louer et le remercier.
Cet enseignement résume la théologie Franciscaine, "la centralité de l'Amour Divin qui s'ouvre à la sphère affective et à la volonté cordiale, qui est aussi source d'un connaissance spirituelle qui dépasse toutes les connaissances".
Le Docteur évangélique, a ajouté Benoît XVI, connaissait bien les défauts de la nature humaine, et "la tendance à tomber dans le péché.
Il exhortait sans cesse à combattre l'inclination à l'avidité, à l'orgueil et à l'impureté... Au début du XIII siècle, dans un contexte de renaissance des villes et du commerce, le nombre des personnes insensibles aux pauvres s'accroissait.
Ainsi invitait-il les fidèles à rechercher l'amitié des pauvres et la véritable
richesse, celle du cœur".
Cet enseignement "est tout aussi valable aujourd'hui, face à la crise économique, aux inégalités qui appauvrissent tant de personnes et accroissent la pauvreté.
Puis le Pape a souligné un autre des aspects saillants de la théologie Franciscaine, le Christocentrisme, qui "invite à réfléchir aux mystères de l'Humanité du Seigneur, principalement la Nativité et la Crucifixion.
"La vue du Crucifié inspirait à Antoine une immense gratitude envers Dieu, mais aussi de l'estime pour la dignité de la personne humaine, grâce à laquelle croyant comme incroyant peut trouver un sens enrichissant à sa vie".
Le Saint-Père a rappelé "l'importance du Crucifix pour notre culture et pour l'humanisme découlant de la Foi Chrétienne...
C'est parce que Dieu nous considère importants que nous devons être dignes des souffrances du Christ".
Le Pape a conclu en sollicitant l'intercession de Saint Antoine en faveur de l'Église, et en particulier des prédicateurs. "Suivant son exemple, puissent-ils unir ensemble une saine doctrine, une piété sincère et rigueur de discours.
En cette Année Sacerdotale, prions afin que prêtres et diacres accomplissent leur Ministère avec conscience, annonçant en l'actualisation la Parole de Dieu auprès des fidèles, surtout dans les homélies liturgiques". (source: VIS 100210 540)
Mémoire de Saint Antoine, Prêtre et Docteur de l’Église. Né à Lisbonne, il était chanoine régulier lorsqu’il entra dans l’Ordre des Mineurs, récemment fondé.
Il pensait aller chez les peuples d’Afrique pour propager la Foi, mais c’est en Italie et dans le midi de la France qu’il exerça avec beaucoup de fruits le Ministère de la prédication, en attirant un grand nombre à la vraie doctrine.
Il écrivit des sermons pénétrés de doctrine et de douceur et, sur l’ordre de Saint François, enseigna à ses Frères la théologie à Padoue, où il mourut en 1231.
Martyrologe romain.
SOURCE ` http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1313/Saint-Antoine-de-Padoue.htmlArtus Quellinus II (1625–1700). Ontwerp
voor een beeld van de heilige Antonius van Padua / Ébauche d'une statue de
saint Antoine de Padoue / Design for a statue of St. Anthony of Padua / Entwurf
für ein Standbild des heiligen Antonius von Padua, between circa 1625 and circa
1700, terracotta, 56 x 27, Royal Museum of Fine Arts
Antwerp
SAINT ANTOINE de PADOUE
Religieux de
Saint-François
(1195-1231)
Saint Antoine était né à
Lisbonne, en 1195, de la famille glorieuse de Godefroy de Bouillon premier roi
de Jérusalem, dont une branche s'était implantée en Portugal.
A quinze ans, il entra
dans l'Ordre des Chanoines réguliers de Saint-Augustin. Un jour qu'il était
retenu à l'infirmerie du couvent par les devoirs de sa charge, il eut, au
moment de l'élévation de la Messe, un ardent désir de voir le Sauveur, et il se
mit à genoux: ô merveille! Les murs de l'église s'entr'ouvrent et lui laissent
voir l'autel, où il adore ravi, la sainte Victime.
Cependant Antoine était
appelé de Dieu à devenir disciple de saint François; il sentit le premier appel
à la vue de cinq religieux franciscains s'embarquant pour les missions
d'Afrique; l'appel fut définitif, quand, quelques mois plus tard, les reliques
de ces cinq religieux, devenus martyrs de la foi, furent apportées
providentiellement au monastère où il vivait. Antoine se sentit dès lors
irrésistiblement entraîné vers un Ordre où il pourrait donner son sang pour
Jésus-Christ. Il arriva en Italie avant la mort de saint François.
Placé à la cuisine d'un
couvent, il fut un jour appelé par son supérieur pour prêcher, sans préparation,
à la communauté. Il commença simplement; mais bientôt il s'éleva à une telle
hauteur de doctrine et d'éloquence, qu'il émerveilla toute l'assemblée.
L'Esprit-Saint, qui transforma les Apôtres, avait rempli l'humble Antoine. Dès
lors il occupe les grandes charges de l'Ordre, il évangélise les villes et les
campagnes, enseigne dans les universités de Montpellier, de Toulouse, de
Bologne et de Padoue. Par ses prédications accompagnées de prodiges, il mérite
le surnom de Marteau des hérétiques. Parmi les innombrables miracles de ce
grand Thaumaturge, remarquons ceux qui suivent.
Son père avait été
injustement condamné à mort, à Lisbonne, pour un meurtre qu'il n'avait pas
commis. L'esprit de Dieu transporta Antoine en son pays natal; il alla tirer le
mort de sa tombe et lui fit proclamer l'innocence de l'accusé. A la même heure,
Antoine, de retour à Padoue, se rendait à l'office où la cloche appelait les
religieux.
Une autre fois, prêchant
sur le bord de la mer, il vit venir une multitude de poissons pour l'entendre,
et donner une leçon aux hérétiques qui se bouchaient les oreilles; ils ne
partirent qu'après s'être inclinés sous sa bénédiction.
Saint Antoine est célèbre
par l'apparition de l'Enfant Jésus, qui vint un jour Se mettre entre ses bras.
On l'invoque avec succès pour retrouver les objets perdus.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/saint_antoine_de_padoue.html
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 10 février 2010
Antoine de Padoue
Chers frères et sœurs,
Il y a deux semaines,
j'ai présenté la figure de saint François d'Assise. Ce matin, je voudrais
parler d'un autre saint, appartenant à la première génération des Frères
mineurs: Antoine de Padoue ou, comme il est également appelé, de Lisbonne, en
référence à sa ville natale. Il s'agit de l'un des saints les plus populaires
de toute l'Eglise catholique, vénéré non seulement à Padoue, où s'élève une
splendide basilique qui conserve sa dépouille mortelle, mais dans le monde
entier. Les images et les statues qui le représentent avec le lys, symbole de
sa pureté, ou avec l'Enfant Jésus dans les bras, en souvenir d'une apparition
miraculeuse mentionnée par certaines sources littéraires, sont chères aux
fidèles.
Antoine a contribué de
façon significative au développement de la spiritualité franciscaine, avec ses
dons marqués d'intelligence, d'équilibre, de zèle apostolique et principalement
de ferveur mystique.
Il naquit à Lisbonne dans
une famille noble, aux alentours de 1195, et fut baptisé sous le nom de Fernando.
Il entra chez les chanoines qui suivaient la Règle monastique de saint
Augustin, d'abord dans le monastère Saint-Vincent à Lisbonne, et successivement
dans celui de la Sainte-Croix à Coïmbra, centre culturel de grande renommée au
Portugal. Il se consacra avec intérêt et sollicitude à l'étude de la Bible et
des Pères de l'Eglise, acquérant une science théologique qu'il mit à profit
dans son activité d'enseignement et de prédication. A Coïmbra eut lieu
l'épisode qui marqua un tournant décisif dans sa vie: c'est là qu'en 1220,
furent exposés les reliques des cinq premiers missionnaires franciscains, qui
s'étaient rendus au Maroc, où ils avaient subi le martyre. Leur vie suscita
chez le jeune Fernando le désir de les imiter et d'avancer sur le chemin de la
perfection chrétienne: il demanda alors de quitter les chanoines augustins et
de devenir Frère mineur. Sa requête fut acceptée et, ayant pris le nom
d'Antoine, il partit lui aussi pour le Maroc, mais la Providence divine en
décida autrement. A la suite d'une maladie, il fut contraint de rentrer en
Italie et, en 1221, participa au célèbre « Chapitre des nattes » à Assise, où
il rencontra également saint François. Par la suite, il vécut pendant quelques
temps caché de la manière la plus totale dans un couvent près de Forlì, au nord
de l'Italie, où le Seigneur l'appela à une autre mission. Invité, dans des
conditions fortuites, à prêcher à l'occasion d'une ordination sacerdotale, il
se révéla être doté d'une telle science et éloquence que ses supérieurs le destinèrent
à la prédication. C'est ainsi que commença en Italie et en France une activité
apostolique si intense et efficace qu'elle conduisit de nombreuses personnes
qui s'étaient détachées de l'Eglise à revenir sur leurs pas. Antoine fut
également parmi les premiers maîtres de théologie des Frères mineurs, sinon le
premier. Il commença son enseignement à Bologne, avec la bénédiction de saint
François, qui, reconnaissant les vertus d'Antoine, lui envoya une brève lettre
qui commençait par ces paroles: « Il me plaît que tu enseignes la théologie aux
frères ». Antoine posa les bases de la théologie franciscaine qui, cultivée par
d'autres éminentes figures de penseurs, devait connaître son apogée avec saint
Bonaventure de Bagnoregio et le bienheureux Duns Scot.
Devenu supérieur
provincial des Frères mineurs du nord de l'Italie, il poursuivit son ministère
de la prédication, l'alternant avec des charges de gouvernement. Ayant conclu
la charge de provincial, il se retira près de Padoue, où il s'était déjà rendu
trois fois. A peine un an après, il mourut aux portes de la Ville, le 13 juin
1231. Padoue, qui l'avait accueilli avec affection et vénération pendant sa
vie, lui rendit pour toujours honneur et dévotion. Le Pape Grégoire IX
lui-même, qui, après l'avoir écouté prêcher, l'avait défini « Arche du
Testament », le canonisa un an seulement après sa mort, en 1232, notamment à la
suite de miracles survenus par son intercession.
Au cours de la dernière
période de sa vie, Antoine écrivit deux cycles de « Sermons », intitulés
respectivement « Sermons du dimanche » et « Sermons sur les saints », destinés
aux prêcheurs et aux enseignants des études théologiques de l'Ordre
franciscain. Dans ces Sermons, il commente les textes de l'Ecriture présentés
par la Liturgie, en utilisant l'interprétation patristique et médiévale des
quatre sens, le sens littéral ou historique, le sens allégorique ou
christologique, le sens tropologique ou moral, et le sens anagogique, qui
conduit vers la vie éternelle. Aujourd'hui, on redécouvre que ces sens sont des
dimensions de l'unique sens de l'Ecriture Sainte et qu'il est juste
d'interpréter l'Ecriture Sainte en recherchant les quatre dimensions de sa
parole. Ces Sermons de saint Antoine sont des textes théologiques et
homilétiques, qui rappellent la prédication vivante, dans lesquels Antoine
propose un véritable itinéraire de vie chrétienne. La richesse d'enseignements
spirituels contenue dans les « Sermons » est telle que le vénérable Pape Pie
XII, en 1946, proclama Antoine Docteur de l'Eglise, lui attribuant le titre de
« Docteur évangélique », car de ces écrits émanent la fraîcheur et la beauté de
l'Evangile; aujourd'hui encore, nous pouvons les lire avec un grand bénéfice
spirituel.
Dans ces Sermons, saint
Antoine parle de la prière comme d'une relation d'amour, qui pousse l'homme à
un dialogue affectueux avec le Seigneur, créant une joie ineffable, qui
enveloppe doucement l'âme en prière. Antoine nous rappelle que la prière a
besoin d'une atmosphère de silence, qui ne coïncide pas avec le détachement du
bruit extérieur, mais qui est une expérience intérieure, qui vise à éliminer
les distractions provoquées par les préoccupations de l'âme, en créant le
silence dans l'âme elle-même. Selon l'enseignement de cet éminent Docteur
franciscain, la prière s'articule autour de quatre attitudes indispensables,
qui, dans le latin d'Antoine, sont définies ainsi: obsecratio, oratio,
postulatio, gratiarum actio. Nous pourrions les traduire de la façon suivante:
ouvrir avec confiance son cœur à Dieu; tel est le premier pas de la prière: pas
simplement saisir une parole, mais ouvrir son cœur à la présence de Dieu; puis
s'entretenir affectueusement avec Lui, en le voyant présent avec moi; et –
chose très naturelle – lui présenter nos besoins; enfin, le louer et lui rendre
grâce.
Dans cet enseignement de
saint Antoine sur la prière, nous saisissons l'un des traits spécifiques de la
théologie franciscaine, dont il a été l'initiateur, c'est-à-dire le rôle
assigné à l'amour divin, qui entre dans la sphère affective, de la volonté, du
cœur et qui est également la source d'où jaillit une connaissance spirituelle,
qui dépasse toute connaissance. En effet, lorsque nous aimons, nous
connaissons.
Antoine écrit encore: «
La charité est l'âme de la foi, elle la rend vivante; sans l'amour, la foi
meurt » (Sermones, Dominicales et Festivi, II, Messaggero, Padoue 1979, p. 37).
Seule une âme qui prie
peut accomplir des progrès dans la vie spirituelle: tel est l'objet privilégié
de la prédication de saint Antoine. Il connaît bien les défauts de la nature
humaine, notre tendance à tomber dans le péché, c'est pourquoi il exhorte
continuellement à combattre la tendance à l'avidité, à l'orgueil, à l'impureté,
et à pratiquer au contraire les vertus de la pauvreté et de la générosité, de
l'humilité et de l'obéissance, de la chasteté et de la pureté. Aux débuts du
XIIIe siècle, dans le cadre de la renaissance des villes et du développement du
commerce, le nombre de personnes insensibles aux besoins des pauvres
augmentait. Pour cette raison, Antoine invite à plusieurs reprises les fidèles
à penser à la véritable richesse, celle du cœur, qui rend bons et
miséricordieux, fait accumuler des trésors pour le Ciel. « O riches – telle est
son exhortation – prenez pour amis... les pauvres, accueillez-les dans vos
maisons: ce seront eux, les pauvres, qui vous accueilleront par la suite dans
les tabernacles éternels, où résident la beauté de la paix, la confiance de la
sécurité, et le calme opulent de l'éternelle satiété » (ibid., n. 29).
N'est-ce pas là, chers
amis, un enseignement très important aujourd'hui également, alors que la crise
financière et les graves déséquilibres économiques appauvrissent de nombreuses
personnes et créent des conditions de pauvreté? Dans mon encyclique Caritas in
veritate, je rappelle: « Pour fonctionner correctement, l'économie a besoin de
l'éthique; non pas d'une éthique quelconque, mais d'une éthique amie de la
personne » (n. 45).
Antoine, à l'école de
François, place toujours le Christ au centre de la vie et de la pensée, de
l'action et de la prédication. Il s'agit d'un autre trait typique de la
théologie franciscaine: le christocentrisme. Celle-ci contemple volontiers, et
invite à contempler les mystères de l'humanité du Seigneur, l'homme Jésus, de
manière particulière le mystère de la Nativité, Dieu qui s'est fait Enfant, qui
s'est remis entre nos mains: un mystère qui suscite des sentiments d'amour et
de gratitude envers la bonté divine.
D'une part la Nativité,
un point central de l'amour du Christ pour l'humanité, mais également la vision
du Crucifié inspire à Antoine des pensées de reconnaissance envers Dieu et
d'estime pour la dignité de la personne humaine, de sorte que tous, croyants et
non croyants, peuvent trouver dans le crucifié et dans son image une
signification qui enrichit la vie. Saint Antoine écrit: « Le Christ, qui est ta
vie, est accroché devant toi, pour que tu regardes dans la croix comme dans un
miroir. Là tu pourras voir combien tes blessures furent mortelles, aucune
médecine n'aurait pu les guérir, si ce n'est celle du sang du Fils de Dieu. Si
tu regardes bien, tu pourras te rendre compte à quel point sont grandes ta
dignité humaine et ta valeur... En aucun autre lieu l'homme ne peut mieux se
rendre compte de ce qu'il vaut, qu'en se regardant dans le miroir de la croix »
(Sermones Dominicales et Festivi III, pp. 213-214).
En méditant ces paroles
nous pouvons mieux comprendre l'importance de l'image du Crucifix pour notre
culture, pour notre humanisme né de la foi chrétienne. C'est précisément en
regardant le Crucifié que nous voyons, comme le dit saint Antoine, à quel point
est grande la dignité humaine et la valeur de l'homme. En aucun autre lieu on
ne peut comprendre combien vaut l'homme, pourquoi précisément Dieu nous rend
aussi importants, nous voit aussi importants, au point d'être, pour Lui, dignes
de sa souffrance; ainsi toute la dignité humaine apparaît dans le miroir du
Crucifié et le regard vers Lui est toujours une source de reconnaissance de la
dignité humaine.
Chers amis, puisse
Antoine de Padoue, si vénéré par les fidèles, intercéder pour l'Eglise entière,
et surtout pour ceux qui se consacrent à la prédication; prions le Seigneur
afin qu'il nous aide à apprendre un peu de cet art de saint Antoine. Que les
prédicateurs, en tirant leur inspiration de son exemple, aient soin d'unir une
solide et saine doctrine, une piété sincère et fervente, une communication
incisive. En cette année sacerdotale, prions afin que les prêtres et les
diacres exercent avec sollicitude ce ministère d'annonce et d'actualisation de
la Parole de Dieu aux fidèles, en particulier à travers les homélies
liturgiques. Que celles-ci soient une présentation efficace de l'éternelle
beauté du Christ, précisément comme Antoine le recommandait: « Si tu prêches
Jésus, il libère les cœurs durs; si tu l'invoques, il adoucit les tentations
amères; si tu penses à lui, il illumine ton cœur; si tu le lis, il comble ton
esprit » (Sermones Dominicales et Festivi, p. 59).
* * *
Je suis heureux
d’accueillir les pèlerins francophones, en particulier les élèves et les
professeurs de différents collèges de Montaigu, Séverac-le Château et Paris,
ainsi que les paroissiens venus en pèlerinage à Rome. Puisse le Seigneur Jésus
vous accompagner dans votre vie! Que Dieu vous bénisse!
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Juan Carreño de Miranda (1614–1685).
San Antonio predicando a los peces, 1646, 249 x
165, Museo del Prado
SAINT ANTOINE DE PADOUE
Chaque grande famille religieuse porte la marque d’une
certaine unité que ne portent pas, surtout de nos jours, les familles humaines.
La contradiction et l’hostilité des frères, déjà célèbres dans l’antiquité, est
évidente dans les temps modernes. Mais cette famille d’élection surnaturelle, qui
s’appelle un ordre religieux, exige une certaine ressemblance spirituelle et
une homogénéité véritable. La famille de saint François semble avoir pour
caractère la simplicité.
Saint Antoine de Padoue n’entra dans cette famille
qu’après une épreuve faite ailleurs, et après la conquête d’une certitude
spéciale relative á sa vocation.
Dix ans après la mort du roi Alphonse Ier, et treize
ans après la venue de saint François d’Assise, en 1195, naissait á Lisbonne un
enfant qui s’appela Ferdinand. Les fonts baptismaux sur lesquels il reçut le sacrement
régénérateur subsistent encore. Son père se nommait Martin de Bouillon ; son aïeul,
Vincent de Bouillon, était au nombre des généraux d’Alphonse Ier , et joua son
rôle dans la reprise de Lisbonne, quand Alphonse Ier arracha aux Maures cette
place si importante et si disputée. Enfin le chef de sa race fut très
probablement Godefroy de Bouillon, ce premier conquérant du tombeau de
Jésus-Christ.
Voilà sa famille naturelle. Sa famille spirituelle fut
d’abord celle de saint Augustin. Mais il reconnut que sa place n’était pas là.
Une visite de saint François d’Assise détermina sa vocation et le décida à
entrer chez les frères mineurs. Parmi les religieux qu’il quitta, il trouva le
mécontentement et l’ironie. « Allez, allez, lui dit un chanoine qui se moquait
de lui, vous deviendrez un saint. — Mais pourquoi pas, répondit Ferdinand? Le
jour où vous apprendrez ma canonisation, ce jour-là vous louerez le Seigneur. »
Ferdinand changea de nom et désormais s’appela Antoine. Cette façon d’annoncer
sa canonisation future caractérise assez bien saint Antoine de Padoue. Il n'a ni
timidité, ni audace, ni présomption, ni embarras. Il sait qu’il sera canonisé; il
le dit comme il le pense, et la chose arrive comme il le dit.
Le désir du martyre le poussait vers le pays des Sarrasins;
mais sa destinée n’était pas là. Il tomba malade en route, revint en Portugal,
visita saint François, étudia la théologie, et commença la prédication.
Il ne faut pas que ce mot nous trompe. La prédication
d’alors, la prédication religieuse était un événement. On parle beaucoup en ce
siècle de la parole, comme si sa puissance naissait d’hier. Mais autrefois la parole
retentissait dans les âmes et dans les foules á une bien autre profondeur.
Quand saint Antoine prêchait, tous les travaux étaient momentanément suspendus,
comme aux jours de fêtes. Les juges, les avocats, les négociants, quittaient leurs
affaires, et couraient là où il était. Les habitants des villes se mêlaient à ceux
des campagnes, On se levait la nuit pour arriver de grand matin et prendre
place près de l’orateur. Les dames venaient á la lueur des torches.
L’admiration et la conversion étaient éclatantes, ardentes, bruyantes, On
libérait les débiteurs, on ouvrait les prisons ; les ennemis s’embrassaient. On
se pressait autour du saint pour toucher son vêtement.
Grégoire IX l'entendit prêcher. Émerveillé de la façon
dont il possédait, maniait, savourait l’Ancien et le Nouveau Testament, il dit,
en parlant du prédicateur : « Celui-ci est l’arche d’alliance, car l’arche
d’alliance contenait les deux tables de la sainte loi. »
Un jour, pendant le sermon, le cadavre d’un jeune
homme fut introduit dans le lieu saint. Des parents et des amis faisaient
retentir l’église de sanglots. Antoine s’arrête, se recueille, lève les yeux.
Puis, cessant de parler aux vivants, il parle au mort. Cessant d’exhorter il
commande. « Au nom de Jésus-Christ, dit-il, lève toi ! » et le mort sortit du
cercueil.
Un jour il prêchait en plein air, l’orage éclate ; la
foule s’enfuit. « Arrêtez, dit Antoine, personne ne sera mouillé. » La pluie
noya la terre partout dans les environs, mais aucun de ceux qui, fidèles à la
parole du saint, restèrent immobiles, ne reçut une goutte d’eau.
Le don des miracles paraît accompagner plus spécialement
la simplicité que toute autre grâce ou toute autre vertu. Saint Antoine de
Padoue appartenait á cette classe de saints qui ne s’étonnent de rien, et
parlent aux animaux comme aux hommes, donnant des ordres aux choses comme si
elles étaient des personnes. Il eut le don de bilocation, qui assurément, ne
lui semblait pas plus surprenant que tout autre. Plusieurs personnes ont déposé
l’avoir vu en songe, et il leur révélait leurs fautes secrètes, leur ordonnait
de les confesser.
Un jour il prêchait á Montpellier. Tout á coup il se
souvient qu’il devait chanter à l’office de son couvent un graduel solennel et
qu’il n’avait prié personne de le remplacer; le regret le frappe profondément :
tout à coup il s’arrête et penche la tête. A l’heure même on le voit, à son
couvent, chantant le graduel parmi ses frères.
Un jour Antoine rencontre dans la rue un homme fort
débauché. Antoine se découvre et fait une génuflexion ; quelques jours après,
il le rencontre encore, et le salue de la même façon. Quelques jours après
nouvelle rencontre, nouveau prosternement. Antoine ne pouvait pas rencontrer ce
débauché sans lui témoigner des respects extraordinaires. Le débauché, croyant
á une moquerie, entra en fureur. La persévérance de ce respect exagéré l’irritait
au dernier point; enfin il l’apostropha. « Si vous vous mettez encore à genoux
devant moi je vous passe mon épée, lui dit-il, à travers le corps.
— Glorieux martyr de Jésus-Christ, répondit saint
Antoine, souvenez-vous de moi lorsque vous serez dans les tourments. »
Le débauché éclata de rire. Mais quelques années
après, une circonstance particulière l’appela en Palestine; il se convertit
avec éclat, prêcha les Sarrasins, fut tourmenté par eux pendant trois jours et
mourut á la fin du troisième.
Il se souvint de saint Antoine au dernier moment,
suivant l’étonnante recommandation qu’ií avait reçue, et vérifia la prédiction
dont il s’était tant moqué.
Mais voici quelque chose d’assez rare dans la vie des
saints.
Un homme riche avait immensément augmenté sa fortune
par l’usure. Sa famille pria saint Antoine de prononcer l’oraison funèbre du
mort. « Je veux bien » dit le saint, et il prononça un sermon sur ce mot de l’Évangile
: Là où est ton trésor, là est ton coeur.
Puis, le sermon fini, adressant la parole aux parents
du mort : « Allez, dit-il, fouillez maintenant dans Ies coffres de cet homme
qui vient de mourir, je vais vous dire ce que vous trouverez au milieu des
monceaux d'or et d’argent; vous trouverez son coeur. »
Ils y allèrent, ils fouillèrent, et, au milieu des écus,
ils virent un coeur humain, un coeur de chair et de sang. Ils le touchèrent de leurs
mains, et le coeur était chaud.
Le père d’Antoine fut accusé d’assassinat et emprisonné,
parce que le corps d’un jeune homme avait été trouvé dans son jardin. Ceci se
passait à Lisbonne, et pendant ce temps-là , Antoine était à Venise.
Antoine, toujours á Venise, demanda simplement au
supérieur du couvent la permission de sortir. Puis, l’ayant obtenue, il fut
transporté la nuit à Lisbonne, par le ministère d’un ange. Là il commanda au
mort de dire si son père, à lui Antoine, était coupable du meurtre. Le mort se
leva, rendit témoignage de l’innocence du vieillard, puis se recoucha et se
rendormit. Martin de Buglione fut remis en liberté.
Un jour á Toulouse, un hérétique lui déclara qu’un
prodige seul le déterminerait á croire à la présence réelle. « Je vais, ajouta
cet homme, laisser ma mule trois jours sans nourriture. Après ce jeûne, je lui
offrirai du foin et de l’avoine; si elle quitte le foin et l’avoine pour adorer
l’hostie consacrée, je croirai à la présence réelle. » Le Saint accepta. Les
trois jours révolus, il prit l’hostie dans ses mains, l’hérétique présenta
avoine et foin à sa mule affamée; mais elle le refusa et alla vers le Saint
Sacrement, L’hérétique se convertit.
Les animaux jouent un rôle énorme dans les annales des
premiers Franciscains. Cette familiarité intime de saint François et de la nature
entière jette son rayonnement naïf et chaud sur toute la phalange dont il était
le chef et le père. Toutes les créatures étaient pour saint François des
soeurs. L’eau, sa soeur, et le soleil, son frère, étaíent, comme les animaux et
les végétaux, l’objet de sa tendresse, de ses caresses et de ses entretiens. On
dit cependant qu’il faisait aux fourmis des reproches amers, relatifs à leur
trop grande prévoyance. « Comment, disait-il, des provisions ! des greniers !
Mais vous ne savez donc pas, mes soeurs, que cela est contraire à l’esprit de l’Évangile
: à chaque jour suffit sa peine ! »
Un jour Antoine prêchait à Rimini devant un auditoire
hérétique et obstiné. Il s’aperçut que sa parole rencontrait des coeurs durs et
des oreilles fermées. Il s’arrêta : « Levez-vous, dit-il tout à coup,
suivez-moi sur le bord de la mer. » La rivière Marechia se jette dans la mer
tout près de Rimini. — L’auditoire, curieux de l’aventure, suivit le saint sur
le rivage. Alors Antoine se tourna vers l’Océan, et parlant aux poissons :
« Les hommes, dit-il, refusent de m’entendre, Venez,
vous, venez, poissons, écoutez-moi a leur place. »
Tout á coup voici une multitude de poissons qui approchent
du rivage. Ils mettent la tête hors de l’eau, et chacun se tient à son rang,
dans un ordre parfait. On en voit de toutes les formes et de toutes les
dimensions. Les écailles s’étalent au soleil avec une variété immense de formes
et de couleurs. Aucun d’eux n’hésitait, aucun n’avait peur. Personne ne
troublait l’ordre dans ce brillant auditoire, dont les couleurs chatoyantes
éclataient en pleine lumière, au-dessus des flots. Les plus petits approchèrent
du bord, les poissons de moyenne grosseur se tenaient à distance moyenne, les
plus gros venaient les derniers. Aucun sergent de ville ne fut nécessaire pour
établir l’ordre, le silence et l’immobilité.
Quand l’auditoire fut complet et toutes ces petites
oreilles aussi ouvertes que celles des hommes étaient fermées, Antoine commença
:
« Poissons, mes petits frères, rendez grâces au Créateur,
qui vous a donné pour demeure un si noble élément. C’est Lui qui, selon vos
besoins, vous fournit des eaux douces ou salées. C’est à Lui que vous devez ces
retraites où vous vous réfugiez pendant la tempête. C’est Lui qui vous a bénis,
au commencement du monde. C’est Lui qui, au moment du déluge, vous a préservés
de la mort et de la condamnation universelle. Vous n’avez pas eu besoin de l’Arche,
petits poissons, mes frères; vous étiez en sûreté Quelle liberté vos nageoires
vous donnent ! vous allez où il vous plaît ! Poissons, Dieu a confié á l’un de
vous pendant trois jours la garde de Jonas ! Vous avez eu l’honneur de fournir
à Jésus-Christ ce qu’il fallait pour payer le cens. Vous lui avez servi de nourriture
avant et après la résurrection. Petits poissons, privilégiés entre les
créatures, louez et remerciez le Seigneur. »
Pendant ce discours, les poissons s’agitaient ; ils
ouvraient la bouche et inclinaient la tête. —
« Béni soit le Dieu Éternel, s’écrie saint Antoine !
Les animaux lui rendent l’hommage que les hérétiques lui refusent ! »
Cependant les poissons accouraient de tous côtés :
comme si le bruit s’était répandu dans la mer qu’un saint parlait, la foule
mouvante venait écouter, pour la première fois, la parole qui lui expliquait
ses privilèges méconnus. On eût dit que les poissons, s’accusant de leur longue
ingratitude, éprouvaient le besoin de connaître enfin leurs titres à la reconnaissance.
Mais les poissons qui arrivaient n’obtenaient pas des poissons déjà placés la moindre
complaisance. Les premiers arrivés gardaient les bonnes places, les nouveaux
venus restaient derrière.
Cette parenté singulière des Franciscains et de la nature
rappelle ces paroles d’un oratorien, qui appartient à une autre classe
d’esprits, mais dont la philosophie profonde rencontre la simplicité de François,
de Junipère et d’Antoine. Thomassin dit quelque part : « Je ne désespère pas
tout à fait des animaux brutes. Il ne me paraît pas impossible que je les voie
quelque jour penchés et adorant. »
Il faudrait peut-être plus de profondeur que l’esprit
humain n’en possède pour voir clairement ce qu’il y a dans cette chose
inconnue, qui s’appelle la simplicité, qui échappe aux investigations, qui
échappe à elle-même, qui généralement ne se connaît pas, qui ne doute pas, qui
ne s’analyse pas, qui est un don, et qui semble d’une relation directe et
spéciale avec cette autre chose si différente pourtant, et qu’on appelle la
puissance. Simplicité et puissance ! ces deux choses ne se ressemblent pas aux
yeux des hommes. Ces deux mots, dans le langage humain, n’ont pas la même consonnance,
et, par une disposition mystérieuse que je recommande aux méditations des âmes
qui méditent, le caractère des thaumaturges est particulièrement la simplicité »
Le souvenir du miracle des poissons est très célèbre
en Italie. Le père Papebrock nous dit qu’en 1660, le 26 novembre, il avait vu
lui-même une chapelle en mémoire du prodige, au lieu même où il s’accomplit. La
peinture s'est emparée plusieurs fois de l’événement.
Saint François parlait aux oiseaux exactement le rnême
langage que saint Antoine aux poissons. Une vue plus perçante que la nôtre apercevrait
probablement, dans le monde des types, la raison profonde de ces profondes
analogies et de ces mystérieuses préférences.
Saint Antoine vit avant de mourir la canonisation de
saint François.
Un jour, sentant approcher sa fin bienheureuse, il
écrivit au ministre de la province pour lui demander la permission de se
retirer dans la solitude. Ayant écrit sa lettre, il quitta un instant sa chambre;
quand il rentra, sa lettre avait disparu, mais la réponse arriva. Sa lettre
était parvenue. Aucun homme ne l’avait portée.
Le vendredi 13 juin 1231, un peu avant le coucher du soleil,
saint Antoine de Padoue venait de prononcer ces paroles : « Je vois mon
Seigneur Jésus-Christ. »
Antoine parut s’endormir. II était mort.
Mort à trente-six ans, quatre mois et treize jours. Trente-six
ans ! — A ce moment-là, l’abbé de Vireul vit s’ouvrir la porte de son cabinet
et saint Antoine entrer : « Je viens, dit
Antoine, de laisser ma monture auprès de Padoue , et je pars pour ma patrie .
» Au même moment l’abbé, qui avait mal á la gorge, fut guéri. Il ne comprit que
plus tard pour quelle patrie saint Antoine venait de partir.
Ernest HELLO. Physionomie de saints.
SOURCE : https://archive.org/stream/PhysionomiesDeSaintsParErnestHello/physionomies%20de%20saints_djvu.txt
L'enthousiasme des peuples a fait de saint Antoine de Padoue, surnommé le Thaumaturge, presque l'égal du fondateur de l'Ordre des mineurs auquel il appartient. Le nom de la ville de Padoue a été joint à son nom de religieux parce qu'il y est mort et que ses reliques y sont conservées.
Cependant Antoine était appelé de Dieu à devenir disciple de Saint François ; il sentit le premier appel à la vue de cinq Religieux Franciscains s'embarquant pour les Missions d'Afrique ; l'appel fut définitif, quand, quelques mois plus tard, les reliques de ces cinq Religieux, devenus martyrs de la Foi, furent apportées providentiellement au Monastère où il vivait.
Il voulut lui aussi devenir Franciscain pour aller prêcher la Foi aux infidèles. Admis dans l'ordre sous le nom de Frère Antoine d'Olivarès, il obtint de passer en Afrique, quelques semaines plus tard, mais à peine débarqué au Maroc, il fut saisi d'une fièvre violente : les remèdes demeurant sans effet, il lui fut ordonné de rentrer en Espagne.
Placé à la cuisine d'un couvent, il fut un jour appelé par son supérieur pour prêcher, sans préparation, à la Communauté.
L'Esprit-Saint, qui transforma les Apôtres, avait rempli l'humble Antoine. Dès lors il occupe les grandes charges de l'Ordre, il évangélise les villes et les campagnes, prêche et enseigne la théologie dans les universités de Montpellier, de Toulouse, de Bologne et de Padoue.
Ainsi, à vingt-sept ans, l'humble Religieux inaugura un Ministère de neuf années où il obtint un succès vraiment prodigieux : il parcourut les villes et les campagnes pour y détruire le désordre et l'erreur, pour ranimer la Foi et faire fleurir la vertu ; les nombreux et éclatants prodiges qui accompagnèrent sa prédication lui firent décerner le titre d'Apôtre et de Thaumaturge.
Après avoir prêché en Lombardie et en Romagne, il passa les Alpes (1224), évangélisa Montpellier, où l'on constata un phénomène de bilocation, puis le silence imposé aux grenouilles d'un étang (le lac de Saint-Antoine).
Son père avait été injustement condamné à mort, à Lisbonne, pour un meurtre qu'il n'avait pas commis. L'Esprit de Dieu transporta Antoine en son pays natal ; il alla tirer le mort de sa tombe et lui fit proclamer l'innocence de l'accusé.
A Rome, d'innombrables pèlerins de toutes langues et de toutes nations entendirent les paroles d'Antoine aussi nettement que s'il eut parlé la langue de chacun d'eux.
A Rimini, il convoqua au bord de la mer les hérétiques insensibles à ses exhortations et, en leur présence, parla aux poissons.
En 1230, il était à Assise pour la translation du corps de Saint François. En 1230, au chapitre, il renonce à sa charge de ministre provincial. Il fut envoyé à Rome où il fut un des conseillers du Pape Grégoire IX qui s'interrogeait sur la validité du Testament de François d'Assise.
Après le chapitre général, en 1231, il fut envoyé à Padoue (Vénétie) où il poursuivit ses prêches durant le Carême. Ce fut l'apogée de son apostolat et de sa popularité.
Le vendredi 13 Juin 1231, Antoine se Confessa et Communia ; dans le transport de sa joie, il chanta d'une voix affaiblie : O Gloriosa Domina, son hymne favorite.
Puis il expira doucement, ce 13 Juin 1231. Il n'était âgé que de trente-six ans. Il meurt d'hydropisie et d'épuisement.
Il fut Canonisé moins d’un an plus tard, dès le 30 Mai 1232 par le Pape Grégoire IX, en raison d'une quarantaine de guérisons. Les foules vinrent nombreuses. Aujourd'hui encore elles se pressent dans la magnifique Basilique de Padoue, en Italie.
St Antoine de Padoue,
confesseur et docteur
Né à Lisbonne en 1195, franciscain en 1220, mort à Padoue en 1231. Canonisé en 1232, fête immédiate. Proclamé Docteur de l’Église en 1946.
Leçons des Matines avant 1960
Quatrième leçon. Antoine naquit à Lisbonne en Portugal, de parents nobles qui l’élevèrent pieusement. Jeune homme, il embrassa la vie des Chanoines réguliers. Comme on transportait à Coïmbre les corps de cinq bienheureux Martyrs, Frères mineurs qui avaient récemment souffert pour la foi au Maroc, leur vue embrasa Antoine du désir d’être aussi martyrisé, et il passa dans l’Ordre des Franciscains. Sous l’impulsion de ce désir, il se dirigea vers le pays des Sarrasins ; mais une maladie le réduisit à l’impuissance et le força de revenir. Or, bien que le navire qui le portait fît voile pour l’Espagne, les vents le poussèrent en Sicile.
Cinquième leçon. De la Sicile, il se rendit au chapitre général qui se tenait à Assise. Puis, retiré dans l’ermitage du mont Saint-Paul en Toscane, il y vaqua longtemps à la divine contemplation, aux jeûnes et aux veilles. Élevé plus tard aux saints Ordres, il reçut la mission de prêcher l’Évangile. La sagesse et la facilité de sa parole lui obtinrent tant de succès et excitèrent une telle admiration que, prêchant un jour devant le souverain Pontife, il fut appelé par lui l’arche du Testament. Il poursuivit les hérésies avec une extrême rigueur, et les coups qu’il leur porta lui valurent le nom de perpétuel marteau des hérétiques.
Sixième leçon. Le premier de son ordre, à cause de l’éclat de sa science, il expliqua les saintes lettres à Bologne et ailleurs, et dirigea les études de ses frères. Après avoir parcouru nombre de provinces, il vint, un an avant sa mort, à Padoue, où il laissa d’insignes monuments de sa sainteté. Enfin, ayant accompli de grands travaux pour la gloire de Dieu, chargé de mérites, illustré par ses miracles, il s’endormit dans le Seigneur aux ides de juin, l’an du salut mil deux cent trente et un. Le souverain Pontife Grégoire IX l’a inscrit au nombre des saints Confesseurs. Il fut déclaré Docteur de l’Église Universelle par le Pape Pie XII.
Dom Guéranger, l’Année
Liturgique
Réjouis-toi, heureuse
Padoue, riche d’un trésor sans prix [1] ! Antoine, en te léguant son corps, a
plus fait pour ta gloire que les héros qui te fondèrent en ton site fortuné,
que les docteurs de ton université fameuse. Cité chérie du Fils de Dieu, dans
le siècle même qui le vit prendre chair au sein de la Vierge bénie, il envoyait
Prosdocime t’annoncer sa venue ; et tout aussitôt, répondant aux soins de ce
disciple de Pierre, ton sol fertile offrait au Seigneur Jésus la plus belle
fleur de l’Italie dans ces premiers jours, la noble Justine, joignant aux
parfums de sa virginité la pourpre du martyre : mère illustre, à qui tu devras
de voir se reformer dans tes murs les phalanges monastiques présentement
dispersées ; nouvelle Debbora, qui bientôt étendra sur Venise ta rivale son
patronage glorieux, et, unissant sa force suppliante à la puissance du lion de
saint Marc, obtiendra du Dieu des armées le salut de la chrétienté dans les
eaux de Lépante. Aujourd’hui, comme si, ô Padoue, tes gloires natives ne
suffisaient pas aux ambitions pour toi de l’éternelle Sagesse, voici que du
fond de l’antique Ibérie, Lisbonne est contrainte de te céder sa perle la plus
précieuse. Au milieu des troubles qui agitent l’Église et l’empire, dans la
confusion qu’amène l’anarchie au sein des villes italiennes, Antoine et Justine
partageront le soin de ta défense contre les tyrans ; l’Occident tout entier
bénéficiera de cette alliance redoutable sur terre et sur mer aux ennemis de la
paix et du nom chrétien. Combats nouveaux, qu’aime le Seigneur [2] ! Quand
cessent de se montrer les forts en Israël, Dieu se lève et triomphe par les
petits et les faibles. L’Église alors en paraît plus divine.
Le temps de Charlemagne
n’est plus. L’œuvre de saint Léon III subsiste toujours ; mais les césars
allemands ont trahi Rome, dont ils tenaient l’empire. L’homme ennemi, laissé
libre, a semé l’ivraie dans le champ du Père de famille ; l’hérésie germe en divers
lieux, le vice pullule ; et si les papes, aidés des moines, sont parvenus, en
d’héroïques combats, à rejeter le désordre en dehors du sanctuaire, les
peuples, exploités trop longtemps par des pasteurs vendus, restent sur la
défiance, et se détachent maintenant de l’Église. Qui les ramènera ? Qui fera
sur Satan cette nouvelle conquête du monde ? C’est alors que, toujours présent
et vivant dans l’Église, l’Esprit de la Pentecôte suscite les fils de Dominique
et de François. Milice nouvelle organisée pour des besoins nouveaux, ils se
jettent dans l’arène, poursuivant l’hérésie dans ses repaires les plus secrets
comme au grand jour, tonnant contre les vices des petits et des grands,
combattant l’ignorance ; partout dans les campagnes et les villes ils se font
écouter, déconcertant les faux docteurs tout à la fois par les arguments de la
science et du miracle, se mêlant au peuple qu’ils subjuguent par la vue de leur
héroïque détachement donné en spectacle au monde, et qu’ils rendent au Seigneur
repentant et affermi, en l’enrôlant par foules compactes dans leurs
tiers-ordres devenus en ces temps le refuge assuré de la vie chrétienne. Or, de
tous les fils du patriarche d’Assise, le plus connu, le plus puissant devant
les hommes et devant Dieu, est Antoine, que nous fêtons en ce jour.
Sa vie fut courte : à
trente-cinq ans, il s’envolait au ciel. Mais ce petit nombre d’années n’avait
pas empêché le Seigneur de préparer longuement son élu au ministère merveilleux
qu’il devait remplir : tant il est vrai que, dans les hommes apostoliques, ce
qui importe pour Dieu et doit faire d’eux l’instrument du salut d’un plus grand
nombre d’âmes, est moins la durée du temps qu’ils pourront consacrer aux œuvres
extérieures, que le degré de leur sanctification personnelle et leur docile
abandon aux voies de la Providence. On dirait, pour Antoine, que l’éternelle
Sagesse se plaît, jusqu’aux derniers temps de son existence, à déconcerter ses
pensées. De ses vingt années de vie religieuse, il en passe dix chez les
Chanoines réguliers, où, à quinze ans, l’appel divin a convié sa gracieuse
innocence ; où, tout entière captivée par les splendeurs de la Liturgie,
l’étude des saintes Lettres et le silence du cloître, son âme séraphique
s’élève à des hauteurs qui le retiennent, pour jamais, semble-t-il, dans le
secret de la face de Dieu. Soudain l’Esprit divin l’invite au martyre : et nous
le voyons, laissant son cloître aimé, suivre les Frères Mineurs aux rivages où
plusieurs d’entre eux ont déjà conquis la palme glorieuse. Mais le martyre qui
l’attend est celui de l’amour ; malade, réduit à l’impuissance avant que son
zèle ait pu rien tenter sur le sol africain, l’obéissance le rappelle en
Espagne, et voici qu’une tempête le jette sur les côtes d’Italie.
On était dans les jours
où, pour la troisième fois depuis la fondation de l’Ordre des Mineurs, François
d’Assise réunissait autour de lui son admirable famille. Antoine, inconnu,
perdu dans l’immense assemblée, vit les Frères à la fin du Chapitre recevoir
chacun leur destination, sans que personne songeât à lui ; le descendant de
l’illustre famille de Bouillon et des rois d’Asturies restait oublié dans ces
assises de la sainte pauvreté. Au moment du départ, le ministre de la province
de Bologne, remarquant l’isolement du jeune religieux dont personne ne semblait
vouloir, l’admit par charité dans sa compagnie. A l’ermitage du Mont
Saint-Paul, devenu sa résidence, on lui confia le soin d’aider à la cuisine et
de balayer la maison, comme l’emploi qui semblait répondre le mieux à ses
aptitudes. Durant ce temps, les chanoines de Saint-Augustin pleuraient toujours
celui dont la noblesse, la science et la sainteté faisaient naguère la gloire
de leur Ordre.
L’heure arriva pourtant,
où la Providence s’était réservé de manifester Antoine au monde ; aussitôt,
comme on l’avait dit du Sauveur lui-même, le monde entier se précipita sur ses
pas [3]. Autour des chaires où prêchait l’humble Frère, ce ne furent que
prodiges dans l’ordre de la nature et dans l’ordre de la grâce. A Rome il
méritait le noble titre d’arche du Testament, en France celui de marteau des
hérétiques. Il nous est impossible de suivre en tout sa trace lumineuse ; mais
nous ne devons pas oublier qu’en effet, une part principale revient à notre
patrie dans les quelques années de son puissant ministère.
Saint François avait
grandement désiré évangéliser lui-même le beau pays de France, ravagé par
l’odieuse hérésie ; il lui envoya du moins le plus cher de ses fils, sa vivante
image. Ce que saint Dominique avait été dans la première croisade contre les
Albigeois, Antoine le fut dans la seconde. C’est à Toulouse qu’a lieu le
miracle de la mule affamée, qui laisse sa nourriture pour se prosterner devant
l’Hostie sainte. De la Provence au Berry, les diverses provinces entendent sa
parole ardente ; tandis que le ciel réconforte par de délicieuses faveurs son
âme restée celle d’un enfant, au milieu de ses triomphes et de l’enivrement des
multitudes. Dans une maison solitaire du Limousin, sous le regard de son hôte,
c’est le saint Enfant Jésus, rayonnant d’une admirable beauté, qui descend dans
ses bras et lui prodigue ses caresses en réclamant les siennes. Un jour
d’Assomption qu’il était tout triste, au sujet de certain passage de l’Office
d’alors peu favorable à l’entrée de la divine Mère au ciel en corps et en âme,
Notre-Dame vient le consoler dans sa pauvre cellule, l’assure de la véritable
doctrine, et le laisse ravi des charmes de son doux visage et de sa voix
mélodieuse. A Montpellier, comme il prêchait dans une église de la ville au
milieu d’un immense concours, il se rappelle qu’il est désigné pour chanter à
l’heure même dans son couvent l’Alléluia de la Messe conventuelle ; il avait
oublié de se faire remplacer ; profondément chagrin de cette omission
involontaire, il incline la tête ; or, tandis que, penché sur le bord de la
chaire, il semble dormir, ses Frères le voient paraître au chœur, et remplir
son office ; après quoi, reprenant vie devant son auditoire, il achève avec
éloquence le sermon commencé.
C’est dans cette même
ville de Montpellier où il enseignait la théologie aux Frères, que son
Commentaire des Psaumes ayant disparu, le voleur fut contraint par Satan
lui-même à rapporter l’objet dont la perte causait au Saint les plus vifs
regrets. Plusieurs voient dans ce fait l’origine de la dévotion qui reconnaît
Antoine comme le patron des choses perdues : dévotion appuyée dès l’origine sur
les miracles les plus éclatants, et que des grâces incessantes ont confirmée
jusqu’à nos jours.
(…)
Glorieux Antoine, la
simplicité de votre âme innocente a fait de vous le docile instrument de
l’Esprit d’amour. L’enfance évangélique est le thème du premier des discours
que le Docteur séraphique consacre à votre louange ; la sagesse, qui fut en
vous le fruit de cette enfance bénie, forme le sujet du second. Vous étiez
sage, ô Antoine ; car dès vos jeunes années vous aviez poursuivi l’éternelle
Sagesse, et, ne voulant qu’elle en partage, vous aviez en grande hâte enfermé
votre amour dans le secret du cloître et de la face de Dieu, pour savourer ses
délices. Vous n’ambitionniez que le silence et l’obscurité dans son divin
commerce ; et, dès ici-bas, ses mains se sont plues à vous orner d’une
incomparable splendeur. Elle marchait devant vous ; vous la suiviez joyeux pour
elle seule, et sans savoir que tous les biens devaient se rencontrer pour vous
dans sa compagnie [4]. Heureuse enfance, à qui, maintenant comme de vos jours,
sont réservés la Sagesse et l’amour ! Mais qui, dans le monde, est enfant
aujourd’hui ? s’écrie votre illustre et saint panégyriste. Plus d’humble
petitesse ; aussi, plus d’amour.
On ne voit que vallées
s’arrondir en collines, et collines s’enfler en montagnes. Mais qu’est-il écrit
? Vous les avez renversés, dans le temps qu’ils s’élevaient [5]. Et Dieu dit à
ces hauteurs usurpées : Je t’ai ramené à la petitesse de l’enfance, mais d’une
enfance profondément méprisable au milieu des nations [6]. Pourquoi, ô hommes,
cette puérilité remplissant vos jours d’inconstance, d’ambition tapageuse,
d’efforts qui ne récoltent que le vent ? Autre est l’enfance dont il est dit
qu’elle est la plus grande dans la patrie des vraies grandeurs [7]. Elle fut la
vôtre, glorieux Antoine, et vous livra tout entier aux divines influences [8].
En retour de votre
soumission toute d’amour au Père qui est dans les cieux, les peuples vous
obéirent, les plus féroces tyrans tremblèrent à votre voix [9]. L’hérésie
seule, un jour, refusa d’écouter vos accents ; mais les poissons vous vengèrent
: ils vinrent par multitudes, aux yeux de toute une ville, écouter votre parole
dédaignée des sectaires. L’erreur, hélas ! qui se dérobait devant vous, ne se
contente plus maintenant de refuser d’entendre ; elle veut parler seule. Après
s’être relevée depuis longtemps des défaites que vous lui aviez infligées, la
fille de Manès, restée la même sous le nom nouveau de franc-maçonnerie,
gouverne à son gré la France ; le Portugal, où vous naquîtes, la voit chercher
presque au grand jour à pénétrer jusqu’à l’autel ; le monde entier s’abreuve à
ses poisons. O vous qui, chaque jour, subvenez à vos dévots clients dans leurs
nécessités privées, vous dont la puissance est la même au ciel qu’autrefois sur
la terre, secourez l’Église, le peuple de Dieu, la société plus universellement
et plus profondément menacée que jamais. Arche du Testament, ramenez à l’étude
fortifiante des Lettres sacrées nos générations sans amour et sans foi ;
marteau des hérétiques, frappez de ces coups qui fassent encore trembler
l’enfer et réjouissent les anges.
Bhx Cardinal
Schuster, Liber Sacramentorum
Cet illustre Saint,
canonisé par Grégoire IX moins d’un an après sa mort, a acquis une immense
popularité grâce à ses nombreux miracles et au zèle des Frères Mineurs, qui,
dès le XIVe siècle, ont répandu son culte de toutes parts.
Rien ne manque à la
gloire d’Antoine. Il eut le désir du martyre et voulut, dans ce but, entrer
dans l’Ordre des Mineurs et faire voile vers la Mauritanie. Il fut apôtre, et
remplit de la renommée de sa prédication enflammée l’Italie et Rome, où il
annonça la parole de Dieu en 1227. Il eut la célébrité d’un docteur, et fut
appelé par Grégoire IX l’Arche du Testament. De son vivant et après sa mort (+
1231), il fut entouré de l’auréole de thaumaturge et il est bien peu de villes
où une église ou un autel, tout recouvert d’ex-voto, ne soit dédié à saint
Antoine.
Par ordre de Nicolas IV,
— un pape franciscain, — l’image du Saint fut introduite, avec celle de saint
François, dans l’antique mosaïque de l’abside du Latran, pour rappeler que,
comme le Poverello d’Assise avait apparu, en songe, soutenant l’édifice
branlant de la Basilique du Sauveur, ainsi le Saint de Padoue, par sa
prédication, avait efficacement aidé à consolider le symbolique édifice de la
Foi catholique.
La fête de saint Antoine
entra d’abord dans le Calendrier romain avec le rite semidouble, puis Clément X
l’éleva au rite double.
Le Bhx Schuster décrit
ici la messe de St Antoine avant sa proclamation comme Docteur de l’Église en
1946.
L’introït est le même que
pour la fête de saint Antoine, abbé, le 17 janvier. Lingua eius loquetur
iudicium [10]. Cette langue bénie qui a proféré tant d’oracles de sagesse et a
converti tant d’âmes à Dieu, Dieu l’a glorifiée, car depuis six siècles déjà,
elle est toujours intacte et préservée de la corruption de la tombe.
Voici la première
collecte : « Que la pieuse fête de votre bienheureux confesseur Antoine
réjouisse, Seigneur, votre Église, en sorte qu’elle obtienne toujours l’aide de
la grâce d’en haut et arrive ensuite à la joie éternelle ».
Les jours de fête sont
des jours de joie, parce que Dieu, pour honorer ses saints, a coutume de s’y
montrer plus généreux dans le don de ses faveurs aux fidèles et plus enclin à
la miséricorde. C’est pour ce motif qu’il se plaît à opérer en ces
circonstances certains prodiges qu’il n’accorde pas en d’autres jours ; ainsi,
le jour de la fête de saint Pantaléon et de saint Janvier, il fait liquéfier
leur sang à Ravello et à Naples. La première lecture est celle du 31 janvier ;
le répons est le même que pour la fête de saint François Xavier, le 3 décembre
et le verset alléluiatique est emprunté à la messe des Docteurs, comme le 29
janvier, fête de saint François de Sales.
La lecture évangélique et
les deux antiennes pour l’offertoire et pour la Communion sont du Commun des
Confesseurs, comme le 23 janvier pour saint Raymond de Peñafort. Au contraire,
les deux collectes sont propres. Avant l’anaphore consécratoire : « Que cette
oblation soit salutaire, Seigneur, à votre peuple, pour qui vous avez daigné
vous offrir vous-même, en Hostie vivante, à votre divin Père ».
De même que dans la
dernière Cène Jésus entra dans les dispositions de victime, et, au moyen de
l’Eucharistie, anticipa mystiquement de dix-huit heures le sacrifice sanglant
du Calvaire, maintenant qu’il est ressuscité et qu’il est glorieux dans le ciel
il continue dans le divin Sacrement son immolation, prolongeant à travers les
siècles ce sacrifice qui fut jadis commencé au cénacle l’avant-veille de
Pâques.
Après la Communion, on
récite la prière suivante d’action de grâces : « Rassasiés, Seigneur, des dons
célestes, nous vous supplions par les mérites et l’intercession de votre
bienheureux confesseur Antoine, de nous faire expérimenter les fruits du
sacrifice de notre salut ».
Ces fruits sont de mourir
chaque jour davantage à nous-mêmes, — c’est là le mystère de la mort du Christ
que nous devons reproduire dans notre cœur, — pour ensuite vivre à Dieu dans le
Christ Jésus ressuscité des morts. C’est là le mystère de vie.
Nous reproduisons, en
l’honneur du grand Thaumaturge, ces vers du moyen âge formant ce qu’on appelle
le « répons » qui lui est consacré :
Si quæris miracula :
mors, error, calamitas,
Dæmon, lepra fugiunt ;
ægri surgunt sani :
Cedunt mare, vincula ;
membra resque perditas
Petunt et accipiunt
iuvenes et cani.
Pereunt pericula, cessat
et necessitas ;
Narrent hi qui sentiunt ;
dicant Paduani.
Gloria Patri et Filio, et
Spiritui Sancto.
Cedunt mare etc... [11]
[1] Ant. festi ad
Benedictus, ap. Minores.
[2] Judic. V, 8.
[3] Johan. XII, 19.
[4] Sap. VII.
[5] Psalm. LXXII, 18.
[6] Abd. 2.
[7] Matth. XVIII, 4.
[8] Bonav. Sermo 1 de S.
Ant. Patav.
[9] Sap. VIII, 14, 15.
[10] Sa langue proférera
l’équité : Ps 36, 30.
[11] Voir la traduction
plus haut, au commentaire de Dom Guéranger.
Dom Pius Parsch, le Guide
dans l’année liturgique
1. Saint Antoine. — Il
s’appelait d’abord Fernando ; il prit comme nom de religion : Antoine, et fut
surnommé de Padoue, du nom de la ville où il mourut et fut enseveli. C’est un
des saints les plus populaires, et l’on apprécie beaucoup la puissance de son
intercession dans les besoins les plus divers. Il naquit à Lisbonne (1195). Il
fut d’abord chanoine de Saint Augustin. En 1220, il entra chez les Franciscains
à Coimbra. Dans son désir de recevoir la couronne du martyre, il s’embarqua
pour l’Afrique ; mais il fut jeté sur les côtes de Sicile. Il se rendit en
Italie et se livra désormais au ministère de la prédication populaire. Il eut
un grand succès. Le Seigneur soutenait la puissance de sa parole par de
nombreux miracles. Il dut souvent prêcher en pleine campagne car on se pressait
par milliers pour l’entendre. La nature et la grâce s’étaient unies pour en
faire un prédicateur remarquable. Il était lui-même un Évangile vivant. Le
saint mourut le 13 juin 1231 à Padoue où ses reliques sont très vénérées. Dès
un an après sa mort il fut déclaré saint. — Saint Antoine est actuellement un
des saints les plus honorés. On a recours à lui dans tous les besoins. Il y a,
dans ce culte rempli d’une confiance enfantine, quelque chose de beau. Ce désir
et cette espérance d’être exaucé même dans les plus petites choses est un
hommage à la bonté de Dieu et à la puissance de ses saints. Cependant cette
dévotion est parfois trop intéressée et superstitieuse. Elle a besoin d’être
purifiée et ennoblie. Ce sera précisément le rôle de la renaissance liturgique
de nous amener à un culte des saints plus noble, à un culte christocentrique.
Honorons Dieu dans ses saints.
2. La messe est formée en
partie de textes du commun (Os justi) (avant 1946 et en partie de textes
propres. Nous voyons de nouveau devant nous le serviteur vigilant qui, pendant
toute la nuit, les reins ceints et une lampe allumée à la main, attend le
retour de son Maître. Aujourd’hui celui-ci lui a ouvert et lui a donné le droit
de s’asseoir à la table L’intercesseur dans tous nos besoins. e du banquet
céleste.
A l’Épître, nous
entendons saint Antoine lui-même nous parler. Il nous expose comment pendant sa
vie il fut méprisé, et comment nous-mêmes nous sommes vains et remplis d’amour
propre.
Saint Antoine de Padoue
L'enthousiasme des
peuples a fait de saint Antoine de Padoue, surnommé le Thaumaturge, presque
l'égal du fondateur de l'Ordre des mineurs auquel il appartient. Le nom de la
ville de Padoue a été joint à son nom de religieux parce qu'il y est mort et
que ses reliques y sont conservées.
Fils de Martin de
Bouillon et de Maria Tavera, il naquit à Lisbonne, en Portugal, le 15 août
1195, et reçut au baptême le prénom de Fernando. A dix ans, il entra à l'école
de la cathédrale pour étudier le latin, l'histoire ecclésiastique, la liturgie
et le chant sacré. A quinze ans, il fut admis chez les chanoines réguliers de
Saint-Augustin, à Saint-Vincent de Fora, et deux ans plus tard, passa au
monastère de Sainte-Croix de Coïmbe où, pendant huit ans, il fit, sous d'habiles
maîtres, des études de philosophie, de théologie, d'Écriture Sainte et de
patristique, étonnant ses confrères par ses progrès dans la science et la
sainteté. Dès cette époque, il fut l'objet de plusieurs faveurs miraculeuses :
ce fut probablement pendant ce laps de temps qu'il fut ordonné prêtre.
En 1220, la translation
des reliques de cinq frères mineurs récemment martyrisés, orienta
définitivement sa vie, vers l'Ordre franciscain. Il voulut lui aussi devenir
franciscain pour aller prêcher la foi aux infidèles. Admis dans l'ordre sous le
nom de frère Antoine d'Olivarès, il obtint de passer en Afrique, quelques
semaines plus tard, mais à peine débarqué au Maroc, il fut saisi d'une fièvre
violente : les remèdes demeurant sans effet, il lui fut ordonné de rentrer en
Espagne. Le vaisseau qui le ramenait, assailli par une violente tempête, fut
jeté sur les côtes de Sicile. Apprenant que saint François avait convoqué à
Assise un chapitre général pour la Pentecôte 1221, Antoine s'y rendit. Quand
tout fut terminé et que l'on procéda à la distribution des charges, comme
personne n'avait réclamé cet étranger inconnu, Gratien, provincial de Romagne,
consentit à le prendre au couvent de Montepaolo, près de Forli. Antoine passa
environ dix mois dans cette retraite, inconnu du monde, ignoré même de ses
frères : il partageait son temps entre la contemplation et les humbles emplois
du couvent.
En 1222, il accompagna
son supérieur à Forli, où quelques Franciscains et Dominicains devaient
recevoir les saints ordres. Comme chacun se récusait pour adresser quelques
mots d'édification aux ordinands, Antoine dut, par obéissance, prendre la
parole, et manifesta tant de science et d'éloquence que François d'Assise en
fut informé et l'envoya prêcher aux peuples. Ainsi, à vingt-sept ans, l'humble
religieux inaugura un ministère de neuf années où il obtint un succès vraiment
prodigieux : il parcourut les villes et les campagnes pour y détruire le
désordre et l'erreur, pour ranimer la foi et faire fleurir la vertu ; les
nombreux et éclatants prodiges qui accompagnèrent sa prédication lui firent
décerner le titre d'Apôtre et de Thaumaturge. Partout où il parut, les foules
se pressaient pour le voir et l'entendre, si bien que les églises étaient trop
étroites et qu'il dut souvent prêcher en pleine campagne. Les pécheurs se
convertirent, les hérétiques eux-mêmes abjurèrent leurs erreurs, ce qui valut à
Antoine le surnom de Marteau infatigable des hérétiques. Plus tard, le pape
Grégoire IX, émerveillé de sa connaissance profonde des Écritures, lui donnera
le titre d'Arche du Testament.
Après avoir prêché en
Lombardie et en Romagne, il passa les Alpes (1224), évangélisa Montpellier, où
l'on constata un phénomène de bilocation, puis le silence imposé aux
grenouilles d'un étang (le lac de Saint-Antoine). Pour la fête de l'Assomption,
il était à Toulouse où il resta jusqu'à la fin de 1225, époque où il fut nommé
gardien au couvent du Puy. Durant son séjour dans cette ville, il fit deux
prophéties. En 1226, il était à Bourges où il fit le miracle de la mule :
soutenant un jour une dispute avec une hérétique sur la présente réelle de
Jésus-Christ dans l'eucharistie, il obtint qu'une mule, privée de nourriture
depuis trois jours, se prosternât à deux genoux devant l'hostie consacrée au
lieu de manger l'avoine qu'on lui présentait ; à ce spectacle, l'hérétique se
convertit et se déclara sur-le-champ catholique. De Châteauroux où il était
allé en quittant Bourges, Antoine descendit en Arles pour assister au chapitre
de Provence (septembre 1226) qui le nomma custode de Limoges où il opéra
d'autres prodiges.
En 1227, à la nouvelle de
la mort de saint François, Antoine repartit pour l'Italie. A Rome,
d'innombrables pèlerins de toutes langues et de toutes nations entendirent les
paroles d'Antoine aussi nettement que s'il eut parlé la langue de chacun d'eux.
A Rimini, il convoqua au bord de la mer les hérétiques insensibles à ses
exhortations et, en leur présence, parla aux poissons. Il prêcha ensuite à
Aquilée, Goritz, Udine, Gemona, Trévise et Venise. Il donna le carême à Padoue,
puis visita Vérone, Florence, Milan, Verceil ... En 1230, il était à Assise
pour la translation du corps de saint François. Après le chapitre général, il
reparut à Padoue pour le carême de 1231. Ce fut l'apogée de son apostolat et de
sa popularité. Épuisé de fatigue, il se retira au début de juin, avec deux
compagnons, dans l'ermitage de Campo Sanpietro. Sentant ses forces
l'abandonner, il demanda à être transporté au couvent de Padoue, pour y mourir
; mais quand on arriva à l'entrée de la ville, on dut le déposer au monastère
des clarisses de l'Arcela, près duquel les frères mineurs avaient une modeste
habitation. Le vendredi 13 juin, Antoine se confessa et communia ; dans le
transport de sa joie, il chanta d'une voix affaiblie : O Gloriosa Domina, son
hymne favorite. Puis il expira doucement, le 13 juin 1231. Il n'était âgé que
de trente-six ans.
Litanies de St Antoine de
Padoue
Seigneur, ayez pitié de
nous Seigneur, ayez pitié de nous
O Christ, ayez pitié de
nous O Christ, ayez pitié de nous
Seigneur, ayez pitié de
nous Seigneur, ayez pitié de nous
Père du Ciel qui êtes
Dieu, ayez pitié de nous
Fils, Rédempteur du monde
qui êtes Dieu, ayez pitié de nous
Saint-Esprit qui êtes
Dieu, ayez pitié de nous
Sainte Trinité qui êtes
un seul Dieu, ayez pitié de nous
Sainte Marie, priez pour
nous
Sainte Mère de Dieu,
priez pour nous
Sainte Vierge des
vierges, priez pour nous
Saint Antoine de Padoue
priez pour nous
Saint Antoine, homme
apostolique, priez pour nous
Saint Antoine, rempli de
l'esprit des prophètes priez pour nous
Saint Antoine, docteur
sublime priez pour nous
Saint Antoine, lumière de
l'Église priez pour nous
Saint Antoine,
prédicateur de 1a grâce priez pour nous
Saint Antoine, trompette
de l'Évangile priez pour nous
Saint Antoine, miroir de
la discipline régulière priez pour nous
Saint Antoine, prodige
d'austérité priez pour nous
Saint Antoine, vase
resplendissant de pureté priez pour nous
Saint Antoine, modèle de
pénitence priez pour nous
Saint Antoine, exemplaire
d'obéissance priez pour nous
Saint Antoine, amateur
insigne de la pauvreté priez pour nous
Saint Antoine, lys de
chasteté priez pour nous
Saint Antoine, rose de
patience priez pour nous
Saint Antoine, violette
d’humilité priez pour nous
Saint Antoine, perle de
sainteté priez pour nous
Saint Antoine, marteau
des hérétiques priez pour nous
Saint Antoine, arche du
Testament priez pour nous
Saint Antoine, zélateur
embrasé du culte divin priez pour nous
Saint Antoine, haletant
après le salut des âmes priez pour nous
Saint Antoine, dévoré du
désir du martyre priez pour nous
Saint Antoine, ami et
imitateur assidu de Jésus priez pour nous
Saint Antoine, serviteur
dévoué de la Vierge-Mère priez pour nous
Saint Antoine, émule très
saint du séraphique François priez pour nous
Saint Antoine, célèbre
entre les thaumaturges priez pour nous
Saint Antoine, fidèle
protecteur de tous ceux qui espèrent en vous priez pour nous
Saint Antoine, qui faites
retrouver les choses perdues priez pour nous
Saint Antoine, qui
nourrissez les pauvres priez pour nous
Agneau de Dieu, qui
effacez les péchés du monde,
pardonnez-nous, Seigneur
Agneau de Dieu, qui
effacez les péchés du monde,
exaucez-nous, Seigneur
Agneau de Dieu, qui
effacez les péchés du monde,
ayez pitié de nous,
Seigneur
Qu’il intervienne pour nous, ô Dieu tout-puissant, votre confesseur Antoine, lui que vous avez enrichi du don des miracles et des prodiges. Par Jésus-Christ, notre Seigneur.
Amen.
VIE DE SAINT ANTOINE DE PADOUE
Saint François d'Assise, ce grand initiateur
monastique du moyen âge, a laissé une postérité plus nombreuse que les étoiles
du firmament, une famille spirituelle qui s'attache à reproduire ses vertus et
continue, à travers les âges, une mission toujours identique, populaire,
pacifique et civilisatrice au premier chef. Il nous apparaît, dans l'histoire,
entouré d'une pléiade de grands hommes et de saints qui lui font cortège sans
l'éclipser. Mais, de tous ses fils, celui qui a le plus hérité de son zèle
apostolique comme de sa douceur, est l'aimable Saint dont Montalembert a dit :
" A peine le Séraphin d'Assise a-t-il été prendre son rang devant le trône
de Dieu, que sa place dans la vénération et l'enthousiasme des peuples est
occupée par celui que tous proclamaient son premier né, saint Antoine de
Padoue, célèbre comme son père spirituel par cet empire sur la nature qui lui
valut le surnom de thaumaturge . "
Saint Antoine de Padoue, le contemporain et l'émule du
patriarche des pauvres, la perle de l'Ordre séraphique, telle est la belle et
ravissante figure que nous voulons dessiner dans ces pages.
Padoue eut l'honneur de l'enfanter à la vie de l'éternité, mais non à la vie du temps. C'est loin de là, sous un ciel non moins fortuné, en face de l'Océan, dans un royaume de formation alors toute récente, le Portugal, qu'il vint au monde, sur le déclin du xiie siècle.
Les climats et les milieux ont leurs influences. Aussi nous semble-t-il
nécessaire, pour expliquer la trempe de caractère de notre Bienheureux et faire
connaître le point de départ d'une existence toute merveilleuse d'un bout à
l'autre de dire un mot de la situation politique du pays où s'écoulèrent ses
premières années.
Il est peu d'histoires aussi tourmentées que celle du,
Portugal. Tour à tour ravagé par les Vandales, les, Suèves, les Alains, les
Visigoths, il était tombé au viiie siècle au pouvoir des Arabes et avait gémi
pendant quatre siècles sous leur domination. Enfin vint un chevalier de race
franque, Henri de Bourgogne, allié aux rois de France et neveu d'Henri Ier, qui
aida les souverains d'Espagne à refouler les hordes musulmanes au delà des
mers. Admirateur et émule du Cid, il livra aux Almohades dix-sept batailles qui
furent pour lui autant de victoires, et mourut, couvert de lauriers, au siège
d'Astorga (1112). Son fils, Alphonse Ier, acheva l'œuvre de la libération,
abattit l'empire mauresque dans les champs de Castro-Verde, fut acclamé roi par
ses troupes et fit hommage de ses Etats au pape Innocent II, qui lui confirma
le titre et les droits de souverain, malgré les réclamations de l'Espagne
(1142). Il ne laissait aux sectateurs du Prophète que la pointe de la péninsule
ibérique, la province des Algarves. Il effaça peu à peu, par une administration
aussi ferme que sage, les traces d'une invasion à jamais abhorrée, remplaça les
mosquées par des églises et, pour perpétuer le souvenir d'une délivrance
inespérée, fit bâtir plusieurs monastères, entr'autres celui de Sainte-Croix de
Coïmbre (1184) et sa filiale, Saint-Vincent de Lisbonne (1147), qu'occupèrent
les chanoines réguliers de Saint-Augustin.
Coïmbre était la résidence de la cour. Une autre
ville, " la reine des mers ". comme, l'appellent ses habitants,
Lisbonne, cité antique, gracieusement assise sur la rive droite du Tage, port
de mer où commençaient à affluer les richesses de l'Orient et de l'Occident,
s'apprêtait à lui ravir son titre de capitale du royaume. Le peuple avait le
génie des conquêtes ; ce petit royaume était déjà florissant, et une fois
affermi dans son indépendance, il allait lancer sur toutes les mers ses flottes
ombragées par la croix.
Ainsi le Portugal est né d'un acte de foi sur un champ
de bataille ; ainsi il grandit sous l'auguste protection du Pontife romain,
dont il se déclare hautement le tributaire et le vassal. Nation fière, jeune et
pleine de vie, " dont l'éternel honneur, selon le mot de Léon XIII, est de
s'être constamment laissé guider par une politique profondément chrétienne et
d'avoir toujours eu pour mobile principal, dans ses expéditions lointaines,
l'extension du règne de l'Évangile parmi les infidèles ". Toutes les
qualités de la race vont resplendir au front d'un héros, qui est la plus noble
et la plus haute personnification de l'âme de sa patrie. Ce héros, nous l'avons
nommé. C'est lui qui nous occupe d'un bout à l'autre de cet ouvrage ; il est
temps de le faire connaître.
Il naquit à Lisbonne, en 1195 , de parents, dont les
chroniques contemporaines parlent avec beaucoup d'éloges, mais sans jamais les
désigner par leur nom. " Ils appartenaient à la classe des nobles et des
puissants ", atteste le padovanais Rolandino. " C'étaient des personnages
vénérables" , ajoute l'auteur anonyme de la "Legenda secundo", ;
" justes devant le Seigneur et scrupuleux observateurs de ses
commandements ", déclare de son côté l'hagiographe limousin Jean Rigaud.
Là s'arrêtent les documents de la première heure, du
moins ceux que nous connaissons aujourd'hui, et le lecteur peut constater avec
nous combien les premiers historiens se préoccupent peu de répondre à nos
interrogations sur les ascendants et le nom patronymique du Saint. Les
écrivains des âges postérieurs ont tenté de combler cette lacune ; et c'est à
ce sentiment qu'a obéi l'auteur d'une légende anonyme du xive siècle récemment
découverte, la légende Benignitas, où nous lisons : " Le père du
Bienheureux, chevalier du roi Alphonse II , se nommait Martin, et sa mère, dona
Maria, issus l'un et l'autre de familles nobles." Dans l'impossibilité où
nous sommes de contrôler ces détails mentionnés pour la première fois par
l'ouvrage en question, nous ne pouvons les accepter que " sous bénéfice
d'inventaire ".
On remarquera que nulle part, jusque-là, il n'est fait
la moindre allusion à Godefroy de Bouillon, ni à la maison de Lorraine. C'est
Marc de Lisbonne, en effet, évêque de Porto et chroniqueur du xvie siècle, qui
le premier, parmi les hagiographes, a lancé l'affirmation suivante, sans nous
dire à quelles sources il en avait puisé les éléments. " Le père du
Bienheureux s'appelait Martin de Bouillon, et sa mère, Thérèse Tavéra, tous
deux de lignées antiques, tous deux recommandables pour l'éminence de leurs vertus.
" Assertion vite enregistrée et développée avec plus de complaisance que
de critique par Michel Pachéco et par Emmanuel Azévédo, qui assignent pour
chef, à cette branche des Bouillon, un des chevaliers francs accourus, lors de
la seconde croisade, au secours d'Alphonse Ier et présents à la bataille de
Zalaka. A leur suite, la plupart des historiens français avaient embrassé de
confiance une opinion si flatteuse pour notre amour-propre national ; mais
aujourd'hui, en l'absence de tout fondement sérieux, la critique, une critique
impartiale et sévère, la relègue parmi les inventions postérieures à la
Renaissance. Ce serait, du reste, se méprendre étrangement sur le caractère des
saints que de chercher à les grandir, en leur dressant des généalogies purement
fantaisistes. Leur mérite intrinsèque se puise ailleurs et plus haut ; ils
n'ont besoin que de la vérité, et voilà pourquoi nous avons hâte de retourner
aux documents contemporains, les plus aptes, sinon les seuls, à nous renseigner
d'une manière certaine sur la famille du héros portugais, La légende primitive
se borne à nous peindre d'un mot la haute situation qu'occupaient ses parents.
" Ils habitaient, nous dit-elle, un somptueux palais, proche de la
cathédrale de Lisbonne. " Elle se tait absolument sur leur nom, leurs
origines et leurs illustrations ancestrales. C'est qu'aux yeux de l'auteur
anonyme qui l'a composée, homme de grand sens, après tout, leur gloire la plus
pure ne leur vient pas de leurs aïeux, mais de leur fils, cette fleur de la
chevalerie monastique, comme Godefroy de Bouillon est la fleur de la chevalerie
militaire. Un autre biographe, Jean Rigaud, insinue en passant qu'ils n'étaient
pas indignes de cette gloire. " On reconnaît les parents à leur postérité,
remarque-t-il, comme on connaît l'arbre à ses fruits, la plante à sa racine.
" L'éloge est suggestif dans son laconisme, et il nous permet d'accepter
plus facilement les conclusions des écrivains postérieurs, Marc de Lisbonne,
Surius, Wadding, lorsqu'ils nous dépeignent la physionomie des deux époux : don
Martin comme un vaillant chevalier, alliant le courage des preux et la foi des
croisés à la noblesse du sang; et dona Maria comme une femme de caractère,
joignant aux charmes de la jeunesse et aux grâces de l'esprit ces qualités morales
qui sont l'arôme et la joie des foyers, un cœur généreux, une âme ouverte à
tous les dévouements, une piété tendre et sincère, " Oh ! l'heureux couple
! Oh ! les heureux époux ! " répéterons-nous avec les chroniques
médiévales. Heureux, parce que le ciel les avait choisis pour être les
instruments de ses miséricordieux desseins sur le xiiie siècle ; heureux
surtout, parce qu'ils se sentaient assez de courage pour remplir leur mission.
Tous deux étaient rayonnants de jeunesse, tous deux
pleins de confiance dans l'avenir. Le ciel bénit leur union, dont notre
Bienheureux fut le premier fruit. C'est du moins ce qui ressort des textes
comparés de la légende primitive et de la biographie de Jean Rigaud. " Ses
parents étaient à la fleur de l'âge ", lisons-nous dans la première. —
" Ils n'avaient pas encore eu de fils y, ajoute la seconde. Notre Saint
fut donc au moins l'aîné des fils.
Le nouveau-né fut porté en grande pompe sur les fonts
sacrés de la cathédrale, où il reçut le nom de Fernando. Enfant de bénédiction,
mais sans aucun de ces présages ni de ces prodiges qu'on remarque dans la vie
des saint Basile, des saint Dominique, des saint François. Les abeilles ne
déposèrent pas leur miel sur ses lèvres ; sa mère ne fut pas troublée par des
songes ; l'aile des chérubins n'effleura pas son berceau. Seulement, dans la
famille, l'allégresse était débordante; gentilshommes et bourgeois
s'associaient à une joie si légitime, et la demeure du preux " chevalier
d'Alphonse II " retentissait de vœux qui pouvaient paraître hyperboliques
et que la réalité devait pourtant dépasser.
Bientôt, s'il faut en croire certains légendaires de basse époque, le foyer
s'agrandit de trois autres berceaux, un frère et deux sœurs : Pedro, Maria et
Féliciana. Nous nous bornons à transcrire ces détails dont la justification
nous échappe ; et poursuivant notre marche, nous allons pénétrer dans
l'intérieur de la maison prédestinée qui nous attire, pour essayer d'y
surprendre le mode d'éducation qu'employèrent les parents du Bienheureux.
On aime à se figurer dona Maria accomplissant en
chrétienne les obligations de sa tâche maternelle, façonnant peu à peu son fils
à cette droiture de caractère et à cette estime des grandes choses qui étaient
alors considérées comme le plus bel apanage de la noblesse ; ouvrant son
intelligence à tout ce qui est beau, récompensée dans ses efforts et souriant
avec bonheur à l'éclosion d'un talent qui, plus tard, étonnera l'Europe
entière. Au fait, dans cette formation première qui est l'œuvre et aussi le
mérite de la mère, tout nous échappe, sauf une note prédominante, et combien
harmonieuse, dont les Frères-Mineurs nous renvoient l'écho lointain : c'est la
dévotion à la Vierge immaculée, cette dévotion innée dans le cœur de tout
catholique, mais plus intense chez les saints.
Le culte de la Reine du ciel, éclos au doux sourire de
dona Maria, éclate en effet du berceau à la tombe, à travers les différentes
phases de l'existence de notre Bienheureux. " L'auguste Mère de Dieu a
veillé sur ses premiers pas dans la vertu, nous dit Jean Rigaud ; et, tout le
long de ses jours, elle étend sur lui sa main bénissante, " Et lui
s'éprend de bonne heure, pour son aimable protectrice, " d'une filiale
tendresse et d'une confiance qui ne se démentiront pas. "
Enfant, il grandit à l'ombre d'un des sanctuaires
privilégiés de Marie, la basilique de Notre-Dame , où il a été baptisé.
Religieux, il prend la Reine des anges pour sa protectrice spéciale. Apôtre, il
sera le chantre de ses grandeurs, l'intrépide défenseur de ses privilèges, et tiendra
à redire que tout ce qu'il a, il le tient des mains de Marie.
Tout des mains de Marie ! Cette pensée trouve sa
traduction dans une des statues, la plus ravissante peut-être, de la basilique
patriarcale. Le Saint y est représenté en habit de clerc, soutanelle rouge et
cotta plissée, aux pieds d'une majestueuse image de la Reine des anges, à
laquelle il semble dire : " C'est à vous, aimable Souveraine, que je dois
tout, ma vocation, l'auréole de l'apostolat et ma couronne du ciel ! "
Radieux de grâce et d'innocence, prévenu des
bénédictions du ciel, nature vive, intelligence précoce, imagination ardente,
vers l'âge de huit à neuf ans, Fernando faisait déjà pressentir ce qu'il serait
un jour. Ses parents, heureux et fiers, n'eurent garde de laisser en friche un
sol si riche et si fécond.
A cette époque, les monastères et les églises ne
manquaient jamais d'ouvrir des écoles où les grandes familles envoyaient de
préférence leurs enfants. L'église patriarcale de Lisbonne possédait un de ces
établissements d'instruction dirigés par des ecclésiastiques, où les exercices
de piété s'alliaient à l'étude des lettres. Fernand y fut envoyé.
Quelle était alors la matière de l'enseignement donné
à la jeunesse portugaise ? Les chroniques médiévales n'y font aucune allusion ;
mais nous ne croyons pas dépasser les limites de la vraisemblance, en avançant
que l'école épiscopale de Lisbonne était fondée sur le même type que celle des
pays voisins, et qu'en Portugal, comme en France et en Angleterre, le programme
comprenait la grammaire, la rhétorique, la dialectique et le plain-chant.
Pendant un laps de temps que les légendes primitives
ne déterminent pas, l'enfant prédestiné suivit assidûment les cours de cette
maîtrise. Alerte et vif, comme on l'est à cet âge, gracieux sous le costume des
clercs, heureux lui-même de mêler sa voix fraîche et pure à celle de ses
condisciples, plus heureux encore de servir le prêtre au sacrifice auguste de
nos autels, il étonnait tout le monde par l'harmonique et précoce développement
de toutes ses facultés.
Mais l'homme est un être libre et il faut pour que sa liberté s'affirme, qu'elle soit soumise à l'épreuve. Nul n'échappe à cette loi de la Providence, le fils de don Martin pas plus que les autres. C'est vers la fin de sa vie écolière qu'il fut aux prises, selon Surius, avec la tentation délicate qui est recueil de la jeunesse. " Il eut à subir, nous dit l'austère hagiographe, les sollicitations importunes d'une servante légère ; il résista victorieusement. "
SOURCE : http://avancezaularge.free.fr/antoine_padoue_vie_01.htm
Celui qui est rempli du Saint-Esprit parle diverses langues. Ces diverses langues sont les divers témoignages rendus au Christ, comme l'humilité, la pauvreté, la patience et l'obéissance. Nous les parlons quand, en les pratiquant nous-mêmes, nous les montrons aux autres.
Nommé responsable des Franciscains de l'Italie du nord, frère Antoine est remarqué par le Pape Grégoire IX qui l'appelle "Arche du testament" à cause de sa connaissance profonde et vivante des Saintes Écritures. Il se fixera au couvent Sainte-Marie de Padoue. Prédicateur rayonnant de la vie selon l'Évangile, il rejoint son Seigneur le 13 juin 1231.
Ferdinand de Bullones est
né près de Lisbonne au Portugal en 1195. II connaît la vie facile d'un jeune
noble et fréquente l'école cathédrale de Lisbonne. A quinze ans il entre chez
les chanoines réguliers de Saint-Vincent-da-Fora puis achève ses études
cléricales à Sainte-Croix de Coïmbre. A cette époque, en 1220, l'infant de
Portugal rapporte du Maroc les restes de cinq frères franciscains martyrisés.
Le jeune Fernando, conquis par l'héroïsme apostolique de ces moines, demande à
être admis chez les Frères Mineurs où il reçoit le nom d'Antoine. II est envoyé
au Maroc mais y tombe malade et doit rembarquer. Une tempête jette son navire
sur les côtes de Sicile. II rejoint les frères franciscains de Messine qui
s'apprêtaient à partir pour Assise où devait se tenir le chapitre général de
l'ordre et les y accompagne. Au chapitre, nul ne se soucie de lui et on
l'affecte finalement à l'ermitage. II y mène une vie cachée, dans une grotte
qu'il ne quitte presque pas. Un jour, ses supérieurs lui demandent de remplacer
au pied levé le prédicateur. Le talent oratoire et la science d'Antoine se
révèlent alors aux yeux des auditeurs éblouis. Aussitôt Antoine est envoyé pour
prêcher dans toute l'Italie du Nord et en France. II combat l'hérésie cathare à
force d'érudition théologique et suscite un grand mouvement de conversion dans
toutes les villes où il prêche: Arles, Montpellier, Toulouse, Le Puy, Limoges.
On rapporte que les boutiques fermaient et que la ville se vidait pour
l'écouter dès son arrivée. De retour en Italie en 1227, il est nommé provincial
d'Italie pour son ordre. Sa carrière oratoire dure 9 ans sans un moment de
répit. Épuisé, il meurt à Padoue, en pleine gloire, le 13 juin 1231, à l'âge de
36 ans. Moins d'un an plus tard, le 30 mai 1232, le pape Grégoire IX, qui
l'avait entendu prêcher, le canonise; le 16 janvier 1946, Pie XII le déclare
Docteur de l'Église. En 1982, lors de son premier voyage apostolique au
Portugal, Jean-Paul II célébra le 750e anniversaire de cette canonisation et se
rendit à pied de la cathédrale de Lisbonne à l'église Saint-Antoine élevée à
l'emplacement de la maison natale du saint. En France saint Antoine est surtout
vénéré à Brive dans une grotte, lieu de pèlerinage toujours très fréquenté. II
est représenté portant l'habit franciscain et la cordelière. De la main droite
il tient un crucifix, ou un lys. Parfois il porte l'enfant Jésus dans les bras,
ou bien l'Enfant Jésus est assis sur ce livre. Ses miracles sont nombreux et
délicieux. Des images les racontent : le blessé qui retrouve son pied coupé, le
mort qui sort de son tombeau pour venir témoigner devant le juge, les poissons
à qui saint Antoine prêche et qui sortent à moitié la tête hors de l'eau pour
écouter, les grenouilles qui, sur son ordre et pendant son sermon, cessent de
coasser. II y a beaucoup d'analogie entre ce grand saint et saint François
d'Assise.
Saint Antoine né à
Lisbonne le 15 août 1195 et il meurt le 13 juin 1231 à Arcelle prés
de Padoue .
Fils aîné d'une famille
noble, ses parents auraient voulu qu'il devienne magistrat ou évêque. Mais
l'enfant, qui au baptême avait reçu le prénom de
Fernando Martins de Bulhões, commença très tôt à décevoir leur ambition. Dieu l'attirait
et il se laissait attirer par Lui. Il aimait par dessus tout la prière. Une
légende pittoresque raconte qu'un jour, tandis qu'il priait dans la cathédrale
de Lisbonne, il mit en fuite un démon en traçant un signe de croix sur le sol.
A mesure que Fernando grandit, les appréhensions de sa famille se confirment
devant cet adolescent qui ne partage pas leurs projets de carrière mondaine
mais qui, au contraire, semble les éluder. Fernando aura une vite courte,
peut-être le pressent-il. Au lieu des cent ans de son homonyme Antoine le
Grand, il n'aura à disposition que 36 ans. Il est précoce et semble pressé. A
l'âge de 15 ans, éclairé par la prière, et après mûre réflexion, il quitte
sa belle maison
et sa famille pour aller vivre à l'abbaye de Saint-Vincent, près de Lisbonne,
parmi les chanoines Réguliers de saint Augustin, auxquels il restera toute
sa vie très
attaché. C'est à ces religieux qu'il doit la formation intellectuelle qui fera
de lui l'un des clercs les plus cultivés de l'Europe de son époque. Mais le
monde qu'il a brusquement abandonné le poursuit jusqu'au couvent. Parents
et amis viennent
le distraire, le tenter. Ils lui rendent la vie impossible,
perturbent la paix de son âme, lui font perdre du temps. Il décide de couper
net. Avec l'accord de ses supérieurs, le jeune Fernando abandonne pour toujours
sa ville natale pour Coimbra, à l'époque capitale du royaume du Portugal, où
s'élève une autre abbaye d'Augustiniens. Il y trouve enfin la tranquillité qui
lui permet d'intensifier ses études de théologie jusqu'au jour où, à vingt-cinq
ans, il est ordonné prêtre.
Vers de nouveaux horizons. En février 1220, le bruit court à Coimbra que cinq
missionnaires franciscains ont été sauvagement martyrisés au Maroc.
Leurs reliques ont été pieusement recueillies par des chrétiens et rapportées
par le frère du roi en l'église Sainte-Croix de Coimbra, près de l'abbaye où
vit Fernando. Il avait connu les cinq frères quelques mois auparavant. Arrivant
de la lointaine Ombrie, misérablement vêtus, ils semblaient épuisés par les
privations de leur long voyage;
et pourtant, Fernando avait été touché par leur simplicité, leur courtoisie,
leur joie, leur foi ardente. Cet épisode lui permet de prendre conscience de la
médiocrité de sa vie:
l'atmosphère de l'abbaye lui semble tout à coup opaque de conformisme et de
compromis. Il commence à aspirer à une nouvelle vie,
où la foi ne serait pas enfoncée dans la routine quotidienne mais où elle
serait plénitude de l'esprit, un don riche et fécond. Un jour, des franciscains
qui s'étaient établis dans un ermitage voisin, à Olivaïs, frappèrent à la porte
de l'abbaye pour demander l'aumône. Fernando en profita pour leur révéler sa
décision: il avait l'intention de quitter l'ordre des Augustiniens pour se
joindre à eux et partir en mission au Maroc où
il espérait, lui-aussi, verser son sang pour le Christ. Après avoir, avec
quelque difficulté, obtenu les permis nécessaires, il quitte pour toujours
l'abbaye de Sainte-Croix, revêt la bure franciscaine et, pour couper
définitivement avec le passé, décide de s'appeler Antoine. Quelques mois plus
tard, il s'embarque pour l'Afrique.
De l’Afrique à Assise. La
mission au Maroc est
une cruelle déception. A peine a t il débarqué qu'il tombe gravement malade: au
lieu de prêcher le Christ aux infidèles, il doit rester couché, fiévreux,
luttant contre le paludisme. C'est la fin de son généreux rêve d'apostolat et
de martyre. Il ne lui reste plus qu'à s'en remettre, en vrai croyant, à la
volonté de Dieu.
Antoine avait un caractère fort et cet acte de foi doit lui avoir beaucoup
coûté. Il ne l'a peut-être pas compris immédiatement mais plus tard, sûrement,
dans la méditation et
la prière. Même si les Sarrasins ne l'avaient pas tué, il avait tout de même
subi le martyre en Afrique:
il s'était immolé lui-même en renonçant à son noble projet pour suivre
humblement la volonté du Seigneur. Antoine embarque donc pour rentrer dans son
pays. Mais une fois de plus, Dieu en
décide autrement. Le bateau, poussé par des vents contraires, dérive jusqu'aux
côtes de Sicile. Affaibli, abattu, Antoine se rend jusqu'à Assise, où doit
avoir lieu, à la Pentecôte 1221, le Chapitre des Nattes en présence de saint
François. La sainteté innée du Poverello trouble profondément son nouveau
disciple et lui redonne la paix et la lumière intérieure qu'il avait perdues.
D'Assise, Antoine est envoyé à l'ermitage de Monte Paolo, près de Forli. Pour
quoi faire? Pour devenir l'homme qui parle avec le Seigneur comme avec un ami.
Pour devenir un saint de Dieu.
Le printemps de l’Église. Dieu a
fixé ses temps et ses desseins, mais ils coïncident rarement avec les horloges
et les desseins des hommes. En quelques mois, Antoine a fait le tour du monde
connu de son époque: de Coïmbre au Maroc,
de la Sicile à l'Ombrie, et à l'ermitage de Monte Paolo. Là haut, il semble
qu'on l'ait oublié et surtout, il est heureux de s'être oublié lui-même. Ce qui
est la plus belle des
libérations. Avant de l'envoyer prêcher aux autres, le Seigneur a voulu qu'il
se convertisse lui-même jusqu'au plus profond de son être: la vie n'est
rien sans la sainteté; ou du moins sans l'ardent désir de s'en approcher. Un
jour, Antoine doit se rendre à Forli pour assister à une ordination
sacerdotale. Comme le prédicateur est absent, c'est à lui qu'on demande de
prononcer le sermon. Il ne peut se soustraire au désir de son supérieur et
prend la parole. C'est la révélation de son tempérament exceptionnel et de son
talent de prédicateur. A partir de ce jour, on l'envoie sur les routes d'Italie
et de France annoncer
aux chrétiens la bonne nouvelle
de l'Évangile. C'est une époque controversée pour la chrétienté qui lutte
contre l'hérésie, la décadence morale, l'indifférence, les abus de l'Église...
Antoine, armé de sa solide culture théologique et de son infatigable bonté,
affrontera toutes sortes de situations et apportera une énorme contribution à
l'élévation et à la sanctification des chrétiens. En 1224, à Arles, pendant un
de ses sermons, saint François apparaît pour bénir l'action apostolique de son
disciple.
Une lumière dans les ténèbres. Si dans le récit de la vie de
saint François il y a un sermon aux oiseaux, dans celle de saint Antoine il y
a, aussi poétique et original, un sermon aux poissons. Il aura lieu à Rimini,
sur l'Adriatique.
La ville est aux mains des hérétiques. A l'arrivée du missionnaire, les ordres
des autorités sont de l'entourer d'un mur de silence. Antoine ne trouve
personne à qui s'adresser. Les églises sont vides, les rues et les places
aussi. Personne ne semble s'apercevoir de sa présence. Il parcourt la ville en
priant et en pensant. Lorsqu'il arrive au bord de la mer,
il se penche vers les eaux et commence à appeler son auditoire : " Venez à
moi, poissons de la mer,
venez entendre la parole de Dieu à
la place de ces hommes qui la refusent ! " Et les poissons arrivent, par
centaines, par milliers, en rangs serrés, pour écouter la parole d'exhortation
et de louange. Et pour les hérétiques, la curiosité est plus forte que la consigne
des autorités. La stupeur et l'enthousiasme précèdent bientôt le repentir et le
retour à l'Église. Peut-être ne s'agit-il que d'une légende, mais c'est une
légende symbolique qui nous illustre combien Antoine, avec sa patience pleine
de confiance, sa foi à déplacer des montagnes, son indifférence pour les succès
tangibles, les ressources de son imagination et de son amour,
parvenait à conquérir les cœurs les moins bien disposés, même ceux tourmentés
par les préjudices et la rancune.
Un homme actif.
D'après certains témoins, il s'agissait d'un juif moqueur ; pour d'autres, d'
un hérétique invétéré. Le fait est qu'au cours d'un sermon sur l'Eucharistie,
quelqu'un provoqua Antoine : " Je croirai que le Christ est vraiment
présent dans l'Ostie consacrée le jour où je verrai ma mule s'agenouiller
devant l'ostensoir ! " Le Saint accepta le défi. La pauvre bête fut
laissée à jeun pendant trois jours. Au moment et au lieu convenus, Antoine
s'avança avec l'ostensoir vers la mule affamée; celle-ci, ignorant
l'appétissante meule d'avoine que lui présentait son maître, s'agenouilla
devant le Saint Sacrement. Mais il ne faut pas penser que le Saint ne
convertissait les gens qu'à force de miracles. En bon disciple et apôtre du
Christ, il gagnait les âmes par le bon exemple, la prière, et par de patientes
et d'éclairantes discussions. Grâce à ses efforts et à ceux de nombreux autres
missionnaires franciscains et dominicains, l'Europe chrétienne changea, se
rénova dans la foi et la bonne volonté.
Sa tâche ne se limitait d'ailleurs pas à la prédication, car il avait aussi la
charge de supérieur de l'Ordre franciscain pour l'Italie du Nord. Il fut
également le fondateur des études théologiques pour les membres de son Ordre ;
il enseigna à Montpellier et Toulouse, outre Bologne et Padoue. Et pendant les
heures qui lui restaient à disposition, il rédigea les œuvres qui lui ont valu,
par leur profondeur, le titre de Docteur de l'Église.
Ministre de la réconciliation. Pour avoir une idée des journées de saint
Antoine, il suffit de lire les paroles d'un de ses contemporains : " Pris
par la prédication, l'enseignement, les confessions, il lui arrivait souvent
d'arriver à la fin de la journée sans avoir eu le temps de manger quoi que ce
soit. " Les foules accouraient de toutes parts pour entendre ses sermons,
et naturellement, tous désiraient se faire confesser par lui. Son christianisme
n'était ni mièvre ni débonnaire, mais rigide et austère. Cela ne décourageait
pas les pénitents car un héros peut inciter à la vertu sans que personne ne
trouve rien à redire. Il passait des heures dans le confessionnal, négligeant
sa santé affaiblie par le paludisme attrapé au Maroc.
Des épisodes impressionnants circulaient de bouche à oreille. Comme celui de ce
pénitent qui, rendu muet par l'émotion, avait écrit la liste de ses péchés ; au
fur et à mesure qu'Antoine les lisait, ils s'effaçaient tout seuls du papier.
Ou celui d'un jeune Padouan qui avait donné un coup de pied à sa mère. Saint
Antoine le lui avait reproché amèrement en lui disant : " Le pied qui
frappe les parents mériterait d'être taillé. " Et le jeune homme,
en rentrant chez lui,
avait pris une hache et s'était coupé le pied. Lorsque sa mère, désespérée,
rameuta le voisinage, Antoine accourut et, suppliant Dieu,
rattacha le pied à la jambe du jeune homme.
Apôtre de paix et de bonté. " Paix et bonté ", était le salut des
premiers franciscains. Paix et bonté entre pouvoir civil et autorités
religieuses ; paix et bonté entre les classes déchirées par les factions et les
luttes ; paix et bonté entre les diverses " communes " que les
intérêts et l'orgueil déchiraient sans cesse ; paix et bonté dans les foyers où
la discorde et la méchanceté rendent parfois l'air étouffant et la vie un
tourment. Antoine jouissait d'un grand prestige par sa sainteté, par l'aura de
miracles qui accompagnait sa personne, par ses qualités d'amabilité, de
perspicacité et d'équilibre dans toute ce qu'il entreprenait. Il est donc
naturel que toutes les personnes en difficulté désiraient avoir recours à son
intervention, par la prière ou la persuasion, pour surmonter leur crise. Nous
ne saurons jamais dans combien de foyers il a rapporté la confiance, la
patience, l'harmonie ; combien de drames il a évités ou atténués ; combien de
cas douloureux il a calmés par des paroles de foi, par son invitation à sortir
du tunnel de l'égoïsme, de la vengeance, de la rancune, de l'incompatibilité.
Des traditions parvenues jusqu'à nous sous forme de légendes nous informent de
mémorables intervention du Saint. Par exemple, il fit un jour parler un
nouveau-né pour qu'il témoignage publiquement de l'innocence de sa mère,
injustement suspectée par son mari ; une autre fois, il guérit miraculeusement
une femme que
son mari, dans un accès de jalousie furieuse, avait blessée à mort.
Nous ne saurons jamais dans combien de foyers il a rapporté la confiance, la patience, l'harmonie ; combien de drames il a évités ou atténués ; combien de cas douloureux il a calmés par des paroles de foi, par son invitation à sortir du tunnel de l'égoïsme, de la vengeance, de la rancune, de l'incompatibilité. Des traditions parvenues jusqu'à nous sous forme de légendes nous informent de mémorables intervention du Saint. Par exemple, il fit un jour parler un nouveau-né pour qu'il témoignage publiquement de l'innocence de sa mère, injustement suspectée par son mari ; une autre fois, il guérit miraculeusement une femme que son mari, dans un accès de jalousie furieuse, avait blessée à mort.
Contre la tyrannie de l’argent. Il nous est difficile aujourd'hui, dans une société tellement différente, d'imaginer ce que pouvait être le rayon d'action d'un missionnaire populaire du Moyen Age. Dès qu'il arrivait dans une ville, on s'adressait à lui pour résoudre toutes sortes de problèmes : des mésententes entre les partis aux discordes au sein du clergé ; des disputes en famille aux doutes de l'intellectuel ; des conditions des prisons aux statuts administratifs... Tout se concentrait sur lui et Antoine dut s'adapter à toutes ces situations, pour l'intérêt de la communauté et pour que l'Évangile puisse pénétrer les âmes et transformer personnes et structures. A l'époque, la majorité de la population vivait de l'agriculture, de l'élevage, de la pêche ; seule une minorité se dédiait aux activités artisanales et, par le commerce, ouvrait la voie au progrès économique de l'Europe. Dans certaines régions d'Italie, il commençait à se former une économie d'échanges qui prendra une remarquable expansion au cours des siècles successifs. Les affaires allaient bon train, l'argent circulait, les premières banques se créaient et en même temps la concentration de capitaux et l'activité des usuriers. Ce fut contre ces derniers, puissants et redoutés, que notre Saint livra une de ses batailles d'homme de l'Évangile. Un célèbre miracle est celui qu'il accomplit lorsque, appelé à prêcher lors des funérailles de l'un d'entre eux, il démontra que le cœur du malheureux n'était pas dans sa poitrine mais dans son coffre-fort, au milieu de son argent tant aimé.
Le défenseur des opprimés. Défenseur des pauvres, toujours et partout, bravant, le front haut, le courroux des oppresseurs. Voici le témoignage d'un de ses contemporains : " Antoine, qui avait si ardemment désiré le martyre, ne cédait devant personne; au risque même de sa vie, avec son admirable courage, il savait résister à la tyrannie des grands. Il attaquait certains personnages importants avec une telle dureté que les autres prédicateurs, même célèbres, effrayés des conséquences de son courage, ne pensaient plus qu'à s'échapper le plus loin possible. " Tel était saint Antoine. Non pas un saint enfermé dans la paix tranquille de sa cellule, ni un homme de culture se contentant de partager son temps entre la chaire et la bibliothèque ; mais un homme qui avait le culte de la vérité, et qui alternait, selon les situations, la douceur à l'inflexibilité. Un homme qui n'avait peur de rien ni de personne, surtout quand il s'agissait de défendre les opprimés. Il suffit de rappeler un épisode : sa rencontre avec le fameux tyran Ezzelino da Romano. Il s'agit d'un fait historiquement véridique. Ezzelino, seigneur de Vérone, gendre de l'empereur Frédéric II et gouverneur de la région, se comportait comme un véritable tyran. Antoine l'affronta, lui parla durement, lui reprochant ses faits et gestes. Le tyran fut quelque peu secoué par cette audace mais les intérêts politiques reprirent le dessus et le tyran ses méfaits. La bonté et la justice n'arrivèrent pas à suffoquer l'agressivité.
Il contemple la gloire du Christ. Épuisé par les privations et la maladie,
Antoine sentait venir la fin de sa vie terrestre.
Fort comme en toutes circonstances, il garda pour lui son pressentiment. Bien
que le voyant affaibli, ses frères ne se doutaient de rien, convaincus qu'une
période de repos suffirait pour le remettre en forme. Plus on est saint, plus
on est conscient de ses faiblesses. Avant de se présenter au Seigneur, Antoine
désirait se purifier, dans la prière et dans la douleur, des taches de sa
fragilité humaine. Il désira se rendre à Camposampiero, à quelque distance de
Padoue, dans l'ermitage que le seigneur du lieu, le comte Tiso, avait donné aux
franciscains, près de son château. Au cours d'une promenade dans le bois,
Antoine remarqua un robuste noyer. Il lui vint une idée toute franciscaine : se
faire construire une cabane entre les solides branches de l'arbre. Le comte la
lui fabriqua de ses mains et le Saint y passait ses journées dans la
contemplation. En fin de journée, il rentrait à l'ermitage. Un soir, le comte
allait rendre visite à son ami lorsque, du seuil de la porte entrouverte, il
vit s'échapper une intense clarté. Craignant un incendie, il poussa la porte,
et il resta paralysé devant la scène prodigieuse qui se présentait à ses yeux :
Antoine serrait l'Enfant Jésus dans ses bras. Quand le Saint se reprit de son
extase et qu'il vit son ami Tiso tout ému, il lui demanda de ne parler à
personne de cette apparition céleste. Ce n'est qu'après la mort d'Antoine
que le comte raconta ce qu'il avait vu.
Le moment arriva pour lui, attendu et accueilli avec foi, de passer de ce monde à celui du Père. Un vendredi - c'était le 13 juin 1231 - à midi, Antoine descendit de sa cellule nichée dans le noyer. Il venait de s'asseoir à table lorsqu'il se sentit mal ; il serait tombé si ses confrères ne l'avaient soutenu. D'une voix affaiblie, il leur demanda de le raccompagner à Padoue : il voulait mourir dans son couvent, près de l'église Sainte-Marie qu'il aimait tant. Les frères allongèrent Antoine sur un char mis à sa disposition par un paysan. Le char se mit en route, suivi par frère Luc, l'ami dévoué du Saint. Ils arrivèrent aux portes de Padoue à la tombée du jour. Antoine était épuisé et les frères le persuadèrent de s'arrêter à l'Arcella, dans la demeure du chapelain des Clarisses. C'est là, dans une modeste cellule - que l'on conserve encore religieusement - du monastère des Pauvres Dames de l'Arcella, qu'il allait rejoindre le Père. Épuisé mais lucide, il voulut recevoir le sacrement de la Réconciliation, celui de l'Eucharistie, puis celui des malades. Enfin, avec un dernier filet de voix, il se mit à chanter l'hymne à la Vierge : " O glorieuse Maîtresse, élevée au-dessus des étoiles ! " Puis son regard sembla fixer quelque chose : " Que vois-tu ? " lui demanda frère Luc. " Je vois mon Seigneur ", murmura le mourant. L'agonie fut très brève, le trépas doux et serein. Ainsi s'éteignait, à l'âge de 36 ans, l'un des plus grands apôtres du Christ et de l'Évangile.
Le corps de notre Saint fut transporté, comme il l'avait demandé, à la
petite église Sainte-Marie. Toute la ville participa à ses funérailles. Le soir
même, sur la tombe d'Antoine, commencèrent les miracles. Sa renommée se diffusa
immédiatement, attirant vers Padoue des pèlerins de contrées de plus en plus
lointaines. Les miracles se multipliant, les autorités de l'Église
s'intéressèrent au phénomène, à commencer par l'évêque de Padoue et jusqu'au
Pape de l'époque, Grégoire IX, tous deux amis personnels
et admirateurs d'Antoine. Les procès diocésain et apostolique se conclurent
rapidement, avec l'adhésion unanime de tous les participants. Et, le 30 mai
1232, à Spolète, moins d'un an après sa mort,
le grand apôtre du Christ, Antoine de Padoue, fut élevé par le pape Grégoire
aux honneurs des autels. Les confrères du Saint, soutenus par les Padouans et
les pèlerins, mirent tout de suite en chantier la majestueuse basilique qui
devait dignement abriter la dépouille mortelle du Saint des miracles. En 1263,
la nouvelle église était prête à recevoir son cercueil. A cette occasion, en
présence de saint Bonaventure, eut lieu une reconnaissance du corps du Saint.
C'est alors que fut retrouvée sa langue prodigieusement intacte. Le culte pour
saint Antoine continua à se développer jusqu'à devenir mondial, dépassant même
les frontières de l'Église catholique. Aujourd'hui, le monde entier le connaît,
tous les croyants le vénèrent.
SOURCE : http://fatimaportugal.centerblog.net/rub-saint-antoine-de-padoue-.html?ii=1
Le
Bref de Saint Antoine de Padoue
Une femme du
Portugal, en butte aux vexations du démon, ne savait plus où donner de la tête.
Même qu’un jour son mari la traita de possédée du démon. N’y tenant plus, elle
décida de mettre fin à ses jours en se jetant dans un fleuve. En cours de
route, elle passe devant l’église des Franciscains et s’y arrête pour une
dernière prière. C’était un 13 juin. Pendant sa prière, elle s’endort, et
soudain Antoine lui apparaît, un papier à
la main: «Prends ce billet, il te délivrera». Or le billet portait cette citation de
l’apocalypse: « Voici que le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a
vaincu de manière à pouvoir ouvrir le livre et
d’en ouvrir les sceaux». À son réveil, toute surprise de se retrouver avec un
billet en main, elle reprend confiance et retourne chez elle,
et guérit complètement. Le billet circula et opéra des miracles divers dont
des guérisons. C’était une formule brève –
d’où le nom de BREF – mais efficace entre les mains de tous ceux qui croient.
Le "Bref" de Saint Antoine est donc un bout de papier, un billet sur lequel on inscrit le texte suivant:
Fuyez, puissances ennemies !
Le lion de la tribu de Juda,
le rejeton de David, a vaincu ! Alleluia !
On peut aussi trouver le
Bref sur une médaille en forme de croix sur laquelle est gravée une image du
Saint et où le verset est trancrit à l'endos.
SOURCE : http://fatimaportugal.centerblog.net/rub-saint-antoine-de-padoue-.html?ii=1
Treizaine à Saint Antoine pour
demander l'intercession du Saint; certains désigne la treizaine comme la prière
des miracles. Dans la Treizaine, on prie sucessivement les diverses
"spécialités" du saint: protecteur des enfants,
des mourants, des malades, artisan de paix, etc.
1. Le Docteur évangélique
Saint Antoine, tu as été proclamé Docteur de l'Église pour ta profonde sagesse de théologien, pour ton exemple de vie évangélique et pour ton zèle incomparable d'apôtre de l'Évangile. Obtiens-nous du Seigneur une foi forte, une vie droite, et rends nous attentifs à l'enseignement de l'Église, notre mère. Fais que notre vie soit conséquente avec la foi que nous professons.
Pater, Ave, Gloria.
2. Le secours des mourants
Saint Antoine, tu es allé vers la mort en chantant un hymne à la Vierge et en disant: " Je vois mon Seigneur. " Nous te prions de nous assister au dernier jour, de secourir ceux qui sont à l'agonie, et d'intercéder en faveur des âmes de nos parents et amis défunts.
Pater, Ave, Gloria.
3. L'artisan de paix
Saint Antoine, tu as été toute ta vie un artisan de paix. Viens au secours des victimes de la violence, du terrorisme et de la guerre. Dans un monde comme le nôtre, si plein de haine et de sang, fais que nous soyons toujours des témoins de la non-violence, de la paix et de la promotion humaine.
Pater, Ave, Gloria.
4. L'ami du Christ
Saint Antoine, toi qui as vaincu les tentations du démon par la puissance de la Croix, rends-nous forts et généreux pour résister au mal. Avec toi, puissions-nous être de vrais annonciateurs de l'Évangile.
Pater, Ave, Gloria.
5. Le secours des malheureux
Saint Antoine, toi qui as guéri tant de malades et tant de plaies, donne-nous le salut de l'âme et du corps. Intercède auprès du Seigneur pour la guérison et la santé de tous ceux qui ont demandé l'aide de nos prières, et rends-nous disponibles au service des malades, des personnes âgées et des handicapés.
Pater, Ave, Gloria.
6. Le marcheur de Dieu
Saint Antoine, tu as longtemps marché dur les routes de France et d'Italie pour annoncer à tous le Royaume de Dieu. Sois le compagnon de notre pèlerinage terrestre. Protège les voyageurs, les routiers, les conducteurs, de tous les dangers de ce monde, pour que, d'étapes en étapes, ils parviennent au chemin du salut.
Pater, Ave, Gloria.
7. Le compagnon fidèle
Saint Antoine, nous avons recours à toi quand nous perdons de petites choses et tu nous aides à les retrouver, pour notre paix et notre joie. Aide-nous surtout à demeurer fidèles dans les grandes choses. Fais que nous ne perdions rien de l'essentiel et que nous cherchions d'abord ce que Dieu veut de meilleur pour chacun de nous.
Pater, Ave, Gloria.
8. Le maître spirituel
Saint Antoine, grand maître de vie spirituelle, délivre-nous de la présomption de pouvoir vivre sans Dieu. Aide-nous à renouveler notre vie selon l'esprit de l'Évangile et des Béatitudes, à donner le bon exemple, et à faire grandir spirituellement ceux qui vivent auprès de nous.
Pater, Ave, Gloria.
9. Le protecteur des enfants
Saint Antoine, dont le coeur était rempli d'amour et de tendresse pour l'Enfant Jésus que tu portais dans tes bras, bénis toutes nos familles et bénis nos enfants. Aide-les à grandir en sagesse, en taille et en grâce, devant Dieu et devant les hommes.
Pater, Ave, Gloria.
10. Le réconciliateur
Saint Antoine, toi qui, pendant ton ministère, as guidé et soutenu ceux qui venaient écouter ta parole, tu es devenu pour eux le serviteur de la miséricorde de Dieu. Aide-nous à reconnaître nos fautes, et. à .recevoir humblement le Sacrement de Pénitence qui nous réconcilie avec Dieu et avec nos frères, dans un même amour.
Pater, Ave, Gloria.
11. L'auteur sacré
Saint Antoine, tu nous as laissé comme œuvre écrite deux recueils de " sermons ", pour l'instruction et l'édification du peuple chrétien. Nous te prions pour ceux qui ont reçu vocation d'enseigner. Nous te prions aussi pour les responsables de presse et ceux qui ont la charge de l'information. Conscients de leur responsabilité, qu'ils recherchent sincèrement la vérité et la communiquent en toute charité.
Pater, Ave, Gloria.
12. Le défenseur des pauvres
Saint Antoine, toi qui, durant ta vie, t'es toujours prodigué pour la libération des prisonniers et la défense du pauvre, fait que nous soyons attentifs au message de libération de l'Évangile, et que nous en vivions, pour nous-mêmes et pour les autres. Donne-nous le courage de protéger les faibles, les petits et les pauvres devant les injustices des puissants de ce monde.
Pater, Ave, Gloria.
13. Le serviteur de Marie
Saint Antoine, puisque tu as si bien servi et glorifié sur terre la Vierge
Marie, intercède auprès de son coeur de
Mère.
Pater, Ave, Gloria.
SOURCE : http://fatimaportugal.centerblog.net/rub-saint-antoine-de-padoue-.html?ii=1
Prière
de Sainte Antoine pour retrouver les objets perdus
Saint Antoine est connu
dans le monde comme le Saint qui aide à retrouver les objets perdus. Des objets
de la vie quotidienne
aux documents importants, avec la la même foi. La prière qui suit invoque
justement l'aide de saint Antoine dans la recherche de ce qui a disparu.
Glorieux saint Antoine,
tu as exercé le divin pouvoir de retrouver ce qui était perdu. Aides-moi à
retrouver la Grâce de Dieu,
et rends-moi dévoué au service de Dieu et
de la vertu. Fais-moi retrouver ce que j'ai perdu et montres-moi ainsi la
présence de ta bonté.
Saint Antoine, glorieux
servant de Dieu,
célèbre pour tes mérites et puissants miracles, aides-nous à retrouver les
choses perdues; concèdes-nous ton aide dans l'épreuve; et illumines notre âme
dans la quête de la volonté de Dieu.
Aides-nous à retrouver la grâce que notre péché détruit et conduis-nous à la
gloire promise par le Sauveur. Nous te prions, par le Christ notre Seigneur. Amen.
Notre Père, Je Vous Salue
Marie, Gloire à Dieu
SOURCE : http://fatimaportugal.centerblog.net/rub-saint-antoine-de-padoue-.html?ii=1
La bête de somme (la
mule)
Dans la région de
Toulouse, le béat Antoine ayant discuté avec véhémence du sacrement salvateur
de l'Eucharistie avec un hérétique endurci, et l'avait presque convaincu et
attiré à la foi catholique, si ce n'est que ce dernier, après de nombreux
arguments pour s'efforcer de se soustraire, ajouta ces mots :
"Laissons les
bavardages et venons-en aux faits. Si toi, Antoine, tu réussis à prouver à
l'aide d'un miracle que dans la Communion des croyants se trouve, pour autant
qu'il soit voilé, le vrai corps du Christ, toute hérésie étant absolument
abjurée, je soumettrai sans hésitation ma tête à la foi catholique". D'une
grande foi, le serviteur du Seigneur lui répondit : "Je confie en mon
sauveur Jésus-Christ que, pour ta conversion et celle des autres, j'obtiendrai
de sa miséricorde ce que tu demandes". Puis l'hérétique se leva et,
invitant de la main à faire silence, il parla : "Je garderai enfermé ma
bête de somme pendant trois jours et je lui ferai éprouver les tourments de la
faim. Les trois jours passés, je le sortirai en présence des gens et je lui montrerai
l'avoine prête. Pendant ce temps, tu resteras face à lui avec ce que tu
affirmes être le corps du Christ. Si l'animal aussi affamé, et négligeant
l'avoine, se dépêchera d'adorer son Dieu,
je croirai sincèrement en la foi de l'Eglise". Le saint père donna
aussitôt son approbation. Alors l'hérétique s'exclama : "Ecoutez bien,
tous les peuples".
Pourquoi s'attarder en de
nombreuses paroles? Arrive le jour établi pour le défi. Les gens accourent de
toutes parts et envahissent la grande place. Antoine, le serviteur du Christ,
est présent et entouré d'une dense foule de fidèles. Se trouve également l'hérétique
avec le tas de complices. Revêtu des ornements sacrés, le serviteur de Dieu entra
dans une chapelle voisine avec une grande dévotion pour célébrer le rite de la
Messe. Une fois terminé, il sortit vers le peuple qui attendait, en amenant
d'une grande révérence le corps du Seigneur. La mule affamée est amenée hors de
l'étable et on lui montre des aliments très appétissants.
A la fin, en imposant le
silence, l'homme de Dieu,
avec une grande foi, ordonna à l'animal: "En vertu et au nom du Créateur
que moi, pour autant que j'en sois indigne, je tiens vraiment entre les mains,
je te dis, ô animal,
et je t'ordonne de t'approcher prestement avec humilité et de lui prêter la
vénération due, afin que les mauvais hérétiques apprennent clairement de ce
geste que chaque créature est sujette de son Créateur, tenu entre les mains de
la dignité sacerdotale sur l'autel". Le serviteur de Dieu eut
à peine fini de prononcer ces mots que la bête, négligeant le fourrage,
s'inclinant et abaissant la tête jusqu'aux jarrets, s'approcha en
s'agenouillant, devant le sacrement vivifiant, du corps du Christ.
Une joie immense envahit
les fidèles et les catholiques, alors que les hérétiques et les mécréants
éprouvèrent tristesse et avilissement. Dieu est
loué et béni, la foi catholique exaltée et honorée ; la méchanceté hérétique
est impudente et condamnée avec déshonneur sempiternel. Le sujet hérétique,
ayant abjuré la vieille doctrine en présence de tous, prêta depuis une
obéissance loyale aux préceptes de la sainte Eglise (Benignitas 16,6-17)
José Benlliure. San Antonio de Padua predicando
a los peces
La prêche aux poissons
Si parfois les hommes,
pourtant dotés d'intellect, méprisaient sa prédication, Dieu intervenait
en la montrant digne de vénération, réalisant des signes et des prodiges au
moyen d'animaux privés de raison. Une fois, alors que certains hérétiques, près
de Padoue, dépréciaient et se moquaient de ses prêches, le Saint se rendit sur
les bords d'une rivière coulant près de là et dit aux hérétiques de façon à ce
que toute la foule présente entende :
"Etant donné que vous démontrez être indignes de la parole de Dieu,
voilà, je m'adresse aux poissons pour confondre plus ouvertement votre
incrédulité".
Et avec ferveur d'esprit,
il commença à prêcher aux poissons en énumérant leurs dons accordés par Dieu :
comment il les avait créés, comment il leur avait assigné la pureté des eaux,
combien de liberté il leur avait concédée, et comment il les nourrissait sans
qu'ils aient à travailler.
Sur ces mots, les
poissons commencèrent à s'unir et à se rapprocher de lui, en élevant au-dessus
de la surface de l'eau la partie supérieure de leur corps et en le regardant
attentivement la bouche ouverte. Tant qu'il plut au Saint de leur parler, ils
l'écoutèrent, attentifs, tels des êtres dotés de raison. Ils ne s'éloignèrent
pas de l'endroit sinon après avoir reçu sa bénédiction.
Celui qui avait rendu les
oiseaux attentifs à la prédication du très saint père François, réunit les
oiseaux et les rendit attentifs à la prédication de son fils Antoine (Rigaldina
9,24-28).
Le pied rattaché
Un grand miracle
incroyable fut réalisé grâce à une confession. Un homme de
Padoue, nommé Leonardo, rapporta un jour à l'homme de Dieu,
parmi les péchés dont il s'était accusé, d'avoir donné à sa propre mère un coup
de pied d'une telle violence qu'elle était mal tombée par terre. Le béat père
Antoine, qui détestait terriblement toute méchanceté, en ferveur d'esprit et de
déploration, commenta : "Le pied qui frappe la mère ou le père mériterait
d'être coupé à l'instant".
N'ayant pas compris le
sens d'une telle phrase, et plein de remords pour la faute commise et pour les
dures paroles du Saint, ce simplet retourna rapidement chez lui
et se trancha aussitôt le pied. La nouvelle d'une punition aussi cruelle se diffusa
en un clin d'œil dans toute la ville et fut rapportée au serviteur de Dieu.
Lequel se rendit tout de suite chez lui
et, après une oraison dévote angoissée, réunit le pied coupé et la jambe en y
faisant le signe de la croix.
Chose admirable! Dès que
le Saint eut approché le pied de la jambe en y traçant le signe du Crucifix,
passant doucement ses mains sacrées dessus pendant un petit moment, le pied de
l'homme se rattacha à la jambe tellement rapidement que celui-ci se leva
aussitôt, joyeux et indemne, et se mit a marcher et à sauter, louant et
glorifiant Dieu et
rendant des grâces infinies au béat Antoine qui l'avait guéri de façon aussi
admirable (Benignitas 17,36-40).
La conversion d'Ezzelino
Ce despote arrogant et
perfide, le cruel tyran Ezzelino da Romano, avait réalisé, au début de sa
tyrannie, un énorme massacre d'hommes de Vérone.
Dès qu'il apprit
l'événement, le père intrépide prit le risque d'aller en personne chez celui
qui siégeait dans cette ville.
Et il l'apostropha avec
ces mots :
"Ô ennemi de Dieu, tyran impitoyable, chien enragé, jusqu'à quand continueras-tu à verser le sang innocent des chrétiens? Voilà, la sentence du Seigneur, terrible et très dure, te pend au-dessus de la tête !"
E il lui dit en face d'autres expressions véhémentes et acerbes. Les gardes du
corps étaient sur le point de partir, attendant qu'Ezzelino donne, comme
d'habitude, l'ordre de le trucider. Mais il en fut autrement, par disposition
du Seigneur.
En effet, touché par les paroles de l'homme de Dieu, le tyran abandonna toute férocité et devint comme un agneau. Puis, après avoir mis le ceinturon autour de son cou, il se prostra devant l'homme de Dieu et confessa humblement ses propres méfaits, assurant que, selon sa volonté, il réparerait le mal réalisé.
Et il ajouta: "Compagnons d'armes, ne vous étonnez pas de ceci. En vérité, je vous dis que j'ai vu émaner du visage de ce père une sorte d'éclat divin qui m'a terrifié à tel point que, face à une vision aussi effrayante, j'avais la sensation de précipiter aussitôt en enfer".
Depuis ce jour, Ezzelino eut toujours une très grande dévotion envers le Saint
et, tant que ce dernier vécut, il évita de nombreuses atrocités qu'il aurait
voulu commettre et que lui-même confiait au Saint (Benignitas 17,42-47).
La vision
Se trouvant un jour dans
une ville pour prêcher, le béat Antoine fut invité par un habitant du lieu. Celui-ci
lui assigna une chambre isolée afin qu'il puisse vaquer sans être dérangé aux
études et à la contemplation. Alors qu'il priait, seul dans sa chambre, le
patron multipliait ses allées et venues entre ses maisons.
Tandis qu'il observait
avec sollicitude et dévotion la chambre où Saint Antoine priait seul, et
lorgnant en cachette à travers une fenêtre, il vit apparaître dans les bras du
béat Antoine un enfant très
beau et joyeux. Le Saint l'étreignait et l'embrassait, contemplant son visage
d'un enthousiasme incessant. Stupéfait et extasié par la beauté de cet enfant,
le citadin s'en alla en pensant d'où était venu un enfant aussi
gracieux.
Cet enfant était le Seigneur Jésus. Il révéla au béat Antoine que l'hôte était en train de l'observer. Après une longue prière la vision disparut, le Saint appela le citadin et lui interdit de manifester à quiconque, tant qu'il serait vivant, ce qu'il avait vu. Après la mort du saint homme, l'homme raconta en larmes l'épisode, jurant sur la Bible qu'il disait la vérité (Liber miraculorum 22,1-8).
Le cœur de l'avare
En Toscane, grande région
d'Italie, on était en train de célébrer solennellement, comme cela arrive dans
ce cas, les obsèques d'un richissime. A l'enterrement était présent notre saint
Antoine lequel, troublé par une inspiration soudaine, se mit à crier que
le mort ne
serait pas enseveli dans un lieu consacré mais le long des murs de la ville,
comme un chien.
Ceci parce que son âme
était damnée à l'enfer et ce cadavre était privé de cœur, selon les dires du
Seigneur rapporté par le saint évangéliste Lucas : Là où est ton trésor se
trouve également ton cœur.
Naturellement, suite à
cette déclaration, tout le monde fut bouleversé et il y eut un échange d'avis
animé. A la fin furent appelés des chirurgiens qui ouvrirent la poitrine du
défunt. Mais ils ne trouvèrent pas de cœur lequel, d'après la prédication du
Saint, fut trouvé dans le coffre-fort où était conservé l'argent.
Pour cette raison, la
population loua avec enthousiasme Dieu et
son Saint. Et le mort ne
fut pas déposé dans le mausolée préparé pour lui mais tiré comme un âne sur le
terre-plein et enterré là-bas (SICCO POLENTONE, Vie de
saint Antoine, n° 35).
Le nouveau-né qui parle
Cette femme fut
libérée de la mort.
Une autre, à Ferrara, fut en revanche sauvée d'un atroce soupçon. En effet, le
Saint réconcilia l'épouse et son mari, personnage illustre parmi les plus grands
de la ville. Et chose encore plus grande, un vrai miracle, il fit parler
un enfant né
quelques jours avant, lequel répondit à la question que lui posa l'homme
de Dieu.
Ainsi donc, cet homme était
rongé par une jalousie tellement soupçonneuse à l'égard de sa femme qu'il
ne voulut même pas toucher son bébé né
quelques jours avant, convaincu qu'il était le fruit d'un adultère. Saint
Antoine prit alors le nouveau-né dans les bras et lui parla : "Je te
conjure, au nom de Jésus-Christ, vrai Dieu et
vrai homme,
né de la vierge Marie, de me dire clairement, afin que tout le monde t'entende,
qui est ton père".
Sans bafouiller comme le
font les petits mais d'une voix très compréhensible comme si c'était un garçon
de dix ans, et fixant son géniteur du regard car il ne pouvait pas bouger les
mains attachées avec des bandes, l'enfant dit : "C'est lui mon père
!". Se retournant vers l'homme, le Saint ajouta : "Prends ton fils et
aime ta femme qui
est pure et mérite toute ta reconnaissance" (SICCO POLENTONE, Vie de
saint Antoine, n° 37).
Le jeune ressuscité
Dans la ville de Lisbonne
d'où saint Antoine était originaire - alors que la famille du Saint vivait
encore, à savoir son père, sa mère et ses frères -, deux citadins étaient
ennemis et se haïssaient à mort.
Il arriva que le fils de l'un d'eux dut rencontrer l'ennemi de la famille qui
habitait près de chez les
parents du bienheureux Antoine.
Celui-ci, impitoyable,
saisit le garçon, l'amena chez lui
et le tua. Puis dans la nuit profonde,
il creusa une fosse dans le jardin des
parents du Saint, y enterra le cadavre et s'enfuit
Etant donné que le jeune
était le fils de personnes notables, on enquêta sur sa mort et
on sut qu'il était passé par la rue où habitait l'ennemi. La demeure et le
potager de ce dernier furent alors perquisitionnés mais on ne découvrit aucun
indice. Suite à une descente dans le jardin des
parents du béat Antoine, on retrouva le garçon enseveli dans le potager. Le
justicier du roi fit donc arrêter, comme assassins du jeune, le père et tous
les habitants de la maison.
Bien qu'il soit à Padoue,
le béat Antoine vint à connaissance du fait par inspiration divine. Le soir,
après avoir demandé l'autorisation au gardien, il sortit du couvent. Et tandis
qu'il marchait dans la nuit,
il fut, par un prodige divin, transporté jusqu'à Lisbonne. En entrant le matin
dans la ville, il se rendit chez le
justicier et le pria d'acquitter ces innocents et de les relâcher. Mais ce
dernier ne voulant le faire pour aucune raison, le béat Antoine ordonna que lui
soit amené le garçon assassiné.
Une fois le corps amené,
il lui ordonna de se lever et de dire si c'étaient ses parents qui l'avaient
tué. Le garçon se réveilla de la mort et
affirma que la famille du béat Antoine étaient totalement étraugère au délit.
Par conséquent, ceux-ci furent acquittés et libérés de prison. Le béat Antoine
demeura en leur compagnie toute la journée. Puis le soir, il sortit de Lisbonne
et le matin suivant se retrouva à Padoue (Bartholomé de Pise 4,19-32).
SOURCE : http://fatimaportugal.centerblog.net/rub-saint-antoine-de-padoue-.html?ii=1
Une pieuse femme, qui faisait les commissions des Frères Mineurs, rentra assez tard à la maison ; Son mari homme grossier et mal élevé, la reçut avec des outrages et des coups, et la traita si cruellement qu’elle en perdit connaissance ; le misérable en profita pour lui couper ses cheveux, qu’elle avait très beaux et auxquels elle tenait beaucoup.
Un jour qu’il était occupé, près de l’église, à quelque humble besogne, il entendit tout à coup retentir la cloche qui annonce l’élévation.
Un jour tandis qu’il soignait un frère malade qui poussait des cris affreux ou des éclats de rire nerveux plus effrayants encore l’idée lui vint que le malheureux devait être sous la puissance du démon, et, en effet, il le délivra du démon en le couvrant de son manteau.
Une autre fois encore, tandis qu’il assistait le prêtre à l’autel, en qualité de diacre, il aperçut l’âme d’un religieux franciscain, venu de Rome avec saint Zacharie, qui s’élevait dans les airs sous la forme d’un oiseau blanc, traversait le purgatoire et pénétrait dans le royaume des élus.
Ce défit surprenant fait très vite le tour de la ville, et dès lors qu'ils sont mis au courant, les gens attendent avec beaucoup d'impatience de voir ce qui va se passer.
Un valet prépare l'avoine et, tout à coup, une procession venue de l'église s'avance vers Zacharie.
Et bien figurez-vous que la bête n'hésite pas. Sans même regarder l'avoine, elle s'avance vers l'Hostie, s'arrête à distance respectueuse, s'agenouille devant l'ostensoir et s'immobilise dans une sorte d'adoration, ses grands yeux noirs fixés sur l'Hostie !
Signalons qu'à l'église Saint Pierre le Guillard (à Bourges), on peut voir un bloc de pierre et un tableau du XIVème siècle qui conservent l'image d'une mule agenouillée.
Une légende du 16ème siècle rapporte que cette église fut bâtie aux frais du juif Zacharie Guillard dont la mule s’était agenouillée devant Saint Antoine.
Anonimo Padovano XVI secolo. Effigie di sant'Antonio da Padova circondata da dieci riquadri con le storie di alcuni miracoli del santo, 1515, British Museum
SOMMAIRE:
PROLOGUE
PREMIER
DIMANCHE DE L’AVENT
LES
SIGNES DE LA LUNE ET LE SECOND AVENEMENT
SERMONS
SUR LA VIERGE MARIE
NATIVITÉ
- ANNONCIATION - PURIFICATION - ASSOMPTION
SERMON
POUR LA NATIVITÉ DE LA VIERGE
SERMON
POUR L'ANNONCIATION DE LA VIERGE MARIE
SERMON
POUR LA PURIFICATION DE MARIE
SERMON
POUR L'ASSOMPTION DE MARIE
De l’or
très pur fut fourni par David, pour qu’on en fit une représentation du quadrige
des Chérubins, qui étendent leurs ailes et abritent l’Arche d’alliance (Paral.
XXVIII, 18).
… Ainsi, à
l’honneur de Dieu, pour l’édification des âmes, pour la consolation du lecteur
et de l’auditeur, la méditation de la Sainte Ecriture, en des textes pris à
l’un et à l’autre Testament, nous a fourni la matière d’un quadrige, où l’âme
pourra prendre place avec Elie (4 Rois, II, 11), pour s’élever au dessus
des choses temporelles, se laisser emporter vers le ciel, mener une vie digne
du ciel.
Un quadrige
a quatre roues. Ainsi le présent ouvrage touche à quatre objets :
l’évangile du dimanche, l’histoire de l’Ancien Testament qui se lit à l’office,
l’introït et l’épître de la messe dominicale. J’ai essayé de lier et d’accorder
ensemble ces quatre objets, autant que la grâce divine me l’a permis et que la
maigre veine de ma modeste science a répondu. Avec Ruth la Mohabite, dans le
champ de Booz, derrière les moissonneurs, j’ai glané, timide et honteux. (Ruth,
II, 3). Un ouvrage tel qu’il le faudrait est au dessus de mes forces. Seules
les prières et la charité de mes frères, qui me poussaient, ont eu raison de
moi.
L’esprit du
lecteur pourrait être dérouté et se perdre, tant la matière est abondante, et
diverse la concordance des textes. C’est pourquoi, suivant ce que Dieu nous a
inspiré, nous avons divisé les évangiles en sections ; à chaque section
nous avons rattaché les passages correspondants de l’Ancien Testament et des
épîtres. Nous avons expliqué assez longuement les évangiles et l’Ancien
Testament, plus sommairement et en abrégé l’introït et l’épître ; car des
développements exagérés fatiguent. Mais il est très difficile d’enfermer dans
un discours bref et utile une matière si étendue.
L’insipide
sagesse des lecteurs et des auditeurs de notre temps en est venue à ce point
qu’il leur faut trouver et entendre des phrases soignées, du nouveau qui fasse
du bruit ; sinon ils se dégoûtent de lire, ils ne prennent pas la peine
d’écouter. Nous n’avons pas voulu que la parole de Dieu, au péril de leurs
âmes, leur fût un objet de dégoût ou de mépris. C’est pourquoi au début de
chaque évangile nous avons placé un prologue en accord avec le texte. Pour la
même raison nous avons inséré dans notre ouvrage certaines observations sur les
propriétés des choses et des animaux, ainsi que les étymologies des noms, avec
des applications morales.
… A toi,
Jésus-Christ, Fils bien-aimé de Dieu le Père ; à toi, qui opères tout le
bien qui est en nous ; à toi toute louange, toute gloire, tout honneur,
tout respect ; à toi qui es A et W, principe et fin ;
à toi qui dans ta bonté et par ta grâce, m’a accordé de parvenir à la fin,
longtemps souhaitée, de cet ouvrage.
Très chers
frères, moi le plus petit de vous tous, moi votre frère et votre serviteur,
pour votre consolation, pour l’édification des fidèles, pour la rémission de
mes péchés, j’ai composé de mon mieux ce travail sur les évangiles de l’année.
Je vous en prie et vous en supplie, quand vous lirez quelques passages de ce
livre, offrez un souvenir pour moi, votre frère, au Fils de Dieu, Dieu
lui-même, qui s’est offert à son Père sur le gibet de la croix. Je vous le
demande aussi : quand vous trouverez dans cet ouvrage, quelque chose
d’édifiant, de consolant, de bien dit, ou de bien composé, n’en reportez toute
louange, toute gloire et tout honneur qu’à Jésus-Christ, le bienheureux et béni
Fils de Dieu ; mais ce que vous trouverez de mal ordonné, d’insipide, de
mal dit, imputez le à ma misère, à mon aveuglement, à mon ignorance. Enfin,
tous les endroits de ce volume qui appellent suppression ou correction, je les
soumets aux savants de notre Ordre, afin que, selon leur discrétion, ils les
éclaircissent et les corrigent.
LES
SIGNES DE LA LUNE ET LE SECOND AVENEMENT
Il y aura
des signes dans la lune… Saint Jean dit dans l’apocalypse (VI,
12) : la lune devint toute de sang. Et Joël (II, 31) : la
lune se changera en sang.
Dieu fit
deux luminaires, un grand et un petit (Gn., I, 16). Ces deux luminaires
représentent les deux créatures raisonnables : le grand luminaire est
l’esprit angélique, le petit luminaire est l’âme humaine…, créée pour goûter
les choses du ciel, pour louer le créateur parmi les esprits bienheureux, pour
tressaillir de joie avec les fils de Dieu. Mais au voisinage de la terre où
elle vit, l’âme s’est obscurcie, elle a perdu de son éclat. Si elle veut
recouvrer cet éclat, il faut que d’abord elle se change toute en sang.
Le sang,
c’est la contribution du cœur. L’Apôtre dit aux Hébreux ( IX,
19-22) : Moïse prit le sang avec de l’eau, de la laine pourpre et de
l’hysope ; il en aspergea le livre et tout le peuple en disant :
C’est le sang du testament que Dieu nous a donné. Il aspergea de même le
tabernacle et tous les vases sacrés. Tout est purifié dans le sang, et sans
effusion de sang il n’y a pas de pardon. Voilà comment la lune se change en
sang. Voyons ce que signifient moralement Moïse, le sang, l’eau, la laine pourpre,
l’hysope, le livre, le peuple, le tabernacle et les vases.
Quand
Jésus-Christ, qui est miséricorde et pitié (Ps. CX, 4), vient dans
l’âme du pécheur, alors Moïse prend le sang… Moïse est le pécheur converti
sauvé des eaux de l’Egypte. Le pécheur doit prendre le sang de la contrition
douloureuse ; l’eau de la confession baignée de larmes ; la laine de
l’innocence, mais empourprée par la charité fraternelle ; enfin, l’hysope
de la véritable humilité. Il doit asperger le livre, le secret de son
coeur ; tout le peuple de ses pensées ; le tabernacle qui est son
cœur ; les vases du tabernacle qui sont ses cinq sens. Dans le sang de la
contrition, tout est purifié, tout est pardonné, si toutefois on a la volonté
de se confesser. Sans la contrition, il n’y a pas de rémission du pécher.
Donc il y
aura des signes dans la lune. Les signes intérieurs de la contrition sont
manifestés par les signes extérieurs de la pénitence. Quand la chasteté
resplendit dans le corps, l’humilité dans les actions, l’abstinence dans la
nourriture, la pauvreté dans le vêtement, alors s’annonce la sanctification
intérieure… Ces quatre vertus ornent le sanctuaire du seigneur (Is., LX, 13),
L’âme du pénitent, en laquelle Dieu se repose. “Nous viendrons à lui, dit
il, et nous ferons en lui notre demeure”. (Jean, XIV, 23).
C’est le
second avènement du Seigneur. Il en est aussi question dans la seconde partie
de l’épître de ce dimanche : la nuit est passée, le jour est venu.
Comme le dit Isaïe (XXVI, 3), l’erreur ancienne s’en est allée ; tu nous
garderas la paix : la paix, car en toi, Seigneur, nous espérons. La nuit
et l’erreur signifient l’aveuglement du péché ; le jour et la paix
signifient l’illumination de la grâce. Le mot “paix” est répété, pour marquer
le repos intérieur et extérieur que possède l’homme, quand Dieu siège sur
son trône haut et élevé (Is., VI, 1).
Rejetons
donc les œuvres des ténèbres. Dans le même sens, Isaïe nous dit (II, 20) : en
ce jour, l’homme rejettera les idoles d’or et d’argent, qu’il s’était faites
quand il adorait les taupes et les chauves-souris.
L’argent
c’est l’éloquence ; l’or, la sagesse ; les taupes, l’avarice ; les
chauves souris, la vaine gloire. La taupe, aveugle, creuse la terre. La chauve
souris ne voit pas en plein jour, car son œil manque de l’humeur
cristalline ; elle a les ailes liées aux pieds. L’homme charnel, qui a le
goût de la terre, se fait des idoles de l’argent et de l’or, de son éloquence
et de sa sagesse. Ces idoles sont les taupes et les chauves souris, l’avarice
et la vaine gloire. Telles sont les œuvres des ténèbres. L’avarice en effet,
n’a pas la lumière de la sainte pauvreté ; elle creuse la terre, elle aime
les biens terrestres. La vaine gloire, qui se complaît dans le jour humain, ne
voit pas le jour divin ; elle a les ailes qui pourraient l’emporter vers
le ciel, mais ces ailes sont liées aux pieds, aux affections charnelles ;
elle n’a d’autre désir que d’être vue, et louée par les hommes… Mais au jour où
la grâce l’éclaire, au jour qui est arrivé, l’homme rejette taupes et chauves
souris, ces animaux qui ne voient pas les œuvres des ténèbres.
Alors on en
vient à ce que dit l’Apôtre ensuite : Revêtez vous des armes de la
lumière ; et à ce que dit Isaïe (LII, 1) : lève-toi,
lève-toi ; revêts-toi de ta force, ô Sion ; prends les vêtements de
ta gloire, ô Jérusalem, cité du Saint ! Sion et Jérusalem signifient
l’âme : quand elle pêche, elle est captive du diable ; quand elle
fait pénitence, elle se redresse et se lève. Levez-vous par la contrition ;
levez-vous par la confession ; revêtez-vous de force par la
persévérance ; prenez vos vêtements de gloire, la double charité ;
alors vous serez la cité du Saint Esprit.
Les
aveugles voient, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent,
les morts ressuscitent, les pauvres sont évangélisés.
Voyons le
sens moral de ces mots. Les aveugles, ce sont les orgueilleux ; les
boiteux, les hypocrites ; les lépreux, les luxurieux ; les sourds,
les avares ; les morts, les gourmands ; les pauvres, les humbles.
Les
aveugles voient. Ainsi parle Isaïe (XIX, 18) : Délivrés des ténèbres
et de l’obscurité, les yeux des aveugles verront la lumière. Et ailleurs (IIL,
19,20) : Qui est aveugle sinon celui qui été vendu ? Qui est
aveugle sinon le serviteur du seigneur ? Toi qui vois beaucoup de choses,
n’observeras tu pas ? De nos jours, aveugles et orgueilleux sont ceux
qui sont appelés serviteurs du seigneur, ceux qui paraissent servir le
seigneur. Orgueilleux, ils voient beaucoup de choses dans les saintes
écritures, ils enseignent et prêchent beaucoup de choses ; mais ils
n’observent pas les commandements qu’ils prêchent. Ils voient beaucoup pour les
autres, rien pour eux. Pourquoi, dit Isaïe (XXII, 1, 2) es tu montée sur
les toits, pleine de clameurs, ville remplie de peuple, cité exultante ? On
supporterait, veut-il nous dire, que les séculiers aient de l’ambition ;
mais vous, qui êtes religieux et instruits, vous qui voyez beaucoup de choses,
qu’avez-vous donc vu, pour vouloir vous élever, pour monter sur les
toits ? La ville est pleine de clameurs ; car l’orgueil aime les
cris. Malheur, dit Isaïe (XXII, 1, 2), à la multitude des peuples
nombreux, bruyante comme la mer. De l’humble, au contraire, il nous dit (XIIL,
2) : Il ne criera point, on n’entendra point sa voix au dehors. Il
dit ailleurs (XXXII, 13 ; XXXIII, 20), au sujet de la ville remplie de
peuple, de la cité orgueilleuse : Sur la terre de mon peuple –
c'est-à-dire sur l’âme des humbles, – monteront les épines et les ronces, –
c'est-à-dire les tribulations et les peines : – combien d’avantage
sur toutes les maisons joyeuses de la cité orgueilleuse, – c'est-à-dire
sur l’orgueil, qui aveugle les yeux de l’âme, et l’empêche de voir la cité de
l’éternelle joie ! Regarde ô Sion, la ville de notre solennité : tes
yeux verrons Jérusalem, la demeure opulente. Pour la voir, oins tes yeux du
collyre de l’humilité. Alors Jésus te dira : regarde, ton humilité t’a éclairé…
Les boiteux
marchent… L’hypocrite marche difficilement sur la route de la vie. Car
celui qui fait le mal hait la lumière et craint que ses œuvres soient
condamnées par la lumière (Jean, III, 20). Malheur à vous qui dans le
fond de votre cœur cachez votre iniquité, pour que le seigneur ne voit pas vos
desseins ; vos œuvres se font dans les ténèbres et vous dites : qui nous
verra, qui nous connaîtra ? (Is., XXIX, 15). L’hypocrite cloche d’un
pied : il a un pied en l’air et l’autre sur le sol. Le pied en l’air, c’est la
pauvreté qui paraît en son vêtement, l’humilité dans sa voix, la pâleur sur son
visage. Mais par là il cherche la louange, il veut paraître saint : c’est
l’autre pied posé sur le sol. Il y a une autre explication tirée du second
livre des rois (IV, 4) : Méphiboseth clochait des deux pieds… Ces
deux pieds sont le désir et l’action. Ceux qui clochent ainsi sont dignes de
l’éternelle confusion : car tel est le sens du nom de Méphiboseth… Pour
échapper à cette confusion, il faut marcher droit, par la bonne volonté dans le
désir, et par l’humilité dans l’action. Alors les boiteux marcheront.
Les lépreux
sont purifiés. On voit, au quatrième livre des Rois (V, 1) que Naaman
était un homme puissant et riche, mais lépreux. Car là où se trouvent les richesses
et l’abondance des délices, là règne la lèpre de la luxure. Isaïe, après avoir
dit (II, 7) : leur terre est remplie d’argent et d’or et de trésors
sans fin, ajoute aussitôt : et leur terre est remplie de chevaux,
c'est-à-dire de luxurieux. On voit dans l’Exode que l’or servit à fabriquer le
veau de la luxure déchaînée… Job dit de la luxure (XXXI, 12) : c’est
un feu qui consume tout et extermine les rejetons. O lépreux, lavez vous,
soyez purs ; éloignez des regards du seigneur le mal de vos pensées
impures ; cessez de faire le mal (Is., I, 16) dans vos corps afin que
l’on puisse dire : les lépreux sont purifiés.
Les sourds
entendent. En ce jour dit Isaïe (XXIX, 18), les sourds entendrons les
paroles du livre. Les sourds sont les avares et les usuriers, qui ont les
oreilles bouchées par l’amas de leur vilain argent. Ils sont, dit le psaume
(LVII, 5), comme des serpents irrités, qui se bouchent les oreilles. On
dit que le serpent, pour ne pas entendre la voix du charmeur, applique contre
le sol une de ses oreilles et ferme l’autre avec sa queue.
Nativité
- Annonciation - Purification - Assomption
(Si 50, 6-10).
« Comme l'étoile du matin au milieu des nuages,
comme la lune en son plein,
comme le soleil rayonnant sur le Temple du Très-Haut,
comme l'arc-en-ciel brillant dans les nuages de gloire,
comme la rosée au printemps, comme un lis près de la source,
comme un rameau de l'arbre à encens en été,
comme le feu et l'encens dans l'encensoir,
comme un vase d'or massif, orné de toutes sortes de pierres précieuses,
comme un olivier chargé de fruits, comme un cyprès s'élevant jusqu'aux nuages »
Voici les douze pierres précieuses enchâssées dans le
diadème du chef d'Aaron. Voici les douze étoiles dans la couronne de la Vierge.
En son honneur, et selon que Notre Dame elle-même nous l'accordera, nous
commentons ce passage du Siracide en quatre sermons, d'après ses quatre fêtes
:
Nativité, Annonciation, Purification et Assomption.
SERMON
POUR LA NATIVITÉ DE LA VIERGE
Comme l'étoile du matin au milieu des nuages
L'étoile du matin s'appelle Lucifer, parce qu'elle
brille plus claire que toutes les étoiles. Ce Lucifer qui précède le soleil,
annonce le matin et arrose par l'éclat de sa lumière les ténèbres de la nuit,
désigne la Vierge Marie qui a annoncé au matin de la grâce le soleil de justice
à ceux qui étaient dans les ténèbres.
Comme la lune en son plein
La Vierge Marie est appelée « lune pleine », car elle
est parfaite sous tous ses aspects. La lune est imparfaite et semi-pleine quand
elle a des taches et des formes en croissant. La Vierge Marie n'eut pas de
tache à sa naissance puisqu'elle fut sanctifiée dans le sein de sa mère. Elle
n'en eut jamais durant sa vie ; c'est pourquoi elle brille pleine et parfaite
et comme la lumière, elle dissout les ténèbres.
Nous te prions, ô Notre Dame, Toi, qui es l'étoile du
matin, chasse par ta splendeur le nuage de la tentation du diable qui recouvre
la terre de notre esprit.
Toi, qui es la lune en son plein, remplis le vide de
notre coeur, dissous les ténèbres de nos péchés, afin que nous méritions de
parvenir à la plénitude de la vie éternelle et à la lumière de la gloire
infinie.
SERMON
POUR L'ANNONCIATION DE LA VIERGE MARIE
Comme le soleil resplendissant sur le Temple du
Très-Haut
Le soleil possède trois propriétés : la splendeur, la
blancheur et la chaleur. Ces trois propriétés répondent aux trois paroles de
l'Ange : Ave, pleine de grâce ; Ne crains pas ; L'Esprit Saint surviendra
sur toi.
- La splendeur
« Ave, pleine de grâce, le Seigneur est avec toi ; tu
es bénie entre les femmes ».
Voilà la splendeur du soleil, voilà les vertus dont elle a brillé.
- Elle eut la tempérance, la modestie dans les paroles, l'humilité dans le
coeur.
- Elle fut prudente lorsque, troublée, elle se tut, comprit ce qu'on lui avait
dit, répondit à ce qui lui fut proposé.
- Elle fut juste lorsqu'elle donna a chacun son dû.
- Elle fut forte dans ses fiançailles, lors de la circoncision de son Fils et
de la purification légale.
- Elle fut compatissante envers les affligés, lorsqu'elle dit : « Ils n'ont
plus de vin » (Jn 2, 3).
- Elle fut en communion avec les saints lorsqu'elle était assidue dans la
prière, au cénacle, avec les apôtres et quelques femmes (cf. Ac 1, 14).
- La blancheur
« Voici que tu concevras et tu enfanteras un fils, et
tu l'appelleras du nom de Jésus. »
Voici la blancheur du soleil.
Comment aurait-elle pu concevoir la lumière éternelle et le miroir sans tache,
si elle n'avait été elle-même toute blanche ?
De cette blancheur, son Fils dit dans le Cantique : « Ton ventre est une masse
d'ivoire, couverte de saphirs » (Ct 5, 14). L'ivoire, blanc et froid, désigne
la double pureté de l'esprit et du corps. La pierre du saphir, de couleur
céleste, désigne la contemplation.
Le ventre de la Vierge Marie fut d'ivoire et couvert
de saphirs parce qu'elle avait la blancheur de la virginité dans son corps et
la beauté de la contemplation dans son âme.
- La chaleur
Le Saint-Esprit surviendra sur toi. Voici la
chaleur.
La chaleur est l'aliment et la nourriture de tous les vivants ; lorsqu'elle
manque, c'est la chute et la mort.
La chaleur est la grâce du Saint-Esprit. Si elle se retire du coeur de l'homme,
la sève de la componction vient à manquer et l'âme malheureuse tombe dans la
mort du péché. Mais si la chaleur revient, si le Saint-Esprit survient, Marie
conçoit et enfante le fruit béni qui ôte toute malédiction.
Comme l'arc-en-ciel brillant dans un nuage de gloire
L'arc-en-ciel se forme lorsque le soleil entre dans un
nuage.
Il a quatre couleurs : fuligineux, azur, doré et de feu. Ainsi, lorsque le
soleil de justice, le Fils de Dieu, est entré dans la glorieuse Vierge, elle
est devenue comme un arc-en-ciel brillant, un signe d'alliance, de paix et de
réconciliation, entre « nuages de gloire » c'est-à-dire entre Dieu et le
pécheur.
Remarquez encore que la couleur fuligineuse de l'arc désigne la pauvreté de
Marie ; l'azur, son humilité ; le doré, sa charité ; le feu, dont la flamme ne
peut ni être partagée ni endommagée par l'épée, sa virginité intacte.
Viens donc, notre Dame, unique espérance !
Eclaire, nous t'en supplions, notre esprit par la splendeur de ta grâce,
purifie-le par la candeur de ta pureté, réchauffe-le par la chaleur de ta
présence.
Réconcilie-nous tous avec ton Fils, afin que nous puissions parvenir à la
splendeur de sa gloire.
Que nous l'accorde celui qui, aujourd'hui, à l'annonce de l'ange, a voulu
prendre de toi sa chair glorieuse et rester enfermé pendant neuf mois dans ton
sein.
A lui, honneur et gloire pour les siècles éternels ! Amen !
Comme la rose au printemps
L'enfantement de Marie est comparé à la rose et au
lis. De même que ces fleurs, tout en répandant un parfum très agréable, ne se
détériorent jamais, Marie a gardé intacte sa virginité lorsqu'elle a donné le
jour au Fils de Dieu.
« Comme la rose au printemps ».
Le printemps (en latin ver) est ainsi appelé parce il verdoie. Au printemps, la
terre se revêt d'herbe et se colore de fleurs bariolées, la température
s'adoucit, les oiseaux jouent de la cithare et tout semble sourire.
Nous te rendons grâce, Père saint, parce qu'au milieu
des grands froids, tu nous as donné un temps printanier dans la naissance de
ton Fils Jésus. Aujourd'hui la Vierge, terre bénie et remplie des bénédictions
du Seigneur, a enfanté l'herbe verdoyante, le Fils de Dieu, pâturage des
pénitents. Aujourd'hui les anges chantent : « Gloire à Dieu au plus haut des
cieux. » Aujourd'hui sont rétablies sur terre la tranquillité et la paix.
Que cherches-tu encore ? Tout sourit, tout se réjouit.
« Je vous annonce une grande joie, qui sera celle de tout le peuple, dit l'ange
aux bergers : aujourd'hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur.
Et ceci vous servira de signe : vous trouverez un nouveau-né enveloppé de
langes et couché dans une crèche" (Lc 2, 10-12).
Comme un lis près d'une source
De même que les lis le long d'un cours d'eau
conservent leur fraîcheur, leur beauté et leur parfum, la Vierge Marie garda la
fraîcheur et la beauté de sa virginité, lorsqu'elle donna le jour à son Fils.
Nous te prions donc, ô Notre Dame, Mère nourricière de
Dieu :
Dans la Nativité de ton Fils, que tu as engendré en demeurant vierge, que tu as
enveloppé de langes et déposé dans une crèche, obtiens-nous son pardon, guéris
les brûlures de notre âme, que nous avons provoquées par le feu du péché ;
guéris-les avec le baume de ta miséricorde, par laquelle nous méritions de
parvenir au bonheur du festin éternel.
Que nous l'accorde celui qui, aujourd'hui, a daigné naître de toi, O Vierge
glorieuse, et à qui soit honneur et gloire pour tous les siècles des siècles.
Amen !
SERMON
POUR LA PURIFICATION DE MARIE
Comme un rameau de l'arbre à encens en été
Le mot encens vient du grec Theos qui signifie
"Dieu", en l'honneur de qui il est brûlé.
L'arbre à encens s'appelle « liban ». "Comme le
liban non entaillé, dit la Vierge dans le Siracide, j'ai rempli de parfum mon
habitation " (cf. Si 24, 12). L'arbre de l'encens est une plante d'Arabie,
très haute, d'où est extraite une gomme-résine aromatique. L'encens est cueilli
deux fois par an, en automne et au printemps.
Cet arbre est la figure de Marie. Elle ne fut incise
par aucun fer de concupiscence. Elle parfume de vertus et d'amour l'âme dans
laquelle elle habite. Elle émane d'elle l'encens parfumé, l'humanité de Jésus
Christ, dont le parfum a rempli le monde entier.
- La double offrande du Christ
La double cueillette de l'encens représente la double
offrande du Christ. Dans la première, la Mère l'offrit dans le temple selon la
prescription de la loi de Moïse ; dans la seconde, le Christ s'offrit lui-même
en sacrifice à Dieu le Père, pour la réconciliation du genre humain.
- L'offrande de Marie
Dans sa pauvreté, Marie offrit son Fils et l'offrande
des pauvres, une paire de tourterelles et deux jeunes colombes. Voici ce que
prescrivait la loi : « Si une femme est enceinte et enfante un garçon, elle
sera impure pendant sept jours. Quand sera achevée la période de sa
purification, après quarante jours, elle apportera un agneau à l'entrée de la
Tente. Si elle ne le trouve pas ou si elle n'a pas la possibilité d'offrir un
agneau, elle offrira deux tourterelles ou deux jeunes colombes » (cf. Lv 12, 2.6.8).
L'offrande de Marie fut donc l'offrande des pauvres qui n'avaient pas la
possibilité de se procurer un agneau. Tout cela manifeste l'humilité et la
pauvreté du Seigneur et de sa Mère. C'est cette offrande que font au Seigneur
ceux qui sont pauvres.
« Comme feu resplendissant et encens qui brûle dans le
feu ».
Jésus Christ a resplendi comme un feu devant les
bergers lors de sa Nativité, devant les mages lors de sa Manifestation, devant
Syméon et Anne lors de la Purification de sa Mère. Dans sa Passion, en
revanche, il a brûlé comme encens au feu, et de son parfum furent remplis les
cieux, la terre et les enfers. Les anges du ciel se réjouissent de la
rédemption du genre humain ; sur terre les hommes qui étaient morts furent
ressuscités ; dans les enfers, les prisonniers furent libérés.
Nous te prions, ô Notre Dame, Mère choisie de Dieu,
purifie-nous du sang de nos péchés
afin que nous puissions parvenir à la gloire de la Jérusalem céleste.
Que nous l'accorde celui qu'aujourd'hui tu as offert dans le temple :
A lui soit honneur et gloire dans les siècles des siècles. Amen !
SERMON
POUR L'ASSOMPTION DE MARIE
« Il posa sur sa tête le diadème royal ».
« Venez, dit le Cantique, contemplez, filles de Sion,
le roi Salomon, avec le diadème dont sa mère l'a couronné, au jour de ses
épousailles >, (Ct 3, 11).
La Vierge Marie a couronné le Fils de Dieu avec le
diadème de la chair humaine, le jour de ses épousailles, lorsque la nature
divine fut unie, comme un époux, à la nature humaine, dans la chambre nuptiale
de la Vierge Marie. Aujourd'hui, le Fils a couronné sa Mère du diadème de la
gloire céleste.
Venez, admirez la Mère avec le diadème dont son Fils
l'a couronnée, aujourd'hui, jour de son Assomption.
Vase d'or
L'humilité se conserve par la pauvreté. La pauvreté
est dite « d'or » parce qu'elle rend riches ceux qui la possèdent.
Où il y a la vraie pauvreté, il y a le nécessaire. Où
il y a l'abondance, il y a l'indigence.
Or éclatant de la pauvreté ! Celui qui ne te possède
pas , même s'il possède tout le reste, n'a rien ! Les biens temporels enflent
et s'évanouissent. Dans la pauvreté, il y a la joie ; dans les richesses, la
tristesse et le tourment.
« Mieux vaut une bouchée de pain sec avec la tranquillité, dit Salomon, qu'un
veau engraissé avec la discorde ou une maison pleine de victimes, Mieux vaut
peu de biens avec la crainte du Seigneur que de grands trésors qui ne
rassasient pas, Mieux vaut habiter un pays désert qu'avec une femme querelleuse
et chagrine.
Mieux vaut une habitation à l'angle d'un toit que faire maison commune
avec les autres »
(cf. Pr 17, 1 ; 15, 15-16 ; 21, 19 et 21, 9).
Vase d'or massif
L'humilité et la pauvreté de la Vierge Marie furent
ornées de la pureté ; c'est pourquoi on ajoute : Vase d'or massif.
Ce vase a été orné de toutes sortes de pierres précieuses , privilèges et dons
célestes. Celle qui engendra le Créateur et le Rédempteur réunit en elle-même
les mérites de tous les saints.
O incomparable dignité de Marie, abîme insondable de
miséricorde. Jamais à un ange ni à un homme ne fut ou ne sera donné une telle
grâce et autant de miséricorde que celles qui furent données à la Vierge que
Dieu le Père a voulu comme Mère de son Fils. Ce serait une grâce et une dignité
très grande pour une simple femme que d'avoir un fils avec un empereur.
Vraiment supérieure à toute grâce fut celle de Marie qui eut un Fils en commun
avec le Père Eternel. A cause de cela, elle a mérité aujourd'hui d'être couronnée
au ciel.
Olivier chargé de fruits
L'olivier est la plante ; l'olive, le fruit ; l'huile,
le suc. L'olivier produit une fleur parfumée, d'où se forme l'olive qui est
d'abord verte, puis rouge et enfin mûre.
Sainte Anne fut l'olivier d'où germa la fleur au
parfum incomparable de la Vierge Marie. Celle-ci fut verte, demeura vierge dans
la conception et la nativité du Sauveur, avant l'enfantement et dans
l'enfantement ; elle fut rouge dans la passion de son Fils, lorsque l'épée
transperça son âme ; elle fut mûre dans l'Assomption d'aujourd'hui, car elle
est épanouie et possède le bonheur de la gloire céleste.
Prenant part à sa joie, nous chantons dans l'introït
de la messe de ce jour : « Réjouissons-nous tous dans le Seigneur »
Cyprès s'élevant jusqu'aux nuages
Comme un cyprès, la Vierge Marie s'élève aujourd'hui
plus haut que tous les anges.
A ce sujet, nous lisons dans Ezéchiel : « Au-dessus du
firmament qui était sur la tête des quatre animaux, apparut quelque chose qui
avait l'aspect d'une pierre de saphir en forme de trône, et sur cette forme de
trône, tout en haut, un être ayant apparence humaine » (Ez 1, 26).
Dans les quatre animaux sont représentés tous les
saints, décorés de vertus et instruits de l'enseignement des quatre évangiles ;
dans le firmament, les choeurs des anges ; dans le trône, la Vierge Marie, dans
laquelle le Seigneur s'humilia lorsqu'il prit chair en elle. Dans le fils
d'homme, Jésus Christ, Fils de Dieu et de l'homme. Dans la gloire du ciel, il y
a donc tous les saints, les anges, la Vierge Marie et Jésus Christ.
Nous te prions, ô Notre Dame, Mère de Dieu,
exaltée au dessus des choeurs des anges.
Remplis le vase de notre coeur de la grâce céleste ;
fais-nous resplendir de l'or de la sagesse;
soutiens-nous avec la puissance de ton intercession ;
orne-nous des pierres précieuses de tes vertus ;
répands sur nous l'huile de ta miséricorde,
par laquelle tu couvres la multitude de nos péchés.
Que nous soyons trouvés dignes d'être élevés à la hauteur de la gloire
céleste
et de vivre heureux pour l'éternité avec tous les bienheureux.
Nous demandons cela à Jésus Christ,
ton Fils qui en ce jour t'a exaltée au-dessus des choeurs des anges,
t'a couronnée de la couronne du royaume et t'a placée sur le trône de la
lumière éternelle.
A lui soit honneur et gloire pour les siècles éternels.
Et que toute l'Eglise chante : Amen. Alleluia !
SOURCE : www.JesusMarie.com
SOURCE : http://avancezaularge.free.fr/antoine_padoue_sermons.htm
BENEDICT XVI
GENERAL AUDIENCE
Saint Anthony of Padua
Dear Brothers and Sisters,
Two weeks ago I
presented St Francis of Assisi. This morning I would like to speak of
another saint who belonged to the first generation of the Friars Minor: Anthony
of Padua, or of Lisbon, as he is also called with reference to his native town.
He is one of the most popular Saints in the whole Catholic Church, venerated
not only in Padua, where a splendid Basilica has been built that contains his
mortal remains, but also throughout the world. Dear to the faithful are the
images and statues that portray him with the lily a symbol of his purity or with
the Child Jesus in his arms, in memory of a miraculous apparition mentioned in
several literary sources.
With his outstanding gifts of intelligence, balance,
apostolic zeal and, primarily, mystic fervour, Anthony contributed
significantly to the development of Franciscan spirituality.
He was born into a noble family in Lisbon in about
1195 and was baptized with the name of Fernando. He entered the Canons who
followed the monastic Rule of St Augustine, first at St Vincent's Monastery in
Lisbon and later at that of the Holy Cross in Coimbra, a renowned cultural
centre in Portugal. He dedicated himself with interest and solicitude to the
study of the Bible and of the Church Fathers, acquiring the theological
knowledge that was to bear fruit in his teaching and preaching activities. The
event that represented a decisive turning point on his life happened in
Coimbra. It was there, in 1220, that the relics were exposed of the first five
Franciscan missionaries who had gone to Morocco, where they had met with martyrdom.
Their story inspired in young Fernando the desire to imitate them and to
advance on the path of Christian perfection. Thus he asked to leave the
Augustinian Canons to become a Friar Minor. His request was granted and, having
taken the name of Anthony, he too set out for Morocco, but divine Providence
disposed otherwise. After an illness he was obliged to return to Italy and, in
1221, participated in the famous "Chapter of the Mats" in Assisi,
where he also met St Francis. He then lived for a period in complete
concealment in a convent at Forlì in northern Italy, where the Lord called him
to another mission. Invited, in somewhat casual circumstances, to preach on the
occasion of a priestly ordination, he showed himself to be endowed with such
knowledge and eloquence that the Superiors assigned him to preaching. Thus he
embarked on apostolic work in Italy and France that was so intense and
effective that it induced many people who had left the Church to retrace their
footsteps. Anthony was also one of the first if not the first theology teachers
of the Friars Minor. He began his teaching in Bologna with the blessing of St
Francis who, recognizing Anthony's virtues, sent him a short letter that began
with these words: "I would like you to teach the brethren theology".
Anthony laid the foundations of Franciscan theology which, cultivated by other
outstanding thinkers, was to reach its apex with St Bonaventure of Bagnoregio
and Bl. Duns Scotus.
Having become Provincial Superior of the Friars Minor
in northern Italy, he continued his ministry of preaching, alternating it with
his office of governance. When his term as Provincial came to an end, he
withdrew to a place near Padua where he had stayed on various other occasions.
Barely a year later, he died at the city gates on 13 June 1231. Padua, which
had welcomed him with affection and veneration in his lifetime, has always
accorded him honour and devotion. Pope Gregory IX himself, having heard him
preach, described him as the "Ark of the Testament" and subsequent to
miracles brought about through his intercession canonized him in 1232, only a
year after his death.
In the last period of his life, Anthony put in writing
two cycles of "Sermons", entitled respectively "Sunday
Sermons" and "Sermons on the Saints" destined for the Franciscan
Order's preachers and teachers of theological studies. In these Sermons he
commented on the texts of Scripture presented by the Liturgy, using the
patristic and medieval interpretation of the four senses: the literal or
historical, the allegorical or Christological, the tropological or moral, and
the anagogical, which orients a person to eternal life. Today it has been
rediscovered that these senses are dimensions of the one meaning of Sacred
Scripture and that it is right to interpret Sacred Scripture by seeking the
four dimensions of its words. St Anthony's sermons are theological and
homiletical texts that echo the live preaching in which Anthony proposes a true
and proper itinerary of Christian life. The richness of spiritual teaching
contained in the "Sermons" was so great that in 1946 Venerable Pope
Pius XII proclaimed Anthony a Doctor of the Church, attributing to him the
title "Doctor Evangelicus", since the freshness and beauty of the
Gospel emerge from these writings. We can still read them today with great
spiritual profit.
In these Sermons St Anthony speaks of prayer as of a
loving relationship that impels man to speak gently with the Lord, creating an
ineffable joy that sweetly enfolds the soul in prayer. Anthony reminds us that
prayer requires an atmosphere of silence, which does not mean distance from
external noise but rather is an interior experience that aims to remove the
distractions caused by a soul's anxieties, thereby creating silence in the soul
itself. According to this prominent Franciscan Doctor's teaching, prayer is
structured in four indispensable attitudes which in Anthony's Latin are defined
as obsecratio, oratio, postulatio, gratiarum actio. We might
translate them in the following manner. The first step in prayer is confidently
opening one's heart to God; this is not merely accepting a word but opening
one's heart to God's presence. Next, is speaking with him affectionately,
seeing him present with oneself; then a very natural thing presenting our needs
to him; and lastly, praising and thanking him.
In St Anthony's teaching on prayer we perceive one of
the specific traits of the Franciscan theology that he founded: namely the role
assigned to divine love which enters into the sphere of the affections, of the will
and of the heart, and which is also the source from which flows a spiritual
knowledge that surpasses all other knowledge. In fact, it is in loving that we
come to know.
Anthony writes further: "Charity is the soul of
faith, it gives it life; without love, faith dies" (Sermones Dominicales
et Festivi II, Messagero, Padua 1979, p. 37).
It is only the prayerful soul that can progress in
spiritual life: this is the privileged object of St Anthony's preaching. He is
thoroughly familiar with the shortcomings of human nature, with our tendency to
lapse into sin, which is why he continuously urges us to fight the inclination
to avidity, pride and impurity; instead of practising the virtues of poverty
and generosity, of humility and obedience, of chastity and of purity. At the
beginning of the 13th century, in the context of the rebirth of the city and
the flourishing of trade, the number of people who were insensitive to the
needs of the poor increased. This is why on various occasions Anthony invites
the faithful to think of the true riches, those of the heart, which make people
good and merciful and permit them to lay up treasure in Heaven. "O rich
people", he urged them, "befriend... the poor, welcome them into your
homes: it will subsequently be they who receive you in the eternal tabernacles
in which is the beauty of peace, the confidence of security and the opulent
tranquillity of eternal satiety" (ibid., p. 29).
Is not this, dear friends, perhaps a very important
teaching today too, when the financial crisis and serious economic inequalities
impoverish many people and create conditions of poverty? In my Encyclical Caritas
in Veritate I recall: "The economy needs ethics in order to
function correctly not any ethics whatsoever, but an ethics which is
people-centred" (n. 45).
Anthony, in the school of Francis, always put Christ
at the centre of his life and thinking, of his action and of his preaching.
This is another characteristic feature of Franciscan theology: Christocentrism.
Franciscan theology willingly contemplates and invites others to contemplate
the mysteries of the Lord's humanity, the man Jesus, and in a special way the
mystery of the Nativity: God who made himself a Child and gave himself into our
hands, a mystery that gives rise to sentiments of love and gratitude for divine
goodness.
Not only the Nativity, a central point of Christ's
love for humanity, but also the vision of the Crucified One inspired in Anthony
thoughts of gratitude to God and esteem for the dignity of the human person, so
that all believers and non-believers might find in the Crucified One and in his
image a life-enriching meaning. St Anthony writes: "Christ who is your
life is hanging before you, so that you may look at the Cross as in a mirror.
There you will be able to know how mortal were your wounds, that no medicine
other than the Blood of the Son of God could heal. If you look closely, you
will be able to realize how great your human dignity and your value are....
Nowhere other than looking at himself in the mirror of the Cross can man better
understand how much he is worth" (Sermones Dominicales et Festivi III,
pp. 213-214).
In meditating on these words we are better able to
understand the importance of the image of the Crucified One for our culture,
for our humanity that is born from the Christian faith. Precisely by looking at
the Crucified One we see, as St Anthony says, how great are the dignity and
worth of the human being. At no other point can we understand how much the
human person is worth, precisely because God makes us so important, considers
us so important that, in his opinion, we are worthy of his suffering; thus all
human dignity appears in the mirror of the Crucified One and our gazing upon
him is ever a source of acknowledgement of human dignity.
Dear friends, may Anthony of Padua, so widely
venerated by the faithful, intercede for the whole Church and especially for
those who are dedicated to preaching; let us pray the Lord that he will help us
learn a little of this art from St Anthony. May preachers, drawing inspiration
from his example, be effective in their communication by taking pains to
combine solid and sound doctrine with sincere and fervent devotion. In
this Year
for Priests, let us pray that priests and deacons will carry out with
concern this ministry of the proclamation of the word of God, making it timely
for the faithful, especially through liturgical homilies. May they effectively
present the eternal beauty of Christ, just as Anthony recommended: "If you
preach Jesus, he will melt hardened hearts; if you invoke him he will soften
harsh temptations; if you think of him he will enlighten your mind; if you read
of him he will satifsfy your intellect" (Sermones Dominicales et
Festivi III, p. 59).
* * *
I am pleased to offer a warm welcome to the Delegation
of the Evangelical Lutheran Church in America here with us today. I also greet
all the English-speaking visitors present at this Audience, especially those
from England, Denmark and the United States. Upon all of you I invoke God’s
blessings of joy and peace!
© Copyright 2010 - Libreria Editrice Vaticana
SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/en/audiences/2010/documents/hf_ben-xvi_aud_20100210.html
Also known as
Antonio da Padova
António de Lisboa
Evangelical Doctor
Profile
Anthony’s wealthy family wanted him to be a great
nobleman, but for the sake of Christ he became a poor Franciscan. Priest.
When the remains of Saint Berard and
his companions, the first Franciscan martyrs,
were brought to be buried in
his church, Anthony was moved to leave his order, enter the Friars Minor, and
go to Morocco to evangelize. Shipwrecked at Sicily,
he joined some other brothers who were going to the church in Portiuncula.
Lived in a cave at San Paolo leaving only to attend Mass and
sweep the nearby monastery.
One day when a scheduled speaker failed
to appear, the brothers pressed him into speaking.
He impressed them so that he was thereafter constantly travelling, evangelizing, preaching,
and teaching theology through Italy and France.
A gifted speaker,
he attracted crowds everywhere he went, speaking in multiple tongues; legend
says that even the fish loved
to listen. Miracle worker. One of the most beloved of saints,
his images and statues are found everywhere – though none of them portray him
as a heavy-set man, which some reports claim he was. Proclaimed a Doctor
of the Church on 16 January 1946.
One source of the well-known patronage for
the recovery of lost objects comes from a legend that, long after Anthony’s
death, his old prayer book was
kept as a treasured relic, and one day it disappeared. People prayed for
help in finding the lost item, a novice found it and returned it; he later
admitted that he had “borrowed” the book and
returned it after receiving a vision of an angry Anthony.
Born
13 June 1231 of
natural causes
buried on
the Tuesday following his death in
the church of Santa Maria Maggiore, Padua, Italy
legend says that all the sick who
visited his new grave were healed
30 May 1232 by Pope Gregory
IX at Spoleto, Italy
faith
in the Blessed Sacrament
—
San
Antonio, Texas, archdiocese of
Masbate, Philippines, diocese of
Partido
de San Antonio de Areco, Argentina
in Brazil
in Italy
Cianciana,
Agrigento
in Mexico
in Portugal
Infant
Jesus (referring to his vision)
Christ-child in
his arms
Christ-child on
a book
Antiphons
of Saint Anthony in the Form of Prayer
Efficacius
Prayer to Saint Anthony
Litany
to Saint Anthony of Padua
Litany
of Saint Anthony of Padua
Little
Office of Saint Anthony
Novena
to Saint Anthony of Padua
Novena
to Saint Anthony of Padua
Prayer
for One Who Would Devoutly Honour Saint Anthony
Prayer
to Recover Lost of Stolen Things
Prayers
for Every Day of the Nine Tuesday in Honour of Saint Anthony
Three
Prayers to be Said in Affliction or Anxiety of Any Kind
Little Drops of Water statuettes
Additional Information
A
Garner of Saints, by Allen Banks Hinds, M.A.
Book
of Saints, by Father Lawrence
George Lovasik, S.V.D.
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Handbook of Christian Feasts and Customs, by Francis X
Weiser, SJ
Learn
from Saint Anthony, by Celestine Regnier, O.F.M.Conv.
Life
of Saint Anthony, by Father Ambrose
Ryan, O.F.M.
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Pope
Benedict XVI, General Audience, 10
February 2010
Roman Martyrology, 1914 edition
Saint
Anthony in Art, by Mary F Nixon-Roulet
Saint
Anthony of Padua, by Mary F Nixon-Roulet
Saint
Antony of Padua, by C. Kegan Paul
Saint
Anthony the Wonder Worker
Saints
and Their Symbols, by E A Greene
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
Short
Lives of the Saints, by Eleanor Cecilia Donnelly
Sketch
of the Life of Saint Anthony of Padua, by Father Clementinus Deymann
Stories
of the Saints for Children, by Mary Seymour
The
Picture of Saint Anthony of Padua, by Father Clementinus Deymann
—
Life of Saint Anthony of Padua, by Father Ubaldus
da Rieti
Life of Saint Anthony of Padua of the Order of
Friars-Minor, by Father Servais
Dirks
Miracles of Saint Anthony of Padua, by Father Joseph
Anton Keller
Saint Anthony – The Saint of the Whole World, by Father Thomas
F Ward
The Ways of Saint Anthony, by Sister M. Josephine
The Wonder-Worker of Padua, by Charles
Warren Stoddard
books
Dictionary
of Patron Saints’ Names, by Thomas W Sheehan
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
Sacred
and Legendary Art, by Anna Jameson
other sites in english
Daily Mail: Skeleton of Saint Anthony Goes on Display
Leonard Foley, O.F.M.: Who is Saint Anthony?
Norman Perry, O.F.M.: Devotion to Saint Anthony of Padua
Patron Saints and Their Feast Days, by the Australian Catholic
Truth Society
Pope Benedict XVI: General Audience, 10 February 2010
Saint Charles Borromeo Church, Picayune, Mississippi
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Doctors of the Church #33, by Dr Matthew Bunson
The Wonder-Worker of Padua, by Charles Warren Stoddard
(Librivox audiobook)
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Rome Reports: 3D Technology Gives a Glimpse of Saint
Anthony
e-books on other sites
Chronicle of Saint Anthony of Padua, by Father Henry James
Coleridge
Dedicating the week to Saint Anthony of Padua, by the
Franciscan Mission Associates
Devotion to Saint Anthony, by Benedict Donahue, OFM
Devotion to Saint Anthony of Padua, by Father Bonaventure
Hammer
Devotions to the Wonder-Worker, Saint Anthony of Padua, by
Father Raymond Pennafort
Life of Saint Anthony of Padua, by Bishop Jean Rigauld
The Miracle of Saint Anthony, by Maurice Maeterlinck
Moral Concordances of Saint Anthony of Padua, by Father
John Mason Neale
Saint Anthony and You, by Juniper Cummings, OFM
Saint Anthony of Padua, by Father Ambrose Ryan
Saint Anthony of Padua, by Father Aurelius Maschio, SDB
Saint Anthony of Padua, by Benedict O’Halloran, OFM
Saint Anthony of Padua, by Isidore O’Brien, OFM
Saint Anthony of Padua According to His Contemporaries, by
Ernest Gilliart-Smith
Saint Anthony of Padua, His Life and Miracles, by Mabel
Farnum
Saint Anthony the Wonder Worker, by the Benedictine Convent
of Perpetual Adoration
Saint Antony of Padua, The Miracle Worker, by Catherine
Mary Antony Woodcock
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Abbé Christian-Philippe Chanut
fonti in italiano
Wikipedia:
Antonio di Padova
Wikipedia: Santi patroni della città di Venezia
Readings
The saints are like the stars. In his providence
Christ conceals them in a hidden place that they may not shine before others
when they might wish to do so. Yet they are always ready to exchange the quiet
of contemplation for the works of mercy as soon as they perceive intheir heart
the invitation of Christ. – Saint Anthony
of Padua
Actions speak louder than words; let your words teach
and your actions speak. We are full of words but empty of actions, and
therefore are cursed by the Lord, since he himself cursed the fig tree when he
found no fruit but only leaves. It is useless for a man to flaunt his knowledge
of the law if he undermines its teaching by his actions.
But the apostles “spoke as the Spirit gave them the
gift of speech.” Happy the man whose words issue from the Holy
Spirit and not from himself!
We should speak, then, as the Holy
Spirit gives us the gift of speech. Our humble and sincere request to
the Spirit for ourselves should be that we may bring the day of Pentecost to
fulfillment, insofar as he infuses us with his grace, by using our bodily
senses in a perfect manner by keeping the commandments. Likewise we shall
request that we may be filled with a keen sense of sorrow and with fiery
tongues for confessing the faith so our deserved reward may be to stand in the
blazing splendor of the saints and to look upon the triune God. –
from a sermon by Saint Anthony
of Padua
Not without a long procession does the devil wish the
sinner to be carried to his grave, and therefore he arranges the file after the
usual maimer: Ambition carries the cross, Detraction the incense, Oppression
the holy – or rather the cursed – water, Hypocrisy bears the lights. There are
two chanters: one is the Fallacious Confidence of living a long time, and he
sings, Requiem aeternam – you still have abundant time; the other is
Presumption as to the Divine Mercy, and he sings, In Paradisnm le ducant angeli.
Pride celebrates the office. Then follow Vain-Glory on the right, Envy on the
left, and, walking after, Anger, Impatience, Insolence, Blasphemy, Contumely,
Arrogance, Lasciviousness, Gluttony, Idle Talk, Boasting, Injury, Curiosity,
and Uneasiness. Lo! what a crowd in the conscience following him who is dead in
trespasses and sin. – from a sermon by Saint Anthony
of Padua
MLA Citation
“Saint Anthony of Padua“. CatholicSaints.Info. 17
April 2021. Web. 19 June 2021.
<https://catholicsaints.info/saint-anthony-of-padua/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-anthony-of-padua/
St. Anthony of Padua
Franciscan Thaumaturgist,
born at Lisbon,
1195; died at Vercelli [actually
Arcella --Ed.], 13 June, 1231. He received in baptism the name of
Ferdinand.
Later writers of the fifteenth century asserted that his father was Martin Bouillon, descendant of the renownedGodfrey de Bouillon, commander of the First Crusade, and his mother, Theresa Tavejra, descendant of Froila I, fourth king of Asturia. Unfortunately, however, his genealogy is uncertain; all that we know of his parents is that they were noble, powerful, and God-fearing people, and at the time of Ferdinand's birth were both still young, and living near the Cathedral of Lisbon.
Having been educated in the Cathedral school, Ferdinand, at the age of fifteen, joined the Canons Regular of St. Augustine, in the convent of St. Vincent, just outside the city walls (1210). Two years later to avoid being distracted by relatives and friends, who frequently came to visit him, he betook himself with permission of his superior to the Convent of Santa Croce in Cóimbra (1212), where he remained for eight years, occupying histime mainly with study and prayer. Gifted with an excellent understanding and a prodigious memory, he soon gathered from the Sacred Scriptures and the writings of the Holy Fathers a treasure of theological knowledge.
In the year 1220, having seen conveyed into the Church of Santa Croce the bodies of the first Franciscanmartyrs, who had suffered death at Morocco, 16 January of the same year, he too was inflamed with the desire of martyrdom, and resolved to become a Friar Minor, that he might preach the Faith to the Saracens and suffer for Christ's sake. Having confided his intention to some of the brethren of the convent of Olivares (nearCóimbra), who came to beg alms at the Abbey of the Canons Regular, he received from their hands theFranciscan habit in the same Convent of Santa Croce. Thus Ferdinand left the Canons Regular of St. Augustineto join the Order of Friars Minor, taking at the same time the new name of Anthony, a name which later on the Convent of Olivares also adopted.
A short time after his entry into the order, Anthony started for Morocco, but, stricken down by a severe illness, which affected him the entire winter, he was compelled to sail for Portugal the following spring, 1221. His ship, however, was overtaken by a violent storm and driven upon the coast of Sicily, where Anthony then remained for some time, till he had regained his health. Having heard meanwhile from the brethren of Messinathat a general chapter was to be held at Assisi, 30 May, he journeyed thither, arriving in time to take part in it. The chapter over, Anthony remained entirely unnoticed.
"He said not a word of his studies", writes
his earliest biographer, "nor of the services he had performed; his only
desire was to follow Jesus
Christ and Him crucified". Accordingly, he applied to
Father Graziano, Provincialof Cóimbra,
for a place where he could live in solitude and penance, and enter more
fully into the spirit and discipline of Franciscan life. Father
Graziano, being just at that time in need of a priest for
the hermitage of Montepaolo (near Forli),
sent him thither, that he might celebrate Mass for
the lay-brethren.
While Anthony lived retired at Montepaolo it happened, one day, that a number of Franciscan and Dominicanfriars were sent together to Forli for ordination. Anthony was also present, but simply as companion of theProvincial. When the time for ordination had arrived, it was found that no one had been appointed to preach. The superior turned first to the Dominicans, and asked that one of their number should address a few words to the assembled brethren; but everyone declined, saying he was not prepared. In their emergency they then chose Anthony, whom they thought only able to read the Missal and Breviary, and commanded him to speak whatever the spirit of God might put into his mouth. Anthony, compelled by obedience, spoke at first slowly and timidly, but soon enkindled with fervour, he began to explain the most hidden sense of Holy Scripture with such profound erudition and sublime doctrine that all were struck with astonishment. With that moment began Anthony's public career.
St. Francis, informed of his learning, directed him by the following letter to teach theology to the brethren:
To Brother Anthony, my bishop (i.e.
teacher of sacred
sciences), Brother Francis sends his greetings. It is my
pleasure that thou teach theology to
the brethren,
provided, however, that as the Rule prescribes, the spirit of prayer and
devotion may not be extinguished. Farewell. (1224)
Before undertaking the instruction, Anthony went for some time to Vercelli, to confer with the famous Abbot, Thomas Gallo; thence he taught successively in Bologna and Montpellier in 1224, and later at Toulouse. Nothing whatever is left of his instruction; the primitive documents, as well as the legendary ones, maintain complete silence on this point. Nevertheless, by studying his works, we can form for ourselves a sufficientidea of the character of his doctrine; a doctrine, namely, which, leaving aside all arid speculation, prefers an entirely seraphic character, corresponding to the spirit and ideal of St. Francis.
It was as an orator, however, rather than as
professor, that Anthony reaped his richest harvest. He possessed in an eminent
degree all the good qualities that characterize an eloquent preacher: a loud
and clear voice, a winning countenance, wonderful memory,
and profound learning, to which were added from on high the spirit of
prophecy and an extraordinary gift
of miracles. With the zeal of
an apostle he undertook to reform themorality of
his time by combating in an especial manner the vices of
luxury, avarice,
and tyranny. The fruit of his sermons was,
therefore, as admirable as his eloquence itself. No less fervent was he in the
extinction ofheresy,
notably that of the Cathares
and the Patarines, which infested the centre and north of Italy,
and probably also that of the Albigenses in
the south of France,
though we have no authorized documents to that effect. Among the many miracles St.
Anthony wrought in the conversion of heretics;
the three most noted recorded by his biographers are the following:
The first is that of a horse, which, kept fasting for
three days, refused the oats placed before him, till he had knelt down and adored the Blessed
Sacrament, which St. Anthony held in his hands. Legendary
narratives of the fourteenth century say this miracle took
place at Toulouse,
at Wadding, at Bruges;
the real place, however, was Rimini.
The second most important miracle is
that of the poisoned food offered him by some Italian heretics,
which he rendered innoxious by the sign
of the cross.
The third miracle worthy
of mention is that of the famous sermon to
the fishes on the bank of the river Brenta in the neighbourhood of Padua;
not at Padua,
as is generally supposed.
The zeal with which St. Anthony fought against heresy, and the great and numerous conversions he made rendered him worthy of the glorious title of Malleus hereticorum (Hammer of the Heretics). Though his preaching was always seasoned with the salt of discretion, nevertheless he spoke openly to all, to the rich as to the poor, to the people as well as those in authority. In a synod at Bourges in the presence of manyprelates, he reproved the Archbishop, Simon de Sully, so severely, that he induced him to sincere amendment.
After having been Guardian at Le-Puy (1224),
we find Anthony in the year 1226, Custos Provincial in the province
of Limousin. The most authentic miracles of
that period are the following:
Preaching one night on Holy
Thursday in the Church of
St. Pierre du Queriox at Limoges,
he remembered he had to sing a Lesson of the Divine
Office. Interrupting suddenly his discourse, he appeared
at the same moment among the friars in choir to
sing his Lesson, after which he continued his sermon.
Another day preaching in the square des creux des
Arenes at Limoges,
he miraculously preserved
his audience from the rain.
At St. Junien during the sermon,
he predicted that by an artifice of the devil the pulpit would
break down, but that all should remain safe and sound. And so it occurred; for
while he was preaching, the pulpit was
overthrown, but no one hurt; not even the saint himself.
In a monastery of Benedictines,
where he had fallen ill, he delivered by means of his tunic one of themonks from
great temptations.
Likewise, by breathing on the face of a novice (whom
he had himself received into the order), he confirmed him in his vocation.
At Brive, where he had founded a convent,
he preserved from the rain the maid-servant of a benefactress who was bringing
some vegetables to the brethren for their meagre repast.
This is all that is historically certain of the sojourn of St. Anthony in Limousin.
Regarding the celebrated apparition of the Infant Jesus to our saint, French writers maintain it took place in the province of Limousin at the Castle of Chateauneuf-la-Forêt, between Limoges and Eymoutiers, whereas the Italian hagiographers fix the place at Camposanpiero, near Padua. The existing documents, however, do not decide the question. We have more certainty regarding the apparition of St. Francis to St. Anthony at the Provincial Chapter of Arles, whilst the latter was preaching about the mysteries of the Cross.
After the death of St. Francis, 3 October, 1226, Anthony returned to Italy. His way led him through La Provence on which occasion he wrought the following miracle: Fatigued by the journey, he and his companion entered the house of a poor woman, who placed bread and wine before them. She had forgotten, however, to shut off the tap of the wine-barrel, and to add to this misfortune, the Saint's companion broke his glass. Anthony began to pray, and suddenly the glass was made whole, and the barrel filled anew with wine.
Shortly after his return to Italy, Anthony was elected Minister Provincial of Emilia. But in order to devote more time to preaching, he resigned this office at the General Chapter of Assisi, 30 May, 1230, and retired to theConvent of Padua, which he had himself founded. The last Lent he preached was that of 1231; the crowd of people which came from all parts to hear him, frequently numbered 30,000 and more. His last sermons were principally directed against hatred and enmity, and his efforts were crowned with wonderful success. Permanent reconciliations were effected, peace and concord re-established, liberty given to debtors and otherprisoners, restitutions made, and enormous scandals repaired; in fact, the priests of Padua were no longer sufficient for the number of penitents, and many of these declared they had been warned by celestial visions, and sent to St. Anthony, to be guided by his counsel. Others after his death said that he appeared to them in their slumbers, admonishing them to go to confession.
At Padua also took place the famous miracle of the amputated foot, which Franciscan writers attribute to St. Anthony. A young man, Leonardo by name, in a fit of anger kicked his own mother. Repentant, he confessedhis fault to St. Anthony who said to him: "The foot of him who kicks his mother deserves to be cut off." Leonardo ran home and cut off his foot. Learning of this, St. Anthony took the amputated member of the unfortunate youth and miraculously rejoined it.
Through the exertions of St. Anthony, the Municipality of Padua, 15 March, 1231, passed a law in favour of debtors who could not pay their debts. A copy of this law is still preserved in the museum of Padua. From this, as well as the following occurrence, the civil and religious importance of the Saint's influence in the thirteenth century is easily understood. In 1230, while war raged in Lombardy, St. Anthony betook himself to Verona to solicit from the ferocious Ezzelino the liberty of the Guelph prisoners. An apocryphal legend relates that the tyrant humbled himself before the Saint and granted his request. This is not the case, but what does it matter, even if he failed in his attempt; he nevertheless jeopardized his own life for the sake of those oppressed by tyranny, and thereby showed his love and sympathy for the people. Invited to preach at the funeral of a usurer, he took for his text the words of the Gospel: "Where thy treasure is, there also is thy heart." In the course of the sermon he said: "That rich man is dead and buried in hell; but go to his treasures and there you will find his heart." The relatives and friends of the deceased, led by curiosity, followed this injunction, and found the heart, still warm, among the coins. Thus the triumph of St. Anthony's missionary career manifests itself not only in his holiness and his numerous miracles, but also in the popularity and subject matter of his sermons, since he had to fight against the three most obstinate vices of luxury, avarice and tyranny.
At the end of Lent, 1231, Anthony retired to Camposanpiero, in the neighbourhood of Padua, where, after a short time he was taken with a severe illness. Transferred to Vercelli, and strengthened by the apparition ofOur Lord, he died at the age of thirty-six years, on 13 June, 1231. He had lived fifteen years with his parents, ten years as a Canon Regular of St. Augustine, and eleven years in the Order of Friars Minor.
Immediately after his death he appeared at Vercelli to the Abbot, Thomas Gallo, and his death was also announced to the citizens of Padua by a troop of children, crying: "The holy Father is dead; St. Anthony is dead!" Gregory IX, firmly persuaded of his sanctity by the numerous miracles he had wrought, inscribed him within a year of his death (Pentecost, 30 May, 1232), in the calendar of saints of the Cathedral of Spoleto. In the Bull of canonization he declared he had personally known the saint, and we know that the same pontiff, having heard one of his sermons at Rome, and astonished at his profound knowledge of the Holy Scripturecalled him: "Ark of the Covenant". That this title is well-founded is also shown by his several works: "Expositio in Psalmos", written at Montpellier, 1224; the "Sermones de tempore", and the "Sermones de Sanctis", written at Padua, 1229-30.
The name of Anthony became celebrated throughout the world, and with it the name of Padua. The inhabitants of that city erected to his memory a magnificent temple, whither his precious relics were transferred in 1263, in presence of St. Bonaventure, Minister General at the time. When the vault in which for thirty years hissacred body had reposed was opened, the flesh was found reduced to dust but the tongue uninjured, fresh, and of a lively red colour. St. Bonaventure, beholding this wonder, took the tongue affectionately in his hands and kissed it, exclaiming: "O Blessed Tongue that always praised the Lord, and made others bless Him, now it is evident what great merit thou hast before God."
The fame of St. Anthony's miracles has never diminished, and even at the present day he is acknowledged as the greatest thaumaturgist of the times. He is especially invoked for the recovery of things lost, as is also expressed in the celebrated responsory of Friar Julian of Spires:
Transcription. This article was transcribed for
New Advent by Frank O'Leary.
Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. March
1, 1907. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal
Farley, Archbishop of New York.
June 13. ST. ANTONY
OF PADUA. (c.1193-1231)
In 1221 St. Francis held
a general chapter at Assisi; when the others dispersed, there lingered behind,
unknown and neglected, a poor Portuguese friar, resolved to ask for and to
refuse nothing. Nine months later, Fra Antony rose under obedience to preach to
the religious assembled at Forli, when, as the discourse proceeded, "the
Hammer of Heretics," "the Ark of the Testament," "the
eldest son of St. Francis," stood revealed in all his sanctity, learning,
and eloquence before his rapt and astonished brethren. Devoted from earliest
youth to prayer and study among the Canons Regular, Ferdinand de Bullloens, as
his name was in the world, had been stirred, by the spirit and example of the
first five Franciscan martyrs, to put on their habit and preach the Faith to
the Moors in Africa. Denied a martyr's palm, and enfeebled by sickness, at the
age of twenty-seven he was taking silent but merciless revenge upon himself in
the humblest offices of his community. From this obscurity he was now called
forth, and for nine years France, Italy, and Sicily heard his voice, saw his
miracles, and men's hearts turned to God. One night, when St. Antony was
staying with a friend in the city of Padua, his host saw brilliant rays
streaming under the door of the Saint's room, and on looking through the
keyhole he beheld a little Child of marvelous beauty standing upon a book which
lay open upon tile table, and clinging with both arms round Antony's neck. With
an ineffable sweetness he watched the tender caresses of the Saint and his wondrous
Visitor. At last the Child vanished, and Fra Antonio, opening the door, charged
his friend, by the love of Him Whom he has seen, to "tell the vision to no
man" as long as he was alive. Suddenly, in 1231, our Saint's brief
apostolate was closed, and the voices of children were heard crying along the
streets of Padua, "Our father, St. Antony, is dead." The following
year, the church-bells of Lisbon rang without ringers, while at Rome one of its
sons was inscribed among the Saints of God.
Reflection.--Let us love to pray and labor unseen, and cherish in the secret of our hearts the graces of God and the growth of our immortal souls. Like St. Antony, let us attend to this, and leave the rest to God.
LITANY OF SAINT ANTONY OF
PADUA
Lord, have mercy on us.
Christ, have mercy on us.
Lord, have mercy on us.
Christ, hear us.
Christ, graciously hear
us.
God the Father of Heaven,
Have mercy on us.
God the Son, Redeemer of
the world,
Have mercy on us.
God the Holy Spirit,
Have mercy on us.
Holy Trinity, One God,
Have mercy on us.
Holy Mary, pray for us.
Saint Anthony of Padua,
pray for us.
Saint Anthony, glory of
the Friars Minor, pray for us.
Saint Anthony, ark of the
Testament, pray for us.
Saint Anthony, sanctuary
of heavenly wisdom, pray for us.
Saint Anthony, destroyer
of worldly wisdom, pray for us.
Saint Anthony, destroyer
of worldly vanity, pray for us.
Saint Anthony, conqueror
of impurity, pray for us.
Saint Anthony, example of
humility, pray for us.
Saint Anthony, lover of
the Cross, pray for us.
Saint Anthony, martyr of
desire, pray for us.
Saint Anthony, generator
of charity, pray for us.
Saint Anthony, zealous
for justice, pray for us.
Saint Anthony, terror of
infidels, pray for us.
Saint Anthony, model of
perfection, pray for us.
Saint Anthony, consoler
of the afflicted, pray for us.
Saint Anthony, restorer
of lost things, pray for us.
Saint Anthony, defender
of innocence, pray for us.
Saint Anthony, liberator
of prisoners, pray for us.
Saint Anthony, guide of
pilgrims, pray for us.
Saint Anthony, restorer
of health, pray for us.
Saint Anthony, performer
of miracles, pray for us.
Saint Anthony, restorer
of speech to the mute, pray for us.
Saint Anthony, restorer
of hearing to the deaf, pray for us.
Saint Anthony, restorer
of sight to the blind, pray for us.
Saint Anthony, disperser
of devils, pray for us.
Saint Anthony, reviver of
the dead, pray for us.
Saint Anthony, tamer of
tyrants, pray for us.
From the snares of the
devil, Saint Anthony, deliver us.
From thunder, lightning
and storms, Saint Anthony, deliver us.
From all evil of body and
soul, Saint Anthony, deliver us.
Through thine
intercession, Saint Anthony, protect us.
Throughout the course of
life, Saint Anthony, protect us.
Lamb of God, Who takest
away the sins of the world,
Spare us, O Lord.
Lamb of God, Who takest
away the sins of the world,
Graciously hear us, O
Lord.
Lamb of God, Who takest
away the sins of the world,
Have mercy on us.
V. Saint Anthony, pray
for us,
R. That we may be made
worthy of the promises of Christ.
Let Us Pray
O my God, may the pious
commemoration of Saint Anthony, Thy confessor and doctor, give joy to Thy
Church, that she may ever be strengthened with Thy spiritual assistance, and
merit to attain everlasting joy.
Through Christ Our Lord.
R.
Amen.
Azulejo de San Antonio de Padua con dos oraciones. Iglesia del convento de San Antonio de Padua. Sevilla, Andalucía, España.
Sketch
of the Life of Saint Anthony of Padua, by Father Clementinus Deymann
Saint Anthony was
born in Lisbon, the Capital of Portugal, August 15, 1195, thirteen years after
the birth of Saint Francis of Assisi. His parents being of
noble extraction and virtuous, sent their loving son, Fernando, as he was
called in baptism, to the Canons of Saint Augustine to receive an education
suitable to their rank in society. Under the tutelage of the holy Canons his
progress in science and virtue was remarkable, and when of proper age he
entered amongst them to be beloved and revered by all. He loved prayer, silence
and meditation, and with a zeal that was more than earthly; he delighted in the
study of the Sacred Scriptures, and the writings of the Fathers and Doctors of the
Church.
In his convent at Lisbon, being frequently disturbed
by visits of his friends and relations, and preferring a life of complete
retirement, he asked his superior to remove him to another one far away from
friends. This petition was granted, and he was consequently transferred to the
monastery of the Holy Cross near the city of Coimbra. Here he continued his
religious and holy life, to the edification of all who had the happiness to
come near him. Here, too, he was directed by God to leave the Augustinians, and
become a follower of Saint Francis of Assisi.
The Franciscans went frequently from their convent at
Coimbra, to the Augustinians for alms. On these occasions Saint Anthony had
ample opportunity to study their mode of life. Their modesty and humility
pleased him very much, and he desired to join them. In addition to this, an
event took place which decided his choice. The bodies of the first martyrs of
the Franciscan Order were brought back from Morocco, where they had been
martyred, to Spain for interment. On seeing them, Anthony became more and more
enflamed with an ardent desire to die for Christ. He thought the best
opportunity to accomplish his wish would be to become a Franciscan himself, and
then go amongst the Mussulmans. Permission was granted him, though reluctantly,
to leave the Augustinians and join the Franciscans. When leaving his beloved
brethren in religion, one of them said to him: “Go, they will soon canonize
you.”
“Should you ever hear of this, do not forget to return
thanks to God,” was Anthony’s reply.
Anthony received the Franciscan habit in 1221, and
changed his name, Fernando, into Anthony in honor of the Patron Saint of the
convent wherein he was admitted. Shortly after he obtained permission to go to
Africa, and set sail for the chosen field of his labors. On the voyage he was
taken seriously ill, and compelled thereby to return. Contrary winds, however,
dashed his vessel on the shores of Sicily instead of Portugal. But in these
winds was the direction of Providence; for, no sooner had he landed than some
friars of Saint Francis met him, and he was told that a general chapter was
celebrated at Assisi, presided over by Saint Francis himself. He instantly
resolved to go thither, and see the renowned saint of whom he had heard so
much. The chapter being finished, Anthony with his companion was left alone,
and when others had dispersed to their various missions, they remained almost
forgotten: in truth, no one was eager to take in these sickly and emaciated
friars from a distant country and only Brother Gratian had compassion for them.
Brother Philip, the companion of Anthony, was sent to Castello and afterwards
to Tuscany; Anthony was permitted to accompany Brother Gratian to Bologna. Here
he occupied his time principally in prayer, meditation and humble work until it
pleased Divine Providence to elevate him to a place among the most illustrious
of men.
About this time Anthony, with some friars from his
convent, and a party of Dominicans, were sent to be ordained, and on their
journey, they stopped at a Franciscan monastery. When taking their repast, the
superior of the convent requested that one of the Dominicans would address the
community, but every one excused himself as not being prepared. The superior
then told Saint Anthony to do so. Anthony at first hesitated, excusing himself,
saying that he knew better how to wash dishes than to preach. The superior,
however, insisted on having his address. Anthony obeyed, and having conquered
his humility and modesty, delivered an address that surprised everyone present.
It was full of fervor and unction, and judiciously interwoven with sentences
from the Bible and from the writings of the Fathers of the Church. Everyone
rejoiced at the discovery of this mine of eloquence. Saint Francis, who was
notified of this happy event, gave orders that Anthony should, immediately
after his ordination, devote himself to the study of Scholastic Theology,
before starting to preach to the people. Anthony did so, and in a very short
time, made such wonderful progress as to be considered competent to teach
theology himself, and only waited for his appointment which subsequently came
from Saint Francis in the following letter:
“Brother Francis to his beloved Brother Anthony,
health in the Lord:
“I am willing that thou shouldst interpret holy
theology to the brethren, in such manner, that the spirit of prayer (as I most
ardently desire) be not extinguished in thyself or others, according to the
rule which we follow. Farewell.”
Saint Anthony obeyed Saint Francis, and taught
theology, to the admiration of all who attended his lectures, at Bologna,
Montpellier, Tolouse and Padua.
Saint Anthony, however, is more renowned as a preacher
of the word of God and a worker of mira cles, than as a doctor of theology. He
went all over Italy, into Sicily and the southern part of France. Whenever and
wheresoever he appeared to preach in public, his fame had traveled before him.
Whole towns and counties were on foot to hear hiin. Stores were shut up,
work-shops deserted: everyone ran to see and hear the servant of God. The
crowds of people were so large, that the largest churches could not contain
them, and he was frequently obliged to preach from pulpits erected in the open
plazas and churchyards.
Many were the miracles that accompanied his sermons.
Once it happened that a certain town would not listen to his words. The
inhabitants were heretics. Anthony went to the seashore, by which the city was
situated, and called upon the fishes of the water to come and hear the words of
the Almighty, as the people refused to do it. And, wonderful to relate! the
fishes, large and small, came swimming to his feet, the little ones forming the
first line, followed by the rest according to their sizes, and all listened
attentively to his discourse.
The saint told them what God had done for them – how
he had preserved them in the deluge – and how thankful they ought to be for
this and all other benefits of their Creator. He then blessed them, and they
left when he bade them return to the depths of the waters. The heretics seeing
this miracle were moved to contrition and penance.
Not far from Verona, there was a cruel tyrant, called
Ezzelino, who put to death many an innocent victim. Anthony sought an interview
with him, and on entering the palace was admitted to his presence. Anthony
addressed him thus: “Cruel monster! enemy of God! when will thy rage be
satisfied, and when wilt thou cease to shed the blood of the faithful and the
innocent? Know that for these things, the judgments of God will assuredly visit
thee, and thine end will be terrible.” Ezzelino listened, was moved, promised
amendment, kept his promise for a time, but fell back and died most miserably,
as the Saint had foretold.
All kinds of sickness fled at the bidding of Saint
Anthony. The lame walked, the blind saw, broken limbs were made whole, the dead
came to life again, lost things were found, and even in distant lands his power
was felt. He rescued from a disgraceful death his own father, who had been
unjustly accused of killing a man. Anthony recalled the murdered man to life to
bear witness to his father’s innocence, and then dismissed him back into the
grave.
But Saint Anthony did not work alone for the outside
world. His mission within the Order was great, as he most earnestly resisted
the efforts of Brother Elias to make relaxations in the strict observance of
the rule of Saint Francis.
Padua was the principal seat of his labors. Here he
died June 13th, 1231, at the age of 36 years, in a little convent outside the
city, and here a magnificent church was afterwards erected for his final
resting place. He was canonized the following year by Pope Gregory IX, and ever
since through all these centuries, his shrine has been a great attraction to
pious pilgrims. At his death the children of Padua cried out in the streets –
before his death had been made known: “Saint Anthony is dead. The Beloved
Father has gone from us.”
– text taken from Devotion
to Saint Anthony of Padua, by Father Clementinus Deymann
O.S.F., 1887
June 13
St. Antony of Padua,
Confessor
His genuine life has
received several interpolations from popular reports of no authority. But
Wadding’s Annals of his Order furnish us with good memoirs relating to his life
and actions. See the judicious notes of the Bollandists, Acta Sanctorum Junii,
t. 2, p. 706. Ragnaud, t. 8, Mic. Ant. Bibl. Hisp. and Andreich.
A.D. 1231.
ST. ANTONY, though a
native of Lisbon in Portugal, received his surname from his long residence at
Padua, which city is possessed of the treasure of his relics. He was born in
1195, and christened by the name of Ferdinand, which he changed for that of
Antony when he entered the Order of St. Francis, out of devotion to the great
patriarch of monks, who was the titular saint of the little chapel of his Order
in which he took the habit. His father was Martin de Bullones, an officer in
the army of Alphonsus I., surnamed el Consultador, who, having defeated five
kings of the Moors in the battle of Orique, in 1139, was crowned king of
Portugal, and died in 1185. This prince’s father, Henry of Burgundy, grandson
of Robert, king of France, had begun the conquest of that country; but never
took the title of king. The mother of our saint was Mary of Tevera, one of the
most accomplished of women. Both his parents were equally distinguished by
their nobility and virtue. They placed their son very young in the community of
the canons of the cathedral of Lisbon, where his rising genius was carefully
cultivated, and from his tender years he always advanced both in knowledge and
devotion. At fifteen years of age he entered among the regular canons of St.
Austin, near Lisbon; but not bearing the interruption and distraction which the
visits of his friends there gave him, he desired, two years after, to be sent
to the convent of the Holy Cross of the same Order at Coïmbra, a hundred miles
from the former city. The close retirement and the austerity in which he there
lived astonished his brethren, whilst he pursued his studies, and read
assiduously the holy scriptures and fathers. By his regular method and
application, and by his sound and piercing judgment, he made a quick progress,
and together with a profound knowledge of theology, acquired a perfect habit of
nervous and convincing eloquence. In the meantime he inflamed his devotion by
assiduous prayer and holy meditation, and nourished daily in his soul the
strongest sentiments and affections of piety, without which means the heart is
left spiritually dry, the usual consequence of studies whether sacred or
profane, unless prayer imparts to them its unction. But the saint was called by
God to serve him with greater fervour, and to be the ornament and support of
another illustrious rising Order of religious men.
He had lived at Coïmbra
near eight years, when Don Pedro, infant of Portugal, brought over from Morocco
the relics of the five Franciscans, who had been lately there crowned with
martyrdom. Ferdinand was strongly affected at the sight, and conceived an
ardent desire to lay down his life for Christ. Shortly after, certain
Franciscan friars came to his monastery of the Holy Cross to beg an alms for
their community. Ferdinand discovered to them his inclination to embrace their
institute, and was by them encouraged to put it in execution. No sooner was
this known among the canons, but they endeavoured to dissuade him from such a
resolution, and he suffered much from their railleries and bitter reproaches.
But he rejoiced in humiliations, and he began by them to learn to overcome
himself, and to root out of his heart all lurking poison of pride. Whilst he
examined his vocation, and begged the direction of the Holy Ghost, he found his
resolution every day gain new strength from the esteem he conceived for an
Order which inspired an eminent spirit of martyrdom, and still enjoyed the
direction and living example of its holy founder. Its poverty and austerities
had also charms for him. Having therefore obtained the consent of his prior, he
received this new habit in 1221, in the little Franciscan convent, dedicated to
the great St. Antony, patriarch of the monks, near Coïmbra. After some time
spent in solitude, prayer, and penitential austerities, burning with a desire
of martyrdom, he obtained leave to go into Africa to preach the gospel to the
Moors. He was scarcely arrived there, when God, satisfied with the sacrifice of
his heart, visited him with a severe fit of illness, which obliged him to
return to Spain for the re-establishment of his health. But by contrary winds,
the vessel on which he was embarked, was driven to Sicily, and touched at
Messina; where he was informed that St. Francis was then holding a general chapter
at Assisium. Sick and weak as he was, the desire of seeing the holy founder of
his Order carried him to Assisium. When he had seen St. Francis he desired to
cultivate the happiness which he enjoyed in the company of the saint; and in
order to stay nearer his person, offered himself to the provincials and
guardians of Italy. St. Francis approved his inclination to renounce his
friends and country; but not one of the superiors there assembled would be
troubled with him, so unpromising and sickly was his aspect; for he took care
to conceal his learning and talents, and presented himself only to serve in the
kitchen. At last a guardian in the province of Romagna named Gratiani, took
pity on him, and sent him to the hermitage of Mount-Paul, a little solitary convent
near Bologna. Antony thought of nothing but of burying himself here in
obscurity unknown to the world, joining the sweets of heavenly contemplation
with the austerities of a penitential life, and the humiliations of such a
state. He never let fall one word which might show his learning, much less
anything of the sublime communications of his soul with God; but listened to
everybody, and only spoke when obliged, till an accident made him known to the
world. An assembly of the neighbouring Dominican and Franciscan friars was held
at Forli, in which the Dominicans, as strangers, were desired to make an
exhortation to the company. They all excused themselves, every one saying that
he was not prepared. Then Antony’s guardian ordered him to speak, and to say
whatever the Holy Ghost should put in his mouth. The saint begged to be
excused, alleging that he had been only used to wash the dishes in the kitchen,
and to sweep the house. But the superior insisting upon his compliance, he
spoke with such eloquence, erudition, and unction as astonished the whole
company. He was at that time about twenty-six years old.
St. Francis was informed
of the discovery of this hidden treasure in his Order, and sent him to
Vercelli, there to apply himself to the study of theology, and after a short
time to teach the sacred sciences; yet recommending to him to make the
assiduous exercise of contemplation and prayer his principal employment, lest
his studies should otherwise extinguish in him the spirit of devotion and
piety. St. Francis’s letter was couched in the following terms: “To my most
dear brother Antony, friar Francis wishes health in Jesus Christ. It seemeth
good to me, that you should read sacred theology to the friars; yet so, that
you do not prejudice yourself by too great earnestness in studies; and be
careful that they do not extinguish in yourself or in them the spirit of holy
prayer.” St. Antony taught divinity some years with great applause at Bologna,
Toulouse, Montpellier, and Padua, and was appointed guardian at Limoges. In all
these employments he never made use of the general dispensation allowed to
professors, of an exemption from any of the regular duties of his community,
and he found time to preach assiduously to the people. He at length forsook the
schools to apply himself wholly to the functions of a missionary preacher; for
he thought the conversion of souls from vice, and the reformation of manners,
called for his whole attention and zeal. He seemed formed both by nature and
grace for this most important office. He had a polite address, an easy
carriage, and a very pleasing countenance. His voice was strong, clear, and
agreeable; he was endowed with a happy memory, and was a complete master of all
the arts of persuasion. To his other advantages he added that of the most
graceful action and accent, by which he knew how to get into the very souls of
his hearers by seizing on their senses, having learned that man has as much of
a sensible as of a rational creature. He was perfectly versed in the holy scriptures,
had an excellent talent of applying them to the purpose on all occasions, and
displayed in a clear light, and with inexpressible energy the genuine sense,
and the spirit and marrow of the sacred text. But what made his eloquence most
prevailing, and rendered it like a torrent of fire which bore down all before
it, was the unction with which he spoke. For his heart being filled with the
warmest and most feeling sentiments of every virtue, he poured these forth with
an energy and zeal that seemed irresistible. His words were so many darts which
pierced the hearts of his hearers. For he had long treasured up by the
exercises of humility, silence, mortification, contemplation, and prayer what
he afterwards communicated to his hearers; and his soul was itself all flame
before he endeavoured to kindle the fire of divine love in others. Full of a
sovereign contempt of the world and himself, and burning with a desire to die
for Jesus Christ, and to see his pure love reign in all hearts, he was above
the reach of all temptations which could warp his integrity, or make him weaken
or disguise the maxims of the gospel, which he announced with equal dignity and
zeal to the great ones and the small. The learned admired the loftiness of his
thoughts, and the strong images with which he painted the most sublime
mysteries, and added an unspeakable dignity to the most obvious and common
truths of religion and morality; yet a natural simplicity rendered all his
discourses no less intelligible and easy to the most vulgar understandings.
Charity and prudence took off the edge of harshness from his reprehensions, and
his very reproofs were not bitter or austere, but amiable and insinuating.
Whilst he beat down presumptuous sinners by the terrors of the divine
judgments, he at the same time took care to raise and encourage their sinking
souls by confidence in the divine goodness and mercy. He opposed the
fashionable vices and growing heresies of those times with equal vigour and
success. The most obstinate heretics and the most hardened sinners threw
themselves at his feet, declaring themselves conquered. Pope Gregory IX.
hearing him preach at Rome in 1227, in his surprise, figuratively called him,
The Ark of the Covenant, or rich spiritual treasure. The sanctity and severity
of his life gave also great weight to his words. Such was the gravity of his
countenance and the edifying modesty of his deportment, that he seemed to
preach by every action. Having once invited a brother to go out with him to
preach, he returned to his convent without making any sermon to the people. His
companion asked him why he had not preached? “We have done it,” said the saint,
“by our modest looks, and by the gravity of our behaviour.” The frequent
miracles which were performed by him much enhanced the reputation of his
eminent sanctity wherever he came. The crowds were every where so great at his
sermons that he was often obliged to preach in market-places or fields. He
travelled through cities, towns, and villages with an unwearied zeal, and
preached in France, Spain, and Italy. When he was one day going to begin his
sermon to a most numerous assembly in the fields in France, the sky was on a
sudden covered with thick clouds, and violent claps of thunder presaged a
dreadful storm. The people began to disperse, and run to the neighbouring city.
But the saint encouraged them to stay, and by his prayers obtained that the
audience, as if they had been covered with an invisible canopy, felt nothing of
the dreadful shower of rain and hail, whilst the neighbouring fields and
highways were covered with a deluge.
The saint was no less
admirable in the confessional and in the private direction of souls than in the
pulpit. Wherever he came, dissensions and animosities were extinguished,
usurers restored their unjust gains, sinners melted into tears at his
discourses, and by their sobs often interrupted his sermons, and every one
sought his particular advice for the direction of his own conscience and
conduct. In Lombardy, for the protection of the oppressed people, he put his
life in the hands of one of the most furious of tyrants. Ezzelino, a native of
the marquisate of Treviso, but of German extraction, having put himself at the
head of a party of the Gibellins or Imperialists, made himself master of
Verona, Padua, and several other cities in Lombardy, and exercised in them the
most horrible tyranny during forty years. He contemned the anathemas of Gregory
IX. Innocent IV. and Alexander IV. Hearing that the citizens of Padua had
revolted from him, he put to death in one day twelve thousand persons of that
country. The city of Verona, which was the place of his residence, had lost
most of its inhabitants, and was filled with his guards, whose terrible armour
added fierceness to their savage countenances. The saint, who feared no danger
in the cause of God and his neighbour, went boldly to Verona: he found the
streets solitary and mournful, and advancing to the palace, desired an audience
of the prince. Being introduced into his chamber, he saw him seated on a
throne, surrounded by his troop of murderers, who stood armed, ready to execute
his bloody orders the instant they were issued. Antony, no way dismayed, told
the tyrant, that his murders, sacrileges, and plunders called to heaven for
vengeance upon his head, and that those whom he had slain or oppressed were
witnesses before God against him. The saint said many things to the same
purpose, and the guards waited every moment to hear the tyrant command him to
be cut to pieces. But to their great astonishment, he descended from his throne
pale and trembling, and putting his girdle round his neck for a halter, cast
himself at the feet of the humble servant of God, and with many tears begged
him to intercede with God for the pardon of his sins. The saint lifted him up,
and gave him suitable advice to do penance. Some time afterwards he sent a
great present to St. Antony, which the holy man refused to accept, saying, the
only agreeable present the prince could make him would be to restore to the
poor what he had unjustly taken from them. Ezzelino seemed for some time to
change his conduct, but after the death of the saint, relapsed into his former
disorders. At length being taken prisoner by the confederate princes of
Lombardy in 1259, he died distracted in close confinement.
St. Antony, when invested
with several dignities in his Order, was watchful to maintain the primitive
spirit and regularity in the houses under his inspection. He saw it almost in
its birth exposed to imminent danger, and saved it by his zeal and prudence.
St. Francis dying in 1226, brother Elias, a man of a worldly spirit, was chosen
general; who, abusing his authority, began to introduce several relaxations of
the rule, which tended to the ruin of its fundamental constitutions and spirit.
He built a church too magnificent for the poverty which the rule required and
professed, applied money to his own private use, bought himself a horse, kept
servants, ate in his own chamber, and had better fare than the community
prepared for him. Most of the provincials and guardians, out of human respects,
were gained to his way of thinking; and the rest, who saw that the tendency of
such an innovation was to open a door to relaxations which must necessarily
extinguish the spirit and glory of the order, had not courage to speak against
it. Only St. Antony and an Englishman named Adam, boldly opposed and condemned
these abuses; but were loaded with injuries and ill treatment, and only by
flight escaped perpetual imprisonment in their cells, which the general with
several provincials decreed against them as turbulent and seditious men. They
addressed themselves to Pope Gregory IX. by whom they were graciously received
and heard. His holiness summoned Elias to appear before him at Rome, and having
examined into the abuses by him introduced, deposed him from the generalship.
Antony was at that time provincial of Romagna; but took this occasion to extort
by importunities license from the pope to resign that post, and also to leave
the court where his holiness earnestly desired to detain him. He retired first
to Mount Alverno; thence returned to his convent at Padua, which he had pitched
upon for his abode some time before he was provincial of Romagna, and where he
had formerly taught divinity and preached. After his return he again preached
the Lent there with such fruit, that the whole city seemed changed by his
sermons. Then it was that he put the last hand to the Latin sermons which we
have, though not as he preached them; for he diversified them according to
circumstances, and spoke as the ardour of his soul directed him. 1 They are no
more than general heads or common places, destitute of the ornaments and
flowers which he added in speaking.
When Lent was over, St.
Antony being much spent with labour and his penitential life, finding also his
health and strength declining very fast under an inward decay, he desired to
give himself some interval between business and eternity. He therefore retired
out of town, to a solitary place called Campietro, or Field of Peter, there to attend
solely to himself and God, and by fervent prayer to dispose his soul for the
enjoyment of God; for he knew that his earthly pilgrimage was drawing to an
end, and that he was then called to receive the reward of his labours. He took
with him into his solitude two companions, men of great virtue. His distemper
increasing very much upon him he desired to be carried back to his convent in
Padua; but the crowds of people pressing to kiss the hem of his habit were so
great and so troublesome, that he stopt in the suburbs, and was laid in the
chamber of the director of the nuns of Arcela, where having received the rites
of the Church with many tears, he recited the seven penitential psalms, and a
hymn in honour of the Blessed Virgin, 2 till he gave up his happy soul to him
who had created it for his own great glory, on the 13th of June, 1231, being
only thirty-six years old, of which he had lived ten in the Order of St.
Francis. At the first news of his departure the children ran about the streets
crying out: “The saint is dead!” Innumerable miracles testified his sanctity,
and he was immediately canonized by Pope Gregory IX. in 1232, whose bull was
dated at Spoletto. That pope had been personally acquainted with the saint, and
was a great admirer of his virtues. Thirty-two years after his death, a stately
church was built in Padua for his Order, and his remains were translated into
it. The flesh was all consumed except the tongue, which was found incorrupt,
red, and as fresh as it was whilst he was living. St. Bonaventure, who was then
general of the Order, and present at this ceremony, took it into his hands, and
bathing it with his tears, and kissing it with great devotion said: “O blessed
tongue, that didst always praise God, and hast been the cause that an infinite
number learned to praise him: now it appears how precious thou art before Him
who framed thee to be employed in so excellent and high a function.” The tongue
is kept in the same church in a most costly case. This is at present a great
and famous house of conventual Franciscan friars, which often furnishes the
university, which is certainly to be ranked among the best in Europe, with able
professors. The sepulchral monument of the saint in the church is exceeding
rich and magnificent, and the basso-relievo with which it is adorned, a
master-piece of art. The costly lamps which hang before it are the several
presents of many cities. The Portuguese likewise honour him with singular
veneration. On his miracles, Papebroke the Bollandist may be consulted. 3 Pope
Gregory IX. in the bull of his canonization says: “We therefore commanded the
said bishop, (of Padua,) brother Jordan, prior of St. Bennet’s, and brother
John, prior of St. Austin’s, a monastery of the Dominicans in Padua, to make
diligent scrutiny into the miracles wrought at his sepulchre, and into the
merits of his life. Having seen the authentic proofs of the miracles of the
aforesaid venerable man, besides what we know ourselves of his holy life and
conversation, of which we have had experience, we, by the advice of our
brethren, together with all the prelates with us, have enrolled him in the
number of the saints.” He had said before in the same bull: “St. Antony,
residing now in heaven, is honoured on earth by many miracles daily seen at his
tomb, of which we are certified by authentic writings.”
Whilst we admire the
graces and extraordinary gifts with which God was pleased to glorify his
servant, we must not forget that he was raised so high, only because, by divine
grace, through the paths of self-denial and humility, he had learned perfectly
to die to himself, and to be nothing in his own eyes. Pride makes our hearts an
abomination to God, and puts him at the greatest distance from us. This is the
deep wound of our souls, the main-spring of all our passions, the deadly poison
of virtue, the fortress of the devil, and the source of all disorders. If we
perfectly root out this evil, then will divine grace begin to establish its
reign, and display its treasures in our souls.
Note 1. His Latin sermons
with his excellent moral Concordance of the Bible, were printed at Paris in one
volume, folio, in 1641. F. Antony Pagi published some other Latin sermons of
our saint’s, at Avignon, in 1684. See S. Antonii Paduani, et S. Francisci
Assisiatis Opera omnia folio 2, tom. Pedeponti. Anno 1739.
Note 2. O Gloriosa
Domina,
Note 3. T. 2, Junij, p.
718.
Rev. Alban Butler
(1711–73). Volume VI: June. The Lives of the Saints. 1866.
SOURCE : http://aol.bartleby.com/210/6/131.html
St. Anthony of Padua
There is perhaps no more loved and admired saint in the Catholic Church than Saint Anthony of Padua, a Doctor of the Church. Though his work was in Italy, he was born in Portugal. He first joined the Augustinian Order and then left it and joined the Franciscan Order in 1221, when he was 26 years old. The reason he became a Franciscan was because of the death of the five Franciscan protomartyrs — St. Bernard, St. Peter, St. Otho, St. Accursius, and St. Adjutus — who shed their blood for the Catholic Faith in the year 1220, in Morocco, in North Africa, and whose headless and mutilated bodies had been brought to St. Anthony’s monastery on their way back for burial. St. Anthony became a Franciscan in the hope of shedding his own blood and becoming a martyr. He lived only ten years after joining the Franciscan Order.
So simple and resounding was his teaching of the Catholic Faith, so that the most unlettered and innocent might understand it, that he was made a Doctor of the Church by Pope Pius XII in 1946. Saint Anthony was only 36 years old when he died. He is called the “hammer of the Heretics” His great protection against their lies and deceits in the matter of Christian doctrine was to utter, simply and innocently, the Holy Name of Mary. When St. Anthony of Padua found he was preaching the true Gospel of the Catholic Church to heretics who would not listen to him, he then went out and preached it to the fishes. This was not, as liberals and naturalists are trying to say, for the instruction of the fishes, but rather for the glory of God, the delight of the angels, and the easing of his own heart. St. Anthony wanted to profess the Catholic Faith with his mind and his heart, at every moment.
He is typically depicted with a book and the Infant Child Jesus, to whom He miraculously appeared, and is commonly referred to today as the “finder of lost articles.” Upon exhumation, some 336 years after his death, his body was found to be corrupted, yet his tongue was totally incorrupt, so perfect were the teachings that had been formed upon it. Saint Anthony was canonized (declared a saint) less than one year after his death.
SOURCE : http://www.ucatholic.com/?p=15078
Antony (Anthony) of
Padua, OFM Doctor, Priest (RM)
Born in Lisbon, Portugal, 1195; died in Padua, Italy, June 13, 1231; canonized
1232 by Pope Gregory IX; declared a Doctor of the Church by Pope Pius XII in
1946.
"Consider every day that you are then for the first time--as it
were--beginning; and always act with the same fervour as on the first day you
began."--Saint Antony of Padua.
At the age of 15, Ferdinand de Bulhoes, son of a knight at the court of King
Alfonso II, became an Augustinian monk at San Vincente just outside Lisbon. He
had studied under the priests of the Lisbon cathedral, who had inspired him. In
1212, Ferdinand migrated to the priory of Santa Cruz at Coîmbra because he
found the visits of friends too disturbing. At Coîmbra Ferdinand was
well-educated by teachers from Montpellier, Toulouse, and Paris in Scripture,
which was presented in a way intended to refute the Moors and heretics. He was
ordained in 1219 or 1220.
He had lived a quiet life as a canon in Coîmbra for eight years when Don Pedro
of Portugal brought from Morocco in 1220 the relics of recent Franciscan
martyrs. On hearing of their glorious end, Antony was fired with missionary
zeal, which he had little hope of fulfilling as a canon regular. He laid his
heart bare before some Franciscans who had come to Holy Cross Monastery to beg.
With their encouragement, Ferdinand transferred to the Franciscan Order at
Olivares in 1221 and took the name Antony, in honor of the great patriarch of
monks, Antony the Abbot.
Thus, at the age of 26, inspired by the memory of the five Franciscans whom he
had met before their martyrdom, he sailed for Ceuta in Morocco. It was his
ambition to convert the Islamics to Christianity, but sometimes even saints
mistake their will for God's will. God, however, always arranges things so that
we realize our mistake. For Antony, God's intervention took the form of
allowing the saint's body to betray him upon arrival in Morocco- -he fell so
ill that he had no choice but to return home.
On the return to Portugal, his ship was driven by storm upon the coast of Sicily
and he landed at Messina. From Sicily he made his way to Assisi and found
himself at the general chapter of Assisi in 1221, the last chapter open to all
members of the order. Brother Elias, vicar general, presided over the
gathering, with Saint Francis seated at his feet. At the conclusion of the
chapter, the brothers returned to their respective posts, but poor Antony
belonged nowhere.
But when he sought admission into a monastery in Italy, he met with difficulty
on account of his sickly appearance. He was assigned at last, out of pure
compassion, to the rural hospice of San Paolo near Forli outside Bologna, a
choice made after considering his poor health. There he appears to have lived
as a hermit and was put to work in the kitchen. Here he toiled with great
humility, none suspecting his talents or learning, among a group of simple and
untutored monks. One day, however, on the occasion of an ordination, when a
great many visiting Dominican monks were present, there was some
misunderstanding over who should preach. The Franciscans naturally expected
that one of the Dominicans would occupy the pulpit, for they were renowned for
their preaching; the Dominicans, on the other hand, had come unprepared,
thinking that a Franciscan would be the homilist.
In this quandary, the head of the hermitage, who had no one among his own
humble friars suitable for the occasion, called upon Antony, whom he suspected
was most fitted, and told to speak whatever the Holy Spirit should put into his
mouth. "But," replied Antony, "my task is washing dishes and
scrubbing floors!" His objections, however, were overruled, and his sermon
created a deep impression. Not only his rich voice and arresting manner, but
the entire theme and substance of his discourse and his moving eloquence held
the attention of his hearers.
Antony was commissioned by Brother Gratian, the minister provincial, to preach
the Gospel throughout Lombardy. From then on his skills were used to the utmost
by the Church. Although Antony had been denied a martyr's death at the hands of
the Islamics, he was a martyr of the Word, a martyr of the road, a martyr of
the crowds. News of his ability reached Saint Francis who at once gave Antony
license to expound theology in all the monasteries of the order by appointing him
the first lector in theology to his brethren. Occasionally he took another
post, as a teacher, for instance, at the universities of Montpellier and
Toulouse, but it was as a preacher that Antony revealed his supreme gift.
In 1226, after attending the chapter at Arles, France, and preaching in
Provence, Antony returned to Italy and served as envoy from the general chapter
to Pope Gregory IX. At the papal court, his preaching was hailed as a 'jewel
case of the Bible,' and he was commissioned to produce "Sermons for Feast
Days."
He was elected minister provincial of Emilia or Romagna on May 30, 1227, which
required much travel to supervise the friaries under his charge. During these
three years he wrote his "Sermons for Sundays." In June 1230, he
secured from the pope a release from his duties of office so that he could
preach exclusively. From that time Antony resided at the monastery of Santa
Maria in Padua. The following winter he composed his sermons on the saints.
He had a remarkable knowledge of the Bible, and his sermons impressed the
erudite no less than the simple, whether he was speaking on behalf of Christian
living or against false doctrine. He was strong and fearless, merciless towards
oppressors of the defenseless and towards venal clergy. At Bourges, France,
after delivering his sermon to the faithful, Antony turned towards the
archbishop and openly reprimanded him for his vices. He worked to abolish
debtors' prisons and usury, and for justice. (His last public act was a journey
to Verona to procure the release of prisoners.)
In his lifetime he was called "hammer of heretics." Though small of
stature and even chubby, Antony was one of the most powerful preachers of the
13th century. It seems he could by his brilliant personality overwhelm the sinful
and convert them to God. He preached to crowded congregations; the shops were
shut, people waited all night to hear him, and church buildings were too small
to hold the numbers who flocked to listen; and wherever he came, his words
broke down the barriers of apathy and impenitence.
Antony radiated holiness; sometimes the mere sight of him brought sinners to
their knees. He had a wonderful memory, great energy, and a remarkable voice.
One woman, forbidden by her husband to attend his preaching, flung open her
bedroom window, so that his sermon, though at a distance, filled the room, and
her husband, astonished by what he thought was a miracle, was moved to the
heart by Antony's words.
After the death of Saint Francis, he and Adam, an English friar, held out
against the relaxation of Franciscan austerities. He became ill with dropsy
and, in 1231, went to the woodland retreat at Camposanpiero with two other
friars for a respite. There he lived in a cell that was built for him under the
branches of a walnut tree. Saint Antony died at the Poor Clare convent at
Arcella on the way back to Padua at the age of 36.
The texts of many of his sermons have survived, and because of these and his
reputation as a biblical scholar the Church has honored him with the title
"Doctor."
The Poor Clare sisters claimed Antony's body, but it was enshrined in Our
Lady's Church at Padua. A great basilican church was begun the year after his
death. Fittingly for one who had hoped to work in Morocco, the building has
domes and a bell-tower like an Arab minaret. Antony's tomb lies behind the
altar of his chapel in the north transept of this Basilica di Sant'Antonio,
with nine superb reliefs lining the walls. He was translated to this site in
1263, at which time his incorrupt tongue and two bones were detached from his
body. At this famous pilgrimage site, many miracles occurred at his
intercession. Many legends gathered around his name and he is among the most
popular of the medieval saints (Attwater, Benedictines, Bentley, Delaney,
Encyclopedia, Farmer, Gill, Gilliat-Smith, Walsh, White).
In art, Saint Antony is portrayed as a young Franciscan holding the child
Jesus, which is a representation of an episode in which his spying host is said
to seen him holding and talking to the Infant Jesus (White). While Antony is
usually depicted as a rosy-cheeked youth with wavy hair, a contemporary
described him thusly: "Like most Spaniards his coloring was swarthy. He
was less than the average height and was corpulent. His skin was dark and rough
as a result of the great austerities of his life and the sickness from which he
suffered." In 1981, his tomb was reopened and the relics were
scientifically examined to verify his physical characteristics. It can be said
that Antony had a long, thin face, deep-set eyes, and long, delicate hands. The
state of his bones indicated a poor diet (through frequent, long fasts) and
fatigue caused by journeys on foot.
He may sometimes be shown (1) with a lily (symbol for his knowledge of
scripture according to White) and book; (2) with a flame in his left hand or on
his breast and book; (3) with a cross and the child on a book (Roeder); or (4)
holding corn, which recognizes miracles he is reputed to have performed. He
once saved a field of grain from foraging birds, and on another occasion
restored an abundant harvest to a field trampled by people who had come to hear
him (White).
Older pictures may show Antony preaching to the fish at Rimini (a story told in
the Fioretti similar to the tale of Francis with the birds) or with him showing
a consecrated Host to a mule who immediately venerated it, rejecting a bundle
of hay. The point of these stories is that sometimes animals were more
receptive to the living Word of God than certain people. Some medieval artists preferred
to portray Antony in a nut-tree in memory of his solitude and the esteem Saint
Bonaventure had for him. The Limbourg brothers painted an image of Saint
Anthony Attacked by Devils.
Antony is the patron of the poor and oppressed; alms given for his intercession
are called "Saint Antony's Bread" [see Devotions to Saint Anthony for
a further explanation of this and other customs surrounding the saint]. This
charity, devoted to the relief of the starving still flourishes, especially in
the Third World. In Sicily huge loaves in the shape of a crown are still baked
on his feast day (Farmer).
He is also patron of barren women, harvests, Brazil, Padua, and Flemish men
(White). He is often invoked to help find lost objects ("Saint Antony,
Saint Antony, please come around. Something is lost and needs to be
found."). This was probably spawned by the story that a novice ran away
with a psalter Antony had been using and was forced by an apparition to return
it (White).
St. Anthony interecede
for us is a page with many prayers, meditations, and images about the life of
Anthony. Another biography can be found at The Life of St. Anthony of
Padua.
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0613.shtml
Paolo Veronese (1528–1588). Saint Anthony Preaching to the Fish, circa 1580, 104 x 150, Roma, Galleria Borghese
Saint
Anthony in Art, by Mary F Nixon-Roulet
In the great city of Lisbon, in the year 1195, there
was born Ferdinand Martin de Bulleons, the son of very noble people of high
rank. The father was descended from Godfrey de Bouillon, famous in the
Crusades, while the boy’s mother, Dona Maria Tavera, traced her lineage from a
sovereign of the Asturias.
Brought up by an uncle who was a priest of great
sanctity, Ferdinand early showed the piety of a saintly nature. When he was
only fifteen, he determined to give up the world, retiring to a monastery near
Lisbon, and thence he was transferred to Santa Cruz, near Coimbra, where he met
the Franciscan friars whose influence on his life was to prove so strong.
These friars were guests at Coimbra on their way to
preach to the Moors in Africa. They were very holy men, and Ferdinand was much
impressed with their sanctity and devotion. When they met martyrdom at the
hands of Miramolen, the Moorish king, and their relics were brought to Coimbra,
the young priest’s desire was aroused for a more austere life than that which
his order demanded, and his wish to preach the gospel to the heathen led him to
seek entrance into the Franciscan order.
“I wish to be as poor as Our Lord,” he said.
“Go, then, if you will become a saint,” said one of
the Community, in sorrow at losing so beloved a brother as the young
Portuguese.
“When you hear of my being one, you will praise God,”
said Ferdinand, prophetically; and twelve years later he was canonized by Pope
Gregory IX.
Ferdinand took the Franciscan habit in 1220, becoming
Brother Anthony, and living a retired life for some years.
His desire to go to Africa was ungratified because of
his poor health, and Italy was the scene of his greatest labors.
There were at that time many wrong doctrines springing
up in various provinces and threatening to undermine the unity of the Church;
and the “silver tongue” of the young Franciscan seemed to strike a heavenly
music into the discord of men’s souls. Wherever he spoke they listened and
wondered. With words of loving exhortation he brought to penitence the most
wicked of men, and especially was this true of the Paduans, for, whereas the
people of Padua had been noted for turbulence, shortly after Saint Anthony’s
death Pope Gregory addressed to the city a Bull in which he praised the piety
and zeal of the people.
In the confessional an angel of patience and
sweetness, Saint Anthony’s questions were so pertinent, his insight so almost
inspired, that penitents came to him from miles around, and even the most
hardened bandits made restitution for their crimes at the Saint’s commands.
Marvelous were the answers received to Saint Anthony’s
prayers, but such was his sweetness and humility that he always told the people
it was their faith and not his merits which had obtained the favor of Heaven.
The Saint was
A lily in his spotless purity;
In grace and perfume like the budding rose
That, blushing, dew-kissed in my garden glows;
A woman in his tender sympathy;
In mighty, sheltering strength a stalwart tree
All sorrowful amidst poor human woes,
A gentle river whence sweet pity flows,
A little child in quaint simplicity.
Only six-and-thirty when he died, Saint Anthony was
singularly young-looking, small and slight, with an olive complexion, deep,
dark eyes, and an expression of exquisite sweetness and purity. His piety by no
means interfered with his cheerfulness, for he was always so bright that children
and animals adored him. Indeed, every one who came under the sway of his
gracious personality loved him devotedly. Always a great sufferer, austere in
his life, untiring in his efforts for others, he had a worn face, a slight,
emaciated frame; but a well nigh heavenly light irradiated his countenance.
In art Saint Anthony is represented in many ways.
Legends anent him are numerous; Italy teems with pretty conceits about him, and
in many pictures the surroundings are indigenous to the soil of Padua, of which
city he is the patron saint. The people of this part of Italy never tire of
sounding his praises, and legends beyond number testify to his love for the
Paduans.
It was in Padua, in the house of Tiso, one of the
Camposampieri, that the Christ Child is said to have appeared to Saint Anthony
in the lovely vision so often reproduced in art, and in the same city was held
the famous interview with the tyrant Ezzelino. This man was so impressed with
Saint Anthony’s words of rebuke for his cruelties that he made no reply, saying
to his astonished courtiers, haughty, unprincipled man though he was, “I tell
you that while that friar was speaking, I saw his face shining with such a
glory that it filled me with awe and terror, and I could only kneel at his feet
like a criminal.” This famous interview has been made the subject of a great
picture by one of the old masters.
“I see my God,” said Saint Anthony, as he lay dying in
a little cell at Arcella, tenderly watched over by the Franciscan friars; then,
with a smile of ineffable joy upon his pallid face, he passed tranquilly away,
and his life of sweetness and devotion to God closed June 13, 1231.
The Flower of the Annunciation given to the stainless
virgin, Saint Joseph’s flower for a blameless life, the lily, is the symbol of
spotlessness; and so great was Saint Anthony’s purity that he is usually
represented with a stalk of lilies. He always is garbed in the habit of Saint
Francis and wears the cord of the order; sometimes he carries a book (emblem of
learning), sometimes a flaming heart (for fervent piety), and sometimes has a
flame of fire in his hand or on his breast. In several quaint and very old
pictures of Saint Anthony, he is represented with the mule, famous in the
story, oft repeated, of the mule and his unbelieving master.
Saint Anthony has long been a favorite subject with
artists, and among the earliest known paintings of him is one by Giotto. It is
one of the famous series of frescos in the Bardi Chapel, Santa Croce, Florence,
which paintings were covered over with whitewash, a century after the artist’s
death, and were not completely uncovered till 1863. The series represented
scenes in the life of Saint Francis of Assisi, and he appears to Saint Anthony
and a crowd of monks, seated in listening attitudes. Saint Anthony’s face is
thin, but not ascetic looking. He is wrapped in his Franciscan garb, and gazes
in rapt attention at Saint Francis, who holds up his hands, palms outward, to
show the stigmata. Saint Anthony is rather primly drawn; according to Giotto’s
style, short and sturdy of figure, the peasant-artist’s blood showing in that
he seldom made his figures refined. The draperies, however, are truly
Giotto-like, flowing and graceful, those of Saint Francis peculiarly so. Giotto
was especially great in his grouping and originality, and there is something
remarkable in the group of monks, each in a different attitude, yet each
listening intently, awed and interested.
Sodoma’s picture of Saint Anthony is very different.
The saint, very youthful-looking, stands in an attitude of rare grace, his head
upon one side, an expression of exceeding sweetness upon his boyish face. In
one hand he holds the flaming heart; a view of the other is obscured by his
habit. Above him in the clouds the Blessed Virgin holds the Christ-Child, both
smiling down upon the saint who loved them both, while dainty, shadowy,
cherubic forms hover overhead. Sodoma’s characteristics are nowhere shown more
plainly than in this picture. His figures are always as long-limbed and slender
as Giotto’s are thick, and his draperies are almost serpentine in their sinuous
folds. The picture is now in the church of San Bernardino in Siena, and is so
defaced as to render aught but the general outlines and the saint’s face
scarcely distinguishable.
In the church of Saint Sebastian in beautiful Venice,
there is a picture of Saint Anthony which sets at naught all one’s preconceived
ideas as to the gentle saint.
Paolo Cagliari — born in Verona, and hence, after the Italian fashion of nicknaming a man from his city, called “Veronese” — had a magnificence of painting peculiarly his own. In his paintings one always sees gorgeous costuming, pomp and splendor, minuteness of detail and rich ornamentation wedded to his careful drawing and transparence of coloring. The simplest pictures show this element of the ostentatious magnificence of Venetian life, and his painting of Saint Anthony has this peculiarity in no small degree. Beneath a superb velvet canopy the Blessed Virgin is enthroned, the Christ in her arms, at one side a gorgeously attired Venetian damsel who is offering a snow-white dove to the Queen of Heaven. And she is a queen indeed! Her face is of the most beautiful type of Italian noblewoman; chaste, serene, sweet, and lovely with the gentle yet high-bred loveliness of one who is accustomed to the dignity which rank and station unconsciously give. The bambino nestling to her breast has none of the godlike qualities of Raphael’s Christ. It is but an Italian baby, chubby and sweet, as all babies are, but earthly. Paolo’s Saint Anthony is clad in his brown habit, but there is a rich look to even this simple garb, as if the Veronese could not bring himself to paint in other than his wonted splendor. In his hand Saint Anthony carries a book and a stalk of lilies, and his figure is lithe and graceful. But the face is a disappointment. The head is round, the hair dark and curly, the complexion almost swarthy, the eyes and eyebrows set aslant, the mouth unprepossessing, the whole type rather Moorish than Portuguese.
Bartolomé Esteban Murillo (1617–1682). The vision of Saint Anthony of Padua : Esta obra, que preside el retablo de la capilla de San Antonio de la catedral de Sevilla, (España), fue pintada en 1656 por el célebre pintor Bartolomé Esteban Murillo, 1656, 56 x 33, Catedral de Sevilla, Capilla de San Antonio de la catedral de Sevilla
Perhaps the most noted of the many who have painted
Saint Anthony is the Spaniard Murillo, for after the Immaculate Conception of
the Blessed Virgin and his beloved “ninos” the great master best loved to
picture the Paduan Saint. The Sevillian School of Painting was an uncommon one
in many ways, and especially so from a moral point of view. The painters were
obliged to be pure in morals and life; any one detected in using an improper
expression was expelled from the Academy, and the painter of an immoral picture
was fined heavily and imprisoned. Old chroniclers relate that the artists
regarded their work as entirely devotional, and it is not to be wondered at
that the sweet spirit and transcendent genius of Murillo, fostered by such
influences as these, felt closely allied to the spotless Portuguese youth, to
whom race and clime as well as faith bound him in brotherly allegiance.
Perhaps the best known of all Murillo’s Saint Anthonys
is the large canvas in the Berlin Museum. The background of the picture is
indicated rather than defined, and consists of a landscape in Murillo’s best
style, the vaporoso or cloudy. The turquoise sky is filled with cherubs, those
ineffably lovely babies which only Murillo could paint so perfectly, one little
fellow holding a book, a second with a lily branch, others in charming
attitudes, graceful and natural.
The central figures, however, are those of the Saint
in his friar’s dark robe, kneeling upon the ground, with the Baby Christ
clasped close to his breast. The child is a chubby, healthy baby, very sweet
and lovable, charming from its curly head to its little pink toes, and its baby
hand is raised to Saint Anthony’s face, patting it with perfect naturalness, as
would any mere human baby, for it is by no means a Child God, a Divinity in
human form. The Saint holds it close in a rapture of love, but more as if it
were a dear, familiar friend than a wonder of majesty come down from heaven. In
this picture Murillo has departed from the accepted ideal taken from the old portraits,
of Saint Anthony, and made him appear more robust than the frail, ascetic young
friar, worn with penance and illness. The face has an expression of mingled
strength, purity, and sweetness, such as one occasionally sees to-day in a
Spanish cathedral in fair Andalusia, where piety is not yet dead and faith is
still a vitalizing force.
Very different from this picture is the equally famous
one painted by Murillo for the Seville Cathedral. It hangs in the Baptistery,
where a softly shaded light falls upon the wonderful picture, bringing out its
exquisite tones in perfect loveliness. Saint Anthony is represented kneeling
upon the stone-flagged floor of the chapel, and near by is the simple table
which holds his breviary and some lilies. Through an open doorway, with a
graceful Moresque arch, the white walls of the convent may be seen across a
sunny corner of the court, while the foreground is dark, throwing into high
relief the slender figure of the Saint, kneeling with arms outstretched,
looking upward with a face full of an awed expectancy. Above him, surrounded by
angels and cherubs, with flowers and sunbeams, light and glory, stands the
Child God, His little arms reaching out to the Saint who loved Him, every curve
of His body, every line of His face replete with dignity and sweetness. The
picture is a triumph of heartfelt devotion and true genius. It was of this
picture that Antonio Castello, nephew of Murillo’s master, said: “It is all
over with Castello! Is it possible that Murillo, my uncle’s servile imitator,
can be the author of all this grace and beauty of coloring?”
Murillo received ten thousand reals (about five
hundred dollars) for this painting, — a large price in those days, although
seeming pitifully small to-day as one gazes upon the almost priceless canvas
for which the Duke of Wellington once offered the Cathedral canons two hundred
and forty thousand dollars. In November, 1874, the figure of Saint Anthony was
cut out of the foreground and stolen by a worse than vandal. All Spain was in an
uproar, and art-lovers all over the world looked for traces of the lost saint.
The picture was at last offered for two hundred and fifty dollars to Mr.
Schaus, an art-dealer of New York, who, recognizing it at once, bought it and
returned it to Seville. It was restored to its place in the painting so
carefully that no one would ever be able to tell that it had been disturbed.
Murillo painted no less than nine pictures of Saint
Anthony, and his work is always noted for tenderness and beauty of coloring combined
with a marked religious feeling. His flesh tints are remarkably clear and soft,
and in his best style he is surpassed by few of the old masters.
The Saint Anthony now in the Seville Museum is a
wonderful piece of work — artistically considered — though the Saint himself is
less pleasing than other of Murillo’s representations of him. In his dark
habit, his sharp-featured face thrown into bold relief, a spray of lilies in
his hand, he stands with both arms about the Baby Christ, a charming little figure,
standing upon a book, one hand in the Saint’s dark hair, an expression of
childish roguery upon His dainty little face, surrounded with a halo of soft
brown curls.
Jusepe de Ribera (1591–1652). El lienzo representa la aparición del Niño Jesús a San Antonio de Padua / Aparición del Niño Jesús a San Antonio de Padua, 1629, 262 x 200, Real Academia de Bellas Artes de San Fernando
Another great Spaniard, somewhat akin to “The Painter
of Conceptions,” as Murillo is often called, is Ribera, a very different
personality from the charming Sevillian.
Jose Ribera was born at Jativa, near Valencia, in
1588, and died in Naples in 1656. He was a pupil of Ribalta (founder of the
Yalencian school), and studied in Italy, copying Caravaggio and others of the
naturalist painters, himself
“A painter of eclectic school, Taking his dicers,
candle-lights, and grins From Caravaggio, and in holier groups Combining
Flemish flesh with martyrdom, Knowing all tricks of style at thirty-one.”
The best of Ribera’s work was done in his later days,
when he painted with much originality. His knowledge of anatomy was great, and
many of his paintings, especially those of the martyrdom of the saints, are
horrible in the intensity of suffering displayed. His finest work is in the
church of San Martino, in Venice, — a lovely “Pieta,” – but he is represented
in nearly all the great galleries of Europe.
His Saint Anthony, in the Academy of Saint Ferdinand
at Madrid, is one of the finest examples of his best style. In a dark,
stone-flagged cell, with no furniture save a rough table upon which lies a
missal, kneels the Saint in an attitude of worship. The background is obscure,
the shadows deep; there is an air of mystery truly Ribera-like in the simple
picture. There are no lilies, no heavenly roses; none of Murillo’s light and
brightness. The only light in the picture radiates from the figure of the
Christ-Child, which is poised above with indescribable grace, pointing
heavenward. The Saint kneels below, a dark figure, but with a face of exquisite
loveliness, a boyish face of the purest Spanish type, fervent and exalted, with
an expression of mingled love, awe, and sweetness. There is little color in the
picture, but a wonderful blending of quiet tones, and an effect of great
simplicity and religious devotion in the masterly handling of the shadowy and
mystic effects. Ribera centres every thought upon the Child Christ and Saint
Anthony’s devotion to it, and it seems as if the Saint were saying, or, rather,
thinking,
“Thou, like a cloud, my soul,
Dost in thyself of beauty naught possess;
Devoid of light of heaven, a vapor foul,
The veil of nothingness.”
Ribera has been called “Lo Spagnoletto” (the Little
Spaniard), and is highly esteemed by art critics. In looking at his wonderfully
devotional pictures it seems impossible that he could have been the jovial,
artistic, careless fellow he is said to have been, full of youthful foibles and
follies, yet an artist to his fingertips.
A century before the gay Spanish cavalier there lived
in Florence, where the Arno flows along in purple loveliness through the quaint
city of Romola, Luca Signorelli, called “Lo Cortona” from the city of Cortona.
He was a gentle, kindly, simple soul about whom little
is known, painting because he could not help it, loving art for art’s sake. His
subjects were nearly always religious ones, and his frescoes were noted even at
that day, when the art of frescoing was brought so nearly to perfection.
He was one who struggled and toiled through untold
difficulties to attain perfection, yet he never wearied, and his joy in his
work was unbounded.
“The Ideal has discoveries which ask
No test, no faith, save that we joy in them,
A new-found continent with spreading lands
Where pleasure charters all, where virtue, rank,
Use, right, and truth have but one name, Delight.
Thus Art’s creations, when etherealized.
To least admixture of the grosser facts,
Delight may stamp as highest.”
Signorelli was born and bred in the loveliest region
of all lovely Italy, where green valleys stretch away towards the mountains,
and mighty cathedral spires reach heavenward. There,
“Pealing on high from the quaint convent towers,
Still ring the Catholic signals, summoning
To grave remembrance of the larger life
That bears our own, like perishable fruit.
Upon its heaven-wide branches.”
The simplicity of Nature came to the painter from his
early life among the hills, and there is in his works a taste and understanding
rare even among the men of his own school.
In the Museum at Berlin is the famous picture of Saint
Anthony which Signorelli wrought with so much art and care. The young saint is
grouped with Saint Augustine, wise Father of the Church, and lovely, gracious
Saint Catherine, and her figure is perhaps Signorelli’s finest piece of work.
Saint Anthony is kneeling in a position of adoration, with folded hands, and
his dark eyes are turned upward. Though the face is not beautiful, it is
wonderfully lifelike, and the coloring of the whole picture is a work of
unquestioned genius. It is strange to see Saint Anthony without his lilies or
his beloved Baby Our Lord, yet the group is a fitting one, for the young Saint
had much of the wisdom and learning of the great doctor of the Church, and of
the purity of Saint Catherine, so that the painting has an intense significance
to the genuine art-lover or one of the religious temperament.
Very different from this is a picture in the Brera at
Milan, where Saint Anthony kneels in loving adoration before the Infant Christ
held in the arms of His Blessed Mother. Her face is one of the most lovely ever
painted, with a dignity, a graciousness, a tender mother-love truly divine. Her
floating robes of sapphire hue conceal the form as she clasps in her arms the
Holy Child, who reaches out His little hands lovingly to His Saint. The figure
of Saint Anthony is in shadow and the profile only may be seen, but his
expression is one of eager devotion, of angelic purity, a perfect reflex of his
character. The artist has entered truly into the spirit of the scene. He must
have loved Our Blessed Mother to have made her so lovely, and he must have been
capable of appreciating the character of the Saint of Padua. It seems as if the
painter must have painted lovingly, with devotion in each stroke of the brush
as if he must have been one who had
“An eye
That winces at false work and loves the true,
With hand and arm that play upon the tool
As willingly as any singing bird
Sets him to sing his morning roundelay
Because he likes to sing and likes the song.”
Anthony van Dyck (1599–1641). Il miracolo della mula / Le Miracle de la mule / The Miracle of the mule, between 1627 and 1632, 326 x 191, Musée des Augustins
Anthony van Dyck (1599–1641). Saint Anthony of Padua, Royal Museums of Fine Arts of Belgium
Such a workman was the artist, for Sir Anthony Van
Dyck — whatever may have been his faults of character — was an artist to the
core. Not a stroke of his brush was slighted, and in the pictures of his patron
Saint he has shown bis best skill.
One of his most remarkable portrayals of the “Padovani
patron” was painted for the Recollets at Malines. This represents Saint Anthony
and the mule, and the same subject appears in nearly every edifice of the
Franciscan Order, and in the famous chapel of “Sant’ Antonio di Padova,” in
Padua. The legend goes that as Saint Anthony was bearing the Blessed Sacrament
to the dying, he met a mule-driver who scoffed at Our Lord and denied that he
was present. Saint Anthony eyed the peasant reproachfully, and turning to the
mule, commanded him to kneel before the Blessed Sacrament, as a token of
reverence for the presence of God. The beast fell to his knees, and no commands
could induce him to rise until the Saint had passed, by, his master even
tempting him with a bundle of oats to no avail. Van Dyck’s painting of this
legend is very fine, and—probably because studied from the only original
portrait of the Saint, that in the Paduan chapel — it is very like what one
would suppose Saint Anthony to have been.
One of the most perfect paintings of Saint Anthony now
in existence is by Johann von Schraudolph, a German of the Munich school. He
has painted several pictures of the Saint, all with the same attributes — a
wonderful devotion and religious feeling blended with finish and clever
execution. In this, the best of his works, the Saint kneels before the infant
Saviour, who stands upon an open book, His tiny hands outstretched to the
Saint. The composition of the painting is much the same as a Murillo or a
Ribera. There is the same stone-flagged cell, the pure white lilies, the Child
God appearing in the clouds to the kneeling monk; but the beauty lies in the
wonderful expression in the whole picture.
Upon the floor rest the “Sweet Lilies of Eternal
Peace,” almost fragrant, so perfect are they. The little Our Lord is not a mere
chubby baby, but so divinely loving in His condescension that one could not
wonder at the adoration of the Saint. Rays of light radiate from the perfect
little figure and reach to the face of the kneeling man, lighting it up in
heavenly loveliness. Saint Anthony’s expression seems to say, ” Can it be
possible that my God whom I have so loved condescends to come to me?” He has
one hand outstretched, the other laid deprecatingly upon his breast. It is a
marvelous picture, and one to remember always — a picture that lifts the soul
above the sordid realms of earth and makes one long for purity and gentleness
and all the lovely virtues which Saint Anthony had; to
“Keep the thought of life, like Mary,
Virgin to a virgin’s heart.”
Looking at such a picture, one seems to hear
“Hints of heavenly voices,
Tone for silvery tone,
Move in rarer measures
Than to us are known,
Still wooing us to worlds
Beyond the shadowy zone.”
Surely this is the aim of art, to elevate and uplift
“Taste, beauty, what are they
But the soul’s choice towards perfect bias wrought
By finer balance of a fuller growth.”
The Old Masters, dead for centuries, live forever in
the hearts of those who love high thoughts and noble deeds and strong endeavor.
The artists who have painted Saint Anthony have left a
perpetual legacy of good, a sweet remembrance of virtues, for to see his
pictures is to recall his almost perfect life and to long for such virtues as
were his. Even such a wish is an impulse toward heaven, for
“Whoever shall discern true ends here,
Shall grow pure enough to long for them,
Brave enough to strive for them,
And strong enough to reach them
Though the way be rough.”
– text taken from Saint
Anthony in Art and Other Sketches, by Mary F Nixon-Roulet, Marlier
and Company, Boston, Massachusetts, 1901
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-anthony-in-art-by-mary-f-nixon-roulet/
Domenico Beccafumi, Sant'Antonio e il
miracolo della mula, 1537, 30 x 50.5, Museo
del Louvre.
La grande Basilica a lui dedicata sorge vicino al convento di Santa Maria Mater Domini. Trentadue anni dopo la sua morte, durante la traslazione delle sue spoglie, San Bonaventura da Bagnoregio trovò la lingua del Santo incorrotta, ed è conservata nella cappella del Tesoro presso la basilica della città veneta di cui è patrono. Sant'Antonio è anche patrono del Portogallo, del Brasile, della Custodia di Terra Santa e di numerose città in Italia, Spagna e Stati Uniti.
Le origini e l'ingresso nell'ordine agostiniano
Fernando di Buglione nasce a Lisbona il 15 agosto 1195 da nobile famiglia portoghese discendente dal crociato Goffredo di Buglione. A quindici anni è novizio nel monastero di San Vincenzo a Lisbona, poi si trasferisce nel monastero di Santa Croce di Coimbra, il maggior centro culturale del Portogallo appartenente all'Ordine dei Canonici regolari di Sant'Agostino, dove studia scienze e teologia con ottimi maestri, preparandosi all'ordinazione sacerdotale che riceverà nel 1219, a 24 anni. Quando sembrava dover percorrere la carriera del teologo e del filosofo, decide di lasciare l'ordine dei Canonici Regolari di Sant'Agostino perché mal sopportava i maneggi politici tra i canonici regolari agostiniani e re Alfonso II, anelando ad una vita religiosamente più severa.
La scelta dei francescani e la missione in Marocco
Il suo desiderio si realizza allorché, nel 1220, giungono a Coimbra i corpi di cinque frati francescani decapitati in Marocco, dove si erano recati a predicare per ordine di Francesco d'Assisi. Quando i frati del convento di monte Olivares arrivano per accogliere le spoglie dei martiri, Fernando confida loro la sua aspirazione di vivere nello spirito del Vangelo. Ottenuto il permesso dal provinciale francescano di Spagna e dal priore agostiniano, Fernando entra nel romitorio dei Minori e fa subito professione religiosa, mutando il nome in Antonio in onore dell'abate, eremita egiziano. Anelando al martirio, subito chiede ed ottiene di partire missionario in Marocco. È verso la fine del 1220 che s'imbarca su un veliero diretto in Africa, ma durante il viaggio è colpito da febbre malarica e costretto a letto. La malattia si protrae e in primavera i compagni lo convincono a rientrare in patria per curarsi. Secondo altre versioni, Antonio non si fermò mai in Marocco: ammalatosi appena partito da Lisbona, la nave fu spinta da una tempesta direttamente a Messina, in Sicilia. Curato dai francescani della città, in due mesi guarisce.
L'incontro con san Francesco
A Pentecoste è invitato al Capitolo generale di Assisi, arriva con altri francescani a Santa Maria degli Angeli dove ha modo di ascoltare Francesco, ma non di conoscerlo personalmente. Il ministro provinciale dell'ordine per l'Italia settentrionale gli propone di trasferirsi a Montepaolo, presso Forlì, dove serve un sacerdote che dica la messa per i sei frati residenti nell'eremo composto da una chiesolina, qualche cella e un orto. Per circa un anno e mezzo vive in contemplazione e penitenza, svolgendo per desiderio personale le mansioni più umili, finché deve scendere con i confratelli in città, per assistere nella chiesa di San Mercuriale all'ordinazione di nuovi sacerdoti dell'ordine e dove predica alla presenza di una vasta platea composta anche dai notabili.
Predicatore contro le eresie
Ad Antonio è assegnato il ruolo di predicatore e insegnante dallo stesso Francesco, che gli scrive una lettera raccomandandogli, però, di non perdere lo spirito di preghiera. Comincia a predicare nella Romagna, prosegue nell'Italia settentrionale, usa la sua parola per combattere l'eresia (è chiamato anche il martello degli eretici), catara in Italia e albigese in Francia, dove arriverà nel 1225. Tra il 1223 e quest'ultima data pone le basi della scuola teologica francescana, insegnando nel convento bolognese di Santa Maria della Pugliola. Quando è in Francia, tra il 1225 e il 1227, assume un incarico di governo come custode di Limoges. Mentre si trova in visita ad Arles, si racconta gli sia apparso Francesco che aveva appena ricevuto le stigmate. Come custode partecipa nel 1227 al Capitolo generale di Assisi dove il nuovo ministro dell'Ordine, Francesco nel frattempo è morto, è Giovanni Parenti, quel provinciale di Spagna che lo accolse anni prima fra i Minori e che lo nomina provinciale dell'Italia settentrionale.
Fautore della “riforma” per i debitori insolventi
Antonio apre nuove case, visita i conventi per conoscere personalmente tutti i frati, controlla le Clarisse e il Terz'ordine, va a Firenze, finché fissa la residenza a Padova e in due mesi scrive i Sermoni domenicali.
A Padova ottiene la riforma del Codice statutario repubblicano grazie alla quale un debitore insolvente ma senza colpa, dopo aver ceduto tutti i beni non può essere anche incarcerato. Non solo, tiene testa ad Ezzelino da Romano, che era soprannominato il Feroce e che in un solo giorno fece massacrare undicimila padovani che gli erano ostili, perché liberi i capi guelfi incarcerati. Intanto scrive i Sermoni per le feste dei Santi, i suoi temi preferiti sono i precetti della fede, della morale e della virtù, l'amore di Dio e la pietà verso i poveri, la preghiera e l'umiltà, la mortificazione e si scaglia contro l'orgoglio e la lussuria, l'avarizia e l'usura di cui è acerrimo nemico.
Predicatore papale e le visioni mistiche
Convinto assertore del dogma dell’assunzione della Vergine, su richiesta di papa Gregorio IX nel 1228 tiene le prediche della settimana di Quaresima e da questo papa è definito "arca del Testamento". Si racconta che le prediche furono tenute davanti ad una folla cosmopolita e che ognuno lo sentì parlare nella propria lingua. Per tre anni viaggia senza risparmio, è stanco, soffre d'asma ed è gonfio per l'idropisia, torna a Padova e memorabili sono le sue prediche per la quaresima del 1231. Per riposarsi si ritira a Camposampiero, vicino Padova, dove il conte Tiso, che aveva regalato un eremo ai frati, gli fa allestire una stanzetta tra i rami di un grande albero di noce. Da qui Antonio predica, ma scende anche a confessare e la sera torna alla sua cella. Una notte che si era recato a controllare come stesse Antonio, il conte Tiso è attirato da una grande luce che esce dal suo rifugio e assiste alla visita che Gesù Bambino fa al Santo.
La morte e la disputa delle spoglie
A mezzogiorno del 13 giugno, era un venerdì, Antonio si sente mancare e prega i confratelli di portarlo a Padova, dove vuole morire. Caricato su un carro trainato da buoi, alla periferia della città le sue condizioni si aggravano al punto che si decide di ricoverarlo nel vicino convento dell'Arcella dove muore in serata. Si racconta che mentre stava per spirare ebbe la visione del Signore e che al momento della sua morte, nella città di Padova frotte di bambini presero a correre e a gridare che il Santo era morto. Nei giorni seguenti la sua morte, si scatenano "guerre intestine" tra il convento dove era morto che voleva conservarne le spoglie e quello di Santa Maria Mater Domini, il suo convento, dove avrebbe voluto morire. Durante la disputa si verificano persino disordini popolari, infine il padre provinciale decide che la salma sia portata a Mater Domini. Non appena il corpo giunge a destinazione iniziano i miracoli, alcuni documentati da testimoni.
I miracoli operati da vivo
Anche in vita Antonio aveva operato miracoli quali esorcismi, profezie, guarigioni, compreso il riattaccare una gamba, o un piede, recisa, fece ritrovare il cuore di un avaro in uno scrigno, ad una donna riattaccò i capelli che il marito geloso le aveva strappato, rese innocui cibi avvelenati, predicò ai pesci, costrinse una mula ad inginocchiarsi davanti all'Ostia, fu visto in più luoghi contemporaneamente, da qualcuno anche con Gesù Bambino in braccio.
Autore: Maurizio Valeriani
Simone Martini (1284–1344). Freskenzyklus mit Szenen aus dem Leben des Hl. Martin von Tours, Kapelle in Unterkirche San Francesco in Assisi, Szene: Heilige, v.l.: Hl. Antonius von Padua und Hl. Franziskus, 1322-1326, Assisi, Lower Basilica of San Francesco
BENEDETTO XVI
UDIENZA GENERALE
Sant'Antonio di Padova
Cari fratelli e sorelle,
due
settimane fa ho presentato la figura di san Francesco di Assisi. Questa
mattina vorrei parlare di un altro santo appartenente alla prima generazione
dei Frati Minori: Antonio di Padova o, come viene anche chiamato, da Lisbona,
riferendosi alla sua città natale. Si tratta di uno dei santi più popolari in
tutta la Chiesa Cattolica, venerato non solo a Padova, dove è stata innalzata
una splendida Basilica che raccoglie le sue spoglie mortali, ma in tutto il
mondo. Sono care ai fedeli le immagini e le statue che lo rappresentano con il
giglio, simbolo della sua purezza, o con il Bambino Gesù tra le braccia, a
ricordo di una miracolosa apparizione menzionata da alcune fonti letterarie.
Antonio ha contribuito in modo significativo allo
sviluppo della spiritualità francescana, con le sue spiccate doti di
intelligenza, di equilibrio, di zelo apostolico e, principalmente, di fervore
mistico.
Nacque a Lisbona da una nobile famiglia, intorno al
1195, e fu battezzato con il nome di Fernando. Entrò fra i Canonici che
seguivano la regola monastica di sant’Agostino, dapprima nel monastero di San
Vincenzo a Lisbona e, successivamente, in quello della Santa Croce a Coimbra,
rinomato centro culturale del Portogallo. Si dedicò con interesse e
sollecitudine allo studio della Bibbia e dei Padri della Chiesa, acquisendo
quella scienza teologica che mise a frutto nell’attività di insegnamento e di
predicazione. A Coimbra avvenne l’episodio che impresse una svolta decisiva
nella sua vita: qui, nel 1220 furono esposte le reliquie dei primi cinque
missionari francescani, che si erano recati in Marocco, dove avevano incontrato
il martirio. La loro vicenda fece nascere nel giovane Fernando il desiderio di
imitarli e di avanzare nel cammino della perfezione cristiana: egli chiese
allora di lasciare i Canonici agostiniani e di diventare Frate Minore. La sua
domanda fu accolta e, preso il nome di Antonio, anch’egli partì per il Marocco,
ma la Provvidenza divina dispose altrimenti. In seguito a una malattia, fu
costretto a rientrare in Italia e, nel 1221, partecipò al famoso “Capitolo
delle stuoie” ad Assisi, dove incontrò anche san Francesco. Successivamente,
visse per qualche tempo nel totale nascondimento in un convento presso Forlì,
nel nord dell’Italia, dove il Signore lo chiamò a un’altra missione. Invitato,
per circostanze del tutto casuali, a predicare in occasione di un’ordinazione
sacerdotale, mostrò di essere dotato di tale scienza ed eloquenza, che i Superiori
lo destinarono alla predicazione. Iniziò così in Italia e in Francia,
un’attività apostolica tanto intensa ed efficace da indurre non poche persone
che si erano staccate dalla Chiesa a ritornare sui propri passi. Antonio fu
anche tra i primi maestri di teologia dei Frati Minori, se non proprio il
primo. Iniziò il suo insegnamento a Bologna, con la benedizione di san Francesco,
il quale, riconoscendo le virtù di Antonio, gli inviò una breve lettera, che si
apriva con queste parole: “Mi piace che insegni teologia ai frati”. Antonio
pose le basi della teologia francescana che, coltivata da altre insigni figure
di pensatori, avrebbe conosciuto il suo apice con san Bonaventura da Bagnoregio
e il beato Duns Scoto.
Diventato Superiore provinciale dei Frati Minori
dell’Italia settentrionale, continuò il ministero della predicazione,
alternandolo con le mansioni di governo. Concluso l’incarico di Provinciale, si
ritirò vicino a Padova, dove già altre volte si era recato. Dopo appena un
anno, morì alle porte della Città, il 13 giugno 1231. Padova, che lo aveva
accolto con affetto e venerazione in vita, gli tributò per sempre onore e
devozione. Lo stesso Papa Gregorio IX, che dopo averlo ascoltato predicare lo
aveva definito “Arca del Testamento”, lo canonizzò solo un anno dopo la morte
nel 1232, anche in seguito ai miracoli avvenuti per la sua intercessione.
Nell’ultimo periodo di vita, Antonio mise per iscritto
due cicli di “Sermoni”, intitolati rispettivamente “Sermoni domenicali” e
“Sermoni sui Santi”, destinati ai predicatori e agli insegnanti degli studi
teologici dell’Ordine francescano. In questi Sermoni egli commenta i testi
della Scrittura presentati dalla Liturgia, utilizzando l’interpretazione
patristico-medievale dei quattro sensi, quello letterale o storico, quello
allegorico o cristologico, quello tropologico o morale, e quello anagogico, che
orienta verso la vita eterna. Oggi si riscopre che questi sensi sono dimensioni
dell’unico senso della Sacra Scrittura e che è giusto interpretare la
Sacra Scrittura cercando le quattro dimensioni della sua parola.
Questi Sermoni di sant’Antonio sono testi teologico-omiletici, che riecheggiano
la predicazione viva, in cui Antonio propone un vero e proprio itinerario di
vita cristiana. È tanta la ricchezza di insegnamenti spirituali contenuta nei
“Sermoni”, che il Venerabile Papa Pio XII, nel 1946, proclamò Antonio Dottore
della Chiesa, attribuendogli il titolo di “Dottore evangelico”, perché da tali
scritti emerge la freschezza e la bellezza del Vangelo; ancora oggi li possiamo
leggere con grande profitto spirituale.
In questi Sermoni sant’Antonio parla della preghiera
come di un rapporto di amore, che spinge l’uomo a colloquiare dolcemente con il
Signore, creando una gioia ineffabile, che soavemente avvolge l’anima in
orazione. Antonio ci ricorda che la preghiera ha bisogno di un’atmosfera di
silenzio che non coincide con il distacco dal rumore esterno, ma è esperienza
interiore, che mira a rimuovere le distrazioni provocate dalle preoccupazioni
dell’anima, creando il silenzio nell’anima stessa. Secondo l’insegnamento di
questo insigne Dottore francescano, la preghiera è articolata in quattro
atteggiamenti, indispensabili, che, nel latino di Antonio, sono definiti
così: obsecratio, oratio, postulatio, gratiarum actio.
Potremmo tradurli nel modo seguente: aprire fiduciosamente il proprio cuore a
Dio; questo è il primo passo del pregare, non semplicemente cogliere una
parola, ma aprire il cuore alla presenza di Dio; poi colloquiare
affettuosamente con Lui, vedendolo presente con me; e poi – cosa molto naturale
- presentargli i nostri bisogni; infine lodarlo e ringraziarlo.
In questo insegnamento di sant’Antonio sulla preghiera
cogliamo uno dei tratti specifici della teologia francescana, di cui egli è
stato l’iniziatore, cioè il ruolo assegnato all’amore divino, che entra nella
sfera degli affetti, della volontà, del cuore, e che è anche la sorgente da cui
sgorga una conoscenza spirituale, che sorpassa ogni conoscenza. Infatti,
amando, conosciamo.
Scrive ancora Antonio: “La carità è l’anima della
fede, la rende viva; senza l’amore, la fede muore” (Sermones Dominicales et
Festivi II, Messaggero, Padova 1979, p. 37).
Soltanto un’anima che prega può compiere progressi
nella vita spirituale: è questo l’oggetto privilegiato della predicazione di
sant’Antonio. Egli conosce bene i difetti della natura umana, la nostra
tendenza a cadere nel peccato, per cui esorta continuamente a combattere
l’inclinazione all’avidità, all’orgoglio, all’impurità, e a praticare invece le
virtù della povertà e della generosità, dell’umiltà e dell’obbedienza, della
castità e della purezza. Agli inizi del XIII secolo, nel contesto della
rinascita delle città e del fiorire del commercio, cresceva il numero di
persone insensibili alle necessità dei poveri. Per tale motivo, Antonio più
volte invita i fedeli a pensare alla vera ricchezza, quella del cuore, che
rendendo buoni e misericordiosi, fa accumulare tesori per il Cielo. “O ricchi -
così egli esorta - fatevi amici… i poveri, accoglieteli nelle vostre case:
saranno poi essi, i poveri, ad accogliervi negli eterni tabernacoli, dove c’è
la bellezza della pace, la fiducia della sicurezza, e l’opulenta quiete
dell’eterna sazietà” (Ibid., p. 29).
Non è forse questo, cari amici, un insegnamento molto
importante anche oggi, quando la crisi finanziaria e i gravi squilibri
economici impoveriscono non poche persone, e creano condizioni di miseria?
Nella mia Enciclica Caritas
in veritate ricordo: “L’economia ha bisogno dell’etica per il suo
corretto funzionamento, non di un’etica qualsiasi, bensì di un’etica amica
della persona” (n.
45).
Antonio, alla scuola di Francesco, mette sempre Cristo
al centro della vita e del pensiero, dell’azione e della predicazione. È questo
un altro tratto tipico della teologia francescana: il cristocentrismo.
Volentieri essa contempla, e invita a contemplare, i misteri dell’umanità del Signore,
l’uomo Gesù, in modo particolare, il mistero della Natività, Dio che si è fatto
Bambino, si è dato nelle nostre mani: un mistero che suscita sentimenti di
amore e di gratitudine verso la bontà divina.
Da una parte la Natività, un punto centrale dell’amore
di Cristo per l’umanità, ma anche la visione del Crocifisso ispira ad Antonio
pensieri di riconoscenza verso Dio e di stima per la dignità della persona
umana, così che tutti, credenti e non credenti, possano trovare nel Crocifisso
e nella sua immagine un significato che arricchisce la vita. Scrive
sant’Antonio: “Cristo, che è la tua vita, sta appeso davanti a te, perché tu
guardi nella croce come in uno specchio. Lì potrai conoscere quanto mortali
furono le tue ferite, che nessuna medicina avrebbe potuto sanare, se non quella
del sangue del Figlio di Dio. Se guarderai bene, potrai renderti conto di
quanto grandi siano la tua dignità umana e il tuo valore... In nessun altro
luogo l’uomo può meglio rendersi conto di quanto egli valga, che guardandosi nello
specchio della croce” (Sermones Dominicales et Festivi III, pp. 213-214).
Meditando queste parole possiamo capire meglio
l'importanza dell'immagine del Crocifisso per la nostra cultura, per il nostro
umanesimo nato dalla fede cristiana. Proprio guardando il Crocifisso vediamo,
come dice sant'Antonio, quanto grande è la dignità umana e il valore dell'uomo.
In nessun altro punto si può capire quanto valga l'uomo, proprio perché Dio ci
rende così importanti, ci vede così importanti, da essere, per Lui, degni della
sua sofferenza; così tutta la dignità umana appare nello specchio del
Crocifisso e lo sguardo verso di Lui è sempre fonte del riconoscimento della
dignità umana.
Cari amici, possa Antonio di Padova, tanto venerato
dai fedeli, intercedere per la Chiesa intera, e soprattutto per coloro che
si dedicano alla predicazione; preghiamo il Signore affinché ci aiuti ad
imparare un poco di questa arte da sant’Antonio. I predicatori, traendo
ispirazione dal suo esempio, abbiano cura di unire solida e sana dottrina,
pietà sincera e fervorosa, incisività nella comunicazione. In quest’anno sacerdotale,
preghiamo perché i sacerdoti e i diaconi svolgano con sollecitudine questo
ministero di annuncio e di attualizzazione della Parola di Dio ai fedeli,
soprattutto attraverso le omelie liturgiche. Siano esse una presentazione
efficace dell’eterna bellezza di Cristo, proprio come Antonio raccomandava: “Se
predichi Gesù, egli scioglie i cuori duri; se lo invochi, addolcisci le amare
tentazioni; se lo pensi, ti illumina il cuore; se lo leggi, egli ti sazia la
mente” (Sermones Dominicales et Festivi III, p. 59).
Saluti:
Je suis heureux d’accueillir les pèlerins
francophones, en particulier les élèves et les professeurs de différents
collèges de Montaigu, Séverac-le Château et Paris, ainsi que les paroissiens
venus en pèlerinage à Rome. Puisse le Seigneur Jésus vous accompagner dans
votre vie! Que Dieu vous bénisse!
I am pleased to offer a warm welcome to the Delegation
of the Evangelical Lutheran Church in America here with us today. I also greet
all the English-speaking visitors present at this Audience, especially those
from England, Denmark and the United States. Upon all of you I invoke God’s
blessings of joy and peace!
Mit Freude grüße ich alle Pilger und Besucher
deutscher Sprache. Der heilige Antonius helfe uns, in der Liebe zu Christus und
zum Nächsten zu wachsen. Bitten wir ihn in diesem Priesterjahr um seine
Fürsprache, daß es den Priestern und Diakonen heute gelingt, die Botschaft
Christi freudig zu verkünden und die Herzen der Menschen für den Herrn zu
öffnen. Gerne begleite ich euch alle mit meinem Segen.
Saludo cordialmente a los fieles de lengua española
aquí presentes, en particular, a los peregrinos de España, México, Colombia y
de otros países latinoamericanos. Invito a todos a seguir rezando con fervor,
en este Año Sacerdotal, por los sacerdotes, para que sean fieles ministros de
la Palabra de Dios, y sepan presentar la belleza del mensaje de Cristo con
profundidad y competencia doctrinal. Muchas gracias.
Saúdo, com fraterna amizade, os grupos vindos de São
Paulo, Rio de Janeiro, Ribeirão Preto e demais peregrinos de língua portuguesa,
desejando que esta visita aos lugares santificados pela pregação e martírio dos
Apóstolos Pedro e Paulo possa confirmar a todos na fé, esperança e caridade. A
Virgem Mãe vos acompanhe e proteja!
Saluto in lingua polacca:
Niech będzie pochwalony Jezus Chrystus. Drodzy
pielgrzymi polscy. Jutro, we wspomnienie liturgiczne Matki Bożej z Lourdes,
będziemy obchodzili Światowy Dzień Chorego. Opiece Maryi polecamy wszystkich
chorych i tych, którzy niosą im ulgę w cierpieniu. Niech nasi bracia
obarczeni krzyżem choroby i niemocy znajdują otuchę w Krzyżu Chrystusa. Modląc
się za nich, z serca im błogosławię, jak również wam tu obecnym i waszym
bliskim.
Traduzione italiana:
Sia lodato Gesù Cristo. Cari pellegrini polacchi,
domani, memoria della Beata Maria Vergine di Lourdes, celebreremo la Giornata
Mondiale del Malato. Alla protezione della Madonna affidiamo tutti i malati e
quanti recano loro sollievo nella sofferenza. I nostri fratelli che portano la
croce dell’infermità e della sofferenza trovino il conforto nella Croce di
Cristo. Pregando per loro, li benedico di cuore, come anche voi qui presenti e
i vostri cari.
Saluto in lingua croata:
Srdačno pozdravljam sve hrvatske hodočasnike, a na
poseban način vas, svećenike, redovnike, redovnice, bogoslove i sve vjernike iz
Gospićko-senjske biskupije, predvođene vašim biskupom monsinjorom Milom
Bogovićem. Došli ste očitovati svoju zahvalnost i vjernost Apostolskoj Stolici
prigodom desete obljetnice vaše biskupije. Ujedno danas slavimo i spomendan
Blaženoga Alojzija kardinala Stepinca, biskupa i mučenika, koji je prije
pedeset godina dao svoj život za svjedočanstvo vjere. Čuvajte uspomenu na svoje
mučenike, i na njihovom hrabrom primjeru budite danas „sol zemlje i svjetlo
svijeta“ (usp. Mt 5,13.14.). Stoga vas potičem da, s još većim žarom,
molite u vašim obiteljima i u vašim zajednicama za prijeko potrebna duhovna
zvanja, a osobito u vašoj biskupiji. Dok vam jamčim svoju duhovnu blizinu, vama
i vašim obiteljima udjeljujem poseban apostolski blagoslov. Hvaljen Isus i
Marija!
Traduzione italiana:
Saluto di cuore i pellegrini croati, e in modo
particolare voi, sacerdoti, religiosi, religiose e seminaristi e fedeli tutti
della Diocesi di Gospić-Senj, guidati dal vostro Vescovo Mons. Mile Bogović.
Siete venuti a manifestare la vostra gratitudine e fedeltà alla Sede Apostolica
in occasione del decimo anniversario di fondazione della vostra Diocesi. Oggi
celebriamo la memoria del Beato Luigi cardinale Stepinac, vescovo e martire,
che ha sacrificato la sua vita cinquanta anni fa in testimonianza della fede.
Custodite la memoria dei vostri martiri, e sul loro eroico esempio nell oggi
della Chiesa siate “il sale della terra e la luce del mondo” (cf. Mt 5,13.14.).
Vi esorto a pregare con rinnovato fervore nelle vostre famiglie e nelle vostre
comunità, per le vocazioni al Sacerdozio ed alla Vita Consacrata tento
necessarie specialmente nella vostra Diocesi. Mentre vi assicuro la mia
spirituale vicinanza imparto a voi e alle vostre famiglie una speciale
Benedizione Apostolica. Siano lodati Gesù e Maria!
Saluto in lingua slovacca:
Srdečne pozdravujem spoločenstvo Kňazského seminára svätého Františka Xaverského z Banskej Bystrice - Badína.
Milí seminaristi, prajem vám nech púť k hrobom Apoštolov počas Roka kňazov posilní vašu vernosť Krístovi, ktorý vás volá, aby ste mu veľkodušne slúžili v bratoch a sestrách.
S láskou žehnám vás i vašich drahých. Pochválený buď Ježiš Kristus!
Traduzione italiana
Saluto cordialmente la comunità del Seminario diocesano di San Francesco Saverio di Banská Bystrica – Badín.
Cari seminaristi, vi auguro che il vostro pellegrinaggio alle tombe degli Apostoli nell’Anno sacerdotale rafforzi la vostrafedeltà a Cristo, che vi chiama a servirlo generosamente nei fratelli.
Con affetto benedico voi ed i vostri cari. Sia lodato Gesù Cristo!
Saluto in lingua romena:
Salut cu afecţiune studenţii teologi de la Seminarul
Mare din Iaşi, însoţiţi de educatorii lor. Iubiţi prieteni, redescoperiţi darul
urmării lui Cristos, aderând mereu, cu ajutorul său, la voinţa Tatălui şi
pregătiţi-vă sub aspect spiritual, teologic şi pastoral să îndepliniţi în mod
temeinic viitorul vostru minister în contextul societăţii de astăzi în mare
parte secularizată. Vă însoţesc cu rugăciunea mea şi vă binecuvântez din inimă.
Traduzione italiana:
Saluto con affetto gli alunni del Seminario Maggiore
di Iaşi, accompagnati dai loro educatori. Cari amici, riscoprite il dono della
sequela di Cristo, aderendo sempre, con il suo aiuto, alla volontà del Padre e
preparatevi spiritualmente, teologicamente e pastoralmente ad esercitare con solidità
il vostro futuro ministero nel contesto dell’odierna società in gran parte
secolarizzata. Vi accompagno con la mia preghiera e di cuore vi benedico.
Saluto in lingua ceca:
Srdečně vítám poutníky z Prahy - Chodova!
Nechť tato pouť do Říma k hrobům apoštolů Petra a Pavla ve vás rozhojní lásku k Církvi a touhu po duchovní dokonalosti.
K tomu vám rád žehnám. Chvála Kristu!
Traduzione italiana
Un cordiale benvenuto ai pellegrini di Praha - Chodov.
Possa questo vostro pellegrinaggio alle tombe degli Apostoli Pietro e Paolo
accrescere in voi l'amore per la Chiesa e il desiderio di perfezione
spirituale. Con questi voti, volentieri vi benedico.
Sia lodato Gesù Cristo!
* * *
Rivolgo un cordiale benvenuto ai pellegrini di lingua
italiana. In particolare saluto con affetto i giovani dell’Arcidiocesi di
Brindisi-Ostuni, guidati dal loro Arcivescovo Mons. Rocco Talucci, ed auspico
che ciascuno possa essere per i coetanei testimone di fede ed esempio di onestà
e di bontà. Ricordo molto volentieri la festosa accoglienza che mi avete
riservato in occasione della mia Visita Pastorale a Brindisi. Fu un momento il
cui gioioso ricordo resta inciso nella memoria di noi tutti. Grazie per aver
voluto oggi ricambiare quella Visita! Saluto i rappresentanti del Comitato Regionale
Lazio della Federazione Italiana Gioco Calcio, che ricorda il centenario di
fondazione e li esorto a vivere l’attività sportiva, con serenità e gioia,
promuovendo così un sano agonismo. Sono lieto di accogliere i Membri della
Giunta e il Consiglio della Provincia di Barletta-Andria-Trani, recentemente
istituita nella Regione Puglia ed assicuro la mia preghiera per il loro
servizio in favore del bene comune.
Mi rivolgo, infine, ai giovani ai malati ed agli sposi novelli. Domani celebreremo la festa della Beata Vergine di Lourdes e la Giornata Mondiale del Malato. Maria Immacolata vi aiuti, cari giovani, a conservarvi sempre fedeli nell'impegno di seguire Cristo; rivolga il suo sguardo pieno di amore e di tenerezza su voi, cari malati, e vi sostenga nel portare con serenità la vostra croce, in unione a quella di Cristo; illumini voi, cari sposi novelli, nel cammino familiare che avete da poco iniziato, e lo renda ricco di bene e aperto alla vita, dono del Signore.
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SOURCE : https://www.vatican.va/content/benedict-xvi/it/audiences/2010/documents/hf_ben-xvi_aud_20100210.html
Processione di Sant'Antonio di Padova patrono di Ceglie
Messapica (BR).
La più antica devozione relativa a sant’Antonio è il cosiddetto Breve. La tradizione narra che una donna che intendeva suicidarsi si addormentò nella chiesa francescana di Santarem, in Portogallo, e sognò il santo che le diceva: «Alzati, figlia, tieni questo foglio e sarai libera dalle incursioni del maligno». Al risveglio ella si ritrovò fra le mani un foglietto con un testo in latino, che il Papa francescano Sisto V fece incidere nel 1590 sull’obelisco in piazza San Pietro. In italiano dice così: «Ecco la croce del Signore! Fuggite, o nemici. Il leone della tribù di Giuda, il germoglio di Davide, ha vinto. Alleluia».
Tuttora molto diffusa è la novena cosiddetta «Tredicina», perché si svolge normalmente nell’arco di tredici martedì, il giorno in cui vennero celebrati i funerali del santo. Probabilmente però la preghiera più nota in onore di sant’Antonio è il Si quaeris, composto da fra’ Giuliano da Spira nel 1233. Una traduzione italiana recita: «Se cerchi i miracoli, fuggono la morte, l’errore, le calamità, il demonio e la lebbra; gli ammalati si alzano risanati. Mare e catene si aprono, i giovani e i vecchi chiedono e ritrovano le forze e le cose perdute. Scompaiono i pericoli, terminano le difficoltà: racconti chi lo ha sperimentato, lo dicano i padovani».
Autore: Saverio Gaeta
Antònio da Padova, santo
Enciclopedia on line
Francescano (Lisbona 1195
circa - Arcella, Padova, 1231), prima di
entrare nell'ordine studiò teologia a
Lisbona e Coimbra; in seguito fu predicatore, soprattutto in Italia
settentrionale. Scrisse opere di edificazione morale (i Sermones) in cui
l'ascesi e l'amore costituiscono l'unico coronamento possibile della vita.
VITA
Battezzato col nome di
Fernando, entrò (1210 circa) fra i canonici regolari di s. Agostino e studiò
teologia nel monastero di S. Vincenzo presso Lisbona e quindi, per nove anni,
in quello di Santa Croce a Coimbra. Entrato poi nell'ordine minoritico, prendendo
il nome di A., partì per il Marocco (1220). Nel 1221 era al capitolo generale
dell'ordine ad Assisi; destinato all'eremo di Montepaolo (Forlì), iniziò la sua
attività di predicatore, che svolse dapprima nell'Italia settentrionale e poi
per due anni (1225-27) nella Francia meridionale combattendo gli Albigesi della
Provenza e della Linguadoca; fu guardiano a Limoges e insegnò a Montpellier e
Tolosa. Dal 1227 al 1230, fu ministro provinciale dell'Emilia e Lombardia. Fu
canonizzato nel maggio 1232; considerato sempre nel suo ordine dottore della
Chiesa, e da tutta la Chiesa dal 1946; festa, 13 giugno.
OPERE
Degli scritti
attribuitigli sono autentici solo i Sermones dominicales per annum,
i Sermones in laudem beatissimae Mariae Virginis e i Sermones in
solemnitatibus Sanctorum, opere di edificazione morale in cui si avverte
l'orientamento comune della prima predicazione francescana;
nella prevalente prospettiva etico-religiosa si accentua l'interesse per alcuni
temi teologici come l'umanità e la passione di Cristo, l'eucaristia, la
Vergine. Ed è un insegnamento morale che trova il suo coronamento nella vita
ascetica fondata sull'amore: ascesi e mistica schiettamente affettiva, nutrita
dalla lettura di s. Agostino e di s. Bernardo. Nella tradizione popolare
la venerazione per lui si accentra soprattutto sulla sua figura di taumaturgo;
per impetrare la protezione sui bambini, i genitori facevano voto di offrire
grano e pane ai poveri per un peso uguale a quello della creatura (onde una
speciale benedictio ad pondus pueri): origine prima dell'Opera del pane di
s. A. che però, in forma d'elargizione in denaro, risale soltanto al sec.
19º. Manifestazione principale della devozione è il pellegrinaggio alla
basilica "del Santo", di Padova.
SOURCE : https://www.treccani.it/enciclopedia/antonio-da-padova-santo
ANTONIO da Padova
di Lucio Grossato - Dizionario Biografico degli Italiani - Volume 3 (1961)
Pittore padovano operante
agli inizi del sec. XV. Gli si attribuivano un tempo gli affreschi del
battistero del duomo di Padova (in collaborazione con un Giovanni) e quelli
della cappella del beato Luca Belludi nella basilica del Santo. Tali
attribuzioni, in contrasto con la più antica tradizione che assegnava quelle
opere a Giusto de' Menabuoi, si basavano sullo scritto dell'Anonimo Morelliano
(M. A. Michiel, 1521-1543 circa), che, a convalida del suo asserto, riferiva
che sopra la porta che dal battistero conduceva al chiostro stava la scritta:
"Opus Ioannis et Antonii de Padua".
Ma della scritta notava
la scomparsa già il Moschini (1817). In seguito il Gonzati (1852) e, con
maggior autorità, il Cavalcaselle, restituivano quegli affreschi a Giusto de'
Menabuoi. Tuttavia la letteratura artistica padovana restava in parte ancora
sotto la suggestione delle affermazioni del Michiel (Selvatico, 1869), non del
tutto superata neanche dal Moschetti (19o8, in Thieme-Becker), il quale però si
poneva il problema della identificazione dell'Antonio citato dal Michiel con
uno dei pittori di tal nome ricordati a Padova nei documenti della prima metà
del Quattrocento scoperti dal Gennari, dal Gloria, dal Moschini e dal Moschetti
(v. Thieme-Becker).
La soluzione globale del problema
pare ormai acquisita dopo i contributi del Meneghesso (1934) e soprattutto del
Bettini (1944), che sono giunti alla conclusione che la scritta riportata dal
Michiel (da non mettersi in dubbio) scomparve nel 1806, quando fu sostituita
con quella visibile ancor oggi che ricorda il restauro degli affreschi condotto
in quell'anno. Essa stava quindi sotto l'affresco a figura intera di S. Giovanni
Battista, opera mediocre, diversa dall'intero ciclo e per stile e per qualità,
e quindi non attribuibile a Giusto ed è a detto affresco che essa va riferita
(e non all'intero ciclo); affresco che fu eseguito nel luogo in cui fino al
1405 si trovava la tomba di Fina Buzzacarini, rimossa in quell'anno per ordine
della Serenissima. Il S. Giovanni Battista, dipinto subito dopo quella
rimozione, è quindi posteriore di qualche decennio al ciclo di Giusto ed è
probabilmente opera di quel Giovanni di Bartolomeo e di quell'Antonio di
Bonaventura nominati in un documento del 1406 di cui dà notizia il Moschini
(1826).
Bibl.: [M. A.
Michiel], Notizia d'opere di disegno... pubbl. da I. Morelli, a
cura di G. Frizzoni, Bologna 1884, pp. 14,17; G. A. Moschini, Guida per la
città di Padova, Venezia 1817, p. 81; Id., Delle origini e vicende della
pitt. in Padova, Padova 1826, pp. 11, 20-21; B. Gonzati, La Basilica
di S. Antonio da Padova, I, Padova 1852, p. 235; P. Selvatico, Guida
di Padova, Padova 1869, p. 128; G. B. Cavalcaselle e J. A. Crowe, Storia
della pitt. in Italia, IV, Firenze 1885, pp. 181-188; A. Venturi, Storia
dell'arte it., V, Milano 1907, p. 922; A. Meneghesso, Il Battistero di
Padova e l'arte di Giusto de' Menabuoi, Padova 1934, pp. 71 s.; S.
Bettini, Giusto de' Menabuoi e l'arte del Trecento, Padova 1944, pp.
89-91; U. Thieme-F. Becker, Allgem. Lexikon der bildenden Künstler,
II, pp. 3-5.
SOURCE : https://www.treccani.it/enciclopedia/antonio-da-padova_(Dizionario-Biografico)