Saint Médard de Noyon
Évêque (+ 560)
ou Mars.
Disciple de saint Remi,
il devint évêque de Vermand, près de Saint-Quentin. Son siège épiscopal ayant
été détruit par les invasions barbares, il le transféra à Noyon. En 531, il
accueille la reine sainte Radegonde qu'il consacre à Dieu. Il évangélisa la Flandre.
Tous les traits qu'on rapporte à son sujet sont des actes de bonté. Il donnait
de larges aumônes à tous les indigents, y compris les paresseux. Il ne se
décida jamais à punir les chapardeurs qui venaient voler le miel de ses ruches,
les oeufs de ses poules et les fruits de son verger.
En France, plus de 33
localités se rangent sous sa protection.
Saint Médard est né vers
456 à Salency en Vermandois d’une famille franque de Picardie. Il étudie à
Vermand et à Tournai. Remarqué par Alomer, l’évêque de Vermand, ce dernier
l’élève au sacerdoce en 489.
Médard devient évêque de
Noyon en 530. C’est dans cette ville qu’il accueille la reine Sainte Radegonde
et la consacre à Dieu dans des vœux perpétuels. (Diocèse de Beauvais)
Saint Médard manifeste
une grande compassion pour les plus démunis dès sa plus tendre enfance. On
raconte qu'il donna un jour ses habits neufs à un mendiant aveugle presque nu
et que lorsqu'on lui demanda ce qu'il avait fait de ses habits, il répondit
qu'il avait été touché par la misère de ce pauvre homme et n'avait pu
s'empêcher de lui donner ses habits... (diocèse de Soissons, Laon et
Saint-Quentin)
Près de Soissons, en 564,
saint Médard, évêque du Vermandois. Quand la cité de Saint-Quentin fut ruinée,
il transféra son siège dans la ville fortifiée de Noyon, d’où il mit tout son
soin à détourner le peuple des superstitions païennes pour le tourner vers la
doctrine du Christ.
Martyrologe romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1293/Saint-Medard-de-Noyon.html
Statue
de Saint Médard à Saint Médard d'Eyrans
Saint Médard de Noyon :
même les paresseux attiraient sa bonté
La
rédaction d'Aleteia - Publié le 07/06/19
Les saints n'ont pas fini
de nous étonner. Figure chrétienne importante de l'Église de l'Oise, saint
Médard de Noyon, célébré le 8 juin, a porté l'Évangile à tous, y compris aux
plus pauvres, aux voleurs... et aux paresseux.
La bonté de saint Médard
de Noyon semblait n’avoir pas de limites. Même les flemmards ne le rebutaient
pas ! La tradition raconte que ce saint du VIe siècle donnait son aumône à
tous, y compris aux plus paresseux, et qu’il ne s’était jamais décidé à punir « les
chapardeurs qui venaient voler le miel de ses ruches, les œufs de ses
poules et les fruits de son verger ». Enfant, déjà, il aurait donné à un
cheval appartenant à son père à un voyageur dont le sien était mort et offert
des habits tout neufs confectionnés par sa mère à un aveugle qui avait attiré
sa compassion. Nul ne rapporte à quel point ses parents ont apprécié sa
générosité…
Fêté le 8 juin dans
l’Église, saint Médard de Noyon était un disciple
de saint Rémi. Né en 456 dans une famille chrétienne, il a très tôt attiré
l’attention par sa sagesse et son attention aux autres. Les villageois
n’hésitaient d’ailleurs pas à venir lui demander conseil. Une fois prêtre, il a
eu à cœur d’évangéliser les pécheurs et de les arracher à leur ignorance et à
leur péché, puis il a été nommé évêque de Vermand (Aisne) en 530. Quelque temps
plus tard, il a transféré sa résidence épiscopale à Noyon (Oise).
Saint patron des
agriculteurs (un de plus)
En France, de nombreuses
communes portent son nom (Saint-Médard-en-Jalles, Saint-Médard-de-Guizières,
Saint-Médard-de-Mussidan). Véritable guide touristique à lui tout seul, Médard
figure parmi les nombreux saint
patron des agriculteurs au côté de saint Éloi et saint Isidore le
Laboureur. On l’invoque traditionnellement pour avoir du beau temps ou de la
pluie. Voici une courte
prière que vous pouvez réciter si vous souhaitez être inspiré par son
exemple :
Seigneur notre Dieu,
Par la vie et la prière de nos pères dans la foi,
Tu nous encourages à être
De vrais témoins de l’Évangile ;
Que l’exemple de saint Médard,
Qui inspira jadis les peuples de Noyon et de Tournai,
Continue à stimuler l’Église d’aujourd’hui.
Saint Médard
Né à Salency (Aisne). Il
fut longtemps évêque de Noyon où il mourut vers l'an 560. Très populaire de son
vivant, il le resta après sa mort. Tous les traits qu'on rapporte à son sujet
sont des actes de bonté. Il donnait de larges aumônes à tous les indigents, y
compris les paresseux. Il ne se décida jamais à punir les chapardeurs qui
venaient voler le miel de ses ruches, les oeufs de ses poules, les fruits de
son verger.
Il avait dix ans quand,
rencontrant un pauvre paysan qui se lamentait d'avoir perdu son cheval, il
courut en chercher un à l'écurie du château paternel. Lorsque son père, le seigneur
Nector, s'aperçut qu'un cheval manquait, il partit à sa recherche mais une
pluie si dense se mit à tomber qu'il dut rentrer à la maison. Quant au petit
Médard, il était resté dehors sans être mouillé. Ce que voyant, ses parents
comprirent que le ciel approuvait leur enfant. C'est sans doute ce miracle qui
fit croire que, dès son arrivée au paradis, Médard avait été chargé de
s'occuper de la pluie.
Saint Médard
Évêque de Noyon
(457-545)
Saint Médard, l'un des
plus célèbres pontifes de l'Église de France au VIer siècle, naquit vers l'an
457, à Salency, en Picardie, de parents profondément chrétiens. Dieu les bénit
en leur donnant pour fils deux futurs saints évêques, Médard et Gildard.
La jeunesse de Médard fut
remarquable par sa grande compassion pour les pauvres et les malheureux; il
s'assujettissait à des jeûnes rigoureux, afin de leur distribuer sa nourriture.
Un jour, il rencontra un mendiant aveugle qui était presque nu; il se dépouilla
de son habit pour l'en revêtir; et comme on lui demandait ce qu'il en avait
fait, il dut répondre qu'il l'avait donné à un pauvre aveugle dont la misère
l'avait touché.
Un autre jour, son père,
revenant de la campagne avec un grand nombre de chevaux, le chargea de les
conduire dans un pré et de les y garder en attendant l'arrivée de ses
domestiques. Tout à coup Médard aperçut un villageois chargé de harnais qu'il
portait à grand-peine: "Eh! mon ami, lui dit l'enfant, pourquoi vous
chargez-vous d'un si pesant fardeau? -- C'est, répondit le paysan, que mon
cheval vient de périr par accident; j'emporte ses harnais, mais sans espoir de
pouvoir acquérir un autre cheval." L'enfant, ému de compassion, prit un
des chevaux confiés à sa garde et le força de l'emmener. Le Ciel témoigna par
un prodige combien cet acte de charité Lui était agréable; car, après que
Médard eu rendu compte à son père de son action, on trouva le nombre des
chevaux complet.
De plus, tous les gens de
la maison virent un aigle couvrir Médard de ses ailes pendant une grosse pluie
qui était tout à coup survenue. La vie de l'étudiant et du prêtre répondit à de
si admirables commencements; toutes les oeuvres de zèle auxquelles peut se
livrer un ministre des âmes lui étaient connues et familières.
En 530, il fut élu évêque
et sacré par saint Rémi. La dignité épiscopale ne lui fit rien retrancher de
ses pénitences. On vit ce saint vieillard, à l'âge de soixante-douze ans,
parcourir les villages, les bourgs et les hameaux, prêchant, consolant son
peuple, administrant les sacrements avec un zèle infatigable. Il étendit le
règne de la foi en quelques parties de son diocèse demeurées païennes; et, par
ses travaux comme par ses miracles, il eut la douce joie de sauver un grand
nombre d'âmes. C'est de sa main que la reine Radegonde reçut le voile de religieuse.
Enfin Médard, âgé de
quatre-vingt-sept ans, plus chargé encore de vertus et de mérites que d'années,
rendit son âme au Créateur, en l'an 545.
Abbé L. Jaud, Vie
des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/saint_medard.html
Ercole Ramazzani (1535–1598), Cristo
crocifisso fra la Vergine e i santi Giovanni Evangelista, Medardo e Giacomo,
1587, 207 x 133, Collegiata di San Medardo. Scansione da "Daniela
Matteucci (a cura di), Ercole Ramazzani de la Rocha: aspetti del manierismo
nelle Marche della Controriforma, Venezia, Marsilio, 2002, ISBN 9788831781077", p.115
Saint Médard
Évêque de Noyon -
(457-545)
Saint Médard, l’un des
plus célèbres pontifes de l’Église de France au VIer siècle, naquit vers l’an
457, à Salency, en Picardie, de parents profondément chrétiens. Dieu les bénit
en leur donnant pour fils deux futurs saints évêques, Médard et Gildard.
La jeunesse de Médard fut
remarquable par sa grande compassion pour les pauvres et les malheureux ; il
s’assujettissait à des jeûnes rigoureux, afin de leur distribuer sa nourriture.
Un jour, il rencontra un mendiant aveugle qui était presque nu ; il se dépouilla
de son habit pour l’en revêtir ; et comme on lui demandait ce qu’il en avait
fait, il dut répondre qu’il l’avait donné à un pauvre aveugle dont la misère
l’avait touché.
Un autre jour, son père,
revenant de la campagne avec un grand nombre de chevaux, le chargea de les
conduire dans un pré et de les y garder en attendant l’arrivée de ses
domestiques. Tout à coup Médard aperçut un villageois chargé de harnais qu’il
portait à grand-peine : "Eh ! mon ami, lui dit l’enfant, pourquoi vous
chargez-vous d’un si pesant fardeau ? — C’est, répondit le paysan, que mon
cheval vient de périr par accident ; j’emporte ses harnais, mais sans espoir de
pouvoir acquérir un autre cheval." L’enfant, ému de compassion, prit un
des chevaux confiés à sa garde et le força de l’emmener. Le Ciel témoigna par
un prodige combien cet acte de charité Lui était agréable ; car, après que
Médard eu rendu compte à son père de son action, on trouva le nombre des
chevaux complet.
De plus, tous les gens de
la maison virent un aigle couvrir Médard de ses ailes pendant une grosse pluie
qui était tout à coup survenue. La vie de l’étudiant et du prêtre répondit à de
si admirables commencements ; toutes les oeuvres de zèle auxquelles peut se
livrer un ministre des âmes lui étaient connues et familières.
En 530, il fut élu évêque
et sacré par saint Rémi. La dignité épiscopale ne lui fit rien retrancher de
ses pénitences. On vit ce saint vieillard, à l’âge de soixante-douze ans,
parcourir les villages, les bourgs et les hameaux, prêchant, consolant son
peuple, administrant les sacrements avec un zèle infatigable. Il étendit le
règne de la foi en quelques parties de son diocèse demeurées païennes ; et, par
ses travaux comme par ses miracles, il eut la douce joie de sauver un grand
nombre d’âmes. C’est de sa main que la reine Radegonde reçut le voile de
religieuse.
Enfin Médard, âgé de
quatre-vingt-sept ans, plus chargé encore de vertus et de mérites que d’années,
rendit son âme au Créateur, en l’an 545.
SOURCE : http://viechretienne.catholique.org/saints/1923-saint-medard
Saint Médard
Évêque de Noyon et de
Tournai (457–545).
Fête le 8 juin.
Vers le milieu du Ve siècle,
dans un petit village de Picardie, à Salency, naissaient deux frères qui
devaient être la gloire de leur patrie : Médard ou Mard, et Gildard ou
Godard — tels étaient leurs noms, — nés le même jour, consacrés évêques le même
jour, devaient, nous dit le Martyrologe romain, s’envoler au ciel ensemble.
Quoique leur vie ait été étroitement liée, saint Médard est beaucoup plus connu
dans la France, où son nom est resté très populaire.
Famille de saint Médard.
Nectard, son père, était
un noble leude franc [1] de
la cour de Childéric, qui fut le père de Clovis ; il était né dans les
ténèbres du paganisme, mais les exemples et les prières de sa femme, Protagie,
lui firent demander le baptême.
Devenu chrétien, Nectard,
bannissant tout respect humain, résolut de mener une vie conforme au caractère
qu’il venait de recevoir. Aussi, toute superstition fut chassée de cette maison
chrétienne, et les deux époux brillèrent autant par leur piété et leur miséricorde
envers les pauvres que par la noblesse de leur rang et l’éclat de leur fortune.
Sans doute, ils ne laissèrent pas une longue suite de descendants sur la terre,
mais ils eurent l’incomparable honneur de donner aux Eglises de Noyon et de
Rouen deux évêques et plus encore deux Saints.
Premières études.
Le jeune Médard, placé
sous la direction des moines, montre autant d’ardeur à l’étude que
d’inclination vers la piété. Visiblement, l’Esprit de Dieu est en lui, et dès
sa jeunesse apparaît le don de prophétie. Il dit un jour à un de ses
condisciples, nommé Éleuthère, qu’il aimait tout particulièrement à cause de
sa vertu :
— Vous serez d’abord
comte franc : puis, à trente ans, vous deviendrez évêque.
Nous verrons plus loin
cette prophétie se réaliser.
Dieu récompense par des
miracles la charité de saint Médard.
Les leçons de ses
maîtres, les exemples de ses pieux parents inspiraient à l’enfant des traits de
générosité qui faisaient prévoir ses grandeurs futures.
Un jour, son père le
chargea de veiller à la garde des chevaux dans un pré. Pendant qu’il s’acquitte
de cette fonction, Médard voit passer un soldat franc portant sur ses épaules
une selle et une bride.
— Pourquoi voyagez-vous
ainsi ? demande l’enfant.
— Hélas ! répond le
guerrier, mon cheval vient de tomber mort, et j’ai dû me charger des harnais,
ne sachant comment je pourrais me procurer une autre monture.
— Au nom du Seigneur,
répond le jeune gardien, prenez un de ces chevaux.
Le soldat hésite, mais,
sur les instances de Médard, il se décide à obéir.
Il s’était à peine
éloigné qu’un serviteur vint pour remplacer l’enfant. Sur ces entrefaites un
violent orage éclata et Médard dut rester au milieu de la prairie sans pouvoir
s’abriter ; or, un aigle aux ailes étendues apparut au-dessus de sa tête,
le protégeant contre la pluie. Le serviteur, étonné de la merveille dont il
vient d’être témoin, retourne en faire part à son maître, et celui-ci accourt
avec tous ses gens. Le prodige les comble d’admiration ; mais on ne tarde
pas à s’apercevoir aussi que le nombre des chevaux n’est pas complet.
On interroge l’enfant qui
raconte naïvement ce qui lui est arrivé, et aussitôt, après avoir compté de
nouveau, on constate que pas un cheval ne manque. Alors Nectard, saisi tout à
coup d’un profond respect pour Médard que le ciel protégeait si visiblement,
lui dit :
— Mon fils, tout ce que
j’ai est à toi. Dispose de tous mes biens selon ta volonté et prie Dieu pour
que ta mère et moi nous ayons part à la grâce et à la bénédiction du ciel.
Un autre jour, Médard avait
reçu de sa mère un manteau de grand prix, afin qu’il parût avec honneur parmi
les jeunes gens de son rang. Mais l’enfant rencontre un pauvre presque
nu ; aussitôt, le manteau quitte les épaules du jeune seigneur pour aller
revêtir le membre souffrant de Jésus-Christ.
Rien n’affligeait tant
son cœur que les disputes entre chrétiens. Pendant qu’il était encore chez ses
parents, plusieurs habitants de son village se querellèrent au sujet des bornes
d’un champ. Comme les esprits s’échauffaient, Médard vint trouver les
laboureurs. Apercevant une pierre au milieu du champ : « C’est ici,
dit-il, que se trouve la véritable borne ; cessez donc vos
disputes », et, en même temps, il la touche légèrement du pied. Or, s’il
faut en croire un récit, la trace du pied de l’enfant reste empreinte sur la
pierre dure, et les laboureurs, émerveillés par ce prodige, sont forcés de se
rendre à la vérité.
Assidu à l’oraison, aux
veilles, aux jeûnes, Médard progressait tous les jours dans la sainteté. Il
était, nous disent ses biographes, un pèlerin sur la terre ; mais sa vie
pure et obéissante le faisait passer pour un habitant du ciel.
Saint Médard consacré au
service de Dieu.
A mesure qu’il avançait
en âge, le jeune homme ne se sentait plus d’attrait que pour la piété ;
Gildard suivait la même voie : les parents comprirent alors que Dieu
appelait leurs fils au service des autels.
Médard et son frère
furent donc placés sous la conduite d’Alomer, évêque de Vermand. Ensemble, les
deux fils de Nectard reçurent la tonsure cléricale, et ensemble ils furent
consacrés prêtres pour l’éternité. Leur sœur elle-même voua sa virginité au
Seigneur.
Bientôt une grande
douleur vint affliger le cœur des trois enfants ; Nectard et Protagie
allèrent recevoir la récompense destinée aux parents chrétiens.
Saint Médard institue la
fête de la Rosière.
Médard vint exercer à
Salency les premières années de son ministère, et ce fut vers cette époque
qu’il institua cette fête si populaire, connue sous le nom de fête de la
Rosière. A cet effet, il détacha de ses terres patrimoniales un petit domaine
qui porta jusqu’à la Révolution le titre de fief de la Rose, et dont les
revenus, évalués à vingt-cinq livres, servaient à doter chaque année la fille
la plus vertueuse du pays.
La sœur de Médard fut,
dit-on, la première qui, à l’élection des habitants, reçut des mains de son
frère « le chapel de roses ».
Le souvenir de cet
événement a été commémoré par un tableau placé au-dessus de l’autel dédié au
Saint dans la chapelle du village de Salency. Médard est représenté en habits
pontificaux, plaçant une couronne de roses sur la tête de sa sœur agenouillée.
Cette récompense fut très disputée parmi les filles de Salency. L’élue était
choisie par le seigneur de l’endroit entre trois filles natives du village. On
les lui présentait un mois à l’avance, et quand il avait fixé son choix, il
était obligé de le faire annoncer au prône de la paroisse, afin que les autres
jeunes filles, rivales de l’élue, eussent le temps de donner leur avis et
d’élever leur opposition si le choix ne leur paraissait pas conforme à la
justice la plus rigoureuse. L’examen se faisait impartialement et ce n’était
qu’après cette épreuve que le choix du seigneur était confirmé.
De Salency, cette
pratique se répandit en d’autres lieux ; elle y donna naissance à une fête
populaire, sanctifiée par les bénédictions de l’Eglise, et qui produisit pendant
de longs siècles les plus heureux résultats ; les troubles qui ont
bouleversé la France n’ont pu détruire entièrement une institution si
salutaire. Il est vrai que le démon, ce singe de Dieu, comme l’appelle
Tertullien, a essayé de tourner à son profit une si louable coutume, en
supprimant assez fréquemment dans cette cérémonie la bénédiction du prêtre. En
vérité, c’est tenir bien peu compte des intentions du pieux fondateur.
Saint Médard et les
voleurs.
Le prêtre de Salency
édifiait tout le Vermandois par l’exemple de ses héroïques vertus. Ses nombreux
miracles lui donnèrent bientôt une grande réputation de sainteté. Tout entier
aux affaires du Père céleste, il abandonna le soin des choses terrestres pour
retirer les âmes des mains du démon.
Dieu, cependant, veillait
sur les biens de son serviteur. Pendant une nuit d’automne, un voleur
s’introduisit dans une des vignes appartenant à Médard. Il coupa autant de
raisins qu’il put, et, dès qu’il fut assez chargé, il se disposait à partir
avec le fruit de son vol, pressé de disparaître avant l’aube ; mais ses
efforts furent inutiles. Toute la nuit, il erra dans la vigne, ne pouvant en
trouver l’issue, ni se débarrasser de son fardeau accusateur.
Arrêté dès le matin par
les habitants, il avoua sa faute, et il allait subir la peine due à son larcin
lorsque Médard apparut. Rempli de l’esprit de mansuétude et de miséricorde, le
bon prêtre réprimanda le larron, et lorsqu’il le vit repentant, il lui donna,
avec l’absolution de son vol, une abondante provision de raisins.
Un autre voleur avait
dérobé les ruches de Médard ; mais, par une permission de Dieu, il fut si
cruellement tourmenté par les abeilles que, poussé autant par l’aiguillon du
remords que par celui des mouches volées, il fut contraint de venir se jeter aux
pieds de l’homme de Dieu afin d’en obtenir à la fois le pardon et la
délivrance.
Si Dieu défendait par des
prodiges les propriétés de son serviteur, Médard se montrait le vaillant
défenseur des droits de l’Église. L’armée des Francs, sous la conduite de Clotaire,
après avoir pillé la forteresse, les églises et les monastères de Noyon,
s’avançait vers Salency avec des chariots remplis de butin. Tout à coup, les
chevaux s’arrêtèrent et demeurèrent dans une immobilité complète. Les soldats
et les chefs vinrent se jeter aux genoux de Médard ; celui-ci leur parla
avec tant de force et d’éloquence, qu’ils promirent de restituer tous les biens
qu’ils s’étaient illicitement appropriés. Alors, à sa parole, les chevaux
purent reprendre leur course interrompue.
Épiscopat de saint
Médard.
Le moment choisi par Dieu
pour faire briller cette belle lumière était arrivé. Alomer, évêque de Vermand,
venait de mourir, et, d’une voix commune, clergé et peuple élurent pour lui
succéder le prêtre de Salency. Ce fut en l’an 530 ; Médard était âgé de
soixante-treize ans.
Se jugeant incapable de
porter un tel fardeau, le prélat refusa longtemps. La multitude consternée
éclata en gémissements. Enfin, la volonté de Dieu lui semblant manifeste,
Médard consentit à accepter l’honneur que son humilité voulait éloigner, et,
quelques jours plus tard, il reçut la consécration épiscopale des mains de
saint Rémi, évêque de Reims.
Les temps étaient
difficiles et troublés, la Gaule avait été dévastée par les Vandales et les
Huns ; la cité de Vermand, détruite par eux, ne s’était pas relevée de ses
ruines. Les Francs, désormais les maîtres du pays, commencent à prêter
l’oreille aux doux enseignements de l’Eglise ; mais il faudra longtemps
aux évêques et aux moines pour faire l’éducation chrétienne de ce peuple, à
peine sorti de la barbarie et appelé à de si grandes destinées. En attendant,
Médard dut transférer le siège de son évêché à Noyon, dont la situation et les
remparts offraient plus de sécurité dans cette période de guerres et de ravages
continuels.
A peine l’huile sainte
avait-elle coulé sur le front de Médard, que le siège de Tournai vint à vaquer
par la mort d’Éleuthère, pasteur de cette cité et ami de l’évêque de Noyon.
C’était à lui que Médard, encore jeune, avait prédit la dignité épiscopale.
Celui-ci voulut assister aux funérailles de son ancien condisciple, et,
aussitôt après, un jeûne de trois jours fut prescrit pour préparer l’élection
nouvelle. Plusieurs noms avaient déjà été proposés, lorsque, par une
inspiration subite de l’Esprit-Saint, toutes les voix se réunirent dans une
acclamation unanime : « Médard, évêque de Noyon et de Tournai !
» Le prélat, alléguant que les canons s’opposaient à une telle nomination, se
hâta de refuser. Mais le roi, les évêques, saint Rémi et finalement le Pontife
suprême de Rome, saint Hormisdas, considérant les besoins des deux Eglises,
ratifièrent l’élection, et Médard dut accepter ce double fardeau.
Saint Godard.
Pendant que Médard
montait sur le siège de Noyon, Godard ou Gildard, son frère, était sacré évêque
de Rouen. Avec saint Rémi, saint Médard et saint Waast, il coopéra à l’entière
conversion et au baptême de Clovis, premier roi chrétien des Francs, comme il
est rapporté dans les anciennes leçons de l’église qui porte son nom à Rouen.
Il assista, l’an 511, au premier Concile d’Orléans, un des plus célèbres de
France. Godard termina son pontificat à peu près vers le même temps que son
bienheureux frère.
Travaux apostoliques. —
Sainte Radegonde.
L’évêque de Noyon et de
Tournai se dévoua tout entier au salut des âmes. On ne saurait raconter ce
qu’il eut à supporter de la part des infidèles : souvent il se vit menacé
de la mort, et condamné par des furieux au dernier supplice : mais, comme
il était inébranlable au milieu de ces persécutions et qu’il souffrait tous ces
mauvais traitements avec une constance qui ne se démentit jamais, il dompta
enfin la dureté des infidèles et des libertins, et, en peu de temps, il fît
tant de conversions et régénéra tant d’idolâtres dans les eaux du baptême, que
la contrée changea de face et qu’on y vit luire avec un grand éclat la lumière
du christianisme.
Pendant que Médard
occupait le siège de Noyon, une jeune reine, la propre femme de Clotaire,
fuyait les délices et les dangers de la cour. Radegonde, c’était le nom de la
fugitive, était venue se jeter aux pieds du saint évêque et le suppliait, munie
du consentement de son mari, de la consacrer au Seigneur et de lui donner le
voile. Les seigneurs francs, qui avaient envahi la basilique, arrachèrent
violemment l’évêque de l’autel et lui enjoignirent avec menace de ne pas
accéder aux désirs de leur reine. Médard restait perplexe.
Cependant, sainte
Radegonde s’était retirée dans le sacrarium (sacristie). Là, elle coupa
elle-même ses cheveux, puis elle vint, revêtue d’un habit de religieuse, se
prosterner devant le Pontife :
— Si vous tardez plus
longtemps à me consacrer au Seigneur, dit-elle, si vous craignez plus un homme
que Dieu, le bon Pasteur vous demandera compte de lame de sa brebis.
Ces paroles furent
prononcées avec une telle majesté que toute l’assemblée demeura comme
interdite. Médard, voyant ses craintes se dissiper, brava les menaces des
seigneurs francs et consacra Radegonde à Dieu.
Avant d’aller dans un
couvent de Poitiers faire pénitence pour cette France dont elle avait été
reine, Radegonde déposa sur l’autel ses riches parures, son diadème, et
distribua son trésor aux pauvres.
Mort de saint Médard.
Une grave maladie vint
arrêter l’apôtre au milieu de ses travaux et l’avertir que le jour des
récompenses approchait. Il était alors à Noyon. A cette nouvelle, des milliers
de fidèles accoururent pour recevoir une dernière bénédiction de leur Père.
Clotaire vint incliner sa tête couronnée sous la main bénissante de
l’évêque ; puis, se penchant à son oreille, il demanda à Médard si
celui-ci avait des ordres à donner :
— Roi des Francs et vous
tous qui m’entourez, dit le mourant, je vous prends à témoin que je veux être
enterré ici au milieu de mes enfants.
Le roi le supplia de
permettre que son corps fût enseveli à Soissons. Médard se rendit à ce pieux
désir, puis commença une prière. Il devait la terminer au ciel.
Sa mort arriva le 8 juin
545. Le P. Giry la recule au-delà de 560, parce que, d’après lui, saint Médard
donna à Clotaire l’absolution du crime que celui-ci avait commis en faisant
brûler son fils Chramne pour le châtier de s’être révolté ; or, le fait
n’eut lieu qu’à la date que nous venons d’indiquer.
Sa sépulture.
Une foule nombreuse, tant
du peuple que de la noblesse, voulut assister aux obsèques du saint évêque. Les
habitants de Noyon auraient bien voulu garder au milieu d’eux les restes de
leur Père, mais le roi tint ferme et voulut que le corps fût déposé à Crouy,
près Soissons. Clotaire, aidé des plus nobles seigneurs, porta le précieux
fardeau. Ce fut un vrai triomphe, rehaussé par de nombreux miracles.
Quand on fut arrivé à
Crouy, où le roi avait résolu d’élever une église, le cercueil devint immobile
et nulle force humaine ne put le remuer. Sur-le-champ, Clotaire fit don à la
nouvelle église de la moitié du domaine et le précieux fardeau redevint plus
léger. L’église, commencée par Clotaire, fut achevée avec magnificence par son
fils Sigebert et leurs successeurs. On y ajouta aussi un monastère qui fut
donné aux religieux de l’Ordre de Saint-Benoît ; il a été si illustre que
le Pape saint Grégoire le soumit immédiatement au Saint-Siège et l’orna
d’autres grands privilèges ; on y a vu jusqu’à 400 religieux qui y
chantaient jour et nuit, l’un après L’autre, les louanges de Dieu. En dernier
lieu, il dépendait de la Congrégation de Saint-Maur.
Le culte.
Dès le xiie siècle,
il existait à Paris une église Saint-Médard, qui a été reconstruite plus
tard : ce sanctuaire était desservi autrefois par un chanoine de l’abbaye
de Sainte-Geneviève. Selon l’abbé Lebeuf, célèbre historien des monuments de la
capitale, le nom lui venait de quelques reliques du Saint, rapportées du
Soissonnais par les anciens chanoines de Sainte-Geneviève dans le temps où les
ravages des Normands les avaient contraints de se réfugier vers Paris. Le
cimetière de la paroisse, aujourd’hui disparu, fut au xviiie siècle le
théâtre des tristes exploits des « convulsionnaires ».
Le nom de saint Médard se
trouve rappelé dans un certain nombre de dictons populaires, rapproché le plus
souvent, quoiqu’en sens contraire, de celui de Barnabé.
On représente ordinairement
saint Médard avec un aigle qui étend ses ailes au-dessus de sa tête et le
garantit de la pluie.
L. M. Sources consultées.
— Les Petits Bollandistes, t. VI. — Année Littéraire, an 1766. — M. Lequeux,
ancien vicaire général de Soissons, Antiquités religieuses du diocèse de
Soissons et Laon. — (V. S. B. P., nos 119.)
Source de
l’article : Un Saint pour chaque jour du mois, Juin, 1re série, 1932,
La Bonne Presse
Notes de bas de page
Les leudes étaient
des membres de la haute aristocratie. Ils étaient liés au roi par un serment
(le leudesanium).[↩]
SOURCE : https://laportelatine.org/spiritualite/vies-de-saints/8-juin-saint-medard
Antonio da Firenze. Vierge à l’Enfant avec Saint
Médard et saint Jean-Baptiste, circa 1430, 151 x 85, Hermitage Museum
Antonio da Firenze. Vierge à l’Enfant avec Saint
Médard et saint Jean-Baptiste, circa 1430, 151 x 85, Hermitage Museum
Saint Médard et saint
Gildard, frères. Évêque de Noyon et archevêque de Rouen. 545.
Papes : Saint Léon Ier,
le Grand ; Vigile.
Roi des Francs Saliens :
Childéric Ier.
Roi des Francs : Clovis
Ier ; Clotaire Ier.
" Sanguinis
fraternitas similitudinem tantum corporis refert, Christi autem fraternitas
unanimitatem cordis animaeque demonstrat."
" La fraternité du
sang produit seulement une ressemblance corporelle, mais la fraternité de
Jésus-Christ produit l'union de sentiments dans le coeur et dans l'âme."
Saint Augustin.
Puisque la divine
Providence a joint si étroitement ces deux frères, nés et baptisés ensemble,
ordonnés prêtres et sacrés évêques ensemble, et morts le même jour pour aller
jouir ensemble de la couronne immortelle due à leurs mérites, il n'est pas
raisonnable de les séparer. Ils naquirent en Picardie, au village de Salency, à
une lieue de Noyon, à une époque où les Francs, conquérants d'une partie des
Gaules, étaient encore idolâtres ; c'était vers le commencement du règne de
Childéric, père de Clovis.
Leur père, Nectard, franc
d'origine, était l'un des principaux seigneurs qui environnaient le roi ; et
leur mère, qui se nommait Protagie, c'est-à-dire, selon l'étymologie grecque,
première sainte, était gallo-romaine et de naissance aussi très-illustre.
Nectard, quoique idolâtre, avait toutes les vertus morales capables de faire un
honnête homme. Protagie était chrétienne, et avait même résolu de demeurer
vierge et de n'avoir jamais d'autre époux que Jésus-Christ ; mais Dieu, qui la
voulait rendre mère de deux grands saints, lui fit connaître, par un Ange,
qu'il se contentait de sa bonne volonté et qu'elle devait épouser Nectard,
selon le désir et l'engagement de ses parents.
Ce mariage eut pour
premier effet la conversion de Nectard ; il ne put résister aux puissantes
raisons de Protagie : elle le fit renoncer au culte des idoles pour adorer le
Dieu souverain, créateur de toutes choses. La ressemblance de leur foi fut
suivie d'une parfaite ressemblance dans les moeurs, et la superstition ayant
été bannie de leur maison, on y vit régner la piété, la dévotion, la
miséricorde envers les pauvres, la continence, la frugalité, la modestie et
toutes les autres vertus chrétiennes.
D'après saint Ouen et
plusieurs autres auteurs, Médard et Gildard étaient jumeaux. Les tables de
l'Église de Rouen ajoutent qu'on ne différa point leur baptême, comme on le
faisait souvent en ce temps-là ; mais qu'aussitôt après leur naissance, ils
furent régénérés en Jésus-Christ. Leur enfance fut toute sainte, et leurs actes
en rapportent des exemples admirables, qui ne doivent pas être passés sous
silence. Ce qui brilla le plus en ce jeune saint, ce fut sa grande compassion
envers les pauvres et les malheureux.
Il s'assujétissait à des
jeûnes rigoureux, afin de leur distribuer le pain qu'il devait manger, et se
privait de toutes les douceurs dont on le gratifiait pour leur en faire
largesse. Il se dépouillait lui-même pour les revêtir ; et, un jour qu'on lui
avait fait faire un manteau de grand prix, pour paraître avec honneur parmi les
jeunes gens de son rang, ayant rencontré un aveugle qui n'avait pas de quoi se
couvrir, il lui en fit présent : ce qui causa plus d'admiration que de peine à
sa pieuse mère qui, heureuse de lui voir de si excellentes qualités,
s'efforçait de les développer dans son jeune coeur.
Un autre jour, son père
étant revenu de la campagne avec beaucoup de chevaux, le chargea de les
conduire dans le pré et de les y garder quelque temps, parce que tous ses gens
étaient occupés à divers ministères. Comma il s'acquittait de cet humble emploi,
il aperçut un homme qui, ayant perdu son cheval par quelque accident, emportait
sur sa tête, avec beaucoup de peine, la selle, la bride, les étriers et les
sangles. Il lui demanda pourquoi il se chargeait tant, puisque même sans charge
il avait beaucoup de peine à marcher. Le passant lui répondit que son cheval
venait de mourir, et que c'était pour lui un grand malheur, parce qu'il n'avait
pas de quoi s'en procurer un autre. Alors le coeur du Saint fut touché de
compassion, et, considérant que son père avait plusieurs chevaux, et qu'il lui
était aisé d'en avoir encore d'autres, il prit un des chevaux confiés à sa
garde et le lui donna. Dieu lui fit connaître aussitôt que cette action lui
était agréable ; car une grosse pluie étant survenue, un aigle vint au-dessus
de la tète de Médard et le mit à l'abri de ses ailes: ce qui fut vu,
non-seulement d'un valet qui alla le chercher pour diner, mais aussi de son
père, de sa mère et de toutes les personnes de la maison, qui accoururent pour
admirer cette merveille. L'écuyer de Nectard se plaignit qu'il manquait un de
ses chevaux; mais, dès que Médard eut déclaré son action, le nombre des chevaux
fut rempli : il se trouva qu'il n'en manquait plus, sans qu'on pût dire comment
cela s'était fait.
Après un miracle si éclatant,
Nectard et Protagie donnèrent à leur fils toute liberté de faire l'aumône, ne
doutant pas que, faite d'une si bonne main, elle n'attirât la bénédiction du
Ciel sur leur personne et sur leur famille.
Médard apaisa aussi un
grand différend qui était survenu entre des paysans pour le bornage de leurs
héritages ; car, s'étant transporté sur le lieu, il mit le pied sur un caillou
qui était en terre, leur assurant que c'était là la vraie borne ; pour les en
convaincre entièrement, il imprima le vestige de son pied sur ce caillou, aussi
facilement que si c'eût été de la cire molle.
Durant toute son enfance,
notre Saint mena une vie pieuse, mortifiée, charitable. Quoiqu'il ait passé peu
d'années au lieu de sa naissance, il y a laissé des souvenirs édifiants que le
temps n'a pas effacés. Bientôt, il quitta Salency et se rendit aux écoles
littéraires de Vermand et de Tournai. Son père habitait souvent cette dernière
ville que Childéric, roi des Francs, avait choisie pour sa résidence.
Sous des maîtres recommandables
par leur science et par leur piété, Médard avança rapidement dans la
connaissance des lettres profanes, et surtout dans celle des divines Écritures.
Il fit des progrès plus merveilleux encore dans la pratique des vertus
chrétiennes. Evitant la fréquentation des grands et les divertissements de la
cour, il mettait tout son bonheur à étudier, à prier, à visiter et à soulager
les pauvres. Au don des miracles qu'il possédait déjà, Dieu daigna ajouter le
don de prophétie: ce fut alors qu'il prédit à Eleuthère, son condisciple et son
ami, la future élévation de ce saint jeune homme au siège de Tournai.
Pour saint Gildard, les
tables de l'église de Rouen témoignent que, dans l'enfance même, il était
extrêmement assidu à l'église, et qu'il y trouvait toutes ses délices ;
qu'ayant la gravité d'un vieillard, il fuyait tous les jeux et les
divertissements qui sont l'amusement de ce premier âge, qu'après ses devoirs
envers Dieu, il se faisait un devoir capital d'obéir en toutes choses à ses
parents, et qu'il ne cédait en rien à son frère pour la charité envers les
pauvres, jeûnant aussi pour les nourrir et se dépouillant pour les revêtir.
Nos deux Saints, offrant
dans leur vie toutes les marques de la vocation ecclésiastique, furent tonsurés
dans une église dédiée sous le nom de saint Etienne, où l'on a longtemps
conservé les ciseaux qui avaient servi à leur couper les cheveux. On croit que
cette église était aux portes de Soissons, et que c'est celle-là même qui,
ayant été beaucoup augmentée par les rois Clotaire et Sigebert, a pris le nom
de Saint-Médard. Ce que nous pouvons savoir de leurs études, c'est qu'ils
furent mis sous la conduite des évêques de Tournai et de Vermand, qui eurent
soin de leur apprendre la doctrine sacrée, afin qu'ils devinssent capables
d'enseigner le peuple chrétien, de travailler à la conversion des infidèles et
de confondre les hérétiques. La docilité de leur esprit, la beauté de leur
mémoire et la solidité de leur jugement, firent qu'ils acquirent en peu de
temps ce que d'autres n'eussent acquis qu'en beaucoup d'années, et qu'ils
furent jugés dignes, dans un âge peu avancé, d'être promus aux Ordres de
l'Église.
Ils reçurent même la
prêtrise des mains de Sophrone, évêque de Vermand. Ce fut dans cet Ordre que
parut admirablement le concert précieux de toutes les vertus dont leur âme
était douée. Leurs jeûnes étaient fréquents et leur oraison continuelle ; ils
passaient les nuits entières dans la méditation des nos mystères, et ils y
trouvaient tant de délices, qu'ils ne la quittaient qu'avec une sainte
impatience de la reprendre.
Modestes et humbles, ils
portaient beaucoup d'honneur à leurs supérieurs ; mais ils n'en voulaient pas
recevoir de leurs égaux ni de leurs inférieurs, qu'ils traitaient comme leurs
frères. Leur douceur et leur affabilité les faisaient aimer de tout le monde,
et on ne parlait de tous côtés que de ces 2 frères, qui, comme 2 beaux soleils,
éclairaient les églises de Picardie.
L'archevêché de Rouen
étant venu à vaquer vers la fin du Ve siècle, par la mort de Crescence, l'un de
ses plus dignes prélats, le clergé et le peuple élurent saint Gildard en sa
place. Ce saint Prêtre n'apprit qu'avec douleur cette élection ; mais, comme il
était évident qu'elle s'était faite par l'inspiration de Dieu, et sans nulle faveur
humaine, il fut obligé de s'y soumettre. Étant arrivé à Rouen, où il y avait
encore beaucoup d'idolâtres, il travailla avec un zèle infatigable à les gagner
à Jésus-Christ, et il eut la consolation de voir la synagogue de Satan diminuer
de jour en jour, et son troupeau prendre à tous moments un accroissement
nouveau par la conversion de ces infidèles : la douceur, l'honnêteté et la
tendresse paternelle avec lesquelles il les visitait et leur parlait,
contribuèrent extrêmement à cet heureux résultat. Mais ce qui y aida davantage,
ce furent les prières continuelles qu'il adressait à Dieu pour ce peuple qui
lui était confié, et la célébration continuelle du Sacrifice de nos autels. Il
assistait les pauvres, il rachetait les captifs, il visitait et secourait les
malades dont il avait toujours les noms imprimés dans sa mémoire; il consolait
les affligés, et, pour dire tout en un mot, avec les Actes de sa vie, qui se
trouvent dans les archives de Rouen, il pourvut en toutes choses à l'utilité de
tout le monde.
Il y a surtout 3
événements qui l'ont rendu célèbre dans l'histoire ecclésiastique :
- il coopéra, avec saint
Remi, saint Médard, son frère, saint Waast et saint Solène à l'entière
conversion et au baptême de Clovis, notre premier roi chrétien, comme il est
rapporté dans les anciennes Leçons de l'église qui porte son nom à Rouen ;
- il assista, l'an 511,
au premier Concile d'Orléans, un des plus célèbres de France ; il y souscrivit
en ces termes :
" Gilderadus,
episcopus ecclesiae Rothomagensis metropolis, subscripsi." " Gildard,
évêque de l'église métropolitaine de Rouen, j'ai souscrit."
- enfin, il consacra
saint Lô, pour évêque de Coutances. Ce n'était qu'un enfant de douze ans et qui
n'avait pa même la première tonsure ; mais Possesseur, évêque de ce siège,
étant décédé, Dieu fit connaître, par des signes manifestes, qu'il l'avait
choisi pour pasteur de son troupeau. L'Ange, qui avait révélé ce choix à deux
prètres de sainte vie de la même Église, le révéla aussi au roi Childebert, qui
donna son consentement.
Cependant saint Gildard,
à qui, comme métropolitain, il appartenait de confirmer l'élection du clergé,
et de donner l'imposition des mains, y trouva de grandes difficultés. Il avait
devant les yeux la défense que fait saint Paul d'élever trop tôt aux dignités
ecclésiastiques ; il connaissait aussi les Canons de l'Église qui ne
permettaient pas de consacrer prêtre et évêque avant l'âge de 30 ans. On lui
disait que Dieu pouvait dispenser de ces lois, et que la déclaration que l'Ange
avait faite de sa divine volonté en était une dispense suffisante ; mais il
savait qu'il ne fallait pas croire à tout esprit, et que le meilleur moyen de
reconnaître la vérité d'une révélation était d'en douter d'abord et de l'avoir
pour suspecte. Il vint donc trouver le roi pour lui exposer son embarras, et
lui dire que c'était une chose si inouïe de faire un évêque à 12 ans, qu'il
n'osait s'attirer le reproche d'avoir donné un exemple si dangereux. Mais le
roi l'ayant assuré de la vision qu'il avait eue ci-dessus, il eut recours à la
prière, et alors Dieu lui fit connaître qu'étant au-dessus de toutes les lois,
il avait des coups privilégiés, et que, comme il voulait donner à cet enfant la
prudence et la maturité d'un vieillard, il voulait aussi qu'il fit, par un
choix extraordinaire, l'évêque de la ville de Coutance. Ainsi, notre Saint
l'embrassa comme son confrère, et le consacra par l'imposition des mains, qui,
en lui donnant la Saint-Esprit, lui donna en même temps la sagesse et la
vigueur épiscopales.
Peu d'années après, ce bienheureux
archevêque, consumé de travaux et de pénitences, tomba dans une maladie
mortelle qui lui fit connaître que l'heure de son départ et de sa récompense
approchait ; il s'y prépara par la réception des Sacrements et par un
renouvellement de ferveur, et rendit enfin son esprit à Dieu au milieu d'une
grande lumière et sous la forme d'une colombe, comme le dit une leçon de son
office. Son corps fut enterré dans sa cathédrale, qui porte son nom, et,
depuis, il a été transporté à Soissons et déposé dans l'abbaye de Saint-Médard,
comme nous le dirons bientôt. Le jour de sa mort est marqué au 8 juin et vers
l'année 545.
Revenons maintenant à
saint Médard : ce saint Prêtre, jusqu'au temps de sa promotion à l'épiscopat,
assista son père, son évêque et nos rois de ses sages conseils, et édifia
merveilleusement tout le Vermandois par la sainteté de sa vie et par la force
de ses discours et de ses exhortations.
Sa charité envers les
pauvres ne se bornait pas à leur distribuer du pain, des vêtements, toutes les
choses nécessaires à la vie ; dans son zèle pour leur salut, il en arracha un
grand nombre à l'ignorance, au péché, à des habitudes criminelles.
Pour accomplir une tâche
souvent si difficile et si rude, il ne recula devant aucun péril, devant aucun
sacrifice. Cependant, notre Saint n'oubliait pas de visiter souvent ses chers
Salenciens. Ce fut, dit-on, dans une de ces courses apostoliques aux environs
de Noyon, qu'il les dota de la belle et touchante institution connue sous le
nom de fête de la Rosière. Si aucun document positif ne vient appuyer cette
opinion, elle trouve un argument assez puissant en sa faveur dans la tradition
ancienne et constante du pays.
Saint Médard fit aussi de
grands miracles, qui lui donnèrent une si haute réputation, qu'on le regardait
lui-même comme un prodige de grâce et comme l'un des plus saints personnages de
son siècle. Dieu prit sa défense et sa protection en toutes choses. Un voleur
étant entré le soir dans sa vigne, et y ayant fait un grand dégât, il n'en put
trouver l'issue durant toute la nuit, ni se décharger de son butin ; on le
trouva, le lendemain matin, son vol entre ses mains, et dans un effroi
merveilleux à cause de l'étrange nuit qu'il avait passée. On voulait le punir
comme larron ; mais le Saint lui pardonna et lui donna même, par grâce, ce
qu'il avait voulu enlever contre la justice. Un autre, lui ayant dérobé ses
ruches, fut tellement poursuivi par les abeilles, qu'il fut contraint de se
jeter à ses pieds et de lui demander pardon pour en être délivré, ce qu'il
obtint sans difficulté. Un troisième, qui avait emmené un taureau de son
troupeau, fut obligé de le ramener, parce que la clochette, qui était pendue au
cou de cet animal, en quelque lieu qu'il la mit, sonnait continuellement
d'elle-même, et rendait témoignage de son larcin.
L'armée du roi Clotaire
Ier ayant fait de grands ravages dans le Vermandois, les chariots sur lesquels
les soldats avaient chargé leur butin, demeurèrent immobiles, et ne purent
jamais avancer jusqu'à ce qu'ils eussent fait restitution et que le saint
Prêtre leur eut donné sa bénédiction. Il délivra aussi un nommé Tosion d'un
démon très-cruel qui le tourmentait, en faisant seulement sur lui le signe de
la Croix.
Ses travaux, ses vertus
et ses miracles avaient rendu son nom célèbre, même dans des contrées éloignées
; mais sa mission n'était pas remplie, et il ne lui fut pas encore permis de se
préparer dans la retraite au voyage de l'éternité : il dut combattre les
combats du Seigneur jusqu'à son dernier soupir. Appelé à gouverner l'église de
Vermand, devenue veuve de son pasteur par la mort d'Abuser, il essaya de se
soustraire à cet honneur, alléguant son âge avancé et la diminution de ses
forces. Toutes ses résistances échouèrent devant les efforts réunis du roi, du
clergé, du peuple et du saint pontife Remi : la volonté de Dieu était manifeste
; il fallut qu'il se résignat à recevoir l'onction épiscopale. Il fut sacré
évêque de Vermand par saint Remi, qui était alors à la fin de sa glorieuse
carrière.
Vermand, qui n'est plus
aujourd'hui qu'un chef-lieu de canton du département de l'Aisne, n'a jamais pu
recouvrer son ancienne importance. Il possède actuellement environ 1280
habitants [en 1876].
A peine élevé sur la
chaire épiscopale, il fit paraître plus que jamais sa charité envers les
pauvres, son soin pour la conversion des pécheurs, sa compassion pour tous les
misérables, et sa véritable dévotion envers Dieu. Mais comme, un peu avant son
élection, tout le pays autour de l'Oise, et de la Somme avait été misérablement
pillé et dévasté par les Huns, les Vandales et d'autres barbares, et que sa
ville épiscopale était continuellement exposée à de semblables insultes, il
prit la résolution de transférer son siège et de faire venir la plupart de son
peuple à Noyon, forteresse considérable, où il aurait moins sujet de craindre
les courses des ennemis. Dieu bénit admirablement ce dessein, et Noyon devint
une grande ville et un des beaux évêchés de France, auquel la comté-pairie
était attachée.
Quelques années après,
saint Eleuthère, à qui saint Médard avait prédit, étant écolier avec, lui,
qu'il serait évêque, laissa l'évêché de Tournai vacant par sa mort; tous les
catholiques de cette ville demandèrent instamment notre Saint pour prélat.
Cette proposition lui parut inadmissible, n'étant permis à personne, selon les
Canons, de posséder ensemble deux évêchés. Mais le roi, les évêques de la
province, saint Rémi même, le métropolitain, et enfin le bienheureux pape
Hormisdas, considérant les besoins du diocèse de Tournai, qui était encore plongé,
partie dans l'idolâtrie et partie dans les vices infâmes que le mélange des
barbares y avait attirés, jugèrent nécessaire de lui accorder cet excellent
pasteur. Il unit donc ensemble ces deux diocèses, mais sans ôter, ni à Noyon,
ni à Tournai, la qualité de ville épiscopale, et il se consacra à travailler en
l'une et en l'autre au salut des âmes et à la ruine de la puissance du démon
qui y exerçait sa tyrannie.
Il eut surtout des maux
incroyables à souffrir dans Tournai ; il y fut chargé d'injures et couvert
d'opprobres ; il se vit souvent menacé de la mort, et condamné par des furieux
aux derniers supplices ; mais comme il était inébranlable au milieu de ces
tempêtes, et qu'il souffrait tous ces mauvais traitements avec une constance
qui ne put jamais être altérée ; il dompta enfin la dureté des infidèles et des
libertins, et, en peu de temps, il fit tant de conversions et régénéra tant
d'idolâtres dans les fonts sacrés du Baptême, que tout le diocèse changea de
face, et qu'on y vit reluire, avec grand éclat, la lumière du Christianisme.
Fortunat remarque, en sa
vie, qu'il y fit spirituellement tout ce que Notre-Seigneur promet dans
l'Evangile aux prédicateurs apostoliques : il chassa les démons au nom de
Jésus-Christ, parce qu'il les bannit de l'âme de ceux qui se convertirent et
reçurent la foi ; il parla des langues nouvelles, parce qu'il annonça aux
infidèles des vérités qui leur étaient inconnues, dont ils n'avalent jamais ouï
parler ; il extermina les serpents, parce qu'il munit les chrétiens contre
toutes les tentations du grand dragon et du serpent infernal ; il but du poison
sans en être offensé, parce que, recevant la confession de tous les pécheurs,
il se remplit, pour ainsi dire, du venin de leur crime, sans que la pureté de
son âme en fût altérée ; il guérit enfin les malades en leur imposant les
mains, parce qu'ayant trouvé presque tous ses diocésains spirituellement
malades par la violence de leurs mauvaises habitudes et de leurs passions, il
les fit revenir en santé en leur imprimant la haine du vice et l'amour de la
vertu.
De retour dans le diocèse
de Noyon, saint Médard consacra le reste de ses forces à cette portion si chère
de son troupeau. Un des plus remarquables événements de son épiscopat fut
l'arrivée à Noyon de sainte Radegonde, qui se retirait, avec l'assentiment du
roi, des honneurs de la cour, et venait demander au saint évêque le voile qui
devait la consacrer à la vie religieuse. Saint Médard fit d'abord quelques
difficultés, dans la crainte que Clotaire, se repentant plus tard de la liberté
laissée à la vertueuse princesse, ne fit retomber sur la religion une
séparation qu'elle eût rendue irrévocable.
Mais la sainte éloquence
de Radegonde, l'inspiration qui brillait dans ses instances triomphèrent enfin
de cette louable prudence. Le prélat imposa les mains à la jeune reine, et
ajouta une gloire de plus à toutes celles de son illustre épiscopat. Les traditions
du Moyen-âge ont conservé le souvenir de ce fait dans les peintures murales de
l'ancienne collégiale poitevine, où saint Médard figure sur la voûte du
sanctuaire parmi les évêques dont Radegonde avait eu l'estime et l'amitié.
Sur ces entrefaites, une
grave maladie, jointe à une grande vieillesse, lui donna des gages comme
assurés de sa prochaine délivrance. Le roi Clotaire, l'ayant appris, vint
trouver le saint prélat pour recevoir sa bénédiction. Ce prince, repentant de
la cruauté qu'il avait exercée envers Chramne et la famille de ce fils rebelle,
confessa publiquement son crime. Son aveu, ses regrets, la pénitence à laquelle
il se soumit, lui en méritèrent l'absolution. Puis il lui demanda où il voulait
être enterré ; Médard dit que ce devait être dans sa cathédrale, selon l'usage
des autres évêques ; mais le roi insista fortement pour que son corps fût
transporté à Soissons, où il ferait une basilique magnifique pour lui servir de
tombeau : le Saint fut obligé de céder. Peu de temps après, il exhala son âme
toute pure ; quelques-uns de ceux qui étaient présents la virent monter dans le
ciel ; il parut aussi, durant deux heures, des lumières célestes auprès de son
corps, qui firent assez voir qu'il était sorti des ténèbres de cette vie
mortelle pour entrer dans la lumière de la vie immortelle.
Dès le lendemain, les
évêques qui étaient à Noyon ayant célébré la messe des morts en présence du
saint corps, on vit arriver une foule nombreuse, tant du peuple que de la
noblesse, pour assister à ses obsèques. Ils demandaient tous qu'on ne leur
arrachât pas un si précieux trésor pour le transporter en un autre diocèse ;
mais le roi demeura ferme dans sa résolution, et chargea lui-même ce précieux
fardeau sur ses épaules royales ; les évêques et les premiers de la cour
l'aidèrent en cet office de piété; et, se relevant ainsi les uns et les autres,
ils passèrent la rivière d'Aisne à Attichy, et vinrent jusqu'au bourg de Crouy,
à deux cents pas de Soissons, lieu où le roi avait résolu de bâtir sa nouvelle
église.
Quand on fut en ce lieu,
le cercueil devint entièrement immobile, sans qu'on le pût lever ni de côté ni
d'autre, jusqu'à ce que le roi eut fait don de la moitié de ce bourg de son
domaine, qui était de la mense royale, pour l'entretien de ceux qui y célébreraient
les divins Offices.
Mais comme après cette
donation le cercueil se laissait lever d'un côté et restait si pesant de
l'autre, qu'il était impossible de le remuer, il fit le don tout entier, et en
fit expédier sur-le-champ des lettres patentes, scellées de son sceau ; alors,
le saint corps se hissa aisément transporter où on voulut. Avant qu'on fermât
entièrement son tombeau, on vit deux belles colombes descendre du ciel, et une
troisième, plus blanche que la neige, sortir de sa bouche : signe manifeste que
les Anges étaient venus au-devant de son âme, et qu'elle était sortie de son
corps avec une innocence et une pureté angéliques.
Tant de merveilles
portèrent encore le roi à presser la construction de la basilique. Il en
prépara donc tous les matériaux ; mais, étant mort bientôt après dans son
château de Compiègne, il laissa ce soin à son fils, Sigebert, qui s'en acquitta
très-dignement. Les rois qui le suivirent, comme Clotaire, père de Dagobert,
Louis le Débonnaire et Charles le Chauve, rendirent encore cette église plus
magnifique. On y ajouta aussi un monastère qui fut donné aux religieux de
Saint-Benoit, et qui a été si illustre, que saint Grégoire, pape, l'ayant
soumis immédiatement au Saint-Siège, et l'ayant doté d'autres grands privilèges,
le fit chef de tous les monastères de France. On y a vu jusqu'à 400 religieux
qui y chantaient jour et nuit, l'un après l'autre, les louanges de Dieu, comme
faisaient ces religieux d'Orient qu'on appelait les Acémètes. Grand nombre de
bourgs, de fiefs, de prieurés et de prévôtés en dépendaient, et l'abbé avait
même autrefois pouvoir de battre monnaie.
Saint Médard mourut vers
l'an 543, le 8 juin. Le Père Giry est obligé de reculer sa mort au-delà de 560,
parce que, d'après lui, saint Médard donna à Clotaire l'absolution du crime
qu'il avait commis en faisant brûler son fils naturel Chramne, pour révolte,
faits se rapportant à l'an 560.
On représente
ordinairement saint Médard avec un aigle qui étend ses ailes au-dessus de sa
tète, et le garantit de la pluie. Cela rappelle le fait qu'on a lu au
commencement de sa vie. On le représente aussi avec un cheval à ses côtés.
CULTE ET RELIQUES -
ABBAYE DE SAINT-MÉDARD
La célèbre abbaye de
Saint-Médard, dit M. Lequeux, ancien vicaire général de Soissons, dans ses
Antiquités religieuses du diocèse de Soissons et de Laon, fut fondée en 547,
par Clotaire Ier, roi de Soissons. Si ce prince était très-vicieux, il
appréciait la vertu : il prouva son estime pour le saint évêque Médard, en
allant le visiter à Noyon, dans sa dernière maladie ; et, dès qu'il connut sa
mort (545), il voulut qu'on le transportât dans le palais qu'il avait près de
Soissons, au-delà de l'Aisne, sur le territoire de Crouy. C'est là que, peu
d'années après, il jeta les fondements d'un grand monastère, où il appela des
moines bénédictins qu'il tira de Glanfeuil. (C'était à Glanfeuil, en Anjou, que
saint Maur, envoyé en France par saint Benoît lui-même, en 543, avait formé le
premier établissement où fut suivie la Règle adoptée depuis par la plupart des
monastères).
Après la mort de
Clotaire, Sigebert, roi d'Austrasie, à qui appartenait Crouy, comme étant
au-delà de l'Aisne, continua l'oeuvre de son père et acheva l'église. On
rapporte à cette première époque la crypte ou église souterraine qui se voit
encore à Saint-Médard, et qui est un des monuments les plus curieux de la
contrée.
L'abbaye fut comblée de
biens par les rois de la première et de la seconde race ; on compta dans la
suite jusqu'à 220 fiefs qui en dépendaient ; les évêques de Soissons, et même
ceux d'autres diocèses, lui confièrent un grand nombre d'autels ou de paroisses
; elle reçut de plusieurs papes tous les privilèges auxquels on attachait alors
le plus d'importance, surtout celui de l'exemption de la juridiction épiscopale
: elle arriva bientôt à un tel point de splendeur, que 400 moines, se
partageant entre eux la nuit et le jour, et se succédant sans interruption, y
accomplissaient une psalmodie perpétuelle, en même temps qu'ils tenaient les
écoles publiques pour l'enseignement des sciences divines et humaines.
On est obligé de choisir
parmi les traits les plus remarquables de l'histoire de ce lieu célèbre.
Hilduin, qui en était abbé vers 826, et qui avait à la fois beaucoup de crédit
à la cour des rois de Francs et à celle de Rome, obtint du pape Eugène II une
portion considérable des reliques de l'illustre martyr saint Sébastien et de
saint Grégoire le Grand, et d'autres saints très-célèbres dans toute l'Église.
On honore présentement à
Rome les reliques de saint Grégoire le Grand dans l'église de Saint-Pierre, et
celles de saint Sébastien dans l'église de ce nom ; ce qui prouve que les corps
entiers ne furent pas donnés à Hilduin.
La dévotion des grands et
du peuple fut tellement ranimée par cette précieuse acquisition, que l'abbé put
facilement rebâtir, sur un plan plus vaste, la principale église du monastère :
la consécration s'en fit en 841, avec la plus grande pompe ; le roi Charles le
Chauve ne se contenta pas d'y assister, environné de 72 archevêques et évêques,
et de presque tous les grands de son royaume ; mais, aidé des seigneurs les
plus distingués, il transporta lui-même le corps de saint Médard de la crypte
inférieure dans la nouvelle basilique.
Parmi les abbés qui
gouvernèrent le monastère dans les siècles suivants, on doit surtout remarquer
saint Arnould, qui fut élevé dans la suite sur le siège de Soissons en 1080, et
saint Géraud.
L'église du monastère
ayant été détruite par un désastre dont la cause est ignorée, elle fut rebâtie
au commencement du XIIe siècle ; la consécration fut faite le 15 octobre 1131
par le pape de Rome Innocent II.
Outre l'église
principale, le monastère renfermait dans son enceinte six autres églises ; la
plus remarquable était celle de sainte Sophie, où Hilduin avait placé des
chanoines ou ecclésiastiques vivant en communauté, en les chargeant
d'administrer les Sacrements aux pèlerins et aux hôtes, afin de laisser plus de
liberté aux moines. Les autres églises étaient vraisemblablement des chapelles
extérieures pour les gens qui dépendaient du monastère, ou des oratoires
intérieurs servant à quelques exercices de la communauté.
On compte jusqu'à dix
conciles qui se sont tenus à Saint-Médard ; le premier eut lieu en l'an 744, et
le cinquième, en l'an 862. Plusieurs roi, et plusieurs reines y furent
couronnés. Il s'y passa aussi des scènes qui eurent une gravité déplorable :
c'est à Saint-Médard que Louis le Débonnaire fut enfermé, après qu'il eut été
déposé contrairement à toutes les règles et soumis à la pénitence publique ;
mais il parvint bientôt à rentrer dans l'exercice des droits de la
souveraineté.
Aux temps de prospérité
succédèrent, pour l'abbaye de Saint-Médard, les jours de tribulations et
d'angoisse. Plusieurs fois dévastée par les Normands, dans le cours du IXe
siècle, dépouillée d'une partie de ses biens, durant ce siècle et le suivant,
par de puissants seigneurs, elle avait triomphé de ces épreuves. Les guerres
civiles du XVe siècle lui furent ensuite plus funestes : cependant elle parvint
encore à se relever, et, dans le milieu du XVIe siècle, elle semblait avoir
repris son éclat.
Ces jours d'une dernière
magnificence furent bientôt suivis de la désolation. Ce que l'abbaye souffrit,
en 1567, de la part des Calvinistes, surpassa toutes les calamités des âges
précédents : les hérétiques y commirent d'horribles dévastations. Nous
empruntons ici le récit de l'auteur de l'Histoire de Soissons, presque
contemporain :
" Dès le dimanche 28
septembre, pendant que les soldats étaient occupés au pillage de la ville,
quelques gentilhommes sortirent sans bruit et vinrent à cette abbaye pour en
emporter ce qu'il y avait de plus précieux. Ils trouvèrent les châsses de saitn
Sébastien, saint Grégoire et saint Médard, avec trois croix d'argent embellies
d'or et de pierreries, et des chandeliers de même métal ; ils emportèrent les
châsses et jetèrent les os dans les fossés. Dieu ne permit pas que ces saintes
reliques fussent ensevelies sous les ondes : le tailleur des religieux les
recueillit, avec le secours d'une veuve qui les porta à la princesse de
Bourbon, abbesse de Notre-Dame de Soissons ; depuis, un vigneron de Crouy
trouva dans une vigne un sac de damas blanc dans lequel étaient les os de saint
Grégoire. (Plus tard ces reliques furent rendues à l'abbaye ; on peut voir dans
Dormay les précautions qui furent prises pour les reconnaître).
Le mardi suivant, lorsque
le butin commençait à faillir dans la ville, les soldats en sortirent et
s'attaquèrent premièrement au monastère de Saint-Médard. Vous eussiez cru que
c'était autant de démons emportés de fureur contre les choses les plus saintes.
Les uns démolissaient les autels, en jetaient par terre les colonnes et les
balustres ; d'autres s'employèrent à briser les images de l'église, du cloître
et du chapitre, à renverser les orgues ou à remuer les tombes : on n'entendait
que des voix confuses, des coups de marteau et de hache et un fracas
épouvantable des pierres, du bois, du fer et autres métaux qui tombaient sur le
pavé. On en vit monter au clocher pour briser les cloches qui étaient d'une
grosseur extraordinaire. Les plus fins trouvèrent le lieu où avait été caché le
reste des châsses et des ornements, et ils firent un grand feu dans lequel ils
jetèrent toutes les reliques qu'ils trouvèrent. Ainsi, l'on perdit en une heure
un grand nombre de corps saints que l'on gardait depuis des siècles. Après
avoir déchargé leur haine sur les objets qu'ils pouvaient détruire avec moins
de travail, ils se prirent à la galerie qui était au-dessus du portail, aux
combles de l'église, aux dortoirs, au réfectoire et aux autres bâtiments qui
étaient d'une ancienne sculpture, et la plupart d'une merveilleuse beauté."
Une partie des ruines
qu'on voit encore à Saint-Médard se rapportent au temps de cette catastrophe.
L'abbaye fut dès lors réduite à un état fort médiocre. L'église, ébranlée par
tant de coups, tomba en 1621, et on fut obligé de recourir à la munificence de
Louis XIII pour la relever.
Saint-Médard entra, en
1637, dans la congrégation de Saint-Maur, et cette union lui fut profitable.
Toutefois, l'antique monastère n'avait plus que 12 à 13 religieux, lorsque la
Révolution vint fermer cet asile vénérable.
Pour complèter cette
notice sur l'abbaye Saint-Médard, M. Henri Congnet, doyen du Chapitre de
Soissons, nous écrivait le 15 août 1866 :
Des constructions qui
existaient au moment de la Révolution française, il reste :
1. le bâtiment assez
moderne de l'abbatiale ;
2. une vaste crypte
très-remarquable et parfaitement conservée ; elle date peut-être du règne de
Clotaire 1er ou du moins de celui de son fils Sigebert. Dans le compartiment du
fond on trouve le tombeau du charitable abbé Dupont, couvert d'une pierre
funéraire ;
3. un cachot appelé
" prison de Louis le Débonnaire " ; mais sa construction accuse
l'époque ogivale, et l'inscription n'est pas du IXe siècle. La duchesse de
Berry a visité cette prison en 1621.
4. la tour où Abélard fut
renfermé après sa condamnation, prononcée dans un concile tenu à Saint-Médard
en 1122. Sur cette tour on a récemment bâtit une chapelle à Notre-Dame de la
Salette, qui en forme le couronnement.
L'abbaye tout entière a
été vendue en 1763 à divers particuliers, et son enceinte partagée en plusieurs
lots. En l'année 1840, un prêtre dévoué, M. l'abbé Dupont, alors curé de
Saint-Germain-Villeneuve, après avoir fait, pendant quelque temps, de son
presbytère une école de sourds-muets, eut l'heureuse pensée d'acheter de la
famille Geslin la principale portion des bâtiments de Saint-Médard. Il l'obtint
pour une somme de 40,000 francs. Son patrimoine personnel n'était que de 10,000
francs ; il le donna en accompte aux vendeurs et se voua à la Providence pour
l'aider à payer le reste. Dès lors il transporta ses élèves dans l'ancienne
abbaye de Saint-Médard et mit en oeuvre toute l'activité dont il était doué
pour recueillir des secours dans tout le diocèse et achever ainsi l'admirable
fondation que le Seigneur lui avait inspirée. Tant de soucis, de travaux, de
démarches eurent bientôt usé les forces de ce nouvel Abbé de Lépée ; il mourut
à la peine en 1843, n'étant âgé que de 43 ans. Etendu sur son lit de douleur,
il fit prier Mgr de Simony de venir écouter l'expression de ses dernières
volontés ; le pieux évêque se rendit aux désirs du mourant et accepta sans
hésiter sa succession, c'est-à-dire ses chers sourds-muets, et la maison de
Saint-Médard avec toutes ses charges. Les dettes étaient de 80.000 francs. Mgr
de Simony vendit immédiatement des rentes qu'il avait sur l'état, et put ainsi
satisfaire les créanciers les plus pressés. Ensuite par le moyen de quêtes, de
loteries, et aussi par ses propres revenus, le pieux évêque parvint à libérer
entièrement l'établissement ; il le légua en mourant à ses successeurs.
Longtemps, l'institut des
sourds-muets et aveugles de Saint-Médard tint le premier rang, après celui de
Paris, parmi tous les établissements de ce genre. Il fut dirigé, pour les
filles, par les soeurs de la Sagesse, et pour les garçons, par les frères de
Saint-Gabriel.
La maison contenait
environ 200 enfants. Des bourses y furent fondées par le Conseil général de
l'Aisne et par les départements limitrophes.
Le culte de Saint Médard
s'est répandu rapidement ; les fidèles se rendaient de toutes parts au tombeau
du saint, qu'ils invoquaient comme associé à la gloire des élus. Déjà, en
l'année 563, on lui rendait un culte public. La célébration solennelle de sa
fête fut fixée au 8 juin, jour anniversaire de sa mort. Des églises s'élevèrent
en son honneur, non seulement dans les diocèses de Noyon, de Tournai et de
Soissons, mais sur tous les points de la France. On l'invoqua même en
Angleterre, jusqu'au moment où ce pays eut le malheur de se séparer de Rome.
Saint Géri, qui fut
presque son contemporain, lui dédia le monastère qu'il bâtit sur le
Mont-des-Boeufs à Cambrai. Il portait toujours sur lui des reliques de ce
pontife. On en trouve plus tard dans un grand nombre d'églises. Jogoigne, dans
le Brabant, possédait une mâchoire du Saint ; Douai, Tournai, et l'abbaye de
Liessies, avaient également quelques parcelles de ses ossements, ainsi que les
villes de Cologne, Trèves, Prague, de Noyon et de Dijon. On compte dans le
diocèse de Cambrai 6 paroisses qui reconnaissent saint Médard pour leur patron.
A Paris, dans le faubourg saint-Marceau, une église lui est dédiée. Elle
n'était dans l'origine qu'une chapelle, dans laquelle les religieux de sainte
Geneviève avaient placé des reliques de ce saint évêque après l'invasion des
Normands.
Les reliques du
Bienheureux ont subit aussi de tristes vicissitudes. Transportées en divers
lieux, elles n'ont échappé à la fureur des Normands et des Hongrois que pour
tomber au pouvoir des sectaires impies qui les ont livrées aux flammes. Par une
faveur bienveillante de la Providence, de pieuses mains ont pu en recueillir
les cendres et les ont déposées avec respect dans l'église de Saint-Médard.
Heureusement aussi, des portions considérables en avaient été distraites à
diverses époques, et distribuées à un grand nombre d'églises. La cathédrale de
Noyon a le bonheur d'en posséder quelques-unes. En l'année 1852, Mgr
Joseph-Armand Gignoux, évêque de Beauvais, Noyon et Senlis, les a
solennellement reconnues et renfermées dans une magnifique châsse due à la
libéralité d'un pieux noyonnais, M. Michaux Hannonet. Cette châsse en cuivre
doré se trouve dans la chapelle de Saint-Médard. L'église paroissiale de
Sainte-Vertu (Yonne), au diocèse de Sens, possède également, depuis le 11
octobre 1874, quelques reliques du saint évêque de Noyon.
On attribue à saint
Médard l'institution de la fête de la Rosière. Ce bon évêque avait imaginé de
donner tous les ans à celle des filles de sa terre de Salency qui jouirait de
la plus grande réputation de vertu, une somme de 25 livres, et une couronne ou
chapeau de roses. On dit qu'il donna lui-même ce prix glorieux à l'une de ses
soeurs, que la voix publique avait nommée pour être Rosière.
On voyait au-dessus de
l'autel de la chapelle de Saint-Médard, située à l'une des extrémités du village
de Salency, un tableau où ce saint prélat est représenté en habits pontificaux,
et mettant une couronne de roses sur la tête de sa soeur, qui est coiffée en
cheveux et à genoux.
Cette récompense devint
pour les filles de Salency un puissant motif de sagesse. Saint Médard, frappé
de cet avantage, en perpétua l'établissement. Il détacha des domaines de sa
terre 11 à 12 arpents, dont il affecta les revenus au paiement des 25 livres et
des frais accessoires de la cérémonie de la Rosière.
Par le titre de la
fondation, il faut non-seulement que la Rosière ait une conduite irréprochable,
mais que son père, sa mère, ses frères, ses soeurs et autres parents, en
remontant jusqu'à la quatrième génération, soient eux-mêmes irrépréhensibles ;
la tache la plus légère, le moindre soupçon, le plus petit nuage dans la
famille serait un titre d'exclusion.
Le seigneur de Salency a
toujours été en possession du droit de choisir la Rosière entre trois filles
natives du village de Salency, qu'on lui présente un mois d'avance. Lorsqu'il
l'a nommée, il est obligé de la faire annoncer au prône de sa paroisse, afin
que les autres filles, ses rivales, aient le temps d'examiner ce choix et de le
contredire, s'il n'était pas conforme à la justice la plus rigoureuse. Cet
examen se fait avec l'impartialité la plus sévère, et ce n'est que d'après
cette épreuve que le choix du seigneur est confirmé.
Le 8 juin, jour de la
fête de saint Médard, ou bien le dimanche le plus rapproché de ce jour, vers
les 2 heures de l'après-midi, la Rosière, vêtue de blanc, frisée, poudrée, les
cheveux flottants en boucles sur ses épaules, accompagnée de sa famille et de
douze filles aussi vêtues de blanc, avec un large ruban bleu en baudrier, se
rend au château de Salency au son de divers instruments. Le seigneur ou son
préposé et son bailli, précédés des mêmes instruments, et suivis d'un nombreux
cortège, la mènent à la paroisse, où elle entend les Vêpres sur un prie-Dieu
placé au milieu du choeur.
Les Vêpres finies, le
clergé sort processionnellement avec le peuple pour aller à la chapelle de
Saint-Médard. C'est là que le curé ou l'officiant bénit la couronne ou le
chapeau de roses qui est sur l'autel. Ce chapeau est entouré d'un ruban bleu et
garni sur le devant d'un anneau d'argent. Après la bénédiction et un discours
analogue au sujet, le célébrant pose la couronne sur la tête de la Rosière, qui
est à genoux, et lui remet en même temps les 25 livres, en présence du seigneur
et des officiers de sa justice. La Rosière ainsi couronnée, est reconduite à la
paroisse, où l'on chante le Te Deum et une antienne à saint Médard.
Cette touchante
cérémonie, interrompue pendant la révolution, a été rétablie en 1812, et depuis
cette époque elle se renouvelle chaque année ; mais le temps y a apporté
quelques modifications. La Rosière reçoit actuellement une somme de 300 francs
[français de 1866], dont le conseil municipal fournit la moitié. On voit dans
la chapelle de Saint-Médard, située à l'entrée du village et dans le llieu même
où le Saint était né, un tableau qui contient les noms des Rosières ; un ou
deux de ces noms ont été effaçés, parce que celles qui les portaient se sont
rendues indignes du titre honorable qu'elles avaient reçu.
On ne saurait croire combien cet établissement a excité à Salency l'émulation des moeurs et de la sagesse. Quoique les habitants de ce village soient au nombre d'environ 500, on assure qu'il n'y a pas un seul exemple de crime commis par un naturel du lieu, pas même d'un vice grossier, encore moins d'une faiblesse de la part du sexe.
Alsace,
Bas-Rhin, Boersch, Fortification d'agglomération (1328-1340), Tour Haute,
Fresque "Saint Médard" (XXe).
Also
known as
Medardo
Medardus
Profile
Son of Nectardus, a Frankish noble,
and Protagia, Gallo-Roman
nobility. Brother of Saint Gildardus, Bishop of Rouen, France.
Pious youth and excellent student,
educated at Saint-Quentin. Often accompanied his father on
business to Vermand, France and
to Tournai, Belgium,
and frequented the schools there. Ordained at
age 33.
Reluctant bishop of Vermand in 530;
in 531,
he moved his see to Noyon, France,
which was further from border clashes. Bishop of Tournai in 532;
the union of the two dioceses lasted
until 1146.
Gave the veil to Queen Saint Radegunde.
Medardus was one of the most honoured bishops of
his time, his memory has always been venerated in northern France,
and he soon became the hero of numerous legends.
Each year on his memorial the Rosiere is
awarded to the young girl who
has been judged the most virtuous and exemplary in the region of Salency, France;
she is escorted by 12 boys and
12 girls to
the church, where she is crowned with roses and
given a gift of money. This is a continuation of a yearly stipend or “scholarship”
he apparently instituted when bishop.
Legend says that when he
was a child,
Medard was once sheltered from the rain by a hovering eagle.
This is his most common depiction in art,
and led to his patronage of good
weather, against
bad weather, for people who work the fields, etc. Legend has it that if
it rains on
his feast
day, the next 40 days will be wet; if the weather is good, the next 40 will
be fine as well. He was also depicted as laughing aloud with his mouth wide
open; this led to his patronage against
toothache.
Born
c.456 at
Salency, Picardy, France
8
June 545 at Noyon, France of
natural causes
relics at
the royal manor of Crouy at the gates of Soissons, France
a Benedictine abbey was
built over his tomb
being sheltered
from rain by
an eagle or
other large bird
holding a citadel
laughing aloud with his
mouth wide open
leaving footprints in
stone
with two horses at
his feet
Additional
Information
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
Short
Lives of the Saints, by Eleanor Cecilia Donnelly
books
Our
Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other
sites in english
images
video
sitios
en español
Martirologio
Romano, 2001 edición
sites
en français
L’Eglise
catholique dans l’Aisne
fonti
in italiano
MLA
Citation
“Saint Medard of
Noyon“. CatholicSaints.Info. 17 April 2021. Web. 7 June 2021.
<https://catholicsaints.info/saint-medard-of-noyon/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-medard-of-noyon/
Saint
Médard de Noyon, Vitrail de 1881 de Charles Henry Hippolyte de Lagaye église de
Saint-Merd-la-Breuille, Creuse, France.
St. Medardus
Bishop of
Noyon, b. at Salency (Oise) about 456; d. in his episcopal city 8 June, about
545. His father, Nectardus, was of Frankish origin,
while his mother, named Protagia, was Gallo-Roman.
It is believed that St. Gildardus, Bishop of Rouen,
was his brother. His youth was entirely consecrated to
the practise of Christian
virtues and to the study of sacred and profane letters. He often
accompanied his father on
business to Vermand and to Tournai,
and frequented the schools,
carefully avoiding all worldly dissipation. His exemplary piety and
his knowledge,
considerable for that time, decided the Bishop of
Vermand (d. 530) to confer on him Holy
Orders, and caused him
to be chosen as his successor. Forced, in spite of his objections, to accept
this heavy charge, he devoted himself zealously to
his new duties,
and to accomplish them in greater security, since Vermand and the northern part
of France in
general were then generally troubled by wars and
exposed to the incursions of the barbarians, he removed his episcopal
see in 531 from Vermand, a little city without defence, to Noyon, the
strongest place in that region. The year following, St.
Eleutherius, Bishop of Tournai,
having died, St. Medardus was invited to assume the direction of that diocese also.
He refused at first, but being urged by Clotaire himself he at last accepted.
This union of the two dioceses lasted
until 1146, when they were again separated. Clotaire, who had paid him a last
visit at Noyon, had his body transferred to the royal manor of Crouy at the
gates of the city of Soissons.
Over the tomb of
St. Medardus was erected the celebrated Benedictine abbey which
bears his name. St. Medardus was one of the most honoured bishops of
his time, his memory has always been popularly venerated in
the north of France,
and he soon became the hero of numerous legends. The Church celebrates
his feast on
8 June.
Sources
Baronius, Ann. (1957),
527, 80; 564, 31-4; Bécu, Dissert. sur quelques dates et quelques faits
contestés de la vie de St. Médard in Com. Arch. de Noyon, compt.
rend. et mém., II (1867), 307-20; Chiffletius in Acta SS., June, II,
95-105; Corblet, Notice historique sur le culte de St.
Médard in Bull. de la Soc. des ant. de Picardie (Amiens, 1856);
Corblet, Hagiogr. du diocèse d'Amiens, IV (1874), 524-31; Guénebault
in Rev. archéol., XIII (Paris, 1857), 557-62; Lefébure, Saint Médard (Paris,
1864); Maitre, Le culte de S. Médard dans le diocèse de
Nantes in Ann. de Bretagne (1900), XV, 292-8; Surius, De
vit. SS., III (Venice, 1551), 177-181.
Clugnet,
Léon. "St. Medardus." The Catholic Encyclopedia. Vol.
10. New York: Robert Appleton Company, 1911. 7 Jun.
2021 <http://www.newadvent.org/cathen/10115b.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Fr. Paul-Dominique Masiclat, O.P.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. October 1, 1911. Remy Lafort, S.T.D.,
Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin
Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/10115b.htm
Statue
représentant saint Médard, collatéral sud de l'église, Saint-Merd-la-Breuille,
Creuse, France
Medard of Noyon B (RM)
Born c. 470 in Salency, Picardy, France; died c. 558. Born of a Frankish noble
father and a Gallo-Roman mother, Saint Medard was educated at Saint-Quentin. He
is also the brother of Saint Gildard, archbishop of Rouen. At 33, he was
ordained to the priesthood and became so successful as a missioner that he was
chosen to succeed Bishop Alomer in 530 in the see of Vermandois. Medard may
have been consecrated by Saint Remigius of Rheims.
According to an unreliable tradition, Medard moved his see from Saint-Quentin
to Noyon after a raid by the Huns, then united it with the diocese of Tournai.
Allegedly Noyon and Tournai remained under one bishop for 500 years.
Medard is known to have given the veil to Queen Saint Radegund. He is credited
with the institution of the old local custom of Rosiere. Each year where his
feast is celebrated, the young girl who has been judged the most exemplary in
the district is escorted by 12 boys and 12 girls to the church, where she is
crowned with roses and given a gift of money (Benedictines, White).
In art, an eagle shelters Saint Medard from the rain, a reference to the legend
that this happened when he was a child (Roeder). This may explain the origins
of the superstition that if it rains on his feast day, the next 40 days will be
wet; if the weather is good, the next 40 will be fine as well (White). He might
also be portrayed with two horses at his feet, leaving footprints on stone, or
holding a citadel (Roeder). In Medieval art, Medard may be laughing with his
mouth wide open (le ris de Saint Medard), and for this reason he is invoked
against toothache (White).
Saint Medard is the patron of brewers, peasants, prisoners (Roeder), corn
harvests, and vintage (White). He is invoked on behalf of idiots and lunatics,
as well as for fruitfulness, both in child-bearing and in the fields, for rains
and vineyards, and against bad weather and toothache (Roeder).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0608.shtml
Bleiglasfenster
in der romanischen Kirche Notre-Dame in Piégros-la-Clastre, Darstellung: hl. Medard
SAINT MEDARD, BISHOP
FEAST DAY: JUNE 8TH
ST. MEDARD, one of the
most illustrious prelates of the Church of France in the sixth century, was
born of a pious and noble family, at Salency, about the year 457. From his
childhood, he evinced the most tender compassion for the poor. On one occasion,
he gave his coat to a destitute blind man, and when asked why he had done so,
he answered that the misery of a fellow-member in Christ so affected him that
he could not help giving him part of his own clothes. Being promoted to the
priesthood in the thirty-third year of his age, he became a bright ornament of
that sacred order. He preached the word of God with an unction which touched
the hearts of the most hardered and the influence of his example, by which he
enforced the precepts which he delivered from the pulpit seemed irresistible.
In 530, Alomer, the thirteenth Bishop of that country, dying, St. Medard was
unanimously chosen to fill the see, and was consecrated by St. Remigius, who
had baptized King Clovis in 496, and was then exceeding old. Our Saint's new
dignity did not make him abate anything of his austerities, and, though at that
time seventy-two years old, he thought himself obliged to redouble his labors.
Though his diocese was very wide, it seemed not to suffice for his zeal, which
could not be confined; wherever he saw the opportunity of advancing the honor
of God, and of abolishing the remains of idolatry, he overcame all obstacles,
and by his zealous labors and miracles the rays of the Gospel dispelled the
mists of idolatry throughout the whole extent of his diocese. What rendered
this task more difficult and perilous was the savage and fierce disposition of
the ancient inhabitants of Flanders, who were the most barbarous of all the
nations of the Gauls and Franks. Our Saint, having completed this great work in
Flanders, returned to Noyon, where he shortly after fell sick, and soon rested
from his labors at an advanced age, in 545. The whole kingdom lamented his
death as the loss of their common father and protector. His body was buried in
his own cathedral, but the many miracles wrought at his tomb so moved King
Clotaire that he translated the precious remains to Soissons.
REFLECTION.—The Church
takes delight in styling her founder "THE AMIABLE JESUS," and He
likewise says of Himself, " I am meek and humble of heart."
SOURCE : http://jesus-passion.com/saint_medard_bishop.htm
Alsace,
Bas-Rhin, Boersch, Place de l'Hôtel de Ville, Monument aux Morts avec la statue
de St Médard (XIXe). Christ en croix (1852).
June 8
St. Medard, Bishop of
Noyon, Confessor
From his life, written by
Fortunatus, bishop of Poitiers, one in verse, another in prose, and from St.
Gregory of Tours, L. de Glor. Conf. c. 95, and Hist. Franc. See also a life of
St. Medard, though of less authority, compiled by a monk of St. Medard’s at
Soissons, about the year 892, published by D’Achery, Spicil. t. 8, and the
Bollandists. Henschenius and Papebroke, t. 2, Junij. p. 78, and another written
by Radbod II. bishop of Noyon and Tournay, who died in 1082, ib. p. 87. Cointe,
Annal. Franc. Gall. Christ. Nov. t. 9, p. 979.
Sixth Age.
ST. MEDARD, one of the
most illustrious prelates of the church of France in the sixth century, was
born at Salency, in Picardy, about the year 457. His father Nectard was a noble
Frenchman, who made a figure in the king’s court; and his mother, Protogia, was
descended of an ancient Roman family which was settled in Gaul. She brought to
her husband several great estates, and among others that of Salency, situated
about a league from Noyon. She was a lady of extraordinary piety, and the
saintly education and early virtue of her son were the fruit of her attention
and example, which was seconded by the authority and influence of her husband,
whom she had gained to Christ from idolatry. She instilled into Medard from his
infancy, the most tender compassion for the poor. At Salency he one day gave
his coat to a blind beggar that was almost naked, and when he was asked what he
had done with it, he answered that the sight of the distress and nakedness of a
poor blind man, who was a fellow-member in Christ, had so strongly affected him
that it was not in his power not to give him part of his own clothes. When he
was employed in looking after the cattle in his father’s grounds, according to
the custom of that age in France, even in good families, as among the ancient
Hebrews, he often deprived himself of his dinner to divide it among the
necessitous. Fasting was his delight in an age in which children seldom know
what it is to curb their appetites. These virtues were supported by an uncommon
spirit of prayer and retirement, and a great purity and innocence of manners.
When he was old enough, he was sent abroad to be initiated in the higher
studies: he went first to Augusta Verumanduorum, 1 the capital of the province,
and afterwards to Tournay, where King Childeric I. is said to have kept his
court. Pomp and splendour, which so much dazzle the eyes of worldly men, had no
charms for the saint, whose soul loathed everything in which he did not find
his God. His parents, delighted with his happy dispositions for virtue, called
him back to the city of Vermand, and entreated the bishop to instruct him in
the sacred science of the holy scriptures. The scholar astonished the master
both by his rapid progress in learning, and still more by the fervour of his
piety, his assiduity in prayer, his tears, with which he continually watered
his cheeks at his devotions; the readiness of his obedience; his extraordinary
humility, and the austerity of his mortifications: in concealing which he was most
ingenious. Yet all his exercises appeared to him no better than sloth and
imperfection; and it was his constant complaint that he was not allowed to do
penance. Being promoted to the priesthood in the thirty-third year of his age,
he became a bright ornament of that sacred Order. He preached the word of God
to the people with an unction which touched the hearts of the most hardened;
but the influence of his example, by which he enforced the precepts which he
delivered from the pulpit, seemed irresistible. He employed in holy
contemplation and prayer all the time which his exterior functions did not
claim. His fasts were continual and severe; but the perfect mortification of
his will and passions by meekness and humility, seemed that virtue by which he was
rendered most admirable. No man seems ever to have been more perfectly master
of himself, or to have possessed a more constant evenness of temper. He never
appeared elated with joy, or dejected and sunk by sadness upon any vicissitude
in human affairs; was always patient and silent in adversity; sweet, courteous,
and humble in prosperity, affable and beneficent to all, especially to the
poor. 1
In 530, Alomer, the
thirteenth bishop of that country, dying, St. Medard was unanimously chosen to
fill the see, and was consecrated by St. Remigius, who had baptized King Clovis
in 496, and was then exceedingly old. Our saint’s new dignity did not make him
abate anything of his austerities, but added to them the solicitude of his
pastoral charge; and though at that time seventy-two years old, he thought
himself obliged to redouble his labours. Though his diocess was very wide, it
seemed not to suffice for his zeal, which could not be confined wherever he saw
an opportunity of advancing the honour of God, and of abolishing the remains of
idolatry. He rejoiced in calumnies and persecutions, and always triumphed over
them by silence and patience. He had the affliction to see his diocess cruelly
ravaged by the Huns and Vandals; but this calamity was to him a great spiritual
harvest, by the opportunities it afforded him of exerting his charity and
courage. He was, under that deluge of miseries, the refuge, support, and
comfort of all the distressed. The ancient city of Augusta Verumanduorum being,
by the fury of wars and other misfortunes, brought to a ruinous condition, and
lying open to the incursions of barbarians, St. Medard transferred his see to
Noyon, a strong walled town. From that time the old capital, which had been so
flourishing in the times of the Gauls, fell entirely to decay; and at present
nothing of it remains except a borough with a Premonstratensian abbey, which
still retains the name of Vermand. The neighbouring town of St. Quintin is now
become the capital of that part of Picardy. 2
Other provinces envied
the happiness of the Vermandois in possessing so great a pastor, and earnestly
desired to share in the same. The clergy and people of Tournay, being supported
by King Clotaire I., the son of Clovis the Great, after the death of St.
Eleutherius in 532, would have no other person for their bishop. In compliance
with their desire, St. Remigius, their metropolitan, thinking this necessary
for the propagation of the gospel, with the approbation of the pope, commanded
St. Medard to govern both those great diocesses, which from that time remained
united under the same bishop for the space of five hundred years. Till then,
some parts of the diocess of Tournay lay benighted under the shades of
idolatry. St. Medard visited them all, and though he was often threatened, and
sometimes seized by the Pagans with a view of taking away his life, he overcame
all obstacles, and by his zealous labours and miracles, the rays of the gospel
dispelled the mists of idolatry throughout the whole extent of his diocesses.
What rendered this task more difficult and perilous, was the savage and fierce
disposition of the ancient inhabitants of Flanders, who were the most barbarous
of all the nations of the Gauls and Franks, as the original historians
frequently take notice. The Greeks and Romans civilized the western part of the
world, by teaching the barbarous nations to cultivate their minds with the
useful and polite arts. But the most elegant ages of those empires themselves
may, in many respects, be esteemed barbarous if compared with Christianity. The
divine spirit of mildness, patience, humility, and charity which it inspires,
and the purity, and sanctity of its morals, have refined the minds of men,
corrected the ignorance, stupidity, and barbarism of the fiercest nations, and
diffused a rational, virtuous, and holy temper throughout the countries where
the gospel has been planted. St. Medard, with incredible pains, brought over
the most rude and wild people from their barbarous manners, inspired them with
the meek spirit of the gospel, and rendered them a civilized and Christian
nation, abounding with examples of eminent virtue, as Miræus observes. Our
saint having completed this great work in Flanders, returned to Noyon, where
Radegondes, queen of France in 544, received the religious veil from his hands,
with the consent of her husband, Clotaire, and was made a deaconess. 3 Shortly
after, the saint fell sick. Upon the first news of his illness, King Clotaire,
who always honoured him as a living saint, came to Noyon to pay him a visit,
and to receive his blessing. Soon after his departure, the saint rested from
his labours in a very advanced age, in the sixth century, according to Le
Cointe in 545, according to Pagi in 561. The whole kingdom lamented his death
as the loss of their common father and protector. His body was buried in his
own cathedral; but King Clotaire was so moved by many miracles wrought at his
tomb, that he desired to translate his precious remains to Soissons, where he
then chiefly resided. 3
Clotaire was an able,
valiant, and generous prince, but had tarnished his glory by actions of cruelty
and ambition in his youth. He reigned first king of Soissons. By the death of
his brother Clodomir in 524, he obtained a share in the kingdom of Orleans: by
the death of Thierry in 544, he added Austrasia or Metz to his dominions; and
by that of Childebert in 558 he became also king of Paris, and of all France.
He endeavoured to expiate the crimes of his youth by works of penance, and
listened to the advice of St. Medard. Having begun to build a stately church
and abbey at Soissons, after the death of that holy man, he caused his relics
to be translated, thither from Noyon in a shrine covered with most precious
stuffs, seeded with diamonds, and adorned with plates of gold; the king
himself, the princes, his children, and all the chief lords of the court
attending the procession: the king thought himself honoured by sometimes
putting his royal shoulders under the burden. The body was laid at Crouy or
Croiac, a village eastward of Soissons, near the gates, and a small church or
oratory of wood was raised over it, till the church in Soissons could be
finished. Clotaire dying in 561 at Compiegne, the structure of this abbey was
completed by King Sigebert, one of his younger sons. It has been sometimes
styled by popes the chief of all the Benedictin abbeys in France. Fortunatus
and St. Gregory of Tours, who lived before the close of the same century,
testify, that in their time the festival of St. Medard was celebrated in France
with great solemnity. A small portion of his relics was procured for the parish
church which bears his name in Paris. 4
All holy pastors were
eminently men of prayer. Besides the constant homage of public prayer, they
retired frequently into their closets or into wildernesses to give themselves
up entirely to this heavenly exercise. This Jesus teaches them by so often
withdrawing into deserts and mountains to pray, and to spend whole nights in
prayer. The most retired places, and the calmest and most silent seasons ought
to be chosen, that our souls may most perfectly soar above all earthly things,
and sequestering our minds and hearts from them, converse in heaven, and
recommend to God both our own and others’ necessities. The sanctification both
of the pastor and his flock requires this. To retire sometimes to speak to God
for them is not to abandon them, but to serve them in the best manner by
endeavouring to draw down the most abundant showers of divine grace upon them,
and by purifying his own soul, and replenishing himself with God and his
truths, learning the art of imparting them with their interior spirit. Without
this, the salvation both of the pastor and his people is equally in danger. The
apostles joined prayer with their ministry, as equally dividing their care and
their time. Acts vi.
Note 1. The Latin of
Vermand.
Note 2. The present
Vermand is a small town or village, with an abbey of the Order of Premontrê,
three leagues from St. Quintin’s, and four from Peronne. Nicholas Sanson has
demonstrated this borough to have been built on the spot and from the ruins of
the ancient Augusta Verumanduorum. Adrian Valois and the Abbé de Longuerue
object, that according to the ancient life of St. Quintin, that martyr’s body
was buried at Augusta Verumanduorum. But the author evidently gives that name
to the new town of St. Quintin’s only because the inhabitants of Vermand had
removed thither their households and city. For the old city having been
destroyed by the barbarians about the year 531, St. Medard translated his see
to Noyon, Cæsar’s Noviomagus. Part of the inhabitants retired to Noyon; but the
greater part founded the new city of St. Quintin. See Nic. Sanson, In Pharum
Galliæ Disquisitiones Geographicæ; Index Alphabeticus, et Exercitationes
Geographometicæ ad utrumque Itinerarium Romanum per Gallias. Also Sanadon,
Cluvier, &c.
Note 3. On the
Deaconesses read the learned dissertation of Cuper the Bollandist, Augusti, t.
3, p. 51. Bingham, &c
Rev. Alban Butler
(1711–73). Volume VI: June. The Lives of the Saints. 1866
SOURCE : http://www.bartleby.com/210/6/081.html
Église
Saint-Médard, 141 rue Mouffetard, Paris
Église
Saint-Médard, 141 rue Mouffetard, Paris
Eugène Atget. Chevet de l'église Saint Médard,
Paris, vers 1900
Short
Lives of the Saints – Saint Medard, Bishop and Confessor
Entry
This holy prelate was
bishop of Noyon and Tournay, and his zeal was exercised in most successfully
rooting out the remains of paganism in his two dioceses. He was so extremely
good and gentle that his persuasive preaching won all hearts. It was he who instituted
the “Feast of the Rose,” a touching and beautiful celebration at Salency, at
which, year after year, a sum of money and a crown of roses were given to the
most virtuous and deserving maiden in that district. During many centuries this
custom caused great emulation among the modest young virgins of Salency, and so
long as it remained a Christian festival was productive of the happiest
results. Saint Medard died in 545.
He preached the joys of
heaven and pains of hell,
And warned the sinner with becoming zeal,
But on eternal mercy loved to dwell.
– John Dryden
Favorite Practice
– To supply or increase the dowry of poor, deserving maidens.
MLA
Citation
Eleanor Cecilia Donnelly.
“Saint Medard, Bishop and Confessor”. Short
Lives of the Saints, 1910. CatholicSaints.Info.
17 April 2021. Web. 7 June 2021. <https://catholicsaints.info/short-lives-of-the-saints-saint-medard-bishop-and-confessor/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/short-lives-of-the-saints-saint-medard-bishop-and-confessor/
Luca Signorelli. Polittico di San Medardo ad
Arcevia, 1507, 393 x 305,
Arcevia,
Collegiata di San Medardo,
San
Medardo è raffigurato in abiti vescovili, secondo da sinistra, nella fila in
basso
San Medardo Vescovo
Vermandois (Francia)? - Saint-Quentin (Francia), ca. 560
Suo padre è uno dei Franchi conquistatori della Gallia. Sua madre è di famiglia gallo-romana: appartiene ai nobili del popolo "conquistato". Medardo, fa parte della prima generazione "francese", nata dalla fusione delle due stirpi. Dopo gli studi a Viromandensium (attuale Saint-Quentin) viene ordinato sacerdote, e diventa famoso per alcuni miracoli attribuitigli. Intorno al 545 è vescovo dell'attuale Saint-Quentin, nel territorio sul quale regna Clotario I, uno dei quattro figli di Clodoveo, che alla morte del padre si sono spartiti il regno. E un giorno arriva nell'episcopio di Medardo Radegonda, figlia del re di Turingia, arrivata alla corte di Clotario I come "bottino di guerra", e infine sua moglie ma continuamente tradita e offesa da Clotario. Medardo l'accoglie, la consacra diaconessa: Radegonda fonderà poi un monastero e un ospedale a Poitiers. Quando muore Medardo, nel 560, il re Clotario I ordina che il corpo venga portato a Soissons. Qui sopra la sua tomba si costruirà poi la chiesa dell'abbazia di San Medardo.(Avvenire)
Patronato: Malattie
dei denti
Etimologia: Medardo
= onorato e ardito, dal tedesco
Emblema: Bastone
pastorale
Martirologio
Romano: A Soissons sempre in Francia, san Medardo, vescovo di
Saint-Quentin, che dopo la distruzione di questa città trasferì la sua cattedra
episcopale a Noyon, dove profuse ogni cura nel convertire il popolo dalle
superstizioni pagane alla dottrina di Cristo.
Suo padre è uno dei Franchi conquistatori della Gallia con re Clodoveo. Sua madre è di famiglia gallo-romana: appartiene alla classe nobile del popolo“conquistato”. Sicché lui, Medardo, fa parte della prima generazione “francese”, nata dalla fusione delle due stirpi. Dopo gli studi a Viromandensium (attuale Saint-Quentin) viene ordinato sacerdote, e diventa precocemente famoso per alcuni miracoli attribuitigli, minuscoli prodigi. Un giorno, la sua preghiera ha reso “muta” la campanella che segnalava il furto di una mucca; un’altra volta, ha placato e dirottato uno sciame di api, inferocite contro un uomo che rubava l’arnia col miele.
Miracoli a favore dei ladri, insomma. Ma quei ladri stavano derubando lui: sua era la mucca, suo il miele; sua anche una vigna depredata da uno che lui ha aiutato a fuggire. Narrazioni ingenue, probabilmente leggendarie: ma sono importanti come testimonianze della fama di generosità che lo ha circondato anche da semplice prete. Nel romanzo ottocentesco I miserabili, di Victor Hugo, troviamo la figura del vescovo Benvenuto Myriel, di Digne, che non solo perdona chi ha rubato la sua argenteria da tavola, ma gli regala ancora due candelabri preziosi. Forse Hugo, creando questo personaggio, si è ispirato ai racconti sulla generosità di Medardo.
Intorno al 545 lo troviamo vescovo dell’attuale Saint-Quentin, nel territorio sul quale regna Clotario I, uno dei quattro figli di Clodoveo, che alla morte del padre si sono spartiti il regno. Più tardi, morti i fratelli, Clotario I regnerà da solo sui Franchi.
E un giorno arriva nell’episcopio di Medardo in Saint-Quentin una donna disperata. È Radegonda, figlia del re di Turingia, arrivata alla corte di Clotario I come “bottino di guerra”, e infine sua moglie: ma sfortunatissima moglie, continuamente tradita e offesa da Clotario, che poi fa uccidere uno dei suoi fratelli. La donna non ne può più del re, della corte, vuole lasciare tutto e farsi monaca. Medardo l’accoglie, la consacra diaconessa e l’avvia verso la nuova vita: Radegonda fonderà poi un monastero e un ospedale a Poitiers. Questo è l’avvenimento più importante che le cronache tramandano sull’episcopato di Medardo, che dura quindici anni. Quando muore, il re Clotario I ordina che il corpo venga portato a Soissons (all’epoca è la sua capitale). Qui lo si depone in una tomba, sopra la quale si costruirà poi la chiesa dell’abbazia di San Medardo. E dove sarà seppellito anche re Clotario I, morto nel 561. Così, il culto per il vescovo incomincia subito, si divulga per voce popolare, finché il suo nome sarà iscritto nel Martirologio Geronimiano e poi in quello Romano. Una biografia dell’XI secolo lo indica erroneamente come vescovo di Noyon.
Alcune raffigurazioni di san Medardo lo mostrano con la bocca aperta e sorridente, perché dopo la morte si cominciò a invocare la sua protezione contro il mal di denti. Per secoli, il suo nome è stato poi associato anche alla meteorologia, secondo un detto popolare: «Se piove nel giorno di san Medardo (8 giugno), pioverà ancora per altri quaranta giorni».
Autore: Domenico Agasso
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/56400
Voir aussi : http://oise.catholique.fr/rubriques/droite/art-culture-et-foi/notre-histoire/temoins-dhier/saint-medard/document_view
http://homepage.mac.com/thm72/orthodoxievco/ecrits/vies/synaxair/juin/medard.pdf