Reliques
des Martyrs d’Otrante. Cathédrale d’Otranto.
Photographie de Laurent Massoptier (see website: http://loloieg.free.fr)
Saints Antonio Primaldo
et ses compagnons
800 martyrs des turcs à
Otrante en Italie (+ 1480)
Martyrs, dont Stefano Pendinelli, archevêque d'Otrante, soutenus par l'exhortation du tailleur Antonio Pezzulla, dit le Primaldo, ils sacrifièrent leur vie pour conserver leur Foi et arrêter calife Mehmet II qui avait déjà pris Constantinople et qui se dirigeait vers Rome; ils ont été béatifiés le 6 juillet 1980 par Jean-Paul II.
La messe de canonisation a eu lieu le dimanche 12 mai 2013 (Radiovaticana): Les nouveaux saints d'Otrante, un symbole pour le monde contemporain.
Homélie du Card. José Saraiva Martins à l'occasion de la présentation du décret
d'approbation du martyre des bienheureux Antonio Primaldo et ses compagnons
laïcs dans la cathédrale d'Otrante (Italie) (31 juillet 2007) - en
italien.
A lire aussi: comment les huit cents d'Otrante ont sauvé Rome
À Otrante dans les Pouilles, en 1480, environ huit cents martyrs, qui furent
emmenés hors les murs par les Turcs, quand ceux-ci s'emparèrent de la ville, et
sommés de renier leur foi. Encouragés par l'un d'eux, Antoine Primaldo, un
tisserand âgé, à persévérer dans la foi du Christ, ils préférèrent se laisser
égorger, et reçurent la couronne du martyre.
Martyrologe romain
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/1670/Saints-Antonio-Primaldo-et-ses-compagnons.html
Duomo
di Otranto, interno, Cappella dei Martiri di Otranto
Le message très actuel
des martyrs d'Otrante
Benoît XVI est sur le
point de canoniser 800 martyrs italiens tués par les mahométans le 14 août 1480
à Otrante, pour avoir refusé d'abjurer leur foi dans le Christ. Danilo Quinto,
sur la Bussola, met en perspective leur martyre avec notre vécu d'aujourd'hui
(26/12/2012)
Image ci-contre: unafides33.blogspot.fr
Lu sur le bulletin VIS du 20 décembre 2012:
Le Saint-Père a reçu ce matin en audience le Cardinal Angelo Amato, SDB, Préfet
de la Congrégation pour les causes des saints, au cours de laquelle il a
autorisé la promulgation des décrets suivants:
MIRACLES attribués au bienheureux Antonio Primaldo et ses compagnons, martyrs tués le 13 août 1480
à Otranto (Italie)
etc..
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Qui sont Antonio Primaldo et ses compagnons?
Le 6 juillet 2007, Benoît XVI reconnaissait le martyre de 800 personnes, connues comme les "Bienheureux martyrs d'Otrante" , décapités le 14 août 1480 à Otrante, dans la région des Pouilles, au Sud de l'Italie, pour avoir refusé d'abjurer leur foi chrétienne alors que le calife Mehmet II, qui avait déjà pris Constantinople, s'apprêtait à marcher sur Rome (et n'y réussira pas).
Sandro Magister y consacrait à l'époque un billet: http://chiesa.espresso.repubblica.it/
Danilo Quinto souligne dans cet article publié juste avant Noël sur La
Bussola, à quel point ce témoignage de la foi nous interpelle, spécialement
aujourd'hui.
Il ne s'agit évidemment pas de fournir des arguments à ceux qui, pour des raisons variées, souhaitent un choc des civilisations auquel nous avons tous à perdre, mais plutôt de reprendre conscience, nous, catholiques, que "seule une Europe consciente de son identité, est en mesure de réaliser un accueil et une intégration réels des femmes et des hommes de plus en plus nombreux à migrer sur son territoire..."
Les martyrs d'Otrante nous interrogent
Danilo Quinto
23/12/2012
http://www.lanuovabq.it
Il a été annoncé ces jours-ci qu'avec l'autorisation du Saint-Père, la
Congrégation pour les Causes des Saints publiera un décret relatif au miracle
attribué à l'intercession du Bienheureux Antonio Primaldo et ses compagnons,
martyrs, tués le 14 août 1480 à Otrante.
A plus de 500 ans de distance, l'histoire de ces martyrs contient une grande
leçon pour notre réalité actuelle.
Comme le rapporte Mgr Horace Gianfreda , dans son livre «Otrante dans l'histoire», en Juin 1480, Mehmed II lève le siège de Rhodes et dirige sa flotte vers la mer Adriatique. Dans la matinée du vendredi 29 Juillet 1480, depuis les créneaux des murs d'Otrante, on peut voir à l'horizon «l'armée du Croissant», forte de 90 galères, 15 barges, 48 galiotes (sorte de navire à rames, connu aussi sous le nom de demi-galère, puis, à partir du xviie siècle, un voilier. La galiote porte 2 mâts avec voiles latines et 16 rangs de rames, environ. Elle est utilisée par Venise comme par les barbaresques., avec 18000 soldats à bord)
Cf. fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_d'Otrante.
Otrante avait été l'une des premiers ville des Pouilles à se convertir au
christianisme. Les premiers groupes de moines à s'y installer subirent
l'influence de saint Athanase, qui était peut-être passé par là au milieu du
quatrième siècle, suivant les règles du monachisme oriental, Saint-Basile en
particulier. Ils comprirent l'importance de la préservation et de la
transmission des connaissances et à la fin du Xe siècle, ils créèrent une
école, dans le monastère de San Nicola in Casole: quiconque voulait apprendre
le grec ou le latin, pouvait rester dans l'abbaye et avait à sa disposition, et
sans frais, le gîte, le couvert et un maître. La culture et la foi chrétienne,
qui se répandirent ainsi dans la population, trouvèrent leur expression dans
deux grands chefs-d'œuvre: la cathédrale d'Otrante, construite en seulement
huit ans, entre 1080 et 1088 et, à l'intérieur de celle-ci, le grandiose sol en
mosaïque. En 1095, précisément devant la cathédrale, l'évêque donna sa
bénédiction aux 12 000 croisés d'Otrante, sous le commandement de Bohémond,
partis libérer le Saint-Sépulcre aux mains des infidèles.
Près de 400 ans plus tard, la ville, avec la complicité de l'inertie des
princes et des rois chrétiens, est assiégée par l'armée turque de Mehmed II.
Ainsi s'accomplit la prophétie d'un grand saint, François
de Paule , l'ermite de Paterno qui avait dit: «Ah, malheureuse ville,
de combien de cadavres je te vois remplie! combien de sang chrétien doit être
répandu au-dessus de toi».
Les Musulmans débarquent à quelques kilomètres de la ville, près de Roca et
envoient à Otrante un interprète, qui propose une reddition avantageuse pour
les citoyens: s'ils ne résistent pas, ils seront laissés libres, soit de rester
sans subir de dommages, soit de s'en aller. L'un des anciens de la ville, le
vieux Ladislas De Marco dit à l'interprète: «Si le pacha veut Otrante, il lui
faudre le prendre par la force, parce que derrière les murs, il y a les
poitrines des citoyens». Ce sont les citoyens qui devaient défendre leur ville,
tout seuls, parce que la plupart des soldats pendant la nuit, avaient pris
leurs jambes à leur cou.
Le siège dure 15 jours. Les Musulmans ouvrent une brèche dans l'un des points
les plus faibles des murs, et entrent dans la ville. Ils massacrent tous ceux
qu'ils rencontrent. Beaucoup se réfugient dans la cathédrale, mais celle-ci est
attaquée et prise. Les Musulmans entrent dans le Temple.
Nous lisons dans la traduction italienne du «De Situ
Japigia» de De Ferraris-Galateo (cf. it.wikipedia.org/wiki/Antonio_De_Ferrariis )
, dont la première édition a été publiée à Bâle en 1558: «Pendant la nuit
précédent ce jour malheureux, l'archevêque Etienne [...] avait raffermi tout le
peuple avec le sacrement de l'Eucharistie divine pour la bataille le lendemain
matin, qu'il avait prévue. Les Turcs, «ayant rejoint l'archevêque qui était
assis sur son trône vêtu des habits pontificaux et tenant la croix, lui
demandèrent qui il était, et il répondit courageusement: «Je suis le recteur de
ce peuple et indignement en charge des brebis du troupeau du Christ». Et l'un
d'eux lui ayant dit: «cesse de désigner le Christ, Mehmed est celui qui règne à
présent, pas le Christ», il dit, s'adressant à tous: «O misérable et
malheureux, pourquoi vous fourvoyez-vous en vain? Puisque Mehmed, votre
législateur, pour son impiété souffre en enfer avec Lucifer et les autres démons,
vous lui valez un châtiment éternel; et vous aussi, si vous ne vous
convertissez pas au Christ et n'obéisssez pas à ses commandements, vous serez
de la même façon bannis avec lui, pour toujours». Il venait à peine de
prononcer ces mots, que l'un d'eux saisit son cimeterre et, d'un seul coup lui
trancha la tête; et ainsi décapité sur son trône, il est devenu un martyr pour
le Christ en l'an du Seigneur 1480, le 11 Août».
Le 13 Août, le pillage accompli, le pacha demanda que lui soit présenté une
liste de toutes les personnes faites esclaves, à l'exclusion des femmes et des
enfants de moins de 15 ans: «Environ huit cents ont été présentés au Pacha, qui
avait à ses côtés un misérable prêtre, originaire de Calabre, nommé Jean,
apostat de la foi. Celui-ci employa toute son éloquence satanique afin de
persuader nos saints qu'ils devaient abandonner le Christ, embrasser le
mahométisme, certains des bonnes grâces d'Achmet, qui leur accorderait la vie,
les biens et tous les avantages dont ils jouissaient dans leur patrie; sinon
ils seraient tous tués. Parmi ces héros, il y avait un homme du nom
d'Antonio Primaldo, un tailleur, d'un âge avancé, mais plein de foi et de
ferveur. Au nom de tous, il déclara «croire tous en Jésus-Christ, Fils de
Dieu, et être prêts à mourir mille fois pour lui». Et se tournant vers les
Chrétiens, il dit ces mots: «Mes frères, jusqu'à aujourd'hui, nous avons
combattu pour la défense de la patrie, pour sauver nos vies et pour nos
seigneurs terrestres, à présent il est temps de se battre pour sauver nos âmes,
pour le Seigneur, lequel étant mort pour nous sur la Croix, il convient que
nous mourions pour lui, restant fermes et constants dans la foi, et avec cette
mort temporelle, nous gagnerons la vie éternelle et la couronne du martyre».
À ces mots, tous se mirent à crier d'une seule voix et avec ferveur: «plutôt
mourir mille fois, et de n'importe quelle mort que de renier le Christ».
A ces mots, le pacha, furieux, les condamne tous à mort. Le lendemain matin,
«ces braves champions de la sainte foi avec la corde autour du cou et lses
mains attachées derrière le dos, sont emmenés au col de Minerve tout proche.
Avec l'humble attitude, avec l'air pieux et serein et la fréquente invocation
les noms de Jésus et de Marie, ils faisaient d'eux-mêmes un glorieux spectacle
à Dieu, et agréable aux Anges. Durant tout le trajet qui mème de l'antique port
de mer au haut de la colline, résonnaient les saintes prières, avec lesquelles
ces grandes âmes imploraient la grâce de consommer le sacrifice de leur vie.
Ils se réconfortaient mutuellement en attendant patiemment le martyre, et
c'était le père au fils, et le fils à son père, le frère à son frère, l'ami à
l'ami, le camarade au camarade, avec une grande ferveur et avec une grande
joie. Un turc importun tournait autour des chrétiens, avec à la main une table
gravée de caractères arabes. L'interprète apostat la présentait à chacun et
l'expliquait, en disant: Celui qui veut croire à cela aura la vie sauve, sinon
il sera tué. Ils reprirent ensemble la profession de foi et la réponse
généreuse donnée plus haut: ainsi le tyran ordonna qu'on leur tranchât la tête;
le premier à avoir la tête coupé fut le vieux Primaldo, haï de lui car il n'en
finissait pas de faire des disciples. En effet, dans ces derniers moments,
avant de courber la tête sur la pierre, il disait encore à ses camarades qu'il
voyait le ciel ouvert et les anges le réconforter; qu'ils soient fermes dans la
foi, et regardent le ciel déjà ouvert pour les recevoir. Il pencha le front, sa
tête fut coupée, mais son buste se dressa, et malgré les efforts des bourreaux,
resta immobile, jusqu'à ce que tous aient été décapités. L'événement
merveilleux et étonnant aurait été une leçon de salut pour ces infidèles, s'ils
n'avaient été rebelles à la lumière qui éclaire chaque homme qui vit dans le
monde. Un seul bourreau, un nommé Berlabei, profita du miracle, et, se
proclamant bruyamment chrétien, il fut condamné à la peine du pal».
Le 14 Août, veille de l'Assomption de Marie au Ciel, les corps de huit cents
martyrs, torturés, sont étendus sur la colline de Minerve. Leurs restes sont
conservés et vénérés dans la cathédrale d'Otrante.
Cette terrible et en même temps merveilleuse page de l'histoire de la foi fait
partie de notre identité chrétienne. Elle indique avant tout une
caractéristique essentielle de la condition de croyants: celle du témoignage,
qui peut aller jusqu'au martyre. Un martyre «inhabituel» car il n'implique
pas une ou plusieurs personnes, comme cela s'est produit en deux mille ans
d'histoire des catholiques; c'est une ville entière qui s'est sacrifiée, à
l'instar du vieux Primaldo, rassurant ses concitoyens et les invitant à être
fermes dans la foi et à regarder vers le ciel déjà ouvert pour les recevoir.
Les huit cents martyrs deviennent un seul corps, et il est remarquable que nous
ne connaissons que le nom de Primaldo, comme pour dire qu'il s'agit d'un peuple
entier, uni pour affronter l'épreuve. Ces martyrs - avec leur évêque,
citant Lucifer, cela se faisait alors dans les églises (!!) - étaient
conscients de leurs racines et de leur identité chrétienne. Ils sacrifient leur
vie pour cette raison. Pour les défendre.
Ils ne sont pas attirés par la nouveauté de la «modernité» de cette époque, qui
allait supplanter les principes et les valeurs antiques, ces principes
mêmes qu'ils avaient appris à travers la culture et la foi des moines. Leur
existence ne faisait qu'une avec leur foi et constituait leur identité. Ils
auraient pu l'abjurer, mais cela serait devenu une vie dénuée de sens, parce
que privée de son élément essentiel: l'amour pour leur Dieu, le Dieu des
chrétiens.
Tous ceux qui aujourd'hui sont attirés par cet œcuménisme d'emprunt, ceux qui,
a travers le leitmotiv du dialogue, et privés de la conscience de leur
identité, parlent d'accueil et d'intégration, et - en chaire - demandent la
construction de mosquées pour les musulmans, devraient lire et relire cette
page d'histoire. Le thème est lié à celui de l'immigration, qui représente
une question d'une portée formidable pour l'ensemble du monde occidental et de
l'Europe en particulier, soumise ainsi au risque de son islamisation. Dans «Caritas in Veritate» (§ 62) Benoît XVI l'affirme: «C'est un
phénomène qui impressionne par le nombre de personnes impliquées, les problèmes
sociaux, économiques, politiques, culturels et religieux qu'il soulève, et les
défis dramatiques qu'il pose aux communautés nationales et internationale (...) Il
faut savoir conjuguer la solidarité et le respect de la loi, afin que ne soit
pas bouleversée l'harmonie sociale et que l'on tienne compte des principes du
droit et de la tradition culturelle et religieuse dont la nation italienne tire
son origine».
L'exhortation du Pape est constamment ignorée dans notre pays et nous devons
prendre acte de cette réalité. Nous avons tendance à respecter les cultures des
autres, comme si cela voulait dire qu'il existe des droits et des obligations
distincts pour les Italiens et pour ceux qui viennent d'autres pays, qui, selon
certaines sentences de magistrats «créatifs», de plus en plus nombreux,
auraient le droit de faire valoir, dans notre pays, leurs traditions, même si
elles comportent le meurtre de leur fille quand elle est amoureuse d'un
Occidental (allusion à un fait divers récent).
Seule une Europe consciente de son identité, peute réaliser un accueil et une
intégration réels des femmes et des hommes qui sont de plus en plus nombreux à
migrer sur son territoire, faisant respecter à ces personnes - comme c'est leur
premier devoir - les lois des territoires choisis pour leur nouvelle vie. Si
cette prise de conscience fait défaut, on risque de succomber, d'être submergé,
d'effacer des milliers d'années d'histoire et de civilisation. D'anéantir notre
mémoire, même de ceux qui sont morts pour affirmer cette identité, par exemple
les 800 martyrs «anonymes» d'Otrante, ce matin en Août 1480.
SOURCE : https://benoit-et-moi.fr/2012(III)/articles/le-message-tres-actuel-des-martyrs-dotrante.php
HOMÉLIE DU PAPE
FRANÇOIS
Chers frères et sœurs !
En ce VIIe dimanche
du temps de Pâques, nous sommes rassemblés avec joie pour célébrer une fête de
la sainteté. Nous rendons grâce à Dieu qui a fait resplendir sa gloire, la
gloire de l’Amour, sur les martyrs d’Otrante, sur Mère Laura Montoya et sur
Mère María Guadalupe García Zavala. Je vous salue tous, vous qui êtes venus
pour cette fête — d’Italie, de Colombie, du Mexique et d’autres pays — et je
vous en remercie ! Nous voulons regarder vers les nouveaux saints à la lumière
de la Parole de Dieu qui a été proclamée. Une parole qui nous a invités à la
fidélité au Christ, même jusqu’au martyre ; elle nous a rappelé l’urgence et la
beauté d’apporter à tous le Christ et son Évangile ; elle nous a parlé du
témoignage de la charité, sans lequel même le martyre et la mission perdent
leur saveur chrétienne.
Lorsque les Actes
des Apôtres nous parlent du diacre Étienne, le proto-martyr, ils insistent
pour dire qu’il était un homme « rempli d’Esprit Saint » (6, 5 ; 7, 55).
Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie qu’il était rempli de l’Amour de
Dieu, que toute sa personne, toute sa vie, étaient animées par l’Esprit du
Christ ressuscité, au point de suivre Jésus avec une fidélité totale, jusqu’au
don de soi.
Aujourd’hui, l’Église
propose à notre vénération une foule de martyrs qui ont été appelés ensemble au
témoignage suprême de l’Évangile, en 1480. Environ 800 personnes, qui avaient
survécu au siège et à l’invasion d’Otrante, ont été décapitées aux alentours de
la ville. Elles refusèrent de renier leur foi et elles moururent en confessant
le Christ ressuscité. Où ont-elles trouvé la force de rester fidèles ?
Précisément dans la foi qui fait voir au-delà des limites de notre regard
humain, au-delà de la frontière de la vie terrestre, qui fait contempler les «
cieux ouverts » — comme le dit saint Étienne — et le Christ vivant à la droite
du Père. Chers amis, conservons la foi que nous avons reçue et qui est notre
vrai trésor, renouvelons notre fidélité au Seigneur, même au milieu des
obstacles et des incompréhensions. Dieu ne nous fera jamais manquer de force et
de sérénité. Alors que nous vénérons les martyrs d’Otrante, demandons à Dieu de
soutenir les nombreux chrétiens qui, justement à notre époque et dans tant de
parties du monde, subissent encore des violences, et qu’il leur donne le
courage de la fidélité et de répondre au mal par le bien.
Nous pouvons tirer la
deuxième idée des paroles de Jésus que nous avons entendues dans l’Évangile : «
Je prie pour ceux qui accueilleront leur parole et croiront en moi. Que tous,
ils soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi » (Jn 17, 20).
Sainte Laura Montoya a été un instrument d’évangélisation tout d’abord comme
institutrice, puis comme mère spirituelle des autochtones, chez qui elle a
infusé l’espérance en les accueillant avec cet amour appris de Dieu, et en les
conduisant à Lui avec une pédagogie efficace qui respectait leur culture et ne
s’opposait pas à elle. Dans son œuvre d’évangélisation, Mère Laura s’est
vraiment faite toute à tous, selon l’expression de saint Paul (cf. 1 Co 9,
22). Ses filles spirituelles aussi vivent aujourd’hui l’Évangile et l’apportent
dans les lieux les plus reculés et qui en ont le plus besoin, comme une forme
d’avant-garde de l’Église.
Cette première sainte née
sur la belle terre colombienne nous enseigne à être généreux avec Dieu, à ne
pas vivre la foi de façon solitaire — comme si c’était possible de vivre la foi
de façon isolée — mais à la communiquer, à apporter la joie de l’Évangile par
la parole et par le témoignage de la vie dans tous les milieux où nous nous
trouvons. Dans tous les lieux où nous vivons, il faut faire rayonner cette vie
de l’Évangile ! Elle nous enseigne à voir le visage de Jésus reflété dans
l’autre, à vaincre l’indifférence et l’individualisme qui corrompent les
communautés chrétiennes et corrompent notre cœur et elle nous enseigne à
accueillir chacun sans préjugés, sans discrimination, sans réticences, avec un
amour sincère, en leur donnant le meilleur de nous-mêmes et, surtout, en
partageant avec eux ce que nous avons de plus précieux, qui n’est pas nos
accomplissements ou nos organisations, non ! Ce que nous avons de plus
précieux, c’est le Christ et son Évangile.
Enfin, une troisième
idée. Dans l’Évangile d’aujourd’hui, Jésus prie le Père avec ces paroles : « Je
leur ai fait connaître ton nom, et je le ferai connaître encore, pour qu’ils
aient en eux l’amour dont tu m’as aimé, et que moi aussi, je sois en eux » (Jn 17,
26). La fidélité des martyrs jusqu’à la mort, la proclamation de l’Évangile à
tous, s’enracinent dans l’amour de Dieu, qui a été répandu dans nos cœurs par
l’Esprit Saint (cf. Rm 5, 5), et dans le témoignage que nous devons
donner de cet amour dans notre vie quotidienne. Sainte Guadalupe García Zavala
le savait bien. En renonçant à une vie confortable — combien de dommages
provoque une vie confortable, le bien-être ; l’« embourgeoisement » du cœur
nous paralyse —, en renonçant à une vie confortable pour suivre l’appel de
Jésus, elle enseignait à aimer la pauvreté, pour pouvoir aimer davantage les
pauvres et les malades. Mère Lupita s’agenouillait sur le sol de l’hôpital,
devant les malades et les abandonnés pour les servir avec tendresse et
compassion. Et cela s’appelle: «toucher la chair du Christ». Les pauvres, les
abandonnés, les malades, les marginalisés sont la chair du Christ. Et Mère
Lupita touchait la chair du Christ et nous a enseigné cette façon d’agir: ne
pas avoir honte, ne pas avoir peur, ne pas avoir de répugnance à « toucher la
chair du Christ » ! Mère Lupita avait compris ce que signifie « toucher la
chair du Christ ». Aujourd’hui aussi, ses filles spirituelles s’efforcent de
refléter l’amour de Dieu dans des œuvres de charité, sans épargner les
sacrifices et en affrontant avec douceur et persévérance apostolique (hypomon?),
en supportant avec courage tout obstacle.
Cette nouvelle sainte
mexicaine nous invite à aimer comme Jésus nous a aimés, et cela suppose de ne
pas se renfermer sur soi-même, sur ses problèmes, ses idées, ses intérêts, dans
ce petit monde qui nous procure tant de mal, mais de sortir et d’aller à la
rencontre de ceux qui ont besoin d’attention, de compréhension et d’aide, pour
leur apporter la proximité chaleureuse de l’amour de Dieu, à travers des gestes
concrets de délicatesse, d’affection sincère et d’amour.
Fidélité au Christ et à
son Évangile, pour l’annoncer par la parole et par la vie, en témoignant de
l’amour de Dieu par notre amour, par notre charité envers tous: ce sont les
exemples et les enseignements lumineux que nous offrent les saints proclamés
aujourd’hui, mais qui posent aussi des questions à notre vie chrétienne.
Comment suis-je fidèle au Christ ? Portons avec nous cette question, pour y
réfléchir pendant la journée : comment suis-je fidèle au Christ ? Suis-je
capable de « faire voir » ma foi avec respect mais aussi avec courage ? Suis-je
attentif aux autres, est-ce que je m’aperçois de celui qui est dans le besoin,
est-ce que je vois dans tous des frères et des sœurs à aimer ? Demandons, par
l’intercession de la bienheureuse Vierge Marie et des nouveaux saints, que le
Seigneur remplisse notre vie de la joie de son amour.
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
Annonce de la
canonisation des 813 bienheureux martyrs d’Otrante
Posté le10
février 2013AuteurHenri
de Villiers4
Commentaires
Le pape Benoît XVI
devrait annoncer ce lundi la convocation d’un consistoire, probablement pour
octobre prochain, destiné à la canonisation de 815 nouveaux saints, sans doute,
et de mémoire, le plus grand nombre de saints canonisés en une seule fois ! Outre
deux religieuses, la Colombienne Mère Laura (la première Colombienne jamais
canonisée) et la Mexicaine Mère Lupita (la deuxième Mexicaine à avoir l’honneur
des autels), le Souverain Pontife entend que soient canonisés Antonio Primaldo
& ses compagnons, les 813 bienheureux martyrs d’Otrante qui furent
victimes, le 14 août 1480 – parmi les 12 000 autres habitants de la ville qui
furent massacrés lors de la prise de celle-ci – de la barbarie des musulmans
turcs, pour avoir refusé de renier leur foi dans le Christ.
En 1453, à la tête d’une
armée de 260 000 Turcs, Mehmet II avait conquis Byzance, la « seconde
Rome ». Dès lors, il projetait de s’emparer de la « première
Rome », la vraie Rome, et de transformer la basilique Saint-Pierre en
écurie pour ses chevaux.
En juin 1480, il juge le
moment opportun pour accomplir son œuvre: il lève le siège de Rhodes – que ses
chevaliers défendaient avec courage – et dirige sa flotte vers la mer
Adriatique. Il a l’intention de s’emparer de Brindisi, dont le port est vaste
et commode. De Brindisi, il envisage de remonter l’Italie jusqu’au siège de la
papauté. Un fort vent contraire contraint cependant les navires à toucher terre
à 50 milles plus au sud. Le débarquement a lieu à Roca, à quelques kilomètres
d’Otrante.
Otrante était – et est
encore – la ville située le plus à l’est de l’Italie. C’est une ville riche
d’histoire. L’importance de son port fait d’Otrante un pont entre l’Orient et
l’Occident. Otrante possède une très belle cathédrale, construite en 8 ans
seulement de 1080 à 1088. En 1095, 12 000 croisés y reçurent la bénédiction de
l’évêque, avant de partir, sous le commandement du prince Bohémond Ier de
Hauteville, libérer et protéger le Saint-Sépulcre de Jérusalem. C’est justement
à Otrante que saint François d’Assise, revenant de Terre Sainte, avait débarqué
en 1219 et avait été accueilli avec tous les honneurs.
Au moment du débarquement
des Ottomans, la ville ne peut compter que sur une garnison de 400 hommes
armés, dont les chefs s’empressent de demander de l’aide au roi de Naples,
Ferrante d’Aragon, en lui envoyant un courrier. Après avoir cerné le château,
où tous les habitants du bourg s’étaient réfugiés, le pacha Agometh envoie un
messager pour proposer une reddition à des conditions avantageuses, mais les
habitants refusent courageusement cette proposition. Pour supprimer toute
équivoque, les capitaines se saisissent des clés de la ville et les jettent
ostensiblement à la mer du haut d’une tour, en présence de la population.
Pendant la nuit, une bonne partie des soldats de la garnison franchissent les
murs de la ville au moyen de cordes et s’enfuient. Les habitants seuls restent
pour défendre Otrante.
S’en suit un siège
éprouvant : les bombardes turques lancent des centaines de boulets de pierre
sur la ville (beaucoup d’entre eux sont encore visibles aujourd’hui dans les
rues du centre historique). Quinze jours plus tard, à l’aube du 12 août, les
Ottomans concentrent leurs tirs sur un des points les plus fragiles des
murailles. Ils ouvrent une brèche, envahissent les rues, massacrant tout ce qui
est à la portée de leurs tirs. Ils gagnent la cathédrale où de nombreux
habitants se sont réfugiés. Antonio De Ferraris-Galateo rapporte la passion des
Otrantais dans son De Situ Japigia (Bâle, 1558) :
« Pendant la nuit
précédent ce jour malheureux, l’archevêque Etienne […] avait raffermi tout le
peuple avec le sacrement de l’Eucharistie divine pour la bataille le lendemain
matin, qu’il avait prévue. Les Turcs, ayant rejoint l’archevêque qui était
assis sur son trône vêtu des habits pontificaux et tenant la croix, lui
demandèrent qui il était, et il répondit courageusement: « Je suis le
recteur de ce peuple et indignement en charge des brebis du troupeau du
Christ». Et l’un d’eux lui ayant dit: «cesse de désigner le Christ, Mehmed est
celui qui règne à présent, pas le Christ, » il dit, s’adressant à tous
: « O misérable et malheureux, pourquoi vous fourvoyez-vous en vain ?
Puisque Mehmet, votre législateur, pour son impiété souffre en enfer avec
Lucifer et les autres démons, vous lui valez un châtiment éternel ; et vous
aussi, si vous ne vous convertissez pas au Christ et n’obéisssez pas à ses
commandements, vous serez de la même façon bannis avec lui, pour
toujours. » Il venait à peine de prononcer ces mots, que l’un d’eux
saisit son cimeterre et, d’un seul coup lui trancha la tête; et ainsi décapité
sur son trône, il est devenu un martyr pour le Christ en l’an du Seigneur 1480,
le 11 août. »
« Environ huit cents
ont été présentés au Pacha, qui avait à ses côtés un misérable prêtre,
originaire de Calabre, nommé Jean, apostat de la foi. Celui-ci employa toute
son éloquence satanique afin de persuader nos saints qu’ils devaient abandonner
le Christ, embrasser le mahométisme, certains des bonnes grâces d’Achmet, qui
leur accorderait la vie, les biens et tous les avantages dont ils jouissaient
dans leur patrie; sinon ils seraient tous tués. Parmi ces héros, il y avait un
homme du nom d’Antonio Primaldo, un tailleur, d’un âge avancé, mais plein de
foi et de ferveur. Au nom de tous, il déclara « croire tous en
Jésus-Christ, Fils de Dieu, et être prêts à mourir mille fois pour lui. »
Et se tournant vers les Chrétiens, il dit ces mots : « Mes frères,
jusqu’à aujourd’hui, nous avons combattu pour la défense de la patrie, pour
sauver nos vies et pour nos seigneurs terrestres, à présent il est temps de se
battre pour sauver nos âmes, pour le Seigneur, lequel étant mort pour nous sur
la Croix, il convient que nous mourions pour lui, restant fermes et constants
dans la foi, et avec cette mort temporelle, nous gagnerons la vie éternelle et
la couronne du martyre. » À ces mots, tous se mirent à crier d’une
seule voix et avec ferveur : « plutôt mourir mille fois, et de
n’importe quelle mort que de renier le Christ. »
« A ces mots, le
pacha, furieux, les condamne tous à mort. Le lendemain matin, «ces braves
champions de la sainte foi avec la corde autour du cou et lses mains attachées
derrière le dos, sont emmenés au col de Minerve tout proche. Avec l’humble
attitude, avec l’air pieux et serein et la fréquente invocation les noms de
Jésus et de Marie, ils faisaient d’eux-mêmes un glorieux spectacle à Dieu, et
agréable aux Anges. Durant tout le trajet qui mème de l’antique port de mer au
haut de la colline, résonnaient les saintes prières, avec lesquelles ces
grandes âmes imploraient la grâce de consommer le sacrifice de leur vie. Ils se
réconfortaient mutuellement en attendant patiemment le martyre, et c’était le
père au fils, et le fils à son père, le frère à son frère, l’ami à l’ami, le
camarade au camarade, avec une grande ferveur et avec une grande joie. Un turc
importun tournait autour des chrétiens, avec à la main une table gravée de
caractères arabes. L’interprète apostat la présentait à chacun et l’expliquait,
en disant : Celui qui veut croire à cela aura la vie sauve, sinon il sera tué.
Ils reprirent ensemble la profession de foi et la réponse généreuse donnée plus
haut : ainsi le tyran ordonna qu’on leur tranchât la tête ; le premier à avoir
la tête coupé fut le vieux Primaldo, haï de lui car il n’en finissait pas de
faire des disciples. En effet, dans ces derniers moments, avant de courber la
tête sur la pierre, il disait encore à ses camarades qu’il voyait le ciel
ouvert et les anges le réconforter ; qu’ils soient fermes dans la foi, et regardent
le ciel déjà ouvert pour les recevoir. Il pencha le front, sa tête fut coupée,
mais son buste se dressa, et malgré les efforts des bourreaux, resta immobile,
jusqu’à ce que tous aient été décapités. L’événement merveilleux et étonnant
aurait été une leçon de salut pour ces infidèles, s’ils n’avaient été rebelles
à la lumière qui éclaire chaque homme qui vit dans le monde. Un seul bourreau,
un nommé Berlabei, profita du miracle, et, se proclamant bruyamment chrétien,
il fut condamné à la peine du pal. »
Lors du procès pour la
béatification des huit cents, en 1539, quatre témoins oculaires ont rapporté le
prodige d’Antonio Primaldo, resté debout après avoir été décapité ainsi que la
conversion et le martyre du bourreau. L’un d’entre eux, Francesco Cerra, âgé de
72 ans en 1539, raconte:
« Antonio Primaldo
fut le premier à être mis à mort. Décapité, il resta fermement debout et tous
les efforts de ses ennemis ne parvinrent pas à le faire tomber, jusqu’à ce que
tous les autres eussent été tués. Le bourreau, sidéré par le miracle, proclama
que la foi catholique était la vraie. Il insista pour devenir chrétien et pour
cette raison fut condamné à la mort par le pal, sur ordre du pacha. »
Le sacrifice des huit
cents d’Otrante n’est pas important uniquement du point de vue de la foi. Les
deux semaines de résistance de la ville permirent à l’armée du roi de Naples de
s’organiser et de se rapprocher de ces lieux, empêchant ainsi les 18 000
Ottomans d’envahir toute la région des Pouilles et d’avancer sur Rome. Les chroniqueurs
de l’époque n’exagèrent pas en affirmant que la résistance opiniâtre des
habitants d’Otrante a permis le salut de l’Italie.
Le Pape François a
canonisé les 800 martyrs d’Otrante qui avaient refusé de se convertir à l’islam
12 mai 2013 par Novopress
12/05/2013 – 15h00
ROME (NOVOpress) – Bien
que cela soit un “héritage” de son prédécesseur Benoît XVI, la première
canonisation du pape François n’en reste pas moins symbolique. Ce dimanche 12
mai 2013, il a en effet canonisé les 800 martyrs d’Otrante (Italie du Sud).
Le 13 août 1480, au lendemain
du saccage d’Otrante par ses troupes, le commandant turc Gelik Achmet
Pascia avait ordonné que tous les hommes survivants à partir de l’âge de
quinze ans soient conduits à son campement et obligés de renier leur religion.
La réponse immédiate avait
été donnée par le seul des 800 martyrs à être aujourd’hui connu, un modeste
cordonnier du nom d’Antonio Primaldo . Il aurait déclaré au nom de tous ses
compagnons : “Nous considérons Jésus-Christ comme notre seigneur et le
vrai Dieu. Nous préférons plutôt mille fois mourir que de le renier et devenir
turcs”.
Ils furent alors tous
passés au fil de l’épée et décapités. Lors de la libération d’Otrante en 1481,
leurs corps suppliciés a été découvert à l’église nommée “A la source de
la Minerve”.
Leur martyre a commencé
d’être honoré à partir de 1485. Les premières pièces du dossier en canonisation
sont versées en 1539 par l’évêque local, recueillant les témoignages de
survivants. En 1771, le pape Clément XIV acceptait un décret reconnaissant
la béatification de fait des martyrs.
C’est la guérison d’une
religieuse en 2011 – un cancer en phase terminale qui a disparu suite à
l’invocation des martyrs -, reconnue comme valide par la congrégation
vaticane pour la cause des saints, qui a permis de canoniser ces 800 chrétiens
fidèles.
Saints Martyrs (800)
d'Otrante
(†14 Août 1480)
Les Saints Martyrs
d'Otrante (province de Lecce dans les Pouilles, en Italie) sont les 800
habitants de cette ville du Salento tués le 14 Août 1480 par les Turcs conduits
par Gedik Ahmed Pacha pour avoir refusé de se convertir à l'islam après la
chute de leur ville.
Le 28 juillet 1480, une
armée turque, venant de Valona (ville portuaire d'Albanie), forte de 90
galères, 40 galiotes et 20 autres navires (18.000 soldats au total) se présenta
sous les murs d'Otrante.
La ville résista de
toutes ses forces aux attaques, mais sa population composée seulement de 6.000
habitants ne put s'opposer longtemps au bombardement de l'artillerie turque.
En définitive, le 29
Juillet la garnison et tous les habitants abandonnèrent le bourg aux mains des
Turcs en se retirant dans la citadelle tandis que ceux-ci commencèrent leur
razzia, même dans les habitations avoisinantes.
Quand Gedik Ahmed Pacha
demanda aux défenseurs de se rendre, ceux-ci refusèrent, et l'artillerie turque
reprit le bombardement.
Le 11 août, après 15
jours de siège, Gedik Ahmed Pacha donna l'ordre de l'attaque finale et réussit
à enfoncer les défenses et à prendre le château.
Un terrible massacre
s'ensuivit. Tous les hommes de plus de quinze ans furent tués et les femmes et
les enfants réduits en esclavage.
Selon certains rapports
historiques, les tués furent 12.000 et les personnes réduites en esclavage
5.000, mais la taille de la ville ne semble pas confirmer ces estimations.
Les rescapés et le clergé
s'étaient réfugiés à l'intérieur de la Cathédrale afin de prier avec
l'Archevêque Stefano Agricoli. Gedik Ahmed Pacha leur ordonna de renier
leur Foi Chrétienne, recevant un refus net, il pénétra avec ses hommes dans la
Cathédrale et les fit prisonniers. Ils furent tous tués et l'église fut
transformée en étable à chevaux.
L'assassinat du vieil
Archevêque Stefano Agricoli fut particulièrement barbare, alors qu'il incitait
les mourants à s'en remettre à Dieu, il fut décapité, dépecé à coups de
cimeterres, sa tête fut embrochée sur une pique et portée par les rues de la
ville.
Le commandant de la
garnison Francesco Largo fut scié vivant.
L'un des premiers à être
exécuté fut le tailleur Antonio Pezzulla, dit le Primaldo qui, à la tête des
Otrantins, le 12 Août 1480, avait refusé la conversion à l'Islam.
Le 14 août Ahmed fit
attacher le reste des survivants et les fit traîner au col de la Minerva.
Là il en fit décapiter au
moins 800 en obligeant leurs proches à assister à l'exécution.
Les chroniques rapportent
que, pendant le massacre, un Turc nommé Bersabei, impressionné par la façon
dont les Otrantins mouraient pour leur Foi, se convertit à la Religion
Chrétienne et il fut empalé par ses compagnons d'armes.
Toutes les personnes massacrées
furent reconnues martyrs de l'Église et vénérés comme Bienheureux Martyrs
d'Otrante.
La plus grande partie de
leurs ossements se trouve dans sept grandes armoires en bois dans la chapelle
des Martyrs bâtie dans l'abside droite de la cathédrale d'Otrante.
Sur le col de la Minerve
fut construite une petite église qui leur fut dédiée, Sainte Marie des Martyrs.
Treize mois après,
Otrante fut reconquise par les Aragonais.
Le 13 Octobre 1481, les
corps des Otrantins massacrés furent trouvés indemnes par Alphonse d'Aragon et
furent transférés à la Cathédrale des Bienheureux Martyrs d'Otrante.
À partir de 1485, une
partie des restes des martyrs fut transférée à Naples et reposa dans l'église
de Sainte-Catherine à Formiello.
Ils furent déposés sous
l'autel de la Madone du Rosaire (qui commémore la victoire définitive des
troupes Chrétiennes sur les Ottomans lors de la bataille de Lepante en 1571).
Par la suite les restes
furent déposés dans la chapelle des reliques, consacrée par le Pape Benoît
XIII, depuis 1901, ils se trouvaient sous l'autel.
Une reconnaissance
canonique effectuée entre 2002 et 2003, en a confirmé l'authenticité.
Les reliques des martyrs
sont vénérées dans de nombreux lieux des Pouilles, à Venise et en Espagne.
Un procès en Canonisation
commencé en 1539 se termina le 14 Décembre 1771, quand le Pape Clément XIV
déclara Bienheureux les 800 victimes du col de la Minerve et en autorisa le
culte.
Depuis ils sont les
protecteurs d'Otrante.
En vue d'une possible
Canonisation à la demande du diocèse d'Otrante, le procès a été récemment
rouvert et a confirmé les conclusions du précédent.
Le 6 Juillet 2007, le
Pape Benoît XVI publie un décret dans lequel il reconnaît le martyre d'Antonio
Primaldo et de ses concitoyens tués pour haine envers la Foi. Il en annonce la
Canonisation en consistoire le 11 Février 2013.
Les 800 Martyrs d’Otrante
ont été proclamés Saints (première Canonisation du Pape) le 12 Mai
2013, sur la Place Saint-Pierre à Rome, par le Saint Père François.
Pape François : Les
martyrs d’Otrante, un symbole pour le monde contemporain
Isabelle
Cousturié | 13 mai 2013
Dans son homélie de
canonisation le pape souligne l'héroïque fidélité des chrétiens persécutés dans
le monde. Retour sur le « vrai témoignage » auquel tout baptisé est appelé
« Où trouvèrent-ils
la force de demeurer fidèles ? » s’est interrogé le pape François en
canonisant hier, dimanche 12 mai, devant de milliers de fidèles, le père
italien Antonio Primaldo et quelque 800 citoyens de la ville d’Otrante (région
des Pouilles en Italie) passés au fil de l'épée par des musulmans.
L’histoire
de leur décapitation par les ottomans, survenue en 1480, pour avoir refusé
de renier leur foi et de se convertir à l’islam, fait aujourd’hui de ces
bienheureux martyrs des saints et un symbole pour tous les chrétiens persécutés
aujourd’hui.
« Chers amis, dans
le sillage des martyrs d'Orante, conservons la foi que nous avons reçue et qui
est notre vrai trésor, renouvelons notre fidélité au Seigneur, même au milieu
des obstacles et des incompréhensions », a exhorté le pape, ajoutant :
« et demandons à Dieu de soutenir tous ces chrétiens qui, encore à
notre époque et dans tant de parties du monde, souffrent encore de violences,
qu'il leur donne le courage de la fidélité et de répondre au mal par le
bien ».
Les 14 et
15 avril dernier, le pape François avait assuré que l’Église
d’aujourd’hui comptait plus de martyrs qu’aux premiers siècles du
christianisme. Dimanche 12 mai, en canonisant des martyrs du XVème siècle, et
fait inhabituelun groupe de plusieurs centaines de personnes, il relance
le discours du « vrai témoignage » auquel tout chrétien est appelé
mais sans avoir toujours la force de le vivre, alors que d’autres, dans des
conditions de souffrance inouïe, y consentent jusqu’au sacrifice de leur
propre vie.
« Le temps des
martyrs n'est pas fini. Nous pouvons même dire que l'Eglise a plus de martyrs
que dans ses premiers siècles », relevait-il lors d’une de ses messe du
matin dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe, le mois dernier,
« L'Eglise a tant d'hommes et de femmes qui sont calomniés, qui sont
persécutés, qui sont massacrés par haine de Jésus : l'un est assassiné parce
qu'il enseigne le catéchisme, un autre parce qu'il porte la Croix. Dans tant de
pays, on les calomnie, on les persécute, ce sont nos frères et sœurs qui
souffrent en ce temps des martyrs », avait-t-il insisté.
Lors de la prière du
Regina Coeli du 14 avril, devant 80.000 personnes, le pape avait lancé un
appel à prier pour tous ces chrétiens persécutés et les soutenir dans leur
détresse, insistant sur la force et le courage de leur témoignage et sur
l’importance de leur faire sentir la solidarité du reste du monde.
Toute cette attention
particulière du pape pour les martyrs d’aujourd’hui est résumée dans
ce tweet : « Prions pour les nombreux chrétiens souffrant de
persécution et de violence dans le monde. Que Dieu leur donne le courage de la
fidélité », publié sur son compte @Pontifex_fr, en écho au passage de
l’homélie de la messe de canonisation d’hier.
La canonisation d’Antonio
Primaldo et de ses compagnons martyrs (dont l’annonce est passée
pratiquement inaperçue parce qu'elle avait été décidée par Benoît XVI et que la
publication avait coïncidé avec l'annonce de sa renonciation), prend une
résonnance particulière à un moment où les souffrances subies par tant de
minorités chrétiennes dans le monde semblent à leur paroxysme.
Insultes, calomnies,
vexations, églises saccagées ou détruites, enlèvements, fuites en
masses : c’est ce que nous lisons dans la presse au quotidien, en particulier
en Syrie, à feu et à sang, où le conflit, après deux ans, ne semble pas
vouloir baisser d’un cran, et aurait déjà fait près de 80.000 morts.
Actuellement est en
cours un grand effort international et œcuménique visant à sauver la vie et à
libérer les deux Métropolites syro- orthodoxe et grec-orthodoxe d’Alep enlevés
dans le pays voici trois semaines,Gregorios Yohannna Ibrahim et Boulos
al-Yazigi.
Ces chrétiens qui sont
souvent des « victimes oubliées » comme le
père Michael Kayal, un jeune prêtre de 27 ans, vivant à Alep, en
Syrie, enlevé par des rebelles extrémistes musulmans. Deux mois après sa
disparition, on est sans nouvelles de lui, mais le monde n’en parle pas.
« La communauté
chrétienne n’a aucune issue, elle est encerclée », soulignait Mgr
Georges Dankaye, recteur du Collège arménien de Rome et procureur de l’Eglise
arménienne catholique près le Saint-Siège, en commentant la situation sur
place, ajoutant : « Elle se prépare pour le martyre… nous ne le
voulons pas, nous ne l’espérons pas; nous le craignons mais c’est comme
ça ».
Selon plusieurs études
publiées ces derniers mois (AED, Portes
Ouvertes … ), les chrétiens de toutes confessions sont les
fidèles les plus persécutés dans le monde. C'est notamment vrai dans le monde
musulman. Mais d'autres types de discriminations et de violences existent, par
exemple d'extrémistes hindouistes à l'égard de la minorité chrétienne en Inde.
(cf. Aleteia 15
avril 2013).
Dimanche, le pape
François a également canonisé deux saintes latino-américaines : la
deuxième sainte mexicaine, Maria Guadalupe Garcia Zavala (1878-1963) et la
toute première sainte colombienne,Laura
Montoya (1874-1949), saluant en cette dernière « un
instrument d’évangélisation d’abord comme enseignante, puis comme mère
spirituelle des indigènes ».
Interrogé sur le fil
commun qui relie ces canonisations, le cardinal Angelo Amato, préfet de la
Congrégation pour les causes des saints déclare : « Il faut
tout d’abord dire que ces 800 martyrs ont sauvé l’Italie dans son identité
catholique et chrétienne. Il faut également souligner que les deux sœurs sont
latino-américaines (…) canonisées par le Pape François, premier Pape
latino-américain, signe supplémentaire d’encouragement à l’Eglise de ce
continent, qui est appelée à exceller dans le témoignage chrétien et dans
l’expansion du royaume de Dieu sur toute la terre. » (Osservatore Romano).
Sources:
RadioVatican :http://fr.radiovaticana.va/news/2013/05/12/le_pape_fran%C3%A7ois_proclame_de_nouveaux_saints/fr1-691349
L'Osservatore
Romano : http://www.osservatoreromano.va/portal/dt?JSPTabContainer.setSelected=JSPTabContainer%2FHome&last=false&locale=fr
Le 12 mai 2013, le pape
François canonisa les 813 saints martyrs d'Otrante. (Otrante est une
commune de laprovince de Lecce, dans les Pouilles, en Italie. Elle donna son
nom au Canal d'Otrante qui sépare l'Italie de l'Albanie.) Les martyrs d'Otrante
sont 800 hommes inconnus: pêcheurs, artisans, bergers et agriculteurs d’une
petite ville: Salento. Il y a cinq siècles, le 14 août 1480, leur sang a
été versé par les turcs conduits par Gedik Ahmed Pacha, uniquement parce qu’ils
étaient chrétiens. Seul le nom d’Antonio Primaldo est resté parce qu'il s'était
écrié avant de mourir: "Nous considérons Jésus-Christ comme notre
Seigneur et le vrai Dieu. Nous préférons plutôt mille fois mourir que de le
renier et devenir turcs." Que s'était-il donc passé en 1480?
Nous vous rappelons
d'abord qu'en 1453, à la tête d’une armée de 260000 Turcs, Mehmet II avait
conquis Byzance, ou Constantinople, la "seconde Rome". Dès lors, il
projetait de s’emparer de la "première Rome", la vraie Rome, et de transformer
la basilique Saint-Pierre en écurie pour ses chevaux. Nous nous souvenons aussi
que 1453 signe la fin de la Guerre de cent ans, et la fin du Moyen-âge. En juin
1480, Mehmet II juge le moment opportun: il dirige sa flotte vers la mer
Adriatique. Il a l’intention de s’emparer de Brindisi, et de remonter l’Italie
jusqu’au siège de la papauté. Mais un fort vent contraire contraint cependant
les navires à toucher terre à 50 milles plus au sud. Le débarquement eut lieu à
Roca, à quelques kilomètres d’Otrante. Nous sommes le 28 juillet 1480, et
l'armée turque était forte de 90 galères, 40 galiotes et 20 autres navires, au
total 18 000 soldats.
Otrante, ville située le
plus à l’est de l’Italie, est un pont entre l’Orient et l’Occident. C'est une
ville historique: c’est à Otrante que saint François d’Assise, revenant de
Terre Sainte, avait débarqué en 1219 et avait été accueilli avec tous les
honneurs. En 1480, au moment du débarquement des Ottomans, la ville ne peut
compter que sur une garnison de 400 hommes armés qui fuiront avant même les
premiers combats. Seuls restèrent les habitants pour défendre Otrante. La ville
résista de toutes ses forces aux attaques, mais sa population composée
seulement de 6 000 habitants ne put s'opposer longtemps aux bombardements
de l'artillerie turque. En définitive, le 29 juillet 1480 tous les habitants
abandonnèrent le bourg aux mains des Turcs en se retirant dans la citadelle
tandis que ceux-ci commencèrent leur razzia, même dans les habitations
avoisinantes. Quand Gedik Ahmed Pacha demanda aux défenseurs de se rendre,
ceux-ci refusèrent, et l'artillerie turque reprit le bombardement. Le 11 août
après 15 jours de siège, Gedik Ahmed Pacha donna l'ordre de l'attaque
finale et réussit à enfoncer les défenses et à prendre le château. Un terrible
massacre s'ensuivit. Tous les hommes de plus de quinze ans furent tués et les
femmes et les enfants réduits en esclavage.
S’ensuivit un siège
éprouvant: les bombardes turques lancent des centaines de boulets de pierre sur
la ville (beaucoup d’entre eux sont encore visibles aujourd’hui dans les rues
du centre historique). Quinze jours plus tard, à l’aube du 12 août, les
Ottomans concentrent leurs tirs sur un des points les plus fragiles des
murailles. Ils ouvrent une brèche, envahissent les rues, massacrant tout ce qui
est à la portée de leurs tirs. Ils gagnent la cathédrale où de nombreux
habitants s'étaient réfugiés.
Environ huit cents
habitants furent présentés au Pacha qui leur ordonna de se convertir sinon ils
seraient tous tués. Antonio Primaldo, un tailleur, d’un âge avancé, mais plein
de foi et de ferveur, déclara au nom de tous, "croire tous en
Jésus-Christ, Fils de Dieu, et être prêts à mourir mille fois pour lui." À
ces mots, tous se mirent à crier d’une seule voix et avec ferveur: "Plutôt
mourir mille fois, et de n’importe quelle mort que de renier le Christ." Le
lendemain matin, "ces braves champions de la sainte foi avec la corde
autour du cou et les mains attachées derrière le dos, furent emmenés au col de
Minerve tout proche." Le tyran ordonna qu’on leur tranchât la tête;
le premier à avoir la tête coupée fut le vieux Primaldo. C'était le 14 août
1480.
Le sacrifice des huit
cents d’Otrante et, les deux semaines de résistance de la ville permirent à
l’armée du roi de Naples de s’organiser et de se rapprocher de ces lieux,
empêchant ainsi les 18 000 Ottomans d’envahir toute la région des Pouilles et
d’avancer sur Rome.
Les rescapés et le clergé
qui s'étaient réfugiés à l'intérieur de la cathédrale afin de prier avec
l'archevêque Stefano Agricoli, furent tous tués, et l'église fut transformée en
étable à chevaux. Toutes les personnes massacrées furent reconnues martyrs
de l'Église et vénérées comme bienheureux martyrs d'Otrante. La plus
grande partie de leurs ossements se trouve dans sept grandes armoires en bois
dans la chapelle des Martyrs bâtie dans l'abside droite de la cathédrale
d'Otrante. Sur le col de la Minerve fut construite une petite église qui leur
fut dédiée, Sainte Marie des Martyrs. Treize mois après, Otrante était
reconquise par les Aragonais.
La cause de ces martyrs
de l'Église catholique sera tout d'abord instruite par le pape Clément XIV en
1711, qui les béatifia, puis elle s'endormit plusieurs siècles. C'est
finalement Benoît XVI qui reconnut officiellement «le miracle» obtenu en 1981
par une religieuse de cette ville, sœur Francesca, atteinte d'un cancer à
l'ovaire dont la «guérison inexpliquée» serait intervenue après avoir prié les
reliques de ces martyrs.
Le saint Siège fut très
prudent avant d'annoncer cette canonisation, redoutant une polémique qui
pourrait venir du côté de l'islam, l'Église catholique osant aujourd'hui, dans
un contexte de relations tendues, proposer à la méditation de ses fidèles
l'exemple de ces résistants de la foi. Ce sujet était si délicat que cette
cause de canonisation collective resta au point mort sous le pontificat de
Jean-Paul II, et que ce n'est que presque au dernier jour du pontificat de
Benoît XVI qu'elle fut annoncée. C'est en effet le 11 février dernier que
le pape allemand a officiellement reconnu le miracle pour la religieuse,
ouvrant ainsi la voie à la canonisation. Une minute plus tard, Benoît XVI,
devant les mêmes cardinaux réunis en consistoire, annonçait qu'il avait décidé
de renoncer à son pontificat. C'est le pape François qui procéda à cette
canonisation.
Méditant sur la force de
ces martyrs, le pape François a posé cette question: "Où
trouvèrent-ils la force de demeurer fidèles?" Réponse: "Dans
la foi qui nous fait voir au-delà des limites de notre regard humain" et
ce, "même au cœur des obstacles et des incompréhensions." Et
le pape François d'ajouter: "Demandons au Seigneur qu'il soutienne
les nombreux chrétiens qui, à notre époque et dans de nombreuses parties du
monde, souffrent encore de violences. Qu'il leur donne le courage d'être
fidèles et de répondre au mal par le bien." Aujourd'hui, quand des
chrétiens vivent le pire, on peut vraiment dire que la foi est notre seul
trésor.
Concluons: Le calife
Mehmet II, qui avait déjà pris Constantinople, avait pour objectif de s'emparer
de Rome. Mais il a été arrêté par des chrétiens prêts à défendre la foi en
versant leur sang.
Le martyre de ces huit
cents personnes a eu lieu en 1480, un 14 août, le jour où la liturgie rappelle
leur souvenir. Cinq siècles plus tard, en 1980, Jean-Paul II s’est rendu à
cause d’eux à Otrante, la ville d’Italie où ils furent martyrisés. Le 6 juillet
2007, Benoît XVI a authentifié de manière définitive leur martyre par un décret
promulgué par la congrégation pour la cause des saints. Qui étaient les huit
cents d’Otrante? Des gens ordinaires. Pourquoi ont-ils été tués? En haine des
chrétiens.
Leur histoire est
extraordinairement actuelle, comme l’est le conflit entre l'islam et le
christianisme au cours duquel ils ont sacrifié leur vie.
Paulette Leblanc
SOURCE : http://nova.evangelisation.free.fr/leblanc_martyrs_otrante.htm
Lecture du mois d'août:
comment les huit cents d'Otrante ont sauvé Rome
Ils ont été martyrisés il
y a cinq siècles dans la région la plus orientale d’Italie, la plus exposée aux
attaques des musulmans. Le calife Mehmet II, qui avait déjà pris
Constantinople, avait pour objectif de s'emparer de Rome. Mais il a été arrêté
par des chrétiens prêts à défendre la foi en versant leur sang
par Sandro Magister
ROMA, le 14 août 2007 –
Il est indiqué dans le Martyrologe Romain, c’est-à-dire dans le calendrier
liturgique des saints et bienheureux mis à jour conformément aux décrets du
Concile Vatican II et promulgué par Jean-Paul II, que l’Eglise évoque et vénère
aujourd’hui...
"... les quelque huit cents bienheureux martyrs d’Otrante, dans les
Pouilles, qui, incités par les assauts des soldats ottomans à renier leur foi,
furent exhortés par le bienheureux Antonio Primaldo, un vieux tisserand, à
persévérer dans le Christ, et, ayant été décapités, ont obtenu la couronne du
martyre".
Le martyre de ces huit cents personnes a eu lieu en 1480, un 14 août, le jour
où la liturgie rappelle leur souvenir.
Cinq siècles plus tard, en 1980, Jean-Paul II s’est rendu à cause d’eux à
Otrante, la ville d’Italie où ils furent martyrisés.
Le 6 juillet 2007, Benoît XVI a authentifié de manière définitive leur martyre
par un décret promulgué par la congrégation pour la cause des saints.
Qui étaient les huit cents d’Otrante? Pourquoi ont-ils été tués? Leur histoire
est extraordinairement actuelle, comme l’est le conflit entre islam et
christianisme au cours duquel ils ont sacrifié leur vie.
C’est ce que démontre dans le texte qui suit, publié le 14 juillet dernier dans
"il Foglio", Alfredo Mantovano, juriste catholique et sénateur, né au
sud des Pouilles, dans la région d’Otrante, sur la même terre que les huit
cents:
"Prêts à mourir mille fois pour Lui..."
par Alfredo Mantovano
Le 6 juillet 2007, Benoît XVI a reçu le préfet de la congrégation pour la cause
des saints, le cardinal José Saraiva Martins. Il a autorisé la publication du
décret d’authentification du martyre du bienheureux Antonio Primaldo et de ses
compagnons laïcs, "tués en haine de la foi" le 14 août 1480 à
Otrante.
Seul le nom d’Antonio Primaldo est resté. Ses compagnons de martyre sont 800
inconnus: pêcheurs, artisans, bergers et agriculteurs d’une petite ville. Il y
a cinq siècles, leur sang a été versé uniquement parce qu’ils étaient
chrétiens.
Ces 800 hommes ont subi il y a cinq siècles le sort réservé à l’Américain Nick
Berg en 2004. Capturé par des terroristes islamistes en Irak alors qu’il
exerçait son activité d’antenniste, il a été tué au cri de "Allah est
grand !" Son bourreau, après lui avoir tranché la veine jugulaire, a passé
la lame autour du cou jusqu’à ce que la tête se détache et il l’a montrée comme
un trophée. Exactement ce que le bourreau ottoman avait fait à chacun des 800
habitants d’Otrante en 1480.
* * *
Le prologue à cette exécution de masse a lieu le 29 juillet 1480, aux premières
heures du jour : depuis les murs d’Otrante, on voit pointer à l’horizon une
flotte composée de 90 galées, 15 mahonnes et 48 galiotes, avec à leur bord 18
000 soldats, qui devient de plus en plus visible. L’armée est dirigée par le
pacha Agometh, lui-même sous les ordres de Mehmet II, dit Fatih, le Conquérant.
En 1451, ce sultan, alors âgé de 21 ans à peine, avait pris la tête de la tribu
ottomane, qui s’était imposée sur l’échiquier des émirats islamiques un siècle
et demi auparavant.
En 1453, à la tête d’une armée de 260 000 Turcs, Mehmet II avait conquis
Byzance, la "seconde Rome". Dès lors, il projetait de s’emparer de la
"première Rome", la vraie Rome, et de transformer la basilique
Saint-Pierre en écurie pour ses chevaux.
En juin 1480, il juge le moment opportun pour accomplir son œuvre: il lève le
siège de Rhodes – que ses chevaliers défendaient avec courage – et dirige sa
flotte vers la mer Adriatique. Il a l’intention de s’emparer de Brindisi, dont
le port est vaste et commode. De Brindisi, il envisage de remonter l’Italie
jusqu'au siège de la papauté. Un fort vent contraire contraint cependant les
navires à toucher terre à 50 milles plus au sud. Le débarquement a lieu à Roca,
à quelques kilomètres d’Otrante.
* * *
Otrante était – et est encore – la ville située le plus à l’est de l’Italie.
C’est une ville riche d’histoire: ses environs immédiats étaient probablement
déjà habités au Paléolithique, en tout cas au Néolithique. Otrante a par la
suite été occupée par les Messapiens, peuplade qui a précédé les Grecs.
Conquise par ces derniers, la ville est intégrée dans la Grande Grèce, avant
que les Romains ne s’en emparent pour en faire rapidement un municipe.
L’importance de son port fait d’Otrante un pont entre l’Orient et l’Occident,
rôle consolidé sur le plan culturel et politique par la présence d’un important
monastère de moines basiliens à San Nicola in Casole, dont il reste aujourd’hui
quelques colonnes sur la route qui mène à Leuca.
Otrante possède une très belle cathédrale, construite entre 1080 et 1088. En
1095, 12 000 croisés y reçurent la bénédiction, avant de partir, sous le
commandement du prince Bohémond Ier de Hauteville, libérer et protéger le
Saint-Sépulcre de Jérusalem. C’est justement à Otrante que saint François
d’Assise, revenant de Terre Sainte, avait débarqué en 1219 et avait été
accueilli avec tous les honneurs.
* * *
Au moment du débarquement des Ottomans, la ville ne peut compter que sur une
garnison de 400 hommes armés, dont les chefs s’empressent de demander de l’aide
au roi de Naples, Ferrante d’Aragon, en lui envoyant un courrier.
Après avoir cerné le château, où tous les habitants du bourg s’étaient
réfugiés, le pacha Agometh envoie un messager pour proposer une reddition à des
conditions avantageuses. S’ils n’opposent aucune résistance, hommes et femmes
resteront libres et ne subiront aucun tort. C’est un des notables de la ville,
Ladislao De Marco, qui répond: si les assiégeants veulent Otrante – prévient-il
– ils devront la prendre par les armes.
L’envoyé est sommé de ne plus revenir. Lorsqu’un second messager se présente
avec la même offre de reddition, il reçoit une volée de flèches. Pour supprimer
toute équivoque, les capitaines se saisissent des clés de la ville et les
jettent ostensiblement à la mer du haut d’une tour, en présence de la
population. Pendant la nuit, une bonne partie des soldats de la garnison
franchissent les murs de la ville au moyen de cordes et s’enfuient. Les
habitants seuls restent pour défendre Otrante.
* * *
S’en suit un siège éprouvant: les bombardes turques lancent des centaines de
boulets de pierre sur la ville (beaucoup d’entre eux sont encore visibles
aujourd’hui dans les rues du centre historique). Quinze jours plus tard, à
l’aube du 12 août, les Ottomans concentrent leurs tirs sur un des points les
plus fragiles des murailles. Ils ouvrent une brèche, envahissent les rues,
massacrant tout ce qui est à la portée de leurs tirs. Ils gagnent la cathédrale
où de nombreux habitants se sont réfugiés. Après avoir renversé les portes et
pénétré dans l’édifice, les Ottomans trouvent l’archevêque Stefano vêtu de ses
habits pontificaux, le crucifix à la main. A l’injonction des assaillants de ne
plus prononcer le nom du Christ – puisque c’est Mahomet qui commande désormais
– l’archevêque leur répond en les exhortant à la conversion. Il est alors
décapité d’un coup de cimeterre.
Le 13 août, Agometh demande et obtient la liste des habitants capturés, à
l’exception des femmes et des enfants âgés de moins de 15 ans.
* * *
Voici ce que Saverio de Marco raconte dans sa "Compendiosa istoria degli
ottocento martiri otrantini" publiée en 1905:
“Environ huit cent hommes furent présentés devant le pacha. A ses côtés se
tenait un prêtre calabrais nommé Jean. Ce misérable apostat fit usage de son
éloquence satanique pour persuader les chrétiens d’abandonner le Christ pour se
convertir à l’islam. S’assurant ainsi de la bonne grâce d’Algometh, ils
auraient la vie sauve et conserveraient tous les biens dont ils disposaient
chez eux. Dans le cas contraire, tous seraient massacrés. Parmi ces héros,
Antonio Primaldo, un tailleur déjà vieux mais plein de piété et de ferveur. Au
nom de tous les autres, il répondit: ‘Vous tous, croyez en Jésus Christ, fils
de Dieu et soyez prêts à mourir mille fois pour lui’“.
Dans son "Historia della guerra di Otranto del 1480", transcrite sur
un vieux manuscrit et publiée en 1924, le premier chroniqueur, Giovanni Michele
Laggetto, ajoute:
"En se tournant vers les chrétiens, Primaldo leur adressa ces mots: ‘Mes
frères, nous avons combattu jusqu’à aujourd’hui pour notre patrie, notre vie et
nos maîtres terrestres. Le temps est venu désormais de conserver nos âmes pour
notre Seigneur. Puisqu’il est mort sur la croix pour nous, il convient que nous
aussi mourrions pour lui, fermes et constants dans la foi. Par cette mort
terrestre, nous aurons la vie éternelle et la gloire du martyre’. A ces mots,
ils crièrent d’une seule voix et avec ferveur qu’ils préféraient mille fois
mourir de n’importe quelle mort plutôt que de renier le Christ”.
* * *
Agometh ordonne la condamnation à mort des huit cents prisonniers. Le matin
suivant, ils sont conduits, la corde au cou et les mains liées derrière le dos,
à la colline de la Minerve, à quelques centaines de mètres de la ville. De
Marco poursuit:
“Tous répétèrent la profession de foi et la réponse généreuse donnée
précédemment. Alors le tyran ordonna la décapitation, en commençant par le
vieux Primaldo, qu’il détestait. Ce dernier en effet continuait à encourager
les siens. Plus encore, avant de poser sa tête sur la pierre, il expliquait à
ses compagnons qu’il voyait le ciel ouvert et les anges consolateurs. Il leur
demanda d’être forts dans la foi et de regarder le ciel déjà ouvert pour les
recevoir. Il inclina son front et on lui coupa la tête. Mais son corps se remit
debout et en dépit des efforts des bourreaux, il resta ainsi dressé immobile,
jusqu’à ce que tous les autres fussent décapités. Ce prodige éclatant et
retentissant aurait pu être une leçon de salut pour ces infidèles, s’ils
n’avaient pas été rebelles à cette lumière qui éclaire chaque homme qui vit
dans ce monde. Un seul bourreau, nommé Berlabei, crut à ce miracle avec
courage. Se déclarant chrétien à haute voix, il fut condamné au supplice du
pal”.
Lors du procès pour la béatification des huit cents, en 1539, quatre témoins
oculaires ont rapporté le prodige d’Antonio Primaldo, resté debout après avoir
été décapité ainsi que la conversion et le martyre du bourreau. L’un d’entre
eux, Francesco Cerra, âgé de 72 ans en 1539, raconte:
“Antonio Primaldo fut le premier à être mis à mort. Décapité, il resta
fermement debout et tous les efforts de ses ennemis ne parvinrent pas à le
faire tomber, jusqu’à ce que tous les autres eussent été tués. Le bourreau,
sidéré par le miracle, proclama que la foi catholique était la vraie. Il
insista pour devenir chrétien et pour cette raison fut condamné à la mort par
le pal, sur ordre du pacha“.
* * *
Cinq siècles plus tard, le 5 octobre 1980, Jean-Paul II se rend à Otrante en
souvenir du sacrifice des huit cents.
C’est une matinée magnifique et ensoleillée qui se lève sur la plaine dominée
par la colline de la Minerve, appelée depuis 1480 colline des Martyrs. Le pape
polonais saisit l’occasion pour lancer un appel, d’actualité aujourd’hui comme
jadis:
“N’oublions pas les martyrs de notre temps. Ne nous comportons pas comme s’ils
n’existaient pas“.
Le pape invite alors à porter son regard au-delà de la mer et rappelle
expressément les souffrances du peuple albanais, alors assujetti à l’un des
modèles les plus féroces du communisme mais auquel personne ne prêtait
attention. Jean-Paul II souligne que “les bienheureux martyrs d’Otrante nous
ont laissé deux consignes fondamentales : l’amour de la patrie terrestre et
l’authenticité de la foi chrétienne. Le chrétien aime sa patrie terrestre.
L’amour de la patrie est une vertu chrétienne“.
* * *
Le sacrifice des huit cents d’Otrante n’est pas important uniquement du point
de vue de la foi. Les deux semaines de résistance de la ville permettent à
l’armée du roi de Naples de s’organiser et de se rapprocher de ces lieux,
empêchant ainsi les 18 000 Ottomans d’envahir toute la région des
Pouilles.
Les chroniqueurs de l’époque n’exagèrent pas en affirmant qu’Otrante a permis
le salut de l’Italie du Sud. Et plus encore, si l’on en croit l’information
selon laquelle la prise de la ville avait initialement incité le pape de
l’époque, Sixte IV, à prévoir son déplacement vers Avignon, par crainte que les
Ottomans ne s’approchent de Rome.
Le pape abandonne cette idée lorsque le roi de Naples, Ferrante, charge son
fils Alphonse, duc de Calabre, de se rendre dans les Pouilles et de reconquérir
Otrante. C’est ce qui se produit le 13 septembre 1481, après le retour
d’Agometh en Turquie et la mort de Mehmet II.
* * *
Ce qui donne tout son sens à cet événement extraordinaire, notamment pour
l’homme européen d’aujourd’hui, c’est que les témoignages de foi et de valeurs
civiles sont légion dans l’histoire du christianisme. Les groupes d’hommes qui
ont affronté avec courage des épreuves extrêmes sont tout aussi nombreux.
Pourtant, jamais un événement n’a impliqué autant de personnes: une ville
entière combat d’abord comme elle peut, puis résiste à plusieurs jours de
siège. Ensuite, elle rejette fermement la proposition d’abjurer sa foi. Sur la
colline de la Minerve, hormis le vieil Antonio Primaldo, aucune individualité
ne se distingue, puisque l’on ne connaît le nom d’aucun des 800 autres martyrs.
Cela prouve qu’il ne s’agit pas d’un petit nombre de héros, mais bien d’une
population toute entière qui affronte cette l’épreuve.
* * *
Tout cela se produit aussi à cause de l’indifférence des responsables
politiques européens de l’époque face à la menace ottomane.
En 1459, le pape Pie II avait convoqué à Mantoue un congrès réunissant les
chefs d’état chrétiens. Dans son discours d’ouverture, il expose leurs fautes
face à la progression turque. L’assemblée décide d’une guerre pour contenir
cette progression, mais cette résolution reste sans suite, en raison de
l’opposition de Venise et de la négligence du Saint Empire et de la
France.
En réaction à la conquête, par les musulmans, de l’île de Nègrepont, qui
appartenait à Venise, le pape Paul II propose une nouvelle alliance contre les
Ottomans. Mais les seigneurs de Milan et Florence, voulant profiter de la
situation critique de Venise, font échouer l’initiative.
La décennie suivante, avec Sixte IV sur le trône de Pierre depuis 1471, est
marquée par quatre événements: L’assassinat, en 1476, du duc de Milan, Galéas
Sforza, la coalition montée contre Rome par Milan, Venise et Florence en 1474,
la conjuration des Pazzi à Florence en 1478 et la guerre qui s’ensuit entre le
pape et le roi de Naples d’une part, Florence, aidée par Milan, Venise et la
France, de l’autre. Le tout à l’avantage des Ottomans, comme l’écrit Ludwig von
Pastor dans son "Histoire des papes".
“Laurent le Magnifique, qui avait pourtant conseillé à Ferrante de ne pas se
prêter au jeu et aux aspirations des étrangers, encourage Venise à se mettre
d’accord avec les Turcs et à les pousser à attaquer les côtes adriatiques du
royaume de Naples, afin de perturber les plans de Ferrante et de son fils.
[...] Après avoir signé la paix avec les Turcs en 1479, Venise s’est jointe au
projet de Laurent le Magnifique dans l’espoir de rejeter vers les Pouilles les
troupes musulmanes qui pouvaient s’abattre d’un moment à l’autre sur la
Dalmatie, à l’époque sous drapeau vénitien. [...] Les hommes de Laurent le
Magnifique n’ont pas non plus hésité [...] à inciter Mehmet II à envahir les terres
du roi de Naples, en leur rappelant les nombreux torts qu’il leur avait fait
subir. Mais le sultan n’avait pas besoin de ces conseils: il attendait depuis
21 ans le bon moment pour débarquer en Italie et, jusqu’à présent, c’était
justement Venise, son adversaire direct sur mer, qui l’en avait empêché”.
* * *
Si l’histoire ne se répète jamais, on est cependant en droit de relever les
analogies et les similitudes qu’elle présente. Mille ans exactement après 480,
année de naissance de saint Benoît de Nursie – un humble moine à qui l’Europe
doit beaucoup de son identité – d’autres humbles personnes représentent
l’Europe mieux et davantage que leurs chefs, plus prêts à se combattre qu’à
affronter l’ennemi commun.
Lorsque les habitants d’Otrante se retrouvent face aux cimeterres ottomans, ils
ne tirent pas argument du désintérêt des rois une raison pour baisser les bras.
Forts de la culture dans laquelle ils ont grandi, bien que la plupart ne
connaisse pas l’alphabet, ils sont convaincus qu’il est naturel de résister et
de ne pas abjurer leur foi. Lorsque l’on s’adresse aujourd’hui à un soldat
occidental revenant de mission en Irak ou en Afghanistan, ce qu’il exprime le
plus fréquemment, c’est son étonnement devant les discussions et conflits
interminables sur notre présence dans ces régions. Pour ces soldats, il est
naturel de venir en aide à ceux qui ont besoin d’un soutien et de garantir la
sécurité contre les attaques terroristes lors de la reconstruction.
A Otrante, en 1480, personne n’a hissé de drapeau pacifistes arc-en-ciel,
personne n’a fait appel à des résolutions internationales, personne n’a demandé
la convocation d’un conseil municipal pour que la zone soit déclarée comme
démilitarisée. Personne ne s’est enchaîné au pied des murs pour “construire la
paix“.
Pendant deux semaines, les 15 000 habitants de la ville ont versé depuis les
murs sur les assiégeants toute l’eau et l’huile bouillantes dont ils pouvaient
disposer. De même, lorsque seuls 800 hommes ont survécu et ont été capturés,
ils ont marché volontairement vers la fin que connaissent aujourd’hui, en Irak
et en Afghanistan, les Irakiens, les Afghans, les Américains, les Anglais, les
Italiens et d’autres encore, quand ils sont enlevés par les terroristes. Huit
cents têtes sont tombées l’une après l’autre sans que, à l’époque, aucun
chroniqueur politiquement correct n’en ait censuré le récit. Si aujourd’hui
nous connaissons bien de cette histoire extraordinaire, c’est parce que celui
qui l’a racontée a fait preuve d’objectivité et de rigueur.
* * *
Aujourd’hui, l’Europe est attaquée, non pas – comme c’était le cas à Otrante –
par une armée islamique organisée par des institutions, mais par plusieurs
organisations non gouvernementales regroupant des fondamentalistes islamistes.
En tenant compte de cette différence structurelle, il n’est pas déplacé de
s’interroger de ce qu’il reste aujourd’hui en Occident, en Europe, en Italie,
de ce “naturel“ qui a amené une communauté toute entière à “défendre la paix de
sa terre“ jusqu’au dernier sacrifice.
La question n’est pas hors de propos si l’on pense que dans la lutte contre le
terrorisme, la solidité du corps social – ou au moins de sa majeure partie –
est réellement décisive dans la lutte contre le terrorisme, face à la menace et
aux manières les plus barbares de la concrétiser. Le souvenir d’Otrante sert à
souligner qu’il existe des moments où la résistance est un devoir, mais il
permet avant tout de se rappeler qui nous sommes et de quelles communautés nous
descendons.
* * *
Rappelons-nous: en 1571, 90 ans après le martyre d’Otrante, une flotte de
plusieurs pays chrétiens a arrêté au large de Lépante la progression
turco-islamique en Méditerranée.
La situation politique de l’Europe ne s’était pas améliorée: la France était
alliée aux princes protestants allemands pour s’opposer aux Habsbourg. La
pression exercée par les Turcs contre le Saint Empire en Méditerranée n’était
pas sans lui plaire. Paris et Venise n’avaient pas levé le petit doigt pour
soutenir les Chevaliers de Malte contre le blocus maritime dirigé par Soliman
le Magnifique. En clair, la victoire de Lépante n’a pas été le fruit d’une
convergence d’intérêts politiques, elle a eu lieu en dépit des divergences. La
bataille de Lépante est exceptionnelle dans le sens que malgré tout, pour une
fois, les princes, les politiques et les chefs militaires ont su mettre de côté
leurs différends et s’unir pour défendre l’Europe.
Si cette union a pu se réaliser, c’est d’abord parce que, dans l’Europe du XVIe
siècle, la politique avait encore une vision du monde commune, fondée sur le
christianisme et le droit naturel. Si aujourd’hui tant d’esprits agnostiques
habitent l’Europe en toute liberté, c’est aussi parce qu’autrefois, des gens
ont donné du temps, de l’énergie et même leur vie pour la bonne cause. En
effet, en cas de victoire de l’ennemi, l’Italie et peut-être même l’Espagne
seraient tombées aux mains des musulmans.
* * *
Otrante nous montre qu’une civilisation culturellement homogène – ou même
principalement animée par des principes de réalité – est capable de réagir de
manière très unie pour défendre sa propre paix. Elle le fait sans piétiner sa
propre identité et sa propre dignité.
Aujourd’hui, le christianisme romano-germanique n’existe plus en tant que
civilisation homogène. Et la thèse selon laquelle ce christianisme, tant qu’il
a existé, aurait été une réalité symétrique à l’islam, n’est pas valide. Trois
différences structurelles empêchent toute superposition ou analogie avec la
"umma" islamique. Dans le christianisme, on distingue la sphère
politique de la sphère religieuse. Le droit naturel en est une des bases.
Enfin, il existe un respect de la conscience de la personne humaine. La
réflexion sur l’épisode d’Otrante en 1480 permet cependant d’identifier trois
pierres angulaires pour reconstruire l’unité: la référence au droit naturel, la
redécouverte des racines chrétiennes de l’Europe et l’amour de la patrie, ce
dernier point ayant été clairement évoqué par Jean-Paul II comme un héritage
des martyrs d’Otrante.
* * *
Dans les Ecritures Saintes, lorsque Dieu informe Abraham de son intention de
détruire Sodome et Gomorrhe (Genèse 18, 16 sqq.), ce dernier tente d’intercéder
pour eux en lui disant: “Vas-tu vraiment supprimer le juste avec le pécheur?
Peut-être y a-t-il cinquante justes dans la ville. Vas-tu vraiment les
supprimer et ne pardonneras-tu pas à la cité pour les cinquante justes qui sont
dans son sein?“. Dieu lui ayant promis que, eu égard à ces 50 justes, il
pardonnerait la ville entière, Abraham poursuit, dans une sorte de négociation
risquée: et s’il y en avait 45, 40, 30, 20, ou seulement 10? La réponse de Dieu
est la même: “Je ne détruirai pas la ville, à cause des dix“. Mais il n’y en
eut ni 50, ni 45, ni 40, ni 30, ni 20 ni même 10 et les deux villes furent
détruites.
Cette page des Ecritures est terrifiante: les civilisations qui renient les
valeurs inscrites dans la nature de l’homme risquent d’être anéanties. C’est
une page qui a été lue et relue avec douleur, particulièrement au XXe siècle,
face aux ruines du national-socialisme et du socialo-communisme. Mais elle est
tout autant réconfortante pour celui qui estime que la centralité de l’homme et
l’accord avec les principes constituent non seulement le point de départ, mais
aussi la stratégie pour quiconque veut faire de la politique.
* * *
En 1480, ce texte de la Genèse trouve une application particulière: l’Europe,
et en particulier sa ville la plus importante, Rome, échappent à la destruction
non “eu égard à” mais plutôt “en raison du sacrifice” de 800 inconnus,
pêcheurs, artisans, bergers et agriculteurs d’une ville secondaire.
Il est frappant que le drame d’Otrante n’ait pas eu – et n’ait toujours pas –
la large reconnaissance qu’il mérite. L’Eglise elle-même a attendu cinq siècles
et un pape extraordinaire comme Karol Wojtyla pour béatifier les 800. Le décret
du 6 juillet par lequel Benoît XVI autorise à considérer leur “martyre” comme
étant historiquement et théologiquement arrivé.
C’est la condition nécessaire pour leur canonisation qui aura lieu quand le
miracle aura été vérifié. L’Eglise, y compris à Otrante, garde une prudente
réserve à ce sujet, mais tout le monde sait que l’intercession des 800 a déjà
donné lieu à de très nombreux miracles; il ne manque plus que la reconnaissance
officielle
Les martyrs d’Otrante ne sont pas pressés: les gens qui visitent la cathédrale
peuvent contempler leurs ossements rangés dans plusieurs reliquaires, dans la
chapelle qui se trouve à droite du maître-autel.
Ils rappellent que non seulement la foi mais aussi la civilisation ont un prix,
un prix qui ne s’exprime pas en monnaie, un prix paradoxalement compatible avec
le fait d’avoir reçu la foi et la civilisation comme des dons
inestimables.
Ce prix est demandé à chacun de nous d’une manière différente, mais il n’admet
ni soldes ni liquidations.
Le quotidien dont a été tiré le récit:
> Il Foglio
Les articles de www.chiesa sur ce sujet:
>
Focus ISLAM
Traduction française par Charles de Pechpeyrou, Paris, France.
SOURCE : http://chiesa.espresso.repubblica.it/articolo/16140175af.html?fr=y
Also
known as
Antonio Primaldo
Profile
An aged lay man artisan in Otranto, Italy, known for his personal piety. In 1480Otranto was invaded by Turks who offered the inhabitants the choice between deathand conversion to Islam. Antony was chosen as spokesman for the town, and explained to the Turks that Otranto chose Christ. Martyred with 812 other residents of Otranto whose names have not come down to us.
hacked
to pieces on 13
August 1480 in Otranto, Lecce, Italy
14
December 1771 by Pope Clement
XIV (cultus
confirmed)
6
July 2007 by Pope Benedict
XVI (decree of martyrdom)
Sunday 12
May 2013 by Pope Francis in Rome, Italy
SOURCE : http://catholicsaints.info/saint-antony-primaldo/
The 800 Martyrs of
Otranto
Faithful Witnesses of
Christ Among First Saints Canonized by Pope Francis
MAY 13, 2013 00:00IVÁN DE VARGASUNCATEGORIZED
The Church now has 802
new Saints, after the first canonization that Pope Francis presided over on
Sunday in Saint Peter’s Square. They are the 800 martyrs of Otranto — killed
savagely by the Ottoman army in 1480, as well as two Latin American nuns who
worked their whole lives at the service of the poorest and invalid: Mother
Laura Montoya (1874-1949), and Mother Lupita (1878-1963). This is one of the
great events planned in the Year of Faith.
Antonio Primaldo and
Companions
Antonio Pezzulla, called
Primaldo, is the only name that has been recorded of the 800 fishermen,
artisans, shepherds and farmers of the small Italian city of Otranto, in the
region of Apulia, whose blood was shed out of fidelity to Christ, during an
incursion of the Ottoman army on July 29, 1480.
The martyrdom of Antonio
Primaldo and his companions is set historically in the warlike context that
lasted for a long time in Europe’s relations with the Ottoman Empire. After the
fall of Constantinople in 1453, and the siege of Belgrade in 1456, Mehmed the
Conqueror tried in vain to conquer the Island of Rhodes in 1479. He then went
to the end of the Italian coast, closest to the ports of Albania, already under
his dominion.
In the Hands of the
Ottoman Army
The Turks approached the
city of Otranto, with some 150 ships and more than 15,000 men, led by the Gedik
Ahmed Pasha. The city had 6,000 inhabitants and had been abandoned by the
Aragonese militias, committed in Tuscany. No sooner has the siege began, which
lasted 15 days, they were ordered to surrender, and ordered to renounce their
faith in Christ and convert to Islam. As the inhabitants refused, the city was
bombed and fell into the hands of the invaders on August 12. The inflamed army
killed them mercilessly, striking them with scimitars.
Arriving at the
cathedral, where a good part of the inhabitants had sought refuge, the Ottomans
knocked down the door and encircled Archbishop Stefano Pendinelli, who
was celebrating Holy Mass and distributing the Eucharist to those present.
Archbishop Pendinelli was horribly quartered on the spot. In addition to the
prelate, they killed canons, Religious and other faithful who were in the
church.
Death Rather than
Apostasy
The next day, the Ahmed
Pasha ordered that all the survivors, some 800 men, be taken to the Turkish
camp and forced to apostatize. Antonio Primaldo, a humble cloth shearer,
answered firmly and immediately on behalf of all. He said they “regarded Jesus
Christ as Son of God, their true Lord and God, and preferred to die a thousand
times rather than deny him and become Muslims.” Commander Ahmed then ordered
their execution.
Youths, adults, the
elderly were led with ropes around their neck and their hands tied behind their
back to the hill of Minerva, on the outskirts of the city. Before they were
martyred, they comforted one another.
Primaldo, the first to
suffer decapitation, stood up miraculously and stayed that way until the end of
the killings. The miracle so impressed Berlabei, one of the executioners, that
he flung his scimitar, confessed himself a Christian and was then impaled.
The inert bodies were
left out in the open for a year in the place of execution, where they were
found uncorrupted by the troops sent to liberate Otranto. In June of 1481,
their remains were taken to the nearby church , “to the source of Minerva,” and
on October 13 they were moved to the Cathedral. At the beginning of 1500 a
chapel was built inside the Cathedral to house the relics definitively,
constant object of pilgrimages.
Popular Recognition
Antonio Primaldo and his
companions were recognized immediately as martyrs by the people. Every year on
August 14, the local church devoutly celebrates their memory. On December 14,
1771 the decree of confirmation was issued of devotion ab immemorabili,
accorded to the martyrs.
In 1988, the then
archbishop of Otranto,Archbishop Vincenzo Franco, appointed the historical
commission. The diocesan investigation was carried out from 1991-1993. It was
recognized as valid by the Congregation for the Causes of Saints on May 27,
1994. On July 6, 2007, Benedict XVI approved the decree recognizing that
Blessed Antonio Primaldo and companions had been killed for their fidelity to
Christ.
Canonization
“Our diocese has awaited
this moment for a long time. At a time of profound crisis, the imminent
canonization of our martyrs is a strong invitation to live daily martyrdom to
the utmost, made of fidelity to Christ and to His Church,” writes the
Archbishop Donato Negro of Otranto. The recognized miracle, needed for the
mentioned decree, refers to the cure from cancer of Sister Francesca Levote,
professed religious of the Poor Sisters of Saint Clare.
Benedict XVI fixed the
date of the canonization in the Ordinary Public Consistory of last February 11,
the day he announced his resignation from the Petrine Ministry.
MAY 13, 2013
00:00UNCATEGORIZED
SOURCE : https://zenit.org/articles/the-800-martyrs-of-otranto/
HOMILY OF POPE FRANCIS
Dear Brothers and
Sisters,
On this Seventh Sunday
of Easter we
gather together in joy to celebrate a feast of holiness. Let us give thanks to
God who made his glory, the glory of Love, shine on the Martyrs of Otranto, on
Mother Laura Montoya and on Mother María Guadalupe García Zavala. I greet all
of you who have come for this celebration — from Italy, Colombia, Mexico and
other countries — and I thank you! Let us look at the new saints in the light
of the word of God proclaimed. It is a word that has invited us to be faithful
to Christ, even to martyrdom; it has reminded us of the urgency and beauty of
bringing Christ and his Gospel to everyone; and it has spoken to us of the
testimony of charity, without which even martyrdom and the mission lose their
Christian savour.
1. When the Acts of the
Apostles tell us about the Deacon Stephen, the Proto-Martyr, it is written that
he was a man “filled with the Holy Spirit” (6:5; 7:55). What does this mean? It
means that he was filled with the Love of God, that his whole self, his life,
was inspired by the Spirit of the Risen Christ so that he followed Jesus with
total fidelity, to the point of giving up himself.
Today the Church holds up
for our veneration an array of martyrs who in 1480 were called to bear the
highest witness to the Gospel together. About 800 people, who had survived the
siege and invasion of Otranto, were beheaded in the environs of that city. They
refused to deny their faith and died professing the Risen Christ. Where did
they find the strength to stay faithful? In the faith itself, which enables us
to see beyond the limits of our human sight, beyond the boundaries of earthly
life. It grants us to contemplate “the heavens opened”, as St Stephen says, and
the living Christ at God’s right hand. Dear friends, let us keep the faith we
have received and which is our true treasure, let us renew our faithfulness to
the Lord, even in the midst of obstacles and misunderstanding. God will never
let us lack strength and calmness. While we venerate the Martyrs of Otranto,
let us ask God to sustain all the Christians who still suffer violence today in
these very times and in so many parts of the world and to give them the courage
to stay faithful and to respond to evil with goodness.
2. We might take the
second idea from the words of Jesus which we heard in the Gospel: “I do not
pray for these only, but also for those who believe in me through their word,
that they may all be one; even as you, Father, are in me, and I in you, that
they also may be in us” (Jn 17:20). St Laura Montoya was an instrument of
evangelization, first as a teacher and later as a spiritual mother of the
indigenous in whom she instilled hope, welcoming them with this love that she
had learned from God and bringing them to him with an effective pedagogy that
respected their culture and was not in opposition to it. In her work of
evangelization Mother Laura truly made herself all things to all people, to
borrow St Paul’s words (cf. 1 Cor 9:22). Today too, like a vanguard of the
Church, her spiritual daughters live in and take the Gospel to the furthest and
most needy places.
This first saint, born in
the beautiful country of Colombia, teaches us to be generous to God and not to
live our faith in solitude — as if it were possible to live the faith alone! —
but to communicate it and to make the joy of the Gospel shine out in our words
and in the witness of our life wherever we meet others. Wherever we may happen
to be, to radiate this life of the Gospel. She teaches us to see Jesus’ face
reflected in others and to get the better of the indifference and individualism
that corrode Christian communities and eat away our heart itself. She also
teaches us to accept everyone without prejudice, without discrimination and
without reticence, but rather with sincere love, giving them the very best of
ourselves and, especially, sharing with them our most worthwhile possession;
this is not one of our institutions or organizations, no. The most worthwhile
thing we possess is Christ and his Gospel.
3. Lastly, a third idea.
In today’s Gospel, Jesus prays to the Father with these words: “I made known to
them your name, and I will make it known, that the love with which you have
loved me may be in them, and I in them” (Jn 17:26). The martyr’s fidelity event
to the death and the proclamation of the Gospel to all people are rooted, have
their roots, in God’s love, which was poured out into our hearts by the Holy
Spirit (cf. Rom 5:5), and in the witness we must bear in our life to this love.
St Guadalupe García
Zavala was well aware of this. By renouncing a comfortable life — what great
harm an easy life and well-being cause; the adoption of a bourgeois heart
paralyzes us — by renouncing an easy life in order to follow Jesus’ call she
taught people how to love poverty, how to feel greater love for the poor and
for the sick. Mother Lupita would kneel on the hospital floor, before the sick,
before the abandoned, in order to serve them with tenderness and compassion.
And this is called “touching the flesh of Christ”. The poor, the abandoned, the
sick and the marginalized are the flesh of Christ. And Mother Lupita touched
the flesh of Christ and taught us this behaviour: not to feel ashamed, not to
fear, not to find “touching Christ’s flesh” repugnant. Mother Lupita had
realized what “touching Christ’s flesh” actually means. Today too her spiritual
daughters try to mirror God’s love in works of charity, unsparing in sacrifices
and facing every obstacle with docility and with apostolic perseverance (hypomon?),
bearing it with courage.
This new Mexican saint
invites us to love as Jesus loved us. This does not entail withdrawal into
ourselves, into our own problems, into our own ideas, into our own interests,
into this small world that is so harmful to us; but rather to come out of
ourselves and care for those who are in need of attention, understanding and
help, to bring them the warm closeness of God’s love through tangible actions
of sensitivity, of sincere affection and of love.
Faithfulness to Christ
and to his Gospel, in order to proclaim them with our words and our life,
witnessing to God’s love with our own love and with our charity to all: these
are the luminous examples and teachings that the saints canonized today offer
us but they call into question our Christian life: how am I faithful to Christ?
Let us take this question with us, to think about it during the day: how am I
faithful to Christ? Am I able to “make my faith seen with respect, but also
with courage? Am I attentive to others, do I notice who is in need, do I see
everyone as brothers and sisters to love? Let us ask the Lord, through the
intercession of the Blessed Virgin Mary and the new saints, to fill our life
with the joy of his love. So may it be.
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
How the 800 Martyrs of
Otranto Saved Rome
On August 14, 1480, a massacre was perpetrated on a
hill just outside the city of Otranto, in southern Italy. Eight
hundred of the city’s male inhabitants were taken to a place called the Hill of
the Minerva, and, one by one, beheaded in full view of their fellow prisoners.
The spot forever after became known as the Hill of the Martyrs.
In medieval warfare, the
bloody execution of a city’s population was commonplace, but what happened at
Otranto was unique. The victims on the Hill of the Minerva were put to death
not because they were political enemies of a conquering army, nor even because
they refused to surrender their city. They died because they refused to convert
to Islam. The 800 men of Otranto were martyrs, the first victims of what was
fully expected to be the relentless conquest of Italy and then all of
Christendom by the armies of the Ottoman Empire. Because of their sacrifice,
however, the Ottoman invasion was slowed and Rome was spared the same fate that
had befallen Constantinople only 27 years before.
Mehmet the Conqueror
On May 29, 1453, the
venerable city of Constantinople, the capital of the Byzantine Empire since its
founding by Constantine the Great in the fourth century, fell to an army of
250,000 Ottoman Turks under the personal command of the 21-year-old Sultan
Mehmet II. Earning his title, el-Fatih ("the Conqueror"),
Mehmet completed the centuries’ old war against the Byzantines and made the
once-great Christian city the new capital of his Islamic empire and the
launching point for his grand plans of dominion over the West.
Ottoman armies were soon
once more on the march, this time headed straight for the heart of Europe.
Mehmet laid siege to the city of Belgrade, but his troops were repulsed by the
Hungarians. Even so, the campaign ended with the Ottoman occupation of Serbia
and a strategically strong position to push into the rest of the Balkans,
including Wallachia (Romania) and Moldavia. Mehmet was relentless in his next
efforts. Defeated in 1475 by Stephen the Great of Moldavia at the Battle of
Vaslui, the Sultan merely waited until the next year to launch yet another army
into the field. This time he crushed the Moldavians at the Battle of Valea
Alba. More progress would have been made had Mehmet not been checked in the
mountains of Wallachia by a foe even more determined and just as merciless: the
Wallachian prince and one-time vassal of Mehmet, Vlad III Tepes, known to
history as Vlad the Impaler, or Vlad Dracula.
Rebuffed for the moment
in the Balkans, Mehmet turned to completing a task he had set himself back in
1453. After the fall of Constantinople, Mehmet claimed one other title
alongside that of el-Fatih. He called himself Kayser-i Rûm ("Caesar
of Rome") on the basis that he was successor to the throne of the
Byzantine Empire and also a descendant of Theodora Kantakouzenos (daughter of
the Byzantine Emperor John VI Kantakouzenos) who had been married to Sultan
Orhan I (r. 1326-1359). Mehmet announced his intention to invade Italy, capture
Rome, and bring together both halves of the Roman Empire. The campaign would
also mark the final defeat of the Christian cause in Europe by the conversion
of the city of the popes. St. Peter’s Basilica would serve as a stable for the
Ottoman cavalry.
The Sultan Aims for Italy
Mehmet halted the ongoing
siege of Rhodes—brilliantly defended by the Knights of Rhodes—and ordered large
elements of the Turkish army and navy there to set sail for the Italian
peninsula. The fleet comprised at least 90 galleys, 15 heavily armed
galleasses, and 48 lighter galliots carrying over 18,000 soldiers. Their
initial target was the Italian port city of Brindisi, in Puglia (or Apulia),
the southeastern corner of the peninsula along the Adriatic Sea. The city was
an ideal choice as it offered a large harbor for the ships. The commander of
the Ottoman force, Pasha Ahmet, was one of the most formidable of Mehmet’s
generals. He intended to capture the port and then advance immediately north
toward Rome while Ottoman reinforcements arrived to consolidate the seized
territory.
The movement of the fleet
was aided considerably by the absence of resistance by the maritime power of
Venice. The Venetians and the Ottoman Empire had been fighting each other off
and on for dominance in the eastern Mediterranean and Adriatic since 1423. Much
to Mehmet’s pleasure, the two powers signed a peace treaty in 1479 that ended
hostilities, at least temporarily. The Sultan thus attacked Rhodes and then
launched his campaign on Italy without fear of the Christian state of Venice
blocking the progress of his armies.
The Adriatic’s weather
did not cooperate, however, and the famous winds forced the fleet to land not
in Brinidisi but some 50 miles to the south, at Roca, near the city of Otranto.
The city is located on the eastern shore of the sub-peninsula of Salento, the
small bit of land that juts out from the larger Italian peninsula and that has
been described as the "heel" of the Italian "boot." In
1480, the area was Neapolitan/Aragonese, meaning it was under the control of
the united kingdoms of Naples and Aragon. Otranto’s cathedral dated to the late
11th century and had been the scene, ironically, of the enthusiastic blessing
of some 12,000 Crusaders under the leadership of Bohemond of Taranto just
before they set sail to take part in the First Crusade (1095-1099).
The city’s walls afforded
a wonderful view of the Adriatic, but on the morning of July 29, an ominous
sight appeared on the horizon: The Ottoman fleet had landed nearby. Thousands
of soldiers and sailors began marching toward Otranto, where the garrison of
soldiers numbered only around 400. Messengers were sent north to alert the rest
of the peninsula of the danger that had arrived from the sea.
The castle had no
cannons, and the garrison commander, Count Francesco Largo, was aware of the
limited supplies and water. Medieval warfare, even after the emergence of
cannons, was predicated on stark and often grim choices on the part of the
defenders of any city or castle under siege. The defenders could either hope to
hold out (especially if a relief army was on the way), or they could negotiate
a surrender. Surrender was an option to be considered as early as possible, for
the longer a siege went on the harsher the terms might become. Should a city or
castle fight to the last and have its walls breached, staggering violence
usually followed as the conquering force pillaged, vented its pent-up
frustration, and searched for loot and treasure.
Surrender or Die
For the citizens of
Otranto, the siege of Constantinople was still well-known. When that city fell,
Ottoman troops were allowed to pillage parts of the city, but the key moment
came when they reached the famed church of the Hagia Sophia. After breaking
down the church’s bronze gates, the Turkish troops found inside a huge throng
of Byzantines who had taken refuge and who were praying that the city might be
delivered by some miracle. The Christians were seized and separated according
to age and gender. The infants and elderly were brutally murdered; the
men—including some of the city’s most prominent senators—were carted off to the
slave markets; and the women and girls were taken by soldiers or sent into a
life of slavery.
At Otranto, the terms of
the Pasha were ostensibly generous. If the town surrendered, the defenders
would be permitted to live. Otranto was forfeit. The answer to the Pasha’s
demands was firm: The Christians would not surrender. When a second messenger was
sent to the walls to repeat the demands, he was met with arrows from the walls.
To settle the issue, the leaders of the castle defense climbed to the top of
the tower and threw the keys of the city into the sea. When the determined
defenders awoke in the morning, however, some of the soldiers had fled by
climbing down the walls and running for their lives.
The few hundred
inhabitants of Otranto now faced 18,000 fierce Ottomans with barely 50
Neapolitan soldiers. The siege engines and Ottoman cannons brought down a
relentless torrent of stones, and waves of Ottoman soldiers crashed against the
walls and tried to climb up to get at the frantic defenders. The people of the
town boiled oil and water to pour down upon the enemy while others hurled
rocks, statues, and furniture.
The struggle went for
nearly two harrowing weeks until, in the early morning of August 12, the
Ottomans breached a part of the wall with their cannons. A spirited defense was
waged amid the rubble of the broken wall, but the people of Otranto were
hopelessly overmatched, lacking any training in vicious hand-to-hand combat,
and exhausted by the ordeal of the siege.
Slaughter, Sacrilege, and
Slavery
Turkish troops
slaughtered the stalwart defenders and then rushed through the city killing anyone
in their path. They made their way to the cathedral. As in the Hagia Sophia,
the invaders found the church filled with people praying with Archbishop
Stefano Agricoli, Bishop Stephen Pendinelli, and Count Largo. The Ottomans
commanded the archbishop to throw away his crucifix, abjure the Christian
faith, and embrace Islam. When he refused, his head was cut off before the
weeping congregation. Bishop Pendinelli and Count Largo likewise would not
convert and were also put to death, reportedly by being slowly sawed in half.
As was the custom, the priests were murdered and the cathedral was stripped of
all Christian symbols and turned into a stable for the horses. The Ottomans
then gathered up the surviving people of Otranto and took them as captives. Their
ultimate fate was in the hands of Pasha Ahmed.
The people of Otranto
faced the same end as the Christians of Constantinople. All of the men over the
age of 50 were slaughtered; the women and children under the age of 15 were
either slain or sent away to Albania to be slaves. According to some
contemporary sources, the total number of dead was as high as 12,000, with
another 5,000 pressed into slavery. (These numbers are almost certainly an
exaggeration as Otranto did not likely have a population that high.)
Nevertheless, worse was still to come.
Death before Apostasy
The Pasha Ahmet ordered
the men of Otranto, 800 exhausted, beaten, and starved survivors of the battle,
to be brought before him. The Pasha informed them that they had one chance to
convert to Islam or die. To convince them, he instructed an Italian apostate
priest named Giovanni to preach. The former priest called on the men of Otranto
to abandon the Christian faith, spurn the Church, and become Muslims. In
return, they would be honored by the Pasha and receive many benefits.
One of the men of
Otranto, a tailor named Antonio Primaldi (he is also named Antonio Pezzulla in
some sources), came forward to speak to the survivors. He called out that he
was ready to die for Christ a thousand times. He then added, according to the
chronicler Giovanni Laggetto in the Historia della guerra di Otranto del
1480:
My brothers, until today
we have fought in defense of our country, to save our lives, and for our lords;
now it is time that we fight to save our souls for our Lord, so that having
died on the cross for us, it is good that we should die for him, standing firm
and constant in the faith, and with this earthly death we shall win eternal
life and the glory of martyrs. [author translation]
At this, the men of
Otranto cried out with one voice that they too were willing to die a thousand
times for Christ. The angry Pasha Ahmed pronounced his sentence: death.
The next morning, August
14, the 800 prisoners were bound together with ropes and led out of the still-smoking
battleground of Otranto and up the Hill of Minerva. The victims repeated their
pledge to be faithful to Christ, and the Ottomans chose the courageous Antonio
Primaldo as the first to be executed.
The old tailor gave one
final exhortation to his fellow prisoners and knelt before the executioner. The
blade fell and decapitated him, but then, as the chronicler Saverio de Marco
claimed in the Compendiosa istoria degli ottocento martiri otrantini ("The
Brief History of the 800 Martyrs of Otranto"), the headless corpse stood
back upright. The body supposedly proved unmovable, so it remained standing for
the entire duration of the gruesome executions. Stunned by this apparent
miracle, one of the executioners converted on the spot and was immediately killed.
The executioners then returned to their horrendous business. The bodies were
placed into a mass grave, and the Turks prepared to begin their march up the
peninsula toward Rome. Otranto was in ruins, its population gone, its men dead
and thrown into a pit, seemingly to be forgotten.
The Second Seige of
Otranto
All of Italy was by now
in a state of alarm. Pope Sixtus IV was reportedly so concerned for the safety
of the Eternal City that he renewed the call first made in 1471 for a crusade
against the Turks. Hungary, France, and a number of Italian city-states
answered the plea. Not surprisingly, Venice refused, still bound by its treaty.
The pope also made plans to evacuate Rome should the Turks arrive near the
gates of the city.
Time was now of crucial
importance to the safety of the Italian peninsula, and the king of Naples,
Ferdinand I, quickly gathered his available forces and charged his son Alfonso,
duke of Calabria, with the campaign. The two weeks that were purchased through
the sacrifice of the people of Otranto became the key to organizing an
effective response to the invasion, for the Neapolitan forces now had the
chance to bottle up the Turks in Apulia rather than battling them across Italy.
Toward the end of August,
Pasha Ahmed sent 70 ships of the Ottoman fleet to attack the city of Vieste.
Turkish troops pushed on and destroyed the small church of Santa Maria di
Merino and in early September set fire to the Monastery of San Nicholas di
Casole. The monastery’s famed library was reduced to ashes.
In October, the Pasha
attacked the cities of Lecce, Taranto, and Brindisi. He left behind a garrison
at Otranto of 800 infantry and 500 cavalry. But time and the weather were now
against the Turks. Ahmed had lost his chance to strike northwest, and he was finding
supplies and food difficult to find in Apulia. He was also aware of the
impending advance of the Neapolitan forces. He therefore decided to set sail
from Italy before the winter storms in the Adriatic cut him off completely from
all communication with Constantinople. The garrison at Otranto would remain,
and the Pasha intended to return after the winter with an even larger army.
Duke Alfonso led his army
into Apulia in the early spring of 1481. He was assisted by a force of
Hungarian troops that had been dispatched by King Matthias Corvinus of Hungary,
a longtime foe of the Turks and a monarch eager to deliver them a defeat in
Italy. Like the people of Otranto a year before, the Turkish troops retreated
to the rebuilt defenses of the city as the Christian army arrived at the gates
on May 1. The city was thoroughly invested. The siege of Otranto continued
apace for several months, culminating in two large assaults, in August and then
September 1481. The city fell with the second attack, but the last vestiges of
Otranto were destroyed in the vicious fighting. None of the Ottoman troops were
left alive.
The Sacrifice That Saved
Italy
While the siege engines
of the Neapolitans rained down on the Ottoman defenders, across the Adriatic on
May 3, 1481, Sultan Mehmet II the Conqueror died suddenly at the age of 49 at
his military headquarters at Gebze, while planning his next war. It was
believed that he had been poisoned, perhaps by the Venetians.
Any thought of a relief
force sailing from the Ottoman Empire for Italy died with Mehmet, for his heir,
Bayezid II, was forced to engage in a bitter struggle with his brother Cem for
the throne. Pasha Ahmed fell out of favor at the court and was recalled to
Constantinople by Bayezid and imprisoned. On November 18, 1482, the one-time
great general was executed at Adrianople.
The Ottoman ambitions in
Italy were ended. Had Otranto surrendered to the Turks, the history of Italy
might have been very different. But the heroism of the people of Otranto was
more than a strategically decisive stand. What made the sacrifice of Otranto so
remarkable was the willingness to die for the faith rather than reject Christ.
The martyrs of Otranto
were not forgotten by the people who returned to Apulia after the fighting was
over. The bones of the martyrs were gathered up, placed in reliquaries, and
installed in a chapel just off the main altar in the restored cathedral. Some
of the relics were also sent to the church of Santa Caterina in Formello at
Naples.
On October 5, 1980, Pope
John Paul II visited Otranto and said Mass in honor of the martyrs in the
cathedral. Twenty-six years later, in July 2006, Pope Benedict XVI gave his
formal approval for the promulgation of a decree by the Congregation for the
Causes of Saints that the Martyrs of Otranto were killed out of "hatred
for the faith" (in odium fidei) in Otranto on August 14, 1480. This was
the formal recognition that they were martyrs.
In speaking of the
sufferings of the martyrs of Otranto, Pope John Paul II touched upon the
challenges of martyrdom for Christ, but he also stressed the example of the 800
to modern Christians, especially those enduring hardships and sufferings in
hostile lands where persecutions and even death are commonplace. He declared,
Many confessors and
disciples of Christ have passed through this test in the course of history. The
Martyrs of Otranto passed through it 500 years ago. The martyrs of this century
have passed and are passing through it today, martyrs who are unappreciated,
otherwise little known, and who are found in places far away from us. [author
translation]
Matthew E. Bunson is a
former contributing editor to This Rock and the author of more than
30 books. He is a consultant for USA Today on Catholic matters, a
moderator of EWTN’s online Church history forum, and the editor of The
Catholic Answer.
Cathédrale
Santa Maria Annunziata, Otranto.
Photographie
de Berthold Werner
Santi Antonio Primaldo e
compagni Martiri d'Otranto
† Otranto, 14 agosto 1480
Dal 28 luglio all’11
agosto 1480 i turchi comandati da GedikAchmet Pascià assediarono la città di
Otranto, in Puglia.Il 12 agosto, entrati con forza nella città, uccisero
l’Arcivescovo Stefano Pendinelli e i fedeli radunati nella cattedrale. Il
giorno dopo radunarono i circa ottocento uomini superstiti, dai quindici anni
in su. Gli abitanti furono portati sulla vicina collina della Minerva e
obbligati a una scelta: morire o rinnegare Cristo. Un anziano tessitore,
Antonio Pezzulla, rispose a nome di tutti che avrebbero preferito la morte: fu
il primo a venire decapitato, motivo per cui fu soprannominato Primaldo. La
maggior parte delle loro reliquie sono custodite, dal 1711, in un’apposita
cappella nella Cattedrale di Otranto. Beatificati da papa Clemente XIV il 14
dicembre 1771, sono stati canonizzati da papa Francesco il 12 maggio 2013. La
loro memoria liturgica cade il 14 maggio, giorno della loro nascita al Cielo,
tranne che nella diocesi di Napoli, che ospita le reliquie di circa
duecentocinquanta di essi e che li onora il 13 agosto.
Martirologio
Romano: A Otranto in Puglia, circa ottocento beati martiri, che, incalzati
dall’assalto dei soldati Ottomani a rinnegare la fede, furono esortati dal
beato Antonio Primaldo, anziano tessitore, a perseverare in Cristo e ottennero
così con la decapitazione la corona del martirio.
La città di Otranto
Nell’estremo sud est d’Italia, dove il mare cristallino bagna, in mirabile alternanza, lunghe spiagge e superbe insenature rocciose, Otranto è da tempi remotissimi una città importante, crocevia di commerci, ma anche testimone di un passato eroico.
Dai primi insediamenti che risalgono al 2.200 a. C. ebbe origine un centro naturalmente proteso a oriente, distante, attraverso il canale omonimo, poche miglia di mare dall’Albania e dalla Grecia.
L’antica Hidruntum fu centro messapico e poi municipio romano. La sua posizione, oltre a dominare i commerci, influenzò sia la cultura che la religione. In tutta la Terra d’Otranto il rito bizantino, insieme a quello romano, sopravvisse fino al secolo XVI.
Ancora oggi possenti mura proteggono il centro medievale e la Cattedrale
(costruita nel 1088) col suo pavimento-mosaico realizzato tra il 1163 e il
1165. In esso un immenso “albero della vita”, raccogliendo scene sia bibliche
che profane, rappresenta la storia dell’intera umanità. Anche su questo
pavimento cadde il sangue innocente degli Idruntini.
I turchi alla conquista di Otranto
Correva l’anno 1480: da neppure trent’anni, con l’occupazione di Costantinopoli da parte del sultano turco Maometto II, era caduto l’Impero Romano d’Oriente. Papa Sisto IV, giustamente preoccupato dalle mire espansionistiche musulmane, si prodigò inutilmente affinché si formasse una lega cristiana di difesa.
Particolarmente contraria la Serenissima Repubblica Veneta che, per il
controllo del Mediterraneo, da sempre era nemica del Regno di Napoli. Gli altri
stati, invece, perennemente preoccupati a difendere ed estendere i propri
domini, sottovalutarono il pericolo. Il progetto ottomano era grandioso:
occupare Otranto, conquistare il sud d’Italia, poi su, fino alla Francia e
ricongiungersi con i musulmani di Spagna.
Massacro nella cattedrale
Il 28 luglio centocinquanta navi turche, con diciottomila uomini, sbarcarono sulla lunga spiaggia presso i Laghi Alimini. Il Re di Napoli, Ferdinando I d’Aragona, era in Toscana e la sua guarnigione, impaurita, si dileguò. Fu intimata la resa, ma i capitani, Francesco Zurlo e Antonio de’ Falconi, risposero gettando simbolicamente in mare le chiavi della città. Per dodici terribili giorni Otranto venne bombardata sia da terra che da mare, fino a quando i mori riuscirono a penetrare all’interno abbattendo una porta secondaria delle mura.
Massacrarono tutti coloro che trovarono per le strade e anche nelle case,
facendo poi irruzione nella cattedrale. L’Arcivescovo, Stefano Pendinelli,
stava celebrando il Sacrificio Eucaristico: sacerdoti, frati e molti del popolo
furono massacrati mentre pregavano. L’anziano presule, con gli abiti
pontificali e la croce in mano, fu ucciso con un colpo di scimitarra che gli
staccò di netto il capo. Era l’11 di agosto.
Il martirio di Antonio Primaldo e dei suoi compagni
Le donne furono ridotte in schiavitù, alcune anche violentate, mentre i circa ottocento uomini superstiti, dai quindici anni in su, furono imprigionati.Tre giorni dopo, incatenati e seminudi, a gruppi di cinquanta, partendo dai pressi dell’odierna cappella della Madonna del Passo, furono condotti sul Colle della Minerva. Fu chiesto loro, ripetutamente, di abiurare la fede cristiana per aver salva la vita; venti di loro riscattarono la libertà pagando trecento ducati a testa.
Un anziano cimatore di panni, Antonio Pezzulla, esortò i compagni a difendere
il proprio credo e fu il primo ad essere decapitato: venne quindi detto
“Primaldo”. Era iniziato l’orribile massacro: le cronache raccontano che il
corpo di Antonio, senza testa, rimase in piedi fino all’esecuzione dell’ultimo
concittadino.Profondamente scosso, il carnefice Berlebey si convertì e fu
impalato poco distante.
La liberazione di Otranto
Otranto, fiorente città di dodicimila abitanti, era irriconoscibile, ma la sua eroica resistenza aveva permesso all’esercito aragonese di raggiungere il Salento e sventare il pericoloso disegno espansionistico ottomano.
L’esercito liberatore fu composto anche dalle truppe del Papa (che per
sensibilizzare gli stati cristiani aveva nominato nunzio apostolico il Beato
Angelo Carletti) e da quelle dei Medici. Si formarono tre presidi militari
(Roca, Castro e Sternatia), ma i turchi resistettero tredici mesi durante i
quali la cattedrale fu trasformata in moschea e ci furono diversi scontri e
scorribande nei paesi vicini. Finalmente l’8 settembre 1481 i turchi si
ritirarono, complice anche la morte di Maometto II.
Premonizioni che sanno di profezia
Qualche mese prima dell’eccidio, san Francesco da Paola, dall’Eremo di Paternò, dopo una premonizione mistica, aveva scritto a re Ferdinando I di Napoli nel tentativo di salvare Otranto, ma non fu ascoltato. Ai suoi confratelli aveva detto: «Otranto città infelice, di quanti cadaveri vedo ricoperte le vie; di quanto sangue cristiano ti vedo inondata».
Due secoli prima anche l’abate Verdino da Otranto (morto nel novembre 1279),
dal monastero di Cosenza, aveva predetto: «La mia patria Otranto sarà distrutta
dal dragone musulmano».
La memoria dei martiri
Cinque giorni dopo si poterono recuperare i corpi dei Martiri che, nonostante giacessero, da oltre un anno, abbandonati sul colle, erano per buona parte incorrotti. La maggior parte di essi venne pietosamente sepolta nella cripta della cattedrale.
Ad Otranto, l’anno successivo, in cattedrale fu loro dedicata una cappella alle
cui spese contribuì il Re con una donazione. L’eccidio degli idruntini ebbe
vasta eco in tutta Italia: ne scrissero molti storici mentre Ludovico Ariosto
compose la commedia «I Suppositi».
La beatificazione
Nel 1539 l’Arcivescovo Pietro Antonio de Capua istruì il processo per il riconoscimento del martirio degli Ottocento, in odio alla fede cristiana. Il popolo, proprio durante il pericolo di altri assedi (nel 1537 e nel 1644), invocò costantemente la loro protezione.
Solo nel 1755-56 si poté tenere a Otranto, sotto il Vescovo Niccolò Caracciolo, il processo ordinario, i cui atti però non furono ritenuti validi dalla Sacra Congregazione dei Riti.
Dal 1770 al 1771 fu celebrato un secondo processo ordinario dal Vescovo di Lecce Alfonso Sozy Carafa.
Gli atti di questo secondo processo furono esaminati e, il 14 dicembre 1771, si
ebbe il decreto di conferma del culto da tempo immemorabile tributato ai
Martiri di Otranto: papa Clemente XIV, quindi, li proclamò solennemente beati.
Il miracolo per la canonizzazione
Il 5 ottobre 1980, in occasione del cinquecentesimo anniversario del martirio, Papa Giovanni Paolo II visitò la città e lanciando il suo messaggio di pace additò «alle moltitudini convenute da ogni parte le vie della verità e della grazia, la fratellanza con i popoli d’oriente» (dalla lapide posta in cattedrale a perenne ricordo).
Nella stessa circostanza, a partire dal 1979, si tenne una solenne “peregrinatio” delle reliquie dei martiri, che nel 1980 passarono per il monastero delle Clarisse di Soleto. Una delle monache, suor Francesca Levote, era ricoverata in ospedale a Genova per un cancro endometrioide dell’ovaio con progressione metastatica (al quarto stadio) e grave complicazione dello stato generale.
Il giorno in cui l’urna dei martiri passò per il monastero, le consorelle
invocarono la loro intercessione per lei: fu guarita completamente. Suor
Francesca, che era in monastero dal giugno 1945 ed era nata il 5 novembre 1926,
visse fino al 2011, quando morì per cause estranee alla precedente malattia.
Il decreto sul martirio
La canonizzazione dei martiri di Otranto è stata a lungo auspicata, ma mancava, secondo le normative vigenti per le Cause dei Santi, il decreto circa il riconoscimento del martirio.
Perché ciò avvenisse, nel 1988 l’Arcivescovo di Otranto nominò una commissione storica che raccogliesse, in modo sistematico, tutta la documentazione necessaria. Si è quindi celebrata l’inchiesta diocesana relativa, dal 16 febbraio 1991 al 21 marzo 1993, convalidata dalla Congregazione delle Cause dei Santi col decreto del 27 maggio 1994.
Il 28 aprile 1998 i Consultori storici della Congregazione hanno esaminato la documentazione, passata poi ai Consultori Teologi, che, il 16 giugno 2006, hanno espresso parere positivo. Anche i cardinali e i vescovi membri della stessa Congregazione, il 17 aprile 2007, hanno riconosciuto che l’uccisione degli Ottocento avvenne perché restarono saldi nella loro fede.
Il 6 luglio 2007, infine,papa Benedetto XVI ha disposto che la Congregazione
delle Cause dei Santi pubblicasse il decreto sul martirio.
La canonizzazione
Il 27 maggio 2011 la Congregazione delle Cause dei Santi con decreto riconobbe
la validità dell’Inchiesta diocesana sul processo relativo all’asserito
miracolo avvenuto a suor Francesca Levote.
Il 20 dicembre 2012 papa Benedetto XVI autorizzò la pubblicazione del decreto
con cui la guarigione della religiosa era riconosciuta come rapida, completa e
duratura e operata dal Signore per intercessione dei Beati Antonio Primaldo e
compagni.
La loro canonizzazione è stata celebrata da papa Francesco a Roma, in piazza
San Pietro, il 12 maggio 2013. In questo modo, ha superato subito i suoi
predecessori per il numero di Santi canonizzati nel corso del suo pontificato.
Il culto
Gli Ottocento Martiri di Otranto sono patroni della diocesi e della città di Otranto dal 1721, ovvero da molto prima che il loro culto venisse ufficializzato. Sono da sempre festeggiati il 14 agosto, giorno della loro nascita al Cielo.
Dal 1711 le ossa della maggior parte di essi sono custodite in cattedrale, in sette grandi armadi. In piccoli armadi laterali sono conservati resti di carne, integri, senza alcun trattamento, dopo oltre cinque secoli; sotto all’altare vi è il ceppo della decapitazione.
Nel calendario della diocesi di Napoli sono invece ricordati il 13 agosto, il
giorno precedente all’anniversario della morte. Questo perché le reliquie di
altri duecentocinquanta circa furono portate nella chiesa di Santa Maria
Maddalena, detta dopo dei Martiri. Trovarono poi definitiva collocazione nella
chiesa di Santa Caterina a Formiello.
La Madonna di Otranto
Al centro della medesima cappella della cattedrale di Otranto si trova un’antica e prodigiosa statua della Madonna. Durante la presa della città un soldato, credendola d’oro, la rubò. La portò a Valona, ma quando vide che era solo di legno dorato la gettò tra i rifiuti.
Vi era in quella casa una donna otrantina, tenuta come schiava, che vista la sua Madonna gelosamente la raccolse. Il permesso per rimandarla a Otranto lo ottenne quando la padrona, che era incinta, colta dalle doglie, partorì felicemente solo dopo le sue preghiere.
La tradizione dice che, posta su una piccola imbarcazione, senza vela e senza che nessuno fosse a bordo, da sola tornò ad Otranto. In un’esplosione di gioia collettiva fu riportata in cattedrale, accolta dal Vescovo Serafino da Squillace.
Autore: Daniele Bolognini ed Emilia Flocchini
Note: Per approfondire: Daniele Bolognini "Gli 800 Martiri d'Otranto.
Come i primi Cristiani" ElleDiCi Velar 2014
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/90300
OMELIA DEL SANTO PADRE
FRANCESCO
Cari fratelli e sorelle!
In questa settima
Domenica del Tempo di Pasqua ci siamo radunati con gioia per celebrare una
festa della santità. Rendiamo grazie a Dio che ha fatto risplendere la sua
gloria, la gloria dell’Amore, sui Martiri di Otranto, su Madre Laura Montoya e
su Madre María Guadalupe García Zavala. Saluto tutti voi che siete venuti per
questa festa – dall’Italia, dalla Colombia, dal Messico, da altri Paesi –
e vi ringrazio!
Vogliamo guardare ai
nuovi Santi alla luce della Parola di Dio proclamata. Una Parola che ci ha invitato
alla fedeltà a Cristo, anche fino al martirio; ci ha richiamato l’urgenza e la
bellezza di portare Cristo e il suo Vangelo a tutti; e ci ha parlato della
testimonianza della carità, senza la quale anche il martirio e la missione
perdono il loro sapore cristiano.
Gli Atti degli
Apostoli, quando ci parlano del diacono Stefano, il protomartire, insistono nel
dire che egli era un uomo “pieno di Spirito Santo” (6,5; 7,55). Che significa
questo? Significa che era pieno dell’Amore di Dio, che tutta la sua persona, la
sua vita era animata dallo Spirito di Cristo risorto, tanto da seguire Gesù con
fedeltà totale, fino al dono di sé.
Oggi la Chiesa propone
alla nostra venerazione una schiera di martiri, che furono chiamati insieme
alla suprema testimonianza del Vangelo, nel 1480. Circa ottocento persone,
sopravvissute all’assedio e all’invasione di Otranto, furono decapitate nei
pressi di quella città. Si rifiutarono di rinnegare la propria fede e morirono
confessando Cristo risorto. Dove trovarono la forza per rimanere fedeli?
Proprio nella fede, che fa vedere oltre i limiti del nostro sguardo umano,
oltre il confine della vita terrena, fa contemplare «i cieli aperti» - come
dice santo Stefano – e il Cristo vivo alla destra del Padre. Cari amici,
conserviamo la fede che abbiamo ricevuto e che è il nostro vero tesoro,
rinnoviamo la nostra fedeltà al Signore, anche in mezzo agli ostacoli e alle
incomprensioni; Dio non ci farà mai mancare forza e serenità.
Mentre veneriamo i
Martiri di Otranto, chiediamo a Dio di sostenere tanti cristiani che, proprio
in questi tempi e in tante parti del mondo, adesso, ancora soffrono violenze, e
dia loro il coraggio della fedeltà e di rispondere al male col bene.
Il secondo pensiero lo
possiamo ricavare dalle parole di Gesù che abbiamo ascoltato nel Vangelo:
«Prego per quelli che crederanno in me mediante la loro parola: perché tutti
siano una cosa sola; come tu, Padre, sei in me e io in te, siano anch’essi in
noi» (Gv 17,20). Santa Laura Montoya è stata strumento di evangelizzazione
prima come insegnante e poi come madre spirituale degli indigeni, ai quali
infuse speranza, accogliendoli con l’amore appreso da Dio e portandoli a Lui
con una efficacia pedagogica che rispettava la loro cultura e non si
contrapponeva ad essa. Nella sua opera di evangelizzazione Madre Laura si fece
veramente tutta a tutti, secondo l’espressione di san Paolo (cfr 1Cor 9,22).
Anche oggi le sue figlie spirituali vivono e portano il Vangelo nei luoghi più
reconditi e bisognosi, come una sorta di avanguardia della Chiesa.
Questa prima santa nata
nella bella terra colombiana ci insegna ad essere generosi con Dio, a non
vivere la fede da soli - come se fosse possibile vivere la fede in modo isolato
-, ma a comunicarla, a portare la gioia del Vangelo con la parola e la
testimonianza di vita in ogni ambiente in cui ci troviamo. In qualsiasi luogo
in cui viviamo, irradiare questa vita del Vangelo! Ci insegna a vedere il volto
di Gesù riflesso nell’altro, a vincere indifferenza e individualismo, che
corrodono le comunità cristiane e corrodono il nostro cuore, e ci insegna ad
accogliere tutti senza pregiudizi, senza discriminazioni, senza
reticenze, con amore sincero, donando loro il meglio di noi stessi e
soprattutto condividendo con loro ciò che abbiamo di più prezioso, che non sono
le nostre opere o le nostre organizzazioni, no! Quello che abbiamo di più
prezioso è Cristo e il suo Vangelo.
Infine, un terzo
pensiero. Nel Vangelo di oggi, Gesù prega il Padre con queste parole: «Io ho
fatto conoscere loro il tuo nome e lo farò conoscere, perché l’amore con il
quale mi hai amato sia in essi e io in loro» (Gv 17,26). La fedeltà dei
martiri fino alla morte e la proclamazione del Vangelo a tutti si radicano,
hanno la loro radice nell’amore di Dio effuso nei nostri cuori per mezzo dello
Spirito Santo (cfr Rm 5,5), e nella testimonianza che dobbiamo dare
di questo amore nella nostra vita quotidiana. Santa María Guadalupe García
Zavala lo sapeva bene. Rinunciando a una vita comoda – quanto danno arreca la
vita comoda, il benessere; l’”imborghesimento” del cuore ci paralizza –,
rinunciando a una vita comoda per seguire la chiamata di Gesù, insegnava ad
amare la povertà, per poter amare di più i poveri e gli infermi. Madre Lupita
si inginocchiava sul pavimento dell’Ospedale davanti agli ammalati e agli
abbandonati per servirli con tenerezza e compassione. E questo si chiama:
“toccare la carne di Cristo”. I poveri, gli abbandonati, gli infermi, gli
emarginati sono la carne di Cristo. E Madre Lupita toccava la carne di Cristo e
ci ha insegnato questo modo di agire: non vergognarsi, non avere paura, non
provare ripugnanza a “toccare la carne di Cristo”! Madre Lupita aveva capito
che cosa significa questo “toccare la carne di Cristo”. Anche oggi le sue
figlie spirituali cercano di riflettere l’amore di Dio nelle opere di carità,
senza risparmiare sacrifici e affrontando con mitezza, con perseveranza
apostolica (hypomon?), sopportando con coraggio qualunque ostacolo.
Questa nuova Santa
messicana ci invita ad amare come Gesù ci ha amato, e questo comporta non
chiudersi in se stessi, nei propri problemi, nelle proprie idee, nei propri
interessi, in questo piccolo mondo che ci arreca tanto danno, ma uscire e
andare incontro a chi ha bisogno di attenzione, di comprensione, di aiuto, per
portagli la calorosa vicinanza dell’amore di Dio, attraverso gesti di
delicatezza, di affetto sincero e di amore.
Fedeltà a Cristo e al suo
Vangelo, per annunciarlo con la parola e con la vita, testimoniando l’amore di
Dio con il nostro amore, con la nostra carità verso tutti: sono luminosi esempi
ed insegnamenti che ci offrono i Santi proclamati oggi, ma che suscitano anche
domande alla nostra vita cristiana: Come io sono fedele a Cristo? Portiamo con
noi questa domanda, per pensarla durante la giornata: come io sono fedele a
Cristo? Sono capace di “far vedere” la mia fede con rispetto, ma anche con
coraggio? Sono attento agli altri, mi accorgo di chi è nel bisogno, vedo in
tutti fratelli e sorelle da amare? Chiediamo, per intercessione della Beata
Vergine Maria e dei nuovi Santi, che il Signore riempia la nostra vita
con la gioia del suo amore. Così sia.
Copyright © Dicastero per
la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
Otranto
Chiesa di Santa Maria dei Martiri
Martiri di Otranto
Le teche che custodiscono
alcuni resti degli 800 Martiri di Otranto
Il 13 agosto di ogni
anno, Otranto ricorda con una grande e suggestiva celebrazione i suoi Eroi
Martiri del 1480.
Il grande significato di
tale celebrazione è da ricercare nella storia, facendo esattamente un salto
indietro nel tempo alla prima metà del 1400, quando Maometto II, uomo
abile e crudele, iniziò un progetto volto alla realizzazione di un grande
Impero Ottomano.
Per il raggiungimento di
tale scopo era necessario conquistare nuovi territori e tra le mire
espansionistiche di Maometto II finì anche la provincia di Otranto, contro
la quale furono adunate gruppi di militari lungo la costa albanese.
Nella città salentina i
regnanti iniziarono a nutrire alcuni presentimenti circa l’imminente minaccia
turca e fu chiesto aiuto al Re Ferrante, il quale rispose di non dubitare
del popolo turco. Per sincerarsi inoltre di tali buone intenzioni, il re fece
inviare ad Otranto come protezione, cinquanta cavalieri capeggiati dal Barone
Francesco Zurlo e quattrocento fanti, guidati dai Baroni Giovanni
Tarantino e Antonio Delli Falconi.
Un dispiegamento di forze
del tutto irrisorio per la popolazione locale, composta da circa 6.000 anime e
formata essenzialmente da pescatori, agricoltori e piccoli commercianti.
Come tristemente
previsto, il 27 luglio del 1480 l’Impero Ottomano approdò con alcune
delle proprie imbarcazioni nei pressi di Roca e l’esercito otrantino uscì dalla
città per affrontare i Turchi nei pressi dei Laghi Alimini, distanti circa
35 km da Lecce.
La posizione scelta fu
strategica, poiché l’esercito ottomano, non conoscendo la zona e non sapendo
come muoversi, fu presto costretto a ritirarsi sulle proprie imbarcazioni dopo
una perdita considerevole di uomini.
La popolazione situata al
di fuori delle mura venne messa al sicuro all’interno della città
murata e furono inviate due lettere di aiuto da parte della provincia di
Otranto, una al Re Ferrante ed una all’arcivescovo Francesco
De Arenis, che purtroppo non servirono a nulla.
Gli otrantini furono
abbandonati a loro stessi e l’esercito turco iniziò ad attaccare la città con una
serie di cannonate, avvalendosi di 16.000 fanti, diverse armi da fuoco e 50
imbarcazioni tra galee e galeotte. La popolazione riuscì a resistere per 14
giorni e l’11 agosto del 1480 i turchi riuscirono ad entrare nella città,
incontrando una forte resistenza da parte dei cittadini.
La popolazione infatti,
armata degli attrezzi del proprio mestiere e forte di una solida fede
religiosa, si consegnò nelle mani del nemico affermando di voler morire in
onore della fede di Cristo e dopo un’ultima battaglia davanti alla Cattedrale di Otranto,
i Turchi riuscirono a travolgere anche l’ultimo barlume di resistenza, facendo
irruzione nel cuore civile e religioso della popolazione.
All’interno della cattedrale
si consumò una delle carneficine più terribili, che andò a colpire
mortalmente anche l’arcivescovo Stefano, il clero e molti civili che avevano
trovato qui rifugio. I Turchi riuscirono ad impadronirsi della città: tutti i
maschi di età superiore ai 15 anni furono uccisi, mentre le donne e i bambini
ridotti in schiavitù.
Come testimonianza del
disprezzo dell’Impero Ottomano nei confronti della religione cristiana, la
cattedrale venne trasformata in stalla per cavalli e il giorno seguente avvenne
la più grande delle tragedie. Circa 800 sopravvissuti all’eccidio
dopo essersi rifiutati di ripudiare la propria religione, furono condotti
sul colle della Minerva e decapitati su una pietra.
Gli unici a scampare la
morte furono i De Marco, i Memmo e altre poche famiglie, che nel settembre
dell’anno successivo poterono assistere alla liberazione di Otranto per mano
di Alfonso D’Aragona.
Da questa triste pagina
di storia sono stati poi riconosciuti ufficialmente i Martiri della Chiesa,
i cui resti si trovano in sette grandi teche in legno nella Cappella dei
Martiri ricavata nell’abside all’interno della Cattedrale di Otranto.
Mentre altri resti sono custoditi nel Duomo di Napoli.
Sul Colle della Minerva,
luogo nel quale avvenne il massacro, si trova ora una chiesetta dedicata ai
Martiri: la Chiesa
di Santa Maria dei Martiri.
SOURCE : https://www.otrantonelsalento.it/cattedrale/martiri/
I martiri di Otranto sono Santi
Il Papa atteso in Salento il 30 maggio
Il rito era stato fissato da Benedetto XVI nel Concistoro dello scorso 11 febbraio, lo stesso nel quale annunciò la propria rinuncia al Pontificato. Papa Francesco sarà invitato dalla città alla 'Giornata del ringramento' a fine mese
"Mentre veneriamo i
martiri di Otranto, chiediamo a Dio di sostenere tanti cristiani che, proprio
in questi tempi e in tante parti del mondo, ancora soffrono violenze, e
dia loro il coraggio della fedeltà e di rispondere al male con il bene".
Lo ha detto il Papa nella omelia per la canonizzazione degli 800 martiri di
Otranto, della prima santa colombiana e di una suora messicana, in una piazza
San Pietro gremita da decine di migliaia di fedeli. Francesco ha lanciato
anche un
appello per la difesa della vita e la protezione dell'embrione, salutando i
partecipanti alla ''Marcia per la vita''. "I martiri - ha detto il Papa
nel Regina Coeli recitato dopo la messa per i nuovi santi - aiutino il caro
popolo italiano a guardare con speranza al futuro, confidando nella vicinanza
di Dio che mai abbandona, anche nei momenti difficili". Sulla facciata
della basilica, come è tradizione, sono stati appesi i drappi con l'effige dei
nuovi santi, che Papa Francesco "eredita" da Benedetto XVI: lo scorso
11 febbraio annunciò per il 12 maggio la loro canonizzazione, durante lo stesso
concistoro in cui avrebbe poi pubblicato la propria decisione di rinunciare al
pontificato.
FOTO /
LE RELIQUIE DEGLI OTTOCENTO MARTIRI
Durante l'assedio dei Turchi del 1480, i cittadini di Otranto dai quindici anni
in su furono posti di fronte alla tragica alternativa di convertirsi all'Islam,
rinnegando la fede cristiana, o ad essere uccisi. Il primo a rifiutarsi fu
Antonio Primaldo, seguito da altri 800 uomini. Furono tutti decapitati sul
colle della Minerva. La loro beatificazione avvenne nel 1771 da parte di
Clemente XIV che ne autorizzò il culto, trasformandoli nei protettori di Otranto.
A distanza di oltre due secoli, il processo di canonizzazione è stato riaperto
e nel 2007 Benedetto XVI ha emanato un decreto in cui riconosce il martirio di
Antonio Primaldo e dei suoi concittadini uccisi "in odium fidei".
Nella causa è stato valutato il miracolo di cui è stata protagonista nel 1980
suor Francesca Levote, delle Sorelle poverelle di Santa Chiara, colpita da una
grave forma tumorale e poi guarita dopo il pellegrinaggio a Otranto. Proprio il
riconoscimento di quel miracolo ha indotto il Pontefice a dare al prefetto
della Congregazione per le cause dei santi, il cardinale Angelo Amato, formale
approvazione per la promulgazione del decreto "sub miro", ossia
l'atto che riconosce l'avvenuto miracolo per intercessione dei Beati idruntini.
Con la santificazione il culto dei Martiri salentini sarà autorizzato non solo
nella città che ospitò il cruento massacro, e conserva nella cattedrale spoglie
degli eroici cristiani, ma ovunque vi sia una comunità di credenti.
Papa Francesco riflettendo sui martiri che "si rifiutarono di rinnegare la
propria fede e morirono professando il Dio risorto", si è chiesto
"dove trovarono la forza per rimanere fedeli?". "Proprio nella
fede - è la risposta del papa latinoamericano - che fa vedere oltre i limiti
del nostro sguardo umano, oltre il confine della vita terrena, fa contemplare i
'cieli aperti', come dice Santo Stefano, e il Cristo vivo alla destra del
Padre". "Cari amici - ha esortato - conserviamo la fede che abbiamo
ricevuto e che è il nostro vero tesoro, rinnoviamo la nostra fedeltà al Signore
anche di fronte a ostacoli e incomprensioni: Dio non ci farà mai mancare la
forza e la serenità".
"Per noi è una giornata storica che la città, il Salento e la Puglia
intera aspettavano da secoli", ha dichiarato il sindaco Luciano Cariddi, a
Roma insieme ad altri rappresentanti istituzionali del Salento e parlamentari,
tra cui l'onorevole ed ex ministro Raffaele fitto e i senatori Dario Stefàno e
Francesco Bruni. "Un momento - ha aggiunto - che Papa Francesco ha reso toccante
ricordando il sacrificio dei martiri, i quali pagarono con la vita la loro
fedeltà a Cristo".
Gli 813 martiri furono uccisi dai turchi nel 1480, dopo un estenuante assedio
iniziato il 28 luglio a terminato l'11 agosto. Secondo le ricostruzioni storiche,
una volta caduta la città, donne, bambini, e anziani si rifugiarono nella
cattedrale dove trovarono il conforto spirituale dall'arcivescovo Stefano
Pendinelli, dei canonici del capitolo e dei religiosi dei conventi cittadini.
Il 12 agosto i turchi sfondarono le porte del luogo sacro e trucidarono
l'arcivescovo, i capitolari e i religiosi francescani, domenicani e basiliani.
Il 14 agosto, alla vigilia della festa della Madonna Assunta, 813 uomini
superstiti vennero radunati e condotti sul colle della Minerva, dove fu loro
chiesto di rinnegare la fede in Cristo, pena la decapitazione. I prigionieri
scelsero di non abiurare e vennero uccisi. Così si consumò l'eccidio dei
martiri che oggi sono stati canonizzati.
Il 30 maggio prossimo, ad Otranto, per sottolineare il significato della
canonizzazione dei santi per la comunità otrantina, si svolgerà la
"Giornata del ringraziamento" cui è stato invitato il cardinale
Angelo Amato, prefetto della Congregazione per la causa dei santi. L'invito a
Papa Francesco, per la stessa data, sarà formalizzato nei prossimi giorni.
"Saremo felici di avere il pontefice nella nostra città nel giorno del
Ringraziamento - afferma il sindaco Luciano Cariddi - che inviteremo
ufficialmente perchè possa condividere con noi la gioia della canonizzazione
dei martiri sui luoghi dove essi vissero e morirono lasciando un segno
indelebile di fedeltà al proprio credo, ai propri valori assoluti, da cui tutti
noi oggi siamo chiamati ad attingere traendo ispirazione per le nostre azioni
quotidiane, il pensiero, l'atteggiamento nella vita privata, nel lavoro, nello
svolgimento del nostro ruolo istituzionale".
SOURCE : https://bari.repubblica.it/cronaca/2013/05/12/news/i_martiri_di_otranto_sono_stanti-58616645/
Duomo
di Otranto, interno, Cappella dei Martiri di Otranto
Voir aussi : http://www.comunitasantiapostoli.it/doc/doc_otranto.asp
https://www.clairval.com/lettres/fr/2013/09/20/6180913.htm
https://www.catholicculture.org/culture/library/view.cfm?recnum=8556
https://www.youtube.com/watch?v=9JqaSO_r51Y