Le monogramme IHS (parfois JHS) est une abréviation et une
translittération imparfaite du nom de « Jésus » en grec : Ι = J,
Η = E et Σ = S (JES. = Jesus/Ιησους).
En latin IESUS HOMO (plus souvent : HOMINUM) SALVATOR,
« Jésus Homme Sauveur » ou plus souvent, « Jésus Sauveur des
Hommes ».
[Accordée en 1530 aux Frères Mineurs et étendue à
l'Église universelle en 1722 par Innocent XIII]
[Malheureusement supprimée après la réforme liturgique, elle est rétablie en
2002 par Saint Jean-Paul II]
Conformément à ce que l'Archange Gabriel dit à St Joseph (cf : Matthieu 1, 21),
le Divin Enfant de Bethléem pris le Nom de Jésus le huitième jour après Sa
Naissance.
Qui dira la grandeur de sa signification, puisqu'il signifie Sauveur, la
grandeur de son origine, puisqu'il fut apporté du Ciel, sa grandeur sur la
terre, où il a opéré et opère toujours tant de merveilles, sa grandeur jusque dans les
enfers où il fait trembler les démons ?
Qui dira sa puissance, puisque c'est par ce Nom que l'Église prie, qu'elle
administre les Sacrements et donne ses Bénédictions, et que les Apôtres et les
Saints ont opéré des multitudes de miracles ?
Qui dira sa douceur, ses charmes, son amabilité, puisque les Saints l'ont si
bien chanté et que les Chrétiens l'ont invoqué et l'invoquent toujours avec
tant de confiance, de fruits et d'Amour ?
Puisse donc le Nom de Jésus être souvent sur nos lèvres, et toujours dans notre
cœur pendant la vie !
Puisse-t-il être notre espérance et notre dernière parole à l'heure de la mort,
notre Joie et notre chant éternel dans les Cieux.
SOURCE : http://reflexionchretienne.e-monsite.com/pages/les-fetes-catholiques/janvier-2013/le-tres-saint-nom-de-jesus-fete-le-03-janvier.html Demander au nom de Jésus
Ce qui est écrit n’a
point de goût pour moi, si je ne peux y lire le nom de Jésus ; discuter ou
converser n’a pas de goût pour moi, si je n’entends pas le nom de Jésus :
Jésus est du miel pour la langue, une musique pour les oreilles, un chant de
joie pour le cœur. Le nom de Jésus est aussi un remède : es-tu
triste ? Que Jésus vienne dans ton cœur et monte de là à ta bouche :
ce nom à peine prononcé, la lumière apparaît, les nuages s’estompent et le
calme revient.
Quelqu’un tombe-t-il dans
un crime ? Court-il à la mort dans son désespoir ? Qu’il invoque ce
nom de vie, et il commencera aussitôt à respirer pour reprendre vie. Devant ce
nom salutaire, qui persisterait jamais dans l’endurcissement du cœur, l’engourdissement
de la lâcheté, l’amertume de l’âme, la langueur paresseuse ? En invoquant
ce nom, qui ne voit se tarir la source de ses larmes, pour qu’elles jaillissent
à nouveau, mais dans une surabondance de douceur ? Au milieu des périls et
tremblant de frayeur, aussitôt invoqué ce nom de force, qui ne s’est point
senti en confiance et délivré de sa peur ? Qui donc, je le demande, en
proie au doute et à l’hésitation, ne retrouve pas immédiatement la certitude en
invoquant ce nom de clarté ? Et qui, faiblissant dans l’adversité, prêt à
succomber, ne reprend pas force à l’écoute de ce nom secourable ?
St Bernard de Clairvaux
Consulté par les princes
et les papes, saint Bernard († 1153), moine de Cîteaux, a fait rayonner,
au xiie siècle, l’ordre cistercien dans toute l’Europe. / Sermon 15
sur le Cantique, traduction inédite de Max de Longchamp pour Magnificat.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/samedi-28-mai/meditation-de-ce-jour-1/
Le Saint Nom de Jésus
C'est au jour de Sa Circoncision, selon la Loi de Moïse, que le divin Enfant de Bethléem reçut le Nom de Jésus, le huitième jour après Sa naissance. L'Ange Gabriel le Lui avait assigné à l'avance au jour de l'Annonciation: "Vous L'appellerez Jésus, car Il délivrera Son peuple de l'esclavage du péché."
Qui dira la grandeur de sa signification, puisqu'il signifie Sauveur; la grandeur de son origine, puisqu'il fut apporté du Ciel; sa grandeur sur la terre, où il a opéré et opère toujours tant de merveilles; sa grandeur jusque dans les enfers où il fait trembler les démons? Qui dira sa puissance, puisque c'est par ce Nom que l'Église prie, qu'elle administre les sacrements et donne ses bénédictions, et que les apôtres et les Saints ont opéré des multitudes de miracles? Qui dira sa douceur, ses charmes, son amabilité, puisque les Saints l'ont si bien chanté et que les chrétiens l'ont invoqué et l'invoquent toujours avec tant de confiance, de fruits et d'amour?
Puisse donc le Nom de Jésus être souvent sur nos lèvres, et toujours dans notre coeur pendant la vie! Puisse-t-il être notre espérance et notre dernière parole à l'heure de la mort, notre joie et notre chant éternel dans les Cieux.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
LE TRÈS SAINT NOM DE JÉSUS
Dans le Martyrologe Romain, cette mémoire est définie ainsi : « Le
Très Saint Nom de Jésus, devant qui doit fléchir tout genou, aux Cieux, sur
Terre et dans l’abîme, pour la Gloire de la Divine Majesté. »
Ces paroles sont extraites de la lettre de St Paul aux Philippiens (2,
8-11) : « il s'est abaissé Lui-même en devenant obéissant
jusqu'à mourir, et à mourir sur une Croix.
C'est pourquoi Dieu l'a élevé au-dessus de tout ;
il lui a conféré le Nom qui surpasse tous les noms, afin qu'au Nom de Jésus,
aux Cieux, sur Terre et dans l'abîme, tout être vivant tombe à genoux, et que
toute langue proclame : “Jésus Christ est Le Seigneur”, pour la Gloire de
Dieu le Père. »
C'est au jour de sa Circoncision, selon la loi de Moïse, que le Divin
Enfant de Bethléem reçut le nom de Jésus, le huitième jour après sa naissance.
L'ange Gabriel le lui avait assigné à l'avance au jour de l'Annonciation : « Vous
l'appellerez Jésus, car il délivrera son peuple de l'esclavage du péché. »
Qui dira la grandeur de sa signification, puisqu'il signifie Sauveur ;
la grandeur de son origine, puisqu'il fut apporté du Ciel ; sa grandeur sur la
terre, où il a opéré et opère toujours tant de merveilles ; sa grandeur jusque
dans les enfers où il fait trembler les démons ?
Qui dira sa puissance, puisque c'est par ce Nom que l'Église prie, qu'elle
administre les Sacrements et donne ses Bénédictions, et que les apôtres et les
saints ont opéré des multitudes de miracles ?
Qui dira sa douceur, ses charmes, son amabilité, puisque les saints l'ont si
bien chanté et que les Chrétiens l'ont invoqué et l'invoquent toujours avec
tant de confiance, de fruits et d'Amour ?
Puisse donc le Nom de Jésus être souvent sur nos lèvres, et toujours
dans notre cœur pendant la vie !
Puisse-t-il être notre espérance et notre dernière parole à l'heure de la mort,
notre Joie et notre chant éternel dans les Cieux.
"Aussi Dieu l'a-t-il exalté et lui a-t-il
donné le Nom qui est au-dessus de tout nom, pour que tout, au Nom de Jésus,
s'agenouille, au plus haut des Cieux, sur la Terre et dans les Enfers." -
(Philippiens 2.9-10).
SOURCE : http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=saintfeast&localdate=20150103&id=189&fd=1
Jésus
sauve, « nom de nom » !
Jean-Thomas de Beauregard, op - publié le 03/01/22
Le 3 janvier, l’Église
fait mémoire du Saint Nom de Jésus. Le Frère Jean-Thomas de Beauregard rappelle
pourquoi la dévotion au Nom du Christ, « Celui qui sauve » est un enjeu
fondamental.
Joseph a le privilège de
donner son nom au fils de Dieu : « Jésus ». L’évangéliste précise la
signification du nom de Jésus : « C’est-à-dire le-Seigneur-sauve » (Mt 1, 21). Cette précision
est capitale, car dans l’Orient antique, le nom définit ce qu’il y a de plus
profond dans un être, l’identité, la vocation et la mission de la personne.
C’est même pour cela que les musulmans, dans le Coran, ont changé le nom arabe
de Jésus utilisé par les chrétiens arabes depuis toujours, Yassouh ou Yessouah,
pour l’appeler phonétiquement Issa.
Car Yassouh ou Yessouah
conserve la racine sémitique qui signifie « Dieu sauve », tandis qu’Issa n’a
aucune racine identifiable en arabe. En changeant le nom de Jésus, le Coran nie
son identité de Fils de Dieu et de sauveur de tous les hommes. Appeler Jésus
Issa, c’est littéralement dire qu’il n’est rien.
Un
remède aux maux du corps et de l’âme
Le nom de Jésus est donc
un enjeu fondamental. Dans l’Évangile comme dans les Actes ou les épîtres de
Paul, on insiste fortement sur le fait que c’est au nom de Jésus que les
disciples guérissent les malades, expulsent les démons, accomplissent toutes
sortes de miracles : « Au nom de Jésus Christ, le Nazôréen, marche ! » (Ac 3, 6) ordonne
saint Pierre à l’infime de la Belle Porte. Saint Paul, lui, insiste sur la
dimension contemplative : « C’est pourquoi Dieu l’a souverainement élevé et lui
a conféré le Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus, tout
genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute
langue confesse que le Seigneur c’est Jésus-Christ, à la gloire de Dieu le Père
» (Ph 2, 9-11).
Proférer le nom de Jésus
ne suffit pas pour le rendre présent — ce n’est pas un rituel magique, et ça ne
remplace pas les sacrements ni la méditation de la Parole de Dieu.
Et c’est pour cette
raison que s’est développée une dévotion au Saint-Nom-de-Jésus, tant dans le
catholicisme que dans l’orthodoxie. Sans verser dans l’incantation magique qui
prêterait une efficacité propre au nom lui-même, aux lettres qui permettent de
l’écrire ou aux syllabes qui permettent de le prononcer, il est vrai qu’une foi
chrétienne fidèle à l’Évangile ne saurait se passer de la dévotion au Nom de
Jésus, qui est un remède aux maux de l’âme et du corps. En prononçant à genoux
le Nom de Jésus, en le qualifiant de Christ et Seigneur, en le référant au
Père, on entre dans la prière authentique de l’Église.
Le
répéter inlassablement
En invoquant le nom de
Jésus, en le répétant inlassablement, je fais mémoire de Jésus, de ses paroles,
de sa vie, de ce qu’il a accompli du temps de son pèlerinage sur la terre, et
de ce qu’il continue à faire pour moi à chaque instant. Proférer le nom de
Jésus ne suffit pas pour le rendre présent — ce n’est pas un rituel magique, et
ça ne remplace pas les sacrements ni la méditation de la Parole de Dieu.
Mais cela suffit pour que
je me rende présent à lui, de toute mon attention et de tout mon cœur. Comme le
dit le Catéchisme de l’Église catholique : « Son Nom est le seul qui contient
la présence qu’il signifie. Jésus est ressuscité, et quiconque invoque son Nom
accueille le Fils de Dieu qui l’a aimé et s’est livré pour lui » (CEC,
n. 2666). Sans aller jusqu’à se scarifier la poitrine pour y graver le
nom de Jésus comme le fit le bienheureux dominicain Henri Suso (+1366), on peut
se souvenir de Jeanne d’Arc sur son bûcher, invoquant à haute voix « Jésus »
jusqu’à son dernier souffle. On peut répéter inlassablement avec nos frères
orthodoxes : « Seigneur Jésus, fils du Dieu vivant, prends pitié de moi
pécheur. » On peut enfin répéter avec saint Bernard ces mots :
« Ô Jésus ton seul
souvenir,
Remplis le cœur d’un doux plaisir,
Mais ta présence est d’un tel goût
Qu’elle surpasse et miel et tout.
Il ne se peut rien prononcer,
Rien chanter, ouïr ou penser
Qui soit plus doux, qui plaise plus
Que le seul nom de mon Jésus. »
Lire aussi :Que signifie le nom de « Jésus » ?
Lire aussi :Les Litanies du saint Nom de Jésus ou quand le Christ vient nous
assister
Lire aussi :Trésor du grégorien : l’introït du Saint Nom de Jésus « In
nómine Jésu »
SOURCE : https://fr.aleteia.org/2022/01/03/jesus-sauve-nom-de-nom/?utm_campaign=Web_Notifications&utm_medium=notifications&utm_source=onesignal
D’abord fixée au deuxième Dimanche après l’Épiphanie, la
fête du Saint Nom de Jésus fut déplacée par la réforme de St Pie X au dimanche entre la Circoncision et l’Épiphanie.
En effet, comme l’indique le Missel de St Pie V (§351 de l’édition Sodi-Triacca), si l’octave de St Etienne (2/01), de St Jean (3/01) ou des Sts Innocents (4/01) tombaient le dimanche, on faisait l’office de l’octave des Saints et on ne faisait rien du dimanche. Le 5 janvier, lui, était occupé par la Vigile de l’Épiphanie. Jusqu’à la réforme du Calendrier de St Pie X, le dimanche pouvant tomber les 2, 3, 4 ou 5 janvier était ignoré, la Vigile de l’Épiphanie était considérée comme tenant lieu de dimanche et en avait tous les privilèges.
St Pie X profita donc de sa réforme pour libérer le Dimanche des Noces de Cana, qui est en véritable connexion avec le mystère de l’Épiphanie (3 mystères en cette Fête avec l’adoration des Mages, le Baptême du Seigneur et les Noces de Cana) et qui était éclipsé par la fête du Saint Nom depuis Innocent XIII (1721-1724).
AUX PREMIÈRES VÊPRES.
Les 1ères Vêpres ne se disent que si la fête tombe un dimanche (sauf si ce dimanche est le 2 janvier) ou bien si la fête est célébrée comme fête de 1ère classe.
Ant. 1 Quiconque * invoquera le nom du Seigneur sera sauvé.
Ant. 2 Saint et terrible * est son nom ; le commencement de la sagesse est la crainte du Seigneur.
Ant. 3 Mais moi * je me réjouirai dans le Seigneur, et j’exulterai en Dieu mon Jésus.
Ant. 4 Du lever du soleil * jus qu’à son coucher, louable est le nom du Seigneur.
Ant. 5 Je sacrifierai * une hostie de louange, et j’invoquerai le nom du Seigneur.
Capitule. Philipp. 2, 8-10. Mes frères, le Christ s’est humilié lui-même, s’étant fait obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix ; c’est pourquoi Dieu l’a exalté et lui a donné un nom qui est au dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse.
Hymnus
Iesu, dulcis memória,
Dans vera cordis gáudia :
Sed super mel, et ómnia,
Eius dulcis præséntia.
Nil cánitur suávius,
Nil audítur iucúndius,
Nil cogitátur dúlcius,
Quam Iesus Dei Fílius.
Iesu, spes pœniténtibus,
Quam pius es peténtibus !
Quam bonus te quæréntibus !
Sed quid inveniéntibus ?
Nec lingua valet dícere,
Nec líttera exprímere :
Expértus potest crédere,
Quid sit Iesum dilígere.
Hymne
Jésus ! Nom de douce souvenance,
qui donne au cœur les joies véritables ;
mais plus suave que le miel et toutes les douceurs,
est la présence de Celui qui le porte.
Nul chant plus mélodieux,
nulle parole plus agréable,
nulle pensée plus douce,
que Jésus, le Fils de Dieu.
Jésus ! espoir des pénitents,
que vous êtes bon pour ceux qui vous implorent !
bon pour ceux qui vous cherchent !
Mais que n’êtes-vous pas pour ceux qui vous ont trouvé !
Ni la langue ne saurait dire,
ni l’écriture ne saurait exprimer
ce que c’est qu’aimer Jésus ;
celui qui l’éprouve peut seul le croire.
Soyez notre joie, ô Jésus,
vous qui serez notre récompense :
que notre gloire soit en vous,
durant tous les siècles, à jamais. Amen.
V/. Que le nom du Seigneur soit béni, alléluia.
R/. Dès ce moment et à jamais, alléluia.
Ant.au Magnificat Il m’a fait * de grandes choses, celui qui est puissant et son nom est saint, alléluia.
A MATINES.
Invitatoire. Le nom de Jésus est admirable, il est au-dessus de tout nom : * Venez adorons-le.
Hymnus
Iesu, Rex admirábilis,
Et triumphátor nóbilis,
Dulcédo ineffábilis,
Totus desiderábilis.
Quando cor nostrum vísitas,
Tunc lucet ei véritas,
Mundi viléscit vánitas,
Et intus fervet cáritas.
Iesu, dulcédo cordium,
Fons vivus, lumen méntium,
Excédens omne gáudium,
Et omne desidérium.
Iesum omnes agnóscite,
Amórem eius póscite :
Iesum ardénter quærite,
Quæréndo inardéscite.
Hymne
Jésus, Roi adorable,
noble triomphateur,
ineffable douceur,
Jésus tout aimable ;
Quand vous visitez notre cœur,
la vérité brille pour lui,
la vanité du monde lui semble méprisable,
et il s’enflamme de charité.
Jésus, douceur des cœurs,
source vive, lumière des esprits,
vous dépassez toute allégresse
et tout désir.
Venez tous connaître Jésus,
demandez son amour ;
cherchez Jésus avec ardeur ;
en le cherchant, embrasez-vous.
Que notre voix, ô Jésus !
vous proclame ; que notre vie exprime vos vertus,
que nos cœurs vous aiment,
et maintenant, et toujours. Amen.
Au premier nocturne.
Ant. 1 Seigneur, notre Seigneur *, que votre nom est admirable dans toute la terre !
Ant. 2 Qu’au nom de Jésus *, tout genou fléchisse dans le ciel, sur la terre et dans les enfers.
Ant. 3 Glorifiez * le Seigneur, et invoquez son nom, souvenez-vous que sublime est son nom.
V/. A cause de votre nom, Seigneur, vous pardonnerez mon péché.
R/. Car il est grand.
Des Actes des Apôtres. Cap. 3, 1-16 ; 4, 5-12.
Première leçon. Or Pierre et Jean montaient au temple pour la prière de la neuvième heure. Et voilà qu’un homme qui était boiteux dès le sein de sa mère, était porté chaque jour et posé à la porte du temple, appelée la Belle, afin qu’il demandât l’aumône à ceux qui entraient dans le temple. Celui-ci, ayant vu Pierre et Jean qui allaient entrer dans le temple, les priait pour avoir l’aumône. Fixant avec, Jean les yeux sur lui, Pierre lui dit : Regarde-nous. Et il les regardait, espérant recevoir quelque chose d’eux. Mais Pierre dit : De l’argent et de l’or, je n’en ai pas ; mais ce que j’ai, je te le donne. Au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche. Et lui ayant pris la main droite, il se leva ; et aussitôt ses jambes et les plantes de ses pieds s’affermirent. Et, s’élançant, il se dressa debout et il marchait ; et il entra avec eux dans le temple, marchant, sautant et louant Dieu.
R/. Voilà que vous concevrez, et vous enfanterez un fils, à qui vous donnerez le nom de Jésus. * Car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. V/. Il fut nommé Jésus, nom que l’Ange lui avait donné avant qu’il fut conçu dans le sein de sa mère. * Car.
Deuxième leçon. Et tout le peuple le vit marchant et louant Dieu. Ainsi, reconnaissant que c’était celui-là même qui était assis à la Belle porte du temple pour demander l’aumône, ils turent étonnés et hors d’eux-mêmes de ce qui lui était arrivé. Et comme il tenait Pierre et Jean, tout le peuple étonné accourut vers eux au portique appelé de Salomon. Ce que voyant, Pierre dit au peuple : Hommes d’Israël, pourquoi vous étonnez-vous de ceci, ou pourquoi nous regardez-vous, comme si c’était par notre vertu ou par notre puissance que nous avons fait marcher cet homme ? Le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob, le Dieu de nos pères a glorifié son fils Jésus, que vous avez, vous, livré et renié devant Pilate, quand il jugeait lui-même de le renvoyer. Car c’est vous qui avez renié le Saint et le Juste, et qui avez demandé qu’on remit un meurtrier ; vous avez même tué l’auteur de la vie, que Dieu a ressuscité d’entre les morts, ce dont nous sommes témoins. Or c’est par la foi en son nom, que son nom a affermi cet homme que vous voyez et connaissez, et c’est la foi qui vient par lui qui a opéré, en votre présence, cette entière guérison.
R/. Votre nom est béni, Dieu de nos pères ; lorsque vous serez en colère, vous vous souviendrez de la miséricorde : * Et au temps de la tribulation vous remettrez les péchés. V/. Béni le nom de votre majesté éternelle, ô vous qui faites seul des merveilles. * Et.
Troisième leçon. Or il arriva, le lendemain, que leurs chefs, les anciens et les Scribes, s’assemblèrent à Jérusalem. Et aussi Anne, prince des prêtres, Caïphe, Jean, et tous ceux qui étaient de la race sacerdotale. Et les faisant placer au milieu, ils demandaient : Par quelle puissance et en quel nom avez-vous fait cela, vous ? Alors, rempli de l’Esprit-Saint, Pierre leur dit : Princes du peuple, et vous, anciens, écoutez : Puisqu’aujourd’hui nous sommes jugés à cause d’un bienfait en faveur d’un homme infirme, et à cause de celui en qui il a été guéri ; qu’il soit connu de vous tous et de tout le peuple d’Israël que c’est au nom de notre Seigneur Jésus-Christ de Nazareth, que vous avez crucifié et que Dieu a ressuscité des morts ; c’est par lui que cet homme est ici devant vous, debout et sain. Ce Jésus est la pierre qui a été rejetée par vous qui bâtissiez, et qui est devenue un sommet d’angle. Et il n’y a de salut en aucun autre ; car nul autre nom n’a été donné sous le ciel aux hommes par lequel nous devions être sauvés.
R/. Je louerai votre nom sans cesse. * Et je le glorifierai dans mes louanges. V/. Je me réjouirai et je tressaillirai d’allégresse en vous ; je chanterai votre nom, ô Très-Haut. * Et. Gloire au Père. * Et.
Au deuxième nocturne.
Ant. 1 Ils se souviendront * de votre nom, Seigneur, dans toute la suite des générations.
Ant. 2 Glorifiez * le Seigneur avec moi : et exaltons tous pareillement son saint nom.
Ant. 3 Toutes les nations, * que vous avez faites viendront et adoreront devant vous, Seigneur, et glorifieront votre nom.
V/. Pour la gloire de votre nom, Seigneur, délivrez-nous.
R/. Et pardonnez-nous nos pêchés, à cause de votre nom.
Sermon de saint Bernard, Abbé.
Quatrième leçon. Ce n’est pas sans raison que l’Esprit-Saint compare à l’huile le nom de l’époux, et qu’il inspire à l’épouse de crier à l’époux : « Votre nom est une huile répandue. » En effet, l’huile éclaire, nourrit, et sert à oindre. Elle entretient le feu, elle nourrit le corps, elle adoucit la douleur : c’est une lumière, un aliment, un remède. Voyez maintenant s’il n’en est pas de même du nom de l’époux ? Prêché, il éclaire ; médité, il nourrit ; invoqué, il adoucit et fortifie. Examinons chacune de ces qualités. D’où pensez-vous qu’ait jailli dans le monde cette si grande et si soudaine lumière de la foi, sinon de la prédication du nom de Jésus ? N’est-ce pas par la lumière de ce nom béni que Dieu nous a appelés en son admirable lumière ? N’est-ce pas à ceux qui sont illuminés par l’éclat de ce nom, et qui voient en cette lumière une autre lumière, que saint Paul dit à bon droit : « Autrefois vous étiez ténèbres ; mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur ? »
R/. Qu’ils espèrent en vous, ceux qui connaissent votre nom : * Puisque vous n’avez pas délaissé ceux qui vous cherchent, Seigneur V/. Levez-vous, Seigneur, secourez-nous, et délivrez-nous à cause de votre nom. * Puisque.
Cinquième leçon. C’est ce nom que le même Apôtre a reçu ordre de porter devant les rois, les Gentils et les enfants d’Israël. Et il portait ce nom comme un flambeau, il en éclairait sa patrie, et il criait partout : « La nuit est déjà fort avancée, et le jour approche. Rejetons donc les œuvres des ténèbres, et revêtons-nous des armes de la lumière ; comme durant le jour, marchons honnêtement. » Et il montrait à tous la lumière sur le chandelier. annonçant en tous lieux Jésus, et Jésus crucifié. Combien cette lumière a resplendi et frappé de son éclat les yeux de tous les spectateurs, lorsque, sortant comme un éclair de la bouche de Pierre, elle affermit les jambes et les pieds d’un boiteux et rendit la vue à beaucoup d’aveugles spirituels ? N’a-t-elle pas jeté des flammes lorsque Pierre dit : « Au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi, et marche. »
R/. Rendons gloire à votre grand nom, * Parce qu’il est terrible et saint. V/. Ceux-ci (se confient) dans des chariots, et ceux-là dans des chevaux ; mais nous, c’est le nom du Seigneur que nous invoquerons. * Parce.
Sixième leçon. Or, le nom de Jésus n’est pas seulement lumière, mais il est aussi nourriture. Ne vous sentez-vous pas fortifiés toutes les fois que vous vous en souvenez ? Qu’y a-t-il qui nourrisse autant l’esprit de celui qui y pense ? Qu’est-ce qui, de la même sorte, repose les cœurs agités, donne de l’énergie aux vertus, développe les habitudes bonnes et justes, entretient les chastes affections ? Toute nourriture de l’âme est sèche, si elle n’est arrosée de cette huile ; elle est insipide, si elle n’est assaisonnée de ce sel. Quand vous écrivez, votre récit n’a pour moi nulle saveur, si je n’y lis le nom de Jésus. Une conférence ou un entretien ne me plaît pas, si je n’y entends résonner le nom de Jésus. Jésus, c’est un miel à la bouche, une mélodie à l’oreille, une jubilation pour le cœur. Mais ce nom est encore un remède. L’un de nous est-il triste ? Que Jésus vienne en son cœur, que de là il passe à sa bouche, et aussitôt que ce divin nom a paru comme un astre qui se lève et répand sa lumière, tout nuage s’enfuit, la sérénité revient. Quelqu’un tombe-t-il dans le crime ? Court-il même, en se désespérant, dans les filets de la mort ? S’il invoque ce nom de vie, ne recommencera-t-il pas sur-le-champ à respirer et à vivre ?
R/. Qu’ils se réjouissent, tous ceux qui espèrent en vous, Seigneur ; éternellement ils tressailliront d’allégresse, et vous habiterez en eux, et ils se glorifieront en vous. * Tous ceux qui aiment votre nom. V/. Seigneur, c’est à la lumière de votre face qu’ils marcheront, et en votre nom qu’ils tressailliront de joie tout le jour. * Tous. Gloire au Père. * Tous.
Au troisième nocturne.
Ant. 1 Chantez au Seigneur, * et bénissez son nom : annoncez de jour en jour son salut.
Ant. 2 Comme votre nom, * ô Dieu, ainsi votre louange s’étend jusqu’aux extrémités de la terre : votre droite est pleine de justice.
Ant. 3 Chantez Dieu, * dites un psaume à son nom : faites un chemin à celui qui monte sur le couchant : le Seigneur est son nom.
V/. Apportez au Seigneur gloire et honneur.
R/. Apportez au Seigneur de la gloire pour son nom.
Lecture du saint Évangile selon saint Luc. Cap. 2, 21
En ce temps-là : le huitième jour, auquel l’enfant devait être circoncis, étant arrivé, on lui donna le nom de Jésus. Et le reste.
Homélie de saint Bernard, Abbé.
Septième leçon. Grand et admirable mystère ! L’enfant est circoncis, et on l’appelle Jésus. Que signifie ce rapprochement ? La circoncision semble faite, en effet, plutôt pour celui qui doit être sauvé que pour celui qui sauve ; n’est-ce pas le Sauveur qui devrait circoncire plutôt qu’être circoncis ? Mais reconnaissez ici le médiateur entre Dieu et les hommes, qui, dès les premiers jours de son enfance, rapproche les choses humaines des choses divines, ce qu’il y a de plus bas de ce qu’il y a de plus élevé. Il naît d’une femme, mais d’une femme en qui le fruit de la fécondité ne fait point tomber la fleur de la virginité. Il est enveloppé de langes, mais ces langes mêmes sont honorés par les cantiques des Anges, il est caché dans une crèche, mais il est annoncé par une étoile qui brille dans les cieux. En même temps que la circoncision prouve la vérité de l’humanité qu’il a prise, son nom, qui est au-dessus de tout nom, indique la gloire de sa majesté, il est circoncis comme un véritable fils d’Abraham, il est appelé Jésus comme le vrai Fils de Dieu.
R/. J’ai trouvé l’affliction et la douleur : * Et j’ai invoqué e nom du Seigneur. V/. C’est une tour très forte que le nom du Seigneur ; en lui j’ai espéré, et j’ai été secouru. * Et.
Huitième leçon. Mon Jésus ne reçoit pas un nom vide et sans effet, à l’instar de ceux qui l’ont reçu auparavant : porté par lui, ce grand nom n’est plus une ombre, il exprime la vérité, L’Évangéliste assure qu’il fut apporté du ciel, ce nom que l’Ange lui avait donné avant qu’il fût conçu dans le sein de sa mère. Faites attention à la profondeur de ces paroles : « Après que Jésus fut né. » Il est appelé Jésus par les hommes, lui à qui l’Ange a donné ce nom avant qu’il fût conçu dans le sein de sa mère. Il est en effet tout à la fois et le Sauveur de l’Ange, et le Sauveur de l’homme : Sauveur de l’homme, depuis l’incarnation ; Sauveur de l’Ange depuis l’instant de sa création. « II fut, dit l’Évangéliste, nommé Jésus, nom que l’Ange lui avait donné. » « Toute parole est avérée sur la déposition de deux ou trois témoins. » Et cette parole même, abrégée dans les Prophètes, se lit ouvertement dans l’Évangile qui nous montre le Verbe fait chair.
R/. J’attendrai votre nom, Seigneur. * Parce qu’il est bon, en présence de vos saints V/. Afin que nous louions votre nom saint, et que nous soyons glorifiés dan votre louange. * Parce. Gloire au Père. * Parce.
Neuvième leçon. C’est avec raison que l’enfant qui nous est né est appelé Sauveur, à sa circoncision : c’est alors effectivement qu’il commence l’œuvre de notre salut en versant pour nous son sang immaculé. Les Chrétiens n’ont donc plus à chercher pourquoi le Seigneur Jésus-Christ a voulu être circoncis ; il l’a été pour la même raison qui l’a fait naître et souffrir. Rien de tout cela n’était pour lui, mais tout était pour les élus. Il n’est pas né dans le péché, il n’a pas été circoncis pour être guéri du péché, il n’est pas mort pour son péché, mais à cause de nos fautes. « C’est le nom, dit l’Évangile, dont l’Ange l’avait appelé avant qu’il fût conçu dans le sein de sa mère. » Il est appelé de ce nom ; ce nom ne lui est pas imposé, il lui appartient de toute éternité. C’est de sa nature propre qu’il tient d’être Sauveur : ce nom est à lui dès avant sa naissance : il ne le reçoit d’aucune créature angélique ou humaine.
A LAUDES
Ant. 1 C’est une huile répandue * que votre nom, c’est pour cela que les jeunes filles vous ont chéri.
Ant. 2 Sachez * que le Seigneur est Dieu, lui dont le nom subsistera éternellement.
Ant. 3 Elle a eu soif * mon âme de votre saint nom, Seigneur.
Ant. 4 Béni est le nom saint de votre gloire, et louable et souverainement exalté dans les siècles.
Ant. 5 Jeunes hommes et vierges, * vieillards et vous qui êtes plus jeunes, louez le nom du Seigneur, parce qu’il est le seul dont le nom a été exalté.
Capitule. Philipp. 2, 8-10. Mes frères, le Christ s’est humilié lui-même, s’étant fait obéissant jusqu’à la mort, et à la mort de la croix ; c’est pourquoi Dieu l’a exalté et lui a donné un nom qui est au dessus de tout nom, afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse.
Hymnus
Iesu, decus angélicum,
In aure dulce cánticum,
In ore mel miríficum,
In corde nectar cǽlicum.
Qui te gustant, esúriunt ;
Qui bibunt, adhuc sítiunt ;
Desideráre nésciunt,
Nisi Iesum, quem díligunt.
O Iesu mi dulcíssime,
Spes suspirántis ánimæ !
Te quærunt piæ lácrimæ,
Te clamor mentis íntimæ.
Mane nobíscum, Dómine,
Et nos illústra lúmine :
Pulsa mentis calígine,
Mundum reple dulcédine.
Hymne
Jésus, gloire des Anges,
harmonie douce à nos oreilles,
miel admirable dans notre bouche,
nectar céleste pour notre cœur.
Ceux qui vous goûtent ont faim encore ;
ceux qui vous boivent ont soif encore ;
ils ne savent désirer
que Jésus, objet de leur amour.
O mon très doux Jésus,
espoir de l’âme qui soupire !
nos larmes pieuses vous implorent,
le cri intime de notre cœur vous appelle.
Demeurez avec nous, Seigneur !
éclairez-nous de votre lumière ;
chassez de notre âme les ténèbres,
remplissez le monde de votre douceur.
Jésus, fleur de la Vierge-Mère,
douceur de notre amour,
à vous la louange, l’honneur d’un glorieux Nom,
le royaume de la béatitude. Amen.
V/. Notre secours est dans le nom du Seigneur
R/. Qui a fait le ciel et la terre.
Ant. au Bénédictus Il se dévoua afin de délivrer son peuple et pour s’acquérir un nom immortel, alléluia.
AUX DEUXIÈMES VÊPRES.
Antiennes, capitule, hymne et versets des 1ères Vêpres.
Ant. au Magnificat Vous l’appellerez du * nom de Jésus, car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés, alléluia.
Dom Guéranger, l’Année Liturgique
Le deuxième Dimanche après l’Épiphanie, qui rappelle le festin des noces de Cana, fut d’abord choisi pour célébrer cette fête. C’est au jour nuptial que le nom de l’Époux devient propre à l’Épouse : ce nom désormais témoignera qu’elle est à lui L’Église, voulant honorer d’un culte spécial un nom pour elle si précieux, en unissait donc le souvenir à celui des Noces divines. Aujourd’hui, elle rapproche de l’anniversaire même du jour où il fut donné, huit jours après sa naissance, la célébration de ce Nom auguste, et laisse à la commémoration des Noces sacrées le Dimanche dont de tout temps cette commémoration fut la gloire.
L’ancienne alliance avait environné le Nom de Dieu d’une terreur profonde : ce nom était pour elle aussi formidable que saint, et l’honneur de le proférer n’appartenait pas à tous les enfants d’Israël. Dieu n’avait pas encore été vu sur la terre, conversant avec les hommes ; il ne s’était pas encore fait homme lui-même pour s’unir à notre faible nature : nous ne pouvions donc lui donner ce Nom d’amour et de tendresse que l’Épouse donne à l’Époux.
Mais quand la plénitude des temps est arrivée, quand le mystère d’amour est sur le point d’apparaître, le Nom de Jésus descend d’abord du ciel, comme un avant-goût de la présence du Seigneur qui doit le porter. L’Archange dit à Marie : « Vous lui donnerez le Nom de Jésus » ; or, Jésus veut dire Sauveur. Que ce Nom sera doux à prononcer à l’homme qui était perdu ! Combien ce seul Nom rapproche déjà le ciel de la terre ! En est-il un plus aimable, un plus puissant ? Si, à ce Nom divin, tout genou doit fléchir au ciel, sur la terre et dans les enfers, est-il un cœur qui ne s’émeuve d’amour à l’entendre prononcer ? Mais laissons raconter à saint Bernard la puissance et la douceur de ce Nom béni. Voici comme il s’exprime, à ce sujet, dans son XVe Sermon sur les Cantiques [1] :
« Le Nom de l’Époux est une lumière, une nourriture, un remède. Il éclaire, quand on le publie ; il nourrit, quand on y pense à part soi ; et quand on l’invoque dedans la tribulation, il procure l’adoucissement et l’onction. Parcourons, s’il vous plaît, chacune de ces qualités. D’où pensez-vous qu’ait pu se répandre, par tout l’univers, cette si grande et si soudaine lumière de la Foi, si ce n’est de la prédication du Nom de Jésus ? N’est-ce pas par la lumière de ce Nom béni, que Dieu nous a appelés en son admirable lumière ? De laquelle étant illuminés, et voyant en cette lumière une autre lumière, nous oyons saint Paul nous dire à bon droit : Vous avez été jadis ténèbres ; mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur.
« Or, le Nom de Jésus n’est pas seulement lumière ; ains encore, il est nourriture. N’êtes-vous donc pas confortés, toutes fois et quantes que vous rappelez à votre cœur ce doux Nom ? Qu’est-il au monde qui nourrisse autant l’esprit de celui qui pense à lui ? Qu’est-ce qui, de la même sorte, répare les sens affaiblis, donne de l’énergie aux vertus, fait florir les bonnes mœurs, et entretient les honnêtes et chastes affections ? Toute nourriture de l’âme est sèche, si elle n’est détrempée de cette huile ; elle est insipide, si elle n’est assaisonnée de ce sel.
« Quand vous m’écrivez, votre récit n’a pour moi nulle saveur, si je n’y lis le Nom de Jésus. Lorsque vous disputez ou conférez avec moi, le conteste n’a pour moi aucun intérêt, si je n’y entends résonner le Nom de Jésus. Jésus est un miel à ma bouche, une mélodie à mon oreille, une jubilation à mon cœur ; oui même, outre ce, une médecine bienfaisante. L’un de vous est-il triste ? Que Jésus vienne en son cœur ; que de là il passe en sa bouche, et incontinent, à la venue de ce divin Nom qui est une vraie lumière, tout nuage s’enfuit, la sérénité revient. Quelqu’un tombe-t-il dans le crime ; voire même, court-il, en se désespérant, au lacs de la mort ? S’il invoque le Nom de Jésus, ne recommencera-t-il pas de suite à respirer et à vivre ? Qui jamais oncques demeura dedans l’endurcissement du cœur, comme font tant d’autres, ou bien dedans la torpeur de la fétardie, la rancune, ou la langueur de l’ennui ? Quel est celui qui, par aventure, ayant à sec la source des larmes, ne l’ait sentie soudainement couler plus abondante et plus suave, sitôt que Jésus a été invoqué ? Quel est l’homme qui, palpitant et s’alarmant, au fort des périls, puis venant à invoquer ce Nom de vaillance, n’a pas senti tout aussitôt naître en soi la confiance et fuir la crainte ? Quel est celui, je vous le demande, qui, ballotté et flottant à la merci des doutes, n’a pas, sur-le-champ, je le dis sans balancer, vu reluire la certitude, à l’invocation d’un Nom si éclatant ? Qui est-ce qui, durant l’adversité, écoutant la méfiance, n’a pas repris courage, au seul son de ce Nom de bon secours ? Par effet, ce sont là les maladies et langueurs de l’âme, et il en est le remède.
« Certes, et je puis vous le prouver par ces paroles : Invoque-moi, dit le Seigneur, au jour de la tribulation, et je t’en tirerai, et tu m’honoreras. Rien au monde n’arrête si bien l’impétuosité de la colère, et n’accoise pareillement l’enflure de la superbe. Rien aussi parfaitement ne guarit les plaies de la tristesse, comprime les débordements de la paillardise, éteint la flamme de la convoitise, étanche la soif de l’avarice, et bannit toutes les démangeaisons des passions déshonnêtes. De vrai, quand je nomme Jésus, je me propose un homme débonnaire et humble de cœur, bénin, sobre, chaste, miséricordieux, et, en un mot, brillant de toute pureté et sainteté. C’est Dieu lui-même tout-puissant qui me guérit par son exemple, et me renforce par son assistance. Toutes ces choses retentissent à mon cœur, lorsque j’entends sonner le Nom de Jésus. Ainsi, en tant qu’il est homme, j’en tire des exemples, pour les imiter ; et en tant qu’il est le Tout-Puissant, j’en tire un secours assuré. Je me sers desdits exemples comme d’herbes médicinales, et du secours comme d’un instrument pour les broyer, et j’en fais une mixtion telle que nul médecin n’en saurait faire de semblable.
« O mon âme ! tu as un antidote excellent, caché comme en un vase, dans ce Nom de Jésus ! Jésus, pour le certain, est un Nom salutaire et un remède qui jamais oncques ne se trouvera inefficace pour aucune maladie. Qu’il soit toujours en votre sein, toujours à votre main : si bien que tous vos sentiments et vos actes soient dirigés vers Jésus. »
Telle est donc la force et la suavité du très saint Nom de Jésus, qui fut imposé à l’Emmanuel le jour de sa Circoncision ; mais, comme le jour de l’Octave de Noël est déjà consacré à célébrer la divine Maternité, et que le mystère du Nom de l’Agneau demandait à lui seul une solennité propre, la fête d’aujourd’hui a été instituée. Son premier promoteur fut, au XVe siècle, saint Bernardin de Sienne, qui établit et propagea l’usage de représenter, entouré de rayons, le saint Nom de Jésus, réduit à ses trois premières lettres IHS, réunies en monogramme. Cette dévotion se répandit rapidement en Italie, et fut encouragée par l’illustre saint Jean de Capistran, de l’Ordre des Frères Mineurs, comme saint Bernardin de Sienne. Le Siège Apostolique approuva solennellement cet hommage au Nom du Sauveur des hommes ; et, dans les premières années du XVIe siècle, Clément VII, après de longues instances, accorda à tout l’Ordre de saint François le privilège de célébrer une fête spéciale en l’honneur du très saint Nom de Jésus.
Rome étendit successivement cette faveur à diverses Églises ; mais le moment devait venir où le Cycle universel en serait enrichi lui-même. Ce fut en 1721, sur la demande de Charles VI, Empereur d’Allemagne, que le Pape Innocent XIII décréta que la Fête du très saint Nom de Jésus serait célébrée dans l’Église entière, et il la fixa tout d’abord, comme nous l’avons dit, au deuxième dimanche après l’Épiphanie.
A LA MESSE.
Dès l’Introït, l’Église annonce la gloire du Nom de son Époux. Ciel, terre, abîme, tressaillez au bruit de ce Nom adorable ; car le Fils de l’Homme qui le porte est aussi le Fils de Dieu.
Dans la Collecte, l’Église, qui trouve dans le Nom de son Époux la consolation de son exil, demande de jouir bientôt de la vue de Celui que ce Nom chéri lui représente.
ÉPÎTRE.
Nous le savons, ô Jésus ! Nul autre nom que le vôtre ne pouvait nous donner le salut : ce Nom, en effet, signifie Sauveur. Soyez béni d’avoir daigné l’accepter ; soyez béni de nous avoir sauvés ! Cette alliance ineffable que vous nous annoncez aujourd’hui dans les Noces mystérieuses, est tout entière exprimée dans votre doux et admirable Nom. Vous êtes du ciel, et vous prenez un nom de la terre, un nom qu’une bouche mortelle peut prononcer ; vous unissez donc pour jamais la divine et l’humaine nature. Oh ! rendez-vous dignes d’une si sublime alliance, et ne permettez pas qu’il nous arrivé jamais de la rompre.
La sainte Église célèbre ensuite, par ses chants, la louange de ce divin Nom que bénissent toutes les nations ; car il est le Nom du Rédempteur de toute chair.
ÉVANGILE.
C’est au moment de la première effusion de votre sang dans la Circoncision, ô Jésus, que vous avez reçu votre Nom ; et il en devait être ainsi, puisque ce nom veut dire Sauveur, et que nous ne pouvions être sauvés que par votre sang. Cette alliance fortunée que vous venez contracter avec nous vous coûtera un jour la vie ; l’anneau nuptial que vous passerez à notre doigt mortel sera trempé dans votre sang, et notre vie immortelle sera le prix de votre cruelle mort. Votre Nom sacré nous dit toutes ces choses, ô Jésus ! ô Sauveur ! Vous êtes la Vigne, vous nous conviez à boire votre Vin généreux, mais la céleste grappe sera durement foulée dans le pressoir de la justice du Père céleste ; et nous ne pourrons nous enivrer de son suc divin qu’après qu’elle aura été violemment détachée du cep et broyée. Que votre Nom sacré, ô Emmanuel, nous rappelle toujours ce sublime mystère ; que son souvenir nous garde du péché, et nous rende toujours fidèles.
Durant l’Offrande, la sainte Église continue de chanter le Nom divin qui fait l’objet de la présente solennité ; elle célèbre les miséricordes qui sont réservées à tous ceux qui invoquent ce Nom adorable.
Les fidèles ayant reçu le céleste aliment qui contient le Corps et le Sang du Sauveur Jésus, l’Église, dans sa reconnaissance, convie toutes les nations à chanter et à glorifier le Nom de Celui qui les a faites et qui les a rachetées.
Il ne reste plus maintenant à la sainte Église qu’un vœu à former : c’est que les noms de tous ses enfants soient écrits à la suite du glorieux Nom de Jésus, sur le livre de l’éternelle prédestination. Ce bonheur nous est assuré, si nous savons toujours goûter ce Nom de salut, et rendre notre vie conforme aux devoirs qu’il impose.
Les Hymnes qui sont employées par l’Église à l’Office de la fête, ont été attribuées longtemps à saint Bernard ; mais des manuscrits incontestables les revendiquent pour une pieuse Abbesse de l’Ordre de saint Benoît, qui vivait au XIVe siècle.
La Séquence que nous donnons ensuite est de la composition du pieux franciscain Bernardin de Bustis, qui rédigea, sous Sixte IV, un Office et une Messe du saint Nom de Jésus.
SÉQUENCE.
Le doux Jésus de Nazareth, Roi des Juifs, gracieux, débonnaire, beau et florissant :
Pour le salut de son peuple, il a subi la mort et les tourments, pâle et livide sur la croix.
Doux Nom, doux surnom ; c’est le Nom par excellence, qui surpasse tous les noms.
Il calme les pécheurs, il réchauffé les justes, il les fortifie, il les garde contre les attaques.
Sous l’étendard de ce Roi, tu vis dans un état tranquille, et tes ennemis s’éloignent.
Le Nom de Jésus, quand on le médite, dissipe l’appareil de la guerre ; l’adversaire vaincu s’enfuit.
C’est un Nom qu’il faut révérer, un Nom redoutable aux malins esprits.
C’est un Nom de salut, une consolation singulière qui soulage les affligés.
Il nous le faut honorer, le placer dans le trésor de notre cœur, le méditer, l’aimer, mais d’un héroïque amour.
Ce Nom, Ignace l’a publié, il l’a fait retentir au milieu des tourments ; son cœur ouvert a laissé voir Jésus, écrit en caractères célestes.
Que pouvons-nous souhaiter de plus que d’avoir Jésus pour intime ? De tous il est le plus aimant, et il désire nous aimer.
Il aime avec ardeur, il aime avec constance, il aime avec fidélité, et veut secourir les siens.
Tel il a fait son Nom, qu’il puisse être pour tous le charme du cœur, l’objet excellent et principal d’un amour intime.
Les droits de la nature l’exigent : nous devons aimer de toutes nos forces celui qui nous aime, prévenir ses désirs avec empressement.
Le Nom de Jésus renferme tout bien, il résonne avec douceur, il nous vaut un trône au royaume du ciel, il réjouit notre oreille.
En lui brille la splendeur du Père, en lui éclate la beauté de sa Mère ; en lui se reflète la gloire de son Père, il fait la grandeur de ses frères.
Si donc quelqu’un veut connaître pourquoi le Nom de Jésus fait si vivement souhaiter aux justes de s’attacher à lui :
C’est que Jésus est beau dans son éclat, que sa bonté est souveraine, qu’il est doux-, facile, plein de mansuétude, porté à la clémence.
Jésus est le Roi de gloire ; Jésus est brillant de beauté, Jésus est plein de grâce dans ses paroles, admirable dans ses œuvres.
Jésus est fort et vaillant ; Jésus est un athlète vigoureux ; Jésus est magnifique dans ses dons, il aime à les distribuer.
Jésus est tendre et compatissant, Jésus est un guide lumineux ; Jésus est rempli de délices et de la plus douce saveur.
Jésus est illustre et glorieux ; Jésus est pour tous abondant en fruits ; Jésus est la source des vertus ; aux siens il donne ses faveurs.
Le plus élevé dans les honneurs, le plus chéri dans l’amour ; toutes les gloires sont à lui.
Par sa science il connaît tout, dans son immensité il embrasse tout, par son amour il ravit les cœurs, et les retient dans ses liens.
Que ce Nom, le Nom du doux Jésus, nous soit donc toujours cher ; qu’il soit fixé dans notre cœur, et que rien ne l’en puisse arracher.
Qu’il enlève le mal du péché, qu’il inspire des chants d’allégresse, qu’il nous donne de jouir de la demeure des bienheureux !
Amen
Nous empruntons aux anciens Missels d’Allemagne l’Hymne suivante, qui reproduit souvent les sentiments et les expressions de la Séquence de Bernardin de Bustis :
HYMNE.
Il est un Nom digne de tout honneur, adoré au plus haut des cieux, un Nom de gloire souveraine ; révélé à Gabriel, par lui sur terre il fut annoncé à la Mère de grâce.
Marie donne le nom de Sauveur à son Fils circoncis le huitième jour, selon la coutume de ses pères. Publié dans le monde entier, cet heureux Nom sauve ceux qui croient en lui.
En ce Nom brille la splendeur de la Trinité et de l’Unité ; il fait la joie du ciel. En ce Nom resplendit l’honneur du Père ; en ce Nom éclate la beauté de la Mère ; ce Nom fait la gloire des frères du Sauveur.
C’est là le Nom salutaire, la consolation singulière qui vient au secours des cœurs affligés. C’est le Nom qu’il nous faut honorer, bénir et louer, dans la joie constante de nos âmes.
Si on le prononce, c’est une mélodie ; si on l’invoque, c’est un doux miel ; il nous garde contre nos ennemis. Le cœur jubile, en songeant à ce Nom si formidable aux esprits de malice.
C’est le Nom plein de grâce, abondant en fruits, fécond en vertus, par-dessus tous les noms. C’est lui qui fait connaître aux hommes la face d’un Dieu toute gracieuse, remplie de beauté et d’amour.
Ce Nom est beau dans son éclat ; il est le souverain bien lui-même ; sa saveur intime est la plus douce. Tout-puissant en sa force, sublime en ses honneurs, il est le principe des délices et de la félicité.
Donc, ô Pasteur des âmes, leur lumière incessante, ô bon Jésus ! par votre Nom si cher, protégez-nous, et fermez sous nos pas le noir chaos des ténèbres.
Réformateur de toutes les nations humaines, Vie qui avez détruit la mort, restaurateur de la ruine qu’avaient soufferte les tribus angéliques, daignez vous donner à nous.
[1] Nous empruntons la traduction de ce beau fragment, dont l’Église a inséré une partie dans l’Office du saint Nom de Jésus, aux Méditations sur la Vie de Notre-Seigneur,par saint Bonaventure, traduites par le R. P. Dom François Le Bannier.
Ame
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum
L’apôtre d’une spéciale dévotion envers l’adorable Nom du Sauveur fut, au XVe siècle, saint Bernardin de Sienne qui parcourut une grande partie de l’Italie, en présentant aux populations, dans un petit tableau, les initiales du saint Nom de Jésus tout entourées de rayons. A la prédication du Frère Mineur répondirent les plus splendides conversions, et de toutes parts, spécialement à Sienne et à Viterbe, on rivalisa pour graver sur la façade des maisons privées comme sur celle du palais communal l’auguste Nom du Rédempteur. Les Franciscains, héritiers de l’esprit de Bernardin, continuèrent après sa mort, et surtout après sa canonisation, à organiser des fêtes en l’honneur du Nom de Jésus, déjà vénéré avec un office liturgique spécial en de nombreux endroits d’Italie, quand enfin Innocent XIII (1721-1724) étendit cette fête à l’Église universelle, élevant son rite au double de seconde classe. Entretemps, saint Ignace de Loyola avait donné le Nom de Jésus à l’institut fondé par lui.
Bien que la messe révèle son caractère moderne, —- et que, liturgiquement, elle soit une répétition de celle du Ier janvier, — elle est très pieuse et remplie de cette suave onction de dévotion qui distingue la famille franciscaine au moyen âge.
Le très saint Nom de Jésus est le divin poème qui exprime ce que la sagesse et la miséricorde de Dieu ont pu inventer de plus sublime et de plus humble pour sauver l’humanité déchue. Ce Nom adorable, prononcé d’abord par l’Ange, puis imposé au Verbe incarné par Marie et par Joseph, se trouva aussi sur les lèvres de Pilate quand il lut la sentence de mort contre le Sauveur. Jésus fut le rebut du monde ; mais précisément par les mérites de son sacrifice spontané, le Père éternel le constitua juge des vivants et des morts et voulut que son Nom figurât aussi en signe de salut sur le front des prédestinés. Habentes nomen eius et nomen Patris eius scriptum in frontibus.
L’introït (Philip., II, 10-11) est presque identique à celui du mercredi saint. « Qu’au Nom de Jésus ploie tout genou, au ciel, sur la terre et dans les abîmes ; et que toute langue proclame que le Seigneur Jésus-Christ est dans la gloire de Dieu le Père. » PS. 8 : « Seigneur, notre Seigneur ; combien admirable sur toute la terre est votre Nom ! »
La prière, de caractère moderne, manque du rythme du cursus mais elle est pieuse. On y remarque que la vraie dévotion au saint Nom de Jésus consiste à exprimer Jésus par les œuvres, en sorte que toutes soient des œuvres de salut. « O Dieu qui avez établi votre Fils unique Sauveur du genre humain, et qui avez voulu qu’il s’appelât Jésus, faites que, vénérant son nom sur la terre, nous puissions jouir de sa vue dans le ciel. Par notre Seigneur, etc. »
La lecture est tirée des Actes des Apôtres (IV, 8-12) : Au lendemain de la Pentecôte, et après l’éclatant miracle de la guérison du boiteux devant la porte du temple, tandis que tout le Sanhédrin, troublé et excité sous l’angoissante obsession du déicide, tente l’effort suprême contre les disciples de Jésus, Pierre, inébranlable, proclame la divinité, la puissance et la gloire de ce Nom adorable, là, en présence de ces mêmes juges qui, deux mois auparavant, avaient crié : Reus est mortis ; dans cette même salle où avait été prononcée la sentence de mort. Quelle différence toutefois entre alors et maintenant ! Naguère Jésus, les mains liées derrière le dos, jouait le rôle du coupable ; aujourd’hui au contraire, ressuscité, il siège à la droite du Père, juge des vivants et des morts. Le Sanhédrin l’estima indigne de vivre ; aujourd’hui Dieu l’a glorifié par un miracle éclatant, disposant ainsi qu’en son Nom seul l’humanité pût obtenir le salut désiré.
Le répons est tiré en partie du psaume 105, en partie d’Isaïe (LXIII, 16) ; dans ce choix se révèle le compositeur moderne, qui a oublié que le graduel est le chant d’un psaume de rythme responsorial, suivant normalement la première lecture scripturaire de la messe. « Sauvez-nous, Seigneur notre Dieu, et rassemblez-nous du milieu des Gentils, pour que nous célébrions votre saint Nom et que nous mettions notre gloire à vous louer. » Cette prière est aussi celle que l’Église, qui ne fait pas de distinction entre les circoncis et les Gentils, élève quotidiennement vers Dieu pour qu’il accomplisse la promesse faite aux Patriarches et aux Prophètes, et qu’il fasse briller même sur le pauvre peuple d’Israël, dispersé dans le monde et adorateur du veau d’or, la lumière et la gloire de l’auguste Nom de leur Messie, Jésus. Verset, Is., LXIII, 16 : « Vous, Seigneur, vous êtes notre Père et notre Rédempteur ; votre Nom est dès l’éternité. » — Le nom éternel de Dieu c’est son Verbe en tant qu’il dit tout le Père ; mais ce Verbe a, dans le temps, lui aussi, un nom qui lui est propre et qui dit toute sa puissance, sa beauté, sa bonté : ce nom, c’est Jésus. En tant que le Verbe dit le Père, ce nom éternel est pour le Père Lui-même ; en tant que le Verbe incarné s’appelle Jésus, ce nom est pour nous, entièrement pour nous.
Le verset alléluiatique est tiré du psaume 144 où le Prophète non seulement veut proclamer .la louange de Dieu, mais désire que la terre tout entière chante son Nom et le sanctifie. Sanctificetur Nomen tuum. Et comment ? Par la sainteté des œuvres.
La lecture évangélique répète celle du Ier janvier, car la fête de ce jour, née en une période de décadence de l’esprit liturgique, fut instituée précisément parce que le sens complexe et très profond de la solennité de la Circoncision du Christ, avec les multiples mystères qui s’y rapportent, échappait en grande partie à la dévotion et à l’intelligence des fidèles.
Ce passage de saint Luc (II, 21) est court mais plein d’enseignements célestes. Jésus consacre la Loi dont il est l’auteur en s’y soumettant volontairement et en acceptant le signe extérieur des fils et des héritiers du patriarche Abraham. La circoncision symbolise en outre la mortification chrétienne, ou, comme le dit l’Apôtre, la circoncision du cœur de tout ce qui est luxure de la vie, entendue au sens le plus large. Le nom de Jésus est imposé aujourd’hui seulement au Divin Enfant, et cela après qu’il a commencé l’œuvre de la Rédemption dans la douleur par une première plaie sanglante dans sa sainte Humanité. Telle est la loi du royaume de la grâce. L’unique voie conduisant à la gloire est celle de la croix.
L’offertoire est tiré du psaume 85 : « Seigneur mon Dieu, je vous louerai avec tout mon cœur et je glorifierai sans cesse votre Nom, parce que vous, Seigneur, vous êtes doux et bon et que vous exercez une miséricorde infinie envers tous ceux qui vous invoquent. Alléluia. » Ici le Prophète ne se contente pas de louer de temps à autre le saint Nom de Dieu, mais il veut le faire sans cesse, et cela par ses œuvres. En effet, comme celui qui vit contrairement à la foi à laquelle Dieu l’a initié, profane cette foi et, en quelque sorte, blasphème le Nom adorable de Dieu qu’il porte imprimé dans son cœur : lugiter tota die nomen meum blasphematur, dit Isaïe (LII, 5) — ainsi celui qui agit en véritable enfant de Dieu, celui qui le fait revivre et l’exprime en lui-même, celui-ci sanctifie en lui le Nom adorable du Seigneur.
La secrète est la suivante : « Dieu très clément, que votre bénédiction, qui réconforte toute créature, sanctifie ce sacrifice que nous vous offrons à la gloire du nom ,de Jésus, votre Fils et notre Seigneur, afin qu’il soit accepté de vous comme un hommage de louange et qu’il nous soit salutaire et profitable. Par le même, etc. » La bénédiction qui est demandée ici ne concerne pas seulement les offrandes, afin que la matière du sacrifice soit convenablement préparée, mais aussi les sacrificateurs, pour que leur foi et leur charité rende l’oblation glorieuse à Dieu et salutaire et profitable au peuple fidèle.
L’antienne de la communion est tirée du psaume 85 et chante l’universalité de la Rédemption : « Toutes les nations créées par vous accourront, Seigneur, pour vous adorer et pour chanter gloire à votre Nom. En effet, vous êtes grand et vous agissez merveilleusement : vous seul êtes Dieu. Louange à Yahweh. » Le nom de Jésus est un nom universel, parce que le Sauveur n’exclut personne de sa Rédemption, étant Lui-même le « Chef des hommes et des anges », mediator Dei et hominum, homo Christus Iesus.
La prière d’action dé grâces est longue et compliquée. Dans l’ensemble toutefois elle est pieuse. Celui qui veut être sauvé sait donc ce qu’il convient de faire. Le nom de chaque prédestiné ne peut être que celui de Jésus, mais un nom de Jésus vivant, substantiel, comme celui que porte le Verbe incarné : c’est-à-dire que nous devons exprimer Jésus par toute notre vie.
Quelque grands que soient nos péchés, personne ne doit jamais désespérer de son salut, car tant que le Sauveur s’appellera Jésus, et c’est là un nom de gloire éternelle, II sera toujours le Jésus de toute l’humanité et de chacun en particulier.
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique
Au nom de Jésus doivent fléchir les genoux tous ceux qui sont au ciel, sur la terre et dans les enfers ; et toute langue doit confesser que Notre-Seigneur Jésus-Christ est dans la gloire du Père. (Introït).
Il n’a pas été donné d’autre nom, aux hommes sous le ciel, par lequel nous devions obtenir le salut. (Leçon).
1. Considérations préliminaires. — Cette fête n’apporte aucun progrès dans l’évolution de l’année liturgique, ce n’est qu’un complément de la fête de la Circoncision. Au moment de la Circoncision, Notre Seigneur reçut le nom de Jésus comme l’ange l’avait annoncé auparavant. Le but de la fête est de faire considérer aux chrétiens la majesté du Saint Nom de Jésus. C’est une fête récente, dont l’origine est surtout la piété méditative. Nous en tirerons cependant des pensées liturgiques conformes à l’esprit antique du Christianisme.
Que signifie originairement le nom ? Le nom devrait exprimer l’essence d’une chose. Ainsi Adam, au Paradis terrestre, donna à tous les animaux des noms conformes à leur nature intime. De même le nom de Dieu signifiait chez les Juifs son essence : Jahvé, c’est-à-dire : je suis Celui qui suis, l’Être éternel. C’est pourquoi les Juifs avaient un si grand respect du nom de Dieu qu’ils n’avaient pas le droit de le prononcer. Ce respect est également inclus dans le Notre Père : « Que ton nom soit sanctifié ». Les personnes qui, dans l’histoire sainte, ont joué un rôle important ont reçu leur nom de Dieu lui-même. Adam — l’homme de la terre, Ève — la mère des vivants ; Abraham — le père de beaucoup de peuples ; Pierre — le rocher. Le précurseur de Notre-Seigneur a reçu lui aussi un nom que Dieu lui imposa. La famille voulait à toute force lui donner le nom de son père, mais Élisabeth aussi bien que Zacharie manifesta ses exigences : Jean est son nom (Jean veut dire : la grâce de Dieu).
Nous pouvons comprendre dès lors que le nom du Sauveur ne lui a pas été donné au hasard ni d’après le caprice des hommes, mais qu’il l’a reçu directement de Dieu. Car son nom devait exprimer son sublime ministère sur la terre. Nous lisons en effet dans l’Écriture que l’ange Gabriel annonça à la Vierge Marie le nom de Notre Seigneur : « Tu lui donneras le nom de Jésus. » Et à saint Joseph, son père nourricier, l’ange dit encore davantage, il n’annonça pas seulement le nom, mais encore il en expliqua la signification : « tu lui donneras le nom de Jésus, car il rachètera son peuple de ses péchés ; » Ainsi donc Notre. Seigneur ne devait pas seulement être le Sauveur mais encore en porter le nom. Chez Notre Seigneur le nom exprime donc véritablement son essence.
Voilà pourquoi ce nom doit être si saint pour les chrétiens. Toutes les fois que nous prononçons ce nom, nous devons incliner ta tête, car ce nom nous rappelle à lui seul le plus grand bienfait que nous ayons jamais reçu : notre qualité de rachetés et d’enfants de Dieu.
2. La messe (In nomine Jesu). — La messe est un sacrifice de louange en l’honneur du Saint Nom de Jésus. L’Introït nous donne une belle image d’adoration. Nous voyons le royaume de Dieu dans ses trois états : l’Église triomphante, l’Église militante et l’Église souffrante prosternées devant le Seigneur assis. sur son trône de gloire et dont le nom est Jésus. La collecte demande la vision éternelle au ciel du Seigneur dont nous honorons le nom sur la terre. La leçon est un passage du plaidoyer de saint Pierre après la guérison du paralytique : « Au nom de Jésus-Christ de Nazareth que vous avez crucifié et que Dieu a ressuscité des morts, cet homme se tient devant vous guéri... Car Il n’a pas été donne aux hommes d’autre nom sous le ciel par lequel nous devions obtenir le salut. » Le Graduel se rattache à la leçon. Celle-ci se terminait par ces mots : salvos fieri (recevoir le salut), le Graduel continue : Salvos fac nos (donne-nous le salut). L’Alléluia est vraiment un chant de louange (Alléluia veut dire : louez Dieu) : « Ma bouche doit annoncer la louange du Seigneur et toute chair doit louer son saint nom. » L’Évangile est le même que celui de la Circoncision : le Seigneur reçoit le nom de Jésus qui lui avait été donné auparavant par l’ange, avant sa conception. Les deux processions eucharistiques (Off. et Comm.) sont un chant de louange au nom du Seigneur. Les deux oraisons (Sec. et Postc.) caractérisent la sainte messe comme « un sacrifice offert en l’honneur du nom de Jésus à la divine majesté », conception qui ajoute une note de piété plus personnelle à l’antique conception du sacrifice. — Prenons aujourd’hui de nouveau la résolution de dire avec respect et piété la conclusion habituelle des oraisons : « par Jésus-Christ Notre Seigneur ».
3. La prière des Heures. Saint Bernard chante, dans les hymnes et les leçons, le Saint Nom de Jésus. « Ce n’est pas en vain que le Saint Esprit compare le nom de l’Époux avec l’huile, en faisant dire par l’Épouse à l’Époux : Ton nom est comme une huile répandue. Car l’huile nous donne lumière, nourriture et onction, elle est une lumière, un aliment et un remède. Or voici que tout ceci s’applique au nom de l’Époux... Est-ce que Dieu ne nous a pas, dans la lumière de ce nom, appelés à sa lumière merveilleuse, Si bien que saint Paul dit : vous étiez auparavant ténèbres, maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur ? Le nom de Jésus est aussi un aliment. N’es-tu pas réconforté toutes les fois que tu y penses ? Tout aliment de l’âme est sec qui n’est pas assaisonné de ce condiment. Jésus est un miel dans la bouche, une douce mélodie dans l’oreille,. un délice dans le cœur. C’est aussi un remède. Quelqu’un est il triste, que Jésus vienne dans son cœur et monte à ses lèvres et voici que, dès que s’est levée la lumière de son nom, tous les nuages disparaissent et la sérénité revient. » -Lecture d’Écriture (Act. Ap. chap.III et IV) : la guérison du paralytique est racontée tout au long.
4. Le monogramme du Christ. Dans les conceptions des anciens, le nom étaient une expression de la personne. Cela nous explique que, dans l’art chrétien antique, pour désigner la personne du Seigneur, on employait son nom, mais sous la forme abrégée des initiales. Nous pouvons, dans l’art de la primitive Église, distinguer les signes suivants du nom du Seigneur.
a) Le signe du Christ. Les plus anciens monuments attestant ce signe sont du troisième siècle ; le premier portant une date précise est une inscription funéraire sur la tombe d’un consul de l’an 389. Au troisième siècle, on peut établir les formes suivantes 1. des lettres séparées, IX (Jesus Christus), 2. des lettres placées l’une sur l’autre >I< = Jesus Christus. Dans l’archéologie, on appelle d’ordinaire ce signe le monogramme préconstantinien. PX= Christus est le monogramme constantinien. (Cela veut simplement dire que le premier est plus fréquent et que le second se rencontre après l’empereur Constantin). 3. La croix monogrammatique. Lorsque Constantin, après sa victoire au pont Milvius, plaça le monogramme du Christ sur les enseignes de l’armée (labarum), sur les casques et les monnaies, il utilisa un signe déjà courant chez les chrétiens. Cependant la vision de l’empereur avec cette promesse : « In hoc signo vinces » et l’accomplissement brillant de cette promesse élevèrent désormais ce signe jusqu’à en faire un symbole du triomphe du Christ. Depuis la victoire du christianisme, il trouva une large diffusion dans tous les pays et fut employé de mainte façon. Ce ne fut plus seulement une simple abréviation, mais un symbole indépendant du Christ-Roi. Souvent le monogramme du Christ (tel qu’il était sur le labarum) fut entouré d’une couronne de laurier ou d’un cercle. Cela signifiait la souveraineté du Christ sur le monde ou le triomphe du Christ sur les ennemis de son royaume. Le monogramme reçut alors les formes les plus diverses et on y ajouta une riche ornementation. On aima placer autour du signe ou de la croix monogrammatique l’alpha et l’oméga (expression de l’éternité et de la divinité du Christ).
b) Le signe du nom de Jésus. Le monogramme connu IHS est un symbole qui parmi un très petit nombre, est resté en usage jusqu’à nos jours. Il doit sa grande diffusion à saint Bernardin de Sienne, qui le fit placer sur ses étendards, entouré de douze rayons de soleil et surmonté d’une couronne. Depuis, ce signe est devenu le monogramme préféré du doux nom de Jésus. Saint Bernardin, par ses exhortations zélées, détermina plusieurs prêtres à placer ce monogramme sur les autels ou à le faire broder sur les aubes ou les chasubles. Sur ses conseils, plusieurs villes d’Italie inscrivirent ce monogramme en lettres gigantesques sur les murs extérieurs de leurs hôtels de ville, comme on peut encore le voir à Sienne. Quelle est l’origine de ce monogramme ? IHC est l’abréviation du grec IHZOUC. IHS est l’abréviation du latin IHESVS (forme du moyen âge). Comme on ne pouvait plus comprendre H comme un éta (è) grec, on dut ajouter un H. C est l’ancienne écriture du s grec (sigma). Dans l’antiquité chrétienne, ce monogramme n’est pas fréquent et ne doit pas remonter au-delà du Ve siècle.
Plus tard, on a mal traduit IHS en l’interprétant comme : Jesus hominum Salvator, ou bien même Jesu humilis societas (ce qui l’a fait prendre comme symbole par l’Ordre des Jésuites). On aimait encore beaucoup cette interprétation : In Hoc Signo (sc. vinces). Du v (vinces) ajouté on fit plus tard trois aiguilles.
c) Ichthus. L’ancienne Église connaissait aussi un anagramme très aimé pour désigner le Seigneur ; le fameux Ichthus. Le titre complet du Christ se formulait ainsi en grec : Jesous Christos, Theou Uios, Soter — Jésus-Christ, Fils de Dieu, Sauveur. Les premières lettres de ces saints mots donnent le mot grec : Ichthus, c’est-à-dire poisson. C’est la raison pour laquelle on aimait à représenter le Christ sous la forme d’un poisson. Ainsi l’abréviation aussi bien que la figure fut pour les premiers chrétiens une désignation secrète du Christ. Ils nommaient même le Seigneur « le grand et pur poisson » (Inscription funéraire d’Aberkios, vers 180 après J.-C.). Tertullien suppose connu ce symbolisme du poisson (vers 200 après J.-C.), quand il écrit : « Nous (les chrétiens), à l’exemple de notre Ichthus, Jésus-Christ, nous sommes nés dans l’eau comme de petits poissons » (Du baptême, chap. 1).
d) Monogramme en forme de croix. Déjà, dans le signe abrégé du Christ, on pouvait voir un effort pour unir la croix au nom du Christ. La croix et le nom du Christ sont considérés comme des signes de la Rédemption : mais encore comme une protection contre les attaques du démon. C’est pourquoi on avait coutume de peindre sur les portes et les maisons le monogramme de Jésus en lui donnant une forme de croix. Un des exemples les plus connus jusqu’ici est la disposition en forme de croix des deux mots phôs et zôê (lumière et vie) qui caractérisent le Christ lui-même dans saint Jean (VIII, 12 ; XI, 25). Le Christ est lumière et vie. Le Christ nous donne la lumière et la vie divines. La lumière et la vie, la liturgie souhaite, implore et communique ces deux biens pour les vivants et pour les morts. Nous pouvons dès lors comprendre que l’union en forme de croix de ces deux mots lumière et vie, fut, pour J’ancienne Église, un symbole parlant très aimé. On les rencontre sur les portes (Syrie), sur les tombeaux, mais aussi sur les ampoules, les petites lampes en terre cuite, les ustensiles domestiques.
SOURCE :
http://www.introibo.fr/Tres-saint-Nom-de-Jesus-Dimanche#nh1
LES MERVEILLES DU SAINT NOM
par le Père Paul
O'Sullivan, o.p. (E.D.M.)
Traduit de l'anglais par Jean-Claude Lemyze
avec la permission de St. Martin Apostolate, Dublin, Irlande
"Aussi Dieu l'a-t-il exalté et lui a-t-il donné le Nom qui est
au-dessus de tout nom, pour que tout, au Nom de Jésus, s'agenouille, au plus
haut des Cieux, sur la terre et dans les enfers." - Philippiens 2.9-10
Approuvé par Son Éminence le Cardinal Patriarche de Lisbonne, le 04 Mars 1947.
Ce petit livre est dédié
avec tendresse à la douce Mère de DieuPersonne n'aime autant qu'elle le Nom de Jésus.
Lettres d'approbation
De nombreux Archevêques et Évêques ont témoigné leur fervente
approbation envers Les Merveilles du saint nom.
Nous citons parmis eux:
Palais cardinalice, Lisbonne, le 04 Mars 1947
J'approuve et je recommande de tout mon cœur le petit livre intitulé
" Les Merveilles du Saint Nom ".
Cardinal Patriarca.
Chapitre I
LES MERVEILLES DU SAINT
NOM
Nous entendons répéter depuis notre enfance le saint Nom de Jésus, mais
hélas, nombreux, trop nombreux sont ceux qui n'ont pas une juste idée des
grandes merveilles de ce saint Nom!
Que connaissez-vous, cher lecteur, du nom de Jésus? Vous savez que ce Nom et
saint et que vous devez vous incliner avec révérence en le disant.
C'est très peu. C'est comme si vous regardiez un livre fermé en jetant un
rapide coup d'œil sur le titre de la couverture.
Vous ne savez rien des merveilleuses pensées qu'il contient.
Même lorsque vous prononcez le Nom de Jésus vous connaissez très peu les
trésors qu'il renferme.
Ce Nom Divin est en vérité une mine de richesses; il est la source de la
sainteté la plus élevée et le secret du plus grand bonheur que l'homme puisse
espérer connaître sur cette terre. Lisez et voyez.
Il est si puissant, si assuré, qu'il ne manque jamais de produire dans notre
âme les plus merveilleux effets.
Il console le cœur le plus affligé et rend fort le pécheur le plus faible. Il
nous obtient toutes sortes de faveurs et de grâces, spirituelles et
temporelles.
Il y a deux choses que nous devons faire. Premièrement, nous devons
clairement comprendre le sens et la valeur du Nom de Jésus.
Deuxièmement, nous devons prendre l'habitude de le dire avec dévotion,
fréquemment, des centaines et des centaines de fois chaque jour. Loin de
devenir un fardeau, cela nous procurera une joie et une consolation immenses.
Chapitre 2
QUE SIGNIFIE LE NOM DE JÉSUS ?
Le saint Nom de Jésus est, avant toute chose, une Prière
toute-puissante. Notre-Seigneur Lui-même a promis solennellement que tout ce
que nous demanderons au Père en son Nom, nous le recevrons. Dieu ne manque
jamais à sa Parole.
Par conséquent, lorsque nous disons "Jésus", demandons à Dieu tout ce
dont nous avons besoin avec l'absolue confiance d'être entendus.
C'est pour cette raison que l'Église termine sa Prière avec ces paroles
"par Le Christ Jésus", ce qui donne à la Prière une nouvelle et
Divine efficacité.
Mais le saint Nom est quelque chose de plus grand encore:
Nous procurons à Dieu une joie et une gloire infinies, car nous lui offrons les
mérites infinis de la Passion et de la Mort de Jésus Christ.
Saint Paul nous dit que Jésus a mérité le Nom de Jésus par sa Passion et
sa Mort.
Chaque fois que nous disons "Jésus", nous devons clairement
vouloir offrir à Dieu toutes les Messes dites partout dans le monde pour toutes
les intentions. Nous participons ainsi à ces milliers de messes.
Chaque fois que nous disons "Jésus", nous gagnons 300 jours
d'indulgence*, que nous pouvons appliquer aux âmes du Purgatoire, soulageant et
libérant ainsi de très nombreuses saintes âmes dans de terribles souffrances.
Elles deviennent alors nos meilleures amies et prient pour nous avec une
indicible ferveur.
Chaque fois que nous disons "Jésus", nous accomplissons un
acte d'amour parfait, car nous offrons à Dieu l'Amour infini de Jésus.
Le saint Nom de Jésus nous sauve d'innombrables maux et nous délivre
spécialement du pouvoir du diable qui cherche continuellement à nous nuire.
Le Nom de Jésus emplit graduellement notre âme d'une Joie et d'une Paix
que nous ne connaissions pas auparavant.
Le Nom de Jésus nous donne une telle force que nos souffrances
deviennent légères et faciles à porter.
QUE DEVONS-NOUS FAIRE ?
Saint Paul nous dit que nous nous devons toujours agir, que ce soit par
la parole ou par l'action, au Nom de Jésus.
"Tout ce que vous pouvez dire ou faire, faites-le au Nom du Seigneur
Jésus, en rendant grâce par Lui à Dieu Le Père." (Colossiens 2. 17)
De cette façon, tout ce que nous faisons devient un acte d'Amour et de mérite
et, de plus, nous recevons des grâces pour accomplir nos actions parfaitement.
Nous devons par conséquent nous efforcer de prendre l'habitude de dire,
"Jésus, Jésus, Jésus", très souvent chaque jour. Nous pouvons le
faire en nous habillant, en travaillant – peu importe ce que nous faisons –
tout en marchant, dans les moments de tristesse, chez nous et dans la rue,
partout.
Rien n'est plus facile si nous le faisons méthodiquement. Nous pouvons le dire
chaque jour un nombre incalculable de fois.
Gardez à l'esprit que chaque fois que nous disons "Jésus", 1)
nous rendons Gloire à Dieu, 2) nous recevons de grandes grâces, 3) et nous
aidons les âmes du Purgatoire.
Voici maintenant quelques exemples qui vous montreront le pouvoir du saint Nom.
Chapitre 3
LE MONDE EN DANGER EST SAUVÉ
PAR LE SAINT NOM
En l'an 1274, de graves menaces pesaient sur le monde. L'Église était
assaillie par de féroces ennemis, à l'intérieur comme à l'extérieur.
Le danger était si grand que le Pape, Grégoire X, convoqua un Concile
des Évêques à Lyon afin de déterminer par quel moyen la société pourrait être
sauvée de la ruine qui la menaçait.
Parmi les nombreux moyens proposés, le Pape et les Évêques choisirent celui
qu'ils considéraient le plus facile et le plus efficace de tous, c'est-à-dire
la répétition fréquente du saint Nom de Jésus.
Le saint Père pria alors les Évêques du monde entier et leurs Prêtres
d'invoquer le Nom de Jésus et d'exhorter leurs peuples à mettre toute leur
confiance dans ce Nom tout-puissant, en le répétant constamment avec une
confiance sans limite.
Le Pape confia spécialement aux Dominicains la glorieuse tâche de prêcher les
merveilles du saint Nom dans tous les pays, ce dont ils s'acquittèrent avec un
zèle sans borne.
Leurs Frères Franciscains les secondèrent efficacement. Saint Bernardin de
Sienne et Saint Léonard de Port-Maurice ont été d'ardents apôtres du saint Nom.
Leurs efforts furent couronnés de succès, si bien que les ennemis de l'Église
furent renversés, que les dangers qui menaçaient la société disparurent et la
paix régna en souveraine une fois de plus.
Ce qui est pour nous une très importante leçon, car dans les jours que nous
vivons, de nombreux pays sont écrasés par de terribles souffrances et des
fléaux encore bien plus grands menacent tous les autres.
Les gouvernements ne semblent ni assez forts ni assez sages pour endiguer ce
torrent de fléaux. Il n'y a qu'un seul remède, et c'est la Prière.
Chaque Chrétien doit se tourner vers Dieu et lui demander d'avoir pitié
de nous. La plus facile de toutes les Prières, comme nous l'avons vu, est le
Nom de Jésus.
Tous, sans exception, nous pouvons invoquer ce saint Nom des centaines de fois
par jour non seulement pour nos propres intentions, mais aussi pour demander à
Dieu de délivrer le monde d'une ruine imminente.
Il est prodigieux qu'une seule personne qui prie puisse sauver son pays et la
société. Nous lisons dans l'Écriture sainte que Moïse a sauvé le peuple
d'Israël de la destruction par sa Prière, et qu'une pieuse femme, Judith de
Béthulie, a sauvé sa ville et son peuple alors que les chefs étaient au
désespoir et se préparaient à se rendre à leurs ennemis.
Nous savons aussi que les deux villes de Sodome et Gomorrhe, que Dieu a
détruites par le feu en raison de leurs péchés et de leurs crimes, auraient
obtenu le Pardon si seulement dix justes avaient prié pour elles !
Maintes fois nous lisons que des rois, des empereurs, des hommes d'États et de
célèbres chefs militaires qui avaient mis leur confiance dans la Prière ont
ainsi accompli des merveilles.
Si la prière d'un seul homme peut faire tant de choses, que ne pourraient
accomplir les Prières d'un grand nombre ?
Le Nom de Jésus est la Prière la plus courte, la plus facile et la plus puissante
de toutes. Tout le monde peut la dire, même au milieu des occupations
quotidiennes. Dieu ne peut refuser de l'entendre.
Invoquons le Nom de Jésus, demandons-lui de nous sauver des calamités qui nous
menacent tous.
Chapitre 4
LA PESTE DE LISBONNE:
LA VILLE EST SAUVÉE PAR LE SAINT NOM
Une peste dévastatrice s'est déclarée à Lisbonne en 1432. Tous ceux qui
le pouvaient ont fui dans la terreur, transportant ainsi la peste dans tous les
coins du Portugal.
Ce mal cruel a emporté des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants de toutes
les classes de la société.
L'épidémie était si virulente que les hommes mouraient partout, à table, dans
la rue, dans les maisons, dans les magasins, sur la place du marché, dans les
églises.
Les historiens rapportent que la peste se répandait comme l'éclair d'homme à
homme, par un manteau, un chapeau ou un vêtement quelconque qui avait été en
contact avec le pestiféré.
Prêtres, médecins et infirmières étaient emportés en si grand nombre que
beaucoup de leurs corps gisaient sans sépulture dans les rues; les chiens
léchaient le sang et mangeaient la chair des cadavres, devenant eux aussi
infectés par la terrible maladie et contribuant ainsi à la répandre plus
largement parmi cette infortunée population.
Parmi ceux qui venaient en aide aux mourants avec un zèle inlassable, il y
avait un vénérable Évêque, Monseigneur André Dias, qui habitait le couvent ou
le Monastère de Saint-Dominique.
Ce saint homme, voyant que l'épidémie, loin de diminuer, devenait chaque jour
plus virulente et désespérant des secours humains, exhorta le malheureux peuple
à invoquer le saint Nom de Jésus.
On le voyait partout où la maladie sévissait le plus gravement, implorant les
malades et les mourants autant que ceux qui n'avaient pas encore été frappés en
les exhortant à répéter, "Jésus, Jésus".
"Écrivez-le sur des cartes", leur disait-il, "et conservez ces
cartes sur vous; placez-les le soir sous votre oreiller; mettez-les sur vos
portes; mais par dessus tout, invoquez constamment de vos lèvres et dans votre
cœur ce Nom très puissant."
Il allait partout, tel un ange de la paix, remplissant les malades et les
mourants de courage et de confiance.
Les malheureux sentaient revenir en eux une vie nouvelle et, invoquant Jésus,
ils gardaient ces cartes sur leur poitrine ou les mettaient dans leur poche.
Puis, il les rassembla dans la grande église de Saint-Dominique pour leur
parler une fois encore du pouvoir du Nom de Jésus et il Bénit l'eau par
le même saint Nom, ordonnant au peuple d'en asperger le visage des malades et
des mourants.
Merveille des merveilles ! Les malades ont guéri, les mourants sont sortis de
leurs souffrances, la peste prit fin et la ville fut délivrée en quelques jours
du plus affreux fléau qu'elle ait connu.
La nouvelle se répandit dans tout le pays et tous, d'une seule voix, se mirent
à invoquer le Nom de Jésus.
Avec une incroyable rapidité, tout le Portugal fut libéré de la terrible
maladie.
Le peuple reconnaissant, se rappelant les merveilles dont il avait été témoin,
continua à témoigner son Amour et sa confiance dans le Nom de notre Sauveur, de
sorte que dans toutes leurs difficultés, dans tous les dangers, quels que
soient les maux qui les menacent, ils invoquent le Nom de Jésus.
Des fraternités se formèrent dans les églises, des processions au saint Nom
eurent lieu tous les mois, des autels furent élevés en l'honneur de ce saint
Nom, et la plus grande calamité qui ait jamais frappé le pays est devenue la
plus grande Bénédiction.
Pendant de longs siècles cette grande confiance dans le Nom de Jésus
s'est maintenue au Portugal pour se répandre ensuite en Espagne, en France et
dans le monde entier.
Chapitre 5
GENSÉRIC LE GOTH
Durant le règne de Genséric, roi arien des Goths, un des courtisans
favoris du roi, le compte Armogasto, fut converti de l'arianisme et rejoignit
l'Église Catholique.
En apprenant cela, le roi se mit dans une violente colère et, faisant venir le
jeune noble en sa présence, il tenta par tous les moyens en son pouvoir de le
faire abjurer et revenir à la secte arienne.
Promesses et menaces furent également vaines. Le compte refusa toutes les
ouvertures et demeura fermement établi dans sa Foi nouvelle.
Genséric laissa alors libre cours à sa furie et ordonna qu'on attache le jeune
homme avec des liens serrés aussi fort que le pouvaient les vigoureux
bourreaux.
Le tourment était intense mais la victime ne montrait aucun signe de douleur.
Le comte répéta deux ou trois fois, "Jésus, Jésus, Jésus", et voilà
que les cordes se cassèrent comme des fils d'araignée et tombèrent à ses pieds
!
Furieux au-delà de toute mesure, le tyran ordonna qu'on apporte des nerfs de
bœuf, aussi durs et résistants que des câbles.
On lia de nouveau le comte et le roi ordonna aux bourreaux d'user de toutes
leurs forces. Leur victime invoqua une fois de plus le Nom de Jésus et les
nouveaux liens, comme les autres, cassèrent net comme des fils.
Genséric, écumant de rage, ordonna qu'on pende le martyr par les pieds à la
branche d'un arbre, la tête en bas.
Souriant à cette nouvelle torture, le comte Armogasto croisa les bras sur sa
poitrine et, répétant doucement le saint Nom, il tomba dans un sommeil
tranquille comme s'il était couché sur un divan moelleux et confortable.
Chapitre 6
D. MELCHIOR SOURIT
À SES BOURREAUX
Un autre incident similaire nous est rapporté au sujet d'un martyr
chinois, le vénérable Évêque Dominicain, Mgr D. Melchior.
Au cours d'une des nombreuses persécutions qui ont fait rage en Chine et donné
tant de saints à l'Église, ce saint Évêque fut emmené, et, après avoir subi les
tortures les plus brutales, condamné à une mort cruelle.
On le tira sur la place du marché au milieu d'une foule hurlante venue se
réjouir à la vue de ses souffrances.
Ils lui enlevèrent ses vêtements et cinq bourreaux, armés d'épées émoussées,
entreprirent de lui couper les doigts un par un, phalange par phalange, puis
les bras et les jambes en lui causant d'atroces souffrances.
Finalement, ils lui tailladèrent les chairs et brisèrent les os de son pauvre
corps.
Durant ce long martyr, l'Évêque ne montra aucun signe visible de douleur. Il
souriait et répétait lentement et à voix haute, "Jésus, Jésus, Jésus",
ce qui, à la grande surprise de ses bourreaux, lui donnait une force
mystérieuse.
Pas un cri ni un gémissement ne sortit de ses lèvres et, finalement, après des
heures de torture, il rendit calmement son dernier souffle, le visage toujours
empreint du même beau sourire.
Quelle merveilleuse consolation ne pourrions-nous pas connaître nous aussi
lorsque nous sommes contraints de garder le lit par la maladie ou si, accablés
de douleur, nous répétions dévotement le Nom de Jésus.
Bien des gens ont de la peine à s'endormir.
Ils trouveront secours et consolation en invoquant le saint Nom durant ces
moments d'insomnie, et tomberont probablement dans un sommeil paisible.
SAINT ALEXANDRE ET LE
PHILOSOPHE PAÏEN
Durant le règne de l'empereur Constantin, la Religion Chrétienne put
faire de constants et rapides progrès.
À Constantinople même, les philosophes païens voyaient avec peine beaucoup de
leurs adeptes déserter la vieille religion pour adopter la nouvelle.
Ils plaidèrent leur cause devant l'empereur lui-même, demandant à être entendus
en justice et qu'il leur soit permis de tenir un débat public avec les Évêques
des Chrétiens.
Saint Alexandre, qui occupait alors le siège de Constantinople, était un
saint homme mais un piètre logicien.
Il n'a pas craint pour cela de rencontrer le représentant des philosophes
païens, un habile dialecticien et un orateur éloquent.
Le jour fixé, devant une vaste assemblée de savants, le philosophe se lança
dans une attaque soigneusement préparée contre l'enseignement Chrétien.
Le saint Évêque l'écouta un moment puis il prononça le Nom de Jésus, qui
confondit à l'instant le philosophe; celui-ci perdit non seulement le fil de
son discours, mais il fut totalement incapable, même avec l'aide de ses
collègues, de revenir à l'attaque.
Sainte Christiana, une jeune Chrétienne, était esclave dans le
Kurdistan, une région presque entièrement païenne.
C'était la coutume dans ce pays, lorsqu'un enfant était gravement malade, que
la mère le porte dans ses bras dans la maison de ses amis pour leur demander
s'ils connaissaient un remède capable de le guérir.
Un jour, une mère apporta son enfant dans la maison où vivait Christiana.
Lorsqu'on lui demanda si elle connaissait un remède pour cette maladie, elle
regarda l'enfant et dit: "Jésus, Jésus".
À l'instant, l’enfant qui était mourant se mit a sourire et à sauter de joie.
Il était complètement guéri.
Ce fait extraordinaire fut rapidement connu de tous et arriva aux oreilles de
la reine, elle-même invalide.
Elle ordonna qu'on fît venir Christiana en sa présence.
Arrivée au palais, la reine demanda à Christiana si elle pouvait, par le même
remède, la guérir de son mal qui défiait la science des médecins.
Christiania prononça à nouveau avec grande confiance: "Jésus,
Jésus", et à nouveau le Divin Nom fut glorifié.
La reine recouvrit instantanément la santé.
Une troisième merveille devait encore se produire. Quelques jours après la
guérison de la reine, le roi se vit soudain faire face à une mort certaine.
Toute fuite semblait impossible. Se rappelant le pouvoir Divin du saint Nom
dont il avait été témoin dans la guérison de son épouse, il s'écria: "Jésus,
Jésus", sur quoi il fut arraché à ce terrible péril.
Appelant à son tour la petite esclave, il apprit d'elle les vérités du
Christianisme qu'il embrassa avec une multitude de ses sujets.
Christiana est devenue une sainte qui a sa fête le 15 décembre.
Saint Grégoire de Tours rapporte que lorsqu'il était enfant, son père
était tombé gravement malade et se trouvait à l'article de la mort.
Au cours de la nuit, l'ange gardien de Grégoire lui apparut durant son sommeil
et lui dit d'écrire le Nom de Jésus sur une carte et de la placer sous
l'oreiller du malade.
Le lendemain matin, Grégoire fit part à sa mère du message de l'ange, et elle
lui conseilla de lui obéir.
Il le fit et plaça la carte sous la tête de son père, et, pour la joie de toute
la famille, le patient se rétablit rapidement.
Nous pourrions remplir des pages et des pages avec les miracles et les
merveilles opérés par le saint Nom en tout temps et en tout lieux, non
seulement par les saints mais par tous ceux qui invoquent le divin Nom avec
révérence et avec Foi.
Marchese dit: "Je m'abstiens de rapporter ici les miracles et les grâces
accordés par Notre-Seigneur à ceux qui vénèrent son saint Nom, parce que saint
Jean Chrysostome me rappelle que Jésus est toujours invoqué lorsque des
miracles sont accomplis par des saints; ainsi, vouloir les énumérer serait
tenter de donner une liste des innombrables miracles opérés par Dieu à travers
les âges, soit pour accroître la gloire de ses saints ou pour implanter et
affermir la Foi dans le cœur des hommes."
Cartes du Saint Nom
Des cartes portant le saint Nom ont été utilisées et recommandées par de
grands adorateurs du saint nom comme Mgr André Dias, saint Léonard de Port
Maurice et saint Grégoire de Tours, que nous venons de mentionner.
Nos lecteurs feraient bien d'utiliser ces cartes, de les porter sur eux durant
la journée, de les glisser sous leur oreiller le soir et de les placer sur la
porte de leur chambre.
Chapitre 7
LES SAINTS ET LE SAINT
NOM
Tous les Saints ont éprouvé pour le Nom de Jésus un Amour et une
confiance extrême. Ils ont vu dans ce Nom, comme en une claire vision, tout
l'Amour de Notre Seigneur, toute sa puissance, toutes les choses merveilleuses
qu'il a dites et qu'il a faites sur la terre.
Toutes leurs œuvres merveilleuses ont été accomplies au Nom de Jésus. Il a fait
des miracles, chassé les démons, guéri les malades et apporté à tous, le
réconfort en prenant et en recommandant à tous l'habitude d'invoquer le saint
nom. Saint Pierre et les apôtres ont converti le monde avec ce nom
tout-puissant.
Le prince des apôtres a commencé sa glorieuse carrière en prêchant
l'Amour de Jésus aux Juifs dans les rues, au Temple et dans leurs synagogues.
Son premier grand miracle a eu lieu le premier dimanche de Pentecôte alors
qu'il allait entrer dans le Temple avec saint Jean.
Un infirme, bien connu des juifs qui fréquentaient le Temple, tendit la main
pour recevoir une aumône.
Saint Pierre lui dit: "De l'or et de l'argent je n'en ai pas; mais ce que
j'ai, je te le donne: au Nom de Jésus Christ le Nazaréen, marche!." (Actes
3.6)
Et immédiatement, l'infirme se dressa sur ses pieds et bondit de joie.
Les juifs étaient étonnés mais le grand apôtre leur dit: Pourquoi cet
étonnement et cette surprise, comme si nous avions rendu la santé à cet homme
par notre seul puissance ? Non, c'est par la puissance de Jésus que cet homme
peut marcher.
Le Nom de Jésus a été glorifié d'innombrables fois depuis le temps des apôtres.
Nous mentionnerons quelques-uns de ces innombrables exemples qui nous montent
que les saints tiraient toute leur force et leur consolation du Nom de
Jésus.
Saint Paul
Saint Paul a été d'une façon toute spéciale le prédicateur et le docteur
du saint Nom. Il fut d'abord un féroce persécuteur de l'Église, animé par un
faux zèle et une haine du Christ.
Notre-Seigneur lui est apparu sur le chemin de Damas et l'a converti, faisant
de lui le grand apôtre des Gentils et lui confiant sa glorieuse mission, qui
était de prêcher et de faire connaître son saint Nom aux princes et aux rois,
aux juifs et aux Gentils de toutes les nations et de tous les peuples.
Saint Paul, plein d'un amour brûlant pour Notre-Seigneur, commença sa grande
mission – extirper le paganisme, abattre les fausses idoles, confondre les
philosophes de la Grèce et de Rome, ne craignant aucun ennemi et surmontant
toutes les difficultés – tout cela au Nom de Jésus.
Saint Thomas d'Aquin dit de lui: "Saint Paul portait le Nom de
Jésus sur son front parce qu'il se glorifiait en le proclamant à tous les
hommes; il le portait sur ses lèvres parce qu'il aimait l'invoquer; sur ses
mains, parce qu'il aimait l'écrire dans ses épîtres; dans son cœur, car son
cœur brûlait d'Amour pour Lui. Il nous le dit lui-même: 'Ce n'est plus moi qui
vit, mais c'est Le Christ qui vit en moi.'"
Saint Paul nous dit à sa manière admirable deux grandes vérités sur le Nom de
Jésus.
Premièrement, il nous parle de la puissance infinie de ce Nom. "Tout, au
Nom de Jésus, s'agenouille, au plus haut des Cieux, sur la Terre et dans les
enfers."
Chaque fois que nous disons "Jésus", nous donnons une joie infinie à
Dieu, à tout le Ciel, à la sainte Mère de Dieu, à tous les anges et à tous les
saints.
Deuxièmement, il nous dit comment l'utiliser. " Tout ce que vous pouvez
dire ou faire, faites-le au Nom du Seigneur Jésus."
Et il ajoute: Que vous mangiez ou que vous buviez, ou quoi que vous fassiez,
faites tout au Nom de Jésus.
Ce conseil, tous les saints l'ont suivi, de sorte que chacune de leurs actions
était faite pour l'Amour de Jésus et chacune de leurs actions et de leurs
pensées leur gagnait ainsi des grâces et des mérites.
C'est par ce Nom qu'ils sont devenus des saints. Si nous suivons ce même
conseil de l'apôtre, nous atteindrons nous aussi un haut degré de sainteté.
Comment pouvons-nous tout faire au Nom de Jésus ? En prenant l'habitude, comme
nous l'avons dit, de répéter fréquemment le Nom de Jésus dans le courant de la
journée. Cela ne présente aucune difficulté – cela n'exige que de la bonne
volonté.
Saint Augustin, ce grand Docteur de l'Église, trouvait ses délices dans
la répétition du saint Nom.
Il nous dit lui-même qu'il trouvait beaucoup de plaisir dans la lecture des
livres qui mentionnaient fréquemment le Nom de toutes les consolations.
Saint Bernard ressentait une joie et une consolation merveilleuse en
répétant le Nom de Jésus.
Il était pour lui, nous dit-il, comme du miel dans la bouche et une paix délicieuse
dans le cœur.
Nous ressentirons nous aussi cette immense consolation et la paix descendra
dans nos âmes si nous imitons saint Bernard en répétant ce saint Nom.
Saint Dominique a passé sa vie à prêcher et à disputer avec les
hérétiques. Il allait à pied d'un lieu à un autre, dans la chaleur oppressante
de l'été comme dans le froid et la pluie de l'hiver.
Les hérétiques albigeois, qu'il a essayé de convertir, ressemblaient plus à des
démons sortis de l'enfer qu'à des mortels.
Leur doctrine était infâme et leurs crimes abominables. Pourtant, tel un autre
saint Paul, il convertit 100.000 de ces méchants hommes, si bien que beaucoup
devinrent éminents en sainteté.
Épuisé le soir par ses travaux, il ne demandait qu'une seule récompense, c'est
de passer la nuit devant le Saint-Sacrement à épancher l'Amour de son âme pour
Jésus.
Lorsque son pauvre corps était à bout de résistance, il appuyait sa tête contre
l'autel et se reposait un peu, après quoi il reprenait sa conversation intime
avec Jésus.
Au matin, il célébrait la Messe avec l'ardeur d'un séraphin si bien que son
corps s'élevait parfois en l'air dans une extase d'Amour. Le Nom de Jésus
emplissait son âme de joie et de délice.
Le Bienheureux Jordan de Saxonie, qui succéda à saint Dominique comme
Maître général de l'ordre, était un prédicateur de grand renom. Ses paroles
allaient droit au cœur de ses auditeurs, spécialement lorsqu'il leur parlait de
Jésus.
De savants professeurs des villes universitaires venaient l'écouter avec
ravissement, et un si grand nombre d'entre eux devenaient Dominicains que les
autres craignaient de venir de peur d'être amenés eux aussi à se joindre à
l'Ordre.
L'irrésistible éloquence du bienheureux Jordan attirait tant de monde que
lorsque sa visite était annoncée dans une ville, le prieur du couvent achetait
aussitôt une grande quantité d'étoffe blanche pour confectionner les habits de
ceux qui allaient certainement chercher à entrer dans l'Ordre.
Le Bienheureux Jordan reçut lui-même à l'habit un millier de postulants parmi lesquels
se trouvaient les plus éminents professeurs des universités européennes.
Saint François d'Assise, ce brûlant séraphin d'Amour,
trouvait ses délices dans la répétition du Nom bien-aimé de Jésus.
Saint Bonaventure dit que son visage s'illuminait de joie et que sa voix
montrait pas ses tendres accents combien il aimait invoquer ce très saint Nom.
On ne s'étonnera donc pas qu'il ait reçu aux pieds, aux mains et au côté les
cinq plaies de Notre-Seigneur, récompense d'un Amour brûlant.
Saint Ignace de Loyola ne le cédait à personne pour son Amour du saint
Nom. Il n'a pas donné à son grand Ordre son propre nom mais celui de
"Société de Jésus".
Ce Nom Divin a été pour ainsi dire le bouclier et la défense de l'Ordre contre
ses ennemis et un gage de la sainteté de ses membres.
Glorieuse, en vérité, est la grande Société de Jésus.
Saint François de Sales n'hésite pas à dire que ceux qui ont l'habitude
de répéter fréquemment le saint Nom peuvent avoir la certitude de mourir d'une
mort sainte et heureuse.
Et cela ne fait assurément aucun doute car chaque fois que nous disons
"Jésus", nous appliquons à notre âme le Sang rédempteur de Jésus en
même temps que nous implorons Dieu de faire ce qu'il a promis, nous accorder
tout ce que nous demandons en son Nom.
Tous ceux qui désirent une sainte mort peuvent se l'assurer en répétant le Nom
de Jésus. Non seulement cette pratique nous assurera-t-elle une sainte mort,
mais elle raccourcira notablement notre temps au Purgatoire et peut très
probablement nous délivrer tout à fait de ce terrible feu.
De nombreux saints ont passé leurs derniers jours à répéter constamment,
"Jésus, Jésus".
Tous les Docteurs de l'Église s'accordent pour dire que le diable réserve ses
plus terribles tentations pour nos derniers moments et qu'il remplit alors
l'esprit des mourants de doutes, de peurs et de terribles tentations – dans
l'espoir de pouvoir, finalement, emporter en enfer cette âme infortunée.
Heureux ceux qui auront acquis, au cours de leur vie, l'habitude d'invoquer le
Nom de Jésus.
Des faits comme ceux que nous venons de mentionner se trouvent dans la vie de
tous les grands serviteurs de Dieu qui sont devenus des saints et qui ont
atteints les plus hauts degrés de sainteté par ce moyen simple et facile.
Saint Vincent Ferrer, un des plus célèbres prédicateurs que le monde ait
jamais entendus, a converti les criminels les plus abandonnés pour les
transformer en de très fervents Chrétiens.
Il a converti 80.000 Juifs et 70.000 Maures, un prodige que nous ne pouvons
lire dans la vie d'aucun autre saint.
L'Église demande trois miracles pour la Canonisation d'un saint; dans la bulle
de Canonisation de saint Vincent, on en rapporte 873.
Ce grand saint brûlait d'Amour pour le Nom de Jésus et c'est avec ce Nom Divin
qu'il accomplissait des miracles extraordinaires.
Par conséquent, tout pécheurs que nous sommes, nous pouvons nous aussi avec ce
Nom tout-puissant obtenir des faveurs et des grâces.
Le plus faible des mortels peut devenir fort, le plus affligé peut trouver en
lui la consolation et la joie.
Qui donc pourrait être assez sot ou assez négligent pour ne pas acquérir
l'habitude de répéter, "Jésus, Jésus, Jésus", constamment.
Elle ne nous prend pas de temps, ne présente aucune difficulté et constitue un
remède infaillible à tous les maux.
Le Bienheureux Gonçalo d'Amarante, atteint un éminent degré de sainteté
par la répétition fréquente du saint Nom.
Le Bienheureux Gilles de Santarem éprouvait tant d'Amour et de
ravissement à dire le saint Nom qu'il était élevé dans les airs en extase.
Ceux qui répètent fréquemment le Nom de Jésus éprouvent une grande Paix
dans leur âme, "cette Paix que le monde ne peut pas vous donner", que
seul Dieu vous donne et "qui surpasse tout entendement".
Saint Léonard de Port Maurice chérissait une tendre dévotion envers le
Nom de Jésus et au cours de ses continuelles missions enseignait au peuple qui
s'amassait pour l'entendre les merveilles du saint Nom.
Et il le faisait avec tant d'Amour que les larmes coulaient de ses yeux et de
tous ceux qui l'entendaient.
Il les suppliait de mettre une carte avec le Divin Nom sur leurs portes. Ce qui
eut les résultats les plus heureux car beaucoup furent ainsi sauvés de la
maladie et de désastres de toutes sortes.
L'un d'eux, malheureusement, fut empêché de le faire, parce qu'un Juif
copropriétaire de l'immeuble où il habitait refusait obstinément de voir le Nom
de Jésus placé sur sa porte.
Son partenaire décida donc d'écrire le Nom de Jésus sur ses fenêtres.
Quelques jours plus tard, un violent incendie se déclara dans l'immeuble qui
détruisit tous les appartements du Juif, tandis que les chambres appartenant à
son voisin Chrétien furent totalement épargnés par le feu.
Le fait fut rendu public et augmenta au centuple la Foi et la confiance dans le
saint Nom du Sauveur.
De fait, toute la ville de Ferrajo a été témoin de cette extraordinaire
protection.
Saint Edmond avait pour le Saint Nom une dévotion toute spéciale que le
Seigneur Lui-même lui avait enseignée.
Un jour, alors qu'il était à la campagne et séparé de ses compagnons, un très
bel enfant vint à ses côtés et lui demanda, "Edmond, est-ce que tu me
connais?"
Edmond répondit que non.
L'enfant répliqua alors, "Regarde-moi et tu verras qui je suis."
Edmond regarda comme on le lui demandait et vit écrit sur le front de l'Enfant,
"Jésus de Nazareth, Roi des Juifs".
"Sache qui je suis", dit l'Enfant. "Tous les soirs, fais le
Signe de la Croix et dit ces paroles: 'Jésus de Nazareth, Roi des Juifs'.
Si tu fais cela, cette Prière te délivrera ainsi que tous ceux qui la diront,
d'une mort soudaine et sans préparation."
Edmond accomplit fidèlement ce que Le Seigneur lui avait dit. Le diable tenta
une fois de l'en empêcher en tenant sa main pour qu'il ne puisse pas faire le
signe saint.
Edmond invoqua le Nom de Jésus, et le diable s'enfuit terrorisé sans
jamais plus l'importuner à l'avenir.
Bien des gens pratiquent cette dévotion facile qui les protègent d'une mauvaise
mort. D'autres, de leur doigt, tracent sur leur front avec de l'eau bénite les
quatre lettres "I.N.R.I." qui signifient Jesus Nazarenus, Rex
Judaeorum, les quatre lettres écrites par Pilate sur la Croix de
Notre-Seigneur.
Saint Alphonse recommande vivement ces deux dévotions.
Sainte Françoise de Rome avait l'extraordinaire privilège de voir son
ange gardien et de converser avec lui.
Lorsqu'elle prononçait le Nom de Jésus, l'ange irradiait de joie et s'inclinait
avec Amour et Adoration.
Le diable osa quelquefois lui apparaître en cherchant à l'effrayer et à lui
faire du mal. Mais lorsqu'elle prononçait le saint Nom, il fuyait sa présence
dans la terreur, plein de rage et de haine.
Sainte Jeanne Françoise de Chantal, cette très aimable amie de saint
François de Sales, apprit de belles et nombreuses dévotions de ce saint docteur
qui fut son directeur spirituel pendant bien des années. Elle aimait tant le
Nom de Jésus qu'elle l'écrivit elle-même avec un fer rouge sur sa poitrine. Le
Bienheureux Henri Suso avait fait la même chose avec une pointe acérée.
Nous ne pouvons aspirer à ces saintes audaces; nous pouvons avec raison manquer
de courage pour inscrire le saint Nom sur notre poitrine.
Il faut pour cela une inspiration spéciale de Dieu.
Mais nous pouvons suivre l'exemple d'une autre sainte, la Bienheureuse
Catherine de Racconigi, une fille de saint Dominique, qui répétait fréquemment
et avec Amour le Nom de Jésus, si bien qu'après sa mort, le Nom de Jésus fut
trouvé inscrit en lettres d'or sur son cœur.
Nous pouvons tous faire ce qu'elle a fait et le Nom de Jésus sera ainsi
blasonné sur notre âme pour toute l'éternité, à la vue des saints et des anges
dans le Ciel.
Sainte Gemma Galgani. Presque en notre temps, cette sainte fille a
également connu le privilège de conversations fréquentes et intimes avec son
ange gardien.
Gemma et son ange se livraient parfois à une sainte compétition pour savoir
lequel des deux prononcerait le Nom de Jésus avec le plus d'Amour.
Ses contacts avec son ange gardien étaient simples et de nature familière. Elle
bavardait avec lui, observait son visage, lui posait beaucoup de questions
auxquelles il répondait avec un amour et une affection ineffables.
Il portait ses messages à Notre-Seigneur, à la Sainte Vierge Marie et aux
saints, et il lui rapportait leurs réponses.
De plus, cet ange glorieux prenait le plus grand soin de sa protégée. Il lui apprenait
comment prier et méditer, spécialement sur la Passion et les souffrances de
Notre-Seigneur.
Il lui donnait d'admirables conseils et la reprenait avec tendresse si elle
commettait quelque petite faute.
Sous sa direction, Gemma atteignit rapidement un haut degré de perfection.
Chapitre 8
LA DOCTRINE DU SAINT NOM
Nous allons maintenant expliquer la doctrine du saint Nom – le chapitre
le plus important de ce petit livre – afin de montrer à nos lecteurs d'où vient
la puissance et la valeur Divine de ce Nom, comment les saints ont accompli par
lui leurs merveilles et comment nous pouvons nous-mêmes par ce moyen obtenir
grâces et bénédictions.
Vous vous demandez peut-être, chers lecteurs, comment il se peut qu'une parole
accomplisse de tels prodiges ?
Je réponds que c'est par une Parole que Dieu a créé le monde. Par sa Parole, il
a tiré du néant le soleil, la lune, les étoiles, les hautes montagnes et les
vastes océans. C'est par sa Parole qu'il maintient l'univers en existence.
Est-ce que le Prêtre, pendant la sainte Messe, n'accomplit pas prodige sur
prodige; ne transforme-t-il pas la petite hostie blanche pour qu'elle devienne
le Dieu de la Terre et du Ciel par les paroles de la Consécration; et bien que
Dieu seul puisse pardonner les péchés, le Prêtre dans le confessionnal ne
peut-il pas pardonner les péchés les plus noirs et les crimes les plus affreux
?
Comment ? Parce que Dieu donne à ses paroles une puissance infinie.
Ainsi, Dieu, dans son immense bonté, donne également à chacun de nous une
parole toute-puissante par laquelle nous pouvons accomplir des merveilles pour
Lui, pour nous-mêmes et pour le monde.
Cette parole est "Jésus".
Rappelez-vous ce que saint Paul nous en dit. Que c'est un "Nom au-dessus
de tous les noms", et que "tout, au Nom de Jésus, s'agenouille, au
plus haut des Cieux, sur la Terre et dans les enfers."
Mais pourquoi ?
Parce que "Jésus" signifie "Dieu-fait-homme",
c'est-à-dire l'Incarnation. Lorsque Le Fils de Dieu s'est fait homme, Il a été
appelé Jésus, de sorte que lorsque nous disons "Jésus", nous
offrons au Père éternel l'Amour infini, les mérites infinis de Jésus-Christ;
par une parole, nous lui offrons son Divin Fils Lui-même; nous lui offrons le
grand mystère de l'Incarnation. Jésus EST l'Incarnation !
Combien peu de Chrétiens ont une idée juste de ce mystère sublime, et c'est
pourtant la plus grande preuve que Dieu nous a donnée, ou pouvait nous donner,
de Son amour personnel pour nous. Elle est tout pour nous.
L'INCARNATION
Dieu s'est fait homme pour l'Amour de nous, mais à quoi cela nous
sert-il si nous ne comprenons pas cet Amour ?
Dieu, le Dieu infini, immense, éternel et tout-puissant, le puissant créateur,
le Dieu qui emplit les Cieux de sa Majesté, a caché toute sa puissance, sa
majesté, sa grandeur, pour devenir un petit enfant afin d'être comme nous et de
gagner ainsi notre amour.
Il est entré dans le sein très pur de la Vierge Marie où il est resté caché
durant neuf mois. Il est né dans une étable entre deux animaux. Il était pauvre
et humble.
Il a passé 33 années de son existence à travailler, souffrir, prier, enseigner
sa merveilleuse religion, accomplir des miracles, et à faire le bien à tous.
Il a fait tout cela pour prouver son Amour pour chacun de nous et nous
forcer ainsi à l'aimer lui aussi.
Ce prodigieux acte d'Amour était si grand que même les anges les plus
élevés dans le Ciel n'auraient pu le croire possible, si Dieu ne leur avait
révélé.
Il était si grand que les Juifs, le peuple élu de Dieu, qui attendaient un
Sauveur, furent scandalisés à la pensée que Dieu pouvait s'abaisser à ce point.
Les philosophes des Gentils, en dépit de leur sagesse tant vantée, dirent que
c'était de la folie de penser que le Dieu tout-puissant pouvait avoir un tel
Amour de l'homme.
Saint Paul dit que Dieu a épuisé toutes les ressources de sa puissance, de sa
sagesse et de sa bonté en se faisant homme pour nous:
"Il s'est donné Lui-même tout entier."
Notre-Seigneur confirme les paroles de l'apôtre, car il dit: "Que
pouvais-je faire de plus ?"
Tout cela Dieu l'a fait non pas pour tous les hommes en
général, mais pour chacun de nous en particulier. Pensez, pensez à cela.
Est-ce que tu crois, est-ce que tu comprends, cher lecteur, que Dieu t'aime à
ce point, qu'il t'aime si intimement, si personnellement ?
Quelle joie, quelle consolation si tu savais et ressentais vraiment que le
grand Dieu t'aime, toi – toi, si sincèrement !
Notre-Seigneur a fait plus encore, car il nous a fait don de tous ses mérites
infinis pour que nous puissions les offrir au Père éternel aussi souvent que
nous le voulons, cent fois, mille fois par jour.
Et c'est cela que nous pouvons faire chaque fois que nous disons "Jésus",
si seulement nous nous rappelons ce que nous disons.
Vous êtes peut-être surpris de cette merveilleuse doctrine; peut-être n'en
aviez-vous jamais entendu parler ?
Mais à présent que vous connaissez enfin les infinies merveilles du nom de Jésus,
dites ce saint Nom constamment; dites-le avec dévotion.
Et à l'avenir, lorsque vous dites "Jésus", rappelez-vous que vous
offrez à Dieu tout l'Amour infini et tous les mérites de son Fils.
Vous offrez à Dieu son propre Divin Fils.
Vous ne pouvez rien lui offrir de plus saint, de meilleur, rien de plus
agréable pour Lui, rien de plus méritoire pour vous-mêmes.
Quelle ingratitude que celle des Chrétiens qui ne remercient jamais Dieu de ce
qu'il a fait pour eux.
Il y a des hommes et des femmes qui vivent 30, 50, 70 ans sans jamais penser à
remercier Dieu pour tout son Amour infini.
Lorsque vous dites le Nom de Jésus, pensez, également, à remercier notre
doux Seigneur pour son Incarnation.
Lorsqu'il était sur la terre, il a guéri dix lépreux de leur répugnante
maladie. Ils étaient enchantés et sont partis remplis de joie et d'allégresse,
mais un seul seulement est revenu pour le remercier !
Jésus en fut très blessé et il a demandé: "Où sont les neuf autres ?"
N'a-t-il pas bien plus de raisons d'être peiné et blessé par vous et moi qui le
remercions si peu pour ce qu'il a fait pour nous dans l'Incarnation et dans sa
Passion.
Sainte Gertrude avait l'habitude de remercier Dieu souvent, par une petite
prière jaculatoire, pour sa bonté en se faisant homme pour elle.
Notre-Seigneur lui apparut un jour et lui dit: "Ma chère enfant, chaque
fois que tu honores mon Incarnation par cette petite Prière, je me tourne vers
mon Père éternel et je lui offre tous les mérites de l'Incarnation pour toi et
pour tous ceux qui font comme toi."
N'allons-nous pas nous efforcer de dire souvent, "Jésus, Jésus,
Jésus", certains de recevoir une pareille grâce merveilleuse.
LA PASSION
La deuxième signification de la parole "Jésus" est "Jésus
mourant sur la Croix", car saint Paul nous dit que Notre-Seigneur a mérité
ce très saint Nom par ses souffrances et par sa mort.
Par conséquent, lorsque nous disons "Jésus", nous devrions aussi
vouloir offrir la Passion et la Mort de Notre-Seigneur au Père éternel pour sa
plus grande Gloire et pour nos intentions.
Tout comme Notre-Seigneur s'est fait homme pour chacun d'entre nous, comme si
chacun de nous était le seul être en existence, Notre-Seigneur est mort aussi
non pas pour tous les hommes en général, mais pour chacun en particulier.
Lorsqu'il était pendu sur la Croix, il m'a vu, il vous a vus, chers lecteurs,
et il a offert chacune des souffrances de sa terrible agonie, chaque goutte de
son précieux Sang, toutes ses humiliations, ses insultes et tous les outrages
qu'il a reçus pour moi, pour vous, pour chacun de nous !
Tous ses infinis mérites, il les a faits nôtres. Nous pouvons les offrir des
centaines et des centaines de fois chaque jour au Père éternel – pour
nous-mêmes et pour le monde.
Nous faisons cela chaque fois que nous disons "Jésus".
En même temps, ayons le désir de remercier Notre-Seigneur pour tout ce
qu'il a souffert pour nous.
Il est consternant que tant de Chrétiens sachent si peu de ce saint Nom et de
ce qu'il signifie.
À cause de cela, ils perdent chaque jour de précieuses grâces et se privent des
plus grandes récompenses dans le Ciel.
Triste, déplorable ignorance !
COMMENT PARTICIPER À
500.000 MESSES
La troisième intention que nous devrions avoir en disant
"Jésus" est d'offrir toutes les Messes qui sont dites partout dans le
monde pour la Gloire de Dieu, pour nos propres besoins et ceux du monde entier.
Environ 500.000 messes sont célébrées chaque jour. Nous pouvons et nous
devrions prendre part à toutes ces messes.
La Messe fait descendre Jésus sur nos autels. À chaque Messe, il est une fois
de plus présent ici sur Terre aussi réellement que lorsqu'il s'est fait homme
dans le sein de sa Mère.
Il se sacrifie également sur l'autel aussi réellement et véritablement qu'il le
fit sur le Calvaire, quoique d'une manière mystique et non sanglante.
La messe est dite non seulement pour ceux qui y assistent à l'église, mais pour
toux ceux qui veulent l'entendre et l'offrir avec le Prêtre.
Tout ce que nous avons à faire c'est de dire avec révérence, "Jésus,
Jésus", avec l'intention d'offrir ces messes et d'y participer.
En faisant cela, nous prenons part à chacune d'elles.
C'est une merveilleuse grâce de pouvoir assister à une Messe et de l'offrir;
qu'en sera-t-il alors si nous offrons 500.000 Messes auxquelles nous
participons chaque jour!
Par conséquent, chaque fois que nous disons "Jésus", que notre
intention soit
1) d'offrir à Dieu tout l'amour et les mérites infinis de l'Incarnation;
2) d'offrir à Dieu la Passion et la Mort de Jésus-Christ;
3) d'offrir à Dieu les 500.000 Messes célébrées dans le monde – pour sa Gloire
et nos propres intentions.
Tout ce que nous avons à faire est de dire une parole, "Jésus", mais
en sachant ce que nous faisons.
Sainte Mechtilde avait l'habitude d'offrir la Passion de Jésus en union
avec toutes les Messes du monde pour les âmes du Purgatoire.
Notre-Seigneur lui un jour montré le Purgatoire ouvert et des milliers d'âmes
qui montaient au Ciel comme résultat de sa petite Prière.
Lorsque nous disons, "Jésus", nous pouvons offrir la Passion et les
Messes du monde soit pour nous-mêmes ou pour les âmes du Purgatoire, ou pour
toute autre intention que nous choisissons.
Nous devrions toujours les offrir également pour le monde entier et pour
notre pays en particulier.
Chapitre 9
NOUS POUVONS TOUT
DEMANDER
AU NOM DE JÉSUS
Les anges sont nos plus chers et nos meilleurs amis et ils
sont parfaitement prêts et capables de nous aider dans toutes les difficultés
et tous les dangers.
Il est extrêmement regrettable que beaucoup de Catholiques ne sachent pas et
n'aiment pas demander l'aide des anges.
La façon la plus simple de le faire et de dire le Nom de Jésus en leur
honneur. C'est ce qui leur donne le plus de joie.
En retour, ils nous viendront en aide dans toutes nos difficultés et nous
sauveront de bien des dangers.Disons le Nom de Jésus en l'honneur de notre cher ange gardien, qui nous aime
tant.
Notre doux Seigneur est présent dans des millions
d'hosties Consacrées dans les innombrables églises du monde.
Pendant de nombreuses heures de la journée et durant de longues nuits, il est
oublié et on le laisse seul.
Nous pouvons le consoler et le réconforter grandement en disant, " Mon
Jésus, je t'aime et je t'Adore dans toutes les hosties Consacrées du monde, et
je te remercie de tout mon cœur de rester sur tous les autels de monde pour
l'Amour de nous."
Dites ensuite vingt fois, cinquante fois ou plus souvent encore le Nom de Jésus
avec cette intention.
La meilleure façon de faire pénitence pour nos péchés est de lui offrir
la Passion et le Sang de Jésus de nombreuses fois chaque jour avec cette
intention.
Le Précieux Sang purifie notre âme et nous élève à un haut degré de sainteté.
C'est tellement facile !
Il suffit de répéter avec amour, joie et révérence, "Jésus, Jésus,
Jésus".
Si nous sommes tristes ou abattus, si nous avons des craintes et des
doutes qui nous inquiètent, ce Nom Divin nous procurera une paix délicieuse.
Si nous sommes faibles et vacillants, il nous donnera une force et une énergie
nouvelles. Jésus, lorsqu'il était sur Terre, ne consolait et ne réconfortait-il
pas tous ceux qui étaient malheureux ?
Il fait encore cela chaque jour pour ceux qui le lui demandent.
Si notre santé est mauvaise, si nous souffrons, si une maladie s'est
emparée de notre pauvre corps, il peut nous guérir.
N'a-t-il pas guéri les malades, les boiteux, les aveugles, les lépreux ? Est-ce
qu'il ne nous dit pas, "Venez à Moi, vous tous qui peinez sous un lourd
fardeau, et je vous rafraîchirai."
Beaucoup pourraient jouir d'une bonne santé si seulement ils le demandaient à
Jésus.
Assurément, consultez les médecins, prenez des remèdes, mais avant tout,
invoquez Jésus !
Le Nom de Jésus est la plus courte, la plus facile et la plus puissante
de toutes les prières.
Notre-Seigneur nous dit que tout ce que nous demanderons au Père en son Nom,
c'est-à-dire au Nom de Jésus, nous le recevrons.
Chaque fois que nous disons, "Jésus", nous disons une prière fervente
pour tout, tout ce dont nous avons besoin.
Les âmes du Purgatoire. Il est en vérité lamentable que tant de
chrétiens oublient et négligent les âmes du Purgatoire.
Il est possible que quelques-uns de nos amis très chers souffrent au milieu de
ces terribles flammes et attendent, attendent nos prières et notre aide – que
nous pourrions facilement leur accorder et que nous ne leur donnons pas.
Nous avons pitié des pauvres que nous voyons dans la rue, de ceux qui ont faim
et de tous ceux qui souffrent.
Personne n'endure des souffrances aussi terribles que les âmes du Purgatoire
car les flammes du Purgatoire, nous dit saint Thomas, sont comme les flammes de
l'Enfer!
Combien de fois, chers lecteurs, priez-vous pour les saintes âmes? Les jours,
les semaines, les mois peut-être passent et vous faites si peu, peut-être rien
du tout, pour elles!
Vous pouvez facilement les aider si vous dites fréquemment le Nom de Jésus,
parce que
a) vous offrez ainsi pour elles le Précieux Sang et les souffrances de
Jésus-Christ, comme nous l'avons expliqué,
b) vous gagnez 300 jours d'indulgence* chaque fois que vous dites "Jésus".
En prenant l'habitude de répéter souvent le saint Nom vous pouvez, comme sainte
Mechtilde, soulager des milliers d'âmes qui ne cesseront ensuite de prier pour
vous avec une incroyable ferveur.
LE TERRIBLE CRIME
D'INGRATITUDE
Nous remercions nos amis avec effusion pour la moindre faveur qu'ils
nous accordent, mais nous oublions ou négligeons de remercier Dieu de l'immense
Amour qu'il a pour nous, de s'être fait homme pour nous, d'être mort pour nous,
de toutes les Messes que nous pouvons entendre et des saintes Communions que
nous pouvons recevoir – et que nous ne recevons pas.
Quelle noire ingratitude!
En répétant souvent le Nom de Jésus, nous corrigeons ce grave défaut, nous
remercions Dieu et lui donnons une joie et une Gloire immenses.
Ne voulez-vous pas donner à Dieu de la joie? Vous le voulez?
Alors, chers amis, remerciez. Remerciez Dieu! Il attend vos
remerciements.
DIEU AIME CHACUN D'ENTRE
NOUS
Nous avons dit que Notre-Seigneur, dans les terribles souffrances de sa
Passion, durant son Agonie dans le Jardin et lorsqu'il était pendu à la Croix,
nous voyait tous et a offert pour chacun d'entre nous chaque souffrance,
chaque goutte de son Précieux Sang.
Est-il possible que Dieu soit si bon qu'il pense à chacun de nous, qu'il aime
chacun d'entre nous à ce point?
Nos cœurs et nos esprits sont pauvres et mesquins, et ils trouvent difficile de
croire que Dieu puisse être si bon, qu'il se soucie tant de nous.
Mais Dieu, qui est omnipotent, qui est infiniment sage, est aussi infiniment
bon, généreux et aimant.
Pour comprendre comment Dieu a pensé à nous durant sa Passion et lorsqu'il
était pendu à la Croix, nous n'avons qu'à nous rappeler ce qui arrive au cours
des millions de Communions reçues chaque jour.
Dieu vient vers chacun d'entre nous avec la plénitude de sa Divinité.
Il entre en chacun de nous aussi pleinement et entièrement qu'il est dans le
Ciel. Il vient en chacun de nous comme si cette personne était l'unique
personne qui le recevait ce jour-là.
Il vient avec un Amour infini, un Amour personnel!
Cela, nous le croyons tous.
Et comment entre-t-il en nous? Il ne vient pas seulement dans notre bouche et
dans notre cœur – Il vient également dans notre âme. Il s'unit à notre âme si
intimement qu'il devient de façon merveilleuse un avec nous.
Réfléchissons un moment à cela que le grand Dieu éternel et tout-puissant est
dans notre âme même de la façon la plus intime qui soit, qu'il y est avec tout
son Amour infini, qu'il y reste non pour un moment mais pour cinq, dix minutes
ou plus longtemps encore – et cela non pas une fois, mais chaque jour si nous
le voulons.
Si nous pensons à cela et que nous le comprenons, il sera facile de voir
comment il a offert tous ses mérites et toutes ses souffrances pour chacun
d'entre nous.
Chapitre 10
LE DIABLE
ET LE NOM DE JÉSUS
Le grand, le très grand mal, le grand danger qui menace chacun d'entre
nous chaque jour et chaque nuit de notre vie, c'est le diable.
Saint Pierre et saint Paul nous avertissent de la façon la plus ferme à nous
méfier du diable, car il se sert de son immense pouvoir, de sa puissante
intelligence pour nous nuire et nous faire du mal de toutes les manières
possibles.
Il n'existe pas d'ennemi ni de danger dans le monde que nous ne devions
craindre autant que le diable.
Il ne peut attaquer Dieu, c'est pourquoi il retourne son implacable haine et
toute sa malice contre nous.
Nous sommes destinés à occuper les trônes que lui et les mauvais anges ont
perdus. Ce qui déclenche contre nous sa furie sauvage.
Bien des Catholiques ignorants et insensés ne pensent jamais à cela; ils ne
pensent pas à se défendre eux-mêmes et permettent ainsi au diable de
leur infliger des maux infinis et de leur causer d'indicibles souffrances.
Notre remède le plus simple et le meilleur est le Nom de Jésus. Il met
le diable en fuite loin de nous et nous épargne d'innombrables maux.
Oh, chers lecteurs, dites constamment ce Nom tout-puissant et le diable ne
pourra vous faire aucun mal.
Dites-le dans tous les dangers, dans toutes les tentations.
Réveillez-vous si vous dormiez. Ouvrez les yeux devant ce terrible ennemi qui
veut constamment votre ruine.
Les Prêtres devraient prêcher fréquemment sur cet important sujet. Ils
devraient prévenir leurs pénitents dans le confessionnal contre le diable.
Ils devraient conseiller aux gens d'éviter les mauvais compagnons qui leur font
mener de mauvaises vies.
L'influence du diable sur eux est incomparablement plus terrible.
Les enseignants, les catéchistes et les mères devraient constamment
prévenir leurs enfants contre le diable.
Tous leurs efforts seront toujours trop peu!
- Extrait du livret "les merveilles du Saint Nom de Jésus" du Père
Paul O'Sullivan, o.p. (E.D.M.)
Que le Saint Nom de
Jésus nous Bénisse !
Feast of the Holy Name of Jesus
Memorial
3
January
14
January (Franciscans, Carmelites, Augustinians)
15
January (Dominicans)
1
January (Eastern Churches; Lutheran)
7
August (Anglican)
Article
A
remembrance and celebration of the conferral of the Holy Name of Jesus. It is
celebrated on 3
January. A separate votive Mass under
this title is found in the revised Roman Missal, and may be used for an annual
celebration (e.g. titular of a Church), or as an expression of devotion which
is part of the tradition and spirituality of a religious order. It was formerly
listed as the Sunday between 1 and 6 January,
if one occurs. Instituted in the 15th
century by the bishops of Germany, Scotland, England,
and Belgium.
It was extended to the universal Church in 1721.
There is a commemoration in the Mass of
the Octave of Saint Stephen if
the feast is
kept on the second,
of Saint John
on the third,
and of the Holy
Innocents on the fourth
of January.
Patronage
Raleigh, North
Carolina, diocese of
Pratovecchio, Italy
Additional Information
Catholic
Encyclopedia: Feast of the Holy Name
Catholic
Encyclopedia: Holy Name of Jesus
Light
from the Altar
Litany
of the Holy Name of Jesus
New
Catholic Dictionary
Saints
and Saintly Dominicans
The
Sunday Gospels Explained, by Father
John A Phillips, S.J.
The
Wonders of the Holy Name, by Father Paul
O’Sullivan, O.P.
Breviary
Hymns and Missal Sequences
Vespers
Matins
Lauds
other sites in english
Catholic Culture
Communio
Cradio
Franciscan Media
Holy Name Society
Regina
Magazine
uCatholic
Wikipedia
images
Santi e Beati
video
YouTube PlayList
sitios en español
Martirologio Romano, 2001 edición
sites en français
Fête des prénoms
fonti in italiano
Cathopedia
Santi e Beati
websites in nederlandse
Heiligen
3s
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Den
katolske kirke
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Svetniki
Readings
O
God, who hast caused the most glorious name of thine only-begotten Son our Lord
Jesus Christ to be loved by thy faithful people with the greatest affection;
and hast made it to all evil spirits a source of terror and dismay: grant that
all those who devoutly venerate this holy name of Jesus here on earth may in
this present life enjoy therefrom the sweetness of holy consolation, and in the
life to come may obtain the joy of never-ending gladness. – Sarum Missal
At
I Vespers
Antiphon He
who is mighty hath done great things to me: and holy is His name.
V.
May the name of the Lord be blessed.
R.
Henceforth now and forever.
At
Lauds
Antiphon He
gave Himself that he might free His people, and acquire for Himself an eternal
name.
V.
Our help is in the name of the Lord.
R.
Who made heaven and earth.
At
II Vespers
Antiphon Thou
shalt call His name Jesus, for He shall save His people from their sins.
V.
May the name of the Lord be blessed.
R.
Henceforth now and forever.
Let
us pray
O
God, who did make Thy only-begotten Son the Savior of the human race, and did
command Him to be called Jesus, grant propitiously that Him whose holy name we
venerate on earth, we may behold in the glorious vision of heaven. Who with
Thee lives and reigns world without end.
R.
Amen. – Office for Dominican Sisters
MLA Citation
“Feast
of the Holy Name of Jesus“. CatholicSaints.Info. 15 September 2021. Web. 4
January 2022.
<https://catholicsaints.info/feast-of-the-holy-name-of-jesus/>
SOURCE
: https://catholicsaints.info/feast-of-the-holy-name-of-jesus/
Origin of the Name of Jesus
Christ
In this article, we shall
consider the two words which compose the Sacred Name.
Jesus
The word Jesus
is the Latin form of the Greek Iesous, which in turn is the
transliteration of the Hebrew Jeshua, or Joshua, or again Jehoshua, meaning "Jehovah is
salvation." Though the name in one form
or another occurs frequently in the Old Testament, it was not borne by a person of prominence between the time of Josue, the son of Nun and Josue, the high priest in the days of Zorobabel. It was also the name
of the author of Ecclesiaticus, of one of Christ's ancestors mentioned in the genealogy, found in the Third
Gospel (Luke 3:29), and one of the St. Paul's companions (Colossians 4:11). During the Hellenizing period, Jason, a purely Greek analogon of Jesus, appears
to have been adopted by many (1 Maccabees 8:17; 12:16; 14:22; 2 Maccabees 1:7; 2:24; 4:7-26; 5:5-10; Acts 17:5-9; Romans 16:21). The Greek name is connected with
verb iasthai, to heal; it is therefore, not surprising that
some of the Greek Fathers allied the word Jesus with
same root (Eusebius, "Dem. Ev.", IV; cf. Acts 9:34; 10:38). Though about the time of Christ the name Jesus appears to
have been fairly common (Josephus, "Ant.", XV, ix, 2; XVII, xiii, 1;
XX, ix, 1; "Bel. Jud.", III, ix, 7; IV, iii, 9; VI, v, 5;
"Vit.", 22) it was imposed on our Lord by God's express order (Luke 1:31; Matthew 1:21), to foreshow that the Child was destined to "save
his people from their sins." Philo ("De Mutt. Nom.", 21) is therefore,
right when he explains Iesous as meaning soteria
kyrion; Eusebius (Dem., Ev., IV, ad fin.; P.G.,
XXII, 333) gives the meaning Theou soterion; while St. Cyril of Jerusalem interprets the word as equivalent
to soter (Catechetical Lectures X.13). This last writer, however, appears to agree
with Clement of Alexandria in considering the word Iesous as of Greek origin (The Pedagogue III.12); St. Chrysostom emphasizes again the Hebrew
derivation of the word and its meaning soter (Homily 2 on Matthew, No. 2), thus agreeing with the exegesis of the angel speaking to St. Joseph (Matthew 1:21).
Christ
The word Christ, Christos, the Greek equivalent of the Hebrew Messias, means "anointed."
According to the Old Law, priests (Exodus 29:29; Leviticus 4:3), kings (1 Samuel 10:1; 24:7), and prophets (Isaiah 61:1) were supposed to be anointed for their
respective offices; now, the Christ, or the Messias, combined this threefold dignity in His Person. It is not surprising, therefore, that for
centuries the Jews had referred to their expected Deliverer as "the Anointed"; perhaps this
designation alludes to Isaias 61:1, and Daniel 9:24-26, or even to Psalms 2:2; 19:7; 44:8. Thus the term Christ or Messias was a title rather than a proper
name: "Non proprium nomen est, sed nuncupatio potestatis et regni",
says Lactantius (Divine Institutes IV.7). The Evangelists recognize the same truth; excepting Matthew 1:1, 1:18; Mark 1:1; John 1:17; 17:3; 9:22; Mark 9:40; Luke 2:11; 22:2, the word Christ is always
preceded by the article.
Only after the Resurrection did the title gradually pass into a proper
name, and the expression Jesus Christ or Christ
Jesus became only one designation. But at this stage the Greeks
and Romans understood little or
nothing about the import of the word anointed; to them it did
not convey any sacred
conception. Hence they substituted Chrestus, or
"excellent", for Christus or "anointed", and Chrestians
instead of "Christians." There may be an allusion to this practice in
1 Peter 2:3; hoti chrestos ho
kyrios, which is rendered "that the Lord is sweet." Justin Martyr (First Apology 4), Clement of Alexandria (Stromata II.4.18), Tertullian (To the Nations II), and Lactantius (Divine Institutes IV.7), as well as St. Jerome (In Gal., V, 22), are acquainted with the pagan substitution of Chrestes for Christus, and are
careful to explain the new term in a favourable sense. The pagans made little or no effort to learn anything
accurate about Christ and the Christians; Suetonius, for instance, ascribes the
expulsion of the Jews from Rome under Claudius to the constant instigation of
sedition by Chrestus, whom he conceives as acting in Rome the part of a leader of insurgents.
Maas, Anthony. "Origin of the Name of Jesus Christ." The Catholic Encyclopedia. Vol. 8. New York: Robert
Appleton Company, 1910. 3 Jan. 2017 <http://www.newadvent.org/cathen/08374x.htm>.
Transcription. This article was transcribed for New
Advent by Joseph P. Thomas. In Memory of
Archbishop Mathew Kavukatt.
Ecclesiastical approbation. Nihil
Obstat. October 1, 1910. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New
York.
Copyright © 2021
by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
Holy Name of Jesus
We give honour to the Name of Jesus, not because we believe that there is any intrinsic power
hidden in the letters composing it, but because the Name of Jesus reminds us of all the blessings we receive through our Holy Redeemer. To give thanks for these blessings we revere the Holy Name,
as we honour the Passion of
Christ by honouring
His Cross (Colvenerius, "De festo SS. Nominis",
ix). At the Holy Name of Jesus we uncover our heads, and we bend
our knees; it is at the head of all our
undertakings, as the Emperor Justinian says in his law-book: "In the Name of Our Lord Jesus we begin all our
consultations". The Name of
Jesus invoked
with confidence
- brings help in bodily needs, according to the
promise of Christ: "In my name
They shall take up serpents; and if
they shall drink any deadly thing, it shall not hurt them: they shall lay their
hands upon the
sick, and they shall recover". (Mark
16:17-18) In the
Name of Jesus the Apostles gave strength to the lame (Acts 3:6; 9:34) and life to
the dead (Acts 9:40).
- It gives consolation in spiritual
trials. The Name of Jesus reminds the sinner of the prodigal son's father
and of the Good Samaritan; it recalls to the just
the suffering and death of the innocent Lamb
of God.
- It protects us against Satan and his wiles, for the Devil
fears the Name of Jesus, who has conquered him on the Cross.
- In the Name of Jesus we obtain every blessing
and grace for time and eternity, for Christ
has said: "If you ask the Father anything in my name he will give it
you." (John 16:23) Therefore the Church concludes all her prayers by the words: "Through Our
Lord Jesus Christ", etc.
A special lover of the Holy
Name was St. Bernard,
who speaks of it in most glowing terms in many of his sermons. But the greatest promoters of this
devotion were St. Bernardine
of Siena and St. John
Capistran. They
carried with them on their missions in the turbulent cities of Italy a copy of the monogram of the Holy
Name, surrounded by rays, painted on a wooden tablet, wherewith they blessed the sick and wrought great miracles. At the close of their sermons
they exhibited this emblem to the faithful
and asked them to prostrate themselves, to adore
the Redeemer of mankind. They recommended their hearers to
have the monogram of Jesus placed over the gates of their cities and above the doors of their
dwelling (cf. Seeberger, "Key to the
Spiritual Treasures", 1897, 102). Because the manner in which St.
Bernardine preached this devotion
was new, he was accused by his enemies, and brought before the tribunal of Pope Martin V. But St.
John Capistran defended his master so successfully that the pope not only permitted the worship
of the Holy Name, but also assisted at a procession
in which the holy monogram was carried. The
tablet used by St. Bernardine is venerated at Santa Maria in Ara Coeli at Rome.
The emblem or monogram
representing the Holy Name of Jesus consists of the three letters: IHS. In the Middle Ages the Name of Jesus was written: IHESUS; the monogram
contains the first and last letter of the Holy Name. It is first
found on a gold coin of the eight century:
DN IHS CHS REX REGNANTIUM (The Lord Jesus
Christ, King of Kings).
Some erroneously
say that the three letters are the initials of: "Jesus Hominum
Salvator" (Jesus Saviour
of Men). The Jesuits made this monogram the emblem of
their Society, adding a cross
over the H and three nails under it. Consequently a new explanation of the
emblem was invented, pretending that the nails originally were a "V",
and that the monogram stands for "In Hoc
Signo Vinces" (In This Sign you shall
Conquer), the words which, according to a legendary
account, Constantine saw in the heavens
under the Sign of the Cross
before the battle at the Milvian bridge
(312).
Urban IV and John XXII are said to have granted an indulgence of thirty days to those who would
add the name of Jesus to the
Hail Mary or would bend their knees,
or at least bow their heads when hearing the Name of Jesus (Alanus, "Psal. Christi et
Mariae", i, 13, and iv, 25, 33; Michael
ab Insulis, "Quodlibet", v; Colvenerius,
"De festo SS. Nominis", x). This
statement may be true; yet it
was only by the efforts of St. Bernardine
that the custom of adding the Name of Jesus to the Ave
Maria was spread in Italy, and from there to the Universal
Church. But up to the sixteenth century it
was still unknown in Belgium
(Colven., op. Cit., x), whilst in Bavaria and Austria the faithful
still affix to the Ave Maria the words:
"Jesus Christus" (ventris tui, Jesus
Christus). Sixtus V (2
July, 1587) granted an indulgence of fifty days to the ejaculation:
"Praise be to Jesus Christ!"
with the answer: "For evermore", or "Amen". In the South of
Germany the peasants salute each other with
this pious
formula. Sixtus V and
Benedict XIII granted an indulgence of fifty days to all as often as
they pronounce the Name of Jesus reverently, and a plenary indulgence in the hour of death. These two indulgences were confirmed
by Clement XIII,
5 Sept., 1759. As often as we invoke the
Name of Jesus and Mary
("Jesu!", "Maria!") we may gain an indulgence of 300 days, by decree of Pius X, 10 Oct., 1904. It is also necessary, to gain the papal indulgence in the hour of death, to pronounce
at least in mind the Name of Jesus.
Holweck, Frederick. "Holy Name of Jesus." The Catholic Encyclopedia. Vol. 7.
New York: Robert Appleton Company, 1910. 3 Jan. 2017 <http://www.newadvent.org/cathen/07421a.htm>.
Transcription. This article was transcribed for New
Advent by Paul Koenen. Dedicated to
Kathleen, Brigid, Deirdre, Liam, Patrick, and the Holy Name Society of St.
Paul's Parish in Hingham, Mass.
Ecclesiastical approbation. Nihil
Obstat. June 1, 1910. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New
York.
Copyright © 2021
by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
Feast of the Most Holy Name of Jesus
In a world of fiercely guarded corporate names and logos, it should be easy to understand this feast. The letters IHS are an abbreviation of Iesous, the Greek name for Jesus.
The Feast of the Holy Name (traditionally celebrated as the Feast of the Circumcision) is a major feast of the Church. It reflects the significance of the Holy Name, Jesus. The name Jesus is from the Hebrew Joshua or Yehoshuah meaning “Yahweh is salvation” or “Yahweh will save.”
Although St. Paul might claim credit for promoting devotion to the Holy Name because Paul wrote in Philippians that God the Father gave Christ Jesus “that name that is above every name” (see 2:9), this devotion became popular because of 12th-century Cistercian monks and nuns but especially through the preaching of St. Bernardine of Siena, a 15th-century Franciscan.
Bernardine used devotion to the Holy Name of Jesus as a way of overcoming bitter and often bloody class struggles and family rivalries or vendettas in Italian city-states. The devotion grew, partly because of Franciscan and Dominican preachers. It spread even more widely after the Jesuits began promoting it in the 16th century.
In 1530, Pope Clement V approved an Office of the Holy Name for the Franciscans. In 1721, Pope Innocent XIII extended this feast to the entire Church.
This feast invites us to a continual remembrance and veneration of the Holy Name in order that God might plant in us, and in every heart, the love of him who is the Savior of the world, our Lord Jesus Christ.
Source :
http://www.ucatholic.com/saints/holy-name-of-jesus/
Santissimo Nome di Gesù
- Memoria Facoltativa
Il
Santissimo Nome di Gesù fu sempre onorato e venerato nella Chiesa fin dai primi
tempi, ma solo nel secolo XIV cominciò ad avere culto liturgico. San
Bernardino, aiutato da altri confratelli, sopratutto dai beati Alberto da
Sarteáno e Bernardino da Feltre, diffuse con tanto slancio e fervore tale
devozione che finalmente venne istituita la festa liturgica. Nel 1530 Papa
Clemente VII autorizzò l'Ordine francescano a recitare l'Ufficio del Santissimo
Nome di Gesù. Giovanni Paolo II ha ripristinato al 3 gennaio la memoria
facoltativa nel Calendario Romano.
Martirologio
Romano: Santissimo Nome di Gesù, il solo in cui, nei cieli, sulla terra e sotto
terra, si pieghi ogni ginocchio a gloria della maestà divina.
Il
significato e la proprietà del nome
Anzitutto i nomi hanno un loro significato intrinseco, come appare dai nomi
teofori (evocatori della divinità) e da quelli di alcuni eroi, che sono il
simbolo della missione adempiuta da costoro nella storia.
In secondo luogo, il nome ha un contenuto dinamico; rappresenta e in qualche
modo racchiude in sé una forza. Esso designa l’intima natura di un essere,
poiché contiene una presenza attiva di quell’essere.
Platone diceva che “Chiunque sa il nome, sa anche le cose”; conoscerlo vuol
dire conoscere la ‘cosa’ in se stessa. Il nome “occupa” uno spazio, ha la
“proprietà” della cosa e la spiega.
Il nome di nascita indica in primo luogo, l’”essenza” di una persona, le sue
prerogative, le qualità e i difetti; pronunciandolo si è come in presenza di
colui che si nomina, si dà ad esso una precisa dimensione.
Così come fra i ‘primitivi’ che cercavano di conoscere il nome al fine di
esercitare un potere su una persona o su qualsiasi cosa vivente, il nome è
ancora indispensabile nel praticare un incantesimo; infatti i cosiddetti
‘maghi’ vogliono conoscerlo, per inciderlo su amuleti e talismani, accanto a
quello delle Entità Invisibili.
Il nome nelle società antiche
Nell’antica Grecia i nomi provenivano da due categorie: 1) nomi di un dio o
derivati da quello portato dalla divinità (Apollodoro, Apollonio, Eròdoto,
Isidoro, Demetrio, Teodoro, ecc.); 2) nomi scelti come augurio per la futura
vita del bambino, seguiti da quello della località di residenza o provenienza.
I Romani imponevano ai neonati tre nomi: Il prenome scelto fra i
diciotto più usati, che si abbreviava con la lettera iniziale, es. P = Publius
(Publio), C = Caius (Caio), ecc. Il nome indicava la gens di
appartenenza, es. Julius (della gens Julia). Il cognome indicante
la famiglia, quando la gens d’origine si divideva in molte famiglie.
Nei nomi di origine ebraica, particolarmente quelli maschili, si nota quasi
sempre una invocazione a Dio, l’eterno creatore, dal quale il popolo ebraico
trasse sempre forza nella sua travagliata esistenza.
Il nome nella mentalità semitica
Per i semiti i nomi propri avevano un significato intrinseco; questo era
indicato dalla loro stessa composizione, dalla etimologia od era evocato dalla
pronuncia.
Nel costume popolare, due usanze sembrano comunemente diffuse; in primo luogo
l’imposizione di nomi teofori, con cui si voleva porre il bambino sotto la
protezione della divinità, oppure si intendeva ringraziare e pregare la
divinità per il lieto evento (es. Isaia = Iahvé salva; Giosuè = Iahvé è
salvezza, ecc.).
In secondo luogo, l’attribuzione di nomi che esprimono qualche circostanza o
particolarità della nascita dei bambini, es. (Gen. 35, 16-18) “…
Rachele, sul punto in cui le sfuggiva l’anima, perché stava morendo a causa del
penoso parto, chiamò il figlio appena nato, col nome di Ben-Oni (figlio del mio
dolore)…”.
Così pure, per gli ebrei c’era la tendenza a fare del nome, il simbolo del
significato religioso o politico degli eroi nazionali e religiosi; così
interpretato, il nome era in un rapporto molto più significativo con la persona
che caratterizzava; Eva è “la madre di tutti i viventi”, Abramo è “il padre di
una moltitudine”, Giacobbe è “colui che soppianta”, ecc.
Nella concezione semitica, il nome ha anche un aspetto dinamico, che
corrisponde alla forza, alla potenza che il nome rappresenta e in qualche modo
include; dove c’è il nome c’è la persona, con la sua forza, pronta a
manifestarsi.
Conoscere qualcuno per nome, vuol dire conoscerlo fino in fondo e poter
disporre della sua potenza. Questo concetto svolge un ruolo importante
applicato agli esseri superiori, che non sono conoscibili normalmente da parte
dell’uomo; la sola conoscenza che si può avere di essi è quella del loro nome.
Il nome del dio nasconde la sua presenza misteriosa e rappresenta il mezzo più
accessibile di comunicazione tra l’uomo e lui. Quindi nella sfera del ‘mistero’
sia esso magico che religioso, chi conosce il nome del dio e lo pronunzia, ha
la forza di farsi ascoltare da lui e di farlo intervenire a suo favore.
Infine nella Tradizione semitica c’è inoltre il concetto, che chi impone a
qualcuno il nome che deve portare o gli cambia il nome che possiede, esprime il
potere assoluto, la sovranità, che detiene su quello (Ge. 2), così come
Adamo impose i nomi a tutto il bestiame di cui poteva usufruire.
Anche il Dio degli Ebrei esprime il suo dominio assoluto, imponendo e mutando i
nomi di Abram in Abraham e Sarai in Sara (Ge. 17, 5-15) e di Giacobbe in
Israel (Ge. 32, 29), acquistando così tali nomi nuovi significati.
Il nome di Dio nella Bibbia
L’esigenza di sapere il nome della divinità in cui si crede, è stato sempre
intrinseco nell’animo umano, perché il nome stesso è garanzia della sua
esistenza; a tal proposito si riporta un passo dell’opera di Francesco
Albergamo “Mito e Magia” che scrive: “Una bambina di nove anni chiede al padre
se Dio esiste; il padre risponde che non ne è troppo sicuro, al che la piccola
osserva: Bisogna pure che esista, dal momento che ha un nome”.
Quindi quando Mosè (Es. 3) viene chiamato da Dio alla sua missione fra
il popolo ebraico, logicamente gli chiede il suo Nome da poter comunicare al
popolo, che senz’altro gli chiederà “Chi ti ha riconosciuto principe su di
noi?”. E il Dio di Israele, conosciuto inizialmente come il “Dio degli
antenati”, il “Dio di Abramo di Isacco di Giacobbe”, oppure con espressioni
particolari: “El Shaddai”, “Terrore di Isacco”, “Forte di Giacobbe”, rivela il
suo nome “Iahvé”, che significa “Egli è”; e questo Nome entrò
così a far parte della vita religiosa degli israeliti, e mediante gli
interventi sovrani nella storia, il nome di Iahvé divenne famoso e noto.
I profeti ed i sommi sacerdoti, lungo tutta la storia d’Israele, posero al
centro della liturgia il nome di Iahvé, con la professione di fede del profeta,
l’invocazione solenne di Dio, la fede e la glorificazione di tutto il popolo
(Commemorazione, invocazione, glorificazione del suo Nome).
Nel tardo giudaismo però, per il bisogno di sottolineare la trascendenza
divina, il nome di Iahvé non è stato più pronunciato e Dio è stato designato
col termine Nome e con altri appellativi, come Padre a
sottolineare lo speciale rapporto che lega Dio e il suo popolo.
Il nome del Padre
Ma solo nel Nuovo Testamento, sulla bocca di Gesù e dei credenti, il nome di
Padre attribuito a Dio, assume il suo vero significato.
Solo Gesù, infatti conosce il Padre e può efficacemente rivelarlo (Mt.11,
27-28). Gesù si è riferito spesso a Dio chiamandolo Padre, nel Vangelo di
s. Giovanni, Padre viene usato addirittura come sinonimo di Dio e secondo
l’evangelista questa è la sua vera definizione, questo è il nome che esprime
più profondamente l’essere divino. Tale nome è stato manifestato agli uomini da
Gesù, ed essi ora sanno che, se credono, sono figli insieme a lui.
Inoltre Gesù ha anche insegnato a pregare Dio con questo titolo “Padre nostro…”
e questa è diventata la preghiera per eccellenza della comunità cristiana.
Gesù aveva chiesto al Padre di glorificare il suo nome (Giov. 12, 28) e
aveva invitato i discepoli a pregare così: “Sia santificato il tuo nome”; Dio
ha risposto a queste preghiere, manifestando la potenza del suo nome e
glorificando il proprio figlio.
Ai credenti è affidato il compito di prolungare questa azione di
glorificazione; essi lodano, testimoniano il nome di Dio e devono comportarsi
in modo che il nome divino non riceva biasimo e bestemmie (Rom. 2, 24).
Il nome del Signore Gesù
Il Messia ha portato durante la sua vita terrena il nome di Gesù, nome che gli
fu imposto da san Giuseppe dopo che l’angelo di Dio in sogno gli disse:
“Giuseppe, figlio di Davide, non temere di prendere con te Maria, tua sposa,
perché ciò che in lei è stato concepito è opera dello Spirito Santo. Essa
partorirà un figlio e tu lo chiamerai Gesù: egli infatti salverà il suo popolo
dai suoi peccati” (Mt.1, 21-25).
Quindi il significato del nome Gesù è quello di salvatore; gli evangelisti, gli
Atti degli Apostoli, le lettere apostoliche, citano moltissimo il significato e
la potenza del Nome di Gesù, fermandosi spesso al solo termine di “Nome” come
nell’Antico Testamento si indicava Dio.
Nel corso della vita pubblica di Gesù, i suoi discepoli, appellandosi al suo
nome, guariscono i malati, cacciano i demoni e compiono ogni sorta di prodigi:
Luca, 10, 17, “E i settantadue tornarono pieni di gioia dicendo:
Signore, anche i demoni si sottomettono a noi nel tuo nome”; Matteo 7, 22,
“… Signore, non abbiamo noi profetato nel tuo nome e cacciato demoni nel tuo
nome e compiuto molti prodigi nel tuo nome?”.
Atti 4, 12, “…Non vi è altro nome dato agli uomini sotto il cielo nel
quale possiamo avere la salvezza”.
Risuscitando Gesù e facendolo sedere alla sua destra, Dio “gli ha donato il
nome che è sopra di ogni nome” (Ef. 1, 20-21); si tratta di un “nome
nuovo” (Ap. 3, 12) che è costantemente unito a quello di Dio.
Questo nome trova la sua espressione nell’appellativo di Signore, che conviene
a Gesù risorto, come allo stesso Dio Padre (Fil. 2, 10-11). Infatti i
cristiani non hanno avuto difficoltà ad attribuire a Gesù, gli appellativi più
caratteristici che nel giudaismo erano attribuiti a Dio.
Atti 5, 41: “Ma essi (gli apostoli) se ne partirono dalla presenza del
Sinedrio, lieti di essere stati condannati all’oltraggio a motivo del Nome”.
La fede cristiana consiste nel professare con la bocca e credere nel cuore “che
Gesù è il Signore, e che Dio lo ha ridestato dai morti” e nell’invocare il nome
del Signore per conseguire la salvezza (Rom. 10, 9-13).
I primi cristiani, appunto, sono coloro che riconoscono Gesù come Signore e si
designano come coloro che invocano il suo nome, esso avrà sempre un ruolo
preminente nella loro vita: nel nome di Gesù i cristiani si riuniranno,
accoglieranno chiunque si presenti nel suo nome, renderanno grazie a Dio in
quel nome, si comporteranno in modo che tale nome sia glorificato, saranno
disposti anche a soffrire per il nome del Signore.
L’espressione somma della presenza del Nome del Signore e dell’intera SS.
Trinità nella vita cristiana, si ha nel segno della croce, che introduce ogni
preghiera, devozione, celebrazione; e conclude le benedizioni e
l’amministrazione dei sacramenti: “Nel Nome del Padre, del Figlio e dello
Spirito Santo”.
Il culto liturgico del Nome di Gesù
Il SS. Nome di Gesù, fu sempre onorato e venerato nella Chiesa fin dai primi
tempi, ma solo nel XIV secolo cominciò ad avere culto liturgico.
Grande predicatore e propagatore del culto al Nome di Gesù, fu il francescano
san Bernardino da Siena (1380-1444) e continuato da altri confratelli,
soprattutto dai beati Alberto da Sarteano (1385-1450) e Bernardino da Feltre
(1439-1494).
Nel 1530, papa Clemente VII autorizzò l’Ordine Francescano a recitare l’Ufficio
del Santissimo Nome di Gesù; e la celebrazione ormai presente in varie
località, fu estesa a tutta la Chiesa da papa Innocenzo XIII nel 1721.
Il giorno di celebrazione variò tra le prime domeniche di gennaio, per
attestarsi al 2 gennaio fino agli anni Settanta del Novecento, quando fu
soppressa.
Papa Giovanni Paolo II ha ripristinato al 3 gennaio la memoria facoltativa nel
Calendario Romano.
Il trigramma di san Bernardino da Siena
Affinché la sua predicazione non fosse dimenticata facilmente, Bernardino con
profondo intuito psicologico inventò un simbolo dai colori vivaci che veniva
posto in tutti i locali pubblici e privati, sostituendo blasoni e stemmi delle
varie Famiglie e Corporazioni spesso in lotta fra loro.
Il trigramma del nome di Gesù, divenne un emblema celebre e diffuso in ogni
luogo, sulla facciata del Palazzo Pubblico di Siena campeggia enorme e solenne,
opera dell’orafo senese Tuccio di Sano e di suo figlio Pietro, ma lo si ritrova
in ogni posto dove Bernardino e i suoi discepoli abbiano predicato o
soggiornato.
Qualche volta il trigramma figurava sugli stendardi che precedevano Bernardino,
quando arrivava in una nuova città a predicare e sulle tavolette di legno che
il santo francescano poggiava sull’altare, dove celebrava la Messa prima
dell’attesa omelia, e con la tavoletta al termine benediceva i fedeli.
Il trigramma fu disegnato da Bernardino stesso, per questo è considerato
patrono dei pubblicitari; il simbolo consiste in un sole raggiante in campo
azzurro, sopra vi sono le lettere IHS che sono le prime tre del nome Gesù in
greco ΙΗΣΟΥΣ (Iesûs), ma si sono date anche altre spiegazioni, come
l’abbreviazione di “In Hoc Signo (vinces)” il motto costantiniano, oppure di
“Iesus Hominum Salvator”.
Ad ogni elemento del simbolo, Bernardino applicò un significato, il sole
centrale è chiara allusione a Cristo che dà la vita come fa il sole, e
suggerisce l’idea dell’irradiarsi della Carità.
Il calore del sole è diffuso dai raggi, ed ecco allora i dodici raggi
serpeggianti come i dodici Apostoli e poi da otto raggi diretti che
rappresentano le beatitudini, la fascia che circonda il sole rappresenta la
felicità dei beati che non ha termine, il celeste dello sfondo è simbolo della
fede, l’oro dell’amore.
Bernardino allungò anche l’asta sinistra dell’H, tagliandola in alto per farne
una croce, in alcuni casi la croce è poggiata sulla linea mediana dell’H.
Il significato mistico dei raggi serpeggianti era espresso in una litania; 1°
rifugio dei penitenti; 2° vessillo dei combattenti; 3° rimedio degli infermi;
4° conforto dei sofferenti; 5° onore dei credenti; 6° gioia dei predicanti; 7°
merito degli operanti; 8° aiuto dei deficienti; 9° sospiro dei meditanti; 10°
suffragio degli oranti; 11° gusto dei contemplanti; 12° gloria dei trionfanti.
Tutto il simbolo è circondato da una cerchia esterna con le parole in latino
tratte dalla Lettera ai Filippesi di san Paolo: “Nel Nome di Gesù ogni
ginocchio si pieghi, sia degli esseri celesti, che dei terrestri e degli
inferi”.Il trigramma bernardiniano ebbe un gran successo, diffondendosi in
tutta Europa, anche s. Giovanna d’Arco volle ricamarlo sul suo stendardo e più
tardi fu adottato anche dai Gesuiti.
Diceva s. Bernardino: “Questa è mia intenzione, di rinnovare e chiarificare il
nome di Gesù, come fu nella primitiva Chiesa”, spiegando che, mentre la croce
evocava la Passione di Cristo, il suo Nome rammentava ogni aspetto della sua
vita, la povertà del presepio, la modesta bottega di falegname, la penitenza
nel deserto, i miracoli della carità divina, la sofferenza sul Calvario, il
trionfo della Resurrezione e dell’Ascensione.
In effetti Bernardino ribadiva la devozione già presente in san Paolo e durante
il Medioevo in alcuni Dottori della Chiesa e in s. Francesco d’Assisi, inoltre
tale devozione era praticata in tutto il Senese, pochi decenni prima dai
Gesuati, congregazione religiosa fondata nel 1360 dal senese beato Giovanni
Colombini, dedita all’assistenza degli infermi e così detti per il loro
ripetere frequente del nome di Gesù.
La Compagnia di Gesù, prese poi queste tre lettere come suo emblema e diventò
sostenitrice del culto e della dottrina, dedicando al Ss. Nome di Gesù le sue
più belle e grandi chiese, edificate in tutto il mondo.
Fra tutte si ricorda, la “Chiesa del Gesù” a Roma, la maggiore e più insigne
chiesa dei Gesuiti; vi è nella volta il “Trionfo del Nome di Gesù”, affresco
del 1679, opera del genovese Giovanni Battista Gaulli detto ‘il Baciccia’; dove
centinaia di figure si muovono in uno spazio chiaro con veloce impeto, attratte
dal centrale Nome di Gesù.
Autore: Antonio
Borrelli
Jesu hellige navn
Minnedag: 3. januar
Foto: Lawrence OP
Grunnen til at vi ærer
Jesu hellige Navn, er ikke fordi vi tror at det finnes noen makt skjult i
bokstavene som utgjør navnet, men fordi det minner oss om alle velsignelsene vi
får gjennom vår Frelser. For å takke for disse velsignelsene ærer vi Det
hellige Navn, på samme måte som vi ærer Kristi lidelse ved å ære hans Kors.
Andakten for Jesu hellige
navn synes å ha begynt med utviklingen av en mer emosjonell spiritualitet på
1000-tallet, selv om «navnet» har blitt påkalt siden tidlige kristne tider,
noen ganger i en nesten magisk form som et middel for å drive ut ånder eller
som en generell beskyttelse. Selv om den hellige Anselm av Canterbury (1033-1109)
ikke var den første til å bruke Jesu navn i andaktsform, var hans meditasjon
skrevet ca 1070, hvor han dveler ved selve navnet, spesielt viktig i
utviklingen av denne andaktsformen. Hans meditasjon, som ofte feilaktig
tilskrives andre, finnes ofte i senere bønnebøker og andre håndbøker.
Den ble tatt opp av den
hellige Bernhard
av Clairvaux (1090-1153), og fromheten overfor navnet spredte seg
raskt, spesielt synes det som om det gjaldt England, hvor det var et officium
for Det hellige Navn i Salisbury ca 1260, og blant cistercienserne. Fra samme
bakgrunn kom den velkjente hymnen eller «Iubilus», ofte feilaktig tilskrevet
Bernhard, Iesu dulcis memoria («So sælt er, Jesus, minnet ditt») Se
Lov Herren nr 328 (1300-t, fra et rosarium til Jesu Navnefest).
Skikken med å bøye hodet
ved navnet Jesus var vanlig allerede på midten av 1200-tallet, og det ble
bestemt ved et dekret på Det andre konsil i Lyon i 1274. En av deltakerne på
konsilet var fransiskaneren Guibert av Tournai (ca 1200-1284), og det var så
vidt vi vet han som skrev den første komplette «Avhandling om Jesu hellige
Navn». Det er betydningsfullt at Guibert var fransiskaner. Både de og
dominikanerne var aktiv i å spre denne fromheten og i å oppmuntre andre til å
følge påbudet fra Lyon II om å bøye hodet.
Hengivenhet til Jesu navn
var et sentralt motiv i de mystiske skriftene til både Richard Rolle av Hampole
(ca 1295-1349) og den salige Henrik Suso (ca
1295-1366). Men den nådde nye høyder i prekenene til den hellige
fransiskaneren Bernardin av Siena (1380-1444).
På Bernardins kampanje som vandrepredikant i Nord-Italia holdt han på slutten
av sine prekener alltid opp en tavle med det hellige monogrammet IHS -
de tre første bokstaver i Jesu navn på gresk (IHΣOYΣ). På latin ble det tydet
til Iesus Homnium Salvator, «Jesus, menneskenes frelser». Monogrammet og
et kors var omringet av solstråler.
Det fortelles at en mann
som levde av å lage spillkort, ble ruinert da Bernardin så sterkt fordømte
gambling. Men den samme mannen kom seg ovenpå igjen ved å lage tavler med
IHS-monogrammet! Mange av disse kan ses i italienske kirker og museer i dag.
Bernardin er i dag skytshelgen for reklamebransjen!
Men Bernardin ble
anklaget for kjetteri og hans oppmuntring til andakt for IHS-symbolet ble av en
dominikaner anklaget for å være overtroisk. Med støtte fra en annen
fransiskaner, den hellige Johannes av
Capestrano, slo han tilbake disse anklagene, og han ble frikjent for
kjetteri av pave Martin V (1417-31) i 1427. Fra da av ble andakten for Jesu
hellige navn bare sterkere og sterkere. IHS-symbolet opptrådte overalt -
selv som vannmerke i papir - og den hellige Jeanne d'Arc satte
«Jhesus Maria» på sin fane.
Flere ulike messer for
Jesu hellige Navn ble satt sammen på 1400-tallet, selv om det ikke var noen
fast dato for feiring av festen. I Salisbury ble den feiret 7. august, mens
andre steder skjedde det den 15. januar. Et officium ble godkjent for bruk av
fransiskanerne den 14. januar i 1530, og litanier for Det hellige Navn begynte
å opptre fra 1500-tallet og utover.
Flere ordener og
bispedømmer hadde fester for Jesu hellige Navn i sine kalendere, først feiret i
noen bispedømmer i Tyskland, Skottland, England, Spania og Belgia. Men det var
ikke før i 1721, på anmodning fra keiser Karl VI (1711-40) at pave Innocent
XIII (1721-24) utvidet festen til hele Kirken og fastsatte dagen til Andre
søndag etter Epifani. I 1913 forandret den hellige pave Pius X (1903-14)
dette til den søndagen som faller mellom 2. og 5. januar, eller den 2. januar,
dersom det ikke falt noen søndag mellom de to datoene. På denne datoen ble
dagen feiret som fest frem til kalenderrevisjonen i 1969, da den falt helt
bort, selv om også den etter-konsiliære messeboken inneholder en votivmesse for
Jesu hellige Navn.
Da den tredje reviderte
utgaven av det romerske missale (Editio Typica tertia) ble utgitt i
mars 2002, var imidlertid dagen kommet tilbake, nå som en valgfri minnedag den
3. januar.
Brorskap for Det hellige
Navn er blitt etablert fra 1200-tallet og utover, men de ekspanderte voldsomt
på 1500-tallet under dominikanernes ledelse. The Holy Name Society har hat
spesiell stor suksess i USA. Jesuittenes offisielle navn, Jesu Selskap (Societas
Iesu - SJ), reflekterer grunnleggerens, den hellige Ignatius av Loyolas,
personlige hengivenhet til Jesu Navn, og IHS-symbolet finnes i stor grad på fasadene
til jesuittkirker med hovedkirken Gesù i Roma i spissen.
På andre søndag etter
epifani har festen for Jesu Navn overlevd på Filippinene, om enn under et noe
annet navn og til dels nytt innhold: Fiesta de Santo Niño (det
hellige guttebarn). Dette knytter an til en statue av Jesusbarnet i byen
Cebu - da det ble opprettet bispedømme der i 1595, fikk det navnet Santisimo
Nombre de Jesús.
Kilder: Walsh,
CE - Kompilasjon og oversettelse: p. Per Einar Odden
SOURCE : http://www.katolsk.no/biografier/historisk/jan03
JEZUS'
Zoete Naam
Jezus.Zoete Naam; het
jaar 1
Feest 1 (voorheen)
& 3 januari
Jezus' Zoete Naam
Uit de tekst van Lukas kunnen we opmaken, dat aan een jongetje bij de
besnijdenis ook officieel zijn naam gegeven werd. Er staat immers, dat Hij de
Naam Jezus ontving, zoals Hij door de engel was genoemd, voordat Hij in de
moederschoot werd ontvangen (Lukas 02,21). De naam Jezus betekent 'Hij (= God)
zal redden', "want - zo had de engel in een droom aan zijn vader Jozef
gezegd - Hij zal zijn volk verlossen van zijn zonden" (Matteus 01,21).
Zo groeide in de westerse kerk het gebruik om 1 januari tegelijk te vieren als
Jezus' naamdag. Dit feest werd in 1721 door paus Innocentius XIII († 1724) voor
de gehele Kerk voorgeschreven.
Verering & Cultuur
Het spreekt vanzelf, dat reeds Jezus' eerste leerlingen met eerbied verwijzen
naar zijn heilige naam. Toen de Joodse overheden Petrus ter verantwoording
riepen, omdat hij tegen hun uitdrukkelijk verbod in toch het evangelie
verkondigde en zelfs genezingen verrichtte, antwoordde Petrus met klem, dat die
wonderen alleen mogelijk waren door de Naam van Jezus (Handelingen 4,01-10).
Beroemd is de prachtige
hymne van Paulus op Jezus' Naam:
'Hij die bestond in goddelijke majesteit,
heeft zich niet willen vastklampen
aan de gelijkheid met God.
Hij heeft zichzelf ontledigd
door het bestaan van een dienstknecht op zich te nemen
en aan de mensen gelijk te worden.
En als mens verschenen,
heeft Hij zich vernederd
door gehoorzaam te worden tot de dood,
tot de dood op het kruis.
Daarom heeft God Hem zeer verhoogd
en Hem de Naam gegeven
die is boven alle namen,
opdat in de Naam van Jezus
zich iedere knie zou buigen
van hemelingen, aardbewoners en hellegeesten,
en alle tong belijden
tot eer van God de Vader:
Jezus Christus is de Heer' (Filippenzen 02,06-11)
[Groot
Gebedenboek;Romeins Missaal (zowel van vóór als van ná de liturgiehervormingen
van Vaticanum II uit 1969]
Het IHS-monogram
Een van de bekendste verwijzingen naar Jezus' heilige Naam is het IHS-monogram.
De oorspronkelijke betekenis ervan gaat terug op het Grieks en vormt de
afkorting van de naam Jezus (Grieks: Ièsous; daarbij is de Griekse hoofdletter
'I' gelijk aan onze 'I' - het Grieks kent geen aparte letter 'J', evenmin als
het Latijn trouwens; de Griekse 'H' correspondeert met onze 'è' en de 'S' is
gelijk aan onze 'S'). Deze afkorting schijnt al heel oud te zijn. Volgens Kirchbaum
was ze al in gebruik in de eerste eeuwen van het christendom, toen het Grieks
nog de voertaal was. Toen in de loop der tijden het Grieks werd verdrongen door
het Latijn, herkende men er geen Griekse letters meer in, maar een Latijnse
afkorting: In Hoc Signo (= In Dit Teken: bedoeld is het kruisteken). In dat
geval verwijst de afkorting naar een legende uit het leven van keizer
Constantijn († 337; feest 21 mei). Diens moeder, keizerin Helena († ca 328;
feest 18 augustus), was christin en had al herhaaldelijk geprobeerd haar zoon
tot haar godsdienst over te halen. Aan de vooravond van een belangrijke slag
was de keizer onrustig ingeslapen. In een droom verscheen hem een engel aan de
hemel die een kruis droeg. Daarbij verschenen de letters I.H.S. Constantijn
verstond ze als 'In Hoc Signo', waarbij hij in gedachten aanvulde
"vinces" [= In dit teken zul je overwinnen]. Hij beloofde de
godsdienst van het kruisteken, waar zijn moeder zo aan gehecht was, aan te
nemen in geval hij de volgende morgen de overwinning zou behalen. En zo
geschiedde, aldus de legende). De uitleg 'Iesus Hominum Salvator' (= Jezus
Mensen-Redder) is een vrome vondst van later tijd. Hans Ferrée kent nog de
uitleg 'Iesus Hortator Sanctorum' (= 'Jezus aanmaner der heiligen') of 'In Hoc
Salus' (= 'hierin is het heil gelegen').
Toen in de late
Middeleeuwen de devotie tot de mens Jezus een grote vlucht nam (bv. onder
invloed van Bernardus van Clairvaux († 1153; feest 20 augustus), Franciscus van
Assisi († 1226; feest 4 oktober), Birgitta van Zweden († 1373; feest 23 juli)
en Vincentius Ferrer († 1419; feest 5 april), gebruikte men het monogram graag
als herkenningsteken).
Als Sint Bernardinus van
Siena († 1444; feest 20 mei), voor het verzamelde volk preekte, droeg hij
altijd een schild bij zich met de afkorting 'Y.H.S.' erop. Ook zijn tijdgenoot
Sint Johannes van Capestrano († 1456; feest 23 oktober) dient hier te worden
vermeld.
De jezuïeten en het
IHS-embleem
En tenslotte Sint Ignatius van Loyola († 1556; feest 321 juli). Hij staat aan
het begin van de jezuïetenorde, of zoals hij haar zelf noemde 'Compagnie van
Jezus'. Hij wenste uitdrukkelijk, dat de Orde naar Jezus zou worden vernoemd.
Enkele jaren voor de stichting van de orde had Ignatius immers in een visioen,
dat hem overkomen was bij het plaatsje La Storta, gezien, dat God de Vader hem
bij zijn Zoon plaatste met de woorden: "Ik wil dat je Hem dient." En
tot de Zoon had de Vader gezegd: "Ik wil dat je hem aanneemt." Naar
Ignatius' vaste overtuiging delen al zijn medebroeders in die genade.
Door de jezuïetenorde zal
de verbreiding van het IHS-monogram een grote vlucht nemen. Zij maakt er gretig
gebruik van om haar ideaal en daarmee ook zichzelf aan te duiden. Onder invloed
van deze ontwikkeling worden er nieuwe betekenissen toegevoegd aan de afkorting
I.H.S.: Iesum Habemus Socium (= 'Wij hebben Jezus als gezel': de jezuïeten
heten officieel 'Societas Jesu' = 'Gezelschap van Jezus'); of Iesu Humilis
Societas (= 'Het nederige gezelschap van Jezus'). Het zijn waarschijnlijk ook
de jezuïeten geweest die onder de drie letters drie spijkers toevoegden; deze
verwijzen naar Jezus' lijden en dood; soms meent men daarin de letter 'v' te
herkennen; deze wordt dan gezien als de afkorting van het woord 'vinces'.
Al heel gauw geldt het
IHS-embleem als het herkenningsteken bij uitstek voor de jezuïetenorde. Zelfs
haar tegenstanders maken daar gebruik van in hun spotprenten. Overal waar de
jezuïeten in de eerste periode van hun bestaan (ze werden door de paus
opgeheven in 1773, en weer hersteld in 1814) hun sporen hebben nagelaten,
vinden we het IHS-symbool terug: in Zuid-Oost-Azië, Noord- en Zuid-Amerika en
in haast alle landen van West-Europa, inclusief de Noordelijke Nederlanden.
De jezuïeten vieren 1
januari, Jezus’ Zoete Naam als het naamfeest van hun Orde.
Bronnen
[107; 230; H. Ferrée 'Nooitgedacht maar welgelegen. Geïllustreerde geschiedenis
van de huisnamen in Nederland' uitg. door de HEMA 1986; Dries van den Akker
s.j./2007.12.13]
© A. van den Akker s.j.
SOURCE : http://heiligen-3s.nl/heiligen/01/03/01-03-0001-jezus.php