(en 492)
Nous trouvons dans les histoires ecclésiastiques le récit de diverses apparitions de l'Archange saint Michel, et nous voyons, tant en Orient qu'en Occident, un certain nombre d'églises consacrées en son honneur.
Si Dieu veut que nous honorions tous les Anges, à plus forte raison est-ce Sa Volonté que nous rendions hommage à celui des Esprits célestes qui leva contre Lucifer et les mauvais Anges l'étendard du combat et de la victoire. Le nom de l'Archange Michel signifie: Qui est comme Dieu? C'est, en effet, le cri d'indignation par lequel il rallia autour de lui les Anges fidèles. On représente saint Michel comme un beau jeune homme, le pied levé sur la tête d'un dragon qu'il transperce de sa lance.
Parmi les faits merveilleux qui nous attestent la protection de saint Michel sur l'Église, il faut mentionner son apparition à Rome, où saint Grégoire le Grand l'aperçut dans les airs, remettant son glaive dans le fourreau pour marquer la cessation de la peste et l'apaisement de la colère de Dieu. Mais le 8 mai est destiné à rappeler une apparition non moins merveilleuse, sur le mont Gargan, dans le royaume de Naples.
En l'an 492, un homme, nommé Gargan, faisait paître dans la campagne ses nombreux troupeaux. Un jour, un taureau s'enfuit dans la montagne, où on le chercha d'abord vainement. On tira une flèche; mais cette flèche revint blesser celui qui l'avait tirée. Devant cette merveille, on crut devoir consulter l'évêque voisin. Le prélat ordonna trois jours de jeûne et de prières. Au bout des trois jours, l'Archange saint Michel apparut à l'évêque; il lui déclara que cette caverne où le taureau s'était retiré était sous sa protection, et que Dieu voulait qu'elle fût consacrée sous son nom et en l'honneur de tous les Anges. Accompagné de son clergé et de son peuple, le pontife se rend à cette caverne, qu'il trouve déjà disposée en forme d'église. On y célèbre les divins mystères, et bientôt, dans ce lieu même, s'élevait un temple magnifique où la Puissance divine a opéré de grands miracles.
De tout temps la sainte Église a eu la plus grande vénération pour le glorieux Archange, elle a favorisé son culte, établi des confréries en son honneur; elle nous le montre présentant à Dieu les âmes des justes trépassés et nous invite à l'invoquer pour obtenir, à l'heure de la mort, le dernier triomphe sur les esprits des ténèbres. Ses apparitions à sainte Jeanne d'Arc sont célèbres. Il est regardé comme l'un des grands protecteurs de l'Église et de la France.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/l_apparition_de_saint_michel_au_mont-gargan.html
8 mai 490, dans les Pouilles en Italie
L’an 490 de l’ère chrétienne, la 17e année du règne de l’empereur Zénon, la 8e du pape saint Félix III, le 8 mai, eut lieu la mémorable apparition de saint Michel Archange sur le Mont Gargan. Un riche seigneur de Siponto, possesseur d’un important troupeau, pieux et charitable envers les pauvres, possédait une montagne distante de six milles de Siponto (aujourd’hui Manfredonia) sur laquelle il faisait paître ses bêtes.
Il avait un taureau féroce, énorme, méfiant, qui se sépara du reste du troupeau. On le chercha quelques jours inutilement; on le trouva enfin dans une caverne profonde, difficile à atteindre. Ne pouvant l’avoir vivant, il résolut de le tuer. Tirant son arc, il lâcha une flèche sur le taureau, mais la flèche, rejaillissant contre celui qui l’avait tirée, le blessa.
Gargan et ses compagnons, étonnés de cet accident et jugeant qu’il y avait là quelque chose de mystérieux, eurent recours à l’évêque de Siponto, pour apprendre de lui ce que ce pouvait être.
Déjà informé par la rumeur publique, l’évêque Lorenzo Maloriano, grec d’origine, citoyen de Constantinople et parent de l’empereur Zénon, eut recours à Dieu par la prière pour lui demander lumière et connaissance.
Le prélat ordonna un jeûne de trois jours et exhorta les fidèles à prier de leur côté pour obtenir de Dieu la signification de ce fait étrange. Au bout de 3 jours, saint Michel lui apparut et lui déclara que cette caverne, où le taureau s’était retiré, était sous sa protection et désormais son domaine, et que Dieu voulait qu’elle fut consacrée sous son nom, en l’honneur de tous les Anges. Puis l’Archange disparut.
Grande et indicible fut la joie du saint évêque, qui convoqua aussitôt le peuple. Il se rendit en procession à la grotte, accompagné du clergé et des fidèles, pour la reconnaître et la trouver déjà toute disposée en forme d’église. Taillée dans la pierre, assez profonde, d’accès facile : ce qui combla le peuple d’admiration et de crainte, surtout lorsque, du fond de la grotte retentirent les voix angéliques « Ici Dieu est adoré. Ici, le Seigneur est honoré. Ici le Très-Haut est glorifié. »
L’évêque commença à y célébrer les divins offices. L’événement fut connu de l’Italie et de toute l’Europe; et la dévotion à saint Michel et aux saints Anges alla se développant. On y vint aussi de toutes les parties de l’Europe; des papes, des rois, des empereurs, des chefs d’état, des évêques, des pèlerins innombrables se firent un honneur et un devoir de visiter et de prier dans la grotte sacrée.
Les croisés, allant en Terre sainte, s’y arrêtaient et se vouaient à saint Michel.
Beaucoup de grâces de toutes sortes y furent obtenues; de nombreux miracles y furent opérés.
Tiré de : Les Grandeurs de Saint Michel Archange, D. Nicola Ricci; traduction : l’abbé Marcel Bouzon.
Le pape Jean Paul II s’est rendu une première fois à Monte sant’Angelo le 2 novembre 1974, quand il était encore cardinal archevêque de Cracovie, et célébra la messe dans le sanctuaire de saint Michel avec les prêtres polonais qui l’accompagnaient en pèlerinage. Il y retourna en qualité de Souverain Pontife le 24 mai 1987 et, à la population de Monte Sant’Angelo il tint le discours suivant :
« Je suis venu pour vénérer et invoquer l’archange saint Michel, pour qu’il protège et défende la sainte Église, en un moment où il est difficile de rendre un authentique témoignage chrétien sans compromis et sans accommodements.
« Cette fréquentation vivante et jamais interrompue de pèlerins, dit à quel point la figure de l’archange Michel - qui joue toujours un rôle important dans un grand nombre de pages de l’Ancien et du Nouveau Testament - est perçue et invoquée par le peuple, et à quel point l’Église a besoin de sa céleste protection : lui, qui est présenté dans la Bible comme le grand lutteur contre le dragon, le chef des démons.
« Bien que fragmentaires, les connaissances données par la Révélation sur la personnalité et le rôle de saint Michel, sont très éloquentes. Il est l’archange (cf. Jude, 9) qui revendique les droits inaliénables de Dieu. Il est l’un des princes du ciel (cf. Dt 12,1) d’où viendra le Sauveur. Maintenant le nouveau peuple de Dieu est l’Église. Voilà la raison pour laquelle Elle le considère comme protecteur et défenseur dans toutes ses luttes pour la défense et la diffusion du Règne de Dieu sur la terre. Il est vrai que les « portes de l’enfer ne l’emporteront pas », selon l’assurance du Seigneur (Mt 16,18), mais cela ne veut pas dire que nous sommes exempts des épreuves et des batailles contre les embûches du malin. Dans cette lutte, l’archange Michel est aux côtés de l’Église pour la défendre contre toutes les iniquités du siècle, pour aider les chrétiens à résister au démon « qui rôde comme un lion rugissant cherchant qui dévorer » (1 P 5,8)
« Cette lutte contre le démon, qui marque la figure de l’archange Michel, est aujourd’hui encore d’actualité, parce que le démon est toujours vivant et agissant dans le monde. En fait le mal qui s’y trouve, le désordre que l’on rencontre dans la société, l’incohérence de l’homme, la fracture intérieure dont il est victime, non seulement sont la conséquence du péché originel, mais sont aussi l’effet de l’action empoisonnée et ténébreuse de Satan, qui menace de manière insidieuse l’équilibre moral de l’homme et que saint Paul n’hésite pas à appeler « le dieu de ce monde » (2 Co 4,4), parce qu’il se manifeste comme tentateur rusé, qui sait s’insinuer dans le jeu de notre action pour y introduire des déviations très nocives, conformes quant à l’apparence à nos aspirations instinctives. C’est pourquoi l’apôtre des Gentils met les chrétiens en garde contre les embûches du démon et de ses innombrables satellites, quand il exhorte les habitants d’Éphèse à se revêtir « de l’armure de Dieu afin de pouvoir résister aux embûches du diable. Car ce n’est pas seulement contre la chair et le sang que nous avons à lutter, mais contre les Principautés et les Puissances, contre les esprits mauvais répandus dans les aires. » (Ep 6,11-12)
Beaucoup d’autres Souverains Pontifes sont venus sur le Mont Gargan pour vénérer l’archange Michel : Gélase I (493), Agapit (536), Léon IX (1049), Urbain II, Pascal II, Calixte II, Innocent II (1130), Célestin III, Urbain IV, Grégoire X (1273), saint Pierre Célestin et Benoît IX. (tiré de Le Prince des Anges : Saint Michel, du Père Gilles Jeanguenin, pages 27-31)
SOURCE : http://www.diosher.org/cathedrale/confrerie-st-michel
A chaque nation, comme à chaque individu, Dieu a donné un Ange tutélaire, un Ange pour la guider, l'éclairer dans sa marche à travers les siècles ; la soutenir, la protéger dans ses luttes avec les autres peuples, tant qu'elle reste fidèle à sa mission providentielle. Tel est l'enseignement des Pères de l'Eglise et de la sainte Ecriture.
Quel est donc l'Ange gardien de la France ? C'est saint Michel, prince des phalanges célestes et glorieux vainqueur de Lucifer.Comme Dieu avait autrefois choisi les Hébreux parmi les nations païennes, pour conserver et défendre, sous l'égide de saint Michel, la gloire de son nom ; ainsi a-t-il élu le peuple Franc pour être, parmi les nations chrétiennes et sous les auspices du grand Archange, le bouclier et l'épée de son Eglise.Cet honneur, ce privilège divin semble tout d'abord réservé à Constantin, qui tire l'épouse du Christ des catacombes ; mais ses successeurs ne comprennent pas leur mission ; ils ne répondent pas à l'appel divin, et ils disparaissent devant les invasions barbares. Alors saint Michel, apparaissant au mont Gargan, cherche un nouveau peuple pour défendre l'Eglise de Dieu que l'arianisme essayait d'étouffer de toutes parts.Ce nouveau peuple de Dieu est trouvé ; c'est le peuple Franc violemment implanté sur le sol gaulois, peuple ignorant de la foi chrétienne, mais de pur de toute hérésie. Son chef, tout païen qu'il est, a même pleuré au récit de la passion du Sauveur.Pour mieux signaler et cimenter son alliance avec le peuple Franc, Dieu lui envoi son Archange, l'Ange des combats et des triomphes. Après la bataille de Tolbiac, où Clovis entrevit saint Michel, disent certains auteurs, combattant avec lui et lui procurant merveilleusement la victoire, le roi Franc se fait baptiser à Reims, et son baptême devient celui de son peuple.A dater de ce jour, la France marche à la tête des nations. Toujours sûre de son angélique allié, elle porte partout la lumière avec les libertés sacrées de la foi chrétienne. Partout où elle passe, les chaînes tombent, la tyrannie disparaît, la barbarie recule épouvantée.
Ainsi se réalisent, avec une étonnante célérité, les paroles du pape Anastase à Clovis et à sainte Clotilde qui avaient mis la France sous la protection spéciale du glorieux Prince de la milice céleste. "Daigne le Seigneur, leur écrivait le pontife, accorder à vous et à votre royaume sa divine protection ; qu'il ordonne à saint Michel, qui est votre prince et est établi pour les enfants de votre peuple, de vous garder dans toutes vos voies, et de vous donner la victoire sur tous vos ennemis."Avec le secours de l'Archange saint Michel, la France grandit et prospère ; elle mérite le nom glorieux de Fille aînée de l'Eglise.Une des marques éclatantes de la suzeraineté de saint Michel sur la France, c'est sa prise de possession du sol de notre pays. Qui ne connaît, au moins de nom, le mont Saint-Michel ? Qui n'a maintes fois entendu parler de ce rocher de granit qui se dresse entre la Normandie et la Bretagne, sur le littoral de la Manche ? C'est sur ce rocher que saint Michel veut un sanctuaire. En 708, il apparaît trois fois à saint Aubert, évêque d'Avranches, et lui demande une chapelle sur la cime de ce mont, auquel de fréquents naufrages avaient valu le nom sinistre de Tombe au péril de la mer.
Aujourd'hui, ce sanctuaire de saint Michel, transformé par le génie des siècles, par la foi et la renaissance de nos pères, est ce qu'on nomme la merveille de l'Occident et l'un des plus célèbres pèlerinages.Ainsi le mont Tombe, jadis abri du démon et collège de druidesses, est devenu le siège d'honneur et le trône de saint Michel qui, une fois de plus, triomphait de Satan à la place même où celui-ci avait dominé avant le règne de la croix.C'est du rocher du mont Saint-Michel qu'a jailli, comme un torrent, cette foi chevaleresque qui a converti et civilisé l'Europe entière. C'est là que Charlemagne et saint Louis vinrent tour à tour s'agenouiller ; que les Normands, avec Rollon, leur chef, furent adoucis et christianisés, et que Charles VII, remonté sur le trône, se rendit en action de grâces. Plus tard, les sectes hérétiques ont beau inonder la France d'erreurs et de sang, le mont Saint-Michel demeure toujours une forteresse inaccessible à leurs atteintes. Emblème et rempart de la foi, il reste debout au milieu des tempêtes de l'océan, sans en être ébranlé, parce que l'Archange n'a jamais cessé de le couvrir de ses ailes et avec lui toute la France.Voilà pourquoi le peuple Franc, malgré tant d'égarements, reste dans le monde ce qu'il a toujours été, l'ouvrier des grandes choses de Dieu. Même dans notre siècle, où l'on dirait parfois qu'elle a échangé l'étendard de l'Archange contre celui de Satan, n'est-ce pas la France qui, de son sein généreux, a fait sortir et épanouir sur le globe les œuvres de la Propagation de la Foi et de la Sainte-Enfance, œuvres magnifiques qui ont donné tant d'accroissement à l'Eglise, tant d'âmes à Dieu, surtout dans les pays où Satan règne encore par les ténèbres du paganisme ?
O saint Michel, pitié pour notre chère France ! Daignez l'abriter encore sous vos ailes, malgré son ingratitude et ses fautes ; daignez la couvrir de votre bouclier, surtout en ce moment où l'Enfer la dispute au Ciel avec un acharnement effroyable ! Par votre puissant concours, ô divin Protecteur, puisse notre patrie échapper aux étreintes de l'impiété et de la démoralisation qui l'avilissent ; puisse-t-elle redevenir le foyer de la vraie civilisation, la digne fille aînée de l'Eglise, le héraut et le champion de Dieu parmi les nations modernes !
Extrait de "L'Ange Gardien" n°5, Septembre 1895, pp.147-150
Saint Michel n'est pas seulement le protecteur, le gardien de la foi de la France, il est encore le promoteur de sa gloire, ainsi que l'attestent les grandes pages de notre histoire nationale.Que l'orgueil apostat de notre temps rejette cette vérité, qu'il refuse effrontément de voir le doigt de Dieu, le surnaturel, dans la marche du peuple franc à travers les siècles, il n'effacera point de notre histoire le souvenir du rôle glorieux de saint Michel. Il faudrait effacer aussi les fastes de la grandeur de la France, fastes qui prouvent que l'illustre Prince du ciel, accomplissant sa mission divine, est venu, d'une manière souvent visible, au secours de notre chère patrie.Dès la formation du peuple franc, à la fin du V° siècle, Clovis prie le Dieu de Clotilde sur le champ de bataille de Tolbiac, et aussitôt les Allemands, éblouis par une vision semblable à celle dont saint Michel avait déjà épouvanté les ennemis de Constantin, prennent la fuite en désordre.Charles-Martel, Charlemagne, ont senti si merveilleusement l'assistance de l'invincible Archange, que le premier envoie son épée au mont Saint-Michel, et le second, au retour de son expédition contre les Saxons, fait peindre l'image de saint Michel sur les drapeaux, avec cette devise : Voici Michel qui m'a secouru.Deux fois, au moins, les croisés voient ce glorieux Archange marcher à l'avant-garde comme leur guide en de lointains pays, et guerroyer à leur tête pour décider la victoire.
Plus tard, quand la France agonisait sous l'invasion des armées anglaises et sous les coups des défaillances suprêmes, n'est-ce pas encore saint Michel qui suscite et dirige Jeanne d'Arc, gloire de la France et libératrice de notre patrie ? dans des visions merveilleuses, l'Archange conte à l'humble bergère des montagnes des Vosges la grande pitié qui était au royaume de France ; il lui donne à profusion lumière te force pour remplir se glorieuse mission ; il fait d'une enfant de seize ans une sainte héroïne qu'il mène constamment triomphante à travers les dangers et la mort. A la bataille d'Orléans, que Jeanne d'Arc gagna le 8 mai, une des fêtes de l'Archange, saint Michel apparut lui-même visiblement sur le pont, racontent les chroniqueurs de l'époque, au moment de l'assaut, et en repoussa les Anglais.La protection de saint Michel fut si manifeste dans la noble mission de la vierge de Domremy que, pour perpétuer le souvenir des victoires qui rendirent à notre beau pays sa gloire, son indépendance et sa nationalité, on fit frapper la monnaie à l'effigie de l'Archange, et louis XI institua l'ordre si célèbre des chevaliers de saint Michel. Sur les étendards, au-dessous de l'image de saint Michel, on lisait les deux devises tirées du prophète Daniel : Voilà que Michel, un des premiers princes, vient à mon secours. – Personne ne vient à mon aide en tout ceci, si ce n'est Michel, votre prince. Le royaume de France s'appela plus que jamais le royaume de saint Michel : Regnum Michaelis, et on s'empressa de rétablir partout les inscriptions que les Anglais avaient fait disparaître : Saint Michel, prince et patron de la France, priez pour nous !
Si l'on parcourait ainsi, siècle par siècle, les annales de nos délivrances et de nos plus glorieux combats, nous verrions toujours saint Michel au poste qu'il a bien voulu prendre avec nous et pour nous. Nous constaterions avec Louis XIV lui-même, qui ne manquait pas de placer ses glorieuses entreprises sous la sauvegarde de celui qui est à la fois l'Ange des combats et l'Ange de la paix, que toute gloire acquise en dehors de son inspiration et de son aide n'est qu'une gloire éphémère et fatale à la patrie.
La France, hélas ! en a fait la triste expérience au commencement de ce siècle.Plus récemment encore, il y a vingt-cinq ans à peine, notre patrie n'a-t-elle pas éprouvé combien il est téméraire de ne compter que sur le nombre des soldats et le courage humain pour arrêter les invasions et éviter les malheurs ? Aujourd'hui même, veut-elle comprendre qu'il y a des invasions plus redoutables que celles des armées ennemies ? que le joug de l'erreur et de l'irréligion est plus pesant que celui de l'étranger ? Ce joug est cependant plus dangereux, car on ne tue pas facilement une nation, mais elle se suicide, lorsque l'impiété y devient à l'ordre du jour. N'est-ce pas l'état de la France ?Puisse-t-elle, après toutes ses infortunes, remonter aux véritables sources de sa grandeur, et revenant s'agenouiller aux pieds de l'Archange tutélaire dont elle a top oublié le culte et les bienfaits, retrouver dans les plis du même drapeau et les élans de sa foi, et le secret de son antique gloire ! Puisse l'Archange, de son côté, oublier nos ingratitudes et montrer bientôt que ce n'est pas en vain que les peuples l'honorent !
Extrait de "L'Ange Gardien" n°6, Octobre 1895, pp.183-185
SOURCE : http://defidecatholica.blogspot.ca/2006/05/apparition-de-larchange-saint-michel.html
Dom Guéranger, l’Année Liturgique
David avait prédit que l’arrivée de l’Emmanuel en ce monde serait saluée par les saints Anges, et qu’ils l’adoreraient humblement au moment où il manifesterait sa présence au milieu des hommes [1]. Nous vîmes l’accomplissement de cet oracle dans la nuit à jamais heureuse où Marie nous donna le divin fruit de ses entrailles. Les concerts angéliques retentissaient avec une mélodie toute céleste qui attira les bergers dans l’étable, et nous nous mêlâmes à eux pour offrir nos hommages au Dieu enfant. Dans le triomphe de sa résurrection, l’Emmanuel ne pouvait manquer d’être entouré par ces Esprits bienheureux qui l’avaient considéré avec une terreur si profonde dans les humiliations et les douleurs de sa passion. A peine a-t-il franchi la barrière qui le retenait captif dans le sépulcre, qu’un Ange dont le visage lance des éclairs, et dont les vêtements sont éblouissants comme la neige, vient renverser la pierre qui fermait l’entrée du tombeau, et annonce aux saintes femmes que celui qu’elles cherchent est ressuscité. Lorsqu’elles pénètrent dans la grotte du sépulcre, deux nouveaux Anges vêtus de blanc se présentent à leurs regards, et leur confirment la nouvelle.
Rendons nos hommages à ces augustes messagers de notre délivrance, et contemplons-les avec respect entourant de leurs phalanges le divin roi Jésus, pendant son séjour ici-bas. Ils adorent cette humanité glorifiée qu’ils verront bientôt s’élever au plus haut des cieux et prendre place à la droite du Père. Ils conjouissent à notre bonheur en cette fête de Pâques, par laquelle l’immortalité nous est rendue en notre Sauveur ressuscité ; et, ainsi que saint Grégoire nous l’enseignait il y a quelques jours, « cette Pâque devient aussi la fête des Anges ; car en même temps qu’elle nous rouvre le ciel, elle leur annonce que les pertes qu’ils ont éprouvées dans leurs rangs vont être réparées. » Il est donc juste que le Temps pascal consacre une solennité au culte des Esprits angéliques. Aux approches de l’Annonciation de Marie, nous avons fêté Gabriel, le céleste para-nymphe ; aujourd’hui c’est l’Archange Michel, le prince de la milice du ciel, qui va recevoir nos hommages. Il a fixé lui-même ce jour en apparaissant aux hommes, et leur laissant un gage de sa présence et de sa protection.
Le nom seul de Michel le désigne à notre admiration : c’est un cri d’enthousiasme et de fidélité. « Qui est semblable à Dieu ? » ainsi s’appelle notre sublime Archange. Au fond des enfers, Satan frémit encore à ce nom qui lui rappelle la noble protestation par laquelle ce radieux Esprit accueillit la tentative de révolte des anges infidèles. Michel a fait ses preuves dans l’armée du Seigneur, et pour cette raison la garde et la défense du peuple de Dieu lui fut confiée, jusqu’au jour où l’héritage de la synagogue répudiée passa à l’Église chrétienne. Maintenant il est le gardien et le protecteur de l’Épouse de son Maître, notre mère commune. Son bras veille sur elle ; il la soutient et la relève dans ses épreuves, et il a la main dans tous ses triomphes.
Mais n’allons pas croire que le saint Archange chargé des intérêts les plus vastes et les plus élevés pour la conservation de l’œuvre du Christ, en soit tellement surchargé qu’il n’ait pas une oreille ouverte à la prière de chacun des membres de la sainte Église. Dieu lui a donné un cœur compatissant envers nous ; et pas une seule de nos âmes n’échappe à son action. II tient le glaive pour la défense de l’Épouse du Christ ; il s’oppose au dragon, toujours prêt à s’élancer contre la Femme et son fruit [2] ; mais en même temps il daigne être attentif lorsque chacun de nous, après avoir confessé ses péchés au Dieu tout-puissant, à la bienheureuse Vierge Marie, les avoue aussi à lui, Michel archange, et lui demande la faveur de son intercession auprès de Dieu.
Son œil veille par toute la terre au lit des mourants ; car sa charge spéciale est de recueillir les âmes élues au sortir de leurs corps. Avec une tendre sollicitude et une majesté incomparable, il les présente à la lumière éternelle et les introduit dans le séjour de la gloire. C’est la sainte Église elle-même qui, dans les textes de la Liturgie, nous instruit sur ces prérogatives du grand Archange. Elle nous enseigne qu’il a été préposé au Paradis, et que Dieu lui a confié les âmes saintes pour les conduire à la région du bonheur sans fin.
Au dernier jour du monde, lorsque notre divin Ressuscité paraîtra assis sur les nuées du ciel pour juger le genre humain, Michel aura à remplir un ministère formidable, lorsque, avec les autres Anges, il accomplira la séparation des élus et des réprouvés, qui auront repris leurs corps dans la résurrection générale. Au moyen âge, nos pères aimaient à représenter l’action du saint Archange dans ce moment terrible. Ils le figuraient au pied du trône du souverain juge, tenant une balance dans laquelle il pèse les âmes avec leurs œuvres.
Le culte d’un si puissant ministre de Dieu, d’un si bienveillant protecteur des hommes, devait se répandre dans la chrétienté, surtout après la défaite des faux dieux, lorsqu’il n’y eut plus à craindre que les hommes fussent tentés de lui décerner les honneurs divins. Constantin lui éleva près de sa nouvelle capitale un sanctuaire célèbre qui porta le nom Michaélion ; et à l’époque où Constantinople tomba au pouvoir des Turcs, on n’y comptait pas moins de quinze églises consacrées sous le nom de saint Michel, soit dans l’enceinte de la ville, soit dans les faubourgs. Dans le reste de la chrétienté cette dévotion ne s’étendit que par degrés ; et ce fut par des manifestations du saint Archange que les fidèles furent doucement avertis de recourir à lui. Ces manifestations étaient locales, vulgaires en apparence ; mais Dieu, qui fait sortir les grands effets des petites causes, s’en servit pour éveiller peu à peu chez les chrétiens le sentiment de la confiance envers leur céleste protecteur. Les Grecs célèbrent l’apparition qui eut lieu en Phrygie, à Chône, nom qui a remplacé celui de Colosses. Il existait dans cette ville une église en l’honneur de saint Michel, et elle était fréquentée par un saint personnage nommé Archippe, que les païens poursuivaient avec fureur. Afin de se défaire de lui, ils lâchèrent l’écluse d’un cours d’eau qui vint s’unir au Lycus, et menaça de renverser l’église Saint-Michel, où Archippe était en prières. Tout à coup le saint Archange apparut tenant en main une verge ; à son aspect l’inondation recula, et les eaux, grossies par l’affluent que la malice des païens avait déchaîné, allèrent se perdre dans le gouffre où le Lycus s’enfonce et disparaît près de Colosses. La date de ce prodige n’est pas certaine ; on sait seulement qu’il eut lieu à une époque où les païens étaient encore assez nombreux à Colosses pour inquiéter les chrétiens.
Une autre apparition fut destinée à accroître la dévotion à saint Michel chez les peuples de l’Italie, et eut lieu sur le mont Gargan, en Apulie ; c’est celle que nous fêtons aujourd’hui. Une troisième se passa en France, sur les côtes de Normandie, au mont Tombes, nous la célébrerons au 16 octobre.
La fête d’aujourd’hui n’est pas la plus solennelle des deux que l’Église consacre chaque année à saint Michel ; celle du 29 septembre est d’un degré supérieur, mais elle est moins personnelle au saint Archange. On y honore en même temps tous les chœurs de la hiérarchie angélique.
Le livre des Séquences de l’abbaye de Saint-Gall nous fournira celle qui suit ; elle est de la composition du célèbre moine Notker, au IXe siècle.
SÉQUENCE.
Pour célébrer tes louanges, ô Roi du ciel, unis en chœur, nous voulons joindre à nos chants les concerts d’une brillante harmonie.
C’est en ce jour que se renouvelle la fête glorieuse de Michel ; et cette solennité remplit d’allégresse la création tout entière.
En créant les Esprits bienheureux, tu les as partagés en neuf chœurs ; et à ta volonté tu fais de ces êtres enflammés autant d’Anges appelés à exécuter tes ordres.
Ils sont ton œuvré première ; nous sommes la dernière, créés cependant à ton image.
Elle nous révèle la pensée divine, cette triple division d’Esprits célestes, fondée sur les offices auxquels ils sont destinés.
D’abord l’armée des Anges, la phalange des Archanges, le chœur des Principautés ;
Au-dessus les Vertus célestes, que surpassent les Puissances,
Les Dominations, les Chérubins, les Trônes spirituels de la Divinité, enfin les Séraphins à la chevelure de feu.
O Michel, prince du ciel ; Gabriel, messager du Verbe ; Raphaël, le soutien de notre vie, transportez-nous parmi les habitants du Paradis.
Les commandements que donne le Père, qui viennent de sa divine Sagesse égale à lui, et de l’Esprit qui est une même substance, vous les accomplissez, vous tous qui par milliers de milliers êtes les serviteurs de Dieu.
C’est dans vos rangs innombrables que le Roi, qui engendre le Verbe, place et fait participer à vos honneurs la centième brebis qu’il a recouvrée, la dixième drachme dont il est rentré en possession.
Vous dans les cieux, nous sur la terre, élus de la divine bonté, nous faisons entendre de concert nos chants harmonieux sur les lyres et les harpes.
Daigne le Seigneur, après les vaillants combats que Michel doit soutenir encore, agréer notre encens sur l’autel d’or ;
Lorsque, réunis tous dans une gloire égale, nous chanterons Alléluia !
Que vous êtes beau, Archange Michel, sous votre armure céleste, rendant gloire au Seigneur dont vous avez terrassé l’ennemi ! Votre regard humble et ardent se dirige vers le trône de Jéhovah, dont vous avez soutenu les droits, et qui vous a donné la victoire. Votre cri sublime ; « Qui est semblable à Dieu ? » a électrisé les légions fidèles, et il est devenu votre nom et votre couronne. Dans l’éternité, il nous rappellera sans fin votre fidélité et votre triomphe sur le dragon. En attendant, nous reposons sous votre garde ; nous sommes vos heureux clients.
Ange gardien de la sainte Église, le moment est venu de déployer toute la vigueur de votre bras. Satan menace dans sa fureur la noble Épouse de votre Maître ; faites briller les éclairs de votre glaive, et fondez sur cet implacable ennemi et sur ses affreuses cohortes. Le royaume du Christ est ébranlé jusque dans ses fondements, Rome a vu détrôner dans ses murs le Vicaire de Dieu. Le règne de l’homme de péché est-il donc à la veille de se déclarer, et approchons-nous de ce dernier jour où vous devez remplir aux pieds du Juge souverain, sur les débris enflammés de ce monde coupable, le redoutable ministère de séparer pour jamais les boucs des brebis ? Mais si la terre doit vivre encore, si les destinées de l’Église ne sont pas accomplies, n’est-il pas temps, ô puissant Archange, que vous fassiez sentir au dragon infernal qu’on n’outrage pas impunément sur la terre celui qui l’a créée, celui qui l’a rachetée, et qui s’appelle le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs ? Le torrent de l’erreur et du mal ne cesse d’entraîner vers l’abîme la génération séduite ; sauvez-la, glorieux Archange, en dissipant les noirs complots dont elle est victime.
Vous êtes, ô Michel, le protecteur de nos âmes au moment de leur passage du temps à l’éternité. Durant notre vie, votre œil nous suit, votre oreille nous écoute. Tout éblouis que nous sommes de vos splendeurs, nous vous aimons, ô Prince immortel, et nous vivons heureux et confiants à l’ombre de vos ailes. Le jour viendra bientôt où, en présence de nos restes inanimés, la sainte Église, notre mère, demandera pour nous au Seigneur que nous soyons arrachés à la gueule du Hon infernal, et que vos mains puissantes nous reçoivent et nous présentent à la lumière éternelle. En attendant ce moment solennel, veillez sur vos clients, ô Archange ! Le dragon nous menace ; nous entendons les sifflements de sa rage, il voudrait nous dévorer. O Michel ! apprenez-nous à répéter après vous : « Qui est semblable à Dieu ? » L’honneur de Dieu, le sentiment de ses droits, l’obligation de Lui rester fidèles, de le servir, de le confesser en tous temps et en tous lieux : c’est le bouclier de notre faiblesse, c’est l’armure sous laquelle nous vaincrons comme vous avez vaincu. Mais il nous faut quelque chose de ce mâle courage que vous empruntiez à l’amour dont vous étiez rempli. Faites-nous donc aimer notre commun Seigneur, ô Archange ! Car c’est alors que nous serons invincibles comme vous. Le dragon ne sait pas résister à la créature qui est éprise de l’amour du grand Dieu ; il fuit honteusement devant elle.
Le Seigneur vous avait créé, ô Michel, et vous avez aimé en lui votre Créateur ; il ne nous a pas seulement créés, il nous a rachetés, et rachetés dans son sang : quel doit donc être pour lui notre amour ? Fortifiez cet amour dans nos cœurs ; et puisque nous combattons dans votre milice, dirigez-nous, échauffez-nous, soutenez-nous de votre regard, et parez les coups de notre ennemi. Vous serez présent, nous l’espérons, à notre heure dernière, ô porte-étendard du salut ! En retour de notre tendre dévotion envers vous, daignez faire la garde auprès de notre couche, la couvrir de votre bouclier. Si le dragon voit étinceler votre glaive, il n’osera approcher de nous. Assortir de son corps, puisse notre âme éperdue s’élancer dans vos bras ! Ne l’abandonnez pas, saint Archange, quand elle se pressera contre vous ; portez-la au pied du tribunal de Dieu, couvrez-la de vos ailes, rassurez ses terreurs, et daigne le Seigneur votre maître vous donner ordre de la transporter promptement dans la région des joies éternelles !
[1] Psalm. XCVI, 8 ; Hebr. I, 6.
[2] Apoc. XII, 13.
Cette fête rappelle la dédicace d’un des plus célèbres sanctuaires lombards, celui du saint Archange sur le mont Gargan, aux environs de Siponto, et dont les origines remontent à la première moitié du VIe siècle. Rome qui, dès le temps de saint Léon le Grand, célébrait le natalis de la basilique de l’Archange au VIe mille de la voie Salaria le 29 ou le 30 septembre, s’abstint pendant plusieurs siècles de célébrer aussi celle du sanctuaire de Siponto parce que cela ne la concernait pas.
Cependant vers le XIe siècle, la basilique de la voie Salaria étant déjà tombée en complet oubli, les deux anniversaires furent attribués au mont Gargan ; la fête du 8 mai fut donc considérée comme l’anniversaire de l’apparition de saint Michel sur cette montagne, et celle du 29 septembre fut celle de la dédicace de l’oratoire primitif érigé par l’évêque de Siponto dans la grotte où l’Archange était apparu.
Dans la Sabine, sur le mont Tancia, se trouvait une autre grotte, ancien temple païen qui, vers le VIIe siècle, fut dédiée à saint Michel par les Lombards, et obtint elle aussi une grande célébrité. Son histoire se déroule parallèlement à celle du Gargan, sauf que le sanctuaire sabin serait plus ancien, puisque, comme le veut une antique narration de Farfa, le pape saint Sylvestre lui-même l’aurait consacré. Sa dédicace se fêtait également le 8 mai, et cela a sans doute contribué à répandre la fête de ce jour dans la Sabine, le pays de Rieti et le Duché romain, c’est-à-dire partout où l’abbaye de Farfa, à laquelle les ducs lombards de Spolète donnèrent ce sanctuaire, étendit son influence.
La messe est la même que le 29 septembre. L’antienne d’introït provient du psaume 102 : « O vous, ses Anges, bénissez le Seigneur ; vous, Puissants, qui exécutez ce qu’il dit et obéissez à sa voix. » Telle est bien la caractéristique des saints Anges : l’adoration, l’obéissance, le service de Dieu.
La collecte, dans le texte latin original, vaut tout un traité : « O Dieu qui, avec une merveilleuse harmonie, avez attribué à la créature angélique et à la créature humaine leurs fonctions respectives ; faites que ceux qui, au ciel, sont vos ministres et vous assistent continuellement, protègent aussi notre vie sur la terre. ». Cette prière concerne tous les anges en général, parce que la fête de ce jour n’est pas seulement celle de saint Michel, mais de toutes les milices angéliques.
La lecture est tirée de l’Apocalypse (I, 1-5) où, aux bénédictions de grâce et de paix de l’auguste Trinité, sont aussi associées celles des sept esprits mystérieux qui entourent son trône. Certains exégètes ont reconnu des anges en ces esprits de Dieu (où d’autres ont vu l’expression de sa puissance et de sa bonté) et c’est la raison du choix de cette péricope pour la messe de ce jour. Les anges, en vertu de leur soumission au Verbe de Dieu, sont ses ministres dans l’exécution du plan magnifique de la prédestination des autres créatures à la gloire éternelle.
Le double verset alléluiatique ne semble pas tiré des Écritures. « Alléluia. O Michel, saint Archange, défendez-nous dans la bataille, afin que nous ne succombions pas lors du terrible jugement. Alléluia. » — La bataille à laquelle il est fait allusion ici est celle qui fut décrite par Daniel (XII, i sq.) et par saint Jean dans l’Apocalypse (XII, 7-9). Elle commença dans le ciel au début du temps, et se poursuit maintenant sur la terre, où tout ce que les hommes font de bien et de mal représente comme autant d’épisodes particuliers de cet immense drame d’amour infini d’un côté, et d’inexplicable malice de l’autre. « Alléluia. La mer s’agita et la terre trembla, quand l’archange Michel descendit du ciel. Alléluia. »
La lecture évangélique est tirée de saint Matthieu (XVIII, 1-10). Après nous avoir enseigné à sacrifier tout ce que nous avons de plus cher, quand il s’agit de sauver notre âme, Jésus pour effrayer de plus en plus ceux qui ne craignent pas de mettre obstacle, par leurs mauvais exemples, au salut du prochain, les menace de la colère des saints Anges, gardiens des âmes.
L’antienne de l’offertoire est tirée de l’Apocalypse (VII, 3-4) mais, pour goûter toute son exquise beauté, il faut l’entendre, revêtue, par l’artiste grégorien de l’Antiphonarium, d’une suave mélodie qui pénètre l’âme et l’élève à des pensées célestes. « L’ange se tint à côté de l’autel du temple, avec un encensoir d’or en main. Et on lui donna une grande quantité d’encens, et le parfum de l’encens, par la main de l’ange, monta en présence de Dieu. »
L’encens symbolise ici notre prière, qui est offerte à Dieu par le ministère des saints Anges, comme il est dit au livre de Tobie (XII, 12).
La présence des saints Anges dans le temple et à l’heure de la prière doit nous inspirer un profond respect pour la majesté de Dieu et pour la sainteté des esprits bienheureux ; aussi le Psalmiste disait-il : In conspectu angelorum psallam tibi. Ce respect doit toutefois être uni à un sentiment de grande confiance, car durant l’oraison, alors que sur notre tête s’ouvre le ciel et que le Paraclet résidant en nous ouvre nos lèvres pour la prière, les saints Anges se placent à nos côtés pour aider notre insuffisance, pour transporter au ciel nos vœux, et nous rapporter ensuite la grâce de la part de Dieu. Ascendit oratio — dit saint Augustin — et descendit Dei miseratio. C’est pourquoi l’Église, au moment le plus solennel du divin Sacrifice, invoque l’aide des anges, afin qu’ils présentent eux-mêmes en notre nom l’offrande sur l’autel céleste, et nous rapportent en retour la plénitude des bénédictions.
La secrète est la suivante : « Nous vous offrons humblement, Seigneur, ces dons ; afin que, par l’intercession des saints Anges, vous les accueilliez favorablement et les rendiez profitables à notre salut éternel. » : Les bonnes dispositions de l’âme en vue d’une fructueuse participation aux Sacrements sont une des choses les plus importantes dans la vie spirituelle, et que nous devons par conséquent implorer assidûment. La parole attribuée à saint Augustin : Timeo Iesum transeuntem, fait allusion à ces grâces nombreuses qui nous sont offertes par le Seigneur, mais qui, trop souvent, restent stériles, faute de bonnes dispositions de notre part.
Le Sacramentaire Grégorien nous donne pour ce jour une préface propre qui n’a pas pénétré dans nos Missels : ... aeterne Deus : Sancti Michaelis Archangeli merita praedicantes ; quamvis enim nobis sit omnis angelica veneranda sublimitas, quae in maiestatis tuae consistit conspectu, illa tamen est propensius honoranda, quae in eius ordinis dignitate coelestis militiae meruit principatum. Per Christum etc.
L’antienne pour la Communion est tirée du Cantique de Daniel (III, 58) : « Tous les anges de Dieu, bénissez le Seigneur ; chantez-lui un hymne et glorifiez-le dans tous les siècles. » L’hymne éternel que chantent les anges dans le ciel, c’est leur sainteté même, par laquelle ils adorent l’immense et substantielle sainteté de Dieu : Sanctus, Sanctus, Sanctus. De même, quand, dans le Pater nous disons sanctificetur nomen tuum, nous demandons la sanctification extrinsèque de Dieu, au moyen de notre justification.
La collecte d’action de grâces est celle-ci : « Nous confiant dans l’intercession de votre bienheureux archange Michel, nous vous demandons, Seigneur, que notre cœur puisse obtenir la grâce du Sacrement auquel nous avons corporellement participé. ».
Dans les Sacramentaires, on assigne aussi à ce jour une oratio super popolum. En voici le texte : Adesto plebi tuae, misericors Deus ; et ut gratiae tuae beneficia potiora percipiat, beati Michaelis Archangeli fac supplicem deprecationibus sublevari.
Quis ut Deus ? Ces mots sont un programme d’humilité ; celle-ci consiste essentiellement en effet à reconnaître les droits infinis de Dieu sur nous, et l’obligation où nous sommes, nous, créatures inutiles, de lui consacrer nos personnes et ce qui nous appartient. L’humilité est ainsi justice et vérité.
L’importance des fonctions de saint Michel envers l’Église est justifiée spécialement par la sainte Écriture, où, dans la lutte contre le démon, en tous temps, dans la Synagogue comme dans l’Église, il est toujours représenté comme l’invincible champion de Dieu. Selon ce qu’écrivait saint Paul aux Thessaloniciens, le mystère d’iniquité qui se manifestera impudemment dans les derniers temps du monde ayant déjà commencé son œuvre de perversion, trouve maintenant un obstacle qui l’empêche de déployer toute sa puissance malfaisante ; et cela, jusqu’au jour de la lutte finale permise par Dieu à l’antéchrist. Comme l’expliquent de nombreux exégètes, cet obstacle est saint Michel. La dévotion envers l’archange vainqueur de Satan offre quelque chose de plus que la dévotion aux autres saints. Ceux-ci peuvent intercéder pour nous près de Dieu et remplir le rôle d’avocat, tandis que saint Michel est constitué par Dieu même protecteur et défenseur de l’Église. C’est pourquoi il appartient non pas simplement à l’hagiographie, mais à la théologie christologique elle-même, et après les fonctions du Père putatif de Jésus, il n’en est pas sur la terre de plus importantes ni de plus sublimes que celles qui sont confiées à saint Michel.
Saint Michel archange, défendez-nous dans le combat, afin que nous ne périssions pas dans le redoutable jugement.
Apparition de Saint Michel. — Parmi tous les anges, c’est, sans aucun doute, saint Michel le plus vénéré. Son culte remonte jusqu’à l’antiquité chrétienne. Il est considéré comme le patron de l’Église catholique, le guide des âmes des défunts au paradis (cf. l’Offertoire de la messe des morts). Sa fête est, depuis toujours, célébrée le 29 septembre. Au sixième siècle, on ajouta la fête de l’apparition de saint Michel au Mont Gargan. Cette fête s’étendit bientôt à l’Église universelle. Ce qu’on célèbre, à proprement parler, aujourd’hui, c’est la dédicace de l’Église du Mont Gargan. Parmi les autres apparitions de l’archange, la plus connue est l’apparition à saint Grégoire le Grand. Saint Michel apparut sur le château Saint-Ange (qui porte justement ce nom à cause de l’apparition). Le pape avait organisé, en 590, une grande procession pour demander à Dieu la cessation de la peste. L’ange, pour signifier que la peste était finie, rentra son épée au fourreau. Signalons aussi l’apparition de saint Michel au Mont-Tombe, qui devint le Mont Saint-Michel.
La messe. — L’Église ne se borne pas, aujourd’hui, à célébrer saint Michel ; elle songe aussi à tous les anges, surtout à ceux qui sont destinés à la protection des hommes (cf. l’oraison). La leçon est tirée du commencement de l’Apocalypse. Sans doute, dans ce passage, il est deux fois question des anges, mais la liturgie a en vue toute l’Apocalypse (le commencement est pour le tout, c’est là un principe favori de la liturgie). L’Apocalypse est vraiment un livre des anges. Aucun autre livre de la Sainte Écriture ne parle autant des anges. La pensée principale de la leçon est donc celle-ci : Les anges s’occupent avec zèle de l’achèvement de l’œuvre rédemptrice et ils combattent contre les Esprits infernaux. Michel est à leur tête. L’Évangile, aussi, nous permet de mieux comprendre les textes liturgiques. Cette péricope n’a été choisie que pour la dernière phrase. Les anges des petits (et de tous les enfants de Dieu) sont leurs avocats et leurs défenseurs devant le trône du Très-Haut. D’un seul mot l’Évangile exprime l’importance des anges pour notre salut. Ce seul mot paraît encore plus énergique si l’on songe à tout ce qui est dit de la tentation. L’antienne de l’Offertoire est très significative. On chante les anges qui encensent l’autel (aux messes solennelles, l’autel est encensé).
SOURCE : http://www.introibo.fr/08-05-Apparition-de-st-Michel
Anniversaire d'une apparition de l'Archange en 492 sur un éperon du massif du Gargano (aujourd'hui Monte Sant'Angelo, sur le littoral des Pouilles). Au printemps de cette année là, à Sipontium, diocèse de l'Italie méridionale, un jeune taureau s'échappe de son enclos et n'est tardivement retrouvé que sur les pentes du mont Gargano. Truffé de grottes, ce mont sert de lieu de culte à deux divinités païennes : Mithra et Apollon, dieux solaires et guerriers. Le taurillon, immobile, semble agenouillé devant l'entrée d'une caverne. Il refuse de se laisser bouger pour être ramené au bercail. Après plusieurs heures, gagné par l'énervement, son propriétaire lui décoche une flèche qui, miraculeusement, ricoche sur la bête et revient le blesser au bras. Mis au courant, l'évêque du diocèse, Laurent, décrète trois jours de jeûnes et de prières à l'issue desquels un magnifique cavalier blanc lui apparaît : "Je suis l'auteur du prodige de la grotte. Désormais, elle sera mon sanctuaire sur cette terre." Mais Laurent tarde à valider la nouvelle et des barbares assiègent Sipontium. Nouveaux jeûnes et nouvelles prières. Saint Michel lui apparaît à nouveau et lui annonce une victoire éclatante. Le lendemain, un orage très violent disperse l'ennemi alors que les assiégés tentaient une sortie. Décidé à ne plus perdre de temps, Laurent envoie au pape, Gélase Ier, une demande d'autorisation de consacrer la grotte à saint Michel. Las, c'est encore trop long pour la créature céleste qui apparaît une troisième fois à Laurent pour lui expliquer qu'il a déjà consacré la grotte lorsqu'il a élu le mont Gargan pour sanctuaire privilégié. Une basilique souterraine y fût édifiée et de nombreux papes (dont le Bienheureux Pape Jean Paul II), princes ou saints y feront pèlerinage.
SOURCE : http://www.icrsp.org/Calendriers/Le%20Saint%20du%20Jour/Michel-Archange.htm
" Au dernier jour du monde, lorsque notre divin Ressuscité paraîtra assis sur les nuées du ciel pour juger le genre humain, Michel aura à remplir un ministère formidable, lorsque, avec les autres Anges, il accomplira la séparation des élus et des réprouvés, qui auront repris leurs corps dans la résurrection générale."
Dom Prosper Guéranger. L'année liturgique.
Chef des armées célestes –
Séraphim
Chef des armées angéliques
L’ange du combat spirituel
L’ange d’Israël
Ses apparitions
Patron de la France
L’Orthodoxie en Occident
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/l_apparition_de_saint_michel_au_mont-gargan.html
PREMIÈRE APPARITION DE SAINT MICHEL SUR LE MONT GARGAN
8 mai 490, dans les Pouilles en Italie
L’an 490 de l’ère chrétienne, la 17e année du règne de l’empereur Zénon, la 8e du pape saint Félix III, le 8 mai, eut lieu la mémorable apparition de saint Michel Archange sur le Mont Gargan. Un riche seigneur de Siponto, possesseur d’un important troupeau, pieux et charitable envers les pauvres, possédait une montagne distante de six milles de Siponto (aujourd’hui Manfredonia) sur laquelle il faisait paître ses bêtes.
Il avait un taureau féroce, énorme, méfiant, qui se sépara du reste du troupeau. On le chercha quelques jours inutilement; on le trouva enfin dans une caverne profonde, difficile à atteindre. Ne pouvant l’avoir vivant, il résolut de le tuer. Tirant son arc, il lâcha une flèche sur le taureau, mais la flèche, rejaillissant contre celui qui l’avait tirée, le blessa.
Gargan et ses compagnons, étonnés de cet accident et jugeant qu’il y avait là quelque chose de mystérieux, eurent recours à l’évêque de Siponto, pour apprendre de lui ce que ce pouvait être.
Déjà informé par la rumeur publique, l’évêque Lorenzo Maloriano, grec d’origine, citoyen de Constantinople et parent de l’empereur Zénon, eut recours à Dieu par la prière pour lui demander lumière et connaissance.
Le prélat ordonna un jeûne de trois jours et exhorta les fidèles à prier de leur côté pour obtenir de Dieu la signification de ce fait étrange. Au bout de 3 jours, saint Michel lui apparut et lui déclara que cette caverne, où le taureau s’était retiré, était sous sa protection et désormais son domaine, et que Dieu voulait qu’elle fut consacrée sous son nom, en l’honneur de tous les Anges. Puis l’Archange disparut.
Grande et indicible fut la joie du saint évêque, qui convoqua aussitôt le peuple. Il se rendit en procession à la grotte, accompagné du clergé et des fidèles, pour la reconnaître et la trouver déjà toute disposée en forme d’église. Taillée dans la pierre, assez profonde, d’accès facile : ce qui combla le peuple d’admiration et de crainte, surtout lorsque, du fond de la grotte retentirent les voix angéliques « Ici Dieu est adoré. Ici, le Seigneur est honoré. Ici le Très-Haut est glorifié. »
L’évêque commença à y célébrer les divins offices. L’événement fut connu de l’Italie et de toute l’Europe; et la dévotion à saint Michel et aux saints Anges alla se développant. On y vint aussi de toutes les parties de l’Europe; des papes, des rois, des empereurs, des chefs d’état, des évêques, des pèlerins innombrables se firent un honneur et un devoir de visiter et de prier dans la grotte sacrée.
Les croisés, allant en Terre sainte, s’y arrêtaient et se vouaient à saint Michel.
Beaucoup de grâces de toutes sortes y furent obtenues; de nombreux miracles y furent opérés.
Tiré de : Les Grandeurs de Saint Michel Archange, D. Nicola Ricci; traduction : l’abbé Marcel Bouzon.
JEAN-PAUL II, PÈLERIN SUR LE MONT GARGAN
Le pape Jean Paul II s’est rendu une première fois à Monte sant’Angelo le 2 novembre 1974, quand il était encore cardinal archevêque de Cracovie, et célébra la messe dans le sanctuaire de saint Michel avec les prêtres polonais qui l’accompagnaient en pèlerinage. Il y retourna en qualité de Souverain Pontife le 24 mai 1987 et, à la population de Monte Sant’Angelo il tint le discours suivant :
« Je suis venu pour vénérer et invoquer l’archange saint Michel, pour qu’il protège et défende la sainte Église, en un moment où il est difficile de rendre un authentique témoignage chrétien sans compromis et sans accommodements.
« Cette fréquentation vivante et jamais interrompue de pèlerins, dit à quel point la figure de l’archange Michel - qui joue toujours un rôle important dans un grand nombre de pages de l’Ancien et du Nouveau Testament - est perçue et invoquée par le peuple, et à quel point l’Église a besoin de sa céleste protection : lui, qui est présenté dans la Bible comme le grand lutteur contre le dragon, le chef des démons.
« Bien que fragmentaires, les connaissances données par la Révélation sur la personnalité et le rôle de saint Michel, sont très éloquentes. Il est l’archange (cf. Jude, 9) qui revendique les droits inaliénables de Dieu. Il est l’un des princes du ciel (cf. Dt 12,1) d’où viendra le Sauveur. Maintenant le nouveau peuple de Dieu est l’Église. Voilà la raison pour laquelle Elle le considère comme protecteur et défenseur dans toutes ses luttes pour la défense et la diffusion du Règne de Dieu sur la terre. Il est vrai que les « portes de l’enfer ne l’emporteront pas », selon l’assurance du Seigneur (Mt 16,18), mais cela ne veut pas dire que nous sommes exempts des épreuves et des batailles contre les embûches du malin. Dans cette lutte, l’archange Michel est aux côtés de l’Église pour la défendre contre toutes les iniquités du siècle, pour aider les chrétiens à résister au démon « qui rôde comme un lion rugissant cherchant qui dévorer » (1 P 5,8)
« Cette lutte contre le démon, qui marque la figure de l’archange Michel, est aujourd’hui encore d’actualité, parce que le démon est toujours vivant et agissant dans le monde. En fait le mal qui s’y trouve, le désordre que l’on rencontre dans la société, l’incohérence de l’homme, la fracture intérieure dont il est victime, non seulement sont la conséquence du péché originel, mais sont aussi l’effet de l’action empoisonnée et ténébreuse de Satan, qui menace de manière insidieuse l’équilibre moral de l’homme et que saint Paul n’hésite pas à appeler « le dieu de ce monde » (2 Co 4,4), parce qu’il se manifeste comme tentateur rusé, qui sait s’insinuer dans le jeu de notre action pour y introduire des déviations très nocives, conformes quant à l’apparence à nos aspirations instinctives. C’est pourquoi l’apôtre des Gentils met les chrétiens en garde contre les embûches du démon et de ses innombrables satellites, quand il exhorte les habitants d’Éphèse à se revêtir « de l’armure de Dieu afin de pouvoir résister aux embûches du diable. Car ce n’est pas seulement contre la chair et le sang que nous avons à lutter, mais contre les Principautés et les Puissances, contre les esprits mauvais répandus dans les aires. » (Ep 6,11-12)
Beaucoup d’autres Souverains Pontifes sont venus sur le Mont Gargan pour vénérer l’archange Michel : Gélase I (493), Agapit (536), Léon IX (1049), Urbain II, Pascal II, Calixte II, Innocent II (1130), Célestin III, Urbain IV, Grégoire X (1273), saint Pierre Célestin et Benoît IX. (tiré de Le Prince des Anges : Saint Michel, du Père Gilles Jeanguenin, pages 27-31)
SOURCE : http://www.diosher.org/cathedrale/confrerie-st-michel
Saint Michel et la France
A chaque nation, comme à chaque individu, Dieu a donné un Ange tutélaire, un Ange pour la guider, l'éclairer dans sa marche à travers les siècles ; la soutenir, la protéger dans ses luttes avec les autres peuples, tant qu'elle reste fidèle à sa mission providentielle. Tel est l'enseignement des Pères de l'Eglise et de la sainte Ecriture.
Quel est donc l'Ange gardien de la France ? C'est saint Michel, prince des phalanges célestes et glorieux vainqueur de Lucifer.Comme Dieu avait autrefois choisi les Hébreux parmi les nations païennes, pour conserver et défendre, sous l'égide de saint Michel, la gloire de son nom ; ainsi a-t-il élu le peuple Franc pour être, parmi les nations chrétiennes et sous les auspices du grand Archange, le bouclier et l'épée de son Eglise.Cet honneur, ce privilège divin semble tout d'abord réservé à Constantin, qui tire l'épouse du Christ des catacombes ; mais ses successeurs ne comprennent pas leur mission ; ils ne répondent pas à l'appel divin, et ils disparaissent devant les invasions barbares. Alors saint Michel, apparaissant au mont Gargan, cherche un nouveau peuple pour défendre l'Eglise de Dieu que l'arianisme essayait d'étouffer de toutes parts.Ce nouveau peuple de Dieu est trouvé ; c'est le peuple Franc violemment implanté sur le sol gaulois, peuple ignorant de la foi chrétienne, mais de pur de toute hérésie. Son chef, tout païen qu'il est, a même pleuré au récit de la passion du Sauveur.Pour mieux signaler et cimenter son alliance avec le peuple Franc, Dieu lui envoi son Archange, l'Ange des combats et des triomphes. Après la bataille de Tolbiac, où Clovis entrevit saint Michel, disent certains auteurs, combattant avec lui et lui procurant merveilleusement la victoire, le roi Franc se fait baptiser à Reims, et son baptême devient celui de son peuple.A dater de ce jour, la France marche à la tête des nations. Toujours sûre de son angélique allié, elle porte partout la lumière avec les libertés sacrées de la foi chrétienne. Partout où elle passe, les chaînes tombent, la tyrannie disparaît, la barbarie recule épouvantée.
Ainsi se réalisent, avec une étonnante célérité, les paroles du pape Anastase à Clovis et à sainte Clotilde qui avaient mis la France sous la protection spéciale du glorieux Prince de la milice céleste. "Daigne le Seigneur, leur écrivait le pontife, accorder à vous et à votre royaume sa divine protection ; qu'il ordonne à saint Michel, qui est votre prince et est établi pour les enfants de votre peuple, de vous garder dans toutes vos voies, et de vous donner la victoire sur tous vos ennemis."Avec le secours de l'Archange saint Michel, la France grandit et prospère ; elle mérite le nom glorieux de Fille aînée de l'Eglise.Une des marques éclatantes de la suzeraineté de saint Michel sur la France, c'est sa prise de possession du sol de notre pays. Qui ne connaît, au moins de nom, le mont Saint-Michel ? Qui n'a maintes fois entendu parler de ce rocher de granit qui se dresse entre la Normandie et la Bretagne, sur le littoral de la Manche ? C'est sur ce rocher que saint Michel veut un sanctuaire. En 708, il apparaît trois fois à saint Aubert, évêque d'Avranches, et lui demande une chapelle sur la cime de ce mont, auquel de fréquents naufrages avaient valu le nom sinistre de Tombe au péril de la mer.
Aujourd'hui, ce sanctuaire de saint Michel, transformé par le génie des siècles, par la foi et la renaissance de nos pères, est ce qu'on nomme la merveille de l'Occident et l'un des plus célèbres pèlerinages.Ainsi le mont Tombe, jadis abri du démon et collège de druidesses, est devenu le siège d'honneur et le trône de saint Michel qui, une fois de plus, triomphait de Satan à la place même où celui-ci avait dominé avant le règne de la croix.C'est du rocher du mont Saint-Michel qu'a jailli, comme un torrent, cette foi chevaleresque qui a converti et civilisé l'Europe entière. C'est là que Charlemagne et saint Louis vinrent tour à tour s'agenouiller ; que les Normands, avec Rollon, leur chef, furent adoucis et christianisés, et que Charles VII, remonté sur le trône, se rendit en action de grâces. Plus tard, les sectes hérétiques ont beau inonder la France d'erreurs et de sang, le mont Saint-Michel demeure toujours une forteresse inaccessible à leurs atteintes. Emblème et rempart de la foi, il reste debout au milieu des tempêtes de l'océan, sans en être ébranlé, parce que l'Archange n'a jamais cessé de le couvrir de ses ailes et avec lui toute la France.Voilà pourquoi le peuple Franc, malgré tant d'égarements, reste dans le monde ce qu'il a toujours été, l'ouvrier des grandes choses de Dieu. Même dans notre siècle, où l'on dirait parfois qu'elle a échangé l'étendard de l'Archange contre celui de Satan, n'est-ce pas la France qui, de son sein généreux, a fait sortir et épanouir sur le globe les œuvres de la Propagation de la Foi et de la Sainte-Enfance, œuvres magnifiques qui ont donné tant d'accroissement à l'Eglise, tant d'âmes à Dieu, surtout dans les pays où Satan règne encore par les ténèbres du paganisme ?
O saint Michel, pitié pour notre chère France ! Daignez l'abriter encore sous vos ailes, malgré son ingratitude et ses fautes ; daignez la couvrir de votre bouclier, surtout en ce moment où l'Enfer la dispute au Ciel avec un acharnement effroyable ! Par votre puissant concours, ô divin Protecteur, puisse notre patrie échapper aux étreintes de l'impiété et de la démoralisation qui l'avilissent ; puisse-t-elle redevenir le foyer de la vraie civilisation, la digne fille aînée de l'Eglise, le héraut et le champion de Dieu parmi les nations modernes !
Extrait de "L'Ange Gardien" n°5, Septembre 1895, pp.147-150
Saint Michel, gloire de la France
Saint Michel n'est pas seulement le protecteur, le gardien de la foi de la France, il est encore le promoteur de sa gloire, ainsi que l'attestent les grandes pages de notre histoire nationale.Que l'orgueil apostat de notre temps rejette cette vérité, qu'il refuse effrontément de voir le doigt de Dieu, le surnaturel, dans la marche du peuple franc à travers les siècles, il n'effacera point de notre histoire le souvenir du rôle glorieux de saint Michel. Il faudrait effacer aussi les fastes de la grandeur de la France, fastes qui prouvent que l'illustre Prince du ciel, accomplissant sa mission divine, est venu, d'une manière souvent visible, au secours de notre chère patrie.Dès la formation du peuple franc, à la fin du V° siècle, Clovis prie le Dieu de Clotilde sur le champ de bataille de Tolbiac, et aussitôt les Allemands, éblouis par une vision semblable à celle dont saint Michel avait déjà épouvanté les ennemis de Constantin, prennent la fuite en désordre.Charles-Martel, Charlemagne, ont senti si merveilleusement l'assistance de l'invincible Archange, que le premier envoie son épée au mont Saint-Michel, et le second, au retour de son expédition contre les Saxons, fait peindre l'image de saint Michel sur les drapeaux, avec cette devise : Voici Michel qui m'a secouru.Deux fois, au moins, les croisés voient ce glorieux Archange marcher à l'avant-garde comme leur guide en de lointains pays, et guerroyer à leur tête pour décider la victoire.
Plus tard, quand la France agonisait sous l'invasion des armées anglaises et sous les coups des défaillances suprêmes, n'est-ce pas encore saint Michel qui suscite et dirige Jeanne d'Arc, gloire de la France et libératrice de notre patrie ? dans des visions merveilleuses, l'Archange conte à l'humble bergère des montagnes des Vosges la grande pitié qui était au royaume de France ; il lui donne à profusion lumière te force pour remplir se glorieuse mission ; il fait d'une enfant de seize ans une sainte héroïne qu'il mène constamment triomphante à travers les dangers et la mort. A la bataille d'Orléans, que Jeanne d'Arc gagna le 8 mai, une des fêtes de l'Archange, saint Michel apparut lui-même visiblement sur le pont, racontent les chroniqueurs de l'époque, au moment de l'assaut, et en repoussa les Anglais.La protection de saint Michel fut si manifeste dans la noble mission de la vierge de Domremy que, pour perpétuer le souvenir des victoires qui rendirent à notre beau pays sa gloire, son indépendance et sa nationalité, on fit frapper la monnaie à l'effigie de l'Archange, et louis XI institua l'ordre si célèbre des chevaliers de saint Michel. Sur les étendards, au-dessous de l'image de saint Michel, on lisait les deux devises tirées du prophète Daniel : Voilà que Michel, un des premiers princes, vient à mon secours. – Personne ne vient à mon aide en tout ceci, si ce n'est Michel, votre prince. Le royaume de France s'appela plus que jamais le royaume de saint Michel : Regnum Michaelis, et on s'empressa de rétablir partout les inscriptions que les Anglais avaient fait disparaître : Saint Michel, prince et patron de la France, priez pour nous !
Si l'on parcourait ainsi, siècle par siècle, les annales de nos délivrances et de nos plus glorieux combats, nous verrions toujours saint Michel au poste qu'il a bien voulu prendre avec nous et pour nous. Nous constaterions avec Louis XIV lui-même, qui ne manquait pas de placer ses glorieuses entreprises sous la sauvegarde de celui qui est à la fois l'Ange des combats et l'Ange de la paix, que toute gloire acquise en dehors de son inspiration et de son aide n'est qu'une gloire éphémère et fatale à la patrie.
La France, hélas ! en a fait la triste expérience au commencement de ce siècle.Plus récemment encore, il y a vingt-cinq ans à peine, notre patrie n'a-t-elle pas éprouvé combien il est téméraire de ne compter que sur le nombre des soldats et le courage humain pour arrêter les invasions et éviter les malheurs ? Aujourd'hui même, veut-elle comprendre qu'il y a des invasions plus redoutables que celles des armées ennemies ? que le joug de l'erreur et de l'irréligion est plus pesant que celui de l'étranger ? Ce joug est cependant plus dangereux, car on ne tue pas facilement une nation, mais elle se suicide, lorsque l'impiété y devient à l'ordre du jour. N'est-ce pas l'état de la France ?Puisse-t-elle, après toutes ses infortunes, remonter aux véritables sources de sa grandeur, et revenant s'agenouiller aux pieds de l'Archange tutélaire dont elle a top oublié le culte et les bienfaits, retrouver dans les plis du même drapeau et les élans de sa foi, et le secret de son antique gloire ! Puisse l'Archange, de son côté, oublier nos ingratitudes et montrer bientôt que ce n'est pas en vain que les peuples l'honorent !
Extrait de "L'Ange Gardien" n°6, Octobre 1895, pp.183-185
SOURCE : http://defidecatholica.blogspot.ca/2006/05/apparition-de-larchange-saint-michel.html
Apparition de St Michel, archange
C’est au XIe siècle que certaines églises de Rome ont commencé à fêter St Michel le 8 mai. Comme le précise le martyrologe de Saint-Pierre, il s’agit de la fête de saint Michel au Monte Gargano dans les Pouilles. On célèbre, en effet, ce jour-là l’apparition dont Saint Michel a honoré le Gargano à la fin du Ve siècle et la dédicace de la basilique érigée en ce lieu.
AUX PREMIÈRES VÊPRES.
Ant. 1 L’Ange s’arrêta * près de l’autel du temple, ayant à la main un encensoir d’or, alléluia. Psaume 109
Ant. 2 Tandis que combattait * l’Archange Michel contre le dragon, on entendit la voix de ceux qui disaient : Salut à notre Dieu, alléluia.
Ant. 3 Archange Michel, * je t’ai établi prince sur toutes les âmes qui doivent être reçues, alléluia.
Ant. 4 Anges du Seigneur, * bénissez le Seigneur à jamais, alléluia.
Ant. 5 Anges. Archanges, ’ Trônes et Dominations, Principautés et Puissances, Vertus des cieux, louez le Seigneur du haut des cieux, alléluia.
Capitule. Apoc. 1, 1-2. Dieu a manifesté les choses qui doivent arriver bientôt en envoyant son Ange, à son serviteur Jean ; lequel a attesté la parole de Dieu et le témoignage de Jésus-Christ, tout ce qu’il a vu.
Hymnus
Te, splendor et virtus Patris,
Te vita, Iesu, córdium,
Ab ore qui pendent tuo,
Laudámus inter Angelos.
Tibi mille densa míllium
Ducum coróna mílitat ;
Sed éxplicat victor Crucem
Míchaël salútis sígnifer.
Dracónis hic dirum caput
In ima pellit tártara,
Ducémque cum rebéllibus
Cælésti ab arce fúlminat.
Contra ducem supérbiæ
Sequámur hunc nos príncipem,
Ut detur ex Agni throno
Nobis coróna glóriæ.
Hymne
Splendeur et vertu du Père,
Jésus, la vie des cœurs,
nous vous louons parmi les Anges,
toujours prêts au moindre signe à exécuter vos ordres.
C’est pour vous que milite cette armée
nombreuse de mille milliers de princes :
Michel, le vainqueur,
arbore la croix, signe du salut.
C’est lui qui précipite dans le fond
de l’enfer le cruel dragon,
lui qui foudroie du haut de la cité céleste
le chef impie avec ses anges rebelles.
Marchons à la suite de ce prince
contre l’orgueilleux Satan ;
afin que du trône de l’Agneau
nous soit donnée la couronne de gloire.
Gloire soit à Dieu le Père,
qui garde par ses Anges
ceux que son Fils a rachetés,
et que l’Esprit-Saint a munis de son onction.
Amen.
V/. L’Ange s’arrêta devant l’autel du temple, alléluia.
R/. Ayant un encensoir d’or à la main, alléluia.
Ant.au Magnificat Tandis que le mystère sacré * était contemplé par Jean, l’Archange Michel sonna de la trompette : Pardonnez, Seigneur notre Dieu, vous qui ouvrez le livre et brisez ses sceaux, alléluia.
A MATINES.
Invitatoire. Le Seigneur est le Roi des Archanges, * Venez, adorons-le, alléluia.
Hymne comme aux 1ères Vêpres ci-dessus.
Au premier nocturne.
Ant. [1] La mer fut agitée * et la terre trembla lorsque l’Archange Michel descendit du ciel, alléluia.
V/. L’Ange s’arrêta devant l’autel du temple, alléluia.
R/. Ayant, un encensoir d’or à la main, alléluia.
Du Prophète Daniel.. Cap. 7, 9-11 ; 10, 4-14.
Première leçon. Je regardais jusqu’à ce que des trônes furent placés, et un vieillard s’assit ; son vêtement était blanc comme la neige, et les cheveux de sa tête blancs comme une laine pure ; son trône comme des flammes de feu ; ses roues, un feu brûlant. Un fleuve de feu et rapide sortait de sa face ; des milliers de milliers d’Anges le servaient, et dix milliers de centaines de milliers d’Anges assistaient devant lui ; le jugement se tint, et des livres furent ouverts. Je regardais à cause de la voix des grandes paroles que cette corne prononçait ; et je vis que la bête fut tuée et que son corps périt, et qu’il fut livré pour être brûlé par le feu.
R/. Il se fit un silence dans le ciel lorsque le dragon combattait contre l’Archange Michel. * La voix de milliers de milliers d’Anges fut entendue, disant : Salut, honneur et puissance au Dieu tout-puissant, alléluia. V/. Des milliers de milliers d’Anges le servaient, et dix milliers de centaines de milliers d’Anges assistaient devant lui. * La voix.
Deuxième leçon. Le vingt-quatrième jour du premier mois, j’étais près du grand fleuve qui est le Tigre. Et je levai mes yeux, et je vis ; et voici un homme vêtu de lin, et ses reins ceints d’un or très pur ; et son corps était comme une chrysolithe, et sa face comme l’aspect de la foudre, et ses yeux comme une lampe ardente ; et ses bras et ses parties basses jusqu’aux pieds, comme une apparence d’airain étincelant, et la voix de ses paroles, comme la voix d’une multitude. Or, moi Daniel, je vis seul la vision, et les hommes qui étaient avec moi ne la virent pas ; mais une terreur extraordinaire se saisit d’eux, et ils s’enfuirent dans un lieu caché. Mais moi, étant demeuré seul, je vis cette grande vision ; et il ne resta pas en moi de force ; mais même mon visage fut changé en moi, et je séchai, et je n’eus aucune force.
R/. L’Ange se tint devant l’autel du temple, ayant un encensoir d’or à la main ; et une grande quantité de parfums lui fut donnée : * Et la fumée des parfums monta de la main de l’Ange, en présence du Seigneur, alléluia. V/. En présence des Anges je vous chanterai des hymnes ; j’adorerai vers votre saint temple, et je glorifierai votre nom, Seigneur. * Et la fumée.
Troisième leçon. Et j’entendis la voix de ses paroles ; et, en l’entendant, j’étais couché tout consterné sur ma face, et mon visage était collé à la terre. Et voici qu’une main me toucha, et me dressa sur mes genoux et sur le plat de mes mains. Et la voix me dit : Daniel, homme de désirs, entends les paroles que je te dis, et tiens-toi sur tes pieds ; car je suis maintenant envoyé vers toi. Et lorsqu’il m’eut dit ces paroles, je me tins debout, tremblant. Et il me dit : Ne crains pas, Daniel, parce que dès le premier jour où tu as appliqué ton cœur à comprendre, afin de t’affliger en présence de ton Dieu, tes paroles ont été entendues ; et je suis venu à cause de tes discours. Or le prince du royaume des Perses m’a résisté durant vingt et un jours : et voilà que Michel, un des premiers princes, est venu à mon secours, et moi, je suis demeuré là près du roi des Perses. Mais je suis venu afin de t’apprendre ce qui doit arriver à ton peuple dans les derniers jours, parce que la vision est encore pour ces jours.
R/. En présence des Anges je vous chanterai des hymnes ; j’adorerai vers votre saint temple, * Et je glorifierai votre nom, Seigneur, alléluia. V/. A cause de votre miséricorde et de votre vérité : parce que vous avez élevé au-dessus de nous la grandeur de votre nom saint. * Et je glorifierai. Gloire au Père. * Et je glorifierai.
Au deuxième nocturne.
Ant. Archange Michel, * venez au secours du peuple de Dieu, alléluia.
V/. La fumée des parfums monta en présence du Seigneur, alléluia.
R/. De la main de l’Ange, alléluia.
Quatrième leçon. L’autorité des livres sacrés et ’ancienne tradition des saints prouvent que l’Archange Michel a souvent apparu aux hommes. Aussi la mémoire de ces apparitions est-elle solennisée en plusieurs pays. Autrefois la synagogue des Juifs révérait saint Michel ; de même à présent l’Église de Dieu le vénère comme son gardien et son protecteur. Une célèbre apparition de l’Archange Michel eut lieu sous le pontificat de Gélase 1er, en Apulie, sur le sommet du mont Gargan, au pied duquel est située la ville de Siponte.
R/. Celui-ci est l’Archange Michel, le prince de la milice des Anges : * Le culte qu’on lui rend est une source de bienfaits pour les peuples, et sa prière conduit au royaume des cieux, alléluia. V/. C’est l’Archange Michel, préposé au paradis, celui à qui rendent honneur les concitoyens des Anges. * Le culte.
Cinquième leçon. Il arriva que le taureau d’un homme nommé Gargan, s’étant éloigné des troupeaux de bétail, on le chercha longtemps, et enfin on le trouva arrêté à l’entrée d’une caverne. Un de ceux qui le poursuivaient ayant tiré une flèche pour le percer, la flèche se retourna et revint à celui qui l’avait lancée. Cet événement terrifia tellement ceux qui en furent témoins et ensuite ceux qui l’entendirent rapporter, que personne n’osait plus approcher de la caverne. Les habitants de Siponte prirent conseil de l’Évêque qui leur répondit qu’il fallait consulter Dieu, et prescrivit trois jours de jeûne et de prière.
R/. L’Archange Michel est venu avec une multitude d’Anges ; c’est à lui que Dieu a confié les âmes des saints, * Pour qu’il les fasse parvenir aux joies du paradis, alléluia. V/. Seigneur, envoyez du ciel votre Esprit-Saint, l’esprit de sagesse et d’intelligence. * Pour qu’il.
Sixième leçon. Quand les trois jours furent écoulés, l’Archange Michel avertit l’Évêque que le lieu était sous sa protection, et qu’il avait voulu manifester son désir de voir rendre en cet endroit un culte à Dieu, en mémoire de lui et de tous les Anges. C’est pourquoi l’Évêque se dirigea avec son peuple vers la caverne : l’ayant trouvée disposée en forme d’église, ils commencèrent à y célébrer les divins Offices et ce lieu devint célèbre par de nombreux miracles. Peu de temps après, le Pape Boniface dédia à Rome l’église de Saint-Michel, le trois des calendes d’octobre : jour où l’Église célèbre aussi la mémoire de tous les Anges ; mais c’est l’apparition de l’Archange Michel qui est l’objet de la fête d’aujourd’hui.
R/. En ce temps-là s’élèvera Michel, qui est pour vos fils, * Et viendra un temps, tel qu’il n’y en a pas eu depuis que les nations ont commencé d’être jusqu’alors, alléluia. V/. En ce temps-là, sera sauvé quiconque de ton peuple sera trouvé écrit dans le livre de vie. * Et. Gloire au Père. * Et.
Au troisième nocturne.
Ant. C’est un envoyé, l’Archange Michel, un messager de Dieu pour les âmes justes, alléluia, alléluia.
V/. En présence des Anges je vous chanterai des hymnes, mon Dieu, alléluia.
R/. J’adorerai vers votre saint temple et je glorifierai votre nom, alléluia.
Lecture du saint Évangile selon saint Matthieu. Cap. 18, 1-10.
En ce temps-là : les disciples vinrent un jour poser à Jésus cette question : « Selon vous, qui est le plus grand dans le royaume des cieux ? ». Et le reste.
Homélie de saint Hilaire, Évêque.
Septième leçon. Le Seigneur nous enseigne que nous ne pouvons entrer au royaume des cieux, si nous ne reprenons la nature des enfants, c’est-à-dire, si nous ne détruisons en nous, par la simplicité de l’enfance, les vices qui s’attachent a nos corps et à nos âmes. Sous le nom d’enfants, il nous fait entendre tous ceux qui croient en lui par la foi à sa parole, Les enfants, en effet, obéissent à leur père, aiment leur mère, ne savent désirer le mal du prochain, ne se soucient point des richesses ; ils ne s’enflent point d’orgueil, ils ne haïssent point, ils ne mentent point, ils croient aux paroles qui leur sont dites, et ce qu’ils entendent, ils le tiennent pour véritable. Revenons donc à la simplicité des enfants, et dans cet état, portons en nous l’image de l’humilité du Seigneur.
R/. En présence des Gentils, ne craignez point : mais en vos cœurs adorez et craignez le Seigneur, * Car son Ange est avec vous, alléluia. V/. L’Ange se tint devant l’autel du temple, ayant à la main un encensoir d’or. * Car.
Bened. Que ceux dont nous célébrons la Fête, etc.
Huitième leçon. « Malheur à ce monde à cause des scandales. » L’humilité de la passion est un scandale pour le monde. L’ignorance humaine est, en effet, surtout arrêtée en cela qu’elle n’a pas voulu reconnaître le Seigneur d’éternelle gloire, sous les ignominies de la croix. Et qu’y a-t-il de plus périlleux pour le monde que de n’avoir pas reçu le Christ ? Il dit être vraiment nécessaire qu’il survienne des scandales, parce que pour la réalisation du mystère qui allait nous rendre la vie éternelle, l’humiliation de la passion devait être complète en lui.
R/. L’Archange Michel est venu au secours du peuple de Dieu, * Il a couvert de sa protection les âmes justes, alléluia. V/. L’Ange se tint près de l’autel du temple, ayant à la main un encensoir d’or. * Il. Gloire au Père. * Il.
Neuvième leçon. « Gardez-vous de mépriser aucun de ces petits qui croient en moi » Il impose, à ceux-là surtout qui vraiment ont cru au Seigneur, les liens très étroits de l’amour mutuel. Les Anges des petits enfants voient Dieu tous les jours ; car le Fils de l’homme est venu sauver ce qui était perdu. Ainsi le Fils de l’homme sauve ; les Anges voient Dieu ; les Anges des petits président aux prières des fidèles. Que les Anges président ainsi, c’est une doctrine absolument certaine. Les Anges offrent donc tous les jours à Dieu les prières des enfants que le Christ a sauvés et il y a grand péril à mépriser celui dont les désirs et les demandes sont portés avec tant d’honneur jusqu’au trône du Dieu éternel et invisible, par le ministère des Anges qui forment sa cour.
A LAUDES.
Ant. 1 L’Ange s’arrêta * près de l’autel du temple, ayant à la main un encensoir d’or, alléluia.
Ant. 2 Tandis que combattait * l’Archange Michel contre le dragon, on entendit la voix de ceux qui disaient : Salut à notre Dieu, alléluia.
Ant. 3 Archange Michel, * je t’ai établi prince sur toutes les âmes qui doivent être reçues, alléluia.
Ant. 4 Anges du Seigneur, * bénissez le Seigneur à jamais, alléluia.
Ant. 5 Anges. Archanges, ’ Trônes et Dominations, Principautés et Puissances, Vertus des cieux, louez le Seigneur du haut des cieux, alléluia.
Capitule. Apoc. 1, 1-2. Dieu a manifesté les choses qui doivent arriver bientôt en envoyant son Ange, à son serviteur Jean ; lequel a attesté la parole de Dieu et le témoignage de Jésus-Christ, tout ce qu’il a vu.
Hymnus
Christe, sanctórum decus Angelórum,
Gentis humánæ Sator et Redémptor,
Cælitum nobis tríbuas beátas
Scándere sedes.
Angelus pacis Míchaël in ædes
Cǽlitus nostras véniat, serénæ
Auctor ut pacis lacrimósa in orcum
Bella reléget.
Angelus fortis Gábriel, ut hostes
Pellat antíquos, et amíca cælo,
Quæ triumphátor státuit per orbem,
Templa revísat.
Angelus nostræ médicus salútis,
Adsit e cælo Ráphaël, ut omnes
Sanet ægrótos, dubiósque vitæ
Dírigat actus.
Virgo dux pacis Genitríxque lucis,
Et sacer nobis chorus Angelórum
Semper assístat, simul et micántis
Régia cæli.
Hymne
O Christ la gloire des saints Anges,
Créateur et Rédempteur du genre humain,
accordez-nous de monter un jour à l’heureuse
demeure des habitants du ciel.
Qu’il vienne vers nous, Michel, l’Ange de paix ;
qu’il nous apporte la paix,
et qu’il relègue dans l’enfer la guerre,
source de larmes.
Que Gabriel, l’Ange de la force, repousse
nos anciens ennemis, et qu’il visite les temples
aimés du ciel qui se sont élevés sur la terre,
après la mission triomphante qu’il vint y remplir.
Qu’il nous assiste du haut du ciel, l’Ange Raphaël,
médecin de notre salut, afin qu’il guérisse
tous les malades, et dirige nos pas incertains
vers la vraie vie.
Que la Vierge, reine de paix et mère de la lumière,
que le chœur sacré des Anges
et la cour resplendissante des cieux
nous couvrent toujours de leur protection.
Qu’elle nous accorde ses faveurs,
la Divinité bienheureuse :
Père, Fils et Saint-Esprit,
elle dont le monde entier proclame la gloire.
Amen.
V/. L’Ange s’arrêta devant l’autel du temple, alléluia.
R/. Ayant un encensoir d’or à la main, alléluia.
Ant. au Bénédictus Il se fit * un silence dans le ciel, tandis que le dragon combattait, et Michel combattit contre lui et remporta la victoire, alléluia.
AUX DEUXIÈMES VÊPRES.
Ant. et Capitule des Laudes.
Hymnus
Te, splendor et virtus Patris,
Te vita, Iesu, córdium,
Ab ore qui pendent tuo,
Laudámus inter Angelos.
Tibi mille densa míllium
Ducum coróna mílitat ;
Sed éxplicat victor Crucem
Míchaël salútis sígnifer.
Dracónis hic dirum caput
In ima pellit tártara,
Ducémque cum rebéllibus
Cælésti ab arce fúlminat.
Contra ducem supérbiæ
Sequámur hunc nos príncipem,
Ut detur ex Agni throno
Nobis coróna glóriæ.
Hymne
Splendeur et vertu du Père,
Jésus, la vie des cœurs,
nous vous louons parmi les Anges,
toujours prêts au moindre signe à exécuter vos ordres.
C’est pour vous que milite cette armée
nombreuse de mille milliers de princes :
Michel, le vainqueur,
arbore la croix, signe du salut.
C’est lui qui précipite dans le fond
de l’enfer le cruel dragon,
lui qui foudroie du haut de la cité céleste
le chef impie avec ses anges rebelles.
Marchons à la suite de ce prince
contre l’orgueilleux Satan ;
afin que du trône de l’Agneau
nous soit donnée la couronne de gloire.
Gloire soit à Dieu le Père,
qui garde par ses Anges
ceux que son Fils a rachetés,
et que l’Esprit-Saint a munis de son onction.
Amen.
V/. En présence des Anges je vous chanterai des hymnes, mon Dieu, alléluia.
R/. J’adorerai vers votre saint temple, et je glorifierai votre nom, alléluia.
Ant. au Magnificat Prince très glorieux, * Archange Michel, souvenez-vous de nous : ici et en tous lieux, priez toujours le Fils de Dieu pour nous, alléluia, alléluia.
Entrée du sanctuaire à Saint-Michel au Mont Gargan,
Monte Sant'Angelo.
Pouilles, royaume de Naples.
Dom Guéranger, l’Année Liturgique
David avait prédit que l’arrivée de l’Emmanuel en ce monde serait saluée par les saints Anges, et qu’ils l’adoreraient humblement au moment où il manifesterait sa présence au milieu des hommes [1]. Nous vîmes l’accomplissement de cet oracle dans la nuit à jamais heureuse où Marie nous donna le divin fruit de ses entrailles. Les concerts angéliques retentissaient avec une mélodie toute céleste qui attira les bergers dans l’étable, et nous nous mêlâmes à eux pour offrir nos hommages au Dieu enfant. Dans le triomphe de sa résurrection, l’Emmanuel ne pouvait manquer d’être entouré par ces Esprits bienheureux qui l’avaient considéré avec une terreur si profonde dans les humiliations et les douleurs de sa passion. A peine a-t-il franchi la barrière qui le retenait captif dans le sépulcre, qu’un Ange dont le visage lance des éclairs, et dont les vêtements sont éblouissants comme la neige, vient renverser la pierre qui fermait l’entrée du tombeau, et annonce aux saintes femmes que celui qu’elles cherchent est ressuscité. Lorsqu’elles pénètrent dans la grotte du sépulcre, deux nouveaux Anges vêtus de blanc se présentent à leurs regards, et leur confirment la nouvelle.
Rendons nos hommages à ces augustes messagers de notre délivrance, et contemplons-les avec respect entourant de leurs phalanges le divin roi Jésus, pendant son séjour ici-bas. Ils adorent cette humanité glorifiée qu’ils verront bientôt s’élever au plus haut des cieux et prendre place à la droite du Père. Ils conjouissent à notre bonheur en cette fête de Pâques, par laquelle l’immortalité nous est rendue en notre Sauveur ressuscité ; et, ainsi que saint Grégoire nous l’enseignait il y a quelques jours, « cette Pâque devient aussi la fête des Anges ; car en même temps qu’elle nous rouvre le ciel, elle leur annonce que les pertes qu’ils ont éprouvées dans leurs rangs vont être réparées. » Il est donc juste que le Temps pascal consacre une solennité au culte des Esprits angéliques. Aux approches de l’Annonciation de Marie, nous avons fêté Gabriel, le céleste para-nymphe ; aujourd’hui c’est l’Archange Michel, le prince de la milice du ciel, qui va recevoir nos hommages. Il a fixé lui-même ce jour en apparaissant aux hommes, et leur laissant un gage de sa présence et de sa protection.
Le nom seul de Michel le désigne à notre admiration : c’est un cri d’enthousiasme et de fidélité. « Qui est semblable à Dieu ? » ainsi s’appelle notre sublime Archange. Au fond des enfers, Satan frémit encore à ce nom qui lui rappelle la noble protestation par laquelle ce radieux Esprit accueillit la tentative de révolte des anges infidèles. Michel a fait ses preuves dans l’armée du Seigneur, et pour cette raison la garde et la défense du peuple de Dieu lui fut confiée, jusqu’au jour où l’héritage de la synagogue répudiée passa à l’Église chrétienne. Maintenant il est le gardien et le protecteur de l’Épouse de son Maître, notre mère commune. Son bras veille sur elle ; il la soutient et la relève dans ses épreuves, et il a la main dans tous ses triomphes.
Mais n’allons pas croire que le saint Archange chargé des intérêts les plus vastes et les plus élevés pour la conservation de l’œuvre du Christ, en soit tellement surchargé qu’il n’ait pas une oreille ouverte à la prière de chacun des membres de la sainte Église. Dieu lui a donné un cœur compatissant envers nous ; et pas une seule de nos âmes n’échappe à son action. II tient le glaive pour la défense de l’Épouse du Christ ; il s’oppose au dragon, toujours prêt à s’élancer contre la Femme et son fruit [2] ; mais en même temps il daigne être attentif lorsque chacun de nous, après avoir confessé ses péchés au Dieu tout-puissant, à la bienheureuse Vierge Marie, les avoue aussi à lui, Michel archange, et lui demande la faveur de son intercession auprès de Dieu.
Son œil veille par toute la terre au lit des mourants ; car sa charge spéciale est de recueillir les âmes élues au sortir de leurs corps. Avec une tendre sollicitude et une majesté incomparable, il les présente à la lumière éternelle et les introduit dans le séjour de la gloire. C’est la sainte Église elle-même qui, dans les textes de la Liturgie, nous instruit sur ces prérogatives du grand Archange. Elle nous enseigne qu’il a été préposé au Paradis, et que Dieu lui a confié les âmes saintes pour les conduire à la région du bonheur sans fin.
Au dernier jour du monde, lorsque notre divin Ressuscité paraîtra assis sur les nuées du ciel pour juger le genre humain, Michel aura à remplir un ministère formidable, lorsque, avec les autres Anges, il accomplira la séparation des élus et des réprouvés, qui auront repris leurs corps dans la résurrection générale. Au moyen âge, nos pères aimaient à représenter l’action du saint Archange dans ce moment terrible. Ils le figuraient au pied du trône du souverain juge, tenant une balance dans laquelle il pèse les âmes avec leurs œuvres.
Le culte d’un si puissant ministre de Dieu, d’un si bienveillant protecteur des hommes, devait se répandre dans la chrétienté, surtout après la défaite des faux dieux, lorsqu’il n’y eut plus à craindre que les hommes fussent tentés de lui décerner les honneurs divins. Constantin lui éleva près de sa nouvelle capitale un sanctuaire célèbre qui porta le nom Michaélion ; et à l’époque où Constantinople tomba au pouvoir des Turcs, on n’y comptait pas moins de quinze églises consacrées sous le nom de saint Michel, soit dans l’enceinte de la ville, soit dans les faubourgs. Dans le reste de la chrétienté cette dévotion ne s’étendit que par degrés ; et ce fut par des manifestations du saint Archange que les fidèles furent doucement avertis de recourir à lui. Ces manifestations étaient locales, vulgaires en apparence ; mais Dieu, qui fait sortir les grands effets des petites causes, s’en servit pour éveiller peu à peu chez les chrétiens le sentiment de la confiance envers leur céleste protecteur. Les Grecs célèbrent l’apparition qui eut lieu en Phrygie, à Chône, nom qui a remplacé celui de Colosses. Il existait dans cette ville une église en l’honneur de saint Michel, et elle était fréquentée par un saint personnage nommé Archippe, que les païens poursuivaient avec fureur. Afin de se défaire de lui, ils lâchèrent l’écluse d’un cours d’eau qui vint s’unir au Lycus, et menaça de renverser l’église Saint-Michel, où Archippe était en prières. Tout à coup le saint Archange apparut tenant en main une verge ; à son aspect l’inondation recula, et les eaux, grossies par l’affluent que la malice des païens avait déchaîné, allèrent se perdre dans le gouffre où le Lycus s’enfonce et disparaît près de Colosses. La date de ce prodige n’est pas certaine ; on sait seulement qu’il eut lieu à une époque où les païens étaient encore assez nombreux à Colosses pour inquiéter les chrétiens.
Une autre apparition fut destinée à accroître la dévotion à saint Michel chez les peuples de l’Italie, et eut lieu sur le mont Gargan, en Apulie ; c’est celle que nous fêtons aujourd’hui. Une troisième se passa en France, sur les côtes de Normandie, au mont Tombes, nous la célébrerons au 16 octobre.
La fête d’aujourd’hui n’est pas la plus solennelle des deux que l’Église consacre chaque année à saint Michel ; celle du 29 septembre est d’un degré supérieur, mais elle est moins personnelle au saint Archange. On y honore en même temps tous les chœurs de la hiérarchie angélique.
Le livre des Séquences de l’abbaye de Saint-Gall nous fournira celle qui suit ; elle est de la composition du célèbre moine Notker, au IXe siècle.
SÉQUENCE.
Pour célébrer tes louanges, ô Roi du ciel, unis en chœur, nous voulons joindre à nos chants les concerts d’une brillante harmonie.
C’est en ce jour que se renouvelle la fête glorieuse de Michel ; et cette solennité remplit d’allégresse la création tout entière.
En créant les Esprits bienheureux, tu les as partagés en neuf chœurs ; et à ta volonté tu fais de ces êtres enflammés autant d’Anges appelés à exécuter tes ordres.
Ils sont ton œuvré première ; nous sommes la dernière, créés cependant à ton image.
Elle nous révèle la pensée divine, cette triple division d’Esprits célestes, fondée sur les offices auxquels ils sont destinés.
D’abord l’armée des Anges, la phalange des Archanges, le chœur des Principautés ;
Au-dessus les Vertus célestes, que surpassent les Puissances,
Les Dominations, les Chérubins, les Trônes spirituels de la Divinité, enfin les Séraphins à la chevelure de feu.
O Michel, prince du ciel ; Gabriel, messager du Verbe ; Raphaël, le soutien de notre vie, transportez-nous parmi les habitants du Paradis.
Les commandements que donne le Père, qui viennent de sa divine Sagesse égale à lui, et de l’Esprit qui est une même substance, vous les accomplissez, vous tous qui par milliers de milliers êtes les serviteurs de Dieu.
C’est dans vos rangs innombrables que le Roi, qui engendre le Verbe, place et fait participer à vos honneurs la centième brebis qu’il a recouvrée, la dixième drachme dont il est rentré en possession.
Vous dans les cieux, nous sur la terre, élus de la divine bonté, nous faisons entendre de concert nos chants harmonieux sur les lyres et les harpes.
Daigne le Seigneur, après les vaillants combats que Michel doit soutenir encore, agréer notre encens sur l’autel d’or ;
Lorsque, réunis tous dans une gloire égale, nous chanterons Alléluia !
Que vous êtes beau, Archange Michel, sous votre armure céleste, rendant gloire au Seigneur dont vous avez terrassé l’ennemi ! Votre regard humble et ardent se dirige vers le trône de Jéhovah, dont vous avez soutenu les droits, et qui vous a donné la victoire. Votre cri sublime ; « Qui est semblable à Dieu ? » a électrisé les légions fidèles, et il est devenu votre nom et votre couronne. Dans l’éternité, il nous rappellera sans fin votre fidélité et votre triomphe sur le dragon. En attendant, nous reposons sous votre garde ; nous sommes vos heureux clients.
Ange gardien de la sainte Église, le moment est venu de déployer toute la vigueur de votre bras. Satan menace dans sa fureur la noble Épouse de votre Maître ; faites briller les éclairs de votre glaive, et fondez sur cet implacable ennemi et sur ses affreuses cohortes. Le royaume du Christ est ébranlé jusque dans ses fondements, Rome a vu détrôner dans ses murs le Vicaire de Dieu. Le règne de l’homme de péché est-il donc à la veille de se déclarer, et approchons-nous de ce dernier jour où vous devez remplir aux pieds du Juge souverain, sur les débris enflammés de ce monde coupable, le redoutable ministère de séparer pour jamais les boucs des brebis ? Mais si la terre doit vivre encore, si les destinées de l’Église ne sont pas accomplies, n’est-il pas temps, ô puissant Archange, que vous fassiez sentir au dragon infernal qu’on n’outrage pas impunément sur la terre celui qui l’a créée, celui qui l’a rachetée, et qui s’appelle le Roi des rois, le Seigneur des seigneurs ? Le torrent de l’erreur et du mal ne cesse d’entraîner vers l’abîme la génération séduite ; sauvez-la, glorieux Archange, en dissipant les noirs complots dont elle est victime.
Vous êtes, ô Michel, le protecteur de nos âmes au moment de leur passage du temps à l’éternité. Durant notre vie, votre œil nous suit, votre oreille nous écoute. Tout éblouis que nous sommes de vos splendeurs, nous vous aimons, ô Prince immortel, et nous vivons heureux et confiants à l’ombre de vos ailes. Le jour viendra bientôt où, en présence de nos restes inanimés, la sainte Église, notre mère, demandera pour nous au Seigneur que nous soyons arrachés à la gueule du Hon infernal, et que vos mains puissantes nous reçoivent et nous présentent à la lumière éternelle. En attendant ce moment solennel, veillez sur vos clients, ô Archange ! Le dragon nous menace ; nous entendons les sifflements de sa rage, il voudrait nous dévorer. O Michel ! apprenez-nous à répéter après vous : « Qui est semblable à Dieu ? » L’honneur de Dieu, le sentiment de ses droits, l’obligation de Lui rester fidèles, de le servir, de le confesser en tous temps et en tous lieux : c’est le bouclier de notre faiblesse, c’est l’armure sous laquelle nous vaincrons comme vous avez vaincu. Mais il nous faut quelque chose de ce mâle courage que vous empruntiez à l’amour dont vous étiez rempli. Faites-nous donc aimer notre commun Seigneur, ô Archange ! Car c’est alors que nous serons invincibles comme vous. Le dragon ne sait pas résister à la créature qui est éprise de l’amour du grand Dieu ; il fuit honteusement devant elle.
Le Seigneur vous avait créé, ô Michel, et vous avez aimé en lui votre Créateur ; il ne nous a pas seulement créés, il nous a rachetés, et rachetés dans son sang : quel doit donc être pour lui notre amour ? Fortifiez cet amour dans nos cœurs ; et puisque nous combattons dans votre milice, dirigez-nous, échauffez-nous, soutenez-nous de votre regard, et parez les coups de notre ennemi. Vous serez présent, nous l’espérons, à notre heure dernière, ô porte-étendard du salut ! En retour de notre tendre dévotion envers vous, daignez faire la garde auprès de notre couche, la couvrir de votre bouclier. Si le dragon voit étinceler votre glaive, il n’osera approcher de nous. Assortir de son corps, puisse notre âme éperdue s’élancer dans vos bras ! Ne l’abandonnez pas, saint Archange, quand elle se pressera contre vous ; portez-la au pied du tribunal de Dieu, couvrez-la de vos ailes, rassurez ses terreurs, et daigne le Seigneur votre maître vous donner ordre de la transporter promptement dans la région des joies éternelles !
[1] Psalm. XCVI, 8 ; Hebr. I, 6.
[2] Apoc. XII, 13.
Bhx Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum
Cette fête rappelle la dédicace d’un des plus célèbres sanctuaires lombards, celui du saint Archange sur le mont Gargan, aux environs de Siponto, et dont les origines remontent à la première moitié du VIe siècle. Rome qui, dès le temps de saint Léon le Grand, célébrait le natalis de la basilique de l’Archange au VIe mille de la voie Salaria le 29 ou le 30 septembre, s’abstint pendant plusieurs siècles de célébrer aussi celle du sanctuaire de Siponto parce que cela ne la concernait pas.
Cependant vers le XIe siècle, la basilique de la voie Salaria étant déjà tombée en complet oubli, les deux anniversaires furent attribués au mont Gargan ; la fête du 8 mai fut donc considérée comme l’anniversaire de l’apparition de saint Michel sur cette montagne, et celle du 29 septembre fut celle de la dédicace de l’oratoire primitif érigé par l’évêque de Siponto dans la grotte où l’Archange était apparu.
Dans la Sabine, sur le mont Tancia, se trouvait une autre grotte, ancien temple païen qui, vers le VIIe siècle, fut dédiée à saint Michel par les Lombards, et obtint elle aussi une grande célébrité. Son histoire se déroule parallèlement à celle du Gargan, sauf que le sanctuaire sabin serait plus ancien, puisque, comme le veut une antique narration de Farfa, le pape saint Sylvestre lui-même l’aurait consacré. Sa dédicace se fêtait également le 8 mai, et cela a sans doute contribué à répandre la fête de ce jour dans la Sabine, le pays de Rieti et le Duché romain, c’est-à-dire partout où l’abbaye de Farfa, à laquelle les ducs lombards de Spolète donnèrent ce sanctuaire, étendit son influence.
La messe est la même que le 29 septembre. L’antienne d’introït provient du psaume 102 : « O vous, ses Anges, bénissez le Seigneur ; vous, Puissants, qui exécutez ce qu’il dit et obéissez à sa voix. » Telle est bien la caractéristique des saints Anges : l’adoration, l’obéissance, le service de Dieu.
La collecte, dans le texte latin original, vaut tout un traité : « O Dieu qui, avec une merveilleuse harmonie, avez attribué à la créature angélique et à la créature humaine leurs fonctions respectives ; faites que ceux qui, au ciel, sont vos ministres et vous assistent continuellement, protègent aussi notre vie sur la terre. ». Cette prière concerne tous les anges en général, parce que la fête de ce jour n’est pas seulement celle de saint Michel, mais de toutes les milices angéliques.
La lecture est tirée de l’Apocalypse (I, 1-5) où, aux bénédictions de grâce et de paix de l’auguste Trinité, sont aussi associées celles des sept esprits mystérieux qui entourent son trône. Certains exégètes ont reconnu des anges en ces esprits de Dieu (où d’autres ont vu l’expression de sa puissance et de sa bonté) et c’est la raison du choix de cette péricope pour la messe de ce jour. Les anges, en vertu de leur soumission au Verbe de Dieu, sont ses ministres dans l’exécution du plan magnifique de la prédestination des autres créatures à la gloire éternelle.
Le double verset alléluiatique ne semble pas tiré des Écritures. « Alléluia. O Michel, saint Archange, défendez-nous dans la bataille, afin que nous ne succombions pas lors du terrible jugement. Alléluia. » — La bataille à laquelle il est fait allusion ici est celle qui fut décrite par Daniel (XII, i sq.) et par saint Jean dans l’Apocalypse (XII, 7-9). Elle commença dans le ciel au début du temps, et se poursuit maintenant sur la terre, où tout ce que les hommes font de bien et de mal représente comme autant d’épisodes particuliers de cet immense drame d’amour infini d’un côté, et d’inexplicable malice de l’autre. « Alléluia. La mer s’agita et la terre trembla, quand l’archange Michel descendit du ciel. Alléluia. »
La lecture évangélique est tirée de saint Matthieu (XVIII, 1-10). Après nous avoir enseigné à sacrifier tout ce que nous avons de plus cher, quand il s’agit de sauver notre âme, Jésus pour effrayer de plus en plus ceux qui ne craignent pas de mettre obstacle, par leurs mauvais exemples, au salut du prochain, les menace de la colère des saints Anges, gardiens des âmes.
L’antienne de l’offertoire est tirée de l’Apocalypse (VII, 3-4) mais, pour goûter toute son exquise beauté, il faut l’entendre, revêtue, par l’artiste grégorien de l’Antiphonarium, d’une suave mélodie qui pénètre l’âme et l’élève à des pensées célestes. « L’ange se tint à côté de l’autel du temple, avec un encensoir d’or en main. Et on lui donna une grande quantité d’encens, et le parfum de l’encens, par la main de l’ange, monta en présence de Dieu. »
L’encens symbolise ici notre prière, qui est offerte à Dieu par le ministère des saints Anges, comme il est dit au livre de Tobie (XII, 12).
La présence des saints Anges dans le temple et à l’heure de la prière doit nous inspirer un profond respect pour la majesté de Dieu et pour la sainteté des esprits bienheureux ; aussi le Psalmiste disait-il : In conspectu angelorum psallam tibi. Ce respect doit toutefois être uni à un sentiment de grande confiance, car durant l’oraison, alors que sur notre tête s’ouvre le ciel et que le Paraclet résidant en nous ouvre nos lèvres pour la prière, les saints Anges se placent à nos côtés pour aider notre insuffisance, pour transporter au ciel nos vœux, et nous rapporter ensuite la grâce de la part de Dieu. Ascendit oratio — dit saint Augustin — et descendit Dei miseratio. C’est pourquoi l’Église, au moment le plus solennel du divin Sacrifice, invoque l’aide des anges, afin qu’ils présentent eux-mêmes en notre nom l’offrande sur l’autel céleste, et nous rapportent en retour la plénitude des bénédictions.
La secrète est la suivante : « Nous vous offrons humblement, Seigneur, ces dons ; afin que, par l’intercession des saints Anges, vous les accueilliez favorablement et les rendiez profitables à notre salut éternel. » : Les bonnes dispositions de l’âme en vue d’une fructueuse participation aux Sacrements sont une des choses les plus importantes dans la vie spirituelle, et que nous devons par conséquent implorer assidûment. La parole attribuée à saint Augustin : Timeo Iesum transeuntem, fait allusion à ces grâces nombreuses qui nous sont offertes par le Seigneur, mais qui, trop souvent, restent stériles, faute de bonnes dispositions de notre part.
Le Sacramentaire Grégorien nous donne pour ce jour une préface propre qui n’a pas pénétré dans nos Missels : ... aeterne Deus : Sancti Michaelis Archangeli merita praedicantes ; quamvis enim nobis sit omnis angelica veneranda sublimitas, quae in maiestatis tuae consistit conspectu, illa tamen est propensius honoranda, quae in eius ordinis dignitate coelestis militiae meruit principatum. Per Christum etc.
L’antienne pour la Communion est tirée du Cantique de Daniel (III, 58) : « Tous les anges de Dieu, bénissez le Seigneur ; chantez-lui un hymne et glorifiez-le dans tous les siècles. » L’hymne éternel que chantent les anges dans le ciel, c’est leur sainteté même, par laquelle ils adorent l’immense et substantielle sainteté de Dieu : Sanctus, Sanctus, Sanctus. De même, quand, dans le Pater nous disons sanctificetur nomen tuum, nous demandons la sanctification extrinsèque de Dieu, au moyen de notre justification.
La collecte d’action de grâces est celle-ci : « Nous confiant dans l’intercession de votre bienheureux archange Michel, nous vous demandons, Seigneur, que notre cœur puisse obtenir la grâce du Sacrement auquel nous avons corporellement participé. ».
Dans les Sacramentaires, on assigne aussi à ce jour une oratio super popolum. En voici le texte : Adesto plebi tuae, misericors Deus ; et ut gratiae tuae beneficia potiora percipiat, beati Michaelis Archangeli fac supplicem deprecationibus sublevari.
Quis ut Deus ? Ces mots sont un programme d’humilité ; celle-ci consiste essentiellement en effet à reconnaître les droits infinis de Dieu sur nous, et l’obligation où nous sommes, nous, créatures inutiles, de lui consacrer nos personnes et ce qui nous appartient. L’humilité est ainsi justice et vérité.
L’importance des fonctions de saint Michel envers l’Église est justifiée spécialement par la sainte Écriture, où, dans la lutte contre le démon, en tous temps, dans la Synagogue comme dans l’Église, il est toujours représenté comme l’invincible champion de Dieu. Selon ce qu’écrivait saint Paul aux Thessaloniciens, le mystère d’iniquité qui se manifestera impudemment dans les derniers temps du monde ayant déjà commencé son œuvre de perversion, trouve maintenant un obstacle qui l’empêche de déployer toute sa puissance malfaisante ; et cela, jusqu’au jour de la lutte finale permise par Dieu à l’antéchrist. Comme l’expliquent de nombreux exégètes, cet obstacle est saint Michel. La dévotion envers l’archange vainqueur de Satan offre quelque chose de plus que la dévotion aux autres saints. Ceux-ci peuvent intercéder pour nous près de Dieu et remplir le rôle d’avocat, tandis que saint Michel est constitué par Dieu même protecteur et défenseur de l’Église. C’est pourquoi il appartient non pas simplement à l’hagiographie, mais à la théologie christologique elle-même, et après les fonctions du Père putatif de Jésus, il n’en est pas sur la terre de plus importantes ni de plus sublimes que celles qui sont confiées à saint Michel.
Dom Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique
Saint Michel archange, défendez-nous dans le combat, afin que nous ne périssions pas dans le redoutable jugement.
Apparition de Saint Michel. — Parmi tous les anges, c’est, sans aucun doute, saint Michel le plus vénéré. Son culte remonte jusqu’à l’antiquité chrétienne. Il est considéré comme le patron de l’Église catholique, le guide des âmes des défunts au paradis (cf. l’Offertoire de la messe des morts). Sa fête est, depuis toujours, célébrée le 29 septembre. Au sixième siècle, on ajouta la fête de l’apparition de saint Michel au Mont Gargan. Cette fête s’étendit bientôt à l’Église universelle. Ce qu’on célèbre, à proprement parler, aujourd’hui, c’est la dédicace de l’Église du Mont Gargan. Parmi les autres apparitions de l’archange, la plus connue est l’apparition à saint Grégoire le Grand. Saint Michel apparut sur le château Saint-Ange (qui porte justement ce nom à cause de l’apparition). Le pape avait organisé, en 590, une grande procession pour demander à Dieu la cessation de la peste. L’ange, pour signifier que la peste était finie, rentra son épée au fourreau. Signalons aussi l’apparition de saint Michel au Mont-Tombe, qui devint le Mont Saint-Michel.
La messe. — L’Église ne se borne pas, aujourd’hui, à célébrer saint Michel ; elle songe aussi à tous les anges, surtout à ceux qui sont destinés à la protection des hommes (cf. l’oraison). La leçon est tirée du commencement de l’Apocalypse. Sans doute, dans ce passage, il est deux fois question des anges, mais la liturgie a en vue toute l’Apocalypse (le commencement est pour le tout, c’est là un principe favori de la liturgie). L’Apocalypse est vraiment un livre des anges. Aucun autre livre de la Sainte Écriture ne parle autant des anges. La pensée principale de la leçon est donc celle-ci : Les anges s’occupent avec zèle de l’achèvement de l’œuvre rédemptrice et ils combattent contre les Esprits infernaux. Michel est à leur tête. L’Évangile, aussi, nous permet de mieux comprendre les textes liturgiques. Cette péricope n’a été choisie que pour la dernière phrase. Les anges des petits (et de tous les enfants de Dieu) sont leurs avocats et leurs défenseurs devant le trône du Très-Haut. D’un seul mot l’Évangile exprime l’importance des anges pour notre salut. Ce seul mot paraît encore plus énergique si l’on songe à tout ce qui est dit de la tentation. L’antienne de l’Offertoire est très significative. On chante les anges qui encensent l’autel (aux messes solennelles, l’autel est encensé).
SOURCE : http://www.introibo.fr/08-05-Apparition-de-st-Michel
Sanctuaire de l'archange Saint
Michel, Monte Sant'Angelo,
Pouilles, Italie. Statue du saint au-dessus de
l'entrée principale.
Apparition de Saint Michel Archange au Mont Gargan
Anniversaire d'une apparition de l'Archange en 492 sur un éperon du massif du Gargano (aujourd'hui Monte Sant'Angelo, sur le littoral des Pouilles). Au printemps de cette année là, à Sipontium, diocèse de l'Italie méridionale, un jeune taureau s'échappe de son enclos et n'est tardivement retrouvé que sur les pentes du mont Gargano. Truffé de grottes, ce mont sert de lieu de culte à deux divinités païennes : Mithra et Apollon, dieux solaires et guerriers. Le taurillon, immobile, semble agenouillé devant l'entrée d'une caverne. Il refuse de se laisser bouger pour être ramené au bercail. Après plusieurs heures, gagné par l'énervement, son propriétaire lui décoche une flèche qui, miraculeusement, ricoche sur la bête et revient le blesser au bras. Mis au courant, l'évêque du diocèse, Laurent, décrète trois jours de jeûnes et de prières à l'issue desquels un magnifique cavalier blanc lui apparaît : "Je suis l'auteur du prodige de la grotte. Désormais, elle sera mon sanctuaire sur cette terre." Mais Laurent tarde à valider la nouvelle et des barbares assiègent Sipontium. Nouveaux jeûnes et nouvelles prières. Saint Michel lui apparaît à nouveau et lui annonce une victoire éclatante. Le lendemain, un orage très violent disperse l'ennemi alors que les assiégés tentaient une sortie. Décidé à ne plus perdre de temps, Laurent envoie au pape, Gélase Ier, une demande d'autorisation de consacrer la grotte à saint Michel. Las, c'est encore trop long pour la créature céleste qui apparaît une troisième fois à Laurent pour lui expliquer qu'il a déjà consacré la grotte lorsqu'il a élu le mont Gargan pour sanctuaire privilégié. Une basilique souterraine y fût édifiée et de nombreux papes (dont le Bienheureux Pape Jean Paul II), princes ou saints y feront pèlerinage.
SOURCE : http://www.icrsp.org/Calendriers/Le%20Saint%20du%20Jour/Michel-Archange.htm
Apparition de saint Michel Archange au Mont Gargan. 492.
Papes : Saint Félix III (25 février 492) ; saint Gélase Ier.
Empereur romain d'Orient : Anastase Ier.
Roi des Francs : Clovis Ier.
" Au dernier jour du monde, lorsque notre divin Ressuscité paraîtra assis sur les nuées du ciel pour juger le genre humain, Michel aura à remplir un ministère formidable, lorsque, avec les autres Anges, il accomplira la séparation des élus et des réprouvés, qui auront repris leurs corps dans la résurrection générale."
Dom Prosper Guéranger. L'année liturgique.
Dieu ayant donné l'Archange saint Michel à
son Eglise pour en être le protecteur, comme il était autrefois de la
Synagogue, a voulu faire paraître en divers temps et en divers lieux quelque
merveille par son intercession et par son ministère, afin que les fidèles ne
pussent douter de sa bienveillance à leur endroit ; qu'ils lui rendissent leurs
respects et qu'ils eussent recours à lui dans leurs besoins.
Nous trouvons dans les histoires ecclésiastiques diverses apparitions de cet Archange, et nous y remarquons plusieurs églises consacrées en son honneur, tant en Orient qu'en Occident.
Nous trouvons dans les histoires ecclésiastiques diverses apparitions de cet Archange, et nous y remarquons plusieurs églises consacrées en son honneur, tant en Orient qu'en Occident.
Siméon Métaphraste rapporte une de ces
apparitions faite dès le premier ou le second siècle de l'Eglise, près de la
ville de Chone, en Phrygie, à un homme de Laodicée ; elle fut la cause de sa
conversion et de celle de sa fille, ainsi que de la guérison de cette même
fille qui était muette. Elle fut aussi suivie de la construction d'untemple en
l'honneur de ce glorieux protecteur, tel que la persécution et le malheur du
temps le pouvait permettre.
Florus de Trapani, le plus ancien des
poëtes chrétiens, assure qu'avant son temps saint Michel était apparu à Rome,
et qu'on y faisait une fête solennelle en son honneur ; ce qui ne peut être que
fort ancien. Ses vers sont rapportés par le cardinal Baronius en ses Commentaires
sur le martyrologe romain.
Sozomène et Nicéphore, en leurs histoires, font mention d'une autre apparition de saint Michel à Constantin le Grand, dans les premières années de son empire ; elle le porta à bâtir, dans Constantinople, une église magnifique qui fut appelée Sosthène.
Procope témoigne que l'empereur Justinien, qui régnait dans le VIe siècle, fit dédier six églises en mémoire du même prince du ciel, et qu'il les orna de riches présents.
Sozomène et Nicéphore, en leurs histoires, font mention d'une autre apparition de saint Michel à Constantin le Grand, dans les premières années de son empire ; elle le porta à bâtir, dans Constantinople, une église magnifique qui fut appelée Sosthène.
Procope témoigne que l'empereur Justinien, qui régnait dans le VIe siècle, fit dédier six églises en mémoire du même prince du ciel, et qu'il les orna de riches présents.
La peste désolant Rome en l'année 590,
saint Grégoire Ier le Grand, qui se reccueillait peut-être dans la petite
chapelle dédiée à saint Michel que le pape Boniface IV, au VIIe siècle, avait
fait bâtir dans le fort, vit apparaître, au-dessus de celui-ci, saint Michel
qui remettait son épée dans son fourreau, pour marquer que le colère de Dieu
était appaisée par les prières du peuple, et que ce mal allait cesser. En
mémoire de ce miracle, le pape Benoît III (ou IV) fit construire au même lieu
une église de Saint-Michel et fit coiffer le fort d'une statue du prince de la
milice céleste. Le fort, que l'on appelait aussi le môle d'Hadrien, car il
avait été construit par l'empereur Hadrien pour en faire son mausolée, prit
bientôt le nom de château Saint-Ange. Cette église fut bientôt accompagnée
d'une autre du même nom dans le marché appelé de la Pêcherie.
Enfin, nous savons par une ancienne
inscription gravée sur du marbre que l'on voit à Rome que le pape Léon IV,
après avoir remporté une insigne victoire sur les Sarrasins et les avoir
chassés du port de Rome, fit bâtir un nouveau temple au Vatican sous le nom de
ce chef des Armées : ce fut vers l'année 849.
La France n'a pas non plus manqué de témoignages de la protection et de l'assistance de saint Michel. Nos hitoriens remarquent que vers l'année 709 il honora saint Aubert, 10e évêque d'Avranches, d'une apparition très remarquable, et lui déclara que la volonté de Dieu était qu'il lui fît bâtir une église dans la mer, sur le haut du rocher appelé La Tombe. Saint Aubert, qui voulait s'assurer de la vérité de cette vision, n'obéit pas aussitôt ; mais l'Archangelui apparut deux autres fois, et, à la troisième, il lui pressa le front avec son doigt et y laissa une forte empreinte, que l'on voit encore à son crâne. D'ailleurs, l'église Saint-Gervais d'Avranches possède encore le crâne de saint Aubert. On voit encore sur son crâne l'empreinte du doigt que le bienheureux messager céleste y laissa.
La France n'a pas non plus manqué de témoignages de la protection et de l'assistance de saint Michel. Nos hitoriens remarquent que vers l'année 709 il honora saint Aubert, 10e évêque d'Avranches, d'une apparition très remarquable, et lui déclara que la volonté de Dieu était qu'il lui fît bâtir une église dans la mer, sur le haut du rocher appelé La Tombe. Saint Aubert, qui voulait s'assurer de la vérité de cette vision, n'obéit pas aussitôt ; mais l'Archangelui apparut deux autres fois, et, à la troisième, il lui pressa le front avec son doigt et y laissa une forte empreinte, que l'on voit encore à son crâne. D'ailleurs, l'église Saint-Gervais d'Avranches possède encore le crâne de saint Aubert. On voit encore sur son crâne l'empreinte du doigt que le bienheureux messager céleste y laissa.
Ainsi fut-il obliger de se rendre ; et,
ayant fait bâtir l'église à l'endroit qui lui avait été marqué, il y mit des
chanoines réguliers. Elle fut ensuite donnée aux religieux de l'Ordre de
Saint-Benoît. C'est ce que nous appelons le mont Saint-Michel, dont le
pélerinage fut si célèbre, et que Dieu a rendu illustre par une infinité de
miracles et de secours surnaturels.
Mais la plus insigne et la plus
remarquable apparition de saint Michel est celle que l'Eglise célèbre
aujourd'hui, et qui se fit au mont Gargan, que l'on nomme aujourd'hui le mont
Saint-Ange, près de la ville de Siponto, nommée aujourd'hui Manfredonia, dans
les Pouilles au royaume de Naples.
Au temps du pape Gélase Ier, en 492, un
homme riche nommé Gargan avait de grands et de beaux troupeaux. Un de ses
taureaux s'éloigna et s'enfuit dans les montagnes. On le chercha quelques jours
inutilement ; mais l'ayant enfin trouvé dans une caverne, on lui tira une
flèche qui, rejaillissant contre celui qui l'avait tiré, le blessa. Ses
compagnons, étonnés de cet accident, et jugeant qui y avait quelque chose de
mystérieux là-dessous, eurent recours à l'évêque de Siponto pour apprendre de
lui ce que cela pouvait être.
Le prélat ordonna un jeûne de trois jours
et exhorta les fidèles à se mettre en prières pour obtenir du ciel la grâce de
découvrir ce que signifiait ce miracle. Au bout de trois jours, saint Michel
lui apparut et lui déclara que cette caverne où le taureau s'était retiré était
sous sa protection et que Dieu voulait qu'elle fût consacrée sous son nom en
l'honneur de tous les anges.
L'évêque, accompagné de tous son clergé et de son peuple, alla reconnaître la caverne et la trouva déjà toute disposée en forme d'église : on commença d'y célébrer les divins offices et l'on y bâtit aussi un temple plus magnifique où la puissance divine a opéré plusieurs grands miracles qui font bien voir la vérité de la révélation.
L'évêque, accompagné de tous son clergé et de son peuple, alla reconnaître la caverne et la trouva déjà toute disposée en forme d'église : on commença d'y célébrer les divins offices et l'on y bâtit aussi un temple plus magnifique où la puissance divine a opéré plusieurs grands miracles qui font bien voir la vérité de la révélation.
Saint Romuald, fondateur de l'Ordre des
Camaldules, ordonna à l'empereur Othon d'y aller nu-pieds depuis Rome, pour
pénitence de ce qu'il avait fait mourir le sénateur Crescence, ou du moins de
ce qu'il avait consenti à sa mort. C'est une marque de la vénération que l'on a
toujours eue pour ce saint temple et une preuve que c'était un lieu de dévotion
où les pélerins allaient pour implorer sa miséricorde
8 mai : apparition de saint Michel archange au mont Gargan (492)
Chef des armées célestes –
Saint
Michel est un ange du 1er cercle angélique, c’est-à-dire un
Séraphin, l’un des « sept esprits qui se tiennent devant le trône de
Dieu » (Apo 1/4 et 4/5). Le terme d’« archange » utilisé pour le
qualifier (comme pour Gabriel et Raphaël) est un terme générique, indiquant
seulement qu’il est un « chef ». On le qualifie aussi
d’« archistratège » (Jos 5/14).
Séraphim
Les
« séraphins aux six ailes » (Is 6/2-6) sont les
« brûlants », ceux qui brûlent d’amour pour Dieu et qui ont atteint
la perfection spirituelle par l’humilité, l’abnégation de leur volonté propre
et de leur intelligence, qui obéissent à Dieu sans comprendre. Ils se voilent
la face, parce qu’ils sont tellement proches du feu divin qu’ils seraient
brûlés, car aucune créature ne peut voir Dieu face à face. Le nom de Michel signifie
« qui est comme Dieu » [semblable à Dieu] : cela veut dire qu’il
est devenu ressemblant à Dieu par l’humilité.
Chef des armées angéliques
La
tradition de l’Eglise dit que le Chérubin Satanaël (2ème
cercle angélique : celui de la connaissance et de l’intelligence) n’a pas
supporté la kénose de Dieu, son abaissement volontaire pour s’incarner, et
qu’il s’est révolté, entraînant avec lui un tiers du monde angélique (Apo
12/4). La tradition orientale dit que saint Michel, au moment de cette révolte,
a dit à l’ensemble des anges : « soyons attentifs » [à nous
tenir dans l’obéissance à Dieu]. C’est pour cela qu’il est considéré par toute
la tradition chrétienne comme le chef des armées angéliques.
L’ange du combat spirituel
Il
est par excellence l’ange du combat (on le représente toujours avec une épée)
et c’est lui qui, à la fin des temps, livrera le combat final contre Satan et
ses anges, le vaincra et le précipitera dans « l’étang de feu
et de souffre », l’enfer éternel (Apo 12/7-9 et 20/8-10). C’est lui qui
mit fin à la seconde guerre mondiale, qui s’acheva le 8 mai 1945, le 8 mai
étant la plus importante fête de saint Michel en Occident : il remit son
épée au fourreau, signe de paix. Son nom et sa présence sont toujours le
signe d’un combat.
L’ange d’Israël
Dans
le livre de Daniel, il est révélé comme le « chef » d’Israël,
c’est-à-dire l’ange d’Israël, celui qui conduit Israël (Dan 10/13-21 et 12/1).
La tradition chrétienne l’a aussi considéré comme l’ange de l’Eglise, son
protecteur.
Ses apparitions
Saint
Michel est apparu plusieurs fois sur la terre depuis 2000 ans, toujours dans
des lieux élevés. La plus célèbre de ses apparitions fut au mont Gargan (au Sud
de l’Italie) le 8 mai 492 : c’est l’origine de la fête du 8 mai. Il
est apparu en France à saint Aubert d’Avranches (3 fois) au tout début du 8ème s. et lui demanda de construire une église en son honneur sur
le mont Tombe [mont Saint-Michel] ce qu’il fit en 709 (dédicace le 16 octobre).
Il est apparu plusieurs fois en Orient, mais son apparition la plus célèbre est
certainement celle de Colosses, en Phrygie, à une date inconnue, située par la
tradition vers le 2ème s. (fête le 6 septembre). Sa plus
grande fête en Orient ne lui est pas propre : c’est celle du 8 novembre,
appelée « Synaxe des archistratèges et des autres puissances
incorporelles » où l’on nomme en premier saint Michel, saint Gabriel,
saint Raphaël et les quatre autres séraphins (On ne trouve nulle part une
explication historique sur l’origine de cette fête).
Patron de la France
Saint
Michel est également le patron et le protecteur de la France, depuis le 8ème s. Charlemagne a institué la fête officielle de son Empire le
29 septembre, parce que c’était la date anniversaire de la dédicace de l’église
du mont Gargan et il fit représenter saint Michel sur ses étendards avec
l’inscription : « Saint Michel, patron et prince de l’Empire des
Gaules ». Cela fut confirmé au 15ème s. , lorsque saint Michel apparut
à Jeanne d’Arc et lui dit : « Je suis Michel, protecteur
de la France ». C’est lui qui, avec sainte Catherine d’Alexandrie et
sainte Marguerite d’Antioche, la conduisit à la victoire, c’est-à-dire à sauver
le Royaume très chrétien de France, que Dieu ne voulait pas voir disparaître.
Sainte Jeanne d’Arc révéla lors de son procès, que « ses voix » lui
parlaient chaque jour, depuis l’âge de13 ans (vers 1425) et jusqu’à la fin
(1431), c’est-à-dire pendant 6 ans, ce qui est unique dans l’histoire de
l’Eglise. Et c’est le 8 mai 1429 (fête de saint Michel) qu’elle délivra Orléans,
ce qui fut le début de la reconquête de la France.
L’Orthodoxie en Occident
Saint
Michel intervint aussi lorsque Dieu envoya des Orthodoxes russes en
Occident à partir de1920 et qu’il demanda au jeune Eugraph Kovalevsky (le
futur évêque Jean de Saint-Denis) par la bouche de sainte Radegonde de
restaurer l’Eglise orthodoxe d’Occident. En 1958, alors que la jeune Eglise
française sortait d’un long isolement et que les premiers contacts avec [le
futur] saint Jean de San Francisco avaient été pris, grâce à un ascète russe du
mont Athos, saint Michel se manifesta à la cathédrale Saint-Irénée : le 13
mai 1958 [date importante et historique pour la France], la moniale qui
vivait dans l’église constata que l’icône de saint Michel suintait
une huile parfumée. Cette huile miraculeuse coula pendant un an, de mai 1958 à
mai 1959. L’archevêque Jean (Maximovitch), qui avait un commerce facile avec
les anges et les saints, fut très sensible à ce signe céleste et il décida
alors de tout faire pour obtenir le sacre du P. Eugraph (qui aura lieu en
1964). En action de grâces, le P. Eugraph composa une très belle litanie à
saint Michel, qui est un chef d’œuvre liturgique : comme les anges sont
toujours qualifiés de termes militaires dans la Bible, il utilisa exclusivement
ces termes pour magnifier saint Michel, tout en les associant à des termes
spirituels, dans une très belle antinomie (par exemple : « général de
la paix »).
(Rédigé par P. Noël Tanazacq)
Intérieur du sanctuaire du Mont Gargan
The Apparition of St. Michael the
Archangel (RM)
Today's feast commemorates the appearance of the archangel Michael (meaning
"Who is like God?) on Mount Gargano near Manfredonia in southern Italy in
the 6th century. In this apparition to the bishop of Siponto, the archangel
requested that a church be built in his honor at the site. When the emperor
Otho III reneged on his word not to kill the rebellious Roman senator
Creseentius, he was overcome with remorse. Saint Romuald assigned him the
penance of a barefoot pilgrimage to Saint Michael's on Mount Gargano (Benedictines,
Husenbeth).
The Apparition of St. Michael the Archangel
ALMIGHTY God displayeth the riches of his goodness,
power, and glory in the production of his creatures; and in them he manifesteth
his own perfections. The whole world is as it were one great temple, where the
divine presence shines, as it did in the Jewish at the time of its dedication,
in visible glory. We owe to him a tribute of praise and thanksgiving for all
his works, but more particularly for the noble and pure intelligences on whom
he has stamped his own spiritual image in a more perfect manner. He hath
enriched them with the treasures of his grace, and of spotless sanctity, and
hath made them the immortal and blessed inhabitants of his heavenly kingdom.
They are, by the perfection of their nature, superior to man, 1 who seems to hold the lowest rank in the scale of
rational beings, and to be the link between the spiritual and the material
world; he being, by his body, allied to matter, and by his soul to the
celestial intelligences. He is therefore in natural perfections essentially
inferior and subordinate to those pure spirits; nevertheless, in grace he may
surpass them; and the Church assures us, that the Blessed Virgin transcends
their highest Orders. Upon their creation, God placed them in a state of
meriting; and, whilst Lucifer and his adherents fell by pride, and were changed
into devils, the good spirits persevering in justice, were confirmed in grace,
and crowned with glory.
It is manifest from the holy scriptures, that God is
pleased to make frequent use of the ministry of the heavenly spirits in the
dispensations of his providence in this world, and especially towards man.
Hence the name of angel (which is not properly a denomination of nature, but
office) has been appropriated to them, especially to a certain order among
them. The fathers from the sacred oracles distinguish nine orders of these holy
spirits, namely: the seraphim, cherubim, and thrones; dominations,
principalities and powers; virtues, archangels and angels. 2 Though many think that the apostle hath not
enumerated all the ranks of those noble beings. 3 St. Gregory the Great, 4 and the ancient author of the book on the celestial
hierarchy, commonly ascribed to St. Dionysius the Areopagite, divide these nine
orders into three hierarchies, and each of these again into three ranks. Each
order amongst them hath its characteristical perfections and functions, by
which the spirits which compose it, in a particular manner, set forth and
glorify some attribute of the Deity: one, his supreme dominion and power,
another his strength; the cherubim his omniscience or boundless knowledge, the
seraphim his infinite love. Archangels are those spirits whom God makes his
ambassadors in the execution of his greatest designs. The angels he employs in
his ordinary dispensations to men. Their numbers are exceeding great, they
being represented in scripture by thousands of thousands, and ten thousand
times ten thousand: and it is written in the book of Job, 5 “Is there any numbering of his soldiers?” These numberless armies of glorious spirits are the bright
ornaments of the heavenly Jerusalem. They are called by St. Clement of
Alexandria, 6 “The first-begotten of God.” And by St. Sophronius, 7 “The living images and representatives of God.” As a skilful architect, he polishes more those stones which he
destines to a more noble rank, and to more excellent purposes.
The angels are all pure spirits; 8 that is, they are uncompounded immaterial substances,
or subsisting simple beings, which have no parts, as bodies and matter have. In
them nothing is to be found of colour, shape, extension, or any other qualities
of matter. They are, by a property of their nature, immortal, as every spirit
is. For a simple entity, or what has no parts, can only perish by annihilation,
which is a supernatural act of divine omnipotence, no less than creation. On
the contrary, a body being compounded of parts, in naturally mortal; being
obnoxious to continual vicissitudes, and liable to perish by a separation or
dissolution of its parts. Hence the bodies of the elect, after the general
resurrection will be immortal only by a gift of grace. As in their nature, so
in its properties and appendices do the angels surpass inferior creatures.
Their subtilty, quickness of penetration, extensive knowledge and science in
natural things, are undoubtedly perfect in proportion to the excellency of
their beings, inasmuch as they are pure intelligences. It is no less certain
that they enjoy the faculty of communicating to each other their thoughts and
conceptions, which St. Paul calls the tongues of angels. Their discourse can
only be intellectual, as Theodoret observes, 9 but must on that account be the more perfect. The
prophets frequently express it as a peculiar and distinguishing property of God
alone, that he is the searcher of hearts; so that his all-seeing eye always
penetrates into their most hidden recesses, and no creature can conceal
anything from him before whom all things are light. In what manner the angels
communicate their thoughts or understand those of others, we are not able
clearly to determine. St. Thomas and divines usually teach, with St. Gregory, 10 that God speaks to his angels by interiorly
discovering to them his will, and by inspiring them with a sweet inclination to
execute all his orders; and that these pure spirits speak to one another by the
interior desire or will of communicating their thoughts and sentiments. By
whatever means the angels understand the language of their fellow spirits, by
the like they may hear the desires of a human soul, such at least as are
addressed to them, or which it concerns them to know. Our guardian angels may
in an instant convey or intimate our concerns to spirits that are remote; and
God also can immediately reveal our thoughts, when he pleases, to them. That
they know our concerns, and by charity interest themselves in them, is certain,
or there could not be “joy in heaven, and before the angels of God over one
sinner doing penance.” 11 Even devils can suggest to our minds evil thoughts,
paint in the imagination dangerous objects, frequently see the consent of the
human heart, and accuse men at the divine tribunal. That spirits have a natural
power of exerting their agency on bodies, is proved from several instances in
holy writ, not only of good angels, but also of devils, when God doth not
restrain their natural strength. Evil spirits slew the seven first incontinent
husbands of Sarah, hurled the swine into the lake, and carried Christ in the
air Angels have the power of moving or conveying themselves from place to
place; in which they are swift even as our thought: and such is their activity,
that it is not easy for us to conceive it. If light comes from the sun to our
eye in seven minutes, it must travel 200,000 miles in a second. Yet this is
corporeal motion, which essentially requires succession of time. But the motion
of a spirit, from the highest heaven to the lowest point in the universe is
instantaneous. 12
This is an imperfect abstract of what divines deliver
from the oracles of holy writ, concerning the nature and properties of the good
spirits. But unspeakably more transcendent and more admirable are the noble
spiritual endowments of grace, and the riches of immortal glory with which they
are adorned. They are the spotless ministers who approach nearest to the throne
of God: and, in the contemplation of his infinite beauty, and incomprehensible
perfections, drink plentifully of the fountain of his holy joy and love;
pouring forth with all their strength, without intermission, to eternity, a
perfect spiritual homage of profound adoration and praise, to the glory of his
holy name. Though in this imperfect state of human nature we can have but very
weak notions of the transcendent powers and faculties of superior spiritual beings,
revelation has, in part, supplied the defect, and drawn aside the veil, letting
us into some knowledge of this immaterial world of spirits. The holy scripture
accordingly admonishes us to watch and stand upon our guard against the malice
and snares of the wicked apostate spirits, who, by their, evil suggestions,
endeavour to seduce and draw us into sin. It also assures us, that the good
angels are often employed by God in ministering to us, and that they frequently
lend us their friendly succours. It further informs us, that when the material
curtain of our body, which at present hides from our eyes the invisible
spiritual world, shall be rent asunder, immediately a sudden torrent of light
will break in upon us, and we shall see ourselves in the midst of those bright
legions. The wicked indeed shall find themselves in darkness, under the arrest
and tyranny of the accursed spirits, which were here their tempters, and will
be hereafter their tormentors, and their companions in unquenchable flames. But
a guard of holy angels will conduct the soul of every just man, like Lazarus,
to the abodes of light, and it shall be associated to the millions of millions
of happy spirits, being itself a kindred spirit.
Among the holy archangels, three are particularly
distinguished in holy writ: SS. Michael, Gabriel, and Raphael. 13 St. Michael, whom the church honours this day, was
the prince of the faithful angels who opposed Lucifer and his associates in
their revolt against God. Michael, in Hebrew, signifies, Who is like God?
This was, as it were, his motto, when by humility he repressed the pride of
that apostate angel, 14 and set up the standard against him. He continues to
protect the saints from his assaults. When the body of Moses was ordered to be
secretly buried, lest it should prove an occasion of idolatry or superstition
to the Jews, who had been accustomed to see the superstitious practices of the
Egyptians towards their dead princes and friends, the devil attempted to
prevent the execution of the divine order, that he might insult the body, or
make it an object of the people’s sin. But St. Michael checked his insolence, not
commanding him in his own name, but with humility, intimating to him the
command of God to desist. 15 As the devil is the sworn enemy of God’s holy church,
St. Michael is its special protector against his assaults and stratagems: in
this quality he was the defender of the Jewish synagogue, as is gathered from
Daniel, 16 and Zachary; 17 and it appears from the most ancient books of the
Rabbins, that he was always acknowledged such by the Hebrews; who even think he
was the angel that conducted them into the promised land, and was the
instrument or minister of God in giving them the law, and in other signal
favours. This holy archangel has ever been honoured in the Christian Church,
under the same title as her guardian under God, and as the protector of the
faithful; for God is pleased to employ the zeal and charity of the good angels
and their leader against the malice of the devil. To thank his adorable
goodness for this benefit of his merciful providence, is this festival
instituted by the church in honour of the good angels: in which devotion she has
been encouraged by several apparitions of this glorious archangel. Among others
it is recorded, that St. Michael, in a vision, admonished the bishop of Siponto
to build a church in his honour on Mount Gargano, now called
Monte-de-Sant-Angelo, in the Capitanate, near Manfredonia, in the kingdom of
Naples. This history is confirmed by Sigebert in his chronicle, and by the
ancient tradition of the churches of that country, 18 and is approved authentic by the judicious critic
Mabillon, who visited those places, and examined the records and monuments. 19 This church was erected in the fifth century, and is
a place of great devotion. When the Emperor Otho III. had, contrary to his
word, put to death, for rebellion, Crescentius, a Roman senator; being touched
with remorse, he cast himself at the feet of St. Romuald, who, in satisfaction
for his crime, enjoined him to walk barefoot, on a penitential pilgrimage, to
St. Michael’s on Mount Gargano: which penance he performed in 1002, as St.
Peter Damian relates. In France, Aubert, bishop of Avranches, moved, it is
said, by certain visions, built, in 708, a church in honour of St. Michael, on
a barren rock which hangs over the sea, between Normandy and Brittany. In the
tenth age, this collegiate church was changed into a great Benedictin abbey. In
imitation of this was the famous church of St. Michael refounded in Cornwall,
in the reign of William the Conqueror, by William earl of Moreton, on a
mountain which the tide encompasses. It is said by Borlace, the learned and
accurate antiquarian of Cornwall, that this church of St. Michael was first
built in the fifth century. The Greeks mention, in their Menæa, a famous
apparition of St. Michael at Chone, the ancient Colossæ in Phrygia. Many
apparitions of good angels in favour of men are recorded, both in the Old and
New Testament. It is mentioned in particular of this special guardian and
protector of the church, that, in the persecution of Antichrist, he will
powerfully stand up in her defence: At that time shall Michael rise up, the
great prince, who standeth for the children of thy people. 20 He is not only the protector of the church, but of
every faithful soul. He defeated the devil by humility; we are enlisted in the
same warfare. His arms were humility and ardent love of God; the same must be
our weapons. We ought to regard this archangel as our leader under God: and,
courageously resisting the devil in all his assaults, to cry out: Who can be
compared to God? On the good angels, see more, September 29, and October 2.
Note 3. St. Hier. in Ephes. i. St. Chrysostom, Hom. 3, in
Ephes. and Hom. 4, de Incompreh. &c. [back]
Note 8. Ps. ciii. 4. Heb. i. 14. Ephes. vi. 12. Vide Patres
apud Petav. l. de Angelis. St. Ignat. ep. ad Trallian, &c. [back]
Note 13. Gabriel, which in Hebrew signifies the strength of
God, was his ambassador in the greatest of all mysteries, the Incarnation
of his Son. He was also the messenger of God, to deliver his most solemn
promise of the same mystery to the prophet Daniel. Raphael signifies the
healing of God. This archangel conducted young Toby to Rages, cured his
father’s blindness, chased away the devil Asmodæus, and bound him: that is,
took away his power of hurting: for this, as St. Austin observes, (S. Aug. l.
20, de civ. c. 7, 8,) is what in the scriptures is called binding wicked
spirits. (Matt. xii. 29; Mark iii. 27; 2 Pet. ii. 4; Apoc. xx.
2.) [back]
Note 18. Baronius shows
many circumstances of this vision, related by some moderns to be apocryphal. On
this and other apparitions of St. Michael, see Charles Stengelius, the German
monk’s treatise, printed in 1629, under the following title: S. Michaelis
principatus, apparitiones, templa, cultus et miracula ex sacris litteris, SS.
PP. et historiis ecclesiasticis eruta. Or rather, Selecta quædam de S. Michaele
Archangelo, ejus apparitionibus, festis et cultu, imprimis in Monte Gargano,
illucque factis peregrinationibus, a D. Francisco-Dominico Hæberlin, Academiæ
Juliæ Carolinæ vicerectore. Helmstadii. An. 1759, in
8vo. [back]
Rev. Alban Butler (1711–73). Volume V:
May. The Lives of the Saints. 1866.