Huile sur panneau, 73 X 59, National Gallery, Londres
Huile sur
toile, 125 X 178, Palais des Alberti, Prato
27 Alors les soldats du gouverneur prirent Jésus avec eux dans le prétoire, et ils assemblèrent autour de lui toute la cohorte.
28 L'ayant dévêtu, ils jetèrent sur lui un manteau écarlate.
29 Ils tressèrent une couronne avec des épines, qu'ils posèrent sur sa tête, avec un roseau dans sa main droite; et, fléchissant le genou devant lui, ils lui disaient par dérision : " Salut, roi des Juifs ! "
30 Ils lui crachaient aussi dessus et, prenant le roseau, ils en frappaient sa tête.
31 Après s'être moqués de lui, ils lui retirèrent le manteau, lui remirent ses vêtements et l'emmenèrent pour le crucifier.
ÉVANGILE SELON SAINT MATTHIEU, XXVII : 27-31
Huile sur
toile, 127 X 165, Kunsthistorisches Museum, Vienne en Autriche
16 Les soldats l'emmenèrent à l'intérieur du palais, c'est-à-dire au prétoire, et ils convoquèrent toute la cohorte.
17 Ils le revêtirent de pourpre et le ceignirent d'une couronne d'épines qu'ils avaient tressée.
18 Et ils se mirent à le saluer : " Salut, roi des Juifs ! "
19 Et ils lui frappaient la tête avec un roseau, et ils lui crachaient dessus et, se mettant à genoux, ils se prosternaient devant lui.
20 Après s'être moqués de lui, ils lui retirèrent la pourpre, lui remirent ses vêtements et le firent sortir pour qu'on le crucifiât.
ÉVANGILE SELON SAINT MARC, XV : 16-20
Titien,
Couronnement d'épines
1540-1542, Louvre
1. Alors Pilate prit Jésus et le fit flageller.
2. Et les soldats ayant tressé une couronne d'épines, la mirent sur sa tête, et le revêtirent d'un manteau de pourpre;
3. Puis s'approchant de lui, ils disaient: "Salut, roi des Juifs!" et ils le souffletaient.
4. Pilate sortit encore une fois et dit aux Juifs: "Voici que je vous l'amène dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun crime."
5. Jésus sortit donc, portant la couronne d'épines et le manteau d'écarlate, et Pilate leur dit: "Voici l'homme."
ÉVANGILE SELON SAINT JEAN, XIX : 1-5
Henry
de Groux, Le Christ aux outrages,
1889
XXVI. COURONNEMENT D'EPINES
Lorsque la Soeur rentra dans ses visions sur la Passion, elle
ressentit une fièvre très forte et une soif tellement brûlante que sa langue
était contractée convulsivement et comme desséchée. Elle était si épuisée et si
souffrante, le lundi d'après le dimanche de Laetare, qu'elle ne fit les récits
qui suivent qu'avec beaucoup de peine et sans beaucoup d'ordre. Elle ajouta
qu'il lui était impossible, dans l'état où elle se trouvait, de raconter tous
les mauvais traitements qui avaient accompagné le couronnement d'épines de
Jésus, parce que cela faisait revenir sous ses yeux toutes ces scènes, etc.
Pendant la flagellation de Jésus, Pilate parla encore plusieurs fois
au peuple, qui une fois fit entendre ce cri : “ il faut qu'il meure, quand nous
devrions tous mourir aussi ” ! Quand Jésus fut conduit au corps de garde, ils
crièrent encore : “ Qu'on le tue ! qu'on le tue ” ! Car il arrivait sans cesse
de nouvelles troupes de Juifs que les Commissaires des Princes des Prêtres
excitaient à crier ainsi. Il y eut ensuite une pause. Pilate donna des ordres à
ses soldats ; les Princes des Princes et leurs conseillers, qui se tenaient
sous des arbres et sous des toiles tendues, assis sur des bancs placés des deux
côtés de la rue devant la terrasse de Pilate, se firent apporter a manger et à
boire par leurs serviteurs. Pilate, l'esprit troublé par ses superstitions, se
retira quelques instants pour consulter ses dieux et Leur offrir de l'encens.
La sainte Vierge et ses amis se retirèrent du forum après avoir
recueilli le sang de Jésus. Je les vis entrer avec Leurs linges sanglants dans
une petite maison peu éloignée bâtie contre un mur. Je ne sais plus à qui elle
appartenait. Je ne me souviens pas d'avoir vu Jean pendant la flagellation.
Le couronnement d'épines eut lieu dans la cour intérieure du corps de
Barde situé contre le forum, au-dessus des prisons. Elle était entourée de
colonnes et les portes étaient ouvertes. Il y avait là environ cinquante misérables,
valets de geôliers, archers, esclaves et autres gens de même espèce qui prirent
une part active aux mauvais traitements qu'eut à subir Jésus. La foule se
pressait d'abord autour de l'édifice ; mais il fut bientôt entouré d'un millier
de soldats romains, rangés en bon ordre, dont les rires et les plaisanteries
excitaient l'ardeur des bourreaux de Jésus comme les applaudissements du public
excitent les comédiens.
Au milieu de la cour ils roulèrent la base d'une colonne où se
trouvait un trou qui avait dû servir pour assujettir le fût. Ils placèrent
dessus un escabeau très bas, qu'ils couvrirent par méchanceté de cailloux
pointus et de tessons de pot. Ils arrachèrent les vêtements de Jésus de dessus
son corps couvert de plaies, et lui mirent un vieux manteau rouge de soldat qui
ne lui allait pas aux genoux et où pendaient des restes de houppes jaunes. Ce
manteau se trouvait dans un coin de la chambre : on en revêtait ordinairement
les criminels après leur flagellation, soit pour étancher leur sang, soit pour
les tourner en dérision. Ils traînèrent ensuite Jésus au siège qu'ils lui
avaient préparé et l'y firent asseoir brutalement. C'est alors qu'ils lui
mirent la couronne d'épines. Elle était haute de deux largeurs de main, très
épaisse et artistement tressée. Le bord supérieur était saillant. Ils la lui
placèrent autour du front en manière de bandeau, et la lièrent fortement par
derrière. Elle était faite de trois branches d'épines d'un doigt d'épaisseur,
artistement entrelacées, et la plupart des pointes étaient à dessein tournées
en dedans. Elles appartenaient à trois espèces d'arbustes épineux, ayant
quelques rapports avec ce que sont chez nous le nerprun, le prunellier et
l'épine blanche. Ils avaient ajouté un bord supérieur saillant d'une épine semblable
à nos ronces : c'était par là qu'ils saisissaient la couronne et la secouaient
violemment. J'ai vu l'endroit où us avaient été chercher ces épines. Quand ils
l'eurent attachée sur la tête de Jésus, ils lui mirent un épais roseau dans la
main. Ils firent tout cela avec une gravité dérisoire, comme s'ils l'eussent
réellement couronné Toi. Ils lui prirent le roseau des mains, et frappèrent si
violemment sur la couronne d'épines que les yeux du Sauveur étaient inondés de
sang. Ils s'agenouillèrent devant lui, lui firent des grimaces, lui crachèrent
au visage et le souffletèrent en criant : “ Salut, Roi des Juifs ! ” Puis ils
le renversèrent avec son siège en riant aux éclats, et l'y replacèrent de
nouveau avec violence.
Je ne saurais répéter tous les outrages qu'imaginaient ces hommes.
Jésus souffrait horriblement de la soif ; car les blessures faites par sa
barbare flagellation lui avaient donné la fièvre (1), et il frissonnait ; sa
chair était déchirée jusqu'aux os, sa langue était retirée, et le sang sacré
qui coulait de sa tête rafraîchissait seul sa bouche brûlante et entrouverte.
Jésus fut ainsi maltraité pendant environ une demi heure, aux rires et aux cris
de joie de la cohorte rangée autour du prétoire.
LA
DOULOUREUSE PASSION DE NOTRE SEIGNEUR JÉSUS-CHRIST d'après les méditations d'ANNE CATHERINE
EMMERICH. Publiées en 1854.Traduction
de l'Abbé DE CAZALES