Barnaba da Modena (1328–1386), L’Ascension, 1372-1374, 59 x 46, Capitoline Museums
16 Les onze disciples
s'en allèrent en Galilée, sur la montagne que Jésus leur avait désignée.
17 En le voyant, ils se
prosternèrent; mais il y en eut qui doutèrent.
18 Et Jésus s'approchant
leur parla ainsi : " Toute puissance m'a été donnée dans le ciel et sur la
terre.
19 Allez donc, enseignez
toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit,
20 leur apprenant à
observer tout ce que je vous ai commandé. Et moi, je suis avec vous toujours
jusqu'à la fin du monde. "
ÉVANGILE SELON SAINT
MATTHIEU, XXVIII : 16-20
15 Puis il leur dit :
" Allez par tout le monde et prêchez l'Évangile à toute la création.
16 Celui qui croira et
sera baptisé, sera sauvé ; celui qui ne croira pas, sera condamné.
17 Et voici les miracles
qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom ils chasseront les démons ;
ils parleront de nouvelles langues ;
18 ils prendront des
serpents, et s'ils boivent quelque (breuvage) mortel, il ne leur fera point de
mal ; ils imposeront les mains aux malades et (les malades) seront guéris.
"
19 Après leur avoir
(ainsi) parlé, le Seigneur Jésus fut enlevé au ciel et s'assit à la droite de
Dieu 20 Et eux s'en allèrent prêcher partout, le Seigneur travaillant avec eux
et confirmant (leur) parole par les miracles qui l'accompagnaient.
ÉVANGILE SELON SAINT MARC, XVI : 15-20
Novgorod
School, Icon of The Ascension of Our Lord, XIVth century
36 Comme ils discouraient
ainsi, lui se trouva au milieu d'eux et leur dit : " Paix à vous ! "
37 Saisis de stupeur et
d'effroi, ils croyaient voir un esprit.
38 Et il leur dit :
" Pourquoi êtes-vous troublés, et pourquoi des pensées s'élèvent-elles
dans vos cœurs ?
39 Voyez mes mains et mes
pieds; c'est bien moi. Touchez-moi et constatez, car un esprit n'a ni chair ni
os, comme vous voyez que j'en ai. "
40 Et ce disant, il leur
montra ses mains et ses pieds.
41 Comme ils ne croyaient
pas encore à cause de leur joie et qu'ils étaient dans l'étonnement, il leur
dit : " Avez-vous ici quelque chose à manger? "
42 Ils lui donnèrent un
morceau de poisson grillé.
43 Il le prit et en
mangea devant eux.
44 Il leur dit : " C'est bien là ce que je vous ai dit quand j'étais
encore avec vous : qu'il fallait que tout ce qui est écrit de moi dans la loi
de Moïse, les Prophètes et les Psaumes s'accomplît. "
45 Alors il leur ouvrit
l'intelligence pour comprendre des Ecritures ;
46 et il leur dit :
" Ainsi il est écrit que le Christ devait souffrir et ressusciter des
morts le troisième jour,
47 et que le repentir
pour la rémission des péchés doit être prêché en son nom à toutes les nations,
à commencer par Jérusalem.
48 Vous êtes témoins de
ces choses.
49 Et voici que je vais
envoyer sur vous ce qui a été promis par mon Père. Quant à vous, demeurez dans
la ville jusqu'à ce que vous soyez d'en haut revêtus de force. "
50 Et il les emmena jusque vers Béthanie, et, levant les mains, il les bénit.
51 Et tandis qu'il les
bénissait, il s'éloigna d'eux, et il était enlevé vers le ciel.
52 Et eux, après l'avoir
adoré, retournèrent à Jérusalem avec grande joie.
53 Et ils étaient
continuellement dans le temple, louant et bénissant Dieu.
ÉVANGILE SELON SAINT LUC, XXIV : 36-53
Limbourg brothers (fl. 1402-1416),
L’Ascension, circa 1411, tempera on vellum, 29 x
21, Très Riches Heures du duc de
Berry, 371 MS 65 F184, Condé Museum
1 Théophile, j'ai raconté
dans le premier livre tout ce que Jésus a fait et enseigné
2 jusqu'au jour où, après
avoir donné, par l'Esprit-Saint, ses ordres aux apôtres qu'il avait choisis, il
fut enlevé (au ciel).
3 C'est à eux aussi
qu'après sa passion il se montra vivant, avec force preuves, leur apparaissant
pendant quarante jours et parlant des choses du Royaume de Dieu.
4 Comme il mangeait avec
(eux), il leur enjoignit de ne pas s'éloigner de Jérusalem, mais d'attendre ce
que le Père avait promis, " ce que, (leur dit-il), vous avez appris de moi
:
5 que Jean a baptisé
d'eau, mais que vous, sous peu de jours, vous serez baptisés de l'Esprit-Saint.
"
6 Eux donc, s'étant
réunis, lui demandèrent : " Seigneur, est-ce en ce temps-ci que vous allez
rétablir la royauté pour Israël? "
7 Il leur dit : " Ce
n'est pas à vous de connaître les temps ni les moments que le Père a fixés de
sa propre autorité.
8 Mais, lorsque le
Saint-Esprit descendra sur vous, vous recevrez de la force, et vous serez mes
témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'à l'extrémité
de la terre. "
9 Quand il eut dit cela,
il fut élevé (de terre) sous leur regard, et un nuage le déroba à leurs yeux.
10 Et comme ils avaient
la vue fixée vers le ciel pendant qu'il s'en allait, voici que deux hommes,
vêtus de blanc, se présentèrent à eux
11 et (leur) dirent :
" Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous à regarder vers le ciel ? Ce
Jésus qui, d'auprès de vous, a été enlevé au ciel, ainsi viendra de la même
manière que vous l'avez vu s'en aller au ciel. "
12 Ils retournèrent alors
à Jérusalem de la montagne appelée des Oliviers, qui est près de Jérusalem, à
la distance du chemin d'un jour de sabbat.
13 Et quand ils furent
entrés, ils montèrent à la chambre haute où ils se tenaient : Pierre et Jean,
Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques (fils)
d'Alphée, et Simon le Zélote, et Jude (frère) de Jacques.
14 Tous ceux-là, d'un même cœur, persévéraient dans la prière avec des femmes et Marie, la mère de Jésus, et avec ses frères.
ACTES DES APÔTRES, I :
1-14
Benvenuto di Giovanni (1436–1518), Ascensione di Gesù, Pinacoteca Nazionale, Siena
L’Ascension : une
présence nouvelle et puissante (Benoît XVI)
« Puis il les emmena jusque vers Béthanie
et, levant les mains, il les bénit. 51 Et il advint, comme il les bénissait,
qu'il se sépara d'eux et fut emporté au ciel.
52 Pour eux, s'étant prosternés devant lui, ils retournèrent à Jérusalem en
grande joie,
53 et ils étaient constamment dans le Temple à louer Dieu. » (Luc 24,
50-53)
Cette conclusion nous
surprend. Luc nous dit que les disciples étaient pleins de joie après
que le Seigneur s'était
définitivement séparé d'eux.
Nous nous attendrions au
contraire. [...] Tout adieu laisse derrière lui une souffrance. Et même si
Jésus était parti comme une personne vivante,
comme pouvait-il ne pas les rendre tristes de son congé définitif ?
Et pourtant on lit qu'ils
retournèrent à Jérusalem dans une grande joie et
qu'ils louaient Dieu. Comment pouvons-nous comprendre cela ?
Ce qu'en tout cas on peut
en déduire c'est que les disciples ne se sentent pas abandonnés ; ils
ne retiennent pas que Jésus se soit comme évanoui dans un ciel inaccessible
et loin d'eux.
Evidemment, ils sont
certains d'une présence nouvelle de Jésus. Justement, ils sont sûrs que le
Ressuscité (comme, selon Matthieu, il l'avait dit aussi) est maintenant présent
au milieu d'eux d'une manière nouvelle et puissante.
Ils savent que la
« droite de Dieu », où il est maintenant « élevé »,
implique un nouveau mode de sa présence, qu'on ne plus perdre - le mode par
lequel seul Dieu peut nous être proche.
La joie des
disciples après l' « ascension »
corrige l'image de l'événement.
L' « ascension »
n'est pas un départ dans une région lointaine du cosmos,
mais elle est la proximité permanente dont les disciples font si fortement
l'expérience qu'ils en tirent une joie durable. [...]
Il y a dans l'Evangile un
petit récit très beau (cf.Mc 6, 45-52) où Jésus anticipe durant sa vie
terrestre ce mode de proximité, et le rend ainsi plus facilement compréhensible
pour nous.
Après la multiplication
des pains, le Seigneur ordonne
aux disciples de monter sur la barque et de le précéder sur l'autre rive, vers
Bethsaïde, pendant que lui-même renverra la foule. Ensuite, il se retire
« sur la montagne » pour prier. Les disciples sont donc seuls sur la
barque. Il y a un vent contraire, la mer est agitée. Ils sont menacés par la
violence des vagues et de la tempête. Le Seigneur semble
être loin, en prière sur la montagne. Mais puisqu'il est auprès du Père, il les
voit. Et puisqu'il les voit, il vient à eux en marchant sur la mer, il monte
sur la barque avec eux et rend possible la traversée jusqu'au bout.
C'est une image du temps
de l'Eglise -
qui nous est donc aussi destinée.
Le Seigneur est
« sur la montagne » du Père.
Par conséquent il nous
voit.
Par conséquent il peut à
tout moment monter sur la barque de notre vie. [...]
Souvent on a l'impression
qu'elle va sombrer.
Mais le Seigneur est
présent et vient au moment opportun.
Extraits de : Joseph Ratzinger, Benoît XVI, Jésus de Nazareth. De l'entrée à Jérusalem à la Résurrection. Parole et Silence, Paris 2011, p. 317-322
Konrad von Soest, Ascension of Christ, panel from the
Wildunger Altarpiece
La triple venue du
Seigneur (Benoît XVI)
« Nous savons qu'il
y a une triple venue du Seigneur...
La troisième se situe entre les deux autres... Ainsi il est venu d'abord dans
la chair et
la faiblesse ; puis dansl'entre deux, il vient en esprit et en
puissance ; enfin il viendra dans la gloire et
la majesté. »
(St Bernard[1])
Selon sa thèse, Bernard
se réfère à Jean 14,
23 :
« Si quelqu'un
m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera et nous viendrons vers lui
et nous nous ferons une demeure chez lui. « (Jean 14,
23)
On parle explicitement
d'une venue du Père et du Fils : c'est l'eschatologie du
présent, développée par Jean.
Elle n'abandonne pas l'attente de la venue définitive qui changera le monde,
cependant elle montre que le temps intermédiaire n'est pas vide : en lui,
précisément, il y a l'adventus medius, la venue intermédiaire dont parle
Bernard.
[...]
Les modes de cette
« venue intermédiaire » sont multiples :
* le Seigneur vient
par sa Parole ;
* il vient dans les sacrements,
spécialement dans la très Eucharistie ;
* il entre dans ma vie
par des paroles ou des événements.
Il existe cependant aussi
des modes de cette venue liée à une époque. L'œuvre de deux grandes figures -
François et Dominique - entre le XII° et le XIII° siècle a été un mode par
lequel le Christ est
entré de nouveau dans l'histoire, faisant valoir de façon nouvelle sa parole et
son amour ;
une façon par laquelle il a renouvelé l'Eglise et
porté l'histoire vers lui. Nous pouvons dire une chose analogue des figures des
saints du XVI° siècle : Thérèse d'Avila, Jean de
la Croix,
Ignace de Loyola, François Xavier portent avec eux de nouvelles irruptions
du Seigneur dans
l'histoire confuse de leur siècle. [...]
Et pourquoi ne pas
demander au Seigneur de
nous donner aussi aujourd'hui de nouveaux témoins de sa présence dans lesquels
lui-même se rapproche de nous ?
Et cette prière, qui ne
vise pas immédiatement la fin du monde, mais qui est une véritable prière pour
sa venue, porte en elle toute l'ampleur de cette prière que lui-même nous a
enseigné :
« Que ton règne
vienne ! » Viens, Seigneur Jésus !
[1] St
Bernard, In Adventu Domini, Serm. III, 4. V, 1 : PL 183, 45A ; 50,
C-D
Joseph Ratzinger, Benoît XVI, Jésus de Nazareth. De l'entrée à Jérusalem à la Résurrection. Parole et Silence, Paris 2011, p. 327-329
Johann
Koerbecke, The Ascension, tempera on panel, 1456-1457, 92.7 x 64.8, National Gallery of Art, Washington, D.C.,
L'Ascension (catéchèse
sur le Credo - pape François)
Dans le Credo,
nous trouvons l'affirmation que Jésus « est monté au ciel,
il est assis à la droite du Père ». La vie terrestre de Jésus atteint son
sommet lors de l'événement de l'Ascension,
c'est-à-dire quand il passe de ce monde au Père et est élevé à sa droite.
Quelle est la signification de cet événement ? Quelles en sont les
conséquences pour notre vie ? Que signifie contempler Jésus assis à la
droite du Père ? A ce propos, laissons-nous guider par l'évangéliste Luc.
Partons du moment où
Jésus décide d'entreprendre son dernier pèlerinage à Jérusalem. Saint Luc
remarque : « Comme le temps approchait où Jésus allait être enlevé de
ce monde, il prit avec courage la route de Jérusalem » (Lc 9, 51).
Alors qu'il « monte » vers la ville , où s'accomplira son « exode »
de cette vie, Jésus voit déjà l'objectif, le Ciel,
mais il sait bien que
la voie qui le ramène à la gloire du
Père passe à travers la Croix,
à travers l'obéissance au dessein divin d'amour pour
l'humanité.
Le Catéchisme de
l'Église catholique affirme
que « l'élévation sur la croix signifie
et annonce l'élévation de l'Ascension au ciel »
(n. 661). Nous aussi, nous devons avoir clairement à l'esprit que, dans notre
vie chrétienne, entrer dans la gloire de
Dieu exige la fidélité quotidienne à sa volonté, même quand elle demande
un sacrifice,
quand elle demande parfois de changer nos programmes. L'Ascension de
Jésus eut lieu concrètement sur le Mont des Oliviers, près du lieu où il
s'était retiré en prière avant la passion pour
rester en profonde union avec le Père : encore une fois, nous voyons que
la prière nous donne la grâce de vivre fidèles au projet de Dieu.
À la fin de son Évangile,
saint Luc rapporte l'événement de l'Ascension de
manière très synthétique. Jésus conduisit les disciples « jusque vers
Béthanie et, levant les mains, il les bénit. Tandis qu'il les bénissait, il se
sépara d'eux et fut emporté au ciel.
Ils se prosternèrent devant lui, puis ils retournèrent à Jérusalem, remplis
de joie.
Et ils étaient sans cesse dans le Temple à bénir Dieu » (24, 50-53) ;
ainsi parle saint Luc. Je voudrais remarquer deux éléments du récit.
Tout d'abord, au cours de l'Ascension, Jésus accomplit le geste sacerdotal de la bénédiction et les disciples expriment sûrement leur foi par la prosternation, ils s'agenouillent en baissant la tête. Cela est un premier point important: Jésus est le prêtre unique et éternel qui avec sa passion est passé par la mort et le sépulcre, qui est ressuscité et qui est monté au Ciel ; il est auprès de Dieu le Père, où il intercède pour toujours en notre faveur (cf. He 9, 24). Comme l'affirme Jean dans sa Première Lettre, Il est notre avocat: qu'il est beau d'entendre cela ! Quand quelqu'un est appelé chez le juge ou passe en procès, la première chose qu'il fait est de chercher un avocat pour qu'il le défende. Nous, nous en avons un qui nous défend toujours, il nous défend des menaces du diable, il nous défend de nous-mêmes, de nos péchés ! Très chers frères et sœurs, nous avons cet avocat : n'ayons pas peur d'aller à Lui pour demander pardon, pour demander sa bénédiction, pour demander miséricorde ! Il nous pardonne toujours, il est notre avocat : il nous défend toujours ! N'oubliez pas cela ! L'ascension de Jésus au Ciel nous fait alors connaître cette réalité si réconfortante pour notre chemin: dans le Christ, vrai Dieu et vrai homme, notre humanité a été conduite auprès de Dieu ; Il nous a ouvert le passage ; Il est comme un chef de cordée quand on escalade une montagne, qui est arrivé au sommet et qui nous guide à Lui en nous conduisant à Dieu. Si nous lui confions notre vie, si nous nous laissons guider par Lui nous sommes certains d'être entre des mains sûres, entre les mains de notre sauveur, de notre avocat.
Un deuxième
élément : saint Luc rapporte que les Apôtres, après avoir vu Jésus monter
au ciel,
rentrèrent à Jérusalem « avec une grande joie ».
Cela nous semble un peu étrange. En général, quand nous sommes séparés de nos
parents, de nos amis, pour un départ définitif et surtout à cause de la mort,
il y a en nous une tristesse naturelle, parce que nous ne verrons plus leur visage,
nous n'entendrons plus leur voix, nous ne pourrons plus jouir de leur
affection, de leur présence. En revanche, l'évangéliste souligne la
profonde joie des
apôtres. Mais pourquoi ? Justement parce que, avec le regard de la foi,
ils comprennent que, bien que
soustrait à leurs yeux, Jésus reste pour toujours avec eux, il ne les abandonne
pas et, dans la gloire du
Père, il les soutient, les conduit et intercède pour eux.
Saint Luc raconte
l'événement de l'Ascension également
au début des Actes des apôtres, pour souligner que ce fait est comme
l'anneau qui rattache et relie la vie terrestre de Jésus à celle de l'Église. Ici,
saint Luc évoque aussi la nuée qui soustrait Jésus à la vue des disciples, qui
restent à contempler le Christ pendant
son ascension vers
Dieu (cf. Ac 1, 9-10). Deux hommes vêtus de blancs interviennent
alors et les invitent à ne pas rester immobiles à regarder le ciel,
mais à nourrir leur vie et leur témoignage de la certitude que Jésus reviendra
de la même manière qu'ils l'ont vu monter au ciel (cf. Ac 1,
10-11). C'est précisément l'invitation à partir de la contemplation de la
Seigneurie du Christ,
pour avoir de Lui la force de
porter et de témoigner l'Évangile dans la vie de tous les jours :
contempler et agir, ora et labora enseigne saint Benoît, sont tous
deux nécessaires à notre vie de chrétiens.
Chers frères et sœurs, l'Ascension n'indique
pas l'absence de Jésus, mais nous dit qu'il est vivant au milieu de nous de
manière nouvelle ; il n'est plus dans un lieu précis du monde comme il
l'était avant l'Ascension ;
à présent, il est dans la Seigneurie de Dieu, présent en tout lieu et en tout
temps, proche de chacun de nous. Dans notre vie, nous ne sommes jamais
seuls : nous avons cet avocat qui
nous attend, qui nous défend. Nous ne sommes jamais seuls : le Seigneur crucifié
et ressuscité nous guide ; avec nous, il y a beaucoup de frères et sœurs
qui, dans le silence et dans l'anonymat, dans leur vie de famille et
de travail, dans leurs problèmes et difficultés, dans leurs joies et
espérances, vivent quotidiennement la foi et
apportent, avec nous, au monde la Seigneurie de l'amour de
Dieu, en Jésus Christ ressuscité,
monté au Ciel, avocat de
notre cause. Merci.
Pape François, Catéchèse
du 17 avril 2013
Girolamo
Muziano (ou Le Mutien) (vers 1528, Acquafredda,
près de Brescia-1592), Cappella
dell'Ascensione, Chiesa Santa Maria in Vallicella, Rome
Au fil de l'Évangile de
jeudi : L’Ascension
Commentaire de la
solennité de l'Ascension du Seigneur (Cycle C). "Pendant qu’il les
bénissait, il se sépara d’eux et il fut enlevé au ciel". Chaque jour, lors
de la Sainte Messe, Jésus nourrit notre espérance de joie éternelle, nous
faisant participer à sa Résurrection et à son Ascension.
Évangile (Lc 24, 46-53)
Et il (Jésus) leur dit :
« Ainsi a-t-il été écrit que le Christ souffrirait et qu’il ressusciterait des
morts le troisième jour, et que le repentir pour la rémission des péchés serait
prêché en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem. Vous êtes
témoins de ces choses. Et voici que moi, je vais envoyer sur vous la Promesse
de mon Père. Vous donc, restez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez revêtus
d’une force d’en haut. » Puis il les emmena jusque vers Béthanie et, ayant levé
les mains, il les bénit. Pendant qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et il
fut enlevé au ciel. Pour eux, après s’être prosternés devant lui, ils
retournèrent à Jérusalem avec une grande joie. Et ils étaient continuellement
dans le Temple, louant et bénissant Dieu. »
Commentaire
L’Évangile selon saint
Luc s’achève avec ces paroles de Jésus, résumé des grands thèmes qui sont au
cœur de la foi et de la mission de l’Église : Le Christ est mort, il a vaincu
la mort afin que tous soient sauvés. L’ “exode” dont Jésus avait parlé à Moïse
et à Elie lors de la Transfiguration (cf. Lc 9,31), s’est accompli à Jérusalem.
C’est de là qu’il envoie les apôtres, revêtus de la force de celui « que mon
Père vous a promis », c’est-à-dire du Saint Esprit, pour qu’ils prêchent
partout dans le monde la conversion pour le pardon des péchés. (v. 46-49).
Témoins de “toutes ces
choses” (v. 48), puisqu’ils ont vu la crucifixion et Jésus Ressuscité, ils
peuvent désormais comprendre les Écritures qui parlent du mystère du Christ, le
Fils de Dieu fait homme, mort pour nous et ressuscité, vivant à tout jamais et
gage de notre vie éternelle.
«C’est le témoignage, non
seulement de nos paroles mais aussi de notre vie quotidienne – dit le pape
François-, le témoignage qui devrait partir de nos églises tous les dimanches
pour pénétrer ensuite pendant toute la semaine, dans les foyers, les bureaux,
l’école, les lieux de rencontre et de loisirs, les hôpitaux, les prisons, chez
les personnes âgées, là où il y a plein de migrants, dans les périphéries de
nos villes. C’est bien le témoignage que nous devons porter toutes les semaines
: le Christ est avec nous ! Il est monté au Ciel, il demeure parmi nous. Le
Christ est vivant ! »[1].
« Puis il les emmena
jusque vers Béthanie et, ayant levé les mains, il les bénit. Pendant qu’il les
bénissait, il se sépara d’eux et il fut enlevé au ciel. Pour eux, après s’être
prosternés devant lui, ils retournèrent à Jérusalem avec une grande joie. » (v.
50-52). La réaction des Apôtres est surprenante. Ils auraient dû, logiquement,
être déconcertés, abasourdis, puisque Jésus se séparait d’eux définitivement et
les laissait tout seuls sur terre, devant une tâche qui dépassait complètement
leur force et leur capacité, et face à des difficultés que leur Maître avait
connues également.
Et s’il est vrai que tout
‘au revoir’ est pénible, l’adieu définitif de Jésus quittant ce monde, aurait
dû les plonger dans la tristesse. Alors, comment se fait-il qu’ils s’en
retournent « avec une grande joie» ? (v. 52)
Benoît XVI nous fait
remarquer que si les disciples s’en retournent « avec une grande joie », c’est
parce qu’ils ne se sentent pas abandonnés, qu’ils ne croient pas que Jésus se
soit évanoui dans un ciel inaccessible et loin d’eux. Évidemment ils sont
certains d’une présence nouvelle de Jésus (…). La joie des disciples après l’“
ascension ” corrige notre image de l’événement. L’“ ascension ” n’est pas un
départ dans une région lointaine du cosmos, mais la proximité permanente dont
les disciples font si fortement l’expérience qu’ils en tirent une joie durable»[2].
Ils sont aussi contents
parce qu’ils sont conscients du grand bien que cette Ascension entraîne pour
toute l’humanité qui, dans le Christ, est appelée à participer de sa divinité.
Aussi, dit saint Léon le Grand, « quand le Seigneur est monté au Ciel, les
apôtres non seulement n’ont pas éprouvé la moindre tristesse, mais ils ont été
remplis d’une grande joie. En effet, le fait que la nature humaine soit élevée
au dessus de la dignité de toutes les créatures célestes, en présence d’une
sainte multitude (…), par-dessus les archanges eux-mêmes, jusqu’à être exalté
au-delà de toute mesure, au point d’être reçue auprès du Père, intronisée et
associée à la gloire de celui dont elle avait partagé la nature divine en
s’unissant à la personne du Fils, provoqua chez les apôtres une joie immense et
ineffable»[3].
Aussi, l’Ascension
nourrit-elle notre espérance de partager aussi cette plénitude de vie auprès de
Dieu, dans la gloire du Ciel.
[1] Pape
François, Regina coeli, Dimanche 8 mai 2016.
[2] Joseph
Ratzinger - Benoît XVI, Jésus de Nazareth. De l’entrée à Jérusalem à la
Résurrection (Éditions du Rocher 2011) ch. 9. p. 318
[3] St.
Leon le Grand, Sermo 1 de ascensione Domini, 4.
SOURCE : https://opusdei.org/fr-ca/gospel/au-fil-de-levangile-lascension/
L’Ascension du Seigneur:
la navigation spatiale du cœur
P. Thomas Rosica
jeudi 2 juin 2011
Réflexion biblique pour
la Solennité de l’Ascension du Seigneur
L’Évangile de Matthieu
pour la Solennité de l’Ascension du Seigneur (28, 16-20) nous présente la
scène majestueuse qui sert de conclusion logique au récit de l’évangéliste.
Dans le droit fil du portrait qu’il a tracé de Jésus, Matthieu choisit de
terminer son Évangile non pas sur un tableau éblouissant du nouveau pouvoir
céleste de Jésus, ni non plus sur le partage du pain ou le contact avec son
corps, mais sur une scène d’une profonde simplicité qui met en valeur les
paroles de Jésus, le grand maître, le seul maître (23, 8-10). La scène de
l’ascension est le but auquel tend l’Évangile et, en même temps, une synthèse
provocante de son message fondamental.
Le passage d’aujourd’hui
se divise en deux parties : l’apparition du Christ ressuscité aux disciples en
Galilée (v.16-18a), tel que promis en 28,7, et les instructions de Jésus
qui forment la conclusion de l’Évangile (v. 18b-20). Les disciples se
rendent à la montagne comme Jésus le leur avait ordonné, ce qui évoque trois
montagnes : la montagne (5, 1-2) où Jésus donne le Sermon sur la montagne
(Matthieu 5-7); la haute montagne (17, 1) où il est transfiguré et où l’annonce
de sa passion (16, 21) est validée; et le mont des Oliviers (24, 3), lieu de
son discours eschatologique (chapitres 24-25).
Les onze de Matthieu
Considérons la situation
de ce petit groupe d’apôtres et de disciples envoyés sur la montagne en
Galilée. Peut-on imaginer bande plus humaine, plus ordinaire, plus dysfonctionnelle,
moins prometteuse? La fragilité humaine pourrait-elle être plus évidente
qu’au sein de ce groupe… au milieu de la tricherie, de la lâcheté, du
reniement pour ne nommer que quelques-uns des points faibles de ceux qui vont
devenir les « colonnes » de notre Église! Ce n’est qu’au moment où celui qu’on
appelle « Rocher » prend conscience de l’ampleur de son reniement que le
ministère de la direction et de l’unité de l’Église lui tombe sur les épaules.
Deux d’entre eux, Jacques et Jean, ont fait preuve d’une ambition éhontée.
Certains ont posé des questions qui trahissaient leur profonde ignorance du
message et de la vie de leur maître. Une fragilité et une faiblesse
pathétiques… Et pourtant l’Évangile de Matthieu survole tout cela en nous
disant que « les onze disciples » s’en allèrent à la montagne où Jésus leur
avait dit de se rendre. Ils ne sont plus douze, le chiffre symbolique qui les
situait dans la continuité de la longue histoire du judaïsme, mais onze, rappel
de la défection tragique de Judas Iscariote, vouée à un échec lamentable.
Mais en dépit d’une humanité criante et d’un échec flagrant, les onze se
voient confiés le rêve et la mission du Seigneur ressuscité.
Une mission universelle
Au verset 18, Jésus
ressuscité revendique les pleins pouvoirs au ciel et sur la terre. Puisque ce
pouvoir universel appartient au Seigneur ressuscité, il confère aux onze une
mission universelle. Ils devront faire des disciples de toutes les nations.
Même si quelques exégètes pensent que « toutes les nations » ne désignent que
tous les Gentils, il est probable que l’expression inclut aussi les juifs. Le
baptême est le moyen d’entrer dans la communauté du Ressuscité – l’Église. La
fin de l’Évangile de Matthieu contient l’expression la plus claire de la foi
trinitaire dans le Nouveau Testament. Ces mots étaient sans doute la formule
baptismale qu’employait l’église de Matthieu mais ils décrivent avant tout les
effets du baptême, l’union de la personne baptisée au Père, au Fils et à
l’Esprit Saint.
Au verset 20, Jésus exhorte
à « garder tous les commandements que je vous ai donnés », ce qui renvoie
certainement à l’enseignement moral qu’on trouve dans l’évangile de Matthieu,
et d’abord au Sermon sur la montagne (5-7). Les commandements de Jésus sont la
norme de la conduite chrétienne, et non la loi mosaïque comme telle, même si
certains commandements mosaïques ont été investis de l’autorité de Jésus.
Les mots « Et moi, je
suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (v. 20) retentissent
comme en écho. Ils nous renvoient au début du récit de Matthieu, quand Jésus
reçoit le nom d’« Emmanuel ». Ce nom contient la réponse aux aspirations les
plus profondes de l’humanité qui cherche Dieu à travers les âges. Emmanuel est
à la fois une prière et une supplication (en notre nom) et une promesse et une
déclaration de la part de Dieu. En prononçant ce nom, nous prions et nous
supplions : « Dieu, sois avec nous! » Et quand Dieu le prononce, le
Tout-puissant, l’Éternel, l’omniprésent Créateur du monde nous dit : « Je suis
avec vous » en Jésus. À la fin de l’Évangile, le nom retentit en écho lorsque
Jésus ressuscité assure ses disciples de sa présence constante : « Je suis avec
vous tous les jours jusqu’à la fin du monde » (v. 20). Dieu a bien tenu sa
promesse en Jésus.
C’est l’Eucharistie qui
confirme ces mots « je suis avec vous ». Le Christ a dit à ses apôtres : «
Allez… et enseignez toutes les nations, baptisez-les au nom du Père, du Fils et
du Saint-Esprit ». Du Christ la voie de l’initiation chrétienne conduit
directement à l’Eucharistie : « je suis avec vous », « je suis avec chacune et
chacun de vous. » « Je fais partie de votre chair et de votre sang. » « Je
partage votre propre expérience ».
Toucher le Seigneur
ressuscité
Dans son livre, Jésus de
Nazareth. De l’entrée à Jérusalem à la Résurrection (Éditions du Rocher, 2011),
le pape Benoît XVI traite du mystère de l’Ascension du Seigneur (p. 322-323).
L’ancienne façon humaine
d’être ensemble et de se rencontrer est dépassée. Maintenant on peut toucher
Jésus désormais seulement auprès du Père. On peut le toucher seulement en
montant. À partir du Père, dans la communion avec le Père, il nous est
accessible et proche de manière nouvelle. Cette nouvelle accessibilité
présuppose aussi une nouveauté de notre part : par le baptême, notre vie est
désormais cachée avec le Christ en Dieu; dans notre véritable existence nous
sommes déjà là-haut, auprès de lui, à la droite du Père (cf. Col 3,1s).
Si nous avançons dans
l’essence de notre existence chrétienne, alors nous touchons le Ressuscité : là
nous sommes pleinement nous-mêmes. Le fait de toucher le Christ et le fait de
monter sont intrinsèquement liés. Et rappelons-nous que, selon Jean, le lieu de
« l’élévation » du Christ est sa Croix et que notre « ascension » qui est
toujours à nouveau nécessaire, notre montée pour le toucher, doit être un
chemin avec le Crucifié. Le Christ auprès du Père n’est pas loin de nous, c’est
plutôt nous qui sommes loin de lui; mais le chemin entre lui et nous demeure
ouvert. Ce n’est pas un parcours de caractère cosmique et géographique dont il
s’agit ici, mais c’est la « navigation spatiale » du cœur qui conduit de la
dimension du repliement sur soi à la dimension nouvelle de l’amour divin qui
embrasse l’univers.
Le Christ est venu si
près de nous
Ce n’est que par sa
séparation physique de la scène historique que Jésus peut accomplir, achever
son union spirituelle avec le monde entier jusqu’à la fin des temps. Jésus a
quitté le monde un jour afin d’être disponible pour tout le monde à travers les
âges. Il lui fallait dissoudre les liens qu’il avait noués avec ses amis pour
être accessible à tout un chacun. Nous avançons vers les cieux dans la mesure
où nous nous approchons de Jésus. Le texte des sermons paroissiaux du
Bienheureux John Henry Newman nous inspire en cette grande fête (PPS, vol. 6,
no. 10) :
Le départ du Christ vers
le Père est à la fois source de tristesse, parce qu’il suppose Son absence, et
source de joie, parce qu’il suppose Sa présence. De la doctrine de Sa
résurrection et de Son ascension naissent ces paradoxes chrétiens dont parle
souvent l’Écriture : dans le deuil nous nous réjouissons; dépossédés, nous
possédons toutes choses (2 Corinthiens 6,10).
Voilà d’ailleurs notre
condition présente; nous avons perdu le Christ et nous L’avons trouvé; nous ne
Le voyons pas mais nous Le discernons. Nous Lui embrassons les pieds mais Il
nous dit : « Ne me touche pas ». Comment est-ce possible? Voici : nous avons
perdu Sa perception sensible et consciente; nous ne pouvons Le regarder,
L’entendre, converser avec Lui, Le suivre d’un endroit à l’autre; mais nous
goûtons Sa vision et Sa possession réelle, spirituelle, immatérielle,
intérieure, mentale; possession plus réelle et plus présente que celle
qu’avaient les apôtres quand Il était dans la chair, parce qu’elle est
spirituelle, parce qu’elle est invisible.
Le Christ, raison de
notre joie
Enfin, le pape Benoît XVI
nous laisse une image consolante du Seigneur ressuscité qui jamais ne nous
quitte. Dans son ouvrage, Jésus de Nazareth. De l’entrée à Jérusalem à la
Résurrection (Éditions du Rocher, 2011), le pape Benoît écrit (p.321-322) :
Puisque Jésus est auprès
du Père, il n’est pas loin, mais il est proche de nous. Maintenant il ne se
trouve plus dans un lieu particulier du monde comme avant « l’ascension »;
maintenant, dans son pouvoir qui dépasse toute spatialité, il est présent à
côté de tous et tous peuvent l’invoquer – à travers toute l’histoire – et en
tous lieux.
Après la multiplication
des pains, le Seigneur ordonne aux disciples de monter sur la barque et de le
précéder sur l’autre rive, vers Bethsaïde, pendant que lui-même renverra la
foule. Ensuite il se retire « sur la montagne » pour prier. Les disciples sont
donc seuls sur la barque. Il y a un vent contraire, la mer est agitée. Ils sont
menacés par la violence des vagues et de la tempête. Le Seigneur semble être
loin, en prière sur sa montagne. Mais puisqu’il est auprès du Père, il les
voit. Et puisqu’il les voit, il vient à eux en marchant sur la mer, il monte
sur la barque avec eux et rend possible la traversée jusqu’à son but.
C’est une image pour le
temps de l’Église – qui nous est donc aussi destinée. Le Seigneur est « sur la
montagne » du Père. Par conséquent il nous voit. Par conséquent il peut à tout
moment monter sur la barque de notre vie. Par conséquent nous pouvons toujours
l’invoquer et toujours être sûrs qu’il nous voit et qu’il nous entend.
Aujourd’hui aussi la barque de l’Église, avec le vent contraire de l’histoire,
navigue à travers l’océan agité du temps. Souvent on a l’impression qu’elle va
sombrer. Mais le Seigneur est présent et vient au moment opportun. « Je m’en
vais et je viens à vous » -- c’est cela la confiance des chrétiens, la raison
de notre joie.
Sur la Toile:
Le site Web de la chaîne
de télé catholique Sel et Lumière: http://www.seletlumieretv.org
http://www.seletlumieretv.org/blog
Dimanche de Pâques
http://www.youtube.com/profile?user=saltandlighttv#p/u/62/IQyLyOQA8D8
Deuxième dimanche de
Pâques
Reste avec nous
http://www.youtube.com/profile?user=saltandlighttv#p/u/95/ZpBnPekgH04
Quatrième dimanche de
Pâques: Le Bon Berger http://www.youtube.com/profile?user=saltandlighttv#p/u/94/rGsGRpF3FRY
Ascension (français)
http://www.youtube.com/profile?user=saltandlighttv#p/search/0/TmPOauZxN8A
La Pentecôte: La plus
profonde assurance que l'Esprit...
http://www.youtube.com/profile?user=saltandlighttv#p/u/89/oFHURxot-_4
La Fête-Dieu - "Sans
le dimanche nous ne pouvons pas vivre http://www.youtube.com/profile?user=saltandlighttv#p/u/86/eRJFaSAnL9M
Fête de la Sainte Trinité
http://www.youtube.com/profile?user=saltandlighttv#p/u/88/gG8VmJEC0Wk
SOURCE : https://slmedia.org/fr/blogue/preview/5178
Andrea Mantegna (1431–1506). L’Ascension,
circa 1461, 86 x 42,5, Uffizi
L’espérance et la force
Jésus conduit les
disciples vers Béthanie et, levant les mains, il les bénit. Il s’éloigne
tout en les bénissant. Ce geste de bénir en levant les mains est très
significatif car il est le geste du grand prêtre après le sacrifice.
Dans l’Ancien Testament,
il n’y est fait référence qu’à deux reprises et, dans les deux cas, c’est
lorsque le prêtre bénit le peuple après le sacrifice solennel.
Luc nous fait ainsi
comprendre que la mort de Jésus est le sacrifice le plus parfait car, par lui,
le Christ est devenu le grand prêtre qui bénit, diffuse la grâce du Seigneur,
répand l’Esprit Saint et transforme toute notre vie.
L’Ascension fait naître,
en nous, une grande espérance et nous excite, dans le même temps, à l’apostolat
conformément à notre vocation. Nous devons accueillir la force qui se manifeste
en elle pour transformer le monde qui nous entoure et préparer le retour du
Seigneur promis pour la fin des temps.
Demandons au Seigneur de
nous donner la foi profonde et la joie de l’ascension de Jésus en même temps
que la docilité envers l’extraordinaire force qui, par elle, nous est offerte
et que nous devons accueillir dans notre vie.
Card. Albert Vanhoye
Le cardinal Albert
Vanhoye († 2021), jésuite, a enseigné l’exégèse néotestamentaire à l’Institut
biblique pontifical de Rome, et fut secrétaire de la Commission biblique
pontificale. / Lectures bibliques des dimanches, Année C, Artège, Perpignan, p.
155-157.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/jeudi-26-mai/meditation-de-ce-jour-1/
Fra
Angelico, Ascension de Jésus , Le Jugement
dernier, La Pentecôte (Triptyque Corsini), 1447-1448
À l’Ascension, Jésus
monte au ciel et descend en nous
Jean-Thomas de Beauregard, op - publié le 25/05/22
Le frère dominicain
Jean-Thomas de Beauregard, dominicain du couvent de Bordeaux, commente
l’évangile de l’Ascension. "Est-il vrai le proverbe qui affirme :
"Loin des yeux, loin du cœur" ? Non, mille fois non ! Avec
l’Ascension, Jésus s’éloigne et pourtant se fait plus proche qu’il n’a jamais
été."
Le poète latin Properce
écrivait : « L’amitié est loin quand elle échappe aux regards »
(Élégies, III, 21). La sagesse populaire qui s’exprime dans les magazines
féminins en a fait un proverbe : « Loin des yeux, loin du
cœur. » Autrement dit, l’éloignement physique produit l’éloignement
spirituel. La distance affaiblit progressivement l’amour, la tristesse le cède
insensiblement à l’indifférence, et bientôt la relation qu’on croyait si forte
n’est plus qu’un souvenir. Or la fête de l’Ascension proclame le contraire ! Quelle
est la réaction des disciples lorsque Jésus ressuscité s’élève depuis le milieu
des apôtres et disparaît au ciel dans la nuée ? Ils reviennent à Jérusalem
« en grande joie » (Lc 24, 52). La dernière fois qu’une « grande
joie » avait été rapportée par l’évangéliste Luc, c’était lors de la
naissance du Christ (Lc
2, 10). Autrement dit, Jésus qui disparaît à l’Ascension cause autant sinon
plus de joie aux hommes que Jésus qui apparaît à Noël ! Et si Jésus disparaît
aux yeux des apôtres, l’amour qui les unit ne semble pas s’évanouir à mesure
que le temps passe. Au contraire, l’amour que les apôtres éprouvent pour le
Christ explose à la face du monde, et se répand sur toutes les nations.
Désormais, terre et ciel
communiquent
Les apôtres
pourraient-ils fredonner les mots de la rengaine sentimentale du chanteur grec
Demis Roussos : « Loin des yeux, loin du cœur, ça n’existe pas, loin
des yeux loin du cœur, moi je pense à toi » ? Oui, un peu, mais si ce
n’était que cela, leur relation avec Jésus finirait par s’éteindre malgré tout.
Penser à quelqu’un ne suffit pas à fonder une relation. L’amitié et l’amour
réclament une véritable vie commune. Si donc les Actes des Apôtres rapportent
une explosion d’amour des disciples à l’égard du Christ, entre eux, et envers
le monde entier, c’est que leur vie commune avec le Christ a franchi un palier
décisif. Mais quelle vie commune peut-on espérer lorsque l’être aimé disparaît
pour toujours dans la nuée ? C’est là qu’il faut être précis. Avec l’Ascension
du Christ, les cieux se sont ouverts pour que Jésus y pénètre en son corps
glorieux et soit exalté à la droite du Père. Mais en déchirant le ciel, Jésus a
ouvert un passage qui demeure. Désormais, ciel et terre communiquent et ne sont
plus étrangers l’un à l’autre.
En songeant à l’intime
connexion des mystères de Noël et de l’Ascension, saint Augustin affirmait : « De même
que le Christ ne s’est pas éloigné du ciel quand il en est descendu auprès de
nous, de même il ne s’est pas éloigné de nous quand il est monté à nouveau au
ciel. » Pour mieux comprendre cela, observons Jésus qui s’élève au ciel.
Dans l’évangile de Luc, c’est la première fois que Jésus, levant les mains,
bénit ses disciples. L’Ascension est une liturgie. Et les apôtres, alors, se
prosternent en l’adorant, reconnaissant en lui leur Seigneur et leur Dieu. Un
instant auparavant, Jésus leur avait assuré : « Je vais envoyer sur
vous ce que mon Père a promis […] une puissance venue d’en-haut » (Lc 24, 49).
L’Esprit-Saint n’est pas nommé, il est seulement suggéré. Comme si le don de
l’Esprit-Saint ne pouvait pas être compris par les apôtres avant que lui,
Jésus, ne soit entré définitivement dans la gloire du Père.
Dieu se fait plus
intérieur à l’homme
Au moment où Jésus est
enlevé au ciel, il lève les mains et bénit ses disciples. La formulation de Luc
évoque irrésistiblement l’Eucharistie. Et c’est sans doute intentionnel.
Car l’Eucharistie est avec le don de l’Esprit-Saint la clé
de compréhension de l’Ascension. Dans l’Eucharistie comme dans le don de
l’Esprit-Saint, l’union entre Dieu et chaque chrétien n’est plus marquée par
l’extériorité réciproque : au contraire, Dieu se fait plus intérieur à
l’homme qu’il ne l’a jamais été. En assimilant le corps eucharistique du
Christ, en recevant l’Esprit-Saint comme hôte permanent de son âme, le chrétien
est uni à Dieu plus qu’aucun apôtre ne pouvait l’être durant la vie terrestre
de Jésus. Ou pour le dire avec les mots de Hans-Urs von Balthasar :
« Le retrait de son “être-à-nos-côtés” a rendu possible son
“être-en-nous” » et « il y a abolition de la distance qui, sur terre,
sépare toujours deux personnes, chacune dans son corps, même dans l’amitié et
l’amour ».
L’Ascension est donc
simultanément la promesse de l’Eucharistie et du don de l’Esprit-Saint.
L’Ascension est donc
simultanément la promesse de l’Eucharistie et du don de l’Esprit-Saint,
c’est-à-dire les deux modalités par lesquelles la vie commune entre Dieu et
l’homme est rendue plus intime que jamais. Bède le Vénérable que nous fêtions
en cette veille de l’Ascension l’avait bien compris : « Montant au
ciel, le Seigneur laissa à ses disciples, ou plutôt à toute l’Église, les
sacrements de l’humanité qu’il avait assumée, pour qu’elle soit sanctifiée, et
que sa charité soit plus ardente. » C’est donc à l’Ascension que Jésus
devient le « prêtre par excellence » (Hb 10, 21)
« entré dans le ciel même, afin de se tenir maintenant pour nous devant la
face de Dieu » (Hb
9, 24). Parce qu’il conserve dans l’éternité du ciel à la fois sa divinité
— qu’il n’a jamais quittée — et son humanité — jusque dans son corps glorieux
—, Jésus est le médiateur par excellence entre Dieu et les hommes. Jésus exalté
et glorifié assume toujours un corps — c’est le « matérialisme
sublime » dont Karl Rahner parlait au sujet de l’Ascension — mais il n’est
plus entravé par les limites mondaines de la vie terrestre. Parce qu’il n’est
plus fixé en un temps et un lieu donné, Jésus se rend accessible à tous les
temps et tous les lieux.
L’ascension du Christ
avant la nôtre
Enfin et peut-être
surtout, l’Ascension du Christ est le prélude de la nôtre. Ainsi que l’écrivait
Léon le Grand qui a inspiré la collecte de la messe : « Là où a
précédé la gloire de la Tête, là aussi est appelée l’espérance du corps. »
Cela ne se fera pas grâce à nos forces naturelles, mais cela se fera très
certainement. En réalité, c’est ce qui se commence à chaque fois que nous
recevons un sacrement ou que, sous la motion de l’Esprit-Saint, nous posons un
acte de foi, d’espérance ou de charité. Ainsi que l’écrivait Rupert de
Deutz : « Nous ne sommes certes pas capables de monter au ciel, mais
parce qu’il est, Lui, notre tête, et que nous sommes ses membres, nous sommes
élevés et portés par sa puissance divine. »
Alors, est-il vrai le proverbe qui affirme : « Loin des yeux, loin du cœur » ? Non, mille fois non ! Avec l’Ascension, Jésus s’éloigne et pourtant se fait plus proche qu’il n’a jamais été. Avec l’Ascension, la vie commune entre Dieu et les hommes est plus intense qu’elle ne l’a jamais été. Avec l’Ascension, l’Eucharistie et le don du Saint-Esprit rendent l’union entre Dieu et les hommes plus intérieure qu’elle ne l’a jamais été. Avec l’Ascension, les hommes commencent d’entrer dans la béatitude éternelle en leur âme et en leur corps glorifié pour que l’Église ne soit pas séparée de sa tête qui est le Christ. Tout est là ! C’est peut-être ce que le Catéchisme du concile de Trente avait en vue lorsqu’il enseignait en 1566 que « tous les autres mystères de Jésus-Christ se rapportent à l’Ascension comme à leur fin, et qu’ils y trouvent leur perfection et leur complet achèvement ».
Lire aussi :Une belle prière pour fêter l’Ascension de Jésus
Lire aussi :Le jour de l’Ascension, l’Église a-t-elle perdu la tête ?
Lire aussi :Pourquoi Jésus dit : « Il vaut mieux pour vous que je m’en
aille »
SOURCE : https://fr.aleteia.org/2022/05/25/a-lascension-jesus-monte-au-ciel-et-descend-en-nous/
Strängnäs
cathedral ( Sweden ). High altar ( 16th century ): Ascension of Christ.
Dom
von Strängnäs ( Schweden ). Hochaltar ( 16.Jhdt. ): Himmelfahrt Christi.
Ascension : les trois
cadeaux que Jésus a laissés à l’humanité en quittant la Terre
Edifa |
20 mai 2020
Les disciples étaient les
premiers à regretter la montée de Jésus au Ciel. Ils pensaient qu’Il
deviendrait le roi d’Israël et demeurerait pour longtemps avec eux. Mais ce
n’est qu’après qu’ils ont compris quels cadeaux Il a faits à l’humanité en quittant
la Terre.
Si Jésus était resté sur
terre après sa résurrection, quelle preuve aurait été pour les incrédules !
Quel réconfort pour les hésitants ! Quel pied de nez aux sceptiques ! Et
pourtant, Jésus Lui dit à ses disciples : « Il vaut mieux pour vous que je m’en
aille. En effet, si je ne m’en vais pas, le Défenseur ne viendra pas vers vous
; mais, si je m’en vais, je vous L’enverrai » (Jn
16, 6). Pourquoi donc son « absence » serait-elle un « cadeau » ?
Jésus nous rejoint de
façon nouvelle
La première raison, c’est
le don de l’Esprit Saint. Cet Esprit fait de nous des enfants de Dieu. Il nous
rend semblable à Jésus : Il nous « christifie ». Par le don de l’Esprit, Jésus
nous partage ce qui est le trésor de son être de Fils : sa relation d’amour
avec son Père. Désormais, on rencontre Jésus non plus de l’extérieur, mais à
l’intérieur de nous-mêmes, afin de vivre, par Lui, en fils et fille de Dieu.
De son côté, le Christ
nous « rejoint » aussi de façon nouvelle, à l’intime de nos cœurs. Il nous
assure alors qu’au jour de cette rencontre intérieure, notre cœur sera dans la
joie, et cette joie, personne ne pourra nous l’arracher (Jn
16, 22).
Jésus nous ouvre la voie
à une authentique intimité d’amour avec Lui
La deuxième raison nous
est donnée par l’aventure de Marie Madeleine. Quelques jours avant la Passion,
elle avait versé des larmes sur les pieds de Jésus. Elle les avait « massés
complètement » de ses mains, puis essuyés de ses cheveux avant de les couvrir
de baisers et de parfum. Au matin de la Résurrection, Jésus dit à cette même
femme : « Ne me touche pas ! »
La façon de rencontrer
Jésus après la Résurrection n’est plus la même qu’au temps de sa vie terrestre.
Le renoncement à une rencontre « sensible » est la condition indispensable pour
une rencontre en vérité. Cette nouvelle relation se fait dans l’acte de foi, et
non plus dans le toucher des sens. On peut même dire que Jésus n’est pas «
resté » parmi nous sous cette forme corporelle afin qu’on puisse vivre une
authentique intimité d’amour avec Lui. Car dans l’amour, on le sait bien, il
est des étreintes qui séparent et des distances qui rapprochent. Il y a des
enlacements qui exilent et des exodes qui relient, des embrassades qui
disjoignent et des éloignements qui marient.
Jésus demeure avec nous
sous l’apparence de l’eucharistie
La troisième raison nous
est donnée par l’aventure des disciples d’Emmaüs. Ils dirent à ce mystérieux
compagnon : « Demeure avec nous ! ». Alors Jésus s’arrêta à l’auberge. Il prit
du pain, le bénit et le leur donna. Au moment de la communion, Il disparut à
leurs yeux. Agissant ainsi, Jésus répondait pleinement au désir des disciples :
Il demeure vraiment avec eux sous l’apparence de l’eucharistie.
Son absence visible donne
place à sa présence réelle, vivante et corporelle au Saint-Sacrement. Et
désormais, son adresse c’est le tabernacle de toutes les églises de la Terre…
car Il est vraiment avec nous, tous les jours jusqu’à la fin des temps ! (Mt
28, 20).
Père Nicolas Buttet
Giotto (1266–1337),
Ascension of Jesus, circa 1300, 500 x 400, Upper Basilica
of San Francesco d'Assisi
Ascension : pourquoi
Jésus monte-t-il au Ciel ?
Jean-Michel
Castaing | 29 mai 2019
Le mystère de l’Ascension
nous invite à nous préoccuper des réalités d’en haut, à fixer nos yeux sur
notre patrie véritable : le Ciel. Mais qu’est-ce que le Ciel, où Jésus s’élève
le jour de l’Ascension ?
Le monde céleste n’est
pas seulement un espace différent par nature du nôtre, ici-bas. Il représente
surtout une nouvelle façon d’exister : vivre avec la
Trinité. C’est Jésus qui « inaugure » le Ciel pour la nature
humaine, en s’élevant du mont des Oliviers vers son Père, quarante jours après
Pâques. Avant son Ascension, le Ciel n’existait pas pour nous. Faisant entrer
la nature humaine dans la Vie divine en ce Jour, le Christ nous y réserve une
place, ainsi qu’il l’a assuré à ses disciples : « Je vais vous
préparer une place » (Jn
14,2). Le Ciel consiste en effet à passer l’éternité en sa compagnie, comme
il l’a promis au bon larron : « Aujourd’hui tu seras avec moi au
paradis ».
Jésus nous a-t-il
abandonnés ?
Après l’Ascension, Jésus
ne nous est plus présent charnellement. À l’instar des apôtres, nous devons
accepter cette absence corporelle afin de le suivre dans son élan vers Dieu, à
nous approprier son désir de monter vers son Père et notre Père, son Dieu et
notre Dieu. Comme cet élan vers le Père s’opère maintenant pour nous en
l’absence sensible de Jésus, il est tout spirituel. Mais nous ne montons pas
vers le Père sans Jésus, mais avec lui. Après son départ, le Fils vivra en
effet en nous afin que son élan vers Dieu devienne le nôtre.
Durant les quarante jours
des apparitions post-pascales, qui courent du dimanche
de Pâques jusqu’au jour de l’Ascension, Jésus est resté encore
extérieur à ses disciples. Il était proche d’eux, face à eux, en un face à face
incarné, très concret. Cependant, il ne vivait pas encore en eux. Pourtant,
saint Paul nous dit qu’il est rendu « esprit vivifiant » par sa résurrection.
Comment comprendre cette expression ? Un esprit peut-il rester extérieur à ceux
auxquels il est censé donner la vie ? Est-il en mesure d’agir à distance ? Ne
doit-il pas au contraire opérer de l’intérieur même des personnes qu’il
sanctifie, de telle sorte que cette sanctification soit à la fois l’œuvre de
Dieu et celle de l’homme ?
Le Christ intérieur
Comment Jésus devient-il
alors intérieur à ses disciples ? Ce sera là l’œuvre de l’Esprit-Saint qui,
prenant le relais de Jésus après ses apparitions sensibles d’après Pâques
(sensibles parce que ses disciples sont encore en mesure, jusqu’à l’Ascension,
de le voir avec leurs yeux de chair, de le toucher avec les mains, de manger
avec lui), intériorisera le Christ en eux à Pentecôte. En effet, Jésus avait
fait de son départ pour la maison du Père la condition de l’envoi du second
Paraclet, l’Esprit-Saint : « Il vaut mieux pour vous que je parte ;
car si je ne pars pas, le Paraclet ne viendra pas à vous ; mais si je
pars, je vous l’enverrai » (Jn
16,7). Voilà pourquoi ces mêmes disciples sont sevrés d’apparitions à
partir de la montée au Ciel de leur Maître. Désormais, le Christ ne sera plus
extérieur à eux, mais vivra en eux. Telle est la raison d’être de l’Ascension
dans l’économie du salut. Avec la fin des apparitions d’après Pâques débute
l’intériorisation du Christ en nous.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/2019/05/29/ascension-pourquoi-jesus-monte-t-il-au-ciel/
The Ascension, miniature, the Bamberg Apocalypse, Bamberg State Library
L'ASCENSION DE
NOTRE-SEIGNEUR
Notre Seigneur monta au
ciel quarante jours après sa résurrection. Il y a sept considérations à établir
par rapport à l’Ascension : 1° le lieu où elle se fit ; 2° pourquoi J.-C. n'a
pas monté au ciel de suite après sa résurrection, mais pourquoi il a attendu
quarante jours ; 3° de quelle manière il monta; 4° avec qui il monta; 5° à quel
titre il monta ; 6° où il monta ; 7° pourquoi il monta.
I. Ce fut du mont
des Olives que J.-C. s'éleva aux cieux. D'après une autre version, cette
montagne a reçu le nom de montagne des trois lumières; en effet, du côté de
l’occident, elle était éclairée, la nuit, par le feu du temple, car un feu
brûlait sans cesse sur l’autel, le matin, du côté de l’orient, elle recevait
les premiers rayons du soleil, même avant la ville ; il y avait en outre sur
cette montagne une quantité d'oliviers dont l’huile sert d'aliment à la
lumière, et voilà pourquoi on l’appelle la montagne des trois lumières. J.-C.
commanda à ses disciples de se rendre à cette montagne ; car le jour de l’ascension
même, il apparut deux fois : la première, aux onze apôtres qui étaient à table
dans le cénacle. Aussi bien les apôtres que les autres disciples, ainsi que les
femmes, toits habitaient dans cette partie de Jérusalem appelée Mello, ou
montagne de Sion. David y avait construit un palais; et c'était là que se
trouvait ce grand cénacle tout meublé où J.-C. avait commandé qu'on lui
préparât la Pâques, et dans ce cénacle habitaient alors les onze apôtres ;
quant aux autres disciples avec les saintes femmes, ils occupaient tout autour
différents logements.
Comme ils étaient à table
dans le cénacle, le Seigneur: leur apparut et leur reprocha leur incrédulité et
après qu'il eut mangé avec eux, et qu'il leur eut ordonné d'aller à la montagne
des Oliviers, du côté de Béthanie, il leur apparut en cet endroit une seconde
fois; répondit' à quelques questions indiscrètes; après quoi il leva les mains
pour les bénir et' de là en leur présence, il monta au ciel. Voici, sur ce lieu
de l’ascension, ce que dit Sulpice, évêque de Jérusalem, et après lui la Glose
(1) : « Après qu'on eut bâti là une église, le lieu où J.-C. montant au
ciel posa les pieds, ne put jamais être recouvert par un pavé; il y a plus, le
marbre sautait à la figure de ceux qui le posaient. Une preuve que cet endroit
avait été foulé par les pieds de c'est qu'on voit imprimés des vestiges de
pieds, et que la terre conserve encore une figure qui ressemble à des pas qui y
ont été gravés. »
II. Pourquoi J.-C.
n'est-il pas monté de suite après sa résurrection, mais a-t-il voulu attendre
pendant quarante jours ? Il y en a trois raisons : 1 ° pour qu'on ait la
certitude de la résurrection. Il était en effet plus difficile de prouver la
vérité de la résurrection que celle de la Passion : car, du premier au
troisième jour, on pouvait prouver la vérité de la passion: mais pour avoir la
preuve certaine de la résurrection, il fallait un plus grand nombre de
témoignages; et c'est pour cela qu'il était nécessaire qu'il y eût plus de
temps entre la résurrection et l’ascension, qu'entre la passion et la
résurrection. A ce sujet, saint Léon, pape, s'explique comme il suit
dans un sermon sur l’ascension : « Aujourd'hui est accompli le nombre de
quarante jours qui avait été disposé par un arrangement très saint, et qui
avait été dépensé au profit de notre instruction. Le Seigneur, en prolongeant,
jusqu'à ce moment, le délai de sa présence corporelle, voulait affermir la foi
en la résurrection par des témoignages authentiques. Rendons: grâces à cette
divine économie et au retard nécessaire que subirent les saints pères. Ils doutèrent,
eus, afin que nous, nous ne doutassions pas. » 2° Pour consoler les apôtres.
Or, puisque les consolations divines surpassent les tribulations et que le
temps de la passion fut celui de la tribulation des apôtres, il devait donc y
avoir plus de jours de consolation que de jours de tribulation. 3° Pour une
signification mystique : c'est pour donner à comprendre que les consolations
divines sont aux tribulations comme un. an est à un jour, comme un jour est à
une heure, comme une heure est à un moment. Il est clair que les consolations
divines sont aux tribulations comme un an est à un jour par ce passage d'Isaïe
(c. LXI) : « Je dois prêcher l’année de la réconciliation du Seigneur et
le jour de la vengeance de notre Dieu. » Voilà donc que pour un jour de
tribulation, il rend une année de consolation. Il est clair que les
consolations divines sont aux tribulations comme un jour est à une heure, par
ce fait que le Seigneur resta. mort pendant quarante heures; c'est le temps de
la tribulation : et qu'après être ressuscité, il apparut pendant quarante jours
à ses disciples, et c'était le temps de la consolation. Ce qui fait dire à la
Glose : « Il était resté mort pendant quarante heures, c'est pour cela qu'il
confirmait, pendant quarante jours, la certitude qu'il avait repris la vie. »
Isaïe laisse à entendre que les consolations sont aux tribulations comme une.
heure est à un moment ; quand il dit (c. LIV) : « J'ai détourné mon visage de
vous pour un moment, dans le temps de ma colère; mais je vous ai regardés
ensuite avec une compassion qui ne finira jamais. »
III. La manière dont
il monta au ciel fut 1° accompagnée d'une grande puissance, selon ce que dit
Isaïe (LXIII) : « Quel est celui qui vient d'Edom, marchant avec une force
toute puissante? » Saint Jean dit aussi (III) : « Personne
n'est monté au ciel, par sa propre force, que celui qui est descendu du ciel,
c'est-à-dire, le cils de l’homme qui est dans le ciel. » Car quoiqu'il fût
monté sur un groupe de nuages, cependant il ne l’a point fait parce que ce
groupe lui fût devenu nécessaire, mais c'était pour montrer que toute créature
est prête à obéir à son créateur. En effet il est monté par la puissance de sa
divinité, et c'est en, cela qu'est caractérisée la puissance ou le souverain
domaine, d'après ce qui est rapporté dans les histoires ecclésiastiques au
sujet d'Enoch et d'Elie : car Enoch fut transporté, Elie fut soulevé, tandis
que J.-C. a monté par sa puissance propre. « Le premier, dit saint Grégoire,
fut engendré et engendra, le second fut engendré mais n'engendra pas, le
troisième rie fut pas engendré et n'engendra pas. » Il monta au ciel 2°
publiquement, à la vile de ses disciples : aussi est-il dit (Actes, I) : « Ils
le virent s'élever. » (Saint Jean) « Je vais à celui qui m’a envoyé
et personne de vous ne me demande : où allez-vous ? » la glose dit ici : «
C'est donc publiquement, afin qu'il ne vienne à la pensée de personne de
soulever des questions sui- ce qui se voit à l’oeil nu. » Il voulut monter, à
la vue de ses disciples, pour qu'ils fussent eux-mêmes des témoins de
l’ascension, qu'ils conçussent de la joie en voyant la nature humaine portée au
ciel, et qu'ils désirassent y suivre J.-C. Il monta au ciel 3° avec joie, au
milieu des concerts des anges. Le Psaume dit (XLVI) : « Dieu est monté au
milieu des cris de joie. » « Au moment de l’Ascension de dit saint Augustin, le
ciel est tout stupéfait, les astres sont dans l’admiration, les
bataillons sacrés applaudissent, les trompettes sonnent, et mêlent leur
harmonie à celle des chœurs joyeux. » — Il monta 4° avec rapidité. « Il part
avec ardeur, dit le Psalmiste, pour courir comme un géant dans sa carrière ; »
car en effet il monta avec une extraordinaire vitesse puisqu'il parcourut un si
grand espace comme en un moment. — Le rabbin Moïse, très grand philosophe,
avance que chaque cercle, ou chaque ciel de quelque planète que ce soit, a de
profondeur un chemin de 500 ans, c'est-à-dire, que l’espace en est si étendu
qu'un homme mettrait cinq cents ans à le parcourir sur un chemin uni : la
distance d'un ciel à un autre est de même, dit-il, un chemin de 500 ans; et
comme il y a sept cieux, il y aura, d'après lui, à partir du centre de la terre
jusqu'aux profondeurs du ciel de Saturne, qui est le septième un chemin de sept
mille ans; et jusqu'au point le plus éloigné du ciel, sept mille cinq cents
ans, c'est-à-dire, Lin espace si grand que quelqu'un qui marcherait sur une
plaine mettrait 7500 ans à le parcourir, s'il pouvait vivre assez. Or, l’année
se trouve composée de 365 jours, et le chemin qu'on fait en un jour est de
quarante milles, chaque mille a deux mille pas ou coudées. » Voilà donc ce que
dit le rabbin Moyse. Or, s'il dit la vérité. Dieu le sait, car lui seul connaît
cette mesure puisqu'il a tout fait en nombre, en poids et en mesure. C'est donc
là le grand élan que prit J.-C. de 1a terre au ciel. Et au sujet de cet élan et
de quelques autres que fit J.-C. citons les paroles de saint Ambroise : « J.-C.
prit son essor et vint dans ce monde ; il était avec son père et il vint dans une
Vierge, de la Vierge il passa dans le berceau ; il descendit dans le
Jourdain il monta sur la croix; il descendit dans le tombeau ; il ressuscita du
tombeau et il est assis à la droite de son père. »
IV. Avec qui a-t-il
monté? Il faut savoir qu'il monta avec un grand butin d'hommes et une grande
multitude d'anges. Qu'il soit monté avec un nombreux butin d'hommes, cela est
évident par ces paroles du Psaume LXVII : « Vous êtes monté en haut; vous avez
pris un grand nombre de captifs ; vous avez fait des présents aux hommes. »
Qu'il soit monté avec une multitude d'anges, cela est évident, encore par ces
questions qu'adressèrent, lors de l’ascension de Jésus-Christ, les anges d'un
ordre inférieur à ceux d'un ordre supérieur, ainsi qu'il se trouve dans Isaïe :
« Quel est celui qui vient d'Edom, de Bosra avec sa robe teinte de rouge ? » La
Glose, dit ici que plusieurs des anges qui n'avaient pas une pleine
connaissance des mystères de l’incarnation, de la passion et de la
résurrection, en voyant monter ail ciel le Seigneur avec une multitude d'anges
et de saints personnages, et cela par sa propre puissance, se mettent à admirer
ce mystère de l’incarnation et de la passion; alors ils disent aux anges qui
accompagnent le Seigneur : « Quel est celui-ci qui vient... etc. » et encore
avec le Psaume : « Quel est ce roi de gloire? » Saint Denis, au livre de
la Hiérarchie angélique (ch. VII), semble insinuer que pendant que
J.-C. montait, trois questions furent adressées par les anges. La première fut
celle des anges majeurs les uns aux autres : la seconde fut celle des anges
majeurs à J.-C. ; la troisième fut adressée par les anges inférieurs à ceux
d'un ordre plus élevé. Les plus grands se demandent donc les uns aux autres : «
Quel est celui-ci qui vient d'Edom, de Bosra, avec sa robe teinte de rouge?
» Edom veut dire sanglant meurtrier, Bosra signifie
fortifié, c'est comme s'ils se disaient : « Quel est celui-ci qui vient de ce
monde ensanglanté par le péché et fortifié contre Dieu par la malice ? » Ou
bien encore : « Quel est celui-ci qui vient d'un monde meurtrier et d'un
enfer fortifié ? » Et le Seigneur répondit : « C'est moi dont la parole est la
parole de justice, et je suis combattant pour sauver (Is., LXIII). » Saint
Denis dit ainsi : « C'est moi, dit-il, qui parle justice et jugement pour le
salut. » Dans la rédemption du genre humain, il y eut justice, en tant que le
créateur ramena la créature qui s'était éloignée, de son maître, et il y eut
jugement, en ce que J.-C., par sa puissance, chassa. le diable, usurpateur, de
l’homme qu'il possédait. Mais ici saint Denis pose cette question : « Puisque
les anges supérieurs sont le plus près de Dieu, et qu'ils sont immédiatement
illuminés par lui, pourquoi s'adressent-ils des questions, comme s'ils avaient
le désir de s'instruire mutuellement? » Saint Denis répond lui-même et son
commentateur expose que : en s'interrogeant, ils montrent que la science a
pour eux de l’attrait; en se questionnant d'abord les uns les autres, ils
manifestent qu'ils n'osent pas d'eux mènes devancer la procession divine. Ils
commencent donc par s'interroger tout d'abord pour ne prévenir, par aucune
interrogation prématurée, l’illumination que Dieu opère en eux. Donc cette
question n'est pas un examen de la doctrine, mais un aveu d'ignorance. — La
seconde question est celle qu'adressèrent à J.-C. ces anges de premier degré «
Pourquoi donc, disent-ils, votre robe est-elle rougie, et pourquoi vos
vêtements sont-ils comme les vêtements de ceux qui foulent dans le pressoir? »
On dit que le Seigneur avait un vêtement, c'est-à-dire, son corps, rouge ou
plein de sang, par la raison qu'en montant au ciel, il portait encore sur lui
les cicatrices de ses plaies : car il voulut conserver ces cicatrices en son
corps, pour cinq motifs ainsi énumérés par Bède dont voici les paroles : « Le
Seigneur conserva ses cicatrices et, il les doit conserver jusqu'au jugement,
pour affermir la foi en sa résurrection, pour les montrer à son père alors
qu'il le supplie en faveur des hommes, pour que, les bons voient avec quelle
miséricorde ils ont été rachetés, et les méchants reconnaissent avoir été
justement damnés ; enfin pour porter les trophées authentiques de la victoire
éternelle qu'il a remportée. » Donc à cette question le Seigneur répondit
ainsi : « J'ai été seul à fouler le vin, sans qu'aucun homme de tous les
peuples fût avec moi. » La croix peut être appelée un pressoir, sous la
pression duquel il a tellement été écrasé qu'il a répandu tout son sang. Ou
bien ce qu'il appelle pressoir, c'est le diable qui a tellement enveloppé et
étreint le genre humain dans les liens du péché qu'il a exprimé tout ce qu'il y
avait en lui de spirituel, en sorte qu'il n'en reste que la cape. Mais notre
guerrier a foulé le' pressoir, il a rompu les liens des pécheurs, et après
avoir monté au ciel, il a ouvert la demeure du ciel et a répandu le vin du
Saint-Esprit. La troisième question est celle qu'adressèrent les anges
inférieurs aux supérieurs « Quel est, dirent-ils, ce roi de gloire? » Voici ce
que dit saint Augustin par rapport à cette question et à la réponse qu'il était
convenable d'y donner: « L'immensité des airs est, sanctifiée par le cortège
divin, et toute la troupe des démons qui vole dans l’air se hâte de fuir à la
vue de J.-C. qui s'élève. » Les anges accoururent à sa rencontre et demandent :
« Qui est ce roi de gloire ? » D'autres anges leur répondent : « C'est celui
qui est éclatant par sa blancheur et par sa couleur de rose; c'est celui qui
n'a ni apparence, ni beauté il fut faible sur le bois, fort quand il partage le
butin ; il fut vil dans un corps chétif, et équipé au moment du combat ; il fut
hideux en sa mort, et beau dans sa résurrection ; il reçut une blancheur
éclatante de la Vierge sa mère, et il était rouge de sang sur la croix sans
éclat au milieu des opprobres, il brille dans le ciel. »
V. A quel titre il
monta. Il en eut trois, répond saint Jérôme, avec le Psaume (XLIV). La vérité,
la douceur et la justice. « La mérité, car vous avez accompli ce que vous aviez
promis par la bouche des prophètes; la douceur, car vous vous êtes laissé
immoler comme, une brebis pour la vie de votre peuple; la justice, parce que
vous avez employé non pas la puissance; mais la justice pour délivrer l’homme,
et la force de votre droite vous dirigera merveilleusement : la puissance, ou
la force vous dirigera, vers le ciel.
VI. Où il monta : Il
faut savoir que J.-C. monta au-dessus de tous les cieux, -selon l’expression de
saint Paul dans son épître aux Ephésiens (IV) : « Celui qui est descendu, c'est
le même qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin de remplir toutes
choses. L'apôtre dit: « Au-dessus de tous les cieux », car il v en a plusieurs;
au-dessus desquels il monta. Il y a le ciel matériel, le rationnel,
l’intellectuel et le supersubstantiel. Le ciel matériel est multiple, savoir:
l’aérien, l’éthéré, l’olympien, l’igné, le sidéral, le cristallin, et
l’empyrée. Le ciel rationnel, c'est l’homme juste appelé ciel puisqu'il est
l’habitation de Dieu; car de même que- le ciel est le trône et l’habitation de
Dieu, selon cette expression d'Isaïe (LXVI) : « Le ciel est mon trône » ; de
même l’âme juste, d'après le livre de la Sagesse, est le trône de la sagesse.
L'homme juste est encore appelé ciel, eu raison des saintes habitudes, parce
que les saints par leur manière de vivre et leurs désirs habitent dans le ciel,
comme le disait l’apôtre : « Notre conservation est dans les cieux. » En raison
encore des bonnes oeuvres continuelles ; parce que de même que le ciel roule
par un mouvement continu, de même aussi les saints se meuvent continuellement
dans les bonnes oeuvres. Le ciel intellectuel, c'est l’ange. En effet l’ange
est appelé ciel parce que, ainsi que les cieux, il est élevé à une très haute
dignité et excellence. Quant à cette dignité et excellence, 1 ° Denys parle de
cette manière dans soit livre des Noms divins (chap. IV) : « Les
esprits divins sont au-dessus des autres êtres ; leur vie l’emporte sur celle
des autres créatures vivantes ; leur intelligence et leur connaissance
dépassent le sens et la raison : mieux que tous les êtres, ils tendent au beau
et au bien et y participent. » 2° Ils sont extrêmement beaux en raison de la
nature et de la ;foire. Saint Denys encore en parlant de leur beauté dit au
même. livre . « L'ange est la manifestation de la lumière cachée; c'est un
miroir pur, d'un éclat brillant, sans tache aucune ni souillure, immaculé,
recevant, s'il est permis de le dire, la beauté, la forme excellente de la
divinité. » 3° lis sont pleins de force en raison de leur vertu et de leur
puissance. Le Damascène parle ainsi de leur force au livre 11, chap. III : «
Ils sont forts et disposés à l’accomplissement de la volonté de Dieu ; et
partout on les trouve réunis, tout aussitôt que, par un simple signe de Dieu,
ils en perçoivent les ordres. » Le ciel possède hauteur, beauté et force.
L'Ecclésiastique dit au sujet des deux premières qualités (XLIII) : « Le
firmament est le lieu où la beauté des corps les plus hauts parait avec éclat
c'est l’ornement du ciel, c'est lui qui en fait luire la gloire. » Au livre de
Job il est dit (XXXVII) par rapporta la force : « Vous avez peut-être formé
avec lui les cieux qui sont aussi solides que s'ils étaient d'airain fondu. »
Le ciel supersubstantiel, c'est le siège de l’excellence divine, d'où J.-C. est
venu et jusqu'où il remonta plies tard. Le Psaume l’indique par ces paroles
(VII) : « Il part de l’extrémité du ciel, et il va jusqu'à l’autre extrémité. »
Donc J.-C. monta au-dessus de ces cieux jusqu'au ciel supersubstantiel. Le
Psaume porte qu'il monta au-dessus de tous les cieux matériels quand il dit
(VIII) : « Seigneur, votre magnificence a été élevée au-dessus des cieux. » Il
monta au-dessus de tous les cieux matériels jusqu'au ciel empyrée lui-même, non
pas comme Elie qui monta dans un char de feu, jusqu'à la région sublunaire sans
la traverser, mais qui fut transporté dans le paradis terrestre dont
l’élévation est telle qu'il touche à la région sublunaire (Rois, IV, II ;
Ecclé., VIII), sans aller au delà. C'est donc dans le ciel empyrée que réside
J.-C. c'est là sa propre et spéciale demeure avec les anges et les autres
saints. Et cette habitation convient à ceux qui l’occupent. Ce ciel en effet
l’emporte sur les autres en dignité, en priorité, en situation et en
proportions : c'est aussi pour cela que c'est une habitation digne de J.-C.,
qui surpasse tous les cieux rationnels et intellectuels en dignité, en
éternité, par son état d'immutabilité et par les proportions de sa puissance.
De même aussi, c'est une habitation convenable pour les Saints : car ce ciel
est uniforme, immobile, d'une splendeur parfaite et d'une capacité immense : et
cela convient bien aux anges et aux saints qui ont été uniformes dans leurs
oeuvres, immobiles dans leur amour, éclairés dans la foi ou la science, et
remplis du Saint-Esprit. Il est évident que J.-C. monta au-dessus de tous les
cieux rationnels, qui sont tous les saints, par ces paroles du Cantique des
cantiques (II) : « Le voici qui vient sautant sur les montagnes, passant
par-dessus les collines. » Par les montagnes on entend les anges, et par les
collines les hommes saints. Il est évident qu'il monta au-dessus de tous les
cieux intellectuels, qui sont les anges, par ces mots du Psaume (CIII) : «
Seigneur, vous montez sur les nuées et vous marchez sur les ailes des
vents. » « Il a monté au-dessus dés chérubins, il a volé sur les ailes des
vents (XCVIII). » il est encore évident que Jésus-Christ monta jusqu'au ciel
supersubstantiel, c'est-à-dire, jusqu'au siège de Dieu, par ces paroles de
saint Marc (XVI) : « Et le Seigneur Jésus, après leur avoir ainsi parlé, fut
élevé dans le ciel; et il y est. assis à la droite de Dieu. » La droite de
Dieu, c'est l’égalité en Dieu. Il a été singulièrement dit et donné à mon
Seigneur, par le Seigneur de siéger à la droite de sa gloire, comme dans une
gloire égale, dans une essence consubstantielle, pour une génération semblable
en tout point, pour une majesté qui n'est pas inférieure, et pour une éternité
qui n'est pas postérieure. On peut dire encore que J.-C. dans son ascension
atteignit quatre sortes de sublimités : celle du lieu, celle de la récompense
acquise, celle de la science, celle de la vertu. De la sublimité du lieu qui
est la première, il est dit aux Ephésiens (IV) : « Celui qui est descendu,
c'est le même qui a monté au-dessus de tous les cieux. » De la sublimité de la
récompense acquise qui est la seconde, on lit aux Philippiens (II) . « Il s'est
rendu obéissant jusqu'à la mort et la mort de la croix : c'est pourquoi Dieu
l’a élevé. » Saint Augustin dit sur ces paroles : « L'humilité est le mérite de
la distinction et la distinction est la récompense de l’humilité. » De la
sublimité de la science, le Psaume (XCVIII) dit : « Il. monta au-dessus des
chérubins »; c'est autant dire, au-dessus de toute plénitude de science. De la
sublimité de la vertu qui est la quatrième, il est dit aux Ephésiens : «Parce
qu'il a monté au-dessus des Séraphins. » (III) « L'amour de J.-C. envers nous
surpasse toute connaissances. »
VII. Pourquoi J.-C.,
est-il monté au ciel. Il y a neuf fruits ou avantages à retirer de l’Ascension.
Le 1er avantage, c'est, l’acquisition de l’amour de Dieu (Saint Jean, XVI)
:« Si je ne m’en vais pas, le Paraclet ne viendra pas. » Ce qui fait
dire à Saint Augustin : « Si vous m’êtes attachés comme des
hommes de chair, vous ne serez pas capables de posséder le Saint-Esprit. » Le 2e avantage,
c'est une plus grande connaissance de Dieu (Saint Jean, XIV) : « Si
vous m’aimiez, vous vous réjouiriez certainement parce que
je m’en vais à mon Père; car mon Père est plus grand que moi. »
Saint Augustin dit à ce propos: « Si je fais disparaître cette. forme et cette
nature d'esclave, par laquelle je suis inférieur à mon Père, c'est afin que
vous puissiez voir Dieu avec les veux de l’esprit. » Le 3e avantage, c'est
le mérite de la foi. A ce sujet saint Léon s'exprime de la sorte dans son
sermon 12e sur l’Ascension : « C'est alors que la foi plus éclairée
commence à comprendre à l’aide de la raison que le Fils est égal au Père; il ne
lui est plus nécessaire de toucher la substance corporelle de J.-C., par laquelle
il est inférieur à son Père. C'est là le privilège des grands esprits de
croire, sans appréhension, ce que 1'œi1 du corps ne saurait apercevoir, et de
s'attacher, par le désir, à ce à quoi l’on ne peut atteindre par la vue. »
Saint Augustin dit au livre de ses Confessions : « Il a bondi comme
un géant pour fournir sa carrière. Il n'a pas apporté de lenteur, mais il a
couru en proclamant par ses paroles, par ses actions, par sa mort, par sa vie ;
en descendant sur la terre, en montant au ciel, il crie pour que nous revenions
à lui, et il a disparu aux yeux de ses apôtres, afin que nous rentrions dans
notre coeur pour l’y trouver. » Le 4e avantage, c'est la sécurité, s'il
est monté au ciel, c'est pour être notre avocat auprès de son Père. Nous
pouvons bien être en sûreté, quand nous pensons avoir un pareil avocat devant
le Père. (Saint Jean, I, II) : «Nous avons pour avocat auprès du Père J.-C.,
qui est juste; car c'est lui qui est la victime de propitiation pour nos
péchés. » Saint Bernard dit en parlant de cette sécurité : « Tu as, ô homme, un
accès assuré auprès de Dieu: Tu y vois la mère devant le Fils, et le Fils
devant le Père : cette mère montre à son fils sa poitrine et ses mamelles ; le
Fils montre à son Père son côté et ses blessures. Il ne pourra donc y avoir de
refus, là où il y a tant de preuves de charité. » Le 5e avantage, c'est
notre dignité. Oui, notre dignité est extraordinairement grande, puisque notre
nature a été élevée jusqu'à la droite de: Dieu. C'est pour cela que les anges,
en considération de cette dignité dans les hommes, se sont désormais refusés à
recevoir leurs adorations, comme il est dit dans l’Apocalypse (XIX) : « Et je
me prosternai (c'est saint Jean qui parle) aux pieds de l’ange pour l’adorer.
Mais il me dit: gardez-vous bien de le faire; je suis serviteur de Dieu comme
vous, et comme vos frères. » La Glose fait ici cette remarque: « Dans
l’ancienne loi, l’ange ne refusa pas l’adoration de l’homme, mais après
l’ascension du Seigneur, quand il eut vu que l’homme était élevé au-dessus de
lui, il appréhenda d'être adoré. » Saint Léon parle ainsi dans son 2e sermon
sur l’Ascension : « Aujourd'hui la faiblesse de notre nature a été élevée en
J.-C., au-dessus de toutes les plus grandes puissances jusqu'au trône où Dieu
est assis. Ce qui rend plus admirable la grâce de Dieu, c'est qu'en enlevant
ainsi au regard des hommes ce qui leur imprimait à juste titre un respect
sensible, elle empêche la foi de faillir, l’espérance de chanceler et la
charité de se refroidir. » — Le 6e avantage, c'est la solidité de notre
espérance. Saint Paul dit aux Hébreux (IV) : « Ayant donc pour grand pontife
Jésus, Fils de Dieu, qui est monté au plus haut des cieux, demeurons fermes
dans la profession que; nous avons faite d'espérer. » Et plus loin (VI) : «
Nous avons mis notre refuge dans la recherche et l’acquisition des biens à nous
proposés par l’espérance, qui sert à notre âme comme une ancre ferme et assurée
laquelle pénètre jusqu'au dedans du voile où Jésus, notre précurseur, est entré
pour nous. » Saint Léon dit encore à ce sujet : « L'Ascension de J.-C. est le
gage de notre élévation, d'autant que là où la gloire du chef a précédé, le
corps espère y parvenir. » Le 7e avantage est de nous montrer le chemin.
Le prophète Nichée dit (III) : « Il a monté pour nous ouvrir le chemin. » Saint
Augustin ajoute: « Le Sauveur s'est fait lui-même notre voie. Levez-vous et
marchez, vous avez un chemin tout tracé ; gardez-. vous d'être lents. » Le
huitième avantage, c'est de nous ouvrir la porte du ciel: car de même que le
premier Adam a ouvert les portes de l’enfer, de même le second a ouvert les
portes du paradis. Aussi l’Eglise chante-t-elle : Tu devicto mortis aculeo,
etc. (2) : « Après avoir vaincu l’aiguillon de la mort, vous avez ouvert aux
croyants le royaume des cieux. » Le 8e avantage, c'est de nous préparer
une place. « Je vais, dit J.-C. dans saint Jean; je vais vous préparer une
place. » Saint Augustin commente ainsi ces paroles : « Seigneur; préparez ce
que vous préparez: car vous nous préparez pour vous, et c'est vous-même que
vous nous préparez, quand vous préparez une place où nous habiterons en vous et
où vous habiterez en nous.»
(1) Extrait
de l’Histoire scholastique de Pierre Comestor.
(2) Paroles du Te Deum.
La Légende dorée de
Jacques de Voragine nouvellement traduite en français avec introduction,
notices, notes et recherches sur les sources par l'abbé J.-B. M. Roze, chanoine
honoraire de la Cathédrale d'Amiens, Édouard Rouveyre, éditeur, 76, rue
de Seine, 76, Paris mdcccci
SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/tome02/073.htm
Pérugin (Pietro Vannuci, dit Il Perugino). L'Ascension du Christ Jésus,
1495-1498 - huile sur bois transposée sur toile, 325 x 265
Don du Pape Pie VII, 1816 – Musée des beaux-arts de Lyon
L’Ascension du
Pérugin se base sur le texte des Actes des Apôtres (1, 1-11). Et
nous en sommes sûr grâce au texte que porte les anges dans les phylactères,
celui de droite dit : "Viri Galilaei, quid aspicientes in
coelum" : c’est-à-dire "Hommes de Galilée, pourquoi
regardez-vous avec étonnement vers le ciel ?" Sur celui de gauche on
peut lire : "Hic Iesus qui assumptus est a vobis in caelum, sic
veniet" : c’est-à-dire "Ce Jésus qui vous a été enlevé, viendra comme
cela".
Ce texte, c’est celui du
chant de l’offertoire du dimanche de l’Ascension. Finalement, le Pérugin nous
propose une image et des sons. Il nous encourage à participer nous aussi aux
chants des anges musiciens.
Dans le texte
des Actes au verset 5 du chapitre 1, le Christ évoque Jean-Baptiste.
C’est peut-être pour cela que le treizième personnage tout à droite ressemble
beaucoup au baptiste. Le Pérugin cherche peut-être à mettre en valeur le
baptême et aussi à annoncer le baptême de l’Esprit qui aura lieu dix jours plus
tard lors de la Pentecôte.
N’hésitez pas à vous
abonner à la chaine de Narthex sur Youtube et à nous poser vos questions en
commentaire !
Noémie Marijon et
Valérie-Anne Maitre
Andreï
Roublev et Daniel, Ascension. Du rite festif ("Vasilievsky"), 1408, bois,
détrempe 128 x 92
Andrej
Rublëv and Daniil, Ascension from Vasilyevskiy chin, XVth c.
Андрей
Рублев и Даниил, Вознесение. Из Праздничного чина ("Васильевский")
1408
Дерево, темпера 128 х 92
Commentaires liturgiques
du Jour de l’Ascension
Dom
Guéranger, l’Année Liturgique
Le jour s’est levé
radieux, la terre qui s’émut à la naissance de l’Emmanuel [1] éprouve un tressaillement
inconnu ; l’ineffable succession des mystères de l’Homme-Dieu est sur le
point de recevoir son dernier complément. Mais l’allégresse de la terre est
montée jusqu’aux cieux ; les hiérarchies angéliques s’apprêtent à recevoir
le divin chef qui leur fut promis, et leurs princes sont attentifs aux portes,
prêts à les lever quand le signal de l’arrivée du triomphateur va retentir. Les
âmes saintes, délivrées des limbes depuis quarante jours, planent sur
Jérusalem, attendant l’heureux moment où la voie du ciel, fermée depuis quatre
mille ans par le péché, s’ouvrant tout à coup, elles vont s’y précipiter à la
suite de leur Rédempteur. L’heure presse, il est temps que notre divin
Ressuscité se montre, et qu’il reçoive les adieux de ceux qui l’attendent
d’heure en heure, et qu’il doit laisser encore dans cette vallée de larmes.
Tout à coup il apparaît
au milieu du Cénacle. Le cœur de Marie a tressailli, les disciples et les
saintes femmes adorent avec attendrissement celui qui se montre ici-bas pour la
dernière fois. Jésus daigne prendre place à table avec eux ; il condescend
jusqu’à partager un dernier repas, non plus dans le but de les rendre certains
de sa résurrection ; il sait qu’ils n’en doutent plus ; mais, au
moment d’aller s’asseoir à la droite du Père, il tient à leur donner cette
marque si chère de sa divine familiarité. O repas ineffable, où Marie goûte une
dernière fois en ce monde le charme d’être assise aux côtés de son fils, où la
sainte Église représentée par les disciples et par les saintes femmes est
encore présidée visiblement par son Chef et son Époux ! Qui pourrait
exprimer le respect, le recueillement, l’attention des convives, peindre leurs
regards fixés avec tant d’amour sur le Maître tant aimé ? Ils aspirent à
entendre encore une fois sa parole ; elle leur sera si chère à ce moment
du départ ! Enfin Jésus ouvre la bouche ; mais son accent est plus
grave que tendre. Il débute en leur rappelant l’incrédulité avec laquelle ils
accueillirent la nouvelle de sa résurrection [2]. Au moment de leur confier la plus imposante
mission qui ait jamais été transmise à des hommes, il veut les rappeler à
l’humilité. Sous peu de jours ils seront les oracles du monde, le monde devra
croire sur leur parole, et croire ce qu’il n’a pas vu, ce qu’eux seuls ont vu.
C’est la foi qui met les hommes en rapport avec Dieu ; et cette foi,
eux-mêmes ne l’ont pas eue tout d’abord : Jésus veut recevoir d’eux une
dernière réparation pour leur incrédulité passée, afin que leur apostolat soit
établi sur l’humilité.
Prenant ensuite le ton
d’autorité qui convient à lui seul, il leur dit : « Allez dans le
monde entier, prêchez l’Évangile à toute créature. Celui qui croira et sera
baptisé, sera sauvé ; mais celui qui ne croira pas sera
condamné » [3]. Et cette mission de prêcher l’Évangile au monde
entier, comment l’accompliront-ils ? Par quel moyen réussiront-ils à
accréditer leur parole ? Jésus le leur indique : « Voici les
miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : ils chasseront les
démons en mon nom ; ils parleront des langues nouvelles ; ils
prendront les serpents avec la main ; s’ils boivent quelque breuvage
mortel, il ne leur nuira pas ; ils imposeront les mains sur les malades,
et les malades seront guéris » [4]. Il veut que le miracle soit le fondement de son
Église, comme il l’a choisi pour être l’argument de sa mission divine. La
suspension des lois de la nature annonce aux hommes que l’auteur de la nature
va parler ; c’est à eux alors d’écouter et de croire humblement.
Voilà donc ces hommes
inconnus au monde, dépourvus de tout moyen humain, les voilà investis de la
mission de conquérir la terre et d’y faire régner Jésus-Christ. Le monde ignore
jusqu’à leur existence ; sur son trône impérial, Tibère, qui vit dans la
frayeur des conjurations, ne soupçonne en rien cette expédition d’un nouveau
genre qui va s’ouvrir, et dont l’empire romain doit être la conquête. Mais à
ces guerriers il faut une armure, et une armure de trempe céleste. Jésus leur
annonce qu’ils sont au moment de la recevoir. « Demeurez dans la ville,
leur dit-il, jusqu’à ce que vous ayez été revêtus de la vertu d’en
haut » [5]. Or, quelle est cette armure ? Jésus va
le leur expliquer. Il leur rappelle la promesse du Père, « cette promesse,
dit-il, que vous avez entendue par ma bouche. Jean a baptisé dans l’eau ;
mais vous, sous peu de jours, vous serez baptisés dans le
Saint-Esprit » [6].
Mais l’heure de la
séparation est venue. Jésus se lève, et l’assistance tout entière se dispose à
suivre ses pas. Cent vingt personnes se trouvaient là réunies avec la mère du
divin triomphateur que le ciel réclamait. Le Cénacle était situé sur la
montagne de Sion, l’une des deux collines que renfermait l’enceinte de
Jérusalem. Le cortège traverse une partie de la ville, se dirigeant vers la
porte orientale qui ouvre sur la vallée de Josaphat. C’est la dernière fois que
Jésus parcourt les rues de la cité réprouvée. Invisible désormais aux yeux de
ce peuple qui l’a renié, il s’avance à la tête des siens, comme autrefois la
colonne lumineuse qui dirigeait les pas du peuple israélite. Qu’elle est belle
et imposante cette marche de Marie, des disciples et des saintes femmes, à la
suite de Jésus qui ne doit plus s’arrêter qu’au ciel, à la droite du
Père ! La piété du moyen âge la célébrait jadis par une solennelle
procession qui précédait la Messe de ce grand jour. Heureux siècles, où les
chrétiens aimaient à suivre chacune des traces du Rédempteur, et ne savaient
pas se contenter, comme nous, de quelques vagues notions qui ne peuvent
enfanter qu’une piété vague comme elles !
On songeait aussi alors
aux sentiments qui durent occuper le cœur de Marie durant ces derniers instants
qu’elle jouissait de la présence de son fils. On se demandait qui devait
l’emporter dans ce cœur maternel, de la tristesse de ne plus voir Jésus, ou du
bonheur de sentir qu’il allait entrer enfin dans la gloire qui lui était due.
La réponse venait promptement à la pensée de ces véritables chrétiens, et nous
aussi, nous nous la ferons à nous-mêmes. Jésus n’avait-il pas dit à ses
disciples : « Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je
m’en vais à mon Père ? » [7] Or, qui aima plus Jésus que ne l’aima
Marie ? Le cœur de la mère était donc dans l’allégresse au moment de cet
ineffable adieu. Marie ne pouvait songer à elle-même, quand il s’agissait du
triomphe dû à son fils et à son Dieu. Après les scènes du Calvaire,
pouvait-elle aspirer à autre chose qu’à voir glorifié enfin celui qu’elle
connaissait pour le souverain Seigneur de toutes choses, celui qu’elle avait vu
si peu de jours auparavant renié, blasphémé, expirant dans toutes les douleurs.
Le cortège sacré a
traversé la vallée de Josaphat, il a passé le torrent de Cédron, et il se
dirige sur la pente du mont des Oliviers. Quels souvenirs se pressent à la
pensée ! Ce torrent, dont le Messie dans ses humiliations avait bu l’eau
bourbeuse, est devenu aujourd’hui le chemin de la gloire pour ce même Messie.
Ainsi l’avait annoncé David [8]. On laisse sur la gauche le jardin qui fut
témoin de la plus terrible des agonies, cette grotte où le calice de toutes les
expiations du monde fut présenté à Jésus et accepté par lui. Après avoir
franchi un espace que saint Luc mesure d’après celui qu’il était permis aux
Juifs de parcourir le jour du Sabbat, on arrive sur le territoire de Béthanie,
cet heureux village où Jésus, dans les jours de sa vie mortelle, recherchait
l’hospitalité dé Lazare et de ses sœurs. De cet endroit de la montagne des
Oliviers on avait la vue de Jérusalem, qui apparaissait superbe avec son temple
et ses palais. Cet aspect émeut les disciples. La patrie terrestre fait encore
battre le cœur de ces hommes ; un moment ils oublient la malédiction
prononcée sur l’ingrate cité de David, et semblent ne plus se souvenir que
Jésus vient de les faire citoyens et conquérants du monde entier. Le rêve de la
grandeur mondaine de Jérusalem les a séduits tout à coup, et ils osent adresser
cette question à leur Maître : « Seigneur, est-ce à ce moment que
vous rétablirez le royaume d’Israël ? »
Jésus répond avec une
sorte de sévérité à cette demande indiscrète : « Il ne vous
appartient pas de savoir les temps et les moments que le Père a réservés à son
pouvoir. » Ces paroles n’enlevaient pas l’espoir que Jérusalem fût un jour
réédifiée par Israël devenu chrétien ; mais ce rétablissement de la cité
de David ne devant avoir lieu que vers la fin des temps, il n’était pas à
propos que le Sauveur fît connaître le secret divin. La conversion du monde
païen, la fondation de l’Église, tels étaient les objets qui devaient
préoccuper les disciples. Jésus les ramène tout aussitôt à la mission qu’il
leur donnait il y a peu d’instants : « Vous allez recevoir, leur
dit-il, la vertu du Saint-Esprit qui descendra sur vous, et vous serez mes
témoins dans Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux
extrémités de la terre » [9].
Selon une tradition qui
remonte aux premiers siècles du christianisme [10], il était l’heure de
midi, l’heure à laquelle Jésus avait été élevé sur la croix, lorsque, jetant
sur l’assistance un regard de tendresse qui dut s’arrêter avec une complaisance
filiale sur Marie, il éleva les mains et les bénit tous. A ce moment ses pieds
se détachèrent de la terre, et il s’élevait au ciel [11]. Les assistants le suivaient du
regard ; mais bientôt il entra dans une nuée qui le déroba à leurs
yeux [12].
C’en était fait : la
terre avait perdu son Emmanuel. Quarante siècles l’avaient attendu, et il
s’était rendu enfin aux soupirs des Patriarches et aux vœux enflammés des
Prophètes. Nous l’adorâmes, captif de notre amour, dans les chastes flancs de
la Vierge bénie. Bientôt l’heureuse mère nous le présenta sous l’humble toit
d’une étable à Bethléhem. Nous le suivîmes en la terre d’Égypte, nous
l’accompagnâmes au retour, et nous vînmes nous fixer avec lui à Nazareth.
Lorsqu’il partit pour exercer sa mission de trois ans dans sa patrie terrestre,
nous nous attachâmes à ses pas, ravis des charmes de sa personne, écoutant ses
discours et ses paraboles, assistant à ses prodiges. La malice de ses ennemis
étant montée à son comble, et l’heure venue où il devait mettre le sceau à cet
amour qui l’avait attiré du ciel en terre par la mort sanglante et ignominieuse
de la croix, nous recueillîmes son dernier soupir et nous fûmes inondés de son
sang divin. Le troisième jour, il s’échappait de son sépulcre vivant et
victorieux, et nous étions là encore pour applaudir à son triomphe sur la mort,
par lequel il nous assurait la gloire d’une résurrection semblable à la sienne.
Durant les jours qu’il a daigné habiter encore cette terre, notre foi ne l’a
pas quitté ; nous eussions voulu le conserver toujours ; et voici
qu’à cette heure même il échappe à nos regards, et notre amour n’a pu le
retenir ! Plus heureuses que nous, les âmes des justes qu’il avait
délivrées des limbes l’ont suivi dans son vol rapide, et elles jouissent pour
l’éternité des délices de sa présence.
Les disciples tenaient
encore les yeux fixés au ciel, lorsque soudain deux Anges vêtus de blanc se
présentèrent à eux et leur dirent : « Hommes de Galilée, pourquoi
vous arrêtez-vous à regarder au ciel ? Ce Jésus qui vous a quittés pour
s’élever au ciel reviendra un jour en la même manière que vous l’avez vu monter » [13]. Ainsi, le Sauveur est remonté, et le juge doit un
jour redescendre : toute la destinée de l’Église est comprise entre ces
deux termes. Nous vivons donc présentement sous le régime du Sauveur ; car
notre Emmanuel nous a dit que « le fils de l’homme n’est pas venu pour
juger le monde, mais afin que le monde soit sauvé par lui » [14] ; et c’est dans ce but miséricordieux
que les disciples viennent de recevoir la mission d’aller par toute la terre et
de convier les hommes au salut, pendant qu’il en est temps encore.
Quelle tâche immense
Jésus leur a confiée ! Et au moment où il s’agit pour eux de s’y livrer,
il les quitte ! Il leur faut descendre seuls cette montagne des Oliviers
d’où il est parti pour le ciel. Leur cœur cependant n’est pas triste ; ils
ont Marie avec eux, et la générosité de cette mère incomparable se communique à
leurs âmes. Ils aiment leur Maître ; leur bonheur est désormais de penser
qu’il est entré dans son repos. Les disciples rentrèrent dans Jérusalem,
« remplis d’une « vive allégresse », nous dit saint Luc [15], exprimant par ce seul mot l’un des
caractères de cette ineffable fête de l’Ascension, de cette fête empreinte d’une
si douce mélancolie, mais qui respire en même temps plus qu’aucune autre la
joie et le triomphe.
Durant son Octave, nous
essayerons d’en pénétrer les mystères et de la montrer dans toute sa
magnificence ; aujourd’hui nous nous bornerons à dire que cette solennité
est le complément de tous les mystères de notre divin Rédempteur, qu’elle est
du nombre de celles qui ont été instituées par les Apôtres eux-mêmes [16] ; enfin qu’elle a rendu
sacré pour jamais le jeudi de chaque semaine, jour rendu déjà si auguste par
l’institution de la divine Eucharistie.
Nous avons parlé de la
procession solennelle par laquelle on célébrait, au moyen âge, la marche de
Jésus et de ses disciples vers le mont des Oliviers ; nous devons rappeler
aussi qu’en ce jour on bénissait solennellement du pain et des fruits nouveaux,
en mémoire du dernier repas que le Sauveur avait pris dans le Cénacle. Imitons
la piété de ces temps où les chrétiens avaient à cœur de recueillir les
moindres traits de la vie de l’Homme-Dieu, et de se les rendre propres, pour
ainsi dire, en reproduisant dans leur manière de vivre toutes les circonstances
que le saint Évangile leur révélait. Jésus-Christ était véritablement aimé et
adoré dans ces temps où les hommes se souvenaient sans cesse qu’il est le
souverain Seigneur, comme il est le commun Rédempteur. De nos jours, c’est
l’homme qui règne, à ses risques et périls ; Jésus-Christ est refoulé dans
l’intime de la vie privée. Et pourtant il a droit à être notre préoccupation de
tous les jours et de toutes les heures ! Les Anges dirent aux Apôtres :
« En la manière que vous l’avez vu monter, ainsi un jour il
descendra. » Puissions-nous l’avoir aimé et servi durant son absence avec
assez d’empressement, pour oser soutenir ses regards lorsqu’il apparaîtra tout
à coup !
Nous ne donnons point ici
l’Office des premières Vêpres de l’Ascension, parce que cette fête étant fixe
au jeudi, sa Vigile ne peut jamais se rencontrer le dimanche, tandis qu’il en
est autrement pour les solennités auxquelles nous avons accordé ce
développement. Au reste, sauf le Verset et l’Antienne de Magnificat, les
premières et les secondes Vêpres de l’Ascension sont entièrement semblables.
A LA MESSE.
L’Église romaine indique
aujourd’hui pour la Station la basilique de Saint-Pierre. C’est une belle
pensée de réunir en un tel jour l’assemblée des fidèles autour du glorieux
tombeau d’un des principaux témoins de la triomphante Ascension de son Maître.
Cette Station est toujours maintenue ; mais, depuis plusieurs siècles, le
Pape se rend avec le sacré Collège des Cardinaux à la basilique du Latran, afin
de terminer dans cet antique sanctuaire, dédié par Constantin au Sauveur des
hommes, la série annuelle des mystères par lesquels le Fils de Dieu a opéré et
consomme aujourd’hui notre salut.
Dans ces deux augustes
basiliques, comme dans les plus humbles églises de la chrétienté, le symbole
liturgique de la fête est le Cierge pascal, que nous vîmes allumer dans la nuit
de la résurrection, et qui était destiné à figurer, par sa lumière de quarante
jours, la durée du séjour de notre divin Ressuscité au milieu de ceux qu’il a
daigné appeler ses frères. Les regards des fidèles rassemblés s’arrêtent avec
complaisance sur sa flamme scintillante, qui semble briller d’un éclat plus
vif, à mesure qu’approche l’instant où elle va succomber. Bénissons notre mère
la sainte Église à qui l’Esprit-Saint a inspiré l’art de nous instruire et de
nous émouvoir à l’aide de tant d’ineffables symboles, et rendons gloire au Fils
de Dieu qui a daigné nous dire : « Je suis la lumière du
monde » [17].
L’Introït annonce avec
éclat la grande solennité qui nous rassemble. Il est formé des paroles des
Anges aux Apôtres sur le mont des Oliviers. Jésus est monté aux cieux ;
Jésus en doit redescendre un jour.
La sainte Église
recueillant les vœux de ses enfants dans la Collecte, demande pour eux à Dieu
la grâce de tenir leurs cœurs attachés au divin Rédempteur, que leurs désirs
doivent désormais chercher jusqu’au ciel où il est monté le premier.
ÉPÎTRE.
Nous venons d’assister,
en suivant cet admirable récit, au départ de notre Emmanuel pour les cieux.
Est-il rien de plus attendrissant que ce regard des disciples fixé sur leur
Maître divin qui s’élève tout à coup en les bénissant ? Mais un nuage
vient s’interposer entre Jésus et eux, et leurs yeux mouillés de larmes ont
perdu la trace de son passage. Ils sont seuls désormais sur la montagne ;
Jésus leur a enlevé sa présence visible. Dans ce monde désert, quel ne serait
pas leur ennui, si sa grâce ne les soutenait, si l’Esprit divin n’était au
moment de descendre sur eux et de créer en eux un nouvel être ? Ce n’est donc
plus qu’au ciel qu’ils le reverront, celui qui, étant Dieu, daigna durant trois
années être leur Maître, et qui, à la dernière Cène, voulut bien les appeler
ses amis !
Mais le deuil n’est pas
pour eux seulement. Cette terre qui recevait en frémissant de bonheur la trace
des pas du Fils de Dieu, ne sera plus foulée par ses pieds sacrés. Elle a perdu
cette gloire qu’elle attendit quatre mille ans, la gloire de servir
d’habitation à son divin auteur. Les nations sont dans l’attente d’un
Libérateur ; mais, hors de la Judée et de la Galilée, les hommes ignorent
que ce Libérateur est venu et qu’il est remonté aux cieux. L’œuvre de Jésus
cependant n’en demeurera pas là. Le genre humain connaîtra sa venue ; et,
quant à son Ascension au ciel en ce jour, écoutez la voix de la sainte Église
qui dans les cinq parties du monde retentit et proclame le triomphe de
l’Emmanuel. Dix-huit siècles se sont écoulés depuis son départ, et nos adieux
pleins de respect et d’amour s’unissent encore à ceux que lui adressèrent ses
disciples, pendant qu’il s’élevait au ciel. Nous aussi nous pleurons son
absence ; mais nous sommes heureux aussi de le voir glorifié, couronné,
assis à la droite de son Père. Vous êtes entré dans votre repos,
Seigneur ; nous vous adorons sur votre trône, nous qui sommes vos
rachetés, votre conquête. Bénissez-nous, attirez-nous à vous, et daignez faire
que votre dernier avènement soit notre espoir et non notre crainte.
Les deux Versets de
l’Alléluia répètent les accents de David célébrant d’avance le Christ qui monte
dans sa gloire, les acclamations des Anges, les sons éclatants des trompettes
célestes, le superbe trophée que le vainqueur entraîne après lui dans ces
heureux captifs qu’il a délivrés de la prison des limbes.
ÉVANGILE.
Le diacre ayant achevé
l’Évangile, un acolyte monte à l’ambon, et éteint silencieusement le Cierge
mystérieux qui nous rappelait la présence de Jésus ressuscité. Ce rite
expressif annonce le commencement du veuvage de la sainte Église, et avertit
nos âmes que pour contempler désormais notre Sauveur, il nous faut aspirer au
ciel où il réside. Que rapide a été son passage ici-bas ! Que de
générations se sont succédé, que de générations se succéderont encore jusqu’à
ce qu’il se montre de nouveau !
Loin de lui, la sainte
Église ressent les langueurs de l’exil ; elle persévère néanmoins à
habiter cette vallée de larmes ; car c’est là qu’elle doit élever les
enfants dont le divin Époux l’a rendue mère par son Esprit ; mais la vue
de son Jésus lui manque, et si nous sommes chrétiens, elle doit nous manquer
aussi à nous-mêmes. Oh ! Quand viendra le jour où de nouveau revêtus de
notre chair, a nous nous élancerons dans les airs à la rencontre du Seigneur,
pour demeurer avec lui à jamais ! » [18] C’est alors, et seulement alors, que nous
aurons atteint la fin pour laquelle nous fûmes créés.
Tous les mystères du
Verbe incarné que nous avons vu se dérouler jusqu’ici devaient aboutir à son
Ascension ; toutes les grâces que nous recevons jour par jour doivent se
terminer à la nôtre. « Ce monde n’est qu’une figure qui passe » [19] ; et nous sommes en marche pour aller
rejoindre notre divin Chef. En lui est notre vie, notre félicité ; c’est
en vain que nous voudrions les chercher ailleurs. Tout ce qui nous rapproche de
Jésus nous est bon ; tout ce qui nous en éloigne est mauvais et funeste.
Le mystère de l’Ascension est le dernier éclair que Dieu fait luire à nos
regards pour nous montrer la voie. Si notre cœur aspire à retrouver Jésus,
c’est qu’il vit de la vraie vie ; s’il est concentré dans les choses
créées, en sorte qu’il ne ressente plus l’attraction du céleste aimant qui est Jésus,
c’est qu’il serait mort.
Levons donc les yeux
comme les disciples, et suivons en désir celui qui monte aujourd’hui et qui va
nous préparer une place. En haut les cœurs ! Sursum corda ! C’est le
cri d’adieu que nous envoient nos frères qui montent à la suite du divin
Triomphateur ; c’est le cri des saints Anges accourus au-devant de
l’Emmanuel, et qui nous invitent à venir renforcer leurs rangs.
Sois donc béni, ô Cierge
de la Pâque, colonne lumineuse, qui nous as réjouis quarante jours par ta
flamme joyeuse et brillante. Tu nous parlais de Jésus, notre flambeau dans la
nuit de ce monde ; maintenant ta lumière éteinte nous avertit qu’ici-bas
on ne voit plus Jésus, et que pour le voir désormais, il faut s’élever au ciel.
Symbole chéri que la main maternelle de la sainte Église avait créé pour parler
à nos cœurs en attirant nos regards, nous te faisons nos adieux ; mais
nous conservons le souvenir des saintes émotions que ta vue nous fit ressentir
dans tout le cours de cet heureux Temps pascal que tu fus chargé de nous
annoncer, et qui à peine te survivra de quelques jours.
Pour Antienne de
l’Offertoire, l’Église emploie les mêmes paroles de David qu’elle a fait
retentir avant la lecture de l’Évangile. Elle n’a qu’une pensée : le
triomphe de son Époux, la joie du ciel qu’elle veut voir partagée par les
habitants de la terre.
Entrer à la suite de
Jésus dans la vie éternelle, éviter les obstacles qui peuvent se rencontrer
dans la voie, tels doivent être nos désirs en ce jour, telle est aussi la
demande que la sainte Église adresse pour nous à Dieu dans l’oraison Secrète.
Un nouveau verset de
David fournit l’Antienne de la Communion. Le roi-prophète y annonce, mille ans
à l’avance, que c’est à l’Orient que l’Emmanuel s’élèvera aux cieux. C’est en
effet de la montagne des Oliviers située au Levant de Jérusalem que nous avons
vu aujourd’hui Jésus partir pour le royaume de son Père.
Le peuple fidèle vient de
sceller son alliance avec son divin Chef en participant à l’auguste
Sacrement ; l’Église demande à Dieu que ce mystère, qui contient Jésus
désormais invisible, opère en nous ce qu’il exprime à l’extérieur.
MIDI.
Une tradition descendue
des premiers siècles et confirmée par les révélations des saints, nous apprend
que l’heure de l’Ascension du Sauveur fut l’heure de midi. Les Carmélites de la
réforme de sainte Thérèse honorent d’un culte particulier ce pieux souvenir. A
l’heure où nous sommes, elles sont réunies au chœur, vaquant debout à la
contemplation du dernier des mystères de Jésus, et suivant l’Emmanuel de la
pensée et du cœur aussi haut que son vol divin l’emporte.
Suivons-le aussi
nous-mêmes ; mais avant de fixer nos regards sur le radieux midi qui
éclaire son triomphe, revenons un moment par la pensée à son point de départ.
C’est à minuit, au sein des ténèbres, qu’il éclata tout à coup dans l’étable de
Bethléhem. Cette heure nocturne et silencieuse convenait au début de sa
mission. Son œuvre tout entière était devant lui, et trente-trois années
devaient être employées à l’accomplir. Cette mission se déroula année par
année, jour par jour, et elle allait touchant à sa fin, lorsque les hommes,
dans leur malice, se saisirent de lui et l’attachèrent à une croix. On était au
milieu du jour, lorsqu’il parut élevé dans les airs ; mais son Père ne
voulut pas que le soleil éclairât ce qui était une humiliation et non un triomphe.
D’épaisses ténèbres couvrirent la terre entière ; cette journée fut sans
midi. Quand le soleil reparut, il était déjà l’heure de None. Trois jours
après, il sortait du tombeau aux premiers rayons de l’aurore.
Aujourd’hui, à ce moment
même, son œuvre est consommée. Jésus a payé de son sang la rançon de nos
péchés, il a vaincu la mort en ressuscitant glorieux ; n’a-t-il pas le
droit de choisir pour son départ l’heure où le soleil, son image, verse tous
ses feux et inonde de lumière cette terre que son Rédempteur va échanger pour
le ciel ? Salut donc, heure de midi deux fois sacrée, puisque tu nous
redis chaque jour et la miséricorde et la victoire de notre Emmanuel !
Gloire à toi pour la double auréole que tu portes : le salut de l’homme
par la croix, et rentrée de l’homme au royaume des cieux !
Mais n’êtes-vous pas
aussi vous-même le Midi de nos âmes, ô Jésus, Soleil de justice ! Cette
plénitude de lumière à laquelle nous aspirons, cette ardeur de l’amour éternel
qui seul peut nous rendre heureux, où les trouverons-nous, sinon en vous qui
êtes venu ici-bas éclairer nos ténèbres et fondre nos glaces ? Dans cette
espérance, nous écoutons les mélodieuses paroles de Gertrude votre fidèle
épouse, et nous sollicitons la grâce de pouvoir un jour les répéter après
elle : « O amour, ô Midi dont l’ardeur est si douce, vous êtes a
l’heure du repos sacré, et la paix entière que l’on goûte en vous fait nos
délices. O mon Bien-Aimé, élu et choisi au-dessus de toute créature, faites-moi
savoir, montrez-moi le lieu où vous paissez votre troupeau, où vous prenez
votre repos à l’heure de midi. Mon cœur s’enflamme à la pensée de vos doux
loisirs à ce moment. Oh ! S’il m’était donné d’approcher de vous assez
près pour n’être plus seulement près de vous, mais en vous ! Par votre
influence, ô Soleil de justice, toutes les fleurs des vertus sortiraient de moi
qui ne suis que cendre et poussière. Fécondée par vos rayons, ô mon Maître et
mon Époux, mon âme produirait les nobles fruits de toute perfection. Enlevée de
cette vallée de misère, admise à contempler vos traits si désirés, mon bonheur
éternel serait de a penser que vous n’avez pas dédaigné, ô miroir sans tache,
de vous unir à une pécheresse telle que moi » [20].
A VÊPRES.
Le Seigneur Jésus a
disparu de la terre ; mais son souvenir et ses promesses sont demeurés au
fond du cœur de la sainte Église. Elle suit par la pensée le triomphe si
splendide de son Époux, triomphe si mérité après l’œuvre accomplie du salut des
hommes. Elle ressent son veuvage ; mais elle attend d’une foi ferme le
Consolateur promis. Cependant les heures s’écoulent, le soir approche ;
elle rassemble alors ses enfants, et dans l’Office des Vêpres, elle repasse
avec eux le profond mystère de ce grand jour.
Les Antiennes des Psaumes
reproduisent le récit de l’événement qui s’est accompli à l’heure de
midi ; elles sont mélodieuses, mais non sans une expression triste comme
il convient au jour des adieux.
L’Hymne, pleine de
suavité, a pour auteur saint Ambroise ; mais elle a été retouchée plus ou
moins heureusement au XVIIe siècle.
L’Antienne qui accompagne
le cantique de Marie est une invitation à Jésus de se souvenir de sa promesse,
et de ne pas tarder à consoler son Épouse par l’envoi du divin Esprit. La sainte
Église la répétera chaque jour, jusqu’à l’arrivée du don céleste.
Nous entendrons, dans
tout le cours de l’Octave, le concert des antiques Églises de la chrétienté,
célébrant sur des modes divers, mais dans un même sentiment, le médiateur de
Dieu et des hommes qui s’élève aux cieux par sa propre vertu. Donnons
aujourd’hui la parole à l’Église grecque qui, dans son génie pompeux, cherche à
rendre les magnificences du mystère. C’est l’Hymne de l’Office du soir.
Maître
de Vyšší Brod, Ascension du Christ Jésus, retable de Vyšší Brod, vers 1350, tempera sur panneau, Galerie nationale de Prague
IN ASSUMPTIONE DOMINI, AD
VESPERAS.
Lorsque tu fus arrivé, ô
Christ, sur le mont des Oliviers, afin d’accomplir la volonté du Père, les
Anges célestes furent dans l’étonnement, et les esprits infernaux frémirent.
Les disciples éprouvaient un sentiment de bonheur mêlé de crainte, tandis que tu
leur parlais. En face, à l’Orient, un nuage apparaissait semblable à un trône
prépare ; le ciel dont les portes étaient ouvertes se montrait dans toute
sa beauté ; et la terre allait apprendre comment Adam, après sa chute,
pourra remonter encore. Mais tout à coup tes pieds s’élèvent dans les airs,
comme si une main les soutenait, ô Christ ! Ta bouche répète des
bénédictions aussi longtemps que ses accents se font entendre ; le nuage
te reçoit, et bientôt le ciel lui-même. Telle est l’œuvre sublime que tu as
opérée, Seigneur, pour accomplir le salut de nos âmes.
La nature d’Adam qui
était tombée jusque dans les profondeurs de la terre, cette nature que tu as
renouvelée, ô Dieu, tu l’élevés aujourd’hui avec toi au-dessus des Principautés
et des Puissances. Dans ton amour pour elle, tu l’établis là même où tu
résides ; dans ta compassion, tu te l’étais unie, tu avais souffert en
elle, toi qui es impassible : et à cause de ses souffrances que tu as
partagées, tu l’associes aujourd’hui à ta gloire. Les esprits célestes se sont
écriés : « Quel est cet homme éclatant de beauté, et qui n’est pas
seulement un homme, mais un Dieu-homme, ayant les deux natures ? »
Cependant, d’autres Anges au vol rapide et vêtus de longues tuniques,
descendaient vers les disciples et leur disaient : « Hommes de
Galilée, Jésus, homme-Dieu, qui vient de vous quitter, reviendra Dieu-homme,
pour juger les vivants et les morts, et pour faire part à ceux qui croient en
lui du pardon et de sa grande miséricorde. »
Lorsque tu fus enlevé dans
la gloire aux regards de tes disciples, ô Christ Dieu, un nuage reçut ton
humanité, les portes du ciel s’élevèrent, le chœur des Anges tressaillit
d’allégresse et les Vertus célestes criaient avec transport :
« Princes, élevez vos portes, et le Roi de gloire entrera. »
Cependant, tes disciples dans la stupeur disaient : « Ne vous séparez
pas de nous, ô bon Pasteur, mais envoyez-nous votre Esprit très saint, pour
diriger et affermir nos âmes. » Après avoir accompli dans ta bonté, Seigneur,
le mystère qui avait été caché aux siècles et aux générations, tu es venu sur
le mont des Oliviers avec tes disciples, ayant avec toi celle qui t’a enfanté,
ô créateur et auteur de toutes choses ! Il était juste que celle qui, dans
ta Passion, avait souffert plus que tout autre dans son cœur maternel, fût
appelée à jouir aussi plus que tout autre du triomphe de ton humanité. Nous
donc qui entrons en participation de sa joie dans ton Ascension, Seigneur, nous
glorifions ta grande miséricorde envers nous.
Terminons la journée par
cette belle prière du Bréviaire mozarabe.
ORATIO.
Unigenite Dei Filius, qui
devicta morte de terrenis ad cœlestia transitum faciens, quasi filius hominis
apparens, in throno magnam claritatem habens, quem omnis militia cœlestis
exercitus Angelorum laudat : præbe nobis, ut nullis flagitiorum vinculis
in corde hujus sæculi illigemur, qui te ad Patrem ascendisse gloriosa fidei
devotione concinimus ; ut illic indesinenter cordis nostri dirigatur
obtutus, quo tu ascendisti post vulnera gloriosus. Amen
Fils unique de Dieu, ô
vous qui, vainqueur de la mort, avez passé de la terre au ciel ; Fils de
l’Homme dans votre nature extérieure, éblouissant d’éclat sur votre trône,
objet continuel des louanges de toutes les milices célestes, ne permettez pas
que nous nous laissions enchaîner par les liens coupables de ce monde, nous
qui, dans les transports de notre foi, célébrons votre Ascension vers le Père.
Faites que l’œil de notre cœur soit à jamais fixe là où vous êtes monté plein
de gloire, après avoir été blessé ici-bas. Amen
O notre Emmanuel !
Vous êtes donc enfin par-parvenu au terme de votre œuvre, et c’est aujourd’hui
même que nous vous voyons entrer dans votre repos. Au commencement du monde,
vous aviez employé six jours pour disposer toutes les parties de cet univers
créé par votre puissance ; après quoi vous rentrâtes dans votre repos.
Plus tard, lorsque vous eûtes résolu de relever votre œuvre tombée par la
malice de l’ange rebelle, votre amour vous fit passer, durant le cours de
trente-trois années, par une succession sublime d’actes à l’aide desquels
s’opéraient notre rédemption et notre rétablissement au degré de sainteté et de
gloire dont nous étions déchus. Vous n’avez rien oublié, ô Jésus, de ce qui
avait été arrêté éternellement dans les conseils de la glorieuse Trinité, de ce
que les Prophètes avaient annoncé de vous. Votre triomphante Ascension met le
sceau à la mission que vous avez daigné accomplir dans votre miséricorde. Pour
la seconde fois vous entrez dans votre repos ; mais vous y entrez avec la
nature humaine appelée désormais aux honneurs divins. Déjà les justes de notre
race que vous avez retirés des limbes prennent rang dans les chœurs angéliques,
et en partant vous nous avez dit à nous-mêmes : « Je vais vous
préparer une place » [21].
Confiants dans votre
parole, ô Emmanuel, résolus à vous suivre dans tous vos mystères qui n’ont été
accomplis que pour nous, à vous accompagner dans l’humilité de votre Bethléhem,
dans la participation aux douleurs de votre Calvaire, dans la résurrection de
votre Pâque, nous aspirons à imiter aussi, quand l’heure sera venue, votre
triomphante Ascension. En attendant, nous nous unissons aux chœurs des saints
Apôtres qui saluent votre arrivée, à nos Pères dont l’heureuse multitude vous
accompagne et vous suit. Tenez vos regards divins fixés sur nous, ô divin
Pasteur ! Le moment de la réunion n’est pas arrivé encore. Gardez vos
brebis, et veillez à ce que pas une ne s’égare et ne manque au rendez-vous.
Instruits désormais de la fin qui nous attend, fermes dans l’amour et la
méditation des mystères qui nous ont conduits à celui d’aujourd’hui, nous
l’adoptons en ce jour comme l’objet de notre attente, comme le terme de nos
désirs. C’est le but que vous vous êtes proposé en venant en ce monde,
descendant jusqu’à notre bassesse, pour nous enlever ensuite jusqu’à vos
grandeurs, vous faisant homme afin de faire de nous des dieux. Mais jusqu’au
moment qui nous réunira à vous, que ferions-nous ici-bas, si la Vertu du
Très-Haut que vous nous avez promise ne descendait bientôt sur nous, si elle ne
nous apportait la patience dans l’exil, la fidélité dans l’absence, l’amour
seul capable de soutenir un cœur qui soupire après la possession ? Venez
donc, ô divin Esprit ! Ne nous laissez pas languir, afin que notre œil
demeure fixé au ciel où Jésus règne et nous attend, et ne permettez pas que cet
œil mortel soit tenté, dans sa lassitude, de s’abaisser sur un monde terrestre
où Jésus ne se laissera plus voir.
[1] Psalm. XCV, XCVI, XCVII.
[2] Marc. XVI.
[3] Ibid.
[4] Ibid.
[5] Luc. XXIV, 49.
[6] Act. 1.
[7] Johan. XIV, 28.
[8] Psalm. CIX.
[9] Act. 1, 6-8.
[10] Constit. apost. lib. V, cap. XIX.
[11] Luc. XXIV, 51.
[12] Act. I.
[13] Act. I.
[14] Johan. III, 17.
[15] Luc. XXIV, 52.
[16] AUGUSTIN. Epist. ad Januar.
[17] Johan. VIII, 12.
[18] I Thess. IV, 16.
[19] I Cor. VII, 31.
[20] Exercitia S. Gertrudis. Die V.
[21] Johan. XIV, 2.
Benvenuto Tisi (1481–1559), Ascension of Christ, circa 1510, 314 x 204.5, Galleria Nazionale d'Arte Antica, Rome, Italy
Bhx
Cardinal Schuster, Liber Sacramentorum
Station à Saint-Pierre.
La solennité liturgique
de l’Ascension, moins antique que celle de la Pentecôte, est toutefois parmi
les plus anciennes du cycle, et bien qu’on ne la trouve pas dans les
témoignages documentaires antérieurs à Eusèbe [22], cette fête
était pourtant déjà si universelle que saint Augustin put en attribuer la
première institution aux apôtres eux-mêmes. Dans l’antiquité, la
caractéristique de la fête de ce jour était une solennelle procession qui se
faisait vers midi en souvenir des Apôtres accompagnant Jésus hors de la ville
sur le mont des Oliviers. A Rome, après les offices nocturnes et la messe
célébrée sur l’autel de Saint-Pierre, le Pape était couronné par les cardinaux
et, vers l’heure de sexte, se rendait au Latran, accompagné par les évêques et
par le clergé.
Aujourd’hui Jésus s’est
dérobé à la vue de ses fidèles disciples, lesquels gardent toutefois leurs yeux
levés au ciel, s’efforçant de revoir encore une fois le divin Maître. Mais
cette vie contemplative, toute absorbée dans la vision béatifique du Paradis, est
réservée aux élus de l’Église triomphante. Ceux-ci ont leur récompense in
mercede contemplationis [23],
comme le dit saint Augustin dans une homélie célèbre que la liturgie nous fait
lire au Bréviaire le jour de saint Jean l’Évangéliste. Notre vocation au
contraire doit être in opere actionis ; aussi, en ce jour, la liturgie,
dans l’introït, avec une mélodie qui est parmi les plus belles du recueil
grégorien, nous répète-t-elle les paroles des Anges aux Apôtres : « O
Galiléens, que regardez-vous dans le ciel ? Ce Jésus qui y est allé sous
vos yeux reviendra dans la même majesté. »
Ita veniet. Voilà notre
consolation dans les douleurs et l’isolement de la vie. Jésus s’est éloigné,
mais il reviendra certainement. Cette attente de Jésus doit déterminer, pour
ainsi dire, tout le rythme de notre vie intérieure, le cœur palpitant et les
yeux de la foi fixés là-haut vers le ciel.
La collecte est pleine de
beauté. Le Maître est monté au ciel pour nous y préparer une place. Il est
notre Chef, et c’est seulement par une espèce de violence que ses membres
mystiques sont contraints à rester encore sur la terre. Ne pouvant tout de
suite rejoindre Jésus en paradis, nous devons du moins habiter dans le ciel par
nos affections, nos pensées, nos désirs, en sorte que, exilés ici-bas avec
notre corps, nous puissions dire pourtant avec saint Paul : conversatio
nostra in cælis est [24].
La lecture est tirée des
Actes (I, 1-11) ; c’est le récit de l’Ascension. Jésus s’élève au ciel du
mont des Oliviers, où précisément il avait commencé la Passion, et par là il
nous enseigne que la Croix est l’unique moyen d’arriver au paradis. Il promet
aux Apôtres l’Esprit Saint, seulement après son entrée triomphale dans son
royaume, parce qu’il convenait que la plénitude de la gloire se répandît du
Chef dans les membres. Avant de se dérober à leurs regards, Jésus bénit les
Apôtres, pour les assurer de sa continuelle assistance, intime et invisible,
dans le secret du cœur. C’est là que Jésus, par l’opération du Saint-Esprit,
établit le temple où il vient résider avec son Divin Père. Les Anges invitent
les Apôtres à détourner du ciel leurs regards, parce que la vie présente est le
temps du labeur et non celui du repos. Maintenant l’on sème ; ensuite on
moissonnera. On sème dans les sueurs et dans la douleur, et l’on moissonnera
dans la joie. C’est pourquoi nous devons travailler ; mais même en ceci il
y a une règle à observer. Nous devons travailler comme font les Anges, quand
ils exercent leur fidèle ministère de garde à notre endroit. Ils nous assistent
et se tiennent continuellement à nos côtés, mais en même temps leur regard est
fixé en paradis, extasié dans la contemplation de la splendeur du Père Éternel
in quem desiderant Angeli prospicere [25].
Suit le verset
alléluiatique tiré du psaume 46 : Dieu s’est élevé dans la jubilation et
au son des trompettes des milices angéliques, qui l’acclament leur chef et
sauveur, et lui rendent grâces parce qu’au moyen de la rédemption des hommes il
comble dans leurs rangs les vides autrefois laissés par les Anges apostats.
Un autre motif qui rendit
plus belle l’Ascension de Jésus fut le fait que, selon toute probabilité, le
Sauveur fut accompagné dans son triomphe par ces saints Patriarches et
Prophètes qui sortirent de leurs tombes au moment où Jésus expira sur la croix,
et qui, après sa résurrection, se montrèrent visiblement à de nombreuses
personnes à Jérusalem.
Le verset précédant
l’Évangile provient du psaume 67 : Dieu qui se montra sur le Sinaï s’élève
maintenant et entraîne avec lui esclave l’esclavage lui-même, c’est-à-dire
qu’il triomphe du péché et du démon dont il foule aux pieds la puissance qu’il
tient enchaînée. Le chrétien ne doit donc pas craindre Satan. Il est comme un
chien attaché, qui ne peut mordre que ceux qui s’approchent imprudemment de
lui.
La lecture évangélique
avec le récit de l’Ascension est tirée de saint Marc (XVI, 14-20), lequel, dans
un unique tableau, recueille toute l’histoire des quarante jours passés par
Jésus ressuscité avec ses Apôtres, et aussi l’histoire ultérieure de l’Église.
Les disciples reçoivent la puissance d’opérer des miracles, pour confirmer la
divinité de leur mission, et ils vont prêcher sur tous les points de la terre.
Du haut du ciel, Jésus donne l’efficacité à leur parole, et ainsi l’Église, à
l’image du Divin Maître dont elle continue l’œuvre bienfaisante, passe à
travers le monde : pertransiit benefaciendo et sanando [26].
Il ne faut pas croire que ce tableau convient seulement à l’âge apostolique.
Non, l’Église est encore maintenant telle qu’elle était alors. Il n’est aucun
genre de bienfaisance corporelle et spirituelle auquel elle ne se consacre,
encore à présent, spécialement au moyen de ses admirables corporations
religieuses. Quant au don des miracles, lui aussi est un charisme qui n’a
jamais manqué à l’Église. Bien plus, il est en si intime relation avec sa note
de sainteté, que, dans sa sage prudence, l’Église, avant d’inscrire l’un de ses
membres au catalogue des Saints, exige que les prodiges obtenus par son
intercession soient d’abord juridiquement discutés, démontrés et approuvés. Et
ces procès apostoliques jugés par la Sacrée Congrégation des Rites, tribunal compétent
en la matière, sont toujours très nombreux.
L’antienne de
l’offertoire provient du psaume 46 : « Dieu monte au ciel au milieu
de la jubilation des anges qui soufflent dans les trompettes. » Le jour de
l’incarnation, ils annonçaient la gloire seulement au ciel : Gloria in
excelsis Deo ; sur la terre, tandis que le Sauveur s’humiliait, le don le
plus à propos était celui de la paix entre Dieu et les hommes : et in
terra pax hominibus bonae voluntatis. Mais aujourd’hui qu’est accomplie la
magnifique rédemption, la gloire du ciel se reflète aussi sur la terre, puisque
la barrière de division ayant été ôtée, des deux familles, angélique et
humaine, il ne s’en fait plus qu’une ; aussi, tandis que Jésus, caput
hominum et Angelorum [27], s’assied glorieux à la
droite du Père, les membres de son corps mystique, en qui il vit et opère
encore, se trouvent ici sur la terre. De même donc que le Sauveur réunit ces
deux attributions : le Chef est glorieux au ciel et les membres
travaillent dans le monde, ainsi l’Église milite ici-bas, mais, dans la
personne de son Chef, elle a déjà commencé la vie glorieuse du Paradis.
Dans la collecte sur les
oblations, nous rappelons aujourd’hui au Seigneur que l’offrande des dons est
consacrée à commémorer l’immense gloire de l’Ascension du Christ, conséquence
de sa Passion. C’est pourquoi nous le supplions d’aplanir aussi pour nous la
voie du ciel, étant de devant nos pas toutes les pierres d’achoppement, en
sorte que nous puissions sûrement atteindre le but désiré.
Il faut d’ailleurs
remarquer qu’ici nous ne demandons point que les soldats du Christ soient
absolument soustraits au combat et maintenus dans les quartiers d’hiver ;
— non, car la vie est le temps de la lutte — mais nous supplions Dieu d’écarter
de notre route l’unique vrai mal et péril que nous puissions rencontrer, celui
de l’offenser.
Dans l’anaphore
eucharistique d’introduction au trisagion, selon l’usage romain dont parlait le
pape Vigile écrivant à Profuturus de Braga, nous insérons durant toute l’octave
de l’Ascension la commémoration de ce sublime mystère : « Qui (le
Christ), après sa Résurrection, apparut indiscutablement à ses disciples, et,
sous leurs yeux, s’éleva au ciel, dans le but de nous donner part à sa
divinité » [28].
Voilà la signification de
la fête de ce jour, et la fin que se propose le Christ en montant au ciel. Il
atteint pleinement ce but le jour de la Pentecôte, quand il nous donne avec
l’Esprit Saint, sa vie divine elle-même, le cœur même de la divinité.
Au commencement des
diptyques apostoliques, l’on fait aussi mémoire de la solennité du jour :
« Commémorant le jour très sacré où votre Fils unique et notre Seigneur
fit asseoir à votre droite glorieuse notre fragile nature, qu’il avait voulu
unir à sa personne divine... » [29]
L’antienne pour la
Communion est tirée du psaume 67 : « Chantez des hymnes au Seigneur
qui, du côté de l’Orient, monte au plus haut des cieux. » Le plus haut des
cieux signifie ici le trône même de la divinité, qu’aujourd’hui va occuper la
sainte humanité de Jésus. Il s’élève du côté de l’Orient, parce que toutes les
œuvres de Dieu sont resplendissantes, lumineuses, sans que l’Église ait jamais
eu, comme les théosophes modernes, deux doctrines, l’une cachée, réservée aux
initiés, et l’autre commune, pour le grand public. Dieu fait ses œuvres à la
lumière du soleil. Le Christ meurt sur une colline, en présence de tout un
peuple, au grand jour de la Parascève de Jérusalem ; Jésus ressuscite et
se fait voir, non seulement aux Apôtres mais aux saintes Femmes et même à cinq
cents personnes rassemblées. Aujourd’hui il monte au ciel, mais sur une
colline, en présence de onze personnes au moins, sans compter la Bienheureuse
Vierge et les membres de sa parenté.
Dans l’Eucharistie, ou
prière de remerciement, nous supplions la divine clémence de faire que le signe
visible de la grâce, c’est-à-dire le Sacrement, atteigne intérieurement la
plénitude de son effet. Nous demandons par là que l’incorporation matérielle à
la Victime du sacrifice eucharistique nous unisse spirituellement à Jésus.
La suprême glorification
du Chef qui, aujourd’hui, va s’asseoir à la droite du Père dans le ciel, se
répand dans les membres, à l’égal de ce baume parfumé qui, selon le psaume 132,
descendit de la tête d’Aaron sur sa barbe et sur ses splendides vêtements
pontificaux. Cette onction spirituelle est le charisme du Saint-Esprit qu’en ce
jour Jésus, du ciel, obtient à l’Église. Le lien est donc très intime, entre
l’Ascension et la Pentecôte. L’une ne s’explique pas sans l’autre.
[22] De Sol. Pasch., c. v. P. G., XXIV, col. 699.
[23] « Dans la récompense de la contemplation »,
St Augustin,Tract. 124 in Joan. Post med. : 7ème leçon des Matines du 27
décembre.
[24] « Notre vie est dans les cieux », Philip. 3,
20.
[25] « Que les Anges désirent contempler à
fond », I Petr. 1, 12.
[26] « Il est allé de lieu en lieu en faisant le bien,
et en guérissant », Act. 10, 38.
[27] « Chef des hommes et des Anges ».
[28] « Qui post resurrectiónem suam
ómnibus discípulis suis maniféstus appáruit,
et, ipsis cernéntibus, est elevátus in cælum,
ut nos divinitátis suæ
tribúeret esse partícipes. », Préface de l’Ascension.
[29] « Diem sacratíssimum celebrántes quo Dóminus
noster, unigénitus Fílius tuus, unítam sibi fragilitátis nostræ substántiam in
glóriæ tuæ déxtera collocávit », Communicántes de l’Ascension.
Dom
Pius Parsch, le Guide dans l’année liturgique
STATION A SAINT PIERRE
L’Ascension du Christ est
notre élévation.
Après le chant de
l’Évangile, le diacre éteint le cierge pascal, le symbole de la Résurrection.
Par cette simple cérémonie, la liturgie veut exprimer que le Christ est monté
aujourd’hui au ciel. A chaque messe, le prêtre dit : « Nous nous
rappelons la bienheureuse Passion, la Résurrection des morts et la glorieuse
Ascension de ton Fils... » [30].
1. Premières
impressions. — Quand des personnes chères se séparent de nous, nous nous
affligeons, même si nous savons qu’elles rencontreront un sort meilleur. Aussi
nous pourrions penser que l’Église assistera à l’Ascension avec mélancolie. Il
n’en est rien. La fête est exclusivement une fête de joie. Une double joie
remplit nos cœurs ; nous nous réjouissons pour le Seigneur et pour nous-mêmes.
a) La journée de
l’Ascension est un triomphe du Christ, une fête de victoire. Le Seigneur a bien
mérité son triomphe. Rappelons-nous toutes les phases et toutes les étapes de
sa vie terrestre. Il a quitté le trône de son Père et s’est abaissé dans le
sein de la Vierge, il a été couché sur la rude paille de la Crèche de Bethléem,
il a dû fuir en Égypte, fuir son propre peuple ; il a vécu dans
l’obscurité à Nazareth, comme un simple artisan ; puis il s’est fatigué à
parcourir la Galilée et la Judée à la recherche de la brebis perdue. Il a été
méconnu, il n’a pas été aimé par ses frères. Enfin, il a enduré sa Passion
rédemptrice depuis le mont des Oliviers jusqu’au Golgotha. Pourquoi tout
cela ? Parce qu’il nous a aimés. Quel but poursuivait-il ? Nous
racheter du pouvoir du diable et nous introduire dans la patrie céleste. Et
maintenant son œuvre, à laquelle il a consacré son amour et le sang de ses
veines, est achevée. Il peut, aujourd’hui, jeter un regard joyeux sur sa vie
écoulée. Hier,
la liturgie nous a montré son Ascension en deux images : le vainqueur
s’avance triomphant, il entraîne avec lui dans son triomphe les prisonniers,
c’est-à-dire nous-mêmes, les enfants de Dieu rachetés par lui ; il fait
part de son butin, c’est-à-dire des grâces de la Rédemption à l’Église. Le Fils
rentre dans la maison paternelle, il est reçu avec joie par son Père ;
mais il lui présente des nouveaux frères et sœurs, l’humanité rachetée. Nous
pouvons dire que la fête de l’Ascension est, en même temps, l’accession au
trône et le couronnement du Christ comme Roi du ciel et de la terre.
b) Cette fête est aussi
un jour de joie pour nous. La glorification du Seigneur dans son Ascension est
aussi l’élévation de la nature humaine ; c’est notre glorification. C’est
là une pensée qui a profondément impressionné les Pères. Notre nature humaine
participe aux plus hauts honneurs divins. Le Christ. en effet, est entré au
ciel avec son corps humain, avec sa nature humaine ; il est assis sur le
trône de Dieu et il restera avec sa nature humaine éternellement. C’est là une
distinction inouïe pour les hommes. L’un des nôtres, notre chef, est assis sur
le trône de Dieu ; ainsi donc nous aussi, les membres de son corps, nous
sommes divinisés. C’est pourquoi la préface de la fête chante d’une manière
significative : « Il a été élevé pour nous faire participer à sa
divinité ». C’est là une divine noblesse qui nous est communiquée par
l’Ascension. Mais cela constitue, pour nous, une impérieuse exigence :
Sursum corda. Le péché ne monte pas au ciel avec le Christ. Le péché est comme
une chaîne qui nous lie à la terre. Brisons ces liens du péché. Nous devons
d’abord monter au ciel avec la volonté et le désir (« demeurer de cœur au
ciel »). Ensuite, nous y suivrons le Seigneur en corps et en âme.
2. Solennité du
jour. — Cette fois encore, célébrons cette fête entièrement avec l’Église,
dans la prière des Heures et à la messe. Hier, nous avons récité les Heures du
soir en commun ou, tout au moins, nous avons récité les vêpres dans notre
particulier. Dans les antiennes, nous voyons le Roi montant au ciel. L’image
centrale, au bréviaire comme à la messe, est celle-ci : « Hommes de
Galilée, pourquoi regardez-vous vers le ciel ? Comme vous l’avez vu monter
au ciel, ainsi il reviendra, Alléluia » (I. Ant. Intr.). L’hymne est d’un
magnifique mouvement (Salutis humanae Sator) :
Auteur du salut des
humains,
Jésus, délices de nos
cœurs,
Du monde racheté tu fus
le Créateur
Et te chaste clarté
brille sur ceux qui t’aiment.
Sois, vers le ciel, le
guide et le sentier,
Sois l’idéal de tous nos
cœurs,
Sois, dans nos pleurs, le
réconfort,
Sois, de la vie, la douce
récompense.
A l’antienne de
Magnificat, nous voyons le Seigneur sur le seuil de la céleste maison
paternelle : « Père, j’ai annoncé ton nom parmi les hommes que tu
m’as donnés : maintenant, je te prie pour eux, non pour le monde, car je
viens vers toi, Alléluia »
Dans la nuit ou de bonne
heure le matin, nous récitons les Matines. C’est la réunion des psaumes royaux.
Les antiennes font ressortir avec prédilection des expressions comme
celle-ci : exalter, élever (exaltare, elevare). Les leçons du deuxième et
du troisième nocturnes sont très riches de pensées et d’autant plus précieuses
que toutes les deux furent prononcées comme homélies par les papes saint Léon
1er et saint Grégoire 1er. « Il y avait vraiment une grande et ineffable
cause de nous réjouir quand la nature humaine qui était unie au Fils de Dieu
s’éleva devant les yeux de la sainte troupe des disciples, bien au-dessus de
tous les Esprits célestes, bien au-dessus des chœurs des anges et même
au-dessus des hauteurs des archanges. Elle devait dépasser toutes les
hiérarchies célestes et ne s’arrêter qu’au trône de Dieu, où elle participerait
à sa gloire puisqu’elle est unie à sa nature dans la Personne du Fils. Puisque
l’Ascension du Christ est notre propre élévation, et puisque là où nous a
précédés le Chef glorieux le corps (mystique) peut lui aussi diriger son
espérance, tressaillons, mes bien-aimés, d’une joie profonde et que de pieuses
actions de grâces s’unissent à notre joie. Aujourd’hui, en effet, nous ne
recouvrons pas seulement le paradis (perdu), mais nous avons pénétré dans les
hauteurs du ciel. Nous avons beaucoup plus reçu par la grâce ineffable du
Christ que nous n’avions perdu par l’envie du diable. Car les enfants d’Adam,
que l’ennemi venimeux avait chassés du bonheur de leur premier séjour, le Fils
de Dieu se les est incorporés et les a placés à la droite du Père » (Saint
Léon).
« Quand nous lisons
que les disciples ne crurent à la Résurrection du Seigneur qu’après une longue
hésitation, pensons moins à leur faiblesse qu’à ce que je pourrais appeler
notre future fermeté dans la foi. Car, précisément, par ce fait qu’ils
doutèrent, la Résurrection fut démontrée par de nombreuses preuves. Et nous qui
lisons maintenant ce récit, nous sommes, par leur doute, affermis dans la foi.
Assurément Marie-Madeleine m’a moins servi que Thomas qui douta longtemps.
Celui-ci, en effet, parce qu’il douta, toucha les cicatrices des blessures et,
ainsi, guérit les blessures du doute dans notre cœur » (Saint Grégoire).
Il conviendrait de
réciter les Laudes sur une hauteur (de se transporter en esprit sur le mont des
Oliviers). Notre âme ressent aujourd’hui toute la fraîcheur de la joie et tous
les transports de l’allégresse. Quand le soleil se lève, nous entendons le Sauveur
qui nous quitte nous adresser ces paroles : « Je monte vers mon Père
et votre Père, vers mon Dieu et votre Dieu, Alléluia ».
3. La messe (Viri
Galilæi). — Après les petites Heures de Prime et de Tierce, nous célébrons
la messe solennelle. C’est le point culminant de la fête et la réalisation
mystique de son mystère. L’église de station est Saint-Pierre. Nous nous
réunissons dans la grande église mondiale de Rome pour célébrer les saints
mystères, dans cette église où saint Léon et saint Grégoire prononcèrent les
homélies que nous avons lues au bréviaire. Les fêtes du Christ-Roi se célèbrent
à Saint-Pierre (Noël, Épiphanie). Mais Saint-Pierre est aujourd’hui, pour nous,
Jérusalem ; nous y prenons notre repas avec le Christ (Leçon et Évang.).
C’est aussi le mont des Oliviers où nous accompagnons le Seigneur et d’où nous
le voyons monter au ciel.
L’Introït nous présente
une belle image. Les Apôtres lèvent les yeux vers le ciel. C’est un symbole de
l’Église. Depuis que le Christ est remonté au ciel, elle ne cesse de regarder
vers le ciel dans une ardente attente jusqu’à ce qu’il « revienne »
(Ici aussi, le désir de parousie de l’Église se fait jour). Nous chantons le
psaume proprement dit de l’Ascension (46) qui revient aujourd’hui dans presque
tous les chants psalmodiques : « Que tous les peuples battent des
mains » (nous sommes dans l’église Saint-Pierre qui est l’église des
gentils).
Oraison : Depuis que
le Maître est au ciel, « nous devons aussi demeurer de cœur au
ciel ». Dans la leçon et l’Évangile, nous prenons part aux dernières
heures terrestres du Seigneur.
Les deux lectures font
remarquer que le Seigneur apparut aux siens « pendant le repas ». Il
nous apparaît aussi à nous, maintenant, pendant le banquet eucharistique :
Après le chant de l’Évangile, on éteint le cierge pascal, le symbole au
Ressuscité. Dans la procession de l’Offrande, nous formons un cortège de fête
et nous accompagnons le Seigneur montant au ciel, avec des chants d’allégresse
et au son des trompettes. A la procession de la Communion, nous nous dirigeons
encore vers l’« Est » et nous voyons le Seigneur s’élever au-dessus
de tous les cieux.
4. Le psaume de
l’Ascension (ps. 46).
I. Le Roi de son peuple
Vous tous, peuples,
battez des mains, célébrez Dieu par des cris d’allégresse ;
Car Dieu, le Très-Haut, est redoutable, le grand Roi du monde entier.
C’est lui qui nous assujettit les peuples, qui met les nations sous nos
pieds.
Pour nous, il nous a choisis pour son héritage, il a aimé le beau pays de
Jacob.
II. Le Roi des Gentils.
Dieu s’élève au milieu
des acclamations, le Seigneur monte au son des trompettes.
Louez notre Dieu, oui, louez-le, chantez notre Roi, chantez,
Car Dieu est le Roi de toute la terre ; jouez d’une main habile
Dieu règne aussi sur les Gentils, il siège sur son trône saint.
Les princes des peuples se réunissent au Dieu d’Abraham ;
Les puissants rois de la terre se sont élevés bien haut.
Sens littéral et
construction. — Le psaume est court, d’une construction simple et facile à comprendre.
Ce cantique se divise en deux strophes de quatre vers (le dernier vers est
peut-être une addition postérieure.)
Nous nous demandons
quelle fut l’occasion du psaume et quel fut son sens originaire. Le peuple juif
était en guerre avec les païens. On apporta l’arche d’alliance au-dessus de
laquelle se manifestait la présence de Dieu dans la nuée sainte, car le Dieu
d’alliance s’avançait lui-même au combat avec l’armée de son peuple. L’objet du
combat était le saint « héritage », la « gloire de Jacob »,
la terre promise. Israël fut vainqueur de ses ennemis et le peuple, dans des
chants de victoire et d’allégresse, accompagne le divin Roi, le Dieu de
l’alliance qui trône sur l’arche d’alliance, jusque sur les hauteurs du mont
Sion. — Maintenant, le psaume est intelligible : Tous les peuples sont
invités à rendre hommage au Dieu vainqueur (le battement de mains était un
signe d’hommage, cf. IV Rois, XI, 12). Cette victoire est la continuation de
celle de Josué qui prit possession de la terre promise. Il
« assujettit » les peuples de Chanaan (« les nations sous nos
pieds »). Depuis, le divin Roi a « choisi Israël pour son héritage et
a aimé le beau pays de Jacob ». Dans la seconde strophe, nous suivons le
cortège triomphal vers le mont Sion « au milieu des acclamations et au son
des trompettes » ; le Roi monte. Les musiciens du temple sont invités
à jouer de leurs instruments pour recevoir le Roi. Le psaume s’achève par une
vue de l’avenir messianique. Le psalmiste voit, dans une vision prophétique,
les gentils, sous la direction de leurs princes, entrer dans le royaume de Dieu
et le Christ régner sur l’Église unie des Gentils et des Juifs (le dernier
verset est un peu obscur).
Application liturgique.
Pour nous, chrétiens, le Christ est le divin Roi. Lui aussi est entré en lutte
avec les princes du monde. Ce fut le combat de la Rédemption ; sur le
champ de bataille du Golgotha, l’ennemi héréditaire fut vaincu et le Christ
conquit un butin (Psaume LXVII, 18-19) : Tu montes sur la hauteur, emmenant
la foule des captifs, tu partages le butin parmi les hommes, et maintenant tu
emmènes dans les hauteurs l’humanité rachetée, y compris les rebelles (les
Gentils). Aujourd’hui, en la fête de l’Ascension, nous suivons le Christ dans
son entrée triomphale au ciel « avec des acclamations et au son des
trompettes ». Nous rendons hommage au Roi de tous les peuples, au Père de
son peuple. Le verset typique de l’Ascension est celui-ci. « Dieu s’élève
dans les hauteurs au milieu des acclamations, le Seigneur monte au son des
trompettes ». Nous entendons trois fois ce verset au cours de la messe, à
des moments profondément impressionnants. La première fois, c’est au moment de
l’entrée du prêtre (de l’évêque) : L’Église voit dans le prêtre qui
s’avance vers l’autel, revêtu de ses ornements de fête, le Christ-Roi faisant
son entrée dans le sanctuaire du ciel (vers. ad repetendum). La seconde fois,
c’est au moment de la procession de l’Évangile : Le diacre porte
l’Évangile sur l’ambon — c’est encore l’image du Christ montant au ciel. La
troisième fois, c’est au moment de la procession de l’Offrande. Les fidèles
eux-mêmes participent à la procession d’Offrande du ciel avec le Christ, leur
Roi.
[30] Canon Romain.
SOURCE : http://www.introibo.fr/Commentaires-liturgiques-du-Jour,953
Rembrandt (1606–1669), The Ascension, 1636, 93 x 68.7, Alte Pinakothek, Munich
Pendant les quarante
jours qui suivirent sa Résurrection, le Sauveur posa les fondements de son
Église à laquelle il allait bientôt envoyer l’Esprit-Saint. L’Epître et
l’Évangile de ce jour résument tous ces enseignements du Maître. Puis Jésus
quitta cette terre et l’Introït, l’Oraison, l’Epitre, l’Alléluia, l’Évangile,
l’Offertoire, la Secrète, la Préface et la Communion célèbrent sa glorieuse
élévation au ciel, où les âmes qu’il a délivrées des limbes lui font escorte
(All.), et entrent à sa suite dans le céleste royaume où elles participent plus
amplement à sa divinité (Préf.).
L’Ascension nous prêche
le devoir d’élever nos cœurs vers Dieu. Aussi l’Oraison nous fait-elle demander
d’habiter en esprit avec Jésus dans les régions célestes, où nous sommes
appelés à habiter un jour corporellement.
Pendant tout l’Octave
(avant 1960), on récitait le Credo : « Je crois en un seul Seigneur
Jésus-Christ, Fils unique de Dieu... qui est monté au ciel où il est assis à la
droite du Père ». Le Gloria dit de même : « Seigneur, Fils
unique de Dieu Jésus-Christ... vous qui êtes assis à la droite du Père, ayez
pitié de nous ». Dans la Préface propre qui se récite jusqu’à la
Pentecôte, on rend grâce à Dieu de ce que son Fils « le Christ ressuscité,
après être apparu à tous ses disciples, se soit élevé au ciel sous leurs
regards ». Durant toute l’Octave, l’on récitait de même un Communicantes
propre à cette fête. L’Église nous y rappelle « qu’elle célèbre le jour
très saint où Notre-Seigneur, le Fils unique de Dieu, daigna introduire dans la
gloire et placer à la droite du Père notre chair fragile » à laquelle il
s’était uni dans le Mystère de l’Incarnation.
Chaque jour la liturgie
nous rappelle à l’Offertoire (Suscipe Sancta Trinitas) et au Canon (Unde et
memores), qu’elle offre sur l’ordre du Seigneur le Saint Sacrifice « en
mémoire de la bienheureuse passion de ce même Jésus-Christ, de sa résurrection
du tombeau et de sa glorieuse ascension au ciel ». C’est qu’en effet,
l’homme n’est sauvé que par l’union des mystères de la Passion et de la
Résurrection avec celui de l’Ascension. « Par votre mort et votre
sépulture, par votre sainte résurrection, par votre admirable Ascension,
délivrez-nous, Seigneur ». (Lit. des Saints).
Offrons à Dieu le divin
sacrifice « en mémoire de l’Ascension glorieuse de son Fils »
(Suscipe, Unde et memores), et nourrissons dans nos âmes un ardent désir du
ciel, afin que, délivrés des maux présents, nous arrivions avec Jésus à la vie
éternelle (Secr.).
IN ASCENSIONE DOMINI
I Classis
Ante 1960 : duplex I
classis cum Octava privilegiata III ordinis
Statio ad S. Petrum
Ant. ad
Introitum. Act. 1, 11.
Viri Galilǽi, quid
admirámini aspiciéntes in cælum ? allelúia : quemádmodum vidístis eum
ascendéntem in cælum, ita véniet, allelúia, allelúia, allelúia.
Ps. 46, 2.
Omnes gentes, pláudite
mánibus : iubiláte Deo in voce exsultatiónis.
V/.Glória Patri.
Oratio.
Concéde, quǽsumus,
omnípotens Deus : ut, qui hodiérna die Unigénitum tuum, Redemptórem
nostrum, ad cælos ascendísse crédimus ; ipsi quoque mente in cæléstibus
habitémus. Per eúndem Dóminum.
Léctio Actuum
Apostólorum.
Act. 1, 1-11.
Primum quidem sermónem
feci de ómnibus, o Theóphile, quæ cœpit Iesus facere et docére
usque in diem, qua, præcípiens Apóstolis per Spíritum Sanctum, quos elégit,
assúmptus est : quibus et prǽbuit seípsum vivum post passiónem suam in
multas arguméntis, per dies quadragínta appárens eis et loquens de regno Dei.
Et convéscens, præcépit eis, ab Ierosólymis ne discéderent, sed exspectárent
promissiónem Patris, quam audístis (inquit) per os meum : quia Ioánnes
quidem baptizávit aqua, vos autem baptizabímini Spíritu Sancto non post multos
hos dies. Igitur qui convénerant, interrogábant eum, dicéntes : Dómine, si
in témpore hoc restítues regnum Israël ? Dixit autem eis : Non est
vestrum nosse témpora vel moménta, quæ Pater pósuit in sua potestáte : sed
accipiétis virtútem superveniéntis Spíritus Sancti in vos, et éritis mihi
testes in Ierúsalem et in omni Iudǽa et Samaría et usque ad últimum terræ. Et
cum hæc dixísset, vidéntibus illis, elevátus est, et nubes suscépit eum ab
óculis eórum. Cumque intuerétur in cælum eúntem illum, ecce, duo viri
astitérunt iuxta illos in véstibus albis, qui et dixérunt : Viri Galilǽi,
quid statis aspiciéntes in cælum ? Hic Iesus, qui assúmptus est a vobis in
cælum, sic véniet, quemádmodum vidístis eum eúntem in cælum.
Allelúia, allelúia. V/. Ps.
46, 6. Ascéndit Deus in iubilatióne, et Dóminus in voce tubæ.
Allelúia. V/. Ps. 67, 18-19. Dóminus in
Sina in sancto, ascéndens in altum, captívam duxit captivitátem. Allelúia.
+ Sequéntia sancti
Evangélii secúndum Marcum.
Marc. 16, 14-20.
In illo témpore :
Recumbéntibus úndecim discípulis, appáruit illis Iesus : et exprobrávit
incredulitátem eórum et durítiam cordis : quia iis, qui víderant eum
resurrexísse, non credidérunt. Et dixit eis : Eúntes in mundum univérsum,
prædicáte Evangélium omni creatúræ. Qui credíderit et baptizátus fúerit, salvus
erit : qui vero non credíderit, condemnábitur. Signa autem eos, qui
credíderint, hæc sequéntur : In nómine meo dæmónia eícient : linguis
loquantur novis : serpentes tollent : et si mortíferum quid bíberint,
non eis nocébit : super ægros manus impónent, et bene habébunt. Et Dóminus
quidem Iesus, postquam locútus est eis, assúmptus est in cælum, et sedet a
dextris Dei. Illi autem profécti, prædicavérunt ubíque, Dómino cooperánte et
sermónem confirmánte, sequéntibus signis.
Dicto Evangelio
exstinguitur Cereus paschalis.
ante 1960 : Dicto
Evangelio exstinguitur Cereus paschalis, nec ulterius accenditur, nisi in
Sabbato Pentecostes ad benedictionem Fontis.
Credo
Ant. ad
Offertorium. Ps. 46, 6.
Ascéndit Deus in
iubilatióne, et Dóminus in voce tubæ, allelúia.
Secreta.
Súscipe, Dómine, múnera,
quæ pro Fílii tui gloriósa censióne deférimus : et concéde
propítius ; ut a præséntibus perículis liberémur, et ad vitam per veniámus
ætérnam. Per eúndem Dóminum.
Præfatio de
Ascensione. Communicántes vero proprium de Ascensione Domini dicitur
tantum in ipso die festo Ascensionis.
Ante 1960.
Præfatio
et Communicántes propria per totam octavam.
Ant. ad
Communionem. Ps. 67, 33-34.
Psállite Dómino, qui
ascéndit super cælos cælórum ad Oriéntem, allelúia.
Postcommunio.
Præsta nobis, quǽsumus,
omnípotens et miséricors Deus : ut, quæ visibílibus mystériis suménda
percépimus, invisíbili consequámur efféctu. Per Dóminum.
L’ASCENSION DU SEIGNEUR
1ère Classe
Avant 1960 : double
de 1ère Classe avec octave privilégié de IIIème ordre
Station à Saint Pierre
Introït
Hommes de Galilée,
pourquoi vous étonnez-vous en regardant le ciel ? Alléluia. De la même
manière que vous l’avez vu monter au ciel, il reviendra, alléluia, alléluia,
alléluia.
Nations, frappez toutes
des mains ; célébrez Dieu par des cris d’allégresse.
Collecte
Nous vous en supplions, ô
Dieu tout-puissant, faites-nous cette grâce : nous qui croyons que votre
Fils unique, notre Rédempteur, est aujourd’hui monté aux cieux ; que nous
habitions aussi nous-mêmes en esprit dans les demeures célestes.
Lecture du livre des
Actes des Apôtres.
Dans mon premier livre, ô
Théophile, j’ai parlé de tout ce que Jésus a fait et enseigné depuis le
commencement, jusqu’au jour où, après avoir donné ses ordres, par
l’Esprit-Saint, aux apôtres qu’il avait choisis, il fut enlevé au ciel. Il
s’était aussi montré à eux vivant, après sa passion, par des preuves
nombreuses, leur apparaissant pendant quarante jours, et leur parlant du
royaume de Dieu. Comme il mangeait avec eux, il leur ordonna de ne pas
s’éloigner de Jérusalem, mais d’attendre la promesse du Père, que vous avez,
dit-il, entendue de ma bouche ; car Jean a baptisé dans l’eau, mais vous,
vous serez baptisés dans l’Esprit-Saint dans peu de jours. Ceux donc qui se
trouvèrent réunis l’interrogèrent en disant : Seigneur, est-ce maintenant
que vous rétablirez le royaume d’Israël ? Il leur répondit : Ce n’est
point à vous de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa
propre autorité ; mais vous recevrez la force du Saint-Esprit qui
descendra sur vous ; et vous serez mes témoins à Jérusalem, et dans toute
la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. Après qu’il eut
dit ces paroles, sous leurs regards il fut élevé et une nuée le déroba à leurs
yeux. Et comme ils contemplaient attentivement le ciel pendant qu’il ’en
allait, voici que deux hommes se présentèrent en vêtements blancs, et
dirent : Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous là à regarder au ciel ?
Ce Jésus, qui du milieu de vous a été élevé dans le ciel, viendra de la même
manière que vous l’avez vu aller au ciel.
Allelúia,
allelúia. V/. Dieu est monté au milieu des cris de joie, et le
Seigneur au son de la trompette.
Allelúia. V/. Le
Seigneur dans son sanctuaire comme au Sinaï, montant sur la hauteur, a emmené
des captifs. Alléluia.
Suite du Saint Évangile
selon saint Marc.
En ce temps-là, Jésus se
montra aux Onze eux-mêmes, tandis qu’ils étaient à table ; et il leur
reprocha leur incrédulité et la dureté de leur cœur, parce qu’ils n’avaient pas
cru ceux qui avaient vu qu’il était ressuscité. Et il leur dit : Allez
dans le monde entier, et prêchez l’évangile à toute créature. Celui qui croira
et qui sera baptisé, sera sauvé ; mais celui qui ne croira pas sera
condamné. Voici les miracles qui accompagneront ceux qui auront cru : en
mon nom, ils chasseront les démons, ils parleront des langues nouvelles, ils
prendront les serpents, et s’ils boivent quelque breuvage mortel, il ne leur
fera pas de mal ; ils imposeront les mains sur les malades, et ils seront
guéris. Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut élevé dans le ciel, et
il est assis à la droite de Dieu. Et eux, étant partis, prêchèrent partout, le Seigneur
coopérant avec eux, et confirmant leur parole par les miracles dont elle était
accompagnée.
Après l’Évangile, on
éteint le Cierge pascal.
Avant 1960 : Après
l’Évangile, on éteint le Cierge pascal et on ne l’allume plus, sauf le Samedi
de la Pentecôte à la bénédiction des fonts.
Offertoire
Dieu est monté au milieu
des cris de joie, et le Seigneur au son de la trompette, alléluia.
Secrète
Agréez, Seigneur, les
offrandes que nous vous présentons en l’honneur de la glorieuse ascension de
votre Fils et concédez-nous avec bonté d’être délivrés des périls de la vie
présente, puis de parvenir à la vie éternelle.
Préface de
l’Ascension . Le Communicántes propre de l’Ascension du
Seigneur est dit seulement le jour de la fête de l’Ascension.
Avant 1960
Préface de
l’Ascension et Communicántes propre pendant tout l’octave.
Communion
Célébrez le Seigneur qui
s’élève au plus haut des cieux vers l’Orient, alléluia.
Postcommunion
Nous vous en supplions,
Dieu tout-puissant et miséricordieux, accordez-nous que ce que nous avons reçu
en nourriture durant ces mystères visiblement célébrés, nous en obtenions
l’effet invisible.
Ant. 1 Viri
Galilǽi, * quid aspícitis in cælum ? Hic Iesus qui assúmptus est
a vobis in cælum, sic véniet, allelúia.
Ant. 2 Cumque
intueréntur * in cælum eúntem illum, dixérunt, allelúia.
Ant. 3 Elevátis
mánibus, * benedíxit eis, et ferebátur in cælum, allelúia.
Ant. 4 Exaltáte
Regem regum, * et hymnum dícite Deo, allelúia.
Ant. 5 Vidéntibus
illis, * elevátus est, et nubes suscépit eum in cælo, allelúia.
Capitulum Act. 1.
1-2
Primum quidem sermónem
feci de ómnibus, o Theóphile, quæ cœpit Iesus fácere et docére usque in diem,
qua præcípiens Apóstolis per Spíritum Sanctum, quos elégit, assúmptus est
Hymnus
Salútis humánæ
Sator,
Iesu, volúptas
córdium
Orbis redémpti Cónditor,
Et casta lux amántium :
Qua victus es
cleméntia,
Ut nostra ferres crímina ?
Mortem subíres ínnocens,
A morte nos ut tólleres ?
Perrúmpis inférnum
chaos :
Vinctis caténas détrahis ;
Victor triúmpho nóbili
Ad déxteram Patris sedes.
Te cogat
indulgéntia,
Ut damna nostra sárcias,
Tuíque vultus cómpotes
Dites beáto lúmine.
Tu, dux ad astra, et
sémita,
Sis meta nostris córdibus,
Sis lacrimárum gáudium,
Sis dulce vitæ prǽmium.
Amen.
V/. Ascéndit Deus in
iubilatióne, allelúia
R/. Et Dóminus in
voce tubæ, allelúia.
Ad Magnif.
Ant. Pater, * manifestávi nomen tuum homínibus quos dedísti
mihi : nunc autem pro eis rogo, non pro mundo, quia ad te vénio, allelúia.
Oratio
Concéde, quǽsumus,
omnípotens Deus : ut, qui hodiérna die Unigénitum tuum, Redemptórem
nostrum, ad cælos ascendísse crédimus ; ipsi quoque mente in cæléstibus
habitémus. Per eúndem Dóminum.
Ant. 1 Hommes de
Galilée, * que regardez-vous au ciel ? Ce Jésus, qui du milieu
de vous a été enlevé au ciel, viendra de la même manière [1], alléluia.
Ant. 2 Lorsqu’ils le
virent * montant au ciel, ils dirent, alléluia.
Ant. 3 Les mains
levées, * il les bénit, et il s’éleva au ciel [2], alléluia.
Ant. 4 Exaltez le
Roi des rois, * et dites un hymne à Dieu, alléluia.
Ant. 5 Eux le
voyant, * il s’éleva, et une nuée le déroba à leurs yeux [3], alléluia.
Capitule
Dans mon premier livre, ô
Théophile, j’ai parlé de tout ce que Jésus a fait et enseigné depuis le
commencement, jusqu’au jour où, après avoir donné ses ordres, par
l’Esprit-Saint, aux apôtres qu’il avait choisis, il fut enlevé au ciel.
Hymne
Auteur du salut de
l’homme,
Jésus, la joie des
cœurs,
Créateur du monde racheté,
et chaste lumière de ceux qui vous aiment :
Quelle clémence vous
vainquit
pour que vous portiez nos crimes ?
Qu’innocent, vous subissiez la mort,
pour nous arracher à la mort ?
Vous brisez le chaos
infernal :
vous faites tomber les chaînes des captifs ;
vainqueur d’un noble triomphe,
vous vous asseyez à la droite du Père.
Que la miséricorde vous
force
À réparer nos
malheurs,
Et enrichissez-nous de la bienheureuse
Lumière de votre visage.
Vous, guide et voie qui
mènent aux cieux ;
soyez aussi le but de nos cœurs ;
soyez notre joie dans les larmes,
soyez la douce récompense de notre vie.
Amen.
V/. Dieu est monté
au milieu des acclamations de joie [4], alléluia.
R/. Et le Seigneur,
au son de la trompette, alléluia.
Ant. au
Magnificat Père, * j’ai manifesté votre nom aux hommes que vous
m’avez donnés : et maintenant je prie pour eux, non pour le monde, parce
que je viens à vous [5], alléluia.
Prière
Nous vous en supplions, ô
Dieu tout-puissant, faites-nous cette grâce : nous qui croyons que votre
Fils unique, notre Rédempteur, est aujourd’hui monté aux cieux ; que nous
habitions aussi nous-mêmes en esprit dans les demeures célestes.
Invitatorium
Allelúia, Christum
Dóminum ascendéntem in cælum, * Veníte adorémus, allelúia.
Hymnus
Æterne Rex
altíssime,
Redémptor et
fidélium,
Cui mors perémpta détulit
Summæ triúmphum glóriæ :
Ascéndis orbes
síderum,
Quo te vocábat cǽlitus
Colláta, non humánitus,
Rerum potéstas ómnium :
Ut trina rerum
máchina,
Cæléstium,
terréstrium,
Et inferórum cóndita,
Flectat genu iam súbdita.
Tremunt vidéntes
Angeli
Versam vicem
mortálium :
Peccat caro, mundat caro,
Regnat Deus Dei caro.
Sis ipse nostrum
gáudium,
Manens olympo
prǽmium,
Mundi regis qui fábricam,
Mundána vincens gáudia.
Hinc te precántes
quǽsumus,
Ignósce culpis
ómnibus,
Et corda sursum súbleva
Ad te supérna grátia.
Ut, cum repénte
cœperis
Clarére nube iúdicis,
Pœnas repéllas débitas,
Reddas corónas pérditas
Iesu, tibi sit
glória,
Qui victor in cælum redis,
Cum Patre, et almo Spíritu,
In sempitérna sǽcula.
Amen.
In I Nocturno
Ant. 1 Eleváta
est * magnificéntia tua super cælos, Deus, allelúia
Ant. 2 Dóminus in
templo * sancto suo, Dóminus in cælo, alleluia
Ant. 3 A summo
cælo * egréssio eius, et occúrsus eius usque ad summum eius,
allelúia.
V/. Ascéndit Deus in
iubilatióne, allelúia.
R/. Et Dóminus in
voce tubæ, allelúia.
Lectio i
Incipit liber Actuum
Apostolórum.
Cap. 1, 1-5.
Primum quidem sermónem
feci de ómnibus, o Theóphile, quæ cœpit Iesus fácere, et docére,
usque in diem, qua præcípiens Apóstolis per Spíritum Sanctum, quos elégit,
assúmptus est : quibus et prǽbuit seípsum vivum post passiónem suam in multis
arguméntis, per dies quadragínta appárens eis, et loquens de regno Dei. Et
convéscens, præcépit eis ab Ierosólymis ne discéderent, sed exspectárent
promissiónem Patris, quam audístis (inquit) per os meum : quia Ioánnes
quidem baptizávit aqua, vos autem baptizabímini Spíritu Sancto non post multos
hos dies.
R/. Post passiónem
suam per dies quadragínta appárens eis, et loquens de regno Dei,
allelúia : * Et, vidéntibus illis, elevátus est, allelúia :
et nubes suscépit eum ab óculis eórum, allelúia.
V/. Et convéscens præcépit
eis, ab Ierosólymis ne discéderent, sed exspectárent promissiónem Patris.
* Et, vidéntibus
illis, elevátus est, allelúia : et nubes suscépit eum ab óculis eórum,
allelúia
Lectio ii
Cap. 1, 6-9.
Igitur qui convénerant,
interrogábant eum, dicéntes : Dómine, si in témpore hoc restítues regnum
Israël ? Dixit autem eis : Non est vestrum nosse témpora vel moménta,
quæ Pater pósuit in sua potestáte : sed accipiétis virtútem superveniéntis
Spíritus Sancti in vos, et éritis mihi testes in Ierúsalem, et in omni Iudǽa et
Samaría, et usque ad últimum terræ. Et cum hæc dixísset, vidéntibus illis,
elevátus est : et nubes suscépit eum ab óculis eórum.
R/. Omnis
pulchritúdo Dómini exaltáta est super sídera : * Spécies eius in
núbibus cæli, et nomen eius in ætérnum pérmanet, allelúia.
V/. A summo cælo
egréssio eius, et occúrsus eius usque ad summum eius.
* Spécies eius in
núbibus cæli, et nomen eius in ætérnum pérmanet, allelúia.
Lectio iii
Cap. 1, 10-14.
Cumque intueréntur in
cælum eúntem illum, ecce duo viri astitérunt iuxta illos in véstibus albis, qui
et dixérunt : Viri Galilǽi, quid statis aspiciéntes in cælum ? Hic
Iesus qui assúmptus est a vobis in cælum, sic véniet, quemádmodum vidístis eum
eúntem in cælum. Tunc revérsi sunt Ierosólymam a monte, qui vocátur Olivéti,
qui est iuxta Ierúsalem, sábbati habens iter. Et cum introíssent in cœnáculum,
ascendérunt ubi manébant Petrus et Ioánnes, Iacóbus et Andréas, Philíppus et
Thomas, Bartholomǽus et Matthǽus, Iacóbus Alphǽi et Simon Zelótes, et Iudas
Iacóbi. Hi omnes erant perseverántes unanímiter in oratióne cum muliéribus, et
María Matre Iesu, et frátribus eius.
R/. Exaltáre,
Dómine, allelúia, * In virtúte tua, allelúia.
V/. Eleváta est,
magnificéntia tua super cælos, Deus.
* In virtúte tua,
allelúia. Glória Patri. * In virtúte tua, allelúia.
In II Nocturno
Ant. 4 Exaltáre,
Dómine, * in virtúte tua : cantábimus et psallémus, allelúia.
Ant. 5 Exaltábo
te, * Dómine, quóniam suscepísti me, allelúia.
Ant. 6 Ascéndit
Deus * in iubilatióne, et Dóminus in voce tubæ, allelúia.
V/. Ascéndens
Christus in altum, allelúia.
R/. Captívam duxit
captivitátem, allelúia.
Lectio iv
Sermo sancti Leónis Papæ
Sermo 1 de Ascensione
Domini.
Post beátam et gloriósam
resurrectiónem Dómini nostri Iesu Christi, qua verum Dei templum Iudáica
impietáte resolútum, divína in tríduo poténtia suscitávit, quadragenárius
hódie, dilectíssimi, sanctórum diérum explétus est númerus, sacratíssima
ordinatióne dispósitus, et ad utilitátem nostræ eruditiónis impénsus : ut,
dum a Dómino in hoc spátio mora præséntiæ corporális exténditur, fides
resurrectiónis documéntis necessáriis munirétur. Mors enim Christi multum
discipulórum corda turbáverat : et de supplício crucis, de emissióne
spíritus, de exanimáti córporis sepultúra gravátis mœstitúdine méntibus, quidam
diffidéntiæ torpor obrépserat.
R/. Tempus est, ut
revértar ad eum, qui me misit, dicit Dóminus : nolíte contristári, nec
turbétur cor vestrum : * Rogo pro vobis Patrem, ut ipse vos
custódiat, allelúia, allelúia
V/. Nisi ego abíero,
Paráclitus non véniet : cum assúmptus fúero, mittam vobis eum.
* Rogo pro vobis
Patrem, ut ipse vos custódiat, allelúia, allelúia.
Lectio v
Unde beatíssimi Apóstoli,
omnésque discípuli, qui et de éxitu crucis fúerant trépidi, et de fide
resurrectiónis ambígui, ita sunt veritáte perspícua roboráti, ut, Dómino in
cælórum eúnte sublímia, non solum nulla afficeréntur tristítia, sed étiam magno
gáudio repleréntur. Et revéra magna et ineffábilis erat causa gaudéndi, cum in
conspéctu sanctæ multitúdinis super ómnium creaturárum cæléstium dignitátem
humáni géneris natúra conscénderet, supergressúra Angélicos órdines, et ultra
Archangelórum altitúdines elevánda : nec ullis sublimitátibus modum suæ
provectiónis habitúra, nisi ætérni Patris recépta conséssu, illíus glóriæ
sociarétur in throno, cuius natúræ copulabátur in Fílio.
R/. Non turbétur cor
vestrum : ego vado ad Patrem ; et cum assúmptus fúero a vobis, mittam
vobis, allelúia, * Spíritum veritátis, et gaudébit cor vestrum,
allelúia
V/. Ego rogábo
Patrem, et álium Paráclitum dabit vobis.
* Spíritum
veritátis, et gaudébit cor vestrum, allelúia.
Lectio vi
Quia ígitur Christi
ascénsio, nostra provéctio est ; et quo præcéssit glória cápitis, eo spes
vocátur et córporis : dignis, dilectíssimi, exsultémus gáudiis, et pia
gratiárum actióne lætémur. Hódie enim non solum paradísi possessóres firmáti sumus,
sed étiam cælórum in Christo supérna penetrávimus : amplióra adépti per
ineffábilem Christi grátiam, quam per diáboli amiserámus invídiam. Nam quos
viruléntus inimícus primi habitáculi felicitáte deiécit, eos sibi concorporátos
Dei Fílius ad déxteram Patris collocávit : cum quo vivit et regnat in
unitáte Spíritus Sancti Deus, per ómnia sǽcula sæculórum. Amen.
R/. Ascéndens
Christus in altum, captívam duxit captivitátem, * Dedit dona
homínibus, allelúia, allelúia, allelúia.
V/. Ascéndit Deus in
iubilatióne, et Dóminus in voce tubæ.
* Dedit dona
homínibus, allelúia, allelúia, allelúia. Glória Patri. * Dedit
dona homínibus, allelúia, allelúia, allelúia.
In III Nocturno
Ant. 7 Nimis
exaltátus est, * allelúia : super omnes deos, allelúia.
Ant. 8 Dóminus in
Sion, * allelúia : magnus et excélsus, allelúia.
Ant. 9 Dóminus in
cælo, * allelúia : parávit sedem suam, allelúia.
V/. Ascéndo ad
Patrem meum, et Patrem vestrum [38], allelúia.
R/. Deum meum, et
Deum vestrum, allelúia.
Lectio vii
Léctio sancti Evangélii
secundum Marcum.
Cap. 16, 14-20.
In illo témpore :
Recumbéntibus úndecim discípulis, appáruit illis Iesus : et exprobrávit
incredulitátem eórum et durítiam cordis, quia iis, qui víderant eum
resurrexísse, non credidérunt. Et réliqua.
Homilía sancti Gregórii
Papæ.
Homilia 29 in Evangelia.
Quod resurrectiónem
Domínicam discípuli tarde credidérunt, non tam illórum infírmitas, quam nostra,
ut ita dicam, futúra fírmitas fuit. Ipsa namque resurréctio illis dubitántibus
per multa arguménta monstráta est : quæ dum nos legéntes agnóscimus, quid
áliud quam de illórum dubitatióne solidámur ? Minus enim mihi María
Magdaléne prǽstitit, quæ cítius crédidit, quam Thomas, qui diu dubitávit. Ille
étenim dubitándo, vúlnerum cicatríces tétigit, et de nostro péctore
dubitatiónis vulnus amputávit.
R/. Ego rogábo
Patrem, et álium Paráclitum dabit vobis, * Ut máneat vobíscum in
ætérnum, Spíritum veritátis, allelúia.
V/. Si enim non
abíero, Paráclitus non véniet ad vos : si autem abíero, mittam eum ad vos.
* Ut máneat vobíscum
in ætérnum, Spíritum veritátis, allelúia.
Lectio viii
Ad insinuándam quoque
veritátem Domínicæ resurrectiónis, notándum nobis est quid Lucas réferat,
dicens : Convéscens, præcépit eis ab Ierosólymis ne discéderent. Et post
pauca : Vidéntibus illis, elevátus est, et nubes suscépit eum ab óculis
eórum. Notáte verba, signáte mystéria. Convéscens elevátus est. Comédit, et
ascéndit : ut vidélicet per efféctum comestiónis, véritas patésceret
carnis. Marcus vero, priúsquam cælum Dóminus ascéndat, eum de
cordis atque infidelitátis durítia increpásse discípulos mémorat. Qua in re
quid considerándum est, nisi quod idcírco Dóminus tunc discípulos increpávit,
cum eos corporáliter relíquit, ut verba, quæ recédens díceret, in corde audiéntium
árctius impréssa remanérent ?
R/. Ponis nubem
ascénsum tuum, Dómine : * Qui ámbulas super pennas ventórum,
allelúia.
V/. Confessiónem et
decórem induísti, amíctus lumen sicut vestiméntum.
* Qui ámbulas super
pennas ventórum, allelúia. Glória Patri. * Qui ámbulas super
pennas ventórum, allelúia.
Lectio ix
Increpáta ígitur eórum
durítia, quid admonéndo dicat, audiámus : Eúntes in mundum univérsum,
prædicáte Evangélium omni creatúræ. Numquid, fratres mei, sanctum Evangélium
vel insensátis rebus, vel brutis animálibus fúerat prædicándum, ut de eo
discípulis dicátur : Prædicáte omni creatúræ ? Sed omnis creatúræ
nómine signátur homo. Omnis autem creatúræ áliquid habet homo. Habet namque
commúne esse cum lapídibus, vívere cum arbóribus, sentíre cum animálibus,
intellígere cum Angelis. Si ergo commúne habet áliquid cum omni creatúra homo,
iuxta áliquid omnis creatúra est homo. Omni ergo creatúræ prædicátur
Evangélium, cum soli hómini prædicátur.
Invitatoire
Alléluia, le Christ
Seigneur montant au ciel, * Venez, adorons-le, alléluia.
Hymne
Roi éternel et très haut,
Rédempteur des
fidèles,
à qui la mort détruite a donné
le triomphe de la gloire souveraine.
Vous montez au-dessus des
astres,
où vous appelait la puissance
sur toutes les choses,
Puissance céleste et non humaine :
Pour que le triple monde
créé, du ciel, de la terre et des enfers,
désormais soumis à votre empire,
fléchissent le genou devant votre majesté.
Les Anges tremblent en
voyant
renversé le sort des mortels :
la chair pèche, la chair purifie,
un Dieu règne dans la chair d’un Dieu.
Soyez vous-même notre
joie,
demeurant au ciel notre récompense,
vous qui gouvernez l’univers créé,
triomphant des joies du monde.
D’ici-bas, nous vous
demandons instamment,
pardonnez toutes les offenses,
élevez vers vous les cœurs,
par la vertu de la céleste grâce.
Afin qu’au moment où,
soudain, vous commencerez
à briller sur la nuée du juge
vous écartiez de nous les châtiments mérités,
vous rendiez les couronnes perdues [6].
O Jésus, gloire vous soit
rendue qui, vainqueur, remontez dans les cieux,
ainsi qu’au Père et au Saint-Esprit, dans les siècles
éternels !
Amen.
Au 1er Nocturne
Ant. 1 Elle est
élevée, * votre magnificence, ô Dieu, au dessus des cieux [7], alléluia.
Ant. 2 Le Seigneur
est * dans son temple saint, le Seigneur est dans le ciel [8], alléluia.
Ant. 3 A l’extrémité du ciel * est sa sortie : et le terme de sa course à son extrémité [9], alléluia.
V/. Dieu est monté
au milieu des acclamations de joie [10], alléluia.
R/. Et le Seigneur,
au son de la trompette, alléluia.
1ère leçon
Commencement du Livre des
Actes des Apôtres.
J’ai fait mon premier
récit, ô Théophile, sur tout ce que Jésus-Christ a fait et enseigné depuis le
commencement, jusqu’au jour où il fut enlevé, après avoir donné, par
l’Esprit-Saint, ses commandements aux Apôtres qu’il avait choisis, et auxquels,
après sa passion, il se montra vivant par beaucoup de preuves, leur
apparaissant pendant quarante jours, et leur parlant du royaume de Dieu.
Ensuite, mangeant avec eux, il leur commanda de ne pas s’éloigner de Jérusalem,
mais d’attendre la promesse du Père, que vous avez, dit-il, ouïe de ma bouche.
Car Jean a baptisé dans l’eau ; mais vous, vous serez baptisés dans
l’Esprit-Saint, sous peu de jours.
R/. Après sa passion
il leur apparut pendant quarante jours, leur parlant du royaume de Dieu [11], alléluia : * Puis, eux le
voyant, il s’éleva, alléluia, et une nuée le déroba à leurs yeux [12], alléluia.
V/. Mangeant avec
eux, il leur commanda de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’attendre la
promesse du Père [13].
* Puis, eux le
voyant, il s’éleva, alléluia, et une nuée le déroba à leurs yeux, alléluia.
2e leçon
Ceux donc qui se
trouvaient là assemblés, l’interrogeaient, disant : Seigneur, est-ce en ce
temps que vous rétablirez le royaume d’Israël ? Et il leur répondit :
Ce n’est pas à vous de connaître les temps et les moments que le Père a
réservés dans sa puissance ; mais vous recevrez la vertu de l’Esprit-Saint
qui viendra sur vous, et vous serez témoins pour moi, à Jérusalem, dans toute
la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. Et quand il eut
dit ces choses, eux le voyant, il s’éleva, et une nuée le déroba à leurs yeux.
R/. Toute la beauté
du Seigneur a été exaltée au-dessus des astres [14] : * Son rayonnement est dans
les nuées du ciel, et son nom demeure éternellement [15], alléluia.
V/. A l’extrémité du
ciel est sa sortie, et le terme de sa course à son extrémité [16].
* Son rayonnement
est dans les nuées du ciel, et son nom demeure éternellement, alléluia
3e leçon
Et comme ils le
regardaient allant au ciel, voilà que deux hommes se présentèrent devant eux,
avec des vêtements blancs, et leur dirent : Hommes de Galilée, pourquoi
vous tenez-vous là, regardant au ciel ? Ce Jésus, qui du milieu de vous a
été enlevé au ciel, viendra de la même manière que vous l’avez vu allant au
ciel. Alors ils retournèrent à Jérusalem, de la montagne qu’on appelle des
Oliviers, et qui est près de Jérusalem, à la distance d’une journée de sabbat.
Et lorsqu’ils furent entrés, ils montèrent dans le cénacle, où demeuraient
Pierre et Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélémy et Matthieu,
Jacques fils d’Alphée, et Simon le Zélé, et Jude, frère de Jacques. Tous
ceux-ci persévéraient unanimement dans la prière, avec les femmes, et avec
Marie, mère de Jésus, et avec ses frères.
R/. Élevez-vous,
Seigneur [17], alléluia, * Dans votre puissance,
alléluia.
V/. Dieu, votre
magnificence est élevée au-dessus des cieux [18].
* Dans votre
puissance, alléluia. Gloire au Père. * Dans votre puissance,
alléluia.
Au 2nd Nocturne
Ant. 4 Élevez-vous,
Seigneur, * dans votre puissance : nous chanterons et nous
psalmodierons [19], alléluia.
Ant. 5 Je vous
exalterai, * Seigneur, parce que vous m’avez relevé [20], alléluia.
Ant. 6 Dieu est
monté * au milieu des acclamations de joie, et le Seigneur, au son de
la trompette [21], alléluia.
V/. Le Christ
montant au ciel [22], alléluia.
R/. A emmené captive
la captivité [23],
alléluia.
4e leçon
Sermon de saint Léon,
Pape.
Aujourd’hui, mes
bien-aimés, s’achève le nombre de quarante jours sacrés écoulés depuis la
résurrection bienheureuse et glorieuse de notre Seigneur Jésus-Christ, par
laquelle, dans l’espace de trois jours, la puissance divine releva le vrai
temple de Dieu, que l’impiété des Juifs avait détruit. Ce nombre de jours, la
très sainte disposition de la Providence l’a accordé en vue de notre utilité et
de notre instruction, pour que le Seigneur, prolongeant durant cet espace de
temps sa présence corporelle ici-bas, notre foi en la résurrection y pût
trouver les preuves et la confirmation nécessaires. La mort du Christ avait
beaucoup troublé le cœur des disciples, et l’engourdissement de la défiance
avait pénétré dans leurs esprits, alourdis par le chagrin causé par son
supplice sur la croix, par son dernier soupir, par la sépulture de son corps
inanimé.
R/. Il est temps que
je retourne à celui qui m’a envoyé [24], dit le Seigneur : ne soyez pas
attristés, et que votre cœur ne se trouble pas [25] : * Je prie mon Père pour vous,
afin qu’il vous garde lui-même [26], alléluia, alléluia.
V/. Si je ne m’en
vais point, le Paraclet ne viendra pas : mais lorsque je serai monté, je
vous l’enverrai [27].
* Je prie mon Père
pour vous, afin qu’il vous garde lui-même, alléluia, alléluia.
5e leçon
Les bienheureux Apôtres
et tous les disciples, qui avaient été alarmés par la mort de Jésus sur la
croix, et avaient hésité dans la foi à sa résurrection, furent tellement
affermis par l’évidence de la vérité, que, loin d’être attristés en voyant le
Seigneur s’élever dans les hauteurs des cieux, ils furent au contraire remplis
d’une sainte joie. Et certes, il y avait là une grande et ineffable cause de
joie, alors qu’en présence de cette multitude sainte, une nature humaine
s’élevait au-dessus de la dignité de toutes les créatures célestes, pour
dépasser les ordres angéliques, pour être élevée plus haut que les Archanges,
et ne s’arrêter dans ses élévations sublimes que, lorsque reçue dans la demeure
du Père éternel, elle serait associée au trône et à la gloire de Celui à la
nature duquel elle se trouvait déjà unie en son Fils.
R/. Que votre cœur
ne se trouble point [28] : moi je vais à mon Père ; et lorsque
je vous aurai quittés, je vous enverrai [29], alléluia : * L’Esprit de
vérité, et votre cœur se réjouira [30], alléluia.
V/. Moi je prierai
mon Père, et il nous donnera un autre Paraclet [31].
* L’Esprit de
vérité, et votre cœur se réjouira, alléluia.
6e leçon
Puisque l’ascension du
Christ est notre propre élévation, et que le corps a l’espérance d’être un jour
où l’a précédé son glorieux chef, tressaillons donc, mes bien-aimés, dans de
dignes sentiments de joie, et réjouissons-nous par de pieuses actions de grâces.
Car nous n’avons pas seulement été affermis aujourd’hui comme possesseurs du
paradis ; mais en la personne du Christ, nous avons pénétré au plus haut
des cieux ; et nous avons plus obtenu par sa grâce ineffable, que nous
n’avions perdu par l’envie du diable. En effet, ceux que le venimeux ennemi
avait bannis de la félicité de leur première demeure, le Fils de Dieu se les
est incorporés, et il les a placés à la droite du Père, avec qui étant
Dieu, il vit et règne en l’unité du Saint-Esprit, dans tous les
siècles des siècles. Amen.
R/. Le Christ
montant au ciel a conduit captive la captivité [32], * Il a donné des dons aux hommes,
alléluia, alléluia, alléluia,
V/. Dieu est monté
au milieu des acclamations de joie, et le Seigneur au son de la
trompette [33].
* Il a donné des
dons aux hommes, alléluia, alléluia, alléluia, Gloire au
Père. * Il a donné des dons aux hommes, alléluia, alléluia, alléluia,
Au 2nd Nocturne
Ant. 7 Vous êtes
infiniment élevé, * alléluia, au-dessus de tous les dieux [34],
alléluia [35].
Ant. 8 Le Seigneur
est dans Sion, * alléluia ; il est grand et élevé [36], alléluia.
Ant. 9 Le Seigneur
dans le ciel, * alléluia, a préparé son trône [37], alléluia.
V/. Je monte vers
mon Père et votre Père, alléluia.
R/. Vers mon Dieu et
votre Dieu, alléluia.
7e leçon
Lecture du saint Évangile
selon saint Marc.
En ce temps-là :
Jésus se montra aux Onze eux-mêmes, tandis qu’ils étaient à table : et il
leur reprocha leur incrédulité et la dureté de leur cœur, parce qu’ils
n’avaient pas cru ceux qui avaient vu qu’il était ressuscité. Et le reste.
Homélie de saint
Grégoire, Pape.
Le retard que les
disciples mirent à croire à la résurrection du Seigneur, n’a pas tant été leur
faiblesse, qu’elle n’a été, pour ainsi dire, notre assurance future. La
résurrection, en effet, à raison de leur doute, fut démontrée par beaucoup de
preuves ; et, lorsque nous lisons ces faits dans l’Évangile, ne
sommes-nous pas affermis par leur hésitation même ? L’histoire de
Madeleine qui crut très vite, m’est moins utile que celle de Thomas qui douta
longtemps. Car cet Apôtre en doutant, toucha les cicatrices du Sauveur, et
enleva ainsi de notre cœur la plaie du doute.
R/. Je prierai mon
Père, et il vous donnera un autre Paraclet [39] : * L’Esprit de vérité, pour
qu’il demeure éternellement avec vous, alléluia.
V/. Car, si je ne
m’en vais point, le Paraclet ne viendra pas à vous ; mais si je m’en vais,
je vous l’enverrai [40].
* L’Esprit de
vérité, pour qu’il demeure éternellement avec vous, alléluia.
8e leçon
Pour faire pénétrer en
nous la vérité de la résurrection du Seigneur, il nous faut aussi remarquer ces
paroles de saint Luc : « Mangeant avec eux, il leur commanda de ne
pas s’éloigner de Jérusalem. » Et un peu plus loin : « Eux le
voyant, il s’éleva, et une nuée le déroba à leurs yeux. » Notez ces
paroles, remarquez ces mystères. Après avoir mangé avec eux, il s’éleva ;
il mangea et il monta, afin de nous rendre manifeste par l’action d’absorber de
la nourriture, la réalité de sa chair. Saint Marc rapporte que le Seigneur,
avant de monter au ciel, reprocha à ses disciples la dureté de leur cœur et
leur incrédulité. Que remarquer en cela, sinon que le Seigneur adressa des
reproches à ses disciples au moment où il les quittait corporellement, afin que
ces paroles, dites en se séparant d’eux, restassent plus profondément imprimées
dans le cœur de ceux qui les entendaient ?
R/. Vous montez,
Seigneur, sur une nuée [41] : * Vous marchez sur les ailes
des vents, alléluia.
V/. Vous êtes revêtu
de louange et d’honneur, enveloppé de lumière, comme d’un vêtement [42].
* Vous marchez sur
les ailes des vents, alléluia. Gloire au Père. * Vous marchez
sur les ailes des vents, alléluia.
9e leçon
Écoutons ce que le
Sauveur commande à ses disciples, après leur avoir reproché leur
endurcissement : « Allez dans tout l’univers, et prêchez l’Évangile à
toute créature. » Est-ce à dire, mes frères, que le saint Évangile dût
être annoncé aux choses inanimées, ou aux animaux dépourvus de raison, et que
ce soit à leur sujet que cette parole ait été dite aux disciples :
« Prêchez à toute créature ? » Mais c’est l’homme qui est
désigné ici par ces mots : toute créature. L’homme a, en effet, quelque
chose de toute créature. L’être lui est commun avec les pierres, la vie avec
les arbres, la sensibilité avec les animaux, et l’intelligence avec les Anges.
Si donc l’homme a quelque chose de commun avec toute créature, on peut dire, en
quelque sorte, que l’homme est toute créature, et par conséquent l’Évangile est
prêché à toute créature, lorsqu’il est prêché à l’homme seul.
Ant. 1 Viri
Galilǽi, * quid aspícitis in cælum ? Hic Iesus qui assúmptus est
a vobis in cælum, sic véniet, allelúia.
Ant. 2 Cumque
intueréntur * in cælum eúntem illum, dixérunt, allelúia.
Ant. 3 Elevátis
mánibus, * benedíxit eis, et ferebátur in cælum, allelúia.
Ant. 4 Exaltáte
Regem regum, * et hymnum dícite Deo, allelúia.
Ant. 5 Vidéntibus
illis, * elevátus est, et nubes suscépit eum in cælo, allelúia.
Capitulum Act. 1.
1-2.
Primum quidem sermónem
feci de ómnibus, o Theóphile, quæ cœpit Iesus fácere et docére usque in diem,
qua præcípiens Apóstolis per Spíritum Sanctum, quos elégit, assúmptus est.
Hymnus
Salútis humánæ
Sator,
Iesu, volúptas
córdium
Orbis redémpti Cónditor,
Et casta lux amántium :
Qua victus es
cleméntia,
Ut nostra ferres crímina ?
Mortem subíres ínnocens,
A morte nos ut tólleres ?
Perrúmpis inférnum
chaos :
Vinctis caténas
détrahis ;
Victor triúmpho nóbili
Ad déxteram Patris sedes.
Te cogat
indulgéntia,
Ut damna nostra
sárcias,
Tuíque vultus cómpotes
Dites beáto lúmine.
Tu, dux ad astra, et
sémita,
Sis meta nostris
córdibus,
Sis lacrimárum gáudium,
Sis dulce vitæ prǽmium.
Amen
V/. Dóminus in cælo,
allelúia.
R/. Parávit sedet
suam, allelúia.
Ad Bened.
Ant. Ascéndo ad Patrem meum, * et Patrem vestrum : Deum
meum, et Deum vestrum, allelúia.
Oratio
Concéde, quǽsumus,
omnípotens Deus : ut, qui hodiérna die Unigénitum tuum, Redemptórem
nostrum, ad cælos ascendísse crédimus ; ipsi quoque mente in cæléstibus
habitémus. Per eúndem Dóminum.
Ant. 1 Hommes de
Galilée, * que regardez-vous au ciel ? Ce Jésus, qui du milieu
de vous a été enlevé au ciel, viendra de la même manière [43], alléluia.
Ant. 2 Lorsqu’ils le
virent * montant au ciel, ils dirent, alléluia.
Ant. 3 Les mains
levées, * il les bénit, et il s’éleva au ciel, alléluia [44].
Ant. 4 Exaltez le
Roi des rois, * et dites un hymne à Dieu, alléluia.
Ant. 5 Eux le
voyant, * il s’éleva, et une nuée le déroba à leurs yeux [45], alléluia.
Capitule
Dans mon premier livre, ô
Théophile, j’ai parlé de tout ce que Jésus a fait et enseigné depuis le
commencement, jusqu’au jour où, après avoir donné ses ordres, par
l’Esprit-Saint, aux apôtres qu’il avait choisis, il fut enlevé au ciel.
Hymne
Auteur du salut de
l’homme,
Jésus, la joie des
cœurs,
Créateur du monde racheté,
et chaste lumière de ceux qui vous aiment :
Quelle clémence vous
vainquit
pour que vous portiez nos
crimes ?
Qu’innocent, vous subissiez la mort,
pour nous arracher à la mort ?
Vous brisez le chaos
infernal :
vous faites tomber les
chaînes des captifs ;
vainqueur d’un noble triomphe,
vous vous asseyez à la droite du Père.
Que la miséricorde vous
force
À réparer nos
malheurs,
Et enrichissez-nous de la bienheureuse
Lumière de votre visage.
Vous, guide et voie qui
mènent aux cieux ;
soyez aussi le but de nos
cœurs ;
soyez notre joie dans les larmes,
soyez la douce récompense de notre vie.
Amen.
V/. Le Seigneur dans
le ciel [46], alléluia.
R/. A préparé son
trône, alléluia.
Ant. au
Benedictus Je monte vers mon Père, * et votre Père : vers
mon Dieu et votre Dieu [47], alléluia.
Prière
Nous vous en supplions, ô
Dieu tout-puissant, faites-nous cette grâce : nous qui croyons que votre
Fils unique, notre Rédempteur, est aujourd’hui monté aux cieux ; que nous
habitions aussi nous-mêmes en esprit dans les demeures célestes.
Sebastiano Ricci. Ascension, 1700, Rome, Basilique des Saints-Apôtres
Ant. 1 Viri
Galilǽi, * quid aspícitis in cælum ? Hic Iesus qui assúmptus est
a vobis in cælum, sic véniet, allelúia.
Ant. 2 Cumque
intueréntur * in cælum eúntem illum, dixérunt, allelúia.
Ant. 3 Elevátis
mánibus, * benedíxit eis, et ferebátur in cælum, allelúia.
Ant. 4 Exaltáte
Regem regum, * et hymnum dícite Deo, allelúia.
Ant. 5 Vidéntibus
illis, * elevátus est, et nubes suscépit eum in cælo, allelúia.
Capitulum Act. 1.
1-2.
Primum quidem sermónem
feci de ómnibus, o Theóphile, quæ cœpit Iesus fácere et docére usque in diem,
qua præcípiens Apóstolis per Spíritum Sanctum, quos elégit, assúmptus est
Hymnus
Salútis humánæ Sator,
Iesu, volúptas
córdium
Orbis redémpti Cónditor,
Et casta lux amántium
Qua victus es
cleméntia,
Ut nostra ferres
crímina ?
Mortem subíres ínnocens,
A morte nos ut tólleres ?
Perrúmpis inférnum
chaos :
Vinctis caténas
détrahis ;
Victor triúmpho nóbili
Ad déxteram Patris sedes.
Te cogat
indulgéntia,
Ut damna nostra
sárcias,
Tuíque vultus cómpotes
Dites beáto lúmine.
Tu, dux ad astra, et
sémita,
Sis meta nostris
córdibus,
Sis lacrimárum gáudium,
Sis dulce vitæ prǽmium.
Amen.
V/. Ascéndit Deus in
iubilatióne, allelúia.
R/. Et Dóminus in
voce tubæ, allelúia.
Ad Magnif. Ant. O
Rex glóriæ, * Dómine virtútum, qui triumphátor hódie super omnes
cælos ascendísti, ne derelínquas nos órphanos ; sed mitte promíssum Patris
in nos, Spíritum veritátis, allelúia.
Oratio
Concéde, quǽsumus,
omnípotens Deus : ut, qui hodiérna die Unigénitum tuum, Redemptórem
nostrum, ad cælos ascendísse crédimus ; ipsi quoque mente in cæléstibus
habitémus. Per eúndem Dóminum.
Ant. 1 Hommes de
Galilée, * que regardez-vous au ciel ? Ce Jésus, qui du milieu
de vous a été enlevé au ciel, viendra de la même manière [48], alléluia.
Ant. 2 Lorsqu’ils le
virent * montant au ciel, ils dirent, alléluia.
Ant. 3 Les mains
levées, * il les bénit, et il s’éleva au ciel [49], alléluia.
Ant. 4 Exaltez le
Roi des rois, * et dites un hymne à Dieu, alléluia.
Ant. 5 Eux le
voyant, * il s’éleva, et une nuée le déroba à leurs yeux [50], alléluia
Capitule
Dans mon premier livre, ô
Théophile, j’ai parlé de tout ce que Jésus a fait et enseigné depuis le
commencement, jusqu’au jour où, après avoir donné ses ordres, par
l’Esprit-Saint, aux apôtres qu’il avait choisis, il fut enlevé au ciel.
Hymne
Auteur du salut de
l’homme,
Jésus, la joie des
cœurs,
Créateur du monde racheté,
et chaste lumière de ceux qui vous aiment :
Quelle clémence vous
vainquit
pour que vous portiez nos
crimes ?
Qu’innocent, vous subissiez la mort,
pour nous arracher à la mort ?
Vous brisez le chaos
infernal :
vous faites tomber les
chaînes des captifs ;
vainqueur d’un noble triomphe,
vous vous asseyez à la droite du Père.
Que la miséricorde vous
force
À réparer nos
malheurs,
Et enrichissez-nous de la bienheureuse
Lumière de votre visage.
Vous, guide et voie qui
mènent aux cieux ;
soyez aussi le but de nos
cœurs ;
soyez notre joie dans les larmes,
soyez la douce récompense de notre vie.
Amen.
V/. Dieu est monté
au milieu des acclamations de joie [51], alléluia.
R/. Et le Seigneur,
au son de la trompette, alléluia.
Ant. au Magnificat O
Roi de gloire [52], * Seigneur des Puissances, qui
aujourd’hui êtes monté en triomphateur au-dessus de tous les cieux [53], ne nous laissez pas orphelins [54] ; mais envoyez sur nous l’Esprit de
vérité promis par le Père [55], alléluia.
Prière
Nous vous en supplions, ô
Dieu tout-puissant, faites-nous cette grâce : nous qui croyons que votre
Fils unique, notre Rédempteur, est aujourd’hui monté aux cieux ; que nous
habitions aussi nous-mêmes en esprit dans les demeures célestes.
[1] Act. 1, 11.
[2] Luc. 24, 50-51.
[3] Act. 1, 9.
[4] Ps. 46, 6.
[5] Jn. 17, 6.
[6] Le mot couronne se trouve au pluriel : Grégoire
Valentien voit ici le triple diadème que l’homme a perdu chaque fois qu’il a
péché : celui de sa création, celui de sa régénération, et celui de la
promesse qui lui a été faite de la gloire éternelle.
[7] Ps. 8, 2.
[8] Ps. 10, 5.
[9] Ps. 18, 7.
[10] Ps. 46, 6.
[11] Act. 1, 3.
[12] Act. 1, 9.
[13] Act. 1, 4.
[14] Ps. 67, 35.
[15] Ps. 9, 8.
[16] Ps. 18, 7.
[17] Ps. 20, 14.
[18] Ps. 8, 2.
[19] Ps. 20, 14.
[20] Ps. 29, 1.
[21] Ps. 46, 6.
[22] Ephes. 4, 8 ; cf. Ps. 67, 18-19.
[23] « Le mot captivité peut s’entendre ici
des captifs ou de ceux qui tenaient des captifs. Suivant la première acception,
le Christ triomphant a emmené avec lui au ciel les Patriarches, les Prophètes
et les autres saints, délivrés de la captivité des limbes et devenus les bienheureux
captifs du Sauveur. Suivant la seconde, le Christ a rendu captifs le péché, la
mort, le démon et l’enfer dont nous étions devenus les captifs. » (Corn.
a Lapide).
[24] Tob. 12, 20.
[25] Jn. 14, 1.
[26] Jn. 17, 9.
[27] Jn. 16, 7.
[28] Jn. 14, 1.
[29] Jn. 15, 26.
[30] Jn. 16, 22.
[31] Jn. 14, 16.
[32] Ephes. 4, 8.
[33] Ps. 46, 6.
[34] « Quels dieux ? Les idoles n’ont point de
vie, les démons ont le sentiment et la vie, mais sont mauvais. Quelle gloire
donnons-nous au Sauveur en l’élevant au-dessus des idoles et des démons ?
Les démons sont les dieux des nations ; des hommes aussi ont été appelés
des dieux. Notre-Seigneur Jésus-Christ est bien supérieur à tous, non seulement
aux idoles, non seulement aux démons, mais encore aux hommes justes ;
c’est peu encore, il est supérieur à tous les Anges. » (Saint Augustin).
[35] Ps. 96, 9.
[36] Ps. 98, 2.
[37] Ps. 102, 19.
[38] Jn. 20, 17.
[39] Jn. 14, 16.
[40] Jn. 16, 7.
[41] Ps. 103, 3.
[42] Ps. 103, 3.
[43] Act. 1, 11.
[44] Luc. 24, 50-51.
[45] Act. 1, 9.
[46] Ps. 102, 19.
[47] Jn. 20, 17.
[48] Act. 1, 11.
[49] Luc. 24, 50-51.
[50] Act. 1, 9.
[51] Ps. 46, 6.
[52] Ps. 23, 10.
[53] Ephes. 4, 10.
[54] Jn. 14, 18.
[55] Luc. 24.49.
SOURCE : http://www.introibo.fr/L-Ascension-du-Seigneur
Homélie de saint Augustin
Sermon de saint Augustin
(évêque d'Hippone, Afrique du Nord, mort en 430), sur la montée du Seigneur
Jésus Christ au ciel, pour l'Ascension. Publié le 28 mars 2016.
Aujourd'hui notre
Seigneur Jésus Christ monte au ciel ; que notre coeur y monte avec lui.
Écoutons ce que nous dit
l'Apôtre : Vous êtes ressuscités avec le Christ. Recherchez donc les
réalités d'en haut : c'est là qu'est le Christ, assis à la droite de Dieu. Le
but de votre vie est en haut, et non pas sur la terre. De même que lui est
monté, mais sans s'éloigner de nous, de même sommes-nous déjà là-haut avec lui,
et pourtant ce qu'il nous a promis ne s'est pas encore réalisé dans notre
corps.
Lui a déjà été élevé
au-dessus des cieux; cependant il souffre sur la terre toutes les peines que
nous ressentons, nous ses membres. Il a rendu témoignage à cette vérité
lorsqu'il a crié du haut du ciel : Saul, Saul, pourquoi me persécuter? Et il
avait dit aussi : J'avais faim, et vous m'avez donné à manger.
Pourquoi ne
travaillons-nous pas, nous aussi, sur la terre, de telle sorte que par la foi,
l'espérance, la charité, grâce auxquelles nous nous relions à lui, nous
reposerions déjà maintenant avec lui, dans le ciel ? Lui, alors qu'il est
là-bas, est aussi avec nous ; et nous, alors que nous sommes ici, sommes aussi
avec lui. Lui fait cela par sa divinité, sa puissance, son amour ; et nous, si
nous ne pouvons pas le faire comme lui par la divinité, nous le pouvons
cependant par l'amour, mais en lui.
Lui ne s'est pas éloigné
du ciel lorsqu'il en est descendu pour venir vers nous ; et il ne s'est pas
éloigné de nous lorsqu'il est monté pour revenir au ciel. Il était là-haut,
tout en étant ici-bas ; lui-même en témoigne : Nul n'est monté au ciel, sinon
celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme, qui est au ciel.
Le corps du Christ
Il a parlé ainsi en
raison de l'unité qui existe entre lui et nous : il est notre tête, et nous
sommes son corps. Cela ne s'applique à personne sinon à lui, parce que nous
sommes lui, en tant qu'il est Fils de l'homme à cause de nous, et que nous
sommes fils de Dieu à cause de lui.
C'est bien pourquoi saint
Paul affirme : Notre corps forme un tout, il a pourtant plusieurs membres; et
tous les membres, bien qu'étant plusieurs, ne forment qu'un seul corps. De
même en est-il pour le Christ. Il ne dit pas : le Christ est ainsi en
lui-même, mais il dit : De même en est-il pour le Christ à l'égard de son
corps. Le Christ, c'est donc beaucoup de membres en un seul corps.
Il est descendu du ciel
par miséricorde, et lui seul y est monté, mais par la grâce nous aussi sommes
montés en sa personne. De ce fait, le Christ seul est descendu, et le Christ
seul est monté; non que la dignité de la tête se répande indifféremment dans le
corps, mais l'unité du corps ne lui permet pas de se séparer de la tête.
Saint Augustin
SOURCE : http://www.croire.com/Definitions/Fetes-religieuses/Ascension/Homelie-de-saint-Augustin
Also
known as
Analepsis
40th day after Easter
Derivation
Latin: ad, to; scandere,
to climb
Article
The elevation of Christ
into heaven through His own power on the fortieth day after His Resurrection,
in the presence of His disciples (Mark 16; Luke 24; Acts 1). It probably took
place on Mount Olivet; an oratory has been erected on the site, the
original Christian basilica having
been destroyed and rebuilt and finally destroyed by the Mohammedans. It is
commemorated on Thursday, the fortieth day after Easter, and is an
aecumenical feast and
consequently a holy day
of obligation, having a vigil and an octave. According
to Saint Augustine
of Hippo, the observance of the feast is of Apostolic origin.
Early customs connected with the liturgy were the blessing of
beans and grapes after the Commemoration of the Dead in the Canon of the
Mass, blessing of
first fruits, blessing of
a candle,
wearing of mitres by deacon and
subdeacon. The paschal candle is
extinguished after the Gospel of the Mass. Among the many
masters who have painted the subject of the Ascension are Fra Angelico,
Perugino, Tintorretto, Della Robbia, and Pinturicchio.
Additional
Information
Catholic
Encyclopedia: Ascension
Catholic
Encyclopedia: Feast of the Ascension
Light
From the Altar, edited by Father James
J McGovern
Message
of the Glorious Mysteries, by Father Aloysius
Biskupek
New Catholic Dictionary
Breviary Hymns and Missal
Sequences
other
sites in english
Pope Francis: Address of 1 June 2014
images
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en français
fonti
in italiano
MLA
Citation
“Ascension“. CatholicSaints.Info.
11 May 2024. Web. 11 May 2024. <https://catholicsaints.info/ascension/>
SOURCE : https://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Ascension_of_Jesus_Christ
Sacramentaire de Drogon, Initiale C ornée de l'Ascension du Christ, circa 845, Sacramentaire de Drogon, Metz. BNF lat 9428 page 71v.
The Solemnity Of The
Ascension
The Ascension of Our
Lord, which occurred 40 days after Jesus Christ rose from the dead on Easter
Sunday, is the final act of our redemption that Christ began on Good Friday. On
this day, the risen Christ, in the sight of His apostles, ascended bodily into
Heaven (Luke 24:51; Mark 16:19; Acts 1:9-11).
The reality of the
Ascension is so important that the creeds (the basic statements of belief) of
Christianity all affirm, in the words of the Apostles’ Creed, that “He ascended
into heaven, sits at the right hand of God the Father almighty; from thence He shall
come to judge the living and the dead.” The denial of the Ascension is as grave
a departure from Christian teaching as is denial of Christ’s Resurrection.
Christ’s bodily Ascension
foreshadows our own entrance into Heaven not simply as souls, after our death,
but as glorified bodies, after the resurrection of the dead at the Final
Judgment. In redeeming mankind, Christ not only offered salvation to our souls
but began the restoration of the material world itself to the glory that God
intended before Adam’s fall.
The Feast of the
Ascension marks the beginning of the first novena, or nine days of prayer.
Before His Ascension, Christ promised to send the Holy Spirt to His apostles.
Their prayer for the coming of the Holy Spirit, which began on Ascension
Thursday, ended with the descent of the Holy Spirit on Pentecost Sunday, ten
days later.
The observance of this
feast is of great antiquity. Although no documentary evidence of it exists
prior to the beginning of the fifth century, St. Augustine says that it is of
Apostolic origin, and he speaks of it in a way that shows it was the universal
observance of the Church long before his time. Frequent mention of it is made
in the writings of St. John Chrysostom, St. Gregory of Nyssa, and in the
Constitution of the Apostles. The Pilgrimage of Sylvia (Peregrinatio Etheriae)
speaks of the vigil of this feast and of the feast itself, as they were kept in
the church built over the grotto in Bethlehem in which Christ was born
(Duchesne, Christian Worship, 491-515).
It may be that prior to
the fifth century the fact narrated in the Gospels was commemorated in
conjunction with the feast of Easter or Pentecost. Some believe that the
much-disputed forty-third decree of the Council of Elvira (c. 300) condemning
the practice of observing a feast on the fortieth day after Easter and
neglecting to keep Pentecost on the fiftieth day, implies that the proper usage
of the time was to commemorate the Ascension along with Pentecost.
Representations of the mystery are found in diptychs and frescoes dating as
early as the fifth century.
Certain customs were
connected with the liturgy of this feast, such as the blessing of beans and
grapes after the Commemoration of the Dead in the Canon of the Mass, the
blessing of first fruits, afterwards done on Rogation Days, the blessing of a
candle, the wearing of mitres by deacon and subdeacon, the extinction of the
paschal candle, and triumphal processions with torches and banners outside the
churches to commemorate the entry of Christ into heaven. There was the English
custom of carrying at the head of the procession the banner bearing the device
of the lion and at the foot the banner of the dragon, to symbolize the triumph
of Christ in His ascension over the evil one. In some churches the scene of the
Ascension was vividly reproduced by elevating the figure of Christ above the
altar through an opening in the roof of the church. In others, whilst the
figure of Christ was made to ascend, that of the devil was made to descend.
In the liturgies
generally the day is meant to celebrate the completion of the work of our
salvation, the pledge of our glorification with Christ, and His entry into
heaven with our human nature glorified.
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/ascension/
Frauen
am Grabe Christi und Himmelfahrt des Herrn (sog. „Reidersche Tafel“);
Elfenbein; Mailand oder Rom, um 400 n. Chr.
Women
at the Grave of Christ and Ascension of Christ (so-called „Reidersche Tafel“);
Ivory; Milan or Rome, c. 400 AD
Femmes à la tombe du Christ et Ascension du Christ (tableau appelé « Reidersche Tafel ») ; ivoire ; Milan ou Rome, env. 400 après J.-C. ; Munich, musée national de Bavière ; ancienne collection Martin von Reider
Ascension
See also The
Feast of the Ascension.
The elevation of Christ into heaven by
His own power in presence of His disciples the
fortieth day after HisResurrection.
It is narrated in Mark
16:19, Luke
24:51, and in the first
chapter of the Acts
of the Apostles.
Although the place of
the Ascension is not distinctly stated, it would appear from
the Acts that
it was Mount
Olivet. Since after the Ascension the disciples are
described as returning to Jerusalem from
the mount that is called Olivet, which is near Jerusalem,
within a Sabbath
day's journey. Tradition has consecrated this
site as theMount of Ascension and Christian piety has
memorialized the event by erecting over the site a basilica. St.
Helenabuilt the first memorial, which was destroyed by the Persians in
614, rebuilt in the eighth century, to be destroyed again, but rebuilt a second
time by the crusaders.
This the Moslems also
destroyed, leaving only the octagonal structure which encloses the stone said
to bear the imprint of the feet of Christ,
that is now used as anoratory.
Not only is the fact of
the Ascension related in the passages of Scripture cited
above, but it is also elsewhere predicted and spoken of as an established fact.
Thus, in John
6:63, Christ asks
the Jews:
"If then you shall see the son
of Man ascend up where He was before?" and 20:17,
He says to Mary
Magdalen: "Do not touch Me, for I am not yet ascended to My Father,
but go to My brethren,
and say to them: I ascend to My Father and to your Father, to My God and
to your God."
Again, in Ephesians
4:8-10, and in Timothy
3:16, the Ascension of Christ is
spoken of as an accepted fact.
The language used by
the Evangelists to
describe the Ascension must be interpreted according to usage. To say
that He was taken up or that He ascended, does not necessarily imply
that they locate heaven directly
above the earth; no more than the words "sitteth on the right hand
of God"
mean that this is His actual posture. In disappearing from their view "He
was raised up and a cloud received Him out of their sight" (Acts
1:9), and entering into glory He
dwells with the Father in
the honour and
power denoted by the scripture phrase.
Wynne,
John. "Ascension." The Catholic Encyclopedia. Vol.
1. New York: Robert Appleton Company, 1907. 8 May
2016 <http://www.newadvent.org/cathen/01767a.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Joseph P. Thomas.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. March 1, 1907. Remy Lafort, S.T.D.,
Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin
Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/01767a.htm
Feast of the Ascension
See also The
Fact of the Ascension.
The fortieth day after Easter
Sunday, commemorating the Ascension of Christ into heaven,
according to Mark
16:19, Luke
24:51, and Acts
1:2.
In the Eastern
Church this feast was
known as analepsis, the taking up, and also as the episozomene,
the salvation—denoting
that by ascending into His glory, Christ completed
the work of our redemption.
The terms used in the West, ascensio and,
occasionally, ascensa, signify that Christ was
raised up by His own powers. Tradition designates Mount
Olivet near Bethany as
the place where Christ left
the earth. The feast falls
on Thursday. It is one of the Ecumenical feasts ranking
with the feasts of
the Passion,
of Easter and
of Pentecost among
the most solemn in
the calendar,
has a vigil and,
since the fifteenth century, an octave which
is set apart for a novena of
preparation for Pentecost,
in accordance with the directions of Leo
XIII.
History
The observance of
this feast is
of great antiquity. Although no documentary evidence of it exists prior to the
beginning of the fifth century, St.
Augustine says that it is of Apostolic origin,
and he speaks of it in a way that shows it was the universal observance of
the Church long
before his time.
Frequent mention of it is made in the writings of St.
John Chrysostom, St.
Gregory of Nyssa, and in the Constitution
of the Apostles. The Pilgrimage of
Sylvia (Peregrinatio Etheriae) speaks of the vigil of
this feast and
of the feast itself,
as they were kept in the church built over the grotto in Bethlehem in
which Christ was
born (Duchesne, Christian Worship, 491-515). It may be that prior to the
fifth century the fact narrated in the Gospels was
commemorated in conjunction with the feast of Easter or Pentecost.
Some believe that
the much-disputed forty-third decree of
the Council
of Elvira (c. 300) condemning the practice of observing a feast on
the fortieth day after Easter and
neglecting to keep Pentecost on
the fiftieth day, implies that the proper usage of the time was
to commemorate the Ascension along
with Pentecost.
Representations of the mystery are
found in diptychs and
frescoes dating as early as the fifth century.
Customs
Certain customs were
connected with the liturgy of
this feast,
such as the blessing of
beans and grapes after the Commemoration of the Dead in the Canon
of the Mass, the blessing of first
fruits, afterwards done on Rogation
Days, the blessing of
a candle,
the wearing of mitres by deacon and subdeacon,
the extinction of the paschal
candle, and triumphal processions with
torches and banners outside the churches to commemorate the entry
of Christ into heaven. Rock records
the English custom of
carrying at the head of the procession the
banner bearing the device of the lion and at the foot the banner of the dragon,
to symbolize the triumph of Christ in
His ascension over
the evil
one. In some churches the scene of the Ascension was
vividly reproduced by elevating the figure of Christ above
the altar through
an opening in the roof of the church. In others, whilst the figure
of Christ was
made to ascend, that of the devil was
made to descend.
In the liturgies generally
the day is meant to celebrate the completion of the work of our salvation,
the pledge of our glorification with Christ,
and His entry into heaven with
our human nature glorified.
Sources
DUCHESNE, Christian
Worship (London, 1904); NILLES Kalendarium Utriusque Ecclesiae (Innsbruck,
1897), II. 362-374; CABROL, in Dict. d'arch. chrét. et liturg.
BUTLER, Feasts and Fasts; GUÉRANGER, III, s.v.
Wynne, John. "Feast
of the Ascension." The Catholic Encyclopedia. Vol. 1. New York: Robert
Appleton Company, 1907. 8 May 2016
<http://www.newadvent.org/cathen/01767b.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by the Cloistered Dominican Nuns of the
Monastery of the Infant Jesus, Lufkin, Texas. Dedicated to Christ the King.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. March 1, 1907. Remy Lafort, S.T.D.,
Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.BUTLER, Feasts
and Fasts; GUÉRANGER, III, s.v.
Copyright © 2020 by Kevin
Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/01767b.htm
St. Leo the Great
Sermon 73
(On the Lord's Ascension,
I.)
I. THE EVENTS RECORDED AS
HAPPENING AFTER THE RESURRECTION WERE INTENDED TO CONVINCE US OF ITS TRUTH
Since
the blessed and glorious Resurrection of our
Lord Jesus Christ, whereby the Divine power in three
days raised the trueTemple of God,
which the wickedness of
the Jews had
overthrown, the sacred forty days, dearly-beloved, are today ended,
which by most holy appointment
were devoted to our most profitable instruction, so that, during the period
that the Lord thus protracted the lingering of His bodily presence,
our faith in
theResurrection might be fortified by needful proofs.
For Christ'sDeath had much disturbed the disciples' hearts,
and a kind of torpor of distrust had crept over their
grief-laden minds at His torture on the cross,
at His giving up the ghost, at His lifeless body's burial. For, when
the holy women,
as the Gospel-story hasrevealed, brought word of the stone rolled away from the
tomb, the sepulchre emptied of the body, and the angels bearing witnessto
the living Lord, their words seemed like ravings to the Apostlesand
other disciples.
Which doubtfulness, the result of humanweakness,
the Spirit of Truth would most assuredly not have permitted
to exist in His own preacher's breasts, had not their
trembling anxiety and careful hesitation laid the foundations of our faith.
It was our perplexities and our dangers that were provided for in
the Apostles: it was ourselves who in these menwere taught how to
meet the cavillings of the ungodly and the arguments of earthly
wisdom. We are instructed by their lookings,we are taught
by their hearings, we are convinced by theirhandlings. Let us
give thanks to the Divine management and theholy Father.' necessary slowness
of belief. Others doubted,
that we might not doubt.
II. AND THEREFORE THEY
ARE IN THE HIGHEST DEGREE INSTRUCTIVE
Those days, therefore,
dearly-beloved, which intervened between
the Lord's Resurrection and Ascension did not pass by
inuneventful leisure, but great mysteries were
ratified in them, deeptruths revealed. In them the fear of
awful death was removed, and the immortality not
only of the soul but
also of the flesh established. In them, through the Lord's breathing
upon them, theHoly
Ghost is poured upon all the Apostles, and to
the blessedApostle Peter beyond the rest the care of the Lord's flock
is entrusted, in addition to the keys of the kingdom. Then it
was that the Lord joined the two disciples as
a companion on the way, and, to the sweeping away of all the clouds of our
uncertainty, upbraided them with the slowness of their timorous hearts. Their
enlightened hearts catch the flame of faith,
and lukewarm as they have been, are made to burn while
the Lord unfolds theScriptures.
In the breaking of bread also their eyes are opened as they eat with Him: how
far more blessed is the opening of their eyes, to whom
the glorification of
their nature is revealed than that of our first parents,
on whom fell the disastrous consequences of their transgression.
III. THEY PROVE THE
RESURRECTION OF THE FLESH
And in the course of
these and other miracles,
when the discipleswere
harassed by bewildering thoughts, and the Lord had appeared in
their midst and said, Peace be unto you , that what was passing
through their hearts might not be their fixed opinion (for they thought they
saw a spirit not flesh), He refutes their thoughts so discordant with
the Truth, offers to the doubters' eyes the marks of
the cross that remained in His hands and feet, and invites them to
handle Him with careful scrutiny, because the traces of the nails and
spear had been retained to heal the wounds of unbelieving hearts, so that not
with wavering faith,
but with most steadfast knowledge they
might comprehend that the Naturewhich had been lain in
the sepulchre was to sit on God the
Father's throne.
IV. CHRIST'S ASCENSION
HAS GIVEN US GREATER PRIVILEGES AND JOYS THAN THE DEVIL HAD TAKEN FROM US
Accordingly,
dearly-beloved, throughout this time which elapsed between the Lord's Resurrection and Ascension, God's Providencehad
this in view, to teach and impress upon both the eyes and hearts of His own
people that the Lord
Jesus Christ might be acknowledged to have as truly risen,
as He was truly born,
suffered, and died. And hence the most blessed Apostles and all
the disciples,
who had been both bewildered at His death on thecross and backward
in believing His Resurrection, were so strengthened by the
clearness of the truth that
when the Lordentered the heights of heaven, not only were they
affected with no sadness, but were even filled with great joy.
And truly great
and unspeakable was their cause for joy,
when in the sight of the holymultitude,
above the dignity of all heavenly creatures, the Natureof mankind went
up, to pass above the angels' ranks
and to risebeyond the archangels' heights, and to have Its uplifting
limited by no elevation until, received to sit with
the Eternal Father, It should be associated on the throne with
His glory,
to WhoseNature It was united in the Son. Since then Christ's Ascension is
our uplifting, and the hope of the Body is raised, whither the gloryof
the Head has gone before, let us exult, dearly-beloved, with worthy joy and
delight in the loyal paying of thanks. For today not only are
we confirmed as possessors of paradise, but have also
inChrist penetrated the heights of heaven, and have gained still
greater things through Christ's unspeakable grace than
we had lost through the devil's malice.
For us, whom our virulent enemy had driven out from the bliss of our
first abode, the Son
of God has made members of Himself and placed at the right hand of theFather,
with Whom He lives and reigns in the unity of the Holy
Spirit, God for ever and ever. Amen.
Source. Translated
by Charles Lett Feltoe. From Nicene and Post-Nicene Fathers, Second
Series, Vol. 12. Edited by Philip Schaff and Henry
Wace. (Buffalo, NY: Christian Literature Publishing
Co., 1895.) Revised and edited for New Advent by Kevin
Knight.<http://www.newadvent.org/fathers/360373.htm>.
SOURCE : http://www.newadvent.org/fathers/360373.htm
Ascensione del Signore
nostro Gesù Cristo
Festa: Settima Domenica di Pasqua
(celebrazione mobile) - Solennità
L'Ascensione di Gesù,
celebrata 40 giorni dopo Pasqua, segna il suo ritorno al Padre dopo la vittoria
sulla morte e la risurrezione. Il Nuovo Testamento narra l'evento in diversi
testi con alcune varianti. L'Ascensione ha un profondo significato teologico: completa
l'opera di redenzione di Gesù, inaugura l'era della Chiesa guidata dallo
Spirito Santo, apre la via al cielo per i credenti e manifesta la sua divinità.
È un evento di grande gioia per i cristiani che celebrano la vittoria di Cristo
sulla morte e la sua gloriosa entrata nel regno dei cieli. È anche un momento
di speranza, perché ci ricorda che in Gesù abbiamo la promessa della vita
eterna.
Martirologio Romano:
Solennità dell’Ascensione del Signore nostro Gesù Cristo, in cui egli, a
quaranta giorni dalla risurrezione, fu elevato in cielo davanti ai suoi
discepoli, per sedere alla destra del Padre, finché verrà nella gloria a
giudicare i vivi e i morti.
La gloriosa Ascensione completa l’architettonica dei misteri cristologici. Per essa infatti, l’Uomo-Dio, compiuta la sua missione nel mondo, ritorna al suo principio, descrivendo un circolo. Gesù stesso lo sintetizza: «Io sono uscito dal Padre e venni nel mondo; ora lascio il mondo e vado al Padre» (Gv 18,28).
Il Verbo eterno discende dall’alto dei Cieli, dal seno del Padre, s’incarna nel Grembo della Vergine Immacolata, nasce a Betlemme, vive nascosto a Nazareth, esce a predicare il Vangelo del Regno (cf. Mt 4,23), è crocifisso e muore sulla croce, risuscita all’alba del terzo giorno e ascende al Cielo dalla cima del monte degli Olivi, che conobbe la sua dolorosa agonia e il suo «fiat» sanguinante.
Realmente mirabile, gloriosa, l’Ascensione del Signore: quella sua Umanità, debole come la nostra, soggetta all’infermità, alla sofferenza e alla morte, entra vittoriosa nei Cieli, ed è trapiantata, ormai impassibile, nella esistenza eterna di Dio. Gesù di Nazareth, che era apparso come «il figlio del fabbro» (Mt 13,55), entra nella sua Gloria (cf. Lc 24,26), in anima e corpo, e vive eterno nella pienezza divina.
Gesù dopo la sua Risurrezione appare agli Apostoli, ai Discepoli, alle pie donne; dà gli ultimi ammaestramenti; compare e scompare, quasi volesse abituare i suoi, per gradi, alla sua partenza definitiva. Poi li lascia. Lascia la terra, gli uomini; o meglio, li priva della sua presenza visibile, e si nasconde in Dio. Li ha preparati con tre anni d’insegnamento – ma non ha detto tutto: molte cose «non le avrebbero potute sostenere» (Gv 16,12) prima della sua morte e della venuta dello Spirito Santo –; li ha confortati dando loro le prove della sua vittoria sulla morte; poi si sottrae, e manda loro il Paraclito.
È come se li considerasse maturi per la prova, capaci di vivere di fede, senza nemmeno più la Sua presenza visibile – che pure esigeva la fede per credere alla sua Divinità –, come figli ormai usciti di tutela, che affrontano la vita con la loro piena responsabilità. Si inizia la vita della Chiesa, in cui il Cristo opera, ma in modo misterioso mediante il suo Spirito. Si inizia la «prova» per l’umanità, la grande storia dei secoli cristiani, l’espansione della Buona Novella, le persecuzioni e le lotte, le vicende dolorose e gloriose che avranno termine solo quando il Figlio dell’uomo verrà per la seconda volta in tutta la sua maestà, sulle nubi (cf. Mt 26,64), per giudicare tutti gli uomini.
Per questo i Cristiani delle prime generazioni, che avevano visto Gesù scomparire dietro le nubi del cielo, ne sentivano prossima la seconda venuta – «Il momento è vicino» – e l’invocavano: «Vieni, Signore Gesù» (Ap 1,3; 22,20). Non avevano torto: in realtà la storia dei secoli e dei millenni è un soffio di fronte all’eternità; un soffio questa vicenda umana in cui siamo ingolfati e che ci pare non aver fine: Cristo ieri è asceso al Cielo e domani ritornerà. Un soffio la vicenda dell’umanità che si conta a millenni; un lievissimo soffio la vicenda di ogni uomo che nasce e muore. La prova dell’umanità e la prova di ogni uomo è conchiusa entro brevissimi confini: e al termine dell’una e dell’altra sta il Cristo che, asceso al Cielo, ritorna; e si presenta Giudice a ogni uomo al termine della sua vita; e si presenterà giudice all’umanità intera alla fine dei tempi.
La vita come prova e come attesa: ecco l’insegnamento del mistero
dell’Ascensione.
«Alla destra del Padre»
«Il Signore ha detto al mio Signore: “Siedi alla mia destra, finché io ponga i
tuoi nemici come sgabello sotto i tuoi piedi”» (Sal 109,1). Il Salmo parla del
Messia e ne predice la gloria con un’espressione figurata («sedere alla destra
di Dio») di significato chiarissimo. Gesù stesso l’ha ripresa, richiamandosi
espressamente al Salmo, e l’ha applicata a Sé (cf. Mt 22,41-44; Mc 12,35-37; Lc
20,41-44), gli Evangelisti (cf. Mc 26,19), san Paolo (cf. Rm 8,34; Col 3,1; Ef
1,20-22), il Simbolo della nostra Fede, la ripetono fedelmente (1).
Gesù dunque ha presentato agli uomini la fine della sua esistenza mortale come un ritorno al Padre e un ingresso nella gloria, a occupare, accanto a Lui, il posto d’onore. «Vado al Padre» ripete nel discorso dopo l’Ultima Cena; e più chiaramente: «Sono uscito dal Padre e sono venuto nel mondo; ora lascio il mondo e vado al Padre» (Gv 16,28). Sembra quasi che la Passione imminente non conti, per Lui, o sia solo una brevissima parentesi: Gesù guarda al di là, sente prossimo il suo ritorno al Padre, la sua glorificazione; chiede, anzi, questa glorificazione, a cui è stato predestinato «prima che il mondo fosse» (Gv 17,5). Di questa gloria parlerà apertamente anche davanti al sommo Pontefice, suscitandone lo sdegno: «Tu l’hai detto (che io sono il Figlio di Dio); e io vi dico: tra poco vedrete il Figlio dell’uomo seduto alla destra della Potenza (di Dio) venire sulle nubi del cielo» (Mt 26,64; Mc 14,62; Lc 22,69).
Stefano, il primo Martire, confermerà: «Ecco che io vedo i cieli aperti, e il Figlio dell’uomo seduto alla destra di Dio» (At 7,55-56). E san Paolo: «...l’ha risuscitato dai morti e l’ha fatto sedere alla sua destra nei cieli, al di sopra di ogni Principato, Potenza, Virtù, Dominazione... E ha messo tutto sotto i suoi piedi» (Ef 1,20-22).
Ma soprattutto nell’Epistola agli Ebrei, destinata proprio a coloro che erano depositari delle Scritture e delle Profezie, quell’espressione, «siede alla destra di Dio», che indica la suprema glorificazione di Cristo da parte del Padre, ritorna più volte, con un evidente richiamo al Salmo da cui deriva (cf. Eb 1,3.13; 8,1; 10,-12-13; 12,2) (2).
Ma che portata ha in realtà questa espressione? Essa è quasi sempre messa in relazione con la Risurrezione e l’Ascensione di Cristo: indica la gloria che Egli ha stabilmente presso il Padre, dal momento in cui ne è entrato in possesso, e per tutta l’eternità. È un modo figurato, quasi plastico, per indicare il suo primato universale e l’onore che il Padre rende a Lui, proprio in quanto uomo. Egli stesso infatti rivendica questo onore a Sé come «Figlio dell’uomo», e san Paolo lo presenta come una ricompensa (cf. Eb 22,2). Riferita al Verbo l’espressione sarebbe impropria e inesatta: il Verbo è sempre col Padre, non può «uscire da Lui e ritornare a Lui», non ha bisogno di alcun riconoscimento di una supremazia sulle creature «messe come sgabello sotto i suoi piedi», perché esse sono soggette al Verbo come al Padre e come allo Spirito Santo.
Gesù dunque ascende al Cielo con la sua Umanità per sedere alla destra del Padre: per dare inizio al «regno che non avrà mai fine», profetizzato dall’Angelo alla Madre sua al momento del suo verginale concepimento (Lc 1,33). Ascende “per andare a preparare anche a noi un posto” (cf. Gv 14,2), per rimanere accanto al Padre con la sua Umanità gloriosa, e presentargli eternamente, nella beatitudine e nella gloria, l’omaggio di adorazione, di lode, di ringraziamento, di propiziazione che gli aveva offerto nel dolore, immolandosi sulla croce; per mostrargli le sue ferite gloriose, documento del suo amore a Dio e agli uomini, e «intercedere per noi», suoi fratelli, ripetendo la preghiera più sublime della sua carità misericordiosa: «Padre, perdona loro, poiché non sanno quello che fanno» (Lc 23,34), e la preghiera sacerdotale, che gli Apostoli udirono alla vigilia della sua morte, e che sembra già pronunciata al di là della morte, nella gloria dei Cieli: «Padre Santo, conserva nel Tuo nome quelli che mi hai dato; affinché siano una cosa sola, come noi... Non chiedo che Tu li tolga dal mondo, ma che Tu li preservi dal male... Santificali nella verità... Padre, quelli che mi hai dato, voglio che siano con me dove sono io, affinché vedano la gloria che Tu mi hai data...» (Gv 17).
Finché, alla fine dei tempi, Egli verrà ancora «nella gloria a giudicare i vivi e i morti, e il suo regno non avrà fine» (Simbolo niceno). È la Gerusalemme celeste vista dal Profeta di Patmos; la Città di Dio, che non ha bisogno «del sole né della luna, perché lo splendore di Dio la illumina, e l’Agnello ne è la lampada. E le genti cammineranno nella sua luce...». «E regneranno nei secoli dei secoli». «Ed essi saranno il suo popolo... e Dio astergerà ogni lacrima dai loro occhi, né vi sarà più la morte, né lutto, né grida, né dolore», ma «nuovi cieli e nuova terra». «Chi vincerà, possiederà ciò, e io gli sarò Dio, ed Egli mi sarà figlio».
Il primo, il più grande vincitore, è Lui, l’Agnello che è stato immolato, «Re
dei re, e Signore dei dominanti» (Ap 19,16) (3); e dietro a Lui la
moltitudine innumerevole dei redenti dal suo Sangue.
Il significato profondo di questo mistero sta dunque nel trionfo di Cristo, che
come Uomo prende possesso della sua gloria.
È la glorificazione dell’Umanità di Lui, anche come Capo del Corpo Mistico; una glorificazione che precede e prepara quella dei suoi membri, come un annuncio gioioso, che allarga il cuore alla speranza. È una glorificazione e un onore per Lui, ma lo è anche per noi; perché noi sappiamo che alla destra del Padre siede Uno di noi, il nostro Fratello maggiore, il migliore della nostra stirpe, il nostro Re.
Il mistero dell’Ascensione offre dunque alla nostra meditazione:
- il compimento del disegno divino con la glorificazione di Cristo;
- la beatitudine eterna a cui noi tutti siamo chiamati;
- la nostra conformità a Cristo che ne è la condizione;
- la vita concepita come attesa, nella speranza della gloria di Lassù, dove
saremo eternamente con Cristo in Dio.
Note
1) Cf. il discorso di san Pietro in At 2,33-35, e in 1Pt 3,22.
2) Cf L. Cerfaus, Le Christ dans la theologie de saint Paul, Paris 1951, p. 44.
3) Sul mistero della glorificazione e dei Novissimi, cf. M. J. Scheeben, I
misteri del Cristianesimo, cap. IX, pp. 645ss.
Autore: Padre Marciano M. Ciccarelli
Fonte: Il Settimanale di Padre Pio
L'Ascensione di Gesù Cristo, celebrata 40 giorni dopo la Pasqua, è un evento fondamentale della fede cristiana che segna il ritorno trionfante di Gesù al Padre, dopo la sua vittoria sulla morte e la risurrezione dai morti. Il Nuovo Testamento narra l'Ascensione in diversi testi, con alcune varianti: in Marco 16,19-20 Gesù, dopo aver dato l'ultimo comando agli apostoli di predicare il Vangelo a tutte le creature, ascende al cielo e siede alla destra di Dio; in Luca 24,50-53 Gesù conduce gli apostoli in Betania e, mentre li benedice, si eleva da terra e sale al cielo, scomparendo tra una nube; in Atti 1,6-12 gli apostoli, radunati sul monte degli Ulivi, assistono all'ascensione di Gesù, che viene avvolto da una nube e due angeli annunciano il suo ritorno; in Giovanni 20,17-18 Gesù appare a Maria Maddalena e le dice di non trattenerlo perché deve salire al Padre, poi appare ai discepoli e soffia su di loro lo Spirito Santo.
Ha un profondo significato teologico:
- completa la sua opera di redenzione: Gesù, risorto dalla morte, ascende al cielo per assumere il posto che gli spetta alla destra del Padre, come re e signore dell'universo;
- inaugura una nuova era: con l'ascensione di Gesù inizia l'era della Chiesa, guidata dallo Spirito Santo, che porta avanti la sua missione di salvezza nel mondo;
- apre la via al cielo: Gesù, salendo al cielo, ha aperto la strada per tutti i credenti, che in lui hanno la speranza di risorgere e raggiungere la vita eterna;
- manifesta la sua divinità: l'ascensione di Gesù è un segno evidente della sua natura divina, che lo rende superiore a tutte le creature e lo pone al di sopra di ogni potere e autorità.
L'Ascensione è un evento di grande gioia per i cristiani, che celebrano la vittoria di Cristo sulla morte e la sua gloriosa entrata nel regno dei cieli. È anche un momento di speranza, perché ci ricorda che in Gesù abbiamo la promessa della vita eterna e che un giorno saremo con lui nella gloria del Padre.
La festa è celebrata quaranta giorni dopo la Pasqua, in un giorno che varia a seconda del calendario liturgico. La liturgia della Chiesa celebra questo evento con canti, preghiere e letture bibliche che sottolineano il significato teologico e spirituale dell'Ascensione.
L'Ascensione di Gesù è un evento raffigurato in molte opere d'arte, tra cui
mosaici, affreschi, sculture e pitture. Le immagini dell'Ascensione spesso
mostrano Gesù che sale al cielo in una nube, circondato da angeli, mentre gli
apostoli lo guardano con stupore e riverenza.
Autore: Franco Dieghi
L’Ascensione di Gesù al
Cielo, è la grandiosa conclusione della permanenza visibile di Dio fra gli
uomini, preludio della Pentecoste, inizia la storia della Chiesa e apre la
diffusione del cristianesimo nel mondo.
Senso biblico del termine ‘Ascensione’
Secondo una concezione spontanea e universale, riconosciuta dalla Bibbia, Dio abita in un luogo superiore e l’uomo per incontrarlo deve elevarsi, salire.
L’idea dell’avvicinamento con Dio, è data spontaneamente dal monte e nell’Esodo (19,3), a Mosè viene trasmessa la proibizione di salire verso il Sinai, che sottintendeva soprattutto quest’avvicinamento al Signore; “Delimita il monte tutt’intorno e dì al popolo; non salite sul monte e non toccate le falde. Chiunque toccherà le falde sarà messo a morte”.
Il comando di Iavhè non si riferisce tanto ad una salita locale, ma ad un
avvicinamento spirituale; bisogna prima purificarsi e raccogliersi per poter
udire la sua voce. Non solo Dio abita in alto, ma ha scelto i luoghi elevati
per stabilirvi la sua dimora; anche per andare ai suoi santuari bisogna
‘salire’.
Così lungo tutta la Bibbia, i riferimenti al ‘salire’ sono tanti e continui e
quando Gerusalemme prende il posto degli antici santuari, le folle dei
pellegrini ‘salgono’ festose il monte santo; “Ascendere” a Gerusalemme,
significava andare a Iavhè, e il termine, obbligato dalla reale posizione
geografica, veniva usato sia dalla simbologia popolare per chi entrava nella
terra promessa, come per chi ‘saliva’ nella città santa.
Nel Nuovo Testamento, lo stesso Gesù ‘sale’ a Gerusalemme con i genitori,
quando si incontra con i dottori nel Tempio e ancora ‘sale’ alla città santa,
quale preludio all’”elevazione” sulla croce e alla gloriosa Ascensione.
I testi che segnalano l’Ascensione
I Libri del Nuovo Testamento contengono sporadici accenni al mistero dell’Ascensione; i Vangeli di Matteo e di Giovanni non ne parlano e ambedue terminano con il racconto di apparizioni posteriori alla Resurrezione.
Marco finisce dicendo: “Gesù… fu assunto in cielo e si assise alla destra di Dio” (XVI, 10); ne parla invece Luca: “Poi li condusse fin verso Betania, e alzate le mani, li benedisse. E avvenne che nel benedirli si staccò da loro e fu portato verso il cielo” (XXIV, 50-51).
Ancora Luca negli Atti degli Apostoli, attribuitigli come autore sin dai primi tempi, al capitolo iniziale (1, 11), colloca l’Ascensione sul Monte degli Ulivi, al 40° giorno dopo la Pasqua e aggiunge: “Detto questo, fu elevato in alto sotto i loro occhi e una nube lo sottrasse al loro sguardo. E poiché essi stavano fissando il cielo mentre egli se ne andava, ecco due uomini in bianche vesti si presentarono a loro e dissero: Uomini di Galilea, perché state a guardare il cielo? Questo Gesù, che è stato tra di voi assunto fino al cielo, tornerà un giorno allo stesso modo in cui l’avete visto andare in cielo”.
Gli altri autori accennano solo saltuariamente al fatto o lo presuppongono, lo stesso s. Paolo pur conoscendo il rapporto tra la Risurrezione e la glorificazione, non si pone il problema del come Gesù sia entrato nel mondo celeste e si sia trasfigurato; infatti nelle varie lettere egli non menziona il passaggio dalla fase terrestre a quella celeste.
Ma essi ribadiscono l’intronizzazione di Cristo alla destra del Padre, dove rimarrà
fino alla fine dei secoli, ammantato di potenza e di gloria; “Se dunque siete
risorti con Cristo, cercate le cose di lassù, dove Cristo sta assiso alla
destra di Dio; pensate alle cose di lassù, non a quelle della terra; siete
morti infatti, e la vostra vita è nascosta con Cristo in Dio!” (Colossesi, 3,
1-3).
I dati storici dell’Ascensione
Luca, il terzo evangelista, negli “Atti degli Apostoli” specifica che Gesù dopo la sua passione, si mostrò agli undici apostoli rimasti, con molte prove, apparendo loro per quaranta giorni e parlando del Regno di Dio; bisogna dire che il numero di ‘quaranta giorni’ è denso di simbolismi, che ricorre spesso negli avvenimenti del popolo ebraico errante, ma anche con Gesù, che digiunò nel deserto per 40 giorni.
San Paolo negli stessi ‘Atti’ (13, 31) dice che il Signore si fece vedere dai suoi per “molti giorni”, senza specificarne il numero, quindi è ipotesi attendibile, che si tratti di un numero simbolico.
L’Ascensione secondo Luca, avvenne sul Monte degli Ulivi, quando Gesù con gli Apostoli ai quali era apparso, si avviava verso Betania, dopo aver ripetuto le sue promesse e invocato su di loro la protezione e l’assistenza divina, ed elevandosi verso il cielo come descritto prima (Atti, 1-11).
Il monte Oliveto, da cui Gesù salì al Cielo, fu abbellito da sant’Elena, madre dell’imperatore Costantino con una bella basilica; verso la fine del secolo IV, la ricca matrona Poemenia edificò un’altra grande basilica, ricca di mosaici e marmi pregiati, sul tipo del Pantheon di Roma, nel luogo preciso dell’Ascensione segnato al centro da una piccola rotonda.
Poi nelle alterne vicende che videro nei secoli contrapposti Musulmani e
Cristiani, Arabi e Crociati, alla fine le basiliche furono distrutte; nel
1920-27 per voto del mondo cattolico, sui resti degli scavi fu eretto un
grandioso tempio al Sacro Cuore, mentre l’edicola rotonda della chiesa di
Poemenia, divenne dal secolo XVI una piccola moschea ottagonale.
Il significato dell’Ascensione
San Giovanni nel quarto Vangelo, pone il trionfo di Cristo nella sua completezza nella Resurrezione, e del resto anche gli altri evangelisti dando scarso rilievo all’Ascensione, confermano che la vera ascensione, cioè la trasfigurazione e il passaggio di Gesù nel mondo della gloria, sia avvenuta il mattino di Pasqua, evento sfuggito ad ogni esperienza e fuori da ogni umano controllo.
Quindi correggendo una mentalità sufficientemente diffusa, i testi evangelici invitano a collocare l’ascensione e l’intronizzazione di Gesù alla destra del Padre, nello stesso giorno della sua morte, egli è tornato poi dal Cielo per manifestarsi ai suoi e completare la sua predicazione per un periodo di ‘quaranta’ giorni.
Quindi l’Ascensione raccontata da Luca, Marco e dagli Atti degli Apostoli, non si riferisce al primo ingresso del Salvatore nella gloria, quanto piuttosto l’ultima apparizione e partenza che chiude le sue manifestazioni visibili sulla terra.
Pertanto l’intento dei racconti dell’Ascensione non è quello di descrivere il reale ritorno al Padre, ma di far conoscere alcuni tratti dell’ultima manifestazione di Gesù, una manifestazione di congedo, necessaria perché Egli deve ritornare al Padre per completare tutta la Redenzione: “Se non vado non verrà a voi il Consolatore, se invece vado ve lo manderò” (Giov. 16, 5-7).
Il catechismo della Chiesa Cattolica dà all’Ascensione questa definizione:
“Dopo quaranta giorni da quando si era mostrato agli Apostoli sotto i tratti di
un’umanità ordinaria, che velavano la sua gloria di Risorto, Cristo sale al
cielo e siede alla destra del Padre. Egli è il Signore, che regna ormai con la
sua umanità nella gloria eterna di Figlio di Dio e intercede incessantemente in
nostro favore presso il Padre. Ci manda il suo Spirito e ci dà la speranza di
raggiungerlo un giorno, avendoci preparato un posto”.
La celebrazione della festa liturgica e civile
La prima testimonianza della festa dell’Ascensione, è data dallo storico delle origini della Chiesa, il vescovo di Cesarea, Eusebio (265-340); la festa cadendo nel giovedì che segue la quinta domenica dopo Pasqua, è festa mobile e in alcune Nazioni cattoliche è festa di precetto, riconosciuta nel calendario civile a tutti gli effetti.
In Italia previo accordo con lo Stato Italiano, che richiedeva una riforma delle festività, per eliminare alcuni ponti festivi, la CEI ha fissato la festa liturgica e civile, nella domenica successiva ai canonici 40 giorni dopo Pasqua.
Al giorno dell’Ascensione si collegano molte feste popolari italiane in cui rivivono antiche tradizioni, soprattutto legate al valore terapeutico, che verrebbe conferito da una benedizione divina alle acque (o in altre regioni alle uova).
A Venezia aveva luogo una grande fiera, accompagnata dallo ‘Sposalizio del
mare’, cerimonia nella quale il Doge a bordo del ‘Bucintoro’, gettava nelle
acque della laguna un anello, per simboleggiare il dominio di Venezia sul mare;
a Bari la benedizione delle acque marine, a Firenze si celebra la ‘Festa del
grillo’.
L’Ascensione nell’arte
Il racconto scritturale dell’Ascensione di Gesù Cristo e la celebrazione liturgica di questo mistero, ispirarono numerose figurazioni, che possiamo trovare in miniature di codici famosi, fra tutti l’Evangeliario siriano di Rabula nella Biblioteca Laurenziana di Firenze, e in mosaici ed avori a partire dal sec. V.
Il tema dell’Ascensione, si adattò bene al ritmo verticaleggiante dei timpani, sovrastanti le porte delle chiese romaniche e gotiche; esempio insigne il timpano della porta settentrionale della cattedrale di Chartres (XII sec.).
Ma la rappresentazione, raggiunse notevole valore artistico con Giotto (1266-1337) che raffigurò l’Ascensione nella Cappella degli Scrovegni a Padova. Si ricorda inoltre un affresco di Buffalmacco (XIII sec.) nel Camposanto di Pisa; una terracotta di Luca Della Robbia (1400-1482) nel Museo Nazionale di Firenze; un affresco di Melozzo da Forlì († 1494) ora nel Palazzo del Quirinale a Roma; una tavola del Mantegna (1431-1506) a Firenze, Galleria degli Uffizi; una pala del Perugino († 1523) ora nel Museo di Lione; il noto affresco del Correggio († 1534) nella cupola della Chiesa di S. Giovanni a Parma; l’affresco del Tintoretto († 1594) nella Scuola di S. Rocco a Venezia; ecc.
In un’ampolla del tesoro del Duomo di Monza, Cristo ascende in cielo, secondo una tipica iconografia orientale, assiso in trono; in altre raffigurazioni Egli ascende al Cielo fra uno stuolo di Angeli, di fronte agli sguardi estatici degli Apostoli e della Vergine.
Autore: Antonio Borrelli
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/20263
Voir aussi : https://www.youtube.com/watch?v=uWrJFCW4zJg