Vierge et Première Martyre
(Ier siècle)
Sainte Thècle est une martyre du temps des Apôtres. Les saints Pères l'ont appelée avec enthousiasme la femme apostolique, la fille aînée de saint Paul, la protomartyre parmi les femmes, comme saint Étienne fut le protomartyr parmi les hommes. Thècle, très versée dans la philosophie, dans les sciences et dans les belles-lettres, fut convertie par saint Paul, à Iconium. Elle voulut rester vierge et fut dénoncée comme chrétienne par le jeune homme qui aspirait à sa main. Condamnée au feu, dans l'amphithéâtre, à la demande de sa mère, elle vit Notre-Seigneur lui apparaître sous les traits de saint Paul, puis remonter au Ciel comme pour lui en tracer le chemin. Pleine alors d'un courage tout nouveau, elle s'arme du signe de la Croix et monte, rayonnante de joie et de beauté, sur le bûcher; bientôt les flammes l'entourent de toutes parts, mais sans la toucher, et la foule étonnée aperçoit la victime pleine de vie et priant Dieu; nouveau miracle: un nuage s'abat sur le bûcher et en éteint les flammes.
Bientôt Thècle put revoir l'apôtre saint Paul et être confirmée par lui dans la foi. L'ayant suivi à Antioche, elle fut bientôt accusée de nouveau et condamnée aux bêtes. On lâcha contre elle, dans l'amphithéâtre, une lionne furieuse et affamée; mais celle-ci, loin de dévorer sa victime, vint lui lécher les pieds; ni la rage de la faim, ni les excitations des bourreaux, ni les clameurs du peuple ne purent réveiller son instinct carnassier. "La lionne, dit saint Ambroise, vénéra sa proie et fut pénétrée d'une compassion dont les hommes s'étaient dépouillés."
Peu de jours après, la jeune martyre fut exposée au même supplice; on lança sur elle des lions et des ours; aussitôt la lionne qui l'avait épargnée une première fois courut vers elle et lui lécha les pieds. Un ours s'avança, mais la lionne le mit en pièces; un lion, voulut aussi se précipiter sur la victime; mais une lutte acharnée se livra entre la lionne et lui, et il périrent tous les deux. Le préfet la fit alors jeter dans une fosse remplie de serpents. A peine y fut-elle précipitée, qu'un globe de feu consuma tous les reptiles, et la Sainte fut délivrée. L'ordre fut donné d'attacher chacun de ses pieds à des taureaux furieux, pour l'écarteler; les bêtes, excitées par des aiguillons rougis au feu, bondirent en mugissant; mais les liens de la vierge se brisèrent, et elle resta sans blessure. Le préfet étonné, lui demanda l'explication de ces prodiges: "Je suis, dit-elle, la servante de Dieu, Maître de l'univers." Thècle, rendue à la liberté, revint dans sa patrie pour y prêcher la foi, et y mourut à l'âge de quatre-vingts ans.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/sainte_thecle.html
Résumé de l'histoire de Sainte Thècle
Première martyre au premier siècle de notre ère, elle est née dans l'isaurie en Turquie. À Icônium (cette ville s'appelle maintenant Konya), elle fut convertie et instruite par saint Paul lors de son premier voyage missionnaire. Dénoncée aux magistrats comme chrétienne, on la condamna à périr par le feu, mais elle sortit miraculeusement intacte du milieu des flammes. Alors elle fut exposée, dans l'amphithéâtre, aux bêtes féroces, qui se couchèrent à ses pieds. Ainsi elle fut jetée dans une fosse remplie de toute espèce de serpents mais un globe de feu consomma tous les reptiles. Enfin le dernier supplice fut d'attacher ses deux pieds chacun à un taureau afin de l'écarteler mais les liens se brisèrent.
Les plus illustres Pères de l'Église, saint Ambroise, saint Chrysostome, saint Grégoire de Nazianze, qui ont parlé de ces circonstances merveilleuses, donnent à sainte Thècle le titre de martyre, à cause des persécutions qu'elle eut à subir pour sa foi. Elle mourut à Séleucie, ville principale de l'isaurie.
L'histoire de Sainte Thècle
(Vierge et Martyre, Fête en France le 24 Septembre)
Avant sa conversion
Sainte Thècle, dont le culte est resté si populaire dans l'Eglise universelle, a mérité de tous les siècles les plus grandes louanges. Les Saints Pères l'ont appelée : la femme apostolique, la fille aînée de Saint Paul, la protomartyre parmi les femmes comme Saint Etienne fut le protomartyr des hommes.
Dieu qui l'avait destinée à être, dans la suite des temps, le modèle de toutes les vierges, la fit naître au moment même où Notre-Seigneur accomplissait l'oeuvre de notre rédemption, à iconium (cette ville s'appelle maintenant Konya (Turquie)), en la province de Cilicie. Ses parents, comptés parmi les plus nobles et les plus riches de la ville, lui firent étudier les belles - lettres et la philosophie, et à l'âge de dix-huit ans, la fiancèrent à un jeune seigneur, appelé Thamyris, héritier d'une des plus grandes familles de l'Asie. ils n'attendaient plus que le temps de célébrer ce mariage, quand Dieu, pendant ce délai, envoya à iconium Paul et Barnabé, qui firent connaître a Thècle l'Epoux céleste auquel elle était réservée.
Saint Paul à Iconium - Conversion de Thècle
Les deux Apôtres, chassés d'Antioche, secouèrent la poussière de leurs pieds sur cette ville et vinrent à iconium.
Onésiphore, homme vertueux, apprenant l'arrivée de Paul, quitta sa demeure avec son épouse Lectra, leurs enfants Finnia et Zénon, pour aller au-devant de l'Apôtre. Tite leur en avait déjà parlé et fait pour ainsi dire le portrait, mais leurs yeux ne l'avaient point encore vu ; aussi cherchaient-ils avec une curiosité inquiète dans tous les passants, les signes qu'ils avaient reçus. Bientôt ils virent s'avancer un homme de petite taille, la tête chauve, les jambes légèrement courbées, les sourcils joints et le nez aquilin : c'était Paul. « Je te salue, s'écrie Onésiphore, ministre de celui en qui est toute bénédiction. La grâce soit avec toi, dit l'Apôtre, et avec ta maison. »
Onésiphore conduisit Paul et Barnabé dans sa demeure ; aussitôt ils firent la prière en commun, rompirent la pain, et commencèrent la prédication de la parole de Dieu, aux personnes fort désireuses de leur salut, assemblées dans la maison d'Onesiphore. Thècle entendit raconter tant de merveilles de l'Apôtre, on lui fit un récit si avantageux de ce qui se passait dans ces saintes réunions, qu'elle employa toutes sortes d'adresses pour y avoir entrée, mais elle ne put réussir, car sa mère ne la perdait jamais de vue. Elle s'établit à une fenêtre contiguë à la demeure du disciple ; de là elle recueillait avec avidité les discours de l'Apôtre. Elle désirait ardemment accompagner les femmes et les vierges admises en présence du saint prédicateur, car de sa fenêtre elle n'entendait que des paroles, et ses yeux n'avaient jamais pu voir les traits de Paul.
Théoclia, tel était le nom de sa mère, voyant que rien ne pouvait arracher sa fille de ce lieu, fait mander Thamyris ; celui-ci tout joyeux s'empresse d'arriver ; il croit que le temps des noces est fixé. Quelle ne fut pas sa surprise, quand Théoclia lui apprit l'obstination de Thècle à rester assise à la fenêtre, suspendue aux lèvres d'un étranger, qui trouble la ville par ses discours trompeurs : « Va, parle-lui, dit-elle, car Thècle est perdue pour toi. » Thamyris vint le premier auprès de Thècle et bientôt après la mère arriva. Ni leurs paroles flatteuses, ni leurs menaces ne purent un instant ébranler la résolution de la jeune fille.
Fureur de Thamyris
Thamyris, irrité, s'éloigna de la maison pour aller observer ceux qui se rendaient à la demeure d'Onésiphore. Au milieu de la rue, il vit deux hommes en querelle. « Etrangers, qu'avez-vous ? s'écrie Thamyris ; et dites-moi quel est ce personnage qui instruit ici tant d'hommes et de femmes, et promet de grandes récompenses à ceux qui embrassent sa doctrine ? » Démas et Hermogènes, deux faux disciples remplis d'hypocrisie, qui avaient accompagné Paul à iconium, lui répondirent ; « Puisque tu es l'un des magistrats de la ville, nous te le ferons connaître. Disciple de ce Jésus de Galilée, il veut enseigner la doctrine de son Maître, mais par ses maximes merveilleuses il séduit les peuples, met le désordre dans les familles en abolissant le mariage. - Venez dans ma maison, interrompit Thamyris, nous en parlerons plus à l'aise. » Un festin splendide leur fut préparé ; tout y était en abondance et les richesses étalées avec profusion. Les deux fourbes qui espéraient une récompense, s'ils parvenaient a livrer l'Apôtre prirent la parole : « Thamyris, ordonne de conduire devant le gouverneur Castellius, ce nouveau philosophe qui trouble ainsi la ville. Nous, nous annoncerons que c'est un imposteur et que ses prédictions ne sont jamais accomplies. » Jaloux et colère, Thamyris, à la tête des magistrats, des geôliers, de Juifs armés de bâtons, court à la maison d'Onésiphore : « Tes discours jettent le désordre dans iconium, dit-il à Paul, pervertissent les jeunes gens ; suis-moi devant le gouverneur. - qu'il disparaisse ce magicien, vociférait la foule ; par ses maximes nouvelles, il veut changer la face du monde. »
Paul devant le gouverneur
Debout en présence de Castellius, le saint Apôtre fut d'abord accusé par Thamyris. Le proconsul inquiet, ne trouvait aucun motif suffisant pour le condamner. Alors Démas et Hermogènes dirent à Thamyris : « Dénonce-le comme chrétien, peut-être son nouveau culte lui vaudra la peine de mort. » Le gouverneur se fit amener Paul : « qui es-tu lui demanda-t-il et qu'enseignes-tu ? - Le Dieu tout-puissant, le seul qui mérite nos adorations et nos sacrifices, nous a aimés jusqu'à envoyer son fils unique sur la terre, pour nous sauver et nous arracher du péché. Je suis envoyé pour vous annoncer son Evangile, qui peut seul guérir les maux du monde vieilli par le péché. Si j'obéis à Dieu, proconsul, en quoi suis-je coupable ? » Castellius impatienté fit enchaîner et jeter Paul en prison. « qu'on le garde là, dit-il, jusqu'à ce que je puisse l'entendre à loisir. »
Comment Thècle rejoint Paul - Elle est trahie
Thècle ignorait ce qui s'était passé. Les bruits confus de la foule, le silence de Paul la jetèrent dans une grande inquiétude. Bientôt après, instruite du sort de l'Apôtre, son amour de la vérité lui fit découvrir le moyen de se rendre aux pieds de son maître. Déjà complètement détachée des choses d'ici-bas, elle vendit ses bijoux et ses pierres précieuses et, avec leur prix, parvint à gagner le portier de la maison paternelle qui lui ouvrit les portes pendant la nuit. Elle se dirigea vers la prison, donna un miroir d'argent au geôlier et fut introduite près de l'Apôtre. Assise à ses pieds, attentive au récit des merveilles de Dieu, elle gravait dans son coeur les préceptes qu'elle entendait. L'exemple de Paul, souffrant avec courage, plein de confiance dans la puissance de Dieu, fortifiait sa foi, et souvent ses larmes arrosaient les chaînes du prisonnier.
Théoclia inquiète sur le sort de son enfant, députa ses serviteurs dans toutes les directions. Elle la croyait perdue, quand le portier avoua que pendant la nuit elle s'était dirigée vers la prison. Des eunuques furent envoyés et en effet ils trouvèrent la jeune fille aux genoux de l'étranger. A cette nouvelle, la foule se rassembla et dénonça au proconsul ce qui venait d'avoir lieu. Castelius envoya chercher Paul et le fit comparaître à son tribunal. Pendant ce temps, Thècle restée seule à la prison, baisait avec respect le siège où Paul était assis pour l'instruire, et ses larmes baignaient les traces de ses pas.
Thècle au tribunal
Castelius ordonna de la faire sortir. Pleine de joie, Thècle s'empressa de venir au tribunal où l'attendait le gouverneur. Au dehors, les païens soulevés par les Juifs, redoublaient ces cris : « A mort le magicien, le séducteur ! » Charmé de l'éloquence de Paul, Castellius écoutait avec plaisir les récits des miracles du Christ et admirait la sublimité de ses enseignements. Théoclia s'écria alors au sein de l'assemblée : « Brûle Thècle au milieu du cirque. Elle viole les lois. que cet exemple remplisse de crainte tous ceux qui se sont laissés enchaîner par la doctrine de cet étranger. »
Le proconsul ne fit pas la moindre opposition car le peuple ameuté menaçait de le dénoncer à l'empereur s'il ne livrait pas les chrétiens au supplice. Dans un moment de crainte, Castellius ordonna donc de faire paraître la jeune vierge. immobile, les regards fixés sur Paul, elle ne répondit rien aux accusations insensées du proconsul, aux menaces de sa mère et aux promesses de son fiancé. Castellius, à la vue de la joie qui rayonnait sur le front de l'Apôtre et de la vierge, se troubla, quitta le tribunal en ordonnant de flageller Paul et de le chasser d'iconium.
Le gouverneur se rendit au théâtre. Les païens soulevés par les Juifs l'accompagnaient, demandant à grands cris la mort du magicien, du séducteur.
Paul venait à peine d'être conduit hors de la ville que Thècle reçut l'ordre de se rendre au lieu du supplice.
Notre-seigneur lui apparaît et la préserve du feu
Dans le trajet du tribunal au cirque, les menaces d'un peuple exalté, la pensée d'un supplice si cruel, ne purent diminuer en rien la joie qu'elle ressentait de mourir pour Jésus-Christ, mort pour moi, disait-elle, il y a très peu de temps. Le sort de l'Apôtre seul venait l'inquiéter. Ses regards se portaient souvent de part et d'autre et cherchaient sa présence. C'est alors que Notre-Seigneur, sous les traits de Paul, lui apparut au milieu du cirque. Paul vient assister à ma mort, se dit-elle, il craint que le courage ne m'abandonne. Ses yeux voulurent se fixer sur la vision, mais Notre-Seigneur s'éleva aussitôt dans le Ciel. Dépouillée de ses vêtements, la jeune vierge fut amenée au milieu du cirque où s'élevait un immense bûcher. L'éclat de la beauté toute céleste qui s'épanouissait sur son visage arracha des larmes au gouverneur ; mais les cris d'un peuple en délire le forcèrent d'exécuter un ordre qu'il aurait voulu révoquer. Thècle monta sur le bûcher, fit sur elle le signe de la croix, puis livrant son corps aux flammes elle priait Dieu de recevoir son âme dans son saint paradis ; déjà le feu l'entourait de toutes parts. Le peuple croyait que la victime était consumée, quand soudain les flammes se divisèrent et laissèrent entrevoir le corps intact de la jeune vierge qui tenait les deux mains levées vers le Ciel. Dieu ne voulut pas laisser plus longtemps sa servante en spectacle. En un instant un épais nuage obscurcit le ciel, s'abattit tout entier sur le bûcher, et mit le désordre parmi les spectateurs. Les flammes furent complètement éteintes. Thècle miraculeusement délivrée fut reçue dans la maison d'un fervent chrétien de la ville ; elle passa plusieurs jours sans savoir ce qu'était devenu le saint Apôtre, mais Dieu ne la priva pas longtemps de cette consolation.
[...]
Onésiphore fut chassé d'iconium avec toute sa famille en même temps que saint Paul. Retirés dans une caverne non loin de la ville, ils jeûnaient et priaient. Au bout de quelques jours, les enfants d'Onésiphore dirent au saint Apôtre : « Père, la faim commence a nous faire souffrir et nous n'avons rien pour acheter du pain . » Leur père en effet avait abandonné toutes ses richesses pour suivre le ministre du christ. Paul ne pouvait voir souffrir ceux qui avaient tout laissé pour embrasser les maximes de l'Evangile. il se dépouilla de son manteau et ordonna aux enfants d'aller acheter du pain. Sur leur chemin Zénon et Simmia aperçurent une jeune fille dont les larmes et la tristesse annonçaient la grande douleur. Simmia dit à son frère : « N'est-ce pas la jeune Thècle ? Oh ! non, mon frère, reprit Zénon, elle a confessé qu'elle était chrétienne et Castellius l'a fait brûler vive. » Simmia ne crut pas à la parole de Zénon et s'avançant près de la jeune fille il lui dit : « Thècle, où vas-tu ? - Je cherche Paul, répondit-elle, depuis que Dieu m'a sauvée des flammes. - Viens, nous te conduirons à lui , car il a longtemps pleuré et prié pour toi. » Les deux enfants firent leurs provisions et conduisirent Thècle auprès des serviteurs du christ. Paul priait à genoux. Aussitôt la jeune vierge fit à Dieu cette prière : « Maître tout-puissant, soyez béni, vous m'avez épargnée au milieu des flammes pour que je puisse revoir votre fidèle ministre. » A ces mots, Paul qui ne l'avait pas encore aperçue, se retourna et bénit le ciel de l'avoir exaucé. La joie occasionnée par la délivrance et le retour de la jeune fille fit oublier les souffrances endurées jusqu'alors. Pendant les agapes, les discours du Saint-Apôtre sur les oeuvres et les miracles du Sauveur, augmentaient la foi et la charité des frères. il continua à instruire et à prémunir Thècle contre des épreuves bien plus terribles à cause des dons extérieurs dont le ciel l'avait comblée.
Antioche - nouveau supplice
Dieu avertit Paul de quitter iconium et de se rendre à Antioche. il prit avec lui Thècle. Bénissant Onésiphore et sa famille il le pria de retourner dans sa maison. Alexandre, l'un des principaux magistrats d'Antioche, voulut épouser Thècle, et pour cela chercha à gagner l'Apôtre par des promesses. Celui-ci repoussa son or, ce qui blessa le gouverneur et fut l'occasion de nouveaux châtiments. Thècle refusa la main d'Alexandre et fut admise parmi les veuves et les vierges de la ville.
L'éclat de ses vertus la fit bientôt remarquer. Après une nouvelle accusation, on la condamna aux bêtes. En attendant le jour du supplice, une veuve nommée Triphéna dont la fille Falconilla venait de mourir, demanda au gouverneur de recueillir la jeune vierge chez elle. La loi permettait d'exaucer ce genre de prière. Au jour indiqué Triphéna conduisit elle-même sa fille adoptive jusqu'au lieu du supplice. Celle-ci fut amenée au milieu de l'amphithéâtre et aussitôt on lâcha une lionne furieuse. Oubliant sa férocité naturelle, l'animal vint doucement caresser de sa langue les pieds de sa victime. Depuis longtemps elle n'avait pas mangé ; mais ni la rage de la faim, ni les artifices des bourreaux, ni les huées du peuple qui, seules étaient capables de la mettre en furie, ne purent réveiller son instinct carnassier. « La lionne, dit saint Ambroise, adora sa proie, et calmant sa fureur, elle se revêtit des sentiments de la compassion naturelle dont les hommes s'étaient dépouillés. » Le gouverneur ordonna de faire rentrer les bêtes et Triphéna reconduisit sa fille dans sa maison. [...] sa mère et lui dit : « Thècle, servante du Christ, peut m'ouvrir par ses prières, les portes du ciel. » A son réveil Triphéna se fit instruire et pria Thècle de secourir sa soeur ; bientôt après, une vision montra la félicité de Falconilla dans le ciel.
La vierge attendait avec bonheur le jour de sa délivrance. Alexandre vint la chercher à la maison de Triphéna : « Tu veux, lui dit celle-ci, faire entrer une seconde fois le deuil dans ma maison ; privée de mon époux et de ma fille, tu mets le comble à ma douleur en torturant celle qui fait la consolation de mes vieux jours. » Emu jusqu'aux larmes, Alexandre s'éloigna. A cette nouvelle, le préfet donna l'ordre à ses soldats de lui amener la vierge. Triphéna lui prit la main et dit : « Hier, j'ai accompagné ma fille au tombeau, aujourd'hui c'est toi, ma chère Thècle, que je conduis aux bêtes. » La martyre, les larmes aux yeux, pria le Seigneur de donner à Triphéna une digne récompense de son amour.
Thècle jetée une seconde fois aux bêtes - Mort de Triphéna
Arrachée des bras de sa mère, Thècle fut placée au milieu du stade. On lança d'abord sur elle des lions et des ours ; aussitôt la lionne qui l'avait épargnée la première fois, courut vers elle et lécha ses pieds. Un ours s'avança, mais la lionne le mit en pièces. Puis ce fut le tour d'un lion habitué à se nourrir de chair humaine ; après une longue lutte, les deux animaux expirèrent pendant que la vierge priait les mains levées au ciel. Le préfet la fit alors jeter dans une fosse remplie de toute espèce de serpents. A peine y fut-elle précipitée qu'un globe de feu consomma tous les reptiles, et la Sainte fut délivrée.
Alexandre dit au préfet : « qu'on attache cette femme à des taureaux furieux pour qu'ils l'écartèlent. » Les deux pieds de la Vierge furent attachés chacun à un taureau et les bourreaux armés d'aiguillons très pointus et de fers rougis au feu excitaient les animaux. Ceux-ci s'élancèrent en poussant d'affreux mugissements ; les liens se brisèrent et notre Sainte resta encore seule au milieu du stade.
A la vue de tant de supplices, Triphéna expira, et sa mort effraya les spectateurs, surtout les magistrats qui demandèrent la délivrance de Thècle. Le préfet, étonné de ce prodige, demanda à la jeune martyre pourquoi les animaux avaient tant de respect pour elle. Elle répondit : « Je suis la servante de Dieu maître de l'univers. » Alors parut un décret du proconsul : « Je remets en liberté Thècle qui adore le vrai Dieu et dont la puissance nous a paru admirable. »
Triphéna revient à la vie
A cette nouvelle ce ne furent que cris de joie et d'actions de grâce. « il n'y a qu'un Dieu vrai, le Dieu de Thècle. » Celle-ci fut conduite en présence de Triphéna, et, au milieu des acclamations, la morte se ranima : « Je crois à la résurrection des morts, s'écrie-t-elle, je crois que ma fille Falconilla est vivante, » et en disant ces mots, elle s'élança dans les bras de la martyre. Elle retourna ensuite dans sa maison où Thècle instruisait les personnes désireuses de leur salut.
Thècle apôtre à Iconium
La joie était grande parmi les chrétiens d'Antioche de posséder la servante de Dieu, mais celle-ci n'avait qu'un désir : revoir Paul. [...] annonça que le saint Apôtre était à Myre. Accompagnée de plusieurs disciples elle s'y rendit et trouva Paul instruisant les païens, étonnés des miracles que ses mains opéraient. L'Apôtre la conduisit aussitôt dans la maison d'un fervent disciple. Thècle raconta les grâces dont Dieu l'avait comblée, et comment elle était sortie victorieuse des supplices. Puis elle ajouta : « Maintenant Dieu me veut à iconium. - Va enseigner sa parole » dit Paul en la bénissant.
Thècle vint à iconium, se dirigea d'abord vers la maison d'Onésiphore et baisa en versant d'abondantes larmes le siège où Paul était assis quand il lui apprenait le chemin du bonheur. Thamyris était mort dans la fleur de l'âge peu après le départ de sa fiancée. Théoclia vivait encore. Pour l'amener à la foi, la bienheureuse martyre employa tous les moyens, mais sa mère refusa de croire à ses paroles. C'est alors qu'elle quitta iconium pour venir à Daphné et de là à Séleucie.
Non loin de la ville elle se pratiqua un petit ermitage et y finit ses jours. A l'âge de 80 ans, elle quitta cette vie de souffrance pour aller recevoir de son Epoux céleste la double couronne du martyre et de la virginité. Elle mourut dans la ferveur de l'oraison, comme une chaste colombe qui trouve son repos dans les trous de la pierre, autrefois son asile et son sanctuaire, maintenant son sépulcre.
Culte et reliques
Les plus grands docteurs de l'Eglise se sont plu à exalter les vertus éclatantes de l'héroïque fille de saint Paul. Saint Augustin dans son livre contre Fauste, saint Ambroise, dans son traité des vierges, saint Jérome, saint Jean Chrysostome, saint Grégoire de Nysse, saint Epiphane et beaucoup d'autres, dans leurs écrits ou du haut de la chaire ont mis toute leur éloquence à célébrer les louanges de notre Sainte. La haute estime qu'on avait de sa vertu, faisait qu'anciennement, pour relever le mérite d'une femme et la distinguer du commun, on disait qu'elle était une autre Thècle. C'est ainsi que saint Grégoire de Nysse se plaisait à nommer sa soeur Macrine.
Saint Grégoire de Nazianze se rendit à Séleucie pour visiter son tombeau et l'on y accourait de divers endroits, à cause des nombreux miracles que Dieu opérait par son intercession. Les païens, les infidèles eux-mêmes, allaient la prier et souvent ils obtenaient le secours qu'ils demandaient. On implore d'ordinaire l'assistance de sainte Thècle pour demander au ciel de nous préserver de l'incendie et de nous être favorable [...]
L'Eglise dans l'oraison pour recommander à la miséricorde divine les âmes des agonisants fait cette prière : « Nous vous supplions, Seigneur, que comme vous avez délivré la bienheureuse Thècle vierge et martyre de trois cruels tourments, vous ayez aussi la bonté de délivrer cette âme et de lui faire la grâce de jouir avec vous des biens célestes. » L'empereur Zénon éleva à Séleucie une superbe église en l'honneur de la martyre ; l'assistance de Thècle lui avait permis de recouvrer l'empire. Ses restes précieux d'abord conservés à Séleucie, reposent maintenant dans l'église métropolitaine de Tarragone en Espagne.
SOURCE : http://villagederocles.free.fr/stethecle.html
A la même époque que la fête de St Lin, Ste Thècle fut aussi inscrite à la même date au calendrier à Rome (XIème siècle). La dévotion envers cette illustre disciple de St Paul l’a faite honorer en Orient sous le titre de Protomartyre et égale aux Apôtres. Dès le IIème siècle, la légende s’est emparée de sa vie.
Leçon des Matines (avant 1960)
Neuvième leçon. La vierge Thècle, née à Icône de parents illustres, et initiée par l’Apôtre Paul aux préceptes de la foi, a reçu des saints Pères les louanges les plus magnifiques. A l’âge de dix-huit ans, elle quitta son époux Thamiris. Ses parents l’ayant accusée de professer la foi chrétienne, on la menaça de la jeter dans un brasier ardent déjà préparé, si elle ne renonçait au Christ. S’armant du signe de la croix, elle s’y précipita d’elle-même, mais une pluie survenue tout à coup éteignit le feu. Thècle s’en étant allée à Antioche, fut exposée aux bêtes et attachée à des taureaux que l’on excitait à courir en sens opposé, et jetée enfin dans une fosse remplie de serpents. La grâce de Jésus-Christ la délivra de tous ces tourments. L’ardeur de sa foi et la sainteté de sa vie convertirent au Christ un grand nombre de païens. Revenue dans sa patrie, elle se retira solitaire sur une montagne ; enfin, après s’être illustrée par beaucoup de vertus et de miracles, elle s’en alla au Seigneur, âgée de quatre-vingt-dix ans, et fut ensevelie à Séleucie.
SOURCE : http://www.introibo.fr/23-09-Ste-Thecle-vierge-et-martyre
Visions de la Bienheureuse Anne Catherine Emmerich sur la vie de Sainte Thècle
22-23 septembre 1820 et 23 septembre 1821
Lorsque je reçus hier la relique de Sainte Thècle, je vis la sainte descendre d'en haut vers moi : elle était comme revêtue de lumière et portait à la main une branche couverte de fleurs d'un blanc jaunâtre qui étaient fermées. Elle me dit en montrant la relique : " C'est une parcelle de mes ossements ". Je vis après cela jusqu'au soir diverses scènes de sa vie, et ce matin tout son martyre me fut montré dans une vision qui dura à peu près une heure.
Je vis d'abord Thècle dans la maison de ses parents à Iconium : elle était de taille moyenne, ses cheveux étaient bruns. Son visage était grave et beau : elle n'avait pas le teint fleuri, mais brun. Son front et son nez formaient presque une ligne droite. Elle avait dans toute sa personne quelque chose de pieux et de grave et portait une longue robe de laine blanche avec une large ceinture dont les extrémités étaient courtes par devant : cette robe était relevée par endroits et formait des plis nombreux. Ses manches étaient larges et attachées avec des rubans cannelés au milieu et garnis de perles sur les bords. Ses cheveux partagés en trois parties et entremêlés d'une étoffe transparente qui brillait comme de l'argent, étaient masses à droite, a gauche et sur le derrière de la tête.
Je la vis d'abord dans la maison de ses parents avec son père, sa mère et son fiance qui était un grand homme de très bonnes manières. Elle avait avec lui les façons les plus amicales. La maison était comme celles de l'ancien temps, bâtie autour d'une cour avec des galeries soutenues par des colonnes. Devant la maison il y avait encore une autre cour entourée d'un mur au haut duquel était une terrasse avec une balustrade à hauteur d'appui. Au-dessus de cette terrasse étaient tendues des tapisseries pour préserver du soleil.
Paul était à Iconium avec un disciple : ce n'était pas Barnabé, autant que je m'en souviens. Il y avait dans la ville une synagogue : mais Paul enseignait aussi publiquement dans des maisons où il avait des amis et même au dehors. Ce fut ainsi qu'il prêcha sur une extrade à l'entrée d'une maison qui faisait face à celle de Thècle. Il avait un nombreux auditoire parmi lequel se trouvaient des jeunes filles. Il enseigna sur le mariage et dit entre autres choses : " Celui qui se marie ne pèche pas, mais celui qui ne se marie pas, fait mieux ; etc ". Thècle était assise sur la terrasse et elle entendit ces paroles de l'autre côté de la rue. Les jeunes filles de la ville venaient souvent s'asseoir ainsi sur leurs terrasses, parées de toute espèce d'atours, innocemment ou à mauvaise intention. Thècle fut très émue des paroles de l'apôtre. Après ce discours, Paul fut mis en prison.
Je vis qu'on préparait les présents de noces de Thècle, qu'un envoyé de son fiance la visita et qu'elle renonça à lui. Je la vis une fois seule dans sa chambre : elle avait un rouleau d'écritures de l'épaisseur du doigt dans lequel elle lisait : c'était un écrit de Paul dans lequel il était question du mariage et de la virginité. Cette lecture l'émut beaucoup. Elle joignit les mains et pria, prit sur sa poitrine un bijou qu'elle avait reçu de son fiancé, puis en prit un autre sur son épaule droite ou à son oreille c'était comme une pierre blanche avec un petit orne ment dessus. Elle mit tout cela dans une cassette où étaient renfermés plusieurs autres joyaux. Vers le soir je la vis, ayant sur le bras un voile de couleur sombre, quitter la maison et aller dans la ville à la recherche de quelqu'un. Elle rencontra un homme qu'elle connaissait, auquel elle remit ses bijoux. Lorsqu'elle fut de retour chez elle, cet homme vint lui apporter de petites plaques de métal carrées. Je la vis, accompagnée d'un serviteur, se glisser dans l'obscurité jusqu'à la prison de Paul. Elle avait la tête enveloppée d'un voile brun ; elle longea des murs épais et passa sous des arcades. Il y avait là des gardes auxquels elle ne parla pas : mais elle rencontra un homme qui semblait être le geôlier en chef et auquel elle donna de l'argent. Je vis celui-ci prendre une lampe et conduire Thècle dans la prison : il resta sur le seuil de la porte pour l'éclairer. Saint Paul n'était pas enchaîné : il était enveloppé dans un grand manteau. La prison était spacieuse : Paul avait près de lui des rouleaux d'écritures. Thècle s'entretint avec lui, lui exposa sa situation et les pensées qui l'agitaient. L'apôtre lui donna plusieurs explications : puis elle s'agenouilla et il la baptisa avec l'eau d'un flacon qu'il portait dans les plis de sa robe. Alors une lumière descendit d'en haut et les environna tous les deux. Le geôlier vit cela, et plus tard lui aussi se fit chrétien. Je vis Thècle quitter la prison et rentrer chez elle : j'eus alors des visions où je la vis renoncer à toute espèce de parure, se voiler entièrement et déclarer à ses parents et à son fiancé qu'elle était chrétienne et voulait rester vierge. Je vis là-dessus sa mère hors d'elle-même : Thècle fut conduite dans la maison d'une femme qui devait, à ce qu'on espérait, la faire changer de sentiment, mais elle n'y réussit pas Cette femme s'appelait Tryphène Je vis ensuite Thècle traduite devant le tribunal comme chrétienne sur l'accusation de sa Propre mère, puis interrogée, condamnée, jetée en prison et enfin conduite au lieu du supplice. On l'avait dépouillée de tous ses vêtements. mais un nuage vint l'entourer et lui servir de voile : on la fit passer au milieu d'un cercle de valets de bourreaux qui la frappèrent à coups de verges jusqu'à ce qu'elle tombât par terre. Je la vis plus tard attachée à un poteau et déchirée avec des ongles de fer : ses longs cheveux pendaient autour de son corps ensanglanté. On alluma un bûcher : quand on l'eût détachée du poteau, elle y sauta d'elle-même et resta les bras étendus au milieu des flammes qui l'environnaient sans lui faire de mal et qui bientôt s'éloignèrent d'elle. Puis la pluie se mit à tomber si abondamment que tout le monde s'enfuit du lieu du supplice et que le feu s'éteignit. Thècle pouvait s'enfuir : elle n'en fit rien et se laissa ramener en prison. Beaucoup de gens se convertirent. Je la vis priant la nuit dans son cachot : je Vis aussi saint Paul lui apparaître, la consoler et guérir toutes ses blessures. Paul alors n'était plus prisonnier : on avait écrit à Rome, je crois, à son sujet et il avait été mis en liberté.
Je vis de nouveau conduire Thècle de la prison au tribunal et de là dans une enceinte circulaire où elle devait combattre contre les bêtes féroces. On la dépouilla encore de ses vêtements et sa pudeur fut encore protégée miraculeusement. On attacha à ses côtés avec des chaînes un ours et une lionne. Elle avait une chaîne de chaque côté du corps et une à chaque bras, et ces quatre chaînes retenaient près d'elle les deux bêtes féroces. Une secousse violente qu'elles lui donnèrent la fit tomber a la renverse. Alors la lionne brisa les chaînes sans faire aucun mal à la sainte : elle marcha dessus et passa sa tête au-dessous en sorte qu'elles se rompirent. L'ours était assis à quelque distance, plein de rage, mais intimidé : la lionne se jeta sur lui et l'étrangla, puis, comme un chien caressant, elle revint à Thècle qui s'était débarrassée de ses chaînes et se mit à lui lécher les pieds, pendant que la sainte la dressait et lui passait la main sur la tête et même dans la gueule. Tout le peuple cria au miracle, le juge déclara qu'il ne ferait plus rien contre elle et se convertit.
Mais d'autres conduisirent Thècle couverte d'une souquenille brune dans le voisinage d'un cours d'eau. Il y avait là une profonde citerne revêtue en maçonnerie au fond de laquelle il y avait de la vase toute remplie d'affreux serpents. Les valets du bourreau s'étant saisis de la sainte pour l'y précipiter la tête la première, elle s'échappa de leurs mains, fit le signe de la croix sur la citerne et sauta dedans : mais les serpents se retirèrent devant elle et se serrèrent contre les parois. Alors les bourreaux ouvrirent une écluse et la citerne se remplit de l'eau de la rivière voisine ; mais Thècle s'éleva avec l'eau sans quitter la position verticale et n'en ayant que jusqu'à mi-corps. Les serpents de leur côté grimpèrent contre les parois sans se rapprocher d'elle et l'on fut obligé d'arrêter l'eau, car autrement ils seraient sortis et se seraient jetés sur le peuple. La pieuse vierge qui n'avait eu aucun mal rendit grâce à Dieu : on la retira de là et il y eut beaucoup de conversions. Elle fut alors ramenée chez Tryphène qui se convertit, elle aussi.
Comme après tout cela beaucoup de personnes et surtout de jeunes filles venaient se joindre à Thècle, on la bannit de la ville et je la vis parmi des rochers dans une grotte couverte de gazon. Plusieurs femmes et jeunes filles l'avaient suivie. Elle était tout enveloppée dans un vêtement de couleur brune : elle avait sur la tête un capuchon qui lui couvrait le cou et la poitrine et qui faisait des plis quand elle tournait la tête. La grotte était dans un lieu très retiré. Je la vis errer dans les environs et mendier sa subsistance. Elle instruisait les gens du voisinage sans faire d'éclat, priait auprès des malades et les guérissait par l'imposition des mains. Elle faisait tout cela très simplement et sans s'attribuer aucune autorité, mais comme une personne pieuse favorisée de grands dons sur naturels. Plus tard je la vis à Séleucie chez cette même Tryphène dont il a déjà été parlé. Elle partit de la pour aller rejoindre saint Paul et elle fit des prédications ; mais il la renvoya, disant que cela n'était pas convenable. Une fois pourtant il lui fit une visite.
23-24 septembre
Je vis cette nuit sainte Thècle avec environ sept autres femmes et jeunes filles établie près de Séleucie dans un ermitage très bien arrangé. Plusieurs cellules très propres avaient été pratiquées dans des rochers formant une enceinte semi-circulaire. Au milieu de cette enceinte était une colonne hexagone ou octogone soutenant un toit qui abritait tout l'espace compris entre la colonne et les cellules : il était couvert de gazon et de verdure. La partie antérieure était fermée par des arbres et des rochers : il y avait des deux côtés une entrée étroite. Le toit s'appuyait sur ces arbres et s'engageait dans leurs branches. La lumière arrivait dans l'enceinte couverte et dans les cellules par des ouvertures pratiquées dans le haut du toit. Tout cet ensemble avait beaucoup de grâce, d'élégance et de distinction. Les cellules étaient taillées dans des roches veinées de diverses couleurs : il y avait dans chacune un banc recouvert de mousse sur lequel ces femmes dormaient : on y avait aussi pratiqué des niches où se trouvaient des croix de bois ayant cette forme : quelques-unes portaient une image du Christ qui semblait découpée dans du parchemin ; sur d'autres c'était une image faite à l'aiguille ressemblant un peu à une poupée. Ces niches se fermaient au moyen de trappes, qui en s'abaissant, présentaient une petite table devant l'image. Je vis en outre chez les habitantes de l'ermitage des verges et des cordes de crin dont elles se servaient pour se mortifier. Je vis des petits plats bruns qui semblaient façonnes avec de la terre, mais pas de foyers pour faire du feu : je crois qu'elles ne mangeaient que des fruits et des aliments crus. Les portes des cellules étaient en clayonnage. Il y avait une source devant l'ermitage. Autour de la colonne centrale régnait un ressaut formant une espèce d'autel : elle était entièrement revêtue de tapis sur lesquels étaient brodées à l'aiguille des figures d'un travail fort simple, représentant entre autres certains apôtres et la sainte Vierge. Il me parut aussi qu'il y avait à l'intérieur de cette colonne comme une espèce d'armoire : je ne me rappelle plus ce qu'on y renfermait. Thècle et ses compagnes priaient ensemble autour de cette colonne. Une de leurs occupations était de tresser des couvertures.
Je vis Thècle, qui n'avait que dix-sept ans à l'époque de son martyre, couchée ici sur son lit de mort à l'âge de quarante. Ses compagnes étaient agenouillées autour d'elle et un prêtre, qui me parut aussi être un anachorète, lui donna la communion. Il portait la sainte Eucharistie dans une boîte oblongue de forme quadrangulaire, laquelle s'ouvrait à moitié. C'était un morceau de pain de forme ovale enveloppé dans un linge. Le prêtre avait une longue barbe et le corps ceint d'une corde. Thècle ne mourut pas tout de suite ; avant d'expirer elle resta longtemps encore étendue sur sa couche, silencieuse et immobile comme la sainte Vierge Marie au moment de sa mort. Plus tard j'eus une vision touchant ses funérailles. Ses compagnes l'enveloppèrent entièrement avec des bandelettes, comme on le faisait pour les morts dans ce pays. On la coucha sur une planche et celle-ci fut placée sur une autre qui était garnie de poignées pour l'aider à la porter. On déposa ensuite le corps dans une grotte sépulcrale où plusieurs autres reposaient déjà. Je crois que par la suite on bâtit là une chapelle.
Je me souviens encore que, me trouvant dans une chapelle près de son tombeau, la sainte m'apparut, me revêtit d'un vêtement blanc et me mit notamment sur la tête une coiffe blanche, très belle quoique fort simple et semblable à un capuchon qui recouvrait aussi la poitrine : elle était élégamment plissée et cachait presque entièrement je visage. J'ai oublié pourquoi Thècle m'habillait ainsi, mais je crois qu'il s'agissait d'une mission que je devais remplir quelque part dans ce costume pour n'être pas reconnue. La pieuse Anne Catherine avait vu toute la vie de sainte Thècle, mais elle ne put communiquer que ce qui précède. Il lui fut dit encore que sainte Thècle, en qualité de première martyre, avait été comparée à la sainte Vierge par des Pères de l'Eglise.
SOURCE : http://imagessaintes.canalblog.com/tag/Sainte%20Th%C3%A8cle
Litanies de Sainte Thècle
Seigneur, ayez pitié de nous
Christ, ayez pitié de nous
Seigneur, ayez pitié de nous
Christ, écoutez-nous
Christ, exaucez-nous
Père Céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous
Fils, Rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous
Esprit Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous
Trinité Sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de nous
Sainte Marie, Priez pour nous
Sainte Mère de Dieu, priez pour nous
Sainte Thècle, priez pour nous
Sainte Thècle, qui êtes restée pure au milieu des païens, priez pour nous
Sainte Thècle, convertie par le Saint Apôtre Paul et qui êtes devenue sa première disciple, priez pour nous
Sainte Thècle, ardente élève de la Parole de Dieu, priez pour nous
Sainte Thècle, fidèle servante du Saint Apôtre Paul, priez pour nous
Sainte Thècle, qui l'avez nourri en prison, priez pour nous
Sainte Thècle, qui avez quitté, par amou pour le Christ, votre fiancé terrestre, priez pour nous
Sainte Thècle, dont la mère païenne vous a en vain et de façons multiples, forcée d'abandonner le Christ, priez pour nous
Sainte Thècle, dont les parents vous ont battue à cause de votre attachement à la Foi Chrétienne, priez pour nous
Sainte Thècle, dont le fiancé vous a dénoncé auprès de l'empereur à cause de votre Foi, priez pour nous
Sainte Thècle, qui avez été condamnée à brûler sur le bucher, priez pour nous
Sainte Thècle, qui, par le Signe de la Croix, avez provoqué une pluie pour éteindre le feu, priez pour nous
Sainte Thècle, qui avez été jetée en pâture aux animaux sauvages dans la fosse aux lions, priez pour nous
Sainte Thècle, qui, par la Force de Dieu, avez été préservée de toute les tortures, priez pour nous
Sainte Thècle, première martyre parmi les femmes, priez pour nous
Sainte Thècle, qui avez converti la pieuse Triphémia et toute sa maisonnée, priez pour nous
Sainte Thècle, qui avez servi Dieu jusqu'à un âge très avancé, priez pour nous
Sainte Thècle, qui avez été visitée par votre Epoux Jésus-Christ pendant votre prière, priez pour nous
Sainte Thècle, qui avez, par votre parole et votre exemple, gagné de nombreuses âmes pour le Christ, priez pour nous
Sainte Thècle, qui dans toutes les tribulations, êtes pour nous un refuge sûr, priez pour nous
Sainte Thècle, qui êtes les mère des veuves, des orphelins et des pècheurs repentis, priez pour nous
Sainte Thècle, qui intercèdez pour nous au trône de Dieu, priez pour nous
Sainte Thècle, acclamée par les patriarches, priez pour nous
Sainte Thècle, dont la tombe est visitée par d'innombrables et pieux pèlerins, priez pour nous
Sainte Thècle, qui obtenez pour tous ceux qui vous invoquent consolation et protection, priez pour nous
Sainte Thècle, miroir et modèle des vierges, priez pour nous
Sainte Thècle, servante du Père Eternel, priez pour nous
Sainte Thècle, délice de Dieu le Fils, votre Epoux choisi, priez pour nous
Sainte Thècle, temple magnifique del'Esprit Saint, priez pour nous
Sainte Thècle, priez pour nous
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, pardonnez-nous, Seigneur
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous, Seigneur
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez pitié de nous, Seigneur
Priez pour nous, sainte vierge et Martyre Thècle,
afin que nous soyons rendus dignes des promesses de Notre Seigneur Jésus Christ
Prions
O Dieu, qui avez tiré de l'obscurité du paganisme la Sainte Vierge et Martyre Thècle, et qui l'avez choisie comme épouse pour Votre Fils et l'avez revêtue de Grâces particulières pour la consolation de Vos fidèles; veuillez nous accorder par ses mérites et son intercession, d'être illuminés et réconfortés par sa grâce, de parvenir à la vraie conversion de notre vie et de partager avec elle, Votre Béatitude au Ciel. Par Jésus le Christ, notre Seigneur, qui vit et règne avec Vous, dans l'Unité du Saint Esprit pour les siècles et les siècles. Amen.
SOURCE : http://imagessaintes.canalblog.com/tag/Iconium
Thecla of Iconium
The
reputed pupil of the Apostle Paul, who is the heroine of the apocryphal "Acta Pauli et Theclae" (cf. APOCRYPHA). Our knowledge of her is derived exclusively from these Acts,
which appeared about 180. According to this narrative Thecla
was a virgin of Iconium who was converted
to Christianity and led to dedicate
herself to perpetual virginity
by the preaching of the Apostle Paul. Miraculously saved
from death at the stake to which she had been condemned, she went with St.
Paul to Antioch in Pisidia where she was thrown to the wild beasts
and was again saved from death
by a miracle. After this she went to Myra
where the Apostle was, and
finally to Seleucia where she
died. With the consent of St.
Paul she had acted
as a "female Apostle"
in proclaiming the Gospel. Notwithstanding
the purely legendary character
of the entire story, it is not impossible that it is connected with an historical
person. It is easy to believe
that a virgin of this name who
was a native of Iconium was actually converted
by St. Paul and then, like many
other women of the Apostolic
and later times, laboured in the work of Christian missions (cf. Harnack, "Die Mission und
die Ausbreitung des Christentums in den ersten drei Jahrhunderten", 2nd
ed., I, 295; II, 58). In the Eastern Church the wide circulation of the Acts
led to a great veneration of Thecla.
She was called "Apostle and protomartyr among women". Her veneration
was especially great in a number of Oriental
cities, as Seleucia where she
was buried, Iconium, and Nicomedia. Her cult appeared very early also in Western
Europe, particularly in those districts where the Gallican
Liturgy prevailed; there is
direct proof of this in the fourth century. Her name is
given with various topographical comments
(Nicomedia, Seleucia, Asia) on several days in the "Martyrologium
Hieronymianum". Thus Thecla
is mentioned in this martyrology on 22 February, 25 February, 12
September, 23 September, and 17 November ("Mart. Hieron.". ed. de
Rossi-Duchesne, 24, 36, 120, 124, 144). It seems certain
that on all these dates, and
probably also on 20 and 21 December, the same St. Thecla, the pupil of St.
Paul, is meant. In Bede's Martyrology
(cf. Quentin, "Martyrologes historiques du moyen âge", 93) her name
is mentioned with a brief notice taken from the Acts
on 23 September, the same date as that on which her feast is given in the present Roman
Martyrology. The Greek Church celebrates her feast on 24 September and gives her the title of
"Protomartyr among women and equal to the Apostles" (cf. Nilles, "Calendarium utriusque ecclesiae",
I, 283 sq.). See bibliography of APOCRYPHA; HOLZHEY, Die Thecla-Akten, ihre Verbreitung
u. Beurteilung in der Kirche
(Munich, 1905).
Kirsch, Johann Peter. "Sts. Thecla." The Catholic Encyclopedia. Vol. 14. New York: Robert Appleton Company, 1912. 23 Sept. 2015 <http://www.newadvent.org/cathen/14564a.htm>.
St.
Thecla, Virgin and Martyr
See
Tillemont, t. 2, p. 60, who has gleaned the following circumstances of the life
of this glorious saint from the writings of many primitive fathers, no genuine
acts of this holy virgin being extant. Tertullian and St. Jerom inform us, that
St. John deposed a priest at Ephesus for having forged false acts of SS. Paul
and Thecla, and a book under that title was condemned by Pope Gelasius. The
life of St. Thecla, published by Basil of Seleucia in the fifth age, is
compiled from these false acts; consequently of no authority. See Stilting the
Bollandist, t. 6. Sept. p. 546. Her Greek acts published at Antwerp in 1608,
are mentioned by Lambecius at Vienna. Catal Bibl. Vindeb. t. 8, p. 243, others
more ancient are given us by Grabe Spicil. Patr. t. 1, p. 95. See Fabricius
Bibl. Græc. t. 9, p. 146.
The
First Age.
ST. THECLA, whose name has always been most famous in the church, and
who is styled by St. Isidore of Pelusium and all the Greeks the protomartyr of
her sex, was one of the brightest ornaments of the apostolic age. She was a
native of Isauria or Lycaonia. St. Methodius, in his Banquet of Virgins,
assures us that she was well versed in profane philosophy, and in the various
branches of polite literature, and he exceedingly commends her eloquence, and
the ease, strength, sweetness, and modesty of her discourse. He says that she
received her instructions in divine and evangelical knowledge from St. Paul,
and was eminent for her skill in sacred science. The same father extols the
vehemence of her love for Christ, which she exerted on many great occasions,
especially in the conflicts which she sustained with the zeal and courage of a
martyr, and with the strength of body equal to the vigour of her mind. St.
Austin, St. Epiphanius, St. Ambrose, and other fathers mention, that St. Paul
by his preaching converted her to the faith at Iconium, probably about the year
45, and that his discourses kindled in her breast a vehement love of holy
virginity, which state she eagerly embraced, in an age which seemed very tender
for so great a resolution. Upon this holy change she broke off a treaty of
marriage, which had been set on foot by her parents, with a rich, comely, and
amiable young nobleman, of one of the best families in the country
St. Gregory of Nyssa says, 1 that this
blessed virgin undertook the sacrifice of herself, by giving death to the
flesh, practising on it great austerities, extinguishing in herself all earthly
affections, and subduing her passions by a life dead to the senses, so that
nothing seemed to remain living in her but reason and spirit: the whole world
seemed dead to her as she was to the world. St. Chrysostom, or an author of the
same age, whose homily is attributed to that father, lets us know that her
parents perceiving an alteration in her conduct, without being acquainted with
the motive upon which she acted, plied her with the strongest arguments, mixed
with commands, threats, reprimands, and tender persuasives, to engage her to
finish the affair of her marriage to their satisfaction. The young gentleman,
her suitor, pressed her with the most endearing flatteries and caresses, her
servants entreated her with tears, her friends and neighbours exhorted and
conjured her, and the authority and threats of the civil magistrate were employed
to bring her to the desired compliance. Thecla, strengthened by the arm of the
Almighty, was proof against all manner of assaults; and regarding these worldly
pagan friends as her most dangerous enemies, when she saw herself something
more at liberty from the fury of their persecution, she took the first
favourable opportunity of escaping out of their hands, and fled to St. Paul to
receive from him comfort and advice. She forsook father and mother, and a house
abounding in gold and riches where she lived in state and plenty: she left her
companions, friends, and country, desiring to possess only the treasure of the
love and grace of God, and to find Jesus Christ, who was all things to her.
The young nobleman to whom she was engaged, still felt his heart warm
with his passion for the saint, and, instead of overcoming it, thought of
nothing but how to gratify it, or to be revenged of her, from whom he pretended
he had received a grievous affront. In these dispositions he closely pursued,
and at length overtook her, and, as she still refused to marry him, he
delivered her into the hands of the magistrates, and urged such articles
against her, that she was condemned to be torn in pieces by wild beasts.
Nevertheless her resolution was invincible. She was exposed naked in the
amphitheatre, but clothed with her innocence; and this ignominy enhanced her
glory and her crown. Her heart was undaunted, her holy soul exulted and
triumphed with joy in the midst of lions, pards, and tigers: and she waited
with a holy impatience the onset of those furious beasts, whose roarings filled
even the spectators with terror. But the lions on a sudden forgetting their
natural ferocity, and the rage of their hunger, walked gently up to the holy
virgin, and laying themselves down at her feet, licked them as if it had been
respectfully to kiss them: and, at length, notwithstanding all the keepers
could do to excite and provoke them, they meekly retired like lambs, without
hurting the servant of Christ. This wonderful circumstance is related and set
off with the genuine beauties of unaffected eloquence, by SS. Ambrose, 2 Chrysostom,
Methodius, Gregory Nazianzen, and other fathers.
She was at another time, by the divine interposition, delivered from the
power of fire, and preserved without hurt in the midst of the flames, as St.
Gregory Nazianzen, 3 St. Methodius,
and others testify: who add that she was rescued from many other dangers, to
which the rage of persecutors exposed her. A very ancient Martyrology which
bears the name of St. Jerom, published by Florentinius, mentions that Rome was
the place where God extinguished the flames to preserve the life of this holy
virgin. She attended St. Paul in several of his apostolical journeys, studying
to form her own life upon that excellent model of Christian perfection. She is
styled by SS. Gregory Nazianzen, Chrysostom, Austin, and others, a virgin and
martyr. Her sufferings justly purchased her this latter title, though Bede in
his Martyrology, tells us, that she died in peace; which is proved also from
other authorities by Papebroke 4 and Tillemont. 5 The latter part
of her life she spent in devout retirement in Isauria, where she died, and was
buried at Seleucia, the metropolis of that country. Over her tomb in that city
a sumptuous church was built under the first Christian emperors, which bore her
name, was visited by SS. Marana and Cyra, two female anchorets mentioned by
Theodoret, and crowds of pilgrims, and rendered famous by many miracles, as we
learn both from Theodoret, St. Gregory of Nazianzen, Basil of Seleucia and
others. The great cathedral at Milan is dedicated to God in honour of St.
Thecla, and has been long possessed of part of her precious remains.
If we desire to please Christ, we must imitate the saints in their love
of purity, and in strict chastity according to the circumstances of our state.
To obtain this great virtue, we must earnestly beg it of God, praying him to
inspire us with his holy fear, to create in us an abhorrence of all sin and
dangerous occasions, to cleanse our affections, and to teach us to set the
strictest guard upon all our senses, especially upon our eyes, ears, and
tongue. Secondly, we must study sincere humility of heart, and live in an
entire distrust of ourselves, and fear of dangers. To forget our weakness, or
to presume upon our own resolution or strength is equally foolish, fatal, and
criminal. Thirdly, We must shun all occasions which may incite and fire our
passions, especially all fond friendships or intimacies between young persons.
Even such as are begun in the spirit, without the utmost precautions, will
degenerate into a carnal affection. Fourthly, We must be always employed,
always eager in some serious exercises which must never leave us one moment
idle. Devotions and labour or business must be alternately called in, so that
the devil may always find our mind taken up. Fifthly, We must live in the
habitual practice of frequently denying our inclinations, and mortifying the
senses. If we give our appetites full liberty in things that are not forbidden,
they will quickly master us, and crave gratifications that are unlawful, with
too great violence to be restrained by us. We shall not lose courage at the
name of penance and mortification, as many are apt to do, if we look up at our
eternal reward, and if we have before our eyes the austerities which the most
tender virgins joyfully embraced for the sake of virtue. The habit of
self-denial once acquired will raise us above our senses, render us masters of
ourselves, make the remaining part of our life easy, and restore us in some
measure to the happy state which our first parents enjoyed before their sin. We
shall be so much the more perfectly conformed to the image of the Son of God,
the more the old man is crucified, and the body of sin is destroyed in us.
Note 2. L. 2, de Virg. p. 469, in Ps. civ. et ep.
25. [back]
Rev. Alban Butler (1711–73). Volume
IX: September. The Lives of the Saints. 1866.
St. Thecla, Virgin and Martyr
by Father Francis Xavier Weninger, 1876
In the writings of the ancient Fathers of
the church, the memory of the holy Virgin and Martyr, St. Thecla, is highly
praised; as she was the first woman who was sentenced to torments and death on
account of her faith. She was born at Iconium, a city in Lycaonia, of pagan,
but rich and noble parents; and in the whole city there was no maiden who could
be compared with her in beauty and talents. Tamyris, one of the richest young
men of the nobility, asked her hand in marriage, and as her parents favored his
suit, Thecla engaged herself to him. At that period, St. Paul came to Iconium,
and lodging in the house of Onesiphorus, an honest and industrious man, began
to preach the Gospel of Christ. Led by curiosity, Thecla with many others, went
to hear the new preacher, and God, full of mercy, enlightened her understanding
in such a manner, that she, comprehending the truth of the Christian faith,
resolved to embrace it. She not only proceeded immediately with her resolution,
but having heard the Apostle preach of the great value of virginal purity, she
resolved to consecrate her virginity to God, although she was only eighteen
years of age, and, as related above, engaged to be married to Tamyris.
Her parents soon perceived by her altered conduct, what had taken place
in their daughter's heart. They called her to account, and Thecla
unhesitatingly confessed that she had become a Christian, and desired no
earthly spouse. Not at all satisfied with this resolution, her parents
endeavored by all possible means to induce her to forsake the true faith. At
first they used great kindness, but when that did not succeed, they had
recourse to menaces and severities, even whipping and maltreating her in
various ways. Seeing that nothing could influence Thecla, they went so far in
their rage, as to denounce their own daughter before the judge as a Christian,
and desired that she should be burned alive, as a warning to others. The judge
called Thecla before him, and asked her if the accusation of her parents was
true. Thecla affirmed it, confessing before the judge, as fearlessly as before
her parents, that she had embraced the Christian faith, and in it was
determined to live and die. After this confession, the judge, in accordance
with the desire of the parents, ordered the stake to be prepared for her
execution. But before the executioner had time to touch her, Thecla, inspired
by God, making the sign of the cross over herself and the burning pile, leaped
with a cheerful countenance into the midst of the flames. But, behold! although
the flames passed over her head, Thecla stood unharmed in the midst of them,
and praised God, like the three heroes in the furnace of Babylon. While all
present were marvelling at this, a heavy shower darkened the sky, and not only
extinguished the fire, but drove all the spectators away.
The emperor Nero was at that period in Antioch, and when he was informed
of this occurrence, he desired to see Thecla. The Christian heroine presented
herself fearlessly before him, and declared most emphatically that she would
live and die in the true faith. The tyrant, not willing to lose time either in
persuasions or menaces, ordered the undaunted confessor of Christ to be cast
before wild beasts. She was led to the amphitheatre, where Thecla, on bended
knees and with eyes raised to heaven, called on her heavenly bridegroom to
assist her. The wild beasts were let loose, but not one of them attacked the
virgin, or did her the least harm. They walked around her like tame dogs. The
tyrant, ascribing this miracle to magic, ordered St. Thecla to be bound to the
tails of two wild steers, which were to be goaded with red-hot irons, that they
might become infuriated and tear the supposed magician to pieces. All was done
as the tyrant commanded, but the animals allowed themselves to be burned and
pierced, but still moved not from the place where they stood. A new cruelty was
now planned. Not far off was a deep pit, filled with serpents and other
venomous reptiles; into this pit they cast the fearless Christian heroine.
Signing herself with the holy cross, she remained unharmed.
Great was the number of the heathens who were converted at the sight of
such miracles. Among these was Tryphena, a highly respected matron, who
exclaimed aloud: "Truly, the God whom Thecla worships, is the only true
God. To Him we must pray, and to none other." The same was said by many,
and the tyrant began to fear that a public desertion of paganism would take
place. To prevent this, as some say, he had St. Thecla secretly executed, while
others write, that having regained her liberty, she returned to her home,
where, by her virtuous life and zealous instructions, she converted many to the
Christian faith, and that she departed this life in the ninetieth year of her
age. One thing is certain, that St. Thecla has always been considered by the
whole Christian world as one of the most heroic martyrs, and as such, has
received due honors. In the prayer which the Catholic church has instituted for
the dying, St. Thecla is mentioned in the following words: "As thou, O
Lord, didst save the holy virgin and martyr, Thecla, from three cruel torments,
so do thou graciously save the soul of this, thy servant, that he may partake
with thee of the heavenly joys." St. Gregory Nazianzen writes, that a
numberless crowd of people of the East, visited the tomb of St. Thecla, in
Seleucia, because God wrought great miracles there ; and he relates that he
himself had repaired thither, actuated by devotion. Among other titles of honor
which the holy Fathers have given to St. Thecla are the following:
"Protomartyr"; which means that she was the first female martyr; and,
"first born spiritual daughter of St. Paul, " because she was the
first of her sex who was converted by his sermons at Iconium, and who, following
his advice, consecrated her virginity to God.
PRACTICAL CONSIDERATIONS
As soon as St. Thecla had learned the
priceless value of virginal purity from the sermons of St. Paul, she determined
to consecrate her virginity to God; and neither persuasion, menaces, torments,
nor death could change her. Oh! what great wrong do those commit, who forfeit
virginal purity in a wanton, sinful manner. They know not its value; hence they
do not esteem it as highly as they ought. If you desire to know its value,
consider what Christ our Lord and his Saints have done. The three holiest
persons, Jesus, Mary and Joseph, lived in virginal purity. Jesus chose as His
mother a virgin, and His Foster-father and His Precursor were virginal souls.
He would be subject only to those who lived in virginal purity. Among His
Apostles, none was so dear to Him as John, who had always lived in virginal
purity. It was John who rested upon the breast of Jesus at the last supper; to
John He commended His holy Mother. It was His desire that the first two martyrs,
Stephen and Thecla, should be virginal souls. In heaven, He bestows upon the
virgins an especial crown, an especial glory, as has already been said. On
earth He shows them especial favor, and frequently assists them miraculously by
His holy Angels, as is known from the lives of many holy virgins. As far as the
Saints are concerned, it is known that many of them esteemed virginal purity
more than all honors and riches, than kingly crowns and sceptres, more even
than their lives; and that they endured all possible tortures rather than lose
their virginity. If one would gather all that the holy Fathers have written in
praise of virginity, it would fill more than one large volume. You can judge
from this how inestimable a treasure purity must be. Have you lost it sinfully?
Then regret it as long as you live. Do you still possess it? Then esteem it as
it ought to be esteemed, and guard it with the utmost care.
St. Thecla added the merit of martyrdom to that of her virginal purity;
hence, in heaven, she wears the double crown of virgin and martyr. You have no
hope of gaining the crown of martyrdom like St. Thecla; but you must know that
the holy Fathers, Ambrose and Chrysostom, teach that we can be martyrs in a
certain way, when we endeavor to live chastely. Yes, he who leads a truly
Christian life, must suffer a kind of martyrdom. The martyrs had to battle with
tyrants, who combated their resolutions, sometimes with soft persuasions,
sometimes with menaces and torments. Whoever will live chastely and like a true
Christian, has to fight with the world, the flesh and Satan. This kind of
martyrdom we all have to suffer, and we must all fight valiantly against these enemies
of our salvation. If we allow them to conquer us, we shall lose the crown of
everlasting glory. But if we remain constant and gain the victory, with divine
assistance, we may say at the end of our days, with St. Paul: "I have
fought a good fight, I have finished my course, I have kept the faith. As for
the rest, there is laid up for me a crown of justice" (II. Timothy, iv.).
An especial crown will be the reward of him who fights valiantly, in this
world, against the outward and inward enemies of purity; for, as St. Augustine
writes: "Among all the combats of the Christians, none are more severe
than those fought to preserve purity." Hence, the crown of those who
conquer the enemies of purity must be much more glorious than all others. "Chastity
makes men martyrs," says St. Ambrose; therefore, those who preserve it
unspotted, gain the crown of martyrdom.
Sainte Thècle, fresque, Cathédrale du
Saint-Sauveur, Chernihiv (Russie), XIe siècle
Pictorial Lives of the Saints – Saint Thecla, Virgin,
Martyr
Article
Saint Thecla is one
of the most ancient, as she is one of the most illustrious, Saints in the
calendar of the Church. It was at Iconium that Saint Paul met Saint Thecla, and
kindled the love of virginity in her heart. She had been promised in marriage
to a young man who was rich and generous. But at the Apostle’s words she died
to the thought of earthly espousals; she forgot her beauty; she was deaf to her
parents’ threats, and at the first opportunity she fled from a luxurious home
and followed Saint Paul. The rage of her parents and of her intended spouse
followed hard upon her; and the Roman power did its worst against the virgin
whom Christ had chosen for His own. She was stripped and placed in the public
theatre; but her innocence shrouded her like a garment. Then the lions were let
loose against her; they fell crouching at her feet, and licked them as if in
veneration. Even fire could not harm her. Torment after torment was inflicted
upon her without effect, till at last her Spouse spoke the word and called her
to Himself, with the double crown of virginity and martyrdom on her head.
Reflection – It is
purity in soul and body which will make you strong in pain, in temptation, and
in the hour of death. Imitate the purity of this glorious virgin, and take her
for your special patroness in your last agony.
MLA Citation
- John Dawson Gilmary Shea. “Saint Thecla, Virgin,
Martyr”. Pictorial Lives of the Saints,
1889. CatholicSaints.Info.
1 October 2010. Web. 23 September 2015. < http://catholicsaints.info/pictorial-lives-of-the-saints-saint-thecla-virgin-martyr/>
http://assr.revues.org/3908?&id=3908 (Article de Jean-Daniel Dubois présentant le livre de Stephen J. Davis consacré à Thècle)