Bienheureux Lucien
Botovasoa
Martyr à
Madagascar (+ 1947)
Cinq nouveaux bienheureux et sept vénérables, 4 mai 2017, promulgation de plusieurs décrets (en italien) dont celui concernant le martyre de Lucien Botovasoa, père de famille et franciscain séculier, mort décapité le 14 avril 1947 pendant l'insurrection liée à l'indépendance de Madagascar. Béatification le 15 avril 2018 à Vohipeno.
A Madagascar la figure de Lucien Botovasoa, père de famille malgache mort en donnant sa vie pour les autres à l'exemple du Christ qu'il a toujours voulu imiter reste un exemple pour toute la population de la grande île.
- le Père François Noiret, jésuite et anthropologue français travaillant à Madagascar, dresse son portrait. (Lucien Botovasoa martyr à Madagascar- P. François Noiret, sj)
- Chrétien
convaincu, franciscain séculier ardent, mis à mort pour avoir gardé sa foi, document
en pdf, introduction par Mgr Benjamin Ramaroson, c.m., évêque de Farafangana
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/13188/Venerable-Lucien-Botovasoa.html
Lucien Botovasoa, père de
famille, instituteur et bienheureux ?
Par Mgr Benjamin
Ramaroson
JUIN 06, 2012 00:00 REDACTION ÉCRITURE
SAINTE, THÉOLOGIE
Propos recueillis par
Anita Bourdin
ROME, mercredi 6 juin
2012 (ZENIT.org) – « Roi, tu mourras chrétien ; ce sera très dur pour toi, mais
ne crains pas, je serai là à côté de toi et tu seras baptisé » : une prophétie
faite au roi malgacheTsimihonopar Lucien Botovasoa (1908-1947), père de famille,
« martyr de la foi et de la charité » dont le procès diocésain pourrait être
clos à la fin de l’année. Il était Tertiaire franciscain.
Mgr Benjamin Ramaroson,
évêque de Farafangana, à Madagascar, que nous avions rencontré à Rome à
l’occasion du synode des évêques pour l’Afrique évoque pour les lecteurs de
Zenitce fils de sa terre.Voic la première partie de notre entretien avec
l’évêque malgache.
Zenit – Excellence, qui
était Lucien Botovasoa?
Mgr Benjamin Ramaroson – Lucien
Botovasoa est né en 1908 d’un père baptisé en 1902, l’un des tout premiers
chrétiens, puisque les missionnaires catholiques n’étaient arrivés à Vohipeno
qu’en 1899. Elève de l’école publique, puis de l’école catholique, il sera
baptisé en 1922. Sa mère ne sera baptisée qu’après lui, en 1925. Il est l’aîné
de neuf enfants. Elève brillant, il est envoyé se former chez les jésuites de
Fianarantsoa ; il en revient comme instituteur paroissial en 1928. Il se marie
en 1930 avec Suzanne Soazana, illettrée, dont il aura huit enfants ; cinq
seulement vécurent (deux sont encore en vie).
Instituteur modèle,
excellent pédagogue, sportif, musicien, chanteur, souriant et enjoué – nul ne
le vit jamais en colère – il est aussi un modèle de vie chrétienne, dévoué à
tous, soucieux de plus grand bien de ses élèves. Dès 1928, les baptêmes se
multiplient dans le bourg d’Ambohimanarivo d’où il est originaire, qui s’étale
en bas de la ville de Vohipeno, le long du fleuve Matitanana
Il lit beaucoup ; il
apprend, outre le malgache classique, le français et le latin, l’allemand, le
chinois (avec les commerçants du coin), l’anglais ; il lit les textes
arabo-malgaches. Musicien hors pair, il joue du clairon, tient l’harmonium en
virtuose et dirige le chant à l’église. Sa réussite personnelle suscite de
sourdes jalousies dans le milieu traditionnel qui l’entoure ; il paraît
intouchable cependant, revêtu d’une aura extraordinaire.
Lucien appartient aux
associations de jeunes chrétiens de l’époque et les anime ; mais il veut davantage
: il cherche une forme de vie où vivre la sainteté des religieux dans le
mariage. Il découvre le Manuel des Tertiaires franciscains et forme une
première fraternité avec quelques chrétiens convaincus, en particulier une
femme de fonctionnaire, de 18 ans son aînée, qui l’a amené au baptême et a
préparé son mariage : Marguerite Kembarakala. A partir de 1940, il anime cette
fraternité qu’il réunit chaque semaine ; il prend la vêture le 8 décembre 1944.
Dès ce jour il devient d’une pauvreté et d’une piété extraordinaire ; directeur
de l’école, toujours tiré à quatre épingles, il abandonne ses beaux vêtements
et se contente désormais de sandales, de la chemisette et du pantalon kaki, au
grand dam de sa femme. Il a la corde aux reins, à même la peau. Il jeûne tous
les mercredis et vendredis, se lève chaque nuit à minuit pour prier à genoux,
puis se rend à l’église à 4 heures pour prier devant le Saint Sacrement jusqu’à
l’heure de la messe. Il devient franciscain dans l’âme, soigne les oiseaux
blessés, ne supporte pas qu’on coupe le cou à ses volailles ; son chapelet
pendu à sa ceinture, il prie sans cesse, en chemin, aux champs, en allant à
l’école et il sait y entraîner les autres, toujours allégrement ; il fait des
tournées d’évangélisation dans les campagnes environnantes le samedi ou le
dimanche. A la fin de sa vie, il porte sous sa chemisette une haire en toile de
sac, sans ostentation, mais non plus sans le cacher à ses élèves qui lui
demandent pourquoi : « Pour se maîtriser et ne pas se laisser aller à ses
caprices », leur répond-il. Il a pour devise l’Ad Majorem Dei Gloriam des
jésuites et il l’explique à ses élèves.
Sa femme, qui a bien du
mal à le suivre, ne l’entend pas de cette oreille, et proteste avec véhémence
contre ce qu’elle considère comme folie. D’un caractère difficile, elle le
houspille souvent et publiquement ; toujours il répond avec douceur et sourire,
et finit par la faire rire avec lui. Il l’encourage à soigner le menu familial
quand il jeûne ; il lui fait poser des dents en or ; il fait des heures
supplémentaires pour qu’elle soit un peu plus à l’aise ; car, en réalité, la
vie est dure, le salaire très maigre, le curé, exigeant (le Père Garric,
colérique, est alcoolique, et chaque soir, Lucien qui ne boit jamais, le ramène
du bistrot au presbytère, avec l’aide du chauffeur ; il dirige parfois la
prière du matin quand le curé est hors d’état de dire la messe ; pourtant il
lui voue une obéissance totale).
Lucien devient pour ses
concitoyens un modèle de réussite humaine – de son village d’Ambohimanarivo, il
est le seul à avoir étudié – et chrétienne ; sa parole et son exemple ont un
poids considérable dans la vie sociale. Sa probité est proverbiale ; jusqu’à ce
jour, on dit à Vohipeno : « Faire comme Botovasoa qui trouve de l’argent et le
rend à son propriétaire ».
Comment est-il mort ?
Après la seconde guerre
mondiale, un vent d’indépendance souffle sur les colonies françaises. Fin 1946,
un des beaux-frères de Lucien, Joseph Manjakafeno, dit Mbododo, devient l’un
des acteurs du mouvement indépendantiste sous la responsabilité de son frère
aîné, Tsimihono : or Tsimihono est aussi le « roi » ou chef clanique qui règne
sur le bourg d’Ambohimanarivo. A ce titre il a droit de vie ou de mort, et nul
ne peut s’opposer à ses décisions. Très vite les choses s’enveniment ; Lucien,
devenu directeur de l’école, habite maintenant à côté de l’église et du
presbytère, au bourg du haut ; il est le bras droit du curé, lequel a partie
liée avec les colons et l’administration coloniale. L’administrateur Dumont et
le curé Garric favorisent ouvertement le parti anti-indépendantiste. Lucien
interdit à ses frères d’entrer en politique : « Cela finira dans le sang »
dit-il. De sordides histoires de jalousies se cachent sous les rivalités
politiques. De plus, Mbododo, revenu de France glorieux ancien combattant et
résistant, n’a pas daigné reprendre la vie conjugale avec la sœur de Lucien et
se conduit très mal. Pourtant Garric ordonne à Lucien de rejoindre le parti
pro-français sous peine de le renvoyer de son poste d’instituteur ; Lucien
obtempère, mais refuse de participer aux réunions ; quand on veut le présenter
pour les élections provinciales, il refuse obstinément et se fait insulter et
chasser publiquement par l’administrateur ; Garric ne le protège pas ; Lucien
est mis pourtant sur la liste noire des ennemis du peuple par les
indépendantistes. Depuis des mois, il prédit sa mort à sa femme, à ses parents
et amis et prépare les siens à tenir bon dans la foi : il sent venir la
persécution et le drame.
SOURCE : https://fr.zenit.org/articles/lucien-botovasoa-pere-de-famille-instituteur-et-bienheureux/
Lucien Botovasoa,
instituteur et maître de la Réconciliation »
Par Mgr Benjamin
Ramaroson
JUIN 07, 2012 00:00 REDACTION ÉCRITURE
SAINTE, THÉOLOGIE
Propos recueillis par
Anita Bourdin
ROME, jeudi 7 juin
2012 (ZENIT.org)
– Les témoins qui ont connu Lucien Botovasoa (1908-1947), père de famille,
« martyr de la foi et de la charité », parlent très souvent de son
don de « réconciliation », jusqu’à l’appeler: « Ramosen’ny
Fampihavanana, Maître de la Réconciliation ».
Son procès diocésain en
vue de la béatification pourrait être clos à la fin de l’année. Il était
Tertiaire franciscain.
Mgr Benjamin Ramaroson,
évêque de Farafangana, à Madagascar, évoque pour les lecteurs de Zenit ce fils
de sa terre.
Voici la deuxième partie
de notre entretien avec l’évêque malgache. Le premier volet a été publié, hier,
6 juin, et la troisième et dernière partie sera publiée demain, 8 juin.
Zenit
– Excellence, comment s’est consommé le martyre de Lucien
Botovasoa ?
Mgr Benjamin Ramaroson – Le
jour des Rameaux, 30 mars 1947, après la messe, la nouvelle que l’Insurrection
a éclaté à Manakara (à 40km) sème la panique dans Vohipeno. Les gens fuient
dans la forêt ; le père de Lucien ordonne à son fils de les rejoindre sur
une petite concession qu’ils ont, non loin, dans un coin de forêt
profonde ; Lucien obéit, à contre cœur. La Semaine Sainte se passe dans
les massacres ; colons et fonctionnaires malgaches sont tués sans
sommation ; ceux qui échappent s’enfuient sous protection militaire avec
le curé et les religieuses. Dans toute la région les églises sont brûlées. A
Vatomasina, la population, qui est catholique, limite les dégâts : à la
Mission, l’église est fermée, les portes sont clouées, l’école est gardée, seul
le presbytère est pillé. Lucien dans la forêt prie au pied d’un arbre et fait
prier sa famille. Il a échappé au massacre, mais sait que les chrétiens sont
abandonnés.
Le mercredi 9 avril, son
frère André Mahazo lui apporte la parole du roi Tsimihono : « Que le
Maître remonte ; nous lui donnerons la carte du parti ; mais si vous
ne le sortez pas, nous tuerons toute votre famille. » Le père de Lucien
pleure, et toute sa famille. Lucien, qui sait à quoi s’en tenir, leur
dit : « Restez ici et laissez-moi y aller seul ». Il remonte en
ville avec son frère. Un calme précaire y règne. Le dimanche de Quasimodo, il
rassemble les derniers chrétiens, catholiques et protestants, à l’école des
sœurs et dirige la prière : « Sa dernière messe », disent les
gens. Ils ont fleuri une table avec nappe blanche, croix et cierges. Il
prêche : « Nous vivons la Pâque du Seigneur ; préparez-vous, nos
ennemis vont venir ; tenez bon », et l’on chante.
Mais il tente encore
quelque chose ; sa famille revient de la forêt le mardi 15; le mercredi 16,
le catéchiste et lui envisagent de prendre la carte du parti pour pouvoir
rouvrir l’église et l’école. Or, le soir même, à la maison clanique, le roi
décide sa mise à mort, ainsi que celle de six autres petits fonctionnaires qui
ont survécu. Prévenu, il refuse de s’enfuir la nuit. Le lendemain matin, il
appelle son frère André et lui dit : « Je vais mourir ce soir ;
c’est à toi que je confie ma femme et mes enfants. » Sa femme alertée le
presse de se cacher ; il refuse, sachant que c’est elle et tous les siens
qui seraient tués. Il mange calmement ; il lui dit : « J’attends
ce moment depuis longtemps, je suis prêt ; je ne crains pas la mort, je la
désire même, c’est la béatitude ; mais tu ne peux comprendre cela ;
je crains seulement le moment où le coupe-coupe s’abat ; ma seule peine,
c’est de te laisser seule avec les enfants. » Puis il lève la main
au-dessus d’elle et lui promet de toujours veiller sur elle et ses enfants
; il lui fait ses recommandations, et se met en prière jusqu’au soir.
Vers 21heures, son frère
André et deux cousins, eux-mêmes envoyés sous peine de mort, viennent
l’arrêter. Lucien est prêt, il se vêt d’un grand drap noir et part en tête, à
pas rapides, sans un mot ; il traverse la foule pétrifiée; il entre
dans la maison clanique et prononce à voix forte : « Je sais que vous
allez me tuer ; si ma vie peut en sauver beaucoup d’autres, n’hésitez pas.
Je vous demande seulement d’épargner mes frères. » On le presse alors de
devenir leur secrétaire; il refuse : « Vous brûlez les églises, vous
tuez… » On l’envoie à la mort. Sur le seuil de la porte, il se retourne et
prophétise au roi : « Roi, tu mourras chrétien ; ce sera très
dur pour toi, mais ne crains pas, je serai là à côté de toi et tu seras
baptisé. »
En chemin, Lucien console
les gens : « Dites à ma famille de ne pas pleurer ; je suis
heureux ; c’est Dieu qui m’emporte. » Arrivé à l’abattoir, près du
fleuve, il demande à prier. A genoux, il répète : « Mon Dieu,
pardonne à mes frères : ils ont un dur devoir à remplir envers moi. Que
mon sang répandu à terre le soit pour le salut de ma patrie. » Il refuse
d’être attaché : « Ne me liez pas ; je me lie moi-même »,
puis croise ses mains devant lui. Celui qui va le décapiter tremble, le
coupe-coupe s’agite, puis lui échappe. Lucien se redresse et dit à ceux
qui vont le tuer : « Cessez d’agiter votre coupe-coupe, tâchez de me
couper le cou proprement, en une seule fois » et il mime le geste. Le
coupe-coupe s’abat ; on l’achève, et on jette son corps au fleuve avec son
chapelet. Il sera vu à l’embouchure avec plusieurs autres, quelques jours
après, toujours vêtu de sa tenue de tertiaire.
Quels ont été les fruits
de ce sacrifice ?
Le soir du
« sacrifice », dit-on, le ciel était rouge sang. Alors une voix
prononça, comme une accusation: « C’est la lumière et le flambeau de cette
ville qu’on vient d’éteindre! » Cette parole frappa tellement les esprits
qu’elle pesa longtemps sur Ambohimanarivo comme une malédiction. Mais très vite
les gens parlent d’apparitions de Lucien, et plusieurs guérisons lui sont
attribuées. Les anciens entretiennent le lieu du martyre de Lucien. En 1964,
mourant et abandonné de tous, le roi Tsimihono demande et reçoit le baptême,
comme Lucien le lui avait prédit juste avant qu’on ne l’emmène à la mort.
En mars 2006, en tant que
nouvel évêque du diocèse, je me suis attelé à sa cause. La première
commémoration, grave, est vécue comme une délivrance: c’est la réconciliation.
La mort de Lucien, qui a voulu épargner les autres, est ressentie maintenant
comme une bénédiction, et les anniversaires suivants sont joyeux, surtout le
centenaire de sa naissance en 2008.
En 2010, les chefs des
maisons claniques demandent qu’on bâtisse une chapelle sur le lieu du martyre.
Les jeunes n’hésitent pas à jouer l’histoire devant leurs propres parents et
grands-parents. Seul le bourreau refusera de venir, niant jusqu’à la fin avoir
tué Lucien, tout en confessant pourtant: « Si mon beau frire n’avait pas livré
sa vie, c’est toute la ville qui aurait disparu. Ce qu’il voulait, c’était être
le dernier à mourir pour empêcher les gens de s’entre-tuer ». Il a emporté
avec lui le secret car il est décédé l’année dernière.
D’après les merveilleux
« fioretti » que nous avons pu récolter jusqu’à maintenant, la
plupart sinon tous parlent surtout de « réconciliation ». Beaucoup
n’hésitent pas alors à appeler le Serviteur de Dieu : « Ramosen’ny
Fampihavanana, Maître de la Réconciliation ».
SOURCE : https://fr.zenit.org/articles/lucien-botovasoa-instituteur-et-maitre-de-la-reconciliation/
Lucien Botovasoa, père de
famille, instituteur et bienheureux ? (III et fin)
Du martyre à Africae Munus,
par Mgr Benjamin Ramaroson
JUIN 08, 2012 00:00 REDACTIONÉCRITURE
SAINTE, THÉOLOGIE
Propos recueillis par
Anita Bourdin
ROME, vendredi 8 juin
2012 (ZENIT.org)
– « Roi, tu mourras chrétien ; ce sera très dur pour toi, mais
ne crains pas, je serai là à côté de toi et tu seras baptisé » : une
prophétie faite au roi malgache Tsimihono par Lucien Botovasoa (1908-1947),
père de famille, « martyr de la foi et de la charité » dont le procès
diocésain pourrait être clos à la fin de l’année. Il était Tertiaire
franciscain.
Mgr Benjamin Ramaroson,
évêque de Farafangana, à Madagascar, évoque pour les lecteurs de Zenit ce fils
de sa terre. Voici la troisième et dernière partie de notre entretien avec
l’évêque malgache.
Zenit
– Excellence, quel sont les témoins de la vie du futur bienheureux
encore en vie aujourd’hui?
Mgr Benjamin Ramaroson – De
sa famille, il y a encore son frère André Mahazo et sa sœur qui sont encore
vivant, de ses enfants également. Il y a aussi ces anciens très nombreux qui
ont voulu témoigner des vertus de leur maître. En tout il y a plus de 40
personnes qui ont connu le Serviteur qui sont encore vivantes mais comme elles
étaient trop jeunes au moment des évènements, elles se souviennent très peu du
martyr mais de l’homme voici ce qu’on peut retenir de leur déclaration :
tous trouvent en lui à la fois un témoin de la réconciliation et de ce fait
toujours proche de ceux qui luttent pour la justice et la paix, , et un maître
qui fait entrer, par la foi, dans le mystère de Dieu, et conduit à la sainteté
dans la vie de famille à travers l’oraison, la pénitence, l’apostolat, les
mouvements catholiques…
Sa figure ne cesse
d’attirer de nouveaux fidèles : ce sont eux qui demandent la
béatification ?
Ayant su l’histoire
édifiante de Lucien Botovasoa qui tout de suite après son martyre a dépassé les
frontières du diocèse. Le Premier Evêque, Mgr Camille Chilouet a demandé au P.
Louis Deguise de commencer les études sur la brève vie du Serviteur de Dieu. Malheureusement
le décès rapide de Mgr Chilouet n’a pas permis au Père d’approfondir ses
investigations. Ensuite le contexte du martyre de Lucien Botovasoa n’a pas
poussé ses successeurs à continuer. En effet parler de la rébellion de 1947 a
été, pendant des années, un sujet « tabou ». Par contre, sans que je
le demande, beaucoup de circonstances se sont précipitées et ont contribué pour
ne pas dire m’ont poussé à reprendre le processus. En tout cas tout cela est
providentiel en cette année où le diocèse entre dans son deuxième
cinquantenaire. L’image de Lucien Botovasoa est vraiment édifiante, pour chaque
baptisé, prêtres, consacrés, laïcs…. C’est pour cela que le diocèse n’a pas
hésité de donner le nom du Centre de formation des catéchistes – le Centre
polyvalent Lucien Botovasoa – dans le but de donner aux catéchistes un
modèle dans leur vocation et dans leur mission de « sel et lumière dans le
monde »
Ce qui est merveilleux
dans tout cela c’est que le lieu de la mise à mort presque tout suite après le
martyre de Lucien fut acquis par sa famille, protégé et entretenu. Une
procession descendait de l’église chaque année au 1ernovembre pour y prier à sa
mémoire, jusqu’à ces dernières années. Ce lieu est unique en son genre :
aucune autre des 260 victimes de l’insurrection de Vohipeno ne reçoit cet
honneur. Lui seul fut tué à cet endroit et la mémoire collective a conservé la
trace du lieu exact de sa décapitation : à égale distance entre les deux
arbres qui se trouvaient là. Une petite croix de bois y fut plantée depuis les
origines et a été remplacée régulièrement. Elle était et est toujours entourée
d’un enclos fait d’une plante sacrée nommée hasina (littéralement :
sainteté), qui sert dans les rituels malgaches à donner les bénédictions.
Pourquoi une chapelle ?
En 2010, les chefs des
maisons claniques demandent qu’on bâtisse une chapelle sur le lieu du martyre.
Ils souhaitent que le lieu devienne un lieu de réconciliation et de communion.
Beaucoup de pèlerins affluent et prient en ce lieu
Comment avance la cause
de béatification où en est-elle ? Quelles sont les prochaines
étapes ?
Pour nous ce qui nous
fait rendre grâce est que les vertus du Serviteur de Dieu sont connues partout
à travers l’île et maintenant à l’étranger. Beaucoup demandent des livres pour
le connaître un peu plus. C’est l’étape principale pour nous. La Conférence à
travers la lettre de son Président nous encourage à aller de l’avant.
Maintenant l’étape est presque finie. Comme l’Instruction Sanctorum Mater
it de la Congrégation pour les causes des saints rappelle, l’étape
diocésaine est très importante dans toutes les démarches, nous ne sommes pas
pressés conclure. Ce sera vers la fin de l’année. Nous profitons aussi de
l’année de la foi car Lucien est martyr de la foi et de la charité.
Comment les bienheureux
peuvent aider à célébrer cette année de la foi ?
Sans savoir que cette
année débute l’année de la foi avec la célébration du jubilé d’or du
commencement du Concile, avec l’ouverture du procès diocésain de la cause du
Serviteur de Dieu, nous cheminons vers un synode dont le thème est :
« Je suis Chrétien… Quel en est le sens dans la vie
quotidienne » ? La vie de Lucien Martyr de la Foi et de la Charité
sera prise comme modèle. Ce sera aussi alors l’occasion de mieux connaître les
autres bienheureux notamment Victoire Rasoamanrivo. Il ne faut pas oublier
aussi Jacques Berthieu qui va être canonisé le 21 octobre prochain pendant le
synode sur la « nouvelle évangélisation ».
Vous avez participé au
synode pour l’Afrique. Quel lien voyez vous entre la vie de Lucien et
l’exhortation apostolique de Benoît XVI, qui a recueilli les travaux des
évêques : « Africae Munus » ?
Vu la situation en
Afrique et plus particulièrement à Madagascar, Lucien Botovasoa peut être considéré
comme parmi les témoins et modèles dont relève deux fois le Pape aux n°
34 : « Pour réussir une véritable réconciliation, et mettre en œuvre
la spiritualité de communion par la réconciliation, l’Église a besoin de
témoins qui soient profondément enracinés dans le Christ et qui se nourrissent
de sa Parole et des sacrements. Ainsi, tendus vers la sainteté, ces témoins
sont capables de s’investir dans l’œuvre de communion de la Famille de Dieu en
communiquant au monde, au besoin jusqu’au martyre, l’esprit de réconciliation,
de justice et de paix, à l’exemple du Christ » et au n° 158 : Pour de
telles célébrations, il sera utile de suivre le conseil des Pères
synodaux : « Que la mémoire des grands témoins qui ont donné leur vie
au service de l’Évangile et du bien commun ou pour la défense de la vérité et
des droits humains soit gardée et fidèlement rappelée ». À cet égard, les
saints sont les véritables étoiles de notre vie, eux « qui ont su vivre
dans la droiture. Ils sont des lumières d’espérance. Certes, Jésus-Christ est
la lumière par antonomase, le soleil qui se lève sur toutes les ténèbres de
l’histoire. Mais pour arriver jusqu’à lui nous avons besoin aussi de lumières
proches – de personnes qui donnent une lumière en la tirant de sa lumière et
qui offrent ainsi une orientation pour notre traversée »
Madagascar: le pape
François salue la béatification du martyr Lucien Botovasoa
Un père de famille,
apôtre de la réconciliation
AVRIL 15, 2018 17:12ANITA BOURDINANGÉLUS
ET REGINA CAELI, PAPE
FRANÇOIS
Le pape François salue la
béatification à Madagascar, à Vohipeno, du martyr Lucien Botovasoa, « père
de famille, témoin cohérent du Christ jusqu’au don héroïque de sa vie ».
Après la prière du Regina
Caeli, place Saint-Pierre, ce dimanche 15 avril 2018, le pape a souligné que
Ramose Lucien Botovasoa a été « arrêté et tué pour avoir manifesté sa
volonté de rester fidèle au Seigneur et à l’Église, il représente pour nous
tous un exemple de charité et de force dans la foi ».
La béatification a été
présidée par cardinal Maurice Piat, Évêque du diocèse de Port-Louis de
l’Île Maurice, en remplacement du cardinal Angelo Amato SDB, préfet de la
Congrégation pour les causes des saints.
Lucien Botovasoa
(1908-1947), laïc et père de famille, tertiaire franciscain, tué en haine de la
foi à Vohipeno (Madagascar). Les témoins qui ont connu Lucien
Botovasoa parlent souvent de son don de « réconciliation », jusqu’à
l’appeler: « Maître de la Réconciliation ».
Lucien
Botovasoa est né en 1908. Baptisé en 1922, il est l’aîné de neuf
enfants. Élève brillant, il est envoyé se former chez les jésuites de
Fianarantsoa ; il en revient comme instituteur paroissial en 1928. Il se marie
en 1930 avec Suzanne Soazana. Ils auront huit enfants.
Excellent pédagogue,
sportif et musicien, il est aussi un modèle de vie chrétienne, dévoué à tous,
soucieux de ses élèves.
À partir de 1940, il
anime la fraternité des Tertiaires franciscains. « Il prend la vêture le 8
décembre 1944, a confié dans une
interview de 2012 à Zenit de Mgr Ramaroson. Dès ce jour il devient
d’une pauvreté et d’une piété extraordinaire, … il abandonne ses beaux
vêtements et se contente désormais de sandales, de la chemisette et du pantalon
kaki… Il a la corde aux reins, à même la peau. Il jeûne tous les mercredis et
vendredis, se lève chaque nuit à minuit pour prier à genoux, puis se rend à
l’église à 4 heures pour prier devant le Saint Sacrement jusqu’à l’heure de la
messe. Il devient franciscain dans l’âme, soigne les oiseaux blessés, ne
supporte pas qu’on coupe le cou à ses volailles ; son chapelet pendu à sa
ceinture, il prie sans cesse…il fait des tournées d’évangélisation dans les
campagnes environnantes le samedi ou le dimanche. »
Après la Seconde Guerre
mondiale, la lutte pour l’indépendance commence à Madagascar. Les beaux-frères
de Lucien y participent, mais lui-même craint que « cela » finisse
« dans le sang ». Il est mis donc sur la liste noire des ennemis du peuple
par les indépendantistes. « Depuis des mois, raconte Mgr Benjamin
Ramaroson, il prédit sa mort à sa femme, à ses parents et amis et prépare les
siens à tenir bon dans la foi. »
En mars 1947,
l’insurrection éclate à Manakara (à 40km du village de Lucien). Plusieurs
colons et fonctionnaires malgaches sont tués, dans toute la région les églises
sont brûlées.
Le 16 mars, le roi
Tsimihono, qui règne sur le bourg où vit Lucien, décide sa mise à mort
ainsi que celle de six autres personnes. Prévenu, Lucien refuse de s’enfuir.
Il meurt décapité, à
l’abattoir du village. Avant la mort il répète : « Mon Dieu, pardonne
à mes frères… Que mon sang répandu à terre soit pour le salut de ma
patrie. »
Madagascar : bienheureux
Lucien Botovasoa, « un homme heureux qui rendait les autres heureux »
Homélie du cardinal
Maurice E. Piat à la béatification
MAI 02, 2018 14:59 RÉDACTION ROME, SAINTS,
BIENHEUREUX
« Lucien a été un
homme heureux et qui rendait les autres heureux », a affirmé le cardinal
Maurice E. Piat, lors de la béatification de Lucien Botovasoa (1908-1947), le
15 avril 2018 à Madagascar. Le laïc et père de famille, tertiaire
franciscain, a été tué en haine de la foi à Vohipeno (Madagascar).
Homélie Béatification
Lucien Botovasoa
Introduction
a) Je suis très
reconnaissant envers l’Eglise de Madagascar de nous avoir donné un
3e Bienheureux Lucien Botovasoa après Bienheureux Victoire Rasoamanarivo
et Bienheureux Raphaël Rafizinga. C’est le signe que l’Eglise de Madagascar est
comme une branche vivante de l’arbre de vie, comme un sarment bien attaché au
tronc de la vigne puisqu’il porte de si beaux fruits.
b) Comme vous savez le
Pape François a écrit récemment une belle lettre aux fidèles catholiques pour
nous inviter à vivre la sainteté. Plusieurs choses qu’il dit dans cette lettre
s’éclairent quand je lis et je médite le récit de la vie de Lucien. Et cela m’a
beaucoup touché personnellement, beaucoup éclairé, comme si j’avais besoin de
Lucien pour bien comprendre et bien réagir à la lettre du Pape François.
1. Par exemple, le Pape
François dit que la sainteté
a) N’est pas réservée aux
religieux, aux prêtres, aux moines ; mais que la sainteté peut se vivre
dans la vie ordinaire de chrétiens ordinaires qu’on rencontre au marché, dans
la rue, au travail. « La sainteté de la porte d’à côté ».
Voyez la simplicité de
Jésus sur la route d’Emmaüs, il marche avec les 2 disciples découragés, il les
écoute, les éclaire, il reste avec eux pour le repas.
b) Or, Lucien a vécu une
belle, une grande sainteté dans une vie ordinaire
dans sa vie d’étudiant,
en étant appliqué, régulier, en faisant de ses études non pas un moyen de se
glorifier socialement mais un moyen de servir ses frères ;
dans sa vie de fils – en
allant régulièrement aider son père dans ses plantations ;
dans sa vie d’époux
fidèle, attentionné ;
dans sa vie de père de
famille, très présent, qui transmet la foi à ses enfants ;
dans sa vie d’enseignant
qui se donnait totalement à ses élèves ;
dans sa vie de citoyen –
intègre – refusant toute corruption, artisan de paix, – refusant toute
vengeance.
2. Le Pape nous dit aussi dans sa lettre :
a) La sainteté c’est un bonheur, une joie qui illumine notre
vie. C’est pourquoi Jésus, dans son enseignement nous dit
Heureux les pauvres de
cœur
Heureux les doux
Heureux les
miséricordieux
Heureux les artisans de
paix
La sainteté nous rend
heureux
b) Lucien a été un homme
heureux et qui rendait les autres heureux
à l’école
dans sa famille avec son
épouse/ses enfants
dans son village
Il rayonnait d’un bonheur
simple
il n’avait pas besoin de
grandes richesses pour être heureux
il n’avait pas besoin
d’honneur pour être heureux
il n’avait pas besoin de
pouvoir pour être heureux
mais il vivait un bonheur
qui s’exprimait dans une vie de service humble, une vie toute donnée à sa
famille, à ses élèves, à son village
3. La sainteté nous dit
encore Pape François, c’est l’amour
C’est se laisser aimer
par Jésus qui nous aime malgré nos faiblesses, nos péchés. C’est faire
confiance à cet amour qui veut nous relever, nous guérir
La sainteté c’est aussi
aimer ce Jésus à son tour, lui donner notre vie.
Lucien a découvert la bonne
nouvelle de l’amour du Christ grâce à une dame catéchiste Marguerite
Kembarakala.
Lucien a fait confiance à
la miséricorde de Jésus, à ce Jésus qui lui disait dans le silence de son cœur
« Ne crains pas, je suis avec toi. Tu comptes pour moi ».
Lucien a découvert le
bonheur d’aimer son prochain gratuitement, le bonheur de pardonner, le bonheur
de faire la paix, le bonheur d’aimer avec patience, sans chercher de
récompense, le bonheur d’aimer et de prier pour ses ennemis.
Lucien a vécu la
« Béatitude »
« Heureux les miséricordieux »
« Heureux les artisans de paix
« Heureux les doux ».
4. La sainteté est aussi
un combat spirituel nous dit Pape François.
Jésus lui-même a mené ce
combat en résistant aux tentations du diable au désert, et aussi à l’agonie
lorsqu’il en renonçait, à faire sa volonté pour faire la volonté du Père.
Lucien aussi a résisté
aux tentations de ceux qui voulaient l’utiliser à des fins politiques. Il a
résisté à ceux qui voulaient le corrompre, le faire agir contre sa conscience.
Lucien a vu que la
volonté de Dieu était qu’il donne sa vie pour sauver la vie de beaucoup de ses
frères et Lucien a renoncer à se sauver pour sauver ses frères, sa famille.
Lucien a suivi Jésus avec
confiance jusqu’au don de sa vie.
C’est pourquoi
aujourd’hui nous nous rappelons de lui et nous rendons grâce à Dieu pour le
témoignage qu’il a donné jusqu’au martyr.
5. La
sainteté, c’est aussi une force d’attraction, quelque chose qui nous attire
Quand un homme nous aime
jusqu’à donner sa vie pour nous, nous sentons qu’il y a là une source de vie,
un chemin de vie.
Jésus a dit « Quand
je serai élevé de terre, j’attirerai tous les hommes à moi » et aujourd’hui
encore il nous attire, il nous rassemble, il nous donne du courage, de la joie.
Lucien, de par sa manière
de vivre et de parler de sa foi a attiré beaucoup de gens
Il a attiré ses élèves à
qui il enseignait le catéchisme
Il a attiré ses propres
enfants à qui il transmettait la foi, le bonheur de faire confiance à Jésus
Il a attiré ses voisins,
ses concitoyens par son intégrité – son refus de voler de l’argent, par sa
manière de faire la paix – son refus de vengeance
Il a même attiré ses
ennemis à qui il a pardonné
Il a attiré le roi qui
l’avait condamné et qui s’est converti
Conclusion
Aujourd’hui la vie et le
martyr de Lucien sont comme une semence de vie qui va porter du fruit.
Jésus a dit « si le
grain de blé tombé en terre ne meurt pas il reste seul, s’il meurt, il porte
beaucoup de fruits ».
Rendons grâce à Dieu
d’avoir suscité à Vohipeno un si bel exemple de sainteté simple, joyeuse,
humble, patiente qui rayonne – qui attire.
Et demandons au Seigneur
pour chacun de nous la grâce de nous laisser attirer par Jésus et par son
martyr Lucien. Et cela portera beaucoup de fruits dans la vie de famille, dans
la vie sociale et politique.
Lucien nous a ouvert un
chemin de vérité et de vie, un chemin de lumière et de joie.
Laissons-nous entraîner
nous aussi à aimer nos frères et sœurs humblement, simplement. A aimer
gratuitement, sans chercher notre avantage, sans chercher des honneurs, mais
simplement pour servir et donner notre vie.
MAI 02, 2018 14:59 ROME, SAINTS,
BIENHEUREUX
LUCIEN BOTOVASOA,
TERTIAIRE FRANCISCAIN : BIENHEUREUX
Le 2 mai 2017, la session
ordinaire des cardinaux et évêques de la Congrégation pour les causes des
saints a reconnu le martyr de Lucien Botovasoa (1908-1947), laïc et père de
famille, maître d’école. Avec une sérénité évangélique et après avoir rassuré
sa femme et ses enfants, alors qu’il priait pour ses persécuteurs, il se
conforma au Christ par l’effusion de son sang.
Deux jours plus tard,
soit le 4 mai, le pape François, a autorisé la signature du décret ouvrant les
portes à la béatification qui pourrait être célébrée à Madagascar en novembre
2017.
Lucien Botovasoa naquit
en 1908 à Vohipeno, une commune rurale du sud-est de Madagascar, dans la
province de Fianarantsoa.
En 1918, il commence à
étudier à l’école publique pour entrer, en 1920, au Collège Saint-Joseph
d’Ambozontany dirigé par la Compagnie de Jésus. C’est en l’an 1928, à la fin de
ses études, qu’il obtient le diplôme d’enseignant et, en octobre, débute
l’enseignement à l’école paroissiale de Vohipeno. Il fait sienne la devise de la
Compagnie de Jésus : Ad maiorem Dei gloriam. Deux ans plus tard, le 10 octobre
1930, il épouse Suzanne Soazana à l’église paroissiale. Le 2 septembre de
l’année suivante naît Vincent de Paul Hermann, le premier de leurs huit enfants
dont seulement cinq survivront. Le Serviteur de Dieu est non seulement
l’enseignant du village, mais il est aussi engagé dans la paroisse. C’est un
excellent éducateur connaissant, outre le malgache, le français, le latin,
l’anglais, l’allemand et le chinois. Musicien exceptionnel et chanteur
apprécié, il sera aussi le responsable de la chorale paroissiale. De plus, cet
athlète est décrit comme toujours souriant et joyeux, généreux, disponible et
répondant aux besoins des gens.
En 1940, le Serviteur de
Dieu découvre la Règle du Tiers-Ordre franciscain qui devient dès lors son
texte d’étude et de méditation. Ce qui le pousse à entreprendre ce chemin de
sequela Christi, avec la vêture de l’habit du Tiers-Ordre franciscain le 8
décembre 1944. Il commence ainsi à mener une vie pauvre, dans la spiritualité
franciscaine, caractérisée par une profonde piété et d’un ardent désir de
propager partout l’Évangile.
Après la Seconde Guerre
mondiale, en 1946 et 1947, le désir d’indépendance vis-à-vis de la France,
grandit à Madagascar. Dans la région où vivait Lucien, depuis 1946 était devenu
roi (Mpanjaka) du Clan Ambohimanarivo Tsimihoño, lui qui soutenait les groupes
indépendantistes. Même à Vohipeno les deux factions opposées posèrent des
gestes de violence. En 1947 éclate l’insurrection à Madagascar et, le 30 mars,
le Dimanche des Rameaux de cette année-là, les églises sont la proie des
flammes et commence une chasse aux chrétiens
Le roi Tsimihoño,
considérant le respect que les habitants de Vohipeno, catholiques et non
catholiques, portaient au « maître chrétien » Lucien Botovasoa, projeta de le
capturer en le faisant revenir au village. Pour ce faire, il menaça, s’il
n’obtempérait pas à son ordre, de massacrer sa famille. Le Serviteur de Dieu,
sachant bien ce qui allait se passer, confia sa femme et ses enfants à un de
ses frères et retourna à Vohipieno. Le 17 avril 1947, vers 21 heures, son
frère, André, et deux cousins, sous la menace de mort, furent chargés de
l’arrêter. Il est conduit à la maison du roi Tsimihoño où, sans aucune forme de
procès, il fut condamné à mort. Parvenu au lieu de son exécution, il
s’agenouilla et fut décapité alors qu’il priait pour ses meurtriers. Son corps
fut jeté dans le fleuve.
Lucien Botovasoa : Voici
le message du Pape Francois au peuple Malagasy
La béatification de
Lucien Botovasoa a fait la Une des journaux malagasy ce week-end. Cette
célébration a réuni non seulement des milliers de fidèles, mais aussi plusieurs
fonctionnaires d’état. Mada-actus.info vous propose de découvrir la biographie
de ce nouveau bienheureux qui fait aujourd’hui la fierté des catholiques !
À noter que Lucien
Botovosoa est le troisième bienheureux malagasy après Victoire Rasoamanarivo et
Raphaël-Louis Rafiringa.
Le 15 avril 2017, le pape
François a salué la béatification du martyr Lucien Botovasoa à Vohipeno. Voici
son discours adressé au peuple Malagasy !
Qui est Lucien
Botovasoa ?
Lucien Botovasoa est un militant
catholique, né en 1908 et décédé en 1947. Originaire du sud-est de Madagascar,
ce fidèle chrétien fut baptisé en 1922.
Aîné de 9 enfants, Lucien
Botovasoa est un brillant étudiant qui parvient à réussir dans la vie. Il
poursuit ses études à l’institution jésuite de Fianarantsoa et exerce par la
suite le métier d’instituteur. Il se lance également dans la musique, devient
entraineur de sport et catéchiste. En 1940, il devient directeur de l’école St
Joseph, Vohipeno, d’où l’appellation « Ramose Lucien Botovasoa ».
En 1930, il épouse
Suzanne Soazanana avec laquelle il a eu 9 enfants. Bien que sa femme ait
souvent vu d’un mauvais œil son dévouement total à la religion, cela n’a pas
empêché Lucien Botovasoa d’avoir un dévouement absolu et une foi sans limites
en Dieu.
Cette personnalité est
morte très jeune, à l’âge de 39 ans. En 1947, lors de l’insurrection
de Madagascar, Lucien Botovasoa se fait décapiter par les indépendantistes
malagasy. Puisqu’il entretenait d’étroites relations avec les clergés français,
il fut accusé d’être un complice des colonisateurs. Quelques mois avant sa
mort, ce bienheureux avait déjà prophétisé à sa femme et à ses amis son futur martyre.
Le 4 mai 2017, le pape François signe le décret de béatification.
Un martyr de la religion
catholique
En 1940, il décide de
fonder une communauté franciscaine à Madagascar tout en étant un exemple de la
vie sainte dans le mariage et un père de famille modèle. Malgré le fait qu’il
soit directeur d’école, ce bienheureux s’est donné pour objectif de vivre dans
la piété et la pauvreté. Son principe était de mourir en donnant la vie aux
autres, à l’exemple du Christ.
Durant sa vie, Lucien
Botovasoa a accordé une importance particulière à la mortification et à la
religiosité. Il a consacré une bonne partie de sa vie dans les tournées
d’évangélisation en milieu rural et en province. D’ailleurs, il s’est engagé
dans la vie paroissiale en aidant son curé.
Une éventuelle
canonisation ?
Dimanche dernier, le 15
avril, la béatification de Lucien Botovosoa a eu lieu à Vohipeno sous la
présidence du cardinal Maurice Piat, archevêque du diocèse de Maurice.
La béatification est un
acte de l’autorité pontificale par lequel une personne défunte est mise au rang
de bienheureux. En principe, cette cérémonie est une des étapes à franchir
avant une canonisation, un processus défini par l’Église catholique amenant à
la reconnaissance officielle d’une personne comme « sainte ».
SOURCE : https://mada-actus.info/social/lucien-botovasoa-le-deuxieme-bienheureux-malagasy/
Profile
Eldest of nine children,
Lucien was baptized at
age 10 in 1918,
and made his First Communion at 14 in 1922.
From 1922 to 1927,
he studied at
the Jesuit Saint
Joseph College, and became a school teacher,
dedicated to both religious and secular education of children;
at the end of each class, he would read about the lives of the saints to
the students who
wanted to stay and listen. On 10
October 1930,
in the diocese of Farafangana, Madagascar,
he was married to
Suzanna Soazana; they were the parents of five, including the child she
was carrying when he died.
Lucien joined the Crusaders
of the Heart of Jesus on 18 August 1935,
and served as its treasurer from 1936 to 1947.
He leaned to speak Chinese, German and French,
had a fine singing voice,
was a musician and
director of his parish choir.
He was a pious man so drawn to religious life that he searched for material
on saints who
were married in
order to learn to combine the two ways of life; his wife was
afraid for a while that he was going to leave her for the monastery.
He joined the Secular Franciscans in 1940 and
found his spiritual home. He was enthusiastic about spreading devotion to Saint Francis
of Assisi and the spiritual benefits of being a Franciscan,
often fasted,
and wore a khaki shirt and tan trousers instead of the traditional black ones
of a teacher;
the colour he chose was traditional for tertiaries.
In 1947 some
of the local people wanted him to run for political office,
but Lucien declined saying that he knew nothing of politics and
did not want to be part of it. In the spring of 1947 a persecution of Christians broke
out in his region with priests and nuns at
first being imprisoned,
and then Christians killed at
random and in groups for their faith.
On the afternoon of 14 April 1947 he
learned that the anti–Christian forces
would be coming for him; he refused to run and instead spent the rest of the
day with his wife and children.
He was arrested that
night, judged and condemned by the local chief, and executed;
his guards and executioner were men he had taught when
they were school boys. Martyr.
Born
1908 in
Vohipeno, Madagascar
beheaded with
a sword between 10pm and midnight on 14 April 1947 on
the banks of the Mattanana River near Ambohimanarivo, Manakara, Madagascar
he was wearing his tertiary “uniform”
– khaki shirt and trousers with a black cord for a belt
his body was tossed into
the river
4 May 2017 by Pope Francis (decree
of martyrdom)
beatification recognition
celebtrated in Vohipeno, Madagascar,
presided by Cardinal Angelo
Amato
Additional
Information
other
sites in english
Curia Generalis Ordinis Fratrum Minorum Capuccinorum
sites
en français
fonti
in italiano
Congregazione delle Cause dei Santi
strony
w jezyku polskim
MLA
Citation
“Blessed Lucien
Botovasoa“. CatholicSaints.Info. 3 February 2022. Web. 19 November 2024.
<https://catholicsaints.info/blessed-lucien-botovasoa/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/blessed-lucien-botovasoa/
Lucien Botovasoa,
Franciscan Tertiary: Blessed
May 5, 2017
On May 2, 2017, the
ordinary session of the Cardinals and Bishops of the Congregation for the
Causes of Saints recognized the martyrdom of Lucien Botovasoa (1908-1947),
layman, father, and schoolteacher, who, with evangelical serenity, after having
reassured his wife and children and while praying for his persecutors,
fulfilled his conformity to Christ even to the shedding of his blood.
On May 4, 2017, Pope Francis signed the decree that acknowledges his martyrdom,
opening the path to his beatification, which could be celebrated this November
2017 in Madagascar.
Lucien Botovasoa was born
in 1908 in Vohipeno, a rural town in the southeast of Madagascar, the province
of Fianarantsoa.
In 1918 he began studies in the state school and then proceeded to the Jesuit
College of St. Joseph in Ambozontany. In 1928 he concluded the studies and was
awarded the teaching diploma and in the same year became a parish teacher in
Vohipeno, making his own the motto of the Society of Jesus: Ad maiorem Dei
gloriam.
On October 10, 1930 he married Suzanna Soazana in the parish church of Vohipeno
and on the following September 12 was born Vincent de Paul Hermann, the first
of their eight children, of which only five survived. The Servant of God was an
excellent educator, working not only as the village teacher but also in the
parish, with generous availability to the needy. In addition to Malagasy, he
knew French, Latin, German, and Chinese. He was an exceptional musician and
appreciated as a singer, becoming also the director of the parish choir. He was
also an athlete, and is described as always smiling and joyful.
In 1940 the Servant of God stumbled upon the Rule of the Franciscan Third Order
and it became for him a text for study and meditation. He decided to take up
himself this following of Christ, with investiture in the habit of the
Franciscan Third Order on December 18, 1944. He thus began to live a poor life
of Franciscan spirituality, characterized by a deep piety and by the burning
desire to bring the gospel everywhere.
After the Second World
War, in the years 1946-1947, there grew in Madagascar the desire for
independence from France. In 1946, as supporter of independence, Tsimihoño,
from the Clan of Ambohimanarivo, became king (Mpanjaka). At Vohipeno there were
also violent clashes between the two factions. On March 30, 1947, Palm Sunday,
the parish church was burned and so began the king’s hunt for the ‘Christian
teacher,’ Lucien Botovasoa, who was respected by both the Catholics and others
in Vohipeno. Lucien was commanded to appear, or his family would be massacred.
The Servant of God,
realizing what was happening, entrusted his wife and children to his brother
and returned to Vohipeno. Around nine o’clock in the evening of April 17, 1947,
his brother André and two cousins, under threat of death, were charged with
arresting Lucien. Brought to the house of the king Tsimihoño, he was condemned
to death without any trial. Arriving at the place of execution he knelt and was
beheaded while he was praying for his murderers. His body was thrown in the
river.
Last modified on Friday, 05
May 2017 23:01
Lucien Botovasoa
Lucien Botovasoa was born
in Vohipeno (Madagascar) in 1908, the first of nine brothers and sisters. He
started studying at the public school, then he attended the Fathers (Priests)
School when it was opened. He was then baptized and received First Communion
when he was 14 years old. He completed his studies at the St. Giuseppe (Joseph)
di Fianaratsoa School and became an instructor at the Fathers’ School.
His teaching did not
satisfy him if it did not coincide with the Christian education of the
children. Each day, after lessons, he read the Lives of Saints to the pupils
who wanted to hear about them. He added little comments and brief
encouragement. But it was the story of the martyrs that captured his heart and
moved the hearts of the students.
On October 10, 1930, he
married Suzanna Soazana, who was then 16 years old. They had five children.
Another child was on the way when Lucien was killed at the age of 39. Thinking
of the extraordinary Christian qualities that the teacher had, a nun once told
him: "Oh! Master/Teacher, you are so pious, you have studied at the School
of Fathers. If only you had gone to the seminary, you would have become a
priest. Do you not regret having married?” Lucien answered without a shadow of
hesitation: "I do not have the slightest regret at all. On the contrary, I
am very happy about my state because God called me for this: to be a layman,
married, a teacher. This way, I live with the people of the village and to
attract them, I can do what you, Fathers and Sisters, cannot do because most of
them are still pagan and I can show them a Christian character that is
accessible to them because I am not a stranger among them.” Well before the
Council's encouragement, Lucien Botovasoa understood perfectly the rights and
duties of lay people in the Church, and the complementarity role they play
between them and that of the priest.
So the master's/teacher’s
desire was to be a perfect layman. When the group of the Crusaders of the Heart
of Jesus was formed in Vihipeno, he was among the first to enter. He was
received on August 18, 1935. In 1936, he was elected secretary and treasurer
and fulfilled this task until his death. But this did not satisfy his thirst
and he continued to seek a path of superior perfection. He was married and
could not become a religious. So he went looking for a way of perfection within
marriage. He began searching in a book on the lives of the saints who were
married; but to no avail. But he, who wanted to be truly a "lay
religious", ended up finding what he was looking for. He found the
Handbook of the Third Order Franciscans. At that time, this public association
of the faithful was still unknown in the southern region. So, married people
could be consecrated to the service of the Kingdom like the religious! There
were in the Church associations especially for them!
This was a great joy for
Lucien Botovasoa! However, a tree does not a forest make. How to become a
Secular Franciscan without having a fraternity? Nothing is impossible for a
brave soul. The master/teacher then spoke discretely to men and women who, from
his point of view, should have understood the benefits of the Third Order.
Alas! All were already in one or another association. They refused, saying that
it was a novelty in the diocese and that too few people would want it, and that
it did not have a chance of succeeding. Besides, all of them already had too
much to do in the associations where they had already entered and to help the
parish...
Lucien Botovasoa was not
discouraged. He could not convince anyone, and so he began to pray. Finally, a
worthy mother agreed to become a Secular Franciscan. The master/teacher and she
found some companions and created a fraternity. What a fervor by Lucien, who was
discovering what it meant to be a Secular Franciscan while teaching it to
others! The zeal of the first associates is an authentic "bubbling
over." At each meeting on Wednesday, Lucien provided ardent encouragement.
His companions could not forget how their heart would beat when he would talk
about the happiness of the Christian who lives in self-sacrifice, especially if
this can lead to the death of the martyr!
The wife of Botovasoa was
Christian. With his help she also entered the Daughters of Mary, but she did
not understand what it meant to live by striving to serve God according to the
precepts of the Gospel. She did not understand much of her husband's nightly
prayers. She did not understand his fasting, his way of dressing. She could not
stand the sight of St. Francis's image, followed by his wolf, which Lucien hung
on the wall of the house. "He’s the one,” she would say, “that makes you
crazy!" She feared that the teacher would go to become a religious and
abandon his wife and children. When Lucien heard this, he burst out laughing,
then gently told his wife that he was far from thinking of such things. Indeed,
for him, who is married, it would be a grave sin to abandon his wife and
children. He would never do such a thing! He also explained to her why he
fasted… that it only had to do with him and not the family members. They could
eat whatever they wanted. In fact, he encouraged her to cook well for herself
and for the children.
As for the clothing he
wore, the master/teacher wanted to wear only a trouser and a khaki shirt both
on Sundays and weekdays. ("It's the color of the clothes that tertiaries
wear," he would say). His wife would often reproach him because he should
have been wearing black trousers, like all his fellow teachers, at least on Sundays.
Lucien would refuse gently, but encouraged his wife to wear the clothes she
wanted. "If I do extra hours at school," he would say, "it's so
that you can be comfortable." But his wife would protest even more:
"You force me to have an unbearable life with your work that never ends.
Never a moment of rest, and even at the night, how many times you get up! With
your skills you could become a bookkeeper, have a good salary, and we would
live comfortably, instead of always being in discomfort like now." "Come
on!” Lucien would say with great sweetness. “even if we had enough money to
fill this house, we would not have the wealth we have now, the one that will
never rust!"
His heart rested on only
one thing: the faith. He prayed incessantly. The rosary never left his hand, so
much so that they nicknamed him "pikopiko grain" (pikopiko
grains are like the rosary beads and they also make some rosaries from them).
When Lucien used to go to his father's land in the countryside, far away from
the city, he would invite those whom he found along the way to pray the rosary
with him. His way of doing this was so captivating that even those who did not
have any desire to pray were likely to accept. And many remember the way the
master/teacher had to explain the mysteries of the Rosary with a heart so full
of joy that he would cause people to love the prayer.
Although he was not a
member of Madagascar's Disadvantaged Party (PADESM), because of his cultural
level and because he enjoyed the general trust of the population, the party
wanted to present him as a candidate for the election of the Provincial
Assembly in January 1947. He firmly refused and there was no way of changing
his mind. "Politics is totally strange to me,” he said. “You all know that
I just love religious matters and that I spend the whole day on that. So I
apologize to you, I ask you a thousand times for forgiveness, but I beg you,
look for someone else." Who was not heated up by politics across the whole
territory of Mattanana and Manakara in those days that preceded the Rebellion?
Long before the outbreak
of violence, the master/teacher used to repeat to his wife: "It will not
last long, but I do not care. I want to die and be happy. My only pain will be
to abandon you." Even to his father he said, "My hour is near, it is
probably a month." "You are in good health; There is no rumor that
they will put you to death. Why do you say this?” "The only thing I'm
sorry for, Father, is that I will not leave you anything." And again to
his brothers: "There will be some who will be killed in our family, but we
will not all die, maybe only one. So be courageous, go back to God and have
confidence."
When the
"tumult" of 1947 started, he said to his wife and children:
"Whatever happens, whatever comes, do not ever separate yourselves from
God." Lucien went toward death in a positive way. "I'm not afraid of
death," he said to his wife, "I will find bliss/heaven. What I'm
sorry about is abandoning you, but I'll be close to you." Everyone witnessed
it: he offered to die in the place of his family, so that none of them would be
killed. "If there is someone that should be killed," he said to Sr.
Marie-Joseph eight days before March 29, 1947, “I will be the first." Why?
"The teacher was too Christian,” many say, “he bothered those who had bad
intentions, those who wanted to take advantage of the disorder to commit
injustices." "Botovasoa was too well known for his impartiality
toward having justice reign. For him justice was justice, periob,"said a
pagan, a notable of the city.
When the
"tumult" began, Botovasoa could easily have survived either by hiding
or going to Manakara. He did exactly the opposite. He considered it a sacred
duty to face death. He was waiting for martyrdom and would not want to miss the
chance by fleeing. He accepted his father's invitation to follow him to his
country home, about 4 kilometers north of the city on March 30 (Palm Sunday).
But when he learned that there had been massacres in the city, he returned. It
was the Wednesday after Easter. In the city he no longer found priests or nuns,
because the authorities had taken them to Manakara. On the following Sunday,
Botovasoa gathered the Christians still in the city for prayer. He assembled
them in the nuns’ workroom because the church had been shut down.
On Thursday, April 17,
Botovasoa and his family were at home when a good Christian woman came from
Ambohimanarivo, Lucien's home district. "I heard rumors," she said,
"that the master/teacher is about to be summoned tonight to the home of the
clan." At that time and for that hour, it was a process of condemning
(someone) to death. Lucien's wife began to cry, and one of the younger brothers
had a bout of the fever. Only the master/teacher remained unmoved. "Yes, I
know that the Chief needs me. Do not be afraid." It was lunch time and he
wanted them to eat calmly. When they had finished eating, he and his wife
remained alone in the room. Lucien began to speak to his wife with great
sweetness: "Yes, yes, it is true, I was summoned to be judged" which,
in those days meant to be condemned to death. His wife said, "Fortunately
we found out about it beforehand. Go. Hide yourself, for example under the roof
of the bell tower. Nobody will find you up there." The master/teacher
smiled. "If they don’t find me, they will persecute you. Let me go! ...
"Then he gave his wife his last recommendations for educating their
children. After this conversation and until the evening, Lucien never ceased
praying, sometimes reading his TOF (Third Order Franciscan) Manual, sometimes
praying the rosary.
Around 9 o'clock, four
young men sent by the clan chief knocked on the door. "The Chief wants
you," they said. "I'm ready," Lucien said, rising immediately.
He was brought to the clan's house and the Chief told him, "You are a member
of the PADESM and you have to be judged." According to witnesses,
Botovasoa answered in a clear voice without hesitating: "I know you are to
kill me and I cannot avoid it. If my life will save the lives of many others,
do not hesitate to kill me. What I ask you is not to touch my brothers."
This request was granted. Although the master/teacher offered himself to death
without complaints, they did not take him away immediately. He was invited to
sit next to the Chief of the clan, where he remained for about half an hour
before they took him away. It is difficult to know what happened in that time
because the testimonies of the attendees don’t agree. It is said that the Chief
of the clan wanted to hire Botovasoa to become the secretary of the MDRM (Democratic
Movement for Malagasy Renewal) in the neighborhood of Ambohimanarivo, as he had
done with other teachers in other villages, but he refused, saying: "You
of this party persecute religion, ripping off the medals from the neck of the
people, treading on the cross, closing the churches to make them self-styled
ballrooms, etc. You know how religion is precious for me and it is impossible
to help a party that opposes it." Despite all the smooth-talking speeches
to try to convince him, Botovasoa was impossible to convince. Then the clan
chief pronounced the sentence. The young delegates took the master/teacher
away. It was about 10 in the evening.
They went to the
slaughterhouse at the edge of the river Mattanana for the executions. Along the
way, Lucien asked to stop in order to pray. He kneeled and prayed aloud. An
eyewitness, who understood his prayer perfectly, reports it as follows:
"My God, forgive these my brothers. It is hard for them to do the duty
they now have to do against me. May my blood, scattered on the earth, be for
the redemption of my country." And he adds: "Very moved, I turned to
one of my companions and murmured to them, ‘You are about to kill a man like
this? Are you not afraid?’ We are designated for this task. Everyone is afraid
for their own lives."
When they wanted to tie
his hands, the master/teacher said, "Do not tie me to kill me, I’ll tie
myself," and put his hands in front of him, crossing them. At the edge of
the water, he knelt down and resumed his prayer, repeating the words he had
just said. See to what point this great Christian drew respect from those who
were about to kill him. No one dared disturb his prayer! He remained kneeling
down and leaned forward, continuing to pray while waiting to be hit. Almost all
the executioners were young people whom he had taught at school. They were
afraid and hesitated shaking the "cut-cut (sword)" over the head of
the condemned man. Finally Lucien turned to them and said, "Please, do not
pass your sword back and forth, do it in such a way so as to cut my neck with
only one blow."
The chief executioner
struck one great blow and beheaded Botovasoa. In succession, each of the
executioners struck a blow or wet the "sword" in his blood, according
to the rule. Then the body was thrown into the Mattanana waters. He was dressed
in his Secular Franciscan outfit, khaki jacket and pants, and belted with the
cord. The waters took his body away and they later saw him dragged toward the
sea.
Explanatory note. The
PADESM (more moderate and patient) and MDRM (more intransigent) were the two
parties that in 1947, at the time of the revolt against French colonial
domination, fought for power in Madagascar.
SOURCE : http://www.ciofs.org/portal/index.php/en/2017-03-30-11-37-29/1868-lucien-botovasoa
Beato Luciano
Botovasoa Padre di famiglia, Terziario francescano, martire
Vohipeno, Madagascar,
1908 – Ambohimanarivo, Madagascar, 17 aprile 1947
Lucien Botovasoa, nato
nel 1908 a Vohipeno, nel Madagascar, ricevette il Battesimo nel
1922. Divenne insegnante nella scuola del suo villaggio e catechista della
missione di Vohipeno. Nel 1930 sposò Suzanne Soazana, che gli diede otto figli.
Nel 1940 conobbe il Terz’Ordine francescano e ne fondò una Fraternità nella sua
missione: da allora prese a vivere in maniera sobria e lieta, nel più puro
spirito francescano, tanto da far preoccupare sua moglie. Durante i disordini
che coinvolsero il Madagascar verso l’indipendenza, si rifiutò di entrare in
politica, ma i capi locali lo presero di mira per la sua vicinanza ai
missionari francesi. Il 16 aprile 1947 venne arrestato e ribadì di non voler
sostenere un partito che aveva atteggiamenti anticlericali: durante la notte,
dopo un processo sommario, fu decapitato. Il suo corpo fu gettato nel fiume
sulle cui rive era avvenuta la sua esecuzione. È stato beatificato il 15
aprile 2018 a Vohipeno, sotto il pontificato di papa Francesco.
A portarlo lungo il fiume
per sgozzarlo è una banda di giovanissimi “rivoluzionari”, molti dei quali sono
venuti a scuola da lui: per questo, forse, hanno le mani che tremano, a
cominciare da quello che tiene il coltello. «Smettete di tremare, cercate di
tagliare la gola con un colpo netto», li incoraggia il martire, che non ha
paura di perdere la vita, ma del momento in cui verrà decapitato sì.
La morte cruenta di
questo maestro non ha nulla a che fare con le beghe politiche del momento; e
lui non può essere considerato una delle tante vittime della guerra
indipendentista che ha insanguinato il Madagascar a metà degli anni Quaranta: è
stata soltanto la fede cristiana a decretare la sua fine e a determinare la sua
decapitazione. Questo, per la Chiesa, si chiama martirio, in forza del quale è
stato proclamato Beato il 15 aprile 2018.
Lucien Botovasoa nasce in
un piccolo villaggio nel 1908, in una zona in cui i missionari sono arrivati da
poco. Lo mandano a studiare in città, dai Gesuiti, perché si capisce a vista
d’occhio che è destinato a sfondare nello studio e nella vita. Torna nel 1928,
diplomato maestro e con tanta voglia di fare, con la sua prorompente vitalità,
le sue doti di insegnante esperto e di musicista eccezionale.
Oltre ad esibirsi con la
tromba, il suo strumento preferito, canta, suona l’armonium, dirige il canto in
chiesa. Pratica sport ed è particolarmente dotato per le lingue, tanto da
destreggiarsi bene anche in francese, latino, tedesco, cinese ed inglese. È un
insaziabile divoratore di libri e un pozzo di scienza che, insieme ad un
carattere esuberante, gioviale e comunicativo, fanno di lui un leader
indiscusso.
Nel 1930 si sposa con
Suzanne Soazana, che gli darà otto figli. Non si accontenta di una vita
cristiana all’acqua di rose: vent’anni prima che il Concilio rivaluti il ruolo
dei laici e “apra le porte” ad una santità diffusa in tutto il popolo di Dio,
Luciano si sente pienamente realizzato nel suo ministero laicale. «Sono molto
contento della mia condizione, perché mi ha chiamato Dio ad essere laico,
insegnante e sposato», risponde prontamente, a chi rimpiange che con tutte le
sue belle doti non sia diventato prete.
Cercando nei libri
modelli di sposi santi da imitare, si imbatte casualmente nella Regola dei
Terziari Francescani, che gli offre la possibilità di vivere una forma di
consacrazione all’interno del matrimonio. Da quel momento la sua vita
spirituale riceve nuovo impulso e assume un ritmo quasi monacale: porta il
cilicio, digiuna il mercoledì e il venerdì, si alza ogni notte a mezzanotte per
pregare in ginocchio, poi va in chiesa alle 4 del mattino per una prolungata
preghiera fino al momento della messa.
La moglie, fatta
evidentemente di tutt’altra pasta, comincia seriamente a preoccuparsi che il
marito un bel giorno abbandoni la famiglia per entrare in convento, così lui
arrotonda lo stipendio con lavori straordinari per assicurarle un buon tenore
di vita, mentre per sé sceglie la sobrietà assoluta anche nel vestire.
Un cristiano così suscita
gelosie ed invidie, anche perché ha un grande ascendente nel paese, addirittura
presso i protestanti. Lucien, che non si è mai voluto interessare di politica,
che ha vietato ai suoi fratelli di schierarsi politicamente, che non appoggia
le iniziative filo-francesi anche a costo di urtarsi con il proprio parroco,
finisce comunque nell’occhio del ciclone perché la religione, di cui egli è in
paese una chiara espressione, è ritenuta connivente con il colonialismo
francese da cui il Madagascar vuole affrancarsi attraverso la lotta armata.
Nella settimana santa del
1947 inizia la caccia ai cristiani e si incendiano le chiese. Lucien, fuggito
insieme agli altri nella foresta, è costretto però a ritornare al villaggio
perché vigliaccamente ricattato dagli indipendentisti, che minacciano, se non
si lascia catturare, di sterminare la sua famiglia e incendiare l’intero
villaggio.
«Non temo la morte… la
mia unica preoccupazione è quella di lasciare voi», dice il 16 aprile, giorno
dell’arresto, che trascorre con la moglie e i figli. Dopo averli affidati al
fratello (la moglie è in avanzato stato di gravidanza), viene nella notte processato
per direttissima.
«Anche voi riceverete il
battesimo, ma in punto di morte», profetizza al capo clan che lo condanna a
morte, e la profezia si avvererà nel 1964. Poi, sulla riva del fiume, una
preghiera per i suoi assassini, prima che la corrente trasporti il suo corpo
così lontano da non essere mai ritrovato.
Autore: Gianpiero Pettiti
I primi anni
Lucien Botovasoa nasce
nel 1908 ad Ambohimanarivo, frazione di Vohipeno, nel sud-est del Madagascar. È
il maggiore dei nove figli di Joseph Behandry e Philomene Neviantsoa. La sua
famiglia è stata tra le prime, del suo villaggio, a convertirsi al
cristianesimo: il padre era stato battezzato nel 1902, ma la madre lo avrebbe
seguito solo nel 1925.
Lucien compie i suoi
primi studi nella scuola del suo villaggio. Domenica 15 aprile 1922, giorno di
Pasqua, viene battezzato nella parrocchia di Nostra Signora dell’Assunzione: ha
quattordici anni. Il giorno successivo si accosta per la prima volta
all’Eucaristia. Il 2 aprile dell’anno dopo, Lunedì dell’Angelo, riceve il
sacramento della Cresima: da allora capisce di doversi impegnare a testimoniare
il Vangelo in maniera coerente e convinta.
Maestro alla scuola dei
Gesuiti
Nel 1924 viene inviato al
collegio San Giuseppe di Ambozontany, una scuola di formazione per maestri
retta dai padri della Compagnia di Gesù. Ne esce quattro anni dopo col diploma
di maestro e, ancora di più, con una formazione solida in tutti i campi.
Già nell’ottobre del 1928
viene assegnato alla scuola parrocchiale di Vohipeno. Le persone del suo
villaggio lo apprezzavano da sempre: anche in questo nuovo ruolo, gli
riconoscono autorevolezza e lo ritengono un modello di credente.
Il matrimonio
Il 10 ottobre 1930, nella
chiesa parrocchiale di Vohipeno, sposa Suzanne Soazana, che gli darà otto
figli. Il primo, Vincent de Paul Hermann, nasce nel settembre successivo. Degli
altri, solo cinque non moriranno in tenera età.
Una suora che conosce,
suor Marie-Joseph, gli domanda: «Maestro, tu che sei così pio, tu avresti
potuto diventare sacerdote: non rimpiangi di esserti sposato?», Lucien, senza
esitazione, risponde: «Nessun rimpianto; al contrario, sono felice del mio
stato, perché Dio mi ha chiamato ad essere laico, sposato e maestro di scuola.
Così posso vivere in mezzo alla gente e fare quello che voi, padri e suore, non
potete fare, dal momento che qui sono ancora pagani. Io posso infatti mostrare
loro un aspetto del cristianesimo che riescono a comprendere, poiché non sono
straniero per loro».
La scoperta del
Terz’Ordine Francescano
Nel metodo educativo
attuato dal maestro Lucien hanno grande parte gli esempi dei Santi: lui li
legge agli allievi dopo le lezioni, ma anche per conto proprio ne cerca di
nuovi. Tuttavia, per lungo tempo non riesce a trovare storie di Santi che
avessero vissuto in modo esemplare il matrimonio.
Un giorno, però, trova un
manuale del Terz’Ordine francescano (oggi Ordine Francescano Secolare),
arrivato chissà come nel suo villaggio. Per lui è una folgorazione: la Regola
lì descritta è una via per la santificazione adatta anche alle persone sposate.
Sorge un problema, però: per diventare terziario deve avere una Fraternità di
riferimento, ossia un insieme di fedeli guidati da un responsabile. Inizia
quindi a chiedere ad alcuni suoi conoscenti, che frequentano la sua stessa
parrocchia. Dopo la prima aderente, Marguerite Kembarakaly (che era stata la
sua catechista in preparazione al Battesimo), ne seguono molti altri. L’8
dicembre 1944 Lucien compie la sua vestizione.
Sobrietà e umiltà
L’adesione al Terz’Ordine
cambia in modo profondo la sua vita. Inizia a vestirsi in maniera sobria e
assume una sorta di divisa, composta da camicia e pantaloni color kaki: dice
che quel colore gli sembra adatto ai terziari. Sotto gli abiti, intorno alla
vita, porta il cordone, segno del suo impegno a seguire la spiritualità di san
Francesco d’Assisi.
Si alza prestissimo per
pregare: alle quattro del mattino è già in chiesa. Non perde occasione per
recitare il Rosario, anche mentre è per strada: per questo i suoi allievi lo soprannominano
«seme di pikopiko», riferendosi a una pianta i cui semi somigliano ai grani di
una corona. Nel suo manuale del Terz’Ordine tiene sempre una copia, scritta di
sua mano, delle «Litanie dell’umiltà» rese famose dal cardinal Rafael Merry del
Val.
Contrasti con la moglie
Tuttavia, questo suo
stile impensierisce la moglie: preoccupata che lui non sappia dare il giusto
tempo alla famiglia, glielo fa presente a più riprese. Esasperata, la donna
arriva ad accusare lo stesso san Francesco: «Lui ti ha reso pazzo», grida,
indicando un quadretto che lo raffigura insieme al lupo di Gubbio. Lucien,
invece, tace per dare gloria a Dio: il motto gesuita «Ad maiorem Dei gloriam» è
parte di lui sin dagli anni in cui studiava per diventare maestro.
Anche Suzanne è
cattolica, ma ha paura che prima o poi il marito la lascerà per farsi
religioso. Quando glielo fa presente, lui scoppia a ridere e le spiega che,
invece, ama moltissimo lei e i loro figli: se digiuna due volte alla settimana,
il mercoledì e il venerdì, non obbliga anche loro a fare lo stesso, anzi,
invita lei a cucinare pietanze migliori, oppure dà lui stesso ai figli la
propria razione di cibo.
Un’onestà proverbiale
In un’altra occasione, la
donna lo rimprovera: «Sei così intelligente! Perché non lavori come contabile,
per guadagnare qualche soldo in più?». Con dolcezza, le replica: «Se anche
avessimo tanti soldi da riempire questa casa, non avremmo mai la ricchezza che
abbiamo ora. È una ricchezza che non sarà mai vinta dalla ruggine».
Il suo distacco dai soldi
diventa proverbiale, dopo che ha restituito un sacco di denaro a un mercante di
buoi, rifiutando la ricompensa che gli sarebbe spettata. Ancora oggi, a
Vohipeno, si dice in senso ironico: «Come Botovasoa che ha trovato del denaro:
invece di prenderselo, lo restituisce al proprietario».
Colto e francescanamente
lieto
Seppur con un regime di
vita austero, Lucien mantiene il suo carattere allegro: molti testimoni hanno
affermato di non averlo mai visto arrabbiato. È un abile suonatore di tromba e
dell’armonium, con cui accompagna le funzioni nella chiesa di Vohipeno.
È molto portato per le
lingue: sa il malgascio classico, il francese, il latino, un po’ di tedesco,
l’inglese, perfino il cinese (imparato tramite i commercianti del villaggio).
Padroneggia infine i testi classici arabo-malgasci del «Sorabè», ossia «Grande
Scrittura», nei quali i vari clan familiari, incluso il suo, si tramandavano i
loro segreti.
Una situazione difficile
Alle prove in famiglia si
aggiungono, ben presto, quelle derivanti dalla situazione politica. Nel 1947,
infatti, cominciano a sorgere fermenti indipendentisti. I missionari e coloro
che li seguono sono accusati, a volte a torto, a volte a ragione, di sostenere
i colonialisti francesi. Un uomo come il maestro Botovasoa sembra la persona
giusta per diventare una guida politica: entrambe le parti in lotta se lo
contendono.
Alla porta di casa di
Lucien si presenta un giorno il segretario del Padesm (sigla per “Parti des
déshérités de Madagascar”, “Partito dei diseredati del Madagascar”), per
chiedergli di diventarne il presidente. Lui giustifica il proprio diniego in
questi termini: «La politica mi è totalmente estranea. Sapete tutti che cosa
amo, sono le questioni religiose ed esse occupano tutto il mio tempo». Sempre
per le sue doti intellettuali, i notabili del villaggio lo vorrebbero
segretario del MDRM (“Mouvement Démocratique de la Rénovation Malgache”), il
partito rivoluzionario anticoloniale.
L’“ultima Messa”
Il pomeriggio della
Domenica delle Palme, il 30 marzo, arriva la notizia che stanno arrivando i
ribelli. Lucien accetta di seguire suo padre e i suoi fratelli nel bosco, in un
terreno di loro proprietà. Qualche giorno dopo, viene a sapere che a Vohipeno
ci sono stati dei massacri. Rientra il mercoledì della Settimana Santa, perché
i rivoltosi hanno minacciato di uccidere la sua famiglia.
Nel villaggio non ci sono
più né le suore né i Padri Lazzaristi che tengono la missione: il parroco,
padre Pierre Garric, si è rifugiato nella città vicina, sotto il controllo dei
francesi. Per giunta, le porte della chiesa sono sprangate.
La domenica dopo Pasqua,
Lucien raduna nella sua scuola tutti i cristiani, cattolici e protestanti,
rimasti nel villaggio. Le suore portano il loro armonium e lui suona e canta,
poi commenta il Vangelo. Qualcuno dei presenti ha definito quella
celebrazione come «l’ultima Messa che ha celebrato il
maestro». Tecnicamente è un’affermazione impropria, ma di fatto aveva
svolto una sorta di supplenza sacerdotale.
L’addio alla famiglia
Giovedì 15 aprile,
insieme ai suoi familiari, è nell’abitazione riservata al maestro, vicino alla
chiesa, quando una donna, trafelata, lo raggiunge: il capo del villaggio vuole
convocarlo nella «Grande Casa», ossia la sua residenza. La moglie, incinta di
due mesi, inizia a piangere, mentre uno dei figli è colto dalla febbre.
Lucien, invece, sembra
calmo e afferma: «Ho sempre atteso questo momento, io sono pronto. Non temo la
morte, anzi la desidero, perché è beatitudine. La mia unica preoccupazione è
quella di lasciare voi». Affida quindi la moglie e i bambini a suo fratello
André e trascorre il resto del pomeriggio pregando.
Il processo
Tsihimoño, il re o
capovillaggio, interroga il maestro accusandolo di essere alleato degli
stranieri e, per l’ultima volta, gli chiede di diventare presidente del
partito. Per tutta risposta, Lucien afferma: «Voi uccidete, bruciate le chiese,
impedite la preghiera, fate calpestare il crocifisso e volete trasformare la
chiesa in una sala da ballo. So bene che mi ucciderete, e io non mi
sottraggo. Se la mia vita potrà salvarne altre, non esitate a uccidermi.
La sola cosa che vi domando è di non far del male ai miei fratelli».
Queste parole gli valgono
la condanna a morte. Prima di andare sul luogo dell’esecuzione, ha ancora
qualche parola per il capo: «Re, prima di morire, tu sarai battezzato, tu
dovrai morire cristiano. Sarà duro per te, ma non aver paura: io sarà là, non
lontano da te».
Il martirio
Viene quindi portato
sulla riva del fiume Matitana da alcuni giovani, compreso qualche suo
ex-allievo. Un testimone oculare lo vede mentre chiede di poter pregare e lo
sente sussurrare: «O Dio, perdona questi miei fratelli che hanno ora un
difficile compito da assolvere nei miei confronti. Il mio sangue, versato a terra,
possa essere per la salvezza della terra dei miei Antenati». Gli esecutori
materiali esitano a colpirlo, ma lui li incoraggia: «Vi prego, smettetela di
giocare con le vostre mannaie, e cercate di tagliarmi bene la testa, d’un sol
colpo».
Il terzo boia lo
colpisce, ma non gli stacca del tutto la testa. Infine, quando tutti i
carnefici hanno bagnato le loro armi nel suo sangue, spingono il suo cadavere
nel fiume: s’incastra, ma lo liberano e lo lasciano portare via dalla corrente.
È la notte tra il 16 e il 17 aprile 1947: Lucien ha 39 anni.
A quindici anni di
distanza, nel 1964, Tsihimoño, in punto di morte, manda a chiamare un
sacerdote. Padre Vincent Carme, missionario lazzarista, riceve da lui la
rivelazione delle parole che aveva sentito: lo porta in ospedale, dove riceve
il Battesimo e, dopo una settimana, muore.
La causa di
beatificazione
Già negli anni 1960-1965
si pensò di aprire la causa per indagare l’effettivo martirio in odio alla fede
di Lucien, ma senza esiti positivi. Solo negli ultimi anni è effettivamente
partita, a cura della diocesi di Farafangana (sotto cui ricade Vohipeno) e in
collaborazione con l’Ordine dei Frati Minori Cappuccini. Aperta il 7 settembre
2011 (ma il nulla osta è arrivato l’11 ottobre 2011), si è conclusa il 17 aprile
2013. Gli atti dell’inchiesta sono stati convalidati il 21 marzo 2014.
La “Positio super
martyrio”, trasmessa nel 2015, è stata valutata positivamente dai Consultori
storici della Congregazione delle Cause dei Santi il 4 settembre 2015, dai
Consultori Teologi l’8 novembre 2016 e dai cardinali e dai vescovi membri della
medesima Congregazione il 2 maggio 2017.
Il riconoscimento del
martirio e la beatificazione
Il 4 maggio 2017,
ricevendo in udienza il cardinal Angelo Amato, Prefetto della Congregazione
delle Cause dei Santi, papa Francesco ha autorizzato la promulgazione del
decreto con cui Lucien Botovasoa veniva ufficialmente dichiarato martire.
La sua beatificazione è
stata celebrata il 15 aprile 2018 a Vohipeno, presieduta dal cardinal Maurice
Piat, vescovo di Port-Louis, come delegato del Santo Padre.
Autore: Emilia
Flocchini
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/97527
Lucien Botovasoa
(1908-1947)
Beatificazione:
- 15 aprile 2018
- Papa Francesco
Ricorrenza:
- 17 aprile
È beato Lucien Botovasoa, maestro e padre, martire in Madagascar
Padre di famiglia, fedele
laico, maestro elementare e membro del Terz’Ordine Francescano, martire in
Madagascar: ucciso perché cristiano nel periodo di persecuzioni che accompagnò
l’indipendenza dell’isola.
Coerente testimone di
Cristo fino al dono eroico della vita. Arrestato e ucciso per aver manifestato
la sua volontà di rimanere fedele al Signore e alla Chiesa
"Dal desiderio di essere amato dalle persone, salvaci Gesù! Dal desiderio di essere lodato, liberaci, Gesù! Dal desiderio di essere onorato, liberaci Gesù!”
Nacque a Vohipeno, nella
provincia di Fianarantsoa nel 1908. Era il primogenito dei nove figli di una
famiglia tra le prime convertite al cristianesimo di quel villaggio. Il padre,
Joseph Behandry, era stato battezzato nel 1902, mentre la madre Philomène
Neviasoa aveva ricevuto il battesimo soltanto nel 1925.
Il 15 aprile 1922, giorno
di Pasqua, all’età di quattordici anni Lucien veniva battezzato nella
parrocchia di Nostra Signora dell’Assunzione, accostandosi, il giorno
successivo, per la prima volta all’Eucaristia. L’anno dopo, il 2 aprile, lunedì
dell’Angelo, riceveva la confermazione, iniziando a condurre una vita cristiana
esemplare di testimonianza a Cristo e al suo Vangelo. Il 19 marzo 1924 fu
padrino di un battesimo: il primo di ottantacinque battesimi che lo videro in
questo importante ruolo formativo. Tutti nel villaggio riconoscevano in lui un’autorevolezza
e un modello di credente che dava fiducia e apriva all’ascolto della sua parola
di riconciliazione e di pace.
Prima di ricevere il
battesimo, Lucien, nel 1918 aveva iniziato a studiare nella scuola statale, per
passare nel 1920 al collegio San Giuseppe di Ambozontany, retto dalla Compagnia
di Gesù. Qui aveva ricevuto una solida formazione cristiana, che sarà per tutta
la sua vita il fondamento solido su cui costruire ogni scelta futura. Al
termine degli studi, aveva conseguito il diploma di abilitazione
all’insegnamento e già nel mese di ottobre dello stesso anno era divenuto
insegnante nella scuola parrocchiale di Vohipeno, facendo suo il motto della
Compagnia di Gesù: Ad maiorem Dei gloriam.
Il 10 ottobre 1930, nella
chiesta parrocchiale di Vohipeno, celebrò il matrimonio religioso con Suzanne
Soazana e il 2 settembre dell’anno successivo nacque Vincent de Paul Hermann,
il primo dei loro otto figli, di cui cinque soltanto sopravvivranno.
Lucien divenne ben presto
non solo l’insegnante del villaggio, ma il primo e più fedele educatore e
catechista della parrocchia. Oltre al malgascio, conosceva e parlava diverse
altre lingue: francese, latino, inglese, tedesco, cinese. Musicista di notevole
valore e apprezzato cantore, divenne responsabile anche del coro parrocchiale.
Sempre sorridente e allegro, si distingueva soprattutto per la generosità e la
disponibilità verso i bisognosi e i più poveri. La carità era il suo primo e
forte impegno, superando le contrarietà che potevano derivare da un parroco a
volte assente se non contrario e della stessa moglie, che lo richiamava
giustamente a dare tempo alla famiglia. Sempre sapeva armonizzare i suoi
impegni senza dimenticare i doveri di sposo e di padre o di attivo membro della
comunità parrocchiale.
Nel 1940 conobbe la
regola del Terz’ordine francescano, che divenne il suo testo di studio e di
meditazione, maturando man mano il desiderio di intraprendere la via che porta
alla santità nella sequela di Cristo. Il dono dell’incontro con questa modalità
di vita non fu tenuta per sé solo. Lucien iniziò a radunare intorno a sé un
gruppo di uomini e donne che desiderassero seguire la stessa via verso la
santità. Così l’8 dicembre 1944 vestiva l’abito del Terz’ordine francescano,
con la promessa di condurre una vita povera, imparando da san Francesco
d’Assisi una pietà profonda e un desiderio ardente di diffondere dovunque il
Vangelo. La sua giornata era caratterizzata dalla preghiera quotidiana, con
momenti di orazione notturna, dall’adorazione dell’Eucaristia sino alla
partecipazione mattutina della messa, dal digiuno nei giorni di mercoledì e
venerdì e da una povertà autentica ed esemplare.
Nel 1943 divenne
direttore della scuola parrocchiale San Giuseppe e, come catechista, sotto la
direzione del sacerdote lazzarista padre Pierre Garric, favorì numerose
conversioni e battesimi: era di fatto il punto di riferimento per la comunità
cristiana di Vohipeno. Nel 1945 un uragano devastò il territorio e Lucien non
fece mancare il proprio apporto nei soccorsi.
SOURCE : https://www.causesanti.va/it/santi-e-beati/lucien-botovasoa.html
IL MARTIRIO
Dopo la seconda guerra
mondiale, negli anni 1946-1947, si diffuse in Madagascar il desiderio di
indipendenza dalla Francia, che divenne origine e causa dell’odio ben presto
scatenatosi contro i missionari e inevitabilmente contro le comunità cristiane.
Relativamente alla regione in cui viveva, nel 1946 era diventato re (mpanjaka)
Tsimihoño del clan di Ambohimanarivo, sostenitore dei gruppi indipendentisti.
Anche a Vohipeno, come nel resto dell’isola, lo scontro tra le due opposte
fazioni sfociò in atti di violenza.
Il 30 marzo 1947,
domenica delle Palme, iniziò l’insurrezione a Manakara, a quaranta chilometri
da Vohipeno, che ben presto si propagò in tutto il distretto. Mentre le chiese
vennero date alle fiamme cominciò anche la caccia ai cristiani, che, per
sfuggire al massacro, si rifugiarono nella foresta: tra questi anche Lucien e
la sua famiglia.
Il 9 aprile 1947, re
Tsimihoño, considerando il rispetto che la gente di Vohipeno, cattolici e non,
aveva per il “maestro cristiano”, progettò di catturarlo facendolo ritornare al
villaggio con la minaccia di massacrare la sua famiglia se non avesse obbedito
al suo ordine.
La sera del 17 aprile
1947, condotto nella casa del re senza un processo formale, fu condannato a
morte perché seguace di Cristo.
SOURCE : https://www.causesanti.va/it/santi-e-beati/lucien-botovasoa.html
PAPA FRANCESCO
REGINA COELI
Cari fratelli e sorelle,
buongiorno!
Al centro di questa terza
domenica di Pasqua c’è l’esperienza del Risorto fatta dai suoi discepoli, tutti
insieme. Ciò è evidenziato specialmente dal Vangelo che ci introduce ancora una
volta nel Cenacolo, dove Gesù si manifesta agli Apostoli, rivolgendo loro
questo saluto: «Pace a voi!» (Lc 24,36). E’ il saluto del Cristo Risorto,
che ci dà la pace: «Pace a voi!» Si tratta sia della pace interiore, sia della
pace che si stabilisce nei rapporti tra le persone. L’episodio raccontato
dall’evangelista Luca insiste molto sul realismo della Risurrezione. Gesù non è
un fantasma. Infatti, non si tratta di un’apparizione dell’anima di Gesù, ma
della sua reale presenza con il corpo risorto.
Gesù si accorge che gli
Apostoli sono turbati nel vederlo, che sono sconcertati perché la realtà della
Risurrezione è per loro inconcepibile. Credono di vedere un fantasma; ma Gesù
risorto non è un fantasma, è un uomo con corpo e anima. Per questo, per
convincerli, dice loro: «Guardate le mie mani e i miei piedi – fa vedere loro
le piaghe –: sono proprio io! Toccatemi e guardate; un fantasma non ha carne e
ossa, come vedete che io ho» (v. 39). E poiché questo non sembra bastare a
vincere l’incredulità dei discepoli. Il Vangelo dice anche una cosa interessante:
era tanta la gioia che avevano dentro che questa gioia non potevano crederla:
“No, non può essere! Non può essere così! Tanta gioia non è possibile!”. E
Gesù, per convincerli, disse loro: «Avete qui qualche cosa da mangiare?» (v.
41). Essi gli offrono del pesce arrostito; Gesù lo prende e lo mangia davanti a
loro, per convincerli.
L’insistenza di Gesù
sulla realtà della sua Risurrezione illumina la prospettiva cristiana sul
corpo: il corpo non è un ostacolo o una prigione dell’anima. Il corpo è creato
da Dio e l’uomo non è completo se non è unione di corpo e anima. Gesù, che ha
vinto la morte ed è risorto in corpo e anima, ci fa capire che dobbiamo avere
un’idea positiva del nostro corpo. Esso può diventare occasione o strumento di
peccato, ma il peccato non è provocato dal corpo, bensì dalla nostra debolezza
morale. Il corpo è un dono stupendo di Dio, destinato, in unione con l’anima,
ad esprimere in pienezza l’immagine e la somiglianza di Lui. Pertanto, siamo
chiamati ad avere grande rispetto e cura del nostro corpo e di quello degli
altri.
Ogni offesa o ferita o
violenza al corpo del nostro prossimo, è un oltraggio a Dio creatore! Il mio
pensiero va, in particolare, ai bambini, alle donne, agli anziani maltrattati
nel corpo. Nella carne di queste persone noi troviamo il corpo di Cristo.
Cristo ferito, deriso, calunniato, umiliato, flagellato, crocifisso… Gesù ci ha
insegnato l’amore. Un amore che, nella sua Risurrezione, si è dimostrato più
potente del peccato e della morte, e vuole riscattare tutti coloro che
sperimentano nel proprio corpo le schiavitù dei nostri tempi.
In un mondo dove troppe
volte prevalgono la prepotenza contro i più deboli e il materialismo che
soffoca lo spirito, il Vangelo di oggi ci chiama ad essere persone capaci di
guardare in profondità, piene di stupore e di gioia grande per avere incontrato
il Signore risorto. Ci chiama ad essere persone che sanno raccogliere e
valorizzare la novità di vita che Egli semina nella storia, per orientarla
verso i cieli nuovi e la terra nuova. Ci sostenga in questo cammino la Vergine
Maria, alla cui materna intercessione ci affidiamo con fiducia.
Dopo il Regina Coeli:
Cari fratelli e sorelle,
oggi, a Vohipeno, in
Madagascar, viene proclamato beato il martire Luciano Botovasoa, padre di
famiglia, coerente testimone di Cristo fino al dono eroico della vita.
Arrestato e ucciso per aver manifestato la sua volontà di rimanere fedele al
Signore e alla Chiesa, rappresenta per tutti noi un esempio di carità e di
fortezza nella fede.
Sono profondamente
turbato dall’attuale situazione mondiale, in cui, nonostante gli strumenti a
disposizione della comunità internazionale, si fatica a concordare un’azione comune
in favore della pace in Siria e in altre regioni del mondo. Mentre prego
incessantemente per la pace, e invito tutte le persone di buona volontà a
continuare a fare altrettanto, mi appello nuovamente a tutti i responsabili
politici, perché prevalgano la giustizia e la pace.
Con dolore ho ricevuto la
notizia dell’uccisione dei tre uomini rapiti alla fine di marzo al confine tra
Ecuador e Colombia. Prego per loro e per i loro familiari, e sono vicino al
caro popolo ecuadoriano, incoraggiandolo ad andare avanti unito e pacifico, con
l’aiuto del Signore e della sua Santissima Madre.
Affido alla vostra
preghiera le persone, come Vincent Lambert, in Francia, il piccolo Alfie Evans,
in Inghilterra, e altre in diversi Paesi, che vivono, a volte da lungo tempo,
in stato di grave infermità, assistite medicalmente per i bisogni primari. Sono
situazioni delicate, molto dolorose e complesse. Preghiamo perché ogni malato
sia sempre rispettato nella sua dignità e curato in modo adatto alla sua
condizione, con l’apporto concorde dei familiari, dei medici e degli altri
operatori sanitari, con grande rispetto per la vita.
Saluto con affetto tutti
voi, pellegrini provenienti dall’Italia e da tante parti del mondo: le
famiglie, i gruppi parrocchiali, le scuole, le associazioni. Saluto in
particolare i fedeli della California; come pure quelli di Arluno, Pontelongo,
Scandicci, Genova-Pegli e Vibo Valentia; i bambini della Scuola “Figlie di
Gesù” di Modena e il gruppo “Amici di Paolo VI” di Pescara.
A tutti auguro una buona
domenica. E per favore, non dimenticatevi di pregare per me. Buon pranzo e
arrivederci!
SOURCE : https://www.causesanti.va/it/santi-e-beati/lucien-botovasoa.html
Lucien Botovasoa,
Tercjarz Franciszkański błogosławionym
czerwiec 12, 2017
Dział: Pozostałe wiadomości
Dnia 2 maja 2017 roku
podczas zwyczajnej sesji kardynałów i biskupów Kongregacji Spraw
Kanonizacyjnych zostało uznane męczeństwo Luciena Botovasoa (1908-1947)
świeckiego, ojca rodziny, nauczyciela w szkole, który z ewangelicznym pokojem,
po zapewnieniu bezpieczeństwa żonie i dzieciom, podczas gdy modlił się za
swoich prześladowców, doprowadził do pełni swoje zjednoczenie z Chrystusem
poprzez przelanie krwi dla Zbawiciela.
Dnia 4 maja 2017 roku
Ojciec Święty Franciszek podpisał dekret, który otworzył drzwi do beatyfikacji,
która prawdopodobnie będzie miała miejsce na Madagaskarze w miesiącu
listopadzie 2017 r.
Lucien Botovasoa urodził
się w 1908 roku w Vohipeno, w wiejskiej gminie, w południowej części
Madagaskaru, w prowincji Fianarantsoa.
W 1918 roku rozpoczął
studia w szkole państwowej, aby w 1920 przejść do Kolegium św. Józefa
Ambozontany prowadzonym przez Towarzystwo Jezusowe. W 1928 roku, po ukończeniu
studiów, uzyskał dyplom z dziedziny kształcenia i już w październiku tego
samego roku, podjął pracę jako nauczyciel parafialny w Vohipeno, czyniąc swoim
motto Towarzystwa Jezusowego: Na większą chwałę Boga (Ad maiorem Dei gloriam).
W dniu 10 października 1930 roku ożenił się z Suzann Soazana w kościele
parafialnym w Vohipeno, a dnia 2 września następnego roku urodził mu się syn
Wincenty de Paul Hermann, pierwszy z ich ośmiorga dzieci, z których przeżyło
tylko pięcioro. Sługa Boży jest nie tylko nauczycielem we wsi, ale jest również
zaangażowany w życie parafii. Jest doskonałym nauczycielem, oprócz języka
malgaskiego zna również język francuski, łacinę, angielski, niemiecki i
chiński. Jest wyśmienitym muzykiem i cenionym piosenkarzem, będąc również
szefem chóru kościelnego. Jest szczodry i pomocny względem potrzebujących. Ma
również ducha sportowego. Zawsze mówi się o nim, że jest uśmiechnięty i
pogodny.
W 1940 roku Sługa Boży
podejmuje życie według Reguły Trzeciego Zakonu Franciszkańskiego, którego to
Reguła staje się przedmiotem jego studiów i medytacji. To wszystko doprowadza
do tego, że ostatecznie przyjmuje habit Franciszkańskiego Zakonu Świeckich dnia
8 grudnia 1944 roku. W ten sposób zaczyna prowadzić życie w ubóstwie, w
duchowości franciszkańskiej, charakteryzując się głęboką pobożnością i gorącym
pragnieniem szerzenia wszędzie Ewangelii.
Po II wojnie światowej, w
latach 1946-1947, na Madagaskarze coraz bardziej dojrzewa pragnienie
niepodległości, uniezależnienia się od Francji. W regionie, w którym żyje Sługa
Boży, w 1946 roku został królem (Mpanjaka) z Klanu Ambohimanarivo Tsimihoño,
zwolennik grup niepodległościowych. Także w Vohipeno dochodzi do zderzenia się
dwóch przeciwstawnych sobie frakcji, które generuje akty przemocy. Dnia 30
marca 1947 roku, w Niedzielę Palmową, kościoły zostały spalone i rozpoczyna się
polowanie na chrześcijan.
Król Tsimihoño, mając na
względzie szacunek jakim w Vohipeno ludzie, katolicy i nie tylko, mieli dla
„nauczyciela chrześcijańskiego” Luciena Botovasoa, knuje plan sprowadzania go z
powrotem do wioski, grożąc jednakże, że w przypadku, gdy on nie dostosuje się
do rozkazów królewskich, dokona mordu na całej jego rodzinie. Sługa Boży
świadomy zaistniałej sytuacji, powierzył swemu bratu żonę i dzieci i wrócił do
Vohipieno. Około godziny 21 dnia 17 kwietnia 1947 roku, jego brat Andre i dwóch
kuzynów, pod groźbą śmierci, podejmują się zaaresztowania Luciena.
Przyprowadzony przed króla Tsimihoño bez formalnego procesu został skazany na
śmierć. Kiedy dotarł na miejsce egzekucji, uklęknął i został ścięty w czasie,
gdy modlił się za swoich morderców. Jego ciało wrzucono do rzeki.
Ostatnio zmieniany:
poniedziałek, 12 czerwiec 2017 20:58
Voir aussi : https://africa.la-croix.com/etait-bienheureux-lucien-botovasoa-beatifie-a-madagascar-15-avril%E2%80%89/