Bartolomeo Vivarini, San
Lorenzo, 1470 - 1480 ca.,
tempera su tavola; Venezia, Chiesa di
Santo Stefano, sacrestia
Saint Laurent de Rome
Diacre et martyr à
Rome (+ 258)
- (Vatican News, 10 août 2021) les pauvres sont "les trésors de l'Église", selon la “Depositio martyrum”, le diacre de l'Église de Rome a été martyrisé sur la Via Tiburtina pendant les persécutions de l’Empereur Valérien, le 10 août 258.
La "passio" de St Laurent, rédigée au moins un siècle après sa mort, n'est pas crédible. Le récit prétend que Laurent, diacre du pape saint Sixte II, fut mis à mort trois jours après le martyre de ce dernier et qu'il fut brûlé à petit feu sur un gril, ce qu'on ne souhaite à personne. La plupart des auteurs modernes estiment qu'il fut décapité, comme Sixte. Quoiqu'on pense de la valeur des "acta", il n'en reste pas moins que Laurent a toujours été vénéré, en Orient comme en Occident, comme le plus célèbre des nombreux martyrs romains (voir la liste chronologique, autour des années 258-259...). Les écrits des saints Ambroise, Léon le Grand, Augustin et Prudence témoignent de ce culte(*).
Son nom est cité dans la première prière eucharistique. Il est représenté comme diacre, tenant un gril ou couché dessus.
Diacre de l'Église de Rome, auprès du pape saint Sixte II, il a pour fonction d'être le gardien des biens de l'Église. Lorsque l'empereur Valérien prend un édit de persécution interdisant le culte chrétien, même dans les cimetières, il est arrêté en même temps que le pape et les autres diacres. Ils sont immédiatement mis à mort, mais lui est épargné dans l'espoir qu'il va livrer les trésors de l'Église. Voyant le pape marcher à la mort, Laurent pleure. Est-il donc indigne de donner sa vie pour le Christ? Saint Sixte le rassure, il ne tardera pas à le suivre. Sommé de livrer les trésors, il rassemble les pauvres, les infirmes, les boiteux, les aveugles. "Voilà les trésors de l'Église." Il est condamné à être brûlé vif sur le gril. Il a encore le sens de l'humour et un courage extraordinaire : "C'est bien grillé de ce côté, tu peux retourner," dira-t-il au bourreau. Il fut l'un des martyrs les plus célèbres de la chrétienté. Au Moyen Age, avec saint Pierre et saint Paul, il était le patron de la Ville éternelle où 34 églises s'élevaient en son honneur. 84 communes françaises portent son nom.
(*) un internaute nous signale: "Le peuple de Dieu dit Saint-Augustin, n'est jamais instruit d'une manière plus profitable que par l'exemple des martyrs. Si l'éloquence entraîne, le martyre persuade. Cette admirable force d'âme fortifiait les autres en leur donnant le modèle de ses souffrances." Dans notre église - Saint-Pierre à Denguin en Béarn (Pyrénées Atlantiques) - se trouve une copie de son martyre par Rubens en 1622. Il y est invoqué pour guérir les brûlures, les maladies de peau...
Saint Laurent patron des rôtisseurs est représenté en Saône et Loire dans plusieurs églises dont Rully Saint Léger sur Dheurne et Saint Laurent d'Andenay.
Dans son désir de partager le sort du pape Sixte II jusque dans son martyre,
comme le rapporte saint Léon le Grand, quand il reçut l'ordre de livrer les
trésors de l'Église, il montra au tyran les pauvres, nourris et vêtus aux frais
de l'Église, et au bout de trois jours, il triompha des flammes et même les
instruments de son supplice devinrent les signes de sa victoire. Ses restes
furent déposés à Rome, sur la voie Tiburtine, au cimetière de Cyriaque (le
Campo Verano).
Martyrologe romain
"Le feu matériel
brûlait le corps du bienheureux Laurent, mais l'amour intérieur du Sauveur dont
son cœur était enflammé adoucissait l'ardeur extérieure"
Saint Augustin
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/1652/Saint-Laurent-de-Rome.html
Domenico Ghirlandaio (1448–1494).
San
Lorenzo, Pala Tornabuoni Polittico, tra il 1490 e il
1498, tempera su tavola, 211 x
60, Alte Pinakothek
SAINT LAURENT, DIACRE ET
MARTYR
Le martyr des derniers
Le témoignage de ce saint
martyr, né en Espagne dans la première moitié du IIIe siècle, est ponctué par
la piété et la charité. Immédiatement après son élection, le pape Sixte II lui
confia la tâche de l'archidiacre. Comme responsable des activités caritatives
dans le diocèse de Rome, Saint Laurent administre les biens et les offrandes
pour pourvoir aux besoins des pauvres, des orphelins et des veuves.
Gardien des "trésors
de
l'Église"
Son parcours est ébranlé
dans la jeunesse par la tragédie de la persécution. En 258 l'édit de l'empereur
Valérien est publié: tous les évêques, les prêtres et les diacres doivent être
mis à mort. Saint Laurent, d'autres diacres et le pape Sixte II sont capturés.
Le Pontife est tué le 6 août. Dans un premier temps, l'empereur sauve la vie à
saint Laurent lui demandant de livrer «les trésors de l'Eglise». Mais à
l'empereur il montre des malades, des indigents et des marginaux. Ceux-ci
affirme-t-il sont les trésors de l'Eglise. Quatre jours plus tard, le 10 août,
saint Laurent est lui aussi martyrisé.
Brûlé vif sur un gril
Selon une ancienne « passion
», recueillie par saint Ambroise, saint Laurent a été brûlé sur un grill. Dans
le "De Officiis" saint Ambroise imagine une rencontre entre Laurent
et le pape Sixte II, sur le chemin du martyre. C’est saint Laurent qui parle: «
Où allez-vous, père, sans votre fils? Où vous empressez-vous, ô Saint Pontife,
sans votre diacre? Vous n'avez jamais offert le sacrifice sans votre ministre.
Qu’est-ce qui vous déplait donc en moi, ô père ? Peut-être m'avez-vous
trouvé indigne? Eprouvez-moi, voyez si vous avez choisi un ministre indigne
pour la distribution du sang du Seigneur. Refuserez-vous à celui que vous avez
admis aux divins mystères d'être votre compagnon dans l’effusion du sang?
Du martyre à la gloire
Son martyre est une
preuve suprême d'amour. Saint Léon le grand, dans une homélie, commente ainsi
le supplice de saint Laurent: « les flammes ne pouvaient pas vaincre la
charité du Christ ; et le feu qui le brûlait à l’extérieur était plus
faible que son ardeur intérieure ». Et il ajoute: « le Seigneur a
voulu exalter à un tel point son nom glorieux partout dans le monde que de
l'Orient à l'Occident, dans la très vive splendeur de la lumière irradiée par
les plus grands diacres, la même gloire qui est venu à Jérusalem par Étienne a
également touché Rome par les mérites de Laurent ».
La Basilique de San
Lorenzo et l'église de Panisperna
Après sa mort, le corps
de saint Laurent a été déposé dans une tombe sur la Via Tiburtina. En cet
endroit, l'empereur Constantin érigea une basilique, restaurée au XXe siècle
après les dégâts survenus, durant la seconde guerre mondiale, par le
bombardement américain à Rome le 19 juillet 1943. À la place du martyre a été
construit l'église de saint Laurent à Panisperna. Selon certaines sources, le
nom dériverait de la coutume, des frères et sœurs clarisses, de distribuer aux
pauvres, le 10 août, "Panis et Perna", du pain et du jambon.
Saint Laurent dans l’art
et la culture : poésie "X agosto"
Le supplice de saint
Laurent a inspiré des œuvres d'art, des dictons populaires et des poèmes. Le
fleuve canadien lui doit son nom le Saint-Laurent, sur le fleuve trône une
statue. Giovanni Pascoli écrit ainsi dans le poème "X agosto":
"Saint
Laurent, moi, je sais pourquoi
tant d’étoiles par l'air tranquille
s’embrasent et tombent, pourquoi tant de larmes
étincellent dans la voute du ciel "...
SOURCE : https://www.vaticannews.va/fr/saint-du-jour/08/10/saint-laurent--diacre-et-martyr.html
Hans
Memling (1433 circa –1494). Saint Laurent, Pagagnotti Triptych, 1480 circa ,
57 x 17, National Gallery
Saint Laurent
Diacre et Martyr
(† 258)
Saint Laurent fut l'un
des plus illustres Martyrs de l'Église. Ses vertus, son mérite, lui gagnèrent
l'affection du Pape Sixte II, qui le choisit comme son premier Diacre.
L'an 258, le Pape fut
arrêté et condamné à mort.
Comme on le conduisait au
supplice, Laurent, son Diacre, le suivait en pleurant : « Où
allez-vous, mon père, disait-il, sans votre fils ? Où allez-vous, saint
Pontife, sans votre Diacre ? Jamais vous n'offriez le Sacrifice sans que
je vous servisse à l'autel. En quoi ai-je eu le malheur de vous
déplaire ? »
Le saint Pape, ému, lui
dit : « Je ne vous abandonne point, mon fils ; une épreuve plus pénible
et une victoire plus glorieuse vous sont réservées ; vous me suivrez dans
trois jours. » Puis il lui ordonna de distribuer aux pauvres tous les
trésors de l'Église, pour les soustraire aux persécuteurs: mission que Laurent
accomplit avec joie.
Le préfet de Rome, à
cette nouvelle, fit venir Laurent et lui demanda où étaient tous les trésors
dont il avait la garde, car l'empereur en avait besoin pour l'entretien de ses
troupes : « J'avoue, lui répondit le Diacre, que notre Église est
riche et que l'empereur n'a point de trésors aussi précieux qu'elle ; je
vous en ferai voir une bonne partie, donnez-moi seulement un peu de temps pour
tout disposer. »
Le préfet accorda trois
jours de délai.
Pendant ce temps, Laurent
parcourut toute la ville pour chercher les pauvres nourris aux dépens de
l'Église ; le troisième jour, il les réunit et les montra au préfet, en
lui disant : « Voilà les trésors que je vous ai promis. J'y ajoute
les perles et les pierres précieuses, ces vierges et ces veuves consacrées à
Dieu ; l'Église n'a point d'autres richesses ».
– « Comment oses-tu
me jouer, malheureux ? dit le préfet ; est-ce ainsi que tu outrages
en moi le pouvoir impérial ? » Puis il le fit déchirer à coups de
fouets.
Laurent, après ce
supplice, fut conduit en prison, où il guérit un aveugle et convertit
l'officier de ses gardes, nommé Hippolyte.
Rappelé au tribunal, il
fut étendu sur un chevalet et torturé cruellement ; c'est alors qu'un
soldat de la garde, nommé Romain, vit un Ange essuyer le sang et la sueur du
Martyr :
« Vos tourments, dit
Laurent au juge, sont pour moi une source de délices. »
Laurent fut ensuite rôti
à petit feu sur un gril de fer, et quand il eut un côté tout brûlé :
« Je suis assez rôti de ce côté, dit-il au juge en souriant ;
faites-moi rôtir de l'autre. » Bientôt, les yeux au Ciel, il rendit l'âme.
Abbé L. Jaud, Vie des
Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
Michael Pacher (1435–1498). Der hl. Laurentius vor Kaiser Decius, 1465 circa, 104 x 100, Kunsthistorisches Museum , Österreichische Galerie Belvedere
10 août
Saint Laurent, diacre et martyr
En 257 l'empereur
Valérien publiait contre la religion catholique son second édit de persécution
qui amena une recrudescence de poursuites, de violences et de supplices. A
Rome, la première victime fut le pape Sixte II. Le 6 août, le Pape qui était
venu offrir le saint sacrifice dans une chapelle souterraine du cimetière de
Prétextat, fut découvert et saisi avec les diacres qui l'entouraient. Sixte II
fut immédiatement conduit devant un des préfets qui siégeaient en permanence
pour juger les chrétiens. Il n'était question que de constater son identité :
la mort devait s'ensuivre sans procès ; le pontife fut en effet condamné à
être décapité au lieu du culte où il avait été arrêté. Or comme on le conduisait
au lieu de son supplice, Laurent, son archidiacre, le rejoignit en hâte et lui
dit : « Où allez-vous, père, sans votre fils ? Où allez-vous, prêtre
saint, sans votre diacre ? Jamais vous n'avez offert le sacrifice hors de son
assistance. Qu'est-ce qui vous a déplu en moi, ô mon père ? » Ému de ces
plaintes, le pape martyr le consola ainsi : « Je ne t'abandonne pas, mon
fils. Mais de plus grands combats t'attendent. Vieillard, je vais recevoir la
récompense d'une lutte facile ; ta jeunesse remportera du tyran un
triomphe plus glorieux. Ne pleure plus : dans trois jours tu me suivras. »
De famille très modeste,
selon saint Pierre Chrysologue, Laurent avait été remarqué par le pape pour la
pureté de ses mœurs ; Sixte II l'avait placé à la tête des sept diacres de
l'Église romaine. Il revenait à l'archidiacre d'administrer les biens
ecclésiastiques, de diriger les travaux des cimetières et d'en gouverner le
personnel ; en outre, il présidait à la distribution des pensions et des
aumônes. Il n'est pas sans exemple que l'archidiacre succédât au pontife près
duquel il avait servi. Laurent occupait donc une position importante qui lui
donnait une autorité considérable. La persécution ne l'avait pas pris au
dépourvu ; comprenant que le but fiscal y était d'autant de poids que la
haine contre les chrétiens, il avait pris des précautions pour que toute
confiscation fût vaine. Réalisant autant qu'il le pouvait la fortune de
l'Église, il l'avait déjà presque toute entière distribuée aux pauvres.
Il ne se trompait pas sur
les intentions impériales. Si on ne l'avait pas arrêté avec Sixte et les autres
diacres, c'était bien parce que les autorités le savaient chargé des intérêts
de la communauté chrétienne, et qu'il était seul en mesure de leur livrer
l'inventaire et leur possession. Aussi ne tarda-t-on pas à s'emparer de lui. Il
fut conduit devant le préfet de Rome, Cornelius Secularius qui lui ordonna de
remettre au fisc les trésors confiés à sa garde. Laurent ne refusa pas de
satisfaire à la sommation du Préfet, mais il lui demanda le temps nécessaire
pour réunir les biens de l'Église et les lui présenter. Ayant obtenu le délai,
Laurent consacra trois jours à rassembler les pauvres, les vieillards et les
orphelins qui étaient à la charge de la communauté chrétienne. Cependant il
devait sans doute revenir le soir dans la prison qui lui était assignée,
puisqu'on la montre encore, transformée en église, et que la tradition raconte
qu'il y convertit et baptisa Hyppolyte, l'officier de la milice chargé de sa
garde.
Le troisième jour,
Laurent reparut au tribunal, suivi d'une foule de plus de quinze cents
personnes. « Eh bien ! lui dit le préfet, es-tu prêt à tenir ta parole ?
Où sont tes trésors ? » Laurent, en montrant d'un large geste la multitude
qui l'entourait, lui répondit : « Les voici. Voici les trésors de l'Église
! » Ainsi, jadis, se glorifiait de ses fils la mère des Gracques qui, en
les présentant aux matrones chargées des bijoux et des pierres précieuses
disait : « Voici mes joyaux ! » Secularius comprit qu'il était joué.
Plus humilé peut-être de la charitable et pieuse mystification que déçu dans
son avarice, il condamna Laurent au dernier supplice : il serait brûlé vif sur
un gril.
La tradition encore
désigne le lieu où la sentence se serait exécutée : il s'agit d'un cachot
souterrain situé sous l'église de Saint-Laurent in panisperna. Le juge comptait
sans doute sur l'horreur et la durée de la torture pour arracher quelque
révélation au douloureux patient. Laurent trompa encore toutes ses espérances.
Fortifié par la grâce divine, il vérifia, dit saint Augustin, la parole des
livres saints : « Dans vos tourments vous posséderez votre âme. »
Impassible et comme n'éprouvant nulle douleur, il se moquait de l'impuissante
cruauté de ses tourmenteurs : « Ce côté, leur dit-il, est cuit assez ;
tournez-moi de l'autre » ; et enfin : « C'est bien ainsi, mangez
maintenant ! » Et il expira, « ayant, dit encore saint Augustin, bien
mangé le Corps du Seigneur et largement bu au calice divin, fortifié de cette
chair, enivré de ce sang, il ne ressentit pas la douleur de ce tourment et de
cette longue mort. »
Son bienheureux corps,
d'où, pendant le supplice, s'était exhalé un parfum d'une exquise odeur, fut
recueilli par de fidèles amis et déposé dans un tombeau sur la voie de Tibur. La
plus grande partie des reliques du Saint est encore dans l'église de
Saint-Laurent-hors-les-murs, élevée sur son sépulcre. Comme le diacre saint
Etienne fut la gloire de Jérusalem, ainsi le diacre saint Laurent combla
d'honneur celle de Rome. Aussi y est-il particulièrement célébré : on ne compte
pas, dans la Ville éternelle, moins de neuf églises et de deux oratoires qui
lui soient dédiés et où sa fête se célèbre avec grande solennité.
SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/08/10.php
Gherardo Starnina (fl. 1398–1409).
A Bishop Saint and Saint Lawrence, tra il 1404 e il 1407 circa, tempera e foglia
oro su tavola, 16,5 × 42,5, Los Angeles County Museum of Art
Saint Laurent de Rome,
martyr
10
AOÛT 2022 P.
JEAN-DANIEL PLANCHOT
Saint Laurent, revêtu de
la dalmatique des Diacres, par le bienheureux Fra Angélico, Dominicain, vers
1450 – Couvent Saint-Marc à Florence
Dans son désir de
partager le sort du pape Sixte II jusque dans son martyre, comme le rapporte
saint Léon le Grand, quand il reçut l’ordre de livrer les trésors de l’Église,
il montra au tyran les pauvres, nourris et vêtus aux frais de l’Église, et au
bout de trois jours, il triompha des flammes et même les instruments de son
supplice devinrent les signes de sa victoire. Ses restes furent déposés à Rome,
sur la voie Tiburtine, au cimetière de Cyriaque (le Campo
Verano). (Martyrologe romain)
Saint Laurent était le
premier des sept diacres attachés au service de l’Église romaine, auprès du
pape saint Sixte II. Il avait pour charge d’assister le pontife dans la
célébration des Saints Mystères, de distribuer l’Eucharistie aux fidèles et de
s’occuper de l’administration des biens de l’Église pour en distribuer les
revenus aux pauvres.
Lorsque l’empereur
Valérien prend un édit de persécution interdisant le culte chrétien, même dans
les cimetières, il est arrêté par le préfet de Rome en même temps que le pape
et les autres diacres, en l’an 259. Ils sont immédiatement mis à mort, mais lui
est épargné dans l’espoir qu’il va livrer les trésors de l’Église. Voyant le
pape marcher à la mort, Laurent pleure. Est-il donc indigne de donner sa vie
pour le Christ ? Saint Sixte le rassure, il ne tardera pas à le suivre.
Sommé de livrer les
trésors, il rassemble les pauvres, les infirmes, les boiteux, les aveugles.
« Voilà les trésors de l’Église par le don inestimable de leur Foi, et
parce qu’ils convertissent nos aumônes en trésors impérissables pour
nous. » Il est condamné à être brûlé vif sur le gril. On le déposa sur un
lit de fer en forme de gril, sous lequel on plaça des charbons à demi allumés,
afin de prolonger ses tortures et de rendre sa mort plus douloureuse.
Il a encore le sens de
l’humour et un courage extraordinaire : « Les flammes n’ont pu vaincre la
charité du Christ : et ce feu qui brûlait au dehors a été plus faible que celui
qui, au dedans, embrasait le cœur du Martyr ». Aussi, disait-il à ses bourreaux
: « Vous pouvez maintenant retourner mon corps ; il est assez rôti de ce
côté-là ». Et quelque temps après : « Ma chair est maintenant rôtie, vous
pouvez en manger. »
Il fut l’un des martyrs
les plus célèbres de la chrétienté. Il mourut en 259. Son nom est inscrit au
Canon de la Messe parmi les martyrs de Rome. Au Moyen Age, avec saint Pierre et
saint Paul, il était le patron de la Ville éternelle où 34 églises s’élevaient
en son honneur. 84 communes françaises portent son nom. (d’après Nominis)
La basilique de
Saint-Laurent-hors-les-Murs, où reposent les restes du glorieux diacre, est la
cinquième église patriarcale de Rome. Avec Saint-Jean-de-Latran, Saint-Pierre,
Sainte-Marie-Majeure et Saint-Paul-hors-les-Murs, elle est, en effet, l’une des
cinq basiliques majeures où seul le Pape célèbre au Maître-Autel, afin de
montrer que sa juridiction s’étend sur toutes les Églises de Jérusalem,
d’Alexandrie, d’Antioche et de Constantinople.
Rome possède encore sept
autres sanctuaires dédiés à saint Laurent. C’est dans ce sanctuaire que
l’Église nous convie aujourd’hui à célébrer les louanges de Dieu, dont ce Saint
fut, par son martyre, le glorieux témoin.
Récitons toujours, comme
action de grâces, l’oraison de ce jour :
« C’est l’ardeur de
ton amour, Seigneur, qui a donné au diacre saint Laurent de se montrer fidèle
dans son service, et d’accéder à la gloire du martyre ; Accorde nous d’aimer ce
qu’il aimait, et d’accomplir ce qu’il a enseigné. »
SOURCE : https://www.medaille-miraculeuse.fr/billet/saint-laurent-de-rome-martyr.html
Maestro de Budapest. Martirio de San Lorenzo con los hierros, 1475, Pintura, temple sobre tabla, Museo de Burgos,
LAURENT DE ROME
Diacre, Martyr, Saint
(né vers 210 ou 220 – décédé en 258)
Tout le monde a entendu
parler de saint Laurent de Rome; mort martyr sur un gril. Mais rares sont les
personnes qui connaissent les détails de son existence. C'est pourquoi
aujourd'hui, 10 août, jour de sa fête, je veux vous parler de nouveau de ce
saint. Nous devons savoir que, depuis les IV et V siècles, la tradition
chrétienne a rapporté des éléments, parfois enjolivés, donc légendaires, du
martyre de Saint Laurent de Rome. Mais l'ensemble est authentique.
Laurent serait né vers
210 ou 220 dans la ville d’Huesca en Espagne. Le père de saint Laurent
s'appelait Orence (ou Orens dans le Sud-Ouest de la France), et sa
mère, Patience. Tous les deux étaient des chrétiens très fervents. Afin que
Laurent puisse faire de bonnes études, ses parents l'envoyèrent, tout jeune
encore, à Saragosse, dans l'Oregon. Là, Laurent fit la connaissance du futur
pape Sixte II, qui, venu d’Athènes, enseignait à Saragosse. En 257, l'ami de
Laurent, devenu le pape Sixte II, l'ordonna diacre et l'établit
"Premier" des sept diacres attachés au service de l'Église romaine.
En cette qualité de "Premier", Laurent fut chargé de veiller sur le
trésor de l'Église et d'en distribuer les revenus aux pauvres. Cette fonction
le faisait participer à la vie liturgique, et à la gestion des biens de
l’Église.
Malheureusement, en 257,
l’Empereur Valérien interdit aux chrétiens de pratiquer leur culte, même dans
les cimetières. En 258, la persécution se durcit, et un second édit décréta
que "les évêques, prêtres et diacres seraient exécutés sans
jugement sur simple constat de leur identité et que les biens des riches
chrétiens seraient confisqués." Le 6 août 258, le Pape qui était venu
offrir le saint Sacrifice dans une chapelle souterraine d'un cimetière, fut
découvert et saisi avec les diacres qui l'entouraient. Sixte II fut
immédiatement conduit devant un des préfets qui siégeaient en permanence pour
juger les Chrétiens. Quand son identité fut vérifiée, il fut condamné à mort
sans procès, et décapité.
Comme on conduisait le
pape Sixte II au supplice, Laurent, son premier diacre, le suivait en
sanglotant:
– Où allez-vous, mon
père, sans votre fils? Où allez-vous, saint Pontife, sans votre diacre? Jamais
vous n’offriez le sacrifice sans que je vous servisse à l’autel. En quoi ai-je
eu le malheur de vous déplaire?
Le saint Pape, ému, lui
dit:
– Je ne vous
abandonne point, mon fils; une épreuve plus pénible et une victoire plus
glorieuse vous sont réservées; vous me suivrez dans trois jours.
Puis Sixte II lui ordonna
de distribuer aux pauvres tous les trésors de l’Église, pour les soustraire aux
persécuteurs. Laurent vendit les vases et les ornements sacrés, puis distribua
aux pauvres de l'Église tout l'argent qu'il avait entre les mains. On raconte
qu'il aurait envoyé à ses parents de Huesca, la coupe que Jésus aurait utilisée
pendant sa dernière Cène. Ce calice se trouve aujourd'hui dans la cathédrale de
Valence. On comprend que saint Laurent qui dispensait si généreusement des
aumônes, soit devenu le "Patron des pauvres". Il est aussi le saint
patron des cuisiniers et des rôtisseurs; nous allons voir pourquoi.
Le préfet de Rome,
informé des dernières actions de Laurent, le fit alors venir et lui demanda où
étaient tous les trésors dont il avait la garde, car, ajouta le préfet de Rome,
l’empereur en avait besoin pour l’entretien de ses troupes. Et Laurent, le
diacre, lui répondit:
– J’avoue que notre
Église est riche et que l’empereur n’a point de trésors aussi précieux qu’elle;
je vous en ferai voir une bonne partie, donnez-moi seulement un peu de temps
pour tout disposer."
Le préfet accorda trois
jours de délai. Pendant ce temps, Laurent parcourut toute la ville pour
chercher les pauvres nourris par la charité de l’Église. Le troisième jour, il
réunit tous ces pauvres gens et les montra au préfet, en lui disant:
– Voilà les trésors
que je vous ai promis. J’y ajoute les perles et les pierres précieuses, ces
vierges et ces veuves consacrées à Dieu; l’Église n'a point d’autres richesses.
À cette vue, le préfet
entra en fureur, et, s'écria:
– Comment oses-tu me
jouer, malheureux? Est-ce ainsi que tu outrages en moi le pouvoir impérial?
Puis, croyant intimider
le diacre, il lui dit que les tortures qu'il aurait à souffrir
seraient prolongées et que sa mort ne serait qu'une lente et terrible agonie.
Et le préfet ordonna qu'on dépouillât Laurent de ses habits et il le fit
durement fouetter.
Laurent, après ce
supplice, fut conduit en prison. Là, il guérit un aveugle et convertit un
officier de la garde qui le surveillait, nommé Hippolyte. Puis, appelé de
nouveau au tribunal, Laurent fut étendu et attaché sur un gril; de plus, les
charbons étaient placés de telle sorte qu'ils ne puissent se consumer que
lentement, afin de prolonger le supplice. Et voici que soudain, un
soldat de la garde, vit un Ange essuyer le sang et la sueur du martyr. C'est
alors que Laurent aurait dit au juge:
– Vos tourments,
sont pour moi une source de délices.
Et voici l'événement,
probablement légendaire: quand Laurent eut un côté tout brûlé, il dit au juge,
en souriant:
– Je suis assez rôti
de ce côté, faites-moi rôtir de l’autre.
Puis, les yeux tournés
vers le Ciel, Laurent mourut. C'était en l'an 258, quatre jours après la mort
de Sixte II.
Incontestablement, saint
Laurent fut l'un des martyrs les plus célèbres de la chrétienté. Au Moyen Âge,
avec saint Pierre et saint Paul, il devint le patron de la Ville éternelle où
34 églises furent en son honneur. Par ailleurs, de nombreuses communes
françaises portent son nom. Si le martyre de Laurent nous étonne, relisons ce
qu'écrivit saint Augustin sur ce sujet: "Le feu matériel brûlait le corps
du bienheureux Laurent, mais l'amour intérieur du Sauveur dont son cœur était
enflammé adoucissait l'ardeur extérieure."
Très rapidement, dès le
IV siècle, un culte exceptionnel fut rendu à Saint-Laurent qui jouit
alors, à Rome, d'un culte exceptionnel: il fut considéré, ainsi que je viens de
le dire, comme l'un des principaux patrons de la ville, aussitôt après les
apôtres Pierre et Paul. De plus, le nom du diacre Laurent figure au canon de la
messe. Dès que l'empereur Constantin eut fait cesser les persécutions contre
les chrétiens, une basilique fut élevée sur sa tombe. C'était, à Rome, la
première église dédiée à un martyr. Et le pape Damase, pape de 366 à 384, fit
placer dans cette basilique de Saint-Laurent hors-les-murs une inscription en
vers: "les fouets du bourreau, les flammes, les tourments, les
chaînes, seule la foi de Laurent a pu les vaincre".
Saint Laurent de Rome est
fêté le 10 août.
Paulette Leblanc
SOURCE : http://nova.evangelisation.free.fr/leblanc_laurent_de_rome.htm
El Greco (1541–1614). Aparicion de la Virgen a San Lorenzo, tra il 1578 e il 1580, olio su tela, 119 x 102, Collegio di Nostra Signora di Antigua
PROTO
DIACRE DE L’EGLISE ROMAINE
Don
Francesco Moraglia
Docteur
de théologie systématique
Gênes
L’histoire
de l’Église nous a laissé de grandes figures d’évêques et de prêtres qui ont
contribué à illustrer, sur le plan théologique et pastoral, le sens profond du
ministère ordonné. Pour l’épiscopat, on distingue, entre autres, les figures
d’Irénée, Augustin, Winfrid, Boniface, Bartolomé Las Casas et Ildephonse
Schuster; pour la prêtrise, l’époque moderne et contemporaine a été marquée par
Philippe Néri, Jean-Marie Vianney, Jean Bosco, Pierre Chanel et Maximilien
Kolbe. Le ministère diaconal acquiert lui aussi des contours plus nets si on le
considère à la lumière de la figure de grands diacres; c’est le cas, par
exemple, du martyr Laurent, proto diacre de l’Église romaine qui, avec Etienne
et Philippe, est certainement l’un des plus célèbres de l’antiquité.
Le
diaconat considéré en lui-même, en tant que ministère permanent, non finalisé à
la prêtrise, disparaît en Occident après avoir été une institution florissante
jusqu’au Ve siècle; à partir de cette époque - principalement à cause de
l’engagement plus grand des prêtres dans l’activité pastorale -, le premier
degré du sacrement de l’ordre se réduit à une simple étape d’accès au degré
suivant, la prêtrise. On peut alors aisément comprendre pourquoi l’institution
diaconale, sur le plan de la réflexion théologique et de la pratique pastorale,
est restée inhibée, presque fossilisée.
Dès
le XVIe siècle, le concile de Trente tenta de réagir à cette situation, sans
succès; il faudra attendre le concile Vatican II, dans la seconde moitié du XXe
siècle, pour assister au rétablissement du diaconat "en tant que degré
propre et permanent de la hiérarchie..."; le texte de la constitution
dogmatique Lumen Gentium, toujours au n. 29, précise immédiatement après:
"...avec l’accord du pontife romain ce diaconat pourra être conféré à des
hommes mûrs, même s’ils vivent dans le mariage, ainsi qu'à des jeunes gens
idoines, pour lesquels, cependant, la loi du célibat doit rester ferme"
(EV. 1/360).
Paul
VI, dans la lettre apostolique Sacrum diaconatus ordinem - 18 juin
1967 -, réaffirme que l’ordre du diaconat "...ne doit pas être considéré
comme un pur et simple degré d’accès au sacerdoce; celui-ci, insigne par son
caractère indélébile et sa grâce particulière, s’enrichit d'autant plus que
ceux qui y sont appelés peuvent se consacrer de manière stable aux mystères du
Christ et de l’Église" (EV. 2/369).
Le
seul fait que pendant une période aussi longue - quinze siècles -, le diaconat
ne se soit pas réalisé sous une forme permanente dans l’Église latine, laisse
deviner qu'il est nécessaire, sur le plan de la réflexion théologique et de la
pratique pastorale, de récupérer le temps perdu à travers une ample réflexion
de la part de toute la communauté ecclésiale. Le diaconat permanent, en effet,
représente un important enrichissement pour la mission de l’Église.
Naturellement,
le rétablissement du diaconat permanent, sollicité avec autorité par le dernier
concile, ne pourra se réaliser qu’en harmonie et continuité avec la tradition
ancienne. A ce sujet, la récente déclaration conjointe - 22 février 1998 - de
la Congrégation pour l’Éducation catholique et de
la Congrégation pour le Clergé est extrêmement significative; elle se
trouve au début des "Normes fondamentales pour la formation des diacres
permanents" et du "Directoire pour le ministère et la vie des
prêtres"; le contenu de cette déclaration apporte une clarification et une
orientation pour le futur: "c’est la réalité diaconale toute entière
(vision doctrinale fondamentale, discernement vocationnel et préparation, vie,
ministère, spiritualité et formation permanente) qui postule une révision du
chemin de formation jusqu’ici parcouru, pour obtenir une clarification globale,
indispensable à une nouvelle impulsion de ce degré de l’Ordre sacré, en correspondance
avec les vœux et les intentions du Concile Œcuménique Vatican II" (Normes
fondamentales pour la formation des diacres permanents, Directoire pour le
ministère et la vie des diacres permanents. Cité du Vatican, page 7).
Pour
reprendre ce qui a été dit au sujet des grandes figures d’évêques, de prêtres
et de diacres qui ont illustré et influencé le ministère ordonné, permettant
une compréhension plus vraie et plus approfondie de celui-ci, il est
raisonnable de s’arrêter sur la figure du diacre Laurent dont l’histoire
personnelle incite à repenser le premier degré du ministère ordonné; lequel, en
raison de l’évolution historique évoquée plus haut, attend encore aujourd’hui
d’être pleinement compris et mis en valeur. Il s’agit de donner une nouvelle vigueur
à un ministère permanent en mesure de s’exprimer avec une plus grande fécondité
dans la vie de l’Église.
Les
vicissitudes personnelles de saint Laurent, archidiacre de l’Église de Rome,
nous sont parvenues à travers une tradition ancienne divulguée dès le IVe
siècle; cette tradition accueillie par l’Église a également été admise dans les
textes liturgiques.
Les
épisodes les plus connus du martyre de Laurent sont décrits, avec richesse de
détails, dans la Passio Polychromi dont nous avons trois rédactions
(V-VIIe siècle); De fait, ce récit renferme des éléments légendaires, même si
certaines informations que nous rapportons ici figurent dans des témoignages
précédents comme celui de saint Ambroise dans De Officiis (cf. PL XVL
89-92).
Nous
commençons, avec l'intention de les développer, par les courtes annotations
reportées pour la fête du martyr qui - selon la "Depositio martyrum"
(année 354) - tombe le 10 août; voici les expressions du Missel Romain:
"Laurent, célèbre diacre de l’Église de Rome, confirma son service de
charité par le martyre sous Valérien (258), quatre jours après la décapitation
du pape Sixte II. Selon une tradition divulguée dès le IVe siècle, il soutint,
intrépide, un atroce martyre sur le gril, après avoir distribué les biens de la
communauté aux pauvres qu’il considérait comme les vrais trésors de
l’Église...". Ces annotations se terminent en rappelant que le nom de
Laurent figure également dans le Canon Romain.
L’Église,
dans ses textes liturgiques, prend donc à son compte ce que rapporte la
tradition ancienne qui, cependant, connaît en son sein des versions
différentes. Ici, nous n’avons pas l’intention d'entrer dans le vif des
hypothèses récemment avancées par la critique historiographique qui aurait
tendance à reporter la date du martyre de saint Laurent au début du IVe siècle
et à se démarquer des contours traditionnels pour le caractériser; par exemple,
Laurent ne serait pas espagnol mais romain et, à ce propos, la Prefazio
della mensa XII del Sacramniario leoniano le présente comme civis romain.
Mais, comme le remarque Paolo Toschi, toutes ces nouvelles études
"n’enlèvent pas a priori la possibilité qu'il existe, à Rome,
une véritable tradition, exposée avec d’évidents embellissements rhéthoriques
par saint Ambroise, sur la tragique capture et la fin de saint Laurent par le
feu, supplice qui a été infligé sous Valérien, comme on le sait, à saint
Fructuosus et aux diacres Euloge et Augure à Tarragone. D’autre part, le
verbe animadvertere utilisé dans le décret de persécution dans la rédaction
de Cyprien peut également faire référence à d’autres formes d’exécutions
capitales en dehors de la "décapitation" (Bibliotheca Sanctorum,
vol....1539).
Nous
accueillons ici les données traditionnelles telles qu'elles sont rapportées
dans les textes liturgiques, en nous limitant à les proposer de manière plus
articulée.
Laurent
serait donc né en Espagne, à Osca une petite ville de l’Aragon qui surgit aux
pieds des Pyrénées. Afin de compléter ses études humanistiques et liturgiques
il fut envoyé, tout jeune encore, dans la ville de Saragosse, où il fit la
connaissance du futur pape Sixte II. Ce dernier - originaire de la Grèce -,
était investi d’une charge d’enseignant dans l’un des plus importants centres
d’études de l'époque et, parmi ses maîtres, le pape était l’un des plus connus
et des plus appréciés.
Pour
sa part, Laurent, qui devait devenir un jour le chef des diacres de l’Église de
Rome, s’imposait par ses qualités humaines, par sa délicatesse d’âme et son
intelligence. Entre le maître et l’élève s'instaura une communion et une
familiarité qui, avec le passage du temps, augmenta et se cimenta; entre temps,
l’amour qu'il portaient tous les deux pour Rome, centre de la chrétienté et
ville-siège du vicaire du Christ, augmenta au point de suivre un flux
migratoire alors très intense et de quitter l’Espagne pour la ville où l’apôtre
Pierre avait établi sa chaire et rendu le témoignage suprême. C'est donc à
Rome, au cœur de la catholicité, que maître et élève purent réaliser leur idéal
d’évangélisation et de mission... jusqu’à l’effusion du sang. Lorsque le 30
août de l’année 257, Sixte II monta sur le trône de Pierre - pour un pontificat
qui devait durer moins d’un an - , immédiatement et sans hésiter, il voulut à
ses côtés son ancien élève et ami Laurent, en lui confiant la charge délicate
de proto diacre.
Les
deux hommes, à la fin, scellèrent leur vie de communion et d’amitié en mourant
par les mains du même persécuteur, séparés seulement par quelques jours.
Nous
avons des informations sur la fin du pape Sixte II dans une lettre de saint
Cyprien, évêque de Carthage. Cyprien, en parlant de la situation de grande
incertitude et de malaise dans laquelle versaient les Églises à cause de
l'hostilité croissante à l'égard des chrétiens, remarque: "L’empereur Valérien
a envoyé au sénat son rescrit par lequel il a décidé que les évêques, les
prêtres et les diacres doivent être immédiatement mis à mort... - le témoignage
de Cyprien continue - ... je vous communique que Sixte a subi le martyre avec
quatre diacres le 6 août, alors qu’il se trouvait dans la zone du cimetière.
Les autorités romaines ont pour règle que ceux qui sont dénoncés comme
chrétiens doivent être jugés et subir la confiscation de leurs biens au
bénéfice du trésor public impérial" (Lettre 80, CSEL 3,839-840).
Le
cimetière auquel le saint évêque de Carthage fait allusion est celui de
Callixte, où Sixte fut capturé tandis qu’il célébrait la sainte liturgie et où
il fut enterré après son martyre.
En
revanche, pour le martyre du diacre Laurent, nous possédons un témoignage
particulièrement éloquent de saint Ambroise dans De Officiis (1 41,
205-2079), repris ensuite par Prudence et saint Augustin, puis par saint Maxime
de Turin, saint Pierre Chrisologue, saint Léon le Grand et, enfin, par certaines
formules liturgiques renfermées dans les Sacramentaux romains, dans
le Missale gothicum et dans
l’Ormionale Visigotico (Bibliotheca Sanctorum, vol. ..., 1538-1539).
Ambroise
s’étend tout d’abord sur la rencontre et sur le dialogue entre Laurent et le
pape, il évoque ensuite la distribution des biens de l’Église aux pauvres, il
mentionne enfin le gril, l'instrument du supplice, en rapportant la phrase que
le proto diacre de l’Église de Rome prononça en s'adressant à ses
bourreaux: assum est, ... versa et manduca (cf. Bibliotheca
Sanctorum, vol. ... col. 1538-1539).
C'est
au texte d’Ambroise tiré du De Officiis (chap. 41, nn. 205-206-207),
bouleversant par son intensité et sa force expressive, que nous nous référons;
saint Ambroise s’exprime ainsi:
205.
"... saint Laurent,... voyant son évêque Sixte conduit au martyre,
commença à pleurer non pas parce que celui-ci était conduit à la mort, mais
parce qu’il devait lui survivre. Il commença donc à lui dire de vive voix:
"Où vas-tu, père, sans ton fils? Où t'empresses-tu, o saint évêque, sans
ton diacre? Tu n’offrais jamais le sacrifice sans ministre. Qu’est-ce qui t’as
donc déplu en moi, o père? Tu m’as peut-être trouvé indigne? Vérifie au moins
si tu as choisi un ministre approprié. Ne désires-tu pas que celui auquel tu as
confié le sang du Seigneur, celui que tu as associé à la célébration des
mystères sacrés, verse son sang avec toi? Sois attentif à ce que ton
discernement ne vacille pas tandis que ta force est louée. Le mépris du
disciple porte préjudice au maître. Faut-il rappeler que les grands hommes
remportent la victoire par les épreuves victorieuses de leurs disciples plus
que par les leurs? Et puis Abraham a offert son fils, Pierre a envoyé Etienne
en avant. Toi aussi, o mon père, montre en ton fils ta vertu; offre celui que
tu as éduqué, pour obtenir la récompense éternelle en glorieuse compagnie, sûr
de ton jugement".
206.
Sixte lui répondit: "Je ne te quitte pas, je ne t'abandonne pas, o mon
fils; mais des épreuves plus difficiles te sont réservées. Comme nous sommes
vieux, il nous a été donné de parcourir une épreuve plus facile; Comme tu es
jeune, tu es destiné à un triomphe plus glorieux sur le tyran. Tu viendras
bientôt, cesse de pleurer: tu me suivras dans trois jours. Cet intervalle entre
un évêque et un lévite est convenable. Tu n'aurais pas été digne de vaincre
sous la conduite de ton maître, comme si tu cherchais une aide. Pourquoi
demandes-tu à partager mon martyre? Je t'en laisse l'entière succession.
Pourquoi exiges-tu ma présence? Les disciples encore faibles précèdent leur
maître, ceux qui sont déjà forts, qui n'ont plus besoin d'enseignements, le
suivent pour vaincre sans lui. C'est pourquoi Elie quitta Elisée. Je te confie
la succession de ma vertu".
207.
Il existait entre eux une rivalité véritablement digne d’être combattue par un
évêque et par un diacre: celui qui, le premier, devait souffrir pour
Jésus-Christ. On raconte que lors des représentations tragiques, les
spectateurs éclataient en applaudissements bruyants lorsque Pilade disait qu'il
était Oreste et Oreste, comme c'était le cas, affirmait qu’il était Oreste, le
premier pour être tué à la place d’Oreste, le second pour empêcher que Pilade
fut tué à sa place. Mais ces derniers ne devaient pas vivre, car ils étaient
tous les deux coupables de parricide: l’un parce qu’il l’avait commis, l’autre
parce qu’il était son complice. Dans notre cas, le seul désir qui animait saint
Laurent était celui de s’immoler pour le Seigneur. Et lui aussi, trois jours
après, ayant ridiculisé le tyran, sera brûlé sur un gril: "Cette partie
est cuite, dit-il, retourne-la et mange-la". Il triomphait ainsi, avec sa
force d’âme, de l’ardeur du feu" (saint Ambroise, De Officiis, libri
tres, Milan, Bibliothèque ambrosienne, Rome Città Nuova Editrice 1977, pp.
148-151).
Si
l’on s’en tient au témoignage de saint Ambroise, le diacre apparaît caractérisé
ainsi:
1)
comme celui qui, constitué sacramentellement au service de l’offrande
(diaconie), vit son ministère diaconal en exprimant dans le martyre le
témoignage suprême de Jésus-Christ, le sens théologique du service de la
charité, à travers l’accueil de cet amour-charité plus grand qu'est le martyre.
2)
comme celui qui, en vertu du lien structurel qui le lie sacramentellement à
l’évêque, (premier degré de l’ordre), vit la "communion ecclésiale",
à travers un service spécifique à l’épiscopat, à partir de l’eucharistie et en
référence à celui-ci.
3) comme celui qui, en vertu du sacrement (c’est-à-dire dans la mesure où il est enraciné dans le premier degré de l’ordre), se consacre au service d’une charité intégrale, à 360 degrés - par conséquent pas seulement une solidarité humaine et sociale -, et manifeste de la sorte le caractère le plus typique de la diaconie.
Examinons l'une après l'autre ces caractéristiques:
1)
Le diacre se présente comme celui qui, constitué sacramentellement au service
de l’offrande (diaconie), vit son ministère diaconal en exprimant dans le
martyre le témoignage suprême de Jésus-Christ, le sens théologique du service
de la charité, à travers l’accueil de cet amour-charité plus grand qu'est le
martyre.
Si
la caractéristique principale qui identifie le diacre, en soi et dans son
ministère, est celle d'être ordonné au service de la charité, le martyre -
témoignage jusqu’à l’effusion du sang -, doit être considéré comme l'expression
d’un amour-charité plus grand, à savoir le service d’une charité qui ne connaît
pas de limites. Le ministère de la charité auquel le diacre est délégué à
travers l’ordination ne s’arrête donc pas au service des "cantines" ou,
comme on avait coutume de dire autrefois, dans un langage catéchétique, aux
œuvres de miséricorde corporelles, ni même aux œuvres spirituelles, mais le
service diaconal de la charité doit parvenir, par l’inconditionnel don de soi,
à l’imitation du Christ, le témoin fidèle par antonomase (cf. Ap 1,5;3,14).
Dans
le cas de Laurent - explique Ambroise- "aucun désir ne l'animait sinon le
désir de s’immoler pour le Seigneur" (cf. saint Ambroise, De
Officiis, I, 41, n. 207); à travers le témoignage rendu face à ses
persécuteurs, il apparaît évident que l’exercice du ministère diaconal ne
s’identifie pas ici avec le service du prochain, réduit aux seules nécessités
matérielles; puisque dans ce geste qui exprime un amour plus grand pour
Jésus-Christ et qui porte à donner sa propre vie, Laurent fait en sorte que ses
bourreaux puissent également, au sens réel, faire "une certaine"
expérience du Verbe incarné qui, en dernière instance, est le destin personnel
et commun de tout homme; c'est le service théologique de la charité auquel
chaque diacre doit tendre ou, tout au moins, rester disponible.
Ceci
ne signifie pas que le diacre épuise dans son ministère le témoignage de la
charité qui est, et reste toujours, vocation et mission de toute l’Église, mais
on entend affirmer qu'en vertu de son ordination, le diacre porte en soi, de
manière sacramentelle-spécifique, la "forme Christi" pour le service
de la charité; ce qui revient à dire un "exercice ministériel" de la
charité qui se réalise envers Jésus-Christ et les frères et qui peut aller
jusqu’à exiger le don de soi... jusqu’au sacrifice de la vie. Les mots que
Laurent adresse à l’évêque Sixte résonnent clairement: "Et puis Abraham a
offert son fils, Pierre a envoyé Etienne en avant. Toi aussi, o mon père,
montre en ton fils ta vertu; offre celui que tu as éduqué, pour obtenir la
récompense éternelle en glorieuse compagnie, sûr de ton jugement" (saint
Ambroise, De Oficiis, I, 41, n. 205).
Il
est utile de rappeler, cependant, que le témoignage d’un
"amour-charité" plus grand de la part de celui qui est ordonné au
service de la charité, ne dispensera jamais l’Église-Épouse de s’offrir au
Christ-Époux, dans le don de la "martyria" par lequel, au delà de
toute réticence et ambigüité, se manifeste la valeur absolue et l’union inséparable
que "vérité" et "charité" revêtent dans la vie du disciple
du Seigneur (cf. 1 Cor 13,4-5, Phil 4,15).
A
cet effet, il est utile de relire le texte de Lumen Gentium 42, dans
lequel on affirme. "... le martyre, par lequel le disciple est rendu semblable
au maître qui accepte librement la mort pour le salut du monde, et se conforme
à lui dans l’effusion du sang, est estimé par l’Église comme le don exceptionnel
et la preuve suprême de la charité... si le martyre est accordé à peu, tous
doivent cependant être prêts à confesser Jésus-Christ devant les hommes, et à
le suivre sur le chemin de la croix à travers les persécutions, qui ne font
jamais défaut à l’Église" (EV, 1/398).
A
présent - malgré l’appel universel à la charité même héroïque -, un fait reste
incontestable: dans l’Église il existe un "ministère ordonné"
spécifique, par conséquent des hommes sacramentellement constitués au service
de la charité.
2)
Le diacre se présente comme celui qui, en vertu du lien structurel qui le lie
sacramentellement à l’évêque, (premier degré de l’ordre), vit la
"communion ecclésiale", à travers un service spécifique à
l’épiscopat, à partir de l’eucharistie et en référence à celui-ci.
C’est
l’autre caractéristique qui ressort du dialogue entre Sixte et Laurent au cimetière
de Callixte ; le dialogue met en évidence le fait que c’est justement dans le
lien sacramentel qui unit le diacre à l’évêque, que le diacre apparaît comme
l'"homme de la communion" à travers le service spécifique qu'il rend
à l’évêque; ce service, ensuite, se réalise, concrètement, par
l'accomplissement fidèle de ce que l’évêque, en vertu de la plénitude du
sacerdoce et du gouvernement qu’il a sur l’Église - toujours en communion avec
l’évêque de Rome -, exige de son diacre selon les nécessités et les urgences
ecclésiales.
Dans
le ministère du diacre, enfin, toute chose fait référence à l’autel, dans la
mesure où dans l’Église toute chose, à commencer par la charité, tire son
origine de la S.S. Eucharistie. Voici le point où le témoignage d’Ambroise, à
cet égard, se fait particulièrement significatif: "... Laurent,... voyant
son évêque Sixte conduit au martyre, commença… à lui dire de vive voix:
"Où vas-tu, père, sans ton fils? Où t'empresses-tu, o saint évêque, sans
ton diacre? Tu n’offrais jamais le sacrifice sans ministre… ? …Ne désires-tu
pas que celui auquel tu as confié le sang du Seigneur, celui que tu as associé
à la célébration des mystères sacrés, verse son sang avec toi?" (saint
Ambroise, De Officiis, 1.41, n.205).
La
communion et l’affection entre l’évêque et le diacre, qui se manifestent dans
leur commune dépendance et dans leur lien commun à l’eucharistie, expriment une
vision ecclésiale profondément théologique qui va au delà des conceptions qui
abaissent et réduisent l’Église-Épouse à une simple dimension politique et
sociologique, en l'assimilant, de fait, à l’une des nombreuses institutions
humaines; il est donc nécessaire de se libérer de toute perspective sécularisée
et sécularisante, qui conduit inéluctablement à perdre et à compromettre le
sens et la force regénérante du Mystère; le risque est celui de voir aussi bien
dans le pape que dans les évêques, les prêtres et les diacres, autant de degrés
d’une bureaucratie infinie semblable à celle de l’administration publique et
chargée, comme cette dernière, de veiller au bon ordre de l’ensemble guère
mieux précisé.
La
rencontre du pape Sixte avec le diacre Laurent nous invite, le cas échéant, à
renverser une telle vision et à redécouvrir au cœur de l’Institution-Église,
toujours indispensable, et des structures ecclésiales, pareillement
nécessaires, la réalité vive et vivifiante de la grâce qui les anime et, par là
même, nous invite à redécouvrir le lien théologique qui les lie au Christ,
unique, véritable Évêque, Prêtre et Diacre. D’autre part, dans le Nouveau
Testament - dans la lettre aux Philippiens (cf. Phil 1,1) et dans la première
lettre à Timothée (cf. Tim 3,1-13) -, nous trouvons associés l’évêque et le
diacre; par la suite, leur lien étroit est attesté dans la "Traditio apostolica"
- début du IIIe siècle (Hyppolite de Rome) -, où la grâce conférée au diacre
par le rite de l’ordination est définie comme "simple service de
l’évêque", sans sacerdoce; quelques années après - dans la moitié du IIIe
siècle, en Syrie -, la "Didascalie des Apôtres" présente le diacre
comme le "serviteur de l’évêque et des pauvres".
Enfin,
la relation qui lie structurellement le diacre à l’évêque aujourd’hui est
exprimée de manière transparente à travers la liturgie de l’ordination; dans ce
cérémonial, en effet, à la différence de celui de l’ordination des évêques et
des prêtres, le geste de l’imposition des mains est réalisé uniquement par
l’évêque qui ordonne pour indiquer le lien caractéristique et singulier qui lie
le diacre à l’évêque.
3)
Le diacre se présente comme celui qui, en vertu du sacrement (c’est-à-dire
dans la mesure où il est enraciné dans le premier degré de l’ordre), se
consacre au service d’une charité intégrale, à 360 degrés - par conséquent pas
seulement une solidarité humaine et sociale -, et manifeste de la sorte le
caractère le plus typique de la diaconie.
Dans
son témoignage, Ambroise nous présente encore Laurent comme celui qui, en vertu
du sacrement reçu, est pleinement consacré au service de la charité dans une
situation concrète: la Rome impériale du troisième siècle, tandis que la
persécution fait fureur; dans cette conjoncture, Laurent est appelé à réaliser,
face à la communauté ecclésiale et au monde, des gestes concrets destinés à se
transformer en autant de signes de l’Amour-Charité de Dieu, à savoir de cette
Charité dont toute chose provient et vers laquelle toute chose se dirige; et
c’est dans ce service que le diacre exprime le ministère le plus typique de sa
diaconie qui consiste, justement, dans le service de la charité réalisé en
vertu du mandat sacramentel; en définitive une animation qui concerne l’Église
ou des secteurs de la vie ecclésiale et qui se présente selon les caractères de
la catholicité (kat’olon = selon la totalité, sans rien exclure); l’aspiration
de ce service est la totalité des hommes sans exception, le contenu, un bien qui
répond à toutes les attentes de l’homme - esprit, âme et corps (cf. I Ts 5,23)
- excluant toute partialité et unilatéralité.
En
outre, dans le texte ambrosien on relève une allusion qui aide à la réflexion.
Sixte, désormais prisonnier, confie à Laurent, le premier de ses diacres,
l’Église entière et la lui laisse pour une période de trois jours. "...
Comme nous sommes vieux, il nous a été donné de parcourir une épreuve plus
facile; comme tu es jeune, tu es destiné à un triomphe plus glorieux sur le
tyran. Tu viendras bientôt, cesse de pleurer: tu me suivras dans trois jours.
Cet intervalle entre un évêque et un lévite est convenable..." (saint Ambroise, De Officiis, n.206). Laurent, pendant ces trois jours, et en
tant que diacre, en esprit de service et d’obéissance à son évêque - désormais
définitivement arraché à son peuple -, devra prendre soin de l’Église, et pour
la dernière fois il administrera les biens de l’Épouse du Christ en le faisant
par un geste qui porte en soi la force d’une définition et qui dit comment,
dans l’Église, tout est finalisé et prend de la valeur à partir du service de
la charité, réalité destinée à perdurer quand tout aura disparu et la scène de
ce monde sera passée (cf. 1 Cor 13,8).
Pour
ceux qui regardent de loin, de façon approximative - et, somme toute,
superficielle -, ce geste peut sembler être exclusivement lié aux nécessités
matérielles et au temps présent; il s’agit, en effet, de la distribution de
biens matériels à des pauvres; en réalité, l’acte que Laurent réalise, en
esprit de fidélité au dépôt qu'il a reçu de l’évêque et au ministère ecclésial
dans lequel il est constitué, est un acte qui le projette, et avec lui projette
toute l’Église - qui lui a été confiée jusqu’au moment du martyre -, au-delà de
l’histoire, dans l’eschatologie, c'est-à-dire dans le "temps" et dans
"l’espace" dans lequel Dieu manifeste la plénitude de sa charité et
de son amour.
Le
diacre Laurent, ministre ordonné de la charité, achève la tâche qu’il avait
reçue, non seulement dans la mesure où il suit son évêque dans le martyre mais
parce qu’à travers le geste par lequel il donne aux pauvres toutes les
ressources de la communauté - ici exprimées par des biens matériels -, il
montre comment, dans l’Église, chaque chose a de la valeur si elle est orientée
vers la charité, si elle devient service à la charité, si elle peut se
transformer en charité.
Et
ce service - comme le rappelle la première lettre aux Thessaloniciens (cf. 1 Ts
5,23) -, s’étend non seulement au "corps" mais aussi à
l’"esprit" et à l’"âme", pour se manifester en toute clarté
dans la prière que - selon la Passio Polychromi (les actes du martyre
de Laurent) -, le saint diacre voulut réciter pour la ville de Rome avant de monter
sur le gril.
Et
la ville, qui lui attribuait la victoire définitive sur le paganisme, le lui
rendit en le choisissant comme son troisième patron et en célébrant sa fête dès
le IVe siècle, en second, par odre d’importance, après la fête des bienheureux
Pierre et Paul et en élevant, en honneur du saint diacre, dans l’antiquité et
au moyen-âge, au moins trente quatre églises et chapelles, signe tangible de
reconnaissance envers celui qui, fidèle à son ministère, avait été, en son
sein, véritable ministre et serviteur de la charité.
A
présent, au terme de ces réflexions sur le ministère du diaconat
essentiellement envisagé sous sa forme "permanente", nous pouvons
dire:
1)
il faut savoir considérer avec un esprit critique toutes les perspectives -
désormais dépassées, en vérité -, qui, de fait, interprètent et présentent le
diaconat comme un ministère qui conduit à la cléricalisation des laïcs et à la
laïcisation des clercs, parvenant ainsi à l'affaiblissement de l’identité des
uns et des autres.
2)
le diacre, qui se distingue des évêques et des prêtres dans la mesure où il
n’est pas ordonné "ad sacerdotium, sed ad ministerium", est constitué
dans un degré authentique de la hiérarchie et ne peut être compris comme pur
accès au sacerdoce.
3)
le diacre est habilité au service de la charité en étroite dépendance avec
l’Eucharistie et au soin privilégié des pauvres, aussi bien par le service des
"cantines" (œuvres de miséricorde corporelles), que par le service de
la parole (œuvres de miséricorde spirituelles) en restant ouvert au service
d’un amour-charité plus grand, le martyre.
Enfin,
l’institution du "diaconat permanent", représente et marque un
important enrichissement pour l’Église et sa mission, notamment en vue de la
nouvelle évangélisation que le Saint-Père rappelle continuellement de ce début
du troisième millénaire de l’ère chrétienne; et c’est la beauté, la force et le
caractère héroïque de figures de diacres comme saint Laurent qui aident à
découvrir et à mieux comprendre la particularité du ministère diaconal.
Tiziano Vecellio (1490–1576). Martirio
di San Lorenzo, tra il 1564 e il 1567, 415 x
297,5, Monastero dell'Escorial
SAINT LAURENT, MARTYR
Laurent
viendrait de tenant un laurier. C'est un arbre avec les branchés duquel on
tressait autrefois des couronnes dont on ceignait lés vainqueurs. Il est
l’emblème de la victoire; il réjouit la vue par sa verdeur constante ; il
répand une odeur agréable, et possède beaucoup de propriétés. Or, saint Laurent
est ainsi nommé de laurier, parce qu'il remporta la victoire dans son martyre;
ce qui força Dèce à avouer avec confusion: « Je pense que nous voici
vaincus (1). »
Il
posséda la verdeur dans la netteté et la pureté de son corps ; ce qui lui a
fait dire: « Ma nuit n'a plus rien d'obscur, etc. » Il eut l’odeur parce
que sa mémoire sera éternelle: de la ces mots du Psaume III qui lui ont été
appliqués: « Il a répandu. des biens sur les pauvres ; sa justice demeurera
dans tous les siècles. » Saint Maxime dit : « Comment sa justice
n'aurait-elle pas de durée, ses oeuvres étaient animées par cette vertu qui lui
a fait consommer son martyre. » Sa prédication fut efficace, puisqu'il convainquit
Lucille, Hippolyte et Romain. Le laurier a la propriété de guérir de la pierre
qu'il écrase, de remédier à la surdité, et de détourner la foudre. De même
saint Laurent brise les coeurs endurcis, rend l’ouïe spirituelle, et protège
contre la foudre des sentences de la réprobation
(2).
Laurent, martyr et
diacre, Espagnol de nation, fut amené à Rome par saint Sixte. Car ainsi que le
dit Maître Jean Beleth (3), Sixte, dans un voyage en Espagne,
rencontra deux jeunes gens, Laurent et Vincent, son cousin, distingués par leur
honnêteté et remarquables dans toute leur conduite : il les amena à Rome avec
lui. L'un d'eux, c'était Laurent, demeura à Rome auprès de sa personne, et
Vincent retourna en Espagne où il termina sa vie par un glorieux martyre. Mais
cette opinion de Me Jean Beleth a contre elle le temps du martyre de
ces deux saints ; car Laurent souffrit sous Dèce et Vincent, qui était jeune,
sous Dioclétien et Dacien. Or, entre Dèce et Dioclétien, il s'écoula
environ 40 ans et il y eut entre eux sept empereurs, en sorte que saint Vincent
n'aurait pu être jeune. Saint Sixte ordonna Laurent son archidiacre. En ce
temps-là, l’empereur Philippe et son fils, qui portaient le même nom, avaient
reçu la foi et après être devenus chrétiens, ils s'efforçaient de donner
beaucoup d'importance à l’Église. Ce Philippe fut le premier empereur qui reçut
la fondé J.-C. ; ce fut, dit-on, Origène qui le convertit, quoiqu'on lise
ailleurs que ce fut saint, Pontius. Il régna l’an mille de la fondation de
Rome, afin que cette millième année frit consacrée à J.-C. plutôt qu'aux
idoles. Or, les Romains célébrèrent cet anniversaire avec un grand appareil de
jeux et de spectacles. L'empereur Philippe avait auprès de sa personne un
soldat nommé Dèce qui était courageux et renommé dans les combats. Vers cette
époque, la Gaule s'étant révoltée, l’empereur y envoya Dèce afin de soumettre à
la domination romaine les Gaulois rebelles. Dèce mena tout à bien et revint à
Rome après avoir remporté la victoire au gré de ses désirs. L'empereur apprenant
son arrivée, voulut lui rendre de grands honneurs et alla au-devant de lui
jusqu'à Vérone. Mais comme l’esprit des méchants s'enfle d'un orgueil d'autant
plus grand qu'ils se sentent honorés davantage, Dèce exalté par l’ambition en
vint jusqu'à aspirer à l’empire et à comploter la mort de son maître. Il
choisit le moment où l’empereur reposait sous son pavillon pour y entrer en
cachette et l’égorger pendant qu'il dormait. Quant à l’armée venue avec
l’empereur, il se l’attacha par ses prières, par l’argent, par des largesses et
par des promesses, et alors il se hâta d'aller à la capitale de l’empire à
marches forcées. A cette nouvelle, Philippe le jeune fut saisi de craintes, et
au rapport de Sicard dans sa chronique, il confia les trésors, entiers de son
père et les siens à saint Sixte et à saint Laurent, afin que, s'il venait à
être tué lui-même par Dèce, ils donnassent ces trésors aux églises et aux
pauvres. N'allez pas vous étonner si les trésors distribués par saint Laurent
ne sont pas appelés les trésors de l’empereur, mais bien ceux de l’Église, car
il put se faire qu'avec ces trésors de l’empereur Philippe, il eût
distribué en même temps quelques trésors appartenant à l’Église : ou bien
encore, on peut les appeler les trésors de l’Église, parce que Philippe les
avait laissés à l’Église pour qu'ils fussent partagés entre les pauvres,
quoique l’on doute avec certaine raison que ce fuît Sixte qui existât alors,
comme il sera dit plus bas. Ensuite Philippe s'enfuit et, pour ne point tomber
entre les mains de Dèce, à son retour, il se cacha. Le Sénat alla donc
au-devant de Dèce et le confirma dans la possession de l’empire. Or, afin de
paraître avoir tué son martre non par trahison, mais par zèle pour le culte des
idoles, il commença à persécuter les chrétiens avec la plus affreuse cruauté,
donnant l’ordre de les égorger sans aucune miséricorde. Dans cette persécution
périrent plusieurs milliers de martyrs, parmi lesquels fut couronné Philippe le
jeune. Ensuite, Dèce se mit à la recherche du trésor de son maitre. Sixte
lui fut présenté comme adorant J.-C. et comme possédant les trésors de
l’empereur. Or, saint Laurent qui le suivait par derrière lui criait: « Où
allez-vous, sans votre fils, ô mon père ? saint prêtre, où allez-vous sans
votre diacre? Jamais vous n'aviez coutume d'offrir le sacrifice sans ministre.
Qu'y a-t-il en moi qui ait pu déplaire à votre coeur de père? Avez-vous des
preuves que j'aie dégénéré? Éprouvez de grâce, si vous avez fait choix d'un
assistant capable, quand vous m’avez confié le soin de distribuer le sang
du Seigneur. » Ce n'est pas moi qui te quitte mon fils, ni qui t'abandonne,
reprit le saint Pontife ; mais de plus grands combats pour la foi de J.-C., te
sont réservés. Pour nous, en qualité de vieillard, nous n'avons à affronter que
de faibles dangers, toi qui es jeune, tu remporteras sur le tyran un plus
glorieux triomphe. Dans trois jours, tu me suivras, c'est, la distance qui doit
séparer le prêtre et le lévite. Et il lui remit tous les trésors, en lui
ordonnant d'en faire la distribution aux églises et aux pauvres. Le bienheureux
Laurent se mit donc nuit et jour à la recherche des chrétiens et donna à chacun
selon ses besoins. Il vint à la maison d'une veuve qui avait caché un
grand nombre de chrétiens chez elle : depuis longtemps elle souffrait de maux
de tête. Saint Laurent lui imposa les mains et elle fut guérie de sa douleur;
ensuite il lava les pieds des pauvres et leur donna l’aumône. La même nuit, il
vint chez un chrétien et y rencontra un homme aveugle ; par un signe de croix,
il lui rendit la vue.
Or, comme le bienheureux
Sixte ne voulait pas entrer dans les vues de l’empereur, ni sacrifier aux
idoles, il fut condamné à avoir la tête tranchée. Accourut alors saint Laurent
qui se mit à crier à saint Sixte : « Veuillez ne pas m’abandonner,
père saint, parce que déjà j'ai dépensé vos trésors que vous m’aviez
confiés. » Alors les soldats, en entendant parler de trésors, se saisirent de
Laurent et le livrèrent entre les mains du tribun Parthénius. Celui-ci le
présenta à Dèce. Le césar Dèce lui dit: « Où sont les trésors de l’Église que
nous savons, avoir été déposés chez toi? ». Or, comme Laurent ne fui répondait
pas, il le livra à Valérien qui était préfet, afin de le forcer à livrer les
trésors et à sacrifier ensuite aux idoles, ou bien de le faire périr dans des
supplices et des tourments divers. Valérien, de son côté, le mit entre les
mains d'un officier nommé Hippolyte afin qu'il le gardât; et Laurent fut
enfermé en prison avec beaucoup d'autres. Il y avait là sous les verrous un
gentil nommé Lucillus qui, à force de pleurer, avait perdu la vue.
Comme Laurent lui promettait de lui rendre l’usage de ses yeux, s'il croyait en
J.-C. et s'il recevait le baptême, cet homme demanda avec instance. à être
baptisé. Laurent prit donc de l’eau et lui dit: « Tout est lavé dans la
confession. » Et quand Laurent l’eut interrogé avec précision sur les articles
de foi et que Lucillus eut confessé qu'il les croyait tous, il lui
versa de l’eau sur la tête et le baptisa au nom de J.-C. C'est pour cela que
beaucoup d'aveugles venaient trouver Laurent et s'en retournaient guéris. Quand
Hippolyte vit cela; il lui dit : « Montre-moi les trésors. » Laurent lui
répondit : « O Hippolyte, pour peu que tu croies en Notre-Seigneur J.-C., je te
montre des trésors et je te promets une vie éternelle. » Hippolyte lui dit: «
Si tu fais ce que tu dis; je ferai aussi ce à quoi tu m’exhortes. » A
la même heure, Hippolyte crut et reçut le saint baptême avec sa famille. Quand
il fut baptisé il dit « J'ai vu les âmes des innocents tressaillir de joie. »
Peu après, Valérien donna ordre à Hippolyte de lui présenter Laurent. Celui-ci
dit à Hippolyte : « Allons tons les deus ensemble, car la gloire nous est
réservée à toi et à moi. » Ils viennent donc tous deux devant le tribunal, et
l’on s'enquiert encore du trésor. Laurent demanda un délai de trois jours, ce à
quoi Valérien consentit' en le laissant sous la garde d'Hippolyte. Pendant ces
trois jours, Laurent rassembla les pauvres, les boiteux et les aveugles et les présentant
dans le palais de Salluste- à Dèce : « Ce sont là, lui dit-il, les trésors
éternels quine diminuent jamais, mais qui s'accroissent; ils sont répartis
entre chacun et trouvés entre les mains de tous; et ce sont leurs mains qui ont
porté les trésors dans le ciel. » Valérien dit devant Dèce qui était présent: «
Pourquoi tous ces détours? Hâle-toi de sacrifier et renonce à la magie. »
Laurent lui dit : « Quel est celui qu'on doit adorer? Est-ce le créateur ou la
créature? » Dèce irrité le fit frapper avec des fouets garnis de plomb, appelés
scorpions, et on lui mit devant les yeux tous les genres de tortures. Comme
l’empereur lui commandait de sacrifier afin qu'il échappât à ces tourments,
Laurent répondit : « Malheureux! ce sont des mets que j'ai toujours
désirés. » Dèce lui dit: « Si ce sont des mets, fais-moi connaître les
profanes qui te ressemblent afin qu'ils partagent ce festin avec toi. » Laurent
répondit: « Ils ont déjà donné leurs noms dans les cieux et c'est pour cela que
tu n'es pas digne de les voir. » Alors par l’ordre de Dèce, il est dépouillé,
battu de coups de fouets et des lames ardentes lui sont appliquées sur les
côtés. « Seigneur J.-C., dit alors Laurent, Dieu de Dieu, ayez pitié de votre
serviteur, puisque quand j'ai été accusé, je n'ai pas renié votre saint nom,
quand j'ai été interrogé, je vous ai confessé comme mon Seigneur. » Et Dèce lui
dit : « Je sais que c'est par les secrets de la magie que titi te joues des
tourments, mais tu ne sauras te jouer longtemps de moi. J'en atteste les dieux
et les déesses; si tu ne sacrifies, tu périras dans des tourments sans nombre.
» Alors il commanda qu'on le frappât très longtemps avec des fouets garnis de
balles de plomb. Mais Laurent se mit' à prier en disant : « Seigneur Jésus,
recevez mon esprit. » Alors il se fit entendre une voix du ciel que Dèce ouït
aussi : « Tu as encore bien des combats à soutenir. » Dèce rempli de fureur
s'écria: « Romains, vous avez entendu les démons consolant ce sacrilège, qui
n'adore pas nos dieux, ne craint pas les tourments et ne s'épouvante pas de la
colère des princes. »
Il ordonna une seconde
fois qu'on le battît avec des scorpions. Laurent se mit à sourire, remercia
Dieu et pria pour les assistants. Au même instant, un soldat, nommé Romain,
crut et dit à saint Laurent: « Je vois debout en face de toi un très beau jeune
homme qui essuie fies membres avec un linge. Je t'en conjure, au nom de Dieu,
ne me délaisses pas, mais hâte-toi de me baptiser, » Et Dèce dit à Valérien: «
Je pense que nous voici vaincus par la magie. » Il ordonna donc de le détacher
de la cathaste (4) à laquelle il était attaché et de le renfermer
sous la garde d'Hippolyte. Alors Romain apporta un vase plein d'eau, se jeta
aux pieds de saint Laurent et reçut de ses mains le saint baptême. Aussitôt que
Dèce en fut informé, il fit battre de verges Romain qui, s'étant déclaré
chrétien de plein gré, fut décapité par l’ordre de l’empereur. Cette nuit-là,
Laurent fut amené à Dèce. Or, comme Hippolyte pleurait et criait qu'il était
chrétien, Laurent lui dit : « Cache plutôt J.-C. au-dedans de ton coeur, et
quand j'aurai crié, prête l’oreille et viens. » On apporta donc, des
instruments de supplices de tous les genres. Alors Dèce dit à Laurent: « Ou tu
vas sacrifier aux dieux, ou cette nuit finira avec tes supplices. » Laurent lui
répondit : « Ma nuit n'a pas d'obscurités, mais tout pour moi est plein de
lumière. » Et Dèce dit : « Qu'on apporte un lit de fer afin que l’opiniâtre
Laurent s'y repose. » Les bourreaux se mirent donc en devoir de le dépouiller
et l’étendirent sur un gril de fer sous lequel on mit des charbons ardents et
ils foulaient le corps du martyr avec des fourches de fer. Alors Laurent dit à
Valérien: « Apprends, misérable, que tes charbons sont pour moi un
rafraîchissement, mais qu'ils seront pour toi un supplice dans l’éternité,
parce que le Seigneur lui-même sait que quand j'ai été accusé, je ne l’ai pas
renié; quand j'ai été interrogé, j'ai confessé J.-C. ; quand j'ai été rôti,
j'ai rendu des actions de grâces. » Et il dit à Dèce d'un ton joyeux : « Voici
misérable, que tu as rôti un côté, retourne l’autre et mange. » Puis remerciant
Dieu : « Je vous rends grâce, dit-il, Seigneur, parce que j'ai mérité, d'entrer
dans votre demeure. » C'est ainsi qu'il rendit l’esprit. Dèce, tout confus,
s'en alla avec Valérien au palais de Tibère, laissant le corps sur le feu. Le
matin, Hippolyte l’enleva et, de concert avec le prêtre Justin, il l’ensevelit
avec des aromates au champ Véranus. Les chrétiens jeûnèrent, et pendant
trois jours célébrèrent ses vigiles, au milieu des sanglots et en versant des
torrents de larmes.
Est-il certain que saint
Laurent ait souffert le martyre sous cet empereur Dèce ? Le fait est douteux
pour beaucoup de monde, puisque dans les chroniques, on lit que Sixte vécut
longtemps avant Dèce. C'est le sentiment d'Eutrope quand il dit : Dèce qui
suscita une persécution contre les chrétiens fit tuer entre autres le
bienheureux lévite et martyr Laurent. Il est rapporté dans une chronique assez
authentique que ce ne fut pas sous l’empereur Dèce, successeur de Philippe,
mais sous un Dèce qui fut César, et non pas empereur, que saint Laurent
souffrit le martyre. Car entre l’empereur Dèce et Dèce le jeune, sous lequel on
dit que saint Laurent fut martyrisé, il y eut plusieurs empereurs et plusieurs
souverains pontifes intermédiaires. En effet, il est dit dans le même livre que,
après Gallus et Volusien son fils, successeur de Dèce à l’empire,
régnèrent Valérien et Gallien, et que ces deux derniers créèrent César, Dèce le
jeune, mais sans le faire empereur. Car anciennement les empereurs donnaient à
quelques-uns la qualité de Césars, sans cependant lés créer Augustes ou
empereurs; ainsi on lit dans les chroniques que Dioclétien fit César Maximien,
et que, dans la suite, de César il le créa Auguste. Or, du temps de ces
empereurs, c'est-à-dire de Valérien et de Gallien, c'était Sixte qui siégeait à
Rome. Ce fut donc ce Dèce simple César, mais non pas empereur qui martyrisa
saint Laurent. C'est pour cela que dans la légende de ce saint, Dèce n'est pas
appelé empereur, mais Dèce-César seulement. Car l’empereur Dèce ne
régna que deux ans, et martyrisa le pape saint Fabien. A, Fabien succéda
Corneille qui souffrit sous Volusien et Gallus. Après Corneille vint
Lucien, et. Lucien eut pour successeur Etienne qui souffrit sous Valérien et
Gallien dont le règne dura quinze ans. A Etienne succéda Sixte. Ce qui précède
est tiré de la chronique qui a, été citée, ci-dessus. Cependant toutes les
chroniques, tant d'Eusèbe, que de Bède et d'Isidore s'accordent à, dire que le
pape Sixte ne vécut pas du temps de l’empereur Dèce, mais bien de Gallien. Mais
on lit encore dans une autre chronique que ce Gallien eut deux noms, qu'il fut
appelé Gallien et Dèce, et ce fut sous lui que souffrirent Sixte et Laurent, vers
l’an du Seigneur 257. Geoffroy avance aussi dans son livre
intitulé Panthéon que Gallien se nomma Dèce et que ce fut sous lui
que souffrirent saint Sixte et saint Laurent. Et si cet auteur est exact, ce
qu'avance Jean Beleth pourrait être véritable. — Saint Grégoire
rapporte au livre de ses Dialogues qu'une religieuse, nommée Sabine,
conserva la continence sans pouvoir modérer l’intempérance de sa langue. Elle
fut enterrée dans l’église de saint Laurent, devant l’autel du martyr; mais une
partie de son corps fut coupée parle démon et resta intacte, tandis que l’autre
partie fut brûlée : ceci fut constaté le lendemain matin. — Grégoire de Tours
rapporte (5) qu'un prêtre réparant une église de saint Laurent, une poutre se
trouvait être trop courte; il pria le saint martyr qui avait soutenu les
pauvres de venir au secours de son indigence ; la poutre s'allongea de telle
sorte qu'elle était beaucoup trop longue : le prêtre coupa alors cet excédent
en petites parties et s'en servit pour guérir beaucoup d'infirmités. Ce fait
est attesté par le bienheureux Fortunat, et il eut lieu à Brione, château
d'Italie. — Un homme avait mal aux dents : on le toucha avec un morceau de
cette poutre et sa douleur disparut. — Au rapport de saint Grégoire dans ses
Dialogues (6), un autre prêtre appelé Sanctutus, voulant réparer une
église de saint Laurent brûlée par les Lombards, loua grand nombre d'ouvriers.
Or, un jour qu'il n'avait rien à leur donner à manger, il se mit en prière et
en regardant dans le four il y trouva un pain très blanc qui ne paraissait
cependant pas devoir suffire à un repas pour trois personnes. Or, saint
Laurent, qui ne voulait pas gîté ses ouvriers manquassent de rien, multiplia ce
pain de telle sorte qu'il y en eut assez pendant dix jours pour tous les ouvriers.
— Vincent de Beauvais rapporte, dans sa chronique, qu'il y avait à Milan dans
une église de saint Laurent un calice de cristal d'une merveilleuse beauté.
Dans une solennité le diacre qui le portait à l’autel le laissa échapper de ses
mains, et en tombant, par terre ce calice se brisa en morceaux. Mais le diacre
affligé en rassembla les- fragments, les mit sur l’autel, fit une prière à
saint Laurent, et il reprit le calice entier et très solide.
On lit encore dans le
livré des Miracles de la sainte Vierge, qu'il y avait à Rome un juge nommé
Etienne, gui recevait volontiers des présents de grand nombre de personnes, et
violait souvent la justice. Il usurpa par force trois maisons de l’église de
saint Laurent et, un jardin de sainte Agnès, et resta en possession de ce qu'il
avait acquis injustement. Or, il arriva qu'il mourut et qu'il fut mené au
jugement de Dieu. Saint Laurent s'approcha alors de lui, plein d'indignation,
et par trois fois il lui serra le bras pendant longtemps et lui fit souffrir de
cruelles douleurs. Mais sainte Agnès avec les autres vierges ne voulut pas le
voir et détourna la tête. Alors le juge rendit son arrêt en ces termes : «
Parce qu'il a soustrait le bien d'autrui, et qu'en recevant des présents, il a
vendu la vérité, qu'il soit traîné au lieu où est Judas le traître. » Alors
saint Proeject pour lequel Etienne avait eu beaucoup de dévotion
pendant sa vie, s'approchant de saint. Laurent et de sainte Agnès, demandait
pardon pour ce juge. Il fut donc accordé à leurs prières unies à celles de la
sainte Vierge que son âme retournerait à son corps pour y faire pénitence
pendant trente jours. En outre il reçut pour pénitence, de la part de la sainte
Vierge, de réciter chaque jour de sa vie le Psaume
CXVIII, Beati immaculati in via. Quand il revint à la vie, son
bras était noir et brûlé comme s'il eût réellement souffert dans on corps, et
cette marque resta sur lui tant qu'il vécut. Il restitua donc, le bien mal
acquis et fit pénitence, mais il trépassa dans le Seigneur le trentième jour. — On
lit dans la vie de l’empereur saint Henri et de sainte Cunégonde, sa femme,
qu'ils vécurent ensemble dans la virginité; mais à l’instigation du diable,
l’empereur conçut des soupçons sur son épouse par rapport à un soldat, et il la
fit marcher nu-pieds l’espace de 15 marches sur des socs de charrue rougis au
feu. En montant dessus elle dit : « De même, Seigneur Jésus, que vous avez
connaissance que ni Henri ni aucun autre ne m’a touchée, de même aussi
venez à mon aide. » Mais Henri poussé par la honte la frappa au visage : et une
voix se fit entendre à Cunégonde en lui disant : « La Vierge Marie t'a prise
sous sa protection, car tu es vierge. » Elle marcha donc sur cette masse
incandescente sans ressentir aucune douleur. L'empereur venait de mourir quand
une multitude infinie de démons passant devant la cellule d'un ermite, celui-ci
ouvrit sa fenêtre et demanda au dernier passant qui ils étaient. Et il
répondit: « Nous sommes une légion de démons qui nous hâtons d'aller à la mort
du César afin de voir si nous pourrons trouver en lui quelque chose qui nous
appartienne en propre. » L'ermite adjura le diable de revenir et celui-ci lui
dit à son retour: « Nous n'avons rien trouvé, car bien que le soupçon injuste
qu'avait conçu l’empereur, et ses autres péchés aient été mis ainsi que ses
bonnes œuvres dans la balance, Laurent le grillé apporta un pot d'or d'un poids
énorme, quand nous pensions emporter César; cette chaudière ayant été jetée sur
la balance, l’autre côté l’emporta; alors, je fus irrité et j'arrachai une
oreille de ce pot d'or. II donnait le nom de pot à un calice que cet empereur
avait fait ciseler pour l’église d'Eichstat en l’honneur de saint Laurent
envers lequel il avait une dévotion particulière. A cause de sa grandeur, ce
calice avait deux anses. Et il se trouva qu'au même moment l’empereur mourut et
une anse du calice fut brisée (8). Saint Grégoire rapporte dans
son Registre (9), qu'un de ses prédécesseurs voulait, soulager
quelqu'un auprès du corps de saint Laurent, mais qu'il ne savait où le corps
reposait ; quand tout a coup et sans le savoir on découvre le tombeau, et tous
ceux qui se trouvaient là (10), aussi bien les moines que ceux , qui étaient
attachés à l’église, et qui avaient vu ces saintes reliques, moururent dans
l’espace de dix jours.
Il faut observer que le
martyre de saint Laurent paraît l’emporter sur ceux des autres saints martyrs
par quatre caractères qui lui sont propres et qu'on trouve exposés dans les
paroles de saint Maxime, évêque, et de saint Augustin. Le premier, c'est la
rigueur de ce martyre; le second, c'est le résultat ou l’utilité qu'il eut; le
troisième, c'est la constance et le courage du patient; le quatrième, c'est le
combat admirable en lui-même et le mode de sa victoire.
I. Le martyre de saint Laurent l’emporte sur les autres par l’extrême rigueur des tourments. Voici comment s'en exprime le bienheureux évêque Maxime, ou selon certains textes saint Ambroise: « Mes frères, ce n'est pas un martyre ordinaire et de quelques instants que saint Laurent eut à souffrir: car celui qui est frappé du glaive, meurt une fois, celui qui est plongé dans un brasier de flammes, est délivré à l’instant; mais saint Laurent est tourmenté par des supplices longs et nombreux, en sorte que la mort ne ralentit pas sa souffrance, et lui manqua à la fin. Nous lisons que dès bienheureux enfants se promenaient, au milieu des flammes apprêtées
pour les faire souffrir
et qu'ils foulèrent aux pieds des masses de feu. Et cependant saint Laurent
leur est supérieur en gloire, parce que ceux-là se promenaient dans les
flammes, et que lui fut couché sur le feu même qui faisait on supplice. Ils
foulèrent le feu de leurs pieds, tandis que lui en éteignit l’ardeur par la
position qu'on avait fait prendre à son corps étendu sur ses flancs. Ceux-là étaient
debout et adressaient leurs prières en levant les mains vers le Seigneur ;
celui-ci étendu sur le gril priait pour ainsi dire le Seigneur avec chacun de
ses membres. Il faut noter encore que saint Laurent vient le premier de tous
les martyrs après saint Etienne, non pas pour avoir supporté de plus grands
tourments que les autres martyrs puisque beaucoup souffrirent des tourments
égaux et quelquefois plus violents, mais c'est pour six motifs qui se trouvent
ici réunis : 1° En raison du lieu où il a souffert, c'est à Rome, la capitale
du monde et où se trouve le siège apostolique. 2° En raison de sa prédication,
car il s'y livra avec ardeur. 3° En raison des trésors qu'il distribua tout
entiers, avec sagesse aux pauvres. Ces trois raisons sont celles de maître
Guillaume d'Auxerre. 4° Parce que son martyre est authentique et certain : car
bien qu'on lise que les autres aient souffert de plus grands supplices,
cependant cela n'est pas authentique et quelquefois il y a lieu d'en douter;
mais le martyre de saint Laurent est très solennel dans l’église qui l’a
approuvé, ainsi que nombre de saints dans leurs discours. 5° Par la dignité à
laquelle il fut élevé ; car il fut archidiacre du siège apostolique, et après
lui, il n'y eut plus à Rome d'archidiacre. 6° Pour la cruauté, des tourments
qui furent des plus atroces, puisqu'il fut rôti sur un gril de fer. Ce qui a
fait dire de lui par saint Augustin : « On commanda d'exposer sur le feu ses
membres déchirés et coupés par les nombreux coups de fouet qu'il avait reçus,
afin que sur ce gril de fer sous lequel était entretenu un feu violent, le
tourment fût plus atroce et la souffrance plus longue puisque l’on retournait
l’un après l’autre chacun de ses membres.
II. Le martyre de saint
Laurent l’emporte sur les autres par ses résultats et son utilité. D'après
saint Augustin ou saint Maxime, l’âpreté du supplice a couvert saint Laurent de
gloire, l’a rendu célèbre dans l’opinion publique, excite à la dévotion envers
lui, et en fait un modèle remarquable. 1° Elle le couvrit de gloire : ce qui
fait dire à saint Augustin : « Tyran, tu as sévi contre ce martyr ; tu as
tressé, tu as embelli sa couronne en accumulant les tourments. » Saint Maxime
ou saint Ambroise ajoute: « Quoique ses membres se disloquent sous l’ardeur de la
flamme, cependant la force de sa foi n'est pas ébranlée. Il perd son corps,
mais il gagne le salut. » Saint Augustin dit : « O le bienheureux corps,
dont les angoisses ne purent lui faire perdre la foi, mais que la religion
couronna dans le ciel. » 2° Elle le rendit célèbre dans l’opinion publique.
Saint Maxime ou saint Ambroise dit: « Nous pouvons comparer le bienheureux
martyr Laurent au grain de sénevé qui, broyé de toutes manières, a mérité de
répandre par tout l’univers une odeur mystérieuse. Quand il était en vie, il
fut humble, inconnu, méprisé. A peine a-t-il été tourmenté, déchiré, brûlé,
qu'il répandit sur toutes les églises du monde un parfum de noblesse. » Plus
loin on lit: « C'est chose sainte rt agréable à Dieu que nous
honorions avec une piété toute particulière le jour de la naissance de saint
Laurent : l’Église victorieuse de J.-C. brille en ce jour du reflet de son
bûcher, aux regards de l’univers. Ce généreux martyr a acquis une telle gloire
dans son martyre qu'il en éclaire le monde entier. » 3° Le martyre de saint
Laurent nous excite à la dévotion pour lui. Saint Augustin donne trois motifs
que nous avons de le louer et de lui témoigner notre dévotion. Nous devons
mettre toute notre confiance dans ce bienheureux martyr, d'abord parce qu'il a
répandu son précieux sang pour Dieu, ensuite parce qu'il a le privilège infini
de nous montrer quelle doit être la foi du chrétien puisqu'il a eu tant
d'imitateurs; enfin, parce que toute sa vie fut si sainte qu'il mérita
d'obtenir la couronne du martyre dans un temps de paix. 4° Le martyre a fait de
saint Laurent un modèle proposé à notre imitation. Là-dessus saint Augustin
s'exprime ainsi : « La cause pour laquelle ce saint homme a été dévoué à la
mort, n'est que pour porter les autres à être ses imitateurs. » Or, nous
avons trois motifs de l’imiter: 1° la force avec laquelle il souffrit : « Le
peuple de Dieu, dit saint Augustin, n'est jamais instruit d'une manière plus
profitable que par l’exemple des martyrs. Si l’éloquence entraîne, le martyre
persuade. Les exemples l’emportent sur les paroles, et les actions instruisent
mieux que les discours. Les persécuteurs de saint Laurent ont pu apprécier
eux-mêmes quelle dignité possédaient les martyrs dans cette excellente manière
d'instruire, puisque cette admirable force d'âme ne faiblissait pas, mais
fortifiait encore les autres en leur donnant un modèle dans ses souffrances. »
2° La grandeur et l’ardeur de sa foi: « En surmontant par la foi, dit saint
Maxime ou saint Ambroise, les flammes du persécuteur, il nous montre que, par
le feu de la foi, on peut surmonter les flammes de l’enfer, et avec l’amour de
J.-C., on n'a plus à craindre le jour du jugement. » 3° Son ardente
dévotion: « Saint Laurent, dit encore le même auteur, a illuminé le monde entier
avec cette lumière qui le brûla lui-même, et de ces flammes dont il supporta
l’ardeur, il échauffa les coeurs de tous les chrétiens. Sur l’exemple de saint
Laurent, nous sommes excités à souffrir le martyre, nous sommes enflammés pour
la foi, et nous sommes échauffés par la dévotion. »
III. Le troisième
caractère qui distingue excellemment son martyre, c'est sa constance, ou son
courage. Voici comme en parle saint Augustin : « Le bienheureux Laurent demeura
en J.-C. au milieu de ses épreuves, pendant son inique interrogatoire,
jusqu'aux atroces menaces qu'on lui fit, et jusqu'à la mort. Dans cette longue
mort, il avait bien mangé, bien bu, il était rassasié de cette nourriture, et
ivre; de ce calice de Dieu ; alors il ne ressentit pas les tourments, il ne fut
pas abattu, mais il monta au ciel. Il fut si constant et si ferme que non
seulement, il ne succomba pas aux tourments, mais, que par ces tourments
eux-mêmes, il devint plus parfait dans la crainte, plus fervent dans l’amour et
plus joyeux en ardeur. » 1° « On l’étend, dit saint Maxime, sur des charbons
ardents, on ne cesse de le tourner sur lui-même; mais plus il souffre de
douleur, plus grande est la patience avec laquelle il craint N.-S. J.-C. » 2° «
Le grain de sénevé, dit saint Maxime ou bien saint Ambroise, quand il est
broyé, s'échauffe. Laurent au milieu de ses supplices s'enflamme. Chose
admirable! celui-ci tourmente Laurent, ceux-là plus cruels encore
perfectionnent les tortures, mais plus les supplices sont atroces plus ils
rendent Laurent parfait dans son dévouement. 3° Son coeur était
tellement fortifié par la foi dans J.-C., que ne tenant aucun compté des
tortures infligées à son propre corps; tout joyeux de son triomphe sur les
flammes qui le brûlaient, il insultait à la cruauté de son bourreau.
IV. Le quatrième
caractère de son martyre fut sa lutte admirable et la manière dont il remporta
la victoire. Car, on peut recueillir des paroles de saint Maxime et de saint
Augustin, que saint Laurent eut à endurer en quelque sorte extérieurement cinq
sortes de feu, qu'il supporta avec courage et qu'il éteignit. Le premier fut le
feu de l’enfer, le second le matériel de la flamme, le troisième fut celui de
la concupiscence de la chair; le quatrième fut celui d'une violente avarice, le
cinquième fut le feu d'une rage insensée. 1° « Pouvait-il faiblir, dit saint
Maxime, parce que son corps était momentanément brûlé, celui dont la foi
éteignait le feu éternel de l’enfer? Il passa à travers un feu d'un instant de
durée, et tout terrestre, mais il échappa à la flamme de la géhenne qui brûle
sans cesse. » 2° « Son corps est brûlé, dit saint Maxime ou saint Ambroise,
mais l’amour divin éteignit cette combustion matérielle. Un roi méchant mettra
lui-même le bois, il activera le foyer, mais le bienheureux Laurent n'en
sentira pas les effets, parce que l’ardeur de sa foi est encore plus vive. » «
La charité de J.-C., dit saint Augustin, ne fut pas vaincue,par la flamme, et
le feu qui brûle à l’extérieur est moins ardent que celui qui brûle à
l’intérieur. » 3° Saint Maxime dit en parlant de l’extinction du feu de la
concupiscence : « Voici un feu par lequel saint Laurent passa, sans en
être brûlé, puisqu'il en eut horreur; mais il n'en brillé pas moins d'un grand
éclat: il a brûlé pour n'être point enflammé, et pour ne point être brûlé, il
endura d'être brûlé. » 4° L'avarice de ceux qui convoitaient des trésors a été
déçue, selon ces paroles de saint Augustin : « Il s'arme d'une double
torche cet homme cupide d'argent et ennemi de la vérité: c'est l’avarice pour
ravir de l’or, c'est l’impiété pour faire disparaître J.-C. : mais tu ne gagnes
rien, tu ne retires aucun profit, homme cruel, ce qui n'est que matière est
soustrait à tes recherches Laurent monte au ciel, et tu péris avec tes flammes.
» 5° La folie furieuse des persécuteurs a été frustrée et annihilée, comme le
dit saint Maxime : quand il eut vaincu les bourreaux qui attisaient le foyer,
il éteignit' l’incendie allumé par la folie qui débordait de toutes parts.
Jusque-là le démon n'a obtenu qu'un résultat; c'est que cet homme fidèle montât
plein de gloire jusqu'au trône de son maître, et que la cruauté de ses
persécuteurs confondus fût engourdie avec leurs feux. » Il montre combien fut
ardente la folie des bourreaux en disant : « La fureur enflammée des gentils prépare
un gril ardent, afin de venger dans les flammes l’ardeur de leur indignation. »
Il n'y a rien d'étonnant que saint Laurent ait surmonté ces cinq sortes de feu
extérieur, puisque d'après les paroles de saint Maxime, il y eut trois choses
qui le rafraîchirent intérieurement, et il porta dans son cœur trois feux au
moyen desquels il adoucit et modéra entièrement le feu extérieur, qui fut ainsi
vaincu par une ardeur plus forte. Ce furent :1° Le désir du royaume du ciel, 2°
la méditation de la loi de Dieu, 3° la pureté de conscience. Il refroidit et
éteignit ainsi tout feu extérieur. 1° le désir de la patrie céleste. Saint
Maxime ou saint Ambroise dit : « Le bienheureux Laurent ne pouvait ressentir
les tourments du feu puisqu'il possédait dans ses membres le désir du paradis
qui refroidissait les flammes. — Aux pieds du tyran, gît une chair brûlée, un
corps inanimé : mais il n'a rien perdu sur la terre, puisque son âme demeure
dans le ciel. 2° La méditation de la loi divine. Le même, auteur s'exprime
ainsi : « Tandis que son esprit est occupé dans la méditation des commandements
de J.-C., tout ce qu'il souffre est froid pour lui. » 3° La pureté de
conscience. Il est dit à ce propos : « Ce n'est que feu autour des membres de
ce généreux martyr, mais il ne pense qu'au royaume de Dieu, et sa conscience
rafraîchie le fait sortir vainqueur du supplice. » Il posséda néanmoins trois
feux intérieurs qui lui firent surmonter la violence des flammes extérieures.
Le premier fut la grandeur de sa foi, le second, son ardente charité, et le
troisième, une véritable connaissance de Dieu, qui l’a éclairé comme une
flamme. « Plus sa foi est ardente, dit saint Ambroise, plus la flamme qui le
brûle perd de sa force. La ferveur de la foi c'est le feu du Sauveur qui dit
dans 1'Evangile : « Je suis venu vous apporter le feu sur la terre. » Saint
Laurent en était embrasé, il n'a donc pas ressenti l’ardeur des flammes. » 2°
Saint Ambroise dit de sa charité : « Il brûlait au dehors ce saint martyr,
parce que le, tyran l’avait mis sur un foyer violent, mais la flamme de l’amour
de Dieu qui le consumait était plus forte encore. » 3° Le même père parle ainsi
de la connaissance de Dieu : « Les flammes les plus cruelles n'ont pu vaincre
cet invincible martyr, parce qu'il avait l’esprit éclairé des rayons les plus
pénétrants de la vérité. Enflammé de, haine pour le mal, et d'amour pour la
vérité, ou il ne sentit pas, ou il vainquit la flamme qui le brillait au
dehors. L'office de saint Laurent a trois privilèges dont ne jouissent pas les
autres martyrs. Le premier c'est la vigile ; c'est le seul des martyrs qui en
ait une. Mais les vigiles des saints ont été remplacées en ce jour par le jeûne
à cause de certains désordres. Me Jean Beleth rapporte que c'était
autrefois la coutume; qu'aux fêtes des saints, les hommes, avec leurs femmes,
et les filles venaient à l’église où ils passaient la nuit à la lumière des
flambeaux ; mais parce qu'il en résultait des adultères, il fut statué que la
vigile serait convertie en jeûne. Cependant on a conservé l’ancienne
dénomination, et on dit encore vigile et non pas jeûne. Le second, c'est qu'il
a une octave. C'est le seul des martyrs avec saint Etienne qui ait une octave,
comme saint Martin parmi les confesseurs. Le troisième, c'est que les antiennes
ont des réclames (11), cela ne lui est commun qu'avec saint Paul. Saint Paul a
ce privilège en raison de l’excellence de sa prédication et saint Laurent en
raison de l’excellence de son martyre.
(1). Il existe un poème
sur saint Laurent dont tous les mots commencent par L.
(2). La vie de saint
Laurent est tirée des actes anciens et reproduits dans son office
au Bréviaire romain.
(3). C. CXLV.
(4). La cathasta,
d'après Rich, est tout simplement un gril de fer au-dessous duquel on
mettait du feu pour torturer les criminels. Cet instrument était distingué du
chevalet Eculeus et avait la forme d'une échelle d'après ce passage
de Salvien : Lit. III, De Gubernat. Dei :
Ad caelestis regiae januam..... ascendentes scalas sibi quodam modo
de eculeis catastisque fecerunt. Iso Magister
in Glossis catastae, genus tormenti, id
est, lecti ferrei.
(5). De Gloria Martyr.,
l. I, c. XLII ; — Fortunat, l. IX, c. XIV.
(6). L. III,
c. XXXVII.
(7). Grég. de
Tours; De Gloria Martyr., l. I, c. XLVI.
(8). Ce fait se trouve
sculpté en relief sur le tombeau qui renfermait les reliques de saint Henri et
de sainte Cunégonde avant leur canonisation. On y voit un ange tenant d'une
main une épée dégainée, de l’autre, une balance sur l’un des plateaux de
laquelle est posé un calice. Chronic. Casin., l. II, c. XLIV.
(9). Ep. l. V, c.
XXX.
(10). Le texte
porte Mansionarii. On appelait ainsi les tenanciers d'une maison. Quand il
s'agit de personnes religieuses, c'étaient des chanoines vivant en communauté.
(11) Voyez le Sacramentaire de saint Grégoire.
Dans la réforme du Bréviaire romain, cet usage a disparu.
Francesco Rizzo da Santacroce (1490–1545).
Saint Laurent, primo quarto del XVI sec, 40 x 26, Museum of John Paul II
Collection, Danuta Rago, Maria Raczyńska (1988). Kolekcja imienia Jana Pawła II z fundacji Janiny i Zbigniewa
Karola Porczyńskich. Krajowa Agencja Wydawnicza
Saint LAURENT
10 août 258
Les origines du diacre
Laurent
Il y a peu de martyrs
dont le nom soit aussi célèbre que celui de saint Laurent. Les plus illustres
des pères latins ont employé leur éloquence à le louer. Toute l'Église, dit
saint Maxime de Turin, se réunit comme en un corps pour applaudir son triomphe,
et lui payer le tribut de sa vénération.
Les anciens pères ne
parlent ni du lieu de sa naissance, ni de son éducation (1).
La vertu extraordinaire qu'il faisait paraître dans sa jeunesse lui gagna
l'affection de saint Sixte II, alors archidiacre de Rome. Ce saint le prit sous
sa protection, voulut être son guide dans l'étude des livres saints, et se
chargea de le former à la perfection chrétienne. Ayant été élu pape en 257, il
l'ordonna diacre ; et sans tenir compte de son jeune âge, il l'établit le
premier des sept diacres qui étaient attachés au service de l'Église Romaine.
C'est pour cela que plusieurs pères lui donnent le titre d'archidiacre du pape.
Cette place supposait un rare mérite. Celui qui l'exerçait avait soin du trésor
et des richesses de l'Église, il était chargé d'en distribuer les revenus aux
pauvres.
Le martyre du pape Sixte
II
L'Empereur Valérien,
persuadé par Macrien, publia en 257 de sanglants édits contre le christianisme.
Il se flattait follement de le détruire, ignorant qu'il était l'ouvrage du
Très-Haut. Pour dissiper le troupeau, il consacra d'abord ses efforts contre
les pasteurs. Il ordonna donc de mettre à mort sans délai les évêques, les
prêtres et les diacres. Le pape saint Sixte II fut arrêté l'année suivante.
Tandis qu'on le conduisait au supplice, Laurent son diacre le suivait en
pleurant ; et s'estimant malheureux de ne pas partager ses souffrances, il lui
disait : « Où allez-vous, mon père, sans votre fils ? Où allez-vous,
saint pontife, sans votre diacre ? Jamais vous n'offriez le sacrifice, sans que
je vous servisse à l'autel. En quoi ai-je eu le malheur de vous déplaire ?
M'avez-vous trouvé infidèle à mon devoir ? Éprouvez-moi de nouveau, et voyez si
vous avez fait le choix d'un indigne ministre pour la dispensation du sang du
Seigneur ». Ces sentiments étaient dus à la sainte envie qu'il portait à
son évêque sur le point de recevoir la couronne du martyre. Brûlant d'amour
pour Dieu, et enflammé d'un désir ardent d'être avec Jésus-Christ, il méprisait
la liberté et la vie, et faisait consister toute sa gloire à souffrir pour le
Seigneur. Il regardait le monde comme un vil néant, dont il lui était
avantageux de sortir au plus tôt, de là cette douleur de se voir libre, cette
soif des souffrances et des tortures. Le saint Pape, touché de tendresse et de
compassion, le consolait, en lui disant : « Je ne vous abandonne
point, mon fils. Une épreuve plus grande et une victoire plus glorieuse vous
sont réservées, à vous qui êtes dans la force et dans la vigueur de la
jeunesse. Pour moi, je suis épargné à cause de ma faiblesse et de mon grand
âge. Vous me suivrez dans trois jours ». Après lui avoir ainsi parlé, il
le chargea de distribuer sur le champ aux pauvres les trésors de l'Église dont
il était dépositaire, de peur qu'ils ne fussent dépouillés de leur patrimoine
par les païens.
La distribution aux
pauvres des richesses de l'Église
Laurent, transporté de
joie en apprenant que Dieu l'appellerait bientôt à lui, rechercha toutes les
veuves et tous les orphelins qui étaient dans l'indigence. Il leur distribua
tout l'argent qu'il avait entre les mains. Il vendit aussi les vases sacrés, et
les employa de la même manière. L'Église romaine avait alors des richesses
considérables. Non seulement elles servaient à l'entretien de ses ministres,
mais elles nourrissaient aussi un grand nombre de veuves et de vierges, outre
quinze cents pauvres du peuple. Il y avait une liste de tous ces malheureux
chez l'évêque ou chez son archidiacre. L'Église de Rome envoyait aussi d'abondantes
aumônes dans les pays éloignés. Elle avait des ornements et des vases forts
riches pour la célébration des divins mystères (2).
La magnificence de ces vases sacrés enflamma, suivant Eusèbe, la cupidité des
persécuteurs. Saint Optat rapporte que, sous la persécution de Dioclétien, il y
avait dans les Églises des ornements précieux. Saint Ambroise, en parlant de
saint Laurent, fait mention de vases sacrés d'or et d'argent. On lit dans saint
Prudence, qu'on voyait des calices faits des plus riches métaux, relevés en
bosse, et garnis de diamants.
Le préfet de Rome veut
s'emparer des richesses de l'Église
Le préfet de Rome fut
informé des richesses de l'Église. S'imaginant que les chrétiens avaient caché
de grands trésors, il résolut de s'en emparer. Dans cette vue, il envoya
chercher Laurent qui en était le dépositaire. Lorsqu'il fut venu, il lui parla
de la sorte, selon saint Prudence : « Vous vous plaignez souvent,
vous autres chrétiens, que l'on vous traite avec rigueur : mais il ne s'agit
point de tortures présentement. Je me contente de vous demander avec douceur ce
que vous pouvez donner. Je sais que vos prêtres se servent de vases d'or pour
faire des libations, qu'ils reçoivent le sang sacré dans des coupes d'argent,
et que dans vos sacrifices nocturnes vous allumez des flambeaux de cire, que
soutiennent des chandeliers d'or. Remettez-moi ces trésors que vous cachez. Le
Prince en a besoin pour réparer ses forces épuisées. On dit que, conformément à
votre doctrine, vous devez rendre à César ce qui appartient à César.
Certainement votre Dieu ne bat point monnaie : il n'a point apporté d'argent
dans le monde ; il n'y est venu qu'avec des paroles. Donnez-moi donc votre
argent, et contentez-vous d'être riches en paroles ». Laurent répondit
tranquillement : « À la vérité l'Église est riche, et l'Empereur n'a
point de trésors aussi précieux qu'elle. Je vous en ferai voir une bonne
partie. Je vous demande seulement un peu de temps, pour disposer et mettre tout
en ordre ».
Le vrai trésor de
l'Église
Le Préfet n'entendit
point de quel trésor parlait Laurent. Mais s'imaginant qu'il lui remettrait de
grandes richesses, il lui accorda trois jours de délai. Durant cet intervalle,
il parcourut toute la ville, pour chercher les pauvres qui étaient nourris et
entretenus aux dépens de l'Église. Le troisième jour, il en rassembla un grand
nombre. Cette troupe, composée de vieillards décrépits, d'aveugles, de muets,
d'estropiés, de lépreux, d'orphelins, de veuves et de vierges, fut placée
devant l'église. Le Diacre alla trouver ensuite le Préfet, et l'invita à venir
voir les trésors dont il lui avait parlé. Mais quel fut l'étonnement de
celui-ci, quand il n'aperçut qu'une troupe de misérables, dont plusieurs
faisaient horreur à voir ! Jetant alors sur le Saint des regards menaçants, il
lui demanda l'explication d'un spectacle si extraordinaire, et le pressa de lui
montrer les trésors qu'il lui avait promis. Laurent répondit : « Quoi
donc, y a-t-il ici quelque chose qui vous blesse ? L'or que vous désirez avec
tant d'ardeur, est un vil métal, et la source ordinaire de toutes sortes de
crimes. L'or véritable, c'est la lumière du ciel dont jouissent ces pauvres,
présents à vos yeux. Ils trouvent dans leurs infirmités et leurs souffrances
qu'ils supportent patiemment, les avantages les plus précieux. Ils ne
connaissent point ces vices et ces passions qui sont des maladies réelles, et
qui rendent les grands du monde si malheureux et si méprisables. Vous voyez
dans la personne de ces pauvres, les trésors que je vous ai promis de vous
montrer. J'y ajoute les perles et les pierres précieuses (3),
ces veuves et ces vierges consacrées à Dieu. L'Église, dont elles sont la
couronne, devient par elles l'objet des complaisances de Jésus-Christ. Elle n'a
point d'autres richesses. Vous pouvez vous en servir pour l'avantage de Rome,
celui de l'Empereur, et le vôtre ». Ainsi il l'exhortait à racheter ses
péchés par une sincère pénitence et par l'aumône. Il lui faisait en même-temps
connaître l'usage auquel l'Église employait ses trésors.
Le supplice de Laurent
Mais cet homme charnel,
loin de profiter de l'objet qu'il avait devant les yeux, s'écria dans un
transport de rage : « Comment oses-tu me jouer, malheureux ? C'est
donc ainsi que tu insultes les haches et les faisceaux qui sont les symboles du
pouvoir romain ? Je sais que tu désires la mort ; et c'est la suite de ta
vanité frénétique. Mais ne t'imagines pas mourir sur le champ : je prolongerai
tes tortures, afin de te rendre la mort plus douloureuse ; tu ne mourras que
par degrés ». Ayant ainsi parlé, il ordonna de préparer un gril de fer,
qui fut mis sur des charbons à demi allumés. On dépouilla Laurent de ses habits
Après quoi on l'attacha sur ce gril, pour que le feu pénétrât sa chair par des
progrès insensibles. Les chrétiens nouvellement baptisés voyaient sur son
visage une lumière éclatante, et sentaient une odeur très agréable qui
s'exhalait de son corps. Mais les païens ne s'apercevaient pas de ce double
prodige. Le Martyr, dit saint Augustin, désirait si ardemment de posséder
Jésus-Christ, qu'il ne pensait point aux tourments que le persécuteur lui faisait
souffrir. Saint Ambroise observe, que tandis que les flammes matérielles
agissaient sur son corps, le feu de l'amour divin qui brûlait son cœur avec
beaucoup plus d'activité, absorbait le sentiment des douleurs qu'il endurait ;
et qu'ayant la loi du Seigneur devant les yeux, il regardait ses souffrances
même comme un rafraîchissement et une consolation. Il jouissait effectivement
d'une paix intérieure que rien ne pouvait altérer. Après avoir enduré longtemps
l'horrible torture imaginée par le Juge, il lui dit avec tranquillité
: « Vous pouvez maintenant faire tourner mon corps; il est assez rôti
de ce côté-là ». Les bourreaux l'ayant tourné, il ajouta, toujours en
s'adressant au Juge : « Ma chair est présentement assez rôtie, vous
pouvez en manger ». Le Préfet ne lui répondit que par des insultes.
La prière et la mort de
Laurent
Cependant le Martyr
priait avec ferveur. Il demandait à Dieu avec larmes la conversion de Rome. Il
conjurait Jésus-Christ de faire par sa grâce, que cette ville qui avait soumis
l'univers, se soumît à son tour au joug de la foi, afin que l'Évangile pût se
répandre plus facilement dans toutes les provinces de l'Empire. Il sollicitait
la conversion de la capitale du monde, à cause des saints apôtres Pierre et
Paul qui avaient commencé à y planter la Croix et qui l'avaient arrosée de leur
sang. Sa prière finie, il leva les yeux au ciel et rendit l'esprit (4).
Remarque sur la mort de
Laurent
La plupart des auteurs
modernes estiment qu'il fut décapité, comme Sixte.
Le témoignage de saint
Prudence
Saint Prudence assure que
l'entière conversion de Rome fut le fruit des prières de saint Laurent. Il
ajoute :
que Dieu commença à
l'exaucer, même avant qu'il fût sorti de ce monde,
que plusieurs sénateurs,
témoins de sa mort, furent si touchés de son courage et de sa piété qu'ils se
convertirent sur le champ,
que ces sénateurs
enlevèrent son corps sur leurs épaules (5),
qu'ils l'enterrèrent
honorablement, le 10 Août 258, dans le Champ de Véran, près du chemin qui
conduisait à Tibur.
Sa mort, continue-t-il,
fut celle de l'idolâtrie qui, depuis, alla toujours en déclinant. Enfin le
culte des idoles a disparu : le Sénat lui-même (6) vénère
les tombeaux des apôtres et des martyrs. Le même Père décrit la dévotion et la
ferveur avec lesquelles les romains fréquentaient l'église de saint Laurent. Il
dit qu'ils imploraient la protection du saint Martyr dans tous leurs besoins,
et que l'on voyait au succès de leurs prières combien cet intercesseur était
puissant auprès de Dieu. Il finit par implorer la miséricorde divine pour
lui-même, et par demander au Ciel que les prières des martyrs puissent lui
obtenir ce que les siennes ne lui obtiendraient point (7).
De nombreux miracles
On lit, dans saint
Augustin, qu'il s'opérait à Rome un grand nombre de miracles par l'intercession
de saint Laurent. Il s'en opérait aussi en d'autres lieux, comme le disent
saint Grégoire de Tours, saint Fortunat et quelques autres Pères. Il apparaît
dans le Sacramentaire du pape Gélase, que la fête de saint Laurent s'est
célébrée avec Vigile et Octave, au-moins jusqu'au cinquième siècle.
Le culte
Sous le règne de
Constantin le Grand, on bâtit une église sur le tombeau du saint Martyr. Elle
existe encore aujourd'hui sous le nom de Saint-Laurent extra muros.
Son nom est cité dans la
première prière eucharistique. Il y est invoqué pour guérir les brûlures et les
maladies de peau.
Saint Laurent et Strasbourg
Le pape Adrien accorda à
Charlemagne une partie des reliques de saint Laurent, et ce Prince en fit
présent à l'Église de Strasbourg. Ces Reliques furent l'origine de la chapelle
de saint Laurent, attenante à la cathédrale (8).
Cette chapelle devint la première et la plus ancienne paroisse de la ville et
du diocèse de Strasbourg, et fut le titre du premier curé archiprêtre, auquel
était autrefois attachée la fonction de grand pénitencier (9).
Remarques de l'auteur
Alban Butler écrites en 1785
Cette remarque est
intéressante : elle montre la foi et dans quel esprit vivaient les chrétiens à
la fin du VXIIIe siècle. Les réflexions ci-dessous doivent nous faire
réfléchir aujourd'hui sur le sens de la vie d'où découle la notion d'amour et
de bonheur.
Nous voyons dans la
personne de saint Laurent quel est le pouvoir de la grâce de Jésus-Christ ; et
comment elle adoucit l'amertume de ce qui mortifie le plus la chair et le sang.
Si nous avions le courage et la ferveur des saints, les difficultés qui se
rencontrent dans la pratique de la vertu, disparaîtraient comme de vains
fantômes. Si notre foi était aussi vive que celle des martyrs, nous
mépriserions comme eux les plaisirs et les honneurs du monde ; et nous
jugerions des biens et des maux de cette vie, non d'après les sentiments de la
nature, mais d'après les principes de la religion. En aimant Dieu aussi
sincèrement qu'ils l'aimaient, nous nous soumettrions avec joie à sa volonté en
toutes choses ; nous ne désirerions rien tant que son accomplissement, et nous
y ferions consister notre bonheur. Pourquoi sommes-nous impatients dans les
épreuves ? Pourquoi nous abandonnons-nous alors aux murmures et aux plaintes ?
Pourquoi nous regardons-nous comme malheureux ? C'est que nous sommes dominés
par l'amour propre, et que nous cherchons plutôt ce qui flatte la nature, que
l'accomplissement de la volonté de Dieu. L'amour se connaît dans les
souffrances. Nous pouvons alors juger si dans les devoirs qui sont agréables à
la nature, nous aimons la volonté de Dieu ou la nôtre. Lorsque l'amour propre
se découvre dans nos souffrances, il est bien à craindre qu'il n'infecte
également tout le reste de notre vie ; il nous serait au-moins difficile de
prouver que la foi et la divine charité sont le principe de nos actions.
SOURCES : Nominis
Vies des pères, des
martyrs et des autres saints écrit en anglais par Alban Butler traduit par
l'abbé Godescard chanoine saint Honoré Tome VII
Tiré de
saint Ambroise, De Offic.
l. 1. c. 41. l, 2. c. 48.
des quatre Panégyriques
de saint Augustin, Serm. 302. 303.304. 305.
de quatre autres discours
, app. Serm. S. Augustini
de la soixante-douzième
Homélie de ce Père sur saint Jean
de deux discours qui
portent le nom de saint Ambroise
de saint Prudence, Hymn.
2. de Coron.
de saint Léon, Serm. 83.
de saint Pierre
Chrysologue, Serm. 135.
de saint Maxime de Turin
, Serm. 56
de saint Fulgence.
Les Actes de saint
Laurent n'ont pas été utilisés, ne faisant à priori pas assez autorité.
Notes
Les Espagnols prétendent
qu'il était de leur pays. Voyez le livre intitulé : Francisei Perezii Bayeri
Damasus et Laurentius, Hispani, asserti & vindicati. Romae, 1756, in-4°.
Mais Mérenda a combattu leur prétention et a prouvé que saint Laurent était
Romain de naissance, in Opera S. Damasi, c. 24. S. 3. p. 146. La même chose est
expressément marquée dans l'ancien Sacramentaire, appellé Léonien , et publié
par Blanchini, T. 4. oper. Anastas Bibliot. Proleg p. XXXV/III. Le savant
éditeur d'Anastase prouve encore ce sentiment dans un autre Ouvrage. V. Adnot.
in Libellum. Orationum antioui Ritûs Gothic. Hispan. T. 1. part. 1. apparat in
Psalter. Card. Thomasii p. 291 et 293. edit.an. 174.
Voyez Tertullien et
Lucien.
Nune addo gemmas nobiles
,
Gemmas corusci luminis.....
Cernis sacratas Virgines. ...
Hoc est monile Ecclesiæ,
Dotata sic Christo placet.
S. Prudent. Hymn. 2. v. 297.
(b) Saint Léon s'exprime
de la sorte dans un Panégyrique de saint Laurent : Segnior fuit ignis qui foris
ussit , quam qui intùs accendit. Sevîsti, Persecuror, in Martyrem ; sevisti, et
auxisti palmam dùm aggeris panam. In honorem transierunt triumphi..... etiam instrumenta
supplicii. S. Leo M. Serm. 83. edit. Quesn. 87. edit. Roma T. 1. p. 25o.
Dominus in Sanctis suis ..... nobis et prasidium contulit et exemplum..... Ut
quàm clarificata est Hierosolyma Stephano , tam illustris fieret Roma Laurentio
: cujus oratione & patrocinio adjuvari nos sine cessatione confidimus.
Ibid. P.251.
Vexêre corpus subditis
Cervicibus quidam Patres,
Quos mira libertas viri
Ambire Christum suaserat. v. 490.
Ipsa et Senatûs lumina,
Quondam Luperei et Flamines,
Apostolorum et Martyrum
Exosculantur limina. v. 518.
Qua sit potestas credita,
Et muneris quantùm datum,
Probant Quiritum gaudia,
Quibus rogatus annuis (Laurenti) v. 561.
Indignus agnosco et scio
Quem Christus ipse exaudiat ;
Sed per patronos Martyres
Potest medelam consequi, v. 578.
En 1785, la Paroisse de
Saint-Laurent dépendait du Grand-Choeur de la Cathédrale, qui était Curé
primitif et Patron de la Cure. Le Curé Archiprêtre, nommé par le Grand-Choeur,
tenait parmi les curés du Diocèse la première place dans les Synodes et les
Assemblées ecclésiastiques, et avait le privilège d'être le premier assistant
de l'évêque le Jeudi Saint à la bénédiction des Saintes Huiles.
Voyez M. l'Abbé
Grandidier, Essais hist. sur la Cathédrale de Strasbourg, p. 318 et suiv.
SOURCE : https://www.eglise-et-histoire.fr/Saints/saint_laurent_de_rome.php?f=58
Jerónimo Cósida (1510–1592). San Lorenzo, XVI sec., olio su tavola, 63,6 x
31,5, Museo di Saragozza
Also
known as
Laurence
Laurent
Laurentius
Lorenço
Lorenzo
Profile
Third-century archdeacon of Rome,
distributor of alms,
and “keeper of the treasures of the church” in a time when Christianity was
outlawed. On 6 August 258,
by decree of Emperor Valerian, Pope Saint Sixtus
II and six deacons were beheaded,
leaving Lawrence as the ranking Church official
in Rome.
While in prison awaiting execution Sixtus reassured
Lawrence that he was not being left behind; they would be reunited in four
days. Lawrence saw this time as an opportunity to disperse the material wealth
of the church before the Roman authorities could lay their hands on it.
On 10
August Lawrence was commanded to appear for his execution,
and to bring along the treasure with which he had been entrusted by the pope.
When he arrived, the archdeacon was
accompanied by a multitude of Rome‘s crippled, blind, sick,
and indigent.
He announced that these were the true treasures of the Church. Martyr.
Lawrence’s care for
the poor,
the ill,
and the neglected have led to his patronage of
them. His work to save the material wealth of the Church,
including its documents, brought librarians and
those in related fields to see him as a patron,
and to ask for his intercession. And his incredible strength and courage when
being grilled to death led
to his patronage of cooks and
those who work in or supply things to the kitchen. The meteor shower that
follows the passage of the Swift-Tuttle comet was known in the middle ages as
the “burning tears of Saint Lawrence”
because they appear at the same time as Lawrence’s feast.
Born
at Huesca, Spain
cooked
to death on a gridiron on 10 August 258 in Rome, Italy
tradition says that the
ashes of his burned body were dispersed by the winds, and appear at different
places around the world on his feast day
buried in
the cemetery of Saint Cyriaca
on the road to Tivoli, Italy
tomb was later opened by
Pelagius to inter the body of Saint Stephen
the Martyr
his mummified head
is enshrined at
the Quirinal Chapel of the Vatican Apostolic Library in Rome
other relics and
the gridiron believes to have been his deathbed are enshrined in
the crypt of the Basilica of San Lorenzo Outside the Walls, Rome
his garments are enshrined in
Our Lady’s Chapel in the Lateran Palace, Rome
some relics enshrine at monastery at El
Escorial near Madrid, Spain
bibliophiles,
book lovers, book collectors
Worshipful
Company of Girdlers
Worshipful
Company of Ironmongers
—
Rotterdam, Netherlands, diocese of
in Belgium
–
in Germany
Oldenburg,
Lower Saxony
–
–
in Italy
Cavatore,
Alessandria
Limbazi,
Latvia
in Malta
–
–
–
in Spain
–
deacon holding
a bag
of money
purse of
money
Additional
Information
A
Garner of Saints, by Allen Banks Hinds, M.A.
Book
of Saints, by Father Lawrence
George Lovasik, S.V.D.
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Little
Lives of the Great Saints
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Lives
of the Saints, by Father Francis
Xavier Weninger
Meditations
on the Gospels for Every Day in the Year, by Father Pierre
Médaille
On
the Feast of Saint Laurence the Martyr, by Pope Saint Leo
the Great
Saints
and Saintly Dominicans, by Blessed Hyacinthe-Marie
Cormier, O.P.
Saints
of the Canon, by Monsignor John
T McMahon
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
Short
Lives of the Saints, by Eleanor Cecilia Donnelly
Stories
of the Saints for Children, by Mary Seymour
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other
sites in english
1001 Patron Saints and Their Feast Days, Australian
Catholic Truth Society
Christian
Biographies, by James Keifer
images
video
webseiten
auf deutsch
sitios
en español
Martirologio Romano, 2001 edición
sites
en français
Abbé
Christian-Philippe Chanut
fonti
in italiano
Martirologio Romano, 2005 edition
Readings
With the robe of
joyfulness, alleluya,
Our Lord hath this day clothed His soldier, Laurence.
May Thy faithful’s joyous assemblage clap their hands
More cheerfully than they have heretofore.
Today the noble martyr offered pleasing sacrifice to God,
Today he, being grievously tested,
Endured unto the end the torment of his fire;
And shrank not from offering his limbs to punishments most grievous.
Before the ruler he is summoned,
And settlement is made upon the Church’s hidden holdings.
But he by words enticing is unmoved, and is unshaken
By the torments of the ruler’s avarice.
Valerian is laughed to scorn,
And the Levite’s liberal hand,
When he is asked for payments,
Giveth to the gathered poor.
For he was their minister of charity,
Giving them abundance from his means.
Therefore the prefect is enraged,
And a glowing bed made ready.
The torment-bearing instrument,
The gridiron of his suffering,
Roasteth his very viscera,
But he laugheth it to scorn.
The martyr sweateth in his agony,
In hopes of crown and recompense
Which is allotted those with faith,
Who struggle for the sake of Christ.
The court of heaven rejoiceth
For his warfare-waging,
For he hath prevailed this day
Against the lackeys of wickedness.
That we, then, may attain the gift of life,
By this our patron, be glad, O our choir,
Singing in the church upon his feast-day
A joyful alleluya.
from the Mass of Saint Laurence, Old Sarum Rite Missal, 1998, Saint Hilarion
Press
O Laurence, thou David,
thou great-martyr,
Thou mighty warrior and judgment-seat of the Emperor,
Thou didst set at nought the blood-stained hands
Of thy tormentors.
Thou wast a follower of Him Who is desirable and mighty,
Who with His hand alone can conquer the cruel despot’s strongholds,
And Whose love maketh His warriors holy,
And generous with their blood.
Insofar as thou sawest Him in the loss of this present life,
Thou didst scorn the emblems of the Cæsar, and laugh the judge’s threats to
scorn.
In vain it is the headsman rendeth thy fingernails,
It is in vain the pyre’s burning thy gridiron doth enfold.
The impious man, the City’s prefect grieveth,
Conquered by a broiled fish—the food of Christ.
This honeycomb of the Lord rejoiceth, living with Him,
Rising again with Him, filled to the full with Christ.
O Laurence, wreathed with laurel amongst warriors,
O unconquerable David of the everlasting King:
Ever entreat with Him to pardon His lowest servants,
O martyr and mighty foot-soldier!
– from the Mass for the Octave (Apodosis) of Saint Laurence, 17 August,
Old Sarum Rite Missal, 1998, Saint Hilarion Press
The Roman Church commends
to us today the anniversary of the triumph of Saint Lawrence. For on this day
he trod the furious pagan world
underfoot and flung aside its allurements, and so gained victory over Satan’s
attack on his faith.
As you have often heard,
Lawrence was a deacon of
the Church at Rome. There he ministered the sacred blood of Christ; there for
the sake of Christ’s name he poured out his own blood. Saint John the apostle
was evidently teaching us about the mystery of the Lord’s supper when he wrote:
“Just as Christ laid down his life for us, so we ought to lay down our lives
for the brethren.” My brethren, Lawrence understood this and, understanding, he
acted on it. In his life he loved Christ; in his death he followed in his
footsteps.
Brethren, we too must
imitate Christ if we truly love him. We shall not be able to render better
return on that love than by modeling our lives on his. “Christ suffered for us,
leaving us an example, that we should follow in his steps.” The holy martyrs followed
Christ even to shedding their life’s blood, even to reproducing the very
likeness of his passion. They followed him, but not they alone. It is not true
that the bridge was broken after the martyrs crossed;
nor is it true that after they had drunk from it, the fountain of eternal life
dried up.
On no account may any
class of people despair, thinking that God has not called them. Christ suffered
for all. What the Scriptures say of him is true: “He desires all men to be saved
and to come to knowledge of the truth.”
I tell you again and
again, my brethren, that on no account may any class of people despair,
thinking that God has not called them. Christ suffered for all. What the
Scriptures say of him is true: “He desires all men to be saved and to come to
knowledge of the truth.” – from a sermon by Saint Augustine
O Lord Jesus Christ, who
did show thy blessed martyr Laurence, despising this world, to be most pure
gold, which the fire might by no means consume, but only prove; so that, the
fiercer was the flame, the more brightly the gold shone: grant unto us, that
the flames of concupiscence may have no power to burn up those who are
enlightened by such a shining example as that of thy holy martyr. –
Mozarabic Sacramentary
MLA
Citation
“Saint Lawrence of
Rome“. CatholicSaints.Info. 5 June 2022. Web. 10 August 2022.
<https://catholicsaints.info/saint-lawrence-of-rome/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-lawrence-of-rome/
Bartolomé Esteban Murillo (1617–1682).
Saint Lawrence, XVII sec., 82 x 63
St. Lawrence
Martyr; died 10 August,
258.
St. Lawrence, one of
the deacons of
the Roman Church,
was one of the victims of the persecution of Valerian in 258,
like Pope Sixtus II and
many other members of the Roman clergy. At the beginning
of the month of August, 258, the emperor issued an edict, commanding that
all bishops, priests, and deacons should
immediately be put
to death ("episcopi et presbyteriet diacones incontinenti
animadvertantur" — Cyprian, Epist. lxxx,
1). This imperial command was immediately carried out in Rome. On 6 August Pope Sixtus II was
apprehended in one of the catacombs, and executed
forthwith ("Xistum in cimiterio animadversum sciatis VIII id. Augusti et
cum eo diacones quattuor." Cyprian, ep. lxxx, 1).
Two other deacons,
Felicissimus and Agapitus, were put to death the
same day. In the Roman Calendar of feasts
of the fourth century their feast day is on the
same date. Four
days later, on the 10th of August of that same year, Lawrence, the last of the
seven deacons,
also suffered a martyr's death.
The anniversary of this holy martyr falls on
that day, according to the Almanac of Philocalus for the year 354, the
inventory of which contains the principal feasts of the Roman martyrs of the
middle of the fourth century; it also mentions the street where his grave is to
be found, the Via Tiburtina ("III id. Aug. Laurentii in Tibertina";
Ruinart, "Acta sincera", Ratisbon, 1859, 632). The itineraries of the
graves of the Roman martyrs,
as given in the seventh century, mention the burial-place of this
celebrated martyr in
the Catacomb of
Cyriaca in agro Verano (De Rossi, "Roma
Sott.", I, 178).
Since the fourth century
St. Lawrence has been one of the most honoured martyrs of
the Roman Church. Constantine the Great was
the first to erect a little oratory over his burial-place, which was enlarged
and beautified by Pope
Pelagius II (579-90). Pope Sixtus III (432-40)
built a large basilica with three naves, the apse leaning
against the older church, on the summit of the hill where he was buried. In the
thirteenth century Honorius
III made the two buildings into one, and so the basilica of San
Lorenzo remains to this day. Pope St. Damasus (366-84) wrote a panegyric in
verse, which was engraved in marble and placed over his tomb. Two contemporaries
of the last-named pope, St. Ambrose of Milan and
the poet Prudentius, give particular details about St. Lawrence's death.
Ambrose relates (De officiis min. xxviii) that when St. Lawrence was asked for
the treasures of the Church he
brought forward the poor,
among whom he had divided the treasure, in place of alms; also that
when Pope Sixtus II was
led away to his death he comforted Lawrence, who wished to share his martyrdom, by saying
that he would follow him in three days. The saintly Bishop of Milan also states
that St. Lawrence was burned to death on a gridiron (De offic., xli). In like
manner, but with more poetical detail, Prudentius describes the martyrdom of the
Roman deacon in
his hymn on
St. Lawrence ("Peristephanon", Hymnus II).
The meeting between St.
Lawrence and Pope
Sixtus II, when the latter was being led to execution, related by St. Ambrose, is not
compatible with the contemporaneous reports about the persecution of Valerian. The manner of
his execution--burning
on a red-hot gridiron--also gives rise to grave doubts. The narrations
of Ambrose and Prudentius are founded rather on oral tradition than on written
accounts. It is quite possible that between the year 258 and the end of the
fourth century popular legends may have grown up about this highly venerated Roman deacon, and some of
these legends have been preserved by these two authors. We have, in any case,
no means of verifying from earlier sources the details derived from St. Ambrose
and Prudentius, or of ascertaining to what extent such details are supported by
earlier historical tradition. Fuller accounts of the martyrdom of St.
Lawrence were composed, probably, early in the sixth century, and in these
narratives a number of the martyrs of the Via
Tiburtina and of the two Catacombs of St.
Cyriaca in agro Verano and St. Hippolytius were
connected in a romantic and wholly legendary fashion. The details given in
these Acts concerning the martyrdom of St.
Lawrence and his activity before his death cannot claim any credibility.
However, in spite of this criticism of the later accounts of the martyrdom, there can be
no question that St. Lawrence was a real historical personage, nor any doubt as to
the martyrdom of
that venerated Roman deacon, the place of its
occurrence, and the date of
his burial. Pope
Damasus built a basilica in Rome which he
dedicated to St. Lawrence; this is the church now known as that of San Lorenzo
in Damaso. The church of San Lorenzo in Lucina, also dedicated to this saint, still exists.
The feast day of
St. Lawrence is kept on 10 August. He is pictured in art with the gridiron on
which he is supposed to have been roasted to death.
Kirsch, Johann
Peter. "St. Lawrence." The Catholic Encyclopedia. Vol.
9. New York: Robert Appleton Company, 1910. 10 Aug.
2022 <http://www.newadvent.org/cathen/09089a.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Paul T. Crowley. Dedicated to
Mr. Larry Cope.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. October 1, 1910. Remy Lafort,
Censor. Imprimatur. +John M. Farley, Archbishop of New York.
Contact information. The
editor of New Advent is Kevin Knight. My email address is webmaster at newadvent.org.
Regrettably, I can't reply to every letter, but I greatly appreciate your
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Copyright © 2021 by Kevin Knight.
Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : https://www.newadvent.org/cathen/09089a.htm
Francisco de Zurbarán (1598–1664), San Lorenzo, Museo de Cádiz. Pintura, óleo sobre lienzo,
contratada por la Cartuja de Nuestra Señora de la
Defensión (1637-1639) para el ático del retablo mayor. Relacionada con
otra para el Convento de la Merced (Sevilla),
Saints
of the Day – Lawrence (Laurence) of Rome, Deacon
Article
Born in Huesca (?),
Spain; died in Rome, Italy, 258. Lawrence was said to be a Spaniard who came to
Rome to serve Pope Saint Sixtus II as one of the seven deacons of Rome. The
pope himself was martyred in 258 during the Valerian persecution, the year
after the first publication of the decrees against the Christians. While one
version of the martyrdom of Sixtus has him beheaded at the time of discovery in
the catacombs, the another has him taken away for questioning and returned
within a few hours to the spot for execution. In either case, several early
Christian writers, among them Saints Ambrose and Prudentius, record that
Lawrence was overwhelmed with grief when Sixtus was condemned. The latter one
tells us that Lawrence followed the pope and his captors to the place of
execution, asking why Sixtus II should be murdered and not his deacon (however,
six deacons were martyred with Sixtus). Sixtus replied, “My son, I am not
leaving you. In a few days you will follow me.”
Lawrence, overjoyed that
he was to follow his master to martyrdom, had one task left. As a deacon,
Lawrence was a steward of the property and wealth of the church. It was his
duty to provide alms to those in need. Lawrence gathered together all the poor,
the orphans, and the widows he could find and gave them all he possessed.
Lawrence even sold some of the church’s gold and silver, handing over this
money too to the needy.
The prefect, Cornelius
Saecularis, believing that the Church was wealthy, ordered that everything of
value be turned over to the emperor for the upkeep of his armies. The prefect
said, “I understand that according to your teaching you must render to Caesar
the things that are Caesar’s. Your God didn’t bring any money into the world
with him, all He brought was words. So give us the money, and you can keep the
words.”
Lawrence said he would
need three days to gather it together. In those three days he sold the rest of
the property that he administered and brought together thousands of lepers, the
blind, and the sick, the destitute, widows, orphans, and the aged. These he
presented to the prefect, observing, “The church is truly rich, far richer then
your emperor.”
In his rage the prefect
threatened to kill Lawrence slowly. He took a huge gridiron, heated it until it
glowed, and binding Lawrence to the metal, roasted him to death. Ambrose tells
us that the fire of Divine love burned so brightly in Lawrence that he bore the
agony with unbelievable calm and in the midst of his torment instructed the
executioner to turn him over, as he was broiled enough on the one side. Later
he said, “It is cooked enough. You may eat.” It is said that as he lay dying,
his face seemed to be surrounded by a beautiful light. After praying for the
conversion of Rome, he died.
According to Prudentius,
his death and example led to the conversion of Rome and signaled the end of
paganism in the city. There is no doubt that his death inspired a great
devotion in Rome, which quickly spread throughout the entire Church. Both he
and Sixtus are named in the canon of the Mass.
The existence and
martyrdom of Saint Lawrence are attested by the very ancient Deposito Martyrum.
However, scholars are not wholly in agreement about how much credence can be
given to such particulars about Saint Lawrence because his passio was not
written until at least a century after his death. The fact of his martyrdom was
widely accepted by the Fathers, but there is room to doubt the details. For
example, it is more likely that he was beheaded, as was Sixtus, because this
was the usual manner of execution at that time. The gridiron appears to be
derived from a Phrygian source through the acta of Saint Vincent of Saragossa.
He was buried in the
cemetery of Cyriaca in the Campo Verano on the Via Tiburtina (on the way to
Tivoli), on the site of what is now the Church of Saint
Lawrence-outside-the-Walls. Five ancient churches are dedicated to Lawrence in
Rome, 228 were dedicated to him in England prior to the Reformation, as well as
the cathedral of Lund and the Escorial in Spain. Pope Vitalian sent some of his
relics to King Oswiu of Northumbria in the 7th century. Lawrence’s intercession
was reputed to have caused the victories of Christian armies in the battle of
Lichfeld against the Magyars in 955, and at Saint-Quentin, in 1557 (Attwater,
Benedictines, Bentley, Delaney, Encyclopedia, Farmer, White).
Generally, he is pictured
as a deacon with a gridiron, or giving money to the poor [Pope Sixtus II or
greeted by him on his way to martyrdom; (3) putting a chalice on Saint
Michael’s scales to save the Emperor’s life; (4) leading a soul from purgatory
(which he is reputed to do every Friday); (5) baptizing in prison; (6) scourged
and roasted on gridiron (Roeder); or (7) carrying a long cross on his shoulder
and a Gospel book in his hand as in the Ravenna mosaics (White). The most
complete cycle of his life was painted by Saint Fra Angelico for the chapel of
Nicholas V in the Vatican. These include Saint Lawrence Receiving the Treasures
of the Church, The Ordination of Saint Lawrence, and Saint Lawrence in Justice
and his Martyrdom. Bourges and Poitiers has notable stained glass windows
depicting Lawrence (Farmer).
He was one of the most
popular and powerful saints of the Middle Ages, which accounts for his many
patronages. He is the patron of deacons (Farmer), schoolboys, students,
armorers, brewers, confectioners, cooks (what did you expect – he was roasted
), cutlers, glaziers, and launderers (Roeder).
MLA
Citation
Katherine I
Rabenstein. Saints of the Day, 1998. CatholicSaints.Info.
22 July 2020. Web. 10 August 2022.
<https://catholicsaints.info/saints-of-the-day-lawrence-laurence-of-rome-deacon/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saints-of-the-day-lawrence-laurence-of-rome-deacon/
Francisco de Zurbarán (1598–1664). San Lorenzo, 1636, 292 x 225, Ermitage
Miniature
Lives of the Saints – Saint Laurence, Martyr
Article
Saint Laurence was the
chief among the seven deacons of the Roman Church. In the exercise of his
office he ministered to the poor of Christ, and his charity to them proved the
occasion of his martyrdom. In the year 258 Pope Sixtus was led out to die, and
Saint Laurence stood by, weeping that he could not share his fate. “I was your
minister,” he said, “when you consecrated the Blood of our Lord; why do you
leave me behind now that you are about to shed your own?” The holy Pope
comforted him with the words, “Do not weep, my son; in three days you will
follow me.” This prophecy came true. The prefect of the city knew the rich
offerings which the Christians put into the hands of the clergy, and he
demanded the treasures of the Roman Church from Laurence, their guardian. The
Saint promised at the end of three days to show him riches exceeding all the
wealth of the empire, and set about collecting the poor, the infirm, and the
religious who lived by the alms of the faithful. He then bade the prefect, “see
the treasures of the Church.” Christ, whom Laurence had served in His poor,
gave him strength in the conflict which ensued. Roasted over a slow fire, he
made sport of his pains. “I am done enough,” he said; “eat, if you will.” At
length Christ, the Father of the poor, received him into eternal habitations.
Our Lord appears before
us in the persons of the poor. Charity to them is a great sign of
predestination. It is almost impossible, the holy Fathers assure us, for any
one who is charitable to the poor for Christ’s sake to perish.
But where, sayest thou,
can I find Christ on earth? Where can I find Him, that I may give to Him? Give
alms on earth, and thou hast fed Christ in heaven. — Saint Augustine
God showed by the glory
which shone around Saint Laurence the value He set upon his love for the poor.
Saint Leo tells us that Rome was not less honoured by the death of Laurence
than Jerusalem by that of Stephen; and we know from Saint Augustine how many
miracles were wrought at his tomb. A brother of Saint Ambrose was saved from
shipwreck in consequence ofa vow which he made to Saint Laurence. Prayers
innumerable were granted at his tomb; and he continued from his throne in
heaven his charity to those in need, granting them, as Saint Augustine says,
“the smaller graces which they sought, and leading them to the desire of better
gifts.”
For I was hungry, and you
gave Me to eat; I was thirsty, and you gave Me to drink; I was a stranger, and
you took Me in. – Matthew 25:35
MLA
Citation
Henry Sebastian Bowden.
“Saint Laurence, Martyr”. Miniature Lives of the
Saints for Every Day of the Year, 1877. CatholicSaints.Info.
8 March 2015. Web. 10 August 2022.
<https://catholicsaints.info/miniature-lives-of-the-saints-saint-laurence-martyr/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/miniature-lives-of-the-saints-saint-laurence-martyr/
Bernardo Strozzi (1581–1644). Elemosina
di san Lorenzo, tra il 1615 e il 1620, 119 x 160, Galleria nazionale d'arte antica
Pictorial
Lives of the Saints – Saint Laurence, Martyr
Article
Saint Laurence was the
chief among the seven deacons of the Roman Church. In the year 258, Pope Sixtus
was led out to die, and Saint Laurence stood by, weeping that he could not
share his fate. “I was your minister,” he said, “when you consecrated the blood
of Our Lord; why do you leave me behind now that you are about to shed your
own?” The holy Pope comforted him with the words, “Do not weep, my son; in
three days you will follow me.” This prophecy came true. The prefect of the
city knew the rich offerings which the Christians put into the hands of the
clergy, and he demanded the treasures of the Roman Church from Laurence, their
guardian. The Saint promised, at the end of three days, to show him riches
exceeding all the wealth of the empire, and set about collecting the poor, the
infirm, and the religious who lived by the alms of the faithful. He then bade
the prefect “see the treasures of the Church.” Christ, whom Laurence had served
in his poor, gave him strength in the conflict which ensued. Roasted over a
slow fire, he made sport of his pains. “I am done enough,” he said; “eat, if
you will.” At length Christ, the Father of the poor, received him into eternal
habitations. God showed by the glory which shone around Saint Laurence the value
He set upon his love for the poor. Prayers innumerable were granted at his
tomb; and he continued from his throne in heaven his charity to those in need,
granting them, as Saint Augustine says, “the smaller graces which they sought,
and leading them to the desire of better gifts.”
Reflection – Our
Lord appears before us in the persons of the poor. Charity to them is a great
sign of predestination. It is almost impossible, the holy Fathers assure us,
for any one who is charitable to the poor for Christ’s sake to perish.
MLA
Citation
John Dawson Gilmary Shea.
“Saint Laurence, Martyr”. Pictorial Lives of the
Saints, 1922. CatholicSaints.Info.
13 December 2018. Web. 10 August 2022.
<https://catholicsaints.info/pictorial-lives-of-the-saints-saint-laurence-martyr/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/pictorial-lives-of-the-saints-saint-laurence-martyr/
Claude Vignon (1593–1670). Le Martyre de saint Laurent, 1627 circa, 28 x 43, At Lempertz, 21.05.2016, Cologne, Lot 1266 (https://www.lempertz.com/en/catalogues/lot/1067-1/1266-claude-vignon.html)
Golden Legend – Saint
Laurence
Here followeth the Life of Saint Laurence, and first
of his name.
Laurence is said as
holding a crown made of laurel. For sometimes they that vanquished in battle
were crowned with laurier boughs and branches, showing victory, and it is
always of convenable verdure, of odour agreeable, and virtuous of strength; and
the blessed Laurence is said of laurier, for he had victory in his passion,
whereof Decius, confused, said: I ween now that we be vanquished. He had
verdure in cleanness of heart and purity, for he said: My voice hath no
darkness. He had odour of perpetual memory, whereof it is said: He departed all
and gave to poor people, and therefore remaineth his droiture perdurably, which
he fulfilled with holy works, and hallowed it by his glorious martyrdom. He had
strength by his virtuous preaching, by which he converted Lucillus the Roman
provost. This is that tree of such virtue that the leaf brake the stone, healed
the deaf,
and doubted no thunder. And thus Laurence brake the hard heart, gave spiritual
reward, and defended the sentence from the thunder of evil people.
Of Saint Laurence the
glorious martyr.
Laurence, martyr and
subdeacon, was of the lineage of Spain, and Saint Sixtus brought him thence.
And as Master John Beleth saith: When the blessed Sixtus went into Spain, he
found there two young men, Laurence, and Vincent his cousin, right ordinate by
honesty of manners, and noble in all their works, and brought them with him to
Rome. Of whom that one, that was Laurence, abode with him, and Vincent his
cousin returned into Spain, and there finished his life by glorious martyrdom.
But in this reason Master Beleth repugneth the time of martyrdom of that one
and of that other. For it is said that Laurence suffered death under Decius,
and Vincent under Diocletian, and between Decius and Diocletian were about
forty years. And there were seven emperors between them, so that the blessed
Vincent might not be young, and the blessed Sixtus ordained Laurence his
archdeacon. And in his time Philip the emperor, and Philip his son, received
the faith of Jesu Christ. And when they were christened, they entended greatly
to enhance the church. And this emperor was the first that received the faith
of Jesu Christ, whom, as it is said, Origen converted to the faith.
How be it that it is read
in another place otherwise, and that Saint Pontius had done it. And he reigned
the year one thousand from the building of Rome, so that the year one thousand
should rather be given to Christ than to the idols. And that year was hallowed
of the Romans with right great apparel of games and great esbatements. And
there was a knight with Philip the emperor named Decius, which was noble, and
much renowned in arms and in battles. And when in that time France rebelled
against this emperor, he sent thither Decius for to take away the contentious
and subdue them to Rome. And Decius, so sent thither, made all things well, and
subdued them all to Rome, and had victory. And when the emperor heard his
coming, and would honour him more highly, and went against him unto Verona, but for as much as evil people
feel them more honoured, so much more they are swollen in pride, then Decius,
elate in pride, began to covet the empire, and on a time when Decius knew that
the emperor slept in his pavilion, he entered in secretly and cut the throat of
his lord sleeping. And then he drew to him by gifts and prayers, and also by
promises, all them of the host that the emperor had brought, and went anon to
the city of Rome. And when Philip the younger heard this thing, he was sore
afraid and doubted strongly. And as Sicardus saith in his chronicle, he
delivered all his father’s treasure and his, to Saint Sixtus and to Saint
Laurence, to the end that if it happed to him to be slain of Decius that they
should give this treasure to poor people and to the churches. And wonder not
that the treasures that Laurence gave be not named the treasures of the
emperor, but of the church, or peradventure they were said treasures of the
church. For Philip had left them to be dispended to the church, and after,
Philip fled and hid him for fear of Decius. And then the senate went against
Decius and confirmed him in the empire. And because he was not seen to have
slain his lord by treason, but only for he had renied the idols, therefore he
began right cruelly to persecute the church and christian men, and commanded
that they should be destroyed without mercy. And many thousand martyrs were
slain, among whom Philip was crowned with martyrdom. And after that Decius made
a search of the treasures of his lord. Then was Sixtus brought to him as he
that adored Jesu Christ, and had the treasures of the empire. And then
commanded Decius that he should be put in prison so long that, by torments he
should reny God, and tell where the treasures were. And the blessed Laurence
followed him, and cried after him: Whither goest thou, father without a
minister? What thing is in me that hath displeased thy fatherhood, or what
thing hast thou seen in me? Hast thou seen me forsake my lineage, or go out of
kind? Prove me whether thou hast chosen a convenable minister to whom thou hast
committed the dispensation of the body and blood of our Lord. To whom Saint
Sixtus said: I shall not leave thee, my son, but greater strifes and battles be
due to thee for the faith of Jesu Christ. We, as old men, have taken more
lighter battle, and to thee as to a young man shall remain a more glorious
battle of which thou shalt triumph and have victory of the tyrant, and shalt
follow me within three days. Then he delivered to him all the treasures,
commanding him that he should give them to churches and poor people. And the
blessed man sought the poor people night and day, and gave to each of them that
as was needful, and came to the house of an old woman, which had hid in her
house many christian men and women, and long she had had the headache, and
Saint Laurence laid his hand opon her head, and anon she was healed of the ache
and pain.
And he washed the feet of
the poor people and gave to each of them alms. The same night he went to the
house of a christian man and found therein a blind man, and gave to him his
sight by the sign of the cross. And when the blessed Sixtus would not consent
to Decius, ne offer to the idols, he commanded that he should be led forth and
beheaded. And the blessed Laurence ran after him and said: Forsake me not, holy
father, for I have dispended the treasures that thou deliveredst to me. And
when the knights heard speak of the treasures, they took Laurence and brought
him to the provost, and the provost delivered him to Decius. And Decius Cæsar
said to him: Where be the treasures of the church, which we know well that thou
hast hid? And he answered not. Wherefore he delivered him to Valerianus the
provost to the end that he should show the treasures and do sacrifice to the
idols, or to put him to death by divers torments. And Valerianus delivered him
to a provost named Hippolitus for to be in prison. And he enclosed him in
prison with many others. And there was in prison a paynim named Lucillus, which
had lost the sight of his eyes with overmuch weeping. And Saint Laurence
promised to him to re-establish his sight if he would believe in Jesu Christ
and receive baptism, and he required anon to be baptized. Then Saint Laurence took
water and said to him: All things in confession be washed. And when he had
diligently informed him in the articles of the faith, and he confessed that he
believed all, he shed water on his head, and baptized him in the name of Jesu
Christ. And anon, he that had been blind received his sight again. And
therefore came to him many blind men, and went again enlumined from him, and
having their sight. And then again Hippolitus said to him: Show to me the
treasures; to whom Laurence said: Hippolitus, if thou wilt believe in our Lord
Jesu Christ, I shall show to thee the treasures, and promise to thee the life
perdurable. And Hippolitus said: If thou dost this that thou sayest, I shall do
that thou requirest. And in that same hour Hippolitus believed and received the
holy baptism, he and all his meiny. And when he was baptized he said: I have
seen the souls of the innocents joyous and glad. And after this, Valerianus
sent to Hippolitus that he should bring him Laurence. And Laurence said to him:
Let us go together, for the glory is made ready to me and to thee. And then
they came to judgment. And he was inquired again of the treasures, and Laurence
demanded dilation of three days, and Valerianus granted him on pledge of
Hippolitus. And Saint Laurence in these three days gathered together poor
people, blind and lame, and presented them tofore Decius, in the palace of
Salustine, and said: These here be the treasures perdurable, which shall not be
minished, but increase, which he departed to each of them. The hands of these
men have borne the treasures into heaven. Then Valerianus in the presence of
Decius said: What variest thou in many things? Sacrifice anon, and put from
thee thine art magic. And Laurence said to him: Whether ought he to be adored
that maketh, or he that is made? And then Decius was angry, and commanded that
he should be beaten with scorpions, and that all manner of torments should be
brought tofore him. And then commanded he him that he should do sacrifice for
to eschew these torments, and Saint Laurence answered: Thou cursed man, I have
always coveted these meats. To whom Decius said: If these be meats for thee,
show to me them that be like to thee, that they may eat with thee. To whom
Laurence said: They have given their names in to heaven, and thou art not
worthy to see them. And then, by the conmmandment of Decius, he was beaten all
naked with rods and staves, and pieces of iron burning were laid to his sides.
And Laurence said: Lord Jesu Christ, God! Son of God, have mercy upon me, thy
servant, which am accused, and I have not renied thee, and they have demanded
me, and I have confessed thee to be my Lord. And then Decius said to him: I
know well that thou despisest the torments by thine art magic, but me thou
mayst not despise. I swear by my gods and goddesses but that thou wilt do
sacrifice to them, thou shalt be punished by divers torments. Then he commanded
that he should be long beaten with plummets, and then he prayed, saying: Lord
Jesu Christ, receive my spirit. And then came a voice from heaven, Decius
hearing, which said: Yet many torments be due to thee. And then Decius said,
replenished with felony: Ye men of Rome, have ye heard the devils comforting
this cursed man, which adored not the gods, ne doubted not the torments, ne
dreaded not the prince’s wrath? And then commanded he again that he should be
beaten with scorpions. And then Laurence smiling rendered thankings to God, and
prayed for them that were there. And in that same hour a knight named Romaine
believed in God, and said to Saint Laurence: I see tofore thee a right fair
youngling standing, and with a linen cloth cleansing thy wounds. I adjure thee
by the living Lord God that thou leave not, but haste thee to baptize me. And
then said Decius to Valerianus: I ween that we shall now be overcome by art
magic. And then he commanded that he should be unbounden and enclosed in the
prison of Hippolitus. And then Romaine brought an urcelle or a cruse with
water, and fell down at the feet of Saint Laurence, and received baptism of
him. And when Decius knew it, he commanded that Romaine should be beaten with
rods, and he was so much beaten that he might not hold him upon his legs, but
in no manner might no man make him say but that he was a good christian and
freely baptized. And then Decius did do smite off his head. And that night was
Laurence led to Decius, and when Hippolitus, which was there, saw that, he
began to weep, and would have said that he was christened. And Laurence said to
him: Hide Jesu Christ within thee, and when I shall cry, hear and come thither.
And then all manner of torments that could be devised or thought were brought
tofore Decius. And then said Decius to Laurence: Or thou shalt make sacrifice
to the gods, or this night shall all these torments be dispended on thee. And
then Laurence said to him: My night hath no darkness, but all things shine in
my sight. And then said Decius: Bring hither a bed of iron, that Laurence
contumax may lie thereon. And the ministers despoiled him, and laid him
stretched out upon a gridiron of iron, and laid burning coals under, and held
him with forks of iron. Then said Laurenee to Valerianus: Learn, thou cursed
wretch, that thy coals give to me refreshing of coldness, and make ready to
thee torment perdurable, and our Lord knoweth that I, being accused, have not
forsaken him, and when I was demanded I confessed him Christ, and I being
roasted give thankings unto God. And after this he said with a glad cheer unto
Decius, Thou cursed wretch, thou hast roasted that one side, turn that other,
and eat. And then he, rendering thankings to our Lord, said: I thank thee, Lord
Jesu Christ, for I have deserved to enter into thy gates. And so gave up his
spirit. And then Decius, being all confused, walked into the palace of Tiberius
with Valerianus, and left the body Iying upon the fire, which Hippolitus in the
morning took away, with Justin the priest,
and buried it with precious ointments in the field Veranus. And the christian
men that buried him, fasted three days and three nights, and hallowed the
vigils, weeping there and wailing. But many doubt if he suffered under this
Decius, for it is read in the chronicle that Sixtus was long after Decius.
Eutropius nevertheless affirmeth and saith that, Decius moving persecution
against christian men, among other he slew the blessed Laurence, deacon
and martyr.
And it is said in a chronicle authentic enough, that it was not under this
Decius, the emperor that succeeded to Philip, but under another Decius younger,
which was Cæsar and not emperor, that he suffered martyrdom. For between Decius
the emperor and this Decius the younger, under whom it is said that Laurence
was martyred, there were many emperors and popes. Also, it is said that Gallus,
and Volusianus his son, succeeded Decius. And after them,Valerianus, with
Gallianus his son, held the empire, and they made Decius the younger, Cæsar,
and not emperor. For, anciently, when any was made Cæsar, neverthemore he was
Augustus ne emperor, as it is read in the chronicles, that Diocletian made
Maximian Cæsar, and after from Cæsar he was made Augustus and emperor. In the
time of these emperors, Valerianus and Gallianus, Sixtus held the see of Rome,
and this Decius was called Cæsar, and not emperor but Decius Cæsar only. And he
martyred the blessed Fabian, and Cornelius succeeded after Fabian which was martyred
under Valerianus and Gallianus, which reigned fifteen years. And Lucian
succeeded Cornelius, and Stephen the pope succeeded Lucian, and Denys succeeded
Stephen, and Sixtus succeeded Denys. And this is contained in that chronicle,
and if this be true, that which Master John Beleth putteth may be true. And it
is read in another chronicle that the said Gallianus had two names, and was
called Gallianus and Decius, and under him Sixtus and Laurence suffered
martyrdom, about the year of our Lord two hundred and sixty. Godfrey, in his
book that is called Pantheonides, affirmeth that Gallianus was called by
another name, Decius.
Saint Gregory saith in
his dialogues that there was a nun Sabina which held her continent of her
flesh, but she eschewed not the janglery of her tongue, and she was buried in
the church of Saint Laurence the holy martyr, and was laid tofore the altar of
the martyr, and was taken of the devils and departed and sawn asunder, and that
one part was burnt, and that other part remained whole, so that on the morning
the burning appeared visibly. Gregory of Tours saith that when a certain priest repaired
the church of Saint Laurence, and one of the beams was over short, and required
Saint Laurence that he which had nourished poor men would help his poverty, and
the beam grew so suddenly that there remained a great part, and the priest cut
that part into small pieces, and cured and healed therewith many maladies. And
this witnesseth Saint Fortunatus:
It happed at Prioras, a
castle in Italy, that a man was sore vexed with toothache, and he attouched
this wood, and anon the ache was gone. Saint Gregory telleth in his book of
dialogues that a priest named
Sanctulus repaired a church of Saint Laurence, which had been burnt of
Lombards, and hired many workmen; and one time he had nothing to set tofore
them, and then he made his prayers, and after looked in his panier, and there
he found a much white loaf of bread, but him seemed that it sufficed not for
one dinner for three persons. Saint Laurence, which would not fail his workmen,
did do multiply it, that his workmen were sustained thereby ten days.
In the church of Saint
Laurence at Milan was a chalice of crystal, marvellously clear, and as the
deacon bare it on a day suddenly to the altar, it fell out of his hands to the
ground, and was all tobroken. And then the deacon, weeping, gathered together
the pieces and laid them on the altar, and prayed the holy martyr Saint
Laurence that the chalice broken might be made whole again, and then anon it
was founden all whole. It is read in the book of the miracles of our Blessed
Lady Saint Mary, that a judge named Stephen was at Rome and took gladly gifts,
and perverted the judgments. And this judge took away by force three houses
that were longing to the church of Saint Laurence, and a garden of Saint Agnes,
and possessed them wrongfully. It happed that the judge died and was brought to
judgment tofore God. And when Saint Laurence saw him, he went to him in great
despite, and strained him three times by the arm right hard, and tormented him
by great pain. And Saint Agnes and other virgins deigned not to look on him,
but turned their visages away from him, and then the judge giving sentence
against him, said: Because he hath withdrawn other men’s things, and hath taken
gifts and sold truth. that he should be put in the place of Judas the traitor.
And Saint Projecte, whom the said Stephen had much loved in his life, came to
the blessed Laurence and to Saint Agnes, and cried them mercy for him. Then the
Blessed Virgin Mary, and they, prayed to God for him, and then it was granted
to them that the soul of him should go again to the body, and there should do
his penance thirty days; and our Blessed Lady commanded him that as long as he
lived he should say the psalm: Beati immaculati. And when the soul came to the
body again, his arm was like as it had been burnt, like as he had suffered that
hurt in his body, and that token and sign was in him as long as he lived. Then
rendered he that which he had taken and did his penance. And at the thirtieth
day he passed out of this world to our Lord. It is read in the life of Henry
the emperor, that he and Cunegonde his wife were virgins together. By the
atisement of the devil he had his wife suspected of a knight, and he made his
wife go barefoot upon burning ashes fifteen paces, and when she ascended upon them
she said this: As I am not corrupted ne defouled of Harry ne of all other, so
Jesu Christ help me. Then Henry the emperor was ashamed, and gave her a buffet
on the cheek, and a voice said: The Virgin Mary hath delivered thee, virgin,
and she went without any hurt upon the burning ashes. And when the emperor was
dead, there went a great multitude of devils tofore the cell of an hermit, and
he opened the window and demanded at the last what they were, and one answered:
A legion of devils we be that go to the death of the emperor, if peradventure
we may find anything in him. He adjured him that he should come again to him,
which returning said: We have profited nothing, for when this false suspicion
of his wife and all the good things and evil things were laid in a balance,
this burnt and bruled Laurence brought forth a pot of gold of much great
weight. And when we supposed to have surmounted, he cast that pot in the
balance on that other side, so that it weighed more and was heavier. And then I
was angry and brake an ear of the pot, and he called that pot a chalice, which
the emperor had given to the church of Eichstadt, which he had in special
devotion, and had do made it in the honour of Saint Laurence. And for the
greatness of it, it had two ears. And it was founden then that the emperor died
that time, and one ear was broken off the chalice.
Gregory rehearseth in his
register that his predecessor coveted to make better some things about the body
of Saint Laurence, but he wist not where it lay. Nevertheless, the body of
Saint Laurence was discovered and unheled by ignorance, but all they that were
there present, as well monks as others, were dead in fifteen days after. It is
to wit that the passion of Saint Laurence was most excellent in four things,
like as it is founden by the sayings of Saint Maximin bishop, and of Saint
Austin. First, in the sourness of his passion or bitterness; secondly, in
profit or effect; thirdly, in constancy or strength; and fourthly, in the
marvellous battle and manner of his victory. First, it was right excellent in
the bitterness of the pain; this saith Saint Maximin; and after some books of
Saint Ambrose: Brethren, Saint Laurence was not slain by short and simple
passion, for who that is smitten by a sword he dieth but once, and who that is
cast in a fire is delivered at once, but this holy man was tormented by long
and multiplied pains, so that the death should not fail him at torment ne fail
him at the end. We read that the blessed children went through the flames, and
have gone upon the coals burning bare foot, whereof Saint Laurence is not to be
preferred of lesser glory, for as they went in their pains through the flames,
this, in his torment, lay upon the fire. They defouled and trod upon the fire
with their feet, and this was restrained for to lay his sides therein. They
prayed in their pains holding up their hands to our Lord God, but he was
stretched in his pain, and prayed our Lord with all his body. And it is to wit
that the blessed Laurence is he that, after Saint Stephen, ought to hold the
primacy. Not only for that he suffered greater pain than other martyrs, as is
well found and read that many have suffered as much pain, but it is said for
six causes. First, for the place of the passion, for it was at Rome, which is head
of the world, and siege of the apostles. Secondly, for the office of the
predication, for he accomplished diligently the office of preaching. Thirdly,
for the laudable distribution of the treasures, that he gave all to poor men
wisely. And these three reasons putteth master William of Auxerre.
Fourthly, for the
antiquity and proved martyrdom. For if it be said that some other have had
greater pain, always it is not so authentic, and also some time in doubt, but
the passion of Saint Laurence is much solemn and approved in the church. And
therefore many saints approve his passion in their sermons and affirm it. Fifthly,
for the degree of dignity. For he was archdeacon of the siege of Rome, and as
it is said, there was never sith archdeacon in Rome. Sixthly, for
the cruelty of torments, for he suffered them right grievous, as he that was
roasted upon a gridiron of iron. Whereof S Austin saith: Sith that the members were broken by
many diverse beatings, he was commanded to be tormented upon a griddle of iron,
and was laid thereupon, which by continual heat that was thereunder, the
griddle had the force to burn, so that he was tormented by the turning of his
members more forcibly for the pain was the more long. Secondly, he was right
excellent in effect or profit, for after this that Austin and Maximin say, this
bitterness of pain made him high by glorification, and honourable by opinion, and
laudable by devotion, and noble by contention. First, it made him high by
glorifcation, whereof Saint Austin saith: Persecutor, thou wert wood against
the martyr and
more than wood, for when thou assembledst pain thou increasedst his glory,
thine engine found not glory of the aid when the instruments of the torments
transported him in the honour of victory. And after Maximin, and in some books
of Ambrose, it is said: How be it that the members were bounden in the heat of
the sparcles, the force of the faith was not corrupt. The body suffered
impairing, but he gat the gain of health, and Saint Austin saith truly: His
body is blessed, for torment never changeth him out of the faith of God, but
his religion crowned him in holy rest. Secondly, he was honourable by opinion,
and renomee after Maximin and Ambrose, that say: We may liken the blessed
Laurence to mustard seed which is broken by many manners, when by the grace of
his mystery he replenished the world of good odour, for tofore that he was
constitute in his body, he was humble, unknown, and serviceable; and after that
he was all tobroken and burnt, he shed in all the churches of the world the odour
of his nobleness. Also this is a holy thing and pleasant, that the solemnity of
Saint Laurence be nobly honoured, whose shining flames, he as vanquisher, holy
church halloweth this day in all the world, in so much that his glorious
passion enlumineth all the world by the glory of his martyrdom. Thirdly, he was
louable by devotion. Wherefore was he so louable, and so with devotion to be
reputed, Saint Austin showeth it by three reasons, and saith thus: We ought to
receive the blessed man with devotion; first, for he gave his precious blood
for the love of our Lord, and after, for because he had unto our Lord great
affinity, showing that the faith of christian men ought to deserve to be of the
company of martyrs; thirdly, because he was so holy of conversation that in the
time of peace he deserved the crown of martyrdom. Fourthly, he made himself
noble by following, whereof Saint Austin saith that the cause of all his
passion was because he exhorted others to be like to him. In three things he
showed him to us following: First, in strong suffering of adversities, whereof
Saint Austin saith: The most profitable form for to inform the people to God is
the fair speech of martyrs. It is light to pray, and it is profitable to
admonish and warn, the things and the examples be better than the words. And it
is more to teach by work than by voice. And in this right excellent manner of
teaching the persecutors might feel of Laurence how he shone by great dignity.
And how the marvellous strength of his courage gave not only place of belief,
but also comforted and strengthened others by ensample of his suffering.
Secondly, by greatness of the faith and fervour of love. Whereof Maximin saith,
and Ambrose also, when he vanquished by faith the flames of the persecutors, he
showed to us by the fire of faith that he overcame the embracements of the fire
of hell, and by the love of Christ not to fear the day of doom. Thirdly, in
burning love. Maximin and Ambrose say that, Saint Laurence enlumined the world
plainly of the same light that he was embraced with, and chauffed the hearts of
all christian people by the flames that he suffered. By these three things
saith Saint Maximin, after the books of Saint Ambrose, that we be called to the
faith by the example of Saint Laurence, and embraced to martyrdom, and chauffed
to devotion. Thirdly, he was right excellent in constancy and in strength. And
hereof saith Saint Austin: The blessed Laurence dwelled in Jesu Christ unto the
temptation, unto the demand of the tyrant, and unto the death, in whom the
occision was long, and because that he had well eaten and well drunken, he was
fat of this meat, and drunken of the chalice, so that he felt not the torments
ne eschewed them, but succeeded to the realm of heaven. He was so constant that
he set not by the torments; but after that Saint Maximin saith: He was made
more perfect in dread, more ardent in love, and more joyous in burning. For the
first it is said thus: He was stretched upon the flames of the great brands of
fire, and turned oft from that one side to that other. And how much more he
suffered of pains, so much more he dreaded God. And of the second he saith
thus: When the grain of the mustard is ground it chauffeth, and when Laurence
suffered torments he was inflamed again, and tormented of a new manner of
marvellous torments, and the greater torments that the wood persecutors did,
the more devout was Laurence to our Saviour. And as to the third, he saith
thus: He was chauffed in the law of Jesu Christ, that by great highness of
courage he despised the torments of his own body, that in having victory of his
wood tormentor, he was joyous for to despise it by the fire. Fourthly, he was
right excellent in the marvellous battle, and in the manner of his victory, and
as it appeareth openly by the words of Saint Maximin and of Saint Austin, the
blessed Laurence had five burnings without forth, which he all overcame manly
and extincted them. The first was the fire of hell, the second material flame,
the third carnal concupiscence, the fourth of burning covetise, and the fifth
of a mad woodness. The quenching of the first fire, that is of hell, Maximin
saith: It might give no place of burning to the worldly fire; for to burn his
body which quenched the fire perdurable of hell, he went through the fire
earthly and material of this world, but he escaped and eschewed then the
horrible flame of the fire perdurable of hell. The quenching of the second
fire, he saith also, he travailed by bodily burning but the divine ardour
quenched the material burning. And yet saith he: How be it the evil people put
under the fagots and wood for to increase and make great flame, Saint Laurence
esprised by the heat of the faith felt not the flames. And Saint Austin saith:
The charity of Jesu Christ may not be surmounted with flames, for the fire that
burnt without forth was more feeble than that which he embraced within forth.
And of the quenching of the third fire of carnal concupiscence, saith Saint
Maximin: Saint Laurence passed through the fire which he abhorred being not
burnt, but he enlumined shone; he burned lest he should burn, and because he
should not burn he was burnt. Of the quenching of the fourth fire, that is of
avarice; of them that covet the treasures of which they be deceived, said Saint
Austin thus: A man covetous is armed by double ardour of money, and is enemy of
truth; his avarice is for to steal gold, and by his felony he loseth our Lord.
He hath nothing, he profiteth nothing, human cruelty is withdrawn by his winds
and corporal matter, and Laurence goeth to heaven, and he faileth in his
flames. Of the quenching of the fifth fire, that is of the furious woodness,
how, that is to say, furious woodness of the persecutors was deceived and
brought to nought, saith Maximin thus: When the woodness of the ministers of
the flames was surmounted, he restrained the burning of the worldly woodness,
and till that time the devil’s entent profited till that the true man ascended
and mounted into heaven gloriously unto his Lord God. And he made to cool the
cruelty of the persecutors, confused all with their fires, and showeth that the
woodness of the persecutors was fire, when he said: The woodness of the paynims
made ready a griddle of iron upon the fire strongly burning, and that was done
to the end that he should avenge the fires and great heats of indignation. And
it was no wonder though he surmounted these three great fires without forth.
For as it is had of the words of the said Maximin: He had within forth three
refroidours or colds, and bare in his heart three fires by which he assuaged by
coldness all the fire without forth, and surmounted with the embracing of more
fire. And the first coldness was the desire of celestial glory, the second was
the remembrance of the law of God, and the third was the cleanness of his
conscience.
By this treble coldness
he quenched all the fire without forth, and he was cold of the first
refroidour, which is desire of heavenly glory. As Saint Ambrose saith: The
blessed Laurence might not feel the torments of fire in his entrails, which
within him possessed the refroidour of paradise. Though the burnt flesh lay
tofore the tyrant, and the body burnt, nevertheless the body suffered no pain
in earth whose soul and courage was in heaven. Of the second coldness or
refroidure that is the remembrance of the law of God, he saith thus: When he
remembered tofore the commandments of Jesu Christ, all was cold that he
suffered. Of the third, which is purity and cleanness of conscience, he saith
thus: The right strong martyr truly
is burnt in his entrails, but he, seeking the kingdom of heaven, enjoyeth as a
vanquisher by the refroidure of the cleanness of his conscience. And as Saint
Maximin saith: He had three fires within forth, by the which he surmounted by
embracing all the fires without forth. The first was the greatness of the
faith; the second the ardent dilection; the third the very knowledge of God,
which embraced him as fire. Of the first fire saith Saint Ambrose: As much as
the burning of the faith chauffed him, so much cooled him the flame of the
torment. We read in the gospel that the fire of the faith is the fire of the
Saviour. The evangelist said: I came into the earth to put fire therein, and with
this fire was Saint Laurence embraced, and felt not the burning of the flames.
And of the second fire he saith thus: The martyr Laurence
burned withoutforth of the embracements of the tyrants, but the greater flame
of the love of God burneth him withinforth. Of the third fire he saith thus:
The right cruel flame of the persecutor might not surmount the martyr, for he
was overmuch more ardently chauffed in his thought by the rays of truth, that
he felt not the flame withoutforth, which he vanquished and overcame. Laurence,
among the other martyrs, hath three privileges as towards office. The first, he
hath only a vigil among all the other martyrs. But at this day the vigils of
saints be changed into fastings by many, and as Master John Beleth rehearseth:
It was sometime the custom that men went with their wives and children at the
solemnity of feasts, and woke there all the night with tapers and light; but
because many adventures were made in these vigils, it was established that the
vigils should be turned into fastings, and nevertheless the ancient name is
retained, and is yet retained, and is called vigil. The second privilege is in
the octaves or utas; for he only with Saint Stephen have their octaves among
all other martyrs, like as Saint Martin hath among the confessors. The third is
in the reprising of the anthems, for he only and Saint Paul have that only. But
Paul hath that for the excellence of his preaching, and Laurence for the
excellence of his passion.
SOURCE : https://catholicsaints.info/the-golden-legend-the-life-of-saint-laurence/
Hans Strüb /
Jakob
Strüb. Die Heiligen Bartholomäus (Bartolomeo) und Laurentius (San
Lorenzo), Inzigkofener Altar, 1505, 79 x 53,3, Würth Collection,
Johanniterkirche
St.
Laurence, Martyr
From
St. Ambrose, De Offic. l. 1, c. 41; l. 2, c. 48; the four panegyrics of St.
Austin, Serm. 302, 303, 304, 305, besides four others in the Appendix to his
Sermons, and his seventy-two hom. in Joan. two under the name of St. Ambrose;
Prudent. hym. 2, de Cor.; St. Leo, Serm. 83; St. Peter Chrysol. Serm. 135; St.
Maximus Taurin. Serm. 56; St. Fulgentius, &c. The Acts of St. Laurence
being a modern compilation are not here made use of. See Tillemont, t. 4.
A.D. 258.
THERE are
few martyrs in the church whose names are so famous as that of the glorious St.
Laurence, in whose praises the most illustrious among the Latin fathers have
exerted their eloquence, and whose triumph, to use the words of St. Maximus,
the whole Church joins in a body to honour with universal joy and devotion. The
ancient fathers make no mention of his birth or education; but the Spaniards
call him their countryman. His extraordinary virtue in his youth recommended
him to St. Xystus, then archdeacon of Rome, who took him under his protection,
and would be himself his instructor in the study of the holy scriptures, and in
the maxims of Christian perfection. St. Xystus being raised to the pontificate
in 257, he ordained Laurence deacon; and though he was yet young, appointed him
the first among the seven deacons who served in the Roman church; hence by
several fathers he is called the pope’s archdeacon. This was a charge of great
trust, to which was annexed the care of the treasury and riches of the church,
and the distribution of its revenues among the poor. How faithful and
disinterested our holy deacon was in the discharge of this important and
difficult office appears from the sequel.
The
Emperor Valerian, through the persuasion of Macrian, in 257, published his
bloody edicts against the Church, which he foolishly flattered himself he was
able to destroy, not knowing it to be the work of the Almighty. That by cutting
off the shepherds he might disperse the flocks, he commanded all bishops,
priests, and deacons to be put to death without delay. The holy Pope St.
Xystus, the second of that name, was apprehended the year following. As he was
led to execution, his deacon, St. Laurence, followed him weeping; and judging
himself ill-treated, because he was not to die with him, said to him, “Father,
where are you going without your son? Whither are you going, O holy priest,
without your deacon? You were never wont to offer sacrifice without me, your
minister. Wherein have I displeased you? Have you found me wanting to my duty?
Try me now, and see, whether you have made choice of an unfit minister for
dispensing the blood of the Lord.” He could not, without an holy envy, behold
his bishop go to martyrdom, and himself left behind; and being inflamed with a
desire to die for Christ, he burst into this complaint. From the love of God,
and an earnest longing to be with Christ, he contemned liberty and life, and
thought of no other honour but that of suffering for his Lord. Hence he reputed
the world as nothing, and accounted it his happiness to leave it, that he might
come to the enjoyment of his God; for this he grieved to see himself at
liberty, was desirous to be in chains, and was impatient for the rack. The holy
pope, at the sight of his grief, was moved to tenderness and compassion, and comforting
him, he answered, “I do not leave you, my son; but a greater trial and a more
glorious victory are reserved for you who are stout and in the vigour of youth.
We are spared on account of our weakness and old age. You shall follow me in
three days. He added a charge to distribute immediately among the poor the
treasures of the Church which were committed to his care, lest the poor should
be robbed of their patrimony if it should fall into the hands of the
persecutors. Laurence was full of joy, hearing that he should be so soon called
to God, set out immediately to seek all the poor widows and orphans, and gave
among them all the money which he had in his hands; he even sold the sacred
vessels to increase the sum, employing it all in the like manner. The Church at
Rome was then possessed of considerable riches. For, besides the necessary
provision of its ministers, it maintained many widows and virgins, and fifteen
hundred poor people, of whose names the bishop or his archdeacon kept the list;
and it often sent large alms into distant countries. It had likewise very rich
ornaments and vessels for the celebration of the divine mysteries, as appears
from Tertullian, and the profane heathen scoffer, Lucian. Eusebius tells us, 1 that the magnificence of the
sacred vessels inflamed the covetousness of the persecutors. St. Optatus says, 2 that in the persecution of
Dioclesian the churches had very many ornaments of gold and silver. St.
Ambrose, 3 speaking of St. Laurence,
mentions consecrated vessels of gold and silver; and Prudentius speaks of
chalices of gold and silver, embossed, and set with jewels.
The
prefect of Rome was informed of these riches, and imagining that the Christians
had hid considerable treasures, he was extremely desirous to secure them; for
he was no less a worshipper of gold and silver than of Jupiter and Mars. With
this view he sent for St. Laurence, to whose care these treasures were
committed. As soon as he appeared, he said to him, according to Prudentius,
“You often complain that we treat you with cruelty; but no tortures are here
thought of; I only inquire mildly after what concerns you. I am informed that
your priests offer in gold, that the sacred blood is received in silver cups,
and that in your nocturnal sacrifices you have wax tapers fixed in golden
candlesticks. Bring to light these concealed treasures; the prince has need of
them for the maintenance of his forces. I am told, that according to your
doctrine you must render to Cæsar the things that belong to him. I do not think
that your God causeth money to be coined; he brought none into the world with
him; he only brought words. Give us therefore the money, and be rich in words.”
St. Laurence replied, without showing any concern: “The Church is indeed rich;
nor hath the emperor any treasure equal to what it possesseth. I will show you
a valuable part; but allow me a little time to set everything in order, and to
make an inventory.” The prefect did not understand of what treasure Laurence
spoke, but imagining himself already possessed of hidden wealth, was satisfied
with this answer, and granted him three days’ respite. During this interval,
Laurence went all over the city, seeking out in every street the poor who were
supported by the Church, and with whom no other was so well acquainted. On the
third day he gathered together a great number of them before the church, and placed
them in rows, the decrepit, the blind, the lame, the maimed, the lepers,
orphans, widows, and virgins; then he went to the prefect, invited him to come
and see the treasure of the church, and conducted him to the place. The
prefect, astonished to see such a number of poor wretches, who made a horrid
sight, turned to the holy deacon with looks full of disorder and threatenings,
and asked him what all this meant, and where the treasures were which he had
promised to show him. St. Laurence answered: “What are you displeased at? The
gold which you so eagerly desire is a vile metal, and serves to incite men to
all manner of crimes. The light of heaven is the true gold, which these poor
objects enjoy. Their bodily weakness and sufferings are the subject of their
patience, and the highest advantages; vices and passions are the real diseases
by which the great ones of the world are often most truly miserable and
despicable. Behold in these poor persons the treasures which I promised to show
you; to which I will add pearls 4 and precious stones,—those
widows and consecrated virgins, which are the Church’s crown, by which it is
pleasing to Christ; it hath no other riches; make use then of them for the
advantage of Rome, of the emperor, and yourself.” Thus he exhorted him as
Daniel did Nabuchodonosor, to redeem his sins by sincere repentance and
almsdeeds, and showed him where the Church placed its treasure. The
earthly-minded man was far from forming so noble an idea of an object, the
sight of which offended his carnal eyes, and he cried out in a transport of
rage: “Do you thus mock me? Is it thus that the axes and the fasces, the sacred
ensigns of the Roman power, are insulted? I know that you desire to die; this
is your phrensy and vanity: but you shall not die immediately, as you imagine.
I will protract your tortures, that your death may be the more bitter as it
shall be slower. You shall die by inches.” Then he caused a great gridiron to be
made ready, and live coals almost extinguished to be thrown under it, that the
martyr might be slowly burnt. Laurence was stripped, extended, and bound with
chains, upon this iron bed over a slow fire, which broiled his flesh by little
and little, piercing at length to his very bowels. His face appeared to the
Christians newly baptized, to be surrounded with a beautiful extraordinary
light, and his broiled body to exhale a sweet agreeable smell; but the
unbelievers neither saw this light nor perceived this smell. The martyr felt
not the torments of the persecutor, says St. Austin, so vehement was his desire
of possessing Christ: and St. Ambrose observes, that whilst his body broiled in
the material flames, the fire of divine love, which was far more active within
his breast, made him regardless of the pain: having the law of God before his
eyes, he esteemed his torments to be a refreshment and a comfort. Such was the
tranquillity and peace of mind which he enjoyed amidst his torments, that
having suffered a long time, he turned to the judge, and said to him, with a
cheerful and smiling countenance: “Let my body be now turned; one side is
broiled enough.” When, by the prefect’s order, the executioner had turned him,
he said: “It is dressed enough, you may eat.” The prefect insulted him, but the
martyr continued in earnest prayer, with sighs and tears imploring the divine
mercy with his last breath for the conversion of the city of Rome. This he
begged Christ speedily to accomplish, who had subjected the world to this city,
that his faith might, by triumphing one day in it, more easily spread itself
from the head over all the provinces or members of its empire. This grace he
asked of God for that city for the sake of the two apostles, St. Peter and St.
Paul, who had there began to plant the cross of Christ, and had watered that
city with their blood. The saint having finished his prayer, and completed his
holocaust, lifting up his eyes towards heaven, gave up the ghost.
Prudentius
doubts not to ascribe to his prayer the entire conversion of Rome, and says,
God began to grant his request at the very time he put it up; for several
senators who were present at his death, were so powerfully moved by his tender
and heroic fortitude and piety, that they became Christians upon the spot.
These noblemen took up the martyr’s body on their shoulders, 5 and gave it an honourable
burial in the Veran field, near the road to Tibur, on the 10th of August in
258. His death, says Prudentius, was the death of idolatry in Rome, which from
that time began more sensibly to decline; and now, adds the same father, the
senate itself 6 venerates the tombs of the
apostles and martyrs. He describes with what devotion and fervour the Romans
frequented the church of St. Laurence, and commended themselves in all their
necessities to his patronage; and the happy success of their prayers proves how
great his power is with God. The poet implores the mercy of Christ for himself,
and begs he may obtain by the prayers of the martyrs 7 what his own cannot. St. Austin
assures us that God wrought in Rome an incredible number of miracles through
the intercession of St. Laurence. St. Gregory of Tours, Fortunatus, and others,
relate several performed in other places. It appears from the sacramentary of
Pope Gelasius, that his feast has been kept with a vigil and an octave at least
ever since the fifth age. In the reign of Constantine the Great, a church was
built over his tomb, on the road to Tibur, which is called St. Laurence’s
without the walls; it is one of the five patriarchal churches in Rome. Seven
other famous churches in that city bear the name of this glorious saint.
In
St. Laurence we have a sensible demonstration how powerful the grace of Jesus
Christ is, which is able to sweeten whatever is bitter and harsh to flesh and
blood. If we had the resolution and fervour of the saints in the practice of
devotion, we should find all seeming difficulties which discourage our
pusillanimity to be mere shadows and phantoms. A lively faith, like that of the
martyrs, would make us, with them, contemn the honours and pleasures of the
world, and measure the goods and evils of this life, and judge of them, not by
nature, but by the light and principles of faith only; and did we sincerely
love God, as they did, we should embrace his holy will with joy in all things,
have no other desire, and find no happiness but in it. If we are dejected or
impatient under troubles, indulge murmurs and complaints, or call ourselves
unhappy in them, it is evident that inordinate self-love reigns in our hearts,
and that we seek our own inclinations more than the will of God. The state of
suffering is the true test of our love, by which we may judge whether in duties
that are agreeable to nature we love the will of God, or only do in them our
own will. If self-love discovers itself in our sufferings, all the rest of our
lives is to be suspected of the same disorder; nor can we easily give any other
evidence that faith and divine love are the principles of our actions.
Note
1. Hist.
l. 8, c. 22. [back]
Note 2. L. 1. [back]
Note
3. De Offic. l. 2, c.
28. [back]
Note 4.
Nunc
addo gemmas nobiles,
Gemmas
corusci luminis—
Cernis
sacratas virgines—
Hoc
est monile ecclesiæ,
Dotata
sic Christo placet.
Prud. hymn
2, v. 297.
[back]
Note
5.
Vexêre corpus subditis
Cervicibus quidam patres,
Quos mira libertas viri
Ambire Christum suaserat.
Prud. v. 490.
[back]
Note 6.
psa
et senatus lumina,
Quondam
Luperci et Flamines,
Apostolorum
et martyrum
Exosculantur
limina.
Prud. v.
518.
Quæ
sit potestas credita,
Et
muneris quantum datum,
Probant
Quiritum gaudia,
Quibus
rogatus annuis (Laurenti).
Prud. v.
561.
[back]
Note
7.
Indignus, agnosco et
scio,
Quem Christus ipse
exaudiat;
Sed per patronos martyres
Potest medelam consequi .
Prud. v. 578
[back]
Rev. Alban Butler (1711–73). Volume
VIII: August. The Lives of the Saints. 1866.
SOURCE : https://www.bartleby.com/210/8/101.html
Juan de Valdés Leal (1622–1690),
El martirio de San Lorenzo, 1663 circa, Retablo de la capilla de Santiago de la catedral
de Sevilla, chiesa Cattedrale Santa, Metropolitana e
Patriarcale di Santa Maria della Sede di Siviglia
Pope
Saint Leo the Great – On the Feast of Saint Laurence the Martyr
The example of the
martyrs is most valuable.
Whilst the height of all
virtues, dearly-beloved, and the fullness of all righteousness is born of that love,
wherewith God and one’s neighbour is loved, surely in none is this love found
more conspicuous and brighter than in the blessed martyrs; who are as near to
our Lord Jesus, Who died for all men, in the imitation of His love, as in the
likeness of their suffering. For, although that Love, wherewith the Lord has
redeemed us, cannot be equaled by any man’s kindness, because it is one thing
that a man who is doomed to die one day should die for a righteous man, and
another that One Who is free from the debt of sin should lay down His life for
the wicked: yet the martyrs also have done great service to all men, in that
the Lord Who gave them boldness, has used it to show that the penalty of death
and the pain of the cross need not be terrible to any of His followers, but
might be imitated by many of them. If therefore no good man is good for himself
alone, and no wise man’s wisdom befriends himself only, and the nature of true
virtue is such that it leads many away from the dark error on which its light
is shed, no model is more useful in teaching God’s people than that of the
martyrs. Eloquence may make intercession easy, reasoning may effectually
persuade; but yet examples are stronger than words, and there is more teaching
in practice than in precept.
The Saint’s martyrdom
described.
And how gloriously strong
in this most excellent manner of doctrine the blessed martyr Laurentius is, by
whose sufferings to-day is marked, even his persecutors were able to feel, when
they found that his wondrous courage, born principally of love for Christ, not
only did not yield itself, but also strengthened others by the example of his
endurance. For when the fury of the gentile potentates was raging against
Christ’s most chosen members, and attacked those especially who were of
priestly rank, the wicked persecutor’s wrath was vented on Laurentius the
deacon, who was pre-eminent not only in the performance of the sacred rites,
but also in the management of the church’s property, promising himself double
spoil from one man’s capture: for if he forced him to surrender the sacred
treasures, he would also drive him out of the pale of true religion. And so
this man, so greedy of money and such a foe to the truth, arms himself with
double weapon: with avarice to plunder the gold; with impiety to carry off Christ.
He demands of the guileless guardian of the sanctuary that the church wealth on
which his greedy mind was set should be brought to him. But the holy deacon
showed him where he had them stored, by pointing to the many troops of poor
saints, in the feeding and clothing of whom he had a store of riches which he
could not lose, and which were the more entirely safe that the money had been
spent on so holy a cause.
The description of his
sufferings continued.
The baffled plunderer,
therefore, frets, and blazing out into hatred of a religion, which had put
riches to such a use, determines to pillage a still greater treasure by
carrying off that sacred deposit, wherewith he was enriched, as he could find
no solid hoard of money in his possession. He orders Laurentius to renounce
Christ, and prepares to ply the deacon’s stout courage with frightful tortures:
and, when the first elicit nothing, fiercer follow. His limbs, torn and mangled
by many cutting blows, are commanded to be broiled upon the fire in an iron framework,
which was of itself already hot enough to burn him, and on which his limbs were
turned from time to time, to make the torment fiercer, and the death more
lingering.
Laurentius has conquered
his persecutor.
Thou gainest nothing,
thou prevailest nothing, O savage cruelty. His mortal frame is released from
thy devices, and, when Laurentius departs to heaven, thou art vanquished. The
flame of Christ’s love could not be overcome by thy flames, and the fire which
burnt outside was less keen than that which blazed within. Thou didst but serve
the martyr in thy rage, O persecutor: thou didst but swell the reward in adding
to the pain. For what did thy cunning devise, which did not redound to the
conqueror’s glory, when even the instruments of torture were counted as part of
the triumph? Let us rejoice, then, dearly-beloved, with spiritual joy, and make
our boast over the happy end of this illustrious man in the Lord, Who is
“wonderful in His saints,” in whom He has given us a support and an example,
and has so spread abroad his glory throughout the world, that, from the rising
of the sun to its going down, the brightness of his deacon’s light doth shine,
and Rome is become as famous in Laurentius as Jerusalem was ennobled by
Stephen. By his prayer and intercession we trust at all times to be assisted;
that, because all, as the Apostle says, “who wish to live holily in Christ,
suffer persecution,” we may be strengthened with the spirit of love, and be
fortified to overcome all temptations by the perseverance of steadfast faith.
Through our Lord Jesus Christ, etc.
SOURCE : https://catholicsaints.info/pope-saint-leo-the-great-on-the-feast-of-saint-laurence-the-martyr/
Pieter Paul Rubens (1577–1640). Martyrium
des hl. Laurentius, 1613-1614, 250 x 178,5, Alte Pinakothek, Monaco
di Baviera
Little
Lives of the Great Saints – Saint Lawrence, The Illustrious Martyr
Article
Died A.D. 258.
Among the most illustrious of the martyrs is the
glorious Saint Lawrence. He is honored by the whole Church. His name sanctifies
one of the great rivers of America, a river whose majestic grandeur is the
wonder of travelers and the inspiration of poets –
We know little as to the birth and education of Saint
Lawrence, but the Spaniards call him their countryman. While still a youth his
remarkable virtue attracted the notice of Saint Sixtus, then Archdeacon of
Rome, who took him under his protection and became his instructor.
When Saint Sixtus became Pope, in 257, he ordained
Lawrence deacon; and, though he was yet young, the Pontiff appointed him first
among the seven deacons who served in the Church of the Eternal City. He thus
became the Pope’s archdeacon. This was a charge of great importance, to which
was annexed the care of the treasury of the Church and the distribution of its
revenues among the poor.
In the year 257 the Emperor Valerian published his
bloody edicts against the Catholic Church. He foolishly flattered himself that
its destruction was merely a question of time and rigorous persecution, not
knowing it to be the work of the Almighty. His plan was as simple as it was
stupid and blindly brutal. He would cut off the shepherds and disperse the
flocks; and hence he began his barbarously elaborate scheme by ordering all
bishops, priests, and deacons to be put to death.
Pope Saint Sixtus II was seized in about a year from
this date, and led to execution. While on the way Saint Lawrence followed him
with tears in his eyes; and thinking himself ill-treated because he was not to
die with the holy Pontiff, said:
“Father, where are you going without your son? Why do
you not take your deacon with you as usual? Shall you go alone to offer
yourself a sacrifice to God? What have I done to displease you that you thus
cast me off?”
“My son,” replied the brave Vicar of Christ, “it is
not I who leave you. Our Lord reserves you for a sharper battle. I am old and
feeble, and I must die after a slight skirmish; but you, who are young and
strong, shall have more glory in your triumph. Dry your tears. In three days
you shall follow me.”
The Holy Father then gave Lawrence some directions
about immediately distributing all the treasures of the Church among the poor,
lest they should be robbed of their patrimony by its falling into the hands of
the pagan persecutors. Having said this, he waved a last adieu to his faithful
deacon.
Lawrence was full of joy, for he had just heard that
he should soon be called to God. But a pressing duty was to be performed. He
set out immediately to seek the poor widows and orphans, and gave them all the
money which he had in his keeping. He even sold the sacred vessels to increase
the sum This was also given to the poor.
In those early days the church at Rome was possessed
of considerable riches. Besides providing for its ministers, it maintained many
widows and virgins and fifteen hundred poor people. The Holy Father or his
archdeacon kept a list containing the names of these persons.
Some of the officers who led the Pope to execution
heard him speak of money and treasures, and took care to repeat his words to
the Prefect of Rome. This grasping official at once imagined that the
Christians had hidden vast treasures. He became deeply interested in the
matter; for he was no less a devout worshipper of gold and silver than of Mars
and Jupiter.
He sent for Saint Lawrence. “You Christians complain,”
began the wily hypocrite, “that we treat you with cruelty; but now there is no
question of tortures. I simply ask what you can easily give. I am told that
your priests offer up sacrifices in golden chalices, that the sacred blood is
received in silver cups, and that in your meetings after night you have wax
tapers fixed in golden candlesticks.
“Bring these concealed treasures to light. The emperor
has need of them for the support of his army. It is said that according to your
doctrine you must render to Caesar the things that belong to him I do not think
that your God ever caused money to be coined. He brought none into the world
with Him He brought nothing but good words. Then give us the money, and be rich
in words.”
“The Church,” calmly replied Saint Lawrence, “is, in
truth, rich; nor has the emperor any treasure equal to its possessions. I will
take pleasure in showing you a valuable part; but allow me a little time to set
everything in order and to make an inventory.”
The prefect was fairly delighted. He did not
understand the kind of treasure to which Lawrence referred, and fancying that
he was already possessed of hidden wealth, he gladly gave the Saint a respite
of three days.
During this time Lawrence went all over the city,
seeking out from street to street the poor who were supported by the charity of
the Church. He knew where to go, and well the poor knew him. On the third day
he had his treasures gathered together. He placed them in rows before the
church, and they consisted of hundreds of the aged, the decrepit, the blind,
the lame, the maimed, the lepers, widows, virgins, and young orphans.
He then proceeded to the residence of the prefect, and
invited him to come and see the treasures of the Church. The haughty official
was astonished to behold such a number of poor wretches. To him it was a
sickening sight that aroused naught but anger, fury, and disappointment. He
turned about, and looked at the holy deacon with an air of fierce scorn.
“What are you displeased at?” exclaimed the dauntless
Lawrence. “Behold the treasures I promised you! I have even added to them the
gems and precious stones – those widows and consecrated virgins who form the
Church’s crown. It has no other riches. Take these and use them for the
advantage of Rome, the emperor, and yourself.”
The enraged prefect, no longer able to control
himself, cried out: “Do you thus mock me? Are the ensigns of Roman power to be
thus insulted? I know that you wish to die. This is your foolish vanity. But
you will not take leave of life so soon as you imagine. I will see to that. I
will protract your tortures. Your death shall be slow and bitter. You shall die
by inches.”
Lawrence was neither annoyed nor terrified. He feared
God alone. “Wicked wretch,” he replied with energy, “do you expect to frighten
me with these tortures? To you they may be tortures, but to me they are none. I
have long wished for such dainties.”
On hearing this the prefect was in a hurry for nothing
but revenge. The Saint was stripped, and his naked body torn with a kind of
whips called scorpions. After this severe scourging, plates of red-hot iron
were applied to his bleeding sides. Lawrence, in spite of such appalling
treatment, presented a joyful countenance, while the prefect raged with the
fury of a wild beast. He could not comprehend how any human being could
cheerfully endure such punishment. He even accused the martyr of being a
magician, and threatened that unless he at once sacrificed to the gods he would
add to his torments.
“Your torments,” answered Saint Lawrence, “will have
an end, and I do not fear them Do what you will to me. I am prepared for the
worst.”
The prefect at once ordered him to be beaten with
leaden plummets, and soon his whole body was a bruised and torn mass. The Saint
prayed to God to receive his soul; but a voice from heaven which was heard by
all who stood around, told him that he had yet much to suffer.
“Romans,” shouted the brutal prefect, “do you see how
the devils help and encourage this fellow, who derides both the gods and the
emperor, and has no respect for their sovereign power, no any fear of
torments?”
Lawrence was next placed on a rack, and his suffering
body stretched so that every limb was dislocated. His flesh was torn with
hooks, but he did not flinch. Calm and cheerful, he prayed and suffered. An
angel was seen to wipe his face and bleeding shoulders, and the sight of the
blessed spirit converted one of the soldiers, who went up to the Saint and
asked to be baptized.
The frantic prefect now ordered a large gridiron to be
procured. It was soon in readiness, and live coals, partly extinguished, were
thrown under it that the martyr might be slowly burned. He was placed naked
upon this iron bed, and bound with chains over a slow fire. His flesh was soon
broiled, and little by little the cruel heat was forcing its way into his very
heart and bowels. A light beautiful to behold shone from his face, and his burning
body exhaled a most sweet odor. The martyr, says Saint Augustine, felt not the
torments of the persecutor, so strong and vivid was his desire of possessing
Christ. Thus in the midst of appalling torments he enjoyed that peace which the
world cannot give – the peace of God.
Turning to the prefect, Saint Lawrence said to him,
with a cheerful smile: “Let my body now be turned; one side is broiled enough.”
The cruel prefect ordered him to be turned. It was
done, and the Saint said, “Eat now, for it is well done.” The prefect again
insulted him; but the martyr continued in earnest prayer, with sighs and tears
imploring the divine mercy with his last breath for the conversion of the city
of Rome. Having finished his prayer, a ray of immortality seemed to light up
his manly countenance; he lifted his eyes towards heaven, and his pure, holy,
and heroic spirit went to receive the shining reward promised to those who
suffer persecution for the sake of justice and religion.
“The admirers of pagan fortitude,” says Dr. MacHale,
“may dwell with rapture on the many trophies which were won by the primitive
patriots of Rome. They may quote the devotion of a Curtius leaping into the
lake, the courage of a Sosevola flinging his hand into the fire, or the
exorable fidelity of a Regulus returning to Carthage with the certainty of the
exquisite tortures he was fated to endure. Yet these and similar instances of
extraordinary fortitude with which Roman history abounds cannot bear a
comparison with the calm and tranquil patience with which this holy servant of
God bore the slow tortures of the gridiron.”
An ancient writer ascribes the entire conversion of
the city of Rome to the prayers of Saint Lawrence. God even began to grant his
request at the moment it was made. Several senators who were present at his
death were so moved by his piety and heroic fortitude that they became
Christians on the spot. The death-blow was given to idolatry. From that day it
declined, and soon pagan Rome lived only in the pages of history.
How sublime is that ancient faith which can produce
such a man as the glorious Saint Lawrence! We have the same holy and beautiful
faith. We are Catholics. But in the practice of virtue how little heroism we
commonly display! Yet virtue demands sacrifice. Pain is the path to holiness.
We are in the world only to please God. We must learn the nobility of
suffering. It is the true test of love. Christ suffered, the Blessed Virgin
suffered, the Saints suffered; and no soul has ever become truly great and good
and virtuous that has not been disciplined in the school of affliction. In
short, without some suffering there can be no real greatness, no heroism, no
carrying of that blessed and mysterious burden – the cross!
MLA Citation
John O’Kane Murray, M.A., M.D. “Saint Lawrence, The
Illustrious Martyr”. Little Lives of the Great
Saints, 1879. CatholicSaints.Info.
24 September 2018. Web. 10 August 2022.
<https://catholicsaints.info/little-lives-of-the-great-saints-saint-lawrence-the-illustrious-martyr/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/little-lives-of-the-great-saints-saint-lawrence-the-illustrious-martyr/
Giovanni Lanfranco (1582–1647). Martirio
di san Lorenzo, 1635, Museo nazionale di Villa Guinigi,
San Lorenzo Diacono e martire
Martire a Roma, 10 agosto 258
Lorenzo, da ragazzo, ha visto le grandiose feste per i mille anni della città di Roma, celebrate nel 237-38, regnando l’imperatore Filippo detto l’Arabo, perché figlio di un notabile della regione siriana. Poco dopo le feste, Filippo viene detronizzato e ucciso da Decio, duro persecutore dei cristiani, che muore in guerra nel 251. L’impero è in crisi, minacciato dalla pressione dei popoli germanici e dall’aggressività persiana. Contro i persiani combatte anche l’imperatore Valeriano, salito al trono nel 253: sconfitto dall’esercito di Shapur I, morirà in prigionia nel 260. Ma già nel 257 ha ordinato una persecuzione anticristiana.
Ed è qui che incontriamo Lorenzo, della cui vita si sa pochissimo. E’ noto soprattutto per la sua morte, e anche lì con problemi. Le antiche fonti lo indicano come arcidiacono di papa Sisto II; cioè il primo dei sette diaconi allora al servizio della Chiesa romana. Assiste il papa nella celebrazione dei riti, distribuisce l’Eucaristia e amministra le offerte fatte alla Chiesa.
Viene dunque la persecuzione, e dapprima non sembra accanita come ai tempi di Decio. Vieta le adunanze di cristiani, blocca gli accessi alle catacombe, esige rispetto per i riti pagani. Ma non obbliga a rinnegare pubblicamente la fede cristiana. Nel 258, però, Valeriano ordina la messa a morte di vescovi e preti. Così il vescovo Cipriano di Cartagine, esiliato nella prima fase, viene poi decapitato. La stessa sorte tocca ad altri vescovi e allo stesso papa Sisto II, ai primi di agosto del 258. Si racconta appunto che Lorenzo lo incontri e gli parli, mentre va al supplizio. Poi il prefetto imperiale ferma lui, chiedendogli di consegnare “i tesori della Chiesa”.
Nella persecuzione sembra non mancare un intento di confisca; e il prefetto deve essersi convinto che la Chiesa del tempo possieda chissà quali ricchezze. Lorenzo, comunque, chiede solo un po’ di tempo. Si affretta poi a distribuire ai poveri le offerte di cui è amministratore. Infine compare davanti al prefetto e gli mostra la turba dei malati, storpi ed emarginati che lo accompagna, dicendo: "Ecco, i tesori della Chiesa sono questi".
Allora viene messo a morte. E un’antica “passione”, raccolta da sant’Ambrogio,
precisa: "Bruciato sopra una graticola": un supplizio che ispirerà
opere d’arte, testi di pietà e detti popolari per secoli. Ma gli studi (v.
Analecta Bollandiana 51, 1933) dichiarano leggendaria questa tradizione.
Valeriano non ordinò torture. Possiamo ritenere che Lorenzo sia stato
decapitato come Sisto II, Cipriano e tanti altri. Il corpo viene deposto poi in
una tomba sulla via Tiburtina. Su di essa, Costantino costruirà una basilica, poi
ingrandita via via da Pelagio II e da Onorio III; e restaurata nel XX secolo,
dopo i danni del bombardamento americano su Roma del 19 luglio 1943.
Patronato: Diaconi,
Cuochi, Pompieri
Etimologia: Lorenzo
= nativo di Laurento, dal latino
Emblema: Graticola,
Palma
Martirologio
Romano: Festa di san Lorenzo, diacono e martire, che, desideroso, come
riferisce san Leone Magno, di condividere la sorte di papa Sisto anche nel
martirio, avuto l’ordine di consegnare i tesori della Chiesa, mostrò al
tiranno, prendendosene gioco, i poveri, che aveva nutrito e sfamato con dei
beni elemosinati. Tre giorni dopo vinse le fiamme per la fede in Cristo e in
onore del suo trionfo migrarono in cielo anche gli strumenti del martirio. Il
suo corpo fu deposto a Roma nel cimitero del Verano, poi insignito del suo
nome.
Il diacono e martire San
Lorenzo ha assunto nel corso dei secoli un fama e una devozione veramente
cattolica, universale, e ha saputo incarnare un modello concreto di servizio
sena compromessi, tale ad essere additato come paradigmatico della diaconia in
Cristo. Secondo un’antica “passione”, raccolta da sant’Ambrogio, San Lorenzo fu
bruciato sopra una graticola: un supplizio che ispirerà opere d’arte, testi di
pietà e detti popolari per secoli. Al principio dell'agosto 258 l'imperatore
Valeriano aveva emanato un editto, secondo il quale tutti i vescovi, i
presbiteri e i diaconi dovevano essere messi a morte. L'editto fu eseguito
immediatamente a Roma, al tempo in cui Daciano era prefetto dell'Urbe. Sorpreso
mentre celebrava l'eucaristia nelle catacombe di Pretestato, papa Sisto II fu
ucciso il 6 agosto insieme a quattro dei suoi diaconi, tra i quali Innocenzo;
quattro giorni dopo il 10 agosto fu la volta di Lorenzo, che aveva 33 anni.
La sua vita come diaconato perenne
Lorenzo nacque a Osca (Huesca), città della Spagna, nella prima metà del III secolo. Venuto a Roma, centro della cristianità, si distinse per la sua pietà, carità verso i poveri e l’integrità di costumi. Grazie alle sue doti, Papa Sisto II lo nominò Diacono della Chiesa, meglio capo dei diaconi. Doveva sovrintendere all’amministrazione dei beni, accettare le offerte e custodirle, provvedere ai bisognosi, agli orfani e alle vedove.
Per queste mansioni Lorenzo fu uno dei personaggi più noti della prima cristianità di Roma ed uno dei martiri più venerati, tanto che la sua memoria fu ricordata da molte chiese e cappelle costruite in suo onore nel corso dei secoli. Lorenzo fu catturato dai soldati dell’Imperatore Valeriano il 6 agosto del 258 nelle catacombe di San Callisto assieme al Papa Sisto II ed altri diaconi. Mentre il Pontefice e gli altri diaconi subirono subito il martirio, Lorenzo fu risparmiato per farsi consegnare i tesori della chiesa.
Si narra che all’Imperatore Valeriano, che gli imponeva la consegna dei tesori
della Chiesa, Lorenzo abbia portato davanti numerosi poveri ed ammalati ed
abbia detto “Ecco i tesori della chiesa”. In seguito Lorenzo fu dato in
custodia al centurione Ippolito, che lo rinchiuse in un sotterraneo del suo
palazzo; in questo luogo buio, umido e angusto si trovava imprigionato anche un
certo Lucillo, privo di vista. Lorenzo confortò il compagno di prigionia, lo
incoraggio, lo catechizzò alla dottrina di Cristo e, servendosi di una polla
d’acqua che sgorgava dal suolo, lo battezzò. Dopo il Battesimo Lucillo riebbe
la vista. Il centurione Ippolito visitava spesso i suoi carcerati; avendo
constatato il fatto prodigioso , colpito dalla serenità e mansuetudine dei
prigionieri, e illuminato dalla grazia di Dio, si fece Cristiano ricevendo il
battesimo da Lorenzo. In seguito Ippolito, riconosciuto cristiano, fu legato
alla coda di cavalli e fatto trascinare per sassi e rovi fino alla morte.
Lorenzo fu bruciato vivo sulla graticola, in luogo poco lontano dalla prigione;
il suo corpo fu portato al Campo Verano, nelle catacombe di Santa Ciriaca.
La controversa questione del martirio
Il Martirio di san Lorenzo è datato dal martirologio romano il 10 agosto del
258 dopo Cristo. A ricordare questi avvenimenti furono erette a Roma tre chiese:
San Lorenzo in Fonte (luogo della prigionia), San Lorenzo in Panisperna (luogo
del martirio) e San Lorenzo al Verano (luogo della sua sepoltura). Storicamente
però furono circa 30 (delle sette rimaste) le chiese dedicate a San Lorenzo,
santo amatissimo e compatrono di Roma. Secondo la devozione e la pietà
popolare San Lorenzo fu bruciato sopra una graticola, la Leggenda Aurea del
beato Jacopo da Varazze, ne ha in modo significativo sigillato la pietas
popolare con la narrazione dei suoi ultimi momenti. Secondo la moderna
storiografia tuttavia in base a studi concernenti l’epoca, viene considerata
leggendaria questa tradizione, infatti L’imperatore Valeriano non ordinò
torture, tanto che appare più veritiero ritenere che Lorenzo sia stato
decapitato come Sisto II, Cipriano e tanti altri. A suffragare la tradizione
della graticola resta nondimeno l’ininterrotta trasmissione ab immemorabili che
è come già detto parte ancora prima del grande Sant’Ambrogio che ne riteneva
come notizia certa.
Il culto e i patronati
San Lorenzo è patrono di diaconi, cuochi e pompieri. Fin dai primi secoli del
cristianesimo, Lorenzo viene generalmente raffigurato come un giovane diacono
rivestito della dalmatica, con il ricorrente attributo della graticola o, in
tempi più recenti, della borsa del tesoro della Chiesa romana da lui
distribuito, secondo i testi agiografici, ai poveri. Gli agiografi sono
concordi nel riconoscere in Lorenzo il titolare della necropoli della via
Tiburtina a Roma. In particolare insieme a Santo Stefano e San Vincenzo,
Lorenzo è per antonomasia modello perfetto del diacono, il servizio alla Chiesa
vista come popolo in cammino che nel suo grembo riconosce Cristo presenti in
particolare nei poveri e nei sofferenti.
L’affascinante legame con le stelle cadenti
La notte dedicata al martirio di san Lorenzo è legato ormai in modo indissolubile al fenomeno delle stelle cadenti, diverse sono le interpretazioni di questo binomio che nasce per motivi ovviamente estranei alle sue vicende agiografiche sebbene si possa azzardare un interessante legame. Le «stelle cadenti» rappresentano le lacrime versate dal Santo durante il suo supplizio, lacrime che vagherebbero eternamente nei cieli, e scenderebbero sulla terra solo in questo giorno; oppure, le «stelle cadenti» ricordano i carboni ardenti su cui il Santo, secondo la leggenda, fu martirizzato (su una graticola, il suo emblema). In ogni caso, la tradizione di questa notte ha creato un’atmosfera ricca di speranza: si crede infatti che si possano avverare i desideri di tutti coloro che si soffermino a ricordare il dolore di san Lorenzo, e il rituale più diffuso prevede che a ogni stella cadente si pronunci l’avvenimento auspicato. Celebre la poesia di Giovanni Pascoli, che interpreta la pioggia di stelle cadenti come lacrime celesti, intitolata appunto, dal giorno dedicato al santo, X agosto: «San Lorenzo, io lo so perché tanto / di stelle per l'aria tranquilla / arde e cade, perché si gran pianto / nel concavo cielo sfavilla...».
Autore: Don Luca Roveda
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/21350
Salomon
de Bray (Holland, 1597-1664), Martyrdom of Saint Lawrence, 1652, 152,4 x 124,5,
Los Angeles County Museum of Art
PROTO DIACONO DELLA CHIESA ROMANA
Don
Francesco Moraglia
Docente
di teologia sistematica
Genova
La
storia della Chiesa ci ha consegnato grandi figure di vescovi e presbiteri che
hanno contribuito ad illustrare sul piano teologico e pastorale il significato
profondo del ministero ordinato. Per l'episcopato spiccano, fra le altre, le
figure di Ireneo, Agostino, Winfrìdo-Bonifacio, Bartolomeo Las Casas, Ildefonso
Schuster; per il presbiterato assumono rilievo, in epoca moderna e contemporanea,
Filippo Neri, Giovanni Maria Vianney, Giovarmi Bosco, Pietro Chanel,
Massimiliano Kolbe. Anche il ministero diaconale prende contorni più chiari se
lo si considera alla luce delle figure dei grandi diaconi; è il caso, ad
esempio, del martire Lorenzo, proto diacono della chiesa romana che, con
Stefano e Filippo, è certamente una dei più famosi dell'antichità.
Il
diaconato considerato in se stesso, come ministero permanente, non finalizzato
al presbiterato, viene meno in occidente dopo che, fino al V secolo, era stata
un'istituzione fiorente; ad iniziare da tale epoca - sostanzialmente per il
maggior coinvolgimento dei presbiteri nell'attività pastorale -, il primo grado
del sacramento dell'ordine si riduce a semplice tappa d'accesso al grado
successivo: il presbiterato. Si può allora facilmente comprendere come mai
l'istituzione diaconale, sul piano della riflessione teologica e della prassi
pastorale, sia rimasta inibita, quasi fossilizzata.
A
tale situazione, già nel XVI secolo, tentò dì reagire il concilio di Trento ma
senza successo; bisognerà attendere il concilio Vaticano II, nella seconda metà
del XX secolo, per vedere ristabilito il diaconato "come un grado proprio
e permanente della gerarchia ..."; il testo della costituzione
dogmatica Lumen Gentium, ancora al n. 29, subito dopo
l'affermazione, precedente specifica: "… col consenso del romano pontefice
questo diaconato potrà essere conferito ad uomini di più matura età anche
viventi nel matrimonio, e cosi pure a giovani idonei, per i quali, però, deve
rimanere ferma la legge dei celibato" (EV. 1/360).
Paolo
VI, nella Lettera apostolica. Sacrum diaconatus ordinem -18 giugno
1967-, ribadisce che l'ordine del diaconato "...non deve essere considerato
come un puro e semplice grado di accesso a! sacerdozio; esso, insigne per
l'indelebile carattere e la particolare sua grazia, di tanto si arricchisce che
coloro i quali. vi sono chiamati possono in maniera stabile dedicarsi 'ai
misteri di Cristo e della Chiesa' "(EV, 2/1369).
Già
il solo fatto che nella Chiesa latina per un periodo cosi lungo - quindici
secoli -, il diaconato non si sia attuato nella forma permanente, lascia
intuire che sul piano della riflessione teologica e della prassi pastorale è
necessario recuperare il tempo perduto attraverso una riflessione ampia da
parte di tutta la comunità ecclesiale. Il diaconato permanente, infatti,
costituisce un importante arricchimento per la missione della Chiesa.
Ovviamente
il ripristino del diaconato permanente, autorevolmente richiesto dall'ultimo
concilio, non può che avvenire in armonia e continuità con l'antica tradizione.
Oltremodo significative le parole della Congregazione per l'Educazione
Cattolica a della Congregazione per il Clero, nella recente dichiarazione
congiunta - del 22 febbraio 1998 -, dichiarazione posta all'inizio
delle: "Norme fondamentali per informazione dei diaconi
permanenti" e del "Direttorio per il ministero e la vita
dei presbiteri"; tali parole risultano chiarificatrici e in grado di
orientare per il futuro; in esse si dice: "è l'intera realtà diaconale
(visione dottrinale fondamentale, conseguente discernimento vocazionale e
preparazione, vita, ministero, spiritualità e formazione permanente) che
postula oggi una revisione del cammino dì formazione fin qui percorso, per
giungere ad una chiarificazione globale, indispensabile per un nuovo impulso di
questo grado dell'Ordine sacro, in corrispondenza con i voti e le intenzioni
del Concilio Ecumenico Vaticano II" (Norme fondamentali per la formazione
da diaconi permanenti, Direttorio per il ministero e la vita dei diaconi
permanenti. Città del Vaticano l998, pag. 7).
Riprendendo
quanto detto circa le grandi figure di vescovi, presbiteri e diaconi che hanno
illustrato ed inciso sul ministero ordinato, determinandone una comprensione
più vera ed approfondita, risulta del tutto coerente soffermarsi sulla figura
del diacono Lorenzo che nella sua vicenda personale spinge a ripensare il pruno
grado dei ministero ordinato che, per le vicende storiche sopramenzionate,
attende ancora oggi d'essere pienamente colto e valorizzato. Si tratta di dare
nuova linfa ad un ritrovato ministero diaconale inteso come ministero
permanente in grado d'esprimersi con maggiore fecondità nella vita della
Chiesa.
Le
vicissitudini personali di san Lorenzo, arcidiacono della Chiesa di Roma, ci
sono giunte attraverso un'antica tradizione già divulgata nel IV secolo; tale
tradizione accolta dalla Chiesa è stata anche recepita dai testi liturgici.
Le
vicende più note del martirio di Lorenzo sono descritte, con ricchezza di
particolari, nella Passio Polychromì di cui abbiamo tre redazioni
(V-V11 secolo); che in questo racconto siano contenuti elementi leggendari è un
dato di fatto anche se talune notizie qui presentate sono note anche da
testimonianze precedenti come quella di sant'Ambnogio nel De Officiis (Cfr.
PL XVL 89-92).
Partiamo,
con l'intento di ampliarla, dalle brevi note riportate per la festa del martire
che - secondo la "Depositio martyrum" (anno 354) - cade il 10 agosto;
ecco le espressioni del Messale Romano: "Lorenzo, famoso diacono della
chiesa di Roma, confermò col martirio sotto Valeriano (258) il suo servizio di
carità, quattro giorni dopo la decapitazione di papa Sisto II. Secondo una tradizione
già divulgata nel IV secolo, sostenne intrepido un atroce martirio sulla
graticola, dopo aver distribuito i beni della comunità ai poveri da lui
qualificati come veri tesori della Chiesa...". Queste note si chiudono
ricordando che il nome di Lorenzo è menzionato anche nel Canone Romano.
Così
la Chiesa, nei suoi testi liturgici ufficiali, fa suo quanto riferisce l'antica
tradizione che, pure, conosce al suo interno versioni diverse. Qui non
intendiamo entrare in merito alle ipotesi recentemente avanzate dalla critica
storiografica che inclinerebbe a spostare la data del martirio di Lorenzo
all'inizio del IV secolo e a caratterizzarne la figura secondo linee diverse da
quelle tradizionali; per esempio, Lorenzo non sarebbe spagnolo ma romano, a
tale proposito il prefazio della mensa XII del Sacramniarìo
leoniano lo presenta come civis romano. Ma, come annota Paolo
Toschi, tutti questi nuovi studi: ''non tolgono a priori la
possibilità che in Roma esistesse una vera e propria tradizione, esposta con
evidenti abbellimenti retorici da sant'Ambrogio, circa la tragica cattura e la
fine di san Lorenzo proprio per mezzo del fuoco, supplizio che si sa inflitto,
sempre sotto Valeriano, a san Fruttuoso e ai diaconi Eulogio e Augurio a
Tarragona. D'altronde il verbo animadvertere adoperato nel decreto dì
persecuzione nella redazione ciprianea può riferirsi anche ad altre forme di
esecuzioni capitali oltre la 'decollazione' "(Bibliotheca Sanctorum, vol.
… 1539).
Recepiamo,
qui, il dato tradizionale così come viene riportato dai testi liturgica,
limitandoci a proporlo in modo più articolato.
Così
Lorenzo sarebbe nato in Spagna, ad Osca cittadina dell'Aragona che sorge alle
falde dei Pirenei. Ancora giovane, per completare gli studi umanistici e
teologici fu mandato nella città di Saragozza, dove conobbe il futuro papa
Sisto II. Questi - originario della Grecia -, svolgeva il suo ufficio
d'insegnante in quello che era, all'epoca, uno dei più noti centri di studi e,
tra quei maestri, il futuro papa era uno dei più conosciuti ed apprezzati.
Da
parte sua Lorenzo, che un giorno sarebbe diventato il capo dei diaconi della
Chiesa di Roma, si imponeva per le sue doti umane, per la delicatezza d'animo e
l'ingegno. Tra il maestro e l'allievo iniziò, cosi, una comunione e una
dimestichezza di vita che, col passare del tempo, crebbe e si cementò; intanto,
l'amore per Roma, centro della cristianità e città sede del Vicario di Cristo
si faceva, per entrambi, più forte, fino a quando, seguendo un flusso
migratorio allora molto vivace, essi lasciarono la Spagna per la città dove
l'apostolo Pietro aveva posto la sua cattedra e reso la suprema testimonianza.
Così maestro e allievo proprio a Roma, nel cuore della cattolicità, potevano
realizzare il loro ideale di evangelizzazione e missionarietà ... fino
all'effusione del sangue. Quando il 30 agosto dell'anno 257, Sisto II salì il
soglio di Pietro - per un pontificato che sarebbe duralo meno di un anno -,
subito, senza esitare, volle accanto a sé, affidandogli il delicato incarico di
proto diacono, l'antico discepolo e amico Lorenzo.
I
due, infine, suggellarono la loro vita di comunione e amicizia morendo per mano
dello stesso persecutore, separati solamente da pochi giorni.
Della
fine di papa Sisto II abbiamo notizie in una lettera di san Cipriano, vescovo
di Cartagine. Cipriano, parlando della situazione di grande incertezza e
disagio in cui versavano le Chiese a causa della crescente ostilità verso i
cristiani, annota: "L'imperatore Valeriano ha spedito al senato il suo
rescritto col quale ha deciso che vescovi, sacerdoti e diaconi siano subito
messi a morte ... - poi la testimonianza di Cipriano continua - ... vi comunico
che Sisto ha subito il martirio con quattro diaconi il 6 agosto, mentre si
trovava nella zona del cimitero. Le autorità di Roma hanno come norma che
quanti vengono denunciati quali cristiani, debbano essere giustiziati e subire
la confisca dei beni a beneficio dell'erario imperiale" (Lettera 80; CSEL
3,839-840).
Il cimitero a. cui
allude il santo vescovo di Cartagine è quello di Callisto, dove Sisto fu
catturato mentre celebrava la sacra liturgia e dove fu sepolto dopo il
martirio.
Invece,
per il martirio del diacono Lorenzo, abbiamo la testimonianza particolarmente
eloquente di sant'Ambrogio nel De Officiis (1 41,205-207), ripresa,
in seguito, da Prudenzio e da sant'Agostino, poi ancora da san Massimo di
Torino, san Pier Crisologo, san Leone Magno, infine da alcune formule
liturgiche contenute nei Sacramentali romani, nel Missale Gothicum e
nell'Ormionale Visigotico (Bibliotheca Sanctorum, vol. ..., 1538-1539).
Ambrogio
si dilunga, dapprima, sull'incontro e sul dialogo fra Lorenzo e il Papa, poi
allude alla distribuzione dei beni della Chiesa ai poveri, infine menziona la
graticola, strumento del supplizio, rimarcando la frase con cui il proto
diacono della Chiesa di Roma rivolgendosi ai suoi aguzzini dice: assum
est, ... versa et manduca (Cfr. Bibfiotheca Sanctorum, vol. ...,
col.1538-1539).
Ed
è proprio il testo ambrosiano del De Officiis (cap. 41,
nn.205-206-207), commovente nella sua intensità e forza espressiva, che
prendiamo come riferimento; sant'Ambrogio così si esprime:
205.
"... san Lorenzo, ... vedendo il suo vescovo Sisto condotto al martirio,
cominciò a piangere non perché quello era condotto a morire, ma. perché egli
doveva sopravvivergli. Comincia dunque a dirgli a gran voce: ''Dove vai, padre,
senza il tuo figlio? Dove ti affretti, o santo vescovo, senza il tuo diacono?
Non offrivi mai il sacrificio senza ministro. Che ti è spiaciuto dunque in me,
o padre? Forse mi hai trovato indegno? Verifica almeno se hai scelto un
ministro idoneo. Non vuoi che versi il sangue insieme con te colui al quale hai
affidato il sangue dei Signore, colui che hai fatto partecipe della
celebrazione dei sacri misteri? Sta' attento che, mentre viene lodata la tua
fortezza, il tuo discernimento non vacilli. Il disprezzo per il discepolo è
danno per il maestro. È necessario ricordare che gli uomini grandi e famosi
vincono con le prove vittoriose dei loro discepoli più che con le proprie?
Infine Abramo offrì suo figlio, Pietro mandò innanzi Stefano. Anche tu, o
padre, mostra in tuo figlio la tua virtù; offri chi hai educato, per giungere
al premio eterno in gloriosa compagnia, sicuro del tuo giudizio".
206.
Allora Sisto gli rispose: "Non ti lascio, non ti abbandono, o figlio; ma
ti sono riservate prove più difficili. A noi, perché vecchi, è stato assegnato
il percorso d'una gara più facile; a te, perché giovane, è destinato un più
glorioso trionfo sul tiranno. Presto verrai, cessa di piangere: fra tre giorni
mi seguirai. Tra un vescovo e un levita è conveniente ci sia questo intervallo.
Non sarebbe stato degno di te vincere sotto la guida del maestro, come se
cercassi un aiuto. Perché chiedi di condividere il mio martirio? Te ne lascio
l'intera ereditò. Perché esigi la mia presenza? I discepoli ancor deboli
precedano il maestro, quelli già forti, che non hanno più bisogno
d'insegnamenti, lo seguano per vincere senza di lui. Cosi anche Elia lasciò
Eliseo. Ti affido la successione della mia virtù".
207.
Cera fra loro una gara, veramente degna d'essere combattuta da un vescovo e da
un diacono: chi per primo dovesse soffrire per Cristo. (Dicono che nelle
rappresentazioni tragiche gli spettatori scoppiassero in grandi applausi,
quando Pilade diceva dì essere Oreste e Oreste, com'era di fatto, affermava
d'essere Oreste, quello per essere ucciso al posto di Oreste, Oreste per
impedire che Pilade fosse ucciso al suo posto. Ma essi non avrebbero dovuto
vivere, perché entrambi erano rei di parricidio: l'uno perché l'aveva commesso,
l'altro perché era stato suo complice. Nel nostro caso) nessun desiderio
spingeva san Lorenzo se non quello d'immolarsi p«r il Signore. E anch'egli, tre
giorni dopo, mentre, beffato il tiranno, veniva bruciato su una graticola:
'Questa parte è cotta, disse, volta e mangia'. Così con la sua forza d'animo
vinceva l'ardore del fuoco'" (Sant'Anabrogio, De Officiis, libri tres,
Milano, Biblioteca Ambrosiana, Roma Città Nuova Editrice 1977, pp, 148-151).
Stando
alla testimonianza di sant'Ambrogio, il diacono risulta caratterizzato:
1)
come colui che, costituito sacramentalmente nel servizio della offerta
(diaconia), vive il suo ministero diaconale esprimendo nella martyria suprema
testimonianza per Cristo -, il senso teologico del servizio della carità,
attraverso l'accoglienza di quell'amore-carità più grande che è il martirio.
2)
come colui che, in forza del vincolo strutturale che lo lega sacramentalmente
al vescovo, (primo grado dell'ordine), vive la "comunione
ecclesiale", attraverso un servizio specifico all'episcopo, proprio a
partire dall'eucaristia e in riferimento ad esso.
3)
come colui che, in forza del sacramento (cioè in quanto radicato nel primo
grado dell'ordine), si dedica al servizio di una carità integrale a 360 gradi -
quindi non solo solidarietà umana e sociale -, e così manifesta il carattere
più tipico della diaconia.
Esaminiamo
di seguito queste caratteristiche, incominciando dalla:
1)
I1 diacono sì presenta come colui che, costituito sacramentalmente nel servizio
della offerta (diaconia), vive il suo ministero diaconale esprimendo nella
martyria suprema testimonianza per Cristo -, il senso teologico del servizio
della carità, attraverso l'accoglienza di quell'amore-carità più grande che è
il martirio.
Se
la caratteristica principale che identifica il diacono, in sé, e nel suo
ministero è: essere ordinato per il servizio della carità, allora la martyria
- testimonianza fino all'effusione del sangue -, va considerata come
espressione di un amore-carità più grande, ossia il servizio di una carità che
non conosce limiti. Il ministero della carità a cui il diacono viene deputato
attraverso l'ordinazione non si ferma, quindi, al servizio delle mense o, come
si usava dire una volta con linguaggio catechistico» alle opere di misericordia
corporali ma, neppure a quelle spirituali, piuttosto il servizio diaconale
della carità deve pervenire, nell'incondizionata consegna di sé, fino
all'imitazione di Cristo, il testimone fedele per antonomasia (Cfr, Ap 1,5;
3,14).
Nel
caso di san Lorenzo - spiega Ambrogio "nessun desiderio lo spingeva se non
quello d'immolarsi per il Signore (Cfr. Sant'Ambrogio, De Officiis, I, 41, n.
207); così, attraverso la testimonianza data innanzi ai suoi persecutori, si fa
evidente che l'esercizio del ministero diaconale qui non si identifica col
servizio del prossimo, ridotto alle sole necessità materiali; poiché proprio in
quel gesto che esprime un amore più grande per Cristo e che porta a donare la
vita, Lorenzo fa in modo che anche i suoi carnefici possano, in senso reale,
fare "una qual certa" esperienza del Verbo incarnato che, alla fine,
è il destino personale e comune di ogni uomo, questo è il servizio teologico
della carità a cui ogni diacono deve tendere o, almeno, rimanere disponibile.
Ciò
non significa che il diacono nel suo ministero esaurisca la testimonianza della
carità che è, e rimane sempre, vocazione e missione di tutta la Chiesa;
piuttosto si intende affermare che, in forza dell'ordinazione, il diacono porta
in sé, in modo sacramentale-specifico, la "forma Christi'" per il
servizio della carità; vale a dire un "esercizio ministeriale" della
carità che si attua nei confronti di Cristo e dei fratelli e che può giungere a
richiedere anche il dono di sé ... fino al sacrificio della vita. Chiare
risuonano, allora, le parole che Lorenzo rivolge al vescovo Sisto: "infine
Abramo offrì suo figlio, Pietro mandò innanzi Stefano. Anche tu, o padre,
mostra in tuo figlio la virtù; orni chi hai educato, per giungere al premio
eterno in gloriosa compagnia, sicuro del tuo giudizio" (Sant'Ambrogio, De
Officiis, I, 41, n.205).
Giova
ribadire, comunque, che la testimonianza di un "amore-carità" più
grande, da parte di chi è ordinato proprio per il servizio della carità, non
esimerà mai la Chiesa-Sposa dall'offrirsi a Cristo-Sposo, nel dono della
"martyria" in cui, al di là di ogni reticenza e ambiguità, si
manifesta il valore assoluto e l'unione inscindibile che "verità" e
"carità" assumono nella vita del discepolo del Signore (Cfr. l Cor
l3,4-5; Fil 4,15).
A
tale proposito è utile rileggere il testo di Lumen Gentium 42, in cui si
afferma: "... il martirio, col quale il discepolo è reso simile al maestro
che liberamente accetta la morte per la salvezza del mondo, e a lui si conforma
nell'effusione del sangue, è stimato dalla Chiesa come il dono eccezionale e la
suprema prova di carità ... se a pochi il martirio è concesso, devono però
tutti essere pronti a confessare Cristo davanti agli uomini, e a seguirlo sulla
via della croce attraverso le persecuzioni, che non mancano mai alla
Chiesa" (EV, 1/398).
Ora
- nonostante la chiamata universale alla carità anche eroica -, un fatto rimane
incontrovertibile: nella Chiesa esiste uno specifico "ministero
ordinato", quindi degli uomini sacramentalmente costituiti per il servizio
della carità;
2)
Il diacono si presenta come colui che, in forza del vincolo strutturale che lo
lega sacramentalmente al vescovo, (primo grado dell'ordine), vive la
"comunione ecclesiale", attraverso un servizio specifico
all'episcopo, proprio a partire dall'eucaristia e in riferimento ad essa:
Questa
è l'altra caratteristica che si evince dal colloquio tra Sisto e Lorenzo presso
il cimitero di Callisto; il dialogo pone in evidenza come proprio nel legame
sacramentale che unisce il diacono all'episcopo, il diacono appaia "uomo
della comunione" esattamente attraverso il servizio specifico a! vescovo;
tale servizio, poi, si realizza, concretamente, nel fedele adempimento di ciò
che l'episcopo, in virtù della pienezza del sacerdozio e del governo che ha
sulla sua Chiesa - sempre nella comunione con il vescovo di Roma -, richiede al
suo diacono secondo le necessità e le urgenze ecclesiali.
Nel
ministero del diacono, infine, tutto ha come riferimento l'altare, in quanto
nella Chiesa ogni cosa, ad iniziare dalla carità, ha la sua origine dalla SS.
Eucaristia. Ecco il punto in cui la testimonianza di Ambrogio, a riguardo, si
fa particolarmente significativa: "… Lorenzo ... vedendo il suo vescovo
Sisto condotto al martirio, cominciò ... a dirgli a gran voce: 'Dove vai, padre,
senza il tuo figlio? Dove ti affretti o santo vescovo, senza il tuo diacono?
Non offrivi mai il sacrificio senza ministro? ... Non vuoi che versi il sangue
insieme con te colui al quale hai affidato il sangue del Signore, colui che hai
fatto partecipe della celebrazione dei sacri misteri? "(Sant'Ambrogio, De
Officiis, 1.41, n. 205 ....).
La
comunione e l'affetto tra il vescovo e il diacono, che qui si manifestano nella
comune dipendenza e nel comune legame all'Eucaristia, esprimono una visione
ecclesiale profondamente teologica che va oltre le concezioni che abbassano e
riducono la Chiesa-Sposa, alla mera dimensione politica e sociologica,
equiparandola, di fatto, ad una tra le tante istituzioni umane; cosi è
necessario liberarsi da ogni prospettiva secolarizzala e secolarizzante che
ineluttabilmente porta a smarrire o a compromettere il senso e la forza
rigeneratrice del Mistero; il rischio è quello di vedere tanto nel papa, quanto
nei vescovi, nei presbiteri e nei diaconi, altrettanti gradini di una infinita
burocrazia del tutto simile a quella della pubblica amministrazione e deputata,
come questa, a vigilare su un non meglio precisato buon ordine dell'insieme.
L'incontro
tra papa Sisto e il diacono Lorenzo ci invita, se mai fosse il caso, a
ribaltare una tale visione e a riscoprire nel cuore della Istituzione-Chiesa,
sempre indispensabile, e delle strutture ecclesiali, parimenti necessarie, la
realtà viva e vivificante della grazia che le anima e, insieme, ci invita a
riscoprire il legame teologico che le vincola a Cristo, unico, vero Episcopo,
Presbitero e Diacono. D'altra parte già nel Nuovo testamento - nella lettera ai
Filippesi (Cfr. Fil 1,1) e nella prima lettera a Timoteo (Cfr. 1 Tim 3,1-13) -,
troviamo associati il vescovo e il diacono; in seguito è attestato il loro
stretto legame nella "Traditio Apostolica" - inizio III secolo
(Ippolito di Roma?) -, dove la grazia conferita al diacono col rito di
ordinazione è definita dì "semplice servizio del vescovo", senza
alcun sacerdozio; pochi anni dopo - a metà del III secolo, in Siria -, la
"Didascalia degli Apostoli" presenta il diacono come il
"servitore del vescovo e dei poveri".
Infine,
il rapporto che lega strutturalmente il diacono al vescovo oggi viene espresso
in maniera trasparente attraverso la liturgia dell'ordinazione; in questo
cerimoniale, infatti, a differenza di quello dell'ordinazione dei vescovi e dei
presbiteri, il gesto dell'imposizione delle mani viene compiuto unicamente dal
vescovo ordinante per indicane appunto, il vincolo caratteristico e singolare
che lega il diacono al vescovo.
3)
II diacono si presenta come colui che, in forza del sacramento (cioè in quanto
radicato nel primo grado dell'ordine), si dedica al servizio di una carità
integrale a 360 gradi - quindi non solo solidarietà umana e sociale -, e così
manifesta il carattere più tipico della diaconia.
Nella
sua testimonianza, Ambrogio ci presenta ancora Lorenzo come colui che, m forza
del sacramento ricevuto, è pienamente dedito al servizio della carità in una
situazione concreta: la Roma imperiale del terzo secolo, mentre infuria la
persecuzione; e in tale congiuntura, Lorenzo è chiamato a porre, dinanzi alla
comunità ecclesiale e al mondo, gesti concreti destinati a trasformarsi in
altrettanti segni dell'Amore-Carità di Dio, ossia di quella Carità da cui ogni
cosa proviene e verso cui è incamminata; e proprio in tale servizio, il diacono
esprime il ministero più tipico della sua diaconia che consiste, appunto, nel
servizio della carità compiuto in forza del mandato sacramentale; insomma
un'animazione che riguarda la Chiesa o settori della vita ecclesiale e che si
presenta secondo i caratteri della cattolicità (kat'olon = secondo la totalità,
senza escludere nulla); l'aspirazione di tale servizio è la totalità degli
uomini senza eccezioni; il contenuto, un bene che risponda a tutte le attese
dell'uomo - spirito, anima e corpo (Cfr. 1 Ts 5,23) - escludendo ogni
parzialità e unilateralità.
Inoltre,
nel testo ambrosiano si coglie un'allusione che aiuta la riflessione: Sisto,
ormai prigioniero, affida a Lorenzo, il primo dei suoi diaconi, l'intera Chiesa
e (gliela lascia per lo spazio di tre giorni: "… A noi, perché vecchi, è
stato assegnato il percorso d'una gara più facile; a te, perché giovane, è
destinato un più glorioso trionfo sul tiranno. Presto verrai, cessa di
piangere: fra tre giorni mi seguirai. Tra un vescovo e un levita è conveniente
ci sia questo intervallo..." (Sant'Ambrogio, De Officiis, n. 206).
Lorenzo, in quei tre giorni, e come diacono, in spirito di servizio e obbedienza
al suo vescovo - ormai strappato definitivamente al suo popolo -, dovrà avere
cura della Chiesa, così per l'ultima volta amministrerà i beni della Sposa di
Cristo e lo farà con un gesto che ha in sé la forza dì una definizione e che
dice come nella Chiesa tutto sia finalizzato e assuma, valore a partire dal
servizio della carità, realtà destinata a rimanere anche quando tutto sarà
venuto meno e la scena di questo mondo sarà passata (Cfr. l Cor l3,8).
A
chi guarda da lontano, in modo approssimativo - e, tutto sommato, superficiale
-, questo gesto può sembrare legato esclusivamente alle necessità materiali e
al tempo presente; si tratta, infatti, solamente della distribuzione di beni
materiali a dei poveri; in realtà, l'atto che Lorenzo compie, m spirito di fedeltà
alla consegna ricevuta dal vescovo e al ministero ecclesiale in cui è
costituito, è un atto che lo proietta e con lui proietta tutta la Chiesa -
affidatagli fino al momento del martirio -, oltre la storia, nell'escatologìa,
ossia, nel "tempo" e nello "spazio" in cui Dio manifesta la
pienezza della sua carità e del suo amore.
Così
il diacono Lorenzo, ministro ordinato della carità, porta a termine il compito
che aveva ricevuto, non solo in quanto segue il suo vescovo nel martirio ma
perché attraverso il gesto col quale dona ai poveri tutte le risorse della
comunità - qui espresse dai beni materiali -, manifesta come nella Chiesa, ogni
cosa abbia valore se è orienta alla carità, se diventa servizio alla carità, se
può trasformarsi in carità.
E
tale servizio - come ricorda la prima lettera ai Tessalonicesi (Cfr. 1 Ts 5,23)
-, si estende non solo al "corpo"' ma anche allo "spirito"
e all'"anima'', cosa che sì palesa in tutta chiarezza in quella preghiera
che - secondo la Passio Polychronii (gli atti del martirio di Lorenzo) -, il
santo diacono volle recitare per la città di Roma prima di stendersi sulla
graticola.
E
la città, che gli attribuiva la definitiva vittoria sul paganesimo, lo ricambiò
eleggendolo suo terzo patrono e celebrando la sua festa fin dal IV secolo, come
seconda, per importanza, dopo quella dei beati apostoli Pietro e Paolo e
innalzando, in onore del santo diacono, nell'antichità e nel medio evo, ben
trentaquattro chiese e cappelle, segno tangibile di gratitudine verso colui
che, fedele al suo ministero, era stato, in mezzo a lei, vero ministro e
servitore della carità.
Ora,
al termine di queste riflessioni sul ministero del "diaconato" inteso
soprattutto nella sua forma "permanente", possiamo dire:
1)
bisogna saper guardare con spirito critico a tutte quelle prospettive - ormai
superate, in verità - che, di fatto, interpretano e presentano il diaconato
come un ministero che conduce alla clericalizzazione dei laici e alla
laicizzazione dei chierici, giungendo così ad indebolire l'identità d'entrambi.
2)
il diacono, che si distingue dai vescovo e dal presbitero in quanto non è
ordinato "ad sacerdotium, sed ad ministerium", è costituito in un
grado autentico della gerarchia e non può essere compreso come puro accesso al
sacerdozio.
3)
il diacono è abilitato al servizio della carità in stretta dipendenza con
l'Eucaristia e alla cura privilegiata dei poveri, tanto nel servizio delle
mense (opere di misericordia corporali), quanto nel servizio della parola
(opere di misericordia spirituali) e rimanendo aperto al servizio di un
amore-carità più grande, il martirio.
Infine,
l'istituto del "diaconato permanente", rappresenta e segna un
importante arricchimento per la Chiesa e la sua missione anche in vista della
nuova evangelizzazione che il Santo Padre continuamente richiama all'inizio del
terzo millennio dell'era cristiana; ed è proprio la bellezza, la forza e
l'eroicità dì figure di diaconi come san Lorenzo che aiutano a scoprire e a
comprendere meglio la peculiarità del ministero diaconale.
San Lorenzo
martire nella Roma di Valeriano
Arcidiacono con libro e graticola
di Fabrizio Bisconti
Gli anni centrali del terzo secolo furono attraversati da una crisi economica, sociale, militare, tanto da diffondere una condizione di angoscia e di tensione, che caratterizzò anche e soprattutto la popolazione dell'Urbe.La peste, le catastrofi naturali, la pressione dei barbari sul Danubio e in Oriente, diffusero una forma di paura, di millenarismo apocalittico, ma anche di odio nei confronti dei cristiani che, rinnegando gli dèi della tradizione, avrebbero attirato su tutti la maledizione. La fame, il terrore, l'ansia e la depressione generalizzata crearono il clima per una persecuzione, alimentando quel rimedio irrazionale del "sacrificio espiatorio" che avrebbe placato le ire degli dèi. La paura e la superstizione alimentarono una "caccia alle streghe", che individuò i cristiani come i veri responsabili della crisi dell'Impero. Dopo alcuni provvedimenti presi da Decio (249-251), venne il tempo di Valeriano (253-260), la cui famiglia vantava origini etrusche e risultava, dunque, legata alla grande tradizione religiosa pagana, senza contare che si stava diffondendo, proprio in quegli anni, la paura della "cristianizzazione" delle classi dirigenti, avviata già negli anni della tolleranza inaugurata dalla dinastia severiana e alimentata dalla forte opposizione senatoria, che promuoveva una severa e assoluta "laicizzazione" dell'impero.
Secondo le fonti - da Dionigi di Alessandria (Eusebio, Historia Ecclesiastica, 7, 10, 3) a Commodiano (Carmen Apologeticum, 82) - gli esordi dell'impero di Valeriano furono segnati da un atteggiamento di assoluta tolleranza, tanto che la sua dimora era piena di cristiani e poteva essere addirittura considerata una "chiesa di Dio". Ma di lì a poco, anche Valeriano, come Decio, ebbe un improvviso mutamento di rotta e cominciò a temere che i cristiani conquistassero i posti chiave dell'Impero. Fu così che, con due successivi editti, nel 257 e nel 258, Valeriano, mentre Gallieno era impegnato in Occidente contro i barbari, colpì al cuore il cristianesimo, ordinando la chiusura delle chiese, la confisca dei cimiteri e delle altre sedi di ritrovo, l'esilio in luoghi sorvegliati dei vescovi, dei sacerdoti, dei diaconi, con la minaccia di morte nei confronti di tutti coloro che contravvenissero a questa disposizione.
Nel 258 la persecuzione diviene più feroce e mirata. Si dispose di uccidere, dopo la semplice identificazione e senza alcun processo, tutti gli ecclesiastici, in quanto si riteneva che non fosse più il tempo della integrazione e che, anzi, se si voleva colpire il cristianesimo, occorreva annientarlo come Chiesa, in tutti i suoi gradi e specialmente nei vertici, così come era determinante confiscare le proprietà e i luoghi della liturgia e della sepoltura.
Protagonisti famosi di questi provvedimenti furono - come è noto - Cipriano di Cartagine, Dionigi di Alessandria e Sisto ii vescovo di Roma. Quest'ultimo fu trucidato insieme a quattro diaconi il 6 agosto del 258. Cipriano ricorda le circostanze drammatiche dell'eccidio, di cui aveva appreso la dinamica dai suoi chierici presenti a Roma in quel momento: "Xystum autem in coemeterio animadversum sciatis viii idus Augustus die et cum eo diacones quattuor" (Epistula, 80). I fatti, testimoniati anche dalla Depositio martyrum, dalla Depositio episcoporum e dal Martirologio Geronimiano sono rievocati anche da Papa Damaso (366-384), che in un celebre epigramma (Epigrammata damasiana, 17), sistemato presso la tomba di Sisto ii, ricorda come il Pontefice fu sorpreso dai soldati proprio mentre celebrava nel cimitero di San Callisto. Con lui, come si arguisce da un secondo epigramma, recuperato da Giovanni Battista de Rossi nella cripta dei Papi, furono uccisi anche gli altri appartenenti alla gerarchia ecclesiastica romana (ibidem, 16): "Hic comites Xysti portant qui ex hoste trophaea" e, probabilmente, i quattro diaconi, a cui, nel Liber Pontificalis sono aggiunti anche Felicissimo e Agapito, sepolti nel cimitero di Pretestato: "Capite truncatus est, et cum eo alii sex diaconi, Felicissimus et Agapitus, Ianuarius, Magnus, Vincentius et Stephanus" (LP i, 155).
Qualche giorno dopo, nell'ambito degli stessi provvedimenti, il 10 agosto, secondo la Depositio martyrum e il martirologio geronimiano fu ucciso anche l'arcidiacono Lorenzo, deposto nel cimitero di Ciriaca sulla via Tiburtina, secondo anche quanto riferiscono i Padri della Chiesa, che recuperano un'affabulazione leggendaria che ne descrive il martirio sulla graticola, dopo aver distribuito i suoi averi ai poveri. Attorno alla sua figura - come si diceva - nacque presto una storia inserita nella passio Polichronii, secondo la quale Lorenzo era, appunto, arcidiacono di Sisto ii; mentre il Papa era condotto al martirio, egli si rammaricò di non poter seguire la sorte del Pontefice, tanto che costrinse i carnefici a promettergli che dopo tre giorni avrebbe ottenuto anche lui la palma della vittoria.
Al di là della affabulazione leggendaria, la storicità del martire Lorenzo è attestata dai monumenti, che si sono stratificati sulla via Tiburtina presso l'agro del Verano. Qui Costantino fece costruire una sontuosa basilica circiforme, le cui fondamenta sono state intercettate durante il secondo conflitto mondiale. La grande basilica - come testimonia il Liber Pontificalis nella biografia di Papa Silvestro (LP i, p. 181) - era leggermente spostata verso sud rispetto alla tomba del martire, alla quale, sistemata in una cripta, si giungeva attraverso gradus ascensionis et descensionis. Dinanzi alla tomba, sempre secondo il Liber Pontificalis, furono sistemati alcuni preziosi elementi di illuminazione, donati dallo stesso Costantino, istoriati con le scene salienti della passione del martire a cui dedicherà uno splendido inno anche il poeta iberico Prudenzio, alla fine del iv secolo (Peristephanon, 2).
Tra il 579 e il 590, Papa Pelagio II edificò una basilica ad corpus tagliando la collina sovrastante, sacrificando una porzione delle catacombe di Ciriaca e creando una aula semipogea. Ma, al tempo di Papa Onorio (1216-1217), si rivide la costruzione pelagiana invertendo l'orientamento della basilica, che divenne il presbiterio del nuovo edificio di culto.
La devozione per l'arcidiacono romano nacque assai precocemente e, se escludiamo la rappresentazione del suo martirio nella medaglia di Sucessa, considerata un falso settecentesco, che imita il bel mosaico del mausoleo ravennate di Galla Placidia, dobbiamo rilevare che le figurazioni del martire ci offrono l'immagine di un giovane, con o senza tonsura, spesso imberbe, ma anche barbato. Egli porta - come Pietro - la croce del martirio sulle spalle, il libro, segno del suo stato diaconale, mentre, come si diceva, talora appare anche la graticola quale influenza della passio che narra la sua fine cruenta.
Nel v secolo appare, con la croce e il libro, in un affresco della catacomba di San Senatore ad Albano, dove compare per la prima volta in occidente anche la stola diaconale. Negli stessi anni, o poco più tardi, l'immagine di Lorenzo si inserisce in una teoria affrescata nelle catacombe di San Gennaro a Napoli, recando la corona del martirio, insieme a Pietro, Paolo e lo stesso Gennaro. La più antica rappresentazione legata alla fine atroce sulla graticola va riferita - come si è anticipato - alla decorazione musiva di una lunetta del cosiddetto mausoleo di Galla Placidia, dove il martire appare in tutta la sua irruenza presso una sorta di tabernacolo aperto che contiene i vangeli e una grande graticola dove ardono vivaci le fiamme pronte per il vivicomburium.
Se l'immagine si diffonde anche nelle arti minori e, segnatamente, nei vetri dorati, la rappresentazione più maestosa, solenne e vivace risulta quella inserita nell'arco absidale della basilica pelagiana, ancora fortunatamente conservata. Qui, su uno splendido fondo aureo, si sviluppa un ricco mosaico che vede come protagonista un Cristo barbato assiso sul globo terrestre e vestito della porpora imperiale. Con la destra egli sostiene la croce, mentre con la sinistra propone il largo gesto dell'adlocutio, secondo il cerimoniale imperiale, ma anche del docente e del maestro di vita. Alla sua sinistra Lorenzo è riconoscibile dalla croce e dal libro aperto che sostiene, mentre il Pontefice Pelagio mostra enfaticamente il modellino della chiesa tiburtina. A destra sono sistemati il protomartire Stefano ed Ippolito, sepolto nella stessa via.
La convergenza delle testimonianze agiografiche, archeologiche, architettoniche
e iconografiche ci parla di un culto ininterrotto per l'arcidiacono Lorenzo
che, dal momento paleocristiano, attraversa i secoli, passando per la stagione
bizantina e il medioevo e raggiungendo i nostri giorni, se il complesso
tiburtino e la memoria del martire romano risultano ancora oggi centri di
attrazione della devozione romana, ma anche dei pellegrini cristiani di tutto
il mondo.
SOURCE : https://www.vatican.va/news_services/or/or_quo/cultura/2010/182q04b1.html
Bernardo Strozzi (1581–1644). Elemosina
di san Lorenzo, tra il 1639 e il 1640, 206 x 162, chiesa di San Nicola
da Tolentino (https://www.wga.hu/html/s/strozzi/2/lawrence.html)
Biografía de San Lorenzo,
Diácono y Mártir
Su nombre significa:
"coronado de laurel".
Los datos acerca de este
santo los ha narrado San Ambrosio, San Agustín y el poeta Prudencio.
Lorenzo era uno de los
siete diáconos de Roma, o sea uno de los siete hombres de confianza del Sumo
Pontífice. Su oficio era de gran responsabilidad, pues estaba encargado de
distribuir las ayudas a los pobres.
En el año 257 el
emperador Valeriano publicó un decreto de persecución en el cual ordenaba que
todo el que se declarara cristiano sería condenado a muerte. El 6 de agosto el
Papa San Sixto estaba celebrando la santa Misa en un cementerio de Roma cuando
fue asesinado junto con cuatro de sus diáconos por la policía del emperador.
Cuatro días después fue martirizado su diácono San Lorenzo.
La antigua tradición dice
que cuando Lorenzo vio que al Sumo Pontífice lo iban a matar le dijo:
"Padre mío, ¿te vas sin llevarte a tu diácono?" y San Sixto le
respondió: "Hijo mío, dentro de pocos días me seguirás". Lorenzo se
alegró mucho al saber que pronto iría a gozar de la gloria de Dios.
Entonces Lorenzo viendo
que el peligro llegaba, recogió todo el dinero y demás bienes que la Iglesia
tenía en Roma y los repartió entre los pobres. Y vendió los cálices de oro,
copones y candelabros valiosos, y el dinero lo dio a las gentes más
necesitadas.
El alcalde de Roma, que
era un pagano muy amigo de conseguir dinero, llamó a Lorenzo y le dijo:
"Me han dicho que los cristianos emplean cálices y patenas de oro en sus
sacrificios, y que en sus celebraciones tienen candelabros muy valiosos. Vaya,
recoja todos los tesoros de la Iglesia y me los trae, porque el emperador
necesita dinero para costear una guerra que va a empezar".
Lorenzo le pidió que le
diera tres días de plazo para reunir todos los tesoros de la Iglesia, y en esos
días fue invitando a todos los pobres, lisiados, mendigos, huérfanos, viudas,
ancianos, mutilados, ciegos y leprosos que él ayudaba con sus limosnas. Y al
tercer día los hizo formar en filas, y mandó llamar al alcalde diciéndole:
"Ya tengo reunidos todos los tesoros de la iglesia. Le aseguro que son más
valiosos que los que posee el emperador".
Llegó el alcalde muy
contento pensando llenarse de oro y plata y al ver semejante colección de
miseria y enfermedad se disgustó enormemente, pero Lorenzo le dijo: "¿por
qué se disgusta? ¡Estos son los tesoros más apreciados de la iglesia de
Cristo!"
El alcalde lleno de rabia
le dijo: "Pues ahora lo mando matar, pero no crea que va a morir
instantáneamente. Lo haré morir poco a poco para que padezca todo lo que nunca
se había imaginado. Ya que tiene tantos deseos de ser mártir, lo martirizaré
horriblemente".
Y encendieron una
parrilla de hierro y ahí acostaron al diácono Lorenzo. San Agustín dice que el
gran deseo que el mártir tenía de ir junto a Cristo le hacía no darle
importancia a los dolores de esa tortura.
Los cristianos vieron el
rostro del mártir rodeado de un esplendor hermosísismo y sintieron un aroma muy
agradable mientras lo quemaban. Los paganos ni veían ni sentían nada de eso.
Después de un rato de
estarse quemando en la parrilla ardiendo el mártir dijo al juez: "Ya estoy
asado por un lado. Ahora que me vuelvan hacia el otro lado para quedar asado
por completo". El verdugo mandó que lo voltearan y así se quemó por
completo. Cuando sintió que ya estaba completamente asado exclamó: "La
carne ya está lista, pueden comer". Y con una tranquilidad que nadie había
imaginado rezó por la conversión de Roma y la difusión de la religión de Cristo
en todo el mundo, y exhaló su último suspiro. Era el 10 de agosto del año 258.
El poeta Pruedencio dice
que el martirio de San Lorenzo sirvió mucho para la conversión de Roma porque
la vista del valor y constancia de este gran hombre convirtió a varios
senadores y desde ese día la idolatía empezó a disminuir en la ciudad.
San Agustín afirma que
Dios obró muchos milagros en Roma en favor de los que se encomendaban a San
Lorenzo.
El santo padre mandó
construirle una hermosa Basílica en Roma, siendo la Basílica de San Lorenzo la
quinta en importancia en la Ciudad Eterna.
SOURCE : https://www.aciprensa.com/recursos/biografia-2916
Voir aussi : https://fr.aleteia.org/2020/08/08/laurent-le-martyr-qui-avait-du-courage-et-de-lhumour/