2.Marie est celle qui oignit de parfum le
Seigneur, et lui essuya les pieds avec ses cheveux; et c'était son frère
Lazare qui était malade.
3.Les sœurs envoyèrent dire à Jésus:
"Seigneur, celui que vous aimez est malade."
4.Ce qu'ayant entendu, Jésus dit: "Cette
maladie ne va pas à la mort, mais elle est pour la gloire de Dieu, afin
que le Fils de Dieu soit glorifié par elle."
5.Or, Jésus aimait Marthe, et sa sœur Marie, et
Lazare.
6.Ayant donc appris qu'il était malade, il
resta deux jours encore au lieu où il était.
7.Il dit ensuite à ses disciples:
"Retournons en Judée."
8.Les disciples lui dirent: "Maître, tout
à l'heure les Juifs voulaient vous lapider, et vous retournez là?"
9.Jésus répondit: "N'y a-t-il pas douze
heures dans le jour? Si quelqu'un marche pendant le jour, il ne se heurte
point, parce qu'il voit la lumière du monde.
10.Mais s'il marche pendant la nuit, il se
heurte parce qu'il manque de lumière."
11.Il parla ainsi, et ajouta: "Notre ami
Lazare dort, mais je me mets en route pour le réveiller."
12.Ses disciples lui dirent: "S'il dort, il
guérira."
13.Mais Jésus avait parlé de sa mort, et ils
pensaient que c'était du repos du sommeil.
14.Alors Jésus leur dit clairement: "Lazare
est mort;
15.et je me réjouis à cause de vous de n'avoir
pas été là, afin que vous croyiez; mais allons vers lui."
16.Et Thomas, appelé Didyme, dit aux autres
disciples: "Allons-y, nous aussi, afin de mourir avec lui."
17.Jésus vint donc et trouva Lazare depuis quatre
jours dans le sépulcre.
18.Or, Béthanie était près de Jérusalem, à
quinze stades environ.
19.Beaucoup de Juifs étaient venus près de
Marthe et de Marie pour les consoler au sujet de leur frère.
20.Dès que Marthe eut appris que Jésus arrivait,
elle alla au-devant de lui, tandis que Marie se tenait assise à la
maison.
21.Marthe dit donc à Jésus: "Seigneur, si
vous aviez été ici, mon frère ne serait pas mort.
22.Mais maintenant encore, je sais que tout ce
que vous demanderez à Dieu, Dieu vous l'accordera."
23.Jésus lui dit: "Votre frère
ressuscitera."
24."Je sais, lui répondit Marthe, qu'il
ressuscitera lors de la résurrection, au dernier jour;
25.Jésus lui dit: "Je suis la résurrection
et la vie; celui qui croit en moi, fût-il mort, vivra;
26.Et quiconque vit et croit en moi, ne mourra
point pour toujours. Le croyez-vous?"
27."Oui, Seigneur", lui dit-elle,
"je crois que vous êtes le Christ, le Fils de Dieu, qui devait venir en
ce monde."
28.Lorsqu'elle eut ainsi parlé, elle s'en alla,
et appela en secret Marie, sa sœur, disant: "Le Maître est là, et
il t'appelle."
29.Dès que celle-ci l'eut entendu, elle se leva
promptement et alla vers lui.
30.Car Jésus n'était pas encore entré dans le
village; il n'avait pas quitté le lieu où Marthe l'avait rencontré.
31.Les Juifs qui étaient avec Marie, et la
consolaient, l'ayant vue se lever en hâte et sortir, la suivirent en pensant:
"Elle va au sépulcre pour y pleurer."
32.Lorsque Marie fut arrivée au lieu où était
Jésus, le voyant, elle tomba à ses pieds, et lui dit: "Seigneur, si
vous aviez été ici, mon frère ne serait pas mort."
33.Jésus la voyant pleurer, elle et les Juifs
qui l'accompagnaient, frémit en son esprit, et se laissa aller
à l'émotion.
34.Et il dit: "Où l'avez-vous mis?"
"Seigneur, lui répondirent-ils, venez et voyez."
35.Et Jésus pleura.
36.Les Juifs dirent: "Voyez comme il
l'aimait."
37.Mais quelques-uns d'entre eux dirent: "
Ne pouvait-il pas, lui qui a ouvert les yeux d'un aveugle-né, faire aussi
que cet homme ne mourût point?"
38.Jésus donc, frémissant de nouveau en lui-même,
se rendit au sépulcre: c'était un caveau, et une pierre était posée
dessus.
39."Otez la pierre", dit Jésus.
Marthe, la sœur de celui qui était mort, lui dit: "Seigneur, il sent déjà,
car il y a quatre jours qu'il est là."
40.Jésus lui dit: "Ne vous ai-je pas dit
que si vous croyez, vous verrez la gloire de Dieu?"
41.Ils ôtèrent donc la pierre; et Jésus leva les
yeux en haut et dit: "Père, je vous rends grâces de ce que
vous m'avez exaucé.
42.Pour moi je savais que vous m'exaucez toujours;
mais j'ai dit cela à cause de la foule qui m'entoure, afin qu'ils croient
que c'est vous qui m'avez envoyé."
43.Ayant parlé ainsi, il cria d'une voix
forte:
44."Lazare, sors!" Et le mort sortit,
les pieds et les mains liés de bandelettes, et le visage enveloppé
d'un suaire. Jésus leur dit: "Déliez-le, et laissez-le
aller."
45.Beaucoup d'entre les Juifs qui étaient venus près de Marie et de Marthe, et qui avaient vu ce qu'avait fait Jésus, crurent en lui.
46.Mais quelques-uns d'entre eux allèrent
trouver les Pharisiens, et leur racontèrent ce que Jésus avait fait.
47.Les Pontifes et les Pharisiens assemblèrent
donc le Sanhédrin et dirent: "Que ferons-nous? Car cet homme opère
beaucoup de miracles.
48.Si nous le laissons faire, tous croiront en
lui, et les Romains viendront détruire notre ville et notre nation."
49.L'un d'eux, Caïphe, qui était grand prêtre
cette année-là, leur dit:
50."Vous n'y entendez rien; vous ne
réfléchissez pas qu'il est de votre intérêt qu'un seul homme meure pour le
peuple, et que toute la nation ne périsse pas."
51.Il ne dit pas cela de lui-même; mais étant
grand prêtre cette année-là, il prophétisa que Jésus devait mourir pour la
nation;
52.Et non seulement pour la nation, mais aussi
afin de réunir en un seul corps les enfants de Dieu qui
sont dispersés.
53.Depuis ce jour, ils délibérèrent sur les
moyens de le faire mourir.
54.C'est pourquoi Jésus ne se montrait plus en
public parmi les Juifs; mais il se retira dans la contrée voisine du
désert, dans une ville nommée Ephrem, et il y séjourna avec ses
disciples.
55.Cependant la Pâque des Juifs était proche, et
beaucoup montèrent à Jérusalem, avant la Pâque, pour se purifier.
56.Ils cherchaient Jésus et ils se disaient les
uns aux autres, se tenant dans le temple: "Que vous en
semble? Pensez-vous qu'il ne viendra pas à la fête?" Or, les Pontifes
et les Pharisiens avaient donné l'ordre que, si quelqu'un savait où il était,
il le déclarât, afin qu'ils le fissent prendre.
Évangile selon Saint JEAN, XI : 1-56
Saint Lazare de Béthanie
Saint Lazare était juif de naissance. Issu d'une
riche et noble famille, il était le fils de Sirius et d'Eucarie. C'était
le frère de Marthe et de Marie-Madeleine, dite la pécheresse. La famille
habitait un château spacieux à Béthanie. Le village de Béthanie, appelé
par la suite El Azarié, était situé à environ cinq kilomètres de Jérusalem,
près du mont des Oliviers.
Après la mort de ses parents, les trois enfants
s'étaient partagé les biens de la succession. La richesse de la famille
explique le prix exorbitant du parfum dont Marie-Madeleine aspergea les pieds
de Jésus.
On raconte que Jésus, quand il passait par Béthanie,
s'arrêtait souvent chez Lazare pour y boire, manger, ou se reposer.
L'évangéliste saint Jean a décrit en détails les
circonstances qui ont permis à Jésus de ressusciter Lazare (Ch.XI, versets 1 à
44).
Lazare, ramené à la vie, demeurera toujours fidèle aux
enseignements du Christ. Lorsque la persécution s'éleva à Jérusalem, en
l'an 35 de notre ère, plusieurs de ceux qui avaient suivi Jésus furent
maltraités, les tout premiers étant Lazare et ses deux soeurs. Leurs
persécuteurs les avaient fait monter dans des barques sans rames, ni voiles, ni
gouvernail, espérant qu'ils se perdissent en mer. Miraculeusement, le
navire aborda à Marseille. Le zèle confiant de Lazare porta ses fruits et
plusieurs Marseillais se convertirent au christianisme.
Saint Lazare devint le premier évêque de
Marseille. Une tradition immémoriale et corroborée par de nombreux
documents affirme que Lazare, n'ayant pas obtempéré à un ordre des romains
l'enjoignant de rendre un culte aux idoles, fut battu, traîné par toute la
ville puis enfermé dans une prison obscure. À Marseille, des fouilles
archéologiques ont permis de retrouver, à l'intérieur de bâtiments composant
l'abbaye de Saint-Sauveur, l'endroit précis où fut mis en captivité l'auguste
Lazare. Saint Lazare rendit l'âme un 17 décembre. L'année de sa
mort n'a nulle part été mentionnée, mais la tradition veut que le saint ait
atteint un âge plus que vénérable.(Photo de la statue de Saint Lazare, évêque
que l'on retrouve dans l'église de St-Lazare-de-Bellechasse).
Toujours d'après la tradition, saint Lazare mourut
décapité dans la prison même de l'abbaye ou du moins sur la place de Linche,
tout près de l'abbaye. Son corps fut inhumé à Marseille, dans l'église de
Saint-Victor. Lors des ravages des Sarrazins et autres Barbares, les
reliques du saint évêque, gardées dans une châsse, furent transportées de
Marseille à Autun. Marseille garda néanmoins la tête de son saint
apôtre. Détail pour le moins irrévérencieux: avant la translation
des restes, une autre tête fut adroitement adaptée par un prêtre marseillais au
corps de Lazare. On ne découvrit la supercherie que bien des années plus
tard.
Marseille a toujours gardé la tête de saint
Lazare. Encore aujourd'hui, dans la grande église de Marseille, on peut
voir le chef du grand saint, que l'on garde religieusement.
À Autun, afin de conserver les restes de l'illustre
évêque, une église fut érigée sous le vocable de saint Lazare. Cette
église devint par la suite la Cathédrale de Saint-Lazare. La nef fut
dédiée à saint Lazare; l'un des deux bas-côtés à sainte Madeleine et l'autre à
sainte Marthe.
Pendant la Révolution Française, soit vers la fin de
1793, le corps de saint Lazare, vénéré à Autun depuis des siècles, fut profané
comme la plupart des autres corps saints. Les reliques du saint, tirées
de leur châsse, furent lancées pêle-mêle sur le pavé de l'église, et servirent
même d'objets d'amusement à une troupe d'enfants qui les traînaient çà et
là. Pris d'un semblant de remords, les spoliateurs transportèrent les
restes dans le vestibule reliant la sacristie à l'ancienne chambre du Trésor,
où ils restèrent sur le pavé pendant plusieurs jours. Quelques Autunois
en profitèrent pour enlever successivement divers ossements du saint martyr.
Le calme revenu en France, ces mêmes personnes s'empressèrent de remettre à Mgr
de Fontagne, évêque d'Autun, les reliques. Le prélat, après avoir
constaté leur identité, ordonna, le 18 août 1903, que les restes du saint
soient enfermés dans une châsse. Le 3 septembre suivant, la châsse fut
transportée dans le choeur de la cathédrale et exposée à la vénération des
fidèles.
Extrait de Vie des Saints et Fêtes de toute
l'année, par l'abbé E. Darras, Librairie de Louis Vinès, Paris.
SOURCE : http://www.paroissestjoseph.org/historique/eglise-st-lazare/st-lazare-bethanie.htm
Saint Lazare
Disciple du Christ, frère de Marthe et Marie de
Béthanie (Ier siècle)
Martyrologe romain
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/1587/Saint-Lazare.html
Disciple du Christ, frère de Marthe et Marie de Béthanie
+ au 1er siècle
Fête le 29 juillet
Le ressuscité, le frère de Marthe et Marie. On ne le
connaît que par l'évangile selon Saint Jean. Une tradition, sans autre
fondement que la dévotion apostolique, le fait venir dans le sud de la France,
tradition que chante le folklore provençal.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Jean 11, 1-44
Un homme était tombé malade. C’était Lazare, de
Béthanie, le village de Marie et de sa soeur Marthe. (Marie est celle qui versa
du parfum sur le Seigneur et lui essuya les pieds avec ses cheveux. Lazare, le
malade, était son frère.) Donc, les deux soeurs envoyèrent dire à Jésus : «
Seigneur, celui que tu aimes est malade. » En apprenant cela, Jésus dit : «
Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin
que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. » Jésus aimait Marthe et sa soeur,
ainsi que Lazare. Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura
pourtant deux jours à l'endroit où il se trouvait; alors seulement il dit aux
disciples : « Revenons en Judée. » Les disciples lui dirent : « Rabbi, tout
récemment, les Juifs cherchaient à te lapider, et tu retournes là-bas ? » Jésus
répondit : « Ne fait-il pas jour pendant douze heures ? Celui qui marche
pendant le jour ne trébuche pas, parce qu'il voit la lumière de ce monde ; mais
celui qui marche pendant la nuit trébuche, parce que la lumière n'est pas en
lui. » Après ces paroles, il ajouta : « Lazare, notre ami, s'est endormi ; mais
je m'en vais le tirer de ce sommeil. » Les disciples lui dirent alors : «
Seigneur, s'il s'est endormi, il sera sauvé. » Car ils pensaient que Jésus
voulait parler du sommeil, tandis qu'il parlait de la mort. Alors il leur dit
clairement : « Lazare est mort, et je me réjouis de n'avoir pas été là, à cause
de vous, pour que vous croyiez. Mais allons auprès de lui ! » Thomas (dont le
nom signifie : Jumeau) dit aux autres disciples : « Allons-y nous aussi, pour
mourir avec lui ! » Quand Jésus arriva, il trouva Lazare au tombeau depuis
quatre jours déjà. Comme Béthanie était tout près de Jérusalem - à une
demi-heure de marche environ - beaucoup de Juifs étaient venus manifester leur
sympathie à Marthe et à Marie, dans leur deuil. Lorsque Marthe apprit l'arrivée
de Jésus, elle partit à sa rencontre, tandis que Marie restait à la maison.
Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas
mort. Mais je sais que, maintenant encore, Dieu t'accordera tout ce que tu lui
demanderas. » Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. » Marthe reprit : « Je
sais qu'il ressuscitera au dernier jour, à la résurrection. » Jésus lui dit : «
Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s'il
meurt, vivra ; et tout homme qui vit et qui croit en moi ne mourra jamais.
Crois-tu cela ? » Elle répondit : « Oui, Seigneur, tu es le Messie, je le crois
; tu es le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde. » Ayant dit cela, elle
s'en alla appeler sa soeur Marie, et lui dit tout bas : « Le Maître est là, il
t'appelle. » Marie, dès qu'elle l'entendit, se leva aussitôt et partit
rejoindre Jésus. Il n'était pas encore entré dans le village ; il se trouvait
toujours à l'endroit où Marthe l'avait rencontré. Les Juifs qui étaient à la
maison avec Marie, et lui manifestaient leur sympathie, quand ils la virent se
lever et sortir si vite, la suivirent, pensant qu'elle allait au tombeau pour y
pleurer. Elle arriva à l'endroit où se trouvait Jésus ; dès qu'elle le vit,
elle se jeta à ses pieds et lui dit : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère
ne serait pas mort. » Quand il vit qu'elle pleurait, et que les Juifs venus
avec elle pleuraient aussi, Jésus fut bouleversé d'une émotion profonde. Il
demanda : « Où l'avez-vous déposé ? » Ils lui répondirent : « Viens voir,
Seigneur. » Alors Jésus pleura. Les Juifs se dirent : « Voyez comme il l'aimait
! » Mais certains d'entre eux disaient : « Lui qui a ouvert les yeux de
l'aveugle, ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? » Jésus, repris par
l'émotion, arriva au tombeau. C'était une grotte fermée par une pierre. Jésus
dit : « Enlevez la pierre. » Marthe, la soeur du mort, lui dit : « Mais,
Seigneur, il sent déjà ; voilà quatre jours qu'il est là. » Alors Jésus dit à
Marthe : « Ne te l'ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. »
On enleva donc la pierre. Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, je
te rends grâce parce que tu m'as exaucé. Je savais bien, moi, que tu m'exauces
toujours ; mais si j'ai parlé, c'est pour cette foule qui est autour de moi,
afin qu'ils croient que tu m'as envoyé. » Après cela, il cria d'une voix forte
: « Lazare, viens dehors ! » Et le mort sortit, les pieds et les mains
attachés, le visage enveloppé d'un suaire. Jésus leur dit : « Déliez-le, et
laissez-le aller. »
Le 8 décembre 2002, par décret du préfet de la
Congrégation des évêques, le Pape Jean-Paul II fit de notre bonne ville de
Marseille la Métropole de la Province ecclésiastique nouvellement créée et il
éleva son archevêque au rang d’archevêque métropolitain. C’est pour cette
raison, Monseigneur [Mgr Bernard Panafieu], que nous avons été heureux que vous
ayez accepté de présider la Messe solennelle du traditionnel Pèlerinage de
Pentecôte à la Sainte Baume, et nous vous en remercions. C’est aussi pour
mettre l’Église de Marseille à l’honneur que nous avons choisi cette année de
parler de son saint Patron : Lazare, le ressuscité, l’ami du Seigneur. C’est un
beau patronage pour Marseille. Sainte Marie-Madeleine est la Patronne de la
Provence, mais au gré des redécoupages administratifs et ecclésiastiques, c’est
l’Église de Fréjus-Toulon qui reçoit plus particulièrement en dépôt son
témoignage et les traditions qui la concernent à Saint-Maximin et à la Sainte
Baume. L’Église d’Aix conserve précieusement le témoignage de sainte Marthe à
Tarascon. L’Église de Marseille s’est placée sous le patronage de leur frère
Lazare. Il me semble que les liens de nos trois diocèses dans l’unité de la foi
au Christ et dans la communion de l’Esprit-Saint se trouvent renforcés par le patronage
et les saintes traditions concernant les membres de la famille de Béthanie.
Marthe est la femme forte de l’Évangile, femme de foi, femme de tête, femme
forte dans l’adversité, femme qui croit en la puissance de Dieu qui peut
ressusciter un mort de quatre jours. Elle est aussi une femme d’action, une
femme qui sait offrir l’hospitalité de sa maison. Elle a le privilège d’être
citée par deux évangélistes : Luc et Jean. Apparemment, c’est elle qui dirige
la maison de Béthanie, mais le devant de la scène est tenu par sa soeur.
Marie-Madeleine est, sans conteste, la figure la plus marquante et la plus
attachante du trio. D’ailleurs, il semble que Jésus lui même ait marqué une
préférence à son égard, tout au moins une connivence plus grande avec elle. "
C’est le temps que tu as dépensé pour ta rose qui fait ta rose si importante
" disait le Renard au Petit Prince de Saint-Exupéry. Marie-Madeleine
venait de loin, mais elle a été convertie par le Seigneur Jésus. Délivrée de
ses sept démons, purifiée de son péché, elle chercha avec avidité à recueillir
l’enseignement du divin Maître. À la Croix elle recueillit son sang rédempteur,
et au matin de Pâques, cherchant son Bien-aimé, la première, elle mérita de
voir Jésus ressuscité ! Première messagère de la Bonne Nouvelle aux Apôtres,
elle demeure une figure incontournable des Évangiles. " Partout où sera
prêché l’Évangile, dans le monde entier, on redira à sa mémoire ce qu’elle a
fait " avait dit Jésus en louant son geste prophétique accompli six jours
avant la Pâque. Les quatre évangélistes ont retenu la consigne : Mt, Mc, Lc et
Jn lui assignent une place de choix parmi les saintes femmes. Lazare, quant à
lui, est le plus discret des trois. Ni Mt ni Mc ni Lc ne font mention de lui,
ni les Ac, ni St Paul dans ses épîtres, ni l’Ap. Seul Jean lui fait la part
belle dans son évangile au chapitre onzième qui lui est consacré et au chapitre
douzième où on l’évoque à plusieurs reprises mais en passant. Que sait-on de
lui ? Lazare, de Béthanie, est un disciple de Jésus, un ami du Seigneur. Il
tombe malade. Les deux soeurs font avertir le Maître. Lorsque Jésus arrive à
Béthanie, Lazare est déjà mort, mais, à la prière des deux soeurs, Jésus relève
le mort de quatre jours. On dit aussi qu’il est présent au festin qu’on donne à
Béthanie, chez Simon le lépreux, six jours avant la Pâques, en l’honneur de
Jésus. Lazare est parmi les convives. Marthe fait le service, Marie, sa soeur,
verse un parfum valant 300 deniers sur les pieds de Jésus. L’Évangile dit aussi
que les juifs décidèrent de tuer non seulement Jésus, mais aussi ce Lazare que
Jésus releva d’entre les morts, car à cause de lui, beaucoup s’en allaient et
croyaient en Jésus. C’est donc grâce à St Jean que nous savons quelque chose de
Lazare. Mais chose étonnante, c’est un personnage muet : il ne nous laisse
aucune réplique. La discrétion de ce personnage n’a pas empêché qu’on lui
consacre un culte très tôt dans l’Église. N’est-il pas celui que Jésus a
rappelé à la Vie ? Dès le IVe siècle, au moins, les pèlerins se rendaient en
masse au lieu de son tombeau à Béthanie, à quelques kilomètres de Jérusalem. Il
s’agit évidemment de son premier tombeau, celui dont le Christ l’a relevé ! Le
samedi précédent le dimanche des Rameaux, on y lisait le récit de la
résurrection de Lazare. La tradition raconte qu’après la Pentecôte, Lazare est
venu en Provence, peut-être après s’être arrêté à Chypre où l’on garde mémoire
de son épiscopat. Les Actes des Apôtres nous disent qu’après la mort d’Etienne,
le premier martyr, c’est-à-dire seulement quatre ans après la passion du
Sauveur, " une violente persécution se déchaîna contre l’Église de
Jérusalem. Tous à l’exception des Apôtres, se dispersèrent dans les campagnes
de Judée et de Samarie " (Ac 8:1). Dix ans plus tard, en l’an 44, Hérode
mit la main sur quelques membres de l’Église. Il fit périr par le glaive
Jacques, frère de Jean. Il fit arrêter Pierre (Ac 12:1-3). Comme on sait par
l’Évangile selon Saint Jean que Lazare était menacé de mort par les juifs, on
comprend aisément qu’il ait dû fuir la Judée. La tradition raconte qu’il est
venu à Marseille, qu’il y a été évêque durant sept ans, avant d’être arrêté,
enfermé dans un cachot sombre (aujourd’hui place de Lenche), et qu’il a été
martyrisé. On raconte aussi qu’au huitième siècle ses reliques ont été
transférées à Autun, mais les marseillais, qui sont des gens pratiques et
astucieux, avaient pris soin de conserver son crâne, lequel, aujourd’hui
encore, est proposé à la vénération des fidèles dans une chapelle de la
cathédrale. Quelle valeur accorder à ces traditions ? Dans le fond, elles
échappent à l’histoire. L’historien, qui examine, avec un regard critique, des
documents et des monuments, peut nous renseigner sur l’émergence du culte et
l’émergence des traditions concernant nos saints évangélisateurs. Il faut le
reconnaître : aucun document historique du premier siècle ne permet de
certifier avec certitude l’authenticité de ces traditions. Mais cela ne
signifie pas pour autant que ce n’est pas vrai, car il existe beaucoup
d’événements qu’on ne peut prouver de manière historique et qui se sont bel et
bien déroulés. Et puis une tradition ne naît pas par génération spontanée :
elle naît de la mémoire des peuples. Il est donc tout à fait raisonnable d’y
accorder une certaine croyance. Mais il faut bien distinguer : ce que nous
rapporte l’Évangile, nous devons le croire de foi certaine, de foi divine ; ce
que rapportent les traditions de Provence, nous pouvons le croire, mais d’une
croyance humaine, pour autant que les arguments ou les indices sont probants et
pour autant qu’ils ne contredisent pas l’histoire. Ce que nous savons, c’est
que la tradition existe bel et bien, qu’elle est ancienne, qu’elle est
présente, qu’elle féconde notre prière et notre dévotion. Quel est donc son
sens ? La tradition nous indique d’abord que l’Évangile est entré en Gaule par
Marseille et par la vallée du Rhône et en cela elle rejoint l’histoire. Elle
indique aussi que la foi a été solidement implantée, et que cela ne s’est pas
fait sans effort, sans souffrance (la décapitation de Lazare), sans combat ni
sans enracinement dans la vie contemplative (Madeleine à la Sainte-Baume). La
tradition nous invite surtout à puiser à la source évangélique. Disons que
cette tradition au sujet de nos saints évangélisateurs, en particulier Marthe,
Marie et Lazare, produit une certaine résonance pour ne pas dire une connivence
entre nous et certaines pages de l’Évangile. Comment ne pas vibrer à la lecture
des récits qui mettent en scène ces saints qui nous sont si proches ? Cette tradition
nous fait donc un devoir de nous approprier de façon plus intime et plus
pressante les récits évangéliques où ils interviennent. Voyons donc ce que
l’Évangile nous dit de Lazare et tâchons d’en dégager quelques leçons pour nous
aujourd’hui.
La fraternité
Le chapitre onzième de l’Évangile selon saint Jean
s’ouvre ainsi : " Il y avait un homme malade, Lazare, de Béthanie, le
village de Marie et de sa soeur Marthe. " Le verset 2 précise : "
Marie était celle qui oignit le Seigneur de parfum et lui essuya les pieds avec
ses cheveux. C’était son frère Lazare qui était malade. " D’emblée, c’est
une fratrie qui nous est présentée. On ne peut parler de Lazare sans parler de
Marie et de sa soeur Marthe. L’Évangile renchérit : " Jésus aimait Marthe
et sa soeur et Lazare. " Ce qui apparaît donc en premier dans cette page
d’Évangile, ce sont ces liens de fraternité. Dans le seul chapitre 11, nous
trouvons dix fois le mot frère ou soeur : cinq fois le mot frère, cinq fois le
mot soeur, et une fois le mot Père, lorsque Jésus, devant la tombe, s’exclame :
" Père, je te rends grâce de m’avoir exaucé ! " On pourrait dire que
ces sont les membres de cette famille de Béthanie qui inaugurent ce grand thème
de la fraternité, si cher aux chrétiens des premiers temps. Dans les Actes des
Apôtres, saint Pierre donne aux disciples ce titre de frères dès qu’il
s’adresse à eux. Dans ses épîtres, Paul fera de même : il s’adressera aux
frères. C’est le titre que les chrétiens se donnent les uns aux autres.
Pourtant avant la Passion du Seigneur, on ne voit pas que les disciples se
soient considérés vraiment comme des frères. Jésus leur avait bien dit : "
Ne donnez à personne le titre de Rabbi car vous n’avez qu’un seul Maître et
vous êtes tous frères " (Mt 23:8). A part les frères de sang, tels Jacques
et Jean ou Simon et André, ou les frères cousins de Jésus, on ne voit pas que
les disciples se soient donner ce titre de frères de façon courante avant la
passion. Or, à Béthanie, c’est le maître mot. Les liens entre Marthe, Marie et
Lazare sont très forts : ce sont des liens de fraternité, et cela, l’Évangile
le souligne à l’envie. La fraternité, c’est un aspect de la vie de l’Église. Ni
Marthe ni Marie-Madeleine ni Lazare ne font partie du groupe des Douze. Ils
n’assument pas un rôle de gouvernement dans le groupe primitif des disciples de
Jésus. L’Évangile ne leur assigne pas un ministère. Mais ils transmettent le
témoignage d’une fratrie. Sans renier la dimension hiérarchique et
sacramentelle de l’Église il est bon de se souvenir que la sollicitude des uns
pour les autres, l’amour fraternel, est comme le ciment qui joint les pierres
vivantes que nous sommes pour former un Temple saint dans le Seigneur. Il me
semble que dans l’Église la vie religieuse a plus particulièrement pour mission
de souligner cette dimension fraternelle. Les religieux comme tels ne font pas
partie de la hiérarchie de l’Église. Mais en vivant en communauté, en se
donnant mutuellement les noms de frères ou de soeurs, ils reproduisent en
quelque sorte les vertus de la famille de Béthanie. Déjà le psalmiste chantait
les joies de la vie fraternelle : " Qu’il est bon, qu’il est doux
d’habiter en frères dans l’unité. C’est une huile parfumée sur la tête, qui
descend sur la barbe, sur la barbe d’Aaron, sur le col de ses tuniques. "
Saint Augustin affectionnait particulièrement ce psaume 132 en donne une jolie
interprétation. L’huile excellente, explique-t-il, désigne l’Esprit-Saint qui
se répand à partir du Christ, notre tête, sur le corps tout entier de l’Église
symbolisé par la tunique du Grand Prêtre Aaron au jour de sa consécration. Or
cette huile, avant d’imprégner la tunique, descend d’abord sur la barbe, qui
désigne les anciens, les presbytres - c’est-à-dire les évêques et les prêtres -
qui dispensent la grâce du Christ. Les communautés religieuses, d’après
Augustin, sont ces noeuds qui sont au bord de la tunique, au col, et qui
tiennent ensemble les fils, les empêchant en quelque sorte de s’effilocher. Les
communautés religieuses font partie de la tunique du Christ, mais par le
témoignage de la vie fraternelle elles aident le corps tout entier de l’Église
à vivre la grâce de la fraternité. Ce que Augustin dit des communautés
religieuses vaut aussi, me semble-t-il, pour les communautés paroissiales, les
fraternités en tout genre dans l’Église et même pour les familles. Nous avons
besoin d’être ensemble, de nous sentir frères et soeurs. Nous avons besoin de
nous retrouver en Jésus dans l’unité de l’Esprit-Saint. La fraternité dans
l’Église serait un mot tout à fait vide si elle n’était vécue de manière
concrète, à petite échelle, là où nous sommes. La famille de Béthanie nous
enseigne les vertus de la fraternité. Il y a d’abord l’hospitalité : savoir
accueillir, recevoir chez soi l’ami, le frère. Il y a aussi l’affection
réciproque, le soutien mutuel, la sollicitude les uns envers les autres. Voyez
l’empressement des deux soeurs pour leur frère malade, puis leur solidarité
dans le deuil. Et puis à Béthanie, il y a surtout l’esprit de foi,
l’encouragement, au coeur même des épreuves, à persévérer dans la foi, avec
cette phrase si belle de Marthe à sa soeur : " Le Maître est là et il
t’appelle ! " Oui, frères et soeurs, " qu’il est bon, qu’il est doux
pour des frères de demeurer ensemble dans l’unité. " Mais ce n’est pas toujours
facile. Même à Béthanie. Que l’on se souvienne des critiques de Marthe,
accaparée par les multiples soucis du service, à l’encontre de sa soeur assise
aux pieds du Seigneur en train d’écouter sa Parole. La tradition a voulu y voir
comme une parabole de la vie contemplative et de la vie active. La
complémentarité des vocations n’est pas toujours comprise, pas toujours
acceptée. Les Douze eux mêmes se chamailleront pour savoir qui a la première
place. Les deux soeurs et leur frère Lazare ont dû apprendre à s’estimer d’un
véritable amour fraternel. L’épreuve, le creuset de la souffrance, les ont
peut-être rapprochés.
La maladie et la mort
Le deuxième aspect du témoignage de Lazare et de ses
soeurs, c’est la manière d’affronter la maladie et la mort. " Il y avait
un homme malade, Lazare, de Béthanie, " un homme gravement malade, qui
souffrait, qui se trouvait face à l’inéluctable échéance de sa mort prochaine.
Les deux soeurs font avertir Jésus : " Celui que tu aimes est malade.
" Pourtant Jésus reste loin. Il reste au loin pour une raison humaine bien
simple : les juifs veulent le tuer. Sa vie est en danger : il le sait, les
apôtres aussi le savent. S’il revient dans les environs de Jérusalem, les juifs
vont mettre la main sur lui. La maladie de Lazare, l’affection qu’il lui porte,
place Jésus en face du mystère de sa propre mort et de sa souffrance. Lui
aussi, Jésus, devra affronter la mort. Peut-être est-il tiraillé entre le désir
de venir en aide à son ami Lazare et la crainte d’affronter la souffrance et la
croix. " Père s’il est possible que ce calice passe loin de moi " (Mt
26:39). Il sait aussi qu’il met la vie des apôtres en danger en s’approchant de
Jérusalem. D’ailleurs quand il décide enfin d’aller auprès de Lazare, Thomas
s’écrie, valeureux : " allons, nous aussi, pour mourir avec lui ! "
En plus de ces raisons humaines bien compréhensibles qui retiennent Jésus loin
de son ami Lazare, l’évangéliste nous dévoile une raison plus profonde,
théologique, celle que nous n’aurions pas pu deviner : c’est afin que la gloire
de Dieu se manifeste. " Cette maladie, dit Jésus, ne mène pas à la mort,
elle est pour la gloire de Dieu afin que le Fils de Dieu soit glorifié par
elle. " Et un peu plus loin il ajoute : " Lazare est mort, et je me
réjouis pour vous de n’avoir pas été là-bas afin que vous croyiez. Mais allons
auprès de lui. " Comment comprendre que la maladie et la mort de Lazare
manifestent la gloire du Messie Fils de Dieu ? En réalité, les destinées des
deux amis sont mêlées. La mort du premier entraînera la mort du second et la
victoire du second sur la mort s’amorce déjà par la résurrection de Lazare. On
encourage souvent les malades à offrir leurs souffrances en union avec Jésus.
Soit, mais souvent on leur dit que c’est une manière de rejoindre Jésus. Cela
n’est pas tout à fait juste. Il faudrait dire plutôt : Jésus vous rejoint. De
même qu’il va vers son ami Lazare, Jésus vient vers nous lorsque nous
souffrons. Et de même qu’il n’a pas épargné à son ami l’épreuve de la mort, de
même, il ne nous préserve pas de toute souffrance, mais il vient à nous. Et
cela l’Évangile de Lazare nous l’enseigne : " Allons auprès de lui. "
Mais il y a l’attente. Jésus vient à nous, nous le savons, mais on aimerait le
voir agir plus vite. Notre confiance est mise à mal ! Et puis, il y a la
douleur, il y a l’angoisse de la mort. Lui Jésus, savait bien qu’il allait
ressusciter son ami. " Notre ami Lazare repose, dira-t-il à ses disciples,
mais je vais aller le réveiller ! " Et les disciples de répondre : "
S’il repose Seigneur, il sera guéri ! " Cependant Jésus parlait du sommeil
de la mort. Jésus savait, mais Lazare lui ne savait pas qu’il allait revivre.
Les deux soeurs non plus. Et lorsque Jésus arrive à proximité du village, tour
à tour elles lui font ce reproche : " Seigneur, si tu avais été là, mon
frère ne serait pas mort. " " Si tu avais été là ! " Combien de
fois n’avons-nous pas entendu ce cri de détresse dans la bouche des croyants en
butte à la maladie, à une souffrance morale très grande, en butte au deuil ou au
suicide d’un proche. " Si tu avais été là Seigneur ! " Sous entendu :
tu n’étais pas là quand il le fallait ! Pourquoi as-tu permis que cela se
produise ! Pourquoi n’as-tu rien fait quand nous avons crié vers toi. "
Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort ! " Et pourtant
les deux soeurs avaient prié : " Seigneur, celui que tu aimes est malade !
" Ce mystère de l’absence de Dieu au moment de l’épreuve, même les
disciples, même les proches de Jésus l’ont expérimenté. La douleur est le sort
commun. La foi est un don de Dieu. Marthe exprime sa douleur et son
incompréhension, qui revêt la forme d’un reproche à Jésus, et en cela elle est
proche de nous : " Seigneur, si tu vais été là mon frère ne serait pas
mort. " Mais elle ajoute : " Maintenant encore, je sais que tout ce
que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera ! " Quel acte de foi
admirable ! En cela, Marthe nous enseigne. Elle croit en la résurrection des
morts. " Oui, dit Marthe, je sais que mon frère ressuscitera à la résurrection,
au dernier jour. " C’est la foi de certains juifs de l’époque, ceux qui
sont proches du courant pharisien ou du courant essénien. Ils croient aux
prophéties de Daniel : au dernier jour, Dieu ressuscitera les morts. Mais Jésus
va plus loin : " Je suis la résurrection et la vie. Qui croit en moi même
s’il meurt vivra. Et quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Le
crois-tu ? " Elle répondit : " Oui, Seigneur, je crois que tu es le
Messie, le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde. " Il y a là, dans
ce dialogue, comme ressaisie, toute l’espérance chrétienne sur les fins
dernières. Jésus est la résurrection. Il le montrera par sa résurrection
d’entre les morts au matin de Pâques. Il le laisse pressentir déjà en ranimant
d’entre les morts son ami Lazare au tombeau depuis quatre jours. Entre la
résurrection de Lazare et celle de Jésus il y a une énorme différence : lorsque
Jésus ressuscitera d’entre les morts, il sera glorifié, il ne mourra plus. Sur
lui la mort n’aura plus d’empire. Lazare, lui, meurt et revient à la vie.
" Qui croit en moi, même s’il meurt, vivra. " Oui, nous mourrons
tous. Et après ? Il y a quelques décennies, la grande tentation était celle de
l’athéisme, c’est-à-dire d’une vision uniquement matérialiste de la vie humaine.
La grande tentation c’était de penser : après la mort, il n’y a rien. C’est le
néant. La poussière retourne à la poussière, et l’âme n’est rien. Mais de nos
jours, il me semble que la grande tentation, c’est de se rassurer à bas prix en
disant : quand je mourrai, je continuerai ma vie, je me réincarnerai.
Réapparaissent aujourd’hui les erreurs des anciens philosophes qui croyaient en
la métempsycose, à la transmigration des âmes, autrement dit à la
réincarnation. D’autres pensent : après la mort, j’aurai une vie spirituelle
libérée des contraintes d’ici-bas ! L’âme enfin libérée du corps pourra voguer
vers les régions supérieures. Ce n’est pas vrai. L’âme sans le corps n’est que
l’ombre d’elle même. Elle n’a pas, par elle-même, les moyens de connaître ni
d’être heureuse. Non, ceux qui meurent dans l’insouciance se préparent une
éternité fadasse. C’est Jésus qui est notre résurrection : il est la Vie de
notre âme. Le bonheur de l’au-delà ne peut-être que surnaturel : un don de
Dieu. Un don. Donc quelque chose que nous ne pouvons obtenir par nous mêmes.
C’est pourquoi Jésus dit : quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Il
aura beau mourir de la vie du corps, il ne mourra pas de la seconde mort dont
parle l’Apocalypse (Ap. 21:8). Car il y a une seconde mort : une mort
spirituelle de l’âme lorsqu’elle reste livrée à elle même, sans recevoir de
Dieu la plénitude de vie et de bonheur. La vie éternelle que nous promet Jésus
est une vie divine injectée dans notre âme. Lazare ne ressuscite pas par
lui-même. C’est la Parole de Jésus qui le réveille et lui rend la vie : "
Veni foras ! (Lazare, viens dehors !) " Le mort sortit, les pieds et les
mains liés de bandelettes, le visage enveloppé d’un suaire. " Déliez-le,
dit Jésus, et laissez-le aller. " Lazare, mon cher Lazare, tu es
silencieux. Tu n’as pas raconté ce que tu as ressenti pendant ces quatre jours
pendant lesquels ton cadavre gisait dans ce tombeau creusé dans le roc. Tu n’a
rien dit. Mais tu n’avais pas besoin de raconter : il nous suffit de constater
que tu es vivant. Tu es le témoin que Jésus a choisi de relever d’entre les
morts pour signifier qu’il est la vie des morts, comme il a choisi ta soeur,
Madeleine, pour signifier qu’il est la vie des âmes, qu’il est le pardon, qu’il
est le rachat et la réhabilitation des âmes perdues, qu’il est la sainteté des
âmes pécheresses sanctifiées par ta grâce. Oui, nous aussi nous jouirons de la
vie éternelle qu’offre le Seigneur à ses élus, à condition d’expérimenter
ici-bas la résurrection spirituelle, la résurrection de l’âme lorsqu’elle est
recréée dans la grâce, à l’image de Marie-Madeleine, déliée de ses sept démons,
le visage rayonnant de son pardon.
L’amitié
" Celui que tu aimes est malade. " Lazare
est le disciple bien-aimé, un disciple bien-aimé de Jésus. L’Évangile insiste :
" Jésus aimait Marthe et sa soeur et Lazare. " Et plus loin dans le
texte : " Notre ami Lazare repose et je vais aller le réveiller. "
Lorsque Jésus voit pleurer Marie, et pleurer aussi les juifs qui
l’accompagnaient, s’approchant de la tombe, il pleura. On pourrait même
traduire : il fondit en larmes. Les juifs dirent alors : " Voyez comme il
l’aimait ! " Mais quelques-uns dirent : " Ne pouvait-il pas, lui qui
a ouvert les yeux de l’aveugle, faire que celui-ci ne mourût pas ? " Oui,
Jésus aimait Lazare, comme il aimait Marthe et Marie. Oui, il l’aimait, mais
quelle drôle d’amitié que de laisser son ami mourir alors qu’il avait le
pouvoir de le guérir ! L’amitié avec Jésus est quelque chose de grand et de
beau. Nous devons d’abord admirer la proximité de celui qui se fait notre ami.
Jésus s’est fait proche. Il a bien voulu avoir des amis, des amis à qui parler,
des amis chez qui s’arrêter, se reposer, prendre un bon repas. Et la table
était bien garnie à Béthanie, dans la maison de Marthe. Jésus aimait s’y
arrêter. L’amitié est une forme très belle et très haute de l’amour. L’amour
passion peut flamber très vite et retomber tout aussi vite. L’amour passion
peut faire souffrir. L’amour d’amitié a quelque chose de plus paisible, de
large, de réconfortant. _ L’amour d’amitié élargit le coeur. L’amour d’amitié a
trois caractéristiques : la première, c’est que c’est une affection réciproque.
Pour qu’il y ait amitié, il faut qu’il y ait réciprocité, affection mutuelle,
donc une certaine connivence. On peut aimer quelqu’un qui ne nous aime pas. On
peut se dévouer à soigner un malade, ou venir en aide à un pauvre ou rendre
service gratuitement à un voisin avec qui il n’y a aucun atome crochu. C’est de
l’amour, de l’amour généreux, beau, mais ce n’est pas une amitié. L’ami sait
qu’il est aimé de celui qu’il aime ; et cette affection réciproque qui unit les
âmes est toujours très comblante. Et à force d’échanges mutuels et de partage,
l’amitié conduit à l’égalité, car un ami c’est un peu un autre soi-même. La deuxième
caractéristique de l’amitié, c’est qu’elle est faite de bienveillance :
littéralement cela signifie vouloir le bien de l’autre. Tel dit aimer quelqu’un
mais uniquement pour le profit ou les avantages qu’il peut en tirer. C’est un
profiteur, non un ami. L’ami a le souci du bien de l’autre. Enfin, troisième
aspect de l’amitié, c’est qu’elle est fondée sur la communion à un bien, à
certaines valeurs qui unissent les amis. Et c’est là qu’on peut juger de
l’honnêteté de l’amitié, de sa profondeur aussi. Il y a des amitiés un peu
superficielles, fondées sur l’amour d’une bonne bouteille ou sur la passion du
jeu. Il y a des amitiés malhonnêtes fondées sur l’attrait pour les mauvais
coups, par exemple l’amitié entre mafieux. Il y a bien sûr les amitiés belles et
profondes, fondées sur les valeurs humaines les plus hautes. Dieu s’est lié
d’amitié avec les hommes. Celui qui s’est fait l’ami de Lazare, de Marthe de
Marie, celui qui se fait notre ami, c’est Dieu en personne. " Je ne vous
appelle plus serviteurs, mais amis, avait dit Jésus à ses apôtres, car tout ce
que j’ai appris de mon Père je vous l’ai fait connaître. " Oui, Jésus nous
appelle ses amis : non seulement il nous aime : cela, nous le savions déjà,
mais en plus il nous invite à l’aimer en retour. Jésus nous appelle ses amis :
non seulement il a souci de nous, de notre bien, mais il attend aussi que nous
ayons souci de lui, de son bien et de sa gloire et de son honneur. Jésus nous
appelle ses amis, et il veut fonder cette amitié avec nous sur la réalité la
plus haute qui se puisse trouver : la révélation de l’amour du Père. Notre
amitié avec Jésus se fonde sur la manifestation de l’amour du Père. Jésus
vivait dans l’émerveillement continuel de la connaissance de l’amour du Père,
et son existence entière se comprend dans cette lumière. Jésus reçoit tout de
l’amour du Père, et sa mission est de faire comprendre que l’humanité est aimée
de cet amour dont le Père aime son Fils unique ; la mission de Jésus est
d’aimer le Père et de le faire aimer. C’est pour cela que l’amitié avec Jésus
est exigeante. Notre ami Lazare repose. Jésus parlait non du repos du sommeil,
mais du repos de la mort. L’amitié que Lazare portait à Jésus lui a fait faire
son chemin de croix avant l’heure. De quelque manière, il est un précurseur.
Dans l’évangile de Jean, il y a trois personnages qui reçoivent le titre d’amis
de Jésus, et ces trois personnages sont également témoins. Le premier est
Jean-Baptiste, le précurseur. Il apparaît dans le récit de l’Évangile dès le
chapitre premier et on le mentionne encore au chapitre dixième. Après on ne
parle plus de lui. Il est venu, pour rendre témoignage au Christ Lumière. Il se
désigne lui-même comme l’ami de l’époux. Il témoignera jusqu’au martyre. Le
dernier ami et témoin de Jésus, c’est le disciple bien-aimé. Dans la trame du
récit, il n’apparaît que dans la troisième partie de l’Évangile, à partir du
chapitre treizième. Entre les deux, il y a Lazare, personnage qui ne figure que
dans les chapitre onzième et douzième de S. Jean. Lui aussi est l’ami de Jésus,
lui aussi est témoin de Jésus. À cause de lui, dit s. Jean, beaucoup de juifs
s’en vont et croient en Jésus, c’est pourquoi les chefs des juifs décident de
tuer non seulement Jésus, mais aussi ce Lazare qu’il avait relevé d’entre les
morts (Jn 12:10-11). En quelque sorte, d’après la pensée de l’évangéliste S.
Jean, il faut d’abord être ami de Jésus pour pouvoir devenir son témoin. Et
devenir l’ami de Jésus, c’est entrer dans l’intimité de sa pensée, de sa
volonté de salut pour l’humanité, c’est partager son sort. En raison de
l’amitié qui le lie à Jésus, Lazare annonce dans sa mort et dans son retour à
la vie le mystère pascal de Jésus. Sans doute n’avait-il pas conscience de la
portée immense de ce qu’il a vécu sur le moment comme une épreuve. Après sa
propre résurrection et surtout après la victoire de Jésus sur la mort, Lazare a
pu mesurer la grâce insigne qui lui avait été faite de communier ainsi à la
destinée de son sauveur. Mais sur le moment, dans l’épreuve, dans la maladie,
dans l’apparent abandon de son ami - abandon si souvent expérimenté par les
plus grands mystiques - dans l’épreuve même de la mort, il ne comprenait pas.
Mais l’amitié avec Jésus avait forgé son âme si bien que ce qu’il vivait
dépassait son simple destin personnel. Nous aussi, qui sommes invités à devenir
les amis de Jésus, faisons-lui confiance. Grâce à l’amitié qui nous lie à
Jésus, notre vie prend une dimension que lui seul connaît. Notre vie comme
notre mort sont dans la main de Dieu, pour sa plus grande gloire. Voilà ce que
nous enseigne saint Lazare !
Texte extrait du site www.saintebaume.dominicains.com
Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, ayez pitié de nous.
Seigneur, ayez pitié de nous.
Jésus-Christ, écoutez-nous.
Jésus-Christ, exaucez-nous.
Père Céleste, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Fils rédempteur du monde, qui êtes Dieu, ayez pitié de
nous.
Esprit-Saint, qui êtes Dieu, ayez pitié de nous.
Trinité Sainte, qui êtes un seul Dieu, ayez pitié de
nous.
Sainte Marie, priez pour nous.
Saint Lazare, priez pour nous.
Saint Lazare, gloire éclatante d' une noble famille
Saint Lazare, illustre frère de Marthe et de Marie
Saint Lazare, ami de Jésus
Saint Lazare, hôte de Jésus-Christ
Saint Lazare, prodige de la toute puissance de
Jésus-Christ
Saint Lazare, héraut des merveilles divines
Saint Lazare, soutien des soldats du Christ
Saint Lazare, terreur des démons
Saint Lazare, salut des lépreux,
Saint Lazare, consolateur des affligés
Saint Lazare, santé des infirmes
Saint Lazare, soutien des agonisants
Saint Lazare, la gloire de Jérusalem,
Saint Lazare, la joie de Marseille,
Saint Lazare, premier évêque de Marseille,
Saint Lazare, martyrisé Place de Lenche,
Saint Lazare, l'honneur du diocèse d'Autun,
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde,
pardonnez-nous, Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, exaucez-nous,
Seigneur.
Agneau de Dieu, qui effacez les péchés du monde, ayez
pitié de nous.
Jésus-Christ, écoutez-nous
Priez pour nous bienheureux saint Lazare
O Dieu qui avez honoré du Pontificat et du martyre le Bienheureux Lazare, disciple de Jésus-Christ, ressuscité après être mort depuis quatre jours, accordez-nous par ses mérites de sortir de la mort du péché et de jouir de la vie éternelle. Par le même Jésus Christ Notre Seigneur, Ainsi soit-il
Duccio di Buoninsegna (1255–1319), The Raising of Lazarus, 1310-1311, tempera and gold on panel, 46 x 43, Kimbell Art Museum
Lazare (de Béthanie)
Le disciple ressuscité.
Présentation
générale.
Lazare est un homme de la haute société juive, fils
d'un syrien, Théophile, gouverneur local de la Province et d'Euchérie, une judéenne de lignée royale. Cela
explique la protection dont lui et ses propriétés, bénéficient de la part des
autorités romaines.
Car Lazare, par héritage, est "puissamment riche. Une bonne partie de la
ville (de Jérusalem) lui appartient ainsi que beaucoup de terres de
Palestine." Il possède notamment
:
- le Cénacle,
- une propriété à Jérusalem hors les murs, près du Cédron (Tome 2, chapitre 83, page 470),
- le Gethsémani, à l'extérieur de la ville, sur le Mont des Oliviers;
- un riche palais à Jérusalem, gardé par Lévi, qu'il déserte tant que dure l'inconduite de sa sœur, Marie de Magdala;
- Béthanie où il se réfugie auprès de son autre sœur Marthe;
- des propriétés à Antioche de Syrie (Tome 8, chapitre 47), bases futures d'une communauté chrétienne florissante (Actes 11,19-26);
- des vergers près de Gaza; une propriété aux confins de la Samarie
premier refuge de Jésus.
Cette énumération montre combien nombre de propriétés de Lazare servent d'appui
à l'évangélisation.
Comment Jésus "qui n'a même pas une pierre pour reposer sa tête" (Matthieu 8,20 – Luc 9,58) peut-il avoir un ami aussi
riche et puissant ? Jésus s'en explique
:
"… Lazare est une exception parmi les riches. Lazare est arrivé à cette
vertu qu'il est très difficile de trouver sur la terre et encore plus difficile
à pratiquer pour l'enseigner à autrui. La vertu de la liberté à l'égard des
richesses" (Tome 3, chapitre
68, page 400). Caractère et aspect.
Lazare est "Affable, distingué et plein
d'assurance comme tous les hommes de grande naissance …" la petite
trentaine, environ 1,65 m, il n'a rien d'imposant : "Toujours maigre et
pâle, avec des cheveux courts, peu épais et sans boucles, rasé jusqu'au menton,
seulement habillé de lin très blanc" (Tome 8, chapitre 27).
Quand Simon le zélote, l'apôtre de
Béthanie, lui présente son voisin Lazare, Jésus découvre un personnage très
cultivé, empreint de la culture hellénisante détestée par les dirigeants
d'Israël : "Celui qui initie son fils dans la science des grecs ressemble
à celui qui élève des porcs" dit le Talmud (Bara Kama f 82 b). Jésus
l'encourage au contraire dans ces lectures profanes : "Cela te servira à
connaître le monde païen… Continue". Cette remarque anodine est à
rapprocher de la tradition qui fait de Lazare l'évangélisateur de la ville
grecque de Massalia (Marseille).
Si Lazare appartient à la
haute-société, il en est écarté : c'est un sang-mêlé juif-syrien, protégé des
envahisseurs romains, frère de celle qui fut d'abord la très scandaleuse Marie
de Magdala. "Il est ton ami Lazare ? S'étonne un synhédriste auprès de
Jésus. Mais tu ne dois pas ! Ne sais-tu pas qu’il est anathème parce que sa
sœur Marie est prostituée ?".
Il perd tous ses amis sauf une poignée de fidèles : Joseph d'Arimathie, Nicodème, Simon le zélote, son voisin (Tome 8, chapitre 42).
Les tourments causés par l'inconduite de sa sœur s'ajoutent aux ennuis de santé
de Lazare. Mais les souffrances et les mortifications servent à la conversion
tant attendue de Marie de Magdala : "Réjouis-toi car, pour t'avoir, Lazare
t'a arrachée au démon..." (Tome 5, chapitre 66).La
joie de cette conversion atténue un moment la maladie qui continue cependant sa
progression inexorable. Les jambes de Lazare se putréfient en dégageant une
odeur nauséabonde que tentent de supporter courageusement ses sœurs qui le
soignent. "Je ne saurais pas moi non plus y résister, dit Maria Valtorta,
tant sont effrayantes et répugnantes les plaies qui se sont formées le long des
varices des jambes" (Tome 7, chapitre 216). D’abord
révolté par l’idée de mourir, il en vient à comprendre le sens du sacrifice et
à le désirer (Tome 6, chapitre 104).
Malgré la supplication de Marthe et de Marie, Jésus semble impuissant à sauver
son ami de la mort : Lazare meurt au terme d'une terrible agonie (Tome 8, chapitre 4).
"Seigneur, il sent" dit Marthe à Jésus revenu trop tard à
Béthanie.
Sa mort déplace le "Tout Jérusalem" (Jean 11,18-19), ce
qu'expliquent la richesse et la puissance du défunt : "La maison de Lazare
est une grande maison, et nos usages comportent que l'on donne ces honneurs à
un homme puissant qui meurt" glisse perfidement un synhédriste (Tome 8, chapitre 5). Le
Sanhédrin est en effet venu surtout pour jouir de l'impuissance manifeste de
Jésus à sauver son ami. L'imposture est démasquée. Certains demandent même à
voir le corps pour être sûr qu'il n'y aura pas de
supercherie.
Mais c'est bien un corps en décomposition que Jésus ressuscite
publiquement (Tome 8, chapitre 8)
: "Lazare ! vient dehors !" (Jean 11, 43).
Le sens de sa résurrection lui est donné plus tard par Jésus : "Toi qui es
nouvellement né, … Tu es un homme et tu es un enfant. Tu es homme pour l'âge,
tu es enfant pour la pureté du cœur. Tu as sur les enfants l'avantage de
connaître déjà le Bien et le Mal, et d'avoir déjà su choisir le Bien. Tu as été
plongé dans les flammes allumées par l'amour. Tu dois être "amour",
pour ne plus jamais connaître autre chose que l'étreinte amoureuse de
Dieu." - "Et en agissant ainsi, j'accomplirai la mission pour
laquelle tu m'as ressuscité ?" - "En agissant ainsi, tu
l'accompliras." (Tome 8, chapitre 11)
Lazare, une fois ressuscité, se montre un peu partout et "jusqu'en
Syrie". Il suscite partout curiosité et appréhension mais manifeste en
même temps publiquement la puissance de Jésus (Tome 8, chapitre 27).
Après le dernier repas que Jésus prend à Béthanie (Jean 12, 1-8), il prend à part
Lazare, lui annonce sa Passion imminente et lui ordonne formellement de ne pas
quitter Béthanie à l'heure de la tourmente qui s'approche. Il doit accueillir
les apôtres désorientés :
"... où iront-ils dans leur désarroi? Chez Lazare. … Rassemble-les. Rends
leur courage. Dis-leur que je leur pardonne. Je te confie mon pardon pour eux.
Ils n'auront pas de paix à cause de leur fuite. Dis-leur de ne pas tomber dans
un plus grand péché en désespérant de mon pardon." (Tome 9, chapitre 6,
page 29)
Lors de l'Ascension il est appelé au plus près de Jésus :"Toi, Lazare, mon
ami. Toi, Joseph, et toi, Nicodème, pleins de pitié pour le Christ quand cela
pouvait être un grand danger" (Tome 10, chapitre 23).
Avec les persécutions naissantes Lazare, comme la famille de Béthanie,
s'expatrie :
"On ne peut certainement pas se dire que Lazare, Marie et Marthe ont été des créatures craintives. Tu vois
pourtant que, bien qu’avec une extrême douleur, ils se sont éloignés d’ici pour
porter ailleurs la Parole divine qui ici aurait été étouffée par les
juifs" (Tome 10, chapitre 34).
Ce qui corrobore la tradition de leur exil en Gaule (voir ci-dessous).
Lazare est la forme grecque d'Éléazar [Èl'azar] qui
signifie Dieu a secouru ou Dieu vient en aide. Référence
historique : le fils d'Aaron qui devint grand prêtre comme lui à sa mort.
Où en parle-t-on dans l'œuvre
?
Lazare fait partie des
Personnages fondamentaux, cités plus de 50 fois dans l'œuvre.
Tome 4 : 4.88 - 4.96 - 4.106 - 4.110 - 4.132 - 4.133 - 4.143 - 4.145 - 4.146 - 4.147 - 4.149 - 4.168 - 4.177.
Tome 8 : La résurrection de Lazare : 8.1 - 8.2 - 8.3 - 8.4 - 8.5 - 8.6 - 8.7 - 8.8 - 8.9 - 8.10 - 8.11 - 8.12 - 8.15 - 8.20 - 8.21 - 8.23 - 8.27 - 8.33 - 8.39 - 8.42 - 8.43 - 8.45 - 8.46 - 8.47.
Tome 9 : 9.6 - La Semaine Sainte : 9.9 - 9.11 - 9.12 - 9.13 - 9.15 - 9.17.
Plusieurs écrits attestent de l'exil de la famille de
Lazare en Gaule Narbonnaise à la suite des persécutions naissantes et la
nomination de Lazare comme évêque de Marseille où il meurt. Parmi eux : "La Légende Dorée" de Jacques de
Voragine au XIIIème siècle, les Annales ecclésiastiques du cardinal
C. Baronius à la fin du XVIème siècle, A.C. Emmerich au début du XIXème siècle,
etc … Il faut parfois distinguer dans une littérature abondante, ce que la
piété populaire a pu rajouter, en faits légendaires, aux récits de la
tradition.
Épiphane (IVème siècle) écrit qu'il était de tradition de croire que Lazare
avait 30 ans lorsqu'il fut ressuscité et qu'il vécut encore 30 ans après. Il
serait donc mort en 60. L'Église le fête le 29 juillet. Sa tête est conservée
dans l'antique
cathédrale de la Major à Marseille
Jusqu'au IIIème siècle les autres évêchés reconnaissaient Marseille comme le
lieu de la "première" Église des Gaules. Cette primauté du port de
Marseille passa ensuite à Arles, puis à
Lyon.
Saint Jérome de Stridon signale son tombeau à Béthanie, mais c'est sans doute
celui de sa résurrection
Voir aussi l'article de Jean Aulagnier.
SOURCE : http://www.maria-valtorta.org/Personnages/Lazare.htm
Also known as
Lazarus of the Four Days
Lazarus the Resurrected
Lazare…
formerly 17
December
Profile
The brother of Saint Martha and Saint Mary
of Bethany. He was the man whom Jesus raised from the dead after having
been dead and in his tomb for four days. The Bible does not trace his history
after the miracle,
but tradition says he became a missionary to Gaul, the
first bishop of Marseilles, France,
and a martyr in
the persecutions of Domitian.
beheaded in
the 1st
century in a cave near Marseilles, France
some relics remain
in Marseilles
some relics later enshrined in
the Cathedral of
Saint Lazare, Autun, France
Marseille, France, archdiocese of
Additional Information
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Lives
of the Saints, by Father Francis
Xavier Weninger
Roman
Martyrology, 1914 edition
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other sites in english
Greek Orthodox Archdiocese of America
images
video
sitios en español
Martirologio Romano, 2001 edición
sites en français
fonti in italiano
Readings
Now a man was ill, Lazarus from Bethany,a the village
of Mary and her sister Martha. Mary was the one who had anointed the Lord with
perfumed oil and dried his feet with her hair; it was her brother Lazarus who
was ill. So the sisters sent word to him, saying, “Master, the one you love is
ill.”
When Jesus heard this he said, “This illness is not to
end in death, but is for the glory of God, that the Son of God may be glorified
through it.”
Now Jesus loved Martha and her sister and Lazarus. So
when he heard that he was ill, he remained for two days in the place where he
was. Then after this he said to his disciples, “Let us go back to Judea.”
The disciples said to him, “Rabbi, the Jews were just
trying to stone you, and you want to go back there?”
Jesus answered, “Are there not twelve hours in a day?
If one walks during the day, he does not stumble, because he sees the light of
this world. But if one walks at night, he stumbles, because the light is not in
him.” He said this, and then told them, “Our friend Lazarus is asleep, but I am
going to awaken him.”
So the disciples said to him, “Master, if he is
asleep, he will be saved.”
But Jesus was talking about his death, while they
thought that he meant ordinary sleep. So then Jesus said to them clearly,
“Lazarus has died. And I am glad for you that I was not there, that you may
believe. Let us go to him.”
So Thomas, called Didymus, said to his fellow
disciples, “Let us also go to die with him.”
When Jesus arrived, he found that Lazarus had already
been in the tomb for four days. Now Bethany was near Jerusalem, only about two
miles away. And many of the Jews had come to Martha and Mary to comfort them
about their brother. When Martha heard that Jesus was coming, she went to meet
him; but Mary sat at home. Martha said to Jesus, “Lord, if you had been here,
my brother would not have died. [But] even now I know that whatever you ask of
God, God will give you.”
Jesus said to her, “Your brother will rise.”
Martha said to him, “I know he will rise, in the
resurrection on the last day.”
Jesus told her, “I am the resurrection and the life;
whoever believes in me, even if he dies, will live, and everyone who lives and
believes in me will never die. Do you believe this?”
She said to him, “Yes, Lord. I have come to believe
that you are the Messiah, the Son of God, the one who is coming into the
world.”
When she had said this, she went and called her sister
Mary secretly, saying, “The teacher is here and is asking for you.”
As soon as she heard this, she rose quickly and went
to him. For Jesus had not yet come into the village, but was still where Martha
had met him. So when the Jews who were with her in the house comforting her saw
Mary get up quickly and go out, they followed her, presuming that she was going
to the tomb to weep there. When Mary came to where Jesus was and saw him, she
fell at his feet and said to him, “Lord, if you had been here, my brother would
not have died.”
When Jesus saw her weeping and the Jews who had come
with her weeping, he became perturbed and deeply troubled, and said, “Where
have you laid him?”
They said to him, “Sir, come and see.”
And Jesus wept. So the Jews said, “See how he loved
him.” But some of them said, “Could not the one who opened the eyes of the
blind man have done something so that this man would not have died?”
So Jesus, perturbed again, came to the tomb. It was a
cave, and a stone lay across it. Jesus said, “Take away the stone.”
Martha, the dead man’s sister, said to him, “Lord, by
now there will be a stench; he has been dead for four days.”
Jesus said to her, “Did I not tell you that if you
believe you will see the glory of God?”
So they took away the stone. And Jesus raised his eyes
and said, “Father, I thank you for hearing me. I know that you always hear me;
but because of the crowd here I have said this, that they may believe that you
sent me.” And when he had said this, he cried out in a loud voice, “Lazarus,
come out!”
The dead man came out, tied hand and foot with burial
bands, and his face was wrapped in a cloth. So Jesus said to them, “Untie him
and let him go.”
– John 11:1-44
MLA Citation
“Saint Lazarus of Bethany“. CatholicSaints.Info.
5 May 2021. Web. 30 July 2021.
<https://catholicsaints.info/saint-lazarus-of-bethany/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-lazarus-of-bethany/
St. Lazarus of Bethany
Reputed first Bishop of Marseilles,
died in the second half of the first century.
According to a tradition, or rather a series of
traditions combined at different epochs, the members of the family at Bethany,
the friends of Christ,
together with some holy women and
others of His disciples,
were put out to sea by the Jews hostile
to Christianity in
a vessel without sails, oars, or helm, and after a miraculous voyage
landed in Provence at a place called today the Saintes-Maries. It is related
that they separated there to go and preach the Gospel in different
parts of the southeast of Gaul. Lazarus,
of whom alone we have to treat here, went to Marseilles,
and, having converted a
number of its inhabitants to Christianity,
became their first pastor.
During the first persecution under Nero he
hid himself in a crypt,
over which the celebrated Abbey
of St.-Victor was constructed in the fifth century. In this same crypt he
was interred,
when he shed his blood for the faith.
During the new persecution of Domitian he
was cast into prison and
beheaded in a spot which is believed to
be identical with a cave beneath the prison Saint-Lazare.
His body was later translated to Autun,
and buried in
the cathedral of
that town. But the inhabitants of Marseilles claim
to be in possession of his head which they still venerate.
Like the other legends concerning the
saints of the Palestinian group, this tradition, which was believed for
several centuries and which still finds some advocates, has no solid
foundation. It is in a writing, contained in an eleventh century manuscript,
with some other documents relating to St. Magdalen of Vézelay, that we first
read of Lazarus in
connection with the voyage that brought Magdalen to Gaul.
Before the middle of the eleventh century there does not seem to be the
slightest trace of the tradition according to which the Palestinian saints came
to Provence. At the beginning of the twelfth century, perhaps through a
confusion of names, it was believed at Autun that
the tomb of St.
Lazarus was to be found in the cathedral dedicated to St.
Nazarius. A search was made and remains were
discovered, which were solemnly translated and were considered to be those of
him whom Christ raised
from the dead, but it was not thought necessary to
inquire why they should be found in France.
The question, however, deserved to be examined with
care, seeing that, according to a tradition of the Greek
Church, the body of St. Lazarus had been brought
to Constantinople, just as all the other saints of
the Palestinian group were said to have died in the Orient, and to have
been buried,
translated, and honoured there.
It is only in the thirteenth century that the belief that Lazarus had
come to Gaul with his two sisters and had been Bishop of Marseilles spread
in Provence. It is true that
a letter is cited (its origin is uncertain), written in 1040 by Pope
Benedict IX on the occasion of the consecration of
the new church of St.-Victor in
which Lazarus is
mentioned. But in this text the pope speaks
only of relics of St.
Lazarus, merely calling him the saint who
was raised again to life.
He does not speak of him as having lived in Provence, or as having been Bishop of Marseilles.
The most ancient Provençal text alluding to the episcopacy of St.
Lazarus is a passage in the "Otia imperialia" of Gervase
of Tillbury (1212). Thus the belief in
his Provençal apostolate is of very late date,
and its supporters must produce more ancient and reliable documentary evidence.
In the crypt of St.-Victor at Marseilles an
epitaph of the of the fifth century has been discovered, which informs us that
a bishop named Lazarus was buried there.
In the opinion of the most competent archæologists, however, this personage is
Lazarus, Bishop of Aix,
who was consecrated at Marseilles about
407, and who, having had to abandon his see in
411, passed some time in
Palestine, whence he returned to end his days in Marseilles.
It is more than likely that it is the name of this bishop and
his return from Palestine, that gave rise to the legend of the coming
of the Biblical
Lazarus to Provence, and his apostolate in the city of Marseilles.
Sources
CHEVALIER, Gallia christ. noviss., II (Paris,
1899), 1-6; Analect. Bolland., VI (Brussels, 1887), 88-92; BOUCHE, Vindicœ
fidei et pietatis Provinciœ pro cflitibus illius tutelaribus restituendis (Aix,
1644); DE CHANTELOUP, L'apôtre de la Provence ou la vie du glorieux S.
Lazare, premier évêque de Marseille (Marseilles, 1864); FAILLON, Mon.
inid. sur l'apostolat de Ste. Marie Madeleine en Provence et sur les autres
apôtres de cette contrée (Paris, 1848); DE LAUNOY, De commentitio
Lazari et Maximini Magdalenœ et Marthœ in Provinciam appulsu dissertatio (Paris,
1641); DE MAZENOD, Preuves de la mission de S. Lazare ' Marseille in Annales
de philos. Chrit., XIII (Paris, 1846), 338-50; TILLEMONT, Mém. pour
servir à l'hist. ecclis., II (Paris, 1694); 32-4; L. DUCHESNE, Fastes
ipisc. de l'anc. Gaule, I (Paris, 1894), 324-5, 341-4; MORIN, S. Lazare et
S. Maximin, données nouvelles sur plusieurs personnages de la tradition de
Provence in Mém. de la Soc. des ant. de France, F, VI (Paris, 1897) 27-51.
Clugnet, Léon. "St. Lazarus of
Bethany." The Catholic Encyclopedia. Vol. 9. New York:
Robert Appleton Company, 1910. 4 Jun.
2016 <http://www.newadvent.org/cathen/09097a.htm>.
Transcription. This article was transcribed for
New Advent by Paul T. Crowley. In Memoriam, Sr. Mary Leah, O.P.
Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. October
1, 1910. Remy Lafort, Censor. Imprimatur. +John M. Farley, Archbishop
of New York.
Copyright © 2020 by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/09097a.htm
Saint Lazarus
Lazarus, the friend of Jesus, the brother of
Martha and Mary, was the one of whom the Jews said, “See how much he loved
him.” In their sight Jesus raised his friend Lazarus from the dead.
Legends abound about the life of Lazarus after the
death and resurrection of Jesus. Another story is that despite being put
into a leaking boat by the Jews at Jaffa, he, his sisters and others landed
safely in Cyprus. There he died peacefully after serving as bishop for 30
years.
A church was built in his honor in Constantinople and
some of his reputed relics were transferred there in 890. A Western legend has
the oarless boat arriving in Gaul. There he was bishop of Marseilles, was
martyred after making a number of converts and was buried in a cave. His relics
were transferred to the new cathedral in Autun in 1146.
It is certain there was early devotion to the saint.
Around the year 390, the pilgrim lady Etheria talks of the procession that took
place on the Saturday before Palm Sunday at the tomb where Lazarus had been
raised from the dead. In the West, Passion Sunday was called Dominica de
Lazaro, and Augustine tells us that in Africa the Gospel of the raising of
Lazarus was read at the office of Palm Sunday.
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/saint-lazarus/
Weninger’s Lives of the Saints –
Saint Lazarus, Bishop of Marseilles
Article
In the Roman Martyrology, appears today the name of
Saint Lazarus, whom our dear Lord raised from the dead. He was the brother of
Martha and Mary, who from the castle in which she lived after the death of her
parents, was called Magdalen. Lazarus was born in Bethany, a hamlet not far
from Jerusalem, and was greatly esteemed by the. Jews, as well on account of
his noble lineage, as for his considerable possessions. When Lazarus came to
the knowledge of the Lord is not distinctly known, but it is believed, and not
without reason, that it happened soon after Christ began to preach and to work
miracles; for, his heart seems to have been open to receive the truth, and our
Saviour seems to have given him marks of special favor. As he had long waited
for the Messiah, and was prepared for His coming, God gave him the grace to
recognize Him in Christ, by the fame which His miracles acquired and also by
attending to His divine teachings. No sooner had Lazarus recognized in Christ
the promised Redeemer, than he joined Him and was eager to follow Him with
other disciples. It is plainly seen from the Gospel, that Christ loved him; he
called him “a friend.” “Lazarus, our friend, sleeps.” The two sisters had
announced the sickness of their brother to Christ in these words: “Behold he
whom thou love is sick.” The cause of Christ’s special love for Lazarus,
according to the Holy Fathers, is the same that made the Apostle John so dear
to the Lord, namely, chastity, which Lazarus preserved undefiled. Christ often
made his abode at Bethany in the house of Lazarus and Martha, and many Fathers
of the Church think that Magdalen, their sister, who for a time led quite a
different life from theirs, obtained by the intercession of Lazarus and Martha
the grace of conversion. The most memorable event in the life of Lazarus, is
his being raised from the dead, which Saint John has circumstantially related.
The facts are as follows: Towards the end of Christ’s 33d year, Lazarus became
very sick, and his two sisters immediately sent a messenger to Jesus, to inform
Him of it. Christ, however, remained two days longer in the place where He was,
and when He came to Bethany, Lazarus was already dead and buried. No sooner had
Martha heard of the Lord’s arrival, than she went to meet Him, saying: “Lord,
if thou hadst been here, my brother had not died; but now also, I know that
whatever you wilt ask of God he will give it thee.” Similar words were spoken
by Mary Magdalen, who, called by her sister, came to Him weeping bitterly.
Christ, the Lord, seeing the tears of both sisters, and of many others who were
present, wept with them; from which the Jews concluded that He must have loved
Lazarus greatly; hence they said: “Behold how he loved him.” Meanwhile, Jesus
went to the sepulchre of Lazarus and ordered the stone which closed the
entrance to be removed. After this, raising His eyes to heaven, He said:
“Father, I give thee thanks that you hast heard me. And I knew that you hear me
always; but because of the people who stand about have I said it, that they may
believe that you hast sent me.” Having said these words, He cried with a loud
voice: “Lazarus, come forth!” Hardly had Christ pronounced these words, when
Lazarus came forth from the grave, his hands and feet bound with winding
sheets, and his face covered with a napkin. Christ told His disciples to loose
him and let him go. All present were witnesses of this miracle, and many
acknowledged the true Messiah. It is easy to conceive how humbly Lazarus and
his two sisters thanked the Lord for the great benefit which He had bestowed
upon them. The fame of this great miracle soon spread all over Jerusalem and
the surrounding country. The Pharisees and High Priests were filled with wrath
against Christ and Lazarus, as they perceived that this event would greatly
increase Christ’s influence. Hence, they assembled in a council to consider how
they should act. Caiaphas, the High Priest, said without hesitation: “Christ
must be put to death, otherwise the people will be lost. It is more expedient,”
said he, “that one man should die for the people, and that the whole nation
perish not.” All present joined Caiaphas, and resolved to put Christ to death.
Some time after the Resurrection of Christ the Jewish priests resolved to
destroy every living witness of His divine mission, and, therefore, ardently
desired the death of Lazarus. The question was only how they could best
accomplish their plans. They did not dare to put Lazarus to death by violence,
as he was a man of high consideration, and greatly esteemed by the people. They
could accuse him of no crime to cover their wickedness. Therefore, all they
could do was to seize an opportunity, for which they had not to wait long. As
most of the Christians, after the death of Saint Stephen, had either been
banished from the city, or had fled away, Lazarus, his sisters, and some other
Christians had repaired to Joppa, a town on the sea-coast. No sooner were the
Pharisees informed of this, than they sent some soldiers after them, who took
Lazarus, his sisters, and other Christians, placed them in an old, decayed
boat, and sent them adrift without sails or oars, supposing that, in a few
hours, the boat and those in it would perish. To save the boat was beyond all
human power; but Providence, having decreed that Lazarus should go to France,
guided the boat safely to the port of Marseilles. The inhabitants of this
celebrated town were heathens, but they cultivated good manners, and were
lovers of the arts and sciences. Witnessing so miraculous a voyage, they were
deeply touched, and they concluded that the faith which Lazarus had so
miraculously brought to them must be divine. Lazarus, who had already been
consecrated bishop by the Apostles, began forthwith to administer his functions
with zeal, as well in Marseilles as in the surrounding country. As the Almighty
had also bestowed upon him the power to work miracles, the number of the
faithful increased in a short time so much, that, besides the new churches that
were built, the magnificent temple of the goddess Diana was consecrated by
Lazarus to the service of the Most High. For thirty years, Lazarus guarded his
flock as a faithful shepherd, and had the happiness to see the number of the
Christians increased to many thousands, where, when he landed, there had been
no knowledge of the true God. At last he ended an exemplary life by a holy
death, in the 73d year of his age. It is supposed that Lazarus was beheaded,
and thus died a martyr, and that a Roman officer, sent to Marseilles, tortured
the holy bishop, in consequence of his constancy in the Christian faith, and
then most cruelly beheaded him. The dark dungeon is still shown in which the
holy man was a long time confined by the tyrant. His holy head is kept at
Marseilles; the rest of his body is at Autun.
Practical Considerations
• Martha and Magdelen testify that their brother
Lazarus was beloved by Jesus. “Behold, he whom thou loves is sick.” Christ
calls him friend. “Lazarus, our friend, sleeps.” The belief of many
commentators of Holy Writ, as I have before mentioned, is that he deserved this
by his undefiled chastity. “He that loves cleanness of heart shall have the
king for his friend:” thus speaks the Holy Ghost. (Proverbs 22) Whose love or
friendship do you win by sinning against chastity or by carelessness in
guarding it? Truly, only that of the devil arid his legions; for, nothing is
more pleasing to him than the vice of unchastity. “No food,” writes Saint
Ambrose, “is more agreeable to Satan, than the soul and body of the unchaste.”
Eusebius of Emesa, writing on the text of the Gospel, in which it is recorded
that the Prodigal satisfied his hunger with the husks given to the swine, says:
“These swine are the evil spirits; because they enjoy the mire of vice. And
those feed these swine who obey their will and fulfil their desires. Unchaste
pleasures are the husks with which the evil spirits are fed. Sinners wish to
eat their fill of them, but they cannot; for, the more they sin, the more they
desire to sin.” Whose friendship are you seeking, that of the devil, or that of
the Lord? Which do you prefer?
• Saint Lazarus consecrated his life, which, by
special favor, he had received a second time from Christ, entirely to the
service of the Most High, and spent it in labor for His honor and the salvation
of souls. God gave life to you by creating you; He has not raised you from the
dead, but He has miraculously protected you in many dangers of death. Although
you deserved to go to eternal destruction, the infinitely merciful God spared
you and did not take you away in your sins. Would it therefore not be
unpardonable ingratitude if you do not consecrate your entire life to the
service of the Most High? would it not be an incomprehensible wickedness in
you, to make use of it to offend Him? And what else have you done until now?
Examine your conscience, and then cast yourself full of shame before the throne
of the Almighty, and humbly beg Him to pardon your wickedness. Resolve to
employ the rest of your life only in the service of Him who gave it and who has
preserved it until now; for, the preservation of your life may be considered a
daily-renewed gift of it. “Every hour, every moment,” says Saint Augustine, “I
enjoy the gilts of thy mercy. I should hourly perish if you did not preserve
me. I should die daily if you didst not guard my life. Thou unite me every
moment anew with thee.” Make, therefore, the resolution of which I spoke above,
and say with the Psalmist: “And to him my soul shall live:” it shall live for
the Lord; I will give my soul, my body, all I possess to the service of the
Lord. (Psalm 21) The following is a prayer used by many in sickness and in
health. “O Jesus, in thee I live: O Jesus, in thee I die.” Those who can say
the first part of it truthfully, “O Jesus, in thee I live,” that is, according
to thy holy will, to serve only thee, may also say with full confidence: “O
Jesus, in thee I die,” that is, I die in thy love, in thy grace, under thy
protection. But whoever cannot say the first part truthfully, but may rather
exclaim: “World, for thee I live; flesh, for thee I live, Satan, in thee I
live,” must also add: “Satan, in thee I die,” I am thine, living and dead.
Saint Bonaventure says justly: “Nothing dies in man but what has lived in him.
If my hand or foot have not lived in me, they cannot die in me. Thus only those
die in the Lord who have been true living members of Christ through faith and
love; and no one dies in the Lord, who has not lived in Him.” Hence, if you
desire to die in Christ, live in Christ, in the manner I have already explained
to you: “And to Him my soul shall live!”
MLA Citation
Father Francis Xavier Weninger, DD, SJ. “Saint
Lazarus, Bishop of Marseilles”. Lives of the
Saints, 1876. CatholicSaints.Info.
3 June 2018. Web. 30 July 2021.
<https://catholicsaints.info/weningers-lives-of-the-saints-saint-lazarus-bishop-of-marseilles/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/weningers-lives-of-the-saints-saint-lazarus-bishop-of-marseilles/
Michelangelo Merisi da Caravaggio. La Résurrection de Lazare, 380 X275, 1609. Musée régional de Messine.
San Lazzaro di Betania Fratello di Marta e
Maria
I sec.
Originario della Giudea, Lazzaro era il fratello di
santa Marta, che Gesù pianse morto e risuscitò, e di Maria, sua sorella, che,
mentre Marta era indaffarata nei suoi molteplici servizi, seduta ai piedi del
Signore ascoltava la sua parola. In ricordo di questa predilezione del
Redentore, ogni anno (se ne ha notizia già nel IV secolo) i cristiani di
Gerusalemme alla vigilia delle Palme si recavano in processione a Betania e
sulla tomba di Lazzaro. La vicenda di Lazzaro che ebbe il privilegio di due
tombe essendo morto due volte è narrata nel Vangelo di Giovanni. La prima
tomba, da cui fu tratto e risuscitato, restò vuota, giacché un'antica
tradizione orientale considera Lazzaro vescovo e martire a Cipro. La notizia
del VI secolo prese consistenza nel 900 quando l'imperatore Leone VI il
Filosofo fece trasportare le reliquie di Lazzaro da Kition di Cipro a
Costantinopoli, insieme con quelle della sorella Maria. Antichi affreschi
rinvenuti nell'isola sembrano confermare la presenza di Lazzaro a Cipro. Papa
Francesco nel 2021 ha stabilito che la memoria liturgica di Santa Marta, già
presente nel Calendario Romano Generale al 29 luglio, venisse ridenominata
"Santi Marta, Maria e Lazzaro".
Etimologia: Lazzaro = Dio è il mio soccorso,
dall'ebraico
Martirologio Romano: Commemorazione dei santi
Lazzaro, fratello di santa Marta, che il Signore pianse morto e risuscitò, e di
Maria, sua sorella, che, mentre Marta era indaffarata nei suoi molteplici
servizi, seduta ai piedi del Signore ascoltava la sua parola.
Gli amici di Gesù
Lazzaro e le sue sorelle, Marta e Maria, erano amici fraterni di Gesù di Nazareth. Vivevano a Betania, a circa tre miglia da Gerusalemme, e Gesù era spesso loro ospite. L’affetto che Gesù nutriva per l’amico è testimoniato dalle parole che Marta e Maria mandano a dirgli chiamandolo al capezzale del fratello, riportate nel Vangelo di Giovanni: “Signore, ecco, colui che tu ami è malato”. E poi ancora, all’arrivo di Gesù, apparentemente giunto troppo tardi per salvarlo, “Se tu fossi stato qui,” dice Marta, “mio fratello non sarebbe morto”. Ma anche i testimoni dell’episodio, notando il turbamento di Gesù e le sue lacrime davanti al sepolcro chiuso dell’amico, mormorano tra loro “Vedi quanto lo amava” (cf. Gv 11,3.21.36). I riferimenti all’affetto di Gesù per Lazzaro hanno fatto ritenere ad alcuni plausibile l’identificazione del “discepolo che Gesù amava”, invece che con San Giovanni Evangelista (come abitualmente accettato), con l’amico Lazzaro.
L’episodio della resurrezione di Lazzaro, che è narrato solo nel Vangelo di Giovanni, ha naturalmente un valore profetico e simbolico, perché preannuncia la Resurrezione di Cristo. La casa di Betania e il sepolcro vuoto di Lazzaro divennero presto, sin dai primi tempi del cristianesimo, meta di pellegrinaggi alla vigilia della domenica delle Palme, come attesta San Girolamo, e in epoca medievale accanto alla tomba di Lazzaro sarebbe stato fondato un monastero che poteva contare sulla protezione dello stesso Carlo Magno.
Vivere dopo la morte
Il racconto di Giovanni prosegue raccontando che
l’episodio della resurrezione di Lazzaro fece sì che molti dei presenti al
miracolo si convertissero e credessero in Gesù. Questo fece aumentare il clima
di sospetto e di odio nei confronti di Gesù da parte dei sommi sacerdoti e dei
farisei, che vedevano in Lui un pericoloso sobillatore. Inoltre, quando Lazzaro
presenziò ad un banchetto in onore di Gesù, decisero di uccidere anche lui,
perché molta gente era accorsa per vederlo e aveva creduto che Gesù era il Figlio
di Dio.
L’enigma delle reliquie
Secondo la tradizione orientale, Lazzaro, dopo la
Morte e Resurrezione di Gesù, si sarebbe trasferito a Cipro e ne sarebbe stato
vescovo per trent’anni. Questa tradizione è suffragata dal ritrovamento a
Kition, l’odierna Larnaca, nell’anno 890, di una lapide su cui erano incise
queste parole: “Lazzaro, l’amico di Cristo”. Le reliquie furono in seguito
trasferite a Costantinopoli per ordine dell’imperatore Leone VI il filosofo, e
infine in Francia ad opera dei Crociati. Tuttavia il trasferimento delle
reliquie potrebbe essere stato solo parziale, perché nel 1972 venne rinvenuta a
Larnaca un’arca di marmo contenente reliquie che si attribuiscono allo stesso
Lazzaro. Un’altra versione della storia vuole invece che Lazzaro, Marta, Maria
e un certo Massimo venissero imbarcati su una barca senza remi, né vele, né
timone e che questa barca avesse raggiunto le coste della Francia meridionale.
Questa versione entra a far parte anche della “Leggenda Aurea” di Jacopo da
Varagine che racconta che Lazzaro e le sue sorelle sarebbero andati a predicare
in Francia, dove Lazzaro sarebbe divenuto il primo vescovo di Marsiglia. Qui
sarebbe stato martirizzato sotto la persecuzione dell’imperatore Nerone.
Fonte : www.vaticannews.va
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/81850
Voir aussi : http://www.art-sacre.net/evangile/f_116_1.html
http://www.maria-valtorta.org/Personnages/Lazare.htm