Saint Gérasime, abbé
Gérasime naquit probablement
vers la fin du IV è siècle dans la province de Lycie et entra tout jeune dans
un couvent d’Asie Mineure. Attiré par la réputation des anachorètes qui, en ce
temps-là, peuplaient le désert de Palestine, il se rendit dans le désert de
Judée pour y vivre dans leur sillage. Mais bien vite, nombre de disciples se
mirent à lui demander de rester avec lui. Gérasime donna alors vie à un
monastère dans les environs de Jéricho, auquel près de soixante-dix ermitages
dans le désert étaient rattachés. De cette façon, était offerte aux plus jeunes
la possibilité d’apprendre la purification du cœur dans la charité fraternelle,
tandis que les anciens pouvaient s’adonner à la solitude érémitique. Il mourut
en 475. La laure de Gérasime resta jusqu’au XIII è siècle un des centres les
plus importants du monachisme palestinien.
Étymologie germanique : "gari", lance et "Ans", divinité
Saint Gérasime
Fondateur de
monastères en Palestine (✝ 475)
Confesseur.
Il fut tout d'abord moine en Asie Mineure puis s'en alla sur les rives du
Jourdain, dans le désert de Jéricho. Là il fonda un monastère qui alliait la
vie en communauté pour les débutants et une laure pour les plus avancés. Ces
derniers vivaient toute la semaine dans leurs cellules, dans le plus grand
dépouillement, se nourrissant de pain et de dattes, tressant des palmes pour
vivre. Le dimanche, ils rejoignaient la communauté pour l'office et le repas.
On raconte qu'un jour Gérasime rencontra un lion du désert, affligé d'un roseau
dans la patte. Le bon moine retira le roseau et pansa la plaie. Durant cinq
années, le lion se fera le disciple de Gérasime le suivant comme un chien
fidèle. Quand les moines perdirent leur âne emmené par des pirates, ce fut le lion
qui accomplit les labeurs. A la mort de saint Gérasime, il se laissa mourir sur
sa tombe.
Sur la rive du Jourdain, également en Palestine, l’an 475, saint Gérasime,
anachorète, qui, au temps de l’empereur Zénon, fut ramené par saint
Euthyme à la foi orthodoxe et accomplit de grandes œuvres de
pénitence, offrant à tous ceux qui s’exerçaient à la vie monastique sous sa
direction une méthode de discipline et de conduite parfaite.
Martyrologe
romain
5 mars
Saint Gérasime, moine près du Jourdain. (5ème siècle)
Un jour, il se trouva nez à nez avec un lion qui
marchait sur trois pattes en tenant la quatrième en l'air. Une épine qui
s'était enfoncée dans la chair le faisait horriblement souffrir. Il rugissait
de douleur devant Gérasime qui, touché de compassion lui retira l'épine et
banda la plaie puis renvoya le lion vers le désert.
Mais celui-ci ne voulut plus quitter Gérasime. Il
resta au monastère, comme un animal domestique, sans causer de frayeur à qui
que ce soit.
Quand Gérasime mourut, le lion refusa de prendre
toute nourriture et vint mourir sur le tombeau de celui qui l'avait soigné.
On confond souvent son nom avec Jérôme que l'on
écrit quelquefois "Gérôme". A tel point que le miracle du lion fut
appliqué à Saint Jérôme qui est souvent représenté avec un lion à ses côtés.
Le 4 mars, nous célébrons la mémoire de notre vénérable
Père GERASIME l'ANACHORETE du JOURDAIN
Notre Saint Père Gérasime naquit dans la province de Lycie, à la fin du IVe
siècle, et entra dès son enfance dans un monastère cénobitique. Après avoir été
initié aux règlements de la vie commune, le désir ardent de Dieu le conduisit
en des lieux déserts où il se nourrissait de plantes poussant là naturellement,
et il passait ses jours et ses nuits à lutter contre les esprits des ténèbres
et les passions de la chair. De là, il se rendit en Terre Sainte pour
entreprendre de plus grands combats dans les lieux sanctifiés par la présence
de tant de saints ascètes et nouveaux Apôtres. Après avoir vénéré les
sanctuaires de Jérusalem, il se dirigea vers l'âpre désert de la Mer Morte,
qu'il civilisa par ses vertus, et attira à lui un grand nombre de disciples.
Pendant les temps troublés qui agitèrent les moines de Palestine après le
Concile de Chalcédoine (451) et entraînèrent vers l'hérésie plus de dix mille
d'entre eux, Saint Gérasime, victime de sa grande simplicité, se laissa séduire
lui aussi quelque temps par l'éloquence trompeuse du monophysite Théodose qui
s'était emparé du siège épiscopal de Jérusalem, à la place de Saint Juvénal
(cf. 2 juillet). Mais, rencontrant Saint Euthyme dans le désert
de Rouba, il réalisa son erreur, accueillit avec humilité son enseignement et
revint à l'Orthodoxie pour devenir, tant par sa vie que par ses enseignements
un fervent défenseur de la Vraie Foi. Par la suite, il garda de fréquentes
relations avec le grand Euthyme et, chaque année, il partait avec lui pour le
désert profond, afin de passer tout le Carême, jusqu'au dimanche des Palmes,
dans le jeûne le plus austère et la prière permanente. Pendant la semaine il
s'abstenait de toute nourriture et ne se contentait, le dimanche, que de la
Sainte Communion.
Comme ses disciples devenaient plus nombreux, il condescendit à leur faiblesse
et alla fonder une laure dans un endroit plus clément, sur les rives du
Jourdain, dans laquelle il alliait harmonieusement la vie communautaire et la
solitude, offrant ainsi à tous une saine émulation dans les combats de la
vertu. Les débutants devaient d'abord vivre dans le cénobion pour y apprendre
la soumission et les institutions de la vie angélique, puis ceux d'entre eux
qui étaient suffisamment éprouvés dans l'ascèse et l'humilité allaient vivre en
solitaire aux alentours, répartis dans plus de soixante-dix cellules qui
étaient assez éloignées les unes des autres pour que chacun puisse se livrer
sans trouble à la prière et aux hymnes divines, se nourrissant seulement de
pain et d'eau pendant les cinq jours de la semaine. Le samedi et le dimanche,
ermites et cénobites se réunissaient dans l'église pour célébrer la Divine
Liturgie et participer aux Saints Mystères. Après le repas commun, suivi de
quelque conversation spirituelle ou d'une conférence de leur Père Gérasime, ils
recevaient les fournitures nécessaires à leur travail manuel, un pain, quelques
dattes et une cruche d'eau, et chacun repartait en silence pour mener son
combat, seul devant Dieu. Ces ermites menaient une vie si austère qu'ils
n'avaient dans leur cellule ni lampe, ni rien pour allumer du feu. Mortifiant
leur ventre et toutes les passions chamelles par un combat permanent contre la
tendance de notre nature au plaisir, ils apprenaient ainsi à rester maîtres de
la tristesse, de la colère et de toutes les passions de l'âme, et gardaient
leur intellect en éveil dans le constant souvenir de Dieu. Saint Gérasime leur
enseignait comment mettre tout leur soin à cultiver « l'homme caché du coeur »
et à élever leur âme vers la contemplation des mystères divins. Ils étaient si
dépouillés de tout attachement aux choses du monde qu'ils avaient comme règle,
quand ils sortaient, de laisser leur cellule ouverte à quiconque entrerait pour
prendre ce dont il avait besoin. C'est ainsi qu'ils imitaient parfaitement la
vie des Apôtres et pouvaient recevoir de Dieu les mêmes grâces que ces
derniers.
Saint Cyriaque l'Anachorète
(cf. 29 septembre) qui, trop jeune encore pour entreprendre les combats du
désert avait été envoyé par Saint Euthyme auprès de Gérasime pour devenir son
disciple, racontait qu'un jour, après avoir été averti de nuit par la vision
d'une colonne de feu qui s'élevait au ciel, son Ancien lui annonça que Saint
Euthyme venait de décéder et qu'ils devaient se rendre à ses funérailles, après
une longue marche dans le désert jusqu'à Jéricho.
Une autre fois, comme le Saint se promenait sur la rive du Jourdain, un lion
terrifiant se présenta soudain devant lui, hurlant de douleur et lui montrant
sa patte enflée, car une pointe de roseau s'y était enfoncée. Plein de cette
même compassion que Dieu éprouve envers toutes Ses créatures, Gérasime retira
l'épine, nettoya la plaie et la banda, puis il congédia la bête. Mais le lion,
plein de reconnaissance, ne voulut plus quitter l'homme de Dieu; il le suivait
partout comme un disciple exemplaire et, converti de sa férocité naturelle, il
ne mangeait plus que du pain et des légumes. Il avait même reçu une obédience
et était chargé de conduire l'âne du monastère pour le faire paître sur les
rives du fleuve. Un jour, échappant à la surveillance du lion, l'âne s'éloigna
et fut capturé par des chameliers qui venaient d'Arabie. Le lion revint au
monastère tout triste et la tête baissée. Saint Gérasime, croyant qu'il avait
mangé l'âne, le réprimanda sévèrement et le condamna à faire désormais le
travail de la bête de somme, en portant l'eau du fleuve au monastère. Quelque
temps après, le chamelier qui avait pris l'âne étant de nouveau de passage dans
la région, se trouva par hasard en face du lion. En reconnaissant l'âne, le
lion fonça aussitôt sur lui et, le prenant par la bride avec trois chameaux à
la suite, il le ramena avec joie au monastère d'abba Gérasime en frétillant de
la queue de joie. Son innocence ayant été reconnue, le lion, qui avait reçu le
nom de Jourdain, vécut dès lors dans la laure inséparable du Saint et ami de
tous les moines.
Au bout de cinq ans, quand Saint Gérasime s'endormit dans le Seigneur (5 mars
475), Jourdain était absent de la laure. Lorsqu'à son retour, les moines lui
apprirent la mort de l'Ancien, il refusa de manger et, tournant çà et là, il
poussait de grands rugissements de désespoir. Comme les moines ne parvenaient
pas à le consoler, l'un d'eux l'invita à le suivre pour voir l'endroit où on
avait enterré le Saint. Aussitôt qu'il approcha de la tombe, le lion se
prosterna avec le moine et, frappant violemment sa tête contre terre, il mourut
sur place en poussant un grand rugissement. Jean Moschos, qui nous a transmis
cet épisode, conclut en disant : « Tout cela se fit non pas qu'il faille
attribuer au lion une âme raisonnable, mais parce que Dieu voulait glorifier
ceux qui Le glorifient, non seulement durant leur vie, mais encore après leur
mort, et montrer comment les bêtes étaient soumises à Adam avant qu'il eût
transgressé Son commandement et qu'il eût été chassé du Paradis de délices »1.
La laure de Saint Gérasime est restée pendant longtemps un des hauts lieux du
monachisme palestinien, jusqu'à sa destruction au XIIIesiècle. Prenant avec eux
les Reliques du Saint, les moines s'installèrent alors dans la laure de Calamon
qui prit le nom de Saint Gérasime.
1 . Jean Moschos, Le Pré Spirituel,
107 (SC 12, 15 7).
Venerable Gerasimus of the Jordan
Saint Gerasimus was a
native of Lycia (Asia Minor). From his early years he was distinguished for his
piety. Having received monastic tonsure, he withdrew into the desert of the
Thebaid (in Egypt). Thereafter, in about the year 450, the monk arrived in
Palestine and settled at the Jordan, where he founded a monastery.
For a certain while St Gerasimus
was tempted by the heresy of Eutyches and Dioscorus, which acknowledged only
the divine nature in Jesus Christ, but not His human nature (i.e. the
Monophysite heresy). St Euthymius the Great (January 20) helped him to return
to the true Faith.
St Gerasimus established a strict
monastic Rule. He spent five days of the week in solitude, occupying himself
with handicrafts and prayer. On these days the wilderness dwellers did not eat
cooked food, nor did they kindle a fire, but ate only dry bread, roots and water.
On Saturday and Sunday all
gathered at the monastery for Divine Liturgy and to partake of the Holy
Mysteries of Christ. In the afternoon, taking a supply of bread, tubers, water
and an armload of date-palm branches for weaving baskets, the desert-dwellers
returned to their own cells. Each had only old clothes and a mat, upon which he
slept. When they left their cells, the door was never locked, so that anyone
could enter and rest, or take whatever he needed.
St Gerasimus himself attained a
high level of asceticism. During Great Lent he ate nothing until the very day
of the All-Radiant Resurrection of Christ, when he received the Holy Mysteries.
Going out into the desert for all of Great Lent, St Gerasimus took with him his
beloved disciple St Cyriacus (September 29), whom St Euthymius had sent to him.
When St Euthymius the Great died,
St Gerasimus saw how angels carried the soul of the departed up to Heaven.
Taking Cyriacus with him, the monk immediately set off to the monastery of St
Euthymius and consigned his body to the earth.
St Gerasimus died peacefully,
mourned by his brethren and disciples. Before his death, a lion had aided St
Gerasimus in his tasks, and upon the death of the Elder it died at his grave
and was buried nearby. Therefore the lion is depicted on icons of the saint, at
his feet.
St Gerasimos the Righteous of Jordan
Commemorated March 4
St Gerasimos feared God
from childhood and, after he became a monk, he went to the deepest parts of the
desert of Thebais. He reached such a height of virtue and was graced with such
intimacy with God, because he had preserved his image and likeness so pure,
that he even had authority over wild beasts. A lion used to attend upon him and
among other things, this lion used to graze the donkey, which fetched water to
the Saint. Once some merchants passed from that place, and when they saw the
donkey, they stole it. The lion was sleeping and did not feel a thing. So, in
the evening he returned to the Saint without having the donkey with him, as
usual.
When the Saint's servant
saw the lion alone, he told the elder that the lion had eaten the donkey.
Therefore, the poor lion was condemned to carry the pitchers on his back and
fetch water from the river instead of the donkey, for as long as the merchants
kept it. However, the same merchants happened to pass from that place again and
they had the donkey with them. As soon as the lion saw the donkey, he
recognised it and rushed at the merchants with a loud roar. The people got
scared and left. Together with the donkey the lion brought to St Gerasimos'
cell the camels which were tied on it. Knocking with his tail on the door of
the Saint's cell, he acted as if to show that he was offering them to the elder
as game.
When the Saint saw this
thing, he smiled a bit and said to his disciple, "We wrongly accused the
innocent lion that he had eaten the donkey. So, now we have to liberate him
from his labour and allow him to go and graze at his usual place". Then
the lion bowed his head, as if he had reason, and taking his leave from the
Saint he went to the wilderness. Once every week he used to come and bow before
the Saint. After Gerasimos died, the lion came, as his habit was, and asked to
venerate him. However, when he did not find him, he seemed to be sad and angry.
With many signs, the Saint's disciple helped him feel that the elder had died.
The lion lamented the elder's death with a fine roar and seemed to be looking
for the Saint's grave. When the disciple led him to it, the lion fell on it and
with a loud roar he breathed his last due to his extreme pain which he suffered
from his love for the Saint. This is how God glorifies those who glorify Him
and makes wild beasts submit to those who keep His image and likeness pure.
St Gerasimos was at the
Fourth Ecumenical Synod at Chalcedon in 451 AD. He at first leaned toward the
Monophysite heresy, but was persuaded of the truth by St Euthymios, and was a
great champion of Orthodoxy at the Synod. St Gerasimos reposed in 475 AD.
Dismissal
Hymn (First Tone)
You proved to be a
citizen of the desert, an angel in the flesh, and a wonderworker, O Gerasimos,
our God-bearing Father. By fasting, vigil, and prayer you obtained heavenly
gifts, and you heal the sick and the souls of them that have recourse to you
with faith. Glory to Him that has given you strength. Glory to him that has
crowned you. Glory to Him that works healings for all through you.
Kontakion (Fourth Tone)
On this day You have appeared
As a star resplendent with
the light of virtues, you made the wilderness of Jordan radiantly shine with
beams of sacred celestial light, O righteous Father, God-bearing Gerasimos.
Voir aussi : http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/rebyz_1146-9447_1898_num_2_3_3199