Saint Jean-Louis Bonnard
Martyr au
Tonkin (+ 1852)
Jean-Louis entra en quatrième au petit séminaire de Saint-Jodard, et il commença à se passionner pour les Annales de la Propagation de la Foi, avec ses visions de territoires inconnus, et de dangereuses missions religieuses... Il fut ordonné prêtre le 23 décembre 1848, et partit de Nantes le 8 février 1849 à destination de la procure des missions basée à Hong Kong où il arriva le 5 juillet 1849. De là, il embarqua en direction du Tonkin où il arriva en pleine épidémie de choléra... Jean-Louis Bonnard fut dénoncé et emprisonné à Nam-Dinh. Il refusa de profaner la croix comme on l'exigeait, et de donner les noms de ses sympathisants...
'Demain, samedi 1er mai, fête des saints Apôtres Philippe et Jacques, voilà, je crois, le jour fixé pour mon sacrifice. Je meurs content. Que le Seigneur soit béni! La veille de ma mort, 30 avril 1852'. (source: diocèse de Lyon)
Canonisé le 19 juin 1988 avec les Martyrs du Vietnam (+1745-1862)
A lire: Evangélisation de l'Indochine et Jean-Louis Bonnard, martyr - Missions étrangères de Paris.
...Le dynamisme de l'engagement missionnaire du XIXe siècle a donné le premier saint de notre jeune diocèse: saint Jean-Louis Bonnard, canonisé en 1988. (diocèse de Saint-Etienne)
En souvenir de Saint Jean Louis Bonnard et du pays où il a vécu, nous avons appelé notre paroisse Saint Jean-Louis du Levant - 42570 Saint-Héand - diocèse de Saint-Etienne .
Près de la ville de Nam-Dinh, au Tonkin, en 1852, saint Jean-Louis Bonnard,
prêtre de la société des Missions étrangères de Paris et martyr. Né à
Saint-Christo-en-Jarez (42320 près de Saint-Etienne), alors du diocèse de Lyon,
envoyé lui aussi dans la même mission, il fut condamné à mort pour avoir
baptisé vingt-cinq enfants, et décapité, obtenant ainsi la couronne du martyre.
Martyrologe romain
Saint Jean-Louis Bonnard
Son père, Gabriel, avait entendu pendant son enfance les échos des exécutions des prêtres réfractaires lyonnais, à Feurs dans le Forez. M. Bonnard avait fait sa communion dans une grange, des mains d’un prêtre réfractaire ; plus tard, il a été mobilisé et a suivi l’Empereur en Prusse et en Russie. Rentré à la fin de l’Empire, il a épousé Anne Bonnier en 1817 et a réussi à amasser quelques biens. La famille Bonnard se composait alors de six enfants, mais Gabriel et Anne ne disposaient pas de ressources suffisantes pour les envoyer à l’école.
A la mauvaise saison, le père avait appris à lire à son aîné, à charge pour lui
de transmettre aux cadets la science paternelle. Le soir, on lisait en famille,
et on devisait, on faisait aussi des projets: «Je serai maçon », disait l’aîné.
«Je me ferai meunier», disait le second; son oncle possédait un moulin sur
l’Ozon. «Je veux être prêtre», déclara Jean-Louis. Il était alors âgé de
cinq ans. Les années passant, le projet de Jean-Louis ne changeait pas. Dans la
famille, on aurait été très heureux d’avoir un prêtre : «Mais, demanda le père
réaliste, et les études ? et la pension ?» Les frères firent cette belle réponse:
«Eh bien, nous ferons comme nous pourrons, nous nous gênerons tous!»
Jean-Louis fit sa
première communion en 1836, à l’âge de douze ans. Pourtant, malgré son
assiduité, il eut de la peine à suivre le catéchisme. Un de ses camarades de
l’époque le décrivait comme étant pieux, gai, caractère calme, paisible, jamais
en colère; talents médiocres, peut-être même moins que médiocres. Voilà qui
était encourageant pour les études !
Dans ces conditions, le
jeune Jean-Louis fut placé comme berger dans une ferme voisine.
Lorsqu’il se rendait aux champs, le petit berger emmenait toujours avec lui son
catéchisme et son chapelet. Et il s’obstinait à répéter au prêtre de la
paroisse qu’il voulait « devenir abbé». Devant son insistance, on finit
par le mettre au pensionnat du bourg. M. Ville, l’instituteur, se souvient :
«Il ne savait presque ni lire ni écrire. Le peu qu’il connaissait, il l’avait
appris soit de lui-même tout en gardant son bétail, soit dans les quelques
mois de leçons qu’il avait reçues au presbytère. Aussi causa-t-il beaucoup
d’embarras la première année. Que de fois, perdant patience avec lui, on lui
adressa des paroles dures sur son peu d’aptitudes et ses faibles
progrès! Jean-Louis ne se rebuta jamais. La seconde année, il réussit un
peu mieux. La troisième année, il pu suivre ses condisciples qui admiraient sa
piété et son courage, et se prêtaient volontiers à lui expliquer ce qu’il avait
peine à comprendre.» Jean-Louis était apprécié non seulement pour sa piété et
son courage, mais encore pour son bon naturel et son aimable aspect.
C’est ainsi qu’il entra
en quatrième au petit séminaire de Saint-Jodard. Là, de l’avis unanime, il
était toujours le même: médiocre en composition, mais parfait séminariste.
Jamais il ne manifestait la moindre impatience, sinon parfois quelque
tristesse. Cependant, l’année suivante, ce garçon au visage et à la patience
éprouvée commençait à se passionner pour les Annales de la Propagation de la
Foi : donc le grand large et la grande aventure, souvent dangereuse, parfois dramatique.
La visite que fit à Saint-Jodard un de ses anciens élèves, le Père
Charrier, rescapé du Vietnam où il avait porté chaînes et cangue
pendant plusieurs années, ne fit que renforcer les projets du jeune homme. En
attendant, il travaillait de manière résolue. En rhétorique, il se classait à
la moyenne, avec parfois des avancées dans les premiers ! On a même conservé
une de ses compositions. Le sujet en est assez stupéfiant: Discours de Blanche
de Castille à son fils saint Louis pour l’engager à rester dans son royaume au
lieu de partir en croisade. Ainsi Jean-Louis empruntait la voix de la dure
reine Blanche pour contraindre son fils à rester chez lui, au moment même où il
préparait ses parents à son départ.
Pendant les
vacances, Jean-Louis déclara à François, son frère préféré, qu’il
était toujours bien décidé à se faire prêtre « quel que soit l’endroit où
Dieu l’appellera à le servir ». Aux vacances suivantes, après son année de
philosophie, à Alix, on remarqua combien il semblait lié à son condisciple Jean-Baptiste
Goutelle. A la fin des vacances, tous deux partaient pour le grand séminaire de
Lyon; mais Jean-Baptiste Goutelle, brûlant l’étape lyonnaise, se rendait
directement à Paris pour le séminaire des Missions Etrangères.
Il était heureux au grand
séminaire, mais les brouillards lyonnais finirent par éprouver sa santé au
point de le contraindre à revenir à Saint-Christôt une quinzaine de jours pour
retrouver son souffle. Ce fut alors le dernier mois à Lyon, peut-être le plus
difficile de sa vie. Il mit d’abord dans la confidence le prêtre qui l’avait
préparé à la première communion, et qui exerçait à présent un ministère à Lyon.
La réponse fut claire :
« Vous voulez partir pour
les missions? Pauvre enfant ! Ce que c’est que de ne pas se connaître… Mais
vous n’avez rien de ce qu’il faut pour faire un missionnaire ! Un
missionnaire doit être un homme de caractère, et vous n’avez qu’une volonté
faible, molle et sans énergie. Un missionnaire doit avoir des talents, et vous
savez bien que vous êtes peu doué sous ce rapport; vous ne seriez seulement pas
capable d’apprendre une langue étrangère. Un missionnaire doit surtout être un
saint, et vous devez savoir mieux que personne combien vous avez peu de piété
».
Il semblerait que l’abbé
voulait surtout éprouver son ancien paroissien. De fait, il racontait dans ses
souvenirs qu’il allait peu après trouver le supérieur du grand séminaire pour
lui demander son avis. « Dites-moi d’abord ce que vous en pensez vous-même, lui
dit le supérieur. – Ce jeune homme est un saint que je suis dès son enfance,
et je ne doute pas que la vocation missionnaire à laquelle il aspire ne
vienne de Dieu. – Je le crois comme vous » répondit le supérieur.
Tout allait donc bien de
ce côté. Et ce sont les dernières vacances ; le plus dur restait à faire.
D’abord, l’autorisation de l’archevêque pour quitter le diocèse. Jean-Louis chargea
de cette démarche l’abbé Noir, vicaire à Saint-Christôt, qui revint, mission
accomplie. « Vous avez été bon avocat, le remercia Jean-Louis, mais il
faut avouer que la cause n’était pas difficile. Par mon départ, le diocèse
gagne plutôt qu’il ne perd. – Eh ! qu’irez-vous donc faire dans les missions,
demanda l’abbé, si vous êtes un propre-à-rien dans le diocèse ? – Je veux
être Martyr, répondit Jean-Louis, et je ferai tout ce qui est permis pour
cela. C’est toute mon ambition : saisir la première palme de Martyr qui se
présentera ! »
Le premier temps du
martyre arriva avec la fin des vacances. Après la dernière prière du soir en
famille, il demanda leur bénédiction à ses parents. « – Mais pourquoi? – C’est
que, cette année, je dois recevoir les premiers ordres sacrés » affirma-t-il.
Le lendemain, lorsqu’il partit, il sembla beaucoup plus ému que d’habitude, et
les parents remarquèrent qu’il se retourna à plusieurs reprises… ce qu’il ne
faisait pas les autres fois. En passant à Lyon, il fit ses adieux aux prêtres
qui l’avaient dirigé, alla demander sa bénédiction au cardinal de Bonald et fit
une dernière visite à Notre-Dame de Fourvière.
Il arriva au séminaire
des Missions Etrangères le 4 novembre 1846. Dans sa nouvelle maison, Jean-Louis
Bonnard était heureux, et l’opinion de ses condisciples à son égard ne variait
guère, comme on peut le lire dans leurs témoignages : « Sa figure, sur laquelle
était habituellement peinte une aimable candeur, était empreinte d’une naïveté
presque enfantine, ce qui lui attirait facilement l’affection de ses confrères…
Il présente l’image de ces grands fleuves qui roulent leurs eaux abondantes
sans aucun bruit, et enrichissent les pays qu’ils arrosent… Ange de paix,
humble, modeste, doué d’une très grande charité à l’égard de tous, il devait
sans doute ces aimables vertus à son innocence baptismale parfaitement
conservée.»
Le jeune Bonnard écrivit
alors à sa famille : «Vous vous imaginez qu’à peine arrivé chez les infidèles
je vais être mis à mort… Hélas! je ne suis pas digne d’un si grand honneur
qu’est celui de mourir pour la foi, martyr de Jésus-Christ! Vous devriez bien
demander pour moi cette grâce au Bon Dieu; mais, si cette idée-là vous fatigue,
chassez-la au plus tôt, car maintenant il n’y a presque plus de persécutions
dans les contrées auxquelles on nous destine. Pour vous en convaincre, vous
n’avez qu’à lire, dans les Annales de la Propagation de la Foi, ce qui regarde
les Indes, la Malaisie, la Mandchourie et la Chine.»
Jean-Louis omettait de parler du Vietnam, et c’est pourtant là qu’allait
se jouer son destin.
En février 1848,
Jean-Louis s’empressa de rassurer ses parents au sujet des événements de cette
singulière révolution où les émeutiers criaient: « Vive les prêtres, vive le
clergé ! » L’antithèse de celle de 1830 ! Quelques mois plus tard, les Français
en avaient déjà assez de leur deuxième république, et Jean-Louis expliqua
lucidement aux siens: «Ainsi est fait le cœur de l’homme : on désire tantôt la
République, tantôt la Monarchie pour avoir le plaisir de révolutionner. »
Jean-Louis Bonnard fut ordonné prêtre le 23 décembre 1848, et partit de Nantes le 8 février 1849 à destination de la procure des missions basée à Hongkong. Révolutions et voyages se suivent et ne se ressemblent pas. Joseph Marchand était parti la veille de 1830 sur un bateau appelé Le Voltaire, servi par des officiers et un équipage parfaitement réticent à son égard ; Jean-Louis Bonnard partait au lendemain de 1848 sur un bateau appelé L’Archevêque Affre, servi par des officiers et un équipage bienveillants. Avec un désagrément : il ne pu échapper au cérémonial du «baptême de la Ligne» ; et une déception : un seul membre de l’équipage fit ses pâques. A part cela, il suivi le parcours habituel : cap de Bonne-Espérance, détroit de la Sonde, Singapour (que Bonnard appelle «terre annamite, terre infidèle »). Là, il voit mêlées plusieurs peuples de l’Extrême-Orient : Malais, Indiens, Chinois, et il ne cache pas sa préférence pour ces derniers. Cependant, c’est là qu’il reçu sa destination pour le Laos. Transbordement sur un navire anglais, et autre surprise : « Quoique protestants, nos compagnons de route nous traitaient parfaitement bien ». Arrivée à Hong-Kong le 5 juillet 1849, après cinq mois de voyage, (un net progrès depuis le XVème siècle, où le voyage durait de un à trois ans). A la procure des missions, repos et premier acclimatement ; et nouvelle destination : du Laos (difficilement accessible alors) au Tonkin (la partie nord du Vietnam) toujours accessible. Bonnard embarqua sur une jonque de contrebandiers qui le déposa à la frontière du Tonkin, où il fut pris en charge par un sampan chrétien qui l’amena dans sa mission, en pleine épidémie de choléra en mai 1850, ce qui n’empêcha pas l’évêque, Mgr Retord, de procéder à l’administration des paroisses en s’occupant des valides comme des mourants. Jean-Louis Bonnard commença donc son ministère en compagnie de Mgr Retord ; il écrivit alors à sa famille :
«Aussitôt arrivé, je commençai à apprendre la langue. C’est le nœud
gordien que cette langue indigène ; vous ne sauriez vous imaginer combien
elle est difficile. Ce n’est qu’au bout de cinq ou six mois environ qu’appuyé
sur la grâce de Dieu, j’essayai de prêcher et de confesser, et, de jour en
jour, je me forme et m’habitue tout doucement aux usages de cette langue
compliquée. – Les habitants de ce pays-ci sont d’excellentes gens ; les
chrétiens nous aiment beaucoup et nous sont dévoués de tout cœur. – Je commence
déjà bien à m’habituer au climat, à la nourriture, à tout en un mot ; il n’y a
guère que les commencements qui coûtent; après, cela va tout seul ».
En mai 1851, Mgr
Retord lui confia l’administration du district de Ke-Bang et le
laissa prendre des initiatives et diriger la mission.
«Parlons un peu de la
persécution, car vous n’ignorez pas que nous ne sommes pas ici parfaitement en
paix. Tant s’en faut, en effet, et si les mandarins pouvaient me prendre à
l’heure qu’il est, ils me couperaient la tête tout de suite, sans autre forme
de procès. Au mois de mai dernier, ils ont pris un de nos confrères, M.
Schœffler; ils ne lui ont pas fait grâce; ils lui ont tranché la tête et l’ont
jetée dans le fleuve. S’ils mettaient la main sur d’autres missionnaires, ils
leur feraient subir le même sort. Ce qui nous afflige le plus, c’est de voir
persécuter nos pauvres chrétiens, qui sont alors obligés aux plus grands
sacrifices pour conserver leur foi. Oh! si vous saviez les privations
qu’il leur faut endurer pour devenir et demeurer chrétiens, combien vous vous
estimeriez heureux d’être tranquilles dans votre maison où personne ne vient
vous ravir la liberté et la paix dont vous jouissez!»
Une grande espérance
avait été placée dans le nouvel empereur, Tu-Duc, âgé de dix-neuf ans.
Mais, après une amnistie dont bénéficièrent beaucoup de chrétiens, Tu-Duc
rappela et aggrava les édits de persécution générale.
Un an après
Schoeffler, fin mars 1852, Bonnard fut dénoncé, arrêté dans une chrétienté
périphérique de son district, et emprisonné à Nam-Dinh. Durant ses
quarante jours de captivité, il fut enchaîné et chargé de la cangue, mais ne
subit pas de bastonnades. Il refusa de marcher sur la croix et d’indiquer les
noms de ceux qui l’avaient reçu (et qui, d’après les édits, auraient dû être
«coupés par le milieu des reins et jetés au fleuve»). Il fut donc condamné
à la décapitation pour le seul motif de «prédication de la religion
perverse». A deux reprises un prêtre vietnamien lui apporta l’Eucharistie, et
il pu correspondre plusieurs fois avec Mgr Retord. Ainsi dans sa dernière
lettre écrivait-il :
«Demain, samedi 1er mai,
fête des saints Apôtres Philippe et Jacques et anniversaire de la naissance de
M. Schœffler au ciel, voilà, je crois, le jour fixé pour mon sacrifice. Je
meurs content. Que le Seigneur soit béni ! La veille de ma mort, 30 avril
1852 ».
En effet, Schoeffler avait
été décapité à Son-Tây un an auparavant jour pour jour. On se conforma aux
nouveaux édits d’après lesquels : «Les prêtres européens seront jetés dans les
abîmes de la mer et des fleuves.» Cela pour éviter que les chrétiens n’exhument
les corps des martyrs, puis ne les ensevelissent en terre chrétienne et ne
viennent prier sur leurs tombes. Le corps et la tête de Bonnard furent donc
embarqués à bord d’une jonque mandarinale, et jetés au milieu du Fleuve Rouge.
Trois innocents sampans suivaient la manœuvre. Sitôt la jonque virée de
bord, les chrétiens repêchèrent le corps et la tête du martyr et les
ramenèrent à Vinh-Tri, quartier général de l’évêque, qui procéda à des obsèques
solennelles en présence de plusieurs prêtres et du séminaire.
En définitive, les deux
années de vie missionnaire de Bonnard peuvent être résumées en deux phrases :
sa réponse au vicaire de Saint-Christôt juste avant de partir au séminaire des
Missions Etrangères: « Toute mon ambition : saisir la première palme de
Martyr qui se présentera.» Et le mot que reçurent ses parents quelques mois
après sa mort : « Quand vous recevrez cette lettre, vous pourrez être certains
que ma tête sera tombée sous le tranchant du glaive, car elle ne doit vous être
envoyée qu’après mon martyre. Je mourrai pour la foi de Jésus-Christ.
Ainsi donc, réjouissez-vous. »
Un peintre vietnamien
contemporain de Bonnard a représenté les obsèques du Martyr, en
s’efforçant de respecter la perspective, à la manière européenne. Ce
tableau est visible à la Salle des Martyrs du séminaire des Missions Etrangères.
Du début de sa vie, alors
que le jeune Jean-Louis était inconnu et rencontra des difficultés
dans ses études, jusqu’à la veille de son passage vers la Maison du Père, le
père Bonnard aura donné toute sa vie et son énergie pour se mettre à
l’école de Jésus-Christ, et c’est à cet homme inoffensif qui n’a brillé
que si peu de temps au firmament des missions que Victor Hugo va dédier un des
poèmes de ses «Châtiments».
À UN MARTYR
Ceux vers qui cet apôtre
allait l’ont égorgé…
Enfin, on peut lire dans
les Annales de la Propagation de la Foi:
« Une lettre de Hong-kong
en date du 24 juillet 1852 nous annonce que M. Bonnard, missionnaire du
Tonkin, a été décapité pour la foi le 1er mai dernier. Ce nouveau martyr était
né dans le diocèse de Lyon, et appartenait à la Société des Missions
Etrangères. »
SOURCE : https://missionsetrangeres.com/saint-jean-louis-bonnard/
A un martyr
Victor HUGO
Recueil : "Les
Châtiments"
On lit dans les Annales
de la propagation de la Foi :
« Une lettre de Hong-Kong
(Chine), en date du 24 juillet 1832, nous annonce que M. Bonnard, missionnaire du Tong-King, a été décapité pour la foi, le 1er mai dernier. » Ce nouveau martyr était né dans le diocèse de Lyon et appartenait à la Société des Missions étrangères. Il était parti pour le Tong-King en 1849. »
I
Ô saint prêtre ! grande
âme ! oh ! je tombe à genoux !
Jeune, il avait encor de longs jours parmi nous,
Il n’en a pas compté le nombre ;
Il était à cet âge où le bonheur fleurit ;
Il a considéré la croix de Jésus-Christ
Toute rayonnante dans l’ombre.
Il a dit : « C’est le
Dieu de progrès et d’amour.
Jésus, qui voit ton front croit voir le front du jour.
Christ sourit à qui le repousse.
Puisqu’il est mort pour nous, je veux mourir pour lui ;
Dans son tombeau, dont j’ai la pierre pour appui,
Il m’appelle d’une voix douce.
» Sa doctrine est le ciel entr’ouvert ; par la main,
Comme un père l’enfant, il tient le genre humain ;
Par lui nous vivons et nous sommes ;
Au chevet des geôliers dormant dans leurs maisons,
Il dérobe les clefs de toutes les prisons
Et met en liberté les hommes.
» Or il est, loin de
nous, une autre humanité
Qui ne le connaît point, et dans l’iniquité
Rampe enchaînée, et souffre et tombe ;
Ils font pour trouver Dieu de ténébreux efforts ;
Ils s’agitent en vain ; ils sont comme des morts
Qui tâtent le mur de leur tombe.
» Sans loi, sans but,
sans guide, ils errent ici-bas.
Ils sont méchants, étant ignorants ; ils n’ont pas
Leur part de la grande conquête.
J’irai. Pour les sauver je quitte le saint lieu.
Ô mes frères, je viens vous apporter mon Dieu,
Je viens vous apporter ma tête ! »
Prêtre, il s’est souvenu,
calme en nos jours troublés,
De la parole dite aux apôtres : – Allez,
Bravez les bûchers et les claies ! -
Et de l’adieu du Christ au suprême moment :
- Ô vivant, aimez-vous ! aimez. En vous aimant,
Frères, vous fermerez mes plaies. -
Il s’est dit qu’il est
bon d’éclairer dans leur nuit
Ces peuples égarés loin du progrès qui luit,
Dont l’âme est couverte de voiles ;
Puis il s’en est allé, dans les vents, dans les flots,
Vers les noirs chevalets et les sanglants billots,
Les yeux fixés sur les étoiles.
II
Ceux vers qui cet apôtre
allait l’ont égorgé.
III
Oh ! tandis que là-bas,
hélas ! chez ces barbares,
S’étale l’échafaud de tes membres chargé,
Que le bourreau, rangeant ses glaives et ses barres,
Frotte au gibet son ongle où ton sang s’est figé ;
Ciel ! tandis que les
chiens dans ce sang viennent boire,
Et que la mouche horrible, essaim au vol joyeux,
Comme dans une ruche entre en ta bouche noire
Et bourdonne au soleil dans les trous de tes yeux ;
Tandis qu’échevelée, et
sans voix, sans paupières,
Ta tête blême est là sur un infâme pieu,
Livrée aux vils affronts, meurtrie à coups de pierres,
Ici, derrière toi, martyr, on vend ton Dieu !
Ce Dieu qui n’est qu’à
toi, martyr, on te le vole !
On le livre à Mandrin, ce Dieu pour qui tu meurs !
Des hommes, comme toi revêtus de l’étole,
Pour être cardinaux, pour être sénateurs,
Des prêtres, pour avoir des palais, des carrosses,
Et des jardins l’été riant sous le ciel bleu,
Pour argenter leur mitre et pour dorer leurs crosses,
Pour boire de bon vin, assis près d’un bon feu,
Au forban dont la main
dans le meurtre est trempée,
Au larron chargé d’or qui paye et qui sourit,
Grand Dieu ! retourne-toi vers nous, tête coupée !
Ils vendent Jésus-Christ ! ils vendent Jésus-Christ !
Ils livrent au bandit,
pour quelques sacs sordides,
L’évangile, la loi, l’autel épouvanté,
Et la justice aux yeux sévères et candides,
Et l’étoile du coeur humain, la vérité !
Les bons jetés, vivants,
au bagne, ou morts, aux fleuves,
L’homme juste proscrit par Cartouche Sylla,
L’innocent égorgé, le deuil sacré des veuves,
Les pleurs de l’orphelin, ils vendent tout cela !
Tout ! la foi, le serment
que Dieu tient sous sa garde,
Le saint temple où, mourant, tu dis : Introïbo,
Ils livrent tout ! pudeur, vertu ! – martyr, regarde,
Rouvre tes yeux qu’emplit la lueur du tombeau ; -
Ils vendent l’arche
auguste où l’hostie étincelle !
Ils vendent Christ, te dis-je ! et ses membres liés !
Ils vendent la sueur qui sur son front ruisselle,
Et les clous de ses mains, et les clous de ses pieds !
Ils vendent au brigand
qui chez lui les attire
Le grand crucifié sur les hommes penché ;
Ils vendent sa parole, ils vendent son martyre,
Et ton martyre à toi par-dessus le marché !
Tant pour les coups de
fouet qu’il reçut à la porte !
César ! tant pour l’amen, tant pour l’alleluia !
Tant pour la pierre où vint heurter sa tête morte !
Tant pour le drap rougi que sa barbe essuya !
Ils vendent ses genoux
meurtris, sa palme verte,
Sa plaie au flanc, son oeil tout baigné d’infini,
Ses pleurs, son agonie, et sa bouche entrouverte,
Et le cri qu’il poussa : Lamma Sabacthani !
Ils vendent le sépulcre !
ils vendent les ténèbres !
Les séraphins chantant au seuil profond des cieux,
Et la mère debout sous l’arbre aux bras funèbres,
Qui, sentant là son fils, ne levait pas les yeux !
Oui, ces évêques, oui,
ces marchands, oui, ces prêtres
A l’histrion du crime, assouvi, couronné,
A ce Néron repu qui rit parmi les traîtres,
Un pied sur Thraséas, un coude sur Phryné,
Au voleur qui tua les
lois à coups de crosse,
Au pirate empereur Napoléon dernier,
Ivre deux fois, immonde encor plus que féroce,
Pourceau dans le cloaque et loup dans le charnier,
Ils vendent, ô martyr, le
Dieu pensif et pâle
Qui, debout sur la terre et sous le firmament,
Triste et nous souriant dans notre nuit fatale,
Sur le noir Golgotha saigne éternellement !
5-8 décembre. Jersey.
SOURCE : http://www.unjourunpoeme.fr/poeme/a-un-martyr
Funeral of the missionary Jean-Louis Bonnard Hương at Vĩnh Trị Seminary, close-up from the painting The Martyrdom of Jean-Louis Bonnard.
Death
ceremony of Jean-Louis Bonnard. The lower right corner shows his body being
cast in the water, where he was retrieved by Christians. In the upper right
corner, Retord comes to the ceremony.
Also
known as
Giovanni Ludovico Bonnard
24
November as one of the Martyrs
of Vietnam
Profile
Studied at seminaries in
Aix and Lyons. Ordained in 1848. Missionary priest with
the Paris Society of Foreign Missions, assigned to Hong Kong. Re-assigned
to Annam, Indo-China (modern Vietnam)
in May 1850,
working in the districts of Kebang and Ketrinh. Arrested at
Boasujan in 1852 for
the crime of being a missionary and baptizing children. Imprisoned and
tried at Nadinh. Martyred with Saint Augustine
Schoffler.
Born
1 March 1824 at
Saint Christot-en-Jarret, Loire, France
beheaded on 1 May 1852 at
Tonkin, Indo-China (modern Vietnam)
body thrown into the
river, but immediately recovered by local Christians
interred in
the college of
Vinhtri
his blood-covered
garments, links of his chains,
his hair and his beard were kept by heathen soldiers and
sold to Christians
2 July 1899 by Pope Leo
XIII (decree of martyrdom)
19 June 1988 by Pope John
Paul II
Additional
Information
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other
sites in english
Saint
Joseph de Clairval Abbey
images
sitios
en español
Martirologio Romano, 2001 edición
sites
en français
fonti
in italiano
Martirologio Romano, 2005 edition
MLA
Citation
“Saint John-Louis
Bonnard“. CatholicSaints.Info. 25 January 2024. Web. 1 May 2025.
<https://catholicsaints.info/saint-john-louis-bonnard/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-john-louis-bonnard/
New
Catholic Dictionary – Blessed John Louis Bonnard
Article
Martyr,
born Saint Christot, France, 1824; died West
Tonkin, Indo-China, 1852. He entered the seminary at Aix, later studied at
Lyons, and joined the Society of Foreign Missions of Paris, being ordained
priest, 1848. Two months after his ordination Father Bonnard went to Hong Kong,
and in May 1850, he arrived at Tonkin, the field of his future apostolic
labors. He was appointed to the districts of Kebang and Ketrinh. In 1852 he was
arrested at Boasujan, taken to Nadinh, and put in chains. After several
examinations he was finally beheaded, 1 May 1852. His blood-covered garments,
links of his chain, and his hair and beard were kept by the heathen soldiers
and later sold to the Christians. His body was thrown into the river but
immediately recovered by the Christians and placed in the college of Vinhtri.
Beatified, 1900.
MLA
Citation
“Blessed John Louis
Bonnard”. New Catholic Dictionary. CatholicSaints.Info.
12 August 2018. Web. 1 May 2025.
<https://catholicsaints.info/new-catholic-dictionary-blessed-john-louis-bonnard/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/new-catholic-dictionary-blessed-john-louis-bonnard/
Ven. Jean Louis Bonnard
A French missionary
and martyr, b. 1
March, 1824 at Saint-Christôt-en-Jarret (Diocese of Lyons);
beheaded 30 April, 1852. After a collegiate course at Saint Jodard, he entered
the seminary of Lyons, which he left at
the age of twenty two, to complete his theological studies
at the Seminary of the Foreign Missions in Paris. From Nantes, where he
was ordained, he
sailed for the missions of Western Tongking and reached there in May, 1850. In
1851 he was put in charge of two parishes there; but
as early as 21 March, 1852, he was arrested and cast into prison. Sentence of
death was pronounced against him and was executed immediately upon receipt of
its confirmation by the king (30 April, 1852). His remains were thrown
into the river, but recovered by Christians and sent
by them to the Seminary of Foreign Missions. Bonnard has been declared
Venerable by the Church.
Sources
LAUNAY, Les
cinguante-deux serviteurs de Dieu (Paris, 1895), 355-373.
Weber,
Nicholas. "Ven. Jean Louis Bonnard." The Catholic
Encyclopedia. Vol. 2. New York: Robert Appleton
Company, 1907. <http://www.newadvent.org/cathen/02674a.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Dick Meissner.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. 1907. Remy Lafort, S.T.D., Censor. Imprimatur. +John
M. Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2023 by Kevin Knight.
Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.SOURCE : https://www.newadvent.org/cathen/02674a.htm
Portrait
de Jean-Louis Bonnard (Saint-Christo-en-Jarez, 1824 - Vietnam, 1852), prêtre
français des Missions étrangères de Paris, lithographie. Lyon Municipal
Archives. Cote : 16FI/404
San Giovanni
Ludovico Bonnard Sacerdote e martire
Festa: 1 maggio
>>> Visualizza la
Scheda del Gruppo cui appartiene
Saint-Christo-en-Jarez,
Francia, 1 marzo 1824 – Nam-Dinh, Vietnam, 1 maggio 1852
Nato il 1° marzo 1824 a
Saint Christo en Jarez, in Francia, quinto di sei figli, Jean Louis Bonnard
entrò nel Seminario minore di Saint Jodard ad Alix dove fu considerato un buon
seminarista ma studente mediocre. Cambiò diversi Seminari sino a giungere in
quello di Parigi dove venne ordinato sacerdote il 28 dicembre 1848. Desiderando
la missione, l'8 febbraio 1849 partì per Hong Kong per raggiungere il Tonchino,
nel nord del Vietnam, dove gli furono affidate due parrocchie. Nonostante la
persecuzione contro i cristiani Bonnard lavorò intensamente per la sua
comunità. Nel marzo del 1852 decise di andare a visitare il villaggio di
Boi-Xuyen. Il 21 marzo, mentre stava battezzando 25 bambini giunsero dei
soldati. Bonnard fu fatto uscire da una porta segreta ma i militari lo
raggiunsero. Imprigionato fu condannato a morte. Sentenza eseguita il 1° maggio
1852. È stato proclamato santo da Giovanni Paolo II il 19 giugno 1988.
Martirologio
Romano: Vicino alla città di Nam-Định sempre nel Tonchino, san Giovanni
Ludovico Bonnard, sacerdote della medesima Società e martire, che, condannato a
morte per aver battezzato venticinque bambini, ricevette anch’egli con la
decapitazione la corona del martirio.
Nella regione del Tonchino, Annam e Cocincina - ora Vietnam - ad opera di intrepidi missionari, risuonò per la prima volta nel secolo XVI la parola del Vangelo; il martirio fecondò la semina apostolica in questo lembo d’Oriente. Dal 1645 al 1886, salvo rari periodi di quiete, infuriò una violenta persecuzione con la quale gli imperatori e i mandarini, misero in atto ogni genere di astuzie e di perfidie, per stroncare la sorgente comunità della Chiesa.
Il totale delle vittime, nel corso dei tre secoli, ammonta a circa 113.000. La crudeltà dei carnefici, non piegò l’invitta costanza dei confessori della fede: decapitati, crocifissi, strangolati, segati, squartati, sottoposti ad inenarrabili torture nelle carceri e nelle miniere, fecero rifulgere la gloria del Signore.
Papa Giovanni Paolo II, la domenica 19 giugno 1988, accomunò nell’aureola dei santi una schiera di 117 martiri di varia nazionalità, condizione sociale ed ecclesiale, vescovi, sacerdoti, seminaristi, catechisti, semplici laici fra cui una mamma e diversi padri di famiglia, soldati, contadini, artigiani, pescatori.
I 117 martiri erano già stati beatificati a gruppi nei decenni precedenti: nel 1900 da papa Leone XIII, nel 1906 e 1909 da papa Pio X, nel 1951 da papa Pio XII.
La ricorrenza liturgica, unica per tutti i 117 martiri del Tonchino, è il 24 novembre, ma i singoli martiri vengono ricordati anche nel giorno del proprio martirio.
Uno di questi testimoni della fede nell’Estremo Oriente, fu san Jean-Louis Bonnard, nato il 1° marzo 1824 a Saint-Christo-en-Jarez (Loire, Francia), quinto dei sei figli di Gabriele Bonnard e di Anna Bonnier, fu battezzato lo stesso giorno nella chiesa parrocchiale.
La famiglia Bonnard era molto cristiana e la sera, quando si poteva solo leggere e conversare, i ragazzi facevano progetti per il futuro, chi voleva fare il muratore, chi il mugnaio, Jean-Louis diceva “io voglio farmi prete” e con questa idea, oggi si può dire frutto di incipiente vocazione, crebbe e si formò senza cambiare d’ideale.
A 12 anni fece la Prima Comunione, ma sebbene volenteroso e assiduo, gli riusciva faticoso seguire l’apprendimento del catechismo, fra i compagni era classificato di qualità intellettuali mediocri; incapace di servire la Messa perché non riusciva a dare correttamente le risposte in latino secondo la liturgia del tempo, ma nonostante tutto era ostinato a dire che si sarebbe fatto prete.
Entrato in collegio, gli inizi furono duri, ma senza scoraggiarsi mai, Jean-Louis riuscì in terza media ad entrare nel seminario minore di Saint-Jodard ad Alix, dove unanimemente era considerato un buon seminarista, ma anche uno studente mediocre.
Negli anni di seminario, poté conoscere ed appassionarsi alla rivista “Annali della Propagazione della Fede” che divulgava l’opera dei missionari cattolici, ed egli prese ad immaginare gli spazi immensi, le avventure pericolose a volte drammatiche.
La visita di un ex allievo del Seminario padre Charrier, superstite del Vietnam, dove aveva sopportato catene e ganga per parecchi anni, rafforzò i suoi progetti.
Proseguì favorevolmente gli studi, come se l’ideale missionario l’avesse galvanizzato; passando per gli studi superiori al Seminario di Lione; nel 1846 decise con l’autorizzazione dell’arcivescovo, di lasciare il Seminario diocesano per quello delle Missioni Estere di Parigi, dove giungerà il 4 novembre.
A Parigi compì gli studi teologici e il 28 dicembre 1848 fu ordinato sacerdote; prima di ricevere la destinazione in Estremo Oriente, padre Jean-Louis Bonnard dovette convincere e consolare gli angosciati genitori, che non avrebbero voluto che egli facesse tale scelta.
Sin da seminarista Jean-Louis espresse il desiderio del martirio: “Voglio essere martire e farò all’uopo tutto il possibile. Ecco la mia ambizione: cogliere la prima palma del martirio che mi si presenterà a portata di mano”.
L’8 febbraio 1849 partì per Hong Kong e da lì inviato nel Tonchino (Nord del Vietnam), dove il Vicario Apostolico mons. Retord, nell’aprile del 1851 gli affidò le due parrocchie di Ke-Bang e Ke-Trinh.
I fedeli delle parrocchie, erano perseguitati più o meno apertamente, ed erano costretti ai più grandi sacrifici per conservare la fede, a seguito dell’editto persecutorio emanato il 1° marzo 1851 dall’imperatore Tu Duc.
Ciò nonostante padre Bonnard prese a lavorare intensamente nelle due comunità e pur in mezzo a tante difficoltà cominciava a raccogliere i frutti del suo lavoro apostolico, quando nel marzo 1852, decise di andare a visitare il villaggio di Boi-Xuyen, in cui in mezzo ai pagani, fioriva una piccola comunità cristiana.
Il 21 marzo mentre stava battezzando 25 bambini, avvisarono che stava giungendo il mandarino pagano con i soldati; i cristiani fecero uscire padre Bonnard da una porticina segreta, conducendolo verso un canale per metterlo in salvo; egli si lanciò un acqua ma fu ben presto preso dai soldati, che legatogli strettamente le mani, lo chiusero nella prigione di Nam-Dinh.
Lì subì vari interrogatori, che se pure gli acquistarono il rispetto del tribunale, non gli salvarono la vita, perché l’aver predicato la fede cattolica lo rendeva passibile di morte.
Poté scrivere al suo vescovo mons. Retord: “Eccomi qui con la canga e
incatenato durante la notte, me ne rallegro, dicendomi che la croce di Gesù era
di gran lunga più pesante della mia canga, che i vincoli che legavano Gesù
erano di gran lunga più dolorosi della mia catena… Sono ancora giovane, avrei
desiderato aiutarvi occupandomi di questi cari cristiani che amo tanto… La
carne e il sangue sono tristi, ma forse che Gesù nell’Orto degli Ulivi, non mi
insegna a soffrire con pazienza e per amore di Lui, tutti i mali che mi
manda?”.
Agli aguzzini che tormentandolo e minacciandolo con la verga, gli proponevano
di calpestare la croce, egli rispose: “Non temo né le vostre verghe, né la
morte. Mai commetterò una simile vigliaccheria! Non sono venuto per rinnegare
la mia religione, né per dare cattivi esempi ai cristiani”.
L’8 aprile Giovedì Santo, mons. Retord inviò padre Tinh a portargli la santa Comunione nel carcere; il 30 aprile il re del Tonchino, confermò la sentenza capitale emessa dal tribunale e il 1° maggio 1852 fu decapitato a Nam-Dinh, aveva 28 anni; la testa e il corpo furono gettati in mare, e recuperati poi dai cristiani e portati al Seminario di Ken-Vinh.
Jean-Louis Bonnard fu beatificato il 27 maggio 1900 da papa Leone XIII, insieme ad altri 52 martiri tonchinesi, ammaniti e cinesi, missionari e fedeli.
Come prima detto. è stato proclamato santo il 19 giugno 1988, insieme ad altri 116 martiri di varie nazionalità. La singola ricorrenza liturgica di san Jean-Louis Bonnard è al 1° maggio, giorno della sua passione.
Autore: Antonio Borrelli