Bienheureux moines de
Tibhirine
Christian, Christophe,
Luc, Michel, Bruno, Célestin et Paul, martyrs en Algérie (+ 1996)
De 1994 à 1996, dix neuf religieux catholiques installés dans le pays et qui œuvraient auprès des populations locales, dans un dialogue de fraternité et de paix, ont été assassinés par les groupes terroristes.
- Les martyrs d'Algérie béatifiés le 8 décembre 2018.
Les 7 frères trappistes: Dom Christian de Chergé, Frère Luc Dochier, Père Christophe Lebreton, Frère Michel Fleury, Père Bruno Lemarchand, Père Célestin Ringeard, Frère Paul Favre-Miville.
Dans la nuit du 26 mars 1996, 6 moines du monastère de Tibhirine qui en comptaient huit, ainsi que le prieur de l'annexe du monastère au Maroc, étaient enlevés dans des circonstances jamais éclaircies.
Les 7 moines ont été probablement assassinés dans la nuit du 21 mai 1996. Ils ont été décapités et seules leurs têtes ont été ensevelies le 4 juin dans le cimetière du monastère, après des funérailles solennelles dans la cathédrale d'Alger. Les circonstances précises des 56 jours de détention et de leur mort restent encore partiellement enveloppées de mystère.
Leur choix de rester en Algérie, malgré un climat croissant de terreur, avait mûri en commun, après une visite intimidatrice d'un groupe armé la nuit de Noël 1993. Cette décision libre exprimait leur volonté de rester ensemble, partageant avec les voisins les dangers de la violence qui frappait surtout les plus démunis. Ils se voulaient, en solidarité avec la petite communauté ecclésiale, donnés à Dieu et à l'Algérie et offerts, comme le Christ, pour le salut du peuple.
Ils savaient qu'ils allaient vers la mort et ils l'acceptaient sans réserve. L'offrande de leurs vies et le pardon des agresseurs sont témoignés de façon merveilleuse dans le testament du prieur, dans l'agenda du maître des novices et dans les lettres des autres frères à leurs familles.
Ces 7 frères, très divers entre eux, étaient unis par l'amour envers le peuple algérien, le respect de l'Islam et le désir de la pauvreté. Cette seconde vocation, branchée sur la grande vocation chrétienne et cistercienne, les a conduits à témoigner ensemble de la Pâque du Seigneur par l'offrande de leur vie.
Leur mort a soulevé l'émotion de la communauté internationale. Le testament spirituel de frère Christian de Chergé, Quand un A-DIEU s'envisage..., résonne aujourd'hui comme l'un des grands textes du XXe siècle. Cette petite communauté de l'Atlas vivant en proximité avec ses voisins algériens est allée jusqu'au bout de l'amitié et de la fidélité à une vie monastique plantée en terre d'Islam. Ce qui a fait vivre cette communauté continue d'inspirer bien des hommes et des femmes aujourd'hui, de tous horizons, aspirant à vivre cette fraternité qu'ils ont signée de leurs vies.
- les moines de Tibhirine, site qui leur est dédié
- Testament spirituel de Christian de Chergé, manuscrit original
- Le Mémorial de Tibhirine, abbaye Notre-Dame d'Aiguebelle
- les 19 bienheureux martyrs d'Algérie
- Promulgazione di Decreti della Congregazione delle Cause dei Santi, 27.01.2018, en italien, en anglais
- Annonce de la béatification de 19 de nos frères et sœurs, Communiqué des évêques d'Algérie.
- Le Pape reconnait les martyres de Mgr Pierre Claverie et des moines de Tibhirine
- Mgr
Jean-Paul Vesco, évêque d'Oran, salue la reconnaissance du martyredes moines
de Tibhirine, de Mgr Claverie et de onze autres religieux français assassinés
en Algérie entre 1994 et 1996.
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/13262/Bienheureux-moines-de-Tibhirine.html
Monastère trappiste de Tibhirine en Algérie, près de Médéa
Christian de Chergé et
ses compagnons, Moines Trappistes de Tibhirine (+1996)
Le 21 Mai 1996, un
communiqué du Groupe Islamique Armé, organisation extrémiste algérienne,
annonce qu’a eu lieu l’exécution des sept Moines Trappistes enlevés deux mois
auparavant au Monastère Notre Dame de l’Atlas.
C’est le point final d’un
itinéraire de témoignage évangélique poussé jusqu’à rendre présent l’Emmanuel,
le Dieu-avec-nous, au cœur de la haine qui se répand entre les hommes.
Le chemin des Moines de
l’Atlas avait commencé depuis longtemps, depuis 1938, par l’installation de
certains d’entre eux dans la région de Tibhirine, pour témoigner, dans le
silence, la prière et l’amitié discrète, la fraternité universelle des
chrétiens.
La Communauté avait été
très près de se fermer dans les années ’60, mais elle avait connu un fort
sursaut spirituel grâce à l’intervention directe de divers Abbés français et
grâce aussi à la direction du nouveau Prieur, Frère Christian de Chergé.
C’est ce dernier
précisément qui a laissé à la postérité des écrits de grande valeur
évangélique, où transpire la makrothymia, la magnanimité de celui qui, à
l’exemple de son Maître, sait désormais voir l’autre, même l’ennemi, avec les
yeux de Dieu.
A ses côtés, ses frères
Bruno, Célestin, Christophe, Luc, Michel et Paul seront là pour partager
jusqu’à la mort toute joie et toute douleur, toute angoisse et toute espérance,
pour donner totalement leur vie à Dieu et à leurs frères algériens.
Lorsque les événements
s’étaient précipités, ensemble, ils avaient décidé de rester en Algérie et
avaient tissé là des liens étroits de dialogue et d’approfondissement spirituel
avec les Musulmans de la région.
La mort sanglante de ces
Moines a rappelé à l’attention des Chrétiens d’Occident que le martyre est
potentiellement présent dans toute vie vraiment Chrétienne ; elle a transmis à
tout homme capable d’écoute la conviction que seul celui qui a une motivation
pour laquelle il est prêt à mourir a une véritable motivation pour laquelle il
vaut la peine de vivre.
SOURCE : http://www.peintre-icones.fr/PAGES/CALENDRIER/Mai/21.html
Les martyrs d'Algérie
seront béatifiés le 8 décembre
Mgr Pierre Claverie, et
ses 18 compagnons dont les sept moines cisterciens de Tibhirine seront
béatifiés le 8 décembre prochain en la Basilique de Santa Cruz à Oran. Une
annonce des évêques d’Algérie ce vendredi 14 septembre, qui met en joie
l'Église locale.
Marine Henriot - Cité du
Vatican
Le 8 décembre 2018 est
vraisemblablement une date qui restera dans les mémoires de l’Église en
Algérie. C’est ce jour qui a été choisi pour célébrer en la basilique de Santa
Cruz à Oran la béatification de 19 martyrs, 19 religieux et religieuses
assassinés dans les années 1990, décennie noire pour l’Algérie.
Dans leur communiqué les
évêques d’Algérie parlent d’une «grande joie» et d’une «bonne nouvelle». Il
faut dire que le chemin fut long. La cause de la béatification a été ouverte en
2006 à Alger, et en janvier dernier le Pape donnait son accord pour la
promulgation des décrets de béatification. Béatification qui sera donc célébrée
par le cardinal Becciu, préfet de la Congrégation pour la cause des saints, qui
sera l’envoyé personnel du Pape François.
Décennie noire pour l'Algérie
27/01/2018
Algérie:
qui sont les dix autres religieux reconnus martyrs ?
21 ans après après leur
assassinat, six religieuses et onze moines, dont les sept cisterciens de
Tibhirine voient donc leur martyre reconnu. Les moines de Tibhirine avaient été
enlevés en mars 1996 dans leur monastère de Notre Dame de l’Atlas. Seules leur
têtes avaient été retrouvées quelques mois plus tard, aujourd’hui la cause de
la mort des frères est encore floue.
Les six religieuses,
moins connues du grand public, ont été tuées dans cette même décennie noire, en
1994 et 1995 à Alger.
Mgr Pierre Claverie,
évêque d’Oran, a été lui assassiné le 1er août 1996 par l’explosion d’une bombe
devant son évêché, il avait 58 ans. Un attentat intervenu peu après la visite
en Algérie du ministre français des affaires étrangères, Hervé de Charette, qui
s’était rendu sur la tombe des moines de Tibhirine.
«Que leur exemple nous
aide dans notre vie d’aujourd’hui», déclarent les évêques d’Algérie, affirmant
que cette béatification sera, pour l’Église et le monde, un appel pour «bâtir
ensemble un monde de paix et de fraternité», une manière pour l’Eglise
algérienne et le pays tout entier de tourner cette sombre page de l’histoire.
La liste complète des
futurs bienheureux
Cette béatification
concerne au total 19 personnes consacrées, certaines étant bien connues, comme
le Frère Christian de Chergé ou Mgr Pierre Claverie, mais d'autres religieux et
religieuses dont les noms sont moins familiers figurent aussi dans cette liste.
Ces martyrs qui vivaient au service de la population algérienne seront honorés
au nom des milliers de victimes, musulmanes dans leur très grande majorité, de
la guerre civile des années 1990.
Voici donc la liste des
futurs bienheureux, dans l'ordre chronologique de leur assassinat:
Le 8 mai 1994 à Alger
: Frère Henri Vergès, né le 15 juillet 1930 à Matemale, religieux mariste
et enseignant français, et Soeur Paul-Hélène Saint-Raymond, née le 24
janvier 1927 à Paris, religieuse française des Petites Soeurs de l'Assomption.
Le 23 octobre 1994 à Bab
El Oued : Sœur Esther Paniagua Alonso, née le 7 juin 1949 à Izagre,
religieuse espagnole des Soeurs Augustines Missionnaires et Sœur Caridad
Alvarez Martin : née le 9 mai 1933 à Santa Cruz de la
Salceda, religieuse espagnole des Soeurs Augustines Missionnaires,
Le 27 décembre 1994 à
Tizi Ouzou : quatre Pères blancs, parmi lesquels trois prêtres de nationalité
française, le Père Jean Chevillard, né le 27 août 1925 à Angers,
le Père Alain Dieulangard, né le 21 mai 1919 à Saint-Brieuc, et
le Père Christian Chessel, né le 27 octobre 1958 à Digne, et un
Belge, le Père Charles Deckers, né le 26 décembre 1924 à Anvers.
Le 3 septembre 1995 à
Belouizdad : Sœur Angèle-Marie Littlejohn, née le 22 novembre 1933 à
Tunis, religieuse française des Soeurs missionnaires de
Notre-Dame-des-Apôtres, et Sœur Bibiane Leclercq, née le 8 janvier
1930 à Gazeran, religieuse française des Soeurs missionnaires de
Notre-Dame-des-Apôtres.
Le 10 novembre 1995 à
Alger : Sœur Odette Prévost : née le 17 juillet 1932 à Oger,
religieuse française des Petites Soeurs du Sacré-Coeur.
Le 21 mai 1996 vers
Médéa, sept moines de Tibhirine (les deux autres frères de la communauté
avaient échappé à l'enlèvement):
Frère Christian de
Chergé : né le 18 janvier 1937 à Colmar, prêtre cistercien français,
prieur de la communauté depuis 1984, moine depuis 1969, en
Algérie depuis 1971,
Frère Luc Dochier :
né le 31 janvier 1914 à Bourg-de-Péage, religieux cistercien français,
moine depuis 1941, en Algérie depuis août 1946. Médecin, il est présent
cinquante ans à Tibhirine, il a soigné tout le monde gratuitement, sans
distinction,
Frère Christophe
Lebreton : né le 11 octobre 1950 à Blois, prêtre cistercien français,
moine depuis 1974, en Algérie depuis 1987,
Frère Michel Fleury
: né le 21 mai 1944 à Sainte-Anne-sur-Brivet, religieux
cistercien français, moine depuis 1981, en Algérie depuis 1985. Membre de
l'Institut du Prado, il était le cuisinier de la communauté,
Frère Bruno
Lemarchand : né le 1er mars 1930 à Saint-Maixent l'École, prêtre
cistercien français, moine depuis 1981, en Algérie et au Maroc depuis
1989,
Frère Célestin Ringeard
: né le 27 mars 1933 à Touvois, prêtre cistercien français, moine
depuis 1983, en Algérie depuis 1987,
et Frère Paul
Favre-Miville : né le 17 avril 1939 à Vinzier, religieux cistercien
français, moine depuis 1984, en Algérie depuis 1989. Il était chargé du
système d'irrigation du potager du monastère.
Le 1er août 1996
: Mgr Pierre Claverie : né le 8 mai 1938 à Alger, prêtre dominicain,
évêque d’Oran depuis 1981.
SOURCE : https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2018-09/martyrs-algerie-claverie-tibhirine.html
Le Pape reconnait les
martyres de Mgr Pierre Claverie et des moines de Tibhirine
Ce vendredi 26 janvier,
le Pape François a autorisé la Congrégation pour les Causes des Saints à
promulguer les décrets de béatification des 19 martyrs d’Algérie.
Delphine Allaire – Cité
du Vatican
C’est au cours d’une
audience avec le cardinal Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les
Causes des Saints, le 26 janvier, que le Pape François a donné son accord pour
la promulgation des décrets de béatification.
L’évêque d’Oran de 1981 à
1996, Mgr Pierre Claverie, six religieuses et onze moines, dont les sept
cisterciens de Tibhirine, voient donc leur martyre reconnu par l’Église
catholique, 21 ans après leur assassinat. Leur cause de béatification avait,
elle, été ouverte en 2006 à Alger.
Mgr Pierre Claverie,
évêque d’Oran depuis octobre 1981, avait été assassiné le 1er août 1996, à 58
ans, dans l’explosion d’une bombe déposée devant son évêché.
L’attentat était
intervenu peu après la visite en Algérie du ministre français des affaires
étrangères, Hervé de Charette, qui s’était rendu sur les tombes des sept moines
français de Tibhirine.
Les sept moines
cisterciens de Tibhirine, eux, avaient été enlevés en mars 1996 dans leur
monastère de Notre-Dame de l’Atlas. Leur mort avait été annoncé plusieurs
semaines plus tard, par un communiqué du Groupe islamique armé (GIA). Seules
les têtes des moines avaient ensuite été retrouvées, le 30 mai 1996, au bord
d’une route, non loin du monastère.
Depuis vingt ans, trois
thèses sont régulièrement avancées pour expliquer la mort des frères: celle
d’une bavure de l’armée algérienne, d’une manipulation des services secrets
algériens, ou celle d’un acte atroce perpétré par les groupes islamistes armés
qui semaient la terreur en Algérie dans les années 1990.
En septembre 2017, le
Pape s’était déjà montré très sensible à la signification du sacrifice de
l’ancien évêque d’Oran et de ses 18 compagnons. Mgr Paul Desfarges, archevêque
d’Alger, accompagné de l’évêque d’Oran, Mgr Jean Paul Vesco et du père Thomas
Georgeon, postulateur de la cause en béatification de ces martyrs, avaient été
reçus par le Pape François.
Sujets
27 janvier 2018, 10:41
SOURCE : https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2018-09/martyrs-algerie-claverie-tibhirine.html
Algérie: à Oran,
béatification des 19 martyrs catholiques le 8 décembre 2018
« Ma vie était DONNÉE à
Dieu et à ce pays » (p. Christian de Chergé)
SEPTEMBRE 14, 2018
10:47 ANITA BOURDIN SAINTS,
BIENHEUREUX
La béatification des 19
martyrs catholiques d’Algérie sera célébrée à Oran, à Notre-Dame de Santa Cruz,
le 8 décembre prochain et la célébration sera présidée par le cardinal Giovanni
Angelo Becciu, Préfet de la Congrégation des causes des saints, annoncent les
évêques catholiques d’Algérie, ce 14 septembre 2018, avec en exergue cette
phrase de l’un des moines trappistes de Notre-Dame de l’Atlas.
Le pape François a ouvert
la voie à la béatification des sept moines et de douze autres religieux et
religieuses tués en Algérie entre 1994 et 1996 dont, justement, l’ancien évêque
d’Oran, Pierre Claverie, dominicain, en reconnaissant leur
« martyre », le 26
janvier 2016. D’où le choix de son ancien diocèse pour la
béatification.
Le nom espagnol de Santa
Cruz – Sainte Croix – rappelle la présence historique d’une communauté
espagnole importante à Oran. Et l’annonce est faite en ce jour de la Croix
Glorieuse.
Le gouvernement algérien
avait donné son feu vert en avril
dernier.
Sur ces 19 martyrs, 16
sont Français, dont Mgr Claverie, deux sont des religieuses Espagnoles et un
missionnaire est Belge:
-un frère mariste, Henri
Vergès et sœur Paul-Hélène Saint-Raymond, des petites Sœurs de l’Assomption,
assassinés le 8 mai 1994 à Alger;
-soeur Esther
Paniagua Alonso, et soeur Caridad Álvarez Martín, religieuses espagnoles
des Sœurs Augustines Missionnaires, tuées le 23 octobre 1994 à Babael
Oued;
-quatre pères blancs –
trois Français et un Belge -, assassinés à Tizi Ouzou, le 27 décembre 1994:
Jean Chevillard, Charles Deckers, Alain Dieulangard et Christian Chessel;
-le 3 septembre 1995 sont
assassinées deux sœurs missionnaires de Notre-Dame des Apôtres: Angèle-Marie
Littlejohn et Bibiane Leclercq;
-le 10 novembre 1995,
sœur Odette Prévost, des petites Sœurs du Sacré-Cœur, est tuée à Alger.
Les moines de Tibhirine
sont Christian de Chergé, Luc Dochier, Christophe
Lebreton, Michel Fleury, Bruno Lemarchand, Célestin
Ringeard, Paul Favre-Miville.
Voici le communiqué des
évêques.
« J’aimerais que ma
communauté, mon Église, ma famille, se souviennent que ma vie était DONNÉE à
Dieu et à ce pays. » Testament du Père Christian de Chergé.
Communiqué des évêques
d’Algérie
La célébration de la
béatification de Monseigneur Claverie et de ses 18 compagnons aura lieu le
samedi 8 décembre 2018, Solennité mariale, au sanctuaire de Notre-Dame de Santa
Cruz d’Oran.
C’est avec grande joie
que nous vous communiquons cette bonne nouvelle pour notre Eglised’Algérie.
Nous exprimons notre
reconnaissance au Père Thomas Georgeon ocso, postulateur de la cause. C’est
lui, avec d’autres – dont le frère Giovani Bigotto (+), mariste -, qui a mené à
bien tout le travail qui a permis d’en arriver là.
Il nous reste quelques
semaines pour nous préparer à cette célébration, nous remémorer toute la vie et
l’œuvre de nos 19 frères et sœurs en Algérie en faveur des petits, des malades,
des hommes, des femmes et des jeunes algériens.
Le cardinal Angelo
Becciu, Préfet de la Congrégation des causes des saints, a été désigné par le
pape François pour être son Envoyé.
Monseigneur Pierre
Claverie, Frère Henri Vergès, Soeur Paul-Hélène Saint-Raymond, Sœur Esther
Paniagua Alonso, Sœur Caridad Álvarez Martín, Père Jean Chevillard, Père Alain
Dieulangard, Père Charles Deckers, Père Christian Chessel, Sœur Angèle-Marie
Littlejohn, Sœur Bibiane Leclercq, Sœur Odette Prévost, Frère Luc Dochier,
Frère Christian de Chergé, Frère Christophe Lebreton, Frère Michel Fleury,
Frère Bruno Lemarchand, Frère Célestin Ringeard, Frère Paul Favre-Miville nous
sont donnés comme intercesseurs et modèles de vie chrétienne, d’amitié et de
fraternité, de rencontre et de dialogue. Que leur exemple nous aide dans notre
vie d’aujourd’hui.
Depuis l’Algérie, leur
béatification sera pour l’Église et pour le monde, un élan et un appel pour
bâtir ensemble un monde de paix et de fraternité.
+ Paul Desfarges,
Archevêque d’Alger
+ Jean-Paul Vesco, Évêque
d’Oran
+ John Mac William,
Évêque de Laghouat-Ghardaia
1. Jean-Marie
Jehl, Administrateur Apostolique de Constantine et Hippone
Mercredi 12 septembre
2018
Frère Christian
Né le 18 janvier 1937 à
Colmar (Haut-Rhin), il est entré au monastère de l’Atlas le 20 août 1969, étant
déjà prêtre (ordonné le 21 mars 1964). Il fit son noviciat à Aiguebelle et sa
profession solennelle à l’Atlas le 1er octobre 1976. Il était prieur titulaire
de l’Atlas depuis 1984. Il avait étudié à Rome de 1972 à 1974 et était très
impliqué dans le dialogue entre les religions. Son Testament, écrit plus d'un
an avant sa mort, mais découvert après, est déjà considéré comme une oeuvre
classique de littérature moderne religieuse.
Je sais n’avoir que ce
petit jour d’aujourd’hui à donner à Celui qui m’appelle pour TOUT JOUR mais
comment lui dire oui pour toujours si je ne lui donne pas ce petit jour-ci …
Dieu a mille ans pour faire un jour ; je n’ai qu’un seul jour pour faire
de l’éternel, c’est aujourd’hui ! (Frère Christian - Chapitre du 30
janvier 1990)
Christian de Chergé nait
le 18 janvier 1937 à Colmar (Haut-Rhin). Il est le second d'une fratrie de huit
enfants. Elevé dans la droiture et la fidélité par son père militaire et dans
la foi et la prière par sa mère, "ma toute première Eglise",
Christian comprend très tôt (vers sept ans) qu'il veut devenir prêtre.
Pendant son enfance, à
partir d'octobre 1942, il passe trois ans en Algérie à Maison Carrée, aux
portes d'Alger. Il dira : "C'est ma première rencontre avec la foi de
l'autre différent ...". A Paris, à partir de 1945, il fait ses études à
Sainte Marie de Monceau, collège tenu par les pères marianistes. Sa
vocation est nourrie pendant cette même période par le scoutisme, à
l'écoute de la Prière Scoute, inspirée de St Ignace de Loyola :
Seigneur Jésus,
Apprenez-nous à être généreux, A Vous servir comme Vous le méritez, A donner
sans compter ....
Le 6 octobre 1956, à 19
ans, Christian entre au Séminaire des Carmes de Paris. Ses études au
séminaire sont interrompues en 1958 quand sa promotion doit faire son service
militaire. En juillet 1959, il part pour l'Algérie comme officier SAS
(Sections Administratives spécialisées dont la mission immédiate consiste à
rétablir le contact avec la population et à réactiver l'Administration sous
toutes ses formes). Il se retrouve notamment dans le secteur de Tiaret avec le
Colonel Lalande.
Un évènement survenu à
cette époque sera déterminant pour lui, tant dans son amour pour l'Algérie et
les Algériens que dans son ouverture et son intérêt pour les musulmans.
Christian se lie d'amitié avec Mohamed, un garde champêtre musulman d'une des
communes administrées. "J'ai eu l'immense chance de pouvoir travailler
avec Mohamed, un homme très simple qui était garde-champêtre ... et c'était la
première fois que je pouvais, en adulte, parler de Dieu aussi simplement, dans
la conscience claire qu'il était musulman et dans l'affirmation simple que
j'étais chrétien".
Survient un jour un
accrochage au cours duquel Mohamed protège son ami et tente de pacifier
les agresseurs. "C'était un homme qui se refusait de choisir entre ceux
qu'il appelait ses frères et ses amis". Il est retrouvé assassiné un
dimanche alors qu'il puisait de l'eau dans son puits. Christian, quelques jours
auparavant, voyant son ami angoissé par les menaces qui pesaient sur lui, lui
avait dit: "Dieu peut tout, je vais prier pour toi ", et il
avait répondu : "Oui, merci. Mais, tu vois, c'est dommage, les chrétiens
ne savent pas prier !".
Christian sera marqué
toute sa vie par cet épisode douloureux sur lequel il reviendra des
années plus tard, dans une homélie sur Le Martyre de la charité (Jeudi
Saint, 31 mars 1994) : "Je ne peux oublier Mohamed qui, un jour, a
protégé ma vie en exposant la sienne... et qui est mort assassiné par ses
frères parce qu’il se refusait à leur livrer ses amis. Il ne voulait pas faire
le choix entre les uns et les autres. Ubi caritas... Deus ibi est !"
Ce drame fut pour Christian
de Chergé une expérience fondatrice et une semence de vocation : "Dans le
sang de cet ami, assassiné pour n’avoir pas voulu pactiser avec la haine",
dira-t-il en 1982, "j’ai su que mon appel à suivre le Christ devrait
trouver à se vivre, tôt ou tard, dans le pays même où m’avait été donné ce gage
de l’amour le plus grand ‘qui pro vobis et pro multis effundetur’... ".
Début 1961, Christian
revient en France. Il est ordonné prêtre le 21 mars 1964. Sur son image
d'ordination, nous pouvons lire : « Ils ont demandé du Pain, et personne
pour le leur partager » (Lamentation de Jérémie 4,4). Quand Christian a
été assez sûr de sa vocation monastique en Algérie, Monseigneur
Veuillot, archevêque de Paris, lui demande de donner du temps au diocèse
de Paris. C'est ainsi qu'il est nommé chapelain de la basilique du
Sacré-Cœur de Montmartre et directeur de la Maîtrise de Montmartre. Il devait y
rester jusqu'en 1968. Monseigneur Marty lui demandera de prolonger d'un an.
Le 20 août 1969, fête de
saint Bernard de Clairvaux, il entre au noviciat du monastère d’Aiguebelle,
mais son engagement est déjà en Algérie. Le 15 janvier 1971, il arrive à
Notre-Dame de l’Atlas. Le 26 août 1972, alors qu'il est encore profès
temporaire, il part à Rome deux ans pour étudier la langue et la culture
arabes ainsi que la religion musulmane, à l’Institut Pontifical d’Études Arabes
et Islamiques des Pères Blancs. Ce furent des années d’approfondissement
spirituel de la tradition religieuse musulmane. Il expliquera : "ce
qui me paraissait important c'était l'apprentissage de la langue et la
fréquentation du Coran dans un but tout à fait particulier ... pour entrer en
dialogue avec nos voisins si l'occasion s'en présentait". Sa
curiosité passionnée le porte à scruter de manière contemplative (en
moine) le mystère de l’Algérie devant Dieu.
Il fait sa profession
monastique perpétuelle le 1er octobre 1976. Dans sa demande rédigée le 14
septembre 1976, il laisse parler son cœur : « Je crois le moment venu
de m’enraciner plus avant dans le sens d’un appel tenace. (...) J’éprouve aussi
le désir de placer le surcroît d’incertitude où nous vivons "hic et
nunc" sous le signe d'un surcroît de confiance et d'abandon. (...) Ce
monastère est comme la fiancée de mon choix, plus imparfaite que mon
rêve, mais unique en sa réalité ! (...) Je souhaite que mes frères
"stabiliés" de l'Atlas m'admettent définitivement parmi eux au nom
même de cette continuité, me donnant de vivre dans la PRIÈRE, au service de
l'Église d'Algérie, à l'écoute de l'âme musulmane, s'il plaît à Dieu jusqu'au
dernier don de ma mort, ut in omnibus glorificetur Deus ! ».
En 1979, afin d'éprouver
sa vocation, il part en ermite quelques semaines à l'Assekrem dans le Hoggar
chez le Père de Foucauld.
Christian fut élu Prieur
titulaire de l’Atlas en 1984 et réélu en 1990. Il fut un des piliers du
groupe "Ribat
es-Salam" (Le Lien de la Paix) qui se réunissait dans le
monastère depuis l’année 1979. Le nom du groupe n’est pas étranger à la parole
de Saint Paul : « Appliquez-vous à conserver l’unité de l’Esprit par ce
lien qu’est la paix » (Ep 4,3).
Christian était aussi
très attaché à la coopération dans l'ordre du travail, partagé entre les moines
et les quatre associés du village. Il appelait cela "des travaux pratiques
d'espérance !". Il était heureux que deux des associés partagent aussi le
Ribat, vivant ainsi "la double exigence" du travail et de la prière,
le "ora et labora" des moines.
De fait, la méditation
sur le martyre (témoignage) accompagnera Christian les deux dernières années de
sa vie, à la suite de méditations sur le Christ : Le "martyre de la
charité" : Jeudi Saint (31 mars 1994) ; Le "martyre de
l’innocence" : Vendredi Saint (1er avril 1994) ; Le "martyre de
l’espérance" : Vigile pascale (2/3 avril 1994) ; Le "martyre de
l’Esprit Saint" : Pentecôte (22 mai 1994) ; Obscurs témoins d’une
espérance : en mémoire des premiers martyrs d’Afrique (17 juillet 1994). Enfin,
il aborde de nouveau le thème du martyre avec ces paroles attribuées à Thomas
Becket : « Le martyr ne désire plus rien pour lui-même, pas même la gloire
de souffrir le martyre » (Journée de carême, 8 mars 1996).
Comme saint Paul a essayé
durant toute sa vie de comprendre la place d’Israël dans le plan divin du
salut, Christian a beaucoup médité sur la place de l’Islam dans le mystère
salvifique de Dieu. Les textes réunis dans L'invincible Espérance montrent
l'enrichissement qu'il puise dans sa foi chrétienne au contact des musulmans du
village qu'il côtoie. Marqué par le témoignage de Mohamed pendant son service
comme officier français, il a souhaité approfondir cette relation à l'Autre et
aux autres au travers de la prière. C'est en moine et en mystique qu'il
s'exprime.
Il nous laisse de
nombreux écrits, dont son Testament spirituel - "Quand un A-Dieu
s'envisage" - qui fut rédigé fin 1993 : cette année-là, pendant la nuit de
Noël, un groupe du GIA envahit le monastère, tente d'imposer ses exigences sous
la menace et finit par se retirer lorsque Christian annonce à leur chef, Sayah
Attiyah, que la communauté fête la venue du Prince de la Paix, le Christ.
Ses homélies et ses
Chapitres à la Communauté de Tibhirine ont fait l'objet de publications (recension
à la page Bibliographie).
Avec six frères de sa
communauté, il est enlevé dans la nuit du 26 au 27 mars 1996.
EN SAVOIR PLUS :
Christian de Chergé : une
biographie spirituelle du prieur de Tibhirine - Auteur : Christine Ray -
Ed. Albin Michel - 2010
Moines de Tibhirine : Heureux
ceux qui espèrent, autobiographies spirituelles (pages 305 à 487 consacrées
à Fr Christian) - CoEd Bayard/Cerf/Abb. de Bellefontaine - 2018
SOURCE : https://www.moines-tibhirine.org/en/les-7-freres/biographies/173-frere-christian
La
Théologie de Christian de Chergé
Écrit
par Administrator
Samedi,
01 Décembre 2007 11:29
Session
DIM francophone, Aiguebelle, 9-14 octobre 2006.
Enseignement
de Christian Salenson : La Théologie de Christian de Chergé. (Extraits
de notes).
Pas
de dialogue des cultures sans dialogue des religions. Parce que les religions
sont matricielles des cultures. Pourtant, nous courons le risque
d’instrumentalisation du DI par les politiques. Le but du Dialogue
Interreligieux ne se laisse pas épuiser par la dimension sociale et politique
de la paix…
La
finalité du dialogue interreligieux est théologique.
Tout
d’abord, disons que le but du dialogue c’est la conversion de soi par la
rencontre de l’autre ; c’est la conversion de chaque partenaire.
Dans
ce dialogue théologique, un point est bien assuré aujourd’hui, c’est le DI
judéo-chrétien. C’est un acquis même pour le Magistère (il ne faut pas
oublier le travail de Mgr Béa au Concile) ; mais nous ne pouvons pas
nous contenter du dialogue judéo-chrétien ; il ne peut
qu’ouvrir aux autres dialogues, ouvrir sur les nations précisément.
La
pensée théologique de Christian de Chergé est une pensée originale :
la condition de sa théologie est sa vie monastique (ses conférences, ses
homélies…). C’est une théologie en acte, une théologie située.
Sa
théologie prends corps dans une situation sociale
particulière : l’Algérie. Ces moines de Tibhirine ont connu la période
coloniale
Christian
a fait la guerre d’Algérie. C’est à partir de 1975 qu’ils se définissent
« priant parmi les autres priants ». Le contexte est un pays très
bousculé, avec un monastère très lié à l’église locale. Christian de Chergé a
une solide formation théologique (Karl Bath, T. de Chardin, Moltman, Ch. Péguy,
E. Levinas). C’est aussi un bon lecteur du Coran…
Une
expérience fondatrice : alors qu’il est militaire en terre d’Algérie, il
se lie d’amitié avec le garde-champêtre Mohammed et ils parlent de leur foi.
« …il m’a été donné de rencontrer un
homme mûr et profondément religieux qui a libéré ma foi en lui apprenant à
s’exprimer, au fil du quotidien difficile, comme une réponse de simplicité,
d’ouverture et d’abandon à Dieu. Notre dialogue était celui d’une amitié
paisible et confiante qui avait la volonté de Dieu pour horizon, par-dessus la
mêlée. Cet homme illettré ne se payait pas de mots. Incapable de trahir les
unes pour les autres, ses frères ou ses amis, c’est sa vie qu’il mettait en jeu
malgré la charge de ses dix enfants. Il devait concrètement exprimer ce
don en cherchant à protéger, dans un accrochage avec ses frères, un ami plus exposé
que lui. Se sachant menacé il avait accepté ma pauvre promesse de « prier
pour lui ». Il avait simplement commenté : « Je sais que tu
prieras pour moi…Mais, vois, les chrétiens ne savent pas prier… ». J’ai
perçu cette remarque comme un reproche adressé à une Eglise qui ne se
présentait pas alors, du moins lisiblement, comme une communauté de
prière ».
Mohammed
va être assassiné au bord de son puits. Christian écrira : « Dans le
sang de cet ami j’ai su que mon appel à suivre le Christ devrait trouver à se
vivre, tôt ou tard, dans le pays même où m’avait été donné ce gage de l’amour
le plus grand. J’ai su, de même coup que cette consécration de ma vie devait
passer par une prière en commun pour être vraiment témoignage d’Eglise ».
Il
reçoit sa vocation d’un musulman, Mohammed, qui a donné sa vie pour
lui et sa vocation va être profondément eucharistique (cf. mes notes
du DIM européen à En-Calcat in IBI n°20, 2005/2). L’eucharistie, c’est
recevoir sa vie du Christ. Pour lui, Mohammed a donné sa vue comme le Christ et
« chaque eucharistie [le lui] rend infiniment présent dans la réalité du
Corps de gloire ». Christian le dit explicitement : « Mohammed a
donné sa vie comme le Christ ». Dans son homélie de 1993, on ne
sait pas s’il parle de Mohammed ou du Christ, il y a surimpression du Christ et
de Mohammed. Le martyre de l’amour, martyre chrétien par excellence puisque
c’est le geste même du Christ, est tellement martyre chrétien qu’il peut être
vécu par beaucoup.
En
1975, alors qu’il prie dans la chapelle, un musulman vient le rejoindre et lui
dit « Priez pour moi », et ils se mettent à prier ensemble,
« Dès lors, notre prière à deux voix. L’arabe et le français se mélangent,
se rejoignent mystérieusement ; se répondent, se fondent, et se
confondent, se complètent est se conjuguent. Le musulman invoque le Christ. Le
chrétien se soumet au plan de Dieu sur tous les croyants et sur l’un d’entre
eux qui fut le prophète Muhammad »…puis arrive un troisième,
« la prière se fait plus ample…une complicité à trois… Laisser la prière
de l’un vous interpeller au tréfonds d’un silence sans autre voix, vous
reprendre au vol, puis rebondir vers l’autre chargé d’un écho nouveau. Note
après note, la symphonie se construit dans la fusion de ces trois expressions
différentes d’une seule et même fidélité, celle de l’Esprit qui est en Dieu,
qui dit Dieu ! »
Première
question théologique : Quelle est la place de l’Islam dans le dessein de
Dieu ? Quelle est la place des religions dans le dessein de Dieu ?
Une
vieille question…saint Paul devant Israël (Rm 9, 11). Les réponses varient,
mais pour Nostra Aetate les religions ne sont plus diaboliques, et cela est
vrai pour tous désormais, enfin, en principe ! « L’Eglise regarde
aussi avec estime les musulmans » (NA 3). « L’Eglise catholique
ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions. Elle considère
avec un respect sincère […] ces règles et ces doctrines […] apportent souvent
un rayon de la Vérité qui illumine tous les hommes » (NA 2). On
ne peut pas descendre en dessous de cette déclaration, c’est le minimum en
dessous duquel, personne ne peut descendre désormais. Alors si l’on parle de «
rayon de la Vérité » et si la Vérité c’est le Christ, alors « le
Christ traverse les religions ».
Différentes
postures théologiques ont existé en théologie des religions, à l’approche du
Concile Vatican II :
-
théorie de « l’accomplissement » : les religions étant des
« préparations » (J.Daniélou, H. de Lubac), le « Christ
Universel concret » (H. Urs Von Balthasar).
-
théorie des « voies positives » : le mystère du Christ dans les
traditions religieuses » ; le « christianisme anonyme
(K.Rahner) ; le « Christ inconnu » (R. Panikkar) ; les
« voies de salut » (H. Küng) ; les « médiations du
salut » (G. Thils).
Pour
Christian de Chergé, la place de l’Islam dans le dessein de Dieu reste une
« question lancinante ». « La mort seule me donnera la réponse
attendue ». Question qui demeure une question et qui le met en
recherche ; il accepte de se laisser porter par cette question.
Un
engagement dans l’espérance. « Et puis a commencé alors un pèlerinage vers
la communion des saints où chrétiens et musulmans, et tant d’autres avec eux,
partagent la même joie filiale. Car je sais pouvoir fixer à ce terme de mon
expérience au moins un musulman, ce frère bien aimé, qui a vécu jusque dans sa
mort l’imitation de Jésus-christ. Et chaque eucharistie me le rend infiniment
présent dans la réalité du Corps de gloire où le don de sa vie a pris toute sa
dimension « pour moi et pour la multitude », « car il est le
fils dans le sein du Père. Les enfants de l’Islam existent dans le cœur du
Père ».
vie
monastique et eschatologie ; vie monastique et dialogue
interreligieux sont liés.
Si
Dieu est vraiment unique, le Dieu de l’Islam et le Dieu de Jésus-Christ ne font
pas nombre. En 1993, alors que Christian informe sa mère qu’il ne quittera pas
l’Algérie malgré le danger, sa mère lui écrit : « les fleurs ne
changent pas de place pour trouver le soleil, mais c’est le soleil qui vient
les visiter ».
La
miséricorde, « C’est le sceau de l’alliance de Dieu avec la
création », il s’agit de « multiplier au passage les fontaines de
miséricorde ».
« Il
y a aussi une écoute fraternelle de l’islam qui peut nous ramener au cœur même
du mystère de Dieu, dans un humble attachement à un Christ toujours plus grand
que ce que nous pouvons en dire ou en vivre » […] « Il faut être
net ! Si j’ai l’audace d’espérer signifier, dans ce ‘vivre
ensemble ‘, quelque chose de la communion des saints, c’est d’abord parce
que j’apprends à mes dépends, et jour après jour, que le dessein de Dieu, sur
le christianisme comme sur l’islam, reste de nous convier les uns et les autres
à la ‘table des pécheurs’. Le pain multiplié qu’il nous est déjà donné de
rompre ensemble, est celui d’une confiance absolue en la miséricorde du
Tout-Puissant. Lorsque nous acceptons de nous retrouver dans ce partage,
doublement frères parce que ‘prodigues’ et parce que pardonnés, il nous devient
possible, je l’affirme, d’écouter et de reconnaître une même Parole de Dieu
livrant sa richesse de vie, un même Verbe offert à la multitude en rémission
des péchés »[1] .
Comment
Christian de Chergé voit-il le dialogue interreligieux ?
Le
dialogue interreligieux est une question mise au programme au Concile
Vatican
II, avec le pape Jean XXIII, puis le pape Paul VI dans sa lettre
encyclique Ecclesiam suam (6 août 1964), où il donne « l’origine
transcendante du dialogue », « Elle se trouve dans l’intention même
de Dieu. La religion est de sa nature un rapport entre Dieu et l’homme. La
prière exprime en dialogue ce rapport. La révélation, qui est la relation surnaturelle
que Dieu lui-même a pris l’initiative d’instaurer avec l’humanité, peut être
représentée comme un dialogue, dans lequel le Verbe de Dieu s’exprime par
l’Incarnation, et ensuite par l’Evangile […] Le dialogue se fait plein et
confiant ; l’enfant y est invité, le mystique s’y épuise. Il faut que nous
ayons toujours présent cet ineffable et réel rapport de dialogue offert et
établi avec nous par Dieu le Père, par la médiation du Christ dans l’Esprit
Saint, pour comprendre quel rapport nous, c'est-à-dire l’Eglise, nous devons
chercher à instaurer et à promouvoir avec l’humanité ». (ES n° 72). Le
discours du pape Jean-Paul II aux jeunes musulmans à Casablanca, (19 août
1985) peut être considéré comme le texte fondateur du dialogue
interreligieux avec l’Islam. Charles de Foucault a été interpellé par l’Islam
(Avant Vatican II) ; Christian de Chergé est entré en dialogue avec
l’Islam (Après Vatican II).
Christian
de Chergé, lecteur du Coran.
Il
fait une lecture spirituelle du Coran, une lectio du Coran en langue arabe, et
non une lecture intellectuelle. Lire le Coran fait partie de sa vocation. Il
pratique l’intertextualité : Coran et Evangile, et il ne compare jamais.
…L’intertextualité
consiste en ce que le Coran va faire parler le texte biblique, et celui-ci va
faire parler le Coran ; il y a résonance. Ce qu’il dit lui, vient faire
résonner ce que je porte dans ma tradition. Le dialogue s’évalue à la place
faite au-dedans de soi pour l’autre, de l’autre tradition religieuse. Il y a
une place pour l’altérité, une hospitalité intérieure. Il s’agit de vivre, à la
fois, dans la solidarité des autres croyants dans leurs écritures saintes, et
dans la singularité des disciples de Jésus.
Le
mystère de la Visitation. (Retraite donnée aux petite soeurs de Jésus au Maroc
en 1992).
« Elisabeth »,
dit Christian de Chergé, « a libéré le Magnificat de Marie »…Et là
Christian a encore une réflexion forte et profonde, me semble-t-il. Il nous
dit : « Si nous sommes attentifs, et si nous nous nous situons à ce
niveau là, notre « rencontre » avec « l’autre » -le
musulman- dans une attention et dans une volonté de le rejoindre…et aussi dans
un besoin de ce qu’il est et de ce qu’il a à nous
dire…vraisemblablement, il va nous dire quelque chose qui va rejoindre ce que
nous portons (cette Bonne Nouvelle), montrant qu’il est de connivence et nous
permettant d’élargir notre Eucharistie. Car, finalement, le Magnificat que nous
pouvons chanter, qu’il nous est donné de chanter : c’est
l’Eucharistie. La première Eucharistie de l’Eglise…c’est le Magnificat de
Marie ».
La
fonction sacerdotale de l’Eglise.
Nous
ne sommes pas les seuls priants. Nous les chrétiens nous avons une
responsabilité de prière dans le monde ; mais dans le monde, il y a
d’autres priants qui prient dans d’autres traditions religieuses…puis ceux qui
prient sans savoir qu’ils prient. Et il y a plus de gens qui prient que de gens
qui croient. Ils prient sans connaître le destinataire. Nous sommes une maison
de prière à ciel ouvert, où il n’y a pas de toit. Une prière pour les autres
mais surtout avec les autres.
Comment
considérons nous la prière des autres croyants ? Quelle place les croyants
tiennent-ils ? « Voici quarante ans…que, pour la première fois, j’ai
vu des hommes prier autrement que mes pères. J’avais cinq ans, et je découvrais
l’Algérie pour un premier séjour de trois ans. Je garde une profonde
reconnaissance à ma mère qui nous a appris ; à mes frères et à moi, le
respect de la droiture et des attitudes de cette prière musulmane. « Ils
prient Dieu disait ma mère ». Ainsi j’ai toujours su que le Dieu de
l’islam et le Dieu de Jésus-Christ ne font pas nombre ». Tel est le
langage de l’Eglise, de Grégoire VII (1076) à Jean-Paul II…au Nigeria en
1982 : « Tous, chrétiens et musulmans, nous vivons sous le soleil de
l’Unique Dieu de MISERICORDE. Les uns et les autres, nous croyons au Dieu
UNIQUE, créateur de l’homme…Nous adorons Dieu et professons une totale
soumission à son égard. Nous pouvons donc, au vrai sens du terme, nous appeler
frères et sœurs dans la foi au Dieu UNIQUE ».
Dans
le monastère de Tibhirine, les moines avaient prêté une salle aux musulmans
pour leur prière ; ainsi dans la clôture du monastère, cohabitaient une
Eglise et une Mosquée. « La louange monastique et la prière musulmane ont
une parenté spirituelle que je veux apprendre à célébrer davantage, sous le
regard de Celui-là qui, Seul, appelle à la prière, et qui nous demande, sans
doute mystérieusement, d’être ensemble le sel de la terre. De plus, certaines
valeurs religieuses de l’islam sont un stimulant indéniable pour le moine, dans
la ligne m^me de sa vocation. Il en est ainsi du don de soi à l’Absolu de Dieu,
de la prière régulière, du jeûne, de la conversion du cœur, de la confiance en
la providence, de l’hospitalité…En tout cela, m’efforcer de reconnaître
l’ESPRIT DE SAINTETE dont nul ne sait d’où il vient ni où il va… ».
« Ainsi je voyais bien », poursuit Christian de Chergé, « dès
l’abord, qu’une vocation de contemplatif aurait à s’exprimer ici comme une
fidélité exigeante au Christ des Evangiles attentif à découvrir des signes du
Royaume et l’action de l’Esprit en dehors des limites visibles du peuple
choisi… Vivait en moi le souvenir des valeurs évangéliques nourries de la foi
musulmane ».
La
prière chrétienne est par nature interreligieuse. Impossible de prier sans les
autres priants ; je suis dans une dimension de prière large. « Notre
Père »… Notre, c’est qui ? Il ne limite pas ce « Notre »,
nous sommes ici dans la dimension d’Assise ! La prière chrétienne n’est pas
supérieure de celle des autres ; désormais on prie « avec ». La
liturgie chrétienne doit inclure beaucoup plus les autres ! Nous disons
bien, « pour nous et pour la multitude » ! La fonction
sacerdotale doit être ouverte à la dimension interreligieuse, elle doit être
sacramentelle, avec de la place pour les autres croyants[2].
La Messe, c’est la célébration de l’Eucharistie, et le sacrifice est le cœur de
l’Eucharistie, l’Echange admirable du Christ qui se donne à nous pour que nous
nous donnions à Lui.
Mohammed
a vécu l’Eucharistie et cela a conduit Christian de Chergé au don de lui-même.
Le martyr
est la fonction prophétique, le témoignage ! (et pas la « proposition
de la foi » !..).
Et
dans les martyrs il y a aussi Mohammed, le martyr de l’amour. La fonction
prophétique est donc aussi ailleurs que chez les chrétiens.
A
propos de la question du « martyr » des moines de Tibhirine, une
première réponse et non la moindre, spontanée et massive, fut que le sensus fidelium,
les chrétiens dans leur ensemble, les ont immédiatement reconnus comme
tels ; le « sensus » du peuple de Dieu ! et le peuple de
Dieu ne se trompe pas !
[1] Cf.
Chemins de Dialogue, L’écho de Tibhirine, n° 27, 2006.
[2] Le
DIM possède une « Messe du dialogue Interreligieux ».Mise à jour le
Jeudi, 03 Septembre 2009 17:14
Also
known as
Pierre-Lucien Claverie
and 18 Companions from the Consecrated Persons in Algeria
Monks of Tibhirine
Profile
Nineteen friars, nuns and priests who
were murdered for
their faith by Muslim fundamentalists
during the Algerian Civil War.
Blessed
Esther Paniagua Alonso
Blessed
María Caridad Álvarez Martín
Blessed
Paul-Hélène Saint Raymond
Blessed
Pierre-Lucien Claverie
between 8 May 1994 and 1 August 1996 in
Algeria
26 January 2018 by Pope France (decree
of martyrdom)
8 December 2018 by Pope Francis
Additional
Information
other
sites in english
Wikipedia:
Pierre Claverie
Wikipedia: Murder of the monks of Tibhirine
video
sites
en français
siti
in italiano
MLA
Citation
“Martyrs of
Algeria“. CatholicSaints.Info. 31 December 2022. Web. 21 May 2024.
<https://catholicsaints.info/martyrs-of-algeria/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/martyrs-of-algeria/
Oratoire
Notre-Dame-de-Tibhirine à Bonifacio
(Le
17 juillet 2006 Mgr Jean-Luc Brunin a inauguré en Corse l'oratoire Notre-Dame-de-Tibhirine,
adossé
à droite de l'église dans l'ermitage de la Trinité de Bonifacio).
Photographie
de Pierre Bona
Ordinary Trappist martyrs
in Algeria gave extraordinary witness
November 20, 2018
VATICAN – After Islamic
terrorists stormed the Algerian monastery he called home, Trappist Father
Christian de Cherge felt compelled to put pen to paper and write down his
testament.
Father de Cherge, prior
of the Monastery of Notre Dame de l'Atlas, said he held no ill will to those
who would eventually kill him. In his letter, written between Dec. 1, 1993, and
Jan. 1, 1994, he said he knew extremists in the country followed a
"caricature of Islam" and urged his loved ones to not confuse Muslim
"religious tradition with the all-or-nothingness of the extremists."
"I do not see how I could rejoice that this people that I love should be
globally blamed for my murder," the Trappist monk wrote.
The sense of impending doom felt by Father de Cherge would prove correct when
he and six of his fellow Trappists – Fathers Christophe, Bruno and Celestin as
well as Brothers Luc, Michel and Paul – were murdered in 1996 by members of the
Armed Islamic Group in Tibhirine, Algeria.
More than 20 years after their martyrdom, the seven Trappist monks will be
beatified along with 12 of their fellow martyrs who were killed between 1993
and 1996, while Algeria was locked in a 10-year armed conflict between
government forces and extremist Islamic rebel groups.
Cardinal Angelo Becciu, prefect of the Congregation
for Saints' Causes, will preside over the Dec. 8 Mass and beatification for
the six women and 13 men in Oran, Algeria.
In anticipation of their long-awaited canonization, the Vatican publishing
house, Libreria Editrice Vaticana, presented a new book on the lives of the
Trappist martyrs: "Simply Christians: The Life and Message of the Blessed
Martyrs of Tibhirine."
The book, written by Trappist Father Thomas Georgeon, postulator of the monks' canonization
cause, and Francois Vayne, communications director for the Knights of the Holy
Sepulchre, details the lives of the monks before their martyrdom.
In a video message shown during presentation of the new book Nov. 19, Father
Georgeon said that while the church will formally recognize the sanctity of the
seven Trappist martyrs, St. John Paul II recognized their holiness soon after
their death.
Father Georgeon said the book's cover features a picture of a mosaic located in
the Vatican's Redemptoris Mater Chapel: it pictures Father de Cherge, flanked
by two martyrs of the church. He said he asked Jesuit Father Marko Rupnik, who
designed the mosaic, how the Trappist monk was included in the final design.
Father Georgeon recalled Father Rupnik "told me that he met the Holy
Father (St. John Paul) to present the project, but there were doubts of
including Father Christian only three years after his death. The canonical
process of his beatification had not begun."
"The Holy Father gave him a big pat on the back and told him, 'This monk
must absolutely be included in the mosaic. You will see that he will obtain
great graces for us.' It was a prophetic word from St. John Paul II, who was
the first to spread the monks' reputation of holiness," the postulator
said.
Vayne, who was born and raised in Algeria until his teens, told journalists the
memory of his martyred friends continues to move him. He recalled often
visiting the Tibhirine monastery, which "was the lung of the
diocese."
Through their work in helping others and their witness in staying with their
people despite the risks, the monks are a testament to the brotherhood that
exists between Christians and Muslims, Vayne said.
Just as Pope Francis said that martyred Christians of different denominations
share "an ecumenism of blood, we can also speak of a Muslim-Christian
interreligious brotherhood of blood," Vayne said.
Cardinal Becciu, who wrote the book's preface, told Catholic News Service that
the example of the Trappist martyrs teaches Christians today to be
"strong, courageous, faithful and coherent" in the face of
persecution and to give "themselves to the cross, even though going to the
cross brings extreme consequences."
Recalling Father de Cherge's final testament, Cardinal Becciu said the martyred
prior knew until the day he died how to distinguish between "the Islam
that he knew and he experienced" and the beliefs of extremists who
"betrayed Islam in its essence."
"He knew an Islam that was tolerant and, in being in contact with (Muslims),
he saw them as respectful, friendly people who needed help. They were ready to
help and receive (the monks) in their homes. So, he couldn't react by saying,
'All Muslims are that way' and give a global judgement," Cardinal Becciu
told CNS.
Franciscan Father Giulio Cesareo, editorial director of the Vatican publishing
house, said the lives of the Trappist martyrs detailed in the book also dispel
the myth that the path to holiness is lived only by "people who do
extraordinary things, who do a lot of penance, work so many miracles or who are
out of the ordinary."
Although the monastic experience is something that not all Christians live, the
Trappist martyrs "gave of themselves in what did" through their daily
activities, which ranged from blacksmithing to providing medical care for their
Algerian neighbors," Father Cesareo told CNS.
"This is a great message for all of us because, in the end, we think that
saints are far away," he said. "Instead, we are all saints in the
measure in which we live within this logic of giving ourselves (to
others)."
Cimetière
du monastère de Tibhirine en Algérie où sont enterré les sept moines assassinés
en 1996.
Monks killed in Algeria,
depicted in ‘Of Gods and Men,’ will soon be beatified
Carol
Glatz - Catholic News Service January 04, 2018
Olivier Perrier and
Philippe Laudenbach, foreground, Lambert Wilson, Olivier Rabourdin,
Jean-Pierre, Jacques Herlin and Jean-Marie Frin star in a scene from the movie
"Of Gods and Men." The seven Trappist monks the film depicts are
among the victims of Algeria's civil war being recognized as martyrs.
(CNS photo/Sony Pictures Classics)
VATICAN CITY (CNS) -- A
bishop, seven Trappist monks and 11 other religious men and women killed by
extremists in Algeria in the 1990s will soon be recognized as martyrs, the
postulator for their causes said.
The decree for their
beatification should be published sometime in January, Trappist Father Thomas
Georgeon said Jan. 1 in an interview with Mondo e Missione (World and Mission),
a monthly magazine and website run by the Pontifical Institute for Foreign
Missions.
A 10-year-long armed
conflict between government forces and extremist Islamic rebel groups left tens
of thousands of people dead, making the deaths of the 19 religious "a
martyrdom in the midst of a sea of violence that devastated Algeria," he
said.
"To pay homage to
these 19 Christian martyrs means also paying homage to the memory of all those
who gave their life in Algeria those dark years" as they were killed
"for their country and for their faith," the priest said.
The conflict began in
1992 when the army canceled the general election that fundamentalist
politicians looked ready to win and cracked down on the Islamic Salvation Front
political movement. Human rights groups said at least 44,000 people, mostly
civilians, were killed in the war between extremist rebels and Algerian
government forces.
"To pay homage to
these 19 Christian martyrs means also paying homage to the memory of all those
who gave their life in Algeria those dark years."
The 19 Catholic priests
and religious proposed for sainthood died between 1993 and 1996, and include
Bishop Pierre Lucien Claverie of Oran, Algeria, who was killed with his driver
by a remote-controlled bomb left by the bishop's residence, and seven Trappist
monks, who had been kidnapped from the monastery of Tibhirine and beheaded by a
group of Islamic terrorists trained by the al-Qaida network. The monks' story
was treated in the film "Of Gods and Men," which won the grand prize
at its premiere at the Cannes Film Festival in 2010.
The monks of Tibhirine
knew that they were in danger and would likely be killed if they remained in
Algeria. French Father Christian de Cherge, the slain prior of the monastery,
had written in a letter nearly three years before his death that he and the
other monks would willingly offer themselves as a sacrifice for the people of
Algeria.
Father de Cherge wrote,
"When the time comes, I would like to be able to have that stroke of
lucidity which would permit me to ask forgiveness of God and of my brothers in
humanity, forgiving wholeheartedly, at the same time, whoever my killer might
be.''
"May we meet each
other again, happy thieves, in paradise, should it please God,'' he
added.
While different extremist
Islamic revolutionaries were held responsible for the deaths of many of the
religious, Catholic missionaries were largely respected by their Muslim
neighbors.
Bishop Claverie in
particular was praised for his personal courage and long-standing efforts to
promote dialogue between Muslims and Christians in the North African country.
While different extremist
Islamic revolutionaries were held responsible for the deaths of many of the
religious, Catholic missionaries were largely respected by their Muslim
neighbors.
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The bishop, who was born
in Algeria to third-generation French settlers, contributed to the formation of
the first human rights league in Algeria. He was a well-known advocate for
peace and a critic of the Islamic rebels killing in the name of God.
He told Vatican Radio in
1992 that Algeria's Christians, who are mostly foreigners, had good relations
with Muslim moderates and intellectuals.
He said the problem was
among Muslims who were divided between fundamentalists and moderates.
The violence escalating
at the time arose from economic and political upheaval, and a cultural and
"identity crisis" on the part of the Algerian people, he said after
the murders of the Trappist monks. The church's mission in Algeria was to
promote a peaceful meeting of Christians and Muslims, he said.
Following Bishop
Claverie's murder, St. John Paul II said that "his martyrdom must become
the seed of love and the reason of hope."
"In the face of
violence that respects no one and nothing, Algeria more than ever needs
peacemakers and brotherhood,'' the pope had said at his Sunday Angelus.
"May God move the Christians and Muslims there to gather together and
imitate the witness of Bishop Claverie.''
Portraits
des Frères Moines de Tibhirine assassinés en 1996.
Oratoire
du prieuré Notre-Dame de l'Atlas, Midelt, Maroc.
Algerian martyrs to be
beatified in December
Oran, Algeria, Sep 14,
2018 / 17:01 pm
The Algerian bishops'
conference has announced that the beatification of Bishop Pierre Claverie and
his 18 companions, who were martyred in the country between 1994 and 1996, will
be held Dec. 8.
The beatification will
take place at the Shrine of Our Lady of the Holy Cross in Oran.
The new blesseds
"have been given to us as intercessors and models of the Christian life,
of friendship and fraternity, of encounter and dialogue. May their example aid
us in our life today," the Algerian bishops wrote.
"From Algeria, their
beatification will be for the Church and for the world, an impetus and a call
to build together a world of peace and fraternity."
In January Pope Francis
had authorized the Congregation for the Causes of Saints to recognize the
martyrdoms.
Claverie was a French
Algerian, and the Bishop of Oran from 1981 until his Aug. 1, 1996 martyrdom. He
and his companions were killed during the Algerian Civil War by Islamists.
In addition to Claverie,
those being beatified are: Brother Henri Vergès, Sister Paul-Hélène
Saint-Raymond, Sister Esther Paniagua Alonso, Sister Caridad Álvarez Martín,
Fr. Jean Chevillard, Fr. Alain Dieulangard, Fr. Charles Deckers, Fr. Christian
Chessel, Sister Angèle-Marie Littlejohn, Sister Bibiane Leclercq, Sister Odette
Prévost, Brother Luc Dochier, Brother Christian de Chergé, Brother Christophe
Lebreton, Brother Michel Fleury, Brother Bruno Lemarchand, Brother Célestin
Ringeard, and Brother Paul Favre-Miville.
The best known of
Claverie's companions are the seven monks of Tibhirine, who were kidnapped from
their Trappist priory in March 1996. They were kept as a bartering chip to
procure the release of several imprisoned members of the Armed Islamic Group of
Algeria, and were killed in May. Their story was dramatized in the 2010 French
film Of Gods and Men, which won the Grand Prix at the Cannes Film Festival.
The prior, Christian de
Chergé, sought peaceful dialogue with the Muslim population of the area and
provided employment, medical attention, and education to the locals.
Dom Christian accepted
that the current political tensions and violent militias were a threat to his
life. According to the Trappist order, he wrote a letter to his community and
family, citing the peace felt giving his life to God.
"If it should happen
one day – and it could be today – that I become a victim of the terrorism which
now seems ready to engulf all the foreigners living in Algeria, I would like my
community, my Church and my family to remember that my life was given to God
and to this country," he said.
After the death of the
monks of Tibhirine, Bishop Claverie knew his life was in serious danger. A bomb
exploded at the entrance of his chancery Aug. 1, 1996, killing him and an aide,
Mohamed Bouchikhi.
Sister Esther Paniagua Alonso and Sister Caridad Álvarez Martín were Augustinian
missionaries from Spain who were killed Oct. 23, 1994 in Algiers.
SOURCE : https://www.catholicnewsagency.com/news/39384/algerian-martyrs-to-be-beatified-in-december
Also
known as
Charles-Marie Christian
de Chergé
one of the Monks of
Tibhirine
Profile
Born to an
aristocratic French family
with a military tradition; his father,
a general,
was the commander of the 67th Artillery Regiment
of Africa,
and Charles spent part of his childhood in Algeria before
the family returned to France.
He studied at
the Carmelite Sainte-Marie
de Manceau School outside Paris, France,
from 1947 to 1954,
was an exceptional student –
and a Boy
Scout.
Having felt the call to
religious life from his childhood,
Charles entered the Carmes Seminary in Paris in 1956,
but left to return to Algeria in 1959 to
serve for 27 months as an officer during
the Algerian War. At one point he was saved from an ambush by an Algerian Muslim
named Mohamed, a father of ten.
Charles told Mohamed that he would pray for
him in thanks. Mohamed said that he knew that Charles would pray for
him, but said that, “Christians don’t
know how to pray.” Mohamed was murdered that night, and Charles saw the whole
event as a calling for him to follow Christ by working in Algeria where
his friend had given him the greatest gift of life and love by risking himself
for another.
Following his military service,
he returned to France,
continued his studies,
and was ordained a priest in
the church of
Saint-Sulpice in Paris in 1965.
Chaplain of the Sacré Cocur Basilica of
Montmartre, France from 1964 to 1969. Father Charles
joined the Trappist Cistercians,
beginning his novitiate at the Aiguebelle Abbey in Algeria in 1971.
Monk at
the Abbey of
Our Lady of Atlas at Tibhirine near Médéa, Algeria.
He studied Arabic
language and culture at the Pontifical Institute of Arab and Islamic
Studies in Rome, Italy under
the direction of the Missionaries
of Africa from 1972 to 1974,
and back in Algeria he
worked for and encourage dialogue between Christians and
Muslims. With the White
Father missionary,
Claude Rault, Father Charles
founded the group Ribât-al-Salam (The Place of Peace) in the spring
of 1979;
the group had the mission of discussion of Muslim tradition and spirituality,
and in 1980 were
joined by a group of Sufi Muslims. The group became a place for inter-faith
dialogue, education and prayer.
Chosen prior the
Atlas Abbey in 1984.
Father Charles
was one of seven monks kidnapped over
the night of 26–27 March 1996 during
the Algerian Civil War. They were held captive for two months, then murdered for
being Christian. Martyr.
Born
18
January 1937 in
Colmar, Haut-Rhin, France
21 May 1996 near
Médéa, Algeria
his head was discovered
on 31
May 1996,
but they bodies have not been found
buried in
the cemetery of the monastery at
Tibhirine on 4 June 1996
26
January 2018 by Pope Francis (decree
of martyrdom)
8
December 2018 by Pope Francis
Additional
Information
other
sites in english
sites
en français
fonti
in italiano
MLA
Citation
“Blessed Christian de
Chergé“. CatholicSaints.Info. 26 February 2023. Web. 21 May 2024.
<https://catholicsaints.info/blessed-christian-de-cherge/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/blessed-christian-de-cherge/
Father Christian de
Chergé ocso and the Dialogue with Islam
Born into a military
family characterised by the values of courage and rectitude, Christian de
Chergé discovered Algeria and Islam when he was only five years old. He was
impressed by the prayer of Muslims, and his mother, a woman of profound depth
and nobility of soul, explained: 'they are praying, one must never ridicule
them. They too adore God.' This was without doubt the reason why he was always
very sensitive throughout his life to the prayerful and even mystical dimension
of Islam.
Christian's first contact
with Algeria as a child only lasted a few years, but it left an indelible mark
on his spirit and his heart. He returned there more than fifteen years later,
during his seminary years, for military service, which he chose to complete as
an officer, in the family tradition. This twenty-three year old officer made
friends with an Algerian country policeman, Mohamed, the father often children
and several years his senior. During a confrontation Mohamed saved Christian's
life at the cost of his own. When Christian promised to pray for him, Mohamed
had replied: 'I know that you pray for me. But you see, Christians do not
know how to pray!' Christian was profoundly influenced by this reflection on
the image given by Christians in Algeria.
On becoming a priest of
the diocese of Paris in 1964 and destined, from all appearances, to a brilliant
ecclesiastical 'career', Christian de Chergé left the diocesan clergy five
years later to become a Trappist in Algeria. He first made a two-year noviciate
in Notre Dame d'Aiguebelle in France; then, after a brief spell in Notre Dame
de I'Atlas at Tibhirine in Algeria, he went to Rome for two years study in
Arabic and the Koran. Having returned for good to the monastery of Notre-Dame
de l'Atlas, he began listening to the voices of Algerians and of Islam.
During subsequent years,
under the inspiration of a White Father, Claude Rault, a group composed of
Muslims and Christian began to meet regularly at Tibhirine for prayer and
dialogue. This was the Ribat el Salam or the 'bond of peace'; Christian was not
the initiator, but he was an active and influential presence until his death.
From the time when he was elected Prior of his community, in 1984, the dialogue
with 'ordinary' Islam, with their humble neighbours and men and women of prayer
without political preoccupations, became an important aspect of community
life. On more than one occasion, particularly during meetings in Europe,
Christian underlined the importance of this dialogue at the level of experience
of prayer. DIM invited him to one of its meetings at Montserrat, Catalonia, in
1995; and in a brief but important communication he emphasised the numerous
dimensions which Islam has in common with monasticism, even if there has never
been organised monasticism within Islam - in particular 'submission to God'
(this is the meaning of the word Islam), ritual prayer, the desire for God and
reverence for his Name.
When Algeria was plunged
into a cycle of violence in 1993, the community of Tibhirine united firmly with
their Prior in complete renunciation of all violence, from wherever it might
arise, and in fidelity to all forms of communion and sharing established both
with the local Muslim population and with the Algerian Church. This fidelity
would bring seven of them, including Christian, to a violent death which they
certainly did not desire, that they even feared, but the possibility of which
they accepted with serenity as a consequence of their commitment and their
fidelity to the name of Christ.
This fidelity and true
community commitment are succinctly expressed in Christian's Testament, which
is without doubt one of the most beautiful spiritual writings of the 20th
century. This text, full of love for Algeria and respect for Islam, giving the
affectionate title of 'brother’ to the one who would assassinate him thinking
that he was doing it for Islam, is surely one of the finest pages ever written
on 'interreligious dialogue'.
Armand Veilleux ocso
Translated by Hilda
Wood osb
SOURCE : https://www.citeaux.net/wri-av/cherge-islam.htm
Beati 7 Martiri Trappisti
di Tibhirine Beatificati nel 2018
>>>
Visualizza la Scheda del Gruppo cui appartiene
+ Médéa, Algeria, 21
maggio 1996
Nella notte tra il 26 e
il 27 marzo del 1996, il priore del monastero di Nostra Signora dell’Atlante a
Tibhirine in Algeria, padre Christian de Chergé, venne rapito assieme a sei
monaci. In precedenza, dopo un lungo discernimento seguito a una prima visita
di alcuni uomini armati, i monaci avevano scelto di restare, per non
abbandonare il popolo algerino e per restare fedeli al voto di stabilità
previsto dal loro Ordine. Un comunicato del Gruppo Islamico Armato (GIA),
datato 21 maggio 1996, annunciò la loro uccisione. I sette monaci sono stati
inseriti nella causa che contava in tutto diciannove martiri uccisi in Algeria
tra il 1994 e il 1996. La loro beatificazione è stata celebrata nella basilica
di Nostra Signora di Santa Cruz a Orano, l’8 dicembre 2018, sotto il
pontificato di papa Francesco. I resti mortali dei sette monaci (vennero
ritrovate solo le teste) sono venerati nel cimitero del monastero di Nostra
Signora dell’Atlante. La loro memoria liturgica è stata fissata all’8 maggio,
data della nascita al Cielo di fratel Henri Vergès e di suor Paul-Hélène
Saint-Raymond, i primi uccisi tra i diciannove martiri.
I Trappisti in Algeria
La presenza in Algeria
dei monaci Cistercensi della Stretta Osservanza, detti anche Trappisti, rimonta
al 1843, tredici anni dopo la conquista del Paese e l’annessione alla Francia
metropolitana.
Dodici monaci,
provenienti dall’abbazia di Aiguebelle, si stabilirono a Staouéli, a nord-est
di Algeri. Tuttavia, lo scarso rendimento del terreno, unitamente alla legge
che sanciva la separazione tra Chiesa e Stato in Francia, li obbligò a tornare
in Europa nel 1904. Fino al 1938 risedettero nell’abbazia di Maguzzano, vicino
Brescia.
Nel 1934 iniziò la nuova
vita della comunità intitolata a Nostra Signora dell’Atlante, o Notre Dame de
l’Atlas (l’Atlante è la catena montuosa più imponente dell’Algeria), che, dopo
varie vicissitudini, si stabilì a Tibhirine.
Il monastero affrontò la
situazione che si venne a creare con le guerre d’indipendenza, che portarono
alla creazione dell’Algeria come Stato a sé, ma rischiò in pari tempo di
chiudere, a causa dell’età avanzata di gran parte dei monaci. Nel Capitolo
Generale del 1964, infatti, era stato deciso che, se qualche altro monastero
dell’Ordine non avesse voluto rilevare Nostra Signora dell’Atlante, avrebbe
dovuto chiudere.
Grazie all’opposizione di
monsignor Louis-Etienne Duval, vescovo di Algeri, la chiusura fu rinviata.
L’arrivo di altri religiosi, soprattutto dai monasteri di Tamié e Aiguebelle,
concretizzò la speranza del vescovo: il deserto sarebbe tornato a fiorire.
La comunità nei primi
anni ‘90
Quando l’Algeria aveva
cominciato a vivere i suoi “anni neri”, in cui le forze islamiste avevano preso
il potere, la comunità di Tibhirine era così composta: padre Christian de
Chergé, priore dal 1984; padre Christophe Lebreton, maestro dei novizi e
cantore; fratel Luc Dochier, addetto alla cucina e al dispensario annesso al
monastero; fratel Paul Favre-Miville, foresterario; padre Célestin Ringeard,
organista e cantore; fratel Michel Fleury, lettore e aiutante in cucina; padre
Amedée Noto; padre Jean-Pierre Schumacher.
Secondo la loro Regola,
alternavano le ore di preghiera comunitaria a vari servizi. Qualcuno lavorava
nell’orto, qualcun altro curava i malati, qualcun altro ancora accoglieva i
visitatori che cercassero pace e ristoro, o anche solo una parola di conforto.
Le prime minacce
La vita dei monaci venne
turbata quando le notizie di aggressioni e uccisioni cominciarono a
moltiplicarsi. Il 14 dicembre 1993, a Tamesguida, vennero sgozzati dodici
croati cristiani. I monaci li conoscevano perché venivano da loro a celebrare
la Pasqua. L’accaduto seguiva di due settimane l’ultimatum lanciato dal Gruppo
Islamico Armato (GIA), che aveva preso il potere: tutti gli stranieri dovevano
lasciare l’Algeria, pena la morte.
La notte del 24 dicembre
1993, alcuni uomini armati si presentarono alla porta del monastero e
domandarono di vedere il superiore. Fratel Paul, che aveva aperto, andò a
cercare padre Christian, il quale parlò col capo del gruppetto, Sayah Attiyah.
Le condizioni da lui
poste, ovvero che i monaci dessero loro dei soldi, che il loro medico, ovvero
fratel Luc, venisse a curare i loro malati e che dessero anche delle medicine,
non vennero accettate tutte dal priore, che comunque riferì che avrebbero
potuto venire al dispensario del monastero. Fece poi notare all’uomo che
stavano per celebrare la nascita del Principe della Pace, ovvero il Natale di
Gesù. Gli armati si allontanarono, dopo aver chiesto una parola d’ordine e aver
minacciato di tornare.
La preparazione alla
morte
I monaci erano salvi, ma
non al sicuro. Si sentivano come presi tra due fuochi: da una parte quelli che
chiamavano “fratelli della montagna”, ovvero gli islamisti, e i “fratelli della
pianura”, ovvero i militari e le forze di sicurezza dell’esercito algerino.
Ciascuno di essi, a modo
proprio, si preparò alla morte. Dopo un lungo discernimento, guidato da padre
Christian, accettarono di restare, per non abbandonare gli algerini, di cui si
sentivano profondamente fratelli. Questo per loro era strettamente collegato al
voto di stabilità, tipico dell’Ordine trappista.
I monaci furono poi
raggiunti da padre Bruno Lemarchand, superiore del monastero annesso di Fès,
arrivato per l’elezione del nuovo priore, prevista per il 31 marzo 1996.
Il rapimento e il
martirio
Nella notte tra il 26 e
il 27 marzo 1996, vennero rapiti sei monaci, compreso il priore ed esclusi
padre Amedée, padre Jean-Pierre e un ospite del monastero. Dopo un mese, un
comunicato del Gruppo Islamico Armato (GIA) riferì che i rapiti erano ancora
vivi, ma conteneva la minaccia di sgozzarli se non fossero stati liberati
alcuni terroristi detenuti.
Il 30 aprile venne consegnata
all’ambasciata di Francia ad Algeri un’audiocassetta, sulla quale erano
registrate le voci dei sette monaci. Non ci furono altre notizie fino al 23
maggio: un ulteriore comunicato, il numero 44, datato 21 maggio, riferì che ai
monaci era stata tagliata la gola.
Il 30 maggio le loro
spoglie vennero ritrovate sul ciglio della strada per Médéa. Si trattava, però,
solo delle teste: i corpi rimasero introvabili. Le esequie dei sette monaci si
svolsero il 2 giugno 1996 nella basilica di Nostra Signora d’Africa ad Algeri,
insieme a quelle del cardinal Léon-Étienne Duval, arcivescovo emerito di
Algeri, morto per cause naturali. I resti mortali dei monaci vennero sepolti
nel cimitero monastico di Tibhirine.
Fama di santità e prime
fasi della causa di beatificazione e canonizzazione
Il 29 maggio 1996 il
quotidiano francese “La Croix” pubblicò il testamento spirituale di padre
Christian, d’accordo con i suoi familiari. Col tempo, divenne uno dei testi più
famosi e citati della spiritualità del Novecento cattolico. Vennero poi
pubblicati gli scritti anche degli altri monaci, specie gli appunti personali
di fratel Luc e il diario, con le poesie, di padre Christophe.
Già nel 2000 si prospettò
l’avvio della loro causa di beatificazione e canonizzazione, ma erano passati
quattro anni dalla loro morte, mentre le normative canoniche prevedevano che ne
trascorressero almeno cinque. Fu però scelto che la causa venisse compresa in
quella che contava in tutto diciannove religiosi, tutti uccisi in Algeria dal
1994 al 1996, l’ultimo dei quali fu il vescovo di Orano, monsignor
Pierre-Lucien Claverie.
La causa, denominata
quindi “Pierre Claverie e diciotto compagni”, si è quindi svolta presso la
diocesi di Orano a partire dal 5 ottobre 2007. In precedenza, il 5 luglio 2006,
era stato ottenuto il trasferimento dal Tribunale ecclesiastico di competenza
per i Servi di Dio morti nel territorio della diocesi di Algeri. La Santa Sede
aveva invece rilasciato il nulla osta il 31 marzo 2007.
Il film «Uomini di Dio» e
le altre opere artistiche
La vicenda dei sette
monaci di Tibhirine, intanto, era diventata il soggetto per un film. «Uomini di
Dio» (in originale «Des hommes et des dieux», «Uomini e dèi»), diretto da
Xavier Beauvois e realizzato da professionisti, uscì nel 2010 in molti Paesi
del mondo, ottenendo un notevole successo di pubblico e di critica.
Oltre al film, hanno
cominciato a essere realizzati monumenti, cappelle, targhe, altari, stele,
vetrate, dipinti, sculture, libri d’arte, opere musicali, di teatro, poesie e
mostre in molte parti del mondo, specie in Francia e nei luoghi di presenza dei
Trappisti.
Il riconoscimento del
martirio e la beatificazione
La conclusione
dell’inchiesta diocesana si è svolta nell’ottobre 2012. Gli atti dell’inchiesta
sono stati convalidati il 15 febbraio 2013. La “Positio super martyrio” è stata
presentata nel luglio 2016.
I Consultori teologi
della Congregazione delle Cause dei Santi hanno esaminato la “Positio” il 30
maggio 2017, mentre i cardinali e i vescovi membri della stessa Congregazione
hanno emesso il loro parere positivo il 16 gennaio 2018.
Dieci giorni dopo, il 26
gennaio, ricevendo in udienza il cardinal Angelo Amato, Prefetto della
Congregazione delle Cause dei Santi, papa Francesco ha autorizzato la
promulgazione del decreto con cui monsignor Claverie e i suoi diciotto compagni
potevano essere dichiarati martiri.
Il rito della
beatificazione si è svolto l’8 dicembre 2018 a Orano, nella basilica di Nostra
Signora di Santa Cruz (Santa Cruz è un quartiere di Orano, fondato da immigrati
spagnoli). A presiederlo come inviato del Santo Padre, il cardinal Giovanni
Angelo Becciu, successore del cardinal Amato come Prefetto della Congregazione
delle Cause dei Santi.
La memoria liturgica dei
diciannove Beati, compresi i sette monaci, è stata fissata all’8 maggio, data
della nascita al Cielo di fratel Henri Vergès e di suor Paul-Hélène Saint-Raymond,
i primi che furono uccisi.
Il monastero di Tibhirine
oggi
Nel 2001 i Trappisti
lasciarono il monastero di Tibhirine, affidato al vescovado di Algeri. Si
trasferirono in Marocco, dove già avevano la piccola comunità di Fès e dove
padre Christian e gli altri avevano preventivato di fuggire, per non tornare in
Francia, se la situazione fosse peggiorata.
Dal 2001 al 2016 padre
Jean-Marie Lassausse, della Mission de France, abitò nel monastero,
collaborando con i vicini algerini nella coltivazione dei terreni agricoli e
accogliendo pellegrini e visitatori. Dal 15 agosto 2016 si è insediata una
piccola comunità del movimento Chemin Neuf, che continua la stessa
missione.
Le singole schede
Contrariamente all’uso di
questo sito, nel corpo del testo delle singole schede anche i nomi religiosi
(per quelli che hanno cambiato il nome di Battesimo) sono stati lasciati in
francese, non italianizzati, perché i singoli Beati sono più noti in questo
modo.
97740 - Christian de
Chergé, sacerdote, 59 anni
97741 - Luc (Paul)
Dochier, religioso, 82 anni
97742 - Christophe
Lebreton, sacerdote, 45 anni
97743 - Bruno
(Christian) Lemarchand, sacerdote, 66 anni
97744 - Michel
Fleury, religioso, 52 anni
97745 - Célestin
Ringeard, sacerdote, 62 anni
97746 - Paul Favre-Miville,
religioso, 57 anni
Autore: Emilia
Flocchini
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/95846
Voir aussi : https://www.moines-tibhirine.org/
https://nunraw.blogspot.com/2009/05/19-algeria-martyrs.html