Enluninure de la Weißenauer Passionale)
Fondation Bodmer, Coligny, Suisse ; Cod. Bodmer
127, fol. 191r
Saint Léon IX, Pape
De la famille des comtes d'Alsace, Brunon, né en 1002,
devient prêtre de la cathédrale de Toul. Nommé évêque de la même ville, il sait
décliner les honneurs inutiles et garder sa liberté vis-à-vis des puissants.
Dans son diocèse, qu'il sillonne, il gagne les cœurs et favorise l'implantation
de l'Ordre de Cluny. Il défend les biens d'Eglise contre les usurpateurs, mais
vend les vases sacrés pour aider les malheureux, qu'il sert lui-même. Il prie
longuement la nuit, fait chaque année un pèlerinage à Rome. En 1048, devant les
luttes entre plusieurs candidats à la papauté, l'empereur convoque une diète à
Worms. Brunon y assiste. Très estimé de tous, il est choisi comme pape. Il
s'attaque alors avec fermeté aux abus qui minent le clergé, parcourt la
chrétienté pour promouvoir la réforme, convoque des conciles locaux pour
inviter les prêtres à réfléchir à leur conduite. Il préfère utiliser la bonté
et l'indulgence, mais n'hésite pas à prendre des sanctions nécessaires. Il fait
reconnaître l'indépendance de la Hongrie et tente de s'opposer aux exactions
des Normands en Italie du Sud. Il meurt en 1054 ; de nombreux miracles ont lieu
à son tombeau placé aujourd'hui sous un autel de la basilique Saint-Pierre.
Après la période la plus sombre de l'histoire de
l'Eglise, c'est lui qui fut à l'initiative de la belle réforme qu'on nommera
« Grégorienne » du nom d'un de ses successeurs, et qui assurera
l'Eglise médiévale sur des bases résolument évangéliques.
SOURCE : http://www.paroisse-saint-aygulf.fr/index.php/prieres-et-liturgie/saints-par-mois/icalrepeat.detail/2015/04/19/6255/-/saint-leon-ix-pape
Saint Léon IX
Pape (150 ème) de 1049 à 1054 (+ 1054)
Le premier pape de la réforme grégorienne est né à
Eguisheim dans le Haut-Rhin. Élève de l'école épiscopale de Toul, puis chanoine
de sa cathédrale et enfin évêque, il se préoccupera de la vie régulière des
monastères de son diocèse. Nommé pape par l'empereur, il n'accepta cette charge
qu'après son élection par le peuple de Rome. Il parcourut l'Occident pour
éviter les pratiques de la simonie qui achetait les charges épiscopales et
monastiques.
Vis-à-vis de l'Orient chrétien, il tente la
conciliation par une ambassade de cardinaux, mais elle échoua devant
l'intransigeance du patriarche Michel Cérulaire. La rupture qui s'en suivit ne
peut lui être imputée.
La fin de son pontificat fut assombrie par l'expansion
normande dans le sud de l'Italie. Il fut d'ailleurs fait prisonnier après que
les armées pontificales aient été battues en juin 1053. Il peut rentrer à Rome
8 mois plus tard, en mars. Mais, épuisé par les épreuves, il meurt quelques
semaines après.
Les historiens retiennent de lui qu'il sut choisir de
grands collaborateurs dont l'un deviendra le pape Grégoire VII. Ils retiennent
aussi son abnégation, sa patience et son souci de la vie spirituelle du peuple
chrétien.
Les anathèmes réciproques lancés entre le patriarche
de Constantinople et le Pape de Rome ont été levés le 7 décembre 1965 par le
pape Paul VI et le patriarche Athénagoras pour en effacer la mémoire et ouvrir
la voie vers l'unité.
- Brunon de Dagsbourg naît le 21 juin 1002 dans une
famille de haute noblesse.
Grand prévôt de la Collégiale de Saint-Dié, en 1026,
il devient évêque de Toul par le choix unanime de la cité. Le 22 août 1048, il
devient pape sous le nom de Léon IX.
Il parcourt l’Europe, préside 9 conciles, consacre les
églises de Remiremont et de Saint Maurice d’Épinal et canonise les Saints du
'Saint-Mont'. Il ne peut empêcher la rupture de 1054 entre Rome et
Constantinople. Il meurt le 19 avril de la même année. La basilique vaticane
garde son corps. (diocèse de Saint-Dié)
- Fils du comte de Dagsbourg, Bruno de Dagsbourg ou
d’Eguisheim est né le 21 juin 1002. Dès 1026, il fut désigné comme évêque de
Toul. En 1048, il fut élu pape sous le nom de Léon IX. Il prépara la réforme
grégorienne. Ses efforts pour rapprocher l’Eglise latine de l’Eglise grecque
échouèrent. En qualité de pape, il visita plusieurs fois son pays natal et
consacra, à ces occasions, plusieurs églises du diocèse de Metz: Saint-Arnoul à
Metz, l’église abbatiale de Hesse. Il mourut le 19 avril 1054. Son corps est
gardé à la basilique vaticane. (diocèse de Metz)
-C’est au IVe siècle que nous trouvons les premiers
indices sûrs de l’existence d’une communauté chrétienne avec la mention de St
Amand, communauté probablement entièrement détruite lors de l’invasion des
Alamans (Ve siècle). C’est le royaume franc (au VIe siècle) qui permit
l’expansion de la foi et la christianisation, sous l’impulsion d’évêques (St
Arbogast, VIe siècle) ainsi que de missionnaires, notamment des moines
irlandais (St Gall, St Colomban...). De grands noms, de saints, d’évêques,
d’hommes de Dieu, jalonnent l’histoire de notre diocèse et l’ont marquée: qu’il
suffise de citer sainte Odile, Herrade, le pape saint Léon IX, fils des
Seigneurs d’Eguisheim... (Historique - diocèse de Strasbourg)
À Rome, près de saint Pierre, en 1054, saint Léon IX,
pape, qui d’abord évêque de Toul, défendit fermement son Église pendant
vingt-cinq ans puis, élu au siège de Rome, pendant cinq ans il convoqua plusieurs
synodes pour réformer la vie du clergé et extirper la simonie.
Martyrologe romain
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1004/Saint-Leon-IX.html
Saint Léon IX, Pape
Brunon de Dabo naquit à la frontière de l’Alsace et de la Lorraine en 1002, dans une famille de la plus haute noblesse. A cinq ans seulement, sa mère, l’envoya à Toul pour y suivre l’enseignement de l’école épiscopale. Vers l’âge de quinze ans, il entra au chapitre en qualité de chanoine et fut, quelques années plus tard, ordonné diacre. Brunon dirigeait en Italie le contingent fourni à l’armée impériale par l’évêque de Toul, quand, celui-ci venant à mourir, il fut élu pour lui succéder, en avril 1026. Il avait vingt-quatre ans.
Brunon de Dabo gouverna le diocèse de Toul pendant près d’un quart de siècle avec tant de sagesse qu’à la fin de l’année 1048, il fut choisi par l’empereur Henri III pour occuper la chaire de saint Pierre. Pape sous le nom de Léon IX, il apporta à la réforme de l’Église qui sombrait alors dans les plus graves désordres, une énergie peu commune en même temps que de grandes qualités psychologiques. Il parcourut l’Italie, la France, l’Allemagne, tenant en tous lieux des réunions d’évêques pour réformer les mœurs, restaurer la discipline. Son activité prépara le brillant pontificat de saint Grégoire VII, le moine Hildebrand, que saint Léon IX avait eu comme conseiller. Cependant, s’il connut des succès, il eut aussi la tristesse de voir s’achever le schisme entre la papauté et l’Église d’Orient ; il eut également beaucoup à souffrir d’une guerre contre les Normands de l’Italie du Sud dans laquelle il fut entraîné et qui lui valut une captivité de huit mois. Il mourut à Rome le 19 avril 1054 et fut inhumé à Saint-Pierre.
Son attachement au diocèse de Toul le fit conserver pendant 3 années le titre d’évêque de Toul. Le 20 mai 1050, de retour à Toul, il canonisa solennellement saint Gérard mort en 994, et le 22 octobre suivant, lui consacra un autel dans la cathédrale, après avoir procédé à l’élévation de ses reliques.
Léon IX
1049-1054
Léon
IX fut le cent cinquante-deuxième pape, successeur de Damase II. Le très agité
11e siècle vit se succéder sur le siège de Pierre vingt-deux papes
et quatre anti-papes.
Baptisé
Bruno au baptême - certains disent Brunon, les deux sont possibles - il
était né le 21 juin 1002 au château d’Egisheim en Alsace, de Hugo et Hedwige,
qui étaient de l’aristocratie.
Bruno
fut confié à cinq ans à l’école épiscopale de Toul, où il se montra extrêmement
doué pour les études, qu’il accomplit avec rapidité.
Durant
son adolescence, Bruno fut un jour durant son sommeil agressé au côté droit du
visage par quelque bête venimeuse : réveillé par la douleur, Bruno put se
débarrasser de la bête, mais resta longtemps blessé. Une nuit, il vit un saint
moine lui faire le signe de la croix sur les lèvres et les parties tuméfiées,
après quoi la guérison complète se fit en quelques jours : Bruno fut toujours
convaincu qu’il s’était agi de saint Benoît, en récompense pour l’action
bienfaitrice de ses parents en faveur des monastères.
Bruno
entra dans la cléricature, il était diacre à vingt-trois ans (et probablement
prêtre à vingt-quatre), quand on le proposa pour succéder à l’évêque défunt de
Toul. L’empereur Conrad voulut le faire sacrer à Rome par le pape, mais Bruno
refusa humblement, par égard pour son métropolite, l’archevêque de Trêves qui
le sacra à Trèves. C’était en 1027, Bruno avait vingt-cinq ans.
Une
des priorités du nouvel évêque, fut l’attention aux monastères, surtout
bénédictins. Il agrégea à Cluny les deux abbayes de Saint-Mansuy et
Moyenmoutier, où il nomma des abbés choisis parmi les moines en remplacement
des abbés laïcs indignes ; il acheva l’abbaye de moniales de Poussay.
Lors
d’une malheureuse guerre entre Eudes de Champagne et Conrad de Bourgogne, il
vendit les vases sacrés pour venir en aide aux populations malheureuses.
Chaque
jour, Brunon priait beaucoup, veillait la nuit, il priait particulièrement
saint Pierre, et fit chaque année le pèlerinage à Rome. Une année que sa suite
avait été frappée par une contagion, il trempa une relique de saint Epvre dans
du vin, qu’il distribua aux malades : la contagion disparut. Une année où il
fut particulièrement éprouvé intérieurement, il se fit une nuit porter devant
l’autel de saint Blaise, où il fut ravi en extase : saint Blaise vint le
soigner ; sortant de l’extase, il sentit ses forces revenir et put chanter tout
l’office de nuit avant de revenir chez lui à pied.
Ces
épreuves avaient été plusieurs deuils de sa famille : deux frères, ses parents,
l’empereur Conrad moururent, et son beau-frère subit une condamnation et une
excommunication.
Le
pape Damase II mourut en 1048. A cette époque, le choix du pape devait avoir
l’agrément de l’empereur, et ce fut Bruno qui fut désigné à l’unanimité. Il
prit le temps de célébrer Noël dans son diocèse, et arriva à Rome le 2 février
1049, où il fut acclamé.
Avec
le nom de Léon IX, Bruno commença alors une campagne en règle contre deux abus
qui sévissaient dans le clergé : la simonie et l’incontinence des clercs. Un
premier synode romain ne réunit que peu d’évêques ; il le compléta par d’autres
synodes tenus en diverses localités, dans l’ordre : Pavie, Reims, Mayence,
Salerne, Siponto, Rome, Mantoue (où ses ennemis pénétrèrent dans l’église-même
pour en empêcher les débats.
En
dehors de ces synodes, le pape s’arrêta aussi en diverses localités : entre
autres à Toul, dont il conserva l’administration, mais il parcourut les
diocèses d’Italie, la Bourgogne et l’Alsace, les villes d’Allemagne.
L’archevêque Berthald de Besançon fut déposé ; le duc de Basse-Lorraine fut
excommunié jusqu’à ce qu’il fît pénitence ; l’abbé de Pothières fut déposé ;
l’évêque de Langres excommunié ; l’hérésiarque Bérenger fut excommunié. Le
schisme de Michel Cérulaire s’étant accentué, les légats du pape durent
l’excommunier au nom de Léon IX.
Une
expédition malheureuse contre les Normands de basse Italie tourna finalement en
faveur du pape : les Normands se soumirent à lui et se constituèrent ses
vassaux.
En
février 1054, il sentit que son heure approchait. Il revint à Rome et se fit
porter devant l’autel de saint Pierre. Le 17 avril, il annonça sa mort pour le
19. Le 18 il se fit porter encore une fois devant l’autel de la Confession, où
il s’endormit pour son dernier sommeil.
Selon
une autre version, Léon IX avait fait venir tout le clergé romain en la
basilique Saint-Pierre le 19 avril ; il leur adressa la parole une dernière
fois et, s’étant retourné vers l’autel, il se signa et s’écroula, mort.
Il
s’éteignit au matin du 19 avril 1054, après un pontificat de cinq années, deux
mois et sept jours.
On
grava sur sa tombe le distique suivant :
Victrix
Roma dolet, nono viduata Leone Rome victorieuse souffre, devenue
veuve de Léon IX,
Ex
multis talem non habitura Patrem. Parmi tant d’autres, elle n’aura plus un tel
Père.
Dans
les quarante jours qui suivirent les funérailles de Léon IX, on put attribuer
au défunt soixante-dix guérisons extraordinaires. En 1087, la canonisation
populaire fut officiellement ratifiée, selon l’usage de l’époque. Lors d’une
exhumation des restes en 1606, le corps fut trouvé en parfaite conservation.
Le successeur de Léon IX fut Victor II.
SOURCE : http://www.samuelephrem.eu/article-04-19-116073703.html
Le Pape Leon IX et Sainte
Eugenie,
LÉON IX, un GRAND PAPE
D'importantes cérémonies célèbrent déjà et célébreront encore le deuxième millénaire d'une naissance, celle du pape Léon IX. Cette commémoration solennelle est pleinement justifiée, mais peut-être n'est-il pas inutile d'en évoquer brièvement les raisons. Disons le d'emblée, ce souverain pontife, qui ne régna que quatre ans, de 1049 à 1054, fut l'un de ceux dont l'action contribua le plus à faire de la papauté le centre moteur de l'Eglise latine.Naquit-il le 22 juin 1002 au château d'Eguisheim? Les historiens ne sont pas tous d'accord ; certains d'entre eux estiment plus probable qu'il vint au monde tout près de Dabo, sur le Durrenberg. Ce qui ne fait pas de doute en revanche c'est que son père appartenait à la famille des comtes du Nordgau, seigneurs d'Eguisheim, et que Brunon -tel était le nom de baptême du futur pape- séjourna fréquemment en Alsace, la province à laquelle il prodigua bien souvent les marques d'une profonde affection. La mère de Brunon, elle, était incontestablement lorraine. Que ce fût du côté paternel ou du côté maternel, l'ascendance de Brunon en faisait un membre de la très haute aristocratie, dont les alliances et les possessions s'inscrivaient dans un cadre beaucoup plus large qu'une région, fût-elle aussi riche et plaisante que la nôtre. Dans la parenté de Brunon figuraient aussi bien des comtes de Reims que des évêques de Langres et de Metz ; il était le cousin des empereurs Conrad II et Henri III.
Il n'avait que cinq ans lorsqu'il devint l'un des élèves de l'école cathédrale de Toul. Il y acquit une bonne formation que compléta très heureusement un séjour de deux ans à la chapelle royale qui était alors la pépinière des principaux dignitaires ecclésiastiques de l'Empire. Brunon retint l'attention du souverain qui en 1026 lui confia le soin de diriger le diocèse où il avait déjà passé quinze ans de son existence. Au cours de cet épiscopat, qui dura une vingtaine d'années, Brunon s'efforça de porter remède aux maux dont souffrait l'Église à cette époque. Les fonctions y étaient trop souvent considérées comme des sources de profit et, s'il en était besoin, on s'en assurait la possession en achetant les personnes qui en désignaient le titulaire. Cela s'appelait la simonie. Des hommes qui voyaient dans le service de 1'autel avant tout une carrière se souciaient peu du célibat ; leurs enfants prenaient leur succession et suivaient leur exemple. Ces pratiques, qualifiées de nicolaïsme, créaient des lignages de prêtres voire de prélats, dont tous les membres, tant s'en fallait, n'avaient pas les qualités requises pour leur ministère. Le laxisme avait pénétré jusque dans les monastères. Mais c'était également au sein du monde des moines qu'était apparu dès le Xe siècle un mouvement de réforme, en particulier à Cluny et à Gorze. Brunon trouva parmi les représentants de ce courant ses collaborateurs les plus sûrs et dans les abbayes de son évêché son action obtint les succès les plus évidents. Il fit preuve de tant de discernement et d'énergie qu'en 1048 Henri III voulut qu'il occupât le siège de saint Pierre.
L'empereur se considérait comme le lieutenant de Dieu sur terre ; sa mission était temporelle et spirituelle à la fois. Or la tête de l'Église n'était guère plus saine que son corps. Les clans de 1'aristocratie romaine se disputaient le Saint Siège. En 1046, Henri III décida de mettre fin à ce désordre. Il fit déposer par un synode les trois papes qui prétendaient détenir le souverain pontificat et fit élire à leur place l'évêque de Bamberg, qui ne tarda pas à mourir dans des circonstances suspectes, puis celui de Brixen, qui subit le même sort. La robuste nature de Brunon et le riche ensemble de ses dons le désignaient pour prendre le relais de ses prédécesseurs. Il se rendit donc à Rome, y fit confirmer le choix du souverain par le clergé de la ville et prit le même nom que Léon le Grand qui avait exalté jadis la gloire de la Ville éternelle. Mais il prit soin de se constituer un état-major dont les membres avaient gagné sa confiance à Toul, en particulier le moine Humbert de Moyenmoûtier, dont l'intelligence était pénétrante mais qu'un caractère abrupt ne prédisposait pas à la diplomatie. Les organes de gouvernement furent réorganisés ; les services de la chancellerie, désormais très actifs, suivirent le modèle impérial et le rôle des cardinaux, auxquels furent confiés des postes clés de l'administration, s'accrut très sensiblement ; ces fonctions, naguère réservées aux représentants des familles romaines étaient ouvertes aux "étrangers", ce qui ne laissait pas de souligner le caractère universel du Saint Siège.
A Rome comme à Toul, Léon IX entendait combattre le nicolaïsme et la simonie. Quelques semaines après avoir pris possession de son trône, en avril 1049, aux prélats réunis en synode, il rappela que ces pratiques étaient interdites. Mais de France et d'Allemagne aucun prélat n'était venu. Le pape décida donc d'aller sur place. Puisque maintenant il était responsable de toute la chrétienté, il la parcourerait de la même manière qu'il avait parcouru son diocèse. Quatre voyages, de juillet 1050 jusqu'au printemps 1051, de juin 1052 à mars 1053, il traversa l'Europe ; on le vit à Bénévent au sud, à Cologne au nord, à Reims à l'ouest, à Bratislava à l'est. Tous ces trajets étaient accomplis à cheval ; pour couvrir une distance de quelque cinquante kilomètres, il fallait un jour entier. Au terme de ces chevauchées épuisantes, le travail le plus rude commençait, la présidence des assemblées qui n'étaient pas toujours dociles, les célébrations solennelles aux rites nombreux et complexes. A deux reprises certainement, trois peut-être Léon IX vint en Alsace. Il fit halte pour y procéder à des bénédictions et des consécrations à Andlau, Altdorf, Eguisheim, Ottmarsheim et Sainte-Croix-en-plaine. Jamais un pape n'avait voyagé comme celui-là. Pour la réforme, sa présence, sa parole, le rayonnement de sa ferveur firent plus que n'auraient obtenu des oukases proclamés au loin. On attend de nos jours qu'un chef soit "sur le terrain". Léon IX comprit cette nécessité bien avant que les moyens de communication modernes n'eussent permis d'en tenir compte plus aisément.
Un échec pénible marqua la fin du pontificat. Des aventuriers normands avaient entrepris la conquête de l'Italie du sud. Ils menaçaient Bénévent, la pointe méridionale des États du pape. Léon IX voulut les arrêter ; des hommes qu'il avait recrutés dans 1'Empire furent battus par ces guerriers qui avaient 1'audace des Vikings, leurs lointains aïeux. Quand le souverain pontife, après de longs mois de captivité, revint à Rome, il n'était plus que l'ombre de lui-même. Il s'éteignit le 19 avril 1054. Le légat qu'il avait envoyé à Constantinople pour y explorer la possibilité d'une réconciliation avec l'Église orthodoxe, Humbert de Moyenmoûtier, ne savait pas qu'avec la mort de son mandant son mandat avait pris fin, lorsque, le 16 juillet, il excommunia le patriarche de Constantinople, ouvrant ainsi le schisme entre l'Occident et l'Orient.
Ne restons pas sur cette note sombre. Après la mort de Léon IX, l'équipe de ses collaborateurs approfondit et prolongea le sillon qu'il avait entrepris de tracer. Sans lui, la réforme dite grégorienne, qui modifia complètement les structures de l'Eglise et sa position dans la société, n'aurait pas pu prendre corps. Il fut le premier qui oeuvra pour que la papauté ne restât pas un pouvoir lointain et de médiocre prestige, mais devînt le coeur et le cerveau de la chrétienté d'Occident.
Francis Rapp.
Francis Rapp est né en 1926. Agrégé d'histoire, docteur d’État, il a enseigné pendant de nombreuses années à l'université de Strasbourg. Membre de l'Institut (Académie des Inscriptions et Belles-Lettres) depuis 1993, il est l'auteur, entre autres, de l’ouvrage “Le Saint Empire Romain Germanique, d’Otton le Grand à Charles Quint” aux Editions Tallandier (2000).
On pourra consulter l'excellent ouvrage de Ch. Munier, Le pape Léon IX et la réforme de l'Église, Éditions du Signe, Strasbourg, 2002.
Bleiglasfenster in der Kirche Saint-Hippolyte in Paris (13. Arrondissement),
Darstellung: hl. Leo IX., Ausführung: Lux Fournier (Tours)
Un pape alsacien: LÉON IX d'Eguisheim
Prosper ALFARIC
Professeur d'histoire des religions à la Faculté des Lettres de Strasbourg1
Annuaire de la Société Historique, Littéraire et Scientifique du Club Vosgien
(1933)
Entre tous les Alsaciens de marque, le pape Léon IX occupe une place d'honneur. Il compte parmi les plus grands que le Moyen Âge ait connus, et l'Église l'a inscrit au catalogue de ses saints. Il a joué en divers pays un rôle de premier plan. Avec lui c'est une période importante de l'histoire du christianisme que nous voyons revivre.
Par une chance assez rare pour les hommes de son temps, nous sommes assez bien documentés sur lui. Un de ses familiers, le lorrain Wibert, nous a laissé une narration détaillée de sa vie, dont un premier livre fut rédigé, du moins en partie, avant sa mort, un second quelques années après 2. Divers autres contemporains, chroniqueurs, moralistes ou polémistes, nous fournissent sur lui des renseignements complémentaires assez précis et abondants 3. De lui-même, d'ailleurs, nous possédons un grand nombre de pièces, lettres, bulles ou chartes, dont la plupart ont un caractère officiel, mais dont certaines portent sa marque personnelle 4. Grâce à ces documents, si nous savons en faire un usage judicieux, nous pouvons arriver à reconstituer assez bien, tout au moins en substance, la carrière du pontife, et les événements qui en forment le cadre.
Divers essais ont été tentés en ce sens 5. Mais ils témoignent, en général, d'un parti-pris d'admiration qui suffit à les vicier. Ils tendent à glorifier le saint, à le présenter comme un parfait modèle, qu'on ne saurait trop imiter.
Autre est la tâche de l'historien. Aussi opposé à tout panégyrique qu'à tout dénigrement, il n'a qu'un seul souci, celui de voir les hommes tels qu'ils furent, de les comprendre et de rendre à chacun sa vraie physionomie. C'est de cette unique préoccupation que sont inspirées les pages qu'on va lire.
I
Celui qui devait être le pape Léon IX naquit, nous dit Wibert, le 21 juin de l'an 1002, «sur les terres de la douce Alsace»6. Le même biographe donne à entendre que ses parents habitaient le château d'Eguisheim 7, celui sans doute dont trois grandes tours se voient sur un piton des Vosges, au sud-ouest de Colmar 8. Son père, Hugues, appartenait à la puissante famille des comtes d'Alsace. Il était cousin du duc Conrad de Franconie, qui allait bientôt devenir empereur d'Allemagne. «Teuton de nationalité, dit Wibert, il maniait fort bien la langue de son pays, en même temps que le latin»9, c'est-à-dire le roman 10.
Sa mère, Helwige, était une «latine». Entendons par là qu'elle était d'un pays où l'on parlait le roman, non l'allemand. Mais elle pratiquait le même bilinguisme 11. Elle aussi appartenait à la plus haute noblesse. Wibert lui attribue même une ascendance royale 12, ce qui permet de supposer qu'elle était apparentée aux rois de France 13.
L'union de cette «latine» avec ce « teuton» est un symbole de la complexité qu'offrait déjà l'Alsace, point de rencontre entre deux races et deux cultures. Trois fils en naquirent, Hugues, Gérard, et le futur Léon IX, qui reçut au baptême le nom de Brunon, ainsi que plusieurs filles 14.
La destinée de ces enfants était tracée d'avance. Elle devait se modeler sur celle de leurs parents. De père en fils les châtelains d'Eguisheim étaient des batailleurs et des dévots. Possesseurs, comme tous leurs proches, d'immenses domaines qu'exploitait à leur profit une population de serfs attachés à la glèbe, ils étaient prêts à foncer sur quiconque leur en disputait, à eux ou à leur clan, la moindre parcelle. Par contre, ils montraient la plus grande déférence et un dévouement exemplaire à l'égard du clergé, soit séculier, soit régulier, qui prêchait le respect de l'ordre établi, et qui, après avoir assuré de son mieux leur tranquillité sur la terre, leur promettait un bonheur éternel dans le ciel.
«Dès leur premier âge, dit Wibert (I,1), ils repoussèrent vigoureusement par les armes, avec un courage supérieur, les troupes ennemies, afin de se défendre ainsi que leur parti. Puis, devenus vieux, ils rejetèrent toute la superbe de leur race et le luxe du monde, pour revêtir l'humilité et la pauvreté du Christ, en construisant des monastères à l'intérieur et aux dépens de leurs domaines.»
Les moines passaient, plus encore que les prêtres séculiers, pour être en bons termes avec le ciel. Travailler pour eux paraissait le moyen le plus sûr de se garantir l'accès du paradis. Les dons qu'on leur faisait constituaient un placement idéal.
Aussi les aïeux de Brunon se montrèrent-ils très généreux à leur égard. Ils fondèrent, notamment, deux monastères, l'un à Hessen, près de Sarrebourg, en l'honneur de saint Martin15, l'autre à Altorf, près de Molsheim, dédié à saint Cyriace 16.
Les parents du futur pape continuèrent cette tradition. Ils construisirent à Woffenheim, non loin de leur château, un couvent, «très propre, dit Wibert, à la vie de retraite», qui fut dédié à la «Sainte Croix» et largement doté avec les dîmes de certains domaines 17.
Détail curieux, qui doit se rattacher à cette fondation, et qui montre combien l'atmosphère familiale était imprégnée de mysticisme, quand Brunon naquit, on crut remarquer sur tout son corps des stigmates en forme de petites croix 18. Déjà sa mère, au cours de sa grossesse, avait eu, nous dit-on, une «vision», au cours de laquelle un religieux lui était apparu et lui avait dit qu'elle donnerait le jour à un fils qui serait grand devant Dieu et qui devait être appelé Brunon 19.
Le fait, s'il est exact, s'explique assez bien par le respect que les châtelains d'Eguisheim témoignaient aux moines, et par le souci qu'ils avaient de bien assurer l'avenir de ce troisième fils. Les deux aînés, Hugues et Gérard, étaient, selon la coutume, destinés à batailler et à continuer la lignée. Il convenait que le plus jeune entrât dans le clergé. En ce cas ses parents pouvaient rêver pour lui la destinée du grand Brunon, duc de Lorraine et archevêque de Cologne, mort 37 ans auparavant et vénéré depuis lors comme un saint, à qui Helvige était sans doute apparentée, ou celle d'un autre Brunon, cousin par alliance du comte d'Eguisheim, qui était devenu pape en 996 et venait de mourir en 99920.
La mère était d'une grande piété. Elle fut si frappée, nous est-il dit, par ce présage, confirmé à ses yeux, par les stigmates cruciaux du nouveau-né qu'elle voulut, contre son habitude, allaiter elle-même cet enfant du miracle 21.
Pourtant, les parents de Brunon l'éloignèrent d'eux, dès sa 5° année, dans l'intérêt de son avenir. Brunon fut envoyé à l'école épiscopale de Toul, dirigée par l'évêque Bertold, que fréquentaient beaucoup de jeunes nobles, appelés à faire leur carrière dans l'Église 22. Il devait y trouver deux cousins, à peine plus âgés que lui, qui allaient être ses condisciples et ses amis, puis ses collègues dans l'épiscopat. Tous deux s'appelaient Adalbert. L'un était fils du duc de Lorraine Thierry. L'autre avait pour père le duc de Luxembourg Frédéric, un cousin de ce même Thierry. Le premier venait d'être nommé par l'empereur, malgré son jeune âge, évêque de Metz. Mais il allait mourir sans avoir pu prendre possession de son siège, en 100923. Le second devait obtenir un jour le même titre. À cette époque, il se faisait remarquer par ses succès dans les études. «Comme il passait déjà pour un petit savant, il fut, sous la direction du maître des études, établi précepteur de son jeune parent». Il se lia d'une étroite amitié avec lui et fut pour lui comme un grand frère24.
Brunon parcourut, à ses côtés, et sous sa conduite, la série des sept arts libéraux, ceux du «trivium», grammaire, rhétorique, logique, et ceux du «quadrivium», arithmétique, musique, géométrie, astronomie. Dans tous il fit, nous dit-on, de rapides progrès 25.
Sa mère suivait avec intérêt le cours de ses études. Une fois, rapporte un chroniqueur, elle lui avait fait cadeau d'un magnifique psautier, écrit en lettres d'or, portant au frontispice l'image de Louis le Pieux, à qui il avait appartenu. Elle l'avait acquis pour lui à Toul. Mais elle apprit ensuite que le précieux manuscrit avait été volé aux moines de Saint Hubert d'Audain, au diocèse de Liège. Elle le leur restitua, et le fit d'autant plus volontiers, que le jeune étudiant n'en retirait qu'un médiocre profit et apprenait avec lui plus difficilement ses leçons 26.
Helwige semble avoir rêvé pour lui, dès cette époque, la succession de l'évêque Bertold, qui allait bientôt mourir, et dont la santé donnait sans doute des signes de déclin. Une nuit, pendant son sommeil, elle se vit entrant par le palais épiscopal dans la basilique Saint-Etienne, où un des prédécesseurs de Bertold, saint Gérard, mort en 994, s'approchait d'elle et lui remettait sa propre étole 27. Elle n'eût vraisemblablement pas songé à cet insigne si elle ne l'avait désiré pour son fils.
Un accident faillit briser tous ces espoirs. Brunon était «au début de sa puberté». Ses études s'achevaient. Il avait maintenant plus de vacances et faisait des stations fréquentes à Eguisheim 28. Une nuit de samedi, comme il dormait «dans une chambre très agréable», un crapaud ou une grenouille grimpa sur le côté droit de son visage et s'y cramponna de ses quatre pattes. Eveillé en sursaut, le jeune homme sauta au bas du lit et d'un coup brusque de sa main fit tomber la hideuse bête, qu'il vit ensuite, au clair de lune, remonter sur l'oreiller, mais que les domestiques, alertés aussitôt, ne purent découvrir. Son visage enfla, ainsi que sa gorge et sa poitrine. Il faillit mourir. Au bout de deux mois, l'abcès creva soudain, derrière l'oreille droite, et son ami Adalbéron, qui se trouvait à son chevet, se hâta d'en prévenir la famille. Brunon aimait plus tard à rappeler le fait, et il expliquait que sa guérison était due à saint Benoît, qu'il avait vu descendre vers lui, comme sur une échelle lumineuse, et attirer le pus au point d'échappement29.
À quelque temps de là, le 25 août 919, l'évêque Bertold mourait. Un chanoine de Cologne du nom d'Hermann fut appelé par l'empereur Henri II à lui succéder. Ce dut être une grosse déception pour Helwige, qui avait ambitionné ce siège pour son fils. Brunon lui-même ne paraît pas avoir nourri une tendresse particulière pour le nouvel élu. Son biographe se contente de dire qu'il «ne refusa pas» de lui obéir. Encore donne-t-il à entendre que cette obéissance avait des limites. Il le montre, en effet, défendant les moines de Saint Epvre contre l'évêque et se dressant devant eux, pour les protéger, «comme un mur». Il ajoute que ce fut à l'autorité montrée par lui en même temps qu'à son habileté que les chanoines de Toul durent de conserver intacte leur règle et leur prébende 30.
Ce dernier détail donne à penser que Brunon avait été agrégé à leur corporation. Ainsi peut s'expliquer en partie l'intérêt qu'il montrera plus tard pour de nombreux chapitres. La règle canoniale d'ailleurs, dont l'auteur était un ancien évêque de Metz, saint Chrodegang, s'inspirait dans une large mesure de celle de saint Benoît. En prenant sa défense, Brunon obéissait aux mêmes préoccupations qu'en se faisant l'avocat des moines de Saint-Epvre. Il voulait sauvegarder l'idéal religieux qu'il tenait de sa famille et particulièrement de sa mère.
Un événement imprévu donna, pour quelque temps, un autre cours à son activité.
Le 14 juillet 1024, l'empereur Henri II mourut. Le duc de Franconie Conrad fut appelé à recueillir sa succession. C'était une bonne aubaine pour les châtelains d'Eguisheim. Ils lui recommandèrent son jeune cousin. Plusieurs de ses proches intervinrent dans le même sens. Brunon fut donc appelé peu après, à la cour, pour y parfaire son éducation et s'y préparer aux hautes fonctions qu'il aurait certainement à remplir dans l'Église 31.
Il s'y fit bientôt remarquer par l'aménité de son caractère. Au bout de quelques jours, dit Wibert, il avait gagné toutes les sympathies. Comme son nom était porté par d'autres, on le distingua d'eux en l'appelant «le bon Brunon». Conrad lui-même et son épouse, Gisèle, le prirent en affection et l'admirent dans leur intimité 32.
Une occasion s'offrit bientôt à lui de leur témoigner sa reconnaissance. Au début de 1026, le chef du saint Empire faisait la guerre en Italie contre les villes lombardes révoltées, plus particulièrement contre Milan. Il enjoignit à ses feudataires de lui envoyer des renforts. L'évêque de Toul était atteint par cet ordre. Jeune et valide, il n'eût pas hésité à marcher en tête de ses hommes. En ce temps, les chefs d'Eglises n'éprouvaient aucun scrupule à se muer en capitaines. Mais il était vieux et malade. D'accord avec son suzerain, il se fit remplacer par Brunon 33.
Le jeune homme avait alors 23 ans. Il était engagé dans les ordres et venait de recevoir le diaconat. Cela ne l'empêcha pas d'accepter la mission qui lui était confiée. Il s'en acquitta, nous dit-on, à la perfection. II fixa les campements, disposa les postes avec les sentinelles, régla les approvisionnements et les soldes, comme eût fait un vieux capitaine 34. Si le fait est exact, il montre que Brunon joignait à l'esprit religieux de sa mère l'entraînement guerrier de sa lignée paternelle 35.
Pendant qu'il exerçait ses talents militaires, une nouvelle lui vint de Toul. L'évêque Hermann venait de mourir, le ler avril 1026, près de Cologne, dans un de ses domaines, où il était allé passer le carême 36. Le clergé et le peuple demandaient que sa succession lui fut attribuée. Le moine Norbert qui avait été chanoine de la cathédrale, et un membre du chapitre, nommé Liéthard, avaient été envoyés auprès de lui et de Conrad, pour faire agréer ce choix par l'un comme par l'autre. Ils portaient deux lettres officielles. L'une, adressée à Conrad, lui faisait remarquer que la ville de Toul, située à l'extrémité de l'Empire, était réclamée par les rois de France et avait grand besoin, pour se défendre contre eux, d'un évêque de haute naissance, énergique et habile, que, d'autre part, Brunon y avait fait preuve de ces qualités, au cours de ses études, et qu'il lui appartenait, ayant reçu là tous les ordres jusqu'au diaconat. L'autre missive, destinée à l'élu éventuel, le pressait de ne pas dédaigner la cité où il avait été élevé quoiqu'elle fut bien pauvre et indigne de lui, en souvenir du Christ, qui s'est fait indigent et s'est humilié jusqu'à la mort 37.
Ces remarques sont suggestives, car elles attestent, sans le vouloir, combien les considérations pécuniaires avaient coutume d'intervenir en pareille occurrence. Comme les évêchés avaient des dotations très inégales, c'étaient les candidats du plus haut rang qui obtenaient les plus riches, et on craignait de leur faire affront en leur proposant des sièges plus modestes 38.
Conrad en jugeait bien ainsi. Comme il tenait à son cousin, il eût voulu lui donner une situation plus haute et plus lucrative. Il lui conseilla de se réserver pour une occurrence meilleure. Puis, le voyant touché par la démarche des habitants de Toul et disposé à accepter leur offre, il finit par donner son consentement 39.
Brunon partit donc, accompagné d'une assez forte troupe. Le retour fut pénible. Les Lombards tenaient tous les chemins. Informés de son prochain passage, ils étaient aux aguets. Par précaution Brunon devança le gros de ses troupes avec cinq hommes. Bien lui en prit, car à Ivrée, dans le Piémont, quelques heures après son passage, les reste de l'escorte fut arrêté. Ayant franchi le Mont Cenis, il laissa, pour quelques heures, à La Chambre, dans la vallée de Maurienne, quatre de ses compagnons, harassés de fatigue, et partit en avant-garde avec le cinquième. Peu après les retardataires étaient, à leur tour, capturés. Parvenu enfin dans le Jura, il poursuivit son chemin sans encombre et obtint la libération des captifs, par l'entremise de sa belle-soeur Pétronille, épouse de son frère Gérard, qui était la nièce du roi de Bourgogne Rodolphe III40.
Le 19 mai 1026, il faisait son entrée dans sa bonne ville de Toul et il était solennellement intrônisé dans la cathédrale par son cousin Thierry de Luxembourg, évêque de Metz 41. Mais il ne pouvait encore être sacré, n'ayant pas l'âge de la prêtrise.
L'ordination devait se faire l'année suivante. Conrad voulait qu'elle eut lieu dans la ville des papes. Vainqueur des Lombards, il avait décidé de se faire donner la couronne impériale à Rome par Jean XIX, le jour de Pâques de 1027. Dans sa pensée, l'ordination de son cousin devait servir d'introduction à son propre sacre. Mais Brunon comprit que cette distinction exceptionnelle lui attirerait beaucoup de jalousies et le ferait voir de mauvais oeil par un certain nombre de ses collègues plus âgés. Son métropolitain Poppon, archevêque de Trêves, fit d'ailleurs savoir que c'était lui, lui seul, qui devait faire et qui ferait l'ordination. Il alla donc trouver Conrad, pour décliner l'invitation 42.
Dès son retour, il pria le chatouilleux prélat de l'ordonner et s'entendit avec lui sur la date de la cérémonie. Au temps fixé, il se rendit à Trèves. Mais aussitôt une difficulté nouvelle se présenta. Poppon invoqua un privilège qui obligeait les suffragants venant se faire sacrer par lui à prendre devant Dieu l'engagement formel de ne rien entreprendre sans son avis ni contre son ordre. C'en était trop. Brunon protesta et à son insistance il opposa un refus énergique. Finalement il quitta Trèves sans résultat 43.
L'empereur, instruit de l'incident, convoqua les deux parties à Worms. Sous sa pression, l'archevêque transigea. Il demanda qu'on lui promît, non plus de ne rien faire contre son ordre, mais de ne rien projeter d'important sans lui demander conseil. Brunon s'y engagea et fut enfin sacré le 9 septembre 1026. Dans la suite, il entretint avec le prélat consécrateur des rapports très cordiaux. Il mit un point d'honneur à solliciter fréquemment ses avis. Mais il fit à sa tête44.
Son administration épiscopale fut telle qu'on pouvait l'attendre du fils de la comtesse Helvige. Son principal souci fut pouvait travailler à la prospérité des instituts religieux de son diocèse. C'est Wibert qui le dit et il s'en édifie: «Ses soins sagaces, explique-t-il, tendirent par-dessus tout à développer la vie monastique» 45.
À vrai dire, le besoin s'en faisait grandement sentir. Les abbés, choisis parmi les cadets de la haute noblesse, menaient la vie large des grands seigneurs. Préposés à d'immenses domaines, ils étaient plus préoccupés d'en tirer profit que de réaliser la perfection évangélique. Celui de Moyenmoutier dans les Vosges et celui de Saint-Mansuy, dans un faubourg de Toul, avaient à cet égard mauvaise réputation. Dès le temps qui suivit son intronisation, Brunon les déposa. Il rattacha les deux communautés à la congrégation de Cluny et confia leur administration à Widric, prieur du monastère de Saint-Epvre, le seul de son diocèse où la règle bénédictine fut bien observée46.
Il poussa aussi ou aida quelquefois à fonder de nouvelles maison qu'il dota de son mieux. De tous côtés, sous sa direction, leur nombre s'accrût et leurs possessions s'étendirent.
Dans le préambule d'une charte confirmant les privilèges de l'une d'entre elles, Brunon expose ingénument la raison profonde qui l'inspirait: «Nous croyons, dit-il, qu'un grand profit nous adviendra, au moment critique où nous serons jugés, d'avoir accru les ressources alimentaires des serviteurs de Dieu»47. En d'autres termes, il compte s'assurer un bon capital de mérites dans le ciel en servant sur terre la cause des moines.
Beaucoup de grands prélats et de riches seigneurs calculaient de même à son époque. Mais il se distingua d'eux par la continuité avec laquelle il poursuivit ses placements mystiques.
Il se fit remarquer aussi par le sérieux avec lequel il conforma sa vie à ses convictions. Convaincu que les moines sont les amis de Dieu, il régla sa conduite sur eux, dans la mesure où il le pouvait sans sacrifier son rang. Il imita leur esprit de pauvreté en faisant d'abondantes aumônes. Il mena, comme eux, une vie chaste, qui contrastait avec la liberté qu'étalaient dans leurs moeurs beaucoup de ses collègues48. Il montra un goût très prononcé pour les offices liturgiques, et passe même pour avoir composé des chants d'église49. Cet évêque fut, à beaucoup d'égards, un vrai bénédictin.
Ses tendances monacales ne l'empêchèrent pas de prendre une part active aux affaires séculières. Mystique comme sa mère, il restait, comme son père, un grand féodal. Il était très attaché à son suzerain et il le servit avec la fidélité d'un vassal.
On le vit bien dans une affaire de territoire qui déchaîna une guerre terrible et qui mit son diocèse à feu et à sang. Le dernier roi de Bourgogne, Rodolphe III, était mort sans enfant. Il avait légué son héritage à Conrad, l'empereur d'Allemagne, époux de sa nièce Gisèle. Mais Eudes, comte de Champagne, qui était son neveu, se réclamait d'un droit de priorité. Il prit les armes pour les faire valoir. Quelque temps auparavant, Brunon avait été envoyé en mission par Conrad auprès du roi de France Robert le Pieux, pour tâcher de prévenir le conflit. Il avait pris fait et cause pour l'empereur. Mais il s'était fait, jusque dans sa ville épiscopale, des ennemis puissants, qui travaillèrent contre lui et soutinrent la cause du comte de Champagne. Encouragé par eux, Eudes vint mettre le siège devant Toul et faillit s'en emparer. Il ravagea tout le pays voisin, jusqu'au jour où il fut tué par le duc de Lorraine50.
L'attachement que Brunon avait montré à l'empereur devait lui concilier plus que jamais les faveurs de la cour. Conrad mourut en 1039. Mais son fils Henri III lui succéda. Il avait la même gratitude et la même affection pour l'évêque de Toul. Il le montra, au moment opportun, en faisant de lui le chef suprême de l'Église.
Remiremont, Musée Charles Friry : statue en chêne
(fin du XVIe siècle) représentant Brunon de Dagsbourg, évêque de Toul et futur
pape Léon IX.
II
Pour comprendre la suite des événements, il faut se rappeler quelle était la situation de la papauté.
Depuis la fondation du Saint Empire Romain Germanique, l'empereur était le maître de Rome, dont les habitants devaient lui jurer fidélité. C'était à lui que revenait, quand le siège pontifical était vacant, le droit de choisir un nouveau titulaire. Une convention avait été passée en ce sens, le 13 février 962, entre le pape Jean XII et le fondateur du nouveau régime, Othon Ier, qui n'avait pas tardé à user de son privilège pour donner à son partenaire un successeur en la personne de Léon VIII51. Mais les Romains supportaient à contre-coeur la domination étrangère. Tant que l'empereur fut fort ils restèrent soumis. Au moindre signe de faiblesse, ils reprirent autant qu'ils purent, leur liberté.
Le mouvement d'indépendance était dirigé par une grande famille, celle de Théophylacte, qui le fit servir à son propre profit, et qui, ayant acquis pratiquement la maîtrise de Rome, rêvait d'établir son hégémonie sur toute l'Italie. Ce fut elle qui, pendant longtemps, fit et défit les papes. Naturellement elle les choisissait parmi ses propres membres. Cherchant plus son intérêt que celui de l'Église, elle se préoccupait fort peu de leur valeur morale. L'on vit ainsi sur le siège de Pierre des gens fort peu recommandables52.
Déjà le consécrateur d'Othon Ier, Jean XII, qui était de cette famille, avait donné à la chrétienté un scandale énorme et permanent. Elu à 16 ans, en 955, il avait bientôt donné libre cours à ses penchants vicieux. Voici le tableau que trace de lui Mgr Duchesne, d'après un évêque du temps:
«Le jeune pape ne se plaisait guère aux choses d'Eglise. On ne le voyait jamais à matines. Ses nuits et ses jours se passaient en compagnie de femmes, de jeunes gens, au milieu des plaisirs de la chasse et de la table. Ses amours sacrilèges s'affichaient publiquement. Elles n'étaient arrêtées ni par la considération des personnels qu'il désirait, ni par les liens du sang. Le Latran était devenu un mauvais lieu. Une honnête femme n'était pas en sûreté à Rome. Ces débauches étaient payées avec le trésor de l'Eglise, que la simonie alimentait et que l'on n'avait garde d'employer aux usages légitimes. On parle d'un évêque consacré à Rome à l'âge de 10 ans, d'un diacre ordonné dans une écurie, de dignitaires aveuglés ou transformés en eunuques. La cruauté complétait l'orgie. Pour, que rien n'y manquât, l'impiété s'en mêlait, et l'on racontait que, dans les festins du Latran, il arrivait au pape de boire à la santé du diable »53.
C'était un spectacle analogue qui s'offrait à la chrétienté sous l'épiscopat de Brunon. Une branche de la même famille, celle des comtes de Tusculum, était alors maîtresse de Rome. Un de ses membres unit en sa personne l'autorité civile et religieuse. Préfet de la Ville, «Sénateur des Romains», comme il s'appelait, il devint, en 1024, de simple laïque, le chef suprême de l'Eglise, sous le nom de Jean XIX, sans renoncer à ses anciennes fonctions, ni à son genre de vie, qui n'avait rien d'ascétique. Sous son gouvernement, constate Mgr Duchesne, « les vieux abus reprirent de plus belle»54.
À sa mort, survenue en 1032, la situation devint encore pire.
Ce fut un de ses neveux, Théophylacte, qui recueillit sa succession, sous le nom de Benoît IX: «C'était, raconte encore Mgr Duchesne, un enfant de 12 ans..., un gamin, qui ne demeura pas longtemps inoffensif. En effet, l'âge venu..., il fit refleurir au Latran le régime de cocagne auquel son parent Jean XII avait présidé 80 ans auparavant. Il y eut un scandale énorme sur lequel tout ce qu'il y avait dans la chrétienté de personnes sérieuses fut réduit à gémir »55.
Un contemporain, Didier, abbé du Mont Cassin, qui plus tard devint le pape Victor III, écrit dans ses Dialogues: «À quelles turpitudes, à quelles ignominies, à quelles abominations ce Pontife se livra, je frémis à le rappeler... Ses rapines, ses meurtres, ses autres crimes à l'égard du peuple romain se succédèrent longtemps sans interruption»56.
Un beau jour les gens se fâchèrent et le chassèrent. Puis ils élurent à sa place, sans se soucier autrement des droits impériaux, un évêque du voisinage, qui avait acheté fort cher les suffrages des principaux d'entre eux et qui prit le nom de Silvestre III. Mais Benoît IX avait réussi à se maintenir dans le faubourg du Transtévère. Il assiégea sa Cité. Au bout de 49 jours, il y rentrait en vainqueur, tandis que son concurrent se hâtait d'en déguerpir 57.
Ce succès ne fit que le confirmer en sa vie désordonnée. Il avait alors 23 ans. Tout faisait prévoir une longue suite de scandales. Au bout d'une année, le ler mai 1045, il se démit de sa charge. Un écrivain du temps, Bonizon, évêque de Sutri, en donne la raison: «Après un grand nombre de honteux adultères et d'homicides accomplis de ses mains, il voulut épouser une cousine, fille de Gérard de La Roche, lequel ne voulut la lui donner que s'il renonçait au pontificat. Il alla trouver un prêtre du nom de Jean qui passait alors pour un homme de grand mérite, et, sur son conseil, il renonça au pontificat»58.
Son conseiller ne se borna pas à le faire démettre de sa charge. Il le décida, moyennant une forte somme, à la lui céder et lui fit signer une charte en ce sens. Il acheta de même les suffrages des Romains, et leur fit jurer que, de son vivant, leurs voix n'iraient à aucun autre. Après quoi, il prit la place de Benoît IX, qui se retira dans sa forteresse de Tusculum. Le nouveau pape se fit appeler Grégoire VI 59.
Mais Silvestre III, que les Romains avaient élu un an auparavant, et qui ne s'était retiré que parce qu'il avait dû céder à la force brutale, rentra alors en scène pour faire valoir ses droits. Il était soutenu par ce même Gérard de La Roche, dont Benoît IX avait voulu épouser la fille. Le pape démissionnaire fut déçu dans ses espérances matrimoniales. Son futur beau-père ne lui avait fait abandonner la chaire de Pierre que pour y installer son concurrent.
Se voyant joué, il revint sur sa parole. Il avait deux frères influents, dont l'un portait le titre de «Patrice des Romains». Tous deux s'entremirent et usèrent de leur influence pour le remettre en possession de l'autorité pontificale 60.
Rome avait donc trois papes. La confusion était extrême. Un archidiacre, du nom de Pierre, prit le seul parti qui s'offrait d'en sortir. S'étant abouché avec un grand nombre d'évêques, de cardinaux, de moines, de clercs et de laïques, il alla trouver le chef du Saint Empire, pour le prier d'intervenir 61.
Henri III ne demandait pas mieux. En 1046 il descendit en Italie avec une forte armée. Par ses soins, un grand Concile fut tenu, le 20 décembre, à Sutri. Grégoire VI, qui, sur sa demande, s'y était rendu, fut forcé d'avouer qu'il avait acheté le pontificat, et, en conséquence, il dût y renoncer. Silvestre III fut aussi écarté comme illégitimement promu. Quant à Benoît IX, de qui venait tout le mal, on prit acte de son abdication volontaire 62.
Un nouveau pape devait donc être élu. Les canons prescrivaient de le choisir parmi les prêtres ou les diacres de Rome. Mais on fit remarquer, dans l'entourage d'Henri III, qu'aucun d'eux ne réalisait les conditions requises. Selon l'évêque de Sutri, Bonizon, qui nous a laissé sur cette affaire un rapport détaillé, «la maladie de la tête avait rendu les autres membres tellement malades qu'on pouvait à peine, dans une si grande église, trouver un seul clerc qui ne fût illettré, simoniaque ou concubinaire»63.
À défaut d'un Romain, on choisit un Allemand, Luidger, évêque de Bamberg, qui fut ordonné à la Noël et prit le nom de Clément II. Henri III, sacré par lui empereur, se retira bientôt pour repasser les Alpes. Moins d'une année après, il apprenait sa mort 64. D'après un chroniqueur, Clément II avait été empoisonné et c'était son prédécesseur Benoît IX qui lui avait fait servir un mauvais breuvage 65. En tout cas, Benoît mit sa mort à profit pour revenir à Rome. Il y était déjà le 9 novembre 1047 et s'y maintint jusqu'au 17 juillet de l'année suivante 66.
Dans l'intervalle, une délégation était allée, de Rome, prier l'empereur de nommer un autre pape. Henri III porta son choix sur un autre Allemand, Poppo, évêque de Brixen, qui prit le nom de Damase II 67. II le fit conduire auprès du marquis de Toscane, Boniface, qui fut prié de l'accompagner à Rome. Cet intermédiaire était peu sûr. II avait déjà pris parti pour Benoît IX. Aussi déclina-t-il la commission. Devant l'insistance, puis les menaces de l'empereur, il finit par céder. Damase II put enfin gagner Rome. Il y fut intronisé par ordre le 17 juillet 1048. Mais, 20 jours plus tard, il allait rejoindre son prédécesseur dans la tombe68 : «En apprenant une mort si rapide, dit l'Italien Bonizon, les évêques d'outre-mont craignirent de venir désormais dans ce pays»69.
C'est dans ces lourdes conjonctures que l'évêque de Toul fut appelé à monter sur le siège de Pierre. Pour lui, comme pour son prédécesseur, l'affaire fut décidée en Allemagne. Une nouvelle délégation romaine était allée prier l'empereur de donner un successeur à Damase70. Henri III en avait pris occasion pour convoquer une diète à Worms. Il y avait mandé Brunon et fit porter sur lui tous les suffrages. L'élu protesta de son indignité. Mais ce fut en vain. Il demanda un répit de trois jours. Puis, devant l'insistance de l'assemblée, qui ne faisait que se conformer aux directives impériales, il finit par céder 71.
On raconte qu'il se l'entendit amèrement reprocher, un peu plus tard, par le toscan Hildebrand, ancien familier de Grégoire VI, qui restait très attaché à la mémoire de son patron, mort depuis peu, et qui devait, au bout de quelques années, être lui-même pape sous le nom de Grégoire VII. Cet Italien n'aimait pas les Allemands.
Il avait été très irrité de voir l'empereur destituer un pape que lui-même jugeait très légitime. Il ne l'était pas moins de constater que, depuis lors, les élections pontificales se réglaient au delà des Alpes. Il déclara donc tout net au nouvel élu que rien n'était fait, que les suffrages de la Diète étaient sans valeur, et que, s'il osait s'en prévaloir, il ne serait pas un vrai pape, ou comme on disait alors, un «Apostolique», mais un apostat 72.
Est-ce pour cette raison? Est-ce par suite d'autres interventions, ou de son propre gré? En tout cas, Brunon eut soin de ne pas trop mettre en avant la décision de Worms. Il s'efforça de se concilier la faveur des Romains. Son prédécesseur Damase II les avait choqués, nous dit-on, par sa morgue. Il résolut de les gagner par ses prévenances.
Il se présenta donc dans la ville des papes sans aucun faste, sous l'appareil modeste d'un pèlerin 73. Il expliqua au peuple et au clergé que l'empereur avait voulu faire de lui, bien malgré lui, un pape, mais que la décision dépendait d'eux seuls et qu'il s'en remettait à leur jugement. Cette attitude plut. Les électeurs lui donnèrent leur voix. La cérémonie du sacre eut lieu peu après, le 12 février 1049, ler dimanche de carême 74.
Brunon changea son nom contre celui de Léon IX. Il se rattachait ainsi à Léon VIII, qui avait été le 1er pape élu par un empereur germanique, qui avait succédé lui aussi-il à un débauché, et qui avait pris cette succession du vivant même de son prédécesseur.
Mais ce rapprochement donnait à réfléchir. Il était singulièrement inquiétant. Léon VIII avait eu beaucoup de peine à se maintenir sur le siège de Pierre, par suite des difficultés que lui créait son devancier, et il était mort au bout de deux ans, sans doute assassiné. Léon IX n'avait pas à se dissimuler que pareille aventure pouvait lui advenir. Des trois papes italiens qui s'étaient disputé avant lui la possession de Rome, deux n'étaient plus à craindre. Grégoire VI avait été emmené par l'empereur au delà des Alpes et il venait de mourir en Rhénanie 75. Silvestre III avait pris l'habit religieux et s'était fait oublier en un monastère 76. Mais Benoît IX résistait toujours en sa place forte de Tusculum. Il avait tout un clan dévoué à ses intérêts et soumis à ses ordres. C'était sans doute lui qui avait fait disparaître les deux premiers papes allemands, Clément II et Damase II. Il pouvait, à tout moment, fomenter dans Rome une révolte, armer la main d'un sicaire contre son successeur ou lui faire servir insidieusement un breuvage mortel 77. La ville était peu sûre et Léon IX dut s'en rendre compte et on peut conjecturer que ce fut, pour lui, une raison de n'y point trop rester.
Une autre raison le pressait d'en sortir. La caisse pontificale était vide. De nombreux et riches cadeaux avaient dû être faits par lui, selon l'usage, à toutes sortes de gens. L'argent qu'il avait emporté de Toul n'y avait point suffi. D'opulents personnages l'avaient accompagné, porteurs de fortes sommes qu'ils mirent à sa disposition. Mais, en voulant l'aider, ils se ruinèrent vite. Les derniers fonds allaient s'évanouir. Nul ne savait à quel saint se vouer. Tous parlaient de rentrer au plus vite chez eux. Heureusement vint, sur ces entrefaites, de Bénévent, une délégation qui demandait au pape de prendre la ville sous sa protection et qui, pour l'y décider, lui apportait d'importantes offrandes. On était sauvé. Mais l'embarras avait été grand 78. La crise risquait de se renouveler. Le pape trouva un moyen élégant d'y parer, en quittant son palais de Latran, pour faire la tournée des églises et des abbayes. Chacune d'elles devait, selon une coutume déjà vieille, héberger à son passage la cour pontificale. Chacune allait être invitée, par la même occasion, à l'aider de ses fonds. En retour lui serait accordée quelqu'une de ces dispenses, exemptions ou faveurs, dont tout le monde alors était friand. Ce serait comme un vaste échange de services.
À ces considérations très matérielles s'en ajoutaient d'autres, d'un caractère plus religieux, qui tendaient au même résultat et qui le renforçaient. Brunon avait apporté à Rome un programme très net de réformes. levé dans le respect et l'amour des moines, conseillé, stimulé par certains d'entre eux, il rêvait de voir leurs principes et leur genre de vie imposés à tous les prêtres, à ceux des villes et à ceux des campagnes. Il aimait à se figurer le clergé séculier comme une grande congrégation dont le pape serait l'abbé. Les circonstances qui l'avaient élevé sur le siège de Pierre n'avaient fait qu'accentuer en lui cette tendance. Pourquoi Benoît IX, Silvestre III, Grégoire VI avaient-ils été écartés du trône pontifical, auquel chacun d'eux s'était accroché avec une vigueur si âpre? C'est parce qu'on avait jugé qu'ils s'en étaient rendus indignes, l'un en le déshonorant par ses moeurs dépravées, les deux autres en voulant l'acheter à prix d'argent. La cour impériale motivait son intervention dans les affaires de Rome par son souci de mettre fin à ces scandales, qui mettaient la vie de l'glise en danger. Elle justifiait la préférence donnée à des candidats allemands, par la corruption et la vénalité dont les Italiens faisaient preuve 79. Tous ces ultramontains, disait-on en pays germanique, trahissaient la cause de l'vangile. Les uns imitaient les anciens Nicolaïtes, qui, à l'exemple de leur maître Nicolas, mis en cause dans l'Apocalypse (II, 14-15), s'étaient adonnés à une luxure éhontée. Les autres continuaient la tradition des simoniaques, des disciples de Simon le magicien, maudit dans le livre des Actes (VIII, 18-21) pour avoir voulu acheter les dons du Saint-Esprit. Ce double mal était très contagieux. Il s'était répandu de la ville des papes dans toute la chrétienté. Il fallait à tout prix y mettre fin. C'est en faisant valoir de tels arguments et l'urgence d'une grande réforme que l'empereur avait élevé au Siège apostolique, après l'évêque de Bamberg et celui de Brixen, celui de Toul. Le nouvel élu se devait de réaliser l'espérance qu'on avait mise en lui et de faire cesser les deux fléaux dont souffrait la chrétienté. Pour cela il lui fallait aller partout, faire le tour des Eglises, afin de rétablir l'ordre en chacune, d'y détruire le mal en sa racine.
Comme le scandale était parti de Rome, c'était de là que devait venir le bon exemple. Aussi Léon IX n'eut-il rien de plus pressé que d'y convoquer un grand Concile où seraient affirmées les lignes essentielles de son programme. L'assemblée s'ouvrit le ler dimanche après Pâques de 104980. L'assistance n'y fut pas aussi nombreuse qu'il eut souhaité. Beaucoup d'évêques se méfiaient. Ils craignaient que l'aventure ne leur fût dommageable 81. Leur inquiétude se comprend. Le pape commença par déclarer qu'il fallait considérer comme nuls les ordres soit reçus soit même conférés par des simoniaques. Non seulement les évêques qui avaient acheté leur titre, mais les prêtres institués par eux se trouvaient du coup dépourvus de pouvoir. À ce compte, la plupart des glises devaient être fermées, en attendant qu'on pût leur donner de nouveaux titulaires. C'est ce qu'on fit remarquer avec insistance à Léon IX. Il ne céda qu'avec peine. Il finit cependant par comprendre qu'une attitude trop intransigeante constituait un très grave danger. Une transaction intervint. L'on convint que les gens d'Eglise qui auraient été institués par un évêque simoniaque sans lui avoir versé le moindre argent, auraient simplement à subir, comme Clément II l'avait ordonné récemment, une pénitence de 40 jours, après laquelle ils seraient rétablis dans leurs fonctions, mais que tous ceux qui auraient acheté leur titre seraient, pour ce motif, impitoyablement destitués82. La mesure fut appliquée sans retard à quelques-uns d'entre eux 83.
Le Concile s'occupa aussi des prêtres mariés ou concubinaires. Il fut stipulé que tous devraient rompre sans retard avec leurs femmes 84. Pour éviter que l'ordre fût éludé par eux, ou que certains revinssent, plus tard à leurs anciennes habitudes, une disposition extraordinaire fut adoptée. L'assemblée statua que celles de ces femmes qui se trouvaient à Rome seraient attachées comme serves au Palais du Latran 85. C'était une mesure bien imprudente. Elle risquait de porter la révolution dans la maison du pape.
Léon IX en imposa une autre qui était de nature à relever les finances papales. Tous les chrétiens, à l'avenir, devaient être astreints au paiement de la dîme. Beaucoup, même en Italie, n'avaient jamais entendu parler d'une telle loi. Il leur fut expliqué que c'était par suite d'un abus fâcheux, et qu'il ne s'agissait pas là d'une innovation, mais d'une simple restitution à opérer en faveur des Églises 86.
Une fois clos le Concile de Rome, Léon IX se hâta de porter ailleurs ces décisions. La série de ses voyages commençait.
À la Pentecôte de 1049, le pape présidait une nouvelle assemblée à Pavie, où il avait fort à faire pour imposer la loi du célibat, car la plupart des évêques, des prêtres et des diacres de la région lombarde étaient mariés87. Peu après il passait les Alpes et allait trouver l'empereur, pour qui était sa première visite hors du sol italien. Il se trouvait avec lui, le 14 juin, à Cologne88. Le 14 septembre il était dans sa ville épiscopale de Toul, dont il restait toujours le chef direct, car il avait évité, pour des raisons où l'intérêt se joignait au sentiment, de se donner un successeur89. De là il convoqua les évêques français à un Concile que lui-même présiderait à Reims, dès le début d'octobre. Le roi de France Henri Ier avait promis de se trouver dans cette ville, pour la consécration préliminaire de l'église abbatiale. A la réflexion, il se ravisa, fit savoir qu'une rébellion fâcheuse l'empêchait de s'y rendre et mobilisa même les prélats qui dépendaient de lui pour les empêcher d'y paraître. Il tenait à être maître chez lui et ne voulait pas d'une intervention étrangère. Le pape n'en fut pas moins exact au rendez-vous, ni moins catégorique dans l'affirmation de son programme et la condamnation des pratiques contraires90. Une quinzaine de jours plus tard, il était à Mayence où l'attendait l'empereur et il y présidait un nouveau Concile, auquel prit part une grande partie de l'épiscopat germanique 91. Puis il passa en Alsace.
Ses parents n'étaient plus là pour le recevoir. Sa mère était morte sans avoir eu la satisfaction de le voir élevé sur le siège de Pierre 92. Elle avait pris, nous dit Wibert, un tel embonpoint qu'elle pouvait à peine se mouvoir. La pauvre femme demandait à Dieu de la faire maigrir, Elle fut si bien exaucée qu'elle n'avait plus à sa mort que les os et la peau 93. Son mari l'avait suivie dans la tombe peu de temps avant l'intronisation de Brunon 94. Leurs deux autres fils avaient aussi trépassé. L'un, Gérard, époux de la nièce du dernier roi de Bourgogne 95 avait été tué, en 1038, au cours d'une guerre contre un seigneur de Ribeaupierre 96, sans laisser, semble-t-il, d'héritier direct. L'autre, Hugues, particulièrement aimé de Brunon 97, avait dû mourir peu avant l'élection de 104998. De son mariage avec la comtesse Mathilde, il laissait un fils, Henri, qui tenait alors le château d'Eguisheim 99, et qui ne devait pas tarder à être lui-même emporté par la mort 100.
Le pape alla revoir ce qui lui restait de parents et d'amis. Il s'attacha surtout à la visite des monastères fondés ou soutenus par sa famille, en ayant soin de confirmer et d'étendre leurs possessions et privilèges. C'est par les bulles rédigées en leur faveur que nous pouvons reconstituer quelques étapes de son itinéraire.
Le 10 novembre, il consacrait dans les Vosges l'église abbatiale d'Andlau, à la prière de l'abbesse Mathilde, sa cousine, soeur de Conrad II, et il mettait le couvent sous la protection du Saint Siège, contre une redevance annuelle de trois pièces de lin101.
Le 17 novembre il faisait une halte au monastère de Sainte-Croix de Woffenheim, qui avait été particulièrement cher à ses parents. Il consacrait l'abbesse Kuenza. Puis dans une charte solennelle, qui tranche parmi toutes les autres par son lyrisme, il mettait aussi cet établissement sous la protection spéciale du Siège apostolique, en retour de l'offrande annuelle d'une rose d'or, qui devait être faite à Rome au 3° dimanche de Carême102.
Le 23 novembre, il était près du lac de Constance, dans la célèbre abbaye de Reichenau103 , dont un moine Hermann, surnommé «contractus» ou «le perclus», enregistrait son passage dans une «Chronique» appelée à devenir célèbre104.
Le 3 décembre, il se trouvait à Donauwerth, pour y dédier un monastère, à la demande d'un de ses proches qui l'avait fait construire et dont une fille fut consacrée abbesse 105.
De là il gagnait le nord de l'Italie. Il célébrait la Noël à Vérone. Enfin, au début de 1050, il faisait sa rentrée à Rome 106.
La ville des papes ne le retint pas longtemps. Il passa une partie de l'hiver à parcourir le sud de l'Italie. Presque aussitôt après son intronisation, Léon IX, fidèle à son idéal religieux, était allé visiter les moines du Mont Gargan et ceux du Mont Cassin 107. Il les vit à nouveau. Mais cette fois, il fit aussi une halte dans la ville de Bénévent, qui s'était mise, un an auparavant, sous sa protection, et dont les offrandes, lui avaient été si utiles 108. Il tint un peu plus loin, à Siponte, un Concile, auquel avaient été convoqués les évêques de la Pouille et de la Calabre, et où il ne craignit pas de déposer deux archevêques 109.
Ses préoccupations se tournaient de là vers la Sicile, où dominaient alors les Musulmans. Il rêvait de les en chasser et confia par avance l'administration religieuse de l'île, avec le titre d'archevêque, à un ancien moine de Moyenmoutier, Humbert, qu'il a amené à sa suite et investi de sa confiance 110. Mais ses plans échouèrent et Humbert ne réussit pas à prendre possession de l'archevêché 111.
Comme les Musulmans venaient de s'installer aussi en Sardaigne, Léon IX envoya vers le même temps un légat aux Pisans pour leur faire savoir que, s'ils recouvraient ce pays, «Sa Sainteté le leur donnait et concédait à perpétuité, sons condition qu'ils reconnaîtraient le tenir du Siège Apostolique, en lui payant un tribut annuel»112. Sans doute se considérait-il comme le légitime propriétaire en vertu de la fameuse «donation de Constantin», pièce apocryphe du VIII° siècle, qui était alors regardée comme authentique et persévéramment exploitée par les papes113. Les Pisans répondirent à son appel, équipèrent une flotte et réussirent à prendre l'île. Chemin faisant ils s'emparèrent même de la Corse114.
Ces soucis ne détournaient pas Léon IX de sa tâche initiale. Revenu à Rome avant les fêtes de Pâques de 1050, il y rappela, en nouveau Concile, les ordonnances de celui qui avait été tenu un an auparavant. Il y fit exclure de la communion chrétienne les membres du clergé qui ne s'y soumettraient pas, ceux qui continuent de forniquer. Défense était faite à tout prêtre ou laïque d'avoir aucun commerce avec eux. Les moines et les puritains triomphaient. Aussi se firent-ils les propagandistes ardents de la réforme 115.
Le pape leur donnait l'exemple. Il «se remist à la voie, dit un chroniqueur, por corrigier les autres cités »116 . On le vit ainsi, dans l'été de 1050, en divers points de l'Italie.
Le 1er septembre, il présidait à Verceil, en Lombardie, une assemblée nouvelle destinée à confirmer et à compléter celle qui avait eu lieu l'année précédente à Pavie 117.
Le besoin s'en faisait tellement sentir que l'évêque même de la ville, chez qui Léon IX s'arrêta, donnait lui-même l'exemple du dérèglement118.
Le pape l'ignorait sans doute. Mais quelqu'un devait bientôt l'apprendre et en tirer parti contre lui119. C'était Bérenger, écolâtre de Tours et archidiacre d'Angers qui venait d'être condamné à Rome, et qui le fut de nouveau à Verceil. On lui reprochait d'avoir soutenu que le Christ ne se trouve pas en chair et en os, mais seulement en figure, dans le pain et le vin eucharistiques, après les paroles de la consécration. Il eût voulu aller se défendre à Verceil, comme il y avait été invité. Mais il en avait été empêché par le roi de France qui l'avait fait emprisonner. Il prit sa revanche en diverses lettres et en un grand traité De la sainte Cène, où il malmena fort tous ses contradicteurs 120.
Une autre condamnation prononcée en ce Concile au début de septembre 1050 allait susciter des difficultés plus graves. Un parent des comtes d'Eguisheim, Humfroy de Wülflingen, jadis chanoine de Strasbourg, que la faveur impériale avait élevé, quatre ans auparavant, à l'archevêché de Ravenne, refusait de se soumettre à la juridiction romaine, en invoquant les droits anciens de son Église. Léon IX lança contre lui l'anathème. Mais l'archevêque persista d'abord dans son refus. Or il avait derrière lui un groupe compact de partisans, aussi puissants que résolus, qui ne cachaient pas leur hostilité à l'égard du pape121.
Celui-ci ne s'attarda pas à vider la querelle. À l'automne de 1050, il était déjà en France. Après diverses haltes dans le Valais122, dans le pays de Vaud123, à Besançon124, il regagnait sa ville épiscopale de Toul125. Là il canonisait, en grande solennité, un de ses prédécesseurs, l'évêque Gérard, celui-la même que sa mère Helwige avait vu, en songe, lui remettre une étole126.
Le 17 décembre, il visitait au Hohenbourg, le monastère de Sainte-Odile, auquel sa famille était, traditionnellement, très attachée et où plusieurs de ses proches étaient inhumés. L'église se trouvait alors comme abandonnée. Il prit, pour la restaurer, diverses mesures, lui reconnut des possessions nombreuses dans les localités avoisinantes, et décida, sur le témoignage d'une «antique relation», que toute la montagne, au-dessous du «mur des gentils», devait être sous la dépendance directe de l'abbesse127.
En janvier 1051, il s'abouchait à Trèves avec l'empereur, qui fêtait alors la naissance d'un fils, du futur Henri IV 128. Il se trouvait avec lui à Augsbourg au début de février 129.
En mars, il avait traversé les Alpes, et s'occupait du Chapître de la Cathédrale de Lucques, où l'on voyait, dit-il, des prêtres mariés vivant dans la luxure 130. Après quoi il arrivait à Rome pour les fêtes de Pâques 131.
Léon IX repartait à l'été pour une nouvelle tournée. Mais son voyage avait, cette fois, un autre caractère. Il ne s'agissait plus d'aller à travers les diocèses faire la chasse aux évêques et aux prêtres nicolaïtes ou simoniaques et prêcher partout l'idéal monastique. À partir de cette époque, le souci de la réforme ecclésiastique s'atténue, dans la pensée du pape, devant un autre, d'un caractère plus politique, qui va l'absorber de plus en plus.
Pour bien comprendre cet aspect nouveau de non activité, il faut se rappeler quelques faits historiques. L'Italie méridionale avait été longtemps disputée entre les Lombards, qui auraient voulu étendre leur autorité du nord au sud sur toute la péninsule, et les empereurs de Byzance, qui s'efforçaient péniblement d'y conserver les derniers restes de leur occupation. Un troisième larron était survenu avec l'invasion musulmane, qui était passée d'Afrique en Sicile, puis s'était fixée sur divers points de l'Apulie et avait même poussé des pointes jusqu'à Rome. Des aventuriers, venus de Normandie, s'étaient mis au service d'une des principautés lombardes qui avaient pu se maintenir au sud des États pontificaux, et ils l'avaient aidée à se défendre contre les Sarrasins et contre les Byzantins. Puis ils s'étaient établis pour leur compte et ils s'efforçaient depuis lors d'arrondir leurs domaines 132. C'est pour résister à leurs entreprises envahissantes que les gens de Bénévent, dès le début du pontificat de Léon IX, lui avaient demandé de les prendre sous sa protection. Le pape ne demandait pas mieux. Mais il avait à compter avec l'opposition des princes lombards, qui avaient dominé jusque là sur la ville, et avec celle des Normands, qui cherchaient à s'installer. L'année précédente, à la suite de son passage, le prince Landolf, qui lui était hostile, s'était vu expulser, pour ce motif par ses propres sujets 133.
Léon IX se dit que les circonstances lui étaient favorables. Le 5 juillet 1051, il prit possession de Bénévent134. Pour se garantir contre les risques éventuels, il fit venir le chef des Normands, Drognon, et lui fit promettre de respecter et de défendre ce territoire pontifical. Peu de temps après, Drogon était assassiné, ainsi qu'un certain nombre de ses partisans135. Un de ses frères, Humfroy, prit sa succession et se chargea de le venger. Une véritable chasse fut alors organisée, à travers l'Apulie, contre les adversaires de l'occupation normande. Beaucoup de gens furent arrêtés, torturés, massacrés136 . L e pape fit entendre maintes protestations contre le frère de Drogon137 .
Il ne fit par là qu'accroître sa fureur: «Hélas! Seigneur Pape, qu'avez vous fait? s'écriait un Bénéventin. Voici que les Normands, devenus pires que jamais, saccagent tout, brisent tout. La désolation nous envahit. Les murailles ne suffisent plus à protéger nos villes. Prenez pitié, prenez pitié de nous, et si vous êtes un pasteur, protégez vos brebis»138.
Léon IX fit appel au chef des troupes byzantines établies en Calabre, qui intervint en effe, mais se fit battre honteusement et à plusieurs reprises 139. Dans sa détresse, il se tourna vers l'Allemagne, et durant l'été de 1092, il s'en alla trouver l'empereur, qui était alors en guerre avec la Hongrie et faisait le siège de Presbourg 140. Il réussit à conclure la paix entre les belligérants et à faire convoquer une diète qui discuterait l'éventualité d'une intervention armée en Apulie.
L'assemblée se réunit à Worms, à la Noël de 1052141. Le pape vit se dresser contre lui une forte opposition. Sa réforme ecclésiastique avait été tentée par lui non seulement en Italie et en France, mais encore en Allemagne. Elle y avait suscité en divers milieux, et même à la cour, un mécontentement très vif, qui trouvait maintenant une occasion excellente de s'affirmer 142. L'on reprocha au projet papal de compromettre gravement l'Empire sans le moindre profit. Léon IX offrit des dédommagements. Il rétrocéda au chef du Saint Empire l'évêché de Bamberg, qui avait été, sous Clément II, octroyé au Saint Siège 143. II renonça pareillement aux droits qu'il prétendait avoir sur l'abbaye de Fulda et d'autres possessions allemandes 144. En retour, des troupes lui furent promises par Henri III.
Elles s'organisèrent aussitôt et se concentrèrent à Augsbourg. Léon IX alla se mettre à leur tête, au début de février 1053 et il les dirigea sur l'Italie. Mais presque aussitôt un ordre de rappel arriva. L'empereur s'était ravisé. Il alléguait la nécessité de les garder auprès de lui en prévision de troubles intérieurs145.
Dans les mois précédents, le pape s'était fait lui-même recruteur. Mais il n'avait réussi à lever que 500 volontaires en Alsace et en Lorraine, plus 200 autres en Rhénanie. C'était bien peu. Encore cette troupe n'était-elle formée, pour une large part, que de gens sans aveu, de véritables bandits, attirés dans cette aventure par l'appât du gain146.
C'est ainsi escorté que le chef de la chrétienté revint en Italie. Un incident qui se produisit à Mantoue fit sur lui une impression fâcheuse. II s'était arrêté dans cette ville pour y tenir un Concile régional147. Quelques mois auparavant il avait excommunié l'archiprêtre et l'archidiacre du diocèse, qui, mariés l'un et l'autre, s'étaient permis de conférer des bénéfices ecclésiastiques à leurs propres fils148. II voulait reprendre là son oeuvre réformatrice. Au cours d'une session conciliaire, une rixe se produisit entre ses gens et ceux de l'évêque. II intervint pour y mettre fin, mais sans succès. Plusieurs de ses partisans tombèrent devant lui et leur sang rejaillit sur ses vêtements149. Des difficultés plus graves l'attendaient plus loin. Arrivé à Rome pour les fêtes de Pâques, il en repartit, au bout de quelques semaines, avec sa petite armée, pour gagner Bénévent, où il avait convoqué le ban et l'arrière-ban de ses vassaux150. Il comptait rejoindre de là les troupes byzantines151, forcer l'adversaire à la retraite et organiser ensuite sa principauté, dont le chef délégué serait l'alsacien Rodolphe d'Ottmarsheim152.
Les Normands n'étaient pas sans inquiétude. Étrangers en ce pays, où ils ne s'imposaient que par la force, ils craignaient que le spectacle d'une guerre soutenue par eux contre la papauté n'achevait de leur aliéner les populations et n'amenât une révolte générale. Ils envoyèrent une délégation au pape, pour lui offrir de reconnaître sa suzeraineté et de lui payer chaque année un tribut, s'il voulait bien les admettre parmi ses vassaux et leur donner l'investiture des terres tenues par eux. Léon IX commit la faute de rejeter cette offre. Il ne vit dans leur démarche qu'un aveu d'impuissance et les somma de quitter le pays. Sur leur refus il les excommunia153.
Ainsi rebutés, les Normands réagirent vivement. Ils se portèrent en hâte au devant de ses hommes, pour les empêcher de faire leur jonction avec l'armée byzantine, et le 18 juin 1053, ils les attaquèrent avec vigueur. Au premier choc, les Italiens, peu aguerris, se débandèrent. Les Alsaciens, Lorrains et Rhénans se défendirent mieux, mais bientôt ils furent écrasés154. Le pape put les voir tomber, l'un après l'autre, du haut de la ville voisine de Civitella, où il se tenait, avec son clergé, durant la bataille. Au bout de quelques heures, il s'y trouva cerné. À la demande des habitants, terrifiés par un premier assaut, il dut se constituer prisonnier155.
Les vainqueurs l'obligèrent à lever sans retard les censures ecclésiastiques dont ils avaient été chargés par lui avant la lutte. Ils se firent ouvrir les portes de Bénévent et s'y installèrent avec lui. Humfroy eut l'élégance et l'habileté de montrer à son égard une grande déférence156. Il ne l'en retint pas moins en captivité pendant plus de huit mois.157
Léon IX utilisa ses loisirs forcés pour correspondre avec l'empereur de Constantinople. Se voyant insuffisamment soutenu par l'Allemagne, il cherchait un appui à Byzance158. Il se mit, sur le tard, à apprendre le grec159. Mais ces efforts, dictés par l'intérêt du moment, devaient rester sans résultats. L'Orient et l'Occident se connaissaient trop peu. Leurs intérêts étaient trop divergents. Entre ces deux parties de la chrétienté, la rupture, depuis longtemps latente, allait être bientôt définitive.
Léon IX contribua même, sans le vouloir, à la précipiter. Convaincu que, l'accord entre Rome et Byzance, pour se traduire sur le terrain de la politique, devait s'affirmer d'abord sur le plan religieux, il adressa au patriarche de Constantinople Michel Cérulaire une longue missive destinée à montrer que toute la chrétienté devait se grouper autour du successeur de Pierre160. Mais Michel, qui s'était proclamé patriarche universel, n'était pas d'humeur à s'incliner devant son concurrent, et le ton tranchant de l'invite ne fit que l'irriter.
Le pape lui fit porter son message par l'ancien moine de Moyenmoutier devenu un de ses principaux collaborateurs, le Cardinal Humbert. Le légat se montra encore plus impérieux. Dans un traité en 66 chapitres, il fit une critique très vive du patriarche161. Finalement il prononça l'anathème contre lui et tous ses partisans. Mais, devant la réaction violente qui s'en suivit, il dut s'enfuir précipitamment.
Léon IX comptait le retrouver à Rome. Comme les fêtes pascales approchaient, il obtint enfin la permission de regagner sa capitale. Conduit par Humfroy jusqu'à Capoue, dernière limite des possessions normandes, il y passa douze jours, après lesquels il franchit la frontière et rentra enfin au Palais de Latran à la fin de mars 1054162.
La défaite l'avait moralement diminué au regard des Romains. La plupart avaient toujours tenu fort peu à lui163. C'était pour eux un étranger, un représentant de cette Allemagne en laquelle ils voyaient la grande ennemie. Ses tentatives de réforme, l'avaient rendu particulièrement antipathique, et l'austérité de sa vie, au lieu de lui attirer le respect, n'avait fait que susciter des critiques acerbes. Tout cela, peut-être, lui eût été pardonné, s'il eût pu agrandir, comme il le souhaitait, le patrimoine de Pierre. L'insuccès de sa tentative achevait de lui aliéner l'opinion.
D'autre part, les bonnes âmes, celles qui avaient eu pour lui le plus de sympathie, qui avaient salué avec le plus d'enthousiasme son programme réformateur, avaient été ensuite profondément déçues en le voyant recruter des troupes et se mettre à la tête de mercenaires fort peu recommandables, pour des questions de pure politique et d'acquisitions territoriales que leur mysticisme réprouvait. Le Cardinal Pierre Damien, un autre saint de ce temps, ne se gênait pas pour écrire à un de ses collègues que les entreprises guerrières ne convenaient pas à un successeur de Pierre164. Un annaliste de la même époque, dit crûment que si le Pape avait été battu, il l'avait bien mérité165.
La situation de Léon IX était donc fort difficile. Sa santé laissait encore plus à désirer. Une maladie grave, dont la nature ne nous est pas connue, s'était déclarée pendant son séjour à Bénévent. C'est en litière qu'il était rentré à Rome 166. Dans les jours qui suivirent, il se tint sans bouger au Latran. Après Pâques, sa maladie empira. Sentant sa fin approcher, il se fit porter à la Basilique Saint-Pierre, où il voulait mourir 167.
Détail macabre, la foule, ayant vu passer la litière qui, était comme un cercueil anticipé, se précipita sur le palais du Latran pour le piller 168. C'était, paraît-il, la coutume à la mort de chaque pape. Léon IX avait jadis protesté contre cet, usage barbare 169. Il ne pouvait maintenant que le subir.
À sa demande, les fidèles furent introduits auprès de lui, pour recevoir ses dernières instructions. Il leur recommanda de ne s'approprier jamais aucun bien ecclésiastique, de ne point jurer, de ne pas créer d'embarras aux pèlerins, de ne point manquer d'offrir à Dieu les prémices de leurs récoltes170.
Le clergé fut ensuite mandé. Léon IX lui fit entendre aussi divers conseils. Après quoi il se mit en prière 171.
Le souvenir de tous les pays à travers lesquels il avait voyagé lui revenait à l'esprit. «Seigneur Jésus, dit-il, je prie ta bonté d'accorder, en toute cité ou province où je suis allé, la paix et la concorde à tous ceux qui m'ont reçu... À toutes ces provinces ou cités par lesquelles est allé ton serviteur, donne une plénitude de blé, de vin et d'huile, pour que tous sachent que c'est en ton nom que j'allais»172.
Sur son lit de mort il pensa aussi à son prédécesseur indigne, à ce Benoît IX qui allait lui survivre, et dont l'image le hantait comme un cauchemar «Grand Dieu, ajouta-t-il, Rédempteur du genre humain, qui, par tes Apôtres Pierre et Paul, as fait tomber de haut le perfide Simon, comme tu a daigné les écouter, daigne écouter maintenant ton serviteur, fais tourner vers toi Théophylacte et (ses frères), qui ont renforcé presque dans tout le monde l'hérésie simoniaque, pour qu'ils abandonnent leur erreur et reviennent à toi»173.
Dans ces heures suprêmes où la vie allait lui échapper, il se mettait à parler la langue de son enfance, celle qu'il avait apprise en Alsace dans son château d'Eguisheim et qui était, d'ailleurs, familière à son entourage, car il avait autour de lui de nombreux compatriotes 174.
Le 19 avril au matin, évêques, prêtres, diacres, clercs de tout ordre et fidèles de tout rang vinrent, au point du jour, assister à sa fin, dont l'échéance s'annonçait imminente. Il entendit la messe et communia. Puis, comme tout ce monde faisait grand bruit, à un moment il dit : « Écoutez, pour Dieu, taisez-vous; peut-être pourrai-je prendre un peu de sommeil». Il inclina la tête et dormit pendant une demi-heure. Puis il cessa de respirer. Il était mort 175.
Né en 1002, il avait dépassé de peu la cinquantaine. Il fournissait par sa disparition prématurée un exemple de plus au traité que saint Pierre Damien allait bientôt publier sur la brièveté de la vie des papes 176.
Avec lui l'Église perdait un chef qui lui était vraiment dévoué, qui ne cherchait point son intérêt personnel, comme un trop grand nombre de ses prédécesseurs, mais qui voulait sincèrement le bien. À neuf cent cinquante ans d'intervalle, on peut ne point partager ses idées et ses aspirations. Mais, si loin qu'on se sente de lui à cet égard, on se plaît à saluer en lui un homme droit qui portait un idéal et qui travailla toute sa vie à le réaliser.
Prosper Alfaric
Annuaire de la Société Historique, Littéraire et Scientifique du Club Vosgien. Édité sous les auspices de la Société par Fr. Ritter. Nouvelle série volume I (1-2) 1933. Strasbourg Imprimerie Alsacienne
1) Le présent article reproduit, en la complétant, une «Conférence d'Extension universitaire» donnée en divers centres d'Alsace et de Lorraine dans l'hiver de 1932-1933.
2) Publiée par Migne dans la Patrologie latine, t. CXLIII, c. 465-504, et par J. M. Watterich dans les Pontificum romanorum Vitae, t. I, p. 127-170.
3) Les textes principaux ont été réunis par Watterich, Pontif. roman. Vit., t. I, p.93-177 et 731-738
4) Presque toutes se trouvent chez Migne, Patr, Fat., CXLIII, 583-794. Elles sont décrites et analysées par Jaffé. Regesta Pontificum romanorum, 2° éd., t. I, p.529-539.
5) Les principaux sont ceux de l'abbé O. Delarc, du clergé de Paris., Un pape alsacien, essai historique sur saint Léon IX et son temps, Paris, 1876, in-8°, 525 p., du Père P. P. Brucker, de la Compagnie de Jésus, L'Alsace et l'Eglise au temps du pape saint Léon IX (Bruno d'Eguisheim), Strasbourg - Paris, 1889, in-8°, 2 vol, de 446 et 402 p.; de l'abbé Eug. Martin, professeur à Nancy. Saint Léon IX, dans la Collection «Les Saints», Paris, 1904, in-12, 208 p.
6)Vita s. Leonis, I, 1 (P. L, CXLIII, 467 et Watterich, Pontif, roman. Vit., I, 128).
7) Ibid. I, 1 vers.fin.: «... parentes Brunonis... coenobium... construxerunt Woffenheim penes nobile castrum suum Egisheim dictum,» Un chroniqueur du XII° siècle, l'annaliste Saxon édité par Waitz dans les Monuments Germanise historica (Script., t. VI, 687) dit explicitement: «Bruno, qui et Leo, ... fuit oriundus de Alsatia ex castello quod dicitur Egenesheim». Autres textes chez Delarc (op, cit., p. 372-382).
En 1675, le Bollandiste Henschenius s'appuyant sur un passage mal compris de la chronique du monastère de Senones, fit naître Léon IX sur les confins de la Lorraine, au château de Dagsbourg, aujourd'hui Dabo (Act. Sanctor, April., t. II, p. 649 F). Cette opinion, reprise dans la 2° partie du XVIII° siècle, par Schoepflin (Als, illustr, I, 529) et par Grandidier (Hist. d'Als., p. 103), a été plusieurs fois soutenue depuis lors. Mais on ne peut invoquer en sa faveur aucun texte antérieur au XVII° siècle. (Voir ., P. Dexen, Où est né le pape saint Léon IX?, Strasbourg, 1884, in-8°, 47 p., et P. P. Brucker, Le château d' Eguisheim, berceau du pape saint Léon IX, Strasbourg-Paris, 1893, in-8°, 91 p. Dexen est un pseudonyme du Père Brucker, originaire d'Eguisheim, en dialecte alsacien Exen).
8) De ces trois tours (Drei Exen), la plus basse s'appelle Weckmund, la 2° Wahlenbourg, la plus haute Tagesbourg ou Dagsbourg (Brucker, op, cit., I, 358-359). Le P. Brucker conjecture que ce dernier nom a beaucoup contribué à faire croire que Brunon est né à Dabo, anciennement Dagsbourg (ibid. 383). D'après lui, pourtant, ce n'est pas sur la hauteur qu'est né Brunon, mais dans le château d'Eguisheim le-bas, de dimensions plus modestes, qui ne domine la plaine que de quelques mètres. Seulement il est peu vraisemblable que, dans ce temps de guerres incessantes, la demeure seigneuriale d'une puissante famille ne fût point située sur une éminence.
["Trois localités revendiquent ce privilège : Eguisheim (Haut-Rhin), Dabo (Moselle) et Walscheid (Moselle). Le professeur MUNIER se prononce pour Walscheid. Il a exposé son point de vue dans un article paru dans la Revue des sciences religieuses, avril 2002, « À propos du millénaire de la naissance du pape Léon IX (1002-1054) », p. 131-160 et dans une plaquette Léon IX et Walscheid, 2002, « Un lieu de mémoire : Saint-Léon, près de Walscheid », p. 25-70."]
NDE, texte extrait de la page web : http://www.esprit-et-vie.com/article.php3?id_article=158
9) Wibert I, 1: «Pater ejus, natione Teutonicus, imperatoris Conradi consobrinus, in patria lingua atque latins disertissimus». La mère de Conrad, Adélaïde, était soeur du père de Hugues. Le Père Brucker a recueilli et commenté dans l'Alsace et l'Église..., (p. 295-349) les textes concernant la généalogie paternelle de Brunon. Mais les filiations qu'il établit sont parfois contestables, comme l'a montré R Parisot (De prima domo quae Superioris Lotharingiae ducatum... tenuit, Nancy, 1898, ad calcem).
10) Brucker, op, cit., I, 12.
11) Wibert I, 1: «Mater quoque latins, aeque utriusque linguae perita.»
12) Wibert I, 1, init.
13) La chronique du monastère de Senones, écrite au XIII° siècle, lui donne pour père un certain «comte Louis», qu'elle associe à la duchesse Béatrix de Lorraine dans la restauration de l'Église de Saint-Dié en 1005. Ceci donne à penser que le père d'Helwige était apparenté à la duchesse. Or Béatrix était soeur du roi Hugues Capet (v. Brucker, op, cit., I, 115, et Le chât. d'Eguish., p, 21-22).
14) Les documents concernant les frères et les soeurs de Brunon se trouvent chez Brucker (op. cit., I, 338-341).
15) Wibert, I, 1 vers. fin. cf. Bulle de Léon IX, en 1094, à l'abbaye de Hesse, rappelant les fondations ancestrales (P. L., CXLIII, 740) et Nécrologe de l'abbaye cité par Mabillon (Act. ord. S. Bened, saec. XI, p. II, 49, reproduit dans P. L., CXLIII, 459).
16) Wibert, I, 1 vers. fin. cf. Bulle de Léon IX, en 1092, à l'abbaye d'Altorf, «ecclesiam a nostris progenitoribus constructam» (P, L., CXLIII, 689).
17) Wibert, I, 1, in fin. cf. Bulle de Léon IX en 1049, concernant le couvent de Woffenheim «ecclesiam patrie mei Hugonis et matris meae Heilwigdis... ab eisdem meis parentibus fundatam» (P, L., CXLIII, 635). D'après Schoepflin (Alsatia illustrata II, 474), la première abbesse de Woffenheim aurait été une soeur de Brunon, du nom d'Odile. Mais l'existence de cette soeur paraît due à une confusion (Brucker, op, cit., I. 341). L'église a survécu jusqu'à la fin du XVIII° siècle. Mais il n'en reste plus aujourd'hui aucune trace (Brucker, op. cit., p. 89.)
18) Wibert, I, 2, circ. med.
19) Wibert, I, 2, circ, med.
20) Brucker, op. cit., I, 17-18.
21) Wibert, I, 2, circ. med.
22) Wibert, I, 2, in fin.
23) Wibert, I, 3, circ. med. cf. Brucker, op, cit., p. I, 24-25 et 364.
24) Wibert, I, 3, fin., I, 4 init.
25) Wibert, I, 4 init.
26) Chron. S. Huberti Andagin., 3 et 19.
27) Wibert, I, 4 circ. med.
28) Wibert, I, 4 fin., 5 init.
29) Wibert, I, 5.
30) Wibert, I, 6 init.
31) Wibert, I, 6 circ. med.
32) Wibert, I, 6 circ. med.
33) Wibert, I, 7 init.
34) Wibert, I, 7.
35) Wibert a eu soin de dire plus haut (I. 5, init.) que Brunon se plaisait, pendant ses vacances, à Eguisheim, «non tant à cause de l'affection sincère de ses parents que de leur conduite religieuse et de l'excellente ordonnance de leur maison militaire et civile (in militibus et familia)».
36) Wibert, I, 8 init.
37) Wibert, I, 8.
38) Wibert lui-même a dit plus haut (I, 6, circ. med.) : «L'empereur et l'impératrice, s'occupant tous les jours de son avenir, songeaient incessamment à l'élever au plus haut rang possible, et, pour parler sans ambages, à lui conférer un évêché qui serait surabondamment pourvu de biens temporels.»
39) Wibert, I, 9.
40) Wibert, I, 10.
41) Wibert, I, 11 init. Ce Thierry, de la famille de Luxembourg avait d'abord administré l'évêché de Metz au nom du jeune Adalbér, fils du duc de Lorraine (supra), puis, mettant à profit la jeunesse de l'évêque nommé il avait pris sa place et s'y était maintenu envers et contre tous; après quoi, ayant fait tomber dans une embuscade le père de son concurrent évincé, il l'avait retenu prisonnier. Ces événements avaient déchaîné une série de guerres, auxquelles avait pris part le père de Bruno, et au cours desquelles sa mère s'était réfugiée au couvent de Moyenmoutier dans la région de Saint-Dié (Belhomme, Hist. Med. Mon, c. 56).
42) Wibert, I, 12, init.
43) Wibert, I, 12. Ce Poppon, fils de Léopold d'Autriche, était une forte tête. C'était de haute lutte qu'il avait conquis son diocèse, dont un frère de Thierry de Metz, Adalbéron de Luxembourg, lui disputait la possession. (Brucker, op, cit., I, 91-92).
44) Wibert, I, 12.
45) Wibert, I, 11 circ. med.
46) Wibert, I, 11, fin. et 13 circ. init.
47) Charte de 1034, en faveur du monastère de Saint-Epvre. (Patr, lat., CXLIII, 584).
48) Wibert, I, 13, circ. med.
49) Wibert, I, 13, vers. fin.: «Il était particulièrement versé dans l'art délectable de la musique, où il égalait les anciens auteurs et en surpassait quelques-uns par la suavité de la mélodie. II releva merveilleusement la beauté du culte divin, en composant des répons en l'honneur du glorieux martyr Cyriaque, de saint Hidulphe, archevêque de Trèves, de la bienheureuse Odile, Vierge, et du vénérable Grégoire, apôtre des Anglais et docteur». On remarquera que les trois saints étaient vénérés dans les monastères de Moyenmoutier, d'Altorf, de Munster, et sainte Odile au couvent de Hohenbourg. Le chroniqueur de Moyenmoutier, Jean de Bayou, confirme ce témoignage. II attribue pareillement à Brunon des hymnes en l'honneur de saint Dié et de saint Colomban. Mais il ajouta que la musique seule venait de Brunon, et que le texte était l'oeuvre du futur cardinal Humbert, alors simple moine à Moyenmoutier (Chron. Med. Mon., c. 50).
50) Wibert, I, 14.
51) L. Duchesne, Les premiers temps de l'Etat pontifical, p. 336-346.
52) L. Duchesne, op, cit., p. 305-324: «La maison de Théophylacte».
53) L. Duchesne, op, cit., p. 335-336, d'après Luitprand, évêque de Crémone (De relus gestis Ottonis, 10, dans Patr. let., CXXXVI, 903-904).
54) L. Duchesne, op. cit., p. 373,
55) L. Duchesne, op. cit., p. 373-374.
56) Dial., 1. III, circ. init. (Patr. lat. CXLIX, 1003).
57) L. Duchesne, op. cit., p. 374-375.
58) Liber Ad amicum, 1. V (Patr. lat., CL, 817).
59) Bonizon, ibid. ; Victor III, Dial., loc, cit.
60) Bonizon, loc. cit. (P. L., CL, 817 D).
61) Bonizon, loc. cit. (P. L. CL, 817 D - 818 A).
62) Récit détaillé chez Bonizon, loc. cit. (P. L., CL, 818 A-819 C).
63) Bonizon, loc. cit., P. L., CL, 819 C.
64) Bonizon,loc. cit., P. L., CL, 819 C-820 C. Une chronique anonyme citée par Watterich (Rom. Pontif. Vit. I, 716) dit de lui, à propos de sa mort: «Qui etiam ab allie potins Demens quam Clemens dici dignus judicatur, cum utique per violentiam Gratiano amoto, eum intrusum aaserant».
65) Lupus « protospatarius» Chron. ad. ann. 1047 : « In mense junii supradictus Papa Benedictus (IX) per poculum veneni occidit Papam Clementem» (P. L., CLV, 135)
66) Léon d'Ostie, Chronicon Casinense, II, 79 (P. L., CLXXIII, 685 A).
67) Bonizon, Ad amicum, 1. V (P. L. CL, 820 C).
68) Hermann Contract, Chron., ann. 1048 (P. L., CXLIII, 250-C).
69) Ad amicum, I. V (P. L. CL, 820 D). Bonizon, très hostile aux Allemands, dit de lui, au cours de la même phrase: « Is, postquam sedem pontificiam invasit, antequam bis deni dies volverentur, corpore et anima mortuus est»
70) Bonizon, loc. cit.,
71) Wibert, II, 2, circ. init.
72) Bonizon, Ad amic., I. V (P, L., CL, 821). L'expression vient de Tertullien: «Facilius Apoetaticum invenies quam Apostolicum (Adv. Marc., IV, 5).
73) Wibert, II, 2, circ. med, : «Contra omnium Apostolicorum morem, sumpto peregrino habitu, Romanum arripuit iter» Selon le même, biographe, étant évêque de Toul, (il avait coutume de faire chaque année le même pèlerinage (II, 1, circ. init.). II avait, en cela, des émules. L'archevêque de Lyon, Halinard, était arrivé, dit-on, par ses fréquentes visites, à se rendre si populaire à Rome qu'on y souhaitait de l'avoir pour pape. Mais il s'abstint d'y paraître, lors de cette vacance, pour ne pas contrecarrer le plan de l'empereur (Chronicon Divionensis monaterii, dans Monum. Germ. histor., Scriptor., IX, 237).
74) Wibert, I, 2, circ. med,
75) Bonizon, Ad amicum, 1. V (P. L. CL, 820 C).
76) Bonizon, loc. cit. (P, L., C. L. 818 C).
77) Les inquiétudes qu'inspirait à Léon IX le voisinage de Benoît IX ont leur écho dans la prière angoissée par laquelle, en son dernier jour, il demandait à Dieu d'en finir avec ce patron des simoniaques, comme jadis avec son premier modèle, Simon le magicien (v. infra).
78) Wibert, I, 3 circ. med.
79) Voir plus haut,
80) v. chez Héfelé, Histoire des Conciles, trad, et augm.. par Dom H. Leclercq, t. IV, 2° part., p. 1002-1009.
81) Dom H. Leclercq, chez Héfelé, loc. cit., p. 1004, not, 1 : «Le seul Halinard de Lyon représentait la Bourgogne; la France et l'Allemagne n'avaient pas envoyé un seul évêque. Une dizaine d'évêques italiens se présentèrent... »
82) Cardinal saint Pierre Damien, Liber qui dicitur gratissimus, c. 35 (Patr. let., CXLV, c. 150). Le pape ne tarda pas d'ailleurs, à oublier la concession qui lui avait été arrachée, à déclarer nulles et à faire, en conséquence, réitérer les ordinations faites par des évêques simoniaques (Patr, let., CLVIII, 648 et CLXV, 93). Cette attitude intransigeante ne devait pas prévaloir et a été, depuis lors, officiellement réprouvée (v. L. Saltet, Les réordinations..., Paris, 1907, in-8°, p. 173-179 ; cf. Dom H. Leclercq, chez Héfelé, op, cit., p. 1005, note 1).
83) W Wibert, I, 4, circ, med. ; Bonizon, Ad amicum, 1. V (P. L., CL, 822 A)
84) Bonizon, Ad amicum, 1, V (P. L., CL, 821 D). L'évêque de Sutri constate que ses collègues n'osèrent pas protester, mais qu'ils firent les morts: «Quod audientes episcopi, primo quidem, veritati non violentes resistere, tacuere; postes vero, suadente humani generis inimico, inobedientes, celavere».
85) S. Pierre Damien, Contra intemperantes clericos, 7 (P. L., CXLV, 411 B-C), Ce saint homme estime que le décret conciliaire s'applique à toutes les Eglises et que chaque évêque a le droit de revendiquer pour son compte les femmes de ses prêtres: « unusquisque episcopus Ecclesiae suas vindicet famulas quas in sua parochia deprehenderit sacrilega presbyteris admistione substratas.» Dans un autre de ses écrite, le «Livre de Gomorrhe» (Liber Gomorrhianus (P. L., CXLV, 169-190), dédié à Léon IX (op, cit, 161) et honoré d'une lettre laudative (op, cit., 159-60), il trace un tableau précis et répugnant des moeurs déréglées du clergé de son temps.
86) W Wibert, II, 4, circ. med,
87) Hermann Contract, Chron., ann. 1049 (P: L., CXLIII, 252 A). Déjà trente ans auparavant, un Concile tenu dans la même ville avait fulminé contre la luxure des clercs, accusés de vivre avec des femmes, et de doter leurs enfants, avec des biens d'Eglise (Héfelé, Hist, des Conc., éd. Leclercq, t. IV, 28 part. p. 919)
88) Wibert, II, 4, circ, med, ; Hermann Contract, loc. cit.: Anselme, moine de Reims, Hist. dedic. Eccl. S. Remig., 8 (Patr. lat., CXLII, 1422.
89) Anselme de Reims, loc. cit.
90) Un récit très détaillé de ce Concile nous est donné par Anselme de Reims, op. cit., 10-18.
91) Voir un exposé officiel, de Léon IX lui-même, dans une Bulle du 19 octobre (P. L., CXLIII, 626-628).
92) En 1037, d'après un chroniqueur anonyme de Bénévent; en 1043, d'après Jean de Bayon, le chroniqueur de Moyenmoutier.
93) Wibert, I, 15.
94) La comtesse Mathilde, femme de son arrière-petit-fils Hugues VI, dit de lui, dans une charte en faveur de Woffenheim, publiée par Grandidier, Histoire d'Alsace, p. 502: «Domnus Hugo, atavus meus, dum construeret hunc locum, surreptus morte, reliquit filin suo glorioso haeredi Leoni ad perficiendum. Ille vero statim cathedram B. Petri obsedit».
95) v supra,
96) Jean de Bayon, Chron. Mediani Monasterii, c. 48.
97) Cordis nostri, dum vixit, dolce solamen fratrem nostrum Hugonem (Bulle de Léon IX, P. L., CXLIII, 740 D).
98) On peut le conclure d'un passage curieux du récit de Wibert (II, 2): Comme Brunon allait à Rome pour y faire confirmer son élection, le dit Hugues apparut à un clerc de l'escorte papale. II était assis sur un siège élevé mais sans aucun appui pour ses pieds, et il le pria d'engager «l'Apostolique» à intercéder pour lui, en franchissant le seuil de Saint-Pierre, pour le tirer de cette position incommode. II en fut fait ainsi, et une nouvelle apparition vint apprendre bientôt l'heureux effet de cette intercession.
99) Bulle de 1049 : «Nepoti meo Henrico castrum Hegeneheim habenti» (P. L., CXLIII, 635 C). cf. autre Bulle: «Data per manne Mathildis dilectae. uxoris fratrie nostri Hugonis et filii ejus Henrici» (ibid., 741 C).
100) Ibid., 741 A: « justis precibus domnae Mathildis et filii ejus Henrici, nostri quondam nepotis»
101) Ibid., 633-635.
102) Ibid., 635-637.
103) Wibert, II, 5.
104) Patr. lat., CXLIII, 252 D.
105) Bulle de fondation dans P. L., CXLIII, 637-639.
106) Clément Contract, Chron., a. 1049 (P. L., CXLIII, 252-253).
107) Léon d'Ostie, Chron. Casin., II, 79 (P. L., CLXXIII, 685).
108) Léon d'Ostie, op. cit., II, 81 (P. L CLXXIII, 687 B); Annales de Bénévent, ann. 1050 (chez Watterich, I, 110 et 112).
109) Wibert, II, b : Aymé du Mont Cassin, L'ystoire de li Normant, Ed. Champollion Figeac, III, 14.
110) Patr. lat. CXLII. 646 D. .
111) Hist. Medium. Monument. p. 236 Patr. lat., CXLIII, 987 -988.
112)Tronci, Annoli Pisani, cité par Brucker (op, cit., p. 111).
113) Léon IX s'en réclame expressément das ses lettres au patriarche et à l'Empereur de Constantinople (P. L., CXLIII, 753 et 779 D)
114) Tronci, Annoli Pisani, (plus haut) cf. Muratori, Rer. italic. scriptor, VI. 167
115) Bonizon Ad amicum. 1. v, (P.L. CL. 822 B).
116) Aymé du Mont Cassin, L'Ystoire de Li Normont, Ed, Champollion Figeac, III 44.
117) Hermann Contract, Chron. ann. 1050 (P.L. CL. CXLIII, 293 C-254 A).
118) Hermann Contract, Chron. ann. 1051 (P.L. CL. CXLIII, 254 C).
119) Bérenger, De sacra Coena, éd. Visher, p. 40.
120) Il appelait le pape «non pontificem sed pompificem et pulpificem» et dénonçait le Saint-Siège comme le «Siège de Satan», l'Eglise romaine comme «l'assemblée des méchants», le Concile de Verceil comme une réunion de «niais», (cf. Dict. de Th. Cath., art. Bérenger, t. II. c. 727).
121) Hermann Contract, loc. cit.. 1050 ;Wibert, II, 7.
122) P. L., CXLIII, 665.
123) P. L., CXLIII, 653.
124) P. L., CXLIII, 668.
125) Hermann Contract, loc. cit.. 1051 (P.L. CL. CXLIII, 254 A).
126) La bulle de canonisation se lit chez Migne (P. L. CXLIII, 644-647). Le pape s'y réfère gravement à une autre vision d'un saint moine qui, à la demande du prévôt de la cathédrale, s'est enquis auprès de Dieu des mérites de Gérard et qui a été gratifié d'une apparition du saint. Une autre bulle rédigée dans la même circonstance parle de la «grande multitude» des gens venus à Toul pour cette fête (ibid., 656-657).
127) Texte de la bulle dans P. L., CXLIII, 663-664.
128) A cette rencontre se rattache une bulle concernantle couvent Saint-Maximin de Trèves (P. L., CXLIII, 669-67I).
129) Wibert, II, 7 ; Hermann Contract, Chron., a. 1051.
130) Bulle du début de mars 1051 (P. L., CXLIII, 6T1-672).
131) Wibert, I, 8 init.
132) L. Duchesne, Les premiers temps de l'État pontifical, p. 382-385
133) Ann. Benev., a. 1050, chez Watterich, op. cit., I, 112.
134) Annales de Bénévent, a. 1051, chez Watterich I, 112.
135) Aymé du Mont Cassin, L'Ystoire de Li Normant, III, 15-17. cf. Guillaume Malaterra, Historia Sicula,I, 13 (Patr. lat. CXLIX,1108, cf. 1084) Guillaume de Jumièges, Hist. Northmann, VII, 30.
136) Chron, de Robert Wiscart, I, 10 (suite de l'Ystoire de li Normant).
137) Wibert, II, 10.
138) Ann. Benevent., chez Watterich I, Introd., p, XCVI.
139) Aymé du Mont Cassin, III, 21.
140) Hermann Contract, Chron., a. 1052 ; cf. Léon d'Ostie, Chron. Casin., II, 81 (P, L? CLXXIII, 687-688).
141) Hermann Contract, Chron., loc. cit, (P. L., CL, 259 A).
142) On a très justement fait remarquer que lors de la naissance du fils de l'empereur, du futur Henri IV ce ne fut pas le pape Léon IX, de passage en Rhénanie, qui fut invité à lui servir de parrain, mais l'abbé de Cluny (Brucker, op. cit., II, p. 341).
143) Léon d'Ostie, Chron. Casin., II, 81 fin (P. L., CLXXIII, 688 A).
144) Hermann Contract, Chron., a. 1053 (P. L., CL, 259-260),
145) Léon d'Ostie, Chron. Casin., II, 81 fin (P. L., CLXXIII, 688 A).
146) Hermann Contract, Chron., a. 1053 (P. L., CXLIII, 259 C).
147) Hermann Contract, loc. cit. (P. L., CXLIII, 259 C).
148) Bulle du 27 juillet 1052, chez Pflugk-Hartung, Acta Pontificum romanorum inedita, 1881-1884, t, II, 112.
149) Wibert, II, 8, circ, med.
150) Wibert, II, 10, init.; Hermann Contract, loc. cit. (P. L, CXLIII, 260 A).
151) Wibert, II, 10, circ, med. cf. Ann, Benev., ann. 1053, chez Watterich, I, 112.
152) Léon d'Ostie, Chron. Casin., II, 84 (P. L., CLXXIII, 690 A).
153) Aymé du Mont Cassin, III, 36-38 et Guillaume d' Apulie, Gesta Roberti Wiscardi (chez Watterich , I, (4, not. 1). Cf. Bonizon, Ad amicum, 1. V (P. L., CL, 822 CD).
154) Récit fait par Léon IX lui-même à l'empereur de Constantinople, chez Wibert, II, 10, circ. fin. cf. Aymé du Mont Cassin, III, 37 (chez Watterich,, I, 111 not. 1); Guillaume d'Apulie, De rebus gestis Normannorum, 1. II. (P. L., CXLIX, 1042-1044); Biographe anonyme de Bénévent, chez Watterich, I, CXVIII.
155) Biographe anonyme de Bénévent, chez Watterich, I, XCVIII-XCIX.
156) Godefroy Malaterre Historia Sicula, I, 14 fin (P. L., CXLIX, 1109).
157) Hermann Contract Chron., ann. 1053 fin (P. L., CXLIII, 261 B).
158) Texte chez Wibert, II. 10 ; autre texte chez Migne, P.L., CXLIII, 777-781.
159) Wibert, II, 12, circ. med.
160) Patr, lat., CXLIII, 744-769 et 773-777.
161) Patr. lat., CXLIII, 929-974.
162) Léon du Mont Cassin, Chron. Casin., II, 84, vers. fin. (P. L. CLXXIII 690 B); Aymé du Mont Cassin, III, 39 (Watterich, I, III) : Ann. Benev.ans. 1093 (Watterich, I, 112 ) .
163) Libuin, De obitu s. Leonis, 1. : «Romanorum perfidia contra eum murmur et bella suscitabat» (P. L., CXLIII, 525 B).
164) Epist., VIII, 9, vers. fin.(P. L,., CXLIV, 316 CD).
165) Hermann Contract, Chron., ann., 1053 (P. L., CXLIII, 260 BC).
166) Hermann Contract, Chron., ann. 1054 init. (P. L., CXLIII, 262 B) ; Léon d'Ostie, Chron. Casin., II, 84 (P. L., CLXXIII, 690 B).
167) Libuin, De obitu, s. Leonis, 2 (P. L., CXLIII, 526 C).
168) Libuin, op. cit. 3, init. (P. L., CXLIII, 527 A).
169) Inter Epist. Petri Damiani, VIII, 6 (P. L., CXLIV, 347).
170) Libuin, op, cit., 3 (P. L., CXLIII, 527 D-528 A).
171) Libuin, op. cit., 4 (P. L., CXLIII, 528).
172) Libuin, op. cit., 5 (P.L., CXLIII, 529 CD).op, ciT., 4 (t'. L., CX1,Ill. 529 A).
173) Libuin, op. cit., 5 (P. 1.., CXLI1T, 529 CD).
174) Wibert, II, 14, cir. med.: «...teutonica lingua, ut testati sunt qui adfuerunt, tali cum Deo locutus est oratione...».
175) Libuin, op. cit., 7, circ, med. cf. Wibert, II, 14 in fine.
176) De brevitate vitae pontificum romanorum (P. L., CXLIV, 471-480). Wibert explique dévotement le fait par une disposition préméditée de la Providence, qui avait été annoncée à Brunon avant son élection pontificale (II, 1, circ. med.). Il est pourtant, difficile de penser que Dieu ait voulu faire mourir prématurément tous les papes du temps. Nous savons par ailleurs que plusieurs d'entre eux furent certainement assassinés. Les personnages en vue couraient alors de grands risques. Moins de deux ans avant Léon IX, le 19 juillet 1052, un de ses plus fidèles compagnon, l'archevêque de Lyon Halinard (v. plus haut ), qu'il avait laissé à Rome, pendant son dernier voyage en Allemagne, pour l'y représenter, avait été empoisonné par un mauvais poisson que lui avait servi un faux ami (Chronique de St-Bénigne de Dijon, in fine).
Léon IX et Michel Cérulaire,
miniature tirée d’un manuscrit grec du XV°
siècle,
Bibliothèque nationale, Palerme.
CHARLES MUNIER
Le Pape LÉON IX et la Réforme de l'Église 1002-1054
P. RENÉ EPP
Strasbourg, Éd. du Signe, 2002. - 314 p., 22 €.
Esprit & Vie n°67 / octobre 2002 - 1e quinzaine, p. 22-23.
Le millénaire de la naissance du pape alsacien saint Léon IX (1048-1054) a donné lieu dans son pays natal à de nombreuses fêtes, aussi bien civiles et populaires que religieuses, et a été l'occasion de colloques universitaires, ainsi que de la publication de plusieurs ouvrages. Parmi ceux-ci, le plus remarquable est sans conteste celui de Charles MUNIER, professeur émérite à la Faculté de théologie catholique de l'Université Marc-Bloch de Strasbourg, spécialiste de l'histoire de l'Antiquité chrétienne et de l'époque médiévale. Situant Léon IX dans l'histoire générale de l'Église, ce beau livre nous décrit son œuvre réformatrice au cœur du XIe siècle, qui prépare la voie à la réforme grégorienne et ouvre une ère nouvelle dans l'histoire de la papauté.
Né le 21 juin 1002, comme fils de Hugues, comte d'Eguisheim et Helwide de Dabo, s'inscrivant dans la descendance de la haute noblesse franque mérovingienne, Brunon, après des études à l'école-cathédrale de Toul, était devenu évêque de cette ville en 1026, à l'âge de vingt-quatre ans. C'est lui que l'empereur d'Allemagne, Henri III, en parenté avec lui, choisit comme pape à la diète de Worms en décembre 1048, à la mort de Damase II. Mais voulant obtenir le consentement du clergé et du peuple de Rome, Brunon se rendit en pèlerin dans la ville sainte, où il fut intronisé en février 1049 et prit le nom de Léon IX. Le nouveau pape combattit énergiquement la simonie (achat ou vente de charges ecclésiastiques) et le nicolaïsme (concubinage des prêtres), il excommunia et déposa les évêques reconnus coupables et imposa aux prêtres infidèles à leur vocation de sévères pénitences.
Grand voyageur, homme de terrain, il était davantage sur les routes qu'à Rome ; de son pontificat d'un peu plus de cinq ans, il ne passa que neuf mois dans la capitale de la chrétienté. Partout où il se rendait, il s'efforçait de rétablir la discipline ecclésiastique dans l'esprit de Cluny. Sur son passage, il consacra des églises, bénit des autels et fonda des monastères. Il n'oublia pas pour autant « les pauvres et les petits ».
La fin de sa vie fut assombrie par la malheureuse expédition au sud de l'Italie contre les Normands qui le retinrent prisonnier durant neuf mois à Bénévent, et par le schisme orthodoxe qui se préparait (mais qu'il ne verra pas) à la suite de l'excommunication du patriarche Michel Cérulaire par les légats du pape (1054).
Le grand mérite de Léon IX est d'avoir engagé l'Église dans la voie de la réforme. Il n'a pu la mener à bien. Les maux qui la rongeaient étaient la conséquence inéluctable de l'intervention abusive du pouvoir temporel dans la désignation des titulaires des évêchés et des abbayes. Il reviendra à Grégoire VII de rendre l'Église indépendante du pouvoir civil, en s'en prenant à « l'investiture laïque par la crosse et l'anneau », ce qui donnera lieu à la « querelle des investitures » et ne sera réglé que par le Concordat de Worms de 1122.
Sur le plan local, se pose la question du lieu de naissance de Léon IX. Trois localités revendiquent ce privilège : Eguisheim (Haut-Rhin), Dabo (Moselle) et Walscheid (Moselle). Le professeur MUNIER se prononce pour Walscheid. Il a exposé son point de vue dans un article paru dans la Revue des sciences religieuses, avril 2002, « À propos du millénaire de la naissance du pape Léon IX (1002-1054) », p. 131-160 et dans une plaquette Léon IX et Walscheid, 2002, « Un lieu de mémoire : Saint-Léon, près de Walscheid », p. 25-70.
Sachons gré à l'auteur d'avoir bien mis en relief et mieux fait connaître dans le grand public la figure de ce grand pape réformateur du Moyen Âge, si moderne déjà, et en bien des points si proche des papes de l'époque contemporaine.
Alsace, Bas-Rhin, Sélestat, Église Sainte-Foy (PA00084981, IA00124586).
Verrière "Saint-Léon" du chœur (Ott Frères, 1892):
Saint Léon IX
(1002-1054)
Brunon, de la grande famille des comtes d'Alsace, apparenté aux empereurs Conrad II le Salique et Henri III, naquit le 21 juin 1002, au château d'Eguisheim ou à celui de de Dagsburg. Parmi ses ancêtres, selon la tradition, il y aurait eu Ethico/Adalric, le père de sainte Odile, le même Ethico qui mit à mort nos deux martyrs régionaux, saint Germain et saint Randoald.
Cadet de sa famille, il fut, selon l'usage du temps, destiné à l'Église. En compagnie de deux de ses cousins prénommés Aldalbéron, dont l'un devint plus tard évêque de Metz, il parcourut les sept arts libéraux à Toul, sous l'autorité de l'évêque Berthold, puis sous celle de son successeur Hermann.
Durant sa jeunesse, alors qu'il dormait, un accident survint. Il fut mordu par une bête venimeuse au visage. Il tomba malade au point qu'on désespéra de le voir jamais récupérer la santé. Mais, nous dit le chroniqueur de sa vie, Wibert, "le doux Jésus, qui toujours vient au secours des situations désespérées, donna bientôt à ses parents l'assurance de sa pleine guérison et se souvint de l'Église qu'il devait restaurer grâce à lui." (La vie du pape Léon IX (Brunon évêque de Toul), p.19). En effet, Brunon eût une vision deux mois après son accident lorsqu'il était au plus mal. Laissons parler le chroniqueur. "Un jour enfin, alors qu'il reposait sur le dos tout éveillé, il lui sembla voir une échelle lumineuse s'élever de son lit, traverser la fenêtre qui lui faisait face, et atteindre le ciel. Un vieillard en habit monastique, d'un éclat éblouissant et d'une blancheur de cheveux vénérable, en descendit, portant dans la main droite une croix resplendissante au bout d'une longue hampe. Lorsqu'il vint près du malade, il tint l'échelle de la main gauche et, de la main droite, apposa d'abord la croix sur ses lèvres, puis en marqua ses plaies et ramena derrière l'oreille tout le pus que le venin avait produit; s'en retournant bientôt comme il était venu, il le laissa sur la voie de la guérison" (op cit. p.19). Quelques temps après, l'abcès creva et il guérit de l'empoisonnement. Aujourd'hui encore, ajoute Wibert, "il affirme qu'au cours de cette extase, il avait immédiatement identifié à son visage et à son habit, le bienheureux Père des moines, Benoît, dont l'éclat dépasse celui de la lumière." (ibid.)
Pour cette raison, par la suite, il veilla particulièrement sur l'institution monastique. Brunon devint chanoine et diacre de Toul. A la mort d'Hermann, en 1026, il avait donc 24 ans, il fut désigné comme évêque de Toul. Ayant refusé l'honneur d'être ordonné par le pape par respect pour son métropolitain, Poppon, archevêque de Trêves. Celui-ci, exigeant de lui le serment de ne rien faire sans en référer à son autorité, il refusa de se soumettre pour sauvegarder sa légitime indépendance. Un accord finit par survenir et il fut consacré le 9 septembre 1027.
Il rétablit aussitôt la discipline dans les abbayes bénédictines touloises et donna son appui à certaines fondations et tenta de réformer son clergé. Il eût également à s'occuper de la défense militaire de sa région et une tâche d'ambassade auprès du roi de France. Malade durant toute une année, il dut cette fois sa guérison à saint Blaise. Il perdit ses deux frères et en 1039 mourut l'empereur Conrad II. Les parents de Brunon le suivirent peu après.
La papauté.
L'empereur Henri III, venant chercher la couronne impériale à Rome avait du intervenir dans une période très troublée pour la papauté. Il fit désigner Clément II qui le couronna empereur au début de 1047. Il mourut neuf mois plus tard. Son successeur, désigné par l'empereur disparut un mois après avoir accepté sa charge. Le choix de l'empereur se porta alors sur Brunon qui devint donc Léon IX. Il fut accueilli à Rome le 12 février 1049.
Dès Pâques 1049, il réunit son premier concile romain après un pèlerinage au Mont-Gargan pour implorer la protection de l'archange Saint-Michel et au Mont-Cassin pour se recommander à saint Benoît.
Il entreprit alors son premier voyage en Allemagne et dans le nord-est actuel de la France. Il dédicaça certaines églises à cette occasion et tint un concile à Mayence. Il était de retour à Rome, à la fin avril 1050. La même année, il repartit vers le nord s'arrêtant notamment à Saint Maurice d'Agaune. Il eût à régler diverses affaires avant de retourner à Rome. Il entreprit encore un troisième voyage vers le nord en juillet 1052. Il obtint notamment qu'Henri III épargne la Hongrie et la ville de Bratislava. Après un voyage à Aix-la-Chapelle et dans le pays de sa jeunesse, il fut de retour à Rome pour le Carême 1053.
La fin de son règne fût assombrie par deux graves événements. Son armée fut d'abord défaite par les normands à Civitate le 18 juin 1053 et il connut l'emprisonnement, n'étant libéré qu'en février 1054.
Les conséquences de la querelle avec les grecs, ensuite, laissèrent hélas une profonde blessure dans l'histoire de son règne et de l'Église, avec la tristement célèbre ambassade du Cardinal Humbert. Le Cardinal déposa la fameuse bulle qui déclencha le schisme sur l'autel de Ste-Sophie à Constantinople le 16 juillet 1054, alors que ses pouvoirs avaient pris fin depuis 3 mois. Lorsque survinrent ces événements, le pape Léon IX, avait déjà rendu son âme à Dieu.
Une vision lui ayant dévoilé que sa mort devait avoir lieu à Saint-Pierre, il s'y prépara et mourut au milieu de l'après-midi du 19 avril 1054, après avoir pris ses dispositions et fait préparer son cercueil.
Relevons que le bienheureux Léon IX avait entrepris la réforme que nécessitait l'état de l'Église, luttant contre ces fléaux du clergé qu'étaient la simonie et le concubinage, ainsi que l'investiture laïque. Il faut encore reconnaître à son actif d'avoir discerné et distingué celui qui serait un de ses successeurs, le moine Hildebrand, futur Grégoire VII qui libéra l'Eglise de son asservissement au pouvoir laïque.
Le bienheureux Léon IX est fêté le 19 avril.
Quelques sources:
RR. PP. Bénédictins de Paris, Vie des saints et des bienheureux, tome IV Avril, pp. 478-490, Paris 1946.
Michel Parisse, Monique Goullet, La vie du pape Léon IX (Brunon, évêque de Toul), Les Belles Lettres, Paris 1997.
Histoire du Christianisme, tome IV, Évêques, moines et empereurs (610-1054), Desclée 1993.
Statue du pape Léon IX à Dabo (Moselle, France)
Bruno d'Eguisheim-Dagsbourg (1002-1054)
Pape sous le nom de LÉON IX de 1049 à 1054
Bruno d'Eguisheim-Dagsbourg est né vers 1002 à Eguisheim, près de Colmar. Il est issu d'une famille noble qui donna plusieurs saints à l'Église ainsi que plusieurs seigneurs dans l'empire Germanique. Son père, Hugues était un cousin direct de l'empereur Konrad(1).
Dès sa plus tendre enfance, il donna les signes d'un esprit brillant. A peine âgé de 5 ans, il fut confié à Berthold, évêque de Toul(2) qui dirigeait une école pour les enfants de la noblesse.
Un jour, alors qu'il était encore enfant et qu'il séjournait dans sa famille, il fut attaqué par un animal sauvage qui le blessa gravement et le laissa longtemps entre la vie et la mort. Il raconta par la suite qu'il eut une vision de Saint Benoit et que celui-ci le guérit en touchant ses blessures avec une croix. Cette anecdote est rapportée par le moine Wibert, qui fut son biographe lorsqu'il occupa le siège épiscopal de Toul.
En 1017, il devint chanoine de la cathédrale Saint-Etienne de Toul et bien qu'il fut encore très jeune, il exerça une influence apaisante sur le caractère colérique et emporté de l'évêque Hermann(3), successeur de Berthold. En 1024, lorsque Konrad succéda à l'empereur Henri Ier, ses parents l'envoyèrent à la cour du roi pour servir dans sa chapelle. Rapidement sa vertu le fit remarquer et ses compagnons lui attribuèrent le surnom de de "Bruno le Bon".
En 1026, Konrad entama une campagne militaire en Italie et c'est Bruno, qui était alors diacre, qui commanda le contingent venant de Toul à la place d'Hermann, trop vieux pour participer à cette campagne. Alors qu'il était engagé dans cette campagne, il fut élu au siège épiscopal pour succéder à Hermann qui venait de mourir. Mais Konrad, qui avait pour lui des ambitions plus importantes hésita longtemps avant d'accepter cette nomination. Consacré en 1027, Bruno dirigea le diocèse de Toul pendant une vingtaine d'années, à une période très troublée. Il dut lutter non seulement contre la famine, mais également faire face à la guerre qui menaçait continuellement Toul, ville frontière de l'Empire.
Envoyé par Konrad auprès de Robert le Pieux, il parvint à établir la paix de façon tellement forte entre le jeune royaume de France et l'Empire Germanique que celle-ci n'en fut pas troublée pendant plusieurs dizaines d'années.
En 1048, à la mort du pape Damase II(4), les romains demandèrent à l'empereur Henri III de leur donner comme pape Halinard, Archevêque de Lyon ou Bruno de Toul. Les romains avaient pour ces deux personnages une haute estime due à leurs actions et leur comportement lorsqu'ils s'étaient rendus en Pèlerinage à Rome.
Henri se décida pour Bruno qui faisait tout ce qu'il pouvait pour éviter l'honneur que son souverain voulait lui imposer. Mais à la longue, il s'inclina devant l'insistance de l'empereur et des Romains. Lorsqu'il arriva à Rome, accompagné d'Hildebrand il fut acclamé à l'unisson par le peuple. Prenant le nom de Léon, il fut solennellement intronisé le 12 février 1049. Avant de pouvoir faire quoi que ce soit pour la réforme de l'Église, il dut d'abord se défendre contre Benoit IX(5) qui tentait de remonter sur le trône pontifical et ensuite il dut remettre en ordre les finances du Vatican qui furent mises à mal par ce même Benoit IX. Il confia cette dernière tâche à Hildebrand.
Une fois ces choses réglées, il entama ses travaux de réforme de l'Église qui marqueront les siècles à venir. En avril 1049, il convoqua un synode au cours duquel il condamna sollennelement les deux grands maux du moment : la simonie et le nicolaïsme.
Il entama alors une série de voyages au travers de l'Europe pour promouvoir cette réforme qui se mettait en marche. Il quitta Rome au mois de mai et tint son premier concile à Pavie. Il se rendit ensuite en terre germanique et s'installa à Cologne où il rejoignit l'empereur Henry III. Malgré la réticence du roi de France Henri 1er de le voir arriver dans son domaine, Léon IX se rendit à Reims où il tint à nouveau un synode important auquel furent même conviés les évêques et abbés d'Angleterre. Sur la route de retour vers Rome, il tint un dernier synode à Mainz (Mayence) et rencontra Adalbert, archevêque de Brême pour discuter du rassemblement des églises des pays scandinaves en un patriarcat unique dont le siège se trouverait à Brême.
En janvier 1050, Léon retourna à Rome pour repartir presque immédiatement vers l'Italie du sud où les souffrances de son peuple, oppressé par les Normands, l'appelaient. Après avoir subi les remontrances sévères du Pape, les Normands promirent de se retirer. Après un dernier concile tenu à Spoleto, le pape rentra à Rome, mais les Normands en profitèrent pour recommencer leurs exactions comme auparavant. De retour à Rome après un nouveau voyage transalpin qui le mena à Toul et en Allemagne, Léon IX prit possession des terres de Benevent, que ses habitants, fatigués des incessantes incursions ennemies, remirent entre ses mains. Alors qu'il se trouvait dans cette ville, en avril 1051, Léon dut à nouveau prodiguer d'énormes efforts pour contenir les excès des Normands dont un grand nombre fut massacré par les Lombards. Réalisant alors que plus rien ne pouvait calmer la fureur des Normands survivants, Léon rentra se réfugier à Rome.
La question normande fut désormais constamment présente dans l'esprit du pape. Sans cesse persécutés et oppressés par les Normands, les habitants du sud de la péninsule ne cessèrent pas d'implorer l'aide du pape. Les Grecs, menacés d'être expulsés de la péninsule par ces mêmes Normands demandèrent à Léon IX de coopérer avec eux contre ce fléau commun. Bien qu'il ait demandé en vain de l'aide de tous les côtés, il essaya encore une fois en 1052 de servir de médiateur pour que la paix revienne au plus vite, mais là encore sans succès.
Il commença à penser que la seule solution serait la voie des armes. A ce moment, une ambassade hongroise arriva à Rome pour demander au pape de servir d'intermédiaire pour que la paix soit signée entre eux et l'empereur. Mais celui-ci, certain de sa victoire, n'accepta aucune des propositions du pape. Et bien qu'il ait promit au pape de lui donner un contingent pour sa lutte contre les Normands, Henry III retira cette promesse et laissa le pape rentrer en Italie avec les quelques soldats que sa famille lui avait envoyé. En mars 1053, Léon IX est de retour à Rome. Voyant que la situation des états du Sud est pire que jamais, il décida de lever un maximum de troupes auprès des princes italiens, et, déclarant la guerre aux Normands, il tenta de faire la jonction avec l'armée byzantine. Les normands réussirent à défaire d'abord les grecs avant leur jonction avec le pape et ensuite ce dernier à Civitella en juin de la même année. Après sa défaite, Léon se livra à ses ennemis, mais ceux-ci le traitèrent avec respect et considération et se déclarèrent eux-mêmes les soldats du pape.
Bien qu'il ait gagné plus dans la défaite que dans une éventuelle victoire, Léon IX se retira à Bénévent, le coeur brisé. Les morts de Civitella hantèrent pour toujours son esprit. Il fut aussi profondément troublé par l'attitude de Michael 1er Cerularius(6). Cet ambitieux prélat était déterminé à n'avoir aucun supérieur hiérarchique, ni dans l'Eglise ni parmi les Etats. Dès 1042, il fit biffer le nom du pape des diptyques sacrés et commença bientôt à attaquer l'Église Catholique à cause de l'utilisation de pain azyme pour le sacrifice de la messe. Par la suite, il fit fermer de la manière la plus barbare possible les églises romaines de Constantinople.
Au début de l'année 1054, Léon IX envoya à Constantinople deux importants prélats, Humbert de Moyenmoûtier et Frederik de Lorraine, porteurs de lettres pour le patriarche et aussi pour l'empereur byzantin. Sa mort survenue au printemps 1054 l'empêcha de connaître les résultats de cette ambassade qui conduisit les deux prélats à excommunier Michael Cerularius et acheva de consommer la fracture entre les deux églises.
Après la bataille de Civitella, Léon IX ne retrouva jamais entièrement ses esprits. Son état empira jusqu'à provoquer une maladie mortelle. En mars 1054, il fut ramené à Rome où il rendit l'âme et fut enseveli dans l'Église Saint-Pierre.
Notes :
(1) Conrad II le Salique, né vers 990 et mort le 4 juin 1039 à Utrecht. Roi des Romains en 1024, il est couronné empereur romain germanique le 26 mars 1027
(2) Evêque de Toul de 995/996 à 1019.
(3) Evêque de Toul de 1016 à 1027.
(4) Poppon de Brixen, pape sous le nom de Damase II ne régna que pendant 23 jours, du 17 juillet au 9 août 1048.
(5) Théophylacte de Tusculum, pape sous le nom de Benoit IX, montera sur le siège pontifical à trois reprises : du 21 octobre 1032 à septembre 1044 ; du 10 mars 1045 au 1er mai 1045 et du 8 novembre 1047 au 16 juillet 1048.
(6) Michel Ier Cérulaire (en grec : Μιχαήλ Α' Κηρουλάριος, né à Constantinople vers 1000, mort le 21 janvier 1059), fut patriarche de Constantinople du 25 mars 1043 au 2 novembre 1058. Il est un des acteurs de la rupture entre les Églises de Constantinople et de Rome en 1054 (Grand Schisme d'Orient).
Bibliographie
1. "Histoire des Papes - de Saint Pierre à Jean Paul II", Éditions Tallandier - Historia 2000
Saint Léon IX (1049-1054)
Bruno d’Eguisheim-Dagsburg, né à Eguisheim en Alsace en 1002, mort à Rome.
Il se fit guerrier pour défendre les territoires de l’Église et fut fait prisonnier.
Après avoir accepté les diverses conditions de ses geôliers, il fut libéré.
Ce fut pendant son pontificat que le schisme avec l’Église d’Orient se consuma.
Alsace, Haut-Rhin, Eguisheim, Château d'Eguisheim, Chapelle
"Saint-Léon": Statue de Léon IX (XIXe)
Pope Saint Leo IX
Also known as
Apostolic Pilgrim
Bruno of Egisheim
Bruno of
Eguisheim-Dagsburg
Pilgrim Pope
Memorial
19 April
Profile
Son of Count Hugh
of Egisheim. Cousin of Emperor Conrad II. Chapter canon of Saint Stephen’s, Toul, France. Deacon. Soldier and officer in the imperial army. In 1021, while still in the military, he was chosen bishop of Toul, France, a position he held for 20 years. Commanded troops under emperor Conrad II in the invasion of Italy in 1026. Very disciplined himself, he brought order to
the monasteries in his diocese, discipline to the clergy, and the Cluniac reform to many of his houses.
Mediator between France and the Holy Roman Empire. Chosen 151st pope with the support of the Roman citizens and Henry III of Germany.
Leo brought his
reforming, disciplinary ways to the Church as a whole, reforming houses and parishes, fighting simony, enforcing clerical celibacy, encouraging liturgical development and the use
of chant. He brought Hildebrand, later Pope Saint Gregory VII, to Rome as his spiritual advisor. Fought the
coming Great Schism between the Eastern and Western churches. He received the nickname
of Pilgrim Pope due to his travels through Europe, enforcing his reforms, insisting that his bishops, clergy, and councils follow suit. Held synods at Pavia, Italy, in Rheims, France, in Mainz, Germany, and in Vercelli, Italy where he condemned the heresy of Berengarius of Tours. Authorized the consecration of the first
native bishop of Iceland. Peacemaker in Hungary. Proposed that Popes be elected only by cardinals.
Leo’s papacy was marred by his military action. He added
new Italian regions to the papal states, and when Normans invaded these areas
in 1053, he personally led an army to throw them out. This resulted in wide-spread criticism,
defeat in the field, his capture at Civitella, and several months imprisonment at Benevento, Italy. He spent his time there well, learning Greek to better understand the writings of the Eastern Church, but his health suffered badly, and he died soon after his release.
Born
21 June 1002 at Eguisheim, Alsace, France as Bruno of Eguisheim-Dagsburg
Papal Ascension
12 February 1049
Died
19 April 1054 in Saint Peter’s Basilica, Rome, Italy of natural causes
Canonized
1082 by Pope Saint Gregory VII
1887 by Pope Blessed Victor III
Patronage
Sessa Aurunca, Italy
Additional Information
Book of Saints, by the Monks of Ramsgate
Catholic Encyclopedia
Lives of the Saints, by Father Alban Butler
New Catholic Dictionary
Saints of the Day, by Katherine Rabenstein
Short Lives of the Saints, by Eleanor Cecilia Donnelly
books
Our Sunday
Visitor’s Encyclopedia of Saints
other sites in english
Catholic
Ireland
John Dillon
Popes in a
Year
Regina
Magazine
uCatholic
Wikipedia
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Wikimedia Commons
sitios en español
Martirologio Romano, 2001 edición
fonti in italiano
Cathopedia
L’Enciclopedia Italiana
Santi e Beati
Wikipedia
notitia in latin
Documenta
Catholica Omnia
nettsteder i norsk
Den katolske kirke
MLA Citation
“Pope Saint Leo
IX“. CatholicSaints.Info. 14 April 2021. Web. 19 April 2021.
<https://catholicsaints.info/pope-saint-leo-ix/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/pope-saint-leo-ix/
Pope Leon IX. Stained-glass window in Saint-Étienne
church in Château-Renard, set in collateral chapel of north transept, east
side. This side has two windows, this is the one on the left. Some writing
underneath it says : "St Leo J.C. ex Virgine natum et nobis similem
in terris apparentem mirabiliter praedicavit".
Pape Léon IX. Vitrail de l'église Saint-Étienne de
Château-Renard, dans la chapelle collatérale du transept nord, côté est. Cette
façade est a deux vitraux, ce vitrail est celui de gauche. Une inscription
en-dessous indique : "St Leo J.C. ex Virgine natum et nobis similem
in terris apparentem mirabiliter praedicavit".
Short
Lives of the Saints – Saint Leo IX, Pope
Entry
Bruno, bishop of Toul, belonged to the illustrious
family of the Counts of Apsburg, and he was elected Pope at the Diet of Worms
in 1049, taking the name of Leo IX. He was noted for his virtue and wisdom, and
possessed great patience, courage, and strength of soul; but his humility was
so deep that he deemed himself unworthy to ascend the papal throne. He entered
his protest to that effect before the Assembly; but when they refused to grant
him a release, he appealed to the people of Rome, barefoot, and in the garb of
a pilgrim. The general voice declared for his election, and he was forced to
accept the great responsibility. Never could choice have been more fortunate.
The pontiff tenderly loved the poor, and made himself one of them. After a
useful pontificate of five years, Saint Leo slept in the Lord in the year 1054.
His name a great example stands to show
How strangely high endeavors may be blest
Where piety and valor jointly go.
– John Dryden
Favorite Practice – If honors are forced upon us,
to accept them with purity of intention.
MLA Citation
Eleanor Cecilia Donnelly. “Saint Leo IX, Pope”. Short
Lives of the Saints, 1910. CatholicSaints.Info.
14 April 2021. Web. 21 April 2021.
<https://catholicsaints.info/short-lives-of-the-saints-saint-leo-ix-pope/
SOURCE : https://catholicsaints.info/short-lives-of-the-saints-saint-leo-ix-pope/
Statue du pape Saint Léon IX à Eguisheim
Pope St. Leo IX
Pope St. Leo IX was the first pope who worked for reform in the Church. He was born in 1002 and given the name Bruno at Baptism. He was educated at a school for the children of Germany’s royal families and taught by the bishop of his diocese. As a priest, Fr. Bruno served at the cathedral before being named bishop of Toul.
Twenty years later, Bruno was appointed pope, but he would not accept leadership over the Church until being approved by the priests, bishops, and people of Rome. After the long journey, Bishop Bruno arrived in the holy city dressed as a simple traveler. He was greeted by cheers at his humble manner and was immediately accepted by everyone as the new Holy Father. Bruno took the name Pope Leo IX.
Leo quickly called attention to two issues badly in need of reform: simony, the buying and selling of sacred offices and things; and the practice of priestly celibacy. Some men had actually paid money to be appointed bishops. Leo quickly removed these false successors to the Apostles and appointed men who truly had the gifts necessary to lead a diocese.
Other men simply ignored the Church’s tradition of priestly celibacy. They married and had families. Their family responsibilities made it difficult for them to serve their parish or diocese with all their hearts.
Pope Leo did not just write letters or give sermons to announce his reforms. He traveled to major dioceses to conduct meetings and discuss why the reforms were necessary. He traveled so much that he was nicknamed the “Apostolic Pilgrim.” Leo also appointed men who believed in the reforms to important Church positions. Leo knew that the changes he wanted would not be accomplished in his lifetime. He trusted the men he appointed to carry out the needed reforms and they did.
Alsace, Bas-Rhin, Sessenheim, Église de la
Nativité-de-la-Bienheureuse-Vierge-Marie (IA00123779):
Verrière "Saint Louis et Saint Léon" (XXe, Ott Frères).
Saint Leo IX, Pope
by Editor Staff
April 19
Today is the feast day of Saint Leo IX. Ora pro nobis.
Pope St. Leo IX was born at Egisheim, near Colmar,
Germany, on the borders of Alsace, 21 June, 1002, and died on 19 April, 1054.
He belonged to a noble family which had given and was to give many saints to
the Church and rulers to the German (Roman) Empire. His baptismal name was
Bruno. His father, Hugh, was first cousin to the Holy Roman Emperor Konrad, and
both Hugh and his wife Heileweid were remarkable for their piety and learning.
As a sign of the tender conscience which soon began to
manifest itself in the saintly child, we are told that, although he had given
abundant proofs of a bright mind, on one occasion he could not study out of an
exceptionally beautiful book which his mother had purchased and given to him.
At length it was discovered that, unknown to his pious mother, the book had
been stolen from the Abbey of St. Hubert in the Ardennes. After Heileweid had
restored the volume to its rightful owners, little Bruno’s studies proceeded
unchecked. When five years of age, he was committed to the care of the
energetic Berthold, Bishop of Toul, who had a school for the sons of the
nobility. Intelligent, graceful in body, and gracious in disposition, Bruno was
a favorite with his schoolfellows. Whilst still a youth and at home for a
visit, he was attacked when asleep by some animal, and so much injured that for
days he lay between life and death. In that condition he saw, as he used
afterwards to tell his friends, a vision of St. Benedict, who cured him by
touching his wounds with a cross. This miraculous event is recounted by St.
Leo’s principal biographer, Wibert, who was his intimate friend when the saint
was Bishop of Toul.
Bruno became a canon of St. Stephen’s at Toul (1017),
and although still quite young became a trusted assistant to Herimann, the successor
of Bishop Berthold in the See of Toul, a Rhineland diocese that was a center of
the Northern reform movement. When, in 1024, Konrad, Bruno’s cousin,
succeeded Heinrich
II as Holy Roman Emperor, the saint was called to the court to serve
in the Emperor’s chapel. His virtue soon made itself felt, and his companions,
to distinguish him from others who bore the same name, always spoke of him as
“the good Bruno.” In 1026, Konrad set out for Italy to make his imperial
authority respected in that troubled portion of his dominions, and as Herimann,
Bishop of Toul, was too elderly to lead his contingent of clergy into the
peninsula, he entrusted the command of it to Bruno, then a Deacon. While he was
thus in the midst of this embassy, Bishop Herimann died and the twenty-four
year old Bruno was at once elected to succeed him.
The German Emperor Konrad, who destined him for higher
things, was reluctant to allow him to accept the relatively minor See of Toul.
But Bruno, who was wholly disinclined to accept honors and privileges, and
wished to live in as much obscurity as possible, induced his sovereign to
permit him to take the See. Consecrated in 1027, Bruno administered the Diocese
of Toul for over twenty years in an era of distress and trouble of all kinds.
He had to contend not merely with famine, but also with war, to which, as a
frontier town, Toul was much exposed. Bruno, however, was equal to his
position. He knew how to make peace, and, if necessary, to wield the sword in
defense of his Church. Sent by the Emperor to Robert the Pious, King of France,
he established so firm a peace between France and the Empire that it remained
unbroken for two generations. On the other hand, he defended his Episcopal city
against Eudes, Count of Blois, a rebel against Konrad, and by his wisdom and
exertions added Burgundy to the Empire.
It was whilst he was Bishop that he was saddened by
the death not only of his father and mother, but also of two of his brothers.
Amid his trials Bruno found some consolation in music, in which he proved
himself very efficient.
The German Pope Damasus II died in 1048, poisoned by
members of jealous “papal families,” who coveted the Chair of Peter to satisfy
their own worldly ambitions. Mindful of his sacred obligation to preserve the
integrity of the Roman See, the pious Emperor Heinrich III, Konrad’s son and successor,
at once fixed upon Bruno as his choice for the new Pope. The unworldly Bishop
of Toul did all he could to avoid the honor which his sovereign wished him to
accept. When he was at length overcome by the combined importunities of the
Emperor, the German people, and the populace of Rome (sickened by the
corruption and scandals of Italian “papal families”), Bruno agreed to go to
Rome, and to canonically accept the Papacy. When he reached Rome with his
monastic companion, Hildebrand, and presented himself to its people clad in the
guise of a Pilgrim and barefooted, but still tall and fair to behold, the Roman
people cried out with one voice that him and no other would they have as Pope.
Assuming the name of Leo, the ninth of that name, he was solemnly enthroned 12
February 1049.
Before Leo could do anything in the matter of the
reform of the Church, on which his heart was set, he had first to put down
another attempt on the part of the anti-Pope Benedict IX to seize the papal
throne. He had then to attend to money matters, as the papal finances were in a
deplorable condition. To set affairs in order, he put them in the hands of
Hildebrand, a man of tremendous capabilities and zeal for the Church, and a
future Pope–St. Gregory VII.
He then began the work of reform which was to give the
next hundred years a character of their own, and which his successors were to
carry forward. One of his most important new policies was to appoint
experienced reformers from the German dioceses as cardinals. This was a radical
innovation that changed the whole institutional structure of the Roman church.
There had been cardinals at Rome before, but their functions were merely
ceremonial. Leo transformed the nature of the office by conferring it on the
chosen men whom he gathered together to serve as his principal counselors and
administrators. In April, 1049, he held a Synod at which he condemned the two
notorious evils of the day–simony (the buying and selling of Church offices),
and violation of the laws of clerical celibacy. Then he commenced those
journeys throughout Europe in the cause of a reformation of manners which gave
him the pre-eminent right to be styled Peregrinus Apostolicus–Apostolic
Pilgrim.
Leaving Rome in May, he held a council of reform at
Pavia, and pushed on through Germany to Cologne, joined by the Emperor Heinrich
III. Working with the Emperor, he brought about peace in Germany by
excommunicating the rebel Godfrey Barbarossa. Despite the scheming of King
Henry I to prevent him from coming to France, Pope Leo next proceeded to
Rheims, where he held an important synod, at which both Bishops and Abbots from
England assisted. There were also assembled in the city a number of
enthusiastic people to see their vigorous reforming Pope, “Spaniards, Britons,
Franks, Irish, and English.” On his way back to Rome, Leo held another synod at
Mainz, everywhere rousing public opinion against the great evils of the time as
he went along, and everywhere being received with unbounded enthusiasm. In
these councils the general reform decrees were promulgated afresh, and
individual prelates who had offended against the canons of the Church were
judged and, if necessary, deposed. The effect of the pope’s travels appears to
have been electrifying. Clergy to whom the Roman Pontiff had seemed a remote
and shadowy potentate at the other end of the world now saw him laying down the
law and settling the affairs of their own churches as a formidable judge and
ruler.
It was upon his return journey that we have the first
mention of the Golden Rose. The Abbess of Woffenheim, in return for
certain privileges bestowed by the Pope, each year sent to Rome a golden rose
before Laetare Sunday, on which day, says Leo, the popes are wont to carry it.
Also before he returned to Rome, he discussed with Adalbert, Archbishop of
Bremen, the establishment of the Church in the Scandinavian countries,
including Iceland and Greenland, and authorized the consecration by Adalbert of
the first native bishop for Iceland.
In January, 1050, Leo returned to Rome, only to leave
it again almost immediately for Southern Italy, whither the sufferings of its
people called him. They were being heavily oppressed by the Norman invaders. To
Leo’s remonstrances, the wily Normans replied with promises, and when the Pope,
after holding a council at Siponto, returned to Rome, they continued their
oppressions as before. At the usual Paschal Synod which Leo was in the habit of
holding at Rome, the heresy of Berengarius of Tours was condemned. This
condemnation against one of the earliest heresies against the Holy Eucharist
was repeated by the Pope a few months later at Vercelli.
Before the year 1050 had come to a close, Leo had
begun his second transalpine journey. He went first to Toul, in order to
solemnly translate the relics of St. Gerard, bishop of that city, whom he had
just canonized, and thence to the German imperial court to confer with the
Emperor. Returning to Rome, Leo held another of his Paschal Synods in April,
1051, and in July went to take possession of Benevento. Harassed by their
enemies, the Beneventans concluded that their only hope of peace was to submit
themselves to the temporal authority of the Pope. This they did and received
Leo into their city with the greatest honor. While in this vicinity, he made further
efforts to lessen the excesses of the Normans, but had to retrace his steps to
Rome (1051) without success.
The problem with the Normans was henceforth ever
present to the compassionate Pope’s mind. Constantly oppressed by the invaders,
the people of Southern Italy ceased not to implore the Pope to come and help
them. The Greeks, fearful of being expelled from the peninsula altogether,
begged Leo to cooperate with them against the common foe. Thus urged, Leo
sought assistance on all sides. Failing to obtain it, he again tried the effect
of personal mediation (1052). But again failure attended his efforts. He began
to be convinced that recourse would have to be made to the sword.
At this juncture, Leo again was called to cross the
Alps to try to mediate peace between Germany and the Hungarians, who repeatedly
attacked the frontiers of the Empire. But in March 1053, Leo was back in Rome.
Finding the state of affairs in Southern Italy worse than ever, he raised what
forces he could among the Italian princes, and, declaring war on the Normans,
tried to consolidate forces with the Byzantine general. But the shrewd Normans
first defeated the Greeks, and then fell upon the Pope’s forces at Civitella
(June, 1053), completely routing them. After the battle, Leo gave himself up to
his conquerors who, impressed by his courage and holiness, treated him with the
utmost respect and consideration, and professed themselves his soldiers.
Though he gained more by defeat than he could have
gained by military victory, Leo betook himself to Benevento, broken-hearted.
The slaughter of his faithful troops at Civitella was a profound sorrow to his
pastoral heart. Moreover, he was deeply concerned by the growing rift in the
Church caused by the prideful attitude of the Greek Patriarch of
Constantinople.
Michael Cerularius was determined, if possible, to
have no Superior in either Church or State. As early as 1042, he had
struck the Pope’s name off the sacred diptychs read in the liturgy, and soon
proceeded, first in private, and then in public, to attack the Latin Church on
the specious pretext that it used unfermented bread (azymes) in the Holy
Sacrifice of the Mass. Finally, he abruptly closed the Latin churches in
Constantinople, not without violence. In reply to this outrage, Leo addressed a
strong letter to Michael in September, 1053, and then he began to study Greek
in order the better to understand the matters in dispute. Meanwhile, the
Byzantine Emperor, seeing that his hold on Southern Italy was endangered by the
Norman victory, put pressure on the Patriarch to make him more respectful to
the Pope. To the conciliatory letters which Constantine and Cerularius now
dispatched to Rome, Leo sent suitable replies (January, 1054) with two envoys,
Cardinals Humbert and Frederick, but the Holy Pope departed this life before
the momentous issue of his embassy was known in Rome. On 16 July, 1054, the two
cardinals excommunicated Cerularius, and the great Eastern Schism tragically
severed the most ancient churches in Christendom from the Mystical Body of
Christ.
The annals of England show that Pope Leo had many
communications with the saintly King Edward the Confessor. Leo also intervened
in Britain by forbidding the consecration of the unworthy Abbot of Abingdon as
Bishop of London. Throughout the troubles which Robert of Jumiges, Archbishop
of Canterbury, had with the family of Earl Godwin, he received the support of
Pope Leo, who sent him the pallium, and condemned Stigand, the usurper of his
See (1053). King Macbeth, the alleged murderer of Duncan whom Shakespeare
immortalized in his play, is believed to have visited Rome during Leo’s
pontificate, and to have exposed the pressing needs of his soul to that tender
Father in Christ.
After the battle of Civitella, Leo never recovered his
former vigor. Seized at length with a mortal illness, he caused himself to be
carried to Rome (March, 1054), where he died a most edifying death. He was
buried in St. Peter’s Basilica. Revered as a worker of miracles both in life
and in death, Pope Leo IX was duly enrolled in the Roman Martyrology as a
Saint. His Feast is observed on April 19th. (1,4,5)
Research by REGINA Staff
http://www.salvemariaregina.info/SalveMariaRegina/SMR-122.html#Pope%20St.%20Leo%20IX
https://www.catholicireland.net/saintoftheday/pope-st-leo-ix-1002-54/
http://www.traditioninaction.org/SOD/j018sdSt.LeoIX_4-19.htm
http://www.nobility.org/2014/04/17/leo-ix-nobility/
http://www.newadvent.org/cathen/09160c.htm
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Leo_IX._Leone_IX,_papa.jpg
SOURCE : https://www.reginamag.com/saint-leo-ix-pope/
Pope St. Leo IX
(1049-54), b.
at Egisheim, near Colmar, on the borders of Alsace, 21 June, 1002; d. 19 April,
1054. He belonged to a noble family which had given or was to give saints to the Church and rulers to the Empire.
He was namedBruno. His father Hugh was first cousin to Emperor Conrad, and both Hugh and
his wife Heilewide were remarkable for their piety and learning. As a sign of the tender conscience which soon began to manifest itself in the saintly child, we are told that, though he had
given abundant proofs of a bright mind, on one
occasion he could not study out of an exceptionally beautiful book which his
mother had bought and given to him. At length it transpired that the book had
been stolen from the Abbey of St. Hubert in the Ardennes. When Heilewide had restored the volume to its
rightful owners, the little Bruno's studies proceeded unchecked. When five
years of age, he was committed to the care of the energetic Berthold, Bishop of Toul, who had a school for the sons of the nobility. Intelligent, graceful in body, and gracious in disposition, Bruno was a favourite with his
schoolfellows. Whilst still a youth and at home for his holidays, he was attacked when asleep
by some animal, and so much injured that for some time he
lay between life and death. In that condition he saw, as he used afterwards to tell
his friends, a vision of St.
Benedict, who cured him by touching his wounds with a cross. This we are told by Leo'sprincipal biographer, Wibert, who
was his intimate friend when the saint was Bishop of Toul.
Bruno
became a canon of St.
Stephen's at Toul (1017), and
though still quite young exerted a soothing influence on Herimann, the choleric successor of Bishop Berthold. When, in 1024, Conrad, Bruno's cousin, succeeded theEmperor Henry I, the saint's relatives sent him to the new king's court "to serve in his chapel". His virtue soon made itself felt, and his
companions, to distinguish him from others who bore the same name, always spoke
of him as "the good Bruno". In 1026 Conrad set out for Italy to make his authority respected in that portion of his dominions, and as Herimann, Bishop of Toul, was too old to lead his contingent into the peninsula, he entrusted the
command of it to Bruno, then a deacon. There is reason to believe that this novel occupation was not
altogether uncongenial to him, for soldiers seem always to have had an
attraction for him. While he was thus in the midst of arms, Bishop Herimann died and Bruno was at once elected to succeed him. Conrad,
who destinedhim for higher
things, was loath to allow him to accept that insignificant see. But Bruno, who was wholly disinclined for
the higher things, and wished to live in as much obscurity as possible, induced
his sovereign to permit him to take the see. Consecrated in 1027, Bruno administered the Diocese of Toul for over twenty years, in a season of
stress and trouble of all kinds. He had to contend not merely with famine, but
also with war, to which as a frontier
town Toul was much exposed. Bruno,
however, was equal to his position. He knew how to make peace, and, if necessary, to wield the sword in
self-defence. Sent by Conrad to Robert the Pious, he established so firm a peace
between France and the empire that it was not again broken even during the reigns of
the sons of both Conrad and Robert. On the other hand, he held
his episcopal city against Eudes, Count of Blois, a rebel against Conrad, and "by his wisdom and
exertions" added Burgundy to the empire. It was whilst he was bishop that he was saddened by the death not merely of his father and mother, but also of two of his
brothers. Amid his trials Bruno found some consolation in music, in
which he proved himself very efficient.
The German Pope Damasus II died in 1048, and the Romans sent to ask Henry III, Conrad's successor, to let them have as the new pope either Halinard, Archbishop of Lyons, or Bruno. Both of them were favourably
known to the Romans by what they had seen of them when
they came to Rome on pilgrimage. Henry at once fixed uponBruno, who did all
he could to avoid the honour which his sovereign wished to impose upon him. When at length he was
overcome by the combined importunities of the emperor, the Germans, and the Romans, he agreed to go to Rome, and to accept the papacy if freely elected thereto by the Roman people. He wished, at least, to rescue
the See of Peter from its servitude to the German emperors. When, in company with Hildebrand he reachedRome, and presented himself to its
people clad in pilgrim's guise and barefooted, but still tall,
and fair to look upon, they cried out with one voice that him and no other
would they have as pope. Assuming the name of Leo, he was solemnly enthroned 12 February, 1049. Before Leo could do anything in the matter of the reform of the Church on which his heart was set, he had first to put down another attempt on
the part of the ex-Pope Benedict IX to seize the papal throne. He had then to attend to money matters, as the papal finances were in a deplorablecondition. To better them he put them in
the hands of Hildebrand, a man capable of
improving anything.
He
then began the work of reform which was to give the next hundred years a character of their own, and which his great successor Gregory VII was to carry so far forward. In April, 1049, he held a synod at which he condemned the two notorious evils of the day, simony and clerical incontinence. Then he commenced those journeys throughout Europe in the cause of a reformation of manners which gave him a pre- eminent right to be styled Peregrinus Apostolicus. Leaving Rome in May, he held a council of reform at Pavia, and pushed on through Germany to Cologne, where he joined the Emperor Henry III. In union with him he
brought about peace inLorraine by excommunicating the rebel Godfrey the Bearded.
Despite the jealous efforts of King Henry I to prevent him
from coming to France, Leo next
proceeded to Reims, where he held an
important synod, at which both bishops and abbots from England assisted. There also assembled in the city to see the famous pope an enormous number of enthusiastic people, "Spaniards, Bretons, Franks, Irish, and English". Besides excommunicating the Archbishop of Compostela (because he had ventured to assume the title of Apostolicus,reserved to the pope alone), and forbidding marriage between William (afterwards called the Conqueror)
andMatilda of Flanders, the assembly issued
many decrees of reform. On his way back to Rome Leo held anothersynod at Mainz, everywhere rousing
public opinion against the great evils of the time as he went along, and
everywhere being received with unbounded enthusiasm. It is apparently in
connexion with this return journey that we have the first mention of the Golden Rose. The Abbess of Woffenheim, in return for certain privilegesbestowed by the pope, had to send to Rome "a golden rose" before Lætare Sunday, on which day, says Leo, thepopes are wont to carry it. Also before he returned to Rome, he discussed with Adalbert, Archbishop of Bremen, the formation of all
the Scandinavian countries, including Iceland and Greenland,
into a patriarchate, of which thesee was to be Bremen. The
scheme was never accomplished, but meanwhile Leo authorized the consecration byAdalbert of the first
native bishop for Iceland.
In
January, 1050, Leo returned to Rome, only to leave it again almost
immediately for Southern Italy, whither the sufferings
of its people called him. They were being heavily oppressed by the Normans. To the expostulations of Leo the
wily Normans replied with promises, and when the pope, after holding a council at Spoleto, returned toRome, they continued their
oppressions as before. At the usual paschal synod which Leo was
in the habit of holding at Rome, the heresy of Berengarius of Tours was condemned—a condemnation repeated by the pope a few months later at Vercelli. Before the year 1050
had come to a close, Leo had begun his second transalpine
journey. He went first to Toul, in order solemnly to translate the relics of Gerard, bishop of that city, whom he had just canonized, and then to Germany to interview the Emperor Henry the Black. One of the results of this
meeting was that Hunfrid, Archbishop of Ravenna, was compelled by the
emperor to cease acting as though he were the independent
ruler of Ravenna and its district, and to submit to the pope. Returning to Rome, Leo held another of his paschal synods in April, 1051, and in July went to take possession of Benevento. Harassed by their enemies, the Beneventans concluded that their only hope of
peace was to submit themselves to the authority of the pope. This they did, and received Leo into
their city with the greatest honour. While in this
vicinity, Leo again made further efforts to lessen
the excesses of the Normans, but
they were crippled by the native Lombards,
who with as much folly as wickedness massacred a number of the Normans in Apulia. Realizing that nothing
could then be done with the irate Norman survivors, Leo retraced
his steps to Rome (1051).
The Norman question was henceforth ever present to
the pope's mind. Constantly oppressed by the Normans,
the people of Southern Italy ceased not to implore the pope to come and help them. The Greeks, fearful of being expelled from the peninsula
altogether, begged Leo to co-operate with them against the
common foe. Thus urged, Leo sought assistance on all sides.
Failing to obtain it, he again tried the effect of personal mediation(1052). But again failure
attended his efforts. He began to be convinced that appeal would have to be made to the sword. At
this juncture an embassy arrived from the Hungarians,
entreating him to come and make peace between them and the emperor. Again Leo crossed
the Alps, but, thinking he was sure of success, Henry would not accept the terms proposed by
the pope, with the result that
his expedition against the Hungarians proved a failure. And though he at first undertook to let Leo have
a German force to act against
the Normans, he afterwards
withdrew his promise, and the pope had to return to Italy with only a few German troops raised by his relatives (1053).
In March, 1053, Leo was back in Rome. Finding the state of affairs in
Southern Italy worse than ever, he raised what forces he could among the Italian princes, and, declaring war on the Normans, tried to
effect a junction with the Greek general. But the Normans defeated first the Greeks and then the pope at Civitella(June, 1053).
After the battle Leo gave himself up to his conquerors, who
treated him with the utmost respect and consideration, and professed themselves
his soldiers.
Though
he gained more by defeat than he could have gained by victory, Leo betook
himself to Benevento, a broken-hearted man. The slain at Civitella were ever before him, and he was
profoundly troubled by the attitude of Michael Cærularius, Patriarch of Constantinople. That ambitious prelate was determined, if possible, to have no superior in either Church or State. As early as 1042, he had
struck the pope's name off the sacred diptychs, and soon proceeded,
first in private and then in public, to attack the Latin Church because it used unfermented bread (azymes) in the Sacrifice of the Mass. At length, and that,
too, in a most barbarous manner, he closed the Latinchurches in Constantinople.
In reply to this violence, Leo addressed
a strong letter to Michael (Sept., 1053), and began to study Greek in order the better to understand the
matters in dispute. However, if Michael had taken advantage of the pope's difficulties with the Normans to push his plans, the Greek Emperor, seeing that his hold on
Southern Italy was endangered by the Norman success, put pressure on the patriarch to make him more respectful to the pope. To the conciliatory letters which Constantine and Cærularius now dispatched to Rome, Leosent suitable replies (Jan., 1054),
blaming the arrogance of the patriarch. His letters were conveyed
by two distinguished cardinals, Humbert and Frederick,
but he had departed this life before the momentous issue of his embassy was known in Rome. On 16 July, 1054, the
two cardinals excommunicated Cærularius, and the East was
finally cut off from the body of the Church.
The
annals of England show that Leo had many relations with that country, and its saintly King Edward.
Hedispensed the king from a vow which he had taken to make a pilgrimage to Rome, on condition that he
give almsto the poor, and endow a monastery in honour of St. Peter. Leo also
authorized the translation of the See
of Crediton to Exeter, and forbade the consecration of the unworthy Abbot of Abingdon (Spearhafor) as Bishop ofLondon. Throughout the
troubles which Robert of Jumièges, Archbishop of Canterbury, had with the family of Earl Godwin, he received the support of the pope, who sent him the pallium and condemned Stigand, the usurper of his see (1053?). King Macbeth, the
supposed murderer of Duncan,
whom Shakespeare has immortalized, isbelieved to
have visited Rome during Leo's pontificate, and may be thought to
have exposed the needs of hissoul to that tender father. After the battle of Civitella Leo never
recovered his spirits. Seized at length with a mortal illness, he caused himself to be carried to Rome (March, 1054), where he died a most edifying death. He was buried in St. Peter's, was a
worker of miracles both in life and in death, and found a place in the RomanMartyrology.
Sources
WIBERT and other contemporary biographers of the saint in WATTERICH,
Pont. Rom. Vitæ, I (Leipzig, 1862); P.L., CXLIII, etc.; ANSELM OF REIMS, ibid., CXLII; LIBUIN in WATTERICH and in
P.L., CXLIII; see also BONIZO OF SUTRI; ST. PETER DAMIAN, LANFRANC, and other contemporaries of the saint. His letters are to be found in
P.L., CXLIII; cf. DELARC,
Un pape Alsacien (Paris, 1876); BRUCKER,
LAlsace et l'église au temps du pape S. Léon (Paris, 1889); MARTIN,
S. Léon IX (Paris, 1904); BRÉHIER,
Le Schisme Oriental au XIe Siecle (Paris, 1899); FORTESCUE,
The Orthodox Eastern Church (London, 1907), v; MANN,
Lives of the Popes, VI (London, 1910).
Mann, Horace. "Pope St. Leo IX." The Catholic Encyclopedia. Vol. 9. New York: Robert Appleton Company, 1910. 12 Apr. 2015 <http://www.newadvent.org/cathen/09160c.htm>.
Transcription. This article was transcribed for
New Advent by WGKofron. In memory of Fr. John Hilkert, Akron, Ohio — Fidelis servus et
prudens, quem constituit Dominus super familiam suam.
Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. October 1, 1910. Remy Lafort, Censor. Imprimatur. +John M. Farley, Archbishop of New
York.
Copyright © 2020
by Kevin Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
April 19
St. Leo IX. Pope and Confessor
From the councils, and his life, written with great
accuracy by Wibert his archdeacon, at Toul, published by F. Sirmond at Paris,
1615, by Henschenius, 19 Apr. Mabillon, Act. Ben, t. 9, et Muratori Script.
Ital. t. 3, p. 278, ad p. 299; another life by the Cardinal of Arragon, who
nourished in 1356, apud Muratori, ib. p. 276. Also from a history of his death
by an anonymous contemporary writer, ib.; and from the history of the
dedication of the church of St. Remigius at Rheims, by Anselm, a monk of that house,
entitled, Itinerarium Leonis IX. in Mabillon, t. 8. See
Hist. Litér. Fr. t. 7, p. 458. Mabillon, Annal. l. 59, n. 61, 62. Calmet, Hist.
de Lorr. t. 4, p. 176.
A.D. 1054.
THIS great pope received in
baptism the name of Bruno. He was born in Alsace, in 1002, with his body marked
all over with little red crosses: which was attributed to the intense
meditation of his pious mother on the passion of Christ. 1 He was of the illustrious house of Dapsbourgh, or Asbourgh, in that
province, being the son of Hugh, cousin-german to the mother of the pious
Emperor Conrad the Salic. He had his education under Berthold, the virtuous and
learned bishop of Toul; and, after his first studies, was made a canon in that
cathedral. 2 His time was principally divided between prayer, pious reading, and his
studies: and the hours of recreation he employed in visiting the hospitals and
instructing the poor. When he was deacon, he was called to the court of the
Emperor Conrad, and was much honoured by that prince. The young clergyman
displayed an extraordinary talent for business; but never omitted his long
exercises of devotion, or his usual fasts and other austere mortifications. In
1026, he was chosen bishop of Toul. The emperor endeavoured to persuade him to
defer his consecration till the year following: but the saint hastened to the
care of the church, of which he was to give an account to God, and was
consecrated by his metropolitan, the archbishop of Triers; but refused to take
an unjust and dangerous oath which he exacted of his suffragans, that they
would do nothing but by his advice. Bruno began to discharge his pastoral
office by the reformation of the clergy and monks, whom he considered as the
most illustrious portion of the flock of Christ, and the salt of the earth. By
his care the monastic discipline and spirit were revived in the great
monasteries of Senones, Jointures, Estival, Bodonminster, Middle-Moutier, and
St. Mansu or Mansuet. He reformed the manner of celebrating the divine office,
and performing the church music, in which he took great delight. A soul that
truly loves God, makes the divine praises the comfort of her present exile. The
saint was indefatigable in his labours to advance the service of God and the
salvation of souls. Amidst his great actions, it was most admirable to see how
little he was in his own eyes. He every day served and washed the feet of
several poor persons. His life was an uninterrupted severe course of penance,
by the practice of secret austerities, and a constant spirit of compunction.
Patience and meekness were the arms by which he triumphed over envy and
resentment, when many strove to bring him into disgrace with the emperor and
others. Out of devotion to St. Peter, he visited once a year the tombs of the
apostles at Rome. After the death of Pope Damasus II. in 1048, in a diet of
prelates and noblemen, with legates and deputies of the church of Rome, held at
Worms, and honoured with the presence of the pious Emperor, Henry III. surnamed
the Black, Bruno, who had then governed the see of Toul twenty-two years, was
pitched upon as the most worthy person to be exalted to the papacy. He being
present, used all his endeavours to avert the storm from falling on his head;
and at length begged three days to deliberate upon the matter. This term he
spent in tears and prayers, and in so rigorous a fast, that he neither ate nor
drank during all that time. The term being expired, he returned to the
assembly, and, hoping to convince his electors of his unworthiness, made a
public general confession before them of the sins of his whole life, with
abundance of tears, which drew also tears from all that were present: yet no
man changed his opinion. He yielded at last only on condition that the whole
clergy and people of Rome should agree to his promotion. After this
declaration, he returned to Toul, and soon after Easter set out for Rome in the
habit of a pilgrim; and alighting from his horse, some miles before he arrived
at the city, walked to it, and entered it barefoot. He was received with
universal acclamations, and his election ratified. He took possession of the
see on the 12th of February, 1049, under the name of Leo IX. being about
forty-seven years old. He held it only five years, but they were filled with
good works. He laboured strenuously in extirpating simony, and the incestuous marriages
which many noblemen had presumed to contract. In a journey which he made into
Germany, he signalized all his steps with religious actions, held a council at
Rheims, and consecrated the new church of St. Remigius, belonging to the abbey,
in 1049: and returned from Mentz, by mount Vosge and Richenow, to Rome. In
1050, in a council at Rome, 3 he condemned the new heresy of Berengarius, archdeacon of Angers, a man
full of self-conceit, and a lover of novelty, who preached against the mystery
of transubstantiation in the holy eucharist. 4
St. Leo held another
council at Vercelli the same year, composed of prelates from several countries,
who unanimously confirmed the censure passed at Rome on Berengarius and his
tenets, and condemned a book of John Scotus Erigena to be cast into the fire. 5 In 1051 the pope made a second visit to his ancient see of Toul, and
favoured the abbey of St. Mansu with great presents and exemptions. In 1052 he
went again into Germany to reconcile, the Emperor Henry III. and Andrew, king
of Hungary. In 1053 Michael Cerularius, patriarch of Constantinople, began to
renew the schism of the Greek church, which had been formerly commenced by
Photius, but again healed. Cerularius and Leo, bishop of Acrida, wrote a joint
letter to John bishop of Trani, in Apulia, in which they objected to the
Latins, that they celebrated the holy eucharist in unleavened bread, fasted on
the Saturdays in Lent, refrained not from eating blood, omitted to sing
halleluia in Lent, and other such like points of discipline. 6 Malice must be to the last degree extravagant, which could pretend to
ground a schism upon such exceptions. St. Leo answered him by an exhortation to
peace, alleging for these practices of discipline the ancient law and tradition
from St. Peter, especially for the use of unleavened bread in the holy
eucharist. He sent cardinal Humbert, his legate, to Constantinople, to
vindicate the Latin Church against the exceptions of the Greeks, and preserve
them in union with the Latins. He composed a learned and ample apology for this
purpose; 7 but was not able to overcome the obstinacy of Cerularius, whose
artifices drew the greater part of the Oriental churches into his schism. By
his factious spirit he also embroiled the state: for which Isaac Comnenus
himself, whom he had raised to the throne the year before, was preparing to chastise
him, when his death prevented his punishment, in 1058. 8
The Normans, in the
eleventh century, expelled the Saracens and Greeks out of the kingdom of
Naples, but became themselves troublesome and enterprising neighbours to the
holy see. Pope Leo implored against them the succours of the Emperor Henry III.
to whom he made over Fuld, Bamberg, and other lands, which the popes then
possessed in Germany, receiving in exchange Benevento and its territory in
Italy. With these succours his holiness hoped to check the Normans, but his
army was defeated by them, and himself taken prisoner in a certain village, and
detained near a year, though always treated with great honour and respect. He
spent his time in fasting and prayer, wore a hair-cloth next his skin, lay on a
mat on the floor with a stone for his pillow, slept little, and gave large
alms. Falling sick, he was honourably sent back to Rome, as he desired.
Perceiving his end to draw nigh, he made moving exhortations to his prelates;
then caused himself to be carried into the Vatican church, where he prayed
long, and discoursed on the resurrection on the side of his grave. Having
received extreme unction, he desired to be carried to the altar of St. Peter
and set down before it: where he prayed an hour prostrate: then being lifted up
again upon his couch he heard mass, received the viaticum, and soon after
calmly expired, on the 19th of April, 1054, being fifty years old, and having
held the pontificate five years and two months. 9 Miracles which followed his death, proclaimed his glory with God. His
name is inserted in the Roman Martyrology.
The devil has ever laboured
with so much the greater fury to rob the church and each particular Christian
soul of the most holy sacrament of the altar, or at least of its fruits, as in
this adorable mystery Christ has displayed in our favour all the riches of his
mercy and love, and has bestowed on us the most powerful means of grace and
spiritual strength. It therefore behoves every Christian to exert his zeal in
maintaining the honour of this divine sacrament, and ensuring to himself and
others such incomparable advantages. Besides the general sacred deposit of
faith, here love and gratitude lay us under a particular obligation. St. John,
the disciple of love, lays open the true characteristics of this adorable
mystery of love by a short introduction to his account of the last supper,
soaring above the other Evangelists, and penetrating into the divine sanctuary
of our Lord’s breast to discover the infinite charity with which he was
inflamed for us, and which prompted him to invent and institute it, saying,
that Jesus, knowing the moment was come for his leaving us and returning to his
Father, out of that love which he always bore us, and which he continued to
bear us to the end, when it exerted itself in such a wonderful manner as to
seem to cast forth all its flames, he bequeathed us this truly divine legacy.
Love called him to heaven for our sake, that he might prepare us places there,
and send us the holy Paraclete to perfect the great work of our sanctification.
And the same boundless love engaged him to exhaust, as it were, his infinite
wisdom and power to remain always corporally among us, and most intimately
unite himself with us, to be our comfort and strength, and that we may most
perfectly be animated by his spirit, and live by him. Shall we receive such a
present with coldness and indifference? Shall we be so basely ungrateful to
such a lover, as not to burn with zeal for the honour of this mystery of his
love and grace, and unite ourselves to him in it by the most devout and
frequent communion; and by our continual desire, and most frequent daily
adoration of Jesus in this holy sacrament, endeavour to make him all the amends
we are able for the insults he receives in it, and to appropriate to ourselves
a greater share of its treasures, by a perpetual communion as it were with his
Holy Spirit, and a participation of all his merits, graces, treasures,
satisfaction, love, and other virtues?
Note 1. By what means the imagination, under
the violent impression of some strong image or passion, in pregnant mothers,
should impress visible marks on the organs of the child in the womb, whilst the
circulation of fluids is the same through the body of the child and that of the
mother; and the former is so tender in its frame, that if blown upon by wind,
it would retain the mark; is a problem which we can no more account for than we
can understand the general laws of the union between the soul and body in ourselves.
But whatever some late physicians have said to the contrary, innumerable
incontestible facts might be gathered to evince the truth of the thing.
Probably the spirits or sinews of the mother receive a power of conveying a
sensible image, and strongly impressing it on the inward parts of the tender
embryo: of the fact Dr. Mead is an unexceptionable voucher. [
back]
Note 2. Wibert, in Vita Leonis IX. l. 1, n.
10. [
back]
Note 3. Herm. Contract. Chron. ad an. 1050.
Lanfranc. in Bereng. c. 4. [back]
Note 4. Berengarius, a native of Tours,
studied first in the school of St. Martin’s in that city, afterwards at
Chartres, under the famous Fulbert, its bishop. Returning to Tours with great
reputation for his skill in grammar and dialectic, about the year 1030, he
commenced Scholasticus in that city, by which title we are to understand master
of the school, not, as Baillet mistakes, (Jugements des Sçavants,) the
Ecolatra, or Scholasticus among the canons of the cathedral, (which seems not
then to have been erected into a dignity in chapters,) much less the Theologal,
certainty of a more modern institution. (See Menage. Anti-Baill. t. 1, c. 39,
p. 134.) Many eminent men were formed in his school; among others Eusebius
Bruno, who, in 1047, succeeded Hubert of Vendome in the bishopric of Angers,
and the learned Hildebert, who became bishop of Mans, and afterwards archbishop
of Tours. Berengarius was honoured with the priesthood, and, about the year
1039, nominated by Hubert of Vendome, archdeacon of Angers, though he continued
to govern the school of Tours, and often resided there till his retreat, eight
years before his death. He enjoyed the esteem of many learned and holy men,
till jealousy and ambition blasted many great qualities with which he seemed
endowed, and transformed him into another man. Guitmund, from the testimony of
those who best knew him, says that the confusion he felt for having been
worsted in a disputation which he had with Lanfranc, and the envy which he bore
him when he saw his school at Bec daily more and more crowded, and his own
almost deserted, first made him seek to distinguish himself by advancing
novelties. (Guitm. de Euch. l. 1, p. 441, t. 4, Bibl. Patr.) Eusebius Bruno,
formerly his scholar, entreated him to examine his own heart, whether it was
not owing to a desire of distinguishing himself that he had begun to dispute
against the holy eucharist, (Ap. De Roye, p. 48,) and Lanfranc ascribes his
fall to vain-glory (in Bereng. c. 4.) About the year 1047 he first broached
errors against marriage, and against the baptism of infants; but soon corrected
himself. He immediately after fell into others concerning the blessed
eucharist, in which he made use of the erroneous book of John Scotus Erigena.
Hugh, bishop of Langres, who had formerly been his schoolfellow at Chartres, in
a conference with Berengarius, discovered that he denied the mystery of the
real presence, and transubstantiation, and wrote him a beautiful dogmatical
letter on that subject before October, in 1049. (in Append. Op. Lanfr. p. 68.)
Adelman, who had been also his schoolfellow in the same place, and was
afterwards bishop of Brescia, wrote to him an excellent letter before the year
1050, in which he says that two years before, the churches of Germany and Italy
had been exceedingly disturbed and scandalized upon the rumour that so impious
an error was advanced by him. (Ap. Martenne, Anecdot. t. 1, p. 196.)
Berengarius openly declared his erroneous doctrine in certain letters which he
wrote to Lanfranc about that time, in which he espoused the errors of John.
Scotus Erigena, and condemned the doctrine of Paschasius Radbertus, which was
that of the church, (in vitâ Lanfr. c. 3, et Lanfr. in Bereng. c. 4, p. 22.)
The news of this new heresy no sooner reached Rome, but St. Leo IX. condemned
it in a council which he held in that city after Easter, in 1050. But as
Berengarius could not be heard in person, the pope ordered another council to
meet at Verceli three months after, at which the heresiarch was summoned to
appear. He was soon informed of the condemnation of his error at Rome, and immediately
repaired into Normandy to the young Duke William the Bastard. In a conference
before that prince at Brione, he and a cleric who was his scholar, and on whom
he much relied in disputation, were reduced to silence by the Catholic
theologians, and revoked their errors. But Berengarius insolently renewed them
at Chartres, whither he withdrew, as we are informed by Durand, abbot of
Troarn. (L. de Corpore Domini, p. 437; see also Mabillon, Acta Bened. n. 16, et
Annal. l. 59, n. 74.) St. Leo IX. opened the council at Vercelli in September,
at which Berengarius did not appear, but only two ecclesiastics in his name,
who were silenced in the disputation: the doctrine which they maintained was
condemned, and the book of John Scotus Erigena thrown into the flames. In
October the same year, 1050, a council at Paris, in the presence of King Henry,
unanimously condemned Berengarius and his accomplices, and the king deprived
him of the revenue of his benefice. In 1054, Victor II. having succeeded the
holy Pope Leo IX. held immediately a council at Florence, in which he confirmed
all the decrees of his predecessor. He caused another to be assembled the same
year at Tours by his legates, Hildebrand and Cardinal Gerard, in which
Berengarius made his appearance according to summons. He at first began to
vindicate his error, but at length solemnly retracted it, and bound himself by
oath to maintain with the Catholic Church the faith of the real presence in the
blessed eucharist. This retractation he signed with his own hand, and thereupon
was received by the legates to the communion of the church. (Lanfr. p. 234,
Anonym. de Multiplic. Condemn. Bereng. p. 361. Guitm. l. 3, t. 18. Bibl. Patr.
p. 462. Mabillon, &c.) Yet the perfidious wretch, soon after he was come
from the council, made a jest of his oath, and continued secretly to teach his
heresy. To shut every door against it, Maurillus, archbishop of Rouen, made an
excellent confession of the Catholic faith, which he obliged all to subscribe:
in which many other prelates imitated him. (See Mabillon, Act. t. 9, p. 226,
and Annal. t. 2, p. 460, &c.) Eusebius Bruno, bishop of Angers, in his
letter to Berengarius, mentions a second council held at Tours against him.
After the death of Pope Stephen, who had succeeded Victor, Nicholas II.
assembled at Rome, in 1059, a council of one hundred and thirteen bishops, at
which Berengarius was present, signed the Catholic confession of faith on this
mystery, presented him by the council, and having kindled himself a fire in the
midst of the assembly, threw into it the books which contained his heresy. The
pope sent copies of his recantation to all places where his errors had raised a
disturbance, and admitted him to communion. Nevertheless the author being
returned into France, relapsed into his error, and spoke injuriously of the see
of Rome, and the holy Pope Leo IX. Alexander II. wrote him a tender letter,
exhorting him to enter into himself, and no longer to scandalize the church.
Eusebius Bruno, bishop of Angers, formerly his scholar, and afterwards his
friend and protector, did the same. In 1076, Gerard, cardinal bishop of Ostia,
presided in a council at Poitiers against his errors. Maurillus, archbishop of
Rouen, had condemned them in a council at Rouen, in 1063. (Mabillon, Analect.
pp. 224, 227, and 514.) Hildebrand having succeeded Alexander II. under the
name of Gregory VII. called Berengarius to Rome in 1078, and in a council there
obliged him to give in a Catholic confession of faith. The bishops of Pisa and
Padua thinking afterwards that he had not sufficiently expressed the mystery of
Transubstantiation, and his former relapses having given reason to suspect his
sincerity, the pope detained him a year at Rome, till another council should be
held. This met in February, 1079, and was composed of one hundred and fifty
bishops. In it Berengarius declared his firm faith that the bread and wine are
substantially changed into the Body and Blood of Christ, and prostrating
himself, confessed that he had till then erred on the mystery of the eucharist.
(See Martenne, Anecdot. t. 1, p. 109.) After so solemn a declaration of his
repentance he returned to the vomit when he arrived in France. Then it was that
Lanfranc, who had been nine years bishop of Canterbury, in 1079, wrote his
excellent confutation of this heresy, in which he mentions the pontificate of
Gregory VII. and the last council at Rome, in 1079. From which, and other
circumstances, Dom. Clemencez demonstrates, that he could not have published
this work whilst he was abbot at Caen, as Mabillon and Fleury imagined. About
the same time Guitmund, afterwards bishop of Aversa, near Naples, a scholar of
Lanfranc, published also a learned book on the Body of Christ, against
Berengarius. Alger, a priest and scholastic at Liege, afterwards a monk of
Cluni, who died in 1130, wrote also an incomparable book on the same subject,
by the reading of which Erasmus says his faith of the truth of that great
mystery, of which he never doubted, was much confirmed, and he strongly
recommends to all modern Sacramentarians the perusal of these three treatises
preferably to all the polemic writers of his age. Durand, monk of Fecam,
afterwards abbot of Troarn, about the year 1060, likewise wrote on the Body of
our Lord, against Berengarius, which book is published by D’Achery in an
Appendix to the works of Lanfranc.
These treatises of Lanfranc and Guitmund doubtless contributed to
open the eyes of Berengarius, who never pretended to make any reply to either
of them, and whose sincere repentance for the eight last years of his life is
attested by irrefragable authorities of the same age, as by Clarius the monk,
who died ten years after him, and almost in his neighbourhood, (Spicileg. t. 2,
p. 747.) Richard of Poitiers, a monk of Cluni, (Ap. Martenne, Ampl. Collect. t.
5, p. 1168,) the chronicle of Tours, (Ap. Martenne, Anecd. t. 3,) and others.
These eight years he spent in prayer, alms-deeds, and manual labour, in the
isle of St. Cosmas, below the city, then belonging to the abbey of Marmoutier,
where he died in 1088. William of Malmesbury writes, that he died trembling,
after making the following declaration: “This day will my Lord Jesus Christ
appear to me either to glory, by his mercy, through my repentance; or, as I
fear, on the account of others, to my punishment.” Oudin, the apostate, betrays
a blind passion in favour of the heresy, which he had embraced, when he
pretends to call in question his repentance, (De Script. Eccles. t. 2, p. 635.)
Cave carries his prejudices yet further, by exaggerating, beyond all bounds,
the number of his followers. If it amounted to three hundred, this might seem
considerable to Malmesbury and others, who complain that he seduced many. Not a
single person of note is mentioned among them. Cave says, his adversaries were
only the monks. But Hugh, bishop of Langres, Theoduin of Liege, Eusebius Bruno
of Angers, the two scholastics of Liege, Gossechin and Adelman, many of the
bishops who condemned him, and others who confuted his error were not of the
monastic order. Never was any heresy more universally condemned over the whole
church. The unhappy author is convicted from his writings of notorious
falsifications, (Martenne, loc. cit. p. 111, &c.,) and of perfidy from his
three solemn retractations falsified by him, viz. in the Roman council of Pope
Nicholas II., (Conc. t. 9, p. 1101,) and in those of St. Gregory VII., in 1078
and 1079; not to mention that which he made before William the Bastard, duke of
Normandy. From the fragments and letters of this heresiarch which have reached us,
it appears that his style was dry, harsh, full of obscure laconisms, no ways
equal to the reputation which he bore of an able grammarian, or to that of the
good writers of the same age, Lanfranc, Adelman, St. Anselm, &c. His manner
of writing is altogether sophistical, very opposite to the simplicity with
which the Christian religion was preached by the apostles. We have extant the
excellent writings of many who entered the lists against him; Hugh, bishop of
Langres, Theoduin, bishop of Liege, Eusebius Bruno, bishop of Angers, (who had
been some time his protector,) Lanfranc, Adelman, scholastic of Liege,
afterwards bishop of Brescia, Guitmund, monk of the Cross of St. Leufroi,
afterwards bishop of Aversa, B. Maurillus, archbishop of Rouen, Bruno, afterwards
bishop of Segni, Durand, abbot of Troarn in Normandy, B. Wholphelm, abbot of
Brunvilliers, near Cologn, Ruthard, monk of Corwei, afterwards abbot of
Hersfield, Geoffrey of Vendome, whose first writing was a treatise on the Body
of our Lord; St. Anastasius, monk of St. Michael, afterwards of Cluni, Jotsald,
monk of Cluni, Albert, monk of Mount Cassino, Ascelin, monk of Bec, Gozechin,
scholastic of Liege, an anonymous author published by Chifflet, &c. See the
history of Berengarius, written by Francis le Roye, professor in laws at
Angers, in 4to. 1656; and by Mabillon in his Analecta, t. 2, p. 477, and again
in his Acta Bened. t. 9. Fleury, Histor. Eccles. and Ceillier, t. 20, p. 280,
have followed this latter in their accounts of this famous heresiarch. But his
history is most accurately given by FF. Clemencez and Ursin Durand, in their
continuation of the Histoire Litérarie de la France, t. 8, p. 197, who have
pointed out and demonstrated several gross mistakes and misrepresentations of
Oudin and Cave, the former in his Bibl. Scriptor. Eccles. t. 2, the latter in
his Hist. Liter. [back]
Note 5. Lanfr. in Bereng. c. 4. [
back]
Note 6. Cerular. ep. et Sigeb. de Script, c. 349. [
back]
Note 7. T. 9, Conc. p. 949, and Sigebert de Script. Eccl. c. 349,
Baron. Annal. t. 9; Leo Allat. l. de Lib.
Eccles. Græc. [back]
Note 8. Cedrenus, Zonaras, Curopal, &c.
See Baronius, &c. [back]
Note 9. That Leo IX. had taken the monastic
habit before he was chosen bishop, Mabillon proves from these words of this
pope in his last moments: “The cell in which I lived when a monk, I have seen
changed into a spacious palace. Now I must enter a narrow tomb.” Mabill. t. 4,
Annal. [
back]
Rev. Alban Butler (1711–73). Volume
IV: April. The Lives of the Saints. 1866
SOURCE :
http://www.bartleby.com/210/4/191.html
Alsace, Bas-Rhin, Rosheim, Église Saint-Étienne dite
"Oberkirche" (XIIIe-XVIIIe)
Leo IX, Pope (RM)
Born in Alsace, France, in 1002; died in Rome, April 19, 1054; canonized in
1087.
Pope Leo, baptized Bruno,
curiously combined the life of a holy man with that of an army officer. He was
a deacon when Emperor Conrad II, his cousin, invaded Italy. In spite of his
holy orders, Bruno readily joined the emperor's army and fought valiantly. While
still a deacon and a soldier, Bruno was chosen to be bishop of Toul in 1026
when he was visiting there.
During his 20 years as
prelate of Toul, he was known as a stern bishop, who disciplined lax priests
and brought order into the monasteries of his diocese. Then in 1048 he was
elected pope. He took his spiritual advisor, Hildebrand (later Pope Saint
Gregory VII), with him to Rome.
What he had done formerly
on a small scale he attempted to apply to the whole Church. First he began in
earnest to reform the curia. Leo combatted simony, enforced celibacy among the
clergy, encouraged development of the chant and the liturgy, condemned
Berengarius, and strove to prevent the schism between the Eastern and Western
churches that was being engineered by Emperor Michael Coerularius. Then, he
tirelessly travelled throughout western Europe to enforce his reforms, and
became known as the pilgrim pope. Wherever he went he called together the
bishops and clergy in councils, inspiring them to follow his lead.
Leo IX decided to
consolidate the material position of the papacy by adding parts of southern
Italy to his territories, but this proved to be his undoing. The Normans
invaded these new territories; the warrior pope himself led an army in their
defense- -an action that caused even Saint Peter Damian to criticize him.
Unfortunately, too, the Normans defeated him. Pope Leo IX was captured at
Civitella and imprisoned at Benevento. Although his captors declared themselves
to be the pope's loyal subjects, they did not release Leo for several months.
In
prison Leo began to learn Greek, in an attempt to understand better the
teachings of the Eastern Church, which was now split from Rome. But his health
was failing. On his release, the pope ordered his bed to be placed in Saint
Peter's Basilica next to a coffin. There he died (Benedictines, Bentley,
Encyclopedia).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0419.shtml
Statue du pape Léon IX qui a visité l'abbaye d'Altorf fondé par ses
ancêtres
San Leone IX Papa
Alsazia, 1002 - Roma, 19 aprile 1054
(Papa
dal 12/02/1049 al 19/04/1054)
Il suo nome da laico era Brunone di Dagsburg e nacque in Alsazia nel 1002.
Brunone discendeva con i suoi genitori da grandi vassalli. A diciotto anni
divenne canonico di Saint Etienne e a 22 anni diacono. Nel 1026 fu eletto
vescovo di Toul. Salì al soglio pontificio nel 1049, prendendo il nome di
Leone. Combatterà durante il suo pontificato fenomeni come la simonia e
scomunicherà Michele Cerulario per lo scisma della Chiesa greca. Morì a Roma il
19 aprile del 1054. La città di Benevento nel 1762 l'ha eletto a suo patrono.
Martirologio
Romano: A Roma presso San Pietro, san Leone IX, papa, che dapprima come
vescovo di Toul difese strenuamente per venticinque anni la sua Chiesa; eletto
poi alla sede di Roma, in cinque anni di pontificato convocò molti sinodi per
la riforma della vita del clero e l’estirpazione della simonia.
Il suo nome da laico era
Brunone di Dagsburg e nacque in Alsazia nel 1002, terra altalenante nei secoli
fra la Francia e la Germania.
Brunone discendeva con i suoi genitori da grandi vassalli, che da molte
generazioni avevano avuto funzioni di governo. Fu affidato sui cinque anni, al
vescovo di Toul, Bertoldo, promotore di fiorenti scuole, frequentate in
quell’epoca da allievi appartenenti alla nobiltà.
Studiò con impegno, in compagnia del cugino Adalberone, futuro vescovo di Metz
e già da così giovane si poteva intuire che sarebbe diventato un buon
scrittore, teologo, canonista, musicista. A diciotto anni divenne canonico di
Saint-Étienne e a 22 anni divenne diacono.
Nel 1024 morì l’imperatore Enrico II, e al suo posto ascese al trono un altro
cugino di Brunone, Corrado II, presso il quale fu inviato per introdursi nella
pratica degli affari pubblici, ricoprendo la carica di cappellano.
Arrivò una delle solite guerre che vedevano impegnato l’Impero in quel tempo,
questa volta in Italia; il vecchio vescovo di Toul, vassallo dell’imperatore,
dovette fornire un contingente di armati e data la sua tarda età, il comando fu
dato a Brunone.
E così in quegli anni 1025 - 1026 il giovane canonico si trovò a servire il suo
vescovo e il suo imperatore alla testa dei cavalieri germanici, che operavano
nelle pianure lombarde. Ciò costituiva sicuro merito per accedere ad un
episcopato (la lotta per le investiture, comparirà una 40ª di anni dopo); nell’aprile
del 1026 morì il vescovo di Toul e il clero della diocesi procedette, come
consueto, all’elezione del successore designando il giovane diacono; magari
anche per ingraziarsi l’imperatore suo parente; Corrado II approvò e la
consacrazione avvenne il 9 settembre 1027.
Il suo episcopato durò circa 25 anni, della sua opera vescovile non vi sono
molti resoconti, al contrario si sa che diede forte impulso alla vita
monastica, riformando, approvando e incoraggiando la fondazione di monasteri in
varie località della diocesi.
Come vescovo-vassallo, dovette difendersi dai saccheggi che operava un vicino
signore, organizzò una spedizione punitiva che però si risolse negativamente,
per i rinforzi affluiti a favore del signorotto.
Fu consigliere ascoltato dagli imperatori Corrado II ed Enrico III, ebbe
fermezza in svariate situazioni, affermando al di là della fedeltà
all’imperatore, la propria indipendenza come vescovo e sacerdote.
Nel 1048, a Roma morì il papa Damaso II e l’imperatore Enrico III, per la terza
volta dovette nominare il successore, come da tempo si faceva; la sua scelta
cadde sul vescovo di Toul, Brunone, il quale restio, cercò in tutti i modi di
evitarlo, ma l’insistenza di Enrico III ebbe la meglio, Brunone alla fine
accettò ma con la condizione che il clero e il popolo romano, approvassero
questa scelta venuta da fuori; volendo così trasformare questa elezione diciamo
arbitraria, in una elezione quasi regolare.
Dopo aver trascorso il Natale celebrato a Toul, prese la via per Roma in abito
da pellegrino e così a piedi nudi, entrò nella Città Eterna, accolto
favorevolmente da tutti, fu intronizzato il 12 febbraio 1049 prendendo il nome
di Leone IX, aveva 47 anni.
Con lui a Roma si trasferirono un gruppo di collaboratori lorenesi,
accuratamente scelti e che già lavoravano con lui alla diocesi di Toul.
Energicamente si mise ad amministrare i compiti che la carica gli conferiva,
convocò dopo appena due mesi un Sinodo a Roma, senza consultare l’imperatore,
per affrontare problemi generali come la simonia, fu intransigente con i
vescovi colpevoli di ciò, sostituendone parecchi.
Ma l’idea più geniale che papa Leone IX ebbe, fu quella d’intraprendere una
serie di viaggi, attraverso l’Europa per tenere oltre che a Roma, concili,
sinodi e assemblee, le cui decisioni, prese alla presenza degli interessati,
avevano un’importanza maggiore di quelle della lontana Roma.
Dal maggio 1049 fu a Pavia, poi attraversando le Alpi, andò in Sassonia,
Germania, Belgio, Francia; stette a Toul e Reims dove consacrò la basilica di
s. Remigio e tenne un altro Concilio contro la simonia, derivante dalla vendita
delle cariche ecclesiastiche; dopo quindici giorni tenne un altro Concilio a
Magonza in Germania, presente l’imperatore Enrico III e 40 vescovi delle
diocesi, qui oltre che a condannare la simonia, dovette affrontare la questione
del concubinato o addirittura del matrimonio dei preti e dei chierici
maggiori.
Ritornò a Roma attraverso l’Alsazia e la Svizzera, per ripartire nel 1050,
verso l’Italia Meridionale con Concilio a Siponto nel Gargano. Tenne altri
Concilii a Roma, Firenze e Vercelli, con argomento principale la simonia, vera
piaga della Chiesa di quel tempo e inoltre l’esame della dottrina del teologo
francese Berengario; in ottobre sempre del 1050, ritorna in Lorena a Toul dove
procede alla traslazione del corpo di s. Gerardo; visita l’Alsazia, la Renania,
la Svezia.
Negli anni che seguono, 1051 e 1052 è occupato da viaggi in Italia, specie
verso il Sud per motivi politici, Salerno, Benevento lo vedono ogni estate. Nel
1052 è in Ungheria per riportare la pace fra il re Andrea e l’imperatore;
visitò altre città della Germania, di ritorno si fermò a Mantova dove riunì un
Concilio contro la simonia e il concubinato, ma finì male, scoppiarono
incidenti con molti feriti; il papa rientrò a Roma con un completo
insuccesso.
Scomunicò Michele Cerulario che creò lo scisma della Chiesa Greca dalla Latina;
nel maggio 1053 dovette affrontare, in uno scontro militare, i Normanni che pur
essendo cristiani volevano ampliare il loro dominio tra Napoli e Capua, Leone
IX come sovrano di Benevento, città concessagli dall’imperatore, dovette
affrontarli con poche truppe, fu una disfatta e alla sera fu fatto prigioniero
e condotto a Benevento, dove fu trattenuto per oltre otto mesi; alla fine
ricevute tutte le soddisfazioni richieste, i Normanni lo lasciarono libero; ma
ormai era solo un uomo molto malato, quasi moribondo affrontò il viaggio,
giunse a Roma senza riprendersi e il 19 aprile 1054, morì in una casa vicino S.
Pietro; aveva governato 5 intensi anni sul soglio pontificio.
Nel 1087, visto le molte guarigioni che avvenivano sulla sua tomba, papa
Vittore III fece trasferire il suo corpo all’interno della basilica di S.
Pietro. Roma e il ‘Martirologio Romano’ lo festeggiano il 19 aprile.
La città di Benevento nel 1762, elesse s. Leone IX suo speciale patrono, come
pure è venerato in Francia in molte diocesi.
Autore: Antonio Borrelli
Église Saint Leo Ⅸ, Saint Thérèse of Lisieux, Strasbourg Neudorf
(Schluthfeld)
LEONE IX, santo
di Michel Parisse - Enciclopedia dei Papi (2000)
Leone IX, santo
Brunone nacque il 21 giugno 1002, dal conte Ugo
d'Eguisheim e da sua moglie Helvide (di Dabo?), in Alsazia, dunque in un
territorio di lingua germanica.
I genitori parlavano principalmente il teutone, pur essendo, secondo
l'agiografo, bilingui poiché si esprimevano anche in lingua romanza. Se la data
di nascita di Brunone è nota con tanta precisione, ciò si spiega in quanto il
racconto della vita del futuro papa fu iniziato quand'era ancora vivente e
dunque egli stesso fornì quest'indicazione al suo biografo. Il caso non è
eccezionale: molti sovrani hanno menzionato, talvolta, il giorno e
mese della loro nascita pur ignorandone l'anno.
Brunone era il terzogenito della coppia, dopo un Ugo e
un Gerardo: gli fu dato il nome di alcuni brillanti chierici, come
l'arcivescovo di Colonia, fratello di Ottone I, e papa Gregorio
V. Si trattava di un nome portato dal clero: il bambino, in
qualità di terzogenito, era destinato alla carriera ecclesiastica. Ricevette
dunque il tipo di formazione che questa scelta imponeva; abbandonò presto
l'entourage femminile della madre e a cinque anni venne mandato al Capitolo
della cattedrale di Toul. La scelta di questa città per l'educazione del figlio
da parte dei conti d'Eguisheim (la preferirono a Basilea e Strasburgo,
entrambe in Alsazia, o a Metz, che era posta al di
là dei Vosgi come
Toul) non era originale, infatti anche altri membri dell'alta nobiltà della
Lotaringia, in questo periodo, avevano optato per la scuola di Toul. Il vescovo
Berthold, nel 1007, governava con fermezza la diocesi: era di origine sveva o
alemanna, e a questo titolo aveva potuto conoscere la famiglia comitale
alsaziana. Brunone ritrovò in questa scuola lontani cugini, che si chiamavano
entrambi Adalberone ed erano destinati come lui ad entrare nel clero: il primo
era figlio del duca dell'Alta Lotaringia Thierry, e lo si voleva a quanto pare
destinare alla sede di Metz; l'altro era figlio del conte di Lussemburgo e
di quella stessa diocesi sarebbe stato effettivamente titolare nel 1047, un
anno prima dell'ascesa al soglio di Brunone. Tutte queste notizie, fornite
dalla Vita di L. attribuita a Wiberto di Toul, sono confermate dalle fonti
lorenesi contemporanee. Brunone rimase all'ombra del Capitolo fino ad oltre
vent'anni: qui percorse le prime tappe della carriera ecclesiastica e divenne
diacono. Fece il suo ingresso nella vita pubblica solo dopo la morte
dell'imperatore Enrico II, quando il lontano cugino Corrado fu eletto re dei
Romani nel 1024. Brunone era già conosciuto: il vescovo di Toul lo aveva
nominato suo rappresentante presso la corte reale, e lì aveva saputo farsi
apprezzare tanto da essere inserito nella cappella, ossia nel gruppo di
chierici che circondavano il sovrano, ai quali veniva impartita un'educazione
di impronta fortemente ecclesiastica e politica, essendo destinati a diventare
i futuri occupanti delle sedi episcopali dell'Impero. Brunone aveva appreso il
tedesco dai genitori e a Toul il romanzo insieme al latino. Dunque poteva
essere impiegato nel servizio diplomatico.
Le sue qualità erano dunque già riconosciute quando,
il 1° aprile 1026, morì il vescovo di Toul Hermann. A detta della Vita, unica
fonte d'informazione su quest'evento, il clero della città, anche a nome della
popolazione, inviò immediatamente in Italia due
corrieri muniti di lettere destinate l'una a re Corrado e l'altra a Brunone.
Nelle missive venivano sviluppate le seguenti
argomentazioni: Toul, modesta città situata sul confine occidentale
dell'Impero, era minacciata dalle ambizioni dei vicini della Champagne, e di
conseguenza aveva bisogno di un vescovo capace. Brunone rispondeva a questo
requisito. Certo, Brunone avrebbe potuto adoperarsi per ottenere una sede più
importante (o sperare che ciò accadesse), ma poteva anche essere per lui
opportuno dar prova di umiltà e accettare il compito di difendere la sua patria
d'adozione. A lui il
popolo di Toul - che aveva chiesto al sovrano di non frapporre
ostacoli alla richiesta - chiese di rinunciare ad una carica più
prestigiosa. Le
lettere furono recapitate mentre i loro destinatari erano occupati in
operazioni militari. Il re, poco propenso ad acconsentire alla richiesta
proveniente da Toul, dapprima si mostrò reticente, poi cedette, consentendo
così a Brunone di abbandonare il comando del contingente militare di Toul per
prendere possesso della sua sede episcopale. E Brunone partì
senza indugio: per ragioni sconosciute fu inseguito da nemici, riuscendo a
stento a salvarsi, e finì per raggiungere Toul. Il cugino Thierry II
(1006-1047), arcivescovo di Metz, lo attendeva per introdurlo solennemente
nella cattedrale: ciò accadde giovedì 19 maggio, nel giorno dell'Ascensione. Brunone
si mise allora in contatto con l'arcivescovo di Treviri per
ottenere la consacrazione. Questo prelato manifestò però delle pretese
eccessive, chiedendo che il futuro vescovo non prendesse alcuna decisione senza
riferirgliela. Brunone rifiutò la condizione e la consacrazione episcopale fu
rinviata finché l'imperatore Corrado non fu in grado di intervenire
personalmente.
Il sovrano, che aveva manifestato il desiderio di
veder consacrare Brunone a Roma, nello stesso giorno
in cui lui avrebbe ricevuto la corona imperiale (l'evento ebbe luogo il 26 marzo
1027), convocò entrambe le parti a Worms nel settembre
del 1027 e dispose affinché Brunone fosse consacrato senza alcuna condizione.
Le fonti non rivelano se la cerimonia si svolse a Worms o a Toul, ma la
consacrazione si fa risalire in genere al 9 settembre 1027.
Il resoconto di quest'elezione, nei termini in cui è
proposto dalla Vita, non può essere accettato senza riserve. Il lasso di tempo
che intercorre fra il 1° aprile, data di morte di Hermann, e il 19 maggio,
giorno in cui Brunone entrò a Toul, è troppo breve se commisurato a tutte le
operazioni che furono messe in atto. Hermann era morto lontano dalla sua città,
a Colonia, e bisogna considerare il tempo di trasmissione dalla metropoli renana
a Toul e quello necessario per effettuare un'elezione, inviare le lettere in
Italia, rintracciare i destinatari, compiere il viaggio di ritorno. Le distanze
sono lunghe e le scadenze molto brevi. La Vita si preoccupa di far apparire la
scelta di Brunone rispettosa delle regole canoniche, "clero et
populo". In realtà sembra che sia stato il sovrano a decidere senza
indugio, designando il cugino Brunone alla sede episcopale di Toul non appena
ebbe notizia della sua vacanza. A quest'epoca un chierico locale redigeva la
Vita di Gerardo, vescovo di Toul, e riferisce in quali condizioni i canonici
della città si fossero recati a Colonia per chiedere all'arcivescovo Brunone,
allora duca di Lotaringia e reggente dell'Impero, di assegnare alla loro sede
un vescovo. Quando Brunone d'Eguis-heim fu nominato vescovo, la prassi della
Chiesa imperiale lasciava al sovrano un'assoluta libertà d'azione nella scelta
dei vescovi. Corrado conosceva la difficile situazione di Toul e aveva bisogno
di un uomo forte. Brunone fu designato malgrado la giovane età, ventiquattro
anni, ed è opinabile che il clero e il popolo abbiano avuto voce in capitolo
nella decisione. Ma quando fu avviata la stesura della Vita di L., il papa non
poteva consentire che la sua elezione apparisse di natura simoniaca e fece
redigere una versione che poneva l'accento sull'elezione canonica.
L'attività diocesana di Brunone è poco nota: ha
lasciato poche carte, alcune delle quali sono inficiate di falsità. Riguardano
soprattutto la fondazione di
priorati, come quello di Deuilly, nel sud della diocesi, affidato all'abbazia
di St-Evre di Toul. A Brunone viene attribuito inevitabilmente un ruolo
decisivo nella restaurazione della Regola benedettina. Il vescovo in effetti,
al momento della sua elezione, fece appello all'abate di St-Benigne di Digione, Guglielmo
di Volpiano, già
attivo in Normandia,
a Metz (St-Arnoul) e a Gorze. Assegnò a Volpiano la carica abbaziale delle due
abbazie di St-Evre e di St-Mansuy, che si trovavano a Toul, e lo mise a capo
del monastero di Moyenmoutier nei Vosgi. Dopo qualche tempo la carica fu
trasmessa da Guglielmo ai suoi discepoli. Il rilancio della vita monastica fu
comunque fortemente rallentato dalla minaccia che gravava su Toul a causa delle
ambizioni politiche del conte di Blois, Eudes, il quale
rivendicava la successione del Regno di Borgogna. Un'incursione di Eudes
procurò gravi danni a Toul e ai suoi dintorni, e in particolare fu bruciata
l'abbazia di St-Evre. Brunone dovette occuparsi della difesa militare della
città, del rafforzamento dei bastioni, e in seguito della ricostruzione
dell'abbazia. Durante questo periodo, a causa dei rapporti costantemente
intrattenuti dal Regno di Francia e
dall'Impero, Brunone nel 1031 fu inviato con un'ambasceria presso il re di
Francia.
Non è possibile avere notizie più consistenti sul
ruolo episcopale svolto da Brunone e sui suoi venticinque anni di governo
(1026-1051). Il solo fatto significativo da sottolineare fu lo stretto legame
fra Brunone e un monaco di Moyenmoutier, di nome Umberto, che lo accompagnò a
Roma ove intraprese una brillante carriera come cardinale di Silvacandida.
Brunone frequentava regolarmente la corte imperiale e fu durante un soggiorno
nel dicembre 1048 che si vide designare da Enrico III per divenire papa. Per la
terza volta un membro della Chiesa imperiale veniva scelto per occupare la
cattedra di s. Pietro; ogni volta i prelati avevano conservato la loro sede
episcopale e anche Brunone la mantenne fino al febbraio del 1051. Dopo aver
protestato la propria incompetenza e indegnità, il futuro papa si mise in
viaggio alla volta dell'Italia, passando per Besançon, in
compagnia dell'amico arcivescovo Ugo de Salins. In questa città sembra aver
incontrato l'abate di Cluny e
il diacono della Chiesa romana Ildebrando. Quest'ultimo mise in guardia il
neoeletto dai misfatti della simonia e lo esortò a farsi eleggere regolarmente
dal clero e dal popolo di Roma. Brunone gli diede ascolto, si spogliò delle sue
vesti sfarzose e si recò nella città come un pellegrino. Fu eletto regolarmente,
o se si preferisce confermato, il 2 febbraio 1049 e consacrato il 12 febbraio
successivo. La scelta del nome faceva indubbiamente riferimento a Leone
I, il cui lungo pontificato aveva lasciato un vivido ricordo.
L. giunse a Roma con una cerchia di compatrioti che
influenzò senz'altro i suoi orientamenti politici: prelati come Helinard e Ugo,
arcivescovi di Lione e di Besançon, canonici come l'arcidiacono Federico
di Liegi, il
primicerio Udone di Toul, Ugo Candide de Remiremont, monaci come Umberto di
Moyenmoutier. L'esistenza di un gruppo di ecclesiastici provenienti dalla
Lotaringia non è irrilevante per gli sviluppi futuri del pontificato, perché
spiega l'equilibrio che L. riuscì a mantenere fra la Chiesa della quale era a
capo e l'Impero di cui faceva parte. Un costante spirito di riforma e un
accentuato pragmatismo animavano il paese d'origine
del papa: queste caratteristiche furono all'origine dei viaggi intrapresi da L.
e dell'attenzione con cui vigilò sull'applicazione delle decisioni sinodali.
Divenuto papa, L. celebrò la Pasqua a Roma e riunì un
sinodo, una consuetudine che manterrà negli anni seguenti. Si scagliò contro
l'eresia ed emanò le sue prime bolle, di cui la Chiesa di Treviri fu una delle
principali destinatarie. Dopo due mesi lasciò la Città Eterna per mettersi in
cammino: convocò un sinodo a Pavia (14-20
maggio), poi proseguì verso nord, valicò le Alpi al Gran San Bernardo, percorse
senz'altro la valle del Reno e forse discese
il fiume per raggiungere Enrico III a Colonia. Da qui si recò ad Aquisgrana, Liegi,
Treviri e infine Toul. Il pontefice lanciò un ampio appello per il sinodo da
riunire a Reims in
occasione della consacrazione della nuova chiesa abbaziale di St-Remi. Questo
sinodo, di cui il monaco Anselmo diede un circostanziato resoconto, segnò
fortemente gli spiriti per il vigore dimostrato dal papa nella sua azione
contro i vescovi simoniaci (3-5 ottobre 1049). Numerose bolle furono
indirizzate a destinatari francesi e lotaringi. L. passò da Verdun e Metz per
raggiungere Magonza,
e il 19 riunì un sinodo cui parteciparono quasi quaranta vescovi; presiedendo
l'assemblea al fianco dell'imperatore, il comportamento del papa fu analogo a
quello tenuto a Reims. L'autunno lo vide spostarsi in Alsazia, ad Altdorf e
Andlau. In dicembre raggiunse la valle del Danubio, per poi
proseguire verso sud e sostare a Verona in
occasione del Natale. All'inizio del 1050, dopo essere disceso lungo la costa
italiana giunse a Capua e Salerno, poi in aprile
toccò Melfi, Benevento, il Gargano e,
infine, Siponto,
dove fu riunito un grande concilio contro i simoniaci. In aprile, a Roma, venne
celebrata la Pasqua e si tenne un altro sinodo. Il primo anno di pontificato di
L. fu dunque contrassegnato da un'intensa attività e dalla novità rappresentata
dal lungo spostamento del papa e della Curia verso due importanti paesi della
cristianità, la Francia e la Germania.
Il secondo anno di pontificato non fu molto dissimile
dal primo, perché L. si mise nuovamente in viaggio verso il Nord, diretto alla
regione fra la Mosa e
il Reno; in settembre riunì un concilio a Vercelli, attraversò
il Giura per recarsi a Besançon e Langres, poi a Toul.
Soggiornò a lungo nella città di cui continuava ad essere vescovo titolare e di
cui proclamò santo il vescovo Gerardo, suo predecessore. Qui celebrò anche il
Natale e in seguito rientrò rapidamente a Roma. Il terzo anno di pontificato fu
consacrato interamente all'Italia centro-meridionale, soprattutto a Benevento e
a Salerno, Subiaco, Narni. L. riprese le sue
visite in questa parte della penisola nel 1052, prima di essere richiamato al
Nord. In ottobre si riunì di nuovo con Enrico III a Presburgo, in Slovacchia, lo
seguì a Ratisbona, Bamberga e nei
paesi renani; celebrò il Natale a Worms, poi raggiunse Roma all'inizio del
1053. La lotta contro i Normanni e la prigionia del papa occuparono interamente
il periodo compreso tra la fine del 1053 e l'inizio del 1054.
L. rientrò a Roma solo per morirvi, il 19 aprile del
1054. Dall'esame dei viaggi del pontefice si possono ricavare due osservazioni:
da un lato, ha risieduto poco a Roma, sia che abbia ritenuto suo dovere essere
presente in altri luoghi della cristianità, sia che non abbia amato soggiornare
in una città in cui era straniero; trascorse complessivamente a Roma circa nove
mesi su sessantuno di pontificato, non sostandovi mai per oltre tre mesi. Non
si mostrò generoso di bolle nei confronti dell'Italia centrale: in altre
parole, non si sentiva certamente romano e neppure italiano. Quanto ai suoi
viaggi, si limitarono principalmente a due regioni, la Lotaringia, suo paese
d'origine, con visite in Lorena e Alsazia, a due riprese, e soggiorni
abbastanza lunghi, e l'Italia centrale, ma soprattutto meridionale, con una
predilezione per Benevento dove si sviluppò un culto particolare in suo onore.
L'attività di cancelleria di L. fu nettamente
superiore a quella dei suoi predecessori e immediati successori. Si contano
circa centoventiquattro bolle a suo nome, tra cui sono compresi alcuni falsi,
ma alle quali si devono aggiungere i "deperdita". Con una media di
tre bolle mensili, la produzione di L. appare ragguardevole, seppur distribuita
in modo diseguale nel tempo. Quasi una cinquantina di bolle risale al primo
anno di pontificato, mentre gli ultimi dodici mesi sono improduttivi. Si può
già constatare che un terzo delle bolle è destinato alla Francia e alla
Lotaringia, seguite dall'Italia, beneficiaria di un quarto, mentre il resto è
disperso. Vi sono comprese poche abbazie dell'Impero (Fulda, Lorsch, Gernrode) e
alcune città (Treviri, Colonia, Magonza, Bamberga, Amburgo), mentre la
Spagna ne è esclusa. Il territorio francese è il più favorito: non stupisce
constatare che le regioni visitate dal papa siano state dotate di bolle, com'è
il caso dell'Alsazia e dell'Italia meridionale. Oggetto degli atti era
soprattutto la conferma dettagliata di beni e privilegi, che fino a quel
momento era stata sporadica. Al di fuori delle chiese, i destinatari
particolari furono pochi: re Edoardo d'Inghilterra, il re di Francia, i conti
di Nevers,
d'Angiò, di Bretagna. È indubbio che l'imperatore Enrico III sia stato in
costante rapporto epistolare con il papa che lui stesso aveva scelto, ma in
questo campo, vista la mancanza di documenti, la curiosità deve restare
insoddisfatta.
Dall'analisi minuziosa del contenuto delle bolle si
possono ricavare indicazioni sulle prese di posizione del pontefice. Esaminando
con attenzione i testi destinati all'Alsazia e alla Lorena, emerge ad esempio
un forte attaccamento per le antiche usanze ancora in vigore. L. non si perita
di mantenere la pratica della confessione imposta ai monaci, della scelta dei
prelati nella ristretta cerchia della famiglia fondatrice a discapito della
"libertas ecclesiae". Si nota nel papa il rispetto per le situazioni
consolidate e non sembra che egli abbia concepito l'idea di mettere in
discussione certi aspetti della Chiesa imperiale. Aveva potuto constatare che
la salda alleanza della Chiesa con lo Stato germanico contribuiva a garantire
ai chierici e ai monaci un fondamento più solido, ad assicurare una protezione
più efficace, sebbene questo incentivasse apparentemente i vantaggi acquisiti
dai laici. Le peculiarità delle Chiese regionali, francesi, germaniche e
italiane, non erano d'ostacolo al loro corretto funzionamento. L. preferì
impegnarsi a fondo nella lotta contro tare quali la simonia, il nicolaismo,
l'eresia. Per quanto riguarda i primi due abusi, denunciati da sempre dai papi,
e con rinnovato vigore a partire dall'inizio dell'XI secolo, L. agì avvalendosi
della mediazione dei sinodi. Le iniziative prese a Reims appaiono indicative:
convocazione dei prelati sospetti, interrogazione, richiesta di confessioni,
condanna risoluta e immediata nel caso di errori accertati, eventuale
deposizione o perdono. L'abitudine del pontefice di spostarsi e di agire in
loco dovette destare un profondo stupore tra i fedeli e i prelati: rappresentò
la vera novità nell'azione di Leone IX. Nell'ambito dell'eresia Berengario di
Tours fu naturalmente condannato con fermezza.
Il pontificato del vescovo di Toul promosso alla Sede
romana costituì, sotto un certo aspetto, un'intrusione della Chiesa imperiale
al vertice della cristianità. Avendo fatto parte della cappella di Corrado II
prima di occupare la sede di Toul, Brunone d'Eguisheim aveva acquistato
dimestichezza con le pratiche della redazione di diplomi ed è verosimile che
questi contatti abbiano avuto un'influenza sulle modifiche apportate alle bolle
per sua iniziativa. Nell'incipit il nome del papa viene messo in risalto, a
grandi lettere, e la prima riga è sempre più spesso in lettere capitali. La
fine dell'atto include il "Benevalete", ma vi aggiunge il "comma",
a forma di punto e virgola; a sinistra dell'atto e su un diametro di solito
corrispondente all'altezza del "Benevalete" comparirà, da questo
momento, un disegno a forma di ruota ("rota"): lungo il bordo esterno
figura il motto pontificio, ed è stato senz'altro L. a comporre il suo di
proprio pugno con abbreviazioni stereotipate: "Misericordia Domini plena
est terra". Il cerchio interno è suddiviso in quattro parti da una croce e
in ogni quarto compare una lettera del nome L-E-O-P. In basso nel testo della
bolla è tracciata la lunga riga che riporta il luogo e la data di redazione
dell'atto, con la menzione del nome del diacono bibliotecario.
Durante il pontificato di L. tre uomini si
susseguirono nella funzione di bibliotecario: Pietro (26 febbraio 1049-7 settembre
1050), Udone, primicerio di Toul (22 ottobre 1050-16 gennaio 1051), Federico
(12 marzo 1051-21 dicembre 1053). Pietro aveva continuato a svolgere un compito
già iniziato sotto i predecessori di L.; dopo la sua morte a Langres, fu subito
sostituito da Udone, canonico di Toul, originario del paese renano, a capo del
Capitolo della cattedrale di L., del quale era stato il braccio destro - ruolo
che mantenne in seguito anche a Roma - finché ottenne la sede vescovile di Toul
(febbraio 1051). Una falsa bolla datata 25 gennaio 1051 e destinata a Udone in
qualità di vescovo di Toul precede di poco il momento in cui L. ritenne
opportuno abbandonare definitivamente la sede lorenese, che affidò al suo
bibliotecario. Essendosi dunque resa vacante la carica di bibliotecario, la
occupò Federico delle Ardenne, fratello del
duca Goffredo il Barbuto e arcidiacono di Liegi, di cui L. conosceva bene la
famiglia, perché aveva lontani legami di parentela con la sua. Essendo Goffredo
in conflitto con Enrico III, L. interpose i suoi buoni uffici per ottenere la
sottomissione del duca. L'ingresso di Federico nella cerchia dei consiglieri
del papa si riallaccia al trasferimento in Italia di Goffredo, divenuto nel 1054
marito di Beatrice, marchesa di Toscana e vedova di Bonifacio: veniva così a
rafforzarsi intorno al papa il clan lotaringio. Al di sopra del bibliotecario e
cancelliere Federico comparve anche un arcicancelliere nella persona
dell'arcivescovo di Colonia Hermann. In ogni caso la cancelleria di L. da
questo momento apparve più sicura e lasciò in eredità ai suoi successori
pratiche più definite. Questo rigore avrebbe dovuto scoraggiare i numerosi
falsari che ritennero opportuno ricondurre all'autorità del pontefice le loro
produzioni, laddove smascherarne l'invenzione risulta tanto più facile in
quanto i loro artefici non erano in grado di rispettare le nuove regole.
La fine del pontificato di L. fu profondamente segnata
da due questioni che lasciarono tracce durature: lo scisma con Bisanzio e la
lotta contro i Normanni. Da lungo tempo i dibattiti sul dogma e le pratiche di
culto contrapponevano le Chiese romana e bizantina. Il patriarca Fozio aveva denunciato
gli errori di Roma: digiuno del sabato, proibizione del matrimonio dei preti,
conferma del battesimo, introduzione del Filioque nel
Credo di Nicea.
Per due secoli la querelle era stata soffocata, ma un'iniziativa di Michele
Cerulario, patriarca di Costantinopoli,
la fece nuovamente divampare. Leone di Ocrida, su disposizione
del patriarca, inviò al vescovo italiano Giovanni da Trani una lettera da
diffondere tra l'episcopato latino e a Roma, nella quale si invitavano i Latini
ad abbandonare pratiche qualificate come giudaiche, in particolare la comunione
con il pane
azzimo; le Chiese latine che avessero mantenuto l'uso del pane non
lievitato in territorio bizantino sarebbero state chiuse. Il papa preparò una
risposta con l'aiuto dell'amico cardinale Umberto, che seppur ellenista non era
un traduttore eccelso. La lettera risoluta di L., che è datata all'inizio del 1053,
fu seguita da altre due missive indirizzate rispettivamente all'imperatore
Costantino Monomaco e a Michele Cerulario. Se il papa si mostra severo nei
confronti del patriarca, assume invece un tono conciliante quando si rivolge
all'imperatore, rammaricandosi della persecuzione di cui sono oggetto i Latini
e denunciando l'atteggiamento di Michele. Il papa è
ansioso di conservare ai patriarchi di Alessandria e
di Antiochia il loro posto nella gerarchia della Chiesa cristiana. Questa
lettera fu redatta dopo la grave disfatta subita dalle truppe latine ad opera
dei Normanni, accusati degli eccessi più efferati (giugno 1053). L. preannunciò
l'invio di legati; nel gennaio 1054 partirono il cardinale Umberto, il
cancelliere Federico e l'arcivescovo di Amalfi Pietro. I
tre ambasciatori furono accolti amabilmente dall'imperatore, ma entrarono in
conflitto con Cerulario; in particolare, Umberto si mostrò intransigente e del
tutto sprovvisto di senso diplomatico. Rispose con estrema durezza al trattato
dai toni sfumati di Niceta Stetato e
il patriarca, a sua volta, rifiutò qualsiasi accordo. Il 16 luglio, quando la
morte di L. aveva tolto validità all'ambasceria, i legati disposero sull'altare
maggiore di S. Sofia una bolla di scomunica contro Cerulario e lasciarono il
paese sotto la protezione dell'imperatore. Dopo la loro partenza il patriarca
sobillò la popolazione contro i Romani e fu così che si consumò lo scisma delle
due Chiese. Quest'evento è rimasto legato al nome di L., la cui volontà
tuttavia fu certamente scavalcata dal comportamento dell'amico e legato
Umberto.
La separazione da Bisanzio era tanto più deplorevole
in quanto il papa si trovava contemporaneamente ad affrontare una difficile
situazione con i Normanni dell'Italia meridionale. Costoro avevano ricevuto in
un primo tempo il sostegno del papato, che li considerava alleati nella lotta
contro i musulmani e i Bizantini; a queste forze si aggiungeva un quarto
partito costituito dai principi longobardi. Per il loro dinamismo e le qualità
guerriere i Normanni si erano imposti sempre più e avevano conquistato titoli
(conti di Puglia), finendo col diventare un pericolo per i loro antichi
alleati. Fu così che L., ben presto presente in Italia meridionale e vicino ai
principi longobardi fin dall'ascesa al soglio, accettò l'idea di sottomettere i
Normanni con le armi. Quando si incontrò con l'imperatore Enrico III, alla fine
del 1052, si adoperò per convincerlo a scendere in Italia con le sue truppe, ma
questi, memore degli insuccessi dei suoi predecessori, rifiutò di seguire L. e
si limitò ad inviare soldati. L'operazione militare avviata a metà del 1053
doveva riunire i conti latini e i tedeschi alle truppe bizantine. L'estrema
rapidità dei Normanni impedì che gli alleati si ricongiungessero a Civitate, il
16 giugno 1053: questi ultimi andarono così incontro ad una grave disfatta, con
pesanti perdite fra i Tedeschi e i Latini. L. si ritirò a Benevento,
"prigioniero" dei Normanni, che si mantennero tuttavia deferenti nei
confronti del papato.
Questa bruciante sconfitta, aggiunta al fallimento di
Umberto a Costantinopoli, inquinò la fine del suo pontificato. L. ottenne
comunque unanimi consensi e non trascorse molto tempo prima che fosse ritenuto
un santo; si parlò di miracoli avvenuti sulla sua tomba.
Una notevole quantità di fonti di origine diversa
riferisce in modi difformi della sua politica e del suo comportamento. Quelle
normanne sono ovviamente severe nei confronti del papa, mentre le romane, sia
dell'XI che del XII secolo, ne giustificano l'azione trasformando la disfatta
di Civitate in un atto meritorio che preludeva alla santità. L'importanza di L.
è comunque largamente riconducibile alla sua fama di papa riformatore, che
preannuncia l'azione di Gregorio
VII: tale reputazione, dovuta notoriamente a storici come A. Fliche, fa
riferimento ai rapporti che egli intrattenne con Umberto di Moyenmoutier,
strenuo avversario dell'"eresia simoniaca", e con Ildebrando, futuro
Gregorio VII, e ad alcune fonti agiografiche, in particolare la Vita attribuita
a Wiberto di Toul, che rappresenta la sola fonte biografica completa
riguardante questo papa.
Il culto di L., sviluppatosi soprattutto a Benevento,
fu riconosciuto da Vittore III nel 1087, quando furono traslate le reliquie del
papa, al quale nel 1091 venne consacrata una chiesa a Toul. La sua memoria
liturgica è celebrata il 19 aprile.
FONTI E
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Supplementum, nr. 4820: miracoli avvenuti a Roma il 20 e 21 aprile 1054 (Acta
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Bibliotheca Hagiographica Latina [...], Novum
Supplementum, nr. 4821: miracoli avvenuti a Roma il 22 aprile 1054 e nei giorni
seguenti (Acta Sanctorum [...], Aprilis, II, cc. 12-26).
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Bruxellis 1900-01, nr. 4822: miracoli avvenuti a Benevento (Acta
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(Traduzione di Maria Paola Arena)
SOURCE : https://www.treccani.it/enciclopedia/santo-leone-ix_(Enciclopedia-dei-Papi)
Église Saint-Léon de Nancy
LEONE IX, papa, santo
di Michel Parisse - Dizionario Biografico degli
Italiani - Volume 64 (2005)
LEONE IX, papa, santo. - Brunone nacque il 21 giugno
1002 dal conte Ugo d'Egisheim e da Helvide (di Dabo?), in Alsazia. I genitori
parlavano principalmente il tedesco pur essendo, secondo l'agiografo, bilingui
poiché si esprimevano anche in lingua romanza. La data di nascita di Brunone è
nota con tanta precisione in quanto una sua biografia fu iniziata quand'era
ancora in vita: egli stesso dovette fornire quest'indicazione all'autore
della Vita, attribuita all'arcivescovo di Toul, Wiberto (Guiberto;
cfr. Bibliotheca hagiographica Latina, Novum supplementum, n. 4818).
Brunone era il terzogenito della coppia, dopo Ugo e
Gerardo: gli fu dato il nome di alcuni brillanti chierici, come l'arcivescovo
di Colonia, fratello di Ottone I, e papa Gregorio V. Si trattava di un nome
portato dal clero: in qualità di terzogenito, infatti, era destinato alla
carriera ecclesiastica. Ricevette dunque il tipo di formazione che questa
scelta imponeva; abbandonò presto l'ambiente femminile della madre e a cinque
anni venne mandato al capitolo della cattedrale di Toul, città per cui avevano
optato, in questo periodo, anche altri membri dell'alta nobiltà della
Lotaringia per l'educazione dei propri figli.
Brunone rimase all'ombra del capitolo fino a oltre
vent'anni: qui percorse le prime tappe della carriera ecclesiastica e divenne
diacono. Fece il suo ingresso nella vita pubblica solo dopo la morte
dell'imperatore Enrico II, quando nel 1024 fu eletto re dei Romani Corrado II
il Salico, suo lontano cugino. Brunone era già conosciuto: il vescovo di Toul lo
aveva nominato suo rappresentante presso la corte reale ed egli aveva saputo
farsi apprezzare tanto da essere inserito nella cappella, ossia nel gruppo di
chierici che circondavano il sovrano, dove veniva loro impartita un'educazione
di impronta fortemente ecclesiastica e politica, essendo destinati a occupare
le sedi episcopali dell'Impero.
Le sue qualità erano dunque già riconosciute quando,
il 1° apr. 1026, morì il vescovo di Toul Hermann. A detta della Vita,
unica fonte su questo avvenimento, il clero della città, anche a nome della
popolazione, inviò immediatamente in Italia due corrieri muniti di lettere
destinate l'una a re Corrado II e l'altra a Brunone.
Nelle missive venivano sviluppate le seguenti
argomentazioni: Toul, modesta città situata sul confine occidentale
dell'Impero, era minacciata dalle ambizioni dei conti di Champagne; di
conseguenza aveva bisogno di un vescovo capace e Brunone rispondeva a questi
requisiti. A lui il popolo di Toul - che aveva chiesto al sovrano di non
frapporre ostacoli alla richiesta - chiedeva di rinunciare a una carica più
prestigiosa. Le lettere furono recapitate mentre i loro destinatari erano
occupati in operazioni militari. Il re dapprima si mostrò reticente, poi
cedette, consentendo così a Brunone di abbandonare il comando del contingente
militare per prendere possesso della sua sede episcopale. Brunone partì quindi
senza indugio; per ragioni sconosciute fu inseguito da nemici, riuscendo a
stento a salvarsi. Una volta raggiunta Toul, giovedì 19 maggio, giorno dell'Ascensione,
fu accolto da suo cugino, Thierry (II), arcivescovo di Metz, che lo introdusse
solennemente nella cattedrale. Brunone si mise allora in contatto con
l'arcivescovo di Treviri per ottenere la consacrazione. Questo prelato
manifestò però delle pretese eccessive, chiedendo che il futuro vescovo non
prendesse alcuna decisione senza riferirgliela. Brunone rifiutò la condizione e
la consacrazione episcopale fu rinviata finché l'imperatore Corrado II non fu
in condizione di intervenire personalmente.
Il sovrano convocò entrambe le parti a Worms nel
settembre del 1027 e dispose che Brunone fosse consacrato senza alcuna
condizione. Le fonti non rivelano se la cerimonia si svolse a Worms o a Toul,
ma la consacrazione si fa risalire in genere al 9 sett. 1027.
Il resoconto di questa elezione, nei termini in cui è
proposto dalla Vita, non può essere accettato senza riserve. Il lasso di
tempo che intercorre fra il 1° aprile, data di morte di Hermann, e il 19
maggio, giorno in cui Brunone entrò a Toul, è troppo breve se commisurato a
tutte le operazioni che furono messe in atto. Hermann era morto lontano dalla
sua città, a Colonia, e bisogna considerare il tempo di trasmissione della
notizia dalla metropoli renana a Toul e quello necessario per effettuare un'elezione,
inviare le lettere in Italia, rintracciare i destinatari, compiere il viaggio
di ritorno. Le distanze sono lunghe e le date molto ravvicinate. La Vita si
preoccupa di far apparire la scelta di Brunone rispettosa delle regole
canoniche, "clero et populo". In realtà sembra che sia stato il
sovrano a decidere senza indugio, designando il cugino Brunone alla sede
episcopale di Toul non appena ebbe notizia della sua vacanza. Quando Brunone fu
nominato vescovo, infatti, la prassi della Chiesa imperiale lasciava al sovrano
un'assoluta libertà d'azione nella scelta dei vescovi. Corrado II conosceva la
difficile situazione di Toul e aveva bisogno di un uomo forte: Brunone fu
designato malgrado la giovane età, ventiquattro anni, ed è opinabile che il
clero e il popolo abbiano avuto voce in capitolo nella decisione. Ma quando fu
avviata la stesura della Vita di L. IX, il papa non poteva consentire
che la sua elezione apparisse di natura simoniaca e fece redigere una versione
che poneva l'accento sull'elezione canonica.
L'attività diocesana di Brunone è poco nota: ha
lasciato poche carte, alcune delle quali sono inficiate di falsità. Riguardano
soprattutto la fondazione di priorati, come quello di Deuilly, nel sud della
diocesi, affidato all'abbazia di St-Evre di Toul. A Brunone viene attribuito
inevitabilmente un ruolo decisivo nella restaurazione della regola benedettina.
Il vescovo in effetti, al momento della sua elezione, fece appello all'abate di
St-Bénigne di Digione, Guglielmo da Volpiano, e gli assegnò la carica abbaziale
di St-Evre e di St-Mansuy, entrambe a Toul, e lo mise a capo del monastero di
Moyenmoutier nei Vosgi. Dopo qualche tempo la carica fu trasmessa da Guglielmo
ai suoi discepoli. Il rilancio della vita monastica fu comunque fortemente
rallentato dalla minaccia che gravava su Toul a causa delle ambizioni politiche
del conte di Blois, Eudes (Ottone), il quale rivendicava la successione del
Regno di Borgogna. Un'incursione di Eudes procurò gravi danni a Toul e
dintorni, in particolare fu bruciata l'abbazia di St-Evre. Brunone dovette
occuparsi della difesa militare della città, del rafforzamento dei bastioni, e
in seguito della ricostruzione dell'abbazia. Durante questo periodo, Brunone
nel 1031 fu inviato con un'ambasceria presso il re di Francia.
Non è possibile avere notizie più dettagliate
sull'attività episcopale di Brunone nel corso dei suoi 25 anni di governo
(1026-51). Il solo fatto significativo da sottolineare fu lo stretto legame fra
Brunone e un monaco di Moyenmoutier, di nome Umberto, che lo accompagnò a Roma
ove intraprese una brillante carriera come cardinale di Silva Candida. Brunone
frequentava regolarmente la corte imperiale e fu appunto durante un suo
soggiorno a corte nel dicembre 1048 che si vide designare da Enrico III di Franconia
alla dignità pontificia.
Per la terza volta un membro della Chiesa imperiale
veniva scelto per occupare la cattedra di S. Pietro; come i prelati che lo
avevano preceduto anche L. IX mantenne la sede episcopale di Toul fino al
febbraio del 1051. Dopo aver protestato la propria incompetenza e indegnità, L.
IX si mise in viaggio alla volta dell'Italia, passando per Besançon, in
compagnia dell'amico arcivescovo Ugo di Salins. In questa città sembra aver
incontrato Ildebrando, diacono della Chiesa romana e futuro papa con il nome di
Gregorio VII. Ildebrando mise in guardia il neoeletto dai misfatti della
simonia e lo esortò a farsi eleggere regolarmente dal clero e dal popolo di
Roma. Brunone gli diede ascolto, si spogliò delle sue vesti sfarzose e si recò
nella città come un pellegrino. Fu eletto regolarmente, o se si preferisce
confermato, il 2 febbr. 1049 e consacrato il 12 febbraio successivo. La scelta
del nome faceva indubbiamente riferimento a Leone I, il cui lungo pontificato
aveva lasciato un vivido ricordo.
L. IX era giunto a Roma con una cerchia di compatrioti
che influenzò i suoi orientamenti politici: prelati come Helinard e Ugo,
arcivescovi di Lione e di Besançon, canonici come l'arcidiacono Federico di
Liegi, Udone primicerio di Toul, Ugo Candido di Remiremont, monaci come Umberto
di Moyenmoutier. L'esistenza di un gruppo di ecclesiastici provenienti dalla
Lotaringia non è irrilevante per gli sviluppi futuri del pontificato, perché
spiega l'equilibrio che L. IX riuscì a mantenere fra la Chiesa della quale era
a capo e l'Impero di cui faceva parte. Un costante spirito di riforma e un
accentuato pragmatismo animavano il Paese d'origine del papa: queste
caratteristiche furono all'origine dei viaggi intrapresi da L. IX e
dell'attenzione con cui vigilò sull'applicazione delle decisioni sinodali.
Divenuto papa, L. IX celebrò la Pasqua a Roma e riunì
un sinodo, una consuetudine che mantenne negli anni seguenti. Si scagliò contro
l'eresia ed emanò le sue prime bolle, di cui la Chiesa di Treviri fu una delle
principali destinatarie. Dopo due mesi lasciò Roma: convocò un sinodo a Pavia
(14-20 maggio), poi proseguì verso Nord, valicò le Alpi al Gran San Bernardo,
percorse la valle del Reno e forse discese il fiume per raggiungere Enrico III
a Colonia. Da qui si recò ad Aquisgrana, Liegi, Treviri e infine a Toul. Il
pontefice lanciò un ampio appello per il sinodo da riunire a Reims in occasione
della consacrazione della nuova chiesa abbaziale di St-Rémi.
Questo sinodo, di cui Anselmo di Reims, monaco di
St-Rémi, diede un circostanziato resoconto (cfr. Bibliotheca hagiographica
Latina, II, p. 717 n. 4825), segnò fortemente gli spiriti per il vigore
dimostrato dal papa nella sua azione contro i vescovi simoniaci (3-5 ott.
1049). Numerose bolle furono indirizzate a destinatari francesi e lotaringi.
L. IX passò da Verdun e Metz per raggiungere Magonza e
il 19 riunì un sinodo cui parteciparono quasi quaranta vescovi; presiedendo
l'assemblea al fianco dell'imperatore, il comportamento del papa fu analogo a
quello tenuto a Reims. L'autunno lo vide spostarsi in Alsazia, ad Altdorf e
Andlau. In dicembre raggiunse la valle del Danubio, per poi proseguire verso
Sud e sostare a Verona in occasione del Natale. All'inizio del 1050, dopo
essere disceso lungo la costa italiana, giunse a Capua e Salerno, poi in aprile
toccò Melfi, Benevento, il Gargano e, infine, Siponto, dove fu riunito un
grande concilio contro i simoniaci. In aprile, a Roma, venne celebrata la
Pasqua e si tenne un altro sinodo. Il primo anno di pontificato di L. IX fu
dunque contrassegnato da un'intensa attività e dalla novità rappresentata dal
lungo spostamento del papa e della Curia verso due importanti paesi della
Cristianità, la Francia e la Germania.
Il secondo anno di pontificato non fu molto dissimile
dal primo, perché L. IX si mise nuovamente in viaggio verso il Nord, diretto
nella regione fra la Mosa e il Reno; in settembre riunì un concilio a Vercelli,
attraversò il Giura per recarsi a Besançon e Langres, poi a Toul. Soggiornò a
lungo nella città di cui continuava a essere vescovo titolare e di cui proclamò
santo il vescovo Gerardo, suo predecessore. Qui celebrò anche il Natale e in
seguito rientrò rapidamente a Roma. Il terzo anno di pontificato fu consacrato
interamente all'Italia centromeridionale, soprattutto a Benevento e a Salerno,
Subiaco, Narni. L. IX riprese le sue visite in questa parte della penisola nel
1052, prima di essere richiamato al Nord. In ottobre si riunì di nuovo con
Enrico III a Bratislava, in Slovacchia, lo seguì a Ratisbona, Bamberga e nei
paesi renani; celebrò il Natale a Worms, poi raggiunse Roma all'inizio del
1053. La lotta contro i Normanni e la prigionia del papa occuparono interamente
il periodo compreso tra la metà del 1053 e il marzo del 1054. L. IX rientrò a
Roma solo per morirvi.
Dall'esame dei viaggi del pontefice si possono
ricavare due osservazioni: da un lato, egli risiedette raramente a Roma, sia
che ritenesse suo dovere essere presente in altri luoghi della Cristianità sia
che non amasse soggiornare in una città in cui era straniero: complessivamente
trascorse a Roma circa nove mesi dei sessantuno di pontificato, non sostandovi
mai per oltre tre mesi. Non si mostrò generoso di bolle nei confronti
dell'Italia centrale: non si sentiva certamente romano e neppure italiano.
Quanto ai suoi viaggi, si limitarono principalmente a due regioni, la
Lotaringia, suo paese d'origine, con visite in Lorena e Alsazia, a due riprese,
e soggiorni abbastanza lunghi, e l'Italia centrale, ma soprattutto meridionale,
con una predilezione per Benevento, dove si sviluppò un culto particolare in
suo onore.
L'attività della Cancelleria di L. IX fu nettamente
superiore a quella dei suoi predecessori e immediati successori. Si contano
circa 124 bolle a suo nome, tra cui alcuni falsi, ma alle quali si devono
aggiungere i "deperdita". Con una media di tre bolle mensili, la
produzione di L. IX appare ragguardevole, seppur distribuita in modo diseguale
nel tempo. Quasi una cinquantina di bolle risalgono al primo anno di
pontificato, mentre gli ultimi dodici mesi furono improduttivi. Si può già
constatare che le bolle erano per la maggior parte destinate alla Francia e
alla Lotaringia, e poi all'Italia e al resto della Cristianità. Vi sono
comprese poche abbazie dell'Impero (Fulda, Lorsch, Gernrode) e alcune città
(Treviri, Colonia, Magonza, Bamberga, Amburgo), mentre la Spagna ne è esclusa.
Il territorio francese è il più favorito: non stupisce constatare che le
regioni visitate dal papa siano state dotate di bolle, come nel caso
dell'Alsazia e dell'Italia meridionale. Oggetto degli atti era soprattutto la
conferma dettagliata di beni e privilegi, che fino a quel momento era stata
sporadica. Al di fuori delle Chiese, i destinatari specifici furono pochi:
Edoardo III re d'Inghilterra, il re di Francia Enrico I, i conti di Nevers,
d'Angiò e di Bretagna. È indubbio che l'imperatore Enrico III sia stato in
costante rapporto epistolare con il papa che lui stesso aveva scelto, ma in
questo campo, vista la mancanza di documenti, la curiosità riguardante il loro rapporto
deve restare insoddisfatta.
Dall'analisi del contenuto delle bolle si possono
ricavare indicazioni sulle prese di posizione del pontefice. Esaminando con
attenzione i testi destinati all'Alsazia e alla Lorena, emerge per esempio un
forte attaccamento per le antiche usanze ancora in vigore. L. IX non esita in
particolare a mantenere la pratica della confessione imposta ai monaci, nonché
la scelta dei prelati nella ristretta cerchia della famiglia fondatrice a
discapito della "libertas Ecclesiae". Si nota nel papa il rispetto
per le situazioni consolidate, e non sembra che egli abbia concepito l'idea di
mettere in discussione certi aspetti della Chiesa imperiale, anche perché L. IX
riteneva che la salda alleanza della Chiesa con lo Stato germanico contribuisse
a garantire ai chierici e ai monaci una protezione più efficace. Le peculiarità
delle Chiese regionali francesi, germaniche e italiane non erano d'ostacolo al
loro corretto funzionamento. L. IX preferì impegnarsi a fondo nella lotta
contro tare quali la simonia, il nicolaismo, l'eresia. Per quanto riguarda i
primi due abusi, denunciati da sempre dai papi e con rinnovato vigore a partire
dall'inizio dell'XI secolo, L. IX agì avvalendosi della mediazione dei sinodi.
Le iniziative prese a Reims appaiono indicative: convocazione dei prelati
sospetti, interrogazione, richiesta di confessioni, condanna risoluta e
immediata nel caso di errori accertati, eventuale deposizione o perdono.
L'abitudine del pontefice di spostarsi e di agire in loco dovette
destare un profondo stupore tra i fedeli e i prelati e rappresentò la vera
novità nell'azione di Leone IX. Nell'ambito della repressione dell'eresia, le
tesi sostenute da Berengario di Tours furono condannate con fermezza.
Il pontificato di L. IX costituì, sotto un certo
aspetto, un'intrusione della Chiesa imperiale al vertice della Cristianità.
Avendo fatto parte della cappella di Corrado II prima di occupare la sede di
Toul, Brunone aveva acquistato dimestichezza con le pratiche della redazione di
diplomi, ed è verosimile che questi contatti abbiano avuto un'influenza sulle
modifiche apportate alle bolle per sua iniziativa.
Nell'incipit il nome del papa viene messo in
risalto, a grandi lettere, e la prima riga è sempre più spesso in lettere
capitali. La fine dell'atto include il "Benevalete", ma vi aggiunge
il "comma", a forma di punto e virgola; a sinistra dell'atto e su un
diametro di solito corrispondente all'altezza del "Benevalete"
comparirà, da questo momento, un disegno a forma di ruota ("rota"):
lungo il bordo esterno figura il motto pontificio, e fu L. IX a comporre il suo
di proprio pugno con abbreviazioni stereotipate: "Misericordia Domini
plena est terra". Il cerchio interno è suddiviso in quattro parti da una
croce e in ogni quarto compare una lettera del nome L-E-O-IX. In basso nel
testo della bolla è tracciata la lunga riga che riporta il luogo e la data di
redazione dell'atto, con la menzione del nome del diacono bibliotecario.
Nel corso del suo pontificato tre uomini si
susseguirono nella funzione di bibliotecario: Pietro (26 febbr. 1049 - 7 sett.
1050), Udone, primicerio di Toul (22 ott. 1050 - 16 genn. 1051), Federico (12
marzo 1051 - 21 dic. 1053). Pietro continuò a svolgere un compito già iniziato
sotto i predecessori di L. IX; dopo la sua morte fu subito sostituito da Udone,
decano della cattedrale di Toul, nonché braccio destro di L. IX, ruolo che
mantenne in seguito anche a Roma finché ottenne la sede vescovile di Toul
(febbraio 1051). Una falsa bolla datata 25 genn. 1051 e destinata a Udone in
qualità di vescovo di Toul precede di poco il momento in cui L. IX ritenne
opportuno abbandonare definitivamente la sede lorenese - mantenuta, come già
ricordato, al momento della sua ascesa al soglio pontificio - che affidò al suo
bibliotecario. Essendosi dunque resa vacante, la carica di bibliotecario fu
occupata da Federico delle Ardenne, fratello del duca di Lotaringia Goffredo il
Barbuto e arcidiacono di Liegi, di cui L. IX conosceva bene la famiglia, con la
quale aveva lontani legami di parentela. L'ingresso di Federico nella cerchia
dei consiglieri del papa è legato al trasferimento in Italia di Goffredo,
divenuto nel 1054 marito di Beatrice di Lorena, marchesa di Toscana: veniva
così a rafforzarsi intorno al papa il "clan" lotaringio. Al di sopra
del bibliotecario e cancelliere Federico, futuro papa con il nome di Stefano
IX, comparve anche un arcicancelliere nella persona dell'arcivescovo di Colonia
Hermann. Da questo momento la Cancelleria di L. IX apparve più sicura e lasciò
in eredità ai suoi successori pratiche più definite. Questo rigore avrebbe
dovuto scoraggiare i numerosi falsari che riconducevano all'autorità del
pontefice le loro produzioni, e smascherarne l'invenzione risulta tanto più
facile in quanto i loro artefici non erano in grado di rispettare le nuove
regole.
La fine del pontificato di L. IX fu profondamente
segnata da due questioni che lasciarono tracce durature: lo scisma con Bisanzio
e la lotta, già ricordata, contro i Normanni. Da lungo tempo i dibattiti sul
dogma e le pratiche di culto contrapponevano le Chiese romana e bizantina. Il
patriarca Fozio aveva denunciato gli errori di Roma: digiuno del sabato,
proibizione del matrimonio dei preti, conferma del battesimo, introduzione
del Filioque nel Credo di Nicea. Per due secoli la disputa
era stata soffocata, ma un'iniziativa di Michele Cerulario, patriarca di
Costantinopoli, la fece nuovamente divampare.
Leone di Ocrida, su disposizione del patriarca, inviò
al vescovo italiano Giovanni da Trani una lettera, da diffondere tra l'episcopato
latino e a Roma, nella quale si invitavano i Latini ad abbandonare pratiche
qualificate come giudaiche, in particolare la comunione con il pane azzimo: le
Chiese latine che avessero mantenuto l'uso del pane non lievitato in territorio
bizantino sarebbero state chiuse. Il papa preparò una risposta con l'aiuto
dell'amico cardinale Umberto, che seppur ellenista non era un eccelso
traduttore. La lettera risoluta di L. IX, che è datata all'inizio del 1053, fu
seguita da altre due missive indirizzate rispettivamente all'imperatore
Costantino Monomaco e a Michele Cerulario: il papa, pur mostrandosi severo nei
confronti del patriarca, assumeva invece un tono conciliante nei confronti
dell'imperatore, rammaricandosi della persecuzione di cui erano oggetto i Latini
e denunciando l'atteggiamento di Michele. L. IX preannunciava inoltre l'invio
di legati; nel gennaio 1054 partirono infatti il cardinale Umberto, il
cancelliere Federico e l'arcivescovo di Amalfi Pietro. I tre ambasciatori
furono accolti benevolmente dall'imperatore, ma entrarono in conflitto con
Cerulario; in particolare, Umberto si mostrò intransigente e del tutto
sprovvisto di senso diplomatico, rispose con estrema durezza al trattato dai
toni sfumati di Niceta Stetato e il patriarca, a sua volta, rifiutò qualsiasi
accordo. Il 16 luglio, quando la morte di L. IX aveva tolto validità
all'ambasceria, i legati disposero sull'altare maggiore di S. Sofia una bolla
di scomunica contro Cerulario e lasciarono il Paese sotto la protezione
dell'imperatore. Dopo la loro partenza il patriarca sobillò la popolazione
contro i Romani, consumando così lo scisma delle due Chiese. Questo evento è
rimasto legato al nome di L. IX, la cui volontà tuttavia fu certamente
scavalcata dal comportamento dell'amico e legato Umberto.
La separazione da Bisanzio era tanto più deplorevole
in quanto il papa si trovava contemporaneamente ad affrontare una difficile
situazione con i Normanni dell'Italia meridionale. Costoro avevano ricevuto in
un primo tempo il sostegno del Papato, che li considerava alleati nella lotta
contro i musulmani e i Bizantini; a queste forze si aggiungeva anche l'apporto
recato dai principi longobardi dell'Italia meridionale. Per il loro dinamismo e
le qualità guerriere i Normanni si erano imposti sempre più e avevano
conquistato titoli (conti di Puglia), finendo col diventare un pericolo per i
loro antichi alleati. L. IX, vicino ai principi longobardi fin dalla sua ascesa
al soglio, accettò dunque l'idea di sottomettere i Normanni con le armi. Quando
si incontrò con l'imperatore Enrico III alla fine del 1052, si adoperò per
convincerlo a scendere in Italia con le sue truppe, ma questi, memore degli
insuccessi dei suoi predecessori, rifiutò di seguire L. IX e si limitò a
inviare soldati. L'operazione militare, avviata a metà del 1053, doveva riunire
i conti latini e i tedeschi alle truppe bizantine. L'estrema rapidità dei
Normanni impedì però che gli alleati si ricongiungessero a Civitate, il 16
giugno 1053: questi ultimi andarono così incontro a una grave disfatta, con
pesanti perdite per l'armata voluta da Leone IX. Il pontefice fu fatto
prigioniero e condotto a Benevento (23 giugno) dai Normanni, che si
comportarono tuttavia in modo deferente nei confronti di Leone IX. Fu liberato
il 12 marzo 1054; ritornato a Roma poco tempo dopo, L. IX vi morì il 19 apr.
1054.
La bruciante sconfitta contro i Normanni, aggiunta al
fallimento di Umberto a Costantinopoli, offuscò la fine del pontificato di L.
IX la cui importanza risiede nella sua fama di papa riformatore, che preannuncia
l'azione di Gregorio VII: tale reputazione è dovuta ai rapporti intrattenuti
con Umberto di Moyenmoutier, strenuo avversario dell'eresia
"simoniaca", e con Ildebrando, futuro Gregorio VII, nonché alla
memoria della sua figura diffusa dalle fonti agiografiche, in particolare dalla
già ricordata Vita attribuita a Wiberto di Toul. Il culto di L. IX,
sviluppatosi soprattutto a Benevento, fu riconosciuto da Vittore III nel 1087,
quando ne furono traslate le reliquie; a L. IX nel 1091 venne infine consacrata
una chiesa a Toul. La sua memoria liturgica è celebrata il 19 aprile.
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pp. 716-718 e in Bibliotheca hagiographica Latina… Novum supplementum, a
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lite imperatorum et pontificum saec. XI et XII conscripti, a cura di E. Dümmler
- F. Thaner - E. Sackur, II, Hannoverae 1892, pp. 546-565; Boso, Vitae
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SOURCE : https://www.treccani.it/enciclopedia/leone-ix-papa-santo_(Dizionario-Biografico)
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catholique Saints-Pierre-et-Paul (IA67010131).
Maître-autel néo-gothique (XIXe): Statue de Léon IX et relief "Rencontre
de Jésus avec des bergers".
Den hellige pave Leo IX (1002 - 1054)
Minnedag: 19.
april
Den hellige Leo IX het opprinnelig Bruno og var født i
Egisheim i Alsace av tospråklige foreldre, men regnes som tysk. Han var sønn av
grev Hugo av Egisheim og Dagsburg og i slekt med keiserhuset; keiser Konrad II
var hans fars fetter. Han fikk sin utdannelse i den franske byen Toul,
hovedsakelig av Adalbert, den senere biskop av Metz. Allerede i 1017 var han
kannik ved katedralen i Toul og tjente noen år ved hoffet hos keiser Konrad II
(1024-39). Som diakon hjalp han Konrad med å slå ned en oppstand i Lombardia i
1025/26, der han hadde kommandoen over tropper som var skaffet av hans
skrantende biskop. Da biskopen døde, utnevnte keiseren sin 24-årige slektning
til ny biskop i Toul. Den 9. september 1027 ble Bruno bispeviet.
I løpet av Brunos mer enn 20 år i embetet arbeidet han
hardt for å reformere sitt bispedømme. Han ledet mange synoder, foretok mange
visitasjonsreiser og innførte reformene fra Cluny i mange klostre. Blant andre
reformerte han kannikene ved domkirken og klostrene Moyenmoutier, Remiremont og
Saint-Dié. Hele tiden og i alle spørsmål holdt Bruno trofast seg til keiser
Konrad II og deretter til sin tremenning Henrik III (1039-1056). Hans
diplomatiske dyktighet viste seg i forhandlinger han førte i 1032 mellom Konrad
og kong Henrik I av Frankrike (1031-60).
Etter at Damasus II døde den 9. august 1048, ba de
romerske utsendingene keiser Henrik III om å utnevne erkebiskop Halinard av
Lyon til pave, men keiseren avviste dette. På riksdagen i Worms i desember 1048
utnevnte han i stedet Bruno, fordi han satte stor pris på hans reformiver. Det
blir sagt at Bruno viste sin uavhengighet ved å sette som betingelse at valget
skulle skje gjennom tilslutning fra presteskap og folk i Roma. Bruno var den
tredje og største av de fire tyske pavene Henrik III fikk innsatt. Han beholdt
bispesetet i Toul til 1051.
Da Bruno ankom Roma, gikk han etter eget ønske inn i
byen barføtt og kledt i pilegrimsdrakt som et tegn på ydmykhet. Han ble mottatt
med akklamasjon av presteskap og folk, og etter at valget på denne måten var
blitt kanonisk, ble den 46-årige Bruno den 12. februar 1049 kronet i Lateranet
under navnet Leo IX. Han tok et navn som var ment å gjenkalle minnet om den
gamle, ennå rene kirken.
Leos pontifikat skulle bli av avgjørende betydning.
Han er en av de mest bemerkelsesverdige personer i pavehistorien, og definitivt
den mest betydelige av middelalderens tyske paver. Lenge hadde man snakket om
reformer i kirken uten å gjøre noe gjennomgripende, men med ham kom et
vendepunkt i pavedømmets og vestens historie.
Leo demonstrerte sin reformvilje på sin første synode
i Roma fra 9. til 15. april 1049. Der tordnet han mot simoni og ekteskap og
konkubinat blant geistligheten. Flere simonistiske biskoper ble avsatt, og
boten som Klemens II hadde lagt på geistlige som med vitende ble ordinert av
simonistiske biskoper, ble gjentatt. Leo ønsket først å degradere dem, men de
var for mange til at det lot seg gjennomføre. Simoni har navn etter trollmannen
Simon, som omtales i Apostlenes Gjerninger. Han ville kjøpe seg Åndens
nådegaver for penger.
I prinsippet var sølibatet innført allerede på
400-tallet, men det var stort sett ikke blitt gjennomført for andre enn
biskoper og klosterfolk. At det dreide seg om en gammel regel, gjorde likevel
at kravet fikk en særlig drastisk form. Det ble til og med forlangt at prester
som allerede var gift, skulle la seg skille. Reaksjonene var voldsomme. Mange
biskoper ble nesten drept av sine prester når de fremsatte kravet på
prestemøter. Men de sto også under sterkt press ovenfra. Paver truet med
bannlysning og avsettelse for biskoper som ikke søkte å gjennomføre kravet, og
det «vakte» legfolket (som patariaen i Milano) satte i gang en regelrett
forfølgelse av gifte prester og deres hustruer og av biskoper som støttet dem.
Kampen for sølibatet ble lang og vanskelig og
resulterte bare i en halv seier. Det ble i høyere grad enn før gjennomført for
biskoper, den høyere geistlighet og ordensgeistligheten. Hos vanlige prester
nådde man ofte ikke lenger enn til at deres samliv med kvinner ikke ble regnet
som formelt ekteskap og at deres barn dermed ikke kunne gjøre krav på å overta
deres embeter etter dem, slik det ofte skjedde før investiturstriden.
Med Leo IX holdt klosteridealene fra Cluny sitt inntog
på pavestolen. Hans hovedmål var å gjenreise det gamle preste- og munkeidealet
og å gjennomføre pavens forrang i universalkirken. Som pave hadde han nære
forbindelser til lederne for den kirkelige reform, blant andre abbed Hugo den Store av
Cluny (død 1109), erkebiskop Halinard av Lyon (død 1052) og den senere
kardinal Peter
Damian (1007-72), som da ennå levde i sitt kloster Fonte Avellana. Leo
kalte mange ledende personligheter i den cluniacensiske reformbevegelsen til
pavens hoff som rådgivere; dyktige, likesinnede menn, mange av dem fra
Lorraine. Hugo Candidus (ca 1020-ca 1098) fra det lorrainske kloster Remiremont
ble kardinalprest av S. Clemente; Lièges erkediakon Fredrik av Lorraine (død
1058), den senere pave Stefan IX (X), en bror av hertug Gottfried av Lorraine,
utnevnte han til sin kansler; den burgundiske munken Humbert av Moyenmoutier
(død 1061), som han senere gjorde til kardinalbiskop av Silva Candida, ble hans
nærmeste fortrolige og i realiteten statssekretær;
Sist, men ikke minst, må vi nevne Hildebrand (den
senere pave Gregor
VII), som etter Gregor VIs død i eksil i Köln var klar for nye oppgaver.
Til ham overlot Leo forvaltningen av St. Paulus-klosteret som prior, viet ham
til subdiakon og ga ham embetet som skattmester for den romerske kirke, for å
ordne de fullstendig ødelagte finansene.
Gjennom å kalle disse fremtredende personlighetene til
viktige verv fikk kardinalkollegiet et internasjonalt preg som stemte overens
med den romerske kirkens stilling. Ved å bruke dem som et rådgivende senat,
startet han også en radikal omforming av kurien. Den skulle stå ved pavens side
i regjeringen av hele Kirken.
Det lyktes Leo å gjennomføre kirkereformen i mange
europeiske land gjennom tolv reformsynoder i viktige sentra: Pavia, Reims og
Mainz (1049), Roma (1050, 1051, 1053), Siponto, Salerno og Vercelli (1050),
Mantova og Bari (1053). Faktisk oppholdt han seg bare noen måneder av sitt
pontifikat i Roma; det meste av tiden brukte han på synodene. Han holdt årlige
påskesynoder der det ble gjennomført en rekke reformer i den kirkelig disiplin.
Fra begynnelsen av sitt pontifikat talte han skarpt mot leginvestitur, ukyskhet
blant geistlige og særlig mot simoni (kjøp og salg av embeter). Hans avsky mot
simoni var så stor at han ved flere anledninger ordinerte på nytt menn som var
ordinert av simonistiske biskoper.
I 1049 besøkte Leo Frankrike, hvor han på synoden i
Reims insisterte på at abbeder og biskoper måtte velges av presteskap og folk.
Han benyttet også anledningen til å avgi en kraftig erklæring om pavens unike
primat. Paven alene ble forbeholdt tittelen Økumenisk patriark, som også
Konstantinopel gjorde krav på. Samme år holdt han en synode i tyske Mainz. På
disse synodene hadde han evnen til å vekke begeistring blant de troende gjennom
praktfulle kirkefester som kirkevigsler, skrinlegging av relikvier og
kanoniseringer, samt i prekener. På en synode i Roma i 1050 og på påskesynoden
i Vercelli samme år ble for første gang eukaristilæren til Berengar av Tours
(ca 1010-88) fordømt. Han hevdet at brødet og vinen i eukaristien ble Kristi
legeme og blod bare symbolsk; de fortsatte å være substansielt (materielt,
virkelig) det samme.
Leo IX startet prosessen med å effektivisere den
pavelige forvaltning etter forbilde av det keiserlige kanselli og satte mange
klostre under pavelig beskyttelse. Likevel kunne han fortsette sitt harmoniske
samarbeid med det tyske kongedømmet, og han sto i nær forbindelse med keiser
Henrik III. Men allerede nå ble det tydelig at den romerske kirken i fremtiden
ikke lenger kunne være like avhengig av det tyske kongedømmet som før hvis den
ville fylle sin universelle oppgave. Det er paradoksalt at Leo IX, som
vanligvis regnes som den som startet de gregorianske reformene som befridde
Kirken fra både keiser og den romerske adel, kunne takke begge for sin
utnevnelse. Men idealet om uavhengighet fra de verdslige myndigheter utviklet
seg senere, i begynnelsen var reformpavene villige til å arbeide med og gjennom
konger.
I år 1050 ga pave Leo IX relikviene av helgenen Quirinius til
sin søster Gepa, som var abbedisse i Neuss ved Rhinen. Over relikviene ble på
1200-tallet den nåværende domkirken St. Quirin bygd.
Edvard Bekjenneren hadde
avlagt løfte om å dra på pilegrimstur til Roma, men var ikke i stand til å
holde løftet. Leo aksepterte at han i stedet gjenreiste Westminster Abbey.
Dessuten bannlyste han Vilhelm Erobreren på grunn av hans påtenkte ekteskap med
Mathilde av Flandern, fordi de var for nært beslektet.
Leos siste år var overskygget av fiasko og skuffelse.
Siden begynnelsen av 1000-tallet hadde normannerne satt seg fast i Sør-Italia
og stadig utvidet sitt herredømme i kamper med grekerne og sarasenerne.
Normannerhøvdingen Rainulf giftet seg i 1029 med hertugen av Napolis datter og
fikk en forlening på kjøpet og en grevetittel i medgift. Hensynsløst utvidet
han sine områder.
Robert Guiscard - navnet betyr «den
listige» - gjorde like stor rett for navnet som sitt tilnavn «den
dristige». Ved sluhet og kraft underla han seg den ene etter den andre av de
langobardiske småstatene og de østromerske besittelsene i Sør-Italia og skapte
et rike som omfattet det meste av Calabria og Apulia. En landsmann, Richard,
erobret Capua og landet omkring.
Ved normannernes fremrykning ble mange kirker og
klostre ødelagt og eiendommer som tilhørte den romerske kirke plyndret. Da den
tyske besittelsen Benevento for å verge seg mot trusselen fra normannerne,
søkte beskyttelse hos paven i 1052, forsøkte Leo ført - og det viser hvor
selvstendig hans politikk var - i forbindelse med grekerne å gå mot
normannerne.
Først da dette mislyktes, vendte han seg til keiser
Henrik III for hjelp. I 1052 byttet keiseren bort Benevento mot de pavelige
rettighetene i bispedømmet Bamberg og abbediet Fulda og lovte våpenhjelp. Men
etter innvendinger fra flere biskoper under ledelse av Gebhard av Eichstätt
(den senere pave Viktor III), måtte størstedelen av de tyske hjelpetroppene
trekkes tilbake.
Likevel besluttet paven å personlig lede en liten,
dårlig utrustet hær mot normannerne i mai 1053. Han håpet å slutte seg til
bysantinerne, ledet av Argyros, guvernøren før Sør-Italia. Men før han kunne
gjøre det, ble hans hær overmannet ved Civitella (Cività-al-mare) i Apulia og
han selv ble den 18. juni 1053 tatt til fange av normannerne under Robert
Guiscard, og satt fengslet i Benevento i ni måneder. Men han ble standsmessig
og respektfullt behandlet i fangenskapet, og normannerne tillot ham å
opprettholde kontakten med utenverdenen. De løslot ham først etter at han
sannsynligvis hadde gjort ydmykende innrømmelser.
Peter Damian og andre i reformkretsen kritiserte
sterkt dette militære engasjementet; slag skulle utkjempes av keisere, ikke
paver. Men hans militære eventyr skulle lede til det som historisk skulle vise
seg å være den viktigste hendelsen i hans pontifikat: bruddet med østkirken.
Leos arbeid for fred med Bysants var uten resultater.
Han forsøkte å samarbeide med den bysantinske keiser Konstantin IX Monomakhos
(1042-55), som hadde kommet på tronen ved å ekte den 62-årige enkekeiserinne
Zoë, i kampen mot normannerne i Sør-Italia. Men på patriarkstolen i
Konstantinopel satt fra 1043 Mikael Kerularios (1043-58), som strebet etter
full kirkelig overhøyhet over de østlige kirkene og ikke la skjul på sin
fanatiske motvilje mot latinerne. Han betonte sterkt de rituelle forskjellene
mellom øst- og vestkirken, og slynget ut et voldsomt angrep på vestlig religiøs
praksis, slik som bruk av usyret brød i eukaristien og presteskapets sølibat. I
prekener vendte han seg mot latinernes tro (Filioque-striden). Irritert
over pavens innblanding i Sør-Italia i områder som Bysants gjorde krav på, ikke
minst ved å holde en synode i Siponto, og pavens utnevnelse av Humbert som
erkebiskop av Sicilia, stengte patriarken de latinske kirkene i Konstantinopel
i 1053. På Leos vegne forberedte hans kansler, kardinal Humbert av Silva
Candida, et rasende svar, og forsvarte den romerske primat med omfattende
sitater fra (den forfalskede) konstantinske gave.
Men en politisk allianse ble tvingende nødvendig, for
keiseren trengte støtte i kampen mot normannerne, og et forsøk på forsoning ble
gjort av både keiser og pave. I januar 1054, mens han forsatt var fange, sendte
Leo en pavelig delegasjon til Konstantinopel etter invitasjon fra keiser
Konstantin IX. Leder av delegasjonen var Humbert, pavens kansler, de andre
medlemmene var Fredrik av Lorraine (den senere pave Stefan IX [X]) og
erkebiskop Peter av Amalfi.
Gjennom den uforsonlige oppførselen fra de ansvarlige
på begge sider viste prosjektet seg å bli en katastrofal fiasko. Patriark
Kerularios nektet de svært selvbevisste pavelige legatene å feire messe i
Konstantinopel. Disse svarte med en bannbulle mot Mikael Kerularios og hans
meningsfeller, forfattet av Humbert, som de den 16. juli 1054 la ned på
høyalteret i St. Sofia-kirken (Hagia Sofia) i Konstantinopel foran det samlede
presteskap og folk. (Denne triste dato regnes som det endelige brudd mellom
kirkene). Deretter forlot de Konstantinopel. Selv om Leo var død allerede den
19. april, må denne katastrofen bli tillagt hans pontifikat, siden de romerske
legatene opptrådte i hans navn og hadde forutsatt pavens tilslutning.
Håpet om at patriarken skulle bøye av etter å ha fått
forkynt bannet, slo ikke til. Et siste fredsforsøk fra keiseren var
resultatløst. Innbyggerne i hovedstaden reiste seg til forsvar for sine
kirkelige ledere, og legatene ble nødt til å flykte over hals og hode og ta
fatt på hjemturen. Patriark Mikael Kerularios fornyet på en synode det
lidenskapelige manifestet fra patriark Fotios fra 867, og ekskommuniserte på
sin side latinerne. Alle forsøk på å gjenskape enigheten har vært mislykket, og
bruddet står fortsatt ved lag. Også russerne, bulgarerne, serberne og rumenerne
ble i tillegg til grekerne dratt inn i skismaet.
Den 12. mars 1054 kunne pave Leo igjen vende tilbake
til Roma, båret tilbake fra Benevento.
Blant de interessante gjestene Leo mottok, var
Shakespeares berømte Macbeth av Skottland. Leo sørget for en utnevnelse av en
biskop til det fjerntliggende Island. I tillegg til å være en stor leder og
administrator, var Leo en habil musiker. Han komponerte musikk til festene for
den hellige Gregor og den hellige Kolumban. Men
fremfor alt var han snill, tålmodig og ydmyk. Leo var en virkelig, om enn
begrenset, forløper for de gregorianske reformene, som gjenskapte pavedømmets
prestisje etter tiår med ydmykelser.
I løpet av tiden i fangenskap hadde Leo blitt alvorlig
syk og nedbrutt, og hadde bare knapt seks uker igjen å leve. Da han følte at
hans dødsstund nærmet seg, lot han sin seng og sin kiste bære til St. Peters
grav for at han kunne dø der. Sine siste bønner hvisket han på sitt tyske
morsmål.
Utslitt etter et pontifikat på bare fem år døde pave
Leo IX den 19. april 1054. Han ble gravlagt i St. Peterskirken; graven befinner
seg i venstre sideskip ved siden av St. Josef-alteret.
Til tross for fiaskoen med normannerne og skismaet med
østkirken regnes Leo IX som en av de mest fremstående paver som har levd.
I løpet av 40 år skjedde 70 mirakuløse helbredelser
ved hans grav, og Leo ble snart holdt for å være en helgen. Det blir sagt at
Viktor III i 1087 fikk hans relikvier gravd opp og skrinlagt over et alter i
St. Peterskirken. Leo har minnedag den 19. april. Han fremstilles ofte med en
kirkemodell som attributt.
Paverekken - Kildehenvisninger -
Kompilasjon og oversettelse: p. Per Einar Odden -
Sist oppdatert: 1998-02-11 22:21
SOURCE : http://www.katolsk.no/biografier/historisk/leo9