MESSE EN LA SOLENNITÉ DE
L'ÉPIPHANIE DU SEIGNEUR
HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT
XVI
Basilique Vaticane
Jeudi 6 janvier 2011
Chers frères et sœurs,
En la solennité de
l’Epiphanie, l’Eglise continue à contempler et à célébrer le mystère de la
naissance de Jésus sauveur. La fête d’aujourd’hui souligne en particulier la
destination et la signification universelles de cette naissance. Se faisant
homme dans le sein de Marie, le Fils de Dieu est venu non seulement pour le
peuple d’Israël, représenté par les pasteurs de Bethléem, mais également pour
l’humanité tout entière, représentée par les Mages. Et c’est précisément sur
les Mages et sur leur chemin à la recherche du Messie (cf. Mt 2, 1-12) que
l’Eglise nous invite aujourd’hui à méditer et à prier. Dans l’Evangile, nous
avons entendu que ces derniers, arrivés de l’Orient à Jérusalem, demandent: «Où
est le roi des juifs qui vient de naître? Nous avons vu se lever son étoile et
nous sommes venus nous prosterner devant lui» (v. 2). Quel genre de personnes
étaient-ils et de quelle sorte d’étoile s’agissait-il? C’était probablement des
sages qui scrutaient le ciel, mais non pour chercher à «lire» l’avenir dans les
astres, ou éventuellement pour en tirer un profit; c’était plutôt des hommes «à
la recherche» de quelque chose de plus, à la recherche de la véritable lumière,
qui soit en mesure d’indiquer la voie à parcourir dans la vie. C’était des
personnes assurées que dans la création, il existe ce que nous pourrions
définir la «signature» de Dieu, une signature que l’homme peut et doit tenter
de découvrir et déchiffrer. La manière de mieux connaître ces Mages et de
comprendre leur désir de se laisser guider par les signes de Dieu est peut-être
de s’arrêter pour analyser ce qu’ils trouvent, sur leur chemin, dans la grande
ville de Jérusalem.
Ils rencontrèrent tout
d’abord le roi Hérode. Il était certainement intéressé par l’enfant dont
parlaient les Mages; mais pas dans le but de l’adorer, comme il veut le laisser
croire en mentant, mais pour le supprimer. Hérode était un homme de pouvoir,
qui ne voyait dans l’autre qu’un rival à combattre. Au fond, si nous
réfléchissons bien, Dieu aussi lui apparaît comme un rival, et même un rival
particulièrement dangereux, qui voudrait priver les hommes de leur espace
vital, de leur autonomie, de leur pouvoir; un rival qui indique la route à
parcourir dans la vie et qui empêche ainsi de faire tout ce que l’on veut.
Hérode entend de ses experts en Ecritures Saintes les paroles du prophète
Michée (5, 1), mais son unique pensée est le trône. Alors, Dieu lui-même doit
être voilé et les personnes doivent se réduire à être de simples pions à
déplacer sur le grand échiquier du pouvoir. Hérode est un personnage qui ne
nous est pas sympathique et que nous jugeons instinctivement de façon négative
en raison de sa brutalité. Mais nous devrions nous demander: peut-être existe-t-il
quelque chose d’Hérode en nous? Peut-être nous aussi, parfois, voyons-nous Dieu
comme une sorte de rival? Peut-être nous aussi sommes-nous aveugles devant ses
signes, sourds à ses paroles, parce que nous pensons qu’il pose des limites à
notre vie et ne nous permet pas de disposer de notre existence à notre gré?
Chers frères et soeurs, quand nous voyons Dieu de cette manière, nous finissons
par être insatisfaits et mécontents, car nous ne nous laissons pas guider par
Celui qui est à la base de toutes les choses. Nous devons ôter de notre esprit
et de notre coeur l’idée de la rivalité, l’idée que laisser place à Dieu
constitue une limite pour nous-mêmes; nous devons nous ouvrir à la certitude
que Dieu est l’amour tout-puissant qui n’ôte rien, qui ne menace pas, et qui
est au contraire l’Unique capable de nous offrir la possibilité de vivre en
plénitude, d’éprouver la vraie joie.
Les Mages rencontrent
ensuite les savants, les théologiens, les experts qui savent tout sur les
Saintes Ecritures, qui en connaissent les interprétations possibles, qui sont
capables d’en citer par cœur chaque passage et qui sont donc une aide précieuse
pour ceux qui veulent parcourir la voie de Dieu. Toutefois, affirme saint
Augustin, ils aiment être des guides pour les autres, ils indiquent la voie,
mais ils ne marchent pas, ils restent immobiles. Pour eux, les Saintes
Ecritures deviennent une sorte d’atlas à lire avec curiosité, un ensemble de
paroles et de concepts à examiner et sur lesquels discuter doctement. Mais nous
pouvons à nouveau nous demander: n’existe-t-il pas aussi en nous la tentation
de considérer les Saintes Ecriture, ce trésor très riche et vital pour la foi
de l’Eglise, davantage comme un objet d’étude et de discussion des
spécialistes, que comme le Livre qui indique la juste voie pour parvenir à la
vie? Je pense que, comme je l’ai exposé dans l’exhortation apostolique Verbum
Domini, devrait toujours à nouveau naître en nous la profonde disposition à
voir la parole de la Bible, lue dans la Tradition vivante de l’Eglise (n. 18),
comme la vérité qui nous dit ce qu’est l’homme et comment il peut se réaliser
pleinement, la vérité qui est la voie à parcourir quotidiennement, avec les
autres, si nous voulons construire notre existence sur le roc et non sur le sable.
Et nous en venons ainsi à
l’étoile. Quel type d’étoile était celle que les Mages ont vue et suivie? Au
cours des siècles, cette question a été l’objet de discussion entre les
astronomes. Kepler, par exemple, considérait qu’ils s’agissait d’une «nova» ou
d’une «supernova», c’est-à-dire de l’une de ces étoiles qui normalement
diffusent une faible lumière, mais qui peuvent à l’improviste connaître une
violente explosion interne qui produit une lumière exceptionnelle. Ce sont
assurément des choses intéressantes, mais qui ne nous conduisent pas à ce qui
est essentiel pour comprendre cette étoile. Nous devons revenir au fait que ces
hommes cherchaient les traces de Dieu; ils cherchaient à lire sa «signature»
dans la création; ils savaient que «les cieux proclament la gloire de Dieu» (Ps
19, 2); c’est-à-dire qu’ils étaient certains que Dieu peut être entrevu dans la
création. Mais, en hommes sages, ils savaient également que ce n’est pas avec
un télescope quelconque, mais avec l’acuité des yeux de la raison à la
recherche du sens ultime de la réalité et avec le désir de Dieu animé par la
foi, qu’il est possible de le rencontrer, ou mieux qu’il devient possible que
Dieu s’approche de nous. L’univers n’est pas le résultat du hasard, comme
certains veulent nous le faire croire. En le contemplant, nous sommes invités à
y lire quelque chose de profond: la sagesse du Créateur, l’inépuisable
imagination de Dieu, son amour infini pour nous. Nous ne devrions pas permettre
que notre esprit soit limité par des théories qui n’arrivent toujours qu’à un
certain point et qui — à tout bien considérer — ne sont pas du tout en
opposition avec la foi, mais ne réussissent pas à expliquer le sens ultime de
la réalité. Dans la beauté du monde, dans son mystère, dans sa grandeur et dans
sa rationalité, nous ne pouvons que lire la rationalité extérieure, et nous ne
pouvons manquer de nous laisser guider par celle-ci jusqu’à l’unique Dieu,
créateur du ciel et de la terre. Si nous avons ce regard, nous verrons que
Celui qui a créé le monde et celui qui est né dans une grotte à Bethléem et qui
continue à habiter parmi nous dans l’Eucharistie, sont le même Dieu vivant, qui
nous interpelle, qui nous aime, qui veut nous conduire à la vie éternelle.
Hérode, les experts en
Ecritures, l’étoile. Mais suivons le chemin des Mages qui parviennent à
Jérusalem. Au dessus de la grande ville, l’étoile disparaît, on ne la voit
plus. Qu’est-ce que cela signifie? Dans ce cas aussi, nous devons lire le signe
en profondeur. Pour ces hommes, il était logique de chercher le nouveau roi
dans le palais royal, où se trouvaient les sages conseillers de la cour. Mais,
probablement à leur grand étonnement, ils durent constater que ce nouveau-né ne
se trouvait pas dans les lieux du pouvoir et de la culture, même si dans ces
lieux leur étaient offertes de précieuses informations sur lui. Ils se
rendirent compte en revanche que, parfois, le pouvoir, même celui de la
connaissance, barre la route à la rencontre avec cet Enfant. L’étoile les guida
alors à Bethléem, une petite ville; elle les guida parmi les pauvres, parmi les
humbles, pour trouver le Roi du monde. Les critères de Dieu sont différents de
ceux des hommes; Dieu ne se manifeste pas dans la puissance de ce monde, mais
dans l’humilité de son amour, cet amour qui demande à notre liberté d’être
accueilli pour nous transformer et nous permettre d’arriver à Celui qui est
l’Amour. Mais pour nous aussi les choses ne sont pas si différentes que ce
qu’elles étaient pour les Mages. Si on nous demandait notre avis sur la façon
dont Dieu aurait dû sauver le monde, peut-être répondrions-nous qu’il aurait dû
manifester tout son pouvoir pour donner au monde un système économique plus
juste, dans lequel chacun puisse avoir tout ce qu’il veut. En réalité, cela
serait une sorte de violence sur l’homme, car cela le priverait d’éléments
fondamentaux qui le caractérisent. En effet, il ne serait fait appel ni à notre
liberté, ni à notre amour. La puissance de Dieu se manifeste de manière
complètement différente: à Bethléem, où nous rencontrons l’apparente
impuissance de son amour. Et c’est là que nous devons aller, et c’est là que
nous retrouvons l’étoile de Dieu.
Ainsi nous apparaît très
clairement un dernier élément important de l’épisode des Mages: le langage de
la création nous permet de parcourir un bon bout de chemin vers Dieu, mais il
ne nous donne pas la lumière définitive. A la fin, pour les Mages, il a été
indispensable d’écouter la voix des Saintes Ecritures: seules celles-ci
pouvaient leur indiquer la voie. La Parole de Dieu est la véritable étoile qui,
dans l’incertitude des discours humains, nous offre l’immense splendeur de la
vérité divine. Chers frères et sœurs, laissons-nous guider par l’étoile, qui
est la Parole de Dieu, suivons-la dans notre vie, en marchant avec l’Eglise, où
la Parole a planté sa tente. Notre route sera toujours illuminée par une
lumière qu’aucun autre signe ne peut nous donner. Et nous pourrons nous aussi
devenir des étoiles pour les autres, reflet de cette lumière que le Christ a
fait resplendir sur nous. Amen.
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Libreria Editrice Vaticana
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Adoration
des Mages : plaque du maître-autel de l'abbaye de Grandmont. Cuivre
champlevé, gravé, ciselé, émaillé et doré, Limoges, 1189-1190, musée de Cluny
Adoration
of the Magi: plaque from the high altar at the abbey of Grandmont. Champlevé
copper, engraved, chased, enameled and gilt, Limoges, 1189–1190.
1 Jésus étant né à
Bethléem de Judée, aux jours du roi Hérode, voici que des mages d'Orient
arrivèrent à Jérusalem,
2 disant : " Où est
le roi des Juifs qui vient de naître? Car nous avons vu son étoile à l'orient
et nous sommes venus l'adorer. "
3 Ce que le roi Hérode
ayant appris, il fut troublé, et tout Jérusalem avec lui.
4 Il assembla tous les
grands prêtres et les scribes du peuple, et il s'enquit auprès d'eux où devait
naître le Christ. Ils lui dirent :
5 " A Bethléem de
Judée, car ainsi a-t-il été écrit par le prophète :
6 Et toi, Bethléem, terre
de Juda, tu n'es pas la moindre parmi les principales villes de Juda, car de
toi sortira un chef qui paîtra Israël, mon peuple. "
7 Alors Hérode, ayant
fait venir secrètement les mages, s'enquit avec soin auprès d'eux du temps où
l'étoile était apparue.
8 Et il les envoya à
Bethléem en disant : " Allez, informez-vous exactement au sujet de
l'enfant, et lorsque vous l'aurez trouvé, faites-le-moi savoir, afin que moi
aussi j'aille l'adorer. "
9 Ayant entendu les
paroles du roi, ils partirent. Et voilà que l'étoile qu'ils avaient vue à
l'orient allait devant eux, jusqu'à ce que, venant au-dessus du lieu où était
l'enfant, elle s'arrêta.
10 A la vue de l'étoile,
ils eurent une très grande joie.
11 Ils entrèrent dans la
maison, trouvèrent l'enfant avec Marie, sa mère, et, se prosternant, ils
l'adorèrent; puis, ouvrant leurs trésors, ils lui offrirent des présents : de
l'or, de l'encens et de la myrrhe.
12 Et ayant été avertis
en songe de ne point retourner vers Hérode, ils regagnèrent leur pays par un
autre chemin.
Évangile selon saint MATTHIEU, II : 1-12
SOURCE : http://jesusmarie.free.fr/bible_crampon_matthieu.html
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Gentile da Fabriano (1370–1427), Adoration des mages / adoration of the Magi, 1423, tempera on panel, 301.5 x
283, Uffizi
Gallery / Uffizi Gallery
1 Lève-toi, et resplendis
! Car ta lumière paraît, et la gloire de Yahweh s'est levée sur toi.
2 Voici que les ténèbres couvrent la terre, et une sombre obscurité les
peuples; mais sur toi Yahweh se lève, et sa gloire se manifeste sur toi.
3 Les nations marchent vers ta lumière, et les rois vers la clarté de ton
lever.
4 Lève tes regards autour de toi, et vois: Tous se rassemblent, ils viennent à
toi ; tes fils viennent de loin, et tes filles sont portées sur les bras.
5 Tu le verras alors, et tu seras radieuse; ton coeur tressaillira et se
dilatera ; car les richesses de la mer se dirigeront vers toi, les trésors des
nations viendront à toi.
6 Des multitudes de chameaux te couvriront, les dromadaires de Madian et
d'Epha; tous ceux de Saba viendront, ils apporteront de l'or et de l'encens, et
publieront les louanges de Yahweh.
Livre d’ISAÏE, LX : 1-6
SOURCE : http://jesusmarie.free.fr/bible_crampon_isaie.html
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Church of England parish church of St Mary the Virgin, Black Bourton, Oxfordshire: 13th-century wall paintings of the Adoration of the Magi (below), St Richard of Chichester (above), the Massacre of the Innocents (lancet window, left splay) and the angel appearing to Joseph (Lancet window, right splay)
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi
Church
of England parish church of St Mary the Virgin, Black Bourton, Oxfordshire:
13th-century wall paintings of the Adoration of the Magi (below), St Richard of
Chichester (above), the Massacre of the Innocents (lancet window, left splay)
and the angel appearing to Joseph (Lancet window, right splay)
Psaume 72 ( Vulg. LXXI )
72 De Salomon.
O Dieu, donne tes jugements au roi,
et ta justice au fils du roi.
2 Qu'il dirige ton peuple avec justice,
et tes malheureux avec équité !
3 Que les montagnes produisent la paix au peuple,
ainsi que les collines, par la justice.
4 Qu'il fasse droit aux malheureux de son peuple,
qu'il assiste les enfants du pauvre,
et qu'il écrase l'oppresseur !
5 Qu'on te révère, tant que subsistera le soleil,
tant que brillera la lune, d'âge en âge !
6 Qu'il descende comme la pluie sur le gazon,
comme les ondées qui arrosent la terre !
7 Qu'en ses jours le juste fleurisse,
avec l'abondance de la paix,
jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de lune
8 Il dominera d'une mer à l'autre,
du Fleuve aux extrémités de la terre.
9 Devant lui se prosterneront les habitants du désert,
et ses ennemis mordront la poussière.
10 Les rois de Tharsis et des îles paieront des tributs;
les rois de Saba et de Méroé offriront des présents.
11 Tous les rois se prosterneront devant lui ;
toutes les nations le serviront.
12 Car il délivrera le pauvre qui crie vers lui,
et le malheureux dépourvu de tout secours.
13 Il aura pitié du misérable et de l'indigent,
et il sauvera la vie du pauvre.
SOURCE : http://jesusmarie.free.fr/bible_crampon_psaumes_1_90.html
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Bartolo di Fredi (1330–1410), L’adoration des mages, circa 1385, tempera sur panneau, 195 x
193, Pinacothèque nationale de Sienne
1 A cause de cela, moi
Paul, le prisonnier du Christ pour vous, païens…
2 puisque vous avez appris la dispensation de la grâce de Dieu qui m'a été
donnée pour vous,
3 comment c'est par révélation que j'ai eu connaissance du mystère que je viens
d'exposer en peu de mots.
4 Vous pouvez, en les lisant, reconnaître l'intelligence que j'ai du mystère du
Christ.
5 Il n'a pas été manifesté aux hommes dans les âges antérieurs, comme il a été
révélé de nos jours par l'Esprit aux saints apôtres et prophètes de
Jésus-Christ.
6 Ce mystère, c'est que les Gentils sont héritiers avec les Juifs, et membres
du même corps et qu'ils participent à la promesse de Dieu en Jésus-Christ par
l'Évangile,
7 dont je suis devenu ministre selon le don de la grâce de Dieu qui m'a été
accordée par son opération toute-puissante.
8 C'est à moi, le moindre de tous les saints, qu'a été accordée cette grâce
d'annoncer parmi les Gentils la richesse incompréhensible du Christ,
9 et de mettre en lumière, aux yeux de tous, l'économie du mystère qui avait
été caché depuis le commencement en Dieu, le Créateur de toutes choses,
10 afin que les principautés et les puissances dans les cieux connaissent
aujourd'hui, à la vue de l'Eglise, la sagesse infiniment variée de Dieu,
11 selon le dessein éternel qu'il a réalisé par Jésus-Christ Notre-Seigneur,
12 en qui nous avons, par la foi en lui, la hardiesse de nous approcher de Dieu
avec confiance.
13 C'est pourquoi je vous prie de ne pas vous laisser décourager à cause des
afflictions que j'endure pour vous : elles sont votre gloire.
Lettre de saint PAUL Apôtre aux Éphésiens, III : 1-13
SOURCE : http://jesusmarie.free.fr/bible_crampon_ephesiens.html
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Giotto (–1337). L’Adorazione dei Magi, affresco, basilica inferiore di
San Francesco d'Assisi
Giotto (1266–1337), L’Adoration des mages, cira 1310, fresque, église inférieure de la basilique Saint-François, Assise,
L'Épiphanie
dite Fête des Rois
Le mot Épiphanie veut
dire manifestation. C'est qu'en effet, le 6 janvier, l'Église célèbre une
triple manifestation de Jésus-Christ, qui, d'après certaines traditions, aurait
eu lieu le même jour, quoique à différentes années.
La fête de l'Épiphanie a
donc trois objets: 1° la manifestation de la divinité du Sauveur aux Mages par
l'étoile miraculeuse qui les conduisit à l'étable de Bethléem; 2o la
manifestation de la divinité du Christ aux Juifs pendant Son baptême, sur les
bords du Jourdain; 3ola manifestation de cette même divinité aux noces de Cana,
où Jésus changea l'eau en vin. Toutefois, l'objet principal de cette fête,
c'est bien la manifestation de la divinité de Jésus aux Mages et la vocation
des peuples à la foi chrétienne.
L'Évangile nous apprend
comment les Mages, guidés par une étoile merveilleuse et plus encore poussés
par l'Esprit de Dieu, entreprirent un long et pénible voyage à la recherche
d'un roi nouveau-né; il nous apprend aussi le trouble de la ville de Jérusalem
à cette nouvelle, les craintes et les projets perfides d'Hérode; il nous montre
enfin les heureux voyageurs prosternés dans l'étable de Bethléem, aux pieds
d'un Enfant qu'ils regardent comme un Être extraordinaire, qu'ils saluent comme
un Roi, qu'ils adorent comme un Dieu, et auquel ils offrent des présents
symboliques: l'or, l'encens et la myrrhe.
Élevons nos âmes
au-dessus du fait historique et perçons les voiles du mystère. C'est
aujourd'hui l'appel de tous les peuples à la foi chrétienne. L'Église a bien
lieu de chanter: "Lève-toi, Jérusalem, brille dans toute ta splendeur.
Voici la Lumière du monde qui paraît; la gloire du Seigneur s'est levée sur ton
enceinte; lève les yeux, regarde, dilate ton sein, tout l'univers vient à
toi!" Allons avec les Mages au berceau du Sauveur, et offrons-Lui l'or de
l'amour, l'encens de la prière et la myrrhe du sacrifice!
Abbé L. Jaud, Vie
des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/l_epiphanie.html
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Giotto (–1337). L’Adorazione dei Magi, dipinto, tempera su legno, gold ground, tra il 1320 e il 1325, 45,1 X
43,8, Metropolitan Museum of Art, Gallery
602, European Paintings
Les croyants s’offrent
eux-mêmes
Les mages virent
l’enfant avec Marie sa mère, c’est-à-dire le Fils de Dieu, notre Seigneur, dans
son Église. Et, tombant à ses pieds, ils se prosternèrent devant lui :
ils savaient qu’il était venu dans un corps pour les hommes. Ils ouvrirent
leurs coffrets et lui offrirent leurs présents : de l’or, de l’encens et
de la myrrhe : ils lui offrirent de l’or comme signe de royauté, de
l’encens en tant que Dieu, de la myrrhe parce qu’il devait souffrir et être
enseveli pour le salut des hommes. C’est pourquoi, puisque les mages figurent
les croyants issus des nations, leurs présents figurent ceux que nous pouvons
offrir à notre tour. Les croyants issus des nations ont ainsi subi le martyre,
qui, comme l’or, est éprouvé par le feu. Selon nous, ceux qui s’offrent
eux-mêmes en sacrifice à Dieu et, comme l’encens, deviennent la bonne
odeur qui conduit à la vie (2 Co 2, 15.16), obtiennent la grâce et la
dignité d’un ensevelissement avec la myrrhe, car ils se livrent de bon gré à la
mort au nom du Fils de Dieu.
Avertis en songe de ne
pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. Ceux
qui croient au Fils de Dieu, se détournant du chemin du monde, repartiront par
un autre chemin, celui des commandements du Fils de Dieu. Car il a dit
lui-même : « Je suis le Chemin et la Vérité » (Jn 14,
6). Celui qui se sera résolument avancé sur ce chemin parviendra facilement à
son pays. Et le pays de ceux qui croient au Fils de Dieu, c’est le Paradis.
Fortunatien d’Aquilée
Fortunatien, né en
Afrique du Nord, était évêque d’Aquilée, en Italie, vers le milieu
du IVe siècle. / Commentaire des Évangiles, f. 16r-17v,
trad. G. Bady, Dominicat, années A, B et C, Paris, Cerf/Magnificat, 2020, p.
93.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/dimanche-2-janvier/meditation-de-ce-jour-1/
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi
Luca
di Tommè. L’adorazione dei Magi / L’adoration des mages, tra il 1360 e il
1365, tempera su tavola, 41 X 42, Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid
Saints Rois mages
(Ier siècle)
Le récit de Matthieu ne
dit presque rien des Mages. Il signale seulement que ces mages venaient
d'Orient. (Évangile
selon saint Matthieu Chapitre 2)
Les mages auraient été
qualifiés du titre de roi dès le IIIe siècle, mais c'est seulement au XIIe que
cette royauté des mages est reconnue par la liturgie et l'iconographie.
Considérés comme saints, leurs reliques arrivèrent au XIIe à la cathédrale de
Cologne. Au VIe siècle l'Église donne des noms aux rois mages Gaspard, Melchior
et Balthazar, avec ces noms, ils sont devenus des personnages légendaires, et
en même temps presque vivants. Les crèches les représentent en magnifiques
costumes imaginés orientaux, avec des chameaux et des serviteurs.
D'abord Arabes ou
Persans, ils sont ensuite représentés comme appartenant à trois peuples
différents ou aux trois continents alors connus, l'Asie, l'Europe et l'Afrique.
Ils représentent maintenant toute l'humanité.
JMJ
Cologne (dossier de presse, fiche 1) rencontre mondiale de la jeunesse
à Cologne en 2005 sur le thème: "Nous sommes venus l'adorer".
Le choix de ce thème
s'explique par une "pieuse tradition" selon laquelle des reliques des
rois mages se trouvent dans la cathédrale de Cologne. Celle-ci attire, depuis
le XIIe siècle, des pèlerins du monde entier. Comme les rois mages, comme ces
pèlerins qui les ont précédés, les jeunes sont invités à venir rencontrer et
adorer Jésus Christ.
L'adoration est réservée
à Dieu. C'est ce dont témoignent les mages en offrant à Jésus nouveau-né de
l'or, de l'encens et de la myrrhe. Ils font le don de leur vie, de leurs
prières et de leur gratitude.
S'en retournant de
Bethléem, les mages repartent par un autre chemin, libérés des conventions du
monde. Cette nouvelle voie qu'ils empruntent est signe de conversion.
Dans la magnifique
cathédrale de cette ville, au cœur de l'Allemagne et de l'Europe, on vénère les
reliques des saints Rois Mages, qui sont donc devenus en un certain sens vos
guides vers ce rendez-vous. Ils vinrent de l'Orient pour rendre hommage à Jésus
et déclarèrent: "Nous sommes venus l'adorer" (Mt 2, 2). Ces
paroles, si riches de signification, constituent le thème de votre itinéraire
spirituel et catéchétique vers la Journée mondiale de la Jeunesse.
Jean-Paul
II, Angelus, 20 mars 2005
Le 6 janvier 2010 en la
solennité de l'Épiphanie, Benoît XVI commentant à l'homélie un passage du Livre
d'Isaïe et un passage de l'Évangile de Matthieu, a dit que les Mages sont les
premiers d'une longue procession de ceux qui, "tout au long de l'histoire,
ont reconnu le signe de l'étoile et suivi les voies de l'Écriture pour
rencontrer celui qui malgré son apparente fragilité offre au cœur de l'homme la
plus haute félicité". Dans l'Enfant Jésus "Dieu démontre qu'il nous
connaît et qu'il nous est proche, que sa grandeur n'est pas dans la logique du
monde mais dans celle de l'enfant sans défense, dont la seule force est l'amour
donné. A chaque période, les personnes éclairées par l'étoile trouvent le
chemin qui y conduit, vivant ainsi l'expérience même des Mages".
Puis, à l'angélus, il a
rappelé cette grande fête de "la manifestation du Seigneur aux peuples
représentés par les mages venus d'orient pour adorer le Roi des Juifs". La
lumière de l'étoile et celle de l'Écriture guidèrent ces chercheurs de la vérité...
C'était des hommes de savoir, qui observaient le ciel comme un livre rempli de
signes et de messages divins adressés à l'homme. Loin de s'en contenter, leur
science était ouverte aux révélations et aux appels divins".
(source VIS 100107)
(voir aussi Epiphanie
du Seigneur)
A lire :
- L'Epiphanie du
Seigneur, La légende
dorée du bienheureux Jacques
de Voragine
- 15e, 16e, 17e méditations
de frère Nicolas tirées de l'opuscule de Saint Pierre
Canisius.
- La longue et curieuse
histoire de Melchior,
Gaspard et Balthasar.
- Les Rois
Mages des bords du Jourdain aux rives du Rhin, ou le long voyage d'un
mystère à travers l'Europe.
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/1434/Saints-Rois-mages.html
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Sogno
e Adorazione dei Magi, Portale dell'Abbazia di San Mercuriale, a Forlì (XI-XII secolo)
LES ROIS MAGES
« Surge, illuminare,
Jérusalem ;
quia venit lumen tuum. »
« Lève-toi,
illumine-toi, ô Jérusalem ;
car ton astre s'est levé. »
Les siècles avaient passé
sur les flammes d’Isaïe sans les éteindre. L’écho de ses cris retentissait
encore, au moins dans le coeur de la Vierge. L’attente vague et sourde du genre
humain se précisa, se localisa dans trois souverains d’Orient. Les Mages
étaient les principaux personnages de l’Orient. Il ne faut pas se laisser
tromper par leurs noms et les prendre pour des magiciens. C’étaient des
savants, et c’étaient des rois ; car en Orient les savants étaient rois La
haute science de la haute antiquité, telle que l’Orient la concevait, portait
le sceptre et la couronne.
Ils furent avertis par
une étoile ; car ils étaient astronomes. J ai déjà constaté cette loi, en vertu
de laquelle les élus sont élus selon leur nature et appelés suivant leur
caractère propre. Chaque vision, chaque apparition, chaque parole divine
intérieure ou extérieure prend, dans une certaine mesure, la ressemblance de
celui qui doit la voir ou l’entendre. Elle se proportionne et se détermine
suivant le nom que porte, dans le monde invisible, le contemplateur choisi pour
elle. C’est pourquoi les rois d'Orient, les rois savants, les dépositaires des
antiques traditions relatives à Balaam, les rois astronomes, les rois occupés
des choses du ciel, les rois qui avaient entendu l’écho mystérieux de l’antique
tradition murmurer à leur oreille : Orietur stella, « Il se lèvera une
étoile », les rois élus et sacrés, qui représentèrent à eux trois la vocation
des peuples, furent appelés par une voix digne de leur grandeur : íls furent
appelés par une étoile.
Melchior représentait la
race de Sem ; Gaspard, la race de Cham ; Balthazar, la race de Japhet.
Voilà Cham réconcilié. Et
la Chananéenne verra la face de Celui que l’étoile annonce et triomphera de lui
par une prière.
Jamais la peinture ne me
paraît avoir représenté cette scène avec la grandeur qui lui appartiendrait.
Le déluge était fini; les
eaux s’étaient retirées. Les trois branches de la famille humaine étaient
présentes près de Noé, dans la personne de leurs pères. Noé les sépare ; Noé
bénit et maudit. La puissance séculaire de sa bénédiction et de sa malédiction
divise la race humaine ; elle courbe le front de Cham sous le joug de Sem et de
Japhet.
Près de la crèche de
Bethléem, près de Jésus-Christ, dont Noé était la figure, voici les trois
branches réunies. Gaspard, fils de Cham, accompagne Melchior, fils de Sem, et
Balthazar, fils de Japhet. Aucune infériorité connue ne pèse sur Gaspard : la
place qui lui est donnée est la même qui est donnée aux autres. Les nations
sont présentes dans la personne de leurs représentants; aucune d’elles ne porte
envie aux autres. Toutes sont appelées par la même étoile. Le même attrait,
également célesle pour elles toutes, également majestueux, les réunit et les
incline dans une même adoration.
Les trois branches de la
famille humaine ont en- tendu avec la même clarté retentir à leurs oreilles
l’écho du psaume LXXI :
« Les rois de la Tarse et
des îles offriront des présents. Les rois d’Arabie et de Saba apporteront leurs
dons. Tous les rois de la terre l’adoreront, et toutes les nations le
serviront. »
D’où venaient-ils ? On ne
le sait pas précisément ; mais tout porte à croire que c’était de l’Arabie
Heureuse. Ce pays, dont le nom est étrange, fut habité par les enfants
qu’Abraham eut de Cétura, sa seconde femme ; par Jecran, père de Saba; et par
Madian, père d’Epha.
La nature des présents
offerts favorise cette pensée : l’or, l’encens et la myrrhe sont nés en Arabie.
Quel drame que leur
voyage ! Imaginons-nous des rois qui tout à coup, sur la foi d’une étoile,
abandonnent leur palais, leur trône, leur pays ! Quelle foi dans ce départ ! et
quelle jeunesse ! quelle ardeur! quelle recherche de la lumière ! Ils devaient
être bien libres de toute attache extéríeure, de toute habitude, de toute
étiquette et de tout préjugé, ces hommes qui, au premier signal, quittent le
repos oriental et la tranquillité de leur demeure souveraine pour les fatigues
et les dangers d’un énorme voyage, et abordent, sans hésiter, tout l’inconnu
qui est devant eux !
Ils ne reculent pas ; ils
ne disent pas : « Demain » ; ils partent aujourd’hui. Les chameaux portent
leurs lourdes charges à travers ces espaces peu remplis et presque inconnus ;
car les voyages devaient être aussi rares que difficiles dans ce temps et dans
ce lieu. L’étoile seule disait la route. Elle était la seule compagne,
silencieuse et mystérieuse. Le voyage lui-même dut être silencieux. L'étoile
était l’image de la lumière intérieure qui brillait et conduisait. L’Epiphanie
était leur lumière. L’Epíphanie! quel mot ! la manifestation ! Arrivés dans la
capitale de la Judée, ils ne demandent pas si réellement le Roi des Juifs était
né, mais en quel lieu il était né. Leur confiance était absolue. Le fait est
certain. Nous avons vu son étoile, disaient-ils, et nous sommes venus l’adorer.
Leur question ne porte que sur le lieu de sa naissance.
Ils n’ont ni peur ni
respect humain. Ils disent la chose comme ils la savent, sans ménager rien ni
personne. Ils ne se demandent pas s’il est prudent de parler à Hérode du Roi
des Juifs, s’il est étrange de venir de loin, ayant cru à une étoile. Ils ne se
demandent rien ; ils parlent tout haut comme ils pensent ; et cependant c’est à
Hérode qu’ils parlent, à Hérode qui a fait mourir sa première femme Mariamme, à
Hérode qui s’est débarrassé de trois de ses fils parce qu’ils excitaient ses
soupçons.
Mais les trois Mages
étaient assez grands pour être simples. Ils partent parce qu’ils croient. Ils
parlent parce qu’ils croient. Ils trouvent parce qu’ils croient ; et pendant
que leur foi naïve rencontre Celui qu’elle cherche, Hérode, l’habile homme, le
malin, le calculateur, le fin politique, égorge tous les enfants qu’il ne tient
pas à égorger, et laisse vivre uniquement Celui qu’il veut faire mourir.
Il ruse, il trompe, il
fourni taux Mages des renseignements ; il leur en demande aussi. Il joue au
plus fin avec la grandeur naïve de la haute science orientale. Quand vous
l’aurez trouvé, avertissez-moi, dit-il, afin que j’aille l’adorer aussi.
Et il se prend dans ses
filets: et il ne perd que lui-même. Et il sera seul victime de la ruse qu’il
combine et dont il se félicite probablement comme d’une partie très bien jouée.
Comme il dut se moquer des trois Mages, quand il vit leur confiance ! Et comme
les rois mages durent s’indigner, quand ils virent que les Juifs ne daignaient
pas chercher au milieu d’eux Celui que l’Orient venait chercher de si loin.
Et comme cette
épouvantable vérité : « Nul n’est prophète en son pays dut éclater à leurs yeux
! Quel effet dut produire sur eux le lieu où ils trouvèrent l’Enfant ! Ils
venaient de l’Arabie pour l’adorer, et ils étaient rois.
Cependant Celui qu’ils
venaient adorer, chassé avant sa naissance, n’avait pas trouvé pour naître de
place à l’hôtellerie. Toutes les chambres étaient pleines ; Marie et Joseph
n’avaient pas trouvé de place.
La simplicité terrible du
récit de l’Évangile n’insiste pas sur cette chose qui dépasse la pensée. Elle
constate tranquillement qu’il n’y avait pas de place à l’hôtellerie.
La magnificence orientale
étalant l’or, l’encens et la myrrhe, apportant les rois et leurs chameaux avec
leur suite et leurs présents, cette magnificence volontaire et lointaine,
enthousiaste et étrangère, fait ressortir avec éclat la conduite des gens d’à
côté, des gens du pays qui remplirent l’hôtellerie sans laisser une place pour
Celui qui se refugie entre un boeuf et un âne, parce qu’il est dans son pays et
que l’étoile le dénonce à l’Orient.
Que se passa-t-il dans la
crèche ? Quelle forme prit l'adoration vivante et jeune de ces hommes savants
et forts?
Quel peintre que celui
qui donnerait à chacun des trois rois la physionomie de la branche représentée
par lui ; qui écrirait sur leur front le nom de Sem, de Cham et de Japhet ; qui
annoncerait leur adoration suivant l’esprit de leur famille ; qui étalerait la
splendeur orientale dans la crèche de Bethléem avec pompe et sans effort ! et
quel peintre surtout que celui qui mettrait sur la face de Joseph et sur celle
de Marie la conscience de ce qui se passe !
Les Mages reçurent
l’ordre de ne pas aller trouver Hérode et revinrent dans leur pays par un autre
chemin. Le chemin qui sert pour aller à la crèche ne sert plus pour y revenir.
Le religieux Cyrille,
dans la Vie de saint Théodose, raconte qu’ils fuyaient les grands chemins et
les lieux fréquentés et se retiraient la nuit dans les cavernes, recherchant la
solitude. Qui peut mesurer la profondeur de l’impression qu’ils avaient reçue ?
Qui peut savoir quelle empreinte sur des âmes, ainsi préparées, avait laissée
la face de Celui qu’ils avaient cherché et trouvé ?
Etant revenus chez eux
par un autre chemin, ils vécurent certainement chez eux une autre vie. Ils
gardèrent fídèlement le dépôt du souvenir. Ils vivaient encore longtemps après
lamort et la résurrection de Jésus-Christ.
Ils vivaient encore,
quand saint Thomas arriva dans leur pays. Saint Thomas, qui avait vu
Jésus-Christ ressuscité, baptisa ceux qui avaient vu Jésus-Christ dans la
crèche. Peut-être une parenté mystérieuse unit-elle saint Thomas aux rois
Mages.
Quelques jours avant
l’Epiphanie, il y avait eu des adorateurs appelés du dehors ; et c’étaient des
bergers, des bergers qui passaient la nuit tour à tour, gardant leurs troupeaux.
Les premiers adorateurs appelés du dehors furent des rois et des bergers. Ces
deux titres, placés maintenant aux deux extrémités de l’échelle sociale,
étaient autrefois des mots presque synonymes. D’après le langage et le
sentiment de la haute antiquité, les rois étaient les pasteurs des peuples.
Partout ceux qui commandent étaient appelés bergers ; ceux qui obéissent
étaient appelés brebis. Je disais qu’une parenté mystérieuse et
surnaturelle unissait peut-être saint Thomas aux rois Mages. Une autre parenté
mystérieuse, mais naturelle, unit probablement les rois et les bergers. Les
rois Mages étaient savants; les bergers qui veillaient la nuit tour à tour près
de Bethléem, étaient simples.
Les rois virent une
étoile parce qu’ils étaient astronomes. Les bergers virent un ange, apparemment
parce qu’ils étaient simples.
Les bergers reçurent une
indication qui se rapportait à leur caractère : Vous trouverez l’Enfant
enveloppé de langes et couché dans une crèche.
Et une nombreuse troupe
d’esprits célestes se joignit à l’ange chantant dans la nuit sainte :
Gloria in Excelsis Deo et
in terra pax hominibus bonoe voluntatis !
La bonne volonté, cette
chose simple aussi, et qui n’a guère de place dans le langage vulgairement appelé
poétique, éclate dans le chant des anges, après la gloire, à côté de la gloire
; et les deux mots rapprochés produisent un effet sublime.
Le caractère distinctif
des bergers fut probablement la simplicité.
Celui des rois fut
peut-être la magnificence et la générosité. Je ne parle pas seulement de la
générosité dans les présents, dans l’or, dans l’encens, dans la myrrhe, mais de
la générosité dans la foi, dans l’adoration, dans l’entreprise, dans le voyage.
Je ne parle pas seulement de la générosité qui donne. Je parle aussi de la
générosité qui se donne.
Leurs reliques furent
transportées de Perse à Constantinople. Sainte Hélène les fit déposer avec
magnificence dans la basilique de Sainte-Sophie. L’évêque Eustache, du temps de
l’évêque Emmanuel, les apporta à Milan. Quand Frédéric Barberousse prit et
saccagea cette ville, les reliques des rois Mages reçurent à Cologne une
dernière hospitalité.
On s’est beaucoup demandé
ce qu’était l’étoile des Mages. Les uns ont cru que c’était une étoile
absolument miraculeuse, surgissant tout à coup en dehors des lois naturelles et
n’ayant rien à démêler avec l’astronomie.
D’autres ont dit : Une
étoile ordinaire ne pourrait jamais indiquer une maison en particulier; elle
pourrait bien indiquer un pays en général, mais elle ne marquerait pas d’une
façon précise une certaine étable ; il fallait donc que ce fût un météore situé
près de la terre.
D’autres enfin ont eu
recours à une troisième explication, longuement développée dans les pe-tits
Bollandistes.
D’après une hypothèse
astronomique, adoptée par le docteur Sepp, une nouvelle étoile peut tout à coup
apparaître, grâce à la conjonction de trois planètes. En 1604, la conjonction
des trois planètes, Saturne, Jupiter et Mars, fut observée par les astronomes.
Une nouvelle étoile apparut tout à coup entre Mars et Saturne, au pied du
Serpentaire. Cette étoile brillait d’un éclat extraordinaire et répandait
autour d’elle une lumière coloriée.
On a calculé qu’une
conjonction analogue, pouvant produire un effet analogue, se produit tous les
800 ans. Car Saturne et Jupiter mettent environ 800 ans à parcourir le
zodiaque.
Sept périodes de 800 ans
environ se sont écoulées depuis la création du monde, périodes qui pourraient
apparaître comme les jours climatériques de l’humanité :
D’Adam à Enoch ;
D’Enoch au déluge;
Du déluge à Moïse ;
De Moïse à Isaïe ;
D’Isaïe à Jésus-Christ ;
De Jésus-Christ à
Charlemagne;
De Charlemagne au temps
moderne, marqué par la découverte de l’imprimerie.
Le septième jour serait
le nôtre.
L’étoile des Mages
est-elle le résultat d’une combinaison astronomique ou une étoile directement
miraculeuse ?
Nul ne le sait. Quoi
qu’il en soit, Dieu ayant fait l’ordre naturel comme l’ordre surnaturel, son
action est également sensible, également manifesté, également providentielle
dans ces deux cas. L’or, qui est la puissance ; l’encens, qui est l’adoration ;
la myrrhe, qui est la pénitence, furent offerts à Jésus-Christ par la volonté
expresse de Dieu, manifestée par une étoile et témoignée par les rois.
Ernest HELLO. Physionomie
de saints. Paris, Victor Palmé, 1875
SOURCE : https://archive.org/stream/PhysionomiesDeSaintsParErnestHello/physionomies%20de%20saints_djvu.txt
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Unknown
Master, French (14th century). L’Adorazione dei Magi, tra il 1380 e
il 1390 circa, tempera su legno, 50 x 31, museo nazionale del Bargello, Firenze
L'ÉPIPHANIE DU SEIGNEUR
L'Epiphanie du Seigneur
est célèbre par quatre miracles, ce qui lui a fait donner quatre noms
différents. En effet, aujourd'hui, les Mages adorent J.-C., Jean-Baptiste le
Sauveur, J.-C. change l’eau en vin et il nourrit cinq mille hommes avec cinq
pains. Jésus avait treize jours, lorsque, conduits par l’étoile, les Mages
vinrent le trouver, d'où vient le nom de Epiphanie, epi, au-dessus, phanos,
apparition, ou bien parce que l’étoile apparut d'en haut, ou bien parce que
J.-C. lui-même a été montré aux Mages, comme le vrai Dieu, par une étoile vue
dans les airs. Le même jour, après vingt-neuf ans révolus, alors qu'il
atteignait trente ans, parce qu'il avait vingt-neuf ans et treize jours ;
Jésus, dit saint Luc, avait alors environ trente ans commencés, ou bien,
d'après Bède, il avait trente ans accomplis, ce qui est aussi la croyance de
l’Eglise romaine; alors, dis-je, il fut baptisé dans le Jourdain, et de là
vient le nom de Théophanie, de Theos, Dieu et phanos apparition, parce que en
ce moment la Trinité se manifesta: le Père dans la voix qui se fit entendre, le
Fils dans la chair et le Saint-Esprit sous l’apparence d'une colombe. Le même
jour, un an après, alors qu'il avait trente ou trente et un ans, il changea
l’eau en vin: d'où vient le nom de Bethanie, de beth, maison, parce que, par un
miracle opéré dans une maison, il apparut vrai Dieu. En ce même jour encore, un
an après, comme il avait trente et un ou trente-deux ans et treize jours, il
rassasia cinq mille hommes avec cinq pains, d'après Bède, et cette hymne qu'on
chante en beaucoup, d'églises et qui commence par ces mots : Illuminans
altissimum (Bréviaire mozarabe). De là vient le nom de Phagiphanie de phagé
manger, bouchée. Il y a doute si ce quatrième miracle a été opéré en ce jour,
tant parce qu'on ne le trouve pas ainsi en l’original de Bède, tant parce qu'en
saint Jean (VI) au lieu où il parle de ce prodige, il dit : « Or, le jour de
Pâques était proche. » Cette quadruple apparition eut donc lieu aujourd'hui. La
première par l’étoile sur la crèche ; la seconde par la voix du Père sur le
fleuve du Jourdain ; la troisième par le changement de l’eau en vin au repas et
la quatrième par la multiplication des pains dans le désert. Mais c'est
principalement la première apparition que l’on célèbre aujourd'hui, ainsi nous
allons en exposer l’histoire.
Lors de la naissance du
Seigneur, trois mages vinrent à Jérusalem. Leur nom latin c'est Appellius,
Amérius, Damascus ; en hébreu on les nomme Galgalat, Malgalat et Sarathin ; en
grec, Caspar, Balthasar, Melchior. Mais qu'étaient ces, mages ? Il y a
là-dessus trois sentiments, selon les trois significations du mot mage. En
effet, mage veut dire trompeur, magicien et sage. Quelques-uns prétendent que,
en effet, ces rois ont été appelés mages, c'est-à-dire trompeurs, de ce qu'ils
trompèrent Hérode en ne revenant point chez lui. Il est dit dans l’Evangile, au
sujet d'Hérode « Voyant qu'il avait été trompé par les mages. » Mage veut
encore dire magicien. Les magiciens de Pharaon sont appelés mages, et saint
Chrysostome dit qu'ils tirent leur nom de là. D'après lui, ils seraient des
magiciens qui se seraient convertis et auxquels le Seigneur a voulu révéler sa
naissance, les attirer à lui, et par là donner aux pécheurs l’espoir du pardon.
Mage est encore la même chose que sage. Car mage en hébreu signifie scribe, en
grec philosophe, en latin sage. Ils sont donc nommés mages, c'est-à-dire
savants, comme si on disait merveilleusement sages. Or, ces trois sages et rois
vinrent à Jérusalem avec une grande suite. Mais on demande pourquoi les mages
vinrent à Jérusalem, puisque le Seigneur n'y était point né. Remigius (Moine
d'Auxerre en 890, Bibliothèque des Pères, Homé1. VII) en donne quatre raisons:
La première, c'est que les mages ont bien su le temps de la naissance de J.-C.,
mais ils n'en ont pas connu le lieu or, Jérusalem étant une cité royale et
possédant un souverain sacerdoce, ils soupçonnèrent qu'un enfant si distingué
ne devait naître nulle part ailleurs si ce n'est dans une cité royale. La
deuxième, c'était pour connaître plus tôt le lieu de la naissance, puisqu'il y
avait là des docteurs dans la loi et des scribes. La troisième, pour que les
Juifs restassent inexcusables ; ils auraient pu dire en effet : « Nous avons bien
connu le lieu de la naissance, mais nous en avons ignoré le temps et c'est le
motif pour lequel nous ne croyons point. » Or, les Mages désignèrent aux Juifs
le temps et les Juifs indiquèrent le lieu aux Mages. La quatrième, afin que
l’empressement des Mages devînt la condamnation de l’indolence des Juifs : car
les Mages crurent à un seul prophète et les Juifs refusèrent de croire au plus
grand nombre. Les Mages cherchent un roi étranger, les Juifs ne cherchent pas
celui qui est le leur propre : les uns vinrent de loin, les autres restèrent
dans le voisinage. Ils ont été rois et les successeurs de Balaam ils sont venus
eu voyant l’étoile, d'après la prophétie de leur père : « Une étoile se lèvera
sur Jacob et un homme sortira d'Israël. » Un autre motif de leur venue est
donné par saint Chrysostome dans son original sur saint Mathieu. Des auteurs
s'accordent à dire que, certains investigateurs de secrets choisirent douze
d'entre eux, et si l’un venait à mourir, son fils ou l’un de ses proches le
remplaçait. Or, ceux-ci, tous les ans, après un mois écoulé, montaient sur la
montagne de la Victoire, y restaient trois jours, se lavaient et priaient Dieu
de leur montrer l’étoile prédite par Balaam. Une fois, c'était le jour de la
naissance du Seigneur, pendant qu'ils étaient là, vint vers eux sur la montagne
une étoile singulière : elle avait la forme d'un magnifique enfant, sur la tête
duquel brillait une croix, et elle adressa ces paroles aux Mages : « Hâtez-vous
d'aller dans la terre de Juda, vous chercherez un roi nouveau-né, et vous l’y
trouverez. » Ils se mirent aussitôt en chemin. Mais comment, en si peu de
temps, comment, en treize jours, avoir pu parcourir un si long chemin,
c'est-à-dire de l’Orient à Jérusalem, qui est censée occuper le centre du monde?
On peut dire, avec Remigius, que cet enfant vers lequel ils allaient,, a bien
pu les conduire si vite, ou bien l’on peut croire, avec saint Jérôme, qu'ils
vinrent sur des dromadaires, espèce d'animaux très alertes, qui font en une
journée le chemin qu'un cheval met trois jours à parcourir. Voilà pourquoi on
l’appelle dromadaire, dromos course, arès courage. Arrivés à Jérusalem, ils
demandèrent : « Où est celui qui est né roi des Juifs ? » Ils ne demandent pas
s'il est né, ils le croyaient, mais ils demandent où il est né. Et comme si
quelqu'un leur avait dit : « D'où savez-vous que ce roi est né? » Ils répondent
: « Nous avons vu son étoile dans l’Orient et nous sommes venus l’adorer; » ce
qui veut dire : « Nous qui restons en Orient, nous avons vu une étoile
indiquant sa naissance; nous l’avons vue, dis-je, posée sur la Judée. Ou bien :
nous qui demeurons dans notre pays, nous avons vu son étoile dans l’Orient,
c'est-à-dire dans la partie orientale. » Par ces paroles, comme le dit
Remigius, dans son original, ils confessèrent un vrai homme, un vrai roi et un
vrai Dieu. Un vrai homme, quand ils dirent : « Où est celui qui est né ? » Un
vrai roi en disant : « Roi des Juifs; » un vrai Dieu en ajoutant: « Vous sommes
venus l’adorer. » Il a été en effet ordonné de n'adorer aucun autre que Dieu
seul. Mais Hérode qui entendit cela fut troublé et Jérusalem tout entière avec
lui. Le roi est troublé pour trois motifs: 1° dans la crainte que les Juifs ne
reçussent comme leur roi ce nouveau-né, et ne le chassassent lui-même comme
étranger. Ce qui fait dire à saint Chrysostome : « De même qu'un rameau placé
en haut d'un arbre est agité par un léger souffle, de même les hommes élevés au
faîte des dignités sont tourmentés même par un léger bruit. » 2° Dans la
crainte qu'il ne soit inculpé par, les Romains, si quelqu'un était appelé roi
sans avoir été institué par Auguste. Les Romains avaient en effet ordonné que
ni dieu ni roi ne fût reconnu que par leur ordre et avec leur permission. 3°
Parce que, dit saint Grégoire, le roi du ciel étant né, le roi de la terre a
été troublé. En effet, la grandeur terrestre est abaissée, quand la grandeur
céleste est dévoilée. — Tout Jérusalem fut troublée avec lui pour trois raisons
: 1° parce que les impies ne sauraient se réjouir de la venue du Juste ; 2°
pour flatter Je roi troublé, en se montrant troublés eux-mêmes; 3° parce que
comme le choc des vents agite l’eau, ainsi les rois se battant l’un contre
l’autre, le peuple est troublé, et c'est pour cela qu'ils craignirent être
enveloppés dans la lutte entre le roi de fait et le prétendant. » C'est la
raison que donne saint Chrysostome.
Alors Hérode convoqua
tous les prêtres et les scribes pour leur demander où naîtrait le Christ. Quand
il en eut appris que c'était à Bethléem de Juda, il appela les mages en secret
et s'informa auprès d'eux de l’instant auquel l’étoile leur était apparue, pour
savoir ce qu'il avait à faire, si les mages ne revenaient pas ; et il leur
recommanda qu'après avoir trouvé l’enfant, ils revinssent le lui dire, en simulant
vouloir adorer celui qu'il voulait tuer. Or, remarquez qu'aussitôt les mages
entrés à Jérusalem, l’étoile cesse de les conduire, et cela pour trois raisons.
La 1re pour qu'ils soient forcés de s'enquérir du lieu de la naissance de J.-C.
; afin par là d'être assurés de cette naissance, tant à cause de l’apparition
de l’étoile qu'à cause de l’assertion de la prophétie : ce qui eut lieu. La 2e
parce que en cherchant un secours des hommes, ils méritèrent justement de
perdre celui de Dieu. La 3e parce que les signes ont été, d'après l’apôtre,
donnés aux infidèles, et la prophétie aux fidèles : c'est pour cela qu'un signe
fut donné aux Mages, alors qu'ils étaient infidèles ; mais ce signe ne devait
plus paraître dès lors qu'ils se trouvaient chez les juifs qui étaient fidèles.
La glose entrevoit ces trois raisons. Mais lorsqu'ils furent sortis de
Jérusalem, l’étoile les précédait, jusqu'à ce qu'arrivée au-dessus du lieu où
était l’enfant, elle s'arrêta. De quelle nature était cette étoile ? Il y a
trois opinions, rapportées par Remilus en son original. Quelques-uns avancent
que c'était le saint Esprit, afin que, devant descendre plus tard surale
Seigneur après son baptême, sous la forme d'une colombe, il apparût aussi aux
Mages sous la forme d'une étoile. D'autres disent, avec saint Chrysostome, que
ce fut l’ange qui apparut aux bergers, et ensuite aux Mages aux bergers eu leur
qualité de juifs et raisonnables, elle apparut sous une forme raisonnable, mais
aux gentils qui étaient, pour ainsi dire, irraisonnables, elle prit une forme
matérielle. Les autres, et c'est le sentiment le plus vrai, assurent que ce fut
une étoile nouvellement créée, et qu'après avoir accompli son ministère, elle
revint à son état primitif. Or, cette étoile, selon Fulgence, différait des
autres en trois manières, 1° en situation, parce qu'elle n'était pas située
positivement dans le firmament, mais elle se trouvait suspendue dans un milieu
d'air voisin de la terre ; 2° en éclat, parce qu'elle était plus brillante que
les autres; cela est évident, puisque le soleil ne pouvait pas en diminuer
l’éclat ; loin de là, elle paraissait en plein midi ; 3° en mouvement, parce
qu'elle allait en avant des Mages, comme ferait un voyageur ; elle n'avait donc
point un mouvement circulaire, mais une espèce de mouvement animale(
progressif. La glose en touche trois autres raisons à ces mots sur le 2e
chapitre de saint Mathieu: « Cette étoile de la naissance du Seigneur, etc. »
La 1re elle différait dans son origine, puisque les autres avaient été créées au
commencement du monde, et que celle-ci venait de l’être. La 2e dans sa
destination, les autres avaient été faites pour indiquer des temps et des
saisons, comme il est dit dans la Genèse (I, 14) et celle-ci pour montrer le
chemin aux Mages ; la 3e dans sa durée, les autres sont perpétuelles, celle-ci,
après avoir accompli son ministère, revint à son état primitif.
Or, lorsqu'ils virent
l’étoile, ils ressentirent une très grande joie. Observez que cette étoile
aperçue par les Mages est quintuple ; c'est une étoile matérielle, une étoile
spirituelle, une étoile intellectuelle, une étoile raisonnable, et une étoile
supersubstantielle. La première, la matérielle, ils la- virent en Orient; la
seconde, la spirituelle qui est la foi, ils la virent dans leur coeur, car si
cette étoile, c'est-à-dire, la foi, n'avait pas projeté ses rayons dans leur
coeur, jamais ils ne fussent parvenus à voir la première. Or, ils eurent la foi
en l’humanité du Sauveur, puisqu'ils dirent : « Où est celui qui est né? » Ils
eurent la foi en sa dignité royale, quand ils dirent: « Roi des juifs. » Ils
eurent la foi en sa divinité puisqu'ils ajoutèrent : « Nous sommes venus
l’adorer. » La troisième, l’étoile intellectuelle, qui est l’ange, ils la
virent dans le sommeil, quand ils furent avertis par l’ange de ne pas revenir
vers Hérode. Mais d'après une glose particulière, ce ne fut pas un ange, mais
le Seigneur lui-même qui leur apparut. La quatrième, la raisonnable, ce fut la
Sainte Vierge, ils la virent dans l’hôtellerie. La cinquième, la supersubstantielle,
ce fut J.-C., qu'ils virent dans la crèche ; c'est de ces deux dernières qu'il
est dit : « En entrant dans la maison, ils trouvèrent l’enfant avec Marie, sa
mère... » etc. Et chacune d'elles est appelée étoile : la 1re par le Psaume : «
La lune et les étoiles que vous avez créées. » La 2e dans l’Ecclésiastique
(XLIII, 10) : « La beauté du ciel, c'est-à-dire de l’homme céleste, c'est
l’éclat des étoiles, c'est-à-dire des vertus. » La 3e dans Baruch (III, 31) : «
Les étoiles ont répandu leur lumière chacune en sa place, et elles ont été dans
la j oie. » La ie par la Liturgie : « Salut, étoile de la mer. » La 5e dans
l’Apocalypse (XXII, 16) : « Je suis le rejeton et le fils de David, l’étoile
brillante, et l’étoile du matin. » En voyant la première et la seconde, les
Mages se sont réjouis ; en voyant la troisième, ils se sont réjouis de joie; en
voyant la quatrième ils se sont réjouis d'une joie grande ; en voyant la
cinquième, ils se sont réjouis d'une très grande joie. Ou bien ainsi que dit la
glose: « Celui-là se réjouit de joie qui se réjouit de Dieu, qui est la
véritable joie, et il ajoute « grande », car rien n'est plus grand que Dieu ;
et il met « très » grande, parce qu'on peut se réjouir plus ou moins de grande
joie. Ou bien par l’exagération de ces expressions, l’évangéliste a voulu
montrer que les hommes se réjouissent plus des choses perdues qu'ils ont
retrouvées que de celles qu'ils ont toujours possédées.
Après être entrés dans la
chaumière, et avoir trouvé l’enfant avec sa mère, ils fléchirent les genoux et
chacun offrit ces présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe. Ici saint
Augustin s'écrie : « O enfance extraordinaire, à laquelle les astres sont
soumis. Quelle grandeur ! Quelle gloire immense dans celui devant les langes
duquel les anges se prosternent, les astres assistent, les rois tremblent, et
les partisans de la sagesse se mettent à genoux ! O bienheureuse chaumière ! Ô
trône de Dieu, le second après le ciel, où ce n'est pas une lumière qui
éclaire, mais une étoile! ô céleste palais dans lequel habite non pas un roi
couvert de pierreries, mais un Dieu qui a pris un corps, qui a pour couche
délicate une dure crèche, pour plafond doré, un toit de chaume tout noir, mais
décoré par l’obéissance d'unie étoile! Je suis saisi quand je vois les lampes
et que je regarde les cieux; je suis enflammé, quand je vois dans une crèche un
mendiant plus éclatant encore que les astres.» Et saint Bernard : « Que
faites-vous ? Vous adorez un enfant à la mamelle dans une vile étable? Est-ce
que c'est un Dieu? Que faites-vous? Vous lui offrez de l’or? Est-ce donc un Roi
? Où donc est sa cour, où est son trône, où sont les courtisans de ce roi?
Est-ce que la cour, c'est l’étable? Le trône la crèche, les courtisans de ce
roi, Joseph et Marie Ils sont devenus insensés, pour devenir sensés. » Voici ce
que dit encore à ce sujet saint Hilaire dans le second livre de la Trinité : «
Une vierge enfante, mais celui qui est enfanté vient de Dieu. L'enfant vagit,
on entend des anges le louer, les langes sont sales, Dieu est adoré. C'est
pourquoi la dignité de la puissance n'est pas perdue, puisque l’humilité de la
chair est adoptée. Et voici comment dans Jésus enfant on rencontre des
humiliations, des infirmités, mais aussi des sublimités, et l’excellence de la
divinité. » A ce propos encore saint Jérôme dit, sur l’épître aux Hébreux : «
Regardez le berceau de J.-C., voyez en même temps le ciel ; vous apercevez un
enfant pleurant dans une crèche, mais en même temps faites attention aux
cantiques des anges. Hérode persécute, mais les Mages adorent; les Pharisiens
ne le connaissent point, mais l’étoile le proclame ; il est baptisé par un
serviteur, mais on entend la voix de Dieu qui tonne d'en haut: il est plongé
dans l’eau, mais la colombe descend ; il y a plus encore, c'est le Saint-Esprit
dans la colombe. »
Pourquoi maintenant les
Mages offrent-ils des présents de cette nature! On en peut signaler une foule
de raisons. 1° C'était une tradition ancienne, dit Remigius, que personne ne
s'approcherait d'un dieu ou d'un roi, les mains vides. Les Perses et les
Chaldéens avaient coutume d'offrir de pareils présents. Or, les Mages, ainsi
qu'il est dit en l’Histoire scholastique, vinrent des confins de la Perse et de
la Chaldée, où coule le fleuve de Saba, d'où vient le nom de Sabée que porte
leur pays. 2° La seconde est de saint Bernard: « Ils offrirent de l’or à la
sainte Vierge pour soulager sa détresse, de l’encens, pour chasser la puanteur
de l’étable, de la myrrhe pour fortifier les membres de l’enfant et pour
expulser de hideux insectes. 3° Parce que avec l’or se paie le tribut, l’encens
sert au sacrifice et la myrrhe à ensevelir les morts. Par ces trois présents,
on reconnaît, dans le Christ la puissance royale, la majesté divine, et la
mortalité humaine. 4° Parce que l’or signifie l’amour, l’encens la prière, la
myrrhe, la mortification de la chair: Et nous devons les offrir tous trois à
J.-C. 5° Parce que par ces trois présents sont signifiées trois qualités de
J.-C. : une divinité très précieuse, une âme toute dévouée, et une chair
intègre et incorruptible. Les offrandes étaient encore prédites par ce qui se
trouvait dans l’arche d'alliance. Dans la verge qui fleurit, nous trouvons la
chair de J.-C. qui est ressuscitée; au Psaume: « Ma chair a refleuri »; dans
les tables où étaient gravés les commandements, l’âme dans laquelle sont cachés
tous les trésors de la science et de la sagesse de Dieu; dans la manne, la
divinité qui a toute saveur et toute suavité. Par l’or, donc, qui est le plus
précieux des métaux, on entend la divinité très précieuse; par l’encens, l’âme
très dévouée, parce que l’encens signifie dévotion et prière (Ps.) : « Que ma
prière monte comme l’encens.» Par la myrrhe qui est un préservatif de
corruption, la chair qui ne fut pas corrompue. Les Mages, avertis en songe de
ne pas revenir chez Hérode, retournèrent par un autre chemin en leur pays.
Voici comment partirent les Mages : Ils vinrent sous la direction de l’étoile;
ils furent instruits par des hommes, mieux encore par dés prophètes; ils
retournèrent sous la conduite de l’ange, et moururent dans le Seigneur. Leurs
corps reposaient à Milan dans une église de notre ordre, c'est-à-dire des
frères prêcheurs, mais ils reposent maintenant à Cologne. Car ces corps,
d'abord enlevés par Hélène, mère de Constantin, puis transportés à
Constantinople, furent transférés ensuite par saint Eustorge, évêque de Milan;
mais l’empereur Henri les transporta de Milan à Cologne sur le Rhin, où ils
sont l’objet de la dévotion et des hommages du peuple.
La Légende dorée de
Jacques de Voragine nouvellement traduite en français avec introduction,
notices, notes et recherches sur les sources par l'abbé J.-B. M. Roze, chanoine
honoraire de la Cathédrale d'Amiens, Édouard Rouveyre, éditeur, 76, rue de
Seine, 76, Paris mdccccii
SOURCE : http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/tome01/017.htm
PREMIER SERMON POUR LE
JOUR DE L'ÉPIPHANIE DE NOTRE-SEIGNEUR.
Sur ces paroles de
l'Apôtre : " La bonté de Dieu notre Sauveur et son humanité ont paru dans
le monde (Tit. III, 4) : " et sur les trois apparitions de Jésus-Christ.
1. La bonté de Dieu notre
Sauveur et son humanité ont paru dans le monde (Tit. III, 14). ".Grâces
soient rendues à Dieu par qui nous recevons une si abondante consolation dans
notre voyage, au sein de l'exil et au milieu de nos misères. Car nous avons
soin de vous rappeler bien souvent, afin que vous ne l'oubliiez pas, que nous
sommes des voyageurs sur la terre, des exilés de la patrie, des hommes
dépouillés de leur héritage; car quiconque n'a point gémi sur son sort ne sera
jamais consolé. Quiconque ne sent point la nécessité d'être consolé ne saurait
espérer la grâce de Dieu (a). Aussi, les gens du monde, absorbés tout entiers
par une multitude d'affaires et dé désordres, ne s'aperçoivent point de leur
misère et ne recherchent point la miséricorde. Mais vous, à qui il n'a pas été
dit en vain : " Arrêtez-vous et voyez que je suis le Seigneur de toutes
douceurs (Psal. XLV, 11), " vous, à qui le même Prophète disait encore :
" Le Seigneur fera connaître à son peuple la puissance de ses oeuvres
(Psal. CX, 6) : " vous, dis-je, que les occupations du siècle ne captivent
plus, remarquez combien est grande la consolation spirituelle. Vous, qui
n'ignorez point que vous êtes en exil, apprenez que le secours vient du ciel,
" car la bonté de Dieu notre Sauveur et son humanité ont paru dans ce
monde. " Tant que son humanité ne parut point, sa bonté demeura cachée,
attendu que celle-ci existait avant celle-là puisque la miséricorde du Seigneur
est éternelle. Mais comment pouvait-elle être connue dans toute sa grandeur ?
Elle était promise mais on ne le sentait point encore, et voilà pourquoi tant
d'hommes en doutaient. Dieu avait parlé autrefois en diverses occasions et en
diverses manières par la bouche des prophètes (Hebr. I, 1), il avait dit :
" Mes pensées sont des pensées de paix, non d'affliction (Jerem. XXIX,
11). " Que répondait l'homme qui né ressentait que son affliction et
ignorait les douceurs de la paix ? Il disait à Dieu jusques à quand nous
direz-vous : " La paix, la paix, lorsqu'il n'y a point de paix (Ezech.
XIII, 10)? " Aussi les anges de paix versaient-ils des larmes amères en
s'écriant : " Seigneur, qui est-ce qui croira nos paroles (Isa. XXXIII, 7)
? " Mais que les hommes en croient du moins leurs propres yeux maintenant,
car " les témoignages de Dieu sont très-dignes de créance (Psal. XCII, 5).
" Et, afin qu'elle ne pût échapper à ses regards, " Dieu a dressé sa
tente en plein soleil (Psal. XVII, 5). "
2. Or, voici maintenant la paix non plus promise simplement, mais envoyée; non plus différée, mais donnée; non plus prophétisée, mais présentée. Voici que Dieu a envoyé sur la terre comme le trésor même de sa miséricorde, ce trésor, dis-je, dont la passion doit briser l'enveloppe, pour en répandre le pria de notre salut qui y est caché; pour être, peu volumineux, il n'en est pas moins rempli, car si ce n'est qu'un tout petit enfant qui nous a été donné, en lui habite toute la plénitude de la divinité. Dans la plénitude des temps est donc venue la plénitude, de la divinité. Elle est venue dans la chair afin d'être visible par des yeux de chair, et, afin qu'à la vue de son humanité, on reconnût sa bonté; car si ce dès que l'humanité de Dieu apparaît, il n'est plus possible de doutes de sa bonté. Comment, en effet, aurait-il pu nous mieux signaler sa bonté, qu'en prenant notre chair, notre chair, dis-je, non point celle qu’Adam eut, avant son péché? Est-il rien qui prouve mieux sa miséricorde que de voir qu'il a pris, notre misère? Enfin où trouver un amour plus plein, que dans le fait du Verbe même de Dieu se faisant pain pour nous ? " Seigneur, qu’ est-ce que l'homme pour faire tant de cas de lui, et pour que votre cœur, s'attache à lui (Job. VII, 17) ? " Que l’homme apprenne, par là, quel soin Dieu prend de lui, quel bien il lui rend dans sa pensée, et quels sentiments il nourrit à son égard. Ne te demande point, ô homme, ce que tu souffres, mais ce qu'il, a souffert. Reconnais quel cas il fait de toi, par ce qu'il est devenu pour toi afin que tu pusses, en voyant son humanité, te convaincre de sa bonté. En effet, plus il s'est fait petit en se faisant homme, plus il s'est montré grand en amour, et, plus il s'est fait humble pour moi, plus il est digne de mon amour. " La bonté de Dieu notre Sauveur et son humanité nous ont apparu, " disait l'Apôtre. Oui elles ont apparu, mais immenses, mais manifestes ! ce qui a rendu la preuve de sa bonté plus grande encore, c'est le nom de Dieu qu’il a voulu ajouter à son humanité.
(a) Saint Bernard vent dire que ceux qui ne sentent point leur misère ne recevront point la grâce de Dieu, parce qu'il ne la donne qu'à ceux qui la demandent; de plus elle ne se conserve que dans ceux qui craignent de la perdre. (Voir plus loin le premier sermon de saint Bernard pour le jour de l'octave de l'Epiphanie, n. 5, et le deuxième sermon pour le même jour, n. 8.) On peut consulter aussi le premier sermon sur la psaume quatre-vingt-dixième, n. 1, ainsi que le cinquième sermon pour le jour de la race de l'Eglise, n. 8, où notre saint s'exprime ainsi : " Ne point voir sa propre est un obstacle à la miséricorde, et la grâce ne se répand point là où on présume de son mérite. " (Voir encore la livre I de la Vie de saint Bernard, n. 36 et 37.)
3. Car l’ange Gabriel,
qui fut envoyé à Marie, lui parle du fils de Dieu, mais ne le nomme point.
Dieu. Béni donc soit Dieu qui a trouvé parmi nous, et pour nous, un ange de
notre race qui suppléât ce que l'ange du ciel avait omis, Car le nôtre avait
aussi l'esprit de Dieu, et c'est dans cet esprit qu'il nous a annoncé :ce qu'il
nous importait tant de savoir. Est-il, en effet, quelque chose qui fonde la
foi, fortifie l'espérance et enflamme la charité comme l'humanité de pieu? Mais
ce que les autres anges n'ont point dit, c'est le notre qui devait le dire. Il
ne convenait point que tous les anges annonçassent toutes choses, car, il
fallait que nous eussions le plaisir, d'apprendre une chose des uns et une
autre des autres, et que nous eussions des actions de grâces à rendre à chacun.
Pourtant, il y a un nom que les anges et l'Apôtre s'accordent à lui donner, c'est
celui de Sauveur. En s'adressant à Marie qui était plus complètement instruite
que lui par le Saint-Esprit, Gabriel se contente de lui indiquer le nom du
Sauveur; " vous lui donnerez le nom de Jésus (Luc. I, 31). " Mais
lorsqu'il s'adresse à Joseph, il lui explique la signification de ce nom :
" Vous lui donnerez le nom de Jésus, parce que ce sera lui qui sauvera son
peuple (Matth. I, 21). " De même aux, bergers, la grande nouvelle qui leur
est annoncée, c'est qu'il leur est né un Sauveur, le Seigneur Christ. Saint
Paul s'exprime à peu près de la même manière quand il dit : " La bonté et
l'humanité du Sauveur notre Dieu ont paru (Tit. III, 6). " C'est un nom
d'une grande douceur, et nul n'a négligé de le prononcer, attendu qu'il m'était
bien nécessaire de l'entendre. Autrement qu'aurai-je fait en apprenant que le
Seigneur venait? Ne me serais-je point enfui, comme Adam qui voulait éviter sa
présence et ne put y réussir ? Ne tomberais-je point dans le désespoir, en
apprenant l'arrivée de celui dont j'ai si souvent violé la loi, de la patience.
de qui j'ai tant abusé, dont j'ai si mal reconnu les bienfaits? Quelle plus
grande consolation pourrait-il y avoir pour moi que d'entendre un nom plein de
douceur et de consolation? Aussi entendez-le lui-même dire que " le Fils
n'est pas venu pour juger le monde, mais, pour que le monde fût sauvé par lui
(Joan. III, 17). " Alors je m’approche avec confiance, je prie,
l'espérance dans l’âme. En effet, que craindrais-je quand celui qui vient dans
ma demeure est le Sauveur? Je n'ai péché que contre lui, s'il me pardonne tout
sera oublié, d'autant plus qu'il peut faire tout ce qu'il lui plait il est
Dieu, s’il me justifie, qui est-ce qui me condamnera? Qui est-ce qui osera
élever la voix contre les élus de Dieu (Rom. VIII, 33)? Il faut donc nous
réjouir de ce qu'il est venu chez nous, car il se montrera facile à pardonner.
4. Après tout il est tout
petit enfant, il sera donc bien facile de l'apaiser: Qui ne sait que les
enfants pardonnent aisément? Et s'il n'est pas venu à nous pour peu de chose,
cependant il faut bien peu de chose pour nous réconcilier avec lui ; mais si
peu que ce soit de ne saurait pourtant pas être moins que la pénitence, après
tout n'est-ce que notre pénitence, sinon infiniment peu de chose? Nous sommes
pauvres, nous ne pouvons donner que peu; mais ce peu, si nous le voulons,
suffit pour nous réconcilier. Tout ce que je puis donner, c'est ce misérable
corps, mais si je le donne, il suffit; sinon j'ajoute son propre corps au mien,
en effet il est du même sang que moi, il est à moi. Car cet " enfant est
né pour nous, ce fils a été donné à nous (Is. IX, 6). " Seigneur, je
supplée par vous à ce qui me manque. O réconciliation d'une incomparable
douceur ! O satisfaction infiniment agréable ! O réconciliation vraiment facile
mais infiniment utile ; satisfaction vraiment petite mais non de peu de prix !
Mais plus elle est facile aujourd'hui, plus elle sera difficile demain, et si
maintenant il n'est personne qui ne puisse se réconcilier, bientôt il n'y aura
plus personne qui le pourra, car, de même que la bonté du Sauveur s'est montrée
au delà de toute espérance, au delà de tout ce que les hommes pouvaient
imaginer, ainsi pouvons-nous nous attendre à un jugement dune sévérité pareille
à ce que fut sa bonté. Gardez-vous donc bien de mépriser la miséricorde de Dieu
si vous ne voulez point ressentir sa justice, ou plutôt sa colère, son
indignation, sa violence ou sa fureur. Seigneur, ne me reprenez point dans
votre fureur, et ne me châtiez pas dans votre colère (Psal. VI, 1). Pour que
vous n'ignoriez point quelle sera la sévérité du jugement futur, il a commencé
par vous en donner une idée dans la grandeur de sa miséricorde qui, le précède;
jugez donc de la grandeur de la vengeance par la grandeur de l'indulgence. Dieu
est immense, sa justice comme sa miséricorde est infinie, il est riche en
pardon, riche en vengeance ; mais la miséricorde a. pris le devant, afin que,
si nous le voulons, la sévérité du jugement n'ait plus le motif de sévir. Il a
donc donné le pas à sa bonté, afin que réconciliés par elle, nous pussions
considérer sans crainte sa sévérité. Voilà pourquoi il voulut non-seulement
descendre sur la terre, mais s'y faire connaître; non-seulement y naître, mais
y être connu.
5. Après tout, c'est à
cause de cette manifestation que ce jour est célèbre pour nous, sous le nom de
jour de l'apparition. En effet, c'est aujourd'hui que les Mages sont venus de
l'Orient à la recherche du soleil de justice qui venait de se lever, de celui
dont il est écrit : " Voilà l'homme qui a pour nom Orient (Zach. VI, 12).
" C'est aujourd'hui qu'ils ont adoré l'enfantement nouveau d'une vierge,
après avoir suivi la route que leur indiquait un astre nouveau. N'y a-t-il
point là encore pour nous une grande consolation, de même que dans le mot de
l’Apôtre dont je vous ai entretenus ? Celui-ci la nommé Dieu; et ceux-là lui
donnent le même titre sinon de bouche, du moins par leurs actions. Que
faites-vous, ô Mages, que fais-vous? Vous adorez un enfant à la mamelle, dans
une vile étable, et caché sous de vils langes? Est-ce que vous voyez Dieu en
lui ? Si c'était un Dieu ne serait-il point dans son temple; le Seigneur, mais
c'est dans les cieux qu'il habite : et vous venez, le chercher, dans une vile
étable, sur le sein d'une mère? Que faites-vous, encore une fois, et pourquoi
lui offrez-vous de l’or ? Est-il donc roi aussi ? Mais où est sa cour royale,
où est son trône, où est la foule de ses courtisans ? Faut-il prendre une
étable pour la cour d'un roi, une crèche pour son trône, Joseph et Marie pour
tous courtisans? Comment des hommes aussi, sages ont-ils pu perdre le sens au
point d'adresser leurs adorations à un tout petit enfant, que son âge et la
pauvreté de ses parents contribuent à rendre méprisable? Ils ont perdu le.
sens, c'est vrai, mais c'est pour le recouvrer, et le Saint-Esprit leur a
appris avant tout autre ce que l'Apôtre n'a annoncé que plus tard, c'est, que :
" Si quelqu'un parmi vous veut être sage, qu'il devienne insensé et il
deviendra sage (I Cor. I, 21). " N'y avait-il pas lieu de craindre, mes
frères, que ces hommes ne se scandalisassent et ne se crussent mystifiés en
voyant tant de choses indignes d'un Dieu et d'un roi? De la capitale d'un
royaume où ils présumaient qu'ils devaient chercher le roi, ils sont envoyés à
Bethléem, dans une misérable petite bourgade ; ils entrent dans une étable et y
trouvent un enfant enveloppé de langes. Cette étable ne les choque point, ces
langes ne les offusquent point, et cet enfant à la mamelle ne les scandalise
point; ils se prosternent, ils le saluent comme un roi, et l'adorent comme un
Dieu; sans douté c'est que celui qui les a conduits là les a instruits en même
temps; sans doute celui qui les a avertis extérieurement par une étoile, les a
aussi intérieurement éclairés. Le Seigneur en se manifestant ce jour-là l'a
donc rendu céleste; et les Mages, parleurs respect leur dévotion, en ont fait
un jour de dévotion et de respects.
6. Mais nous ne célébrons
point que cette manifestation aujourd'hui il en est encore une autre que nous
avons appris de nos pères à célébrer encore. Bien qu'elle soit séparée par un
long laps de temps de la première, cependant on croit qu'elle eut lieu le même
jour. Jésus ayant accompli sa trentième année dans la chair (car en tant que
Dieu il est toujours le même et ses années ne marchent point vers leur déclin),
il se présenta au baptême de Jean au milieu d'un grand concours d'hommes de sa
nation. Il y vint comme un homme du peuple, lui qui seul était sans péché. Qui
l'aurait pris alors pour le Fils de Dieu ? Qui aurait pensé qu'il était le
Seigneur de majesté ? O Seigneur, comme vous vous humiliez profondément! Vous
vous cachez bien bas, mais vous ne pouvez demeurer inconnu à Jean. N'est-ce pas
lui qui du fond du sein maternel, avant même d'avoir vu le jour, vous reconnut,
bien que vous ne fussiez pas encore né non plus? N'est-ce pas lui qui vous
reconnut à travers la double enveloppe du sein de sa mère et du sein de la
vôtre? Comme il ne pouvait alors s'adresser à la foule, il instruisait du moins
sa mère de votre présence par un tressaillement de joie. Mais aujourd'hui que
se passe-t-il? l'Evangéliste nous le dit : " Jean le vit venir et il dit :
voici l'Agneau de Dieu, voici celui qui ôte les pêches du monde ( Joan. II,
29). " Oui, c'est bien un agneau , c'est bien lui plein d'humilité, lui
plein de douceur. " Voici, dit-il, l'Agneau de Dieu, celui qui ôte les
péchés du monde. " C'est-à-dire voici celui qui ;va effacer nos iniquités
et purifier notre cloaque. Mais nonobstant ce témoignage il veut être baptisé
de la main de Jean. Celui-ci n'ose céder à ses voeux, qui peut s'en étonner?
Oui, qu'y a-t-il d'étonnant qu'un homme tremble et n'ose point toucher au chef
saint d'un Dieu, à cette tête que les Anges adorent, que les puissances
vénèrent, que les principautés ne considèrent qu'avec crainte? Eh quoi,
Seigneur Jésus, vous- voulez être baptisé? Pourquoi cela, Seigneur, et quel
besoin avez-vous du baptême? Est-ce que l'homme qui est en bonne santé a besoin
de médecin, et celui qui est pur a-t-il besoin de se purifier encore ? D'où
vous viendrait donc le péché pour avoir besoin du baptême? Est-ce de votre
père? Vous en avez un, je le sais, mais ce père est Dieu, vous lui êtes égal,
car vous êtes Dieu de Dieu, lumière de lumière. Or, qui ne sait que le péché ne
peut se trouver en Dieu ? Est-ce de votre mère, car vous avez aussi une mère,
mais cette mère est vierge. Je me demande quel péché vous pouvez tenir d'elle,
puisqu'elle vous a conçu sans péché et vous a mis au monde sans perdre sa
virginité? Quelle tâche peut se trouver dans l'Agneau immaculé? " C'est
moi plutôt, dit Jean, qui dois être baptisé par vous, et vous venez à moi
(Matth,. III, 14) ! " Des deux côtés l'humilité est grande, mais il n'y a
pas de comparaison entre celle de l'un et celle de l'autre. En effet, le moyen
pour un homme de ne point s'humilier en présence d'un Dieu qui est humble ?
" Laissez-moi faire pour le moment, dit le Seigneur, car c'est ainsi qu'il
convient que nous accomplissions toute justice (Matth. III, 15). " Jean
céda et obéit; il baptisa l’Agneau de Dieu, il purifia l’eau. C'est nous qui
avons été lavés, ce n'est pas lui, car nous savons que c'est pour nous
purifier, que les eaux ont été purifiées elles-mêmes.
7. Mais peut être ne vous
en rapporterez-vous point entièrement au témoignage de Jean, attendu qu'après
tout, il est homme et par conséquent sujet à caution, d’autant plus qu'il est
proche parent de celui à qui il rend témoignage. Eh, bien! voilà un témoignage
plus imposant, que celui, de Jean, c'est le témoignage de la colombe qui vient
se reposer sur Jésus-Christ. Or ce n'est pas sans raison que pour désigner
l'Agneau de Dieu, c'est une colombe qui arrive attendu qu'il n'est point d'être
qui convienne mieux à l'agneau que la colombe. Ce qu'est l'agneau parmi les
animaux, la colombe l’est parmi les oiseaux. L'un et l'autre sont d'une
parfaite innocence , d'une très-grande douceur et d’une extrême simplicité.
Est-il rien de plus éloigné de toute malice qu’un agneau et qu'une colombe? Ils
ne sauraient nuire à personne, ils ne savent point ce que c'est que de faire du
mal. N'allez pas croire que tout cela s’est passé par hasard , le témoignage de
Dieu le Père vous détromperait: Le Dieu de toute majesté fit retentir son
tonnerre, le Seigneur s'est fait entendre sur les grandes eaux (Psal. XXVIII,
3). " Au même instant on entendit une voix du ciel qui dit: celui-ci est :
mon Fils bien-aimé en qui j'ai. mis toutes mes complaisances (Matth. III, 17).
" En effet, Jésus est bien celui en qui rien ne déplaît au Père, rien ne
choque les regards de sa majesté. Aussi dit-il lui-même : " Je fais
toujours ce qui lui plaît. Ecoutez-le (Joan. VIII, 29), " dit-il. A vous
maintenant, Seigneur Jésus, à vous de parler. Jusques à quand ferez-vous comme
si vous n'entendiez point? Vous ne vous êtes tu que trop longtemps, oui trop
longtemps; mais à présent votre Père vous permet de parler. Combien de temps
vertu, sagesse de Dieu, demeurerez-vous cachée dans la foule comme un homme
faible et dépourvu de sagesse? Combien de temps encore, noble Roi, Roi du ciel,
souffrirez-vous qu'on vous croie et qu'on vous. appelle le ils du charpentier?
Car saint Luc nous apprend qu'alors encore il passait pour être le fils de
Joseph (Luc. III, 23). " O humilité, vertu du Christ, ô sublime humilité !
Comme vous confondez notre orgueil et notre vanité ! J'ai une ombre de savoir à
peine, ou plutôt je me figure que je l'ai, et je ne puis plus me taire, je me
produis et me fais valoir avec autant d'imprudence que d'impudence, j'ai hâte
de parler, je suis aussi avide d'instruire les autres que lent à les écouter.
Est-ce que Jésus, quand il gardait si longtemps le silence et se tenait caché,
redoutait la vaine gloire? Pourquoi aurait-il appréhendé la vaine gloire lui
qui est la vraie gloire du Père? Et pourtant il la craignait, mais non pour
lui. Il la craignait pour nous, à qui il savait qu'elle était redoutable. C’est
nous qu'il voulait prémunir, nous encore qu'il voulait instruire. Il gardait le
silence des lèvres, mais il nous parlait par ses oeuvres, et, ce qu’il nous
apprit plus tard par ses leçons, en disant : apprenez de moi que je suis doux
et humble de coeur (Matth. XI, 29), " il nous l'enseignait dès lors par
ses exemples. En effet, nous ne savons que peu de choses de son enfance, et,
depuis son enfance jusqu'à l’âge de trente ans, il n'est plus parlé de lui.
Mais à présent il ne peut plus demeurer caché, car son Père fa trop clairement
montré à tous les yeux. Mais dans sa première manifestation même il voulut se
montrer en la société de la Vierge Marie parce que la virginité de sa mère est
encore une leçon de réserve.
8. Nous trouvons dans
l'Evangile sa troisième manifestation dont nous célébrons également aujourd'hui
le souvenir. Il était invité aux noces de Cana; là, le vin étant venu à
manquer, il compatit à l'embarras des époux et changea l'eau en vin: "Ce
fut, dit l’Evangéliste, le premier de ses miracles (Joan. II, 11). " Ainsi
dans la première manifestation, il montre le vieil homme en lui, car c'est sous
la forme d'un enfant suspendu aux mamelles de sa mère qu'il a apparu : dans la
seconde, le témoignage de son Père montre en lui le vrai Fils de Dieu; et dans
la troisième, il se montre lui-même vraiment Dieu en changeant la nature à son
gré. Ce sont là, autant de preuves qui confirment aujourd'hui notre foi, autant
de démonstrations qui fortifient notre espérance, autant de motifs qui
enflamment notre amour.
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi
Puccio di Simone (–1362), L’Adoration des mages, circa 1353, 39,4 x 14,
Worcester Art Museum, Worcester.
DEUXIÈME SERMON POUR LE
JOUR DE L'ÉPIPHANIE DE NOTRE-SEIGNEUR.
Sur les Mages, à
l'occasion de ce passage du Cantique des cantiques " Sortez de vos demeures,
filles de Sion, et voyez le roi Salomon (Cant. III, 10). "
1. Nous lisons que le
Seigneur s'est manifesté trois fois le même jour, sinon à la même époque. La
seconde et la troisième fois il le fit d'une manière admirable, mais sa
première manifestation est la plus admirable de toutes. Je trouve admirable le
changement de l'eau en vin, admirable encore le témoignage de Jean, de la
colombe et du Père; mais ce qui m'inspire plus d'admiration encore, c'est qu'il
fut reconnu par les Mages. Or, ils l'ont reconnu, la preuve en est qu'ils
l’adorèrent et lui offrirent de l’encens. Non-seulement ils reconnurent en lui
un Dieu, mais aussi un roi, comme le prouve for qu'ils lui présentèrent. Toutes
ces offrandes cachent pour eux un grand mystère de charité, aussi lui
offrent-ils de la myrrhe pour indiquer sa mort. Les Mages adorent donc un
enfant à la mamelle et lui offrent des présents. Mais, ô Mages, où donc
voyez-vous la pourpre royale autour de cet enfant ? Est-ce dans ces pauvres
langes dont il est enveloppé ? Si cet enfant est roi, où donc est son diadème?
Pour vous, vous le voyez effectivement avec le diadème dont sa mère l'a
couronné, je veux parler de cette- enveloppe mortelle dont il dit lui-même en
ressuscitant : " Vous avez déchiré le sac dont j'étais vêtu, et vous
m'avez environné de joie (Psal. XXIX, 12). " Sortez donc de vos demeures,
filles de Jérusalem, et venez voir le roi Salomon qui parait avec le diadème
dont sa mère l'a couronné, etc. (Cant. III, 10). " Oui sortez, vertus
angéliques, habitants de la Jérusalem céleste, voici votre roi, mais paré de
notre couronne, du diadème dont sa mère lui a ceint le front. Mais vous avez
jusqu'à ce jour ignoré ces délices, jusqu'à ce jour vous n'avez point goûté ce
bonheur. Vous connaissez bien sa grandeur, vous avez maintenant son abaissement
sous les yeux; sortez donc de vos demeures et venez voir votre roi Salomon qui
paraît avec, le diadème .dont sa mère l'a couronné.
2. Mais il n'est pas nécessaire
que nous les y invitions, ils ressentent eux-mêmes le désir de le contempler.
Car plus sa grandeur leur est connue, plus son abaissement leur semble aimable
et précieux; voilà pourquoi, bien que nous ayons encore plus de sujets qu'eux
de nous réjouir puisque c'est pour nous qu'il est né, et à nous qu'il est donné,
ce sont eux cependant nous préviennent et nous exhortent à le voir. J'en vois
la preuve dans le fait de l'ange qui annonce la bonne et grande nouvelle aux
bergers, et dans les chants de l'armée céleste qui était avec lui (Luc. III,
16). C'est: donc à vous, âmes mondaines, que je m'adresse quand je dis filles
de Sion; c'est à vous qui êtes des filles délicates et faibles plutôt que des
fils, car la force vous manque et vous n'avez rien de viril en vous, que je dis
: " Sortez de votre demeure, filles de Sion. " Sortez de vos
sentiments charnels pour vous élever vers l'intelligence de l’esprit, de la
servitude, de la concupiscence de la chair, pour rester dans la liberté de
l'intelligence de l'esprit. Sortez de votre pays, de votre parenté et de la demeure
de votre père " et venez voir votre roi Salomon. "D'ailleurs il ne
serait pas sûr pour vous de voir en lui l'Ecclésiaste, car qui dit Salomon, dit
pacifique. Or il est Salomon dans l'exil (a. Depuis cet endroit jusqu'à ta fin
du paragraphe, saint Bernard continue dans-les mêmes termes qu'il s'exprimera
dans le cinquantième de ses sermons divers.); mais qui dit Ecclésiaste dit
harangueur de la foule, or il le sera au jugement dernier; qui dit Idite, dit
ami du Seigneur, il ne le sera que dans son royaume. Dans l'exil il est doux et
aimable; au jugement dernier il sera juste et terrible, et dans le royaume, il
sera glorieux et admirable. Sortez donc de vos demeures, et venez voir votre
roi Salomon, car partout il porte sa royauté. Son royaume n'est pas de ce,
monde, il est vrai, mais il n'en est pas moins roi dans ce monde. En effet,
quand on lui dit : "Vous êtes donc roi? Je le suis, répondit-il, et c'est-
pour cela que je suis né et que je suis venu dans le monde (Joan. XVIII, 37).
" Maintenant donc il règle nos moeurs, au jugement dernier il discernera
nos mérites, et dans son royaume il les récompensera.
3. Sortez donc de vos
demeures, filles de Sion, et venez voir votre roi Salomon qui parait avec le
diadème dont sa mère l'a couronné, le diadème de la pauvreté, la couronne de la
misère. Car il a reçu de sa marâtre une couronne d'épines, une couronne de
misère. Mais il en recevra une de justice de la main des siens, le jour où les
anges iront arracher tous les scandales du milieu de son royaume, alors qu'il
viendra pour juger avec les anciens de son peuple, et que l'univers entier se
déclarera pour lui contre les insensés. Son Père le gratifie d'une couronne de
gloire, selon ce mot du Psalmiste : " Vous lui avez donné une couronne de
gloire et d'honneur (Psal. VIII, 6). " Venez donc le contempler, filles de
Sion, sous le diadème dont l'a couronné sa mère. Prenez la couronne de votre
roi devenu petit enfant pour vous, et, avec les Mages, adorez son abaissement;
car leur foi et leur dévotion vous sont aujourd'hui proposées en exemple. A
qui, en effet, comparerons-nous, à qui assimilerons-nous ces hommes
aujourd'hui? Si je considère la foi du bon larron et la confession du
centurion, il me semble que les Mages l'emportent sur tous les deux, attendu
que pour ceux-ci déjà il avait fait bien des miracles, déjà il avait été
annoncé par bien des bouches, déjà même il avait reçu les adorations de bien
des gens. Remarquons néanmoins quel fut le langage de ces deux hommes. Le bon
larron s'écriait du haut de la croix : " Seigneur, souvenez-vous de moi,
lorsque vous serez arrivé dans votre royaume (Luc. XXII, 42). " Le
supplice de la, croix serait-il la voie qui le conduit à son royaume? Qui donc
t'a appris qu'il fallait que le Christ souffrit pour entrer dans sa gloire? Et
toi, centurion, où as-tu appris à le connaître? L'Évangéliste nous dit que :
" En voyant qu'il avait expiré en jetant ce grand cri, il s'écria :
certainement cet homme était le Fils de Dieu (Marc, XV, 39). " Chose
étrange et bien digne d'admiration!
4. Aussi vous dirai-je,
voyez et remarquez quels yeux perçants, quels yeux de lynx a la foi. Elle voit
le Fils de Dieu dans un enfant à la mamelle, elle le voit dans un homme attaché
à la croix, enfin elle le voit dans un mourant En preuve, c'est que le
centurion le reconnut sur la croix et les mages dans une étable: l'un le
reconnaît malgré ses clous; les autres, malgré ses langes; celui-là reconnaît
la Vie dans la mort, ceux-ci la vertu de Dieu dans le faible corps d'un
nouveau-né; le premier, l'Esprit suprême dans un dernier soupir; les seconds,
le Verbe de Dieu dans un muet enfant; car ce que l'un confesse par ses paroles,
les autres le confessent par leurs présents. Le bon larron confesse le roi, et
le centurion, le Fils de Dieu et de l'homme en même temps. Mais que signifient
les trois présents des Mages? Leur encens ne montre-t-il point qu'ils
reconnaissent en Jésus non moins un Dieu que le fils de Dieu? Aussi, mes frères
bien-aimés, je demande à Dieu que l'immense charité que le Dieu de toute
majesté nous a témoignée, vous profite, ainsi que le profond abaissement auquel
il s'est soumis, et l'immense bonté que le Christ nous a montrée par son
abaissement. Rendons grâce au Rédempteur, notre médiateur, qui nous a fait
connaître l'extrême bonne volonté de Dieu le Père à notre égard; car nous
savons si bien quelles sont ses dispositions à notre égard, que nous pouvons
dire avec raison : " Nous courrons, mais non pas au hasard (I Cor. IX,
26). " Nous ne pouvons douter, en effet, que le coeur de Dieu le Père ne
soit à notre égard dans les dispositions où nous l'a montré celui même qui est
sorti de son coeur.
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Franco-Flemish
Master. The Adoration of the Magi with Saint Anthony Abbot, tra il 1390 e
il 1410 circa, Oil and tempera on panel. Getty Center
TROISIÈME SERMON POUR LE
JOUR DE L'ÉPIPHANIE DE NOTRE SEIGNEUR.
Sur ce passage de
l’Évangile : " Où est le roi des Juifs qui est nouvellement né ( Matt. II,
2) ? "
1 Mes frères, je crois
nécessaire de vous exposer, selon ce que j'ai coutume de faire les autres jours
de fête le sens de la solennité d'aujourd'hui. Quelquefois je parle contre les
vices, ce genre de sermons est très utiles mais il me paraît mieux convenir aux
autres jours qu'à celui-ci. Les jours de fête et surtout dans nos plus grandes
solennités, il vaut mieux s’appliquer dans les sermons à instruire et à
toucher. Comment, en effet, pourriez-vous célébrer ce que vous ne connaîtriez
point, et comment connaîtriez-vous ce dont on ne vous parle point? Que ceux
donc qui sont versés dans la connaissance de la loi, nous permettent de nous
mettre à la portée de ceux qui le sont peu, comme l'exige la loi de la charité.
D'ailleurs je ne bois pas qu'ils soient privés de nourriture , parce qu'ils
voudront bien servir des mets un peu moins recherchés aux âmes un peu moins
instruites, comme on pourrait le faire pour le simple peuple. Or, c'est ce qu'ils
feront si dans , une pensée de charité fraternelle, ils se contentent de ce que
réclament les personnes moins instruites, quoique peut-être ce ne soit pas
aussi nécessaire pour eux. Ils pourront ensuite ramasser les restes, et
repasser dans leur esprit avec attention et ruminer comme font les animaux
purs, tout ce qui aura pu échapper, à cause de sa subtilité, aux esprits peu
cultivés.
2. La solennité de ce
jour tire donc son nom d'un mot qui signifie manifestation, car ce mot
épiphanie n'a pas d'autre sens. C'est donc aujourd'hui la manifestation de
Notre-Seigneur, non pas d'une seule, mais d'une triple manifestation, selon ce
que nos pères nous ont appris En effet, c'est aujourd'hui que notre Roi, encore
tout petit enfant, s'est manifesté peu de jours après sa naissance, aux
premiers des, gentils, qu'une étoile avait amenés jusqu'à lui. C'est également
en ce jour, que Jésus ayant accompli sa trentième année dans la chair, car en
tant que Dieu, il est toujours le même et ses années ne marchent point vers
leur déclin, il vint au Jourdain, confondu dans la foule des gens de sa nation
pour être baptisé, et que le témoignage de Dieu, son Père, le fit connaître aux
hommes. C'est également aujourd'hui que, se trouvant, avec ses disciples,
invité à des noces où le vin a manqué, il a changé l'eau en vin par un miracle
admirable de sa puissance. Mais je préfère considérer plus particulièrement la
manifestation qui s'est faite dit Sauveur pendant les premiers jours de son
enfance, parce qu'elle est remplie d'une très grande douceur, et que d'ailleurs
c'est celle qui est le principal objet de cette fête.
3. C'est donc
aujourd'hui, comme nous l'avons vu dans l'Evangile, que les Mages vinrent à
Jérusalem du fond de l'Orient. Il est bien juste sans doute que ceux qui
viennent nous apprendre le lever du Soleil de justice, et remplir le monde
entier de l'annonce de l'heureuse nouvelle, nous arrivent de l'Orient. Par
malheur la Judée infortunée qui haïssait la lumière, se voile la face à l'éclat
de cette clarté nouvelle et voit ses yeux malades se fermer au lieu de s'ouvrir
aux brillants rayons du Soleil éternel. Mais écoutons le langage des mages
arrivés de l'Orient: "Où est le Roi des Juifs nouvellement né (Matt. II, 2)
? "Quelle foi assurée, quelle absence d'hésitation et de doute! Ils ne
s'inquiètent point s'il est né, mais pleins d'une complète certitude et tout à
fait étrangers au doute, ils demandent où est le Roi des Juifs qui vient de
naître. A ce mot de roi, Hérode se figure qu'il va avoir un successeur et il
est saisi de crainte. Ne nous étonnons point de son trouble, mais étonnons-nous
bien plutôt de voir Jérusalem, la cité de Dieu, dont le nom signifie la vision
de la paix, partager le trouble d'Hérode. Voyez, mes frères, quel mal peut
faire un pouvoir unique, comment un chef impie fait partager son impiété à ses
sujets. O la malheureuse ville que celle où règne Hérode ; elle ne saurait
demeurer étrangère à, la malice d'Hérode, et ne point partager le trouble qu'il
éprouva à la nouvelle de la naissance du Sauveur. J'espère bien, avec la grâce
de Dieu, qu'il ne régnera jamais sur nous, ce dont Dieu nous préserve. C'est
partager la malice d'Hérode et la cruauté de Babylone, que de vouloir étouffer
un ordre naissant et briser contre la pierre les jeunes enfants d'Isaac. Il est
évident, en effet, que lorsqu'il parait quelque chose qui peut aider au salut,
ou t quelque ordre nouveau, quiconque y' fait de l'opposition, et le combat,
est du nombre de ces Egyptiens qui voulaient éteindre la race d'Israël, je dis plus,
c'est un allié d'Hérode qui persécute le Sauveur naissant. Mais revenons à
notre histoire, car je suis convaincu que s'il y a quelqu'un qui se, trouve
dans ce cas, il veillera désormais sur lui-même avec le plus grand soin,
détestant du fond de l’âme les sentiments d'Hérode, afin de, ne point partager
son sort.
4. Comme les Mages
s'informaient du Roi des Juifs, et comme Hérode de son côté s'informait auprès
des scribes du lieu où devait naître le Seigneur, ceux-ci lui firent connaître
le nom de la ville qu'avait indiquée le Prophète. Lorsque les plages se furent
éloignés, après avoir quitté les Juifs, " voilà que l'étoile qu'ils
avaient vue en Orient, marchait devant eux. " Ces paroles nous donnent
assez clairement à entendre qu'ils cessèrent d'avoir Dieu pour guide tant
qu'ils s'enquirent auprès des hommes; car le signe céleste leur fit défaut dès
l'instant qu'ils se mirent en quêté de renseignements humains. Mais à peine
ont-ils quitté Hérode qu'ils sont remplis d'une grande joie, car l’étoile leur apparut
marchant devant eux jusqu'à ce qu'étant arrivée au dessus de l’endroit , où
était l'enfant, elle s'arrêta: " Entrant alors dans la maison, ils
trouvèrent l'Enfant avec Marie sa mère, et, se prosternant, ils l'adorèrent
(Matt. II, 11). " O étrangers, d'ou vient que vous agissez ainsi ? Nous
n'avons point vu de foi pareille dans Israël. Ainsi la triste apparence de
cette étable ne vous offusque point, non plus que la vue de ce pauvre berceau
fait d'une crèche ? La présence de cette mère pauvre ni cet enfant à la
mamelle, ne vous scandalisent donc point?
5. Alors, dit
l'Evangéliste " Ils ouvrent leurs trésors et ils lui offrent en présents,
de l'or, de l'encens et de la myrrhe (Ibid.) " S'ils ne lui avaient offert
que de l'or, peut-être auraient-ils paru avoir eu la pensée de venir en aide à
la pauvreté de la mère, et lui donner les moyens d'élever son enfant. Mais
comme ils lui offrent en même temps de l'or, de l'encens et de là myrrhe, il
est évident que leurs offrandes ont un sens spirituel. En effet, l'or passe
pour ce qu'il y a de plus précieux parmi les richesses des hommes; c'est ce
que, avec la grâce du Sauveur, nous lui offrons dévotement lorsque, pour son
nom, nous renonçons entièrement aux biens de ce monde. Mais à présent il ne
nous reste plus, après avoir si complètement foulé aux pieds les choses de la
terre, qu'à rechercher avec une plus vive ardeur celles des cieux. Car c'est
ainsi que nous pourrons lui offrir la bonne odeur de l'encens qui, selon saint
Jean, comme nous le voyons dans son Apocalypse (Apoc. V, 3), représente les
prières des saints. Voilà ce qui faisait dire au Psalmiste : " Que ma
prière s'élève vers vous comme la fumée de l'encens (Psal. CXL, 2) : " et
à l'Ecclésiastique : "La prière du juste perce les nues: " La prière,
dis-je, non de quiconque, mais du juste ( Eccles. XXXV, 21), car la prière de
quiconque détourne l'oreille pour ne point écouter, la loi de Dieu, est
exécrable (Prov. XXVIII, 9). "
6. Si donc vous voulez
être juste et ne point détourner l'oreille des commandements de Dieu, pour que
lui-même ne détourne pas la sienne de vos prières, il faut non-seulement que
vous méprisiez le siècle présent, mais encore que vous châtiez votre chair et
la réduisiez en servitude. Car celui qui a dit: "Quiconque ne renonce pas
à tout ce qu'il possède, ne peut être mon disciple (Luc. XVI, 32), " et
encore "Si vous voulez être parfaits, allez, vendez tout ce que vous avez
et donnez-le aux pauvres, puis revenez vous mettre à ma suite (Matt. XIX, 21),
est le même qui a dit dans un autre endroit : " Si quelqu'un veut venir
après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il porte sa croix et me suive (Luc. IX,
23)." L'Apôtre voulant expliquer le sens de ces paroles, disait ;
"Ceux qui sont à Jésus-Christ, ont crucifié leur chair avec toutes ses
passions et ses désirs déréglés (Gal. V, 24). " La prière doit donc avoir
deux ailes, le mépris du monde et la mortification de la chair, et avec elles
il n'est pas douteux qu'elle puisse pénétrer les cieux et s'élever en présence
de Dieu comme la fumée de l'encens. Pour que notre sacrifice soit agréable et
que notre offrande mérite d'être accueillie, il faut qu'à l'or et à l'encens
s'ajoute encore la myrrhe, car bien qu'elle soit amère, elle n'en est pas moins
fort utile, elle conserve le corps qui est mort à cause du péché et l'empêche
de tomber en pourriture en tombant dans le vice. Qu'il suffise de ce peu de
mots pour nous engager à imiter les offrandes des Mages.
7. Mais comme nous avons
parlé de manifestation, il est bien que nous recherchions qu'est-ce qui se
manifeste à nous dans cette fête. L'Apôtre se charge de nous l'apprendre en
nous disant : " Ce qui a paru, c'est la bonté et l'humanité du Sauveur
notre Dieu (Tit. III, 4). " Et, en effet, nous avons entendu l'Evangéliste
nous dire que "étant entrés dans la maison, les Mages y trouvèrent
l'Enfant avec Marie sa mère (Matt. II, 41). " Or dans ce corps d'enfant
qu'une mère réchauffait contre son sein virginal, qu'est-ce qui apparaît sinon
le vérité de la chair qu'il a prise? Dans la seconde manifestation, ne vous
semble-t-il point qu'il est manifestement proclamé Fils de Dieu de la bouche
même de. son Père? En effet, les cieux s'entr'ouvrirent au-dessus de sa tète,
le Saint-Esprit en descendit sur lui sous la forme corporelle d'une colombe, et
en même temps la voix du Père fit entendre ces paroles : " Celui-ci est
mon Fils bien aimé en qui j'ai mis toutes mes complaisances (Matt. III, 17).
" Certes, il est assez manifeste après cela, il est suez évident et assez
indubitable que le Fils de Dieu ne peut être que Dieu lui-même. Personne, en
effet, ne révoque en doute que les enfants des hommes soient des hommes aussi,
ni que les petits des animaux soient de la même espèce que ceux dont ils sont
nés. Toutefois, pour qu'il n'y ait plus place pour une erreur sacrilège, celui
qui, dans la première manifestation, fut reconnu pour vrai homme et fils
d'homme, et qui dans la seconde, n'en est pas moins déclaré Fils de Dieu, se
montre dans la troisième vrai Dieu et véritable auteur de la nature qu'il
change à son gré. Pour nous, par conséquent, mes bien-aimés, aimons
Jésus-Christ comme étant véritablement homme et notre frère; honorons-le comme
Fils de Dieu, et adorons-le comme Dieu. Croyons avec une entière sécurité en
lui, et confions-nous à lui avec la même sécurité, mes frères, car le pouvoir
de nous sauver ne lui manque point, puisqu'il est vraiment Dieu, et Fils de
Dieu; non plus que la bonne volonté, attendu qu'il est comme l'un de nous un
homme véritable et fils de l'homme. Comment pourrait-il se montrer inexorable à
notre égard, quand il s'est fait, pour nous, semblable à nous et sujet à la
douleur?
8. Si vous désirez
maintenant que je vous dise sur ces trois manifestations quelques mots qui
aient rapport à la pratique, je vous prie de remarquer avant tout que le Christ
se montre enfant avec une Vierge pour mère, afin de nous apprendre à rechercher
par dessus tout, la simplicité et la modestie. La simplicité est, en effet, le
partage de l'enfance, de même que la modestie est l'apanage des vierges. Par
conséquent, nous tous, qui que nous soyons, il est deux vertus surtout que nous
devons acquérir dès le principe même de notre conversion, c'est une humble
simplicité, et une gravité pleine de modestie. Dans la seconde manifestation,
le Sauveur vient aux eaux du baptême, non pour être purifié, mais plutôt pour
recevoir le témoignage de son Père. Tout cela représente les larmes de la
dévotion dans lesquelles on recherche bien moins à obtenir le pardon de ses
fautes, qu'à complaire à Dieu le Père, lorsque l'esprit des enfants d'adoption
descend sur nous pour rendre témoignage à notre propre esprit, que nous sommes
les enfants de Dieu, en sorte qu'il nous semble entendre du haut du ciel une
voix douce comme le miel qui nous assure que Dieu le Père se complaît véritablement
en nous. Or, il y a une grande différence entre ces larmes de la dévotion et de
l'âge viril, et celles que le premier âge laissait couler su milieu des
vagissements de l'enfance et qui n'étaient que les larmes de la pénitence et de
la confession. Toutefois, il en est d'autres qui sont bien supérieures aux
premières, ce sont celles qui prennent le goût du vin; car on peut dire avec
vérité que les, larmes de la compassion fraternelle qui s'échappent dans
l’ardeur de la charité, sont véritablement changées en vin, attendu que, par la
charité, il semble qu'on s'oublie soi-même un instant comme par l'effet d'une
ivresse pleine de sobriété.
Oeuvres Complètes de
Saint BERNARD. Traduction par M. l'Abbé Charpentier. Vivès, Paris 1866
SOURCE : http://jesusmarie.free.fr/bernard_de_clairvaux_sermons_du_temps_2.html#_Toc72832573
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Giotto (1266–1337), L’adoration des mages - Seven panels with scenes from the Life of
Christ, circa 1320, Tempera on wood, gold ground, 45.1 x 43.8, Metropolitan Museum of Art, New York
AUX PREMIÈRES VÊPRES.
Ant. 1 Engendré avant
l’aurore * et avant les siècles : le Seigneur, notre Sauveur, apparaît
aujourd’hui au monde.
Ant. 2 Ta lumière a
brillé, * 0 Jérusalem, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi ; et les
Nations marcheront à ta lumière, alléluia.
Ant. 3 Ouvrant leurs
trésors, * les Mages, offrirent au Seigneur, l’or, l’encens et la myrrhe,
alléluia.
Ant. 4 Mers et fleuves, *
bénissez le Seigneur ; fontaines, chantez un hymne au Seigneur, alléluia.
Ant. 5 Cette étoile *
brille comme une flamme, et manifeste le Dieu, Roi des rois ; les Mages l’ont
vue et sont venus offrir leurs présents au grand Roi.
Capitule. Is. 60, 1.
Lève-toi, sois éclairée, Jérusalem, parce qu’est venue ta lumière et que la
gloire du Seigneur s’est levée sur toi.
Hymnus
Crudélis Heródes, Deum
Regem veníre quid times ?
Non éripit mortália,
Qui regna dat cæléstia.
Ibant Magi, quam
víderant,
Stellam sequéntes prǽviam
:
Lumen requírunt lúmine :
Deum faténtur múnere.
Lavácra puri gúrgitis
Cæléstis Agnus áttigit :
Peccáta, quæ non détulit,
Nos abluéndo sústulit.
Novum genus poténtiæ :
Aquæ rubéscunt hýdriæ,
Vinúmque iussa fúndere,
Mutávit unda oríginem.
Hymne
Cruel Hérode, pourquoi
crains-tu
l’arrivée d’un Dieu Roi ?
Il ne ravit pas les
sceptres mortels,
celui qui donne les
royaumes célestes.
Les Mages s’avançaient,
suivant l’étoile
qu’ils avaient vue et qui
marchait devant eux ;
sa lumière leur fait
trouver la (vraie) lumière ;
par leurs présents, ils
reconnaissent un Dieu.
L’Agneau céleste a touché
l’onde
du lavoir de pureté ;
par son ablution, il lave
et détruit en nous
des péchés qu’il n’a
point commis.
Nouveau prodige de
puissance !
L’eau rougit dans les
urnes (de Cana) ;
obéissant au Rédempteur,
elle change
de nature, et s’écoule en
flots de vin.
O Jésus, qui vous êtes
rêvélé aux Gentils,
gloire à vous
ainsi qu’au Père et à
l’Esprit divin,
dans les siècles
éternels. Amen.
V/. Les rois de Tharsis
et les îles lui offriront des présents.
R/. Des rois de l’Arabie
et de Saba lui apporteront des dons.
Ant.au Magnificat Les
Mages,* voyant l’étoile, se dirent l’un à l’autre : Voici le signe du grand Roi
; allons et cherchons-le ; offrons-lui en présent, l’or, l’encens et la myrrhe,
alléluia.
A MATINES.
L’Invitatoire et l’Hymne
sont omis le jour de l’Épiphanie. [1]
Au premier nocturne.
Ant. 1 Apportez (des
présents) au Seigneur,* enfants de Dieu ; adorez le Seigneur dans son saint
temple
Ant. 2 Le cours d’un
fleuve abondant * réjouit, alléluia, la cité de Dieu, alléluia.
Ant. 3 Chantez notre
Dieu,* chantez ; chantez notre Roi, chanter avec sagesse.
V/. Que toute la terre
vous adore et vous chante.
R/. Qu’elle dise un
psaume à la gloire de votre nom, Seigneur.
Du Prophète Isaïe. Cap.
55, 1-4 ; 60, 1-6 ; 61, 10-11 & 62, 1.
Première leçon. Vous tous
qui avez soif, venez vers les eaux : et (vous) qui n’avez pas d’argent,
hâtez-vous, achetez et mangez ; venez, achetez sans argent et sans aucun
échange, du vin et du lait. Pourquoi dépensez-vous de l’argent à ce qui n’est
pas du pain et votre travail à ce qui ne peut vous rassasier ? Écoutez-moi avec
une grande attention [2], et mangez une bonne nourriture, et votre âme se
délectera en s’engraissant. Inclinez votre oreille, et venez à moi ; écoute ?,
et votre âme vivra et je ferai avec vous un pacte éternel (qui montrera)
véritables les miséricordes (promises) à David. Voilà que je l’ai donné pour
témoin aux peuples, pour chef et pour maître aux Nations.
R/. En ce jour [3], quand
le Seigneur eut été baptisé dans le Jourdain, les cieux s’ouvrirent, le
Saint-Esprit se reposa sur lui comme une colombe, et la voix du Père se fit
entendre : * Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis mes
complaisances. V/. L’Esprit-Saint descendit sur lui, sous la forme sensible
d’une colombe, et une voix vint du Ciel. * Celui-ci. Rubrique avant 1955 : Ce
Verset se dit seulement aujourd’hui, le Dimanche dans l’Octave même s’il est
anticipé, et au jour Octave ; mais les autres jours dans l’Octave au lieu de ce
Répons, on dit le Répons propre aux jours dans l’Octave, indiqué en son lieu.
Deuxième leçon. Lève-toi,
sois éclairée, Jérusalem, parce qu’est venue ta lumière, et que la gloire du
Seigneur sur toi s’est levée. Parce que voilà que les ténèbres couvriront la
terre, et une obscurité, les peuples ; mais sur toi se lèvera le Seigneur, et
sa gloire en toi se verra [4]. Et des Nations marcheront à ta lumière, et des
rois à la splendeur de ton lever [5]. Lève autour de toi, tes yeux, et vois [6]
; tous ceux-ci se sont rassemblés, ils sont venus à toi ; tes fils de loin
viendront, et tes filles à ton côté se lèveront. Alors tu verras, et tu seras
dans l’abondance ; ton cœur admirera et se dilatera, quand se sera tournée vers
toi la richesse de la mer, et que la force des Nations sera venue à toi. Une
inondation de chameaux te couvrira, des dromadaires de Madian et d’Epha ; tous
viendront de Saba, apportant de l’or et de l’encens, et publiant des louanges en
l’honneur du Seigneur.
R/. On vit le
Saint-Esprit sous la forme d’une colombe, et on entendit la voix du Père : *
Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toutes mes complaisances. V/.
Les cieux lui furent ouverts et la voix du Père se fit entendre. * Celui-ci.
Troisième leçon. Me
réjouissant, je me réjouirai dans le Seigneur, mon âme exultera en mon Dieu ;
parce qu’il m’a revêtu des vêtements du salut, et du manteau de la justice [7]
; il m’a enveloppé, comme l’époux paré d’une couronne, et comme l’épouse ornée
de ses colliers. Car comme la terre produit son germe, et comme un jardin fait
germer sa semence, ainsi le Seigneur Dieu fera germer la justice et la louange
devant toutes les Nations. A cause de Sion, je ne me tairai pas, et à cause de Jérusalem
je ne me reposerai pas, jusqu’à ce que paraisse son juste comme une éclatante
lumière, et que son sauveur, comme un flambeau, répande sa clarté.
R/. Les rois de Tharsis
[8] et les îles lui offriront des présents ; * Des rois de l’Arabie et de Saba
lui apporteront des dons. V/. Tous viendront de Saba. apportant de t’or et de
l’encens. * Des rois. Gloire au Père. * Des rois.
Au deuxième nocturne.
Ant. 1 Que toute la terre
vous adore * et vous chante, qu’elle dise un psaume à votre nom, Seigneur.
Ant. 2 Les rois de
Tharsis * et les îles offriront des présents au Seigneur Roi.
Ant. 3 Toutes les Nations
* que vous avez faites viendront, et adoreront devant vous, Seigneur.
V/. Les rois de Tharsis
et les îles lui offriront des présents.
R/. Des rois de l’Arabie
et de Saba lui apporteront des dons.
Sermon de saint Léon,
Pape.
Quatrième leçon. «
Réjouissez-vous dans le Seigneur, mes bien-aimés, je le dis encore,
réjouissez-vous » ; puisque peu de temps après la solennité de la Nativité de
Jésus-Christ, la fête de sa manifestation brille à son tour : et celui que la
Vierge a enfanté le vingt-cinq décembre, le monde l’a reconnu aujourd’hui. Le
Verbe fait chair a disposé son entrée dans le monde de telle manière que
l’enfant Jésus fut manifesté aux fidèles et caché à ses persécuteurs. Alors
déjà « les cieux racontèrent la gloire de Dieu, et le bruit de la vérité se
répandit dans toute la terre, » quand une armée d’Anges apparut aux pasteurs
pour leur annoncer la naissance du Sauveur, et qu’une étoile servit de guide
aux Mages pour le venir adorer. L’avènement du véritable Roi fut ainsi
manifesté avec éclat du levant au couchant, car les royaumes de l’Orient
apprirent des Mages les éléments de la foi, et ils ne restèrent pas cachés à
l’empire romain.
R/. Reçois la lumière,
reçois la lumière, Jérusalem, car ta lumière est venue : * Et la gloire du
Seigneur sur toi s’est levée V/. Et des Nations marcheront à ta lumière, et des
rois à la splendeur de ton lever. * Et.
Cinquième leçon. La
cruauté d’Hérode, voulant étouffer dans le berceau le Roi qui lui était
suspect, servait, à son insu, à cette diffusion de la foi. Tandis qu’il
s’appliquait à faire réussir un crime détestable, et qu’il cherchait à
envelopper dans un massacre général l’enfant qui lui restait inconnu, le bruit
de ce massacre divulguait en tous lieux la naissance du maître du ciel. La
nouvelle s’en répandit d’autant plus promptement et d’autant mieux, que le
prodige d’un signe dans le ciel était plus nouveau, et l’impiété du persécuteur
plus cruelle. Alors aussi le Sauveur fut porté en Égypte, pour que ce peuple
attaché à d’anciennes erreurs fût préparé, par une grâce secrète, à recevoir
son prochain salut, et afin qu’avant même d’avoir banni ses vieilles
superstitions, ce pays reçût pour hôte la vérité même.
R/. Tous viendront de
Saba apportant de l’or et de l’encens, et publiant des louanges en l’honneur du
Seigneur. * Alléluia, alléluia, alléluia. V/. Les rois de Tharsis et les îles
lui offriront des présents ; des rois de l’Arabie et de Saba lui apporteront
des dons. * Alléluia, alléluia, alléluia
Sixième leçon.
Reconnaissons donc, mes bien-aimés, dans les Mages adorateurs du Christ, les
prémices de notre vocation et de notre foi, et célébrons avec des cœurs pleins
de joie les débuts de cette heureuse espérance. Car dès ce moment nous avons
commencé à entrer dans l’héritage céleste ; depuis lors les passages mystérieux
des saintes Écritures qui se rapportaient au Christ ont été découverts pour
nous, et la vérité que l’aveuglement des Juifs n’accepte pas, a répandu sa
lumière dans toutes les Nations. Honorons donc ce très saint jour en lequel
l’Auteur de notre salut s’est fait connaître, et Celui que les Mages ont adoré
petit enfant dans une crèche, adorons-le, tout-puissant dans les Cieux. Et, comme
les Rois firent de leurs trésors des offrandes mystiques au Seigneur, cherchons
de même à trouver dans nos cœurs des dons qui méritent d’être offerts à Dieu.
R/. Des Mages vinrent de
l’Orient à Jérusalem cherchant et disant : Où est celui qui est né et dont nous
avons vu l’étoile ? * Et nous sommes venus adorer le Seigneur. V/. Nous avons
vu son étoile en Orient. * Et. Gloire au Père. * Et.
Au troisième nocturne.
Ant. 1 Cette antienne est
répétée dans le psaume comme indiqué.Venez, adorons-le, car lui-même est le
Seigneur notre Dieu.
Psaume 94
Venez, réjouissons-nous
devant le Seigneur ; * poussons des cris de joie vers Dieu, notre Sauveur.
Allons au-devant de Lui
avec des louanges, * et chantons des cantiques à Sa gloire.
Ant. Venez, adorons-le, car
lui-même est le Seigneur notre Dieu.
Car le Seigneur est le
grand Dieu, * et le grand Roi au-dessus de tous les dieux.
Dans Sa main sont tous
les confins de la terre, * et les sommets des montagnes Lui appartiennent.
Ant. Venez, adorons-le,
car lui-même est le Seigneur notre Dieu.
A Lui est la mer, et
c’est Lui qui l’a faite, * et Ses mains ont formé le continent.
Ant. Venez, adorons-le,
car lui-même est le Seigneur notre Dieu.
car Il est le Seigneur
notre Dieu, * et nous, nous sommes le peuple de Son pâturage, et les brebis de
Sa main.
Aujourd’hui, si vous
entendez Sa voix, * gardez-vous d’endurcir vos cœurs,
comme lorsqu’ils
excitèrent Ma colère, au jour de la tentation dans le désert, * où vos pères
M’ont tenté, M’ont mis à l’épreuve, et ont vu Mes œuvres.
Ant. Venez, adorons-le,
car lui-même est le Seigneur notre Dieu.
Pendant quarante ans Je
fus irrité contre cette génération ; * et Je dis : Leur cœur ne cesse de
s’égarer.
Et ils n’ont point connu
Mes voies ; * de sorte que J’ai juré dans Ma colère : Ils n’entreront point
dans Mon repos.
Ant. Venez, adorons-le,
car lui-même est le Seigneur notre Dieu.
Gloire au Père…
Ant. Venez, adorons-le,
car lui-même est le Seigneur notre Dieu.
Cette Antienne avec son
psaume est dite seulement la nuit de l’Épiphanie : pendant l’Octave, on dit à
sa place l’Antienne suivante : Un homme est né dans elle, et lui-même, le
Très-Haut, ta fondée.
Ant. 2 Adorez le Seigneur
* alléluia ; dans son saint temple, alléluia.
Ant. 3 Adorez Dieu, *
alléluia, tous, ses Anges, alléluia.
V/. Adorez le Seigneur,
alléluia.
R/. Dans son saint
temple, alléluia.
Lecture du saint Évangile
selon saint Matthieu. Cap. 2, 1-12.
En ce temps-là : Jésus
étant né à Bethléem de Judée, aux jours du roi Hérode, voici que des mages d’Orient
arrivèrent à Jérusalem, disant : "Où est le roi des Juifs qui vient de
naître ?". Et le reste.
Homélie de saint
Grégoire, Pape.
Septième leçon. Comme
vous l’avez entendu, mes très chers frères, dans la lecture de l’Évangile, un
roi de la terre se troubla à la naissance du Roi des Cieux : c’est parce que
les grandeurs terrestres sont confondues, lorsque celles du Ciel viennent à
paraître. Mais nous devons chercher pour quel motif, à la naissance du
Rédempteur, un Ange apparut aux pasteurs dans la Judée, tandis que ce ne fut
pas un Ange, mais une étoile, qui servit de guide aux Mages de l’Orient, pour
venir l’adorer. Ce fut, sans doute, parce que les Juifs, usant de la raison
pour connaître le vrai Dieu, il était juste qu’un Ange, c’est-à-dire une créature
raisonnable, leur annonçât la nativité du Sauveur ; quant aux Gentils, qui ne
savaient pas se servir de leur raison, ils sont amenés à connaître le Seigneur,
non par une voix, mais par des signes matériels. C’est pourquoi saint Paul a
dit : « .Les prophéties sont données aux fidèles, non aux infidèles ; mais les
signes sont pour les infidèles, non pour les fidèles. » Aussi les prophéties
ont-elles été annoncées aux pasteurs qui étaient Juifs, comme à des fidèles, et
les signes ont-ils été donnés aux Mages, comme à des infidèles et non comme à
des fidèles.
R/. L’étoile que les
Mages avaient vue en Orient les précédait, jusqu’à ce qu’ils fussent arrivés au
lieu où se trouvait l’enfant. * Or, voyant l’étoile, ils se réjouirent d’une
grande joie. V/. Et, entrant dans la maison, ils trouvèrent l’enfant avec
Marie, sa mère, et, se prosternant, ils l’adorèrent. * Or.
Huitième leçon. Il faut
remarquer que lorsque notre Rédempteur aura atteint l’âge d’homme parfait, les
Apôtres le prêcheront à ces mêmes Gentils, tandis que lorsqu’il est enfant, et
ne se sert pas encore pour parler de ses organes corporels, c’est une étoile
qui l’annonce à la Gentilité. L’ordre de la raison voulait sans doute que ce
fussent des prédicateurs qui parlassent pour nous faire connaître le Seigneur
quand lui-même eut parlé, et que des éléments muets l’annonçassent lorsqu’il ne
parlait pas encore. Mais nous devons considérer, au souvenir de tous les
prodiges qui ont paru, et à la naissance et à la mort du Seigneur, quelle fut
la dureté de cœur de ceux des Juifs qui ne le reconnurent, ni au don de
prophétie ni à ses miracles.
R/. Les Mages, voyant
l’étoile, se réjouirent d’une grande joie. * Et, entrant dans la maison, ils
trouvèrent l’enfant avec Marie, sa mère, et se prosternant, ils l’adorèrent : *
Puis ayant ouvert leurs trésors, ils lui offrirent des présents : de l’or, de
l’encens et de la myrrhe. V/. L’étoile que les Mages avaient vue en Orient les
précédait, jusqu’à ce qu’elle vînt s’arrêter au-dessus du lieu où était
l’enfant. * Et, entrant. Gloire au Père. * Puis.
Neuvième leçon. Tous les
éléments ont rendu témoignage à la venue de leur Auteur. Et, pour en parler
selon le langage usité parmi les hommes, les cieux ont reconnu qu’il était
Dieu, puisqu’aussitôt ils ont envoyé l’étoile. La mer l’a reconnu, car elle
s’est affermie sous ses pas. La terre l’a reconnu, puisqu’elle a tremblé, quand
il expirait. Le soleil l’a reconnu puisqu’alors il a caché les rayons de sa
lumière. Les rochers et les murailles l’ont reconnu, puisqu’au moment de sa
mort, ils se sont fendus. L’enfer l’a reconnu, car il a rendu à la liberté les
morts qu’il renfermait. Et cependant, celui que tous les éléments insensibles
ont reconnu pour leur Seigneur, les cœurs des Juifs infidèles ne l’ont pas
reconnu comme Dieu, et plus durs que les rochers ils n’ont pas voulu s’ouvrir à
la pénitence.
A LAUDES
Antiennes et Capitule
comme aux 1ères Vêpres.
Hymnus
O sola magnárum úrbium
Maior Bethlem, cui
cóntigit
Ducem salútis cǽlitus
Incorporátum gígnere.
Quem stella, quæ solis
rotam
Vincit decóre ac lúmine,
Venísse terris núntiat
Cum carne terréstri Deum.
Vidére postquam illum
Magi,
Eóa promunt múnera :
Stratíque votis ófferunt
Thus, myrrham, et aurum
régium.
Regem Deúmque annúntiant
Thesáuris, et fragrans
odor
Thuris Sabæi, ac mýrrheus
Pulvis sepúlcrum
prǽdocet.
Hymne
O Bethléem, à toi seule tu
surpasses
en grandeur les villes
les plus célèbres,
toi à qui revient
l’honneur d’engendrer l’Auteur de notre salut,
descendu du Ciel, et
revêtu d’un corps mortel.
Une étoile dont la beauté
et l’éclat
surpassent le soleil,
annonce que c’est un Dieu,
revêtu d’une chair terrestre,
qui est venu sur la
terre.
Les Mages l’ayant vu, lui
présentent
des dons apportés
d’Orient :
se prosternant, ils lui
offrent avec leurs vœux,
l’encens, la myrrhe, et
l’or des rois.
Le métal précieux et l’odeur
suave de l’encens de Saba
attestent sa royauté et
sa divinité ;
et la poudre de myrrhe
nous prédit son ensevelissement
au tombeau.
O Jésus, qui vous êtes
révélé aux Gentils,
gloire à vous,
ainsi qu’au Père et à
l’Esprit divin
dans les siècles
éternels. Amen.
V/. Adorez Dieu,
alléluia.
R/. Tous ses Anges,
alléluia.
Ant. au Bénédictus
Aujourd’hui, * l’Église s’unit au céleste Époux, car ses péchés sont lavés par
le Christ dans le Jourdain ; les Mages accourent aux noces royales, apportant
des présents ; l’eau est changée en vin, et les convives du festin sont dans la
joie, alléluia.
AUX DEUXIÈMES VÊPRES.
Comme aux 1ères Vêpres,
sauf :
Ant. au Magnificat Trois
prodiges * ont marqué ce jour que nous honorons. Aujourd’hui l’étoile a conduit
les Mages à la crèche ; aujourd’hui l’eau a été changée en vin au festin
nuptial ; aujourd’hui le Christ a voulu être baptisé par Jean dans le Jourdain,
pour notre salut, alléluia.
[1] On ne dit pas
aujourd’hui l’invitatoire au commencement de Matines : d’abord pour ne pas
rappeler l’invitation qu’Hérode adressa aux Scribes de lui faire connaître les
prophéties qui regardaient Jésus-Christ : invitation exécrable qui était
inspirée par le désir de faire mourir le Sauveur. Ensuite pour nous engager à
imiter les Mages, qui vinrent en toute hâte adorer notre Seigneur, sans qu’ils
y fussent invités par personne, si ce n’est par un messager muet ; c’est en
même temps pour faire rougir ceux qui sont lents à croire, quoiqu’ils aient une
multitude de prédicateurs. Mais il est placé au troisième Nocturne, parce que
le troisième Nocturne représente la loi de grâce, dans laquelle la voix des
Apôtres et de leurs successeurs fait des invitations à louer Dieu plus
pressantes et plus nombreuses que dans la loi de nature ou dans la loi
mosaïque. On ne chante pas non plus d’Hymne à Matines, parce qu’il n’appartient
qu’aux parfaits de chanter des Hymnes ; or la conversion des Gentils dans la
personne des Mages seuls, n’était pas encore parfaite.
[2] « C’est aux oreilles
de l’âme et non à celles du corps que s’adresse le texte sacré, car cène sont
point les biens matériels, mais les biens de l’âme, qu’il promet. Méprisons ce
qui ne peut nous servir à acheter les eaux du Seigneur, pour nous hâter d’aller
à Celui qui cria dans le temple : • Qui conque a soif, qu’il vienne à moi et
qu’il boive » (Sain ! Jean, 7, 37) ; et qui, plus tard, tenant le calice sacré,
disait à ses disciples : • Prenez et buvez,ceci est mon sang, qui sera répandu
pour vous. » (Saint Matth., 26, 27). (Saint Jérôme).
[3] Ce premier Répons se
dit le jour même de l’Épiphanie, parce que le Sauveur aurait, selon une
ancienne tradition, été baptisé le 6 janvier. On le dit aussi le Dimanche dans
l’Octave, parce que, dit saint Augustin, le jour où notre Seigneur fut baptisé
était un Dimanche ; on le dit enfin au jour Octave parce qu’autrefois l’Office
entier de l’Octave était du baptême de J.-C. ; aujourd’hui il n’en reste plus
que l’Évangile.
[4] Ces paroles
s’adressent à Jérusalem ou à l’Église, car c’est en ce grand jour de
l’Épiphanie que commence le mouvement des Nations vers l’Église, la vraie
Jérusalem. « Tandis que des ténèbres couvriront la terre, c’est-à-dire ceux qui
ont le goût des biens terrestres, et que l’obscurité enveloppera les peuples,
ou, d’après le texte hébreu, les tribus, ce qui a trait aux Juifs, on verra
éclater en elle la gloire du Seigneur. « (Saint Jérôme).
[5] Jérusalem est
comparée à un astre. Ce verset ne peut s’expliquer que de la venue de
Jésus-Christ. N’est-ce-pas de Jérusalem que s’est levé sur nous le jour du
salut ?
[6] « Cet ordre est le
même que celui que le divin Maître donna aux Apôtres en ces termes : Levez les
yeux et voyez que les champs blanchissent déjà pour la moisson. (Saint Jean, 4,
35). C’est nous qui sommes les fils venus de loin vers le Seigneur ; nous,
voyageurs autrefois loin du testament de Dieu et de ses promesses. » (Saint
Jérôme).
[7] « Nous tous, qui
sommes baptisés en Jésus-Christ, nous sommes revê tus de J-C., en qui nous
portons la tunique de la justice, puisqu’il est devenu pour nous la sainteté,
la justice et la rédemption. « (Galat., 1). (.Saint Jérôme).
[8] La tradition nous
enseigne que les Mages étaient rois, et c’était alors l’usage en prient
d’élever à la royauté les personnages les plus illustres par leur érudition, et
l’astronomie surtout y était estimée une science digne des souverains. On croit
aussi qu’ils étaient prêtres, et au nombre de trois, sans compter leur suite,
savoir : Gaspar, Balthazar et Melchior. La prédiction de Balaam, annonçant
l’étoile de Jacob, leur était connue, aussi abandonnèrent-ils généreusement
leurs états et leurs biens aux soins de la divine Providence, pour aller adorer
le Messie. Leur patrie semble avoir été l’Arabie heureuse. Après avoir quitté
l’Enfant-Dieu, ils s’illustrèrent par de nombreux travaux évangéliques, et
moururent dans une vieillesse
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Pietro Lorenzetti (1280–1348), L’adoration des mages, circa 1330, huile sur panneau, 33 x 24,
musée du Louvre
Dom Guéranger, l’Année Liturgique
La Fête de l’Épiphanie
est la suite du mystère de Noël ; mais elle se présente, sur le Cycle chrétien,
avec une grandeur qui lui est propre. Son nom qui signifie Manifestation,
indique assez qu’elle est destinée à honorer l’apparition d’un Dieu au milieu
des hommes !
Ce jour, en effet, fut
consacré durant plusieurs siècles à fêter la Naissance du Sauveur ; et lorsque,
vers l’an 376, les décrets du Saint-Siège obligèrent toutes les Églises à
célébrer désormais, avec Rome, le mystère de la Nativité au 25 décembre, le 6
janvier ne fut pas entièrement déshérité de son antique gloire. Le nom
d’Épiphanie lui resta avec la glorieuse mémoire du Baptême de Jésus-Christ,
dont une tradition fixe l’anniversaire à ce jour.
L’Église Grecque donne à
cette Fête le vénérable et mystérieux nom de Théophanie, si célèbre dans
l’antiquité pour signifier une Apparition divine. On trouve ce nom dans Eusèbe,
dans saint Grégoire de Nazianze, dans saint Isidore de Péluse ; il est le
propre titre de la Fête dans les livres liturgiques de l’Église Grecque.
Les Orientaux appellent
encore cette solennité les saintes Lumières, à cause du Baptême que l’on
conférait autrefois en ce jour, en mémoire du Baptême de Jésus-Christ dans le
Jourdain. On sait que le Baptême est appelé dans les Pères illumination, et
ceux qui l’ont reçu illuminés.
Enfin, nous nommons
familièrement, en France, cette fête la Fête des Rois, en souvenance des Mages,
dont la venue à Bethléhem est particulièrement solennisée aujourd’hui.
L’Épiphanie partage avec
les Fêtes de Noël, de Pâques, de l’Ascension et de la Pentecôte, l’honneur
d’être qualifiée de jour très saint, au Canon de la Messe ; et on la range
parmi les fêtes cardinales, c’est-à-dire parmi les solennités sur lesquelles
repose l’économie de l’Année liturgique. Une série de six Dimanches emprunte
d’elle son nom, comme d’autres successions dominicales se présentent sous le
titre de Dimanches après Pâques, Dimanches après la Pentecôte.
Par suite de la
Convention faite en 1801 entre Pie VII et le Gouvernement français, le légat
Caprara procéda à une réduction des fêtes, et la piété des fidèles en vit, à
regret, supprimer un grand nombre. Il y eut des solennités qui ne furent pas
supprimées, mais dont la célébration fut remise au Dimanche suivant.
L’Épiphanie est de celles qui subirent ce sort ; et toutes les fois que le 6
janvier n’est pas un Dimanche, nos Églises voient retarder jusqu’au Dimanche
suivant les pompes qui accompagnent un si grand jour dans tout l’univers
catholique. Espérons que des jours meilleurs luiront enfin sur notre Église, et
qu’un avenir plus heureux nous rendra les joies dont la sage condescendance du
Saint-Siège nous a sevrés pour un temps.
Ce jour de l’Épiphanie du
Seigneur est donc véritablement un grand jour ; et l’allégresse dans laquelle
nous a plongés la Nativité du divin Enfant doit s’épanouir, tout de nouveau,
dans cette solennité. En effet, ce second rayonnement de la Fête de Noël nous
montre la gloire du Verbe incarné dans une splendeur nouvelle ; et sans nous
faire perdre de vue les charmes ineffables du divin Enfant, il manifeste dans
tout l’éclat de sa divinité le Sauveur qui nous a apparu dans son amour. Ce ne
sont plus seulement les bergers qui sont appelés par les Anges à reconnaître le
VERBE FAIT CHAIR, c’est le genre humain, c’est la nature entière que la voix de
Dieu même convie à l’adorer et à l’écouter.
Or, dans les mystères de
sa divine Épiphanie, trois rayons du Soleil de justice descendent jusqu’à nous.
Ce sixième jour de janvier, sur le cycle de Rome païenne, fut assigné à la
célébration du triple triomphe d’Auguste, auteur et pacificateur de l’Empire ;
mais lorsque notre Roi pacifique, dont l’empire est sans limites et pour
jamais, eut décidé, par le sang de ses martyrs, la victoire de son Église,
cette Église jugea, dans la sagesse du ciel qui l’assiste, qu’un triple
triomphe de l’Empereur immortel devait remplacer, sur le Cycle régénéré, les
trois triomphes du fils adoptif de César.
Le six janvier restitua
donc au vingt-cinq décembre la mémoire de la Naissance du Fils de Dieu ; mais,
en retour, trois manifestations de la gloire du Christ vinrent s’y réunir dans
une même Épiphanie : le mystère des Mages, venus d’Orient sous la conduite de
l’Etoile, pour honorer la Royauté divine de l’Enfant de Bethléhem ; le mystère
du Baptême du Christ, proclamé Fils de Dieu, dans les eaux du Jourdain, par la
voix même du Père céleste ; enfin le mystère de la puissance divine de ce même
Christ, transformant l’eau en vin, au festin symbolique des Noces de Cana. Le
jour consacré à la mémoire de ces trois prodiges est-il en même temps
l’anniversaire de leur accomplissement ? Cette question est débattue entre les
savants. Dans ce livre, où notre but n’est autre que de favoriser la piété des
fidèles, nous n’entrerons point dans ces discussions purement critiques ; nous
nous contenterons de dire que l’adoration des Mages a eu lieu en ce jour même,
d’après le sentiment si grave de Baronius, de Suarez, de Théophile Raynaud,
d’Honoré de Sainte-Marie, du cardinal Gotti, de Sandini, et d’une infinité d’autres,
à l’opinion desquels se joint expressément le suffrage éclairé de Benoît XIV.
Le Baptême du Christ, au six janvier, est un fait reconnu par les critiques les
plus exigeants, par Tillemont lui-même, et qui n’a été contesté que par une
imperceptible minorité d’écrivains. Quant au miracle des Noces de Cana, la
certitude du jour précis de son accomplissement est moins grande, bien qu’il
soit impossible de démontrer que ce prodige n’ait pas eu lieu le six janvier.
Mais il suffit aux enfants de l’Église que leur Mère ait fixé la mémoire de ces
trois manifestations dans la Fête d’aujourd’hui, pour que leurs cœurs
applaudissent aux triomphes du divin Fils de Marie.
Si nous considérons
maintenant en détail le multiple objet de la solennité, nous remarquons d’abord
que l’adoration des Mages est celui des trois mystères que la sainte Église
Romaine honore aujourd’hui avec le plus de complaisance. La majeure partie des
chants de l’Office et de la Messe est employée à le célébrer ; et les deux
grands Docteurs du Siège Apostolique, saint Léon et saint Grégoire, ont paru
vouloir y insister presque uniquement, dans leurs Homélies sur cette fête,
quoiqu’ils confessent avec saint Augustin, saint Paulin de Nole, saint Maxime
de Turin, saint Pierre Chrysologue, saint Hilaire d’Arles, et saint Isidore de
Séville, la triplicité du mystère de l’Épiphanie. La raison de la préférence de
l’Église Romaine pour le mystère de la Vocation des Gentils, vient de ce que ce
grand mystère est souverainement glorieux à Rome, qui, de chef de la gentilité
qu’elle était jusqu’alors, est devenue le chef de l’Église chrétienne et de
l’humanité, par la vocation céleste qui appelle en ce jour tous les peuples à
l’admirable lumière de la foi, en la personne des Mages.
L’Église Grecque ne fait
point aujourd’hui une mention spéciale de l’adoration des Mages ; elle a réuni
ce mystère à celui de la Naissance du Sauveur dans ses Offices pour le jour de
Noël. Toutes ses louanges, dans la présente solennité, ont pour objet unique le
Baptême de Jésus-Christ.
Ce second mystère de
l’Épiphanie est célébré en commun avec les deux autres par l’Église latine, au
six janvier. Il en est fait plusieurs fois mention dans l’Office d’aujourd’hui
; mais la venue des Mages au berceau du Roi nouveau-né attirant surtout
l’attention de Rome chrétienne en cette journée, il a été nécessaire, pour que
le mystère de la sanctification des eaux fût dignement honoré, d’en attacher la
mémoire à un autre jour. L’Octave de l’Épiphanie a été choisie par l’Église
d’Occident pour honorer spécialement le Baptême du Sauveur.
Le troisième mystère de
l’Épiphanie étant aussi un peu offusqué par l’éclat du premier, quoiqu’il soit
plusieurs fois rappelé dans les chants de la Fête, sa célébration spéciale a
été pareillement remise à un autre jour, savoir au deuxième Dimanche après
l’Épiphanie.
Plusieurs Églises ont
réuni au mystère du changement de l’eau en vin celui de la multiplication des
pains, qui renferme en effet plusieurs analogies avec le premier, et dans
lequel le Sauveur manifesta pareillement sa puissance divine ; mais l’Église
Romaine, en tolérant cet usage dans les rites Ambrosien et Mozarabe, ne l’a
jamais reçu, pour ne pas déroger au nombre de trois qui doit marquer sur le
Cycle les triomphes du Christ, au six janvier ; et aussi parce que saint Jean
nous apprend, dans son Évangile, que le miracle de la multiplication des pains
eut lieu aux approches de la Fête de Pâques : ce qui ne pourrait convenir en
aucune façon à l’époque de l’année où l’on célèbre l’Épiphanie.
Pour la disposition des
matières, dans cette solennité, nous garderons l’ordre suivant. Aujourd’hui,
nous honorerons avec l’Église les trois mystères à la fois ; dans le cours de
l’Octave, nous contemplerons le mystère de la venue des Mages ; nous vénérerons
le Baptême du Sauveur, au jour même de l’Octave ; et nous traiterons le mystère
des Noces de Cana, au deuxième Dimanche après la fête, jour auquel l’Église a
réuni, dans ces derniers temps, avec une parfaite harmonie, la solennité du
très saint Nom de Jésus.
Livrons-nous donc tout
entiers à l’allégresse d’un si beau jour ; et dans cette fête delà Théophanie,
des saintes Lumières, des Rois Mages, considérons avec amour l’éblouissante
lumière de notre divin Soleil qui monte à pas de géant, comme dit le Psalmiste
[9], et qui verse sur nous les flots d’une lumière aussi douce qu’éclatante.
Déjà les bergers accourus à la voix de l’Ange ont vu renforcer leur troupe
fidèle ; le prince des Martyrs, le Disciple Bien-Aimé, la blanche cohorte des
Innocents, le glorieux Thomas, Silvestre, le Patriarche de la paix, ne sont
plus seuls à veiller sur le berceau de l’Emmanuel ; leurs rangs s’ouvrent pour
laisser passer les Rois de l’Orient, porteurs des vœux et des adorations de
l’humanité entière. L’humble étable est devenue trop étroite pour un tel
concours ; et Bethléhem apparaît vaste comme l’univers. Marie, le Trône de la
divine Sagesse, accueille tous les membres de cette cour avec son gracieux
sourire de Mère et de Reine ; elle présente son Fils aux adorations de la terre
et aux complaisances du ciel. Dieu se manifeste aux hommes, parce qu’il est
grand ; mais il se manifeste par Marie, parce qu’il est miséricordieux.
Nous trouvons dans les
premiers siècles de l’Église deux événements remarquables qui ont signalé la
grande journée qui nous rassemble aux pieds du Roi pacifique. Le six janvier
361, le César Julien, déjà apostat dans son cœur, à la veille de monter sur le
trône impérial que bientôt la mort de Constance allait laisser vacant, se
trouvait à Vienne dans les Gaules. 11 avait besoin encore de l’appui de cette
Église chrétienne dans laquelle on disait même qu’il avait reçu le degré de
Lecteur, et que cependant il se préparait à attaquer avec toute la souplesse et
toute la férocité du tigre Nouvel Hérode, artificieux comme l’ancien, il voulut
aussi, dans ce jour de l’Épiphanie, aller adorer le Roi nouveau-né. Au rapport
de son panégyriste Ammien Marcellin, on vit le philosophe couronné sortir de
l’impie sanctuaire où il consultait en secret les aruspices, puis s’avancer sous
les portiques de l’église, et au milieu de l’assemblée des fidèles, offrir au
Dieu des chrétiens un hommage aussi solennel que sacrilège.
Onze ans plus tard, en
372, un autre Empereur pénétrait aussi dans l’église, en cette même solennité
de l’Épiphanie. C’était Valens, chrétien par le Baptême comme Julien, mais
persécuteur, au nom de l’Arianisme, de cette même Église que Julien poursuivait
au nom de ses dieux impuissants et de sa stérile philosophie. La liberté
évangélique d’un saint Évêque abattit Valens aux pieds du Christ Roi, en ce
même jour où la politique avait contraint Julien de s’incliner devant la
divinité du Galiléen.
Saint Basile sortait à
peine de son célèbre entretien avec le préfet Modestus, dans lequel il avait
vaincu toute la force du siècle par la liberté de son âme épiscopale. Valens
arrive à Césarée, et, l’impiété arienne dans le cœur, il se rend à la basilique
où le Pontife célébrait avec son peuple la glorieuse Théophanie. « Mais, comme
le dit éloquemment saint Grégoire de Nazianze, à peine l’Empereur a-t-il
franchi le seuil de l’enceinte sacrée, que le chant des psaumes retentit à ses
oreilles comme un tonnerre. Il contemple avec saisissement la multitude du
peuple fidèle, semblable à une mer. L’ordre, la pompe du sanctuaire éclatent à
ses yeux d’une majesté plus angélique qu’humaine. Mais ce qui l’émeut plus que
tout le reste, c’est cet Archevêque debout en présence de son peuple, le corps,
les yeux, l’esprit aussi fermes que si rien de nouveau ne se fût passé ; tout
entier à Dieu et à l’autel. Valens considère aussi les ministres sacrés,
immobiles dans le recueillement, remplis de la sainte frayeur des Mystères.
Jamais l’Empereur n’avait assisté à un spectacle si auguste ; sa vue
s’obscurcit, sa tête tourne, son âme est saisie d’étonnement et d’horreur. »
Le Roi des siècles, Fils
de Dieu et Fils de Marie, avait vaincu. Valens sentit s’évanouir ses projets de
violence contre le saint Évêque ; et si, dans ce moment, il n’adora pas le
Verbe consubstantiel au Père, du moins il confondit ses hommages extérieurs
avec ceux du troupeau de Basile. Au moment de l’offrande, il s’avança vers la
barrière sacrée, et présenta ses dons au Christ en la personne de son Pontife.
La crainte que Basile ne les voulût pas recevoir agitait si violemment le prince,
que la main des ministres du sanctuaire dut le soutenir pour qu’il ne tombât
pas, dans son trouble, au pied même de l’autel.
Ainsi, dans cette grande
solennité, la Royauté du Sauveur nouveau-né a-t-elle été honorée par les
puissants de ce monde qu’on a vus, selon la prophétie du Psaume, abattus, et
léchant la terre à ses pieds [10].
Mais de nouvelles
générations d’empereurs et de rois devaient venir qui fléchiraient les genoux,
et présenteraient au Christ-Seigneur l’hommage d’un cœur dévoué et orthodoxe.
Théodose, Charlemagne, Alfred le Grand, Etienne de Hongrie, Édouard le
Confesseur, Henri II l’Empereur, Ferdinand de Castille, Louis IX de France,
tinrent ce jour en grande dévotion ; et leur ambition fut de se présenter avec
les Rois Mages aux pieds du divin Enfant, et de lui ouvrir comme eux leurs
trésors. L’usage s’était même conservé à la cour de France jusqu’à l’an 1378 et
au delà, comme en fait foi le continuateur de Guillaume de Nangis, que le Roi
très chrétien, venant à l’offrande, présentât de l’or, de l’encens et delà
myrrhe, comme un tribut à l’Emmanuel.
Mais cette représentation
des trois mystiques présents des Mages n’était pas seulement usitée à la cour
des rois : la piété des fidèles au moyen âge présentait aussi au Prêtre pour
qu’il les bénît, en la Fête de l’Épiphanie, de l’or, de l’encens et de la
myrrhe ; et l’on conservait en l’honneur des trois Rois ces signes touchants de
leur dévotion envers le Fils de Marie, comme un gage de bénédiction pour les
maisons et pour les familles. Cet usage s’est conservé encore en quelques
diocèses d’Allemagne, et il n’a disparu du Rituel Romain que dans l’édition de
Paul V, qui crut devoir supprimer plusieurs bénédictions, que la piété des
fidèles ne réclamait plus que rarement.
Un autre usage a subsisté
plus longtemps, inspiré aussi par la piété naïve des âges de foi. Pour honorer
la royauté des Mages venus de l’Orient vers l’Enfant de Bethléhem, on élisait
au sort, dans chaque famille, un Roi pour cette fête de l’Épiphanie. Dans un
festin animé d’une joie pure, et qui rappelait celui des Noces de Galilée, on
rompait un gâteau ; et l’une des parts servait à désigner le convive auquel
était échue cette royauté d’un moment. Deux portions du gâteau étaient
détachées pour être offertes à l’Enfant Jésus et à Marie, en la personne des
pauvres, qui se réjouissaient aussi en ce jour du triomphe du Roi humble et
pauvre. Les joies de la famille se confondaient encore une fois avec celles de
la Religion ; les liens de la nature, de l’amitié, du voisinage, se resserraient
autour de cette table des Rois ; et si la faiblesse humaine pouvait apparaître
quelquefois dans l’abandon d’un festin, l’idée chrétienne n’était pas loin, et
veillait au fond des cœurs.
Heureuses encore
aujourd’hui les familles au sein desquelles la fête des Rois se célèbre avec
une pensée chrétienne ! Longtemps, un faux zèle a déclamé contre ces usages
naïfs dans lesquels la gravité des pensées de la foi s’unissait aux
épanchements de la vie domestique ; on a attaqué ces traditions de famille sous
le prétexte du danger de l’intempérance, comme si un festin dépourvu de toute
idée religieuse était moins sujet aux excès. Par une découverte assez
difficile, peut-être, à justifier, on est allé jusqu’à prétendre que le gâteau
de l’Épiphanie, et la royauté innocente qui l’accompagne, n’étaient qu’une
imitation des Saturnales païennes : comme si c’était la première fois que les
anciennes fêtes païennes auraient eu à subir une transformation chrétienne. Le
résultat de ces poursuites imprudentes devait être et a été, en effet, sur ce
point comme sur tant d’autres, d’isoler de l’Église les mœurs de la famille,
d’expulser de nos traditions une manifestation religieuse, d’aider à ce qu’on
appelle la sécularisation de la société. Dans une grande partie de la France,
le festin des Rois est resté ; et l’intempérance a seule désormais la charge
d’y présider.
Mais retournons
contempler le triomphe du royal Enfant dont la gloire resplendit en ce jour
avec tant d’éclat. La sainte Église va nous initier elle-même aux mystères que
nous avons à célébrer. Revêtons-nous de la foi et de l’obéissance des Mages ;
adorons, avec le Précurseur, le divin Agneau au-dessus duquel s’ouvrent les
cieux ; prenons place au mystique festin de Cana, auquel préside notre Roi
trois fois manifesté, et trois fois glorieux. Mais, dans les deux derniers
prodiges, ne perdons pas de vue l’Enfant de Bethléhem, ne cessons pas non plus
de voir le grand Dieu du Jourdain, et le maître des éléments.
LES PREMIÈRES VÊPRES.
L’Église prélude à la
solennité de l’Épiphanie par le chant des premières Vêpres.
La sainte Église, après
avoir ainsi célébré par les psaumes des Vêpres, la puissance donnée au divin
Enfant sur les rois, dont il brisera la tête, au jour de sa colère ; son
alliance avec les nations qu’il donnera en héritage à son Église ; sa lumière
qui s’est levée au milieu des ténèbres ; son Nom proclamé de l’aurore au
couchant ; après avoir, en ce jour de la Vocation des Gentils, invité toutes
les nations, tous les peuples, à louer la miséricorde et la Vérité éternelles,
s’adresse à Jérusalem, figure de l’Église, et l’appelle dans le capitule, par
la bouche d’Isaïe, à jouir de la Lumière qui se lève aujourd’hui sur la race
humaine tout entière : Lève-toi, Jérusalem ! sois illuminée ; car ta lumière est
venue, et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi.
L’Hymne vient ensuite ;
et c’est ce beau cantique de Sédulius dont nous avons chanté les premières
strophes dans les Laudes de Noël. L’Église y célèbre les trois Épiphanies.
Bethléhem, le Jourdain et Cana témoignent tour à tour de la gloire du grand Roi
Jésus.
HYMNE.
Cruel Hérode, que
crains-tu de l’arrivée d’un Dieu qui vient régner ? Il ne ravit pas les
sceptres mortels, lui qui donne les royaumes célestes.
Les Mages s’avançaient,
suivant l’étoile qu’ils avaient vue et qui marchait devant eux : la lumière les
conduit à la Lumière ; leurs présents proclament un Dieu.
Le céleste Agneau a
touché l’onde du lavoir de pureté ; dans un bain mystique, il lave en nous des
péchés qu’il n’a point commis.
Nouveau prodige de
puissance ! L’eau rougit dans les vases du festin ; docile, et changeant sa
nature, elle s’écoule en flots de vin.
O Jésus ! qui vous
révélez aux Gentils, gloire à vous, avec le Père et l’Esprit divin, dans les
siècles éternels !
Amen.
Les Mages, voyant
l’étoile, se dirent l’un à l’autre : Voici le signe du grand Roi ; allons à sa
recherche, et offrons-lui en présent l’or, l’encens et la myrrhe. Alléluia.
Les chants de l’Église en
l’honneur de l’auguste Théophanie sont commencés. Demain, l’offrande du grand
Sacrifice viendra réunir tous les vœux ; achevons cette journée dans le
recueillement et l’allégresse.
L’Office des Matines
(voir plus bas, n.d.w.) est d’une grande magnificence ; mais comme il n’est pas
fréquenté par les fidèles, nous nous abstiendrons d’en reproduire ici les
particularités. Dans l’Église de Milan, les Matines de l’Épiphanie sont
célébrées la nuit comme celles de Noël, et se composent pareillement de trois
Nocturnes, contre l’usage de la Liturgie Ambrosienne qui n’a ordinairement
qu’un seul Nocturne à Matines. Le peuple y assiste avec un grand concours : et
cette sainte Veille est presque aussi fréquentée que celle de la Naissance du
Sauveur.
Le jour des Mages, le
jour du Baptême, le jour du Festin nuptial est enfin arrivé ; les trois
puissants rayons du Soleil de justice luisent sur nous. Les ténèbres
matérielles sont aussi moins épaisses ; la nuit a déjà perdu de son empire, la
lumière progresse de jour en jour. Dans son humble berceau, les membres sacrés
du divin Enfant prennent accroissement et force. Aux Bergers, Marie le fit voir
étendu dans la crèche ; aux Mages, elle va le présenter sur ses bras maternels.
Les présents que nous avons à lui offrir doivent être préparés : suivons donc
nous aussi l’étoile, et mettons-nous en marche pour Bethléhem, la Maison du
Pain de vie.
A LA MESSE.
A Rome, la Station est à
Saint-Pierre, au Vatican, près de la tombe du Prince des Apôtres, à qui toutes
les nations ont été données en héritage dans le Christ.
L’Église ouvre les chants
de la Messe solennelle en proclamant l’arrivée du grand Roi que la terre
attendait, et sur la naissance duquel les Mages sont venus consulter les oracles
prophétiques, en Jérusalem.
Après le Cantique des
Anges, la sainte Église, toute réjouie des splendeurs de l’étoile qui conduit
la Gentilité au berceau du divin Roi, implore, dans la Collecte, la grâce de
contempler cette Lumière vivante pour laquelle la foi nous prépare, et dont la
splendeur nous illuminera éternellement.
ÉPÎTRE.
O gloire infinie de ce
grand jour, dans lequel commence le mouvement des nations vers l’Église, la
vraie Jérusalem ! O miséricorde du Père céleste qui s’est souvenu de tous ces
peuples ensevelis dans les ombres de la mort et du crime ! Voici que la gloire
du Seigneur s’est levée sur la Cité sainte ; et les Rois se mettent en marche
pour l’aller contempler. L’étroite Jérusalem ne peut plus contenir ces flots
des nations ; une autre ville sainte est inaugurée ; et c’est vers elle que va
se diriger cette inondation des peuples gentils de Madian et d’Epha. Dilate ton
sein, dans ta joie maternelle, ô Rome ! Tes armes t’avaient assujetti des
esclaves ; aujourd’hui ce sont des enfants qui arrivent en foule à tes portes ;
lève les yeux, et vois : tout cela est à toi ; l’humanité tout entière vient
prendre dans ton sein une nouvelle naissance. Ouvre tes bras maternels ; et
accueille-nous, nous tous qui venons du Midi et de l’Aquilon, apportant
l’encens et l’or à Celui qui est ton Roi et le nôtre.
ÉVANGILE.
Les Mages, prémices de la
Gentilité, ont été introduits auprès du grand Roi qu’ils cherchaient, et nous
les avons suivis. L’Enfant nous a souri comme à eux. Toutes les fatigues de ce
long voyage qui mène à Dieu sont oubliées ; l’Emmanuel reste avec nous, et nous
avec lui. Bethléhem, qui nous a reçus, nous garde à jamais ; car à Bethléhem
nous possédons l’Enfant et Marie sa Mère. En quel lieu du monde
trouverions-nous des biens aussi précieux ? Supplions celte Mère incomparable
de nous présenter elle-même ce Fils qui est notre lumière, notre amour, notre
Pain de vie, au moment où nous allons approcher de l’autel vers lequel nous
conduit l’Etoile de la foi. Dès ce moment ouvrons nos trésors ; tenons à la
main notre or, notre encens et notre myrrhe, pour le nouveau-né. Il agréera ces
dons avec bonté ; il ne demeurera point en retard avec nous. Quand nous nous
retirerons comme les Mages, comme eux aussi nous laisserons nos cœurs sous le
domaine du divin Roi ; et ce sera aussi par un autre chemin, par une voie toute
nouvelle, que nous rentrerons dans cette patrie mortelle qui doit nous retenir
encore, jusqu’au jour où la vie et la lumière éternelle viendront absorber en
nous tout ce qui est de l’ombre et du temps.
Dans les églises
cathédrales et autres insignes, après le chant de l’Évangile, on annonce au
peuple avec pompe le jour de la prochaine fête de Pâques. Cet usage, qui
remonte aux premiers siècles de l’Église, rappelle le lien mystérieux qui unit
les grandes solennités de l’Année liturgique, et aussi l’importance que les
fidèles doivent mettre à la célébration de celle de Pâques qui est la plus
grande de toutes, et le centre de la Religion tout entière. Après avoir honoré
le Roi des nations dans l’Épiphanie, il nous restera donc à célébrer, au temps
marqué, le triomphateur de la mort. Voici la forme en laquelle se fait cette
annonce solennelle :
L’ANNONCE DE LA PÂQUE.
Sachez, bien-aimés
Frères, que, par la miséricorde de Dieu, de même que nous avons goûté
l’allégresse de la Nativité de notre Seigneur Jésus-Christ, ainsi nous vous
annonçons aujourd’hui les joies prochaines de la Résurrection de ce même Dieu
et Sauveur. Le........... sera le Dimanche de la Septuagésime.
Le......... sera le jour
des Cendres, et l’ouverture du jeûne de la très sainte Quarantaine. Le.... nous
célébrerons avec transport la sainte Pâque de notre Seigneur Jésus-Christ. Le
second Dimanche après Pâques, on tiendra le Synode diocésain. Le.... on
célébrera l’Ascension de notre Seigneur Jésus-Christ. _ Le.... la fête de la
Pentecôte. Le.... la fête du très saint Corps du Christ. Le...... sera le
premier Dimanche de l’Avent de notre Seigneur Jésus-Christ, à qui est honneur
et gloire dans les siècles des siècles. Amen.
Durant l’Offertoire, la
sainte Église, en présentant à Dieu le pain et le vin, emprunte les paroles du
Psalmiste, et célèbre les Rois de Tharsis, d’Arabie et de Saba, tous les rois
de la terre et tous les peuples, accourus pour offrir leurs présents au
nouveau-né.
La Préface de la Messe de
l’Épiphanie est particulière à la Fête et à son Octave. L’Église y célèbre la
lumière immortelle apparaissant à travers les voiles de l’humanité sous
laquelle le Verbe divin est venu, par amour, cacher sa gloire.
Pendant la Communion, la
sainte Église, unie à Celui qui est son Roi et son Époux, chante l’Etoile messagère
d’un tel bonheur, et se félicite d’avoir marché à sa lumière ; car elle a trouvé
Celui qu’elle cherchait.
De si hautes faveurs
exigent de nous une rare fidélité ; l’Église la demande dans la Postcommunion,
et implore le don d’intelligence et la pureté que réclame un si ineffable
mystère.
LES SECONDES VÊPRES DE
L’ÉPIPHANIE.
Les secondes Vêpres de
notre grande fête sont presque semblables aux premières. Les mêmes Antiennes
expriment la Théophanie, la divine Apparition ici-bas de ce Verbe éternel engendré
avant l’aurore, et descendu pour être notre Sauveur ; la gloire du Seigneur qui
se lève sur Jérusalem, et les nations marchant à sa lumière ; les Mages ouvrant
leurs trésors, et déposant leurs mystiques présents aux pieds du royal Enfant ;
les mers, les fleuves et les fontaines sanctifiés dans le baptême de
l’Homme-Dieu ; la splendeur merveilleuse de l’Etoile qui nous indique le Roi
des rois.
Le cinquième Psaume n’est
plus celui que nous avons chanté hier, et qui conviait toutes les nations à
louer le Seigneur. L’Église lui substitue aujourd’hui le CXIIIe, In exitu
Israel de Aegypto, dans lequel, après avoir célébré la délivrance d’Israël,
David flétrit les idoles des nations, ouvrage de la main des hommes, et qui
doivent tomber en présence de l’Emmanuel. Tous les peuples sont associés à
l’adoption de Jacob. Dieu va bénir, non plus seulement la maison d’Israël et la
maison d’Aaron, mais encore tous ceux qui craignent le Seigneur, de quelque
race, de quelque nation qu’ils soient.
Dans l’Antienne du Cantique
de Marie, la sainte Église résume encore une fois le triple mystère de la
solennité : « Nous honorons un jour marqué par trois prodiges : aujourd’hui,
l’étoile a conduit les Mages à la crèche ; aujourd’hui, l’eau a été changée en
vin au festin nuptial ; aujourd’hui, le Christ a voulu être baptisé par Jean
dans le Jourdain, pour notre salut. Alléluia. »
Durant tout le cours de
l’Octave, nous placerons à chaque jour quelques pièces empruntées aux anciennes
Liturgies et employées par les diverses Églises à célébrer, les unes le triple
mystère de l’Épiphanie, d’autres la venue des Mages, ou le Baptême du Christ ;
quelques-unes enfin la Naissance du Dieu Enfant, ou la divine Maternité de la
Vierge.
Nous commencerons
aujourd’hui par cette Hymne de saint Ambroise, que chante l’Église de Milan :
HYMNE.
Dieu Très-Haut, qui
allumez l’éclatant flambeau des sphères célestes, Jésus ! paix, vie, lumière,
vérité, soyez propice à nos prières.
Soit que, par votre
baptême mystique, vous rendiez ce jour à jamais sacré, sanctifiant les flots du
Jourdain qui jadis remonta trois fois vers sa source ;
Soit que vous annonciez
au ciel l’enfantement de la Vierge par une étoile étincelante, et conduisiez en
ce jour les Mages à la crèche, pour vous adorer ;
Soit que vous donniez la
saveur du vin aux amphores remplies d’eau, et fassiez goûter au serviteur la
liqueur qu’il n’y avait pas versée :
Gloire à vous, ô
Seigneur, qui avez apparu aujourd’hui ; gloire à vous avec le Père et l’Esprit
divin, dans les siècles éternels. Amen.
La Préface suivante est
empruntée au Sacramentaire de saint Gélase :
PRÉFACE.
Il est vraiment digne et
juste, équitable et salutaire de vous louer, Seigneur, qui êtes admirable dans
toutes vos œuvres, au moyen desquelles vous avez révélé les mystères de votre
royaume. Une étoile messagère de l’enfantement virginal a annoncé la solennité
présente, faisant connaître aux Mages étonnés que le Seigneur du ciel était né
sur la terre. Ainsi le Dieu qui devait être manifesté au monde, est déclaré par
un indice céleste, et Celui qui devait connaître une naissance temporelle, est
manifesté au moyen des signes qui règlent le temps.
Le livre des Séquences de
l’Abbaye de Saint-Gall nous a fourni celle que nous donnons ci-après, composée
au IX° siècle par le célèbre Notker.
SÉQUENCE.
Que la chrétienté tout
entière célèbre les solennités du Christ.
Elles sont éclatantes de
merveilles, vénérables à tous les peuples.
Elles honorent
l’avènement du maître de toutes choses et la vocation des Gentils.
Quand le Christ fut né,
une étoile parut aux yeux des Mages.
Les Mages ont compris que
l’astre ne brille pas en vain d’un tel éclat.
Ils portent des présents,
pour les offrir, comme à un Roi céleste, à l’enfant que leur annonce l’étoile.
Ils dédaignent, en
passant, le lit cou vert d’or d’un prince superbe : c’est la crèche du Christ
qu’ils recherchent.
La colère du farouche
Hérode s’allume ; il est envieux du Roi nouveau-né.
Il ordonne d’immoler, par
un glaive cruel, les enfants de Bethlehem.
O Christ ! Quelle armée
tu formeras pour ton Père, à l’âge où, devenu homme, apte à de plus grands
combats, tu prêcheras ta doctrine au peuple, si aujourd’hui, encore à la
mamelle, tu lui envoies de si nombreux bataillons.
A trente ans, à l’âge
d’homme, le grand Dieu s’inclina sous la main d’un illustre serviteur, rendant
sacré ce baptême qui devait remettre nos crimes.
L’Esprit-Saint, sous la
forme d’un innocent oiseau, le visite, pour opérer en lui cette onction qui
surpasse celle de tous les saints ; il habitera à jamais son cœur avec délices.
La voix pleine de
tendresse du Père retentit ; le Père a oublié cette parole qu’il prononça jadis
: « Je me repens d’avoir créé l’homme ».
Elle dit : « Tu es
vraiment mon Fils, l’objet de mes complaisances ; aujourd’hui, je t’ai engendré,
mon Fils. »
Peuples, écoutez tous ce
Docteur.
Ame
Les Menées de l’Église
Grecque, au jour de la Nativité du Sauveur, nous donnent les belles strophes
suivantes :
IN NATALI DOMINI.
Gloire à Dieu au plus
haut des cieux ! C’est le cri des Anges en Bethléhem ; sur la terre, paix aux
hommes de bonne volonté. Le sein de la Vierge est plus vaste que le ciel ; une
lumière s’est levée sur ceux qui étaient assis dans les ténèbres. Cette lumière
a exalté les humbles et ceux qui chantent avec les Anges : Gloire à Dieu au
plus haut des cieux !
Réjouis-toi, Israël ;
chantez la louange, vous tous qui aimez Sion. Le lien de la damnation d’Adam a
été brisé ; le Paradis nous a été ouvert, et le Serpent a perdu sa force. Celle
qu’il avait trompée au commencement, il la voit maintenant Mère du Créateur. O
abîme des richesses de la sagesse et de la science de Dieu ! Celle qui avait
introduit en toute chair la mort, ouvrage du péché, est devenue, par une Mère
de Dieu, le principe du salut. Car le petit enfant qui naît d’elle est le Dieu
très parfait : dans sa naissance même, il maintient le sceau de la virginité ;
par ses langes il délie les liens du péché, et, par son enfance, il apporte le
remède aux douleurs d’Eve qui n’enfantait qu’avec tristesse. Que toute créature
mène le chœur, et se réjouisse ; car le Christ est venu la rappeler à la vie et
sauver nos âmes.
Ta naissance, ô notre
Dieu, a apporté au monde la lumière de la science ; par elle, ceux qui
adoraient les astres apprennent d’un astre à t’adorer, Soleil de justice ; à te
reconnaître, céleste Orient : gloire à toi, Seigneur !
Justes, réjouissez-vous ;
cieux, tressaillez ; montagnes, bondissez : le Christ est né. La Vierge est
assise ; semblable aux Chérubins, elle porte sur ses genoux, comme sur un
trône, le Dieu Verbe fait chair. Les bergers glorifient le nouveau-né ; les
Mages offrent des présents au Seigneur ; les Anges chantent ce cantique :
Seigneur incompréhensible, gloire à toi !
Pour honorer la pure et
glorieuse Mère de notre divin Roi, empruntons cette Séquence au pieux moine
Herman Contract :
SÉQUENCE.
Salut, glorieuse Etoile
de la mer ; votre lever divin, ô Marie, présage la lumière aux nations.
Salut, Porte céleste,
fermée à tout autre qu’à Dieu ! Vous introduisez en ce monde la Lumière de vérité,
le Soleil de justice, revêtu de notre chair.
Vierge, beauté du monde,
Reine du ciel, brillante comme le soleil, belle comme l’éclat de la lune, jetez
les yeux sur tous ceux qui vous aiment.
Dans leur foi vive, les
anciens Pères et les Prophètes vous désirèrent sous l’emblème de ce rameau qui
devait naître sur l’arbre fécond de Jessé.
Gabriel vous désigna
comme l’arbre de vie qui devait produire, par la rosée de l’Esprit-Saint,
l’amandier à la divine fleur.
C’est vous qui avez
conduit l’Agneau-Roi, le Dominateur de la terre, de la pierre du désert de Moab
à la montagne de la fille de Sion.
Vous avez écrasé
Léviathan, malgré ses fureurs, et brisé les anneaux de ce tortueux serpent, en
délivrant le monde du crime qui causa sa damnation.
Nous donc, restes des
nations, pour honorer votre mémoire, nous appelons sur l’autel, pour l’immoler
mystérieusement, l’Agneau de propitiation, Roi éternel des cieux, le fruit de
votre enfantement merveilleux.
Les voiles étant
abaissés, il nous est donné à nous, vrais Israélites, heureux fils du véritable
Abraham, de contempler, dans notre admiration, la manne véritable que figurait
le type mosaïque : priez, ô Vierge, que nous soyons rendus dignes du Pain du
ciel.
Donnez-nous de nous
désaltérer, avec une foi sincère, à cette douce fontaine représentée par celle
qui sortit de la pierre du désert ; que nos reins soient ceints de la ceinture
mystérieuse ; que nous traversions heureusement la mer, et qu’il nous soit
donné de contempler sur la croix le serpent d’airain.
Les pieds mystérieusement
dégagés de leurs chaussures, les lèvres pures, le cœur sanctifié, donnez-nous
d’approcher du feu saint, le Verbe du Père, que vous avez porté, comme le
buisson porta la flamme, ô Vierge devenue mère !
Écoutez-nous ; car votre
Fils aime à vous honorer en vous exauçant toujours.
Sauvez-nous, ô Jésus !
Nous pour qui la Vierge-Mère vous supplie.
Donnez-nous de contempler
la source de tout bien, d’arrêter sur vous les yeux purifiés de notre âme.
Que notre âme, désaltérée
aux sources de la Sagesse, puisse aussi percevoir la saveur de la vraie Vie.
Qu’elle orne par les
œuvres la foi chrétienne qui habite en elle, et que, par une heureuse fin, elle
passe de cet exil vers vous, Auteur du monde. Amen.
Nous venons à notre tour
vous adorer, ô Christ, dans cette royale Épiphanie qui rassemble aujourd’hui à
vos pieds toutes les nations. Nous nous pressons sur les pas des Mages ; car,
nous aussi, nous avons vu l’étoile, et nous sommes accourus. Gloire à vous,
notre Roi ! à vous qui dites dans le Cantique de votre aïeul David : « C’est
moi qui ai été établi Roi sur Sion, sur la montagne sainte, pour annoncer la
loi du Seigneur. Le Seigneur m’a dit qu’il me donnerait les nations pour
héritage, et l’empire jusqu’aux confins de la terre. Maintenant donc, ô rois,
comprenez ; instruisez-vous, arbitres du monde ! » [11].
Bientôt vous direz, ô
Emmanuel, de votre propre bouche : « Toute puissance m’a été donnée au ciel et
sur la terre » [12] ; et, quelques années plus tard, l’univers entier sera sous
vos lois. Déjà Jérusalem s’émeut ; Hérode tremble sur son trône ; mais l’heure
approche où les hérauts de votre avènement iront annoncer à la terre entière
que Celui qui était l’attente des nations est arrivé. La parole qui doit vous
soumettre le monde partira ; elle s’étendra au loin comme un vaste incendie. En
vain les puissants de la terre tenteront de l’arrêter dans son cours. Un
Empereur, pour en finir, proposera au Sénat de vous inscrire solennellement au
rang de ces dieux que vous venez renverser ; d’autres croiront qu’il est
possible de refouler votre domination par le carnage de vos soldats. Vains
efforts ! le jour viendra où le signe de votre puissance ornera les enseignes
prétoriennes, où les Empereurs vaincus déposeront leur diadème à vos pieds, où cette
Rome si fière cessera d’être la capitale de l’empire de la force, pour devenir
à jamais le centre de votre empire pacifique et universel.
Ce jour merveilleux, nous
en voyons poindre l’aurore ; vos conquêtes commencent aujourd’hui, ô Roi des
siècles ! Du fond de l’Orient infidèle, vous appelez les prémices de cette
gentilité que vous aviez délaissée, et qui va désormais former votre héritage.
Plus de distinction de Juif ni de Grec, de Scythe ni de barbare. Vous avez aimé
l’homme plus que l’Ange, puisque vous relevez l’un, et laissez l’autre dans sa
chute. Mais si, durant de longs siècles, votre prédilection fut accordée à la
race d’Abraham, désormais votre préférence est pour nous Gentils. Israël ne fut
qu’un peuple, et nous sommes nombreux comme les sables de la mer, comme les
étoiles du firmament. Israël fut placé sous la loi de crainte ; vous avez réservé
pour nous la loi d’amour.
Dès aujourd’hui vous
commencez, ô divin Roi, à éloigner de vous la Synagogue qui dédaigne votre
amour ; aujourd’hui vous acceptez pour Épouse la Gentilité, dans la personne
des Mages. Bientôt votre union avec elle sera proclamée sur la croix, du haut
de laquelle, tournant le dos à l’ingrate Jérusalem, vous étendrez les bras vers
la multitude des peuples. O joie ineffable de votre Naissance ! mais joie plus
ineffable encore de votre Épiphanie, dans laquelle il nous est donné à nous,
déshérités jusqu’ici, d’approcher de vous, de vous offrir nos dons, et de les
voir agréés par votre miséricorde, ô Emmanuel !
Grâces vous soient donc
rendues, Enfant tout-puissant, « pour l’inénarrable don de la foi » [13] qui
nous transfère de la mort à la vie, des ténèbres à la lumière ! Mais
donnez-nous de comprendre toujours toute l’étendue d’un si magnifique présent,
et la sainteté de ce grand jour où vous formez alliance avec la race humaine
tout entière, pour arriver avec elle à ce mariage sublime dont parle votre
éloquent Vicaire, Innocent III : « mariage, dit-il, qui fut promis au
patriarche Abraham, juré au roi David, accompli en Marie devenue Mère, et
aujourd’hui consommé, confirmé et déclaré : consommé dans l’adoration des
Mages, confirmé dans le baptême du Jourdain, déclaré dans le miracle de l’eau
changée en vin. » Dans cette fête nuptiale où l’Église votre Épouse, née à
peine, reçoit déjà les honneurs de Reine, nous chanterons, ô Christ, dans tout
l’enthousiasme de nos cœurs, cette sublime Antienne des Laudes, où les trois
mystères se fondent si merveilleusement en un seul, celui de votre Alliance
avec nous : « Aujourd’hui l’Église s’unit au céleste Époux : ses péchés sont
lavés par le Christ dans le Jourdain ; les Mages accourent aux Noces royales,
apportant des présents ; l’eau est changée en vin, et les convives du festin
sont dans la joie. Alléluia. »
[9] Ps. XVIII
[10] Psalm. LXXI.
[11] Psalm. II.
[12] Matth. XXVIII
[13] II Cor. IX, 15.
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi
Mittelrheinischer
Meister Anbetung der Könige anagoria, L’adorazione dei Magi, 1400, Städelsches Kunstinstitut, Francoforte sul Meno
Bhx Cardinal
Schuster, Liber Sacramentorum
Épiphanie veut dire
apparition, et, à l’origine, cette fête avait, chez les Orientaux, la même
signification que celle de Noël à Rome. C’était la fête du Verbe éternel se
révélant, revêtu de chair, à l’humanité. On vénérait en particulier trois
circonstances différentes de cette révélation historique, l’adoration des Mages
à Bethléhem, la conversion de l’eau en vin aux noces de Cana et le baptême de Jésus
dans le Jourdain.
Chez les Orientaux, la
scène du Jourdain, où l’Esprit Saint, sous la forme d’une colombe, couvrit de
son ombre le Sauveur que le Père éternel, du haut du ciel, proclama son Fils
bien-aimé, est la plus saillante. Dès l’époque de saint Jean, la gnose
hérétique attribuait à cette scène une importance capitale pour sa
christologie, soutenant qu’alors seulement la divinité s’était unie à
l’humanité de Jésus, pour s’en séparer ensuite au moment de son crucifiement.
Ce baptême était donc la vraie naissance divine de Jésus, et pour cela les
gnostiques le célébraient avec toute la pompe possible. Contre cette doctrine,
saint Jean écrivit dans sa première épître : hic (Jésus Christ) venit per aquam
et sanguinem, non in aqua solum, sed in aqua et sanguine [14], c’est-à-dire
Jésus vint au monde en qualité de Sauveur et de Fils de Dieu, non seulement
dans les eaux du Jourdain, mais dès son incarnation, où il prit corps et sang
humains. Il est probable que les catholiques, à l’exemple de l’Évangéliste, ont
voulu dès la première heure opposer à l’épiphanie gnostique du baptême, celle
de la naissance temporelle à Bethléhem, en sorte que cette fête eut un sens
très complexe, en tant qu’elle voulut aussi retenir les dates évangéliques du
baptême et des noces de Cana, les reléguant toutefois au second plan, comme
autant de révélations solennelles et authentiques de la divinité de Jésus. A
Rome, dans un milieu très positif et tout à fait étranger à l’exaltation
mystique des Orientaux, la fête historique de la Nativité de Jésus acquit
toutefois une telle popularité, qu’aujourd’hui encore elle est l’idée dominante
de toute la liturgie de cette période. Il y eut, il est vrai, quelque
incertitude quant à la date, et un dédoublement s’ensuivit. La solennité du 6 janvier
fut avancée, sur les bords du Tibre, de deux semaines, en faveur exclusivement
de Noël, mais l’antique théophanie demeura à sa place, quoique appauvrie dans
sa conception, puisque la crèche de Bethléhem, comme par attraction, donna un
plus grand éclat à l’adoration des Mages, aux dépens de la signification
originaire du baptême dans le Jourdain.
Il est probable qu’au
IIIe siècle, Rome suivait encore fidèlement la tradition orientale primitive,
administrant pour cette raison le baptême solennel le jour de la Théophanie. En
effet, Hippolyte fit un sermon aux néophytes ‘en la sainte Théophanie’
précisément comme dans le très ancien calendrier copte, où là fête de ce jour
est appelée dies baptismi sanctificati. A l’époque où vivait saint Grégoire de
Nazianze, les Grecs l’intitulaient la solennité des saintes lumières, — In
Sancta Lumina, — en tant que le baptême est l’illumination surnaturelle de
l’âme.
Le troisième souvenir
annexé à la solennité d’aujourd’hui est le premier miracle accompli par le
Sauveur aux noces de Cana. Il est compté parmi les théophanies christologiques,
puisque les prodiges évangéliques fournissent la preuve extérieure de la
divinité de Jésus. Saint Paulin de Nole [15] et saint Maxime de Turin [16]
relèvent le triple aspect de la fête de l’Épiphanie, en termes tout à fait
semblables à ceux qu’emploie l’Église romaine dans la splendide antienne de
l’office de l’aurore. Hodie caelesti Sponso iuncta est ecclesia. — noces
mystiques symbolisées par celles de Cana — quoniam in Iordane lavit Christus
eius crimina — baptême des péchés — currunt cum muneribus magi ad regales
nuptias — adoration du divin Nouveau-Né — et ex aqua facto vino laetantur
convivae — miracle de Cana.
Ce qui surprend, c’est
que ces éléments primitifs de la solennité orientale de la Théophanie se
retrouvent, mélangés plus ou moins à Rome dans la fête même du 25 décembre ;
cela est si vrai que, dans le discours qu’il prononça à Saint-Pierre le jour de
Noël, lorsque Marcelline, sœur de saint Ambroise, reçut de ses mains le voile
des vierges, le pape Libère lui dit entre autres choses : « O ma fille, tu as
désiré une excellente union. Vois quelle foule de peuple est accourue au Natale
de ton Époux, et personne ne s’en retourne sans être rassasié. C’est Lui, en
effet, qui, invité à des noces, changea l’eau en vin, et, avec cinq pains et
deux poissons, nourrit dans le désert quatre mille hommes. »
Le choix de la basilique
de Saint-Pierre pour la station s’inspire du même concept qu’au jour de Noël. A
Rome, les grandes solennités, sauf celles du baptême pascal, trop prolongées,
se célèbrent chez le Pastor Ecclesiae, dont la basilique est le bercail du
troupeau romain. Jusqu’au XIIIe siècle, les Ordines Romani prescrivaient que,
après la messe, le pape ceignît la tiare et retournât à cheval au Latran. Plus
tard cependant, les Pontifes préférèrent rester au Vatican jusqu’aux secondes
vêpres, auxquelles ils assistaient avec le pluvial d’écarlate et la mitre
dorée. L’usage qui voulait que le pape lui-même célébrât aujourd’hui la messe
stationnale, nous est attesté jusqu’à la fin du XIVe siècle dans l’ordo de
l’évêque Pierre Amelius de Sinigallia, qui fait une exception seulement pour le
cas où une infirmité du Pontife, ou la rigueur du froid, l’en empêcheraient.
L’introït s’inspire librement
de Malachie (III, 1) et fut chanté par les Byzantins quand ils vinrent à la
rencontre du pape Jean Ier. Il est adopté aussi comme verset responsorial au
second dimanche de l’Avent, mais on ne retrouve pas la source directe d’où il
provient. « Voici qu’arrive le Seigneur et Dominateur, qui porte en main le
règne, la puissance et le commandement. »
Le psaume est celui de la
fête, le 71e, où sont annoncés les rois qui offriront leurs dons au Christ. —
II faut toutefois remarquer, et nous le verrons avec évidence au canon, que,
dans la liturgie romaine, toute cette fête de l’Épiphanie conserve encore
quelque chose de sa signification orientale primitive, en sorte que, faisant
presque abstraction de Noël, le mystère principal qu’elle a en vue semble être
la première manifestation du Verbe de Dieu revêtu de chair mortelle.
Dans la collecte, nous
prions le Seigneur, qui, aujourd’hui, révéla par la splendeur d’une étoile son
Fils unique aux gentils, de permettre que nous, qui le connaissons déjà par la
foi, arrivions à contempler la lumière de l’essence divine.
La lecture est tirée
d’Isaïe (LX, 1-6) et traite de la vocation des gentils à la foi et de leur
droit de cité dans le royaume messianique. Les ténèbres du péché couvrent la
terre, mais dans l’Église resplendit bien vive la lumière divine, vers laquelle
tous les peuples dirigeront leurs regards. Les nations s’efforceront à l’envi
d’entrer dans la grande famille catholique, et la louange du Seigneur retentira
dans tout l’univers.
Le verset graduel est
tiré du même passage d’Isaïe, et montre les nations qui accourent au berceau du
Messie, apportant l’or et l’encens. La strophe alléluiatique, au contraire,
provient de saint Matthieu (II), là où les Mages disent être venus adorer le
Messie après l’apparition de l’étoile. C’est toujours la foi qui illumine notre
route vers Dieu, en sorte qu’on ne peut Lui plaire sans elle.
La lecture évangélique
est prise en saint Matthieu (II, 1-12), là où il narre l’arrivée des Mages à
Jérusalem, le trouble d’Hérode et du Sanhédrin, et finalement l’offrande des
dons à Jésus assis sur les genoux de Marie. Il est remarquable que
l’Évangéliste ne parle pas de saint Joseph, comme s’il s’agissait d’un
personnage entièrement étranger à la scène. Le saint patriarche dut certainement
se trouver là, et même, en sa qualité de pater familias, exerça-t-il à cette
occasion un rôle très important. Pourtant le silence de saint Matthieu et la
précision constante avec laquelle il n’envisage que la maternité de la Sainte
Vierge, nous montrent qu’ici, mieux qu’une relation uniquement historique, nous
avons une profonde représentation dogmatique du Verbe de Dieu fait homme,
reconnu et adoré par les grands du monde, sur les genoux de sa Mère. Saint
Joseph n’a aucune part essentielle en ce mystère, Marie en a une. C’est
pourquoi l’Évangéliste nous a tracé son merveilleux tableau théophanique,
excluant tous ces personnages accessoires qui, n’étant pas requis par la scène,
en auraient troublé ou affaibli le concept essentiel.
L’offertoire rappelle
cette prédiction du psaume 71, où il est dit que les rois de Tharsis et des
îles porteront des présents, les rois de Scheba et de Seba offriront des
tributs au Monarque universel du monde.
Le rôle primitif de la
collecte sur les oblations est différent dans la liturgie romaine et dans les
liturgies gallicanes. Dans la première, elle sert d’introduction à l’anaphore
eucharistique, tandis que dans les autres elle clôt la lecture des diptyques
portant les noms des donateurs. Or, de même que, en quelques endroits, la
récitation de ces noms a pris place après la consécration, ainsi certaines
formules de « secrètes » romaines ont pénétré dans la liturgie gallicane post
mysterium. Dans le rit romain, la collecte qui sert de préambule à l’anaphore
eucharistique est en quelque sorte une anticipation de la commendatio
oblationum, et, par suite, elle prend une signification pour ainsi dire
parallèle à celle de l’oratio post nomina des liturgies franques.
Le texte de la collecte
de la fête de ce jour se retrouve, plus ou moins modifié, en diverses
liturgies. La leçon du Sacramentaire grégorien, et du missel romain actuel, est
celle-ci : « Regardez favorablement, Seigneur, les offrandes de votre Église,
puisqu’elle ne vous présente point l’or, l’encens et la myrrhe, mais qu’est
immolé et pris en nourriture celui qui était jadis symbolisé par ces dons,
c’est-à-dire Jésus-Christ notre Sauveur. »
L’incise spéciale qui,
selon la lettre du pape Vigile à Profuturus de Braga, est insérée dans le texte
de l’hymne eucharistique (= préface), est celle-ci : « parce que, votre Fils
unique étant apparu dans la substance de l’humanité, il nous remit dans la voie
du salut par la splendeur de son immortalité ».
Dans le protocole de la
prière appelée par les Grecs la grande intercession et qui, dans le rit romain,
encadre les diptyques épiscopaux de la Chaire apostolique, on fait une seconde
fois mention expresse de la solennité de la Théophanie, de telle sorte qu’il
apparaît clairement qu’à l’origine cette fête n’en faisait qu’une avec celle de
Noël. Il y est dit en effet : « vénérant le jour très sacré où votre Fils
unique, qui vous est coéternel dans la gloire, apparut parmi nous avec un corps
visible, égal au nôtre ».
L’antienne durant la
Communion répète le verset alléluiatique.
La collecte eucharistique
demande la réalisation pour nous du mystère de ce jour, fêté par l’Église avec
des rites si profonds et si solennels ; en d’autres termes, la théophanie de Jésus
apparaissant à l’âme.
La vie intérieure du
chrétien est une reproduction de la vie de Jésus ; aussi le but de l’Église en
nous proposant le cycle annuel des fêtes, n’est-il pas simplement commémorer
les grandes époques historiques de la Rédemption humaine, mais encore d’en
renouveler l’effet spirituel dans nos âmes. C’est pourquoi, dans l’office
nocturne d’aujourd’hui, nous ne chantons pas seulement que le Christ est apparu
aux Mages il y a vingt siècles, mais aussi qu’il s’est révélé à nous-mêmes.
En un mot, ce n’est pas
la simple Épiphanie historique que nous voulons célébrer, mais nous y associons
aussi cette autre épiphanie subjective qui se vérifie en tout croyant, à qui
Jésus apparaît au moyen de la sainte Foi.
[14] I Joan., v, 6.
[15] Poem., XXVIII, Nat.
IX, 47 ; P. L., LXI, col. 649.
[16] Hom. VII in Ephiph.
; P.L. LVII, col. 273.
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Dom Pius Parsch, le Guide
dans l’année liturgique
« Voici qu’est arrivé
(advenit) le Souverain, le Seigneur, dans sa main se trouve la dignité royale,
la puissance et l’empire du monde » (Introït). L’Église nous indique par là que
notre fête est l’accomplissement suprême de l’Avent. L’Épiphanie est le point
culminant du cycle de Noël.
« Réjouissez-vous dans le
Seigneur, mes très chers, je vous le dis encore, réjouissez-vous, car peu de
temps après la solennité de la naissance du Christ, brille à nos yeux la fête
de sa Manifestation. Celui qui, à Noël. est né de la Vierge, le monde l’a
reconnu aujourd’hui » (Mat. Homélie de saint Léon I).
1. Pensées de la fête. —
La liturgie atteint le second sommet du cycle de Noël, dans la fête de l’Épiphanie.
Noël est la fête intime, la fête de famille des chrétiens, l’Épiphanie est la
fête mondiale de l’Église catholique. La pensée de la fête, comme nous l’avons
déjà dit, est moins un événement de l’enfance de Jésus que la manifestation du
Fils de Dieu au monde. Cette pensée est illustrée par trois images tirées de la
vie de Notre Seigneur : l’adoration des Mages, le Baptême de Jésus et son
premier miracle aux noces de Cana. Alors que les chrétiens orientaux mettent au
premier plan la seconde image et appellent cette fête, la fête du Jourdain,
l’Église Occidentale préfère la première image, l’adoration des Mages et
appelle volontiers cette fête, la fête des Rois.
Pour avoir une
intelligence plus profonde de la fête, considérons deux manières de voir des
Orientaux. Quand, en Orient, un souverain visitait une ville, il était reçu
solennellement au milieu des illuminations, lui-même faisait son entrée dans
toute sa splendeur royale, il offrait aux habitants de la ville un repas
somptueux et concédait des privilèges. On appelait cette visite solennelle
théophanie, épiphanie « apparition d’un dieu », comme si Dieu lui-même était
venu sur la terre. Cette apparition de Dieu se réalise véritablement dans la
personne du Christ. Le divin Roi est « apparu » dans sa ville, l’Église. Il
déploie toute sa magnificence, les habitants de la ville le reçoivent avec de
grandes manifestations de joie et il leur prépare le festin de l’Eucharistie.
La seconde manière de
voir se rattache à l’usage des noces en Orient. Ces noces revêtaient une
solennité extraordinaire et duraient plusieurs jours, si bien que les Orientaux
se représentaient la vie heureuse sous l’aspect des noces. L’image des noces
est une vraie image biblique, c’est aussi une image liturgique : le Christ
vient comme un Époux dans le monde, par la Rédemption. Il célèbre ses noces
avec l’Église, l’Eucharistie est son banquet nuptial. Ces deux images
s’unissent dans la fête de l’Épiphanie. Le Christ, le divin Roi, fait son
entrée dans sa ville et célèbre ses noces avec son Épouse l’Église ; quant à
nous, les enfants de Dieu, nous sommes invités à prendre part au festin
nuptial.
Cette image se dessine
avec une grande beauté dans l’antienne de Benedictus, à Laudes, et les trois
images signalées plus haut se fondent harmonieusement en une trame
merveilleuse. Elle est rythmée et provient d’une hymne, c’est vraisemblablement
une libre adaptation d’un modèle grec versifié.
Hodie caelesti Sponso
Juncta est Ecclesia
Quoniam in Jordane lavit
Christus ejus crimina ;
Currunt cum muneribus
Magi ad regales nuptias
Et ex aqua facto vino
Laetentur convivae
Alléluia.
Aujourd’hui à son céleste
Époux
A été unie l’Église
Parce que dans le
Jourdain ont été lavés
Par le Christ ses péchés
;
On voit courir avec des
présents
Les Mages aux noces
royales
Et du vin provenant de
l’eau
Les convives se
réjouissent.
Alléluia.
Dans cet admirable
tableau de noces est dessinée toute la vie sacramentelle de l’Église : le
Baptême, l’Offrande, la Communion. Par le Baptême, le Christ s’est fait de
chaque âme chrétienne une épouse immaculée et il célèbre ses noces avec
l’Église dans le banquet eucharistique. Les dons spirituels, que nous apportons
à l’Offertoire dans le symbole de l’Offrande, sont de véritables dons royaux,
des présents de noces. A la Communion, nous recevons de nouveau ces dons et
nous constatons avec admiration que l’eau a été changée en vin. Ainsi les deux
grandes fêtes du cycle d’hiver nous représentent la Rédemption en deux tableaux
progressifs : la Naissance et les Noces : Noël, la naissance du Christ et notre
renaissance en Lui ; Épiphanie, le mariage du Christ avec l’Église et l’âme.
L’idée de lumière est aussi nettement accentuée dans les deux fêtes (de là
l’insistance de l’Église sur l’étoile des Mages, de. là aussi la belle leçon à
la messe de la fête : Illumine-toi, Jérusalem).
Bien que, le jour de la
fête, les trois mystères se présentent tour à tour à nous (au bréviaire),
l’Église, en les traitant successivement, s’en tient à la suite historique. Le
jour même de la fête, elle célèbre l’adoration des Mages ; au jour Octave, le
Baptême dans le Jourdain ; le deuxième dimanche après l’Épiphanie. les noces de
Cana, Entre temps, le dimanche dans l’Octave, elle introduit l’incident de
Jésus à douze ans, ce qui constitue une transition entre l’Enfance et la vie publique
de Jésus.
2. L’Office des Heures. —
Dans une si grande fête, les laïcs eux-mêmes devraient prendre part à la prière
des Heures de l’Église, Le jour de l’Épiphanie, spécialement, la prière des
Heures est une adoration du Fils de Dieu sous la conduite des Mages, On s’en
rend compte immédiatement, en constatant que, dans les antiennes, revient avec
prédilection le mot adorare, adorer. Les Matines de la fête n’ont pas
d’invitatoire. A sa place on emploie le psaume d’adoration lui-même, le ps. 94,
au cours des Matines (avec répétition fréquente du verset principal). Les âmes
pieuses feront bien, au cours de cette semaine, de méditer le ps. 71 qui est le
cantique directeur de la fête, L’Église distingue encore ses très grandes fêtes
en chantant, dans les répons brefs des petites heures, l’Alléluia comme à Pâques.
C’est le cas aujourd’hui.
3. Annonce des fêtes
mobiles de l’année. — Aujourd’hui, dans les Églises cathédrales et abbatiales
et aussi dans les communautés où on cultive la liturgie, les fêtes mobiles de
l’année sont annoncées solennellement après l’Évangile de la grand messe :
Sachez, mes très chers
frères, que, de même que nous nous sommes réjouis de la Nativité de
Notre-Seigneur Jésus-Christ, nous vous annonçons, aussi par la miséricorde de
Dieu, la joie de la Résurrection de Notre-Seigneur : Le 17 février sera le
dimanche de la Septuagésime. Le 6 mars le jour des Cendres et le commencement
du jeûne de la sainte quarantaine. Le 21 avril nous célébrerons la sainte Pâque
de Notre-Seigneur Jésus-Christ dans la joie. Le 30 mai est l’Ascension de
Notre-Seigneur Jésus-Christ. Le 9 juin est la fête de la Pentecôte. Le 20 juin
est la fête du Très saint Corps du Christ. Le 1er décembre est le premier
dimanche de l’Avent de Notre-Seigneur Jésus-Christ à qui soit honneur et gloire
dans les siècles des siècles. Amen .
Remarquons le sens
profond de cette annonce. Au point culminant du cycle de Noël, l’Église nous
fait déjà à entrevoir le point culminant du cycle de Pâques.
4. La messe (Ecce
advenit). — La prière des Heures était une adoration, la messe est une
Offrande, sous la conduite des Mages. Cette fête étant la fête de l’Église des
Gentils, de l’Église catholique, nous célébrons le Saint-Sacrifice dans la
basilique de Saint-Pierre, où tous les peuples sont rassemblés en esprit. A
l’entrée du Pape et du clergé, nous saluons le divin Roi qui paraît dans sa
ville, car aujourd’hui est le point culminant et l’accomplissement de l’Avent.
« Voici que s’avance (advenit) le Souverain. » Et nous chantons immédiatement
le psaume 71, le psaume des Rois qui retentit à travers toute la messe. La
belle Oraison nous explique le mystère des Rois : nous sommes comme les Mages,
conduits par l’étoile de la foi, à travers le désert de la vie ; à travers les
persécutions d’Hérode (du démon), nous marchons vers le Christ, non pas vers
l’Enfant, mais vers le Roi qui revient dans tout l’éclat de sa Majesté. Ce
retour se réalise déjà à la messe, extérieurement semblable à ce que virent les
Mages, l’Hostie rappelant le petit Enfant.
L’Oraison a déjà fait
ressortir le thème de la lumière. Dans la leçon il apparaît dans toute sa
splendeur. Le Prophète montre à nos regards une vision de la royauté du Messie
sur le monde. La ville de Dieu est illuminée, car le Roi y fait sa visite
royale, sa « Parousie ». La ville étincelle alors de la lumière de Dieu pendant
que l’obscurité recouvre toute la terre. Alors les peuples païens accourent
vers la lumière divine pour marcher ensuite dans son rayonnement. Ils viennent
avec des présents dans les mains, des présents royaux, de l’or et de l’encens.
— Avec intention, le Graduel répète comme un écho de la leçon, les deux pensées
dominantes : la lumière et les présents ; l’Alléluia emprunte à l’Évangile son
verset principal qui contient les deux mêmes idées. (Les deux chants
constituent ainsi une transition entre les deux lectures, ce sont deux morceaux
classiques).
La vision prophétique qui
domine les temps trouve dans l’histoire des Mages (Évang.) une première
réalisation et une illustration. Mais nous, ne nous arrêtons pas à l’image ;
déjà à l’Évangile, en faisant la génuflexion à ces mots : « et ils tombèrent à
genoux et ils l’adorèrent » nous montrons que nous ne nous contentons pas
d’entendre l’histoire des Mages mais que nous nous associons à eux. Au
Saint-Sacrifice, l’image devient réalité. La procession de l’Offrande commence,
nous nous avançons avec les Mages vers l’autel, nous sommes nous-mêmes les
Mages, nous sommes des Rois et nos dons d’aujourd’hui sont des présents royaux.
Mais nous sommes aussi les représentants des Gentils qui ont rendu hommage au
divin Roi (le texte développé répète trois fois : toutes les nations le
serviront). Remarquons encore une fois comme l’Offertoire est bien choisi pour
accompagner la procession de l’Offrande. La secrète explique au sens spirituel
les dons des Mages.
Les présents royaux sont
les offrandes de l’Église et celles-ci sont beaucoup plus précieuses que l’or,
l’encens et la myrrhe, elles sont le Christ lui-même qui à l’Offertoire est
offert avec une dévotion pure comme l’or, au Sacrifice est immolé comme
l’encens et, à la communion, est déposé comme la myrrhe, dans le tombeau de
notre âme. A la Communion, nous sommes enfin, avec les Mages, au terme de notre
voyage, nous voyons briller l’étoile du Seigneur, la lumière de sa venue dans
notre cœur. Maintenant nous adorons le Seigneur (nous chantons encore le ps.
71, le psaume des Rois qu’il faudrait chanter en entier).
Les courtes indications
que nous avons données nous montrent que presque chaque prière et chaque chant
sont à leur vraie place. Les chants sont nettement destinés à accompagner les
diverses processions et les symbolisent merveilleusement. Ainsi l’Introït
marque l’entrée du divin Roi ; l’Offrande, le voyage des Mages pour offrir
leurs présents ; la procession de la Commu. nion, l’arrivée des Mages à
Bethléem. Il y a aussi entre les deux lectures un beau parallélisme, l’une est
prophétie, l’autre l’accomplissement. Le Graduel et l’Alléluia marquent la relation
entre les deux lectures. Enfin les deux oraisons expriment avec concision et
magnificence le drame de la fête. On peut appeler la Messe des Rois un modèle
classique du formulaire de messe.
A la messe d’aujourd’hui
nous apprenons à apprécier l’ancienne procession de l’Offrande qui
malheureusement est tombée en désuétude. A l’offrande, nous entrons dans le
Sacrifice du Christ ; l’offrande se rapporte à notre propre personne, c’est
nous-mêmes que nous offrons. Mais aujourd’hui nous devons nous mettre davantage
en frais et faire une offrande pour toute l’année. Nous devons apporter des
présents précieux comme l’or, saints comme l’encens, marquant notre dévouement
absolu comme la myrrhe amère. Dans les communautés qui aiment la liturgie, on
pourrait organiser une offrande spéciale : des pièces d’or et d’argent pour les
pauvres, de l’encens pour les besoins de l’année et quelques remèdes pour les
malades nécessiteux.
5. Pieux usages à
l’occasion de l’Épiphanie. — Les Grecs faisaient, à l’occasion de cette fête,
une bénédiction très solennelle de l’eau avec procession au fleuve. En
Occident, dans certaines régions, on bénit ce jour-là de l’eau appelée l’eau
des Rois, et les fidèles emportent cette eau bénite chez eux. Cette eau bénite
est un sacramental destiné à la sanctification, à la purification et à la
protection des chrétiens. Mais sa signification la plus profonde est de
rappeler l’eau du Baptême. Dans certaines églises on bénit aussi de l’or, de
l’encens et de la myrrhe. C’est une sainte et louable coutume de bénir les
maisons le jour de l’Épiphanie. La formule rituelle employée pour cette
bénédiction est pleine de sens. « Bénis, Seigneur, Dieu Tout-Puissant, cette
maison afin que demeurent en elle la santé, la chasteté, la vertu victorieuse,
l’humilité, la bonté, la douceur, l’accomplissement de la loi et la
reconnaissance envers Dieu, le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Et que cette
bénédiction demeure sur cette maison et ses habitants, par le Christ Notre
Seigneur. Ainsi soit-il.
SOURCE : http://www.introibo.fr/Epiphanie-du-Seigneur-6-janvier
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Beato
Angelico, Armadio degli argenti, Adorazione dei magi, 1450 circa, Scala,
Firenze
Le Mercredi 06 janvier
2016 à 18:38 par Marc Eynaud dans Foi, Histoire
Jour de l'année où les
français tirent les rois. Jour ou l'église fête les rois mages. L’Épiphanie a
de nombreuses origines et interprétations.
Étymologie
D'origine grecque
(Epiphaneia), il
signifie "manifestation" ou "apparition". Le
terme épiphanie semble antérieur au christianisme puisque le terme d' épiphanes
désigne les divinités qui apparaissent aux hommes.
Pourquoi le 6 janvier?
Soit 12 jours après Noel,
un chiffre représentant la Totalité (12 mois, 12 tribus d’Israël, 12
apôtres...)
Cette date correspond
aussi à la fête païenne des saturnales qui duraient sept jours pendant lesquels
la hiérarchie et l'ordre social étaient parodiées, ainsi le maitre devenait
esclave et réciproquement, les soldats tiraient au sort avec une fève un
condamné à mort qui se voyait sacré roi pendant 7 jours (avant d’être
exécuté....).
LA fête chrétienne:
En effet, jusqu'à la fin
du IVe siècle, L'Épiphanie a été la grande et unique fête célébrant la
manifestation de Jésus à la face du monde. Jean Chrysostome avait influencé la
tradition pour commémorer le même jour trois évènement pour célébrer la
théophanie (littéralement manifestation de Dieu): l'adoration des mages, le
baptême dans le Jourdain et les noces de Cana.
L'appellation "jour
des rois" ne date que du XIXe siècle même si la Tradition a surtout retenu
les rois mages.
Qui sont les trois rois
mages?
L'évangile de Saint
Matthieu nous apprend que des mages sont venus vénérer Jésus. La Bible ne parle
donc que de savants venus d'Orient. La tradition de leur ascendance royale
viendrait de Tertullien (IIIe siècle). Leurs noms (Gaspard, Melchior et
Baltazhar) viendrait d'un document sous forme d'une chronique universelle
datant du Ve siècle appelée "Excerpta latina barbari" (Extraits
latins d'un barbare).
C'est Origène dans ses
Homélies sur la Genèse qui induit l'idée qu'ils étaient trois (sans doute à
cause des trois présents: or, encens et myrrhe).
Symbolique des trois
présents:
Les pères de l’Église ont
donné cette explication: l'or pour la royauté du Christ, l'encens pour sa
dimension sacerdotale et sa divinité et la myrrhe pour son humanité (cet
aromate servait à embaumer les corps post mortem).
Pourquoi une galette?
En France la coutume veut
que l'on tire les rois. Si la majorité utilise une galette à la frangipane, le
sud-est et le sud-ouest privilégient la brioche au sucre et aux fruits confits.
Aux origines, on partageait la galette en autant de parts qu'il y avait de
convives plus une pour le pauvre. On tirait les rois même à la table de Louis
XIV.
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Meester van de Prelaat Mur (fl. 1450). L’Adorazione dei Magi, tra il 1450 e
il 1500, tempera su legno, Museo di belle arti di Gand
Épiphanie : le mystérieux
détour des mages par Jérusalem
Jean-Michel
Castaing | 04 janvier 2019
En perdant l’étoile qui
les guide vers la crèche de Bethléem, les mages venus d’Orient vont découvrir
qui est leur guide véritable.
La solennité de
l’Épiphanie est le jour où l’Église commémore la révélation du Messie à toutes
les nations, représentées par les mages. L’Épiphanie (mot d’origine grecque
signifiant « manifestation ») constitue la fête de l’universalité du
salut dans le Christ.
L’astre du Messie joue à
cache-cache
Le récit évangélique
illustre cette universalité par la recherche des mages venus d’Orient. Ceux-ci
ont vu l’astre du roi nouveau-né des juifs à son ascendance (c’est-à-dire à son
lever), et sont venus se prosterner devant lui. Manifestement, l’étoile a guidé
ces fins astrologues de leur terre natale jusqu’en Judée.
Lire aussi :
Tout
savoir sur la fête de l’Épiphanie
Mais pour quelle raison
sont-ils passés par Jérusalem ? L’astre a-t-il subitement disparu, tandis
qu’ils cheminaient ? Il semblerait que l’étoile se soit en effet éclipsée,
puisqu’elle réapparaîtra après leur passage à Jérusalem, en les précédant de
nouveau jusqu’au domicile où réside l’enfant recherché. Pourquoi un tel jeu de
cache-cache, un tel caprice de la part de l’astre du Messie annoncé ?
L’astrologie est une
aliénation
La première raison qui
vient à l’esprit est que les mages sont introduits ainsi dans une religion qui
a toujours tenu l’astrologie en suspicion. Celle-ci est condamnée dans le
judaïsme (dont la Judée est l’épicentre théologique), qui y voit une atteinte à
la liberté de l’homme. La Bible rejette les pratiques de divination : « Il
ne se trouvera personne chez toi pour recourir à la divination » (Dt
18, 10-11).
Lire aussi :
Qui
étaient réellement les Rois mages ?
Ces précisions sont
importantes, surtout lorsqu’on sait qu’un Français sur quatre lit (de façon
plus ou moins sérieuse, certes) son
horoscope le matin! De son temps, saint Thomas d’Aquin n’y allait pas avec
le dos de la cuillère : « L’astrologie peut conduire à une aliénation de
la liberté des individus qui, au lieu d’assumer leurs responsabilités devant
les événements, s’en remettent à des prédictions hasardeuses ! »
Ainsi, les mages venus d’Orient sont-ils obligés de reconnaître qu’en pénétrant
en Israël, ils doivent relativiser leur science prédictive qu’ils tiennent de
leurs observations savantes du ciel.
Une révélation d’amour
Mais la condamnation de
l’astrologie n’est pas le motif principal de l’éclipse momentanée de l’astre du
Messie. Si l’étoile a disparu du ciel, c’est surtout afin que les mages passent
par la case Jérusalem, où résidaient des savants versés dans l’Écriture. La
prophétie du Livre saint leur fait saisir que la Révélation n’est pas une
affaire d’astronomie ou d’astrologie, qu’elle n’est pas donnée par la Nature,
mais par Dieu lui-même et sa Parole. Les mages comprennent ainsi que la
révélation dont Dieu a gratifié son peuple est d’abord une révélation d’amour
avant d’être une manifestation de sa puissance.
Lire aussi :
L’apôtre
Thomas a-t-il baptisé les rois mages ?
Si Dieu n’avait voulu ne
faire connaître à Israël que sa toute-puissance, ou son unicité, Il lui aurait
parlé intérieurement, en lui demandant de lever les yeux sur le spectacle du
monde. L’univers aurait alors instruit l’homme sur l’omniscience et
l’omnipotence de la divinité. Mais Dieu est Amour. Il n’a pas envie d’être
adoré d’abord en tant que tout-puissant ou Sagesse suprême, mais en tant que
partenaire d’une Alliance. En tant que Dieu-Amour.
Le Messie, fruit d’une
déclaration d’amour
Or l’amour doit se dire,
se déclarer. Voilà pourquoi Dieu a parlé par les prophètes dans la Bible. Le
livre qui scelle spirituellement les Écritures, le quatrième évangile, porte à
son accomplissement la Révélation dans l’épisode du flanc transpercé de Jésus
sur la Croix. Là, le Cœur de Dieu s’ouvre sous le coup de lance du soldat
romain, pour nous manifester que toute la Révélation biblique est une
déclaration d’amour de Dieu à l’homme (Jn 19, 34). Le Catéchisme de l’Église
catholique affirme : « L’Écriture est une en raison de l’unité du dessein
de Dieu, dont le Christ est le centre et le cœur, ouvert depuis la
Pâque » (CEC 112).
Voilà pourquoi les mages
sont obligés d’aller consulter les savants versés dans l’Écriture sainte à
Jérusalem. Le Messie a été annoncé par une parole d’amour, qui court tout au
long de la Bible, avant de l’être par une étoile dans le ciel.
Lire aussi :
Pourquoi
l’Épiphanie n’est pas que la fête des rois mages ?
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Limbourg brothers (fl. 1402–1416). Très Riches Heures du duc de
Berry, Folio 51, verso: The Meeting of the Magi, between 1411 and
1416, 29 x 21. Chaque roi dirige un cortège. Les trois groupes prennent la
direction d'un édicule situé au centre, appelé aussi « montjoye »,
surmonté de l'étoile. Les rois mages représentent les trois âges de la
vie : l'adolescent, l'homme et le vieillard. Gaspard, le jeune en haut à
droite, est suivi de deux personnages noirs. Balthasar, l'homme, est placé à
gauche et Melchior, le vieillard (ici à l'image de l'empereur byzantin Manuel
II Paleologue), en bas à droite. Par ailleurs, divers animaux sauvages sont
peints : des guépards, un lion, un lézard ainsi qu'un ours, symbole du duc
de Berry. Condé Museum, Ms.65, f.51. Raymond Cazelles et
Johannes Rathofer (préf. Umberto Eco), Les Très Riches Heures du Duc de
Berry, Tournai, La Renaissance du Livre, 2001 (1re éd. 1988), 238 p.
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Limbourg brothers (fl. 1402–1416). Très Riches Heures du duc de
Berry, Folio 42, recto: Adoration of the Magi: The Meeting of the
Magi, between 1411 and 1416, 29 x 21. À droite de la miniature sont représentés
les rois mages ainsi que leur suite. Ayant enlevé leur couronne, les trois rois
sont prosternés : l'un — Melchior — baise les pieds du Christ, le deuxième
— Balthasar — embrasse le sol, et le troisième — Gaspard — porte son présent.
En même temps que les mages sont représentés, les bergers sont eux-aussi en
adoration devant l'Enfant Jésus. Ils sont présents l'un à côté de la Vierge,
les autres derrière la crèche, leurs moutons paissant sur les collines à
l'arrière. La Vierge est entourée de femmes habillées en costumes à la mode du
début du XVe siècle. La ville à l'arrière, censée représenter Bethléem, reprend
peut-être l'apparence de la ville de Bourges.Condé Museum, Ms.65, f.52. Raymond Cazelles et
Johannes Rathofer (préf. Umberto Eco), Les Très Riches Heures du Duc de
Berry, Tournai, La Renaissance du Livre, 2001 (1re éd. 1988), 238 p.
La gloire des
Mages dans les Très riches Heures du duc de Berry
Dominique
Ponnau | 05 janvier 2019
« En ce temps de
l’Épiphanie, on continue à “tirer les rois” pour se parer de leurs couronnes.
Pendant près de deux millénaires, les artistes ont illustré avec amour cette
histoire légendaire et l’ont ancrée dans la mémoire de nos imaginaires et de
nos cœurs, où se respire leur vérité. »
La gloire des Mages aux
pieds du Roi des rois. L’Épiphanie est le déploiement du Jour de Dieu. Le
Rédempteur, sans rien abandonner de son humilité extrême, y resplendit en sa
gloire. Pour nous, fils de l’Occident, c’est le jour où les Mages, venus
d’Orient, vont déposer aux pieds du Sauveur l’or de sa royauté, l’encens de sa
divinité, la myrrhe de son ensevelissement. Ces Mages, nous dit-on, de manière
à mon sens lourdement insistante, ne sont pas des rois, mais des savants,
consulteurs des astres. C’est vrai, assurément, mais cette insistance
idéologique à leur refuser la royauté fait litière de ce que des siècles de
piété, de beauté, ont perçu de leur gloire, ainsi d’ailleurs que de textes
scripturaires splendides, tels que la Parole de Dieu dans les écrits
prophétiques, ceux d’Isaïe en particulier au
chapitre 60, et des psaumes qui, tel le
psaume 72, soulignent que les rois viendront, de Tharsis et des îles, de
Cheba et de Seba, mais au vrai du monde entier, apporter au Roi des rois leurs
trésors.
C’est en ce jour non
seulement la science du monde, mais aussi ses éphémères royautés, qui, par
leurs représentants, viennent adorer le Roi des rois, dont « le royaume
n’est pas de ce monde », comme il le dira dans trente ans au préfet romain
qui le juge et le livre en pâture à la haine des siens.
En ce temps de
l’Épiphanie, même si l’on ne sait plus bien ce que l’on fait, on continue à
« tirer les rois », à se parer de leurs couronnes. Pendant près de
deux millénaires, les artistes — presque tous en vérité ! — ont illustré
avec amour cette histoire légendaire et l’ont de ce fait ancrée dans la
mémoire de nos imaginaires et de nos cœurs, où se respire leur vérité. Benozzo
Gozzoli, à la chapelle des Mages de Florence, le Tintoret, à la Scuola di San
Rocco de Venise, pour ne citer que deux îles dans l’immense archipel du
génie, l’a chantée. Puissiez-vous, lecteur, vous en émerveiller de nouveau par
le regard.
Le point de ralliement
J’ai retenu ici, pour
vous, un double exemple illustrant dans l’art la gloire des Mages ; il
appartient aux Très riches Heures du duc de Berry. Le premier est celui de
leur rencontre, le second celui de leur adoration. Voici d’abord La
Rencontre des Mages.
Vers le point de
ralliement, au cœur d’un paysage enchanteur, sous le ciel d’azur et l’étoile
mystérieuse apparue aux observateurs du cosmos — la comète de Halley,
disent certains, ayant brillé en ce temps-là ! —, les trois Rois Mages se
rejoignent. Ils viennent, non seulement de l’Orient, mais de tous les points du
monde connu en ce XVe siècle. Où qu’ils eussent été, l’étoile leur apparut à
tous au même instant. Par elle et par eux, c’est à l’univers entier que Dieu
fait signe. Les voici donc tous trois, même si le texte sacré ne dit rien de
leur nombre, mais ce nombre a un sens : trois parties du monde, trois âges
de la vie ! Tout est symbole en ce lieu, tout donc est vérité, que seul le
symbole permet de percevoir en la clarté de son mystère.
Montjoie : Jérusalem
est à Paris !
À ces trois saints
hérauts du Salut offert à l’univers entier on a donné des noms, Melchior,
Gaspard et Balthazar, que les chants populaires ont repris au cours des âges et
que murmurent encore les plus anciens parmi nous. Melchior, le plus près de
nous et le plus âgé des trois, porte un vêtement impérial, celui-là même de
l’empereur Manuel II de Constantinople, qu’évoqua Benoît XVI à Ratisbonne. En
face de lui, l’homme entre deux âges, (Gaspard ou Balthazar, on ne sait trop),
précédé de guépards, a tout l’air d’un sultan. À droite au fond, le troisième
(Balthazar ou Gaspard), le plus jeune en tout cas, à la tête de son escorte
africaine, a reçu les traits qu’une médaille antique donne à Constantin.
Oriflammes claquant au vent, vêtements bleus, roses, jaunes d’or rivalisant de
splendeur, la terre entière s’est donné rendez-vous en ce lieu pour aller, à la
belle étoile, adorer l’Enfant-Dieu. Et ce lieu a un nom splendide :
Montjoie ! Montjoie, cri de ralliement des soldats chrétiens allant au
combat, mais surtout lieu d’où, à l’heure où se termine le pèlerinage des
chevaliers du Christ, se découvre à leurs yeux émerveillés la Ville Sainte
entre toutes : Jérusalem !
Lire aussi :
Trésor
du grégorien : à l’Épiphanie, un étonnement jubilatoire
Or la Jérusalem que
désigne le beau pinacle du Montjoie de ce lieu, c’est Paris !
Reconnaissez-vous, lecteur, à l’arrière-plan de l’image, la cathédrale
Notre-Dame, la colline de Montmartre, la flèche de la Sainte-Chapelle, et plus
loin sans doute ce que vous avez depuis peu croisé : le donjon de
Montlhéry ? Qui soutiendra que la France, que Paris, ne sont pas pays
chrétien, ville chrétienne, ville, pays chéris du Christ ?
Devant
Bourges, enveloppée d’azur
Qui soutiendra que
Bourges lui est moins cher ? Voici la capitale de Jean, duc de Berry, qui
commanda ces Heures aux frères Limbourg, qui, par elles, haussèrent l’art
français du temps au même sommet que ceux d’Italie ou des Flandres ? En
cette nouvelle page du diptyque, voici que les Mages adorent l’Enfant-Dieu.
Au seuil de la cabane à
claire-voie, au toit percé où elle demeure avec Joseph, couvert d’une coiffe
jaune comme un Juif de son temps, devant les dames de sa Cour et, plus loin,
les bergers, assise, enveloppée d’azur, elle leur présente son Fils, qu’ils
adorent, le plus vieux, à genoux, baisant ses pieds et recevant sa gracieuse
bénédiction, le second prostré devant lui, le troisième, genou fléchi, lui
offrant l’encens de sa divinité et le regardant sans nulle crainte. Les
escortes, derrière les trois rois découronnés, demeurent immobiles, d’autres
bergers gardent leurs moutons dans les prés, l’insigne cathédrale de Bourges et
la fameuse tour de la cité s’inscrivent sur le ciel à l’horizon. Au sommet de
l’azur, parmi les anges d’or, musiciens et chanteurs, qui forment une corolle à
l’étoile dont les rayons transpercent la chaumière divine, la Paix promise au
monde paisiblement respire.
Le mystère de la
théophanie
Permettez-moi, lecteur,
avant de vous quitter, de vous dire encore un mot, le plus beau peut-être, sur
le mystère de l’Épiphanie. Nos frères d’Orient ne l’appellent pas ainsi. Ils la
nomment la « Théophanie ».
La manifestation de
Dieu ! Ils choisissent pour la fêter le moment où le ciel s’entrouvre lors
du Baptême de son Fils, et où la voix du Père retentit. « Voici, dit-il,
mon Fils, mon bien-aimé ! Écoutez-le ! » Avec Piero della
Francesca, lors d’une tentative de réunir enfin les deux Églises d’Orient et
d’Occident, lors du Concile de Florence, sous les ailes déployées de
l’Esprit-Saint planant dans le Ciel apaisé, écoutons-Le !
Écoutons-Le enfin, après
l’adoration des Mages et le Baptême du Christ, dans le troisième aspect de la
manifestation épiphanique, théophanique de sa munificence divine, en suivant le
conseil de sa propre Mère et la nôtre, apparemment éconduite (« Femme, que
me veux-tu ? Mon Heure n’est pas encore venue »). Elle nous dit, à
nous aussi, en son Nom à Lui : « Faites tout ce qu’il vous
dira ». Demandons au Giotto des Noces de Cana de nous faire
entendre, écouter, suivre le conseil de Marie.
Epifania –
powrót diakonów znad rzeki San, Sanok, 19 stycznia 2010
En Pologne, l’étonnante
tradition de la craie pour l’Épiphanie
Domitille
Farret d'Astiès | 04 janvier 2019
Chaque pays a des
traditions qui lui sont propres pour les fêtes religieuses. En Pologne, le jour
de la fête des rois mages, on bénit les maisons à la craie.
Quand la France du
nord et celle du sud s’écharpent depuis des lustres pour savoir qui de la
galette (gâteau
fourré à la frangipane) ou de la couronne (brioche aux fruits confits)
gagnera lors de l’Épiphanie,
un peu plus à l’Est, à la même période, les Polonais perpétuent une tradition
intéressante.
Lire aussi :
Epiphanie
: pourquoi le plus jeune se met sous la table pour distribuer la galette ?
Un véritable rituel
En Pologne, le 6 janvier
est férié. Ce jour-là, outre les traditionnels défilés qui mettent en scène la
visite des rois venus d’Orient, il existe la tradition de la craie bénite. À la
fin de la messe de l’Épiphanie, un morceau de craie bénite est distribué aux
fidèles. Dans certaines paroisses, il est accompagné d’un petit paquet d’encens
à brûler chez soi qui rappelle qu’il est important de rendre grâce à Dieu.
Cette tradition repose sur un véritable rituel. Il existe même une formule de
bénédiction de la craie qui est la suivante : « Bénissez, ô Seigneur notre
Dieu, cette craie, votre créature, afin qu’elle devienne salutaire au genre
humain, et accordez par l’invocation de votre nom très saint que tous ceux qui
l’emporteront ou qui écriront avec elle sur leurs portes les noms de vos saints
Gaspard, Melchior et Balthazar, reçoivent par leur intercession et leurs
mérites la santé du corps et la protection de l’âme ».
Les prêtres partent
ensuite rendre visite à leurs paroissiens à domicile afin de porter chez eux la
bonne parole et distribuer des images pieuses. Ceux-ci peuvent profiter de
l’occasion pour les inviter à casser la croûte et leur glisser une mała
koperta (petite enveloppe). En partant, les pasteurs tracent à la craie en
haut de la porte d’entrée « K+M+B » ou « C+M+B », ainsi que
les chiffres de l’année qui vient de commencer (« 2019 », donc, pour
cette année), divisés en deux afin d’encadrer les lettres. Lesquelles
reprennent les initiales de Kasper, Melchior et Baltazar et représentent
également les initiales de la locution latine Christus Mansionem
Benedicat, qui signifie « Que le Christ bénisse cette maison ».
Remettre sa maison dans
la main de Dieu
Cette tradition permet de
bénir les maisons et de souhaiter le meilleur à leurs habitants pour l’année
qui vient. De surcroît, ce signe extérieur montre que des chrétiens vivent là.
Ce rite est présent dans d’autres pays comme la République tchèque ou encore le
Canada. Une autre tradition polonaise, plus récente, est celle des
reconstitutions du périple des mages. Ces cortèges se multiplient dans tout le
pays et rencontrent un fort essor. À Varsovie, le défilé des rois mages réunit
chaque année des dizaines de milliers de personnes.
Lire aussi :
Quand
un cimetière s’illumine, la belle tradition de la Toussaint en Pologne
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Stefan Lochner (vers 1400/1410–1451), L’adoration des mages, circa 1440, technique
mixte sur bois, 260 x 185, cathédrale de Cologne
Also
known as
Theophany
Twelfth Day
Derivation
Greek: epi,
upon; phaino, show
Article
Feast commemorating
the manifestation of the glory of Christ to the Gentiles in the person of the
Magi, as well as His Baptism and
first miracle at Cana.
Originating in the Eastern
Church in the 3rd
century, it soon spread to the West, where it is now commemorated
especially for the apparition to the Magi. In England and
many European countries
it is popularly known as Twelfth Night (after Christmas)
and is the occasion for the revival of numerous quaint customs. The feast is
a holy day of obligation in England, Scotland,
and Ireland.
The office of the day is one of special beauty.
three wise men, magi or
kings (traditions vary)
star
of bethlehem (plant)
Additional
Information
An
Old English Martyrology, by George Herzfeld
Character
Calendar, by Sister Mary Fidelis and Sister Mary Charitas, S.S.N.D
Catholic
Encyclopedia: Epiphany
Catholic
Encyclopedia: Magi
Catholic Pocket Dictionary
Heortology,
by Dr Karl Adam Heinrich Kellner
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Lives
of the Saints, by Sabine Baring-Gould
New Catholic Dictionary
Pictorial
Half Hours with the Saints
Roman
Martyrology, 1914 edition
Roman
Martyrology, 1914 edition
Roman
Martyrology, 1914 edition
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
Short
Lives of the Saints, by Eleanor Cecilia Donnelly
The
Three Kings of Cologne, by John of Hildesheim
They
Call It a Little Christmas, by Father Daniel
Aloysius Lord
Breviary Hymns and Missal
Sequences
1st
Sunday after Epiphany, Sermon #1
1st
Sunday after Epiphany, Sermon #2
New Practical
Meditations, by Father Bruno
Vercruysse, S.J.
6
January: Feast of the Epiphany, or of The Kings
7
January: Fidelity of the Magi in Obeying the Inspirations of Grace
8
January: On Three Incidents of the Journey of the Magi
9
January: Alarm, Hypocrisy, and Disappointment of King Herod
10
January: The Offering of the Magi
11
January: Happiness of the Magi
12
January: On the Grace of Vocation Given to the Magi
13
January: Departure of the Magi, and Their Return to Their Country
14
January: Three Thoughts, Useful to Reanimate Your Fervor on Waking Each
Morning
other
sites in english
Catholic Cuisine: Befanini
One Peter Five: Chalking the Doors
images
e-books
Directions
for Floral Decoration of Churches, by William Barrett
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Martirologio Romano, 2001 edición
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en français
La fête des prénoms: Epiphany of the Lord
La fête des prénoms: Holy Magi
fonti
in italiano
Cathopedia:
Epifania del Signore
Cathopedia: Magi
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Den
katolske kirke: Three Kings
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Citation
“Feast of the
Epiphany“. CatholicSaints.Info. 15 May 2024. Web. 31 May 2025.
<https://catholicsaints.info/feast-of-the-epiphany/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/feast-of-the-epiphany/
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi
Fra
Angelico (vers 1395–1455), L’adoration des mages, circa 1423, tempera et or sur panneau, 63 x 54,
Fondation Abegg, Riggisberg,
Suisse.
HOMILY OF HIS HOLINESS
BENEDICT XVI
Dear Brothers and
Sisters,
On the Solemnity of
Epiphany the Church continues to contemplate and to celebrate the mystery of
the birth of Jesus the Saviour. In particular, this day stresses the universal
destination and significance of this birth.
By becoming man in Mary’s
womb, the Son of God did not only come for the People of Israel, represented by
the Shepherds of Bethlehem, but also for the whole of humanity, represented by
the Magi. And it is precisely on the Magi and their journey in search of the
Messiah (cf. Mt 2:1-12) that the Church invites us to meditate and pray today.
We heard in the Gospel
that having arrived in Jerusalem from the East they asked: “Where is he who has
been born king of the Jews? For we have seen his
star in the East, and have come to worship him” (v. 2).
What kind of people were they and what kind of star was it? They were probably
sages who scrutinized the heavens, but not in order to try to “read” the future
in the stars, possibly to profit by so doing. Rather, they were men “in search”
of something more, in search of the true light that could point out the path to
take in life. They were people certain that something we might describe as the
“signature” of God exists in creation, a signature that man can and must
endeavour to discover and decipher.
Perhaps the way to become
better acquainted with these Magi and to understand their desire to let
themselves be guided by God’s signs is to pause to consider what they find on
their journey, in the great city of Jerusalem.
First of all they met
King Herod. He was certainly interested in the Child of which the Magi spoke;
not in order to worship him, as he wished to make them believe by lying, but
rather to kill him. Herod was a powerful man who saw others solely as rivals to
combat. Basically, on reflection, God also seemed a rival to him, a
particularly dangerous rival who would like to deprive men of their vital
space, their autonomy, their power; a rival who points out the way to take in
life and thus prevents one from doing what one likes.
Herod listened to the
interpretations of the Prophet Micah’s words, made by his experts in Sacred
Scripture, but his only thought was of the throne. So God himself had to be
clouded over and people had to be reduced to mere pawns to move on the great
chessboard of power. Herod is a figure we dislike, whom we instinctively judge
negatively because of his brutality.
Yet we should ask ourselves:
is there perhaps something of Herod also in us? Might we too sometimes see God
as a sort of rival? Might we too be blind to his signs and deaf to his words
because we think he is setting limits on our life and does not allow us to
dispose of our existence as we please?
Dear Brothers and
Sisters, when we see God in this way we end by feeling dissatisfied and
discontent because we are not letting ourselves be guided by the One who is the
foundation of all things.
We must rid our minds and
hearts of the idea of rivalry, of the idea that making room for God is a
constraint on us. We must open ourselves to the certainty that God is almighty
love that takes nothing away, that does not threaten; on the contrary he is the
Only One who can give us the possibility of living to the full, of experiencing
true joy.
The Magi then meet the
scholars, the theologians, the experts who know everything about the Sacred
Scriptures, who are familiar with the possible interpretations, who can quote
every passage of it since they know it by heart and are therefore of valuable
assistance to those who choose to walk on God’s path.
However, St Augustine
says, they like being guides to others, they point out the way; but they
themselves do not travel, they stand stock-still. For them the Scriptures
become a sort of atlas to be perused with curiosity, a collection of words and
concepts for study and for learned discussion.
However, once again we
can ask ourselves: is not there a temptation within us to consider the Sacred
Scriptures, this very rich and vital treasure for the faith of the Church, as
an object of study and of specialists’ discussions rather than as the Book that
shows us the way to attain life? I think, as I suggested in the Apostolic
Exhortation Verbum
Domini, that profound willingness must ceaselessly be born within them to
see the words of the Bible interpreted in the Church’s living Tradition (n.
18), as the truth that tells us what man is and how he can fulfil himself
totally, the truth that is the way to take every day, with others, if we wish
to build our lives on rock and not on sand.
And so we come to the
star. What kind of star was the star the Magi saw and followed? This question
has been the subject of discussion among astronomers down the centuries.
Kepler, for example, claimed that it was “new” or “super-new”, one of those
stars that usually radiates a weak light but can suddenly and violently
explode, producing an exceptionally bright blaze.
These are of course
interesting things but do not guide us to what is essential for understanding
that star. We must return to the fact that those men were seeking traces of
God; they were seeking to read his “signature” in creation; they knew that “the
heavens are telling of the glory of God” (Psalm 19 [18]:2); they were certain,
that is, that God can be perceived in creation.
But, as sages, the Magi
also knew that it is not with any kind of telescope but rather with the
profound eyes of reason in search of the ultimate meaning of reality and with
the desire for God, motivated by faith, that it is possible to meet him,
indeed, becomes possible for God to come close to us.
The universe is not the
result of chance, as some would like to make us believe. In contemplating it,
we are asked to interpret in it something profound; the wisdom of the Creator,
the inexhaustible creativity of God, his infinite love for us.
We must not let our minds
be limited by theories that always go only so far and that — at a close look —
are far from competing with faith but do not succeed in explaining the ultimate
meaning of reality. We cannot but perceive in the beauty of the world, its
mystery, its greatness and its rationality, the eternal rationality; nor can we
dispense with its guidance to the one God, Creator of Heaven and of earth.
If we acquire this
perception we shall see that the One who created the world and the One who was
born in a grotto in Bethlehem and who continues to dwell among us in the
Eucharist, are the same living God who calls us, who loves us and who wants to
lead us to eternal life.
Herod, the Scriptural
exegetes, the star: but let us follow the journey of the Magi to Jerusalem.
Above the great city the star disappears, it is no longer seen. What does this
mean? In this case too, we must interpret the sign in its depth. For those men
it was logical to seek the new king in the royal palace, where the wise court
advisors were to be found.
Yet, probably to their
amazement, they were obliged to note that this newborn Child was not found in
the places of power and culture, even though in those places they were offered
precious information about him.
On the other hand they
realized that power, even the power of knowledge, sometimes blocks the way to
the encounter with this Child. The star then guided them to Bethlehem, a little
town; it led them among the poor and the humble to find the King of the world.
God’s criteria differ from
human criteria. God does not manifest himself in the power of this world but in
the humility of his love, the love that asks our freedom to be welcomed in
order to transform us and to enable us to reach the One who is Love.
Yet, for us too things
are not so different from what they were for the Magi. If we were to be asked
our opinion on how God was to save the world, we might answer that he would
have to manifest all his power to give the world a fairer economic system in
which each person could have everything he wanted. Indeed, this would be a sort
of violence to man because it would deprive him of the fundamental elements
that characterize him. In fact neither our freedom nor our love would be called
into question. God’s power is revealed in quite a different way: in Bethlehem,
where we encounter the apparent powerlessness of his love. And it is there that
we must go and there that we find God’s star.
Thus, a final important
element of the event of the Magi appears to us very clearly: the language of creation
enables us to make good headway on the path towards God but does not give us
the definitive light. In the end, it was indispensable for the Magi to listen
to the voice of the Sacred Scriptures: they alone could show them the way. The
true star is the word of God which, amidst of the uncertainty of human
discourses, gives us the immense splendour of the Divine Truth.
Dear brothers and
sisters, let us allow ourselves to be guided by the star that is the word of
God, let us follow it in our lives, walking with the Church in which the Word
has pitched his tent. Our road will always be illumined by a light that no
other sign can give us. And we too shall become stars for others, a reflection
of that light which Christ caused to shine upon us. Amen.
© Copyright 2011 -
Libreria Editrice Vaticana
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la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Epiphany
Known also under the
following names: (1) ta epiphania, or he epiphanios, sc. hemera (rarely he
epiphaneia: though, e.g. in Athanasius, he
somatike epiphaneia occurs); theophaneia: dies epiphaniarum; festivitasdeclarationis, manifestationis;
apparitio; acceptio. (2) hemera ton photon: dies luminum;
dies lavacri. (3) phagiphania, Bethphania; etc. (4) Festum trium
regum: whence the Dutch Drie-koningendag Danish Hellig-tre-kongersdag,
etc. (5) Twelfth Day, Swedish Trettondedag;,
etc. — The meaning of these names will be explained
below. The feast was called among the Syrians denho (up-going),
a name to be connected with the notion of rising light expressed in Luke.
I, 78. The name Epiphania survives in Befana, the great fair held at
that season in Rome;
it is difficult to say how closely the practice then observed of buying all
sorts of earthenware images, combined with whistles, and representing
some type of Roman life, is to be connected with the rather
similarcustom in vogue during the December feast of
the Saturnalia. For the earthenware or pastry sigillaria then
sold all over Rome,
see Macrobius; s. I, x, xxiv; II, xlix; and Brand, "Pop. Ant.",
180, 183.
History
As its name suggests,
the Epiphany had its origin in the Eastern
Church. There exists indeed a homily of Hippolytus to
which (in one manuscript only)
is affixed the lemma ieis ta hagia theophaneia [not epiphaneia:Kellner];
it is throughout addressed to one about to be baptized,
and deals only with the Sacrament
of Baptism. It was edited by Bonwetsch and Achelis (Leipzig,
1897); Achelis and others consider it spurious. The first reference about which
we can feel certain is in Clement (Stromata I.21.45),
who writes: "There are those, too, who over-curiously assign to
the Birth of Our
Saviour not only its year but its day, which they say to be on 25Pachon (20
May) in the twenty-eighth year of Augustus.
But the followers of Basilides celebrate
the day of HisBaptism too, spending the previous night in readings. And
they say that it was the 15th of the month Tybi of the 15th year
of Tiberius
Caesar. And some say that it was observed the 11th of the same month."
Now, 11 and 15Tybi are 6 and 10 January, respectively. The question at
once arises; did these Basilidians celebrate Christ's
Nativity and also His Baptism on 6 and 10 January, or did
they merely keep His Baptism on these days, as well as
His Nativity on another date? The evidence, if
not Clement's actual words, suggests the former. It is certain that
the Epiphany festival in the East very early admitted
a more or less marked commemoration of the Nativity, or at least of
the Angeli ad Pastores, the most striking "manifestation"
of Christ's glory on
that occasion. Moreover, the first actual reference to the ecclesiastical feast of
the Epiphany (Ammianus Marcellinus, XXI, ii), in 361, appears to be
doubled in Zonaras (XIII,
xi) by a reference to the same festival as that of Christ's
Nativity. Moreover, Epiphanius (Haer., li, 27, in P.G., XLI, 936)
says that the sixth of January is hemera genethlion toutestin epiphanion, Christ's Birthday,
i.e. His Epiphany. Indeed, he assigns the Baptism to
12 Athyr, i.e. 6 November. Again in chapters xxviii and xxix
(P.G., XLI, 940 sq.) he asserts that Christ's Birth,
i.e. Theophany, occurred on 6 January, as did the miracle at Cana,
in consequence of which water, in various places (Cibyra, for instance), was
then yearly by a miracle turned
into wine, of which he had himself drunk. It will be noticed, first,
ifClement does not expressly deny that the Church celebrated
the Epiphany in his time at Alexandria, he at least implies that she
did not. Still less can we think that 6 January was then observed by the Church as holy.
Moreover, Origen,
in his list of festivals (Against
Celsus VIII.22), makes no mention of it.
Owing no doubt to
the vagueness of the name Epiphany, very different manifestations of Christ's glory and Divinity were
celebrated in this feast quite early in its history, especially
the Baptism, the miracle at Cana,
theNativity, and the visit of the Magi.
But we cannot for a moment suppose that in the first instance
a festival of manifestations in general was established, into which
popular local devotion read specified meaning as circumstances
dictated. It seems fairly clear that the Baptism was the event
predominantly commemorated. TheApostolic Constitutions (VIII, xxxiii; cf.
V, xii) mention it. Kellner quotes (cf. Selden, de Synedriis,
III, xv, 204, 220) the oldest Coptic Calendar for the name Dies
baptismi sanctificati, and the later for that of Immersio Dominias applied
to this feast. Gregory
of Nazianzus identifies, indeed, ta theophania with he
hagia tou Christou gennesis, but this sermon (Orat. xxxviii in P.G.,
XXXVI. 312) was probably preached 25 Dec., 380; and after referring to Christ's Birth,
he assures his hearers (P.G., 329) that they shall
shortly see Christ baptized.
On 6 and 7 Jan., he preached orations xxxix and xl (P.G., loc. cit.) and there
declared (col. 349) that the Birth of Christand the leading of
the Magi by
a star having been already celebrated, the commemoration of
His Baptism would now take place. The first of these
two sermons is headed eis ta hagia phota, referring to the lights carried
on that day to symbolize the spiritual illumination
of baptism,
and the day must carefully be distinguished from the Feastof
the Purification, also called Festum luminum for a wholly
different reason. Chrysostom,
however, in 386 (see CHRISTMAS)
preached "Hom. vi in B: Philogonium" where (P.G., XLVIII, 752) he
calls the Nativity the parent offestivals, for, had
not Christ been born, neither would He have been baptized, hoper
esti ta theophania. This shows how loosely this title was used.
(Cf. Chrys., "Hom. in Bapt. Chr.", c. ii, in P.G., XLIX,
363; A.D. 387).Cassian (Coll., X, 2, in P.L., XLIX; 820) says that even in
his time (418-427) the Egyptian monasteries still
celebrated the Nativity and Baptism on 6 January.
At Jerusalem the feast had
a special reference to the Nativity owing to the neighbourhood
of Bethlehem. The account left to us by Etheria (Silvia) is mutilated at
the beginning. The title of the subsequent feast, Quadragesimae de Epiphania (Perigrin. Silviae,
ed. Geyer, c.xxvi), leaves us, however, in no doubt as
to what she is describing. On the vigil of the feast (5
Jan.) a procession left Jerusalem for Bethlehem and
returned the following morning. At the second hour the services were held in
the splendidly decorated Golgotha church, after which that of the
Anastasis was visited. On the second and third days this ceremony was
repeated; on the fourth the service was offered on Mount Olivet;
on the fifth at the grave of Lazarus at Bethany;
on the sixth on Sion; on the seventh in the church of
the Anastasia, on the eighth in that of the Holy Cross.
The procession to Bethlehemwas nightly repeated. It will be
seen, accordingly, that this Epiphany octave had throughout so
strong a Nativitycolouring as to lead to the exclusion of the
commemoration of the Baptism in the year 385 at any rate. It is,
however, by way of actual baptism on
this day that the West seems to enter into connection with
the East. St. Chrysostom (Hom. in Bapt. Chr. in P.G., XLIX,
363) tells us how the Antiochians used to take home baptismal water consecrated on
the night of the festival, and that it remained for a year without
corruption. To this day, the blessing of the waters by the dipping into
river, sea, or lake of a crucifix, and by other complicated ritual,
is a most popular ceremony.
A vivid account is quoted by Neale ("Holy Eastern
Church", Introduction, p. 754; cf. the Greek, Syriac, Coptic,
and Russian versions, edited or translated from the original texts
by John,
Marquess of Bute, and A. Wallis Budge). The people consider that all
ailments, spiritual and physical, can be cured by the application of
the blessed water. The custom would seem, however, to be
originally connected rather with the miracle of Cana than
with the Baptism. That baptism on
this day was quite usual in the West is proved,
however, by the complaint of Bishop Himerius of Tarragona to Pope
Damasus (d. 384), that baptisms were
being celebrated on the feast of the Epiphany. Pope
Siricius, who answered him (P.L., XIII, 1134) identifies
the feastsof Natalitia Christi and of his Apparitio, and is
very indignant at the extension of the period for baptisms beyond
that of Easter and
that of Pentecost. Pope
Leo I ("Ep. xvi ad Sicil. episcopos", c. i, in P.L., LIV,
701; cf. 696)denounces the practice as an irrationabilis novitas; yet
the Council of Gerona (can.
iv) condemned it in 517, andVictor Vitensis alludes to it as the regular
practice of the (Roman-) African Church (De
Persec. Vandal., II, xvii, in P.L., LVIII, 216). St.
Gregory of Tours, moreover (De gloriâ martyrum in P.L., LXXI, 783; cf. cc.
xvii, xix), relates that those who lived near the Jordan bathed
in it that day, and that miracles were
then wont to take place. St.
Jerome (Comm. in Ez., I, i, on verse 3 in P.L., XXV, 18)
definitely asserts that it is for the baptism and
opening of the heavens that the dies Epiphaniorum is still venerable
and not for the Nativity of Christ in the flesh, for then absconditus
est, et non apparuit — "He was hidden, and did not appear."
That the Epiphany
was of later introduction in the West than the Christmas festival of
25 December, has been made clear in the article CHRISTMAS.
It is not contained in the Philocalian Calendar, while it seems most
likely that 25 December was celebrated at Rome before
the sermon of Pope
Liberius (in St.
Ambrose, De virg., iii, I, in P.L., XVI, 231) which many assign to 25 Dec.,
354. St.
Augustine clearly observes Oriental associations in
theEpiphany feasts: "Rightly", says he (Serm. ccii, 2, in Epiph.
Domini, 4, in P, L., XXXVIII, 1033), "have refused to celebrate this day
with us; for neither do they love unity,
nor are they in communion with the Eastern
Church, where at last the star appeared." St.
Philastrius (Haer., c. cxl, in P.L., XII, 1273) adds
that certain heretics refuse
to celebrate the Epiphany, regarding it, apparently, as a needless
duplication of the Nativity feast, though, adds the saint,
it was only after twelve days that Christ "appeared to the Magi in
the Temple". The dies epiphaniorum, he says (P.L., XII, 1274),
is by some thought to be "the day of the Baptism, or of
the Transformation which occurred on the mountain". Finally, an
unknown Syrian annotator of Barsalibi (Assemani, Bibl. Orient.,
II, 163) boldly writes: "The Lord was born in the month of
January on the same day on which we celebrate the Epiphany; for of old
the feasts of the Nativity and Epiphany were kept on
one and the same day, because on the same day He was born and baptized.
The reason why our fathers changed the solemnity celebrated on 6
January, and transferred it to 25 December follows: it was
the custom of the heathens to
celebrate the birthday of the sun on this very day, 25 December, and on it they
lit lights on account of the feast. In
these solemnities and festivities the Christians too
participated. When, therefore, the teachers observed that the Christians were
inclined to thisfestival, they took counsel and decided that the true birth-feast be
kept on this day, and on 6 Jan., the feast of the Epiphanies.
Simultaneously, therefore, with this appointment the custom prevailed
of burning lights until the sixth day."
It is simpler to say
that, about the time of the diffusion of the December celebration in
the East, the West took up the Oriental January feast,
retaining all its chief characteristics, though attaching overwhelming
importance, as time went on, to the apparition of the Magi. Epiphanius indeed
had said (loc. cit.) that not only did water in many places turn
into wine on 6 Jan., but that whole rivers, and probably the Nile,
experienced a similar miracle;
nothing of this sort is noted in the West. The
Leonine Sacramentary is defective here;
but Leo's eight homilies on
the Theophania (in P.L., LIV, Serm. xxxi, col. 234, to Serm. xxxviii,
col. 263) bear almost wholly on the Magi,
while in Serm. xxxv, col. 249, he definitely asserts their visit to be the
commemoration for which the feast was
instituted. Fulgentius (Serm. iv in P.L., LXV, 732) speaks only of
the Magi and
the Innocents. Augustine's sermons (cxcix-cciv
in P.L., XXXVIII) deal almost exclusively with this manifestation; and the
Gelasian Sacramentary (P.L., LXXIV, 1062) exclusively, both on
the vigil and the feast.
The Gregorian Sacramentarymakes great use of Psalm
72:10 and mentions the three great apparitions in
the Canon only. The Ambrosian, however, refers to all three
manifestations in the vigil-preface, and in the feast-preface to baptism alone.
The "Missale Vesontiense" (Neale and Forbes,
The Anc. Liturgies of the Gallican Church, p. 228)
speaks, in theprayer,
of Illuminatio, Manifestatio, Declaratio, and compares
its Gospel of Matthew
3:13-17; Luke
3:22; andJohn
2:1-11, where the Baptism and Cana are dwelt upon.
The Magi are
referred to on the Circumcision. The Gothic Missal (Neale
and Forbes, op. cit., p. 52) mentions the Magi on
the vigil, saying that the Nativity, Baptism,
and Cana make Christ's Illustratio.
All the manifestations are, however, referred to, including (casually) the
feeding of the 5000, a popular allusion in the East, whence the name phagiphania. Augustine (Serm.
suppl. cxxxvi, 1, in P.L., XXXIX, 2013) speaks of the raising
of Lazarus (cf. day 5 of the Jerusalem ritual)
as on an equality with the other manifestations, whence in
the East the name Bethphania occurs. Maximus
of Turin admits the day to be of three miracles,
and speculates (Hom. vii, in epiph., in P.L., LVII, 273) on
the historicalconnection of date and
events. Polemius Silvanus, Paulinus
of Nola (Poem. xxvii; Natal., v, 47, in P.L., LXI)
andSedulius (in P.L., LXXII) all insist on the three manifestations.
The Mozarabic Missal refers
mainly to the Magi,
using of their welcome by Christ the word Acceptio, a term of
"initiation" common to Mithraists and Christians.
In 381, the Council of Sargossa (can. iv), read together
with the Mozarabic Missal's Mass in
jejunio epiphaniae, makes it clear that a fast at this season was not
uncommon even among the orthodox.
"Cod. Theod." (II, viii, 20; XXV, v, 2) forbids the circus on this
day in the year 400; "Cod. Justi." (III, xii, 6) makes it a day
of obligation.
In 380 it is already marked by cessation of legal business in Spain;
in Thrace (if we can trust the "Passio S. Philippi" in Ruinart,
"Acta", 440, 2) it was kept as early as 304. Kellner quotes
the "Testamentum Jesu Christi" (Mainz, 1899) as citing it twice (I,
28; IV, 67, 101) as a high festival together with Easter and Pentecost.
In the present Office, Crudelis
Herodes alludes to the three manifestations; in Nocturn i,
the first response for the day, the octave, and
the Sunday within the octave, deals with the Baptism, as
does the second response; the third response, as all those of Nocturns i
and iii, is on the Magi.
The antiphon to the Benedictus runs: "Today the Church is
joined to her celestial spouse, because in Jordan Christ doth
wash her sins;
the Magi hasten
with giftsto the royal marriage-feast, and the guests exult in the water
turned to wine." O Sola refers to the Magi only.
The Magnificat antiphon of Second Vespers reads:
"We keep our Holy Day adored with three miracles:
today a star led the Magi to
the crib, today wine was made from water at the marriage,
today in Jordan Christ willed to be baptized by John to save us."
On the Epiphany it was a very general custom to announce
the date of Easter,
and even of other festivals, a practice ordered by many councils,
e.g. that of Orléans in
541 (can. i); Auxerre in 578 and 585 (can. ii), and still observed
(Kellner) at Turin,
etc. Gelasius finally tells us (Ep. ad episc. Lucan., c. xii, in
P.L., LIX, 52) that the dedication of virgins occurred
especially on that day.
Origin
The reason for the fixing
of this date it is impossible to discover. The only tolerable
solution is that of Mgr. Duchesne (Orig. Chr., 262), who explains
simultaneously the celebration of 6 January and of 25 December by a backward
reckoning from 6 April and 25 March respectively. The Pepyzitae,
or Phrygian Montanists,
says Sozomen (Church
History VII.18), kept Easter on
6 April; hence (reckoning an exact number of years to the
Divine life) Christ's birthday
would have fallen on 6 January. But, it may be urged, the first notice we have
of the observance of this date, refers to Christ's Baptism.
But this (if we may assume the Basilidians,
too, to have argued from 6 April) will have fallen on the exact anniversary of
the Birth. But why preeminently celebrate theBaptism? Can it be that the
celebration started with those, of whatever sect,
who held that at the Baptism the Godhead descended
upon Christ? On this uncertain territory we had better risk no footstep
till fresh evidence, if such there be, be furnished us. Nor is this the place
to discuss the legends of the Three Kings, which will be found
in the article MAGI. Kellner, Heortologie (Freiburg
im Br., 1906); Funk in Kraus, Real-Encyclopädie, s.v.Feste; Bingham, Antiquities
of the Christian Church (London, 1708-22), Bk. XX, c. iv;
Usener,Religionsgeschichtliche Untersuchungen (Bonn, 1889). I.Cyril
Martindale.
Martindale, Cyril
Charles. "Epiphany." The Catholic Encyclopedia. Vol.
5. New York: Robert Appleton Company, 1909. 6 Jan.
2016 <http://www.newadvent.org/cathen/05504c.htm>.
Transcription. This article was transcribed for New Advent by Robert H.
Sarkissian.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. May 1, 1909. Remy Lafort, Censor. Imprimatur. +John
M. Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2021 by Kevin
Knight. Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/05504c.htm
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi
Una
rappresentazione dei Re Magi a Natal (Brasile)
Natal
- Monumento em homenagem aos Reis Magos.
English: Natal,
Brazil. Three Wise Men Monument.
Magi
(Plural of Latin magus;
Greek magoi).
The "wise men from
the East" who came to adore Jesus in Bethlehem (Matthew 2).
Rationalists regard
the Gospel account
as fiction; Catholics insist
that it is a narrative of fact, supporting their interpretation with the
evidence of all manuscripts and
versions, and patristic citations. All this evidence rationalists pronounce
irrelevant; they class the story of the Magi with the so-called "legends
of the childhood of Jesus",
later apocryphal additions
to the Gospels. Admitting only internal evidence, they say, this evidence does
not stand the test of criticism.
John and Mark are silent. This
is because they begin their Gospels with the public life of Jesus. That John knew the story of
the Magi may be gathered from the fact that Irenaeus (Adv.
Haer., III, ix, 2) is witness to it; for Irenaeus gives us
the Johannine tradition.
Luke is silent. Naturally,
as the fact is told well enough by the other synoptics. Luke tells
the Annunciation,
details of the Nativity, the Circumcision, and
the Presentation of
Christ in the Temple, facts of the childhood of Jesus which the
silence of the other three Evangelists does
not render legendary.
Luke contradicts Matthew
and returns the Child Jesus to
Nazereth immediately after the Presentation (Luke 2:39). This
return to Nazareth may
have been either before the Magi came to Bethlehem or after the exile in Egypt. No contradiction
is involved.
The subject will be
treated in this article under the two divisions:
I. Who the Magi were;
II. The Time and Circumstances of their Visit.
Who the magi were
Non-Biblical evidence
We may form a conjecture
by non-Biblical evidence of a probable meaning to the word magoi.
Herodotus (I, ci) is our authority for supposing that the Magi were the sacred
caste of the Medes.
They provided priests for Persia, and, regardless
of dynastic vicissitudes, ever kept up their dominating religious influence. To
the head of this caste, Nergal Sharezar, Jeremias gives the title Rab-Mag,
"Chief Magus" (Jeremiah 39:3, 39:13, in Hebrew
original — Septuagint and Vulgate translations
are erroneous here).
After the downfall of Assyrian and Babylonian power,
the religion of the Magi held sway in Persia. Cyrus completely
conquered the sacred caste; his son Cambyses severely repressed it. The Magians
revolted and set up Gaumata, their chief, as King of Persia under the name
of Smerdis. He was, however, murdered (521
B.C.), and Darius became king. This downfall of the Magi was celebrated by a
national Persian holiday called magophonia (Her., III, lxiii, lxxiii,
lxxix). Still the religious influence of this priestly caste
continued throughout the rule of the Achaemenian dynasty in Persia (Ctesias,
"Persica", X-XV); and is not unlikely that at the time of the birth
of Christ it was still flourishing under the Parthian dominion. Strabo (XI, ix,
3) says that the Magian priests formed one
of the two councils of the Parthian Empire.
Biblical evidence
The word magoi often
has the meaning of "magician", in both Old and New Testaments (see Acts 8:9; 13:6, 8; also
the Septuagint of Daniel 1:20; 2:2, 2:10, 2:27; 4:4; 5:7, 5:11, 5:15). St. Justin (Tryph.,
lxxviii), Origen (Cels.,
I, lx), St.
Augustine (Serm. xx, De epiphania) and St. Jerome (In
Isa., xix, 1) find the same meaning in the second chapter of Matthew, though
this is not the common interpretation.
Patristic evidence
No Father of the Church holds
the Magi to have been kings. Tertullian ("Adv.
Marcion.", III, xiii) says that they were wellnigh kings (fere reges), and
so agrees with what we have concluded from non-Biblical evidence. The Church, indeed, in her
liturgy, applies to the Magi the words: "The kings of Tharsis and the
islands shall offer presents; the kings of the Arabians and of Saba shall bring
him gifts: and all the kings of the earth shall adore him" (Psalm 72:10). But
this use of the text in reference to them no more proves that they were kings
than it traces their journey from Tharsis, Arabia, and Saba. As sometimes
happens, a liturgical accommodation
of a text has in time come to be looked upon by some as an authentic
interpretation thereof. Neither were they magicians: the good meaning of magoi,
though found nowhere else in the Bible,
is demanded by the context of the second chapter of St. Matthew. These Magians
can have been none other than members of the priestly caste
already referred to. The religion of the Magi was fundamentally that of
Zoroaster and forbade sorcery;
their astrology and
skill in interpreting dreams were occasions of their finding Christ. (See THEOLOGICAL ASPECTS OF THE
AVESTA.)
The Gospel narrative
omits to mention the number of the Magi, and there is no certain tradition in
this matter. Some Fathers speak of three Magi; they are very likely influenced
by the number of gifts. In the Orient, tradition favours twelve. Early Christian art is no
consistent witness:
a painting in the
cemetery of Sts. Peter and Marcellinus shows two;
one in the Lateran
Museum, three;
one in the cemetery
of Domitilla,
four;
a vase in the Kircher
Museum, eight (Marucchi, "Eléments d'archéologie chrétienne", Paris,
1899, I 197).
The names of the Magi are
as uncertain as is their number. Among the Latins, from the seventh
century, we find slight variants of the names, Gaspar, Melchior, and Balthasar;
the Martyrology mentions St. Gaspar, on the first, St. Melchior, on the sixth,
and St. Balthasar, on the eleventh of January (Acta SS., I, 8, 323, 664). The Syrians
have Larvandad, Hormisdas, Gushnasaph, etc.; the Armenians, Kagba,
Badadilma, etc. (Cf. Acta Sanctorum, May, I, 1780). Passing over the purely
legendary notion that they represented the three families which are
descended from Noah,
it appears they all came from "the east" (Matthew 2:1, 2, 9).
East of Palestine, only ancient Media, Persia, Assyria, and Babylonia had a
Magian priesthood at
the time of the birth of Christ. From some such part of the Parthian Empire the
Magi came. They probably crossed the Syrian Desert, lying between the Euphrates
and Syria,
reached either Haleb (Aleppo) or Tudmor (Palmyra), and journeyed on to Damascus
and southward, by what is now the great Mecca route (darb
elhaj, "the pilgrim's way"), keeping the Sea of Galilee and
the Jordan to
their west till they crossed the ford near Jericho. We have no
tradition of the precise land meant by "the east". It is Babylon,
according to St. Maximus (Homil. xviii in Epiphan.); and Theodotus of Ancyra (Homil.
de Nativitate, I, x); Persia,
according to Clement
of Alexandria (Stromata I.15)
and St. Cyril of
Alexandria (In Is., xlix, 12); Aribia, according to St. Justin (Cont.
Tryphon., lxxvii), Tertullian (Adv.
Jud., ix), and St.
Epiphanius (Expos. fidei, viii).
Time and circumstances of
their visit
The visit of the Magi
took place after the Presentation of the Child in the Temple (Luke 2:38). No
sooner were the Magi departed than the angel bade Joseph take the
Child and its Mother into Egypt (Matthew 2:13).
Once Herod was
wroth at the failure of the Magi to return, it was out of all question that the
presentation should take place. Now a new difficulty occurs: after the
presentation, the Holy Family returned into Galilee (Luke 2:39). Some
think that this return was not immediate. Luke omits the incidents of the Magi,
flight into Egypt,
massacre of the Innocents,
and return from Egypt,
and takes up the story with the return of the Holy Family into Galilee. We prefer to
interpret Luke's words as indicating a return to Galilee immediately
after the presentation. The stay at Nazareth was very
brief. Thereafter the Holy Family probably returned to abide in Bethlehem. Then the Magi
came. It was "in the days of King Herod" (Matthew 2:1), i.e.
before the year 4 B.C. (A.U.C. 750), the probable date of Herod's death
at Jericho. For
we know that Archelaus, Herod's son,
succeeded as ethnarch to a part of his father's realm, and
was deposed either in his ninth (Josephus, Bel. Jud., II, vii, 3) or tenth
(Josephus, Antiq., XVII, xviii, 2) year of office during the consulship of
Lepidus and Arruntius (Dion Cassis, lv, 27), i.e., A.D. 6. Moreover, the Magi
came while King
Herod was in Jerusalem (vv.
3, 7), not in Jericho,
i.e., either the beginning of 4 B.C. or the end of 5 B.C. Lastly, it was
probably a year, or a little more than a year, after the birth of Christ. Herod had found out
from the Magi the time of the star's appearance. Taking this for the time of
the Child's birth, he slew the male children of two years old and under
in Bethlehem and
its borders (v. 16). Some of the Fathers conclude from this ruthless slaughter
that the Magi reached Jerusalem two
years after the Nativity (St. Epiphanius, "Haer.", LI, 9; Juvencus,
"Hist. Evang.", I, 259). Their conclusion has some degree of
probability; yet the slaying of children two years old may possibly have been
due to some other reason — for instance, a fear on Herod's part that
the Magi had deceived him in the matter of the star's appearance or that the
Magi had been deceived as to the conjunction of that appearance with the birth
of the Child. Art and archæology favour our view. Only one early monument
represents the Child in the crib while the Magi adore; in others Jesus rests upon
Mary's knees and is at times fairly well grown (see Cornely, "Introd.
Special. in N.T.", p. 203).
From Persia, whence the Magi
are supposed to have come, to Jerusalem was a journey of between 1000 and 1200
miles. Such a distance may have taken any time between three and twelve months
by camel. Besides the time of travel, there were probably many weeks of
preparation. The Magi could scarcely have reached Jerusalem till a
year or more had elapsed from the time of the apperance of the star. St. Augustine (De
Consensu Evang., II, v, 17) thought the date of the
Epiphany, the sixth of January, proved that the
Magi reached Bethlehem thirteen days after the Nativity, i.e., after the
twenty-fifth of December. His argument from liturgical dates
was incorrect. Neither liturgical date is
certainly the historical date. (For an explanation of the chronological
difficulties, see Chronology, Biblical, Date of the Nativity of Jesus
Christ.) In the fourth century the Churches of the Orient celebrated
the sixth of January as the feast of Christ's Birth,
the Adoration by the Magi, and Christ's Baptism,
whereas, in the Occident,
the Birth of Chirst was celebrated on the twenty-fifth of December. This
latter date of
the Nativity was introduced into the Church of Antioch during St. Chrysostom's time
(P.G., XLIX, 351), and still later into the Churches of Jerusalem and
Alexandria.
That the Magi thought a
star led them on, is clear from the words (eidomen gar autou ton astera) which
Matthew uses in 2:2. Was it really a star? Rationalists and rationalistic Protestants, in their
efforts to escape the supernatural,
have elaborated a number of hypotheses:
The word aster may
mean a comet; the star of the Magi was a comet. But we have no record of any
such comet.
The star may have been a
conjunction of Jupiter and Saturn (7 B.C.), or of Jupiter and Venus (6 B.C.).
The Magi may have seen
a stella nova, a star which suddenly increases in magnitude and brilliancy
and then fades away.
These theories all fail
to explain how "the star which they had seen in the east, went before
them, until it came and stood over where the child was" (Matthew 2:9). The
position of a fixed star in the heavens varies at most one degree each day. No
fixed star could have so moved before the Magi as to lead them to Bethlehem;
neither fixed star nor comet could have disappeared, and reappeared, and stood
still. Only a miraculous phenomenon
could have been the Star of Bethlehem. It was like the miraculous pillar of fire which
stood in the camp by night during Israel's Exodus (Exodus 13:21), or
to the "brightness of God" which shone
round about the shepherds (Luke 2:9), or to
"the light from heaven"
which shone around about the stricken Saul (Acts 9:3).
The philosophy of the
Magi, erroneous though
it was, led them to the journey by which they were to find Christ. Magian astrology postulated
a heavenly counterpart to complement man's earthly self and make up the
complete human personality.
His "double" (the fravashi of the Parsi) developed together
with every good man until death united the two. The sudden appearance of a new
and brilliant star suggested to the Magi the birth of an important person. They came to
adore him — i.e., to acknowledge the Divinity of this newborn King (vv. 2, 8,
11). Some of the Fathers (St. Irenaeus, "Adv.
Haer.", III, ix, 2; Progem. "in Num.", homil. xiii, 7) think the
Magi saw in "his star" a fulfilment of the prophesy of Balaam: "A star
shall rise out of Jacob and a sceptre shall spring up from Israel" (Numbers 24:17). But
from the parallelism of the prophesy, the "Star" of Balaam is a great
prince, not a heavenly body; it is not likely that, in virtue of this Messianic prophesy,
the Magi would look forward to a very special star of the firmament as a sign
of the Messias.
It is likely, however, that the Magi were familiar with the great Messianic prophesies.
Many Jews did
not return from exile with Nehemias. When Christ was born, there was
undoubtedly a Hebrew population in Babylon, and probably one in Persia. At any rate, the
Hebrew tradition survived in Persia. Moreover,
Virgil, Horace, Tacitus (Hist., V, xiii), and Suetonius (Vespas., iv) bear
witness that, at the time of the birth of Christ, there was
throughout the Roman Empire a general unrest and expectation of a Golden Age
and a great deliverer. We may readily admit that the Magi were led by such
hebraistic and gentile influences
to look forward to a Messias who
should soon come. But there must have been some special Divine revelation whereby
they knew that
"his star" meant the birth of a king, that this new-born king
was very God,
and that they should be led by "his star" to the place of the God-King's birth (St. Leo, Serm. xxxiv,
"In Epiphan." IV, 3).
The advent of the Magi
caused a great stir in Jerusalem; everybody,
even King Herod,
heard their quest (v. 3). Herod and his priests should have
been gladdened at the news; they were saddened. It is a striking fact that
the priests showed
the Magi the way, but would not go that way themselves. The Magi now followed
the star some six miles southward to Bethlehem, "and
entering into the house [eis ten oikian], they found the child" (v. 11).
There is no reason to suppose, with some of the Fathers (St. Aug., Serm. cc,
"In Epiphan.", I, 2), that the Child was still in the stable. The
Magi adored (prosekynesan) the Child as God, and offered Him
gold, frankincense, and myrrh. The giving of gifts was in keeping with Oriental
custom. The purpose of the gold is clear; the Child was poor. We do not know the purpose of
the other gifts. The Magi probably meant no symbolism. The Fathers have found
manifold and multiform symbolic meanings in the three gifts; it is not clear
that any of these meanings are inspired (cf. Knabenbauer, "in
Matth.", 1892).
We are certain that the
Magi were told in sleep not to return to Herod and that
"they went back another way into their country" (v. 12). This other
way may have been a way to the Jordan such as to
avoid Jerusalem and Jericho; or a roundabout
way south through Beersheba, then east to the great highway (now the Mecca
route) in the land of Moab and
beyond the Dead Sea. It is said that after their return home, the Magi
were baptized by
St. Thomas and wrought much for the spread of the Faith in Christ. The story is
traceable to an Arian writer
of not earlier than the sixth century, whose work is printed, as "Opus
imperfectum in Matthæum" among the writings of St. Chrysostom (P.G.,
LVI, 644). This author admits that he is drawing upon the apocryphal Book of
Seth, and writes much about the Magi that is clearly legendary. The cathedral of
Cologne contains what are claimed to be the remains of the Magi; these, it is
said, were discovered in Persia, brought to
Constantinople by St. Helena, transferred to Milan in the fifth
century and to Cologne in 1163 (Acta SS., I, 323).
Drum,
Walter. "Magi." The Catholic Encyclopedia. Vol.
9. New York: Robert Appleton
Company, 1910. <http://www.newadvent.org/cathen/09527a.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by John Szpytman.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. October 1, 1910. Remy Lafort,
Censor. Imprimatur. +John M. Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2023 by Kevin Knight.
Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : https://www.newadvent.org/cathen/09527a.htm
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi
Fra Angelico (vers 1395–1455) ; Fra Filippo Lippi (1406–1469), The Adoration of the Magi, circa 1440, 188 x 171.5 x 12.7, National Gallery of Art, Washington, DC. The Adoration of the Magi is a tondo, or circular painting, of the Adoration of the Magi assumed to be that recorded in 1492 in the Palazzo Medici Riccardi in Florence as by Fra Angelico. Most art historians think that Filippo Lippi painted more of the original work, and that it was added to some years after by other artists, as well as including work by assistants in the workshops of both the original masters. It has been known as the Washington Tondo and Cook Tondo after a former owner, and this latter name in particular continues to be used over 50 years after the painting left the Cook collection.
The origins and
spirituality of the Epiphany
Epiphany is a solemnity
or major feast celebrated on 6th January, though - since the reform of the
liturgical calendar – it is now marked by many Catholic churches on the Sunday
between the 2nd and 8th January, where 6th January is not a holy day of
obligation. Patrick Duffy looks at the origins and different themes of this
feast in the Eastern and Western Churches.
Difference in West and East
Nowadays in the West the feast goes by the name Epiphany and celebrates the
visit of the Magi and while in the East it is called Theophany and celebrates
the appearance of God at the Baptism of Jesus.
The word epiphany
The word epiphany was used in Greek religion to indicate the
appearance or manifestation of a god or goddess in human form along with the
suggestion that the person or persons who had the epiphany would be delivered
from danger and/or their enemies defeated. Theophany is a less
frequently used word meaning the same thing. In the New Testament epiphany is
used to refer to both the first and the final comings of Jesus (Titus 2:11,
13). The word then came to be used of the miracles of Jesus as manifesting
divine power.
Origin in the East: a plurality of themes
As a Christian celebration on 6th January the feast is first mentioned by
Clement of Alexandria around 215 AD. He mentions the Basilidians, a
gnostic Christian group, commemorating the baptism of Jesus on that day (PG
8:885).
A pagan feast of the sun-god
was already celebrated in Egypt for the winter solstice on 6th January. On the
previous night, the pagans of Alexandria commemorated the birth of their god
Aeon, supposedly born of a virgin. They also believed that on this night the
waters of rivers, especially the Nile, acquired miraculous powers and even
turned into wine. It is possible that such beliefs could have prompted the
addition of the themes of the birth of Jesus and the miracle of Cana to the
Christian feast.
But by the fourth century
AD the feast in the East had acquired a combination of four themes – Jesus’
birth, his baptism, the miracle of Cana and the coming of the Magi. St
Epiphanius, bishop of Salamis in Cyprus (315-402) says that 6th January is “the
day of Jesus’ birth, that is, of his epiphany” (PG 41:935-940), but he also
mentions the miracle of Cana and the Magi. Probably because of the multivalency
of the term “epiphany”, it easily gathered a multiplicity of themes.
At Antioch in Syria St
John Chrysostom is witness that the narratives of the epiphany feast there
included the birth, the Magi, and the baptism (PG 46:363). The Apostolic
Constitutions, which may also reflect Antiochene usage, say “slaves should not
work on the festival of Epiphany because on it came to pass the manifestation
of the divinity of Christ – at the baptism”(8:33.7).
One visitor from the
West, the monk John Cassian tells us that at the time of his travels in
Egypt (418-427) the monasteries there celebrated both the nativity and the
baptism on 6th January (PL 49:820).
A second visitor from the
West, the aristocratic lady Egeria, who describes the Jerusalem liturgy around
385 AD, tells of a celebration of 6th January and its octave. This involves a
procession of people, monks and the bishop going from Jerusalem to Bethlehem
and although a folio is missing there is no mention either of the baptism or of
Cana (Itinerarium, 25). So this procession from Jerusalem to Bethlehem
indicates a feast devoted exclusively to the birth of Jesus on 6th January.
Epiphany in the West: the visit of the Magi
The Jesuit writer Cyril Martindale was probably quite accurate
when writing of Epiphany in the West, he says:
…about the time of the
diffusion of the December celebration (of Christmas) in the East, the West took
up the Oriental January feast (of Epiphany), retaining all its chief
characteristics, though attaching overwhelming importance, as time went on, to
the apparition to the Magi” (“Epiphany” in The Catholic Encyclopedia [1909]
5:506).
A plurality of themes in the West early on seems to have given way to concentration on the single theme of the Magi. This is evident from Bishop Philastrius of Brescia (d. 397) writing his Catalogue of Heresies around 383.
He says that certain heretics:
refuse to celebrate the
Epiphany regarding it as a needless duplication of the Natitivity feast, and
think this dies
epiphaniorum (= "day of epiphanies" - note the plural) is "the
day of the baptism or of the transformation which occurred on the
mountain".
He goes on to lay down
the law for orthodox belief - that there is only one proper narrative for the
feast, namely, the visit of the Magi.
The sermons of St
Augustine (PL 38:1026-39) and Pope St Leo I (PL 54:234-263) show that by the
middle of the fifth century in North Africa and in the West, with 25th December
accepted as the birth of Christ in both East and West, the Epiphany feast had
been pared down to a single theme - the visit of the Magi as narrated in
Matthew 2:1-12.
Epiphany liturgy and spirituality today: The Mass
The Mass texts for the Epiphany in the Roman Missal today remain
focused on the visit of the Magi. The Opening Prayer highlights the
imagery of the light and the star.
Let us pray
[that we will be guided by the light of faith].
Father,
you revealed your Son to the nations by the guidance of a star.
Lead us to your glory in heaven by the light of faith.
The first reading Isaiah
60:1-6 with its mention of "bringing gold and incense" and the
responsorial psalm (71:11): "All nations shall fall prostrate before you,
O Lord" are Old Testament texts seen as fulfilled in the adoration of the
Magi. Indeed, while the emphasis is on the Magi, some also see a strongly
missionary ("all nations") thrust to the choice of texts.
Epiphany liturgy and spirituality today: The Liturgy of the Hours
However, a plurality of themes, reminiscent of the feast's oriental and
baptismal origins, is quite strongly asserted in the Liturgy of the Hours of
Epiphany. In the Antiphon for the Canticle at Morning Prayer (Benedictus), the
theme of the marriage feast of Cana is elaborated into the espousals of Christ
and his Church to which the Magi bring gifts.
Today the bridegroom claims his bride, the Church,
since Christ has washed away her sins in Jordan’s waters;
the Magi hasten with their gifts to the royal wedding;
and the wedding guests rejoice, for Christ has changed water into wine,
alleluia.
In the Antiphon for the Canticle for Evening Prayer (Magnificat), three themes - the Magi, the baptism and the Cana miracle - are also interwoven:
Three mysteries mark this holy day:
today the star leads the Magi to the infant Christ;
today water is turned into wine for the wedding feast;
today Christ is baptised by John in the river Jordan to bring us salvation.
Popular customs related to Epiphany: In the East
Eastern Churches all seem to have a blessing of water ritual associated with
their Epiphany/Theophany feast and today Orthodox Christians who follow the
Gregorian or an updated Julian calendar all seem to follow this tradition.
Those who follow the original Julian calendar, like the Russian Orthodox, have
the Nativity on 7th January and the Baptism of the Lord twelve days later, 19th
January.
Antonius of Piacenza (c.570 AD) in his Itinerarium 11-12 (PL 72:903-4) tells us of a blessing of the Jordan river, at which there seem to have been baptisms, a blessing of boats as well as a general plunge of all the participants in the river at the end. This blessing continues to the present day.
Popular customs related to Epiphany: In the West
The West tried to make some connection with the Eastern and baptismal origins
of the feast when in 1969 the Roman Liturgical Calendar was revised. The Feast
of the Baptism of the Lord was brought in on the Sunday after the Epiphany and
is supposed to close the season of Christmastide (General Norms for the
Liturgical Year and the Calendar 14-2-1969. no. 38). But it can
hardly be said to find a suitable cultural context here at this time of year.
However, many countries
in the West have popular celebrations of “The Three Kings”. A Christian
tradition in the West said to derive from an early 6th century Greek manuscript
in Alexandria gives them the names of Casper, Melchior and Balthasar. Another
tradition holds that their relics are in Cologne where they are called the
three kings of Cologne. The story is that their bodies were brought to
Constantinople by St Helen, mother of the Emperor Constantine, and from there
to Milan and finally to Cologne in 1162 by Frederick Barbarossa.
In Germany and central
Europe a custom of house-blessing takes place. It begins on the evening of 5th
January when dried herbs are burnt and their scent fills the building. Doorways
are sprinkled with holy water and the master of the house writes with chalk
above the house and barn doors the initials of the three kings enclosed within
the year (20 C M B 07). According to the ritual he says:
"Caspar, Melchior, Balthasar, protect us again this year from the dangers
of fire and water.") Church officials, however, say it stands for "Christus
Mansionem Benedicat" (May Christ bless this home).
In Spanish-speaking
countries, "The Three Kings" receive wish-letters from children and
magically bring them gifts on the night before the Epiphany travelling more or
less like a Santa Claus. And children prepare drinks for them, much as children
in north Europe do for Santa Claus.
Similar customs surround
the feast in Italy where La Befana is the kindly old witch who brings
children toys on the night of 5th January. According to the legend, the Three
Wise Men stopped at the Befana's hut to ask directions on their way to
Bethlehem and invited her to join them. She refused, and later a shepherd asked
her to join him in paying respect to the Christ Child. Again she refused, and
when night fell she saw a great light in the skies. La Befana thought
perhaps she should have gone with the Three Wise Men, so she gathered some toys
that had belonged to her own child, who had died, and ran to find the kings and
the shepherd. But la Befana could not find them or the stable. Now,
each year she looks for the Christ Child. Since she cannot find him, she leaves
gifts for the children of Italy and pieces of coal (nowadays carbone dolce,
a rock candy that looks remarkably like coal) for the bad ones.
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Jérôme Bosch (vers 1450–1516) L’adoration des mages, Intérieur (Saint
Peter with donor, L’adoration des mages, Saint Agnes with
donor), triptyque, huile sur panneau de bois, 138 x 138, musée du Prado, Madrid. 1839 :
transféré au Museo del Prado, Madrid,
du Monasterio de El Escorial, San Lorenzo de
El Escorial
Solemnity of the Epiphany
of Our Lord
Like many of the most ancient Christian feasts, Epiphany was first celebrated
in the East, where it has been held from the beginning almost universally on
January 6. Today, among both Eastern Catholics and Eastern Orthodox, the feast
is known as Theophany—the revelation of God to man. In the United States it is
celebrated on the Sunday between January 1 and January 6. (in 2011 on January
2)
Epiphany originally celebrated four different events, in the following order of
importance: the Baptism of Christ; Christ’s first miracle, the changing of
water into wine at the wedding in Cana; the Nativity of Christ; and the
visitation of the Wise Men or Magi. Each of these is a revelation of God to
man: At Christ’s Baptism, the Holy Spirit descends and the voice of God the
Father is heard, declaring that Jesus is His Son; at the wedding in Cana, the
miracle reveals Christ’s divinity; at the Nativity, the angels bear witness to
Christ, and the shepherds, representing the people of Israel, bow down before
Him; and at the visitation of the Magi, Christ’s divinity is revealed to the
Gentiles—the other nations of the earth.
Eventually, the celebration of the Nativity was separated out, in the West,
into Christmas; and shortly thereafter, Western Christians adopted the Eastern
feast of the Epiphany, still celebrating the Baptism, the first miracle, and
the visit from the Wise Men. Thus, Epiphany came to mark the end of
Christmastide—the twelve days of Christmas, which began with the revelation of
Christ to Israel in His Birth and ended with the revelation of Christ to the
Gentiles at Epiphany.
Over the centuries, the various celebrations were further separated in the
West, and now the Baptism of the Lord is celebrated on the Sunday after January
6, and the wedding at Cana is commemorated on the Sunday after the Baptism of
the Lord.
In many parts of Europe, the celebration of Epiphany is at least as important
as the celebration of Christmas. In Italy and other Mediterranean countries,
Christians exchange gifts on Epiphany—the day on which the Wise Men brought
their gifts to the Christ Child—while in Northern Europe, it’s not unusual to
give gifts on both Christmas and Epiphany (often with smaller gifts on each of
the twelve days of Christmas in between).
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/epiphany-of-our-lord/
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Domenico Ghirlandaio (1448–1494), L’adoration des mages, 1488-1490, tempera et huile sur panneau, 285 x
240, Spedale degli Innocenti, Florence.
Analysis
of the Gospels: Feast of the Epiphany
Saint Matthew 2:1-12
When Jesus was born in
Bethlehem of Judea, in the days of King Herod, behold, magi from the east arrived
in Jerusalem, saying, “Where is the newborn king of the Jews? We saw his star
at its rising and have come to do him homage.”
When King Herod heard
this, he was greatly troubled, and all Jerusalem with him. Assembling all the
chief priests and the scribes of the people, he inquired of them where the
Messiah was to be born. They said to him, “In Bethlehem of Judea, for thus it
has been written through the prophet:
‘And you, Bethlehem, land
of Judah,
are by no means least among the rulers of Judah;
since from you shall come a ruler,
who is to shepherd my people Israel.'”
Then Herod called the
magi secretly and ascertained from them the time of the star’s appearance. He
sent them to Bethlehem and said, “Go and search diligently for the child. When
you have found him, bring me word, that I too may go and do him homage.”
After their audience with
the king they set out. And behold, the star that they had seen at its rising
preceded them, until it came and stopped over the place where the child was.
They were overjoyed at seeing the star, and on entering the house they saw the
child with Mary his mother. They prostrated themselves and did him homage. Then
they opened their treasures and offered him gifts of gold, frankincense, and
myrrh. And having been warned in a dream not to return to Herod, they departed
for their country by another way.
Q. Who was this Herod
under whose government Christ was born?
A. He was the oldest son
of Antipater, the Idumian from the city of Ascalon, who was appointed king of
the Jews by the Roman Senate at the recommendation of Mark Antony. He was the
father of Herod Antipas, who ordered the beheading of Saint John the Baptist,
and grandfather of Herod Agrippa, who caused Saint James to be put to death and
the same who imprisoned Saint Peter. Saint Matthew informs us that Herod ruled
in the time of the birth of Christ, fulfilling the prophecy of Jacob, who
foretold the coming of Christ when the sceptre had passed into the hands of
strangers. This prophecy was verified when the Roman Senate appointed Herod, of
Idumian origin, king of the Jews.
Q. Who were these Magi of
whom the Evangelist speaks?
A. They were men
distinguished for their knowledge, particularly of astronomy, and according to
some Fathers and Doctors they were petty kings of the East who came, as was
foretold in the seventy-first psalm, from Arabia and from Saba to offer their
gifts and adoration to the Messias.
Q. In what way were they
invited?
A. They saw the star
which according to prophetic prediction was to appear when the promised Saviour
was born, and by the interior operation of grace they recognized it as the sign
of His birth and hastened to follow its course. According to the opinion of the
Fathers, they were the first of the Gentiles who were called to enter into the
Church of Christ.
Q. What is worthy of
remark in the conduct of the Magi?
A. We must admire their
promptness in corresponding to the invitation of grace. Immediately on the
appearance of the star they, giving no heed to the suggestions of human
prudence, the difficulties of the way, and the uncertainties of success, left
their homes and set out in search of the Child; and while thus seeking in
obedience to the voice of heaven, they teach us with what disregard of human
interests, with what solicitude and courage, we should always follow divine
inspiration and the call of heaven.
Q. But why were the Magi
directed to Jerusalem?
A. We must here remember
that a prophet had called Jerusalem the queen of the world and the joy of all
the earth. In Jerusalem alone was the temple dedicated to the true God; to
Jerusalem came worshippers from all parts of the world; there were preserved
the holy books, and there were found the great teachers of the law. For this
reason the Magi directed their steps to the capital of the nation, reasonably
hoping to find there a most certain guide who could conduct them to the desired
place. We learn from this to have recourse to those who by reason of their
sacred character, office, learning, and prudence may direct our steps when we
feel impelled by some interior call of heaven.
Q. What are we to think
of the question of the Magi when in Jerusalem in reference to the new-born King
of the Jews?
A. Their questionings
left without excuse the people of Jerusalem who did not recognize and strive to
know the Saviour. The coming of the Magi and their seeking for the new-born
King of the Jews should have attracted the attention of all in the city, and
the answers which the Doctors of the Law, after consulting the books of the
prophets, gave to them and to Herod, by whom they were consulted, should have
attracted the attention of every citizen to what had happened in full
conformity with the expectations of their fathers, with the desires of the
people, and with the circumstances in which all the prophecies culminated. It
would be unfortunate for us if we, like the non-believers of the time, should
attribute to accident or fate that which is God’s work.
Q. What are we to say of
the promise of Herod?
A. The cries of the
children brutally slaughtered by his command give the answer. His zealous devotion
to the new-born King of the Jews was hypocritically assumed in order to deceive
the Magi and get the divine Infant into his power that he might put Him to
death. His deceit failing of its object, he commanded all the male infants to
be put to death that in the general slaughter the infant Jesus might be
included. Alas, not all those who make a show of zeal for the truth, justice,
and glory of the Eternal Father are lovers of Jesus Christ.
Q. What is to be said of
the Magi who, after departing from Jerusalem, again saw the star which had led
them from the East?
A. We should comfort
ourselves with the reflection that when, like the Magi, we sincerely seek to
know the divine will, and seek in the proper manner by consulting learned and
enlightened teachers, we will be led to the desired end. God is faithful. Let
us submit ourselves to His guidance and He will send us His light to direct us.
Q. How did the Magi
recognize the infant Messias Whom they sought?
A. From the words of the
Sacred Text it is to be inferred that the star stopped over the place where the
Child Jesus reposed, and this wonderful event attracted the attention of the
Magi and caused them to enter. It is not difficult to imagine the impression
the presence of the God-man made on them and the grace it wrought in them. He
Who when grown up knew how to call His apostles after Him, could as a child
make Himself known to the Magi, and make them His worshippers.
Q. What did the Magi
offer Him, and with what intention?
A. The Gospel tells us
they offered Him gold, frankincense, and myrrh. By the gold, says Saint
Gregory, they recognized Him as king, by the incense they acknowledged Him as
God, and by the myrrh they indicated His human nature. They, says Saint Leo,
proclaimed by the nature of their gifts the faith that was in their hearts, and
with full knowledge they venerated in His person two natures, the divine and
human of Jesus Christ.
Q. What are we to learn
from this Gospel?
A. We should learn to
recognize in the Magi the first-fruits of our vocation to the faith, and to
thank God that we have been made Christians. We should learn also to follow the
divine call and to offer to Jesus Christ the gold of charity, the incense of
prayer, and the myrrh of holy mortification and Christian penance.
– text taken from Analysis of the Gospels of The Sundays of the Year,
by Angelo Cagnola and Father L A Lambert, Benziger Brothers, 1892; it has the
Imprimatur of Archbishop Michael Augustine Corrigan, Archdiocese of New York,
1892
SOURCE : https://catholicsaints.info/analysis-of-the-gospels-feast-of-the-epiphany/
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Anbetung
der Könige zwei Altarflügel, circa 1490, sur panneau et
sur bois mou, Musée du
diocèse de Rottenburg
Golden Legend –
Feast of the Epiphany
Here followeth the Feast
of the Epiphany of our Lord and of the three kings.
The Feast of the Epiphany
of our Lord is adorned of four miracles,
and after them it hath four names. On this day the kings worshiped
Jesu Christ, and Saint John
Baptist baptized him.
And Jesu Christ changed this day water into wine, and he fed five thousand men
with five loaves of bread. When Jesu Christ was in the age of thirteen days the
three kings came to him the way like as the star led them, and therefore this
day is called Epiphany, or the thiephanye in common language. And is
said of this term epi, which is as much as to say as above, and of this term
phanes which is as much to say as apparition. For then the star appeared above
them in the air, where the same Jesus by the star that was seen above them
showed him to the kings. And that day twenty-nine years passed, that was at the
entry of thirty years, for he had twenty-nine years and thirteen days, and
began the thirtieth year as saith Saint Luke. Or after this that Bede saith, he
had thirty years complete, as the Church of Rome holdeth. And then he was
baptized in the flood or river of Jordan, and therefore it is called the
thiephanie said of Theos, which is as much to say as God, and phanes
apparition. For then God, that is the Trinity, appeared, God the Father in
voice, God the Son in flesh human, God the Holy Ghost in likeness of a dove.
After this, that same day a year, when he was thirty-one year old and thirteen
days, he turned water into wine, and therefore it is called Bethania, said of
beth, that is to say an house, and phanes, that is apparition. And this miracle
was done of the wine in an house by which he showed him very God. And this same
day a year after that was thirty-two years, he fed five thousand men with five
loaves, like as Bede saith. And is also sung in an hymn which beginneth:
Illuminans altissimus. And therefore it is called phagiphania, of phage, that
is to say meat. And of this fourth miracle some doubt if it were done on this
day, for it is not written of Bede expressly, and because that in the gospel of
Saint John is read that it was done nigh unto Pasque. Therefore the four
apparitions were set on this day. The first by the star unto the crib or racke;
the second by the voice of the Father on flom Jordan; the third of the water
into wine at the house of Archedeclyn; the fourth by the multiplication of five
loaves in desert. Of the first apparition we make solemnity on this day
principally, and therefore pursue we the history such as it is.
When our Lord was born,
the three kings came into Jerusalem, of whom the names be written in Hebrew,
that is to wit Galgalath, Magalath, and Tharath. And in Greek Appelius, Amerius,
and Damascus. And in Latin Jaspar, Melchior, and Balthasar. And it is to wit
that this name Magus hath three significations. It is said illuser or deceiver,
enchanter, and wise. They been illusers or deceivers because they deceived
Herod. For they returned not by him when they departed from the place where
they had honoured and offered to Jesus, but returned by another way into their
country. Magus also is said enchanter. And hereof be said the enchanters of
Pharaoh, Magi, which by their malefice made their marvels by the enchanting of
the craft of the devil. And Saint John Chrysostom calleth these kings Magos, as
wicked and evil-doers. For first they were full of malefices, but after they
were converted. To whom God would show his Nativity, and bring them to him to
the end that to sinners he would do pardon. Item, Magus in same wise. For Magus
in Hebrew is said doctor, in Greek, philosopher, and in Latin, wise, whereof
they be said Magi, that is to say great in wisdom. And these three came into
Jerusalem with a great company and great estate. But wherefore came they to
Jerusalem when the child was not born there? Saint Remigius assigneth four
reasons. The first reason is that, the kings had knowledge of the nativity of
the Child that was born of the Virgin Mary, but not of the place. And because
that Jerusalem was the most city royal and there was the see of the
sovereign priest,
they thought that so noble a child, so nobly showed ought to be born in the
most noble city that was royal. The second cause was, for in Jerusalem were the
doctors and the wise men by whom they might know where the said child was born.
The third cause was to the end that the Jews should have none excusation. For
they might have said that they had knowledge of the place where he should be
born, but the time knew they not, and therefore they might say, we believe it
not. And the kings showed to them the time, and the Jews showed the place. The
fourth to the doubt of the Jews and their curiosity, for these kings believed
one only prophet, and the Jews believed not many. They sought a strange king,
and the Jews sought not their own king. These kings came from far countries,
and the Jews were neighbours fast by. These kings were successors of Balaam,
and came at the vision and sight of the star, by the prophecy of their father,
which said that a star shall be born or spring out of Jacob, and a man shall
arise of the lineage of Israel. That other cause that moveth them to come to
Jerusalem putteth Saint John Chrysostom, which saith that there were some that
affirmed for truth that, there were great clerks that curiously studied to know
the secrets of heaven; and after, they chose twelve of them to take heed. And
if any of them died, his son or next kinsman shall be set in his place. And
these twelve every year ascended upon a mountain which was called Victorial,
and three days they abode there, and washed them clean, and prayed our Lord
that he would show to them the star that Balaam had said and prophesied before.
Now it happened on a time
that they were there the day of the Nativity of Jesu Christ, and a star came
over them upon this mountain which had the form of a right fair child, and
under his head was a shining cross, which spake to these three kings saying: Go
ye hastily into the land of Judea, and there ye shall find the king that ye
seek, which is born of a virgin. Another cause putteth Saint Austin; for it
might well be that the angel of heaven appeared to them which said: the star
that ye see is Jesu Christ, go ye anon and worship him. Another cause putteth
Saint Leo, that by the star which appeared to them, which was more resplendent
and shining than the other, that it showed the sovereign king to be born on the
earth. Then anon departed they for to come to that place. Now may it be
demanded how, in so little space of thirteen days they might come from so far
as from the East unto Jerusalem, which is in the middle of the world, which is
a great space and a long way. Thereto answereth Saint Remigius the doctor, and
saith that, the child to whom they went, might well make them to go so much way
in that while. Or after this that Saint Jerome saith, that they came upon
dromedaries, which be beasts that may go as much in one day as an horse in
three days. And when they came into Jerusalem, they demanded in what place the
King of Jews was born. And they demanded not if he was born, for they believed
it firmly that he was born. And if any had demanded of them: Whereby know ye
that he is born? They would have answered: We have seen his star in the Orient,
and therefore we come to worship him. This is to understand, we being in the
Orient saw his star that showed that he was born in Judea, and we be come to
worship him. And therefore saith this doctor Remigius, that they confessed this
child very man, very King, and very God. Very man when they said where is he
that is born? very King when they said King of Jews; very God when they said we
be come to worship him. For there was a commandment that none should be worshipped
but God. And thus as saith Saint John Chrysostom: They confessed the child very
God by word, by deed, and by gifts of their treasures that they offered to him.
And when Herod had heard this he was much troubled, and all Jerusalem with him.
Herod was troubled for three causes, first, because he dreaded that the Jews
would receive the child born for their King, and refuse he would worship also
him, and thought that he would go slay him. And it is to wit that as soon as
they were entered into Jerusalem, the sight of the star was taken from them and
for three causes: First, that they should be constrained to seek that place of
his nativity like as they were certified by the appearing of the star and by
the prophecy of the place of his birth, and so it was done. Secondly, that they
that sought the help and the world, had deserved to lose the aid divine. The
third because that the signs be given to miscreants, and prophecies to them
that believe well like, as the apostle saith. And therefore the sign which was given
to the three kings, which yet were paynims ought not to appear to them as long
as they were with the Jews. And when they were issued of Jerusalem, the star
appeared to them, which went before them, and brought them till it came above
the place where the Child was. And ye ought to know that there be three
opinions of this star, which Remigius the doctor putteth, saying that: Some say
that it was the Holy Ghost which appeared to the three kings in the form of a
star, which after appeared upon the head of Jesu Christ in the likeness of a
dove. Others say, like to Saint John Chrysostom, that it was an angel that
appeared to the shepherds, and after appeared to the kings, but to the
shepherds, Jews, as to them that use reason in form of a reasonable creature,
and to the paynims as unreasonable, that is to say of a star. Others say more
reasonably and more veritably that it was a star new created, and made of God,
the which when he had done his office was brought again into the matter whereof
it was first formed. And this star was this that Fulgentius saith: It
differenced from the other stars in three things. First, in situation, for it
was not fixed in the firmament, but it hung in the air nigh to the earth.
Secondly, in clearness, for it was shining more than the others. It appeared so
that the clearness of the sun might not hurt nor appale her light, but at plain
mid-day it had right great light and clearness. Thirdly, in moving, for it went
alway before the kings in manner of one going in the way, ne it had none
turning as a circle turneth, but in such manner as a person goeth in the way.
And when the kings were issued out of Jerusalem, and set in their way, they saw
the star whereof they had lost the sight, and were greatly enjoyed.
And we ought to note that
there be five manners of stars that these kings saw. The first is material, the
second spiritual, the third intellectual, the fourth reasonable, the fifth
substantial. The first, that is material, they saw in the East; the second,
that is spiritual, they saw in heart, and that is in the faith. For if this
faith had not been in their hearts that had lighted them, they had never seen
the star material. They had faith of the humanity when they said: Where is he
that is born? and of his royal dignity when they called him King of Jews, and
of his deity when they said they went to worship him. The third intellectual,
which is, that the angel that they saw in vision, when it was by the angel
showed to them that they should not return by Herod, how be it that after one
gloss it was our Lord that warned them. The fourth, that was reasonable, that
was the Virgin Mary whom they saw in the stable holding her child. The fifth,
that is substantial, that is to say that he had substance above all other
singular. And that was Jesu Christ whom they saw in the crib. And hereof is it
said in the gospel that they entered into the house and found the child with
Mary his mother, and then they worshipped him. And when they were entered into
the house secretly and had found the child, they kneeled and offered to him
these three gifts, that is to wit gold, incense, and myrrh. And this saith
Saint Austin: O infantia, cui astra subduntur, etc. O infancy or childhood, to
whom the stars be subject, to whose clothes angels bow, the stars give virtue,
the kings joy, and the followers of wisdom bow their knees. O blessed tigury or
little house, O holy seat of God. And Saint Jerome saith: This is an heaven
where is no light but the star. O palace celestial in which thou dwellest, not
as King adorned with precious stones, but incorporate. To whom, for a soft bed
was duresse and hard crib, for curtains of gold and silk, the fume and stench
of dung, but the star of heaven was clearly embellished. I am abashed when I
behold these clothes and see the heaven. The heart burneth me for hete when I
see him in the crib, a poor mendicant, and over him the stars. I see him right
clear, right noble, and right rich. O ye kings, what do ye? Ye worship the
child in a little foul house wrapped in foul clouts. Is he then not God? Ye
offer to him gold, and whereof is he King, and where is his royal hall? Where
is his throne? Where is his court royal, frequented and used with nobles? The
stable is that not his hall? And his throne the rack or crib? They that frequent
this court, is it not Joseph and Mary? they be as unwitting, to the end that
they become wise. Of whom saith Hilary in his second book that he made of the
Trinity: The Virgin hath borne a child, but this that she hath childed is of
God; the child is Iying in the rack, and the angels be heard singing and
praising him, the clothes be foul, and God is worshipped. The dignity of his
puissance is not taken away though the humility of his flesh is declared. Lo,
how in this child Jesus were not only the humble and small things, but also the
rich, and the noble, and the high things. And hereof saith Saint Jerome upon
the Epistle ad Hebreos: Thou beholdest the rack of Jesu Christ; see also the
heaven. Thou seest also the child Iying in the crib, but take heed also how the
angels sing and praise God. Herod is persecuted and the kings worship the
child. The pharisees knew him not, but the star showed him. He is baptized of
his servant, but the voice of the Father is heard above thundering. He is
plunged in the water, but the Holy Ghost The descended upon him in likeness of
a dove.
And of the cause
wherefore these kings offered these gifts, many reasons be assigned. One of the
causes is, as saith Remigius the doctor, that the ancient ordinance was that no
man should come to God ne to the king with a void hand, but that he brought him
some gift. And they of Chaldea were accustomed to offer such gifts. They, as
Scholastica Historia saith, came from the end of Persia, from the Chaldeans
whereas is the flood of Saba, of which flood the region of Saba is named. The
second reason is of Saint Bernard: For they offered to Mary, the mother of the
child, gold for to relieve her poverty, incense against the stench of the
stable and evil air, myrrh for to comfort the tender members of the child and
to put away vermin. The third reason was that they offered gold for to pay the
tribute, the incense for to make sacrifice, the myrrh for the sepulture of dead
men. The fourth for the gold signifieth dilection or love; the incense, orison
or prayer; the myrrh, of the flesh mortification. And these three things ought
we offer to God. The fifth because by these three be signified three things
that be in Jesu Christ: The precious deity, the soul full of holiness, and the
entire flesh all pure and without corruption. And these three things be
signified that were in the ark of Moses. The rod which flourished, that was the
flesh of Jesu Christ that rose from death to life; the tables wherein the
commandments were written, that is the soul, wherein be all the treasures of
sapience and science of godhead. The manna signifieth the godhead, which hath
all sweetness of suavity. By the gold which is most precious of all metals is
understood the Deity; by the incense the soul right devout, for the incense signifieth
devotion and orison; by the myrrh which preserveth from corruption, is
understood the flesh which was without corruption. And the kings when they were
admonished and warned by revelation in their sleep that they should not return
by Herod, and by another way they should return into their country, lo hear
then how they came and went in their journey. For they came to adore and
worship the King of kings in their proper persons, by the star that led them,
and by the prophet that enseigned and taught them. And by the warning of the
angel returned and rested at their death in Jesu Christ. Of whom the bodies
were brought to Milan, where as now is the convent of the friars preachers, and
now be at Cologne in
Saint Peter’s Church, which is the Cathedral and
See of the Archbishop. Then let us pray unto Almighty God that this day showed
him to these kings and at his baptism, where the voice of the Father was heard
and the Holy Ghost seen, and at the feast turned water into wine, and fed five
thousand men, besides women and children, with five loaves and two fishes, that
at the reverence of this high and great feast he forgive us our trespasses and
sins, and after this short life we may come to his everlasting bliss in heaven.
Amen.
SOURCE : https://catholicsaints.info/the-golden-legend-the-feast-of-the-epiphany/
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Hans Memling (vers 1433–1494), Nativité , L’adoration des mages, Purification, triptyque, circa 1479, 95 x 271, huile sur panneau de bois, musée du Prado.. The triptych belonged to Carlos V, who assigned it to the chapel of the Royal Lodgings in Aceca, near Toledo; 1848 Prado
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Hans
Memling (vers 1433–1494) L’adoration des mages, circa 1479, 95 x 175,
huile sur panneau de bois, musée du Prado.. The triptych belonged to
Carlos V, who assigned it to the chapel of the Royal Lodgings in Aceca, near
Toledo; 1848 Prado
The
Three Kings of Cologne, by John of Hildesheim
Here followeth the manner
and form of seeking and offering; and also of the burying and translations of
the three Holy and Worshipful Kings of Cologne: Jaspar, Melchior, and
Balthazar.
Now when the Children of
Israel were gone out of Egypt and had won and made subject to them Jerusalem
and all the land lying about, so that no man durst set against them in all that
country for dread that they had of them; then was there a little hill called
Vaws, which was also called the Hill of Victory, and on this hill the ward of
them of Ind was ordained and kept by divers sentinels by night and by day
against the Children of Israel, and afterward against the Romans; so that if
any people at any time purposed with strong hand to enter into the country of
the Kingdom of Ind, anon, sentinels of other hills about, through tokens,
warned the keepers on the hill of Vaws. And by night they made a great fire and
by day they made a great smoke, for that hill Vaws passeth the height of all
other hills in all the East. Wherefore, when any such token was seen, then all
manner of men made ready to defend themselves from the enemy that approached.
Now in the time when
Balaam prophesied of the Star that should betoken the coming of Christ, all the
great lords and all the other people of Ind and in the East desired greatly to
see the Star of which he spake, and gave gifts to the keepers of the hill of
Vaws, and moreover hired them with great rewards, that, if it so were, they saw
by day or by night, far or near, any light or any star in the air other than
was seen beforetime, anon they should show and send them word. And thus was it
that for so long a time the fame of this Star was borne through all the lands
of the East; until, of the name of the hill of Vaws, arose up a worshipful and
a great kindred in Ind, which is called the progeny of Vaws even unto this day;
and there is not a more mighty kindred in all the kingdoms of the East; for
this worshipful kindred came first from the King’s blood that was named
Melchior, that offered gold to our Lord, as ye shall hereafter learn.
In the year of our Lord
1200, when the city of Acon, that in this country is called Akers, flourished
and stood in virtue, joy, and prosperity, and was inhabited richly with
worshipful princes, and lords, and divers orders of men of religion, and all
manner of men of all nations and tongues, so that there was no city like unto
it in nobility and might; then, because of its great name and of the marvels
that were there, the greatest of birth that were of the progeny of Vaws came
out of Ind unto Acon; and when they saw there all things more wonderful than in
Ind; then, because of delight, they abode there and made a fair and strong
castle for any king or lord. And they brought with them out of the East many
rich and wonderful ornaments and jewels. And among all other jewels, they
brought a diadem of gold arrayed with precious stones and pearls, and about its
edge stood letters of Chaldaic, and a star made like after the Star that
appeared to the Three Kings of the East when they sought God, with a sign of
the cross, beside. And that diadem was Melchior’s, the king of Nubia and of
Araby, that offered gold to the Babe in the manger. And afterward the master of
the Order of Templars received this same diadem of gold and many other precious
jewels; but when that Order was destroyed the diadem and precious ornaments
were lost, and have never been found unto this day. Wherefore there was great
sorrow made in all the country for a long time after.
But these same princes of
Vaws brought with them out of Ind books written in Hebrew and Chaldaic,
concerning the life and deeds of these three blessed Kings, which books were
afterward translated into the French tongue: and so, from these books, and from
hearsay, and sight, and also from sermons and homilies out of divers other
works, the story here written hath been brought together into one book.
And you shall understand
that the old kindred of Vaws beareth always in its banner, unto this day, a
star with a sign of the cross, made after the same manner as it appeared to the
three blessed Kings.
Now it so happened that
after Balaam had prophesied of this Star, the more it was sought for the more
its fame increased through the land of Ind and Chaldee, and all the people
desired to see it.
So they ordained twelve
of the wisest and greatest clerks of astronomy that were in all that country
about, and gave them great hire to keep watch upon this hill of Vaws for the
Star that was prophesied of Balaam. And the cause that there were ordained
twelve men was, that if one man died another should be put in his stead; and
also that some should keep watch at one time and some another—nevertheless the
people looked not only after the Star, but after the Man who was betokened by
the Star, the which Man should be Lord of all folk.
And they of Ind and
Chaldee who came often into Jerusalem because of merchandise and also for
disport—the which, for the most part, be learned in astronomy—said that in Ind
were many stars in the firmament that might not be seen by night in Jerusalem;
but, specially on this hill of Vaws in clear weather, were seen many and divers
strange stars that at the foot of the hill were not seen. Yet this hill of Vaws
hath no more breadth than a little chapel is made upon, the which the three
worshipful kings did build of stone and timber. And there be about this hill
many steps upon which men go up to the chapel on high, and also there grew many
good trees and herbs and divers spices all about the hill—for else men might
not well go upon this hill because it is so high and so narrow. There is also a
pillar of stone made above this chapel, of wondrous height, and in the head of
the pillar standeth a great star, well made of gilt, and which turneth with the
wind as a vane: and through the light of the sun by day, and of the moon by
night, this star gives light a great way about the country. And many other
marvels are spoken of this hill of Vaws, the which were long to tell.
Now when the time of grace
was come, that God would have mercy on all mankind, in which time the Father of
Heaven sent down his Son to take flesh and blood and to be born a man for
salvation of all the world: in that time Octavianus, that was Emperor of Rome,
sent out a commandment that all the people within his empire should be counted
and taxed; and every man went forth from his dwelling-place into his native
country. Then came Joseph up from Nazareth unto Bethlehem the city of David,
because he was of the household and race of King David, and with him came Mary
that was his wife, and also great with child.
And you shall understand
that Bethlehem was never of much reputation, neither a place of great quantity.
It hath a good site and good ground, for there be many caves and dens under the
earth thereabout; and it is distant from Jerusalem but two little miles; and it
is but a castle, but is called a city because King David was born there. And in
that town was sometime a house which belonged to Isai, the father of David,
where David was born and anointed into the kingdom of Israel by Samuel the
prophet. And in this same dwelling was the Son of Heaven born of Mary.
And this same house was
at the end of a street that was in that time called the Covered Street,
because, to keep out the great heat and burning of the sun, this street was
canopied above with black cloths and other things,—for such is the use in that
country always. And here was wont to be great bargaining, or a fair once a week
of old clothes; and specially of trees or timber, by the little house which
stood before a den under the earth, made and shaped like a little cellar, where
Isai and others that dwelt there after him put certain necessaries that
belonged to the household, against the heat of the sun. It is also the manner
in all that country that there be certain houses, the which be called there
alchan, that we call hostelries, and in these houses be mules, horses, asses,
and camels always ready, that, if so that any merchant or any man that
travelled by the way, be it far or near, need any beast for himself, or for his
merchandise, then he goeth to such a house and there he may hire a horse, or
what beast that he will, for a certain price. And when he hath such a beast
then he goeth from that city to another, where to abide and rest him for a
time. Then he dischargeth his beast of his burden, and so sendeth him to a
house called there also alchan; and the master of the house giveth his beast
meat, and, when he may, he sendeth it home to the same place that it came from.
And such a house was,
before the birth of Christ, in the place where Christ was born; but, about the
time of the Nativity, that house was all destroyed, insomuch that there was
nothing left but broken walls on every side, and a little cave under earth, and
a little unthrifty house before the cave: and there men sold bread on the same
ground; for it is the usage in all that country that all the bread that is sold
shall be brought unto a certain place.
Now when Octavianus had
sent out a commandment as it is aforesaid, then went Joseph and Mary riding on
an ass, late in the eventide, toward the city of Bethlehem, and because they
came so late, and all places were occupied with pilgrims and other men, and
also because they came in poor array and went about the city, none would
receive them, and specially, men say, because that Mary, a young woman, sitting
upon an ass, heavy and sorry, and full weary of the way, was near to the time
of bearing of her child. Then Joseph led his wife into this shed that none took
keep of, down into the little dark house, and there our Lord, Jesus Christ, the
same night was born of the Virgin, without any disease or sorrow of her body,
for salvation of all mankind.
And in that house, before
the cave of old time, was left a manger of the length of a fathom, made in the
wall; and to that same manger was an ox of a poor man tied, that none might
harbor. And beside that ox Joseph tied his ass, and in that same manger Mary
wrapped her blessed Son in cloths and laid Him on high before the ass and the
ox,—for there was none other place.
And shepherds were fast
by in the same country keeping their sheep in the night, and an angel of Heaven
came and stood beside them with a great light, wherefore they were in much
dread. And the angel said to them, “Be not afraid, for I tell you a great joy
that shall be to all people, for this day is born to us our Lord, Christ, in
the city of David, and this shall be to you a token: Ye shall find a young
child wrapped in cloths and put in a manger.” And then suddenly there came a
great multitude of angels of Heaven praising God, who said: “Joy be to God on
high and peace in earth to men of good will.”
Now the place where the
angel appeared to the shepherds that night when Christ was born is but half a
mile from Bethlehem, and in that same place David, when he was a child, fed
sheep and kept them from the bear and the lion.
Some books say that the
shepherds in that country, twice in the year, are wont to keep their sheep in
the night, and, therein, times be when the day and the night are both of one
length. And you shall understand that the land about Bethlehem is all
mountainous for the most part, so that in some places a man shall not well know
winter from summer, and in some places it is right cold, and some it is both
winter and summer at one time, and sometimes on the mountains, in parts of the
East, men shall find snow in the month of August, and that snow is gathered by
them that dwell about, and put in caves, and afterward it is borne to the
market, where the great lords of the country will buy it, and take it to their
houses, and set it in a basin upon their board to make their drink cold.
In September and October,
when the sun cometh a little low in that country, then seeds and all manner of
herbs commonly begin to wax in the fields, as in this country herbs begin to
grow in March and April; also in some parts of the East they reap corn in April
and in March, but most in May, as in some places the ground is higher, in some
places lower; but beside Bethlehem are many more places of good pasture and of
flat ground than elsewhere: insomuch that at Christmas-tide barley beginneth to
ear and to wax ripe; and then men send thither, from divers countries, their
horses and mules, to make them fat: and that time we call among us Christmas,
they call, in their language, the time of herbage. And forasmuch as when Christ
was born, peace was in all the world, and betwixt Bethlehem and that place
where the angel appeared to the shepherds was but half a mile and a little way
more, and also there was no great cold thereabout, therefore the shepherds, all
that winter night and day, now in one place, now in another, dwelled there with
their sheep, and so they do yet to this day.
Now when Christ was born
of the Virgin Mary for salvation of all mankind, then His Star, that was
prophesied of Balaam and long awaited and looked for by the twelve astronomers
on the hill of Vaws, at that same night and at that same hour, began to arise
in the manner of a sun, bright shining; and so after, in the form of an eagle,
it ascended above the hill of Vaws. And all that day in highest air it abode
without moving, insomuch that when the sun was most hot and most high there was
no difference in shining betwixt them.
But when the day of the
Nativity was passed, the Star ascended up into the firmament, and it was
nothing like to stars that be painted in divers places, for it had right many
long streaks and beams, more burning and lighter than a brand of fire; and, as
an eagle flying and beating the air with his wings, right so the streaks and
beams of the Star stirred it about. And it had in itself the form and likeness
of a young child, and above him a sign of the holy cross, and a voice was heard
in the Star, saying: “This day is born to us the King of Jews that folk have
awaited, and Lord is of them. Go and seek Him and do Him worship!”
Then all the people, both
man and woman, of all the country about, when they saw this wonderful and
marvellous Star and also heard the voice out of the Star, were greatly aghast
and had wonder thereof; but yet they knew well that it was the Star that was
prophesied by Balaam, and long time was desired of all the people in that
country.
Now when the three
worshipful Kings who in that time reigned in Ind, Chaldee, and Persia were
informed, by the astronomers, of this Star, they were right glad that they had
grace to see the Star in their days. Wherefore these three worshipful Kings,
though each of them was far from the other, and none knew of the other’s
purpose, yet in the same hour the Star appeared to all three, and then they
ordained and purposed them, with great and rich gifts and many rich and diverse
ornaments that belong to a king’s array, and also with mules and camels and
horses charged with treasure, and with a great multitude of people, to go seek
and worship the Lord and King of the Jews that was new born, as the voice of
the Star had commanded. And furthermore they arrayed themselves the much more
honestly and worshipfully, because they knew well that he was a worthier King
than any of them was.
And you shall understand
that there be three Indias, of which these three lords were kings; and all the
lands for the most part are islands, and there are also there great waters and
wildernesses full of wild and perilous beasts and horrible serpents, and there
grow also reeds so high and so great that men make thereof houses and ships.
And these isles are divided every one by itself far from the others, so that
only with great travail shall a man pass from one kingdom to another.
Now, in the first Ind was
the land of Nubia, and therein reigned King Melchior, in the time that Christ
was born. Therein also is the land of Araby, in which is the hill Sinai: and a
man may lightly sail by the Red Sea out of Egypt and Syria into Ind. In this
land is found gold wonderfully red, like thin and small roots, and that gold is
the best that is in the world. Herein is also a hill called Bena, where is
found a precious stone, called smaragd.
In the second Ind was the
kingdom of Godolia, of which Balthazar was king when Christ was born; and this
Balthazar offered incense to the Babe; for in this land many more good spices
grow than in all the countries of the East, and especially incense, more than
in all places of the world; and it droppeth down out of certain trees in the
manner of gum.
In the third Ind was the
kingdom of Thaars. Of that kingdom was Jaspar king at the birth of Christ. And
Jaspar offered myrrh to the young Child, and in this land is the isle of
Egrisoulla, where groweth myrrh more plentifully than in any place of the
world, and it waxeth like ears of corn that are burnt with the weather, and
right thick; and when it is ripe it is so soft that it cleaveth to men’s
clothes as they go by the way.
Now when these three
worshipful Kings were passed forth out of their kingdoms, the Star evenly went
before each King and his people, and when they stood still and rested the Star
stood still, and when they went forward again the Star always went before them
in virtue and strength, and gave light all the way. And, as it is written
before, in the time that Christ was born there was peace in all the world,
wherefore in all the cities and towns which they went through there was no gate
shut neither by night nor by day; and all men of the cities and towns that
these worthy Kings went through in the night were wonderfully aghast and
passingly marvelled thereof, for they saw kings and vast multitudes go by in
great haste; but they knew not what they were, nor whence they came, nor
whither they should go. On the morrow the way was greatly befouled with horses’
hoofs, whereof they were in much doubt what it might mean, and great altercation
was among them for a long time.
Furthermore, these Kings
rode forth over hills, waters, valleys, plains, and other divers and perilous
places without hindrance or disease, for all the way seemed to them plain and
even, and they never took shelter by night nor by day; nor ever rested; nor did
their horses or other beasts ever eat or drink till they had come to Bethlehem;
and all this time seemed to them but a day.
And thus, through the
mercy of God and the leading of the Star, they came unto Jerusalem and
Bethlehem the thirteenth day after Christ was born, at the uprising of the sun,
whereof is no doubt: for they found Mary and her son in the same place where
the Child was born, and laid in the manger.
But when the three
blessed Kings, with their host and company were almost come to Jerusalem,
saving but two miles, then a great and dark cloud held all the earth, and in
that dark cloud they lost the Star. And Melchior with his people was come fast
by Jerusalem beside the hill of Calvary, where Christ was afterward crucified;
and there the King abode in a cloud of fog and in darkness.
At that time the hill of
Calvary was a rock of twelve degrees high, where thieves and other men for
divers trespasses were put to death; and there was beside this hill a place
where three highways met together. But because of the darkness of the cloud,
and also because they knew not the way, they abode there, and went no further
at that time.
And next came Balthazar,
and he abode under the same cloud, beside the Mount of Olives in a little town
that is called Galilee.
Then, when the two Kings
were come to these places, the cloud began to ascend and wax clear, yet the
Star appeared not. But when they saw that they were near to the city of
Jerusalem, knowing not each other, they took their way thither with all their
folk; and when they came where the three ways met, then also appeared King
Jaspar with all his host. And so these three glorious Kings, each with his host
and burdens and beasts, met together in the highway beside the Hill of Calvary.
And, notwithstanding that none of them ever before had seen the other, nor knew
him, nor had heard of his coming, yet, at their meeting, each one with
reverence and joy kissed the other. And they were of diverse language, yet all,
seeming, used the same tongue.
So, afterward, when they
had spoken together and each had told his purpose and the cause of his journey,
and the cause of all was learned to be the same, then they were much more glad
and more fervent. And so they rode forth, and suddenly, at the uprising of the
sun, they came into the city of Jerusalem. And when they knew that this was the
city which the Chaldeans of old time had besieged and destroyed, they were
right glad, expecting to have found the King born in that city. But Herod and
all his people were greatly disturbed at their sudden coming, for their company
and beasts of burden were of so great a number that the city might not receive
them, but for the most part they lay without the gates all about, whereof
Isaias prophesied: “The strength of folk cometh to thee—that is to say, to the
City of Jerusalem—great plenty of camels shall do thee service, and dromedaries
of Madyan and Effa shall come to thee. All men shall come from Saba, bringing
gold and incense and showing praise to God.”
So, these three
worshipful Kings, when they were come into the city, asked of the people
concerning the Child that was born; and, when Herod heard this, he was troubled
and all Jerusalem with him, and he gathered together all his princes and
priests and asked them where Christ should be born, and they said: “In
Bethlehem of Judea.” Then Herod privily summoned to him these three Kings, and
learned of them the time that the Star appeared, and so sent them forth unto
Bethlehem, saying: “Go and inquire busily of this Child, and when you have
found Him, come and tell me, that I may go and do Him worship.”
Now when these three
Kings were informed of the birth of Christ and of the place where He was born,
and so were passed out of Jerusalem, then the Star appeared to them again as it
did erst, and went before them till they came to Bethlehem. And fast by that
place were the shepherds to whom the angel appeared with great light, showing
them the birth of Christ. And the three Kings spake with them, and when the
shepherds saw the Star they run together and told how the angel had appeared to
them, and furthermore all that the angel had spoken to them. And the Kings were
wondrous glad, and with good cheer heard and took consideration of the
shepherds’ words; and so from witness, and from the words of the shepherds and
from the voice of the angel that was heard out of the Star, they had no doubt
of the thing. Then anon, when they knew that they were come to Bethlehem, they
got down from their horses and changed all their array, and clothed themselves
in the best and richest that they had, as kings should be clothed—and always
the Star went forth before them.
Now the nearer the Kings
came to the place where Christ was born the brighter shined the Star, and they
entered Bethlehem the sixth hour of the day. And then they rode through the
covered street till they came before that little house. And there the Star
stood still, and then descended and shone with so great a light that the little
house and the cave within were full of radiance, till anon the Star again went
upward into the air, and stood still always above the same place, yet the light
ever remained in the house where Christ and Mary were. So as it is said in the
Gospel: “They went into the house and found the Child, and fell down and
worshipped Him, and offered to Him gifts of gold, myrrh, and incense.”
Of this example came
afterward a usage, that in all the countries of the East no man should go into
the presence of the Sultan, but he brought gold or silver or somewhat else in
his hands; and, also, ere he spoke to the Sultan he should kiss the ground, and
this is a custom which is used in all the countries of the East to this day.
But the Franciscan friars, when they approached the Sultan, offered to him only
pears or apples, for they might not touch gold nor silver; and these offerings
were received by the Sultan with all reverence and meekness.
Now on the day that the
three Kings sought Christ and worshipped Him, He was a little child of thirteen
days old, and He was somewhat fat, and lay wrapped in poor clothes in the hay
of the manger up to His arms. And Mary, His Mother, as it is written in divers
books, was, in person, fleshy and somewhat brown. In the presence of the three
Kings she was covered with a poor white mantle, which she held close before her
with her left hand. Her head was concealed altogether, save her face, with a
linen cloth; and she sat upon the manger and with her right hand held up the
young Child’s head. And the Kings worshipped Him and kissed His hand devoutly
and laid their gifts beside His head.
But what was done with
these gifts, ye shall learn hereafter.
Now Melchior, that
offered gold to the Holy Child, was the least in stature and person of the
three Kings. Balthazar, that offered incense, was of a medium stature; and
Jaspar, that offered myrrh, was most in person; whereof is no doubt, for the
prophet saith: “Before Him shall fall down Ethiops, and His enemies shall lick
the earth. They shall come to Thee that betrayed Thee, and they shall worship
the steps of Thy feet.” And having regard to the stature of men of that time
these Kings were right little of person, insomuch that all manner of people
marvelled at them. And this showed well that they were come from far out of the
East, for the nearer toward the uprising of the sun that men be born, the less
they be of stature and be feebler and more tender.
And you shall understand
that these three Kings brought out of their lands many gifts and rich ornaments
which King Alexander left in Ind, in Chaldee, and in Persia; and all the
ornaments which Queen Saba found in Solomon’s temple, and divers vessels that
were of the king’s house and the Temple of God in Jerusalem, which, in the time
of its destruction, were borne into their countries by the Persians and
Chaldeans, and many other jewels, both gold and silver, and precious stones,
brought they with them to offer to Christ. But when they found our Lord laid on
high in the manger and in poor cloths, and the Star that gave so great light in
all the place, that it seemed as though they stood in a furnace of fire, then
these Kings were so sore afraid that, of all the rich jewels and ornaments they
brought with them, they chose nothing, when their treasury was opened, but what
came first to their hands, for Melchior took a round apple of gold, as much as
a man might hold in his hand, and thirty gilt pennies, and these he offered to
our Lord. Balthazar took out of his treasury incense; and Jaspar took out
myrrh, as it came first, and that he offered, with weeping and tears.
And the Kings were so
aghast and so devout and fervent in their oblations, that to all the words that
Mary said they gave but little consideration, save only that to every King as
he offered his gifts she bowed down her head meekly, and said, “Deo gracias:”
that is to say, “I thank God.”
When these three Kings
had thus performed their way and will, and done all things that they came for,
then, as mankind asketh and would, they and all their men and beasts began to
eat, and drink, and sleep, and betook them to rest and sport all that day in
Bethlehem. For, as is said before, they had neither eaten nor drunk during
thirteen days. And then they meekly told to all men in that city how
wonderfully the Star had brought them thither from the furthest part of the
world.
Now, as the Evangelist
saith: A command came to these Kings in their sleep that they should not return
again to Herod, and so, by another way, they went home to their kingdoms. But
the Star that went before them, appeared no more. And so these three Kings,
that suddenly met together at the Mount of Calvary, rode home together with
great joy and honor, and rested by the way as men should do.
And they rode through the
provinces that Holofernes of old time had traversed with all his hosts, and the
people supposed that Holofernes had come again, for as they journeyed into any
town they were meekly and worshipfully received, and evermore they told what
they had seen, done, and heard, so that their name and praise were never after
forgot. But the way that before had taken only thirteen days, through leading
of the Star, they found now to take two years, which was ordained, that all men
should know what difference is between God’s working and man’s.
Now, when Herod and the
scribes heard that the Kings were gone home again, and came not to him as he
had bade them, then, of much envy and malice, he pursued them a great way; and
always he found the people bless them, and praise them, and tell of their
nobility. Wherefore Herod burnt and destroyed all the land that was under his
power where the Kings had ridden, and especially Tharsis and Cilicia, for he
charged them that they had suffered the three Kings privily to pass across the
sea in their ships. And Herod’s envy was great when he heard how marvellously
the Kings had come out of their lands in thirteen days through leading of the
Star, and how, afterward, they went home again, without the Star, through
guides and interpreters,—yet no man could tell, for wonder, how night and day
they passed by; and for this reason the paynims, who had no knowledge of Holy
Writ, nor of the birth of Christ, called these three Kings Magos; that is to
say, Wise Men of the East.
Now, when the Kings were
come with great travail to the Hill of Vaws, they made there, as is aforesaid,
a fair chapel in worship of the Child they had sought. Also they made a
covenant to meet together at the same place once in the year; and there they
ordained their burial. Then all the princes and lords and worshipful knights of
their kingdoms, hearing of the return of these three Kings, anon rode forth to
them with great, solemnity and met them at the place aforesaid, and with
meekness and humility received them. And when they heard how wonderfully God
had wrought for their Kings, they held them in more reverence, love, and dread
forever after.
So, when the Kings had
done what they would, they took leave of each other, and each one, with his
people, rode home to his own land with great joy.
And when they were come
into their own realms, they preached to all the people what they had seen and
done on their journey; and they made in their temples a star after the likeness
of that which appeared to them, wherefore many paynims left their errors and
worshipped the Holy Child.
And thus these three
worshipful Kings dwelt in their kingdoms in honest and devout conversation
until the coming of Saint Thomas, the apostle.
Now, after the three
Kings had gone forth from Bethlehem, there began to wax, all about, a great
fame for Mary and her Child, and for the Kings of the East. Wherefore, Mary, in
dread of persecution, fled out of the little house where Christ was born, and
went to another dark cave and there abode; and divers men and women loved her
and ministered to her all manner of necessaries. But when she went out of the
little house, Mary forgot and left behind her her smock and the clothes in
which Christ was wrapped, folded together and laid in the manger; and there
they were, whole and fresh, in the same place to the time when Saint Helen, the
mother of Emperor Constantine, came thither, long after.
Anon so great was grown
Mary’s fame that she durst not abide longer there for dread of Herod and the
Jews, and an angel appeared to Joseph, saying: “Arise, and take the Child and
His mother and flee into Egypt, and tarry there till I summon thee, for it is
to come that Herod shall seek the Child to slay Him.” Then Joseph arose and
took the Child and His mother and went into Egypt in the night, and there he
remained until Herod died. And Mary and her Son dwelt in Egypt seven years.
And it is told that by
the road which Mary journeyed thither and came back again, grew roses, which
are called the Roses of Jericho, and they grow in no other place. The shepherds
of that country, in following their sheep, gather these roses in their season,
and sell them to pilgrims, and thus they be borne into divers lands. And the
place where Mary dwelt is now a garden where groweth balm, and to every bush a
Christian man, among the Sultan’s prisoners, is assigned to protect it and keep
it clean; for when a paynim keepeth them, anon the bushes wax dry and grow no
more. And this balm hath many virtues the which were long to tell; but all men
in the East believe truly that the place bears such a virtue of growing balm
because Mary dwelt there seven years, and washed and bathed her Son in its
wells of water.
And as to the gifts which
the three Kings gave to Christ: the thirty gilt pennies of Melchior were made
of old by Thara, father of Abraham, and Abraham bare them with him when he went
on pilgrimage out of the land of Chaldee into Ebron, which was then called
Arabia, and there he bought with them a burial-place for himself, his wife, and
his children, Isaac and Jacob. In exchange for the same thirty pieces Joseph
was sold by his brethren to merchants of Egypt. Afterward, when Jacob died,
they were sent to the land of Sheba to buy divers spices and ornaments for his
sepulture, and so they were put into the king’s treasury of that land. Then by
process of time, in Solomon’s reign, the Queen of Sheba offered these thirty
gilt pennies, with many rich jewels, in the Temple at Jerusalem; but in the
time of Roboam, King Solomon’s son, when Jerusalem was destroyed and the Temple
despoiled, they were carried to the King of Arabia, and were put into his
treasury with other spoils from the Temple.
And Melchior offered
these same thirty pieces to Christ, because they were of the finest gold, and
the best that he had. But when Mary went into Egypt she lost all the gifts of
the three Kings by the way, bound all in one cloth together. And it happened
there was a shepherd who had so great an infirmity that no leech might heal
him, and all that he had he paid to the leeches to be whole,—yet it might not
be. But, on a time, as he went into the fields with his sheep, he found these
thirty gilt pennies, with incense and myrrh, bound all in a cloth together, and
he kept them privily to himself, until, hearing tell of a holy prophet that
healed all men of their infirmities by a word, he came to Christ and prayed Him
for grace and help; and, being healed, he offered the gold, and incense, and
myrrh to Him with good devotion. And when Christ saw the thirty gilt pennies
and precious herbs He knew them well, and bade the shepherd go into the Temple
and offer them upon the altar.
Now, when the priest saw
such oblations laid upon the altar he marvelled much, and took all three things
and put them in the common treasury. And afterward, when Judas Iscariot came
into the Temple to make covenant with the Princes of the Law to betray his master,
they gave him for his pay the same thirty pieces of gold, and for them Judas
sold his Master. And after Christ was crucified, then Judas repented, and went
to the Temple and cast down to the Princes of the Law the thirty pieces. And
with fifteen of these gilt pennies the Jews bought a field of burial for
pilgrims; and the other fifteen they gave to the knights who kept the sepulchre
of Christ.
And the reason these
thirty gilt pennies were called silver in the Gospel, notwithstanding they were
fine gold, is, that it is the common usage in that country so to call them, as
men in this country call gold from beyond the sea scutys, motouns or florins;
moreover in the East the same print is made in gold and silver and copper, and
the print on the thirty pieces is this: on one side is a king’s head crowned,
and on the other are written letters in Chaldaic, which men now cannot read.
And many marvels are told of these pieces of gold which were long to tell.
How when Our Lord was
ascended into heaven, then he sent Saint Thomas, his apostle, into Ind, to
preach there God’s word. And as Saint Thomas went about in the temples he found
a star in every one, painted after the manner of the Star that appeared to the
three Kings when Christ was born, in which Star was a sign of the Cross and a
Child above. And when Saint Thomas saw this he asked of the bishops what it
was, and they told him that such a Star of old time appeared on the Hill of
Vaws in token of a Child that was born who should be king of the Jews, as was
heard spoken out of the same Star.
And when Saint Thomas had
preached and taught the people the understanding of this Star and of the Cross
and the Child, then he went to the kingdoms of the three Kings, and he found
them whole of body and of a great age. And Saint Thomas christened these three
Kings and all their people, and the Kings began anon to preach with the
Apostle, and when they had converted the people to the law of Christ he
ordained them to be Archbishops. And after this Saint Thomas was slain, and in
all that country where he was martyred both men and women have visages shaped
like hounds, yet they be not hairy—and they are so unto this day.
Now under the Hill of
Vaws Saint Thomas and these three Kings had made a rich city and called it
Sewill, and this city is the best and richest city in all the country of Ind to
this day; and therein is the habitation of Prester John that is called lord of
Ind, and there dwelleth also the Patriarch of Ind who is called Thomas, in
worship of Saint Thomas and for an everlasting memorial. And when all things
were disposed by these three Kings they went to the city of Sewill, and there
they lived twelve years.
And a little before the
feast of Christ’s nativity, when these years were drawn to an end, there
appeared a wonderful star above this city and the Kings knew that their time
was nigh when they should pass out of this world. Then of one assent they
ordained a fair and large tomb for their burial in the church they had made in
the city; and in the feast of Christmas they did, solemnly, God’s service.
And in the feast of the
Circumcision, Melchior, King of Araby, laid him down before all his people and
without any disease yielded up his spirit, in the year of his age one hundred
and sixteen. Then in the feast of Epiphany, five days thereafter, Balthazar,
King of Godolie and Saba, died in the year of his age one hundred and twelve.
And then Jaspar the third king, the sixth day after was taken into everlasting
joy, and they were all buried in the same tomb that they had ordained; and the
Star that appeared over the city before their death, abode always till their
bodies were translated unto Cologne, as they of Ind tell.
Now after much time had
passed, Queen Helen, the mother of the glorious Emperor Constantine, began to
think greatly of the bodies of these three Kings, and she arrayed her with
certain people and went into the land of Ind. And she had much praise among the
people because of the finding of Mary’s smock and the cloths that Christ was
wound in in his childhood; and seeing that she was worshipped of all people,
the Patriarch Thomas and Prester John, took counsel of other lords and princes
and gave her the bodies of King Melchior and King Balthazar. But the Nestorines
had borne the body of the third king, King Jaspar, into the isle of Egrisoulla.
And these Nestorines were the worst heretics of the world. For the most part
they were black Ethiops, who painted Christ and His Mother Mary and the three
Kings in their churches all in black, and the Devil all white, in despite of
all other Christian men. But because Queen Helen wished not that the three
Kings should be parted, she made many prayers and gave great gifts to the chief
lords of the isle of Egrisoulla, and thus anon did she get the body of King
Jaspar.
And you shall understand
that after she had found the bodies of all these three Kings, Queen Helen put
them into one chest and arrayed it with great riches, and she brought them unto
Constantinople with joy and reverence, and laid them in a church that is called
Saint Sophia; and this church King Constantine did make—and he alone, with a
little child, set up all the pillars of marble.
Now after the death of
this worshipful King Constantine and Queen Helen aforesaid, there began a new
persecution of heresy against the Christian faith, and of death against them
that would maintain the law of Christ. The Greeks forsook the Church and chose
a Patriarch for themselves, whom they yet obey until this day.
Now in this persecution
the bodies and the relics of the three holy Kings were put at no reverence, but
utterly set at naught. For the Saracens and Turks at this time won with strong
battle the lands of Greece and Armenia, and destroyed a great part of these
lands.
Then came an Emperor of
Rome who was called Mauricius, and through the help of them of Milan he
recovered all these lands again, and, as is said among men in that country,
through counsel of this Emperor the bodies of the three Kings were carried unto
Milan, and they were there laid with all solemnity and worship in a fair church
which is called after Saint Eustorgio, because he had asked the bodies from the
Emperor, and being granted them had sent them unto Milan.
Then afterward by process
of time, it happed that the city of Milan began to rebel against the Emperor,
who was called Frederick I, and this Emperor sent to the Archbishop of Cologne,
who was called Rainald, for help. Then this Archbishop, through help of divers
lords of the land of Milan, took the city of Milan and destroyed a great part
thereof. And the chief men of the city took the bodies of the three Kings and
hid them privily in the earth.
Now among all others
there was in Milan a lord named Asso, and the Emperor hated him more than all
the rest of its people. So it happed that in the destruction of the city the
Archbishop won Asso’s palace through strong hand, and lived therein a great
while, for Asso was taken and put into prison.
Then, anon, Asso sent
privily by his keepers to the Archbishop of Cologne and prayed him that he
would come and speak with him, and it was granted that Asso should go to the
Archbishop. And when he was come to him, he prayed him that, if he would get
him grace of the Emperor and his love and the restoration of his lordship, he
would give him the bodies of the three Kings.
When the Archbishop heard
this, he went to the Emperor and prayed for Lord Asso, and got him grace and
love. And when this was done, Asso brought, secretly, the three bodies of the
Kings to the Archbishop of Cologne.
Then the Archbishop sent
the bodies forth, by private means, a great way out of the city of Milan,
whereupon he went to the Emperor anew and prayed him that he would grant him
these three bodies, and the Emperor did so with good will. Then the Archbishop
openly, with great solemnity and procession, brought the three holy Kings unto
Cologne, and there put them in the fair church of Saint Peter, worshipfully;
and all the people of the country, with all the reverence they might, received
these holy relics; and there they are kept and beholden of all manner of
nations unto this day.
Thus endeth the
translation of these Three Worshipful Kings: Melchior, Balthazar, and Jaspar.
– the text of “The Three
Kings of Cologne”, by John of Hildesheim was written in the 14th century; this
version was taken from the book In The Yule Log’s
Glow, 1891
SOURCE : https://catholicsaints.info/the-three-kings-of-cologne-by-john-of-hildesheim/
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Rogier van der Weyden (1399/1400–1464), Triptyque de l'Adoration des Mages - Retable de Sainte Colombe : Annonciation ; Adoration des mages ; Présentation de Jésus au Temple, circa 1455, huile sur panneau, 138 x 153 (partie centrale), 138 x 70 (ailes), Alte Pinakothek, étage supérieur, salle I, WAF 1189, WAF 1190 and WAF 1191 (Collection de peintures de l'État de Bavière), Munich.
Rogier van der Weyden, Saint Columba Altarpiece - Columba triptyque, circa 1455). Oil
on oak panel, 138 x 70 cm, 138 x 153 cm, 138 x 70 cm. Alte Pinakothek, Munich
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Rogier van der Weyden (1399/1400–1464), Triptyque de l'Adoration des Mages - Retable de Sainte Colombe : Adoration des mages, circa 1455, huile sur panneau, 138 x 153 (partie centrale), Alte Pinakothek, étage supérieur, salle I, WAF 1189, WAF 1190 and WAF 1191 (Collection de peintures de l'État de Bavière), Munich.
Rogier van der Weyden, Saint Columba Altarpiece - Columba triptyque, circa 1455). Oil on oak panel, 138 x 70 cm, 138 x 153 ; 138 x 70 . Alte Pinakothek, Munich
The Epiphany of Our Lord
EPIPHANY, which in the
original Greek signifies appearance or manifestation, as St. Austin observes, 1 is
a festival principally solemnized in honour of the discovery Jesus Christ made
of himself to the Magi, or wise men; who, soon after his birth, by a particular
inspiration of Almighty God, came to adore him and bring him presents. 2 Two
other manifestations of our Lord are jointly commemorated on this day in the
office of the church; that at his baptism, when the Holy Ghost descended on him
in the visible form of a dove, and a voice from heaven was heard at the same
time, saying: This is my beloved Son, in whom I am well pleased. 3 The
third manifestation was that of his divine power at the performance of his
first miracle, the changing of water into wine, at the marriage of Cana, 4 by
which he manifested his glory, and his disciples believed in him. 5 Upon
so many accounts ought this festival to challenge a more than ordinary regard
and veneration; but from none more than us Gentiles, who, in the persons of the
wise men, our first fruits and forerunners, were on this day called to the
faith and worship of the true God. Nothing so much illustrates this mercy as
the wretched degeneracy into which the subjects of it were fallen. So great
this, that there was no object so despicable as not to be thought worthy of
divine honours; no vice so detestable as not to be enforced by the religion of
those times of ignorance, 6 as
the scripture emphatically calls them. God had, in punishment of their apostacy
from him by idolatry, given them over to the most shameful passions, as
described at large by the apostle: Filled with all iniquity, fornication,
covetousness, maliciousness, envy, murder, contention, deceit, whisperers,
detracters, proud, haughty, disobedient, without fidelity, without affection,
without mercy, &c. 7 Such
were the generality of our pagan ancestors, and such should we ourselves have
been, but for God’s gracious and effectual call to the true faith.
The call of the Gentiles
had been foretold for many ages before, in the clearest terms. David and Isaias
abound with predictions of this import; the like is found in the other
prophets; but their completion was a mercy reserved for the times of the Messiah.
It was to him, who was also the consubstantial Son of God, that the eternal
Father had made the promise of all nations for his inheritance; 8 who
being born the spiritual king of the whole world, for the salvation of all
men, 9 would
therefore manifest his coming both to these that were near, and those that
were afar off, 10 that
is, both to Jew and Gentile. Upon his birth, angels 11 were
despatched ambassadors to the Jews, in the persons of the poor shepherds, and a
star 12 was
the divine messenger on this important errand to the Gentiles of the East; 13 conformably
to Balaam’s prophecy, 14 who
foretold the coming of the Messias by that sign.
The summons of the
Gentiles to Bethlehem to pay homage to the world’s Redeemer was obeyed by
several whom the scripture mentions under the name and title of Magi, 15 or
wise men; but is silent as to their number. The general opinion, supported by
the authority of St. Leo, Cæsarius, Bede, and others, declares for three. 16 However,
the number was small, comparatively to those many others that saw that star, no
less than the wise men, but paid no regard to this voice of heaven: admiring,
no doubt, its uncommon brightness, but culpably ignorant of the divine call in
it, or hardening their hearts against its salutary impressions, overcome by
their passions, and the dictates of self-love. In like manner do Christians,
from the same causes, turn a deaf ear to the voice of divine grace in their
souls, and harden their hearts against it in such numbers, that,
notwithstanding their call, their graces, and the mysteries wrought in their
favour, it is to be feared, that even among them, many are
called, but few are chosen. It was the case with the Jews, with the
most of whom, St. Paul says, God was not well pleased. 17
How opposite was the
conduct of the wise men! Instead of being swayed by the dictates of self-love,
by the example of the crowd, and of many reputed moral men among them, they no
sooner discovered the heavenly messenger, but, without the least demur, set out
on their journey to find the Redeemer of their souls. Convinced that they had a
call from heaven by the star, which spoke to their eyes, and by an inward
grace, that spoke to their hearts, they cut off all worldly consultations,
human reasonings, and delays, and postponed every thing of this kind to the
will of God. Neither any affairs to be left unfinished, nor the care of their
provinces or families, nor the difficulties and dangers of a long and tedious
journey through deserts and mountains almost impassable, and this in the worst
season of the year, and through a country which in all ages had been
notoriously infested with robbers: nothing of all this, or the many other false
lights of worldly prudence and policy, made use of, no doubt, by their
counsellors and dependents, and magnified by the enemy of souls, could prevail
with them to set aside or defer their journey; or be thought deserving the
least attention, when God called. They well knew that so great a grace, if
slighted, might perhaps have been lost for ever. With what confusion must not
this their active and undaunted zeal cover our sloth and cowardice!
The wise men being come,
by the guidance of the star, into Jerusalem, or near it, it there disappears:
whereupon they reasonably suppose they are come to their journey’s end, and
upon the point of being blessed with the sight of the new-born king! that, on
their entering the royal city, they shall in every street and corner hear the
acclamations of a happy people, and learn with ease the way to the royal
palace, made famous to all posterity by the birth of their king and Saviour.
But to their great surprise there appears not the least sign of any such
solemnity. The court and city go quietly on in seeking their pleasure and
profit! and in this unexpected juncture what shall these weary travellers do?
Were they governed by human prudence, this disappointment is enough to make
them abandon their design, and retreat as privately as they can to screen their
reputation, and avoid the raillery of the populace, as well as to prevent the
resentment of the most jealous of tyrants, already infamous for blood. But true
virtue makes trials the matter and occasion of its most glorious triumphs.
Seeming to be forsaken by God, on their being deprived of extraordinary, they
have recourse to the ordinary means of information. Steady in the resolution of
following the divine call, and fearless of danger, they inquire in the city
with equal confidence and humility, and pursue their inquiry in the very court
of Herod himself: Where is he that is born king of the Jews? And does
not their conduct teach us, under all difficulties of the spiritual kind, to
have recourse to those God has appointed to be our spiritual guides, for their
advice and direction? To obey and be subject to them, 18 that
so God may lead us to himself, as he guided the wise men to Bethlehem by the
directions of the priests of the Jewish church.
The whole nation of the
Jews, on account of Jacob’s and Daniel’s prophecies, were then in the highest
expectation of the Messiah’s appearance among them; the place of whose birth
having been also foretold, the wise men, by the interposition of Herod’s
authority, quickly learned, from the unanimous voice of the Sanhedrim, or great
council of the Jews, 19 that
Bethlehem was the place which was to be honoured with his birth; as having been
pointed out by the prophet Micheas, 20 several
ages before. How sweet and adorable is the conduct of divine providence! He
teaches saints his will by the mouths of impious ministers, and furnishes Gentiles
with the means of admonishing and confounding the blindness of the Jews. But
graces are lost on carnal and hardened souls. Herod had then reigned upwards of
thirty years, a monster of cruelty, ambition, craft, and dissimulation; old age
and sickness had at that time exasperated his jealous mind in an unusual
manner. He dreaded nothing so much as the appearance of the Messiah, whom the
generality then expected under the notion of a temporal prince, and whom he
could consider in no other light than that of a rival and pretender to his
crown; so no wonder that he was startled at the news of his birth. All
Jerusalem, likewise, instead of rejoicing at such happy tidings, were alarmed
and disturbed together with him. We abhor their baseness; but do not we, at a
distance from courts, betray several symptoms of the baneful influence of human
respects running counter to our duty? Likewise in Herod we see how
extravagantly blind and foolish ambition is. The divine infant came not to
deprive Herod of his earthly kingdom, but to offer him one that is eternal: and
to teach him a holy contempt of all worldly pomp and grandeur. Again, how
senseless and extravagant a folly was it to form designs against those of God
himself! who confounds the wisdom of the world, baffles the vain projects of
men; and laughs their policy to scorn. Are there no Herods now a-days? Persons
who are enemies to the spiritual kingdom of Christ in their hearts?
The tyrant, to ward off
the blow he seemed threatened with, has recourse to his usual arts of craft and
dissimulation. He pretends a no less ardent desire of paying homage to the
new-born king, and covers his impious design of taking away his life, under the
spacious pretext of going himself in person to adore him. Wherefore, after
particular examination about the time when the wise men first saw this star,
and a strict charge to come back and inform him where the child was to be
found, he dismisses them to the place determined by the chief priests and
scribes. Herod was then near his death; but as a man lives, such does he
usually die. The near prospect of eternity seldom operates in so salutary a
manner on habitual sinners, as to produce in them a true and sincere change of
heart.
The wise men readily
comply with the voice of the Sanhedrim, notwithstanding the little
encouragement these Jewish leaders afford them from their own example to
persist in their search; for not one single priest or scribe is disposed to
bear them company, in seeking after, and paying due homage to, their own king.
The truths and maxims of religion depend not on the morals of those that preach
them; they spring from a higher source, the wisdom and veracity of God himself.
When therefore a message comes undoubtedly from God, the misdemeanours of him
that immediately conveys it to us can be no just plea or excuse for our failing
to comply with it. As, on the other side, an exact and ready compliance will
then be a better proof of our faith and confidence in God, and so much the more
recommend us to his special conduct and protection, as it did the wise men. For
no sooner had they left Jerusalem, but, to encourage their faith and zeal, and
to direct their travels, God was pleased to show them the star again, which
they had seen in the East, and which continued to go before them till it
conducted them to the very place where they were to see and adore their God and
Saviour. Here its ceasing to advance, and probably sinking lower in the air,
tells them in its mute language: “Here shall you find the new-born king.” The
holy men, with an unshaken and steady faith, and in transports of spiritual
joy, entered the poor cottage, rendered more glorious by this birth than the
most sumptuous stately palace in the universe, and finding the child with his
mother, they prostrate themselves, they adore him, they pour forth their souls
in his presence in the deepest sentiments of praise, thanksgiving, and a total
sacrifice of themselves. So far from being shocked at the poverty of the place,
and at his unkingly appearance, their faith rises and gathers strength on the
sight of obstacles which, humanly speaking, should extinguish it. It captivates
their understanding; it penetrates these curtains of poverty, infancy,
weakness, and abjection; it casts them on their faces as unworthy to look up to
this star, this God of Jacob: they confess him under this disguise to be the
only and eternal God: they own the excess of his goodness in becoming man, and
the excess of human misery, which requires for its relief so great a
humiliation of the Lord of glory. St. Leo thus extols their faith and devotion:
“When a star had conducted them to adore Jesus, they did not find him
commanding devils, or raising the dead, or restoring sight to the blind, or
speech to the dumb, or employed in any divine actions; but a silent babe, under
the care of a solicitous mother, giving no sign of power, but exhibiting a
miracle of humility.” 21 Where
shall we find such a faith in Israel—I mean among the Christians of our days?
The wise men knew by the light of faith that he came not to bestow on us
earthly riches, but to banish our love and fondness for them, and to subdue our
pride. They had already learned the maxims of Christ, and had imbibed his
spirit: whereas Christians are for the greater part such strangers to it, and
so devoted to the world, and its corrupt maxims, that they blush at poverty and
humiliation, and will give no admittance in their hearts to the humility and
the cross of Jesus Christ. Such by their actions cry out with those men in the
gospel: We will not have this man to reign over us. 22 This
their opposite conduct shows what they would have thought of Christ and his
humble appearance at Bethlehem.
The Magi, pursuant to the
custom of the eastern nations, where the persons of great princes are not to be
approached without presents, present to Jesus, as a token of homage, the
richest produce their countries afforded, gold, frankincense, and myrrh. Gold,
as an acknowledgement of his regal power: incense, as a confession of his
Godhead: and myrrh, as a testimony that he was become man for the redemption of
the world. But their far more acceptable presents were the holy sentiments and
affections of their souls; their fervent charity, signified by gold; their
devotion, figured by frankincense; and the unreserved sacrifice of themselves
by mortification, represented by myrrh. 23 The
divine king, no doubt, richly repaid their generosity by favours of a much
greater excellency, the spiritual gifts of his grace. It is with the like
sentiments and affections of love, praise, gratitude, compunction, and
humility, that we ought frequently, and particularly on this solemnity, to draw
near, in spirit, to the infant Jesus; making him an affectionate tender of our
hearts, but first cleansed by tears of sincere repentance.
The holy kings being
about to return home, God, who saw the hypocrisy and malicious designs of
Herod, by a particular intimation diverted them from their purpose of carrying
back word to Jerusalem, where the child was to be found. So, to complete their
fidelity and grace, they returned not to Herod’s court; but, leaving their
hearts with their infant Saviour, took another road back into their own
country. In like manner, if we would persevere in the possession of the graces
bestowed on us, we must resolve from this day to hold no correspondence with a
sinful world, the irreconcilable enemy to Jesus Christ; but to take a way that
lies at a distance from it, I mean that which is marked out to us by the saving
maxims of the gospel. And pursuing this with an unshaken confidence in his
grace and merits, we shall safely arrive at our heavenly country.
It has never been
questioned but that the holy Magi spent the rest of their lives in the fervent
service of God. The ancient author of the imperfect comment on St. Matthew,
among the works of St. Chrysostom, says, they were afterwards baptized in
Persia, by St. Thomas the apostle, and became themselves preachers of the
gospel. Their bodies were said to have been translated to Constantinople under
the first Christian emperors. From thence they were conveyed to Milan, where
the place in which they were deposited is still shown in the Dominicans’ church
of that city. The Emperor Frederick Barbarossa having taken Milan, caused them
to be translated to Cologne in Germany, in the twelfth century.
Note 1. St. Aug.
Serm. 203. ol. 64. de div. [back]
Note 2. According to
Papebroch, it was Pope Julius the First, in the fourth century, by whom the
celebration of these two mysteries, the nativity and manifestation of Christ to
the Magi, was first established in the western church, on distinct days. The
Greeks still keep the Epiphany with the birth of Christ on Christmas-day, which
they call Theophany, or the manifestation of God, which is the
ancient name for the Epiphany in St. Isidore of Pelusiam, St. Gregory
Nazianzen, Eusebius, &c. See Thomassi, Tr. des Fêtes, Martenne
Anecd. T. 5. p. 106. B. et in Nota, ib. [back]
Note 5. Bollandus
(Pref. Gen. c. 4.) and Ruinart (in Cal. in calce act. Mart.) quote a fragment
of Polemeus Sylvius, written in 448, in which it is said that all these three
manifestations of Christ happened on this day, though St. Maximus of Turin was
uncertain. [back]
Note 11. Luke ii.
10, 11. [back]
Note 12. This
phenomenon could not have been a real star, that is, one of the fixed, the
least or nearest of which is for distance too remote, and for bulk too
enormous, to point out any particular house or city like Bethlehem, as St.
Chrysostom well observes; who supposes it to have been an angel assuming that
form. If of a corporeal nature, it was a miraculous shining meteor, resembling
a star, but placed in the lower region of our atmosphere; its motion, contrary
to the ordinary course of the stars, performing likewise the part of a guide to
these travellers; accommodating itself to their necessities, disappearing or
returning as they could best or least dispense with its guidance. See St.
Thomas 3. p. quæst. 36. a. 7. Federicus Miegius Diss. De Stellá à Magis
conspectá, in Thesauro Dissertationum in Nov. Testament. Amstelodami. An. 1702.
T. 1. Benedictus XIV. de Canoniz. l. 4. part. 1. c. 25. [back]
Note 13. What and
where this East was, is a question about which interpreters have been much
divided. The controverted places are Persia, Chaldea, Mesopotamia, and Arabia
Felix. As they lay all more or less eastward from Palestine, so, in each of
these countries, some antecedent notions of a Messias may be accounted for. In
Persia and Chaldea, by the Jewish captivity and subsequent dispersion; also the
prophecies of Daniel. In Arabia, by the proximity of situation and frequent
commerce. In Mesopotamia, besides these, the aforesaid prophecy of Balaam, a
native of that country. [back]
Note 14. Num. xxiv.
17. [back]
Note 15. In the
eastern parts, particularly in Persia, Magi was the title they gave
to their wise men and philosophers. In what veneration they were there held
appears from the most important affairs, sacred and civil, being committed to
their administration. They were deemed the oracles of the eastern countries.
These that came to Bethlehem on this solemn occasion are vulgarly called kings,
as they very likely were, at least of an inferior and subordinate rank. They
are called princes by Tertullian, (L. contra Judæos, c. 9. L. 5. contra
Marcion.) See Gretser, l. 1. de Festis, c. 30. (T. 5. Op. nup. ed.
Ratisp.) Baronius ad ann. I. n. 30, and the learned author Annot. ad. histor.
vitæ Christi, Urbini, anno 1730, c. 7. who all agree that the Magi seem to have
been governors, or petty princes, such anciently being often styled kings. See
a full account of the Magi, or Magians, in Prideaux’s Connexion, p. 1. b.
4. [back]
Note 16. St. Leo,
Serm. 30, &c. St. Cæsar. Serm. 139, &c. See Maldonat. on Saint Matt.
ii. for the grounds of this opinion. Honoratus of St. Mary, Regles de la
Critique, l. 3. diss. 4. a. 2. F. Ayala in Pictor Christian. l. 3. c. 3.
and Benedict XIV. de Festis Christi. l. 1. c. 2. de Epiph. n. 7. p. 22. This
last great author quotes a picture older than St. Leo, found in an ancient
Roman cemetery, of which a type was published at Rome in a collection of such
monuments printed at Rome in 1737. T. 1. Tab. 22. [back]
Note 17. 1 Cor. x.
5. [back]
Note 18. Heb. xiii.
17. [back]
Note 19. This
consisted principally of the chief priests and scribes, or doctors of the
law. [back]
Note 20. Ch. v.
2. [back]
Note 21. Ser. 36. in
Epiph. 7. n. 2. [back]
Note 22. Luke xix.
14. [back]
Note 23. Myrrh was
anciently made use of in embalming dead bodies: a fit emblem of mortification,
because this virtue preserves the soul from the corruption of sin. [back]
Rev. Alban
Butler (1711–73). Volume I: January. The Lives of the
Saints. 1866.
SOURCE : http://www.bartleby.com/210/1/061.html
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Andrea Mantegna (1431–1506), Adoration des Mages - triptyque des Offices, circa 1460, tempera et or sur bois, 86 x 161,5 (L’adoration des mages : 76 x 76,5), galerie des Offices, FlorenceEpifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Andrea Mantegna (1431–1506), Adoration des Mages - triptyque des Offices, circa 1460, tempera et or sur bois, 86 x 161,5 (L’adoration des mages : 76 x 76,5), galerie des Offices, FlorenceEpifania del Signore
L'origine orientale di
questa solennità è nel suo stesso nome: "epifania", cioè rivelazione,
manifestazione; i latini usavano la denominazione "festivitas
declarationis" o "apparitio", col prevalente significato di
rivelazione della divinità di Cristo al mondo pagano attraverso l'adorazione
dei magi, ai Giudei col battesimo nelle acque del Giordano e ai discepoli col
miracolo alle nozze di Cana.
Martirologio Romano:
Solennità dell’Epifania del Signore, nella quale si venera la triplice
manifestazione del grande Dio e Signore nostro Gesù Cristo: a Betlemme, Gesù
bambino fu adorato dai magi; nel Giordano, battezzato da Giovanni, fu unto
dallo Spirito Santo e chiamato Figlio da Dio Padre; a Cana di Galilea, alla
festa di nozze, mutando l’acqua in vino nuovo, manifestò la sua gloria.
C’è un uomo, al Tempio di
Gerusalemme, che da lunghi anni attende il Messia, l’Inviato di Dio. Si chiama
Simeone e, 40 giorni dopo la sua nascita, riconosce il Messia nel Bambino Gesù
che gli viene presentato da due umili sposi, Maria e Giuseppe. Gli dice in
faccia chi è: il Salvatore atteso, la Luce per le genti (i pagani), la Gloria
del suo popolo Israele (cf. Lc 2,29-33) ma non dimentica di dirgli – di dire a
sua Madre – che sarà “la rovina e la risurrezione di molti in Israele, e segno
di contraddizione... E a te una spada trafiggerà l’anima” (cf. Lc 2,34-35).
Manifestato alle genti
“Gesù, Luce per le genti”. Le genti erano già in cammino. Alla sua nascita –
scrive l’evangelista Matteo – al suo nascere, videro una misteriosa stella: la
videro alcuni Magi, studiosi di stelle, come sovente si trovava nell’Oriente
della Mesopotamia e della Persia, e si misero in cammino, illuminati da presagi
– o vaticini – che essi conoscevano, quali uomini di cultura.
Alla nascita di Gesù
arrivano i Magi, ossia i dotti dell’Oriente. Alla sua morte-risurrezione, Gesù
si manifesta ai Greci, ossia i “filosofi dell’Occidente”. Prima che a loro, si
è manifestato ai pastori – gli ultimi del suo popolo – ma il Salmista aveva
predetto che i signori dell’Oriente sarebbero venuti a rendere omaggio
all’Emmanuele: il Dio-con-noi.
Seguendo la stella, i
Magi si recano a Gerusalemme per chiedere al re della Giudea, Erode il Grande
(grande per le sue malefatte!), dove fosse nato il Re che deve venire. «Alcuni
Magi, venuti dall’Oriente, giunsero a Gerusalemme e domandarono: “Dov’è il nato
Re dei giudei? Perché noi abbiamo visto la sua stella in Oriente e siamo venuti
per adorarlo”» (Mt 2,1-2). Erode è esterrefatto e trema a sentire parlare di un
nuovo Re, lui che ha fatto uccidere i suoi figli per la paura di perdere il
trono.
Era stata una stella a
guidarli: ai pagani Dio aveva parlato per mezzo della natura e degli studiosi;
agli Ebrei attraverso i profeti da Lui inviati. Ora il tempo era maturo per la
venuta del Messia (si compiva la profezia delle 70 settimane di anni, di
Daniele 9,20-27) e il mondo intero lo sapeva. Anche Atene e Roma, nella loro
migliore élite, lo sapevano: si vedano gli scritti di Cicerone, di Virgilio, di
Tacito.
Ebbene, proprio perché
astrologi, la sottile traccia di Verità presente nella scienza delle loro
stelle fece partire i Magi alla ricerca dell’unica vera Stella, l’Inviato di
Dio, l’Atteso. Sebbene provenienti da una terra dedita al culto delle stelle,
saputo da Erode e dai dotti di Gerusalemme che il Re-Messia doveva nascere a
Betlemme, si rimettono in cammino, alla luce della misteriosa stella che ora
era riapparsa, e adorano Colui che aveva creato le stelle, l’universo, e
l’uomo, con un unico fine: tutto è stato creato per Lui, Gesù, il Cristo,
l’uomo-Dio.
Matteo, il primo
evangelista, che scrive per quegli ebrei che sono diventati cristiani, continua
a narrare: «Vedendo la stella, i Magi provarono una grande gioia, ed entrati
nella casa, trovarono il bambino con Maria sua madre, e prostratisi lo
adorarono. Aperti i loro scrigni, gli offrirono in dono oro, incenso e mirra»
(Mt 2,10-11). Il più grande profeta, Isaia, circa 700 anni prima, quando Roma
stava per nascere (753 a.C.) aveva vaticinato: «Un’onda di cammelli ti coprirà
(o Gerusalemme), i dromedari di Madian e di Efa, verranno tutti quelli di Saba,
recando oro e incenso e annunziando le lodi del Signore» (Is 60,6).
Ora tutto era avvenuto: l’Epifania (la manifestazione) dell’uomo-Dio si era
compiuta, anche per i pagani. Ma già aleggia l’ombra – forse è meglio dire la
luce – della Croce.
Tre doni offrono al
piccolo Re neonato: l’oro per onorare la sua regalità, l’incenso per onorare la
sua divinità, la mirra per onorare la sua umanità destinata al sacrificio, al
dolore, alla morte, perché Lui era chiamato ad essere “signum contraddicetur”,
segno di contraddizione, causa di rovina e di risurrezione a seconda di chi lo
rifiuta o lo accoglie. Per la sua sepoltura, di lì a 33 anni, si userà la
mirra: anche nell’Epifania come nel Natale, la culla e la Croce sono congiunte
tra di loro, e già tutto invita all’offerta, al sacrificio con Gesù.
Profumo di martirio
Già abbiamo scritto che Erode, alla domanda dei Magi: «Dov’è il Nato-Re dei
Giudei?», fu preso da furia mal celata, anzi presto divampante. Erode si
spaventa e, come gli uomini soltanto carnali, manca della luce dello spirito e
pensa subito che quel Re, appena nato, sia un re politico, venuto a
soppiantarlo. Saputo dai dotti del Tempio che doveva nascere a Betlemme,
trasmette la notizia ai Magi, illudendoli che anche lui sarebbe andato ad
adorarlo. Ma dentro Erode è l’omicida che è sempre stato.
«Erode, vedendo che i
Magi si erano presi gioco di lui [non erano più passati a informarlo sul
Re-Bambino], andò su tutte le furie e ordinò che in Betlemme e nei dintorni
fossero uccisi tutti i bambini maschi, dai due anni in giù, corrispondenti al
tempo in cui era stato informato dai Magi» (Mt 2,16).
Così Erode sarà nel tempo
il tipo di chi indaga sull’uomo-Dio, ma non agisce in coerenza e in base alla
conoscenza che ne riceve. Così i despoti si compiacciono nell’affermare che il
Cristianesimo è nemico dello Stato: un modo di dire che a loro stessi è nemico.
Erode è il primo dei despoti a pensarla così: a vedere in Gesù un nemico prima
ancora che compia i due anni. Ma può un bambino, nato poverissimo in una
grotta, scrollare il potere e i regni? Perché Erode ordina ai suoi soldati di
impugnare la spada contro il piccolo Gesù?
Dev’essere per questo:
che coloro i quali sono oppressi dallo spirito del mondo – un mondo che si
vuole senza Dio – hanno un odio istintivo per quel Dio che si è fatto uomo per
regnare sulle anime e legarle a sé con la sua regalità divina, che poi, dalle
anime, dilaga sui popoli e sulle nazioni, per renderli pieni della Sua dignità
e liberi della libertà dei figli di Dio. L’odio e la beffa che il secondo Erode
avrebbe dimostrato per Lui aveva avuto il suo inizio nell’odio che il padre
suo, Erode il Grande, aveva già sfogato per il Bambino Gesù.
Erode teme che Colui che
era venuto a portare una corona celeste, possa rapirgli il regno terreno; falso
come Giuda, promette ai Magi di portare i suoi doni al Re neonato, ma il suo
unico dono è l’omicidio, anzi l’infanticidio, la morte cruenta degli Innocenti.
Così prima che Gesù compia due anni, a causa sua si sparge sangue innocente. Il
primo attentato alla sua vita; al Maestro e Uomo adulto, i Giudei, colmi di
rabbia, daranno, cercheranno di dare, sassi (cf. Gv 8,59) e infine la morte più
infame sulla Croce. Così il suo popolo l’avrebbe accolto: la sua prima
manifestazione (epifania) è l’alba del Calvario.
Si applica a Lui, subito,
la “legge del sacrificio”, la stessa legge che toccherà i suoi Apostoli e tanti
suoi amici, nei secoli a venire, anche oggi, quando i cristiani sono ancora,
nonostante tutti i proclamati diritti della persona, i più numerosi a essere
martirizzati. Sono state così colpite giovanissime vite, che abbiamo
commemorate nella festa degli Innocenti (28 dicembre). Quindi una croce per
Pietro, il primo degli Apostoli, uno spintone dal pinnacolo del Tempio per
Giacomo, l’altro apostolo, un pugnale per Bartolomeo, una spada per Paolo,
l’Apostolo delle Genti. Già molte spade si erano calate sugli infanti di
Betlemme.
A proposito scrive il
venerbile Fulton J. Sheen, nella sua Vita di Cristo: «“Il mondo vi odierà”,
promise Gesù a tutti quelli che recano il segno del suo sigillo. Quegli Innocenti
morirono per il Re che non avevano ancora conosciuto. Come agnellini morirono
per l’Agnello immacolato, esemplari di una lunga processione di martiri nei
secoli. Come la circoncisione era il segno dell’Antica Legge, così la
persecuzione a Cristo e ai suoi amici sarebbe stata il segno della Nuova Legge,
della Nuova Alleanza sancita nel suo sangue sulla Croce».
“In mio nome – Egli disse
agli Apostoli – sarete perseguitati”. Tutto attorno a Lui già parlava della sua
morte, perché essa era il fine della sua venuta tra noi. In vista di Lui, come
sua figura in occasione della Pasqua, avevano sanguinato gli agnelli portati al
Tempio per il sacrificio; dalla sua venuta, dalla sua prima manifestazione al
mondo, sanguinano i martiri per Lui».
All’Epifania, l’uomo-Dio
si è manifestato al mondo, ma c’è già il presagio della Croce. La Croce con il
suo Sacrificio, perpetuato sull’altare, nella Messa, è la sua più alta
manifestazione al mondo. Sacrificio, amore, offerta a livello supremo. Gesù,
manifestati a noi, oggi, e rendici partecipi del tuo Sacrificio.
Autore: Paolo Risso
Fonte: www.settimanaleppio.it
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Stefano da Verona, Visita e adorazione dei Magi (1434), tempera su
tavola; Milano,
Pinacoteca di Brera
I Re Magi non giunsero a mani vuote a Betlemme, per il Re dell’Universo, che si manifestava al mondo (Epifania), avevano preparato dei doni, che presentarono con immenso onore: l’oro, che indica la regalità di Gesù; l’incenso, il suo sacerdozio; la mirra, usata nella preparazione dei corpi per la sepoltura, l’espiazione dei peccati attraverso la morte.
«Ed ecco la stella, che avevano visto nel suo sorgere, li precedeva, finché giunse e si fermò sopra il luogo dove si trovava il bambino. Al vedere la stella, essi provarono una grandissima gioia. Entrati nella casa, videro il bambino con Maria sua madre, e prostratisi lo adorarono. Poi aprirono i loro scrigni e gli offrirono in dono oro, incenso e mirra» (Mt. 2, 9-11). Come i pastori erano stati chiamati dall’angelo a partecipare della Gloria di Dio e della pace degli uomini, così ora i Magi, esperti astronomi, venivano guidati dalla stella per partecipare anch’essi all’evento che ha mutato storia e destini. Leggiamo da sant’Agostino:
«Da pochissimi giorni abbiamo celebrato il Natale del Signore, in questi giorni celebriamo con non minore solennità la sua manifestazione, con la quale cominciò a farsi conoscere dai pagani… Era nato colui che è la pietra angolare, la pace fra provenienti dalla circoncisione e dalla incirconcisione, perché si unissero in lui che è la nostra pace e che ha fatto dei due un popolo solo. Tutto questo è stato prefigurato per i Giudei nei pastori, per i pagani nei Magi… I pastori giudei sono stati condotti a lui dall’annuncio di un angelo, i Magi pagani dall’apparizione di una stella» (Sermone 201,1; PL 38 1031).
L’Epifania, dunque, celebra l’universalità della Chiesa: Emmanuele, «Dio con noi», è giunto in terra per chiamare ognuno alla Verità e per indicare la strada per raggiungerla e salvarsi. I Re Magi, che appartenevano alla casta sacerdotale ereditaria della religione zoroastriana, hanno creduto nei segni celesti, «i cieli narrano la gloria di Dio» (Sal. 19, 2), li hanno saputi decifrare e con immensa gioia si sono genuflessi a Cristo Re.
Non hanno proposto alla Madonna e a san Giuseppe di educare il Bambino Divino nella loro religione, ma si sono sottomessi al Pargolo celeste; non hanno cercato un dialogo, un confronto, uno scambio di opinioni; non hanno neppure portato la loro esperienza o le loro interpretazioni, questi sapienti si sono umilmente prostrati alla Verità, all’Amore, alla Bellezza che avevano dinnanzi. L’Epifania perciò celebra non l’ecumenismo, bensì l’universalità della Chiesa, ovvero la chiamata dei gentili alla Fede. E il posto della stella è stato preso dal Vangelo, che invita ancora alla conversione di tutte le genti a Cristo, l’Unto di Dio.
Nel 614 la Palestina fu occupata dai Persiani guidati da Re Cosroe II e distrussero quasi tutte le chiese cristiane, risparmiando la Basilica della Natività di Betlemme perché sulla facciata vi era un mosaico raffigurante i Magi vestiti con l’abito tradizionale persiano.
Marco Polo afferma di aver visitato le tombe dei Magi nella città di Saba, a sud di Teheran, intorno al 1270: «In Persia è la città ch’è chiamata Saba, da la quale si partiro li tre re ch’andaro adorare Dio quando nacque. In quella città son soppeliti gli tre Magi in una bella sepoltura, e sonvi ancora tutti interi con barba e co’ capegli: l’uno ebbe nome Beltasar, l’altro Gaspar, lo terzo Melquior. Messer Marco dimandò più volte in quella cittade di quegli III re: niuno gliene seppe dire nulla, se non che erano III re soppelliti anticamente» (Il Milione, cap. 30).
Nel 1162 l’imperatore Federico Barbarossa fece distruggere la chiesa di Sant’Eustorgio a Milano, dove erano state portate le salme dei Magi (alle quali era giunta, secondo la Tradizione, sant’Elena) e se ne impossessò. Nel 1164 l’arcicancelliere imperiale Rainaldo di Dassel, arcivescovo di Colonia, le sottrasse e passando in Lombardia, Piemonte, Borgogna, Renania, le traslò nella cattedrale della città tedesca, dove ancora oggi sono conservate. Milano cercò ripetutamente di riavere le reliquie: il 3 gennaio del 1904, l’Arcivescovo Ferrari fece collocare in Sant’Eustorgio alcuni frammenti ossei in un’urna di bronzo con la scritta «Sepulcrum Trium Magorum». Per il 6 gennaio che cosa abbiamo preparato per il Nostro Salvatore? Imitiamo un poco i saggi Sacerdoti venuti dall’Oriente e con semplicità adoriamo Gesù Bambino con l’oro dei nostri sacrifici, l’incenso delle nostre preghiere, la mirra del nostro pentimento.
Autore: Cristina Siccardi
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/20150
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
SANTA
MESSA NELLA SOLENNITÀ DELL'EPIFANIA DEL SIGNORE
OMELIA DEL SANTO PADRE
BENEDETTO XVI
Cari fratelli e sorelle,
nella solennità
dell’Epifania la Chiesa continua a contemplare e a celebrare il mistero della
nascita di Gesù salvatore. In particolare, la ricorrenza odierna sottolinea la
destinazione e il significato universali di questa nascita. Facendosi uomo nel
grembo di Maria, il Figlio di Dio è venuto non solo per il popolo d’Israele,
rappresentato dai pastori di Betlemme, ma anche per l’intera umanità,
rappresentata dai Magi. Ed è proprio sui Magi e sul loro cammino alla ricerca
del Messia (cfr Mt 2,1-12) che la Chiesa ci invita oggi a meditare e
a pregare. Nel Vangelo abbiamo ascoltato che essi, giunti a Gerusalemme
dall’Oriente, domandano: “Dov’è colui che è nato, il re dei Giudei? Abbiamo
visto spuntare la sua stella e siamo venuti ad adorarlo” (v. 2). Che genere di
persone erano, e che specie di stella era quella? Essi erano probabilmente dei
sapienti che scrutavano il cielo, ma non per cercare di “leggere” negli astri
il futuro, eventualmente per ricavarne un guadagno; erano piuttosto uomini “in
ricerca” di qualcosa di più, in ricerca della vera luce, che sia in grado di
indicare la strada da percorrere nella vita. Erano persone certe che nella
creazione esiste quella che potremmo definire la “firma” di Dio, una firma che
l’uomo può e deve tentare di scoprire e decifrare. Forse il modo per conoscere
meglio questi Magi e cogliere il loro desiderio di lasciarsi guidare dai segni
di Dio è soffermarci a considerare ciò che essi trovano, nel loro cammino,
nella grande città di Gerusalemme.
Anzitutto incontrarono il
re Erode. Certamente egli era interessato al bambino di cui parlavano i Magi;
non però allo scopo di adorarlo, come vuole far intendere mentendo, ma per
sopprimerlo. Erode è un uomo di potere, che nell’altro riesce a vedere solo un
rivale da combattere. In fondo, se riflettiamo bene, anche Dio gli sembra un
rivale, anzi, un rivale particolarmente pericoloso, che vorrebbe privare gli
uomini del loro spazio vitale, della loro autonomia, del loro potere; un rivale
che indica la strada da percorrere nella vita e impedisce, così, di fare tutto
ciò che si vuole. Erode ascolta dai suoi esperti delle Sacre Scritture le
parole del profeta Michea (5,1), ma il suo unico pensiero è il trono. Allora
Dio stesso deve essere offuscato e le persone devono ridursi ad essere semplici
pedine da muovere nella grande scacchiera del potere. Erode è un personaggio
che non ci è simpatico e che istintivamente giudichiamo in modo negativo per la
sua brutalità. Ma dovremmo chiederci: forse c’è qualcosa di Erode anche in noi?
Forse anche noi, a volte, vediamo Dio come una sorta di rivale? Forse anche noi
siamo ciechi davanti ai suoi segni, sordi alle sue parole, perché pensiamo che
ponga limiti alla nostra vita e non ci permetta di disporre dell’esistenza a
nostro piacimento? Cari fratelli e sorelle, quando vediamo Dio in questo modo
finiamo per sentirci insoddisfatti e scontenti, perché non ci lasciamo guidare
da Colui che sta a fondamento di tutte le cose. Dobbiamo togliere dalla nostra
mente e dal nostro cuore l’idea della rivalità, l’idea che dare spazio a Dio
sia un limite per noi stessi; dobbiamo aprirci alla certezza che Dio è l’amore
onnipotente che non toglie nulla, non minaccia, anzi, è l’Unico capace di
offrirci la possibilità di vivere in pienezza, di provare la vera gioia.
I Magi poi incontrano gli
studiosi, i teologi, gli esperti che sanno tutto sulle Sacre Scritture, che ne
conoscono le possibili interpretazioni, che sono capaci di citarne a memoria
ogni passo e che quindi sono un prezioso aiuto per chi vuole percorrere la via
di Dio. Ma, afferma sant’Agostino, essi amano essere guide per gli altri,
indicano la strada, ma non camminano, rimangono immobili. Per loro le Scritture
diventano una specie di atlante da leggere con curiosità, un insieme di parole
e di concetti da esaminare e su cui discutere dottamente. Ma nuovamente
possiamo domandarci: non c’è anche in noi la tentazione di ritenere le Sacre
Scritture, questo tesoro ricchissimo e vitale per la fede della Chiesa, più
come un oggetto per lo studio e la discussione degli specialisti, che come il
Libro che ci indica la via per giungere alla vita? Penso che, come ho indicato
nell’Esortazione apostolica Verbum
Domini, dovrebbe nascere sempre di nuovo in noi la disposizione profonda a
vedere la parola della Bibbia, letta nella Tradizione viva della Chiesa (n.
18), come la verità che ci dice che cosa è l’uomo e come può realizzarsi
pienamente, la verità che è la via da percorrere quotidianamente, insieme agli
altri, se vogliamo costruire la nostra esistenza sulla roccia e non sulla
sabbia.
E veniamo così alla
stella. Che tipo di stella era quella che i Magi hanno visto e seguito? Lungo i
secoli questa domanda è stata oggetto di discussione tra gli astronomi.
Keplero, ad esempio, riteneva che si trattasse di una “nova” o una “supernova”,
cioè di una di quelle stelle che normalmente emanano una luce debole, ma che
possono avere improvvisamente una violenta esplosione interna che produce una
luce eccezionale. Certo, cose interessanti, ma che non ci guidano a ciò che è
essenziale per capire quella stella. Dobbiamo riandare al fatto che quegli
uomini cercavano le tracce di Dio; cercavano di leggere la sua “firma” nella
creazione; sapevano che “i cieli narrano la gloria di Dio” (Sal 19,2);
erano certi, cioè che Dio può essere intravisto nel creato. Ma, da uomini
saggi, sapevano pure che non è con un telescopio qualsiasi, ma con gli occhi
profondi della ragione alla ricerca del senso ultimo della realtà e con il
desiderio di Dio mosso dalla fede, che è possibile incontrarlo, anzi si rende
possibile che Dio si avvicini a noi. L’universo non è il risultato del caso,
come alcuni vogliono farci credere. Contemplandolo, siamo invitati a leggervi
qualcosa di profondo: la sapienza del Creatore, l’inesauribile fantasia di Dio,
il suo infinito amore per noi. Non dovremmo lasciarci limitare la mente da
teorie che arrivano sempre solo fino a un certo punto e che – se guardiamo bene
– non sono affatto in concorrenza con la fede, ma non riescono a spiegare il
senso ultimo della realtà. Nella bellezza del mondo, nel suo mistero, nella sua
grandezza e nella sua razionalità non possiamo non leggere la razionalità eterna,
e non possiamo fare a meno di farci guidare da essa fino all’unico Dio,
creatore del cielo e della terra. Se avremo questo sguardo, vedremo che Colui
che ha creato il mondo e Colui che è nato in una grotta a Betlemme e continua
ad abitare in mezzo a noi nell’Eucaristia, sono lo stesso Dio vivente, che ci
interpella, ci ama, vuole condurci alla vita eterna.
Erode, gli esperti delle
Scritture, la stella. Ma seguiamo il cammino dei Magi che giungono a
Gerusalemme. Sopra la grande città la stella sparisce, non si vede più. Che
cosa significa? Anche in questo caso dobbiamo leggere il segno in profondità.
Per quegli uomini era logico cercare il nuovo re nel palazzo reale, dove si
trovavano i saggi consiglieri di corte. Ma, probabilmente con loro stupore, dovettero
costatare che quel neonato non si trovava nei luoghi del potere e della
cultura, anche se in quei luoghi venivano offerte loro preziose informazioni su
di lui. Si resero conto, invece, che, a volte, il potere, anche quello della
conoscenza, sbarra la strada all’incontro con quel Bambino. La stella li guidò
allora a Betlemme, una piccola città; li guidò tra i poveri, tra gli umili, per
trovare il Re del mondo. I criteri di Dio sono differenti da quelli degli
uomini; Dio non si manifesta nella potenza di questo mondo, ma nell’umiltà del
suo amore, quell’amore che chiede alla nostra libertà di essere accolto per
trasformarci e renderci capaci di arrivare a Colui che è l’Amore. Ma anche per
noi le cose non sono poi così diverse da come lo erano per i Magi. Se ci
venisse chiesto il nostro parere su come Dio avrebbe dovuto salvare il mondo,
forse risponderemmo che avrebbe dovuto manifestare tutto il suo potere per dare
al mondo un sistema economico più giusto, in cui ognuno potesse avere tutto ciò
che vuole. In realtà, questo sarebbe una sorta di violenza sull’uomo, perché lo
priverebbe di elementi fondamentali che lo caratterizzano. Infatti, non
sarebbero chiamati in causa né la nostra libertà, né il nostro amore. La
potenza di Dio si manifesta in modo del tutto differente: a Betlemme, dove
incontriamo l’apparente impotenza del suo amore. Ed è là che noi dobbiamo
andare, ed è là che ritroviamo la stella di Dio.
Così ci appare ben chiaro
anche un ultimo elemento importante della vicenda dei Magi: il linguaggio del
creato ci permette di percorrere un buon tratto di strada verso Dio, ma non ci
dona la luce definitiva. Alla fine, per i Magi è stato indispensabile ascoltare
la voce delle Sacre Scritture: solo esse potevano indicare loro la via. E’ la
Parola di Dio la vera stella, che, nell’incertezza dei discorsi umani, ci offre
l’immenso splendore della verità divina. Cari fratelli e sorelle, lasciamoci
guidare dalla stella, che è la Parola di Dio, seguiamola nella nostra vita,
camminando con la Chiesa, dove la Parola ha piantato la sua tenda. La nostra
strada sarà sempre illuminata da una luce che nessun altro segno può darci. E
potremo anche noi diventare stelle per gli altri, riflesso di quella luce che
Cristo ha fatto risplendere su di noi. Amen.
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Libreria Editrice Vaticana
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la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Bonifacio de' Pitati, Adoration of the Magi,
Santa Maria Gloriosa dei Frari,
Sacristy
Bonifacio de' Pitati, Adoration des mages, Basilique Santa Maria
Gloriosa dei Frari, Sacristie
Bonifacio de' Pitati, Adorazione dei Magi, Basilica di Santa Maria
Gloriosa dei Frari, Sacrestia
Santi Magi d’Oriente Adoratori
di Gesù Bambino
Festa: 24 luglio
Persia, I secolo
Si celebra il 24 luglio
la memoria della traslazione delle reliquie dei tre Magi d'Oriente adoratori di
Cristo da Milano a Colonia in Germania, avvenuta nel 1162 per volere di Federico
I Barbarossa. Nel 1247, visto il grande culto instauratosi, papa Innocenzo IV
concesse speciali indulgenze per i pellegrini. Il racconto evangelico di Matteo
della loro venuta a Betlemme nei secoli successivi ha acceso la curiosità
dintorno a queste figure. Matteo indica nella parola «magi» una categoria di
persone pie e venerabili; probabilmente costituivano una casta sacerdotale o di
sapienti e studiosi di astrologia. È incerto il numero di tre così come il
tempo della loro adorazione. I nomi comparvero in un manoscritto di Parigi del
secolo VII, essi erano Bithisarea, Melchior, Gathaspa; il prete cronista
Agnello, nel secolo IX scrisse che i Magi si chiamavano Gaspare, Melchiorre e
Baldassarre, nomi divenuti poi comuni in Occidente.
Martirologio
Romano: A Colonia nella Lotaringia, in Germania, traslazione dei tre magi,
che, sapienti di Oriente, vennero a Betlemme portando doni a contemplare nel
Bambino il mistero della gloria dell’Unigenito.
Il “Martyrologium
Romanum” riporta al 24 luglio, la celebrazione della traslazione delle reliquie
dei tre Magi da Milano a Colonia in Germania; e in questa città le reliquie
sono oggetto di un grande culto e di numerosi pellegrinaggi, sin dal 1162
quando Federico I Barbarossa, dopo aver conquistato Milano, fece trasportare le
reliquie a Colonia deponendole nella cattedrale di S. Pietro; nel 1247 visto il
grande culto instauratosi, papa Innocenzo IV concesse speciali indulgenze per i
pellegrini.
Prima di questo trasferimento non si conosceva molto su queste reliquie e sul loro culto; una leggenda del secolo XI diceva che il vescovo s. Eustorgio di Milano, le aveva ottenute nel secolo VI dall’imperatore di Costantinopoli e tornando più indietro nel tempo, si racconta che l’imperatrice s. Elena, madre di Costantino il Grande, mentre si trovava in Oriente riuscì ad avere i corpi dei tre Magi, trasferendoli in S. Sofia a Costantinopoli.
Poi a seguito dello scisma d’Oriente nessuno più se ne occupò, fin quando s. Eustorgio le chiese per Milano, sistemandole nella basilica da lui iniziata a costruire e che prese poi il suo nome. A completamento delle notizie sulle reliquie, bisogna dire che Marco Polo nel suo “Il Milione” dice che i tre Magi erano venerati nel secolo XIII a Savah in Persia, ritenuta loro città d’origine, in tre tombe bellissime e grandi, le salme erano ancora complete coi capelli e barba; notizia confermata anche dal beato Odorico da Pordenone, che verso il 1320 si trovò in quella regione; attualmente non esiste traccia dei monumenti; è impossibile per ora conciliare le due versioni, quello che è certo che sin dall’antichità cristiana i Re Magi ebbero un culto sia in Oriente che in Occidente, con la presenza delle loro reliquie.
Ma adesso parliamo di loro, essi erano certamente persiani e contrariamente come si ama rappresentarli, erano tutti e tre di pelle chiara, appunto come i persiani.
L’episodio dell’adorazione del Bambino è raccontato solo nel Vangelo di Matteo (2, 1-2), la narrazione è carente in ordine storico su questi personaggi e del resto molto semplice; durante il regno di Erode il Grande (72 a.C. - 4 d.C.) alcuni Magi di cui non si fa nome, ne il numero, vennero dall’Oriente a Gerusalemme, guidati da una stella apparsa in cielo, per chiedere dove era nato il re dei Giudei; determinando con la loro domanda, sia in Erode sia nel popolo, sorpresa e timore.
Si consultarono i sommi sacerdoti e il Sinedrio e in base al passo di Michea nel Vecchio Testamento, indicarono Betlemme come la città dove il Cristo doveva nascere; Erode stesso lo comunicò ai Magi, pregandoli di comunicargli quando l’avrebbero trovato, affinché anch’egli potesse adorarlo.
Riapparsa la stella con loro gioia, giunsero a Betlemme dove trovarono il Bambino con Maria sua madre e prostrati l’adorarono, poi aperti i loro forzieri gli presentarono i doni: oro, incenso, mirra.
Essendo poi stati avvertiti in sogno di non ripassare da Erode, per un’altra via ritornarono ai loro Paesi. Fin qui il racconto evangelico, che però nei secoli e millenni successivi ha acceso la curiosità di studiosi e la fantasia creativa di tanti artisti che li hanno raffigurati in adorazione nelle loro ‘Natività’ e scolpiti nei presepi aulici o popolari, vestiti a volte da re, maghi, notabili orientali, con il seguito di servitori, cavalli, cammelli, ecc., in atto di porgere con adorazione i loro doni.
Chi erano? Matteo indica nella parola ‘Magi’ una categoria di persone pie, degne di stima e venerazione, visto che Dio indica proprio a loro l’avvento dell’inizio della Redenzione con la venuta di Cristo; ma nel Vecchio Testamento la parola indica, astrologi, incantatori, maghi; probabilmente costituivano una casta sacerdotale o di sapienti che seguivano la dottrina religiosa di Zoroastro.
Del resto essi si mossero dalla Persia, perché essendo studiosi di astrologia, avevano visto la stella luminosa, dandole un significato straordinario, nella stessa dottrina di Zoroastro si parlava di un “soccorritore partorito da una fanciulla senza che alcun uomo l’avvicini”, che avrebbe ristabilito il regno del bene e del male e la cui nascita sarebbe stata segnalata dall’apparizione di un astro luminoso.
Conoscendo che il popolo ebraico aspettava nella loro religione un messia, si recarono quindi a Gerusalemme, secondo alcuni esegeti, non è escluso che Dio illuminasse con grazia speciale il loro animo.
Che fossero re, come spesso sono chiamati, è solo un’ipotesi, la maggior parte degli studiosi li descrissero come uomini sapienti, amanti dei segreti del cielo e desiderosi della verità. Anche il numero di tre è incerto, nelle pitture dei primi secoli essi sono raffigurati in numero di due, quattro, sei, otto; il primo storico ad indicare il numero di tre è Origene (183-254), teologo e filosofo cristiano e sembra basarsi sul numero dei tre doni portati.
Il tempo dell’episodio della loro adorazione, sembra secondo alcuni Padri, che avvenne quando il Bambino Gesù avesse sui due anni; questa interpretazione sarebbe confermata dai dipinti dei primi secoli, dove il Bambino appare già grandicello, del resto Erode nella famigerata ‘strage degli Innocenti’ fece uccidere tutti i Bambini fino ai due anni, s. Agostino invece riferisce esattamente il tempo: tredici giorni dopo la nascita.
I Magi comunque nel tempo furono oggetto di numerose leggende, diverse l’una dall’altra e che fiorirono in tutti i Paesi Orientali. I doni sono simbolici ma inerenti all’uso dei tempi, l’oro è chiaro sinonimo di ricchezza e benessere, la mirra un profumo semiliquido, usato anche come sostanza purificante, gli Egizi l’usavano con altre sostanze per l’imbalsamazione; l’incenso prezioso prodotto di piante che crescono fra le rocce ed anfratti e il cui uso, bruciandone le scaglie, produce un odore, da sempre usato in tutte le corti orientali per il fasto, l’omaggio, l’adorazione; anche i Romani ne appresero l’uso e da loro è passato anche nelle cerimonie liturgiche del Cristianesimo.
I nomi comparvero in un manoscritto di Parigi del secolo VII, che è il più antico documento conosciuto, essi erano Bithisarea, Melchior, Gathaspa; il prete cronista Agnello, invece nel secolo IX scrisse che i Magi si chiamavano Gaspare, Melchiorre e Baldassarre, nomi che sono poi divenuti comuni in tutto l’Occidente.
E da questo secolo, la fantasia popolare e quella degli studiosi dell’epoca, viaggiò veloce; dei tre, Baldassarre divenne un nero, inoltre alcuni si misero a descrivere anche come erano vestiti, facendoli provenire a seconda degli abiti da luoghi diversi; diedero loro un’età e simboli, Gaspare la giovinezza, Baldassarre la maturità, Melchiorre la vecchiaia; inoltre finirono per simboleggiare, essendo “tre re”, le tre razze umane: Melchiorre discendente di Cam, Baldassarre discendente di Sem, Gaspare discendente di Iaphet, cioè le razze africana, asiatica ed europea.
Ancora un libro scritto nel secolo XIV li classifica: Melchiorre re della Nubia, Baldassarre re di Godolia col regno di Saba, Gaspare re dell’isola Egriseula; sarebbero stati battezzati da s. Tommaso apostolo, giunto in seguito nella regione e consacrati vescovi; il tutto giustificandolo con il lungo periodo delle loro vite Melchiorre (116 anni), Baldassarre (112 anni), Gaspare (109 anni), come si vede la fantasia ha molto lavorato.
Per l’iconografia che li riguarda, occorrerebbe un libro intero dedicato solo a loro; tutti i più grandi artisti di tutti i tempi li hanno raffigurati e la loro memoria si è così diffusa da pervenire, sia pur modificata nel vestire e nelle interpretazioni fino a noi; i cristiani riconoscono in loro i testimoni della ‘rivelazione’ della venuta di Cristo, subito dopo gli umili pastori, comprendendo così tutto il genere umano nella sua umiltà, sapienza, regalità.
Fino a poco tempo fa in Occidente il giorno dell’Epifania (6 gennaio) era considerato soprattutto la manifestazione di Cristo ai Gentili, cioè veniva considerata come la festa dei Re Magi; con il nuovo ‘Martyrologium Romanum’ invece ci si è affiancati alla tradizione orientale, cui in questo giorno si celebrano le varie manifestazioni di Gesù, come l’adorazione dei Magi, il battesimo di Gesù, il miracolo delle nozze di Cana.
Ai soli Magi è stata riservata, come detto all’inizio, la memoria della
traslazione delle reliquie al 24 luglio.
Autore: Antonio
Borrelli
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
In questo giorno viene festeggiata l’Epifania che significa “manifestazione del Signore”. Durante il regno del re Erode III il Grande, tre sapienti, colti e religiosi, chiamati Re Magi, provenienti da una terra lontana dell’Oriente, vengono guidati da una luminosissima stella cometa dalla lunga coda, più brillante di tutte le altre, per trovare la strada che conduce a un bambino appena nato, Gesù, il Figlio di Dio. I Magi, Baldassarre re indiano, Gaspare re arabo dalla pelle scura e Melchiorre re di Persia, vengono chiamati Magi (Maghi) perché, avendo studiato l’astronomia, sono esperti dei fenomeni celesti. Infatti, consultando il cielo, dove in alto brilla la stella, dopo tre giorni di viaggio attraverso il deserto, accompagnati dai loro inseparabili cammelli, vestiti con mantelli e indumenti sfarzosi, Baldassarre, Gaspare e Melchiorre giungono a Betlemme.
La stella si ferma proprio sopra alla misera grotta adibita a stalla, dove si trovano Gesù Bambino con Maria (sua madre), il suo sposo Giuseppe, il bue e l’asinello, circondati dai pastori. I Re Magi si inginocchiano davanti al Bambino e lo adorano. Quindi prendono i loro scrigni e li aprono per offrire a Gesù il loro prezioso contenuto: oro (simbolo di regalità), incenso (resina aromatica usata davanti all’altare divino) e mirra (resina di gomma profumata). E questa è l’Epifania che significa “presentazione”, ovvero la manifestazione di Gesù, come Figlio di Dio, davanti al mondo intero rappresentato dai Re Magi. Dai doni portati a Gesù dai Re Magi nasce, poi, la tradizione del regalo di Natale, soprattutto per i bambini.
Non si sa molto della vita dei Re Magi. Si narra che, tornati in India, siano stati convertiti da San Tommaso al Cristianesimo e che abbiano trascorso una vita esemplare e virtuosa. È certo che le loro reliquie nel 1162 si trovassero a Milano e che dal 1164 fossero state trasferite a Colonia, in Germania, durante l’invasione dell’imperatore tedesco Federico Barbarossa. Ancora oggi l’imponente Cattedrale di Colonia accoglie i resti dei Re Magi ed è meta di pellegrinaggio da parte di tanti devoti.
Autore: Mariella Lentini
SOURCE : https://www.santiebeati.it/dettaglio/91510
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Epifania
di Raffaele Savigni
Enciclopedia dei ragazzi
(2005)
L'incontro di Gesù con i
Magi
Nel racconto dei Vangeli,
alcuni Magi, guidati da una stella, hanno incontrato Gesù Bambino e gli hanno
offerto oro, incenso e mirra. Nel corso dei secoli gli autori cristiani hanno
illustrato il valore simbolico dei doni e hanno aggiunto al racconto evangelico
alcuni elementi leggendari, come i nomi dei Magi e la loro dignità regale.
Nella tradizione popolare è nata la figura della befana, che porta i doni ai
bambini
Il significato
dell'Epifania e la sua collocazione temporale
Il termine epifania, di
origine greca, significa "manifestazione", "apparizione".
Esso era utilizzato nell'antichità per indicare la salita al trono di un
imperatore o la sua manifestazione gloriosa di fronte ai sudditi.
Il cristianesimo lo
ha utilizzato per indicare l'incontro dei Magi con Gesù, mettendo in evidenza
la sua regalità spirituale, di cui è simbolo l'oro. Nei Vangeli i Magi non
vengono però presentati come re, ma come uomini saggi venuti dall'Oriente, con
riferimento a tradizioni religiose della Persia e della Mesopotamia, ove era
diffuso lo studio degli astri. Il racconto intende ricordare che il messaggio
di Gesù è rivolto non solo agli ebrei, ma a tutta l'umanità, e quindi anche ai
seguaci delle altre culture e religioni. Ogni tentativo di identificare la
'stella' ricordata nei Vangeli con una cometa o con un altro corpo celeste è
fallito: essa viene quindi interpretata in senso spirituale dai teologi più
autorevoli.
Nei primi secoli
cristiani la festa dell'Epifania
non era ben distinta da quella del Natale. Il ciclo liturgico natalizio, che si
conclude il 6 gennaio, ha assunto un'importanza centrale soprattutto a partire
dal 4° secolo, quando la festa del Natale e quella dell'Epifania sostituirono
la festa pagana del Sole, a sua volta preceduta da un'altra festa, quella dei
Saturnali. L'Epifania in particolare fu percepita come l'omaggio di tutti i
popoli, rappresentati dai Magi, non più a un imperatore terreno ma al Cristo,
il vero imperatore vittorioso. Perciò il Natale evidenzia la nascita umile di
Gesù in quanto uomo, mentre l'Epifania evoca il suo trionfo spirituale: essa è
associata al ricordo del suo battesimo e del miracolo delle nozze di Cana, due
episodi che segnano l'inizio della missione di Gesù e nei quali si manifesta la
sua divinità.
Dal termine epifania è
derivato quello popolare di befana, utilizzato per indicare la misteriosa
vecchietta che ogni anno, proprio il 6 gennaio, porta i doni ai bambini: in
queste leggende le antiche tradizioni religiose si sono fuse con altre
tradizioni di origine non cristiana.
Le interpretazioni
dell'Epifania
Il numero tradizionale
dei Magi (tre), non indicato nei Vangeli, appare ormai fissato all'epoca di
papa Leone Magno (intorno al 450 d.C.), che nelle sue omelie sull'Epifania
invitò tutti i popoli ad adorare Gesù come fecero i Magi: "Tutti i popoli,
rappresentati dai tre Magi, adorino il Creatore dell'Universo, e Dio sia
conosciuto in tutta la Terra". Egli osservò che Gesù "ha voluto
essere subito conosciuto da tutti", e che i tre Magi offrono
"l'incenso a Dio, la mirra all'uomo, l'oro al re" per ricordare che
Gesù è al tempo stesso Dio, re e uomo mortale.
Infatti l'oro adornava le
vesti dei sovrani, mentre l'incenso veniva offerto alla divinità, e la mirra era
utilizzata nelle cerimonie di sepoltura dei defunti. La stella, vista dai Magi
ma non dai Giudei increduli, raffigura l'illuminazione e la conversione dei
pagani, mentre gli ebrei rimangono ciechi, incapaci di riconoscere il Messia;
il cristiano che vive santamente è come una stella vivente, capace di mostrare
a molte persone la via che porta all'incontro col Signore. Negli stessi anni
anche il vescovo ravennate Pietro Crisologo ha precisato il valore simbolico
dei tre doni: i Magi "con l'incenso lo riconoscono Dio, con l'oro lo
accettano quale re, con la mirra esprimono la fede in colui che sarebbe dovuto
morire".
Nei secoli successivi
alcuni racconti, trasmessi dai Vangeli cosiddetti apocrifi ‒ dalla
parola greca che significa "occulti", "nascosti" ‒ attribuirono
ai Magi i nomi di Gaspare, Melchiorre e Baldassarre e il titolo regale. Federico
Barbarossa vedeva in loro un simbolo del potere imperiale, negli
stessi anni in cui si diffondeva la leggenda del 'prete Gianni', un misterioso
e potente re dell'Asia che univa in sé i due poteri, quello politico e quello
religioso.
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Enciclopedia Italiana fondata da Giovanni Treccani - Riproduzione riservata
SOURCE : https://www.treccani.it/enciclopedia/epifania_(Enciclopedia-dei-ragazzi)/
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Giotto di Bondone, Adorazione dei Magi (1303 - 1305),
affresco; Padova, Cappella degli Scrovegni. L'artista italiano
fu il primo a raffigurare l’"astro" come una cometa.
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La stella di Natale
Quando Gesù fu nato a
Betlemme di Giudea ai tempi del Re Erode, ecco apparire dall'Oriente a
Gerusalemme alcuni Magi, i quali andavano chiedendo dove fosse nato il Re dei
Giudei, perché - dicevano - avevano visto la sua stella al suo sorgere ed erano
venuti ad adorarlo [...]. Allora Erode, accolti segretamente i Magi, si
informò accuratamente da loro circa l'epoca in cui la stella era apparsa [...].
Udito il re, essi partirono ed ecco, la stella che avevano visto al suo
sorgere, apparve di fronte a loro, finché si arrestò sul luogo dove stava il
Bambino. Matteo (II, 1-2)
In ogni presepio del
mondo, sopra la grotta che ospita la sacra famiglia, o sulla punta dell'albero
addobbato per la festa, trova posto da tempo immemorabile una splendente stella
cometa. Vuole la tradizione che i re Magi fossero stati guidati nel luogo dove
nacque Gesù proprio da una luminosa cometa, divino messaggero del glorioso
evento. Ma quanto c'è di verificabile, dal punto di vista astronomico, in
questa affascinante rappresentazione? La stella dei Magi è esistita davvero?
I progressi odierni della
scienza permettono, grazie a computer con programmi di calcolo sempre più
potenti ed all'affinamento dell'indagine storiografica ed archeologica di
ricostruire con grande precisione il cielo notturno osservato dai nostri
progenitori migliaia di anni e di dare un contributo decisivo alla risoluzione
di un "caso" affascinante ed assai complicato.
L'interesse degli
astronomi per la stella di Betlemme è sempre stato vivo e non accenna a
diminuire: dopo duemila anni si susseguono ancora interpretazioni e studi al
riguardo. Superata come è giusto che sia la volontà di far corrispondere fatti
ed eventi scientificamente provati alle parole degli Evangelisti, come se
l'attendibilità delle Sacre Scritture dovesse risiedere nella verificabilità
storica e scientifica dell'interpretazione letterale, pare sia mantenuta solo
dagli astronomi la speranza di poter conferire un senso preciso a questo astro
misterioso.
Quando nacque Gesù?
Diventa necessario per la
nostra indagine andare alla ricerca di tutti i possibili fenomeni
astronomicamente rilevanti, e possibilmente riportati nelle cronache
dell'epoca, avvenuti in corrispondenza della nascita di Gesù.
Questa viene celebrata,
come tutti sappiamo, il 25 dicembre: ma nel passato le cose andavano ben
diversamente. Su questa data per lungo tempo la comunità cristiana fu dubbiosa,
visto che mancava al riguardo una tradizione apostolica. L'origine della
natività del 25 dicembre andrebbe considerata nell'ottica di un'importante
festa pagana, la celebrazione del Sol invictus, dio del Sole e signore dei
pianeti: in quei giorni, infatti, avviene il solstizio invernale, che segna il
momento a partire dal quale il Sole riprende il suo moto in salita
sull'eclittica (1) facendo allungare di conseguenza le giornate. Il messia
veniva spesso descritto come "Sole di giustizia" e lo stesso vangelo
ne parla a volte paragonandolo al Sole. Ecco spiegata la preferenza per questa
data, anche se probabilmente non è esatta: la scelta del 25 dicembre sembra
quindi essere derivata dalla necessità, per la nuova religione del
Cristianesimo che si stava diffondendo, di contrapporre una festa cristiana ad
una pagana, ed è stata accettata come storicamente certa da Sant'Agostino verso
la metà del IV secolo.
Ricordiamo che in
Palestina e a Gerusalemme ancora fino al V secolo era comunque l'Epifania ad
essere festeggiata in memoria della nascita di Cristo. Storici famosi come
Clemente Alessandrino propendevano per il 6 gennaio, altri per il 10 gennaio o
il 25 marzo. Consideriamo allora come intervallo temporale accettabile per la
nascita di Cristo il periodo dal 20 dicembre al 20 marzo. E per quanto riguarda
l'anno di nascita?
L'anno zero della nostra
epoca fu stabilito dal monaco Dionigi il piccolo vissuto nel VI secolo: dopo
laboriosi calcoli ed indagini egli si convinse che coincidesse con il 754° anno
dalla fondazione di Roma. Oggi sappiamo che Dionigi sbagliò in eccesso di almeno
quattro anni. Nella lettura dei Vangeli vi sono riferimenti che ci aiutano a
fissare un limite superiore ed uno inferiore alla nascita di Cristo.
Lo storico Giuseppe
Flavio racconta che Erode morì in un giorno intermedio tra un'eclisse di Luna
visibile a Gerico e la Pasqua ebraica successiva. Conti alla mano si scopre che
questa eclisse avvenne nella notte tra il 13 e il 14 Marzo dell'anno 4 avanti
Cristo. Allora, essendo Erode morto nella primavera del 4 a.C. ed essendo stato
visitato dai Magi quando Gesù era già nato, Gesù stesso deve essere venuto alla
luce come minimo quattro anni prima di quanto vuole la tradizione. D'altra
parte questa data non può essere anticipata oltre il 7 a.C., perché questo è
l'anno del censimento voluto da Augusto in conseguenza del quale - secondo
l'evangelista Luca - Giuseppe e Maria, genitori di Gesù, furono costretti a
tornare nella natia Betlemme. Fu allora che Erode "mandò ad uccidere tutti
i maschi che erano in Betlemme e in tutto il territorio dall'età di due anni in
giù, secondo il tempo del quale s'era esattamente informato dai Magi",
Matteo (2,16).
Chi erano i magi?
I Magi appartenevano
originariamente una delle dei tribù in cui era diviso il popolo dei Medi. Essi
costituivano la classe sacerdotale: in Persia infatti, dove vivevano, il loro
nome assunse il significato generico di sacerdoti. I Magi esercitavano la
professione che oggi definiremo astrologia: alla corte di Babilonia essi
interpretavano i segni celesti, osservando i moti delle stelle e dei pianeti,
traendone auspici favorevoli o meno. La "stella" che essi videro era
uno di quei segni con i quali presso i pagani la divinità rendeva noti i propri
disegni. Alcuni testi arabi collegano i Magi alla religione iranica e a
Zoroastro "fondatore della dottrina del magismo", al quale veniva
attribuita tra le altre cose anche la profezia della nascita di Cristo.
Oggi sorridiamo del fatto
che gli astri possano avere un'influenza prevedibile sul nostro agire
quotidiano, o che tantomeno permettano di predire eventi futuri: l'astrologia
ha perso ogni fondamento di scientificità, anche presunta, con l'avvento del
metodo scientifico nel 16° secolo. Non dobbiamo dimenticare tuttavia che
astronomia e astrologia hanno proceduto di pari passo per secoli, la prima al
servizio della seconda. Fu a causa della creduta influenza dei corpi celesti
sul destino dell'uomo che i sapienti dell'epoca affinarono la propria
conoscenza sull'astronomia posizionale.
La stella dei Magi nelle
letture sacre.
I Vangeli sono una fonte
privilegiata per inquadrare con una certa precisione la "stella" che
videro i Magi. Dal Vangelo di Matteo ci proviene un'utile informazione: il
fenomeno astronomico osservato dai Magi fu si importante ma non certo
eclatante, ossia perfettamente evidente a chiunque. In caso contrario anche
Erode ne sarebbe stato a conoscenza e non avrebbe dovuto chiederne informazioni
dettagliate. Da perfetti conoscitori della volta celeste quali erano, i Magi
sicuramente si resero conto che ciò che videro, nel loro lungo viaggio da
Babilonia a Betlemme, era qualcosa di importante per la propria esperienza di
studiosi del cielo, anche se poi, a livello popolare, poteva passare del tutto
inosservato. Ecco dunque perché furono i Magi a vedere "la stella" e
non altri: solo loro erano in grado, come esperti osservatori delle stelle, di
apprezzarne la particolarità.
Di grande interesse sono anche
i Vangeli apocrifi, che la Chiesa esclude dal novero di quelli canonici per
motivi dottrinali. Dopo il concilio di Trento i primi persero credito nei
confronti dei secondi, ma ebbero una vita sotterranea molto intensa almeno fino
al Medioevo, influenzando fortemente l'iconografia cristiana. Gli stessi
Vangeli apocrifi, nella loro forma orale, sembrano avere un'origine molto
remota, perlomeno come i Vangeli canonici, e contengono elementi dogmatici che
la Chiesa ritiene validi. Nel Protovangelo di Giacomo (databile tra il 130 e il
140 d.c.) viene più volte ribadito un concetto: la stella è un simbolo di
regalità, rappresenta l'annuncio della nascita di un re. Un altro Vangelo
apocrifo, quello definito dello Pseudo-Matteo, delinea molti particolari sulla
grotta di Gesù e sulla brillante stella che vi splendeva dal tramonto all'alba.
Nei Vangeli apocrifi redatti in Siria intorno al VI secolo si leggono molti
altri dettagli: i Magi, avvertiti da un angelo, intrapresero un viaggio durato
nove mesi guidati da una stella e giunsero a destinazione nel momento in cui la
Vergine dava alla luce Gesù. Sono questi stessi scritti che identificano i Magi
con i loro nomi.
[...] la stella si
muoveva precedendoli, fin quando si fermò sopra la grotta. Allora la sua forma
cambiò e divenne simile ad una colonna di luce che si levava dalla terra al
cielo. L'angelo che aveva assunto la forma di una stella ritornò per far loro
da guida [...].
Un fatto importante va
sottolineato quando prendiamo spunto dalle letture evangeliche riguardanti la
"stella" dei Magi: quest'ultima è una prova molto evidente di quanto
nella cristianità degli albori fosse penetrata la cultura laica, ed astrologica
in particolare. I racconti di Matteo e dei Vangeli Apocrifi dovettero fare i
conti per molto tempo con la scarsa considerazione per l'astrologia, frequente
nei primi secoli del cristianesimo. Molti la ritenevano addirittura una pratica
demoniaca, che avesse avuto comunque una sua liceità fino alla nascita di
Cristo. L'adorazione dei Magi attestava proprio la superiorità dei Vangeli
sulle convinzioni dei pagani, rappresentava l'inchinarsi della cultura
orientale alla dottrina cristiana e la fine della validità dell'astrologia. I
padri della chiesa del IV secolo attribuirono alla "stella" dei magi
caratteristiche miracolose, per cercare di togliere ad essa ogni carattere di
premonizione astrologica. S.Basilio faceva osservare che la stella in se non
era né un pianeta, né una cometa o altro: era qualcosa di straordinario, per
esempio nel suo movimento diverso da quello degli astri conosciuti, e non
poteva certo essere identificata con una stella da cui trarre un oroscopo. Essa
era in realtà un angelo, un diretto segno del cielo. Le credenze astrologiche
non uscirono tuttavia sconfitte da questa interpretazione, anzi, continuarono a
diffondersi più o meno sommessamente.
Tracciamo allora un
identikit della "stella" dei Magi. Innanzi tutto essa non apparì
eccezionale alla gente comune, mentre la sua osservazione fu particolarmente
significativa durante l'opposizione (2) al Sole. Inoltre la stella si mostrò
una prima volta, scomparve, poi ricomparve. Quale fenomeno astronomico, dunque,
può aver attirato l'attenzione dei Magi tra il 7 e il 4 a.C.?
L'ipotesi cometaria.
Pare che il primo ad
interpretare la stella di Matteo come un oggetto astronomico vero e proprio sia
stato Origene, teologo alessandrino vissuto nel III secolo. Nel suo Contra
Celsus egli sostiene con fermezza la realtà astronomica dell'evento, che
interpreta come la comparsa di una brillante cometa (3).
Una prima constatazione
molto importante tuttavia emerge subito: Matteo non fa assolutamente cenno ad
una cometa, ma parla di una stella in maniera generica.
È probabile che anche
nelle prime comunità cristiane la stella dei Magi fosse interpretata come una
cometa. Presso i Babilonesi queste erano considerate come oggetti astronomici,
fonti di buono o cattivo auspicio a seconda della loro posizione in cielo,
luminosità, colore. Aristotele le relegò al mondo sublunare come fenomeni
astronomici, mentre Tolomeo ne sottolineava l'importanza per la predizione di
importanti eventi. Innumerevoli sono gli esempi che vedono le comete come
atteso segno per l'avvento di re o imperatori, oppure causa di profondi
cambiamenti politici, o carestie e pestilenze. Fu così che nel 118 a.c. una
luminosa cometa sembrò indicare la nascita di Mitridate, re del Ponto. Più
tardi, nelle parole di Tacito leggiamo il terrore che incutevano a Roma: Nerone
ne fu impaurito a tal punto, era il 64 a.c., da sacrificare alcuni noti
personaggi romani per evitare potenziali tragedie.
Si cominciò a parlare
insistentemente di un astro chiomato solo a partire dal 1300. Il grande pittore
Giotto osservò personalmente una meravigliosa apparizione della cometa di
Halley e, comprensibilmente, non resistette all'idea di disegnare il grande
evento astronomico sulla scena della natività nella Cappella degli Scrovegni a Padova
nel 1301. Molti storici ritengono che la tradizione popolare della stella
cometa abbia tratto particolare forza proprio da questa rappresentazione.
A favore dell'ipotesi
cometaria si potrebbero portare diverse prove: ai Magi la stella appare due
volte, la prima quando li guida verso la Palestina, la seconda da Gerusalemme a
Betlemme. Potremmo interpretare questo fatto come la visibilità di una cometa
prima alla sera e poi alla mattina, dopo il passaggio al perielio (4).
La cometa di Halley.
L'astro chiomato sul
quale maggiore si è posta l'attenzione degli storici è stato la cometa di
Halley, non per nulla la più conosciuta. Innumerevoli studi hanno ricostruito i
passaggi della cometa fino a circa 2500 anni fa basandosi su precise
osservazioni del tempo(5). La cometa di Halley apparve nei cieli del nostro
emisfero, come riportato con precisione dalle cronache scritte, nel mese di
ottobre dell'anno 12 a.c.. Era un periodo di pace e tranquillità per l'area del
Mediterraneo: l'imperatore Augusto abbelliva Roma con templi, opere edilizie
come l'Ara Pacis ed il teatro di Marcello. In Palestina Erode il Grande stava
costruendo una città in onore di Augusto, Cesarea. A Roma vivevano Orazio ed
Ovidio. Proprio nella capitale dell'impero troviamo cronaca di un primo
avvistamento della cometa, riportato contemporaneamente alla morte di Marco
Vipsiano Agrippa, genero di Augusto e suo valido collaboratore: "Sotto il
consolato di Valerio Messala e di Sulpicio Quirino, prima della morte di
Agrippa, si vide per parecchi giorni una cometa: era come sospesa sulla città
di Roma, ed in seguito apparve risolversi in diverse piccole fiaccole".
Dalla Cina provengono
osservazioni più precise: gli astronomi imperiali riportano l'apparizione di
una cometa nella costellazione dei Gemelli nel mese di agosto del 12 a.c.. Essa
si spostò di seguito nelle costellazioni della Lince, del Leone Minore e del
Leone, passando poco distante da Saturno. Raggiunse le costellazioni di Ofiuco
e dello Scorpione, dove scomparve alla vista per la vicinanza del Sole, 57
giorni dopo il suo avvistamento. Quindi la cometa apparve molto luminosa e
visibile per ben due mesi. Alcuni studiosi hanno cercato di risalire alla
magnitudine (6) della cometa comparando questo passaggio a quello del 1835,
molto simile geometricamente, ma l'influenza dell'attività solare sulla
lunghezza e luminosità delle code cometarie ha reso il compito abbastanza
arduo. La stessa apparizione recente della cometa, avvenuta negli anni 1985-86,
ha mostrato l'estrema difficoltà nel predire correttamente la luminosità di un
simile corpo celeste, anche se osservato per diversi passaggi. Si trattò
comunque della cometa più luminosa per un periodo di almeno quindici anni prima
e dopo la sua apparizione. Dobbiamo quindi escludere, vista la bontà della
verifica storica, che la cometa di Halley possa essere stata la "stella di
Natale" come indicato da alcuni autori nel passato. L'incongruenza di
fondo tra la sua apparizione e la data di nascita di Cristo non è
cronologicamente risolvibile.
Un'altra cometa?
Dobbiamo rinunciare,
anche se non completamente, all'ipotesi di un'altra cometa. Le cronache del
tempo erano troppo precise, sia in ambito mediterraneo che orientale, per
lasciarsi sfuggire l'apparizione di una luminosa cometa. Ricordiamo che gli
astronomi-astrologi del tempo, proprio come i Magi, rispondevano a volte con la
propria vita per una predizione sbagliata o per inesattezze giudicate
negativamente dai loro re o imperatori.
Le cronache cinesi
riportano due eventi astronomici molto appariscenti registrati in quel periodo,
uno nel marzo del 5 a.c., l'altro nell'aprile del 4 a.c., ma entrambi danno
un'interpretazione piuttosto ambigua. Si parla di una "cometa senza coda"
così come di una "stella nuova". Alcuni storici ed astronomi
ritengono che il primo avvistamento sia effettivamente una cometa apparsa nel
Capricorno; la seconda cronaca potrebbe invece indicare l'esplosione di una
nova (7) nella costellazione dell'Aquila. Anche ammettendo l'esistenza di una
cometa nel 5 a.c., di cui però non abbiamo cronaca in area mediterranea, perché
allora i Magi si misero in cammino proprio verso Gerusalemme? Perché non in
un'altra direzione?. Le comete si sostano nel cielo a causa del moto di
rotazione terrestre, e fra le stesse costellazioni per il loro moto proprio:
indicano quindi sempre direzioni diverse. Dobbiamo pensare che il fenomeno
celeste a cui assistettero i Magi offriva loro una chiave di lettura ben
precisa dal punto di vista astrologico che legava l'apparizione, come vedremo,
a Gerusalemme ed agli ebrei.
L'ipotesi supernova.
Un'altra ipotesi sulla
stella di Natale venne formulata dal famoso astronomo polacco Keplero quando,
nel 1604, egli fu testimone dell'esplosione di una supernova (8).
È un fenomeno
estremamente raro da osservarsi ad occhio nudo, poiché in questo caso deve
avvenire nella nostra galassia: la frequenza media di apparizione di un tale
cataclisma nel nostro sistema galattico è di un evento ogni quattrocento anni.
L'ultima visibile senza l'ausilio di strumenti ottici esplose nella galassia di
Magellano nel 1987 (9).
La supernova di Keplero
divenne per alcune settimane brillante come Venere: l'astronomo pensò che
potesse essere quello un avvenimento molto simile alla stella del Vangelo di
Matteo. A sfavore dell'ipotesi della supernova c'è comunque una critica di
fondo: la durata di molti mesi del fenomeno osservato dai Magi, che mal si
adatta con la limitata persistenza di una supernova nelle condizioni di massima
luminosità (da pochi giorni a tre settimane).
La congiunzione
planetaria.
Anche Keplero, per non
conoscendo l'origine fisica della supernova, si era reso conto di questa
difficoltà, tanto è vero che cercò soluzioni alternative intuendo, forse per
primo, una possibilità nuova e molto accattivante. Il fatto è che egli fu anche
testimone, nello stesso periodo, di una spettacolare congiunzione (10) tra
Giove e Saturno avvenuta nella costellazione dei Pesci alcuni giorni prima del
Natale del 1603. Ebbene, facendo dei conti a ritroso l'astronomo si rese conto
che un simile fenomeno era avvenuto anche nel 7 a.C. e poteva benissimo avere
avuto un grande significato simbolico per i Magi.
Keplero si accorse che
nel 7 a.C. l'evento fu rarissimo perché Giove e Saturno si erano avvicinati
fino a circa un grado di separazione angolare (due volte la grandezza apparente
della Luna Piena), non una ma ben tre volte di seguito nella costellazione dei
Pesci, rispettivamente il 29 Maggio, il 29 Settembre e il 4 Dicembre secondo i
calcoli del celebre scienziato. Congiunzioni triple tra Giove e Saturno si
ripetono ogni 120 anni ma occorrono circa 800 anni perché il fenomeno si ripeta
nella costellazione dei Pesci! Questo avvicinamento dei due pianeti
sviluppatosi per un periodo di tempo così lungo da accompagnare i Magi durante
tutto il loro viaggio, sembra davvero essere un ottimo candidato per l'evento
celeste descritto nel Vangelo di Matteo.
Ricordavamo che l'evento
non fu particolarmente appariscente: infatti la distanza minima dei due pianeti
fu di circa un grado, quindi si trattò di un fenomeno non molto spettacolare
all'osservatore casuale.
La costellazione
zodiacale dei Pesci godeva di un significato assolutamente particolare per gli
Ebrei, e la presenza contemporanea in quella regione di cielo di due pianeti
come Giove (simbolo della regalità) e di Saturno (protettore del popolo
ebraico) non poteva certo passare inosservata. Saturno era la stella dei giusti
ed i Pesci, segno d'acqua, erano da sempre associati a Mosè, il liberatore
salvato proprio dalle acque del Nilo. L'elemento acqua, giova ricordare,
compare molto spesso con grande rilievo nella simbologia cristiana.
Evidentemente un evento
così raro non poteva che essere interpretato dagli astrologi d'Oriente come un
segno che un nuovo re, un grande profeta, forse il Messia liberatore stava per
nascere in Israele.
Questa interpretazione
originale di Keplero è stata ripresa negli anni '70 dall'astronomo inglese
dell'università di Sheffield David Hughes, che ha pubblicato forse il più noto
libro sul tema della stella dei Magi (12). Hughes ricostruisce l'evento con
grande attendibilità storica aiutato in particolare dal ritrovamento di alcuni
antichi documenti babilonesi scritti in caratteri cuneiformi: in essi si
sottolinea con evidenza la tripla congiunzione planetaria occorsa proprio nel 7
a.c. tra le stelle dei Pesci. Hughes inoltre tenta anche una precisa
ricostruzione della data di nascita di Cristo. I Magi avrebbero previsto in
anticipo le tre date del massimo avvicinamento di Giove e Saturno, cioè il 27
maggio, il 6 ottobre e il 1 dicembre del 7 a.c. Essi avrebbero interpretato la
visibilità dei pianeti all'opposizione, cioè a partire dalla sera, come la data
di nascita del Messia. Questo evento si verificava intorno alla metà di
settembre: così essi avrebbero intrapreso il viaggio durante l'estate ed
avrebbero raggiunto Gerusalemme nel mese di novembre. Una volta giunti nella
città furono interrogati da Erode, incuriosito dal loro viaggio. I Magi
avrebbero rilevato oltre alla probabile data di nascita di Gesù anche il fatto
che i due pianeti erano prospetticamente vicini in cielo già dalla primavera
precedente. Fu per questa notizia che Erode decise, per mettersi al sicuro
riguardo alla venuta di un nuovo re che lo avrebbe detronizzato, di mettere a
morte tutti i bambini di Betlemme al di sotto dei due anni. I Magi nel
frattempo avevano lasciato Gerusalemme già ai primi di novembre, dopo aver
osservato nuovamente la congiunzione dei pianeti. L'aver verificato che Giove e
Saturno erano ancora vicini in cielo, mantenendo intatto il loro messaggio
astrale, provocò in loro grande gioia, come leggiamo nel Vangelo: "Ed
essi, veduta nuovamente la stella, si rallegrarono di grandissima gioia",
Matteo (2,10).
Conclusioni.
Quali conclusioni siamo
in grado di trarre, da un punto di vista strettamente scientifico, sulla reale
esistenza e natura della stella dei Magi? Certo non possiamo affermare che esistano
prove definitive a favore di una tesi o dell'altra, e tantomeno che ci siano
fatti incontrovertibili i quali permettano di dire se la stella dei Magi sia
esistita davvero o sia piuttosto un racconto di valore simbolico. È possibile
che in futuro emergano nuovi elementi archeologici o storiografici risalenti ai
primi anni della cristianità: essi potranno dar peso ad un'interpretazione
piuttosto che ad un'altra.
Per il momento, è
scientificamente corretto sospendere il nostro giudizio, e sperare che un
giorno non lontano venga definitivamente chiarita la storia della più
misteriosa stella mai apparsa nei cieli dell'umanità.
Note.
L'eclittica rappresenta
la linea apparente percorsa nel cielo dal Sole durante l'anno, ed attraversa
prospetticamente le costellazioni dello Zodiaco.
L'opposizione di un
oggetto celeste si verifica quando esso è visibile per tutta la notte, dal
tramonto del Sole fino alla sua successiva levata.
Le comete sono piccoli
corpi celesti composti di ghiaccio e roccia, con diametri di pochi km. Provengo
da una regione detta nube di Oort, distante 10000 unità Atronomiche, ed una
volta entrate nel Sistema Solare si rendono visibili per l'interazione con il
Sole.
Il perielio rappresenta
il punto più vicino al Sole che raggiunge un corpo celeste. Le comete sono
visibili alla sera, verso occidente, prima del passaggio al perielio e alla
mattina, verso oriente, successivamente ad esso.
Paolo Maffei, La
Cometa di Halley, Milano, Mondadori, 1994
La magnitudine indica, in
scala logaritmica con base 2,5, la luminosità di un corpo celeste. La cometa
Hale Bopp, apparsa nel 1997, ha raggiunto la magnitudine -1,5. La cometa di
Halley, nell'ultimo passaggio del 1986, non ha superato la magnitudine +2,5: è
stata quindi 40 volte meno luminosa.
La nova rappresenta il
fenomeno astronomico corrispondente all'improvviso aumento di luminosità di una
stella, dovuto a violenti fenomeni fisici come la caduta di materia in un
sistema binario.
La supernova è uno degli
eventi astronomici più energetici che si conoscano. Una stella di grande massa,
o un sistema binario stretto, giunta al termine della sua evoluzione può
esplodere scagliando nello spazio il materiale gassoso di cui era composta e
divenendo luminosa, per qualche giorno, come l'intera galassia che la ospita.
La Grande Nube di
Magellano è una delle sei galassie satelliti che orbitano intorno alla nostra
Galassia: è visibile nell'emisfero australe.
Una congiunzione
astronomica si riferisce all'avvicinamento prospettico in cielo di due o più
corpi celesti. Si parla ad esempio di congiunzione inferiore o superiore quando
un pianeta di trova apparentemente molto vicino al Sole risultando di
conseguenza invisibile.
Keplero, De anno natali
Christi. Citazione da La cometa di Halley di Paolo Maffei (4).
The Star of Bethlem
Mistery, David Hughes, Cambridge, Cambridge University Press, 1975.
Christian Lavarian (lavarian@science.unitn.it)
dicembre 1998 - modificato nel giugno 2001
SOURCE : https://www.astrofilitrentini.it/attiv/lavori/natale.html
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi
Hugo van der Goes (1440-1482), Adoration des Mages (panneau central du retable
Montforte), circa 1470,
Herrens Åpenbaring
Minnedag:
6. januar
Epifania Domini
Epifania er gresk og
betyr «åpenbaring» eller «lysende», og i det religiøse språket betyr det
soloppgang eller en herskers ankomst på statsbesøk. Høytiden er gammel, eldre
enn julefeiringen, og har alexandrinsk opprinnelse. Der var 6. januar festdagen
for byguden Aeon av Alexandria, som ble feiret i det alexandrinske
kulturområdet. Flere steder blir feiringen forbundet med vann, og på 100-tallet
i Egypt holdt man dåp natten til epifani, noe som skal ha sammenheng med en
før-kristen vannfest til ære for guden Osiris som fant sted på denne datoen.
Dette borgerlige og
førkristne religiøse forspill innledet overtakelsen av 6. januar som fest for
Jesu fødsel og dåp i hele østen ca år 250; senere ble også Jesu første under i
bryllupet i Kana minnet denne dagen. Mangfoldet i festens innhold tyder på en
sammensmelting av forskjellige liturgiske overleveringer. På samme tid feiret
latinerne i sin kalender Jesu fødselsdag den 25. desember.
Den 20. desember 386,
søndag før jul, holdt den hellige Johannes
Krysostomos i Antiokia en bemerkelsesverdig preken. Han innbød de
kristne til gudstjeneste den 25. desember og henviste til Romas eksempel. Der
ble listene fra folketellingen under Augustus oppbevart i riksarkivene, så der
måtte de vite når Jesus ble født. Derfor argumenterte Johannes for at de
sluttet seg Romas fødselsdagsfeiring av Kristus. Faktisk bredte feiringen av
25. desember seg i hele østen. Like selvfølgelig overtok latinerne fra østen
feiringen av 6. januar og navnet Epifani.
Men latinerne fordelte
innholdet av høytiden for Herrens komme på flere dager: Den 25. desember
handlet om fødselen i Betlehem, mens den 6. januar ble knyttet til stjernens
opplysning og De tre vise menn fra Østerland. I Roma var siden 400-tallet de
hellige tre kongers tilbedelse det eneste innholdet av festen. Bare i
tidebønnene ble minnet om Herrens trefoldige åpenbaring beholdt. Jesu dåp ble
omtalt allerede 6. januar, men feiringen ble lagt til 13. januar. Minnet om
bryllupet i Kana, som også var en del av Epifanifeiringen, ble minnet 2. søndag
etter Herrens Åpenbaring.
Grekerne holdt fast ved
en svært beskjeden fest 25. desember og en høytidelig feiring 6. januar. De
fremhever da Jesu dåp med storartede seremonier med velsignelse av havet og
vannet. Først ved overføringen av de angivelige relikviene av De hellige tre
konger til Köln vokste det frem noe som en Helligtrekongersfest.
Epifani feires den 6.
januar, men i mange land hvor denne høytiden ikke er påbudt fridag, er den lagt
til første søndag etter 1. januar. Dette var også situasjonen i Norge inntil
kirkeåret 2006/07, da biskopene bestemte at
dagen heretter skulle feires på sin riktige dag. Dette gjelder imidlertid bare
Oslo katolske bispedømme og Trondheim stift, i Tromsø stift feires
epifani fortsatt første søndag etter 1. januar.
Kilder: Schnitzler,
Schauber/Schindler, Walsh - Kompilasjon og oversettelse: p. Per Einar Odden -
Sist oppdatert: 2006-12-04 20:01
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SOURCE : https://www.katolsk.no/biografier/historisk/jan06
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi ; Stella di Betlemme
De hellige tre konger:
Baltasar, Kasper og Melkior (1. årh)
Minnedag:
6. januar
Skytshelgener for Köln og
Sachsen; for de reisende, pilegrimer, spillkortfabrikanter, buntmakere og
ryttere; for gjestehus og hospitser; mot trolldom og uvær; for en god død
Da Jesus ble født i
Betlehem, kom det noen vise menn fra Østen og spurte: «Hvor er den jødenes
konge som nettopp er født? For vi har sett hans stjerne i Østen, og er kommet
for å hylle ham» (Matt 2,2). Herskeren på den tiden, kong Herodes, ble urolig
over dette. Han ba dem om å finne Jesus og melde tilbake til ham hvor barnet
var. Herodes planla å drepe Jesus. De vise mennene fulgte stjernen, som førte
dem til Betlehem. Der fant de Maria, Jesu mor,
hennes mann Josef og
Jesus, som lå i en krybbe. De knelte foran ham og ga ham tre gaver: Gull,
røkelse og myrra. En drøm advarte dem mot å fortelle Herodes noen ting, så de
dro hjem uten å fortelle ham hvor barnet var.
De hellige
evangelistene Markus og Johannes er
tause om vismennene, for de begynner sine evangelier med Jesu offentlige
virke. Lukas nevner
dem heller ikke. I den greske grunnteksten hos evangelisten Matteus står
det mágoi, som skal bety trollmenn eller vismenn, muligens astrologer (lat: magus,
pl imagi), og de kom trolig fra Persia eller Babylon (Mesopotamia). I mange
århundrer hadde de prestelærde der med forbløffende nøyaktighet beregnet
himmellegemenes bevegelser. De fulgte en stjerne, som moderne astronomer mener
er en samstilling av planetene Jupiter og Saturn i fiskenes tegn. En slik
samstilling skal ha skjedd tre ganger i år 7 f.Kr. Fenomenet er svært sjeldent
– neste gang skal ha funnet sted i 1603/04.
Ingen steder i
evangeliene står det spesifikt at det var tre vismenn, men den lærde
kirkefaderen Origenes (ca
185-ca 254) sluttet seg til at de var tre på grunn av at de ga Jesus tre gaver.
Tidligere hadde andre menn i Kirken antydet at de måtte ha vært tolv, samme
antall som Jesu disipler. Omtrent samtidig kom kirkefaderen Tertullian (160-ca
220) frem til at de måtte være «nesten konger» (fere reges),1 siden
Salmenes bok sier: «Fra Tarsis og de fjerne øyer sender kongene ham gaver,
kongene av Saba og Seba svarer skatt» (Salme 72,10). Profeten Jesaja hadde en
lignende spådom: Konger fra sydlige land Midjan, Efa og Saba skal komme. «Gull
og røkelse fører de med seg. Med glede forkynner de Herrens pris» (Jes 60,6).
Vi vet ikke nøyaktig hvor
«i øst» de kom fra. Noen sier Babylon, som den hellige Maximus av Torino,2 og biskop
Theodotus av Ancyra.3 Andre
sier Persia, som de hellige Klemens av
Alexandria4 og Kyrillos av
Alexandria.5 Andre
igjen sier Arabia, som den hellige Justin Martyr,6, Tertullian7 og den
hellige Epifanius
av Salamis.8
De tre vismennene var de
første ikke-jødene som tilba Jesus. Svært tidlig i den kristne æra ble de
favorittobjekter i kristen kunst, og et bilde av dem var malt på veggene i en
katakombe tidlig på 100-tallet. På 500-tallet fikk de navn i vest, Baltasar,
Kasper og Melkior. På en mosaikk i kirken Sant'Apollinare Nuovo i Ravenna i
Nord-Italia, som ble bygd rundt 560, er de tre navnene tegnet inn. Den eldste
skriftlige henvisningen er fra den hellige angelsaksiske munken Beda den Ærverdige,
som døde i 735. Syrerne kaller dem Larvandad, Hormisdas og Gushnasaph (og andre
varianter), mens armenerne har Kagba, Badadilma og andre.9 Ifølge de
fromme betraktningene til den salige Anna Katarina
Emmerick (1774-1824) heter de Mensor, Seir (Sair) og Theokeno.10
Kasper (Kaspar,
Caspar, Gaspar, Jasper) kommer trolig fra det syriske Gathaspar, også
kjent som Gondofares og Gotarses. Melkior (Melchior)
betyr «lysets konge», og kan være utledet av legendene om
Betlehemsstjernen. Baltasar (Balthasar, Balthazar) er en lydomforming
av det kaldeiske navnet Belt-tsar-ussur, og forekommer i Bibelen med en
litt annen skrivemåte (Beltsasar) (Dan 1,7). Fra 800-tallet ble de tilskrevet
hver sine gaver: Kasper kom med gull, Baltasar med røkelse og Melkior med
myrra. Snart begynte kristne å spekulere i betydningen av de tre gavene. Gull
symboliserte åpenbart Jesus som selv en konge – ikke bare jødenes konge, men
også hedningenes konge. Røkelse sto for de tre vise menns (og hele den
ikke-jødiske verden) tilbedelse til Jesus. Men myrra ble brukt til å balsamere
døde, og denne gaven varslet hans død på korset, redskapet til vår frelse.
Kunstnere begynte å male
Kasper som ung konge, Melkior som middelaldrende og Baltasar som en gammel
mann. Senere resonnerte kunstnere slik at siden de kom fra øst, måtte i det
minste en av dem ha vært svart. Dette begynte på 1400-tallet i kirken St.
Gereon i Köln, hvor en av «maurerne», byens afrikanske soldatmartyrer, måtte
holde krybbevake. I legendene ble så den svarte Kasper fra Nubia (Etiopia) og
de lysere Baltasar og Melkior fra henholdsvis Saba og Egryskulla.
Legenden forteller at De
hellige tre konger senere ble døpt i Persia av den hellige apostelen Thomas og
viet til biskoper. De skal ha feiret julen sammen i år 54 og dødd like etter.
Deres relikvier skal ha blitt funnet av den hellige Helena (ca
257-ca 336), keiser Konstantins mor, og brakt til Konstantinopel. Historien
forteller at de ble tatt med derfra til Milano på slutten av 300-tallet av den
hellige biskop Eustorgius (344-50),
den hellige Ambrosius'
(374-97) tredje forgjenger, selv om andre versjoner sier at de ble tatt med
direkte til Milano fra Det hellige Land på 500-tallet eller under korstogene.
Det virker ikke som om Ambrosius selv visste om overføringen av De hellige tre
kongers relikvier til Milano, og det gjør heller ikke hans biograf Paulinus.
Men det finnes en overlevering som sier at Ambrosius skal ha løsnet tre deler
av De hellige tre kongers fingre og gitt dem til sin hellige søster Marcellina (ca
330-98). Disse relikviene æres fortsatt i Brugherio ved Monza i provinsen
Milano.
Da Milano ble erobret i
1158 av keiser Fredrik Barbarossa (1152-90), fikk hans kansler Rainald av
Dassel, erkebiskop av Mainz, tak i relikviene, og den 11. juni 1164 tok han dem
med seg fra Milano. Den 23. juli dro han inn i Köln med relikviene.11 Der ble de
lagt i et relikvar av gull, som var av betydelig størrelse og formet som en
basilika med midtskip og to sideskip. Det finnes fortsatt bak høyalteret i
katedralen, og man vet at det er et verk av Nikolas av Verdun. Disse relikviene
ble gjenstand for stor ære i middelalderen, og Köln ble ett av de viktigste
valfartsmålene. Fra den tid var De hellige tre konger skytshelgener for Köln.
Det ble høytidelig bestemt at ikke den minste del av deres relikvier skulle
kunne føres ut av byen. I kirken Sant'Eustorgio i Milano finnes fortsatt deres
tomme grav med en forklarende innskrift.
Milaneserne har gjort
flere forsøk på å få de ærverdige relikviene eller i det minste en del av dem
tilbake. Ludovico Sforza med tilnavnet Moro klarte å få pave Alexander VI
(1492-1503) til å utstede en bulle om dette, men til ingen nytte. På samme måte
henvendte dominikanerne seg i 1564 til pave Pius IV (1559-65), og den hellige
erkebiskop Karl
Borromeus av Milano (1560-84) henvendte seg til pave Gregor XIII
(1572-85) og kong Filip II av Spania (1556-98), men like resultatløst. Kardinal
og erkebiskop Alfonso Litta (1652-79), prøvde på nytt i 1675, man klarte ikke å
få tak i så mye som en finger eller en liten partikkel. Da den franske hæren
nærmet seg Köln i 1794, ble relikviene brakt til Arnsberg, og den 6. januar 1804
ble de brakt tilbake med den aller største høytid.
Det var først ved
overføringen av de Hellige tre Kongers relikvier til Köln at det vokste frem en
Helligtrekongersfest, og på folkemunne ble epifani til
Helligtrekongersfest eller bare Hellige tre konger. Nå er det mange steder
først og fremst feiringen av de tre vise menn man forbinder med 6. januar. I
middelalderen ble det utviklet helligtrekongersspill. Fra slutten av
middelalderen ble det vanlig med husvelsignelse med formelen 20-C-M-B-09 (osv)
skrevet på dørposten. Dette ble folkelig tolket som Caspar – Melchior –
Baltasar, men i dag mest som Christus mansionem benedicat – «Kristus
velsigne huset».
Opprinnelig ble de tre
vismennene feiret i Martyrologiet den 1. januar (Kasper), den 6. januar
(Melkior) og den 11. januar (Baltasar).12 De tre
vismennenes minnedag er 6. januar. Dagen var også avmerket på den gamle Primstaven.
De ble naturlig nok regnet som skytshelgen for de reisende inntil den
hellige Kristoforos ble
mer populær. De er også skytshelgener for gjestehus og hospitser,
spillkortfabrikanter (på grunn av det vanlige kortspillet i vertshusene), for
buntmakere (på grunn av at den gamle Baltasar var kledd i vinterlig pels) og
ryttere. De hjalp mot trolldom og uvær og for en god død. I Köln feires de den
23. juli, som er en translasjonsfest. Der feires deres dødsdag den 11. januar.
1 Tertullian, Adversus
Marcionem, III, xiii
2 Homilia
xviii: In Epiphania Domini II
3 Homilia
de Nativitate, I, x
4 Stromata I.15
5 Kommentar
til Jesaja, xlix, 12
6 Dialogus
cum Tryphone, lxxvii
7 Adversus
Judaeos, ix
8 Expositio
fidei, viii
9 Jf. Acta
Sanctorum, Mai, I, s 1780
10 Jf
Klemens Brentano (1778-1842), Leben der heiligen Jungfrau Maria (1852),
s 282 ff
11 Acta
Sanctorum, I, 323
12 Acta
Sanctorum, I, ss 8, 323, 664
Kilder:
Attwater/Cumming, Farmer, Bentley, Benedictines, Delaney, Bunson, Walsh,
Engelhart, Schnitzler, Schauber/Schindler, Melchers, Gorys, Dammer/Adam, CE,
Patron Saints SQPN, Heiligenlexikon, Stadler, en.wikipedia.org -
Kompilasjon og oversettelse: p. Per Einar Odden -
Opprettet: 2000-01-29 22:06 - Sist oppdatert: 2009-03-24 12:20
SOURCE : https://www.katolsk.no/biografier/historisk/h3konger
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi
oil on oak wood, 177.2 x 161.8, , National Gallery.
Epiphanias - Erscheinung
des Herrn
orthodox: Theophanie
Gedenktag katholisch: 6. Januar
Hochfest, gebotener Feiertag (= Tag mit Sonntagspflicht)
Gedenktag evangelisch: 6.
Januar
Gedenktag anglikanisch:
6. Januar
Fest
Gedenktag orthodox: 6. Januar
Hauptfest
Gedenktag armenisch: 6.
Januar, 7. Januar, 9. Januar, 10. Januar, 11. Januar, 12. Januar
Gedenktag koptisch: 6. Januar
Hauptfest Erscheinung des Herrn - Epiphanie - Taufe Jesu
Gedenktag syrisch-orthodox: 6. Januar
großes Herrenfest Erscheinung des Herrn - Epiphanie - Taufe Jesu
Gedenktag assyrisch: 6.
Januar
Das Epiphaniasfest,
das Fest der Erscheinung des Herrn,
ist das älteste Fest der Kirche, das kalendarisch festgelegt war; es wurde
schon um 300 im Osten, bald darauf auch im Westen gefeiert als Fest der Geburt
Jesu. Die Armenische
Kirche feiert den Tag bis heute als Jesu Geburtstag. Der Tag wandelte
sich und gedachte dann insbesondere der Taufe Jesu,
dann auch an das Weinwunder zu Kana (Johannesevangelium 2, 1 - 11) und zuletzt
auch an die Verklärung
Jesu (Matthäusevangelium 17, 1 - 13), wobei es regional
unterschiedliche Schwerpunkte in der Feier gab. In Deutschland verlagerte sich
der Schwerpunkt dann, beginnend im 13. Jahrhundert in Köln,
auf die Geschichte von den drei Weisen aus
dem Morgenland, wodurch ein engerer Bezug zum Christfest hergestellt wurde;
im römischen Generalkalender
ist dies nicht vorgesehen.
Früher galt der 6. Januar
als Jahresbeginn und
markierte das Ende des tiefen Winters. Ab dem 4. Jahrhundert wurde das alte
Jahreszeitenfest durch das christliche Fest der Epiphanie ersetzt.
Nach der Kalenderreform von
Papst Gregor XIII. verlegte Papst Innozenz XII. den seitherigen Jahresbeginn
vom 6. auf den 1. Januar. Das Fest wurde nun im deutschen Sprachraum mit dem
Gedenken an die Heiligen Drei Könige gefüllt, aber eigentlich ist es
das Fest der Menschwerdung Gottes, des Kindes in der Krippe, das in dieser Welt
erschienen ist - Epiphanie bedeutet Erscheinung.
Im Osten hingegen lag der
Schwerpunkt seit jeher auf der Taufe Jesu,
bis heute feiern die Orthodoxen
Kirchen die Taufe Jesu, bei der sich die heilige Dreieinigkeit der
Welt enthüllte (Theophanie). In der armenischen Kirche ist der 6. Januar bis
heute das Geburtsfest
Christi.
In der Griechisch-Orthodoxen
Kirche ist der 6. Januar der Tag, an dem Jesus durch Johannes getauft
wurde. Gefeiert wird die Große Wasserweihe, eines der eindrucksvollsten
Feste der orthodoxen Kirche. In Griechenland wandern nach der Liturgie alle zum
Gewässer des Ortes - zum Meer, einem Fluss, See oder auch einem Wasserspeicher.
Der Priester wirft ein orthodoxes goldenes Kreuz ins Wasser, dem dann junge
Männer nachtauchen. Wer das Kreuz als erster raus fischt, erhält gesonderten
Segen. Dazu läuten in den Orten sämtliche Glocken, die Schiffe im Hafen
begleiten mit Schiffsglocken, Pfeifen und Nebelhörnern.
In Italien wurde das
griechische Wort Epiphanie zu Befana entstellt, deshalb kommt in
Italien am 6. Januar die Befana-Hexe, die aber sehr willkommen ist, weil
sie (und nicht das Weihnachts-Christkind!)
den Kindern traditionell die Geschenke bringt.
Epiphanias ist in ganz
Deutschland Feiertag; gesetzlicher Feiertag mit Arbeitsruhe aber nur in
Baden-Württemberg, Bayern und in Sachsen-Anhalt.
Legenda
aurea - Von der Erscheinung des Herrn
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Autor: Joachim
Schäfer - zuletzt aktualisiert am 04.11.2018
Quellen:
• http://ocafs.oca.org/FeastSaintsViewer.asp?FSID=100106
• http://www.kirchenweb.at/bauernkalender/kalender/01kalender.htm
•
http://www.evangelisch.de/themen/religion/hoehepunkte-des-griechisch-orthodoxen-weihnachtsfestes9248
korrekt zitieren: Joachim
Schäfer: Artikel Epiphanias - Erscheinung des Herrn, aus dem Ökumenischen
Heiligenlexikon - https://www.heiligenlexikon.de/Kalender/Epiphanias.html,
abgerufen am 31. 5. 2025
Die Deutsche Nationalbibliothek verzeichnet das Ökumenische
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SOURCE : https://www.heiligenlexikon.de/Kalender/Epiphanias.html
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi
Dirk
Bouts (vers 1420–1475), Flügelaltar »Die Perle von Brabant«, linker
Flügel: Johannes d. Täufer, Mitteltafel: Anbetung der Heiligen Drei Könige,
rechter Flügel: Hl. Christophorus, triptyque,
circa 1465, huile et bois de chêne,
62.7 x 62.6, Collection de peintures de
l'État de Bavière, Alte Pinakothek, Munich, Bavière, Allemagne.
Epifania del Signore ; Visita e adorazione dei Magi ; Magi
Dirk
Bouts (vers 1420–1475), Flügelaltar »Die Perle von Brabant«, linker
Flügel: Johannes d. Täufer, Mitteltafel: Anbetung der Heiligen Drei Könige,
rechter Flügel: Hl. Christophorus, triptyque,
circa 1465, huile et bois de chêne,
62.7 x 62.6, Collection de peintures de
l'État de Bavière, Alte Pinakothek, Munich, Bavière, Allemagne.
EUCHARISTIEFEIER
AM HOCHFEST DER ERSCHEINUNG DES HERRN
PREDIGT VON PAPST
BENEDIKT XVI.
Liebe Brüder und
Schwestern!
Auch am Hochfest der
Erscheinung des Herrn betrachtet und feiert die Kirche das Geheimnis der Geburt
Jesu, des Retters. Der heutige Festtag hebt insbesondere die universale
Bestimmung und Bedeutung dieser Geburt hervor. Durch seine Menschwerdung im
Schoß Marias ist der Sohn Gottes nicht nur für das Volk Israel gekommen, für
das die Hirten von Betlehem stehen, sondern für die gesamte Menschheit, für die
die Sterndeuter stehen. Und die Kirche lädt uns heute ein, über die Sterndeuter
und ihren Weg auf der Suche nach dem Messias (vgl. Mt 2,1–2)
nachzudenken und zu beten. Im Evangelium haben wir gehört, daß sie aus dem
Osten nach Jerusalem kamen und fragten: »Wo ist der neugeborene König der
Juden? Wir haben seinen Stern aufgehen sehen und sind gekommen, um ihm zu
huldigen« (V. 2). Was waren das für Personen, und was war das für ein Stern?
Wahrscheinlich waren es Weise, die den Himmel erforschten, aber nicht um in den
Sternen die Zukunft zu »lesen« und daraus vielleicht sogar einen Verdienst zu
ziehen. Vielmehr waren es Männer »auf der Suche« nach etwas Größerem, auf der
Suche nach dem wahren Licht, das den Weg weisen kann, den man im Leben gehen
soll. Es waren Personen, die sicher waren, daß es in der Schöpfung etwas gibt,
das wir als »Handschrift « Gottes bezeichnen könnten – eine
Handschrift, die der Mensch zu entdecken und zu entziffern versuchen kann und
muß. Vielleicht können wir diese Sterndeuter besser kennenlernen und ihren
Wunsch verstehen, sich von den Zeichen Gottes leiten zu lassen, wenn wir
darüber nachdenken, was sie auf ihrem Weg, in der großen Stadt Jerusalem
finden.
Zunächst begegneten sie
König Herodes. Natürlich interessierte er sich für das Kind, von dem die
Sterndeuter sprachen – aber nicht, um ihm zu huldigen, wie er fälschlich
vorgibt, sondern um es zu töten. Herodes ist ein Mann der Macht, der im anderen
nur einen Rivalen zu erblicken vermag, der bekämpft werden muß. Bei näherer
Betrachtung erscheint auch Gott ihm im Grunde als ein Rivale, ja sogar als ein
besonders gefährlicher Rivale, der die Menschen ihres Lebensraums, ihrer
Unabhängigkeit, ihrer Macht berauben will: ein Rivale, der den Weg vorgibt, den
man im Leben beschreiten soll, und so verhindert, alles zu tun, was man will.
Herodes hört von seinen Schriftgelehrten die Worte des Propheten Micha (5,1),
aber sein einziger Gedanke gilt dem Thron. Also muß Gott selbst verdunkelt und
die Menschen zu einfachen Spielsteinen reduziert werden, die auf dem großen
Schachbrett der Macht bewegt werden. Herodes ist eine Gestalt, die uns nicht
sympathisch ist und die wir aufgrund ihrer Brutalität instinktiv negativ
beurteilen. Aber wir sollten uns fragen: Vielleicht ist etwas von Herodes auch
in uns? Vielleicht betrachten auch wir Gott manchmal als eine Art
Rivalen? Vielleicht sind auch wir blind gegenüber seinen Zeichen, taub
gegenüber seinen Worten, weil wir meinen, daß er unserem Leben Grenzen setzt
und uns nicht erlaubt, nach unserem Belieben über das Leben zu verfügen? Liebe
Brüder und Schwestern, wenn wir Gott in dieser Weise betrachten, dann sind wir
letztlich unzufrieden, weil wir uns nicht von dem leiten lassen, der der Grund
aller Dinge ist. Wir müssen die Idee der Rivalität aus unserem Geist und aus
unserem Herzen vertreiben: die Idee, daß Gott Raum zu geben eine Beschränkung
für uns selbst sei. Wir müssen uns öffnen gegenüber der Gewißheit, daß Gott die
allmächtige Liebe ist, die nichts hinwegnimmt, uns nicht bedroht. Er ist im
Gegenteil der einzige, der uns die Möglichkeit bieten kann, in Fülle zu leben,
wahre Freude zu empfinden.
Dann begegnen die
Sterndeuter den Gelehrten, den Theologen, den Fachleuten, die alles über die
Heiligen Schriften wissen, ihre möglichen Auslegungen kennen, die jede Stelle
auswendig zitieren können und die daher eine wertvolle Hilfe für jene sind, die
den Weg Gottes beschreiten wollen. Der hl. Augustinus sagt jedoch, daß sie gern
Führer sind für andere, ihnen den Weg weisen, selbst aber nicht unterwegs sind,
sondern stillstehen. Die Schriften werden für sie zu einer Art Atlas, in dem
sie mit Neugier lesen, zu einer Einheit aus Worten und Begriffen, die man
untersuchen und über die man klug diskutieren kann. Aber wiederum können wir
uns fragen: Stehen nicht auch wir in der Versuchung, die Heilige Schrift,
diesen überreichen und lebensspendenden Schatz für den Glauben der Kirche als
einen Gegenstand zum Studium und zur Diskussion zu betrachten und nicht so sehr
als das Buch, das uns den Weg aufzeigt, um zum Leben zu gelangen? Ich denke,
wie ich im Apostolischen Schreiben Verbum
Domini gesagt habe, daß in uns immer wieder aufs Neue die tiefe
Bereitschaft entstehen muß, das Wort der Bibel, in der lebendigen Überlieferung
der Kirche gelesen (Nr.
18), als die Wahrheit zu betrachten, die uns sagt, was der Mensch ist und
wie er sich vollkommen verwirklichen kann – die Wahrheit, die der Weg
ist, den wir täglich beschreiten müssen, zusammen mit den anderen, wenn wir
unser Leben auf dem Fels und nicht auf Sand bauen wollen.
Und so kommen wir zum
Stern. Was war das für ein Stern, den die Sterndeuter gesehen haben und dem sie
gefolgt sind? Jahrhundertelang haben die Astronomen über diese Frage
diskutiert. Kepler meinte zum Beispiel, daß es sich um eine »Nova« oder um eine
»Supernova« handelte, also um einen jener Sterne, die normalerweise ein
schwaches Licht ausstrahlen, aber plötzlich eine gewaltige innere Explosion
erfahren können, die außerordentliches Licht hervorbringt. Diese Dinge sind
gewiß interessant, aber sie führen uns nicht zu dem, was wesentlich ist, um
jenen Stern zu verstehen. Wir müssen zu der Tatsache zurückkehren, daß jene
Männer die Spuren Gottes suchten; sie haben versucht, seine »Handschrift« in
der Schöpfung zu lesen; sie wußten: »Die Himmel rühmen die Herrlichkeit Gottes«
(Ps 19,2). Sie waren sich also sicher, daß Gott in der Schöpfung erkannt
werden kann. Aber als weise Männer wußten sie auch, daß man ihm nicht mit
irgendeinem Teleskop begegnen kann, sondern nur mit den tiefblickenden Augen
der Vernunft auf der Suche nach dem endgültigen Sinn der Wirklichkeit und mit
dem Verlangen nach Gott, das vom Glauben beseelt ist. So macht man es sogar
möglich, daß Gott sich uns nähert.
Das Universum ist kein
Zufallsprodukt, wie einige uns glauben machen wollen. Wenn wir es betrachten,
sind wir eingeladen, etwas Tiefes darin zu entdecken: die Weisheit des
Schöpfers, die unerschöpfliche Phantasie Gottes, seine unendliche Liebe zu uns.
Wir dürfen uns nicht den Geist begrenzen lassen durch Theorien, die immer nur
bis zu einem gewissen Punkt gelangen und die bei näherer Betrachtung durchaus
nicht mit dem Glauben im Wettstreit liegen, sondern den endgültigen Sinn der
Wirklichkeit nicht erklären können. In der Schönheit der Welt, in ihrem
Geheimnis, in ihrer Größe und in ihrer Rationalität müssen wir die ewige
Rationalität erkennen, und wir müssen uns von ihr führen lassen bis hin zu dem
einen Gott, dem Schöpfer des Himmels und der Erde. Wenn wir diesen Blickwinkel
einnehmen, dann sehen wir, daß derjenige, der die Welt erschaffen hat, und
derjenige, der in einer Grotte in Betlehem geboren ist und der in der
Eucharistie auch weiterhin unter uns lebt, derselbe lebendige Gott ist, der
Fragen an uns richtet, uns liebt, uns zum ewigen Leben führen will. Herodes, die
Schriftgelehrten, der Stern – aber folgen wir dem Weg der Sterndeuter, die in
Jerusalem ankommen. Über der großen Stadt verschwindet der Stern, man sieht ihn
nicht mehr.
Was bedeutet das? Auch
hier müssen wir das Zeichen in seiner tieferen Bedeutung erfassen. Für jene
Männer war es logisch, den neuen König im königlichen Palast zu suchen, wo sich
die weisen Hofberater befanden. Aber sie mußten feststellen, wohl zu ihrem
Erstaunen, daß das neugeborene Kind sich nicht an den Orten der Macht und der
Kultur befand, auch wenn sie an jenen Orten wertvolle Informationen über dieses
Kind bekamen. Sie merkten vielmehr, daß die Macht, auch die des Wissens,
manchmal den Weg zur Begegnung mit jenem Kind versperrt. Dann führte der Stern
sie nach Betlehem, in eine kleine Stadt; er führte sie unter die Armen, die
Demütigen, um den König der Welt zu finden. Gottes Maßstäbe sind anders als die
der Menschen; Gott zeigt sich nicht in der Macht dieser Welt, sondern in der
Demut seiner Liebe, jener Liebe, die unsere Freiheit bittet, aufgenommen zu
werden, um uns zu verwandeln und uns fähig zu machen, zu ihm zu gelangen, der
die Liebe ist. Aber auch für uns liegen die Dinge nicht viel anders als für die
Sterndeuter. Wenn man uns nach unserer Meinung fragte, wie Gott die Welt hätte
retten sollen, dann würden wir vielleicht antworten, daß er seine ganze Macht
hätte aufbieten sollen, um der Welt ein gerechteres Wirtschaftssystem zu geben,
in dem jeder das haben kann, was er will. In Wirklichkeit wäre das eine Art von
Gewalt gegenüber dem Menschen, weil es ihn grundlegender Elemente berauben
würde, die ihn kennzeichnen. Weder unsere Freiheit noch unsere Liebe würden
nämlich auf den Plan gerufen. Gottes Macht zeigt sich in ganz anderer Weise: in
Betlehem, wo wir der scheinbaren Machtlosigkeit seiner Liebe begegnen. Dorthin
müssen wir gehen, und dort ist es, wo wir Gottes Stern wiederfinden.
So wird uns auch ein
letztes wichtiges Element der Geschichte der Sterndeuter ganz deutlich: Die
Sprache der Schöpfung gestattet uns, ein gutes Stück des Weges auf Gott
zuzugehen, aber sie gibt uns nicht das endgültige Licht. Am Ende war es für die
Sterndeuter unverzichtbar, auf die Stimme der Heiligen Schriften zu hören: Nur
sie konnten ihnen den Weg weisen. Das Wort Gottes ist der wahre Stern, der uns
in der Ungewißheit des menschlichen Redens den überwältigenden Glanz der
göttlichen Wahrheit schenkt. Liebe Brüder und Schwestern, lassen wir uns leiten
von dem Stern, der das Wort Gottes ist, folgen wir ihm in unserem Leben, indem
wir mit der Kirche gehen, wo das Wort sein Zelt aufgeschlagen hat. Unser Weg
wird stets erleuchtet sein von einem Licht, das kein anderes Zeichen uns geben
kann. Und auch wir können Sterne für die anderen werden, Abglanz jenes Lichtes,
das Christus über uns erstrahlen ließ. Amen.
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Janez Šubic (1850–1889). L’Adorazione
dei Magi, 1877, 81 x 60, Galleria nazionale della
Slovenia, Lubiana
Conférence des évêques de France, « Épiphanie [archive] », sur eglise.catholique.fr : https://eglise.catholique.fr/approfondir-sa-foi/la-celebration-de-la-foi/les-grandes-fetes-chretiennes/epiphanie/
Dalla "Stella di Betlemme" alla creazione del mondo,
di Ettore Bianchi, Mario Codebò, Giuseppe Veneziano : http://www.archaeoastronomy.it/Betlemme_creazione_mondo.pdf
Voir aussi : http://museis.wordpress.com/2012/01/08/lepiphanie-dans-lart/
http://auto23652.centerblog.net/rub-epiphanie-.html
http://musicuspacem.com/2010/12/28/sermon-de-saint-bernard-pour-lepiphanie/