Fête du Très
PRÉCIEUX-SANG de Notre-Seigneur Jésus-Christ
L'Histoire de l'Église,
c'est l'histoire du Précieux Sang. "C'est par lui, et non par le sang des
taureaux et des boucs, que nous avons été rachetés; c'est par Son propre Sang
que le Christ est entré une fois pour toutes dans le Saint des Saints, après
avoir acquis une rédemption éternelle," déclare saint Paul, le premier
docteur du Précieux Sang.
Le sang des Martyrs et
les sueurs des Saints de tous les temps sont le prolongement du Précieux Sang
de Jésus-Christ. Chacun d'eux ne pouvait-il pas répéter avec saint Paul:
"J'achève en ma propre chair ce qui manque aux souffrances de
Jésus-Christ."
Aussi est-ce à bon droit
que la liturgie sacrée célèbre le Précieux Sang durant tout le cours de
l'année. Par le sacrifice des autels, Notre-Seigneur Jésus-Christ ne cesse de
répandre Sa vertu purificatrice sur le monde, criant non vengeance, mais
miséricorde. Il étouffe la voix des crimes des pécheurs et change les foudres
vengeresses en pluie de grâces. Le Père Éternel exige que le Sang de Son Fils
bien-aimé soit le bain qui purifie notre conscience. Ce Sang d'un si haut prix
nous est donné, non avec parcimonie, mais avec une générosité divine.
Incomparable Victime
préparée par l'Éternel, l'Enfant-Dieu commence Sa mission de Rédempteur au jour
de la Circoncision. Au jardin des oliviers, la terre est arrosée de la sueur de
Son sang adorable. Au prétoire, ce ne sont plus des gouttes, mais des ruisseaux
de sang qui coulent de tout Son corps, sous les coups redoublés de la
flagellation. Sa tête n'est pas épargnée, les épines qui y sont enfoncées
l'inondent et l'empourprent de Son sang.
Dans les sentiers du
Calvaire, tous les pas du Rédempteur sont marqués par des traces de sang. Ce
Précieux Sang jaillit encore avec effusion au moment où les soldats Lui
arrachent violemment Ses habits collés à Ses plaies. Lorsque Ses pieds et Ses
mains sont percés par de gros clous qui fixent Son saint corps à la croix,
quatre fleuves de sang fécondent la terre desséchée et maudite par le péché.
Avec le coup de lance, une nouvelle plaie s'ouvre encore et laisse sortir la
dernière goutte de sang des veines de notre très doux Sauveur.
Rachetés à un si haut
prix, ne nous rendons plus esclaves des créatures. Nous portons sur nos fronts
la croix du Christ, nous sommes teints de Son sang; n'effaçons pas les marques
d'une si glorieuse servitude. Puisqu'Il a racheté notre vie si chèrement,
consacrons-la toute entière au service de ce Dieu d'amour et ne rompons pas un
marché qui nous est si avantageux. Lorsque le prêtre offre ce Précieux Sang sur
l'autel, entourons-le de nos plus respectueux hommages.
Tiré de: Frères des
Ecoles Chrétiennes, Vies des Saints, Edition 1932, p. 229; Edition 1903,
p. 639-640 -- L'abbé Jouve, édition 1886, p. 499-500.
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/precieux-sang-de-jesus.html
Jehan Bellegambe (circa 1470–1535), Triptyque
du Bain mystique / Trittico della Piscina mistica, circa 1520, Peinture à
l'huile sur bois, 94 x 141, œuvre centrale : 82 x 58, chaque volet :
82 x 23, Palais des Beaux-arts, Lille. https://pba-opacweb.lille.fr/fr/notice/p-832-triptyque-du-bain-mystique-d936cc48-fb0d-42ed-93bc-1b7ef37df1c3
Le Précieux Sang
« Le Précieux Sang est le plus grand, le plus irrécusable de nos besoins. Il n'y a pas de véritable vie sans lui. Cependant il nous est très important de bien concevoir ceci, la création tout entière ne pouvait le mériter. Quelque nécessaire qu'il soit, il ne nous est nullement dû ; nous n'y avons aucun droit. L'amour de Dieu à notre égard nous a déjà paru comme une invention romanesque. Tout ce que Dieu a fait pour nous est prodigieux. Il nous est presque impossible de le croire, maintenant même que notre pensée s'y arrête avec plus de loisir. Nous connaissons la tendresse ineffable de notre Créateur, sa facilité à se laisser apaiser, la douceur de son Coeur, son inclination à pardonner. Nous savons que les besoins de ses créatures plaident auprès de lui d'une manière plus éloquente que nous ne pouvons le dire. Cependant, il n'y a pas de nécessité qui ait pu exiger le Précieux Sang, pas de mérites qui aient pu le gagner, pas de prières qui aient pu l'obtenir. Enfin, il n'y a pas d'intelligence créée, ni angélique, ni humaine, qui ait jamais pu imaginer rien de pareil.
Le ciel serait rempli de
multitudes innombrables de bienheureux aussi parfaits que saint Joseph, que
saint Jean-Baptiste ou les apôtres, et tous ces saints auraient-ils encore dans
leur sainteté le pouvoir de mériter, jamais, pendant des milliers et des
milliers de siècles, leurs mérites réunis n'auraient pu gagner une seule goutte
du Précieux Sang. [...] Réunissons ensemble les saints, les anges et Marie dans
tout l'éclat de leur sainteté, supposons que cette sainteté va toujours
croissant dans la suite sans fin des âges et des siècles, jamais ils n'auraient
pu mériter le mystère de l'Incarnation dont la vertu réparatrice réside dans le
Précieux Sang. Oh ! cette pensée inonde mon coeur de joie. Avoir toujours à
reposer sur la libre souveraineté de Dieu, au lieu de reposer sur ma petitesse
et ma misère ; toujours retomber sur la magnificence gratuite de Dieu, être
pour toujours redevable de tout, et de quel tout, à Jésus ! ô Dieu
miséricordieux ! cette joie est de toutes les joies de la terre celle qui se
rapproche le plus de la joie des cieux. »
R.P. F.W. Faber
(1814-1863), Le Précieux Sang ou le Prix de notre Salut, Paris, Ambroise
Bray, 1867 (4ème éd.).
SOURCE : http://www.chemindamourverslepere.com/mois-du-tres-precieux-sang/
Weingartener
Heilig-Blut-Tafel von 1489. Landesmuseum Württemberg, Stuttgart. Tafel 1:
Longinus öffnet mit seiner Lanze die Seite Christi. Norbert Kruse (Text), Peter
Frankenstein (Fotos): Die Weingartener Heilig-Blut-Tafel von 1489. (=
Kleinode; 1). Kreissparkasse, Ravensburg 1994 - Christ's side pierced
by a lance, drawing blood
Le Précieux Sang
L’Église, que les Apôtres ont rassemblée de toutes les nations qui sont sous le ciel, s’avance vers l’autel de l’Époux qui l’a rachetée de son Sang, et chante son miséricordieux amour. C’est elle qui est désormais le royaume de Dieu, la dépositaire de la vérité (Dom Guéranger).
Dom Guéranger, l’Année Liturgique
Jean-Baptiste a montré l’Agneau, Pierre affermi son trône, Paul préparé
l’Épouse : œuvre commune, dont l’unité fut la raison qui devait les rapprocher
de si près tous trois sur le Cycle. L’alliance étant donc maintenant assurée,
tous trois rentrent dans l’ombre ; et seule, sur les sommets où ils l’ont
établie, l’Épouse apparaît, tenant en mains la coupe sacrée du festin des
noces.
Tel est le secret de la
fête de ce jour. Son lever au ciel de la sainte Liturgie, en la saison
présente, est plein de mystère. Déjà, et plus solennellement, l’Église a révélé
aux fils de la nouvelle Alliance le prix du Sang dont ils furent rachetés, sa vertu
nourrissante et les honneurs de l’adoration qu’il mérite. Au grand Vendredi, la
terre et les cieux contemplèrent tous les crimes noyés dans le fleuve de salut
dont les digues éternelles s’étaient enfin rompues, sous l’effort combiné de la
violence des hommes et de l’amour du divin Cœur. La fête du
Très-Saint-Sacrement nous a vus prosternés devant les autels où se perpétue
l’immolation du Calvaire, et l’effusion du Sang précieux devenu le breuvage des
humbles et l’objet des hommages des puissants de ce monde. Voici que l’Église,
cependant, convie de nouveau les chrétiens à célébrer les flots qui s’épanchent
de la source sacrée : qu’est-ce à dire, sinon, en effet, que les solennités
précédentes n’en ont point sans doute épuisé le mystère ?
La paix faite par ce Sang
dans les bas lieux comme sur les hauteurs ; le courant de ses ondes ramenant
des abîmes les fils d’Adam purifiés, renouvelés, dans tout l’éclat d’une
céleste parure ; la table sainte dressée pour eux sur le rivage, et ce calice
dont il est la liqueur enivrante : tous ces apprêts seraient sans but, toutes
ces magnificences demeureraient incomprises, si l’homme n’y voyait les avances
d’un amour dont les prétentions entendent n’être dépassées par les prétentions
d’aucun autre amour. Le Sang de Jésus doit être pour nous à cette heure le Sang
du Testament, le gage de l’alliance que Dieu nous propose [58], la dot
constituée par l’éternelle Sagesse appelant les hommes à cette union divine,
dont l’Esprit de sainteté poursuit sans fin la consommation dans nos âmes. Et
c’est pourquoi la présente fête, fixée toujours à quelqu’un des Dimanches après
la Pentecôte, n’interrompt point l’enseignement qu’ils ont mission de nous
donner en ce sens, mais le confirme merveilleusement au contraire.
« Ayons donc confiance, ô
mes Frères, nous dit l’Apôtre ; et, par le Sang du Christ, entrons dans le
Saint des Saints. Suivons la route nouvelle dont le secret est devenu nôtre, la
route vivante qu’il nous a tracée au travers du voile, c’est-à-dire de sa
chair. Approchons d’un cœur vrai, d’une foi pleine, purs en tout, maintenant
ferme la profession de notre inébranlable espérance ; car celui qui s’est
engagé envers nous est fidèle. Excitons-nous chacun d’exemple à l’accroissement
de l’amour [59]. Et que le Dieu de paix qui a ressuscité d’entre les morts
notre Seigneur Jésus-Christ, le grand pasteur des brebis dans le Sang de
l’Alliance éternelle, vous dispose à tout bien, pour accomplir sa volonté, pour
que lui-même fasse en vous selon son bon plaisir par Jésus-Christ, à qui soit
gloire dans les siècles des siècles [60] ! »
Nous ne devons pas
omettre de rappeler ici que cette fête est le monument de l’une des plus
éclatantes victoires de l’Église au dernier siècle. Pie IX avait été chassé de
Rome, en 1848, par la Révolution triomphante ; dans ces mêmes jours, l’année
suivante, il voyait rétablir son pouvoir. Les 28, 29 et 30 juin, sous l’égide
des Apôtres, la fille aînée de l’Église, fidèle à son glorieux passé, balayait
les remparts de la Ville éternelle ; le 2 juillet, fête de Marie, s’achevait la
conquête. Bientôt un double décret notifiait à la Ville et au monde la
reconnaissance du Pontife, et la manière dont il entendait perpétuer par la
sainte Liturgie le souvenir de ces événements. Le 10 août, de Gaète même, lieu
de son refuge pendant la tourmente, Pie IX, avant d’aller reprendre le
gouvernement de ses États, s’adressait au Chef invisible de l’Église et la lui
confiait par l’établissement de la fête de ce jour, lui rappelant que, pour
cette Église, il avait versé tout son Sang. Peu après, rentré dans sa capitale,
il se tournait vers Marie, comme avaient fait en d’autres circonstances saint
Pie V et Pie VII ; le Vicaire de l’Homme-Dieu renvoyait à celle qui est le
Secours des chrétiens l’honneur de la victoire remportée au jour de sa
glorieuse Visitation, et statuait que la fête du 2 juillet serait élevée du
rite double-majeur à celui de seconde classe pour toutes les Églises : prélude
à la définition du dogme de la Conception immaculée, que l’immortel Pontife
projetait dès lors, et qui devait achever l’écrasement de la tête du serpent.
A LA MESSE.
L’Église, que les Apôtres
ont rassemblée de toutes les nations qui sont sous le ciel, s’avance vers
l’autel de l’Époux qui l’a rachetée de son Sang, et chante dans l’Introït son
miséricordieux amour. C’est elle qui est désormais le royaume de Dieu, la
dépositaire de la vérité.
Gage de paix entre le
ciel et la terre, objet des plus solennels hommages et centre lui-même de toute
Liturgie, protection assurée contre les maux de la vie présente, le Sang de
l’Homme-Dieu dépose dès maintenant dans les âmes et les corps de ceux qu’il a
rachetés le germe des joies éternelles.
L’Église demande, dans la
Collecte, au Père qui nous a donné son Fils unique, que ce germe divin ne reste
pas stérile en nous et arrive à son plein développement dans les cieux.
On fait mémoire du
Dimanche après la Pentecôte, qui cède à la fête du Précieux Sang les premiers
honneurs de cette journée [61].
ÉPÎTRE.
L’Épître qu’on vient de
lire est la confirmation de ce que nous avons dit du caractère de cette fête.
C’est par son propre Sang que le Fils de Dieu est entré dans les cieux ; le
Sang divin reste pour nous l’introducteur à l’Alliance éternelle. Ainsi l’ancienne
Alliance, fondée sur l’observation des préceptes du Sinaï, avait-elle consacré
dans le sang le peuple et la Loi, le tabernacle et les vases qu’il devait
contenir ; mais tout cela n’était que figure. « Or, dit saint Ambroise, c’est à
la vérité que nous devons tendre. Ici est l’ombre, ici l’image, là-haut la
vérité. Dans la Loi c’était l’ombre, l’image se trouve dans l’Évangile, la
vérité au ciel. Jadis on sacrifiait un agneau ; maintenant c’est le Christ :
mais ici sous les signes des Mystères, tandis qu’au ciel il est sans voiles. Là
seulement donc est la pleine perfection à laquelle se doivent arrêter nos
pensées, parce que toute perfection est dans la vérité sans image et sans ombre
» [62]. Là seulement sera le repos. Là, dès ce monde, aspirent les fils de Dieu
: sans y atteindre pleinement, ils s’en rapprochent chaque jour ; car là
seulement se trouve la paix qui fait les saints. « Seigneur Dieu, dit à son
tour un autre grand Docteur, saint Augustin, donnez-nous cette paix, la paix du
repos, la paix du septième jour, du sabbat sans couchant. Car, il est vrai,
tout cet ordre de la nature et de la grâce est bien beau pour vos serviteurs,
et bien bonnes sont les réalités qu’il recouvre ; mais ses images, ses modes
successifs, n’auront qu’un temps, et, leur évolution accomplie, il passera. Les
jours que vous avez remplis de vos créations se composent de matin et de soir,
le septième excepté qui n’a pas de déclin, parce que vous l’avez sanctifié dans
votre reposa jamais. Or ce repos, quel est-il, sinon celui que vous prenez en
nous, quand nous-mêmes reposons en vous dans la paix féconde qui couronne en
nous la série de vos grâces ? Repos sacré, plus productif que tout labeur, les
parfaits seuls vous connaissent, ceux-là qui ont laissé le travail divin accomplir
en eux l’œuvre des six jours » [63].
C’est pourquoi, nous dit
l’Apôtre, interprétant lui-même à l’aide des autres Écritures le passage qui
vient de lui être emprunté par la sainte Église, c’est pourquoi aujourd’hui, si
vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs [64]. Le Sang divin nous a
rendus participants du Christ [65] : à nous de ne pas dissiper, comme un bien
sans valeur, l’incorporation initiale qui nous unit au Chef divin ; mais
livrons-nous, sans défiance ni réserve, à l’énergie de ce ferment précieux qui
doit transformer en lui tout notre être. Craignons de manquer la promesse
rappelée dans notre Épître, et qui est celle d’entrer dans le repos de Dieu,
d’après saint Paul lui-même [66]. Elle regarde tous les croyants, affirme-t-il
[67], et ce divin sabbat est pour le peuple entier du Seigneur [68]. Donc, pour
y entrer, faisons diligence [69] ; n’imitons pas les Juifs que leur incrédulité
exclut pour jamais de la terre promise [70].
Le Graduel nous ramène au
grand témoignage de l’amour du Fils de Dieu, confié à l’Esprit-Saint avec le
Sang et l’eau des Mystères ; témoignage qui se relie d’ici-bas à celui que rend
dans les cieux la Trinité souveraine. Si nous recevons le témoignage des
hommes, le témoignage de Dieu est plus grand, proclame le Verset. Qu’est-ce à
dire, sinon encore une fois qu’il nous faut céder à ces invitations réitérées
de l’amour ? Nul, pour s’y dérober, n’est recevable à arguer de son ignorance,
ou d’un manque de vocation aux voies plus élevées que celles où se traînent nos
tiédeurs. Écoutons l’Apôtre s’adressant à tous, dans cette même Épître aux
Hébreux que l’Église nous fait lire en cette fête : « Oui, sans doute ; grandes
et ineffables sont ces choses. Mais si vous êtes devenus peu capables de les
comprendre, c’est par votre fait ; car, depuis le temps, vous devriez y être
maîtres. Vous êtes réduits au lait des enfants, quand votre âge réclame la
nourriture solide des parfaits. Quant à nous, dans nos instructions, faisant
trêve aux discours qui n’ont pour but que d’inoculer les premiers éléments du
Christ, nous devons nous porter plus avant, sans revenir sans cesse à poser le
fondement, qui consiste à se dégager des œuvres mortes et à ouvrir sur Dieu les
yeux de la foi. N’avez-vous pas été illuminés ? N’avez-vous pas goûté le don
céleste ? N’avez-vous pas été faits participants de l’Esprit-Saint ? Quelle
pluie de grâces, à tout moment, sur la terre de vos âmes ! Il est temps qu’elle
rapporte en conséquence à Dieu qui la cultive. Assez tardé ; soyez de ceux qui
par la patience et la foi hériteront des promesses, jetant votre espérance,
comme une ancre assurée, au delà du voile, aux plus intimes profondeurs, où
Jésus n’est entré devant nous que pour nous attirer à sa suite » [71].
ÉVANGILE.
C’est au grand Vendredi
que nous entendîmes pour la première fois ce passage du disciple bien-aimé. En
deuil au pied de la Croix où venait d’expirer son Seigneur, l’Église n’avait
point alors assez de lamentations et de larmes. Aujourd’hui elle tressaille
d’autres sentiments, et le même récit qui attirait ses pleurs la fait déborder
dans ses Antiennes en allégresse et chants de triomphe. Si nous voulons en
connaître la cause, demandons-la aux interprètes autorisés qu’elle-même a voulu
charger de nous donner sa pensée en ce jour. Ils nous apprendront que la
nouvelle Ève célèbre aujourd’hui sa naissance du côté de l’Époux endormi [72] ;
qu’à dater du moment solennel où l’Adam nouveau permit à la lance du soldat
d’ouvrir son Cœur, nous sommes devenus en vérité l’os de ses os et la chair de
sa chair [73]. Ne soyons plus étonnés si, dès lors, l’Église ne voit plus
qu’amour et vie dans ce Sang qui s’épanche.
Et toi, ô âme, rebelle
longtemps aux touches secrètes des grâces de choix, ne te désole point ; ne dis
pas : « L’amour n’est plus pour moi ! » Si loin qu’ait pu t’égarer l’antique
ennemi par ses ruses funestes, n’est-il pas vrai qu’il n’est point de détour,
point d’abîme peut-être, hélas ! Où ne t’aient suivie les ruisseaux partis de
la source sacrée ? Crois-tu donc que le long trajet qu’il t’a plu d’imposer à
leur poursuite miséricordieuse, en ait épuisé la vertu ? Fais-en l’épreuve. Et
tout d’abord, baigne-toi dans ces ondes purifiantes ; puis, abreuve à longs
traits au fleuve de vie cette pauvre âme fatiguée ; enfin, t’armant de foi, remonte
le cours du fleuve divin. Car s’il est sûr que, pour arriver jusqu’à toi, il ne
s’est point séparé de son point de départ, il est également assuré que, ce
faisant, tu retrouveras la source elle-même.
Crois bien, en effet, que
c’est là tout le secret de l’Épouse ; que, d’où qu’elle vienne, elle ne procède
point autrement pour trouver la réponse à la demande posée au sacré Cantique :
« Indiquez-moi, ô vous que chérit mon âme, le lieu de votre repos en ce Midi
dont l’ardeur est si douce [74] ! » D’autant que, remontant ainsi le fleuve
sacré, non seulement elle est sûre d’arriver au divin Cœur, mais encore elle
renouvelle sans fin, dans ses flots, la beauté très pure qui fait d’elle pour
l’Époux un objet de complaisance et de gloire [75]. Pour ce qui est de toi,
recueille aujourd’hui précieusement le témoignage du disciple de l’amour ; et
félicitant Jésus, avec l’Église son Épouse et ta mère, de l’éclat de sa robe
empourprée [76], aie bien soin aussi de conclure avec Jean : « Nous donc aimons
Dieu, puisqu’il nous a aimés lui-même le premier » [77].
L’Église, présentant les
dons pour le Sacrifice, rappelle en ses chants que le calice offert par elle à
la bénédiction des prêtres ses fils devient, par la vertu dès paroles sacrées,
l’intarissable réservoir d’où s’épanche sur le monde le Sang du Seigneur.
La Secrète implore le
plein effet de la divine Alliance, dont le Sang du Seigneur Jésus est venu le
moyen et le gage, depuis que son effusion, renouvelée sans fin aux saints
Mystères, a fait cesser le cri de vengeance que celui d’Abel faisait monter de
la terre au ciel.
On fait mémoire du
Dimanche. Le Prêtre ensuite entonne la Préface triomphante de la Croix, sur
laquelle s’est conclue dans le Sang divin l’union ineffable.
L’Antienne de Communion
chante le miséricordieux amour dont le Seigneur fit preuve à sa venue, ne se
laissant pas détourner de ses projets divins par l’entassement de crimes qu’il
devait dissoudre en son propre Sang, pour purifier l’Épouse. Grâce à l’adorable
Mystère de la foi opérant dans le secret des cœurs, quand il reviendra
visiblement, il ne restera plus de ce douloureux passé qu’un souvenir de
triomphe.
Abreuvés d’allégresse aux
fontaines du Sauveur, qui sont ses plaies sacrées, obtenons que le Sang
précieux qui rougit nos lèvres demeure, jusqu’en l’éternité, la source vive où
nous puiserons la béatitude et la vie.
On ajoute comme mémoire
la Postcommunion du Dimanche, dont l’Évangile se dit aussi, après la
bénédiction du Prêtre, en place de celui de saint Jean.
A VÊPRES.
Hier, ouvrant la fête,
l’Église chantait : « Quel est celui-ci qui vient de Bosra en Édom, avec sa
robe richement teinte ? Il est beau dans ce vêtement ! — C’est moi, était-il
répondu, dont la parole est toute de justice, moi qui viens défendre et sauver
». Celui qui parlait ainsi était vêtu d’une robe teinte de sang, et le nom
qu’on lui donne, c’est le Verbe de Dieu. « Pourquoi donc, reprenait l’Église,
votre robe est-elle rouge, et vos vêtements comme les habits de ceux qui
foulent le vin dans le pressoir ? — J’ai été seul à fouler le vin, et nul
d’entre les hommes ne m’a prêté aide ». Ainsi apparaissait, par la vertu du
Sang divin, celui auquel le Psalmiste avait dit : « Levez-vous dans votre
gloire et votre beauté, et marchez au triomphe [78] ! » Après l’Époux, un autre
dialogue nous montrait ce matin l’Épouse, puisant elle-même dans ce Sang
précieux la surhumaine beauté qui convient au banquet des noces de l’Agneau.
Car les Antiennes des Laudes mettaient en scène, ainsi qu’il suit, les membres
de l’Église, spécialement les Martyrs, en qui sa gloire rayonne davantage : «
Ceux-ci que l’on voit revêtus de robes blanches, qui sont-ils, et d’où sont-ils
venus ? — Ceux-là sont venus de la grande tribulation, et ont lavé leurs robes
dans le Sang de l’Agneau, C’est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu et le
servent jour et nuit. Ils ont vaincu le dragon par le Sang de l’Agneau et la
parole du Testament. — Bienheureux ceux qui lavent leurs robes dans le Sang de
l’Agneau ! »
L’Église ce soir revient
à son Seigneur, en reprenant aux secondes Vêpres les Antiennes des premières.
Si cette fête doit passer
comme toute fête ici-bas, son objet reste et fait le trésor du monde. Qu’elle
soit pour chacun de nous, comme elle l’est pour l’Église, un monument des plus
sublimes faveurs du ciel. Puisse chaque année, en ramenant son passage sur le
Cycle, trouver en nos cœurs de nouveaux fruits d’amour éclos sous la rosée
féconde du Précieux Sang.
[58] Ex. XXIV, 8 ; Heb.
IX, 20.
[59] Heb. X, 19-24.
[60] Ibid. XIII, 20-21.
[61] Le commentaire de
l’Année Liturgique date d’avant la réforme du calendrier de St Pie X, qui
libéra le 1er dimanche de juillet de la fête du Précieux Sang pour la fixer au
1er juillet.
[62] Ambr. De Offic. I,
48.
[63] Aug. Confess. XIII,
35-37 ; de Genesi ad litt. IV, 13-17 ; et alibi passim.
[64] Heb. III, 7-8, ex
Psalm. XCIV.
[65] Ibid. 14.
[66] Ibid. IV, 1.
[67] Ibid. 3.
[68] Ibid. 9.
[69] Ibid. 11.
[70] Ibid. II, IV.
[71] Hebr. V, VI.
[72] Aug. Homil. diei, ex
Tract, CXX in Johan.
[73] Sermo IIi Nocturni.
[74] Cant. I, 6.
[75] Eph. V, 27.
[76] Quis est iste qui
venit de Edom, tinctis vestibus de Bosra ? Iste formosus in stola sua. Prima
Antiphona in Vesperis.
[77] I Johan. IV, 19.
[78] Psalm. XLIV.
Bhx cardinal
Schuster, Liber Sacramentorum
Aujourd’hui le Missel
note l’octave de saint Jean-Baptiste, qui pourtant, dans le calendrier romain,
apparaît seulement durant le bas moyen âge. Dans la réforme liturgique
accomplie sous Pie X, on fixa au contraire à ce jour la fête du Précieux Sang,
déjà instituée sous Pie IX et attribuée au premier dimanche de juillet.
Le sens de cette fête est
analogue au sens de celle du Sacré-Cœur. Le Sang représente le prix de la
commune rédemption que l’amour de Dieu ne voulut pas être inférieur à Lui-même.
Il existe une relation intime entre le Cœur et le Sang, non seulement parce
que, au dire de saint Jean, du Cœur blessé de Jésus jaillit après sa mort le
sang et l’eau ; mais parce que le premier calice où ce Sang divin fut consacré
et vivifié fut le Cœur du Verbe incarné.
Le bienheureux Gaspar del
Bufalo fut à Rome l’apôtre de la dévotion au Précieux Sang, sous le vocable
duquel il fonda une congrégation de missionnaires. Son corps repose dans
l’antique diaconie de Sainte-Marie in Trivio, et dans la Ville éternelle les vieillards
se souviennent du fervent missionnaire.
La messe est d’une
facture tout à fait récente. Dans l’ancien rit romain, la messe du dimanche de
la Passion était consacrée à rappeler au souvenir des fidèles l’efficace du
Sang de Jésus-Christ.
L’introït emprunte son
antienne au cantique des Bienheureux dans l’Apocalypse (V, 9-10) : « Par votre
Sang, Seigneur, vous nous avez rachetés de toute tribu, de toute langue, de
tout peuple et de toute nation, et, de nous, vous avez formé le royaume de
notre Dieu ». La rédemption est universelle, parce que Dieu est la charité par
essence, et celle-ci n’a ni mesure ni bornes. Quels que soient le rang et la
condition de vie où l’on se trouve, la plus héroïque sainteté est donc
possible, et les fastes de l’Église le démontrent.
Suit le psaume 88. Tandis
que, dans le royaume céleste, c’est-à-dire dans ce royaume dont parlait saint
Jean tout à l’heure, les anges très purs entonnent le trisagion à la gloire de
la sainteté de Dieu, les âmes rachetées dans le Sang de l’Agneau élèvent un
autre cantique, beaucoup plus adapté à leur humble condition : « Je chanterai
éternellement les miséricordes du Seigneur ; et mes lèvres annonceront à tous
les âges votre vérité ».
Voici la première
collecte : « Seigneur éternel et tout-puissant qui avez établi votre Fils
Rédempteur du monde, et qui avez voulu être apaisé par son Sang ; faites que
vénérant par un culte solennel le prix de notre rachat, nous évitions par ses
mérites tous les maux ici-bas, pour obtenir ensuite dans le ciel la plénitude
de son efficacité ».
La première lecture
(Hebr., IX, 11-15) commune à la messe du dimanche de la Passion, dont cette
fête récente constitue en quelque sorte une répétition. Après le sacrifice du
Calvaire, il est impossible de désespérer de son salut. Si l’efficacité du sang
des victimes légales de l’Ancien Testament était si grande, combien supérieure
ne sera pas celle du Sang du Christ qui, dans les ardeurs du Paraclet, s’offrit
tout entier à la sainteté et à la justice du Père pour le rachat du monde ?
Chaque fois donc que nous levons les yeux vers l’image du Crucifix et que nous
contemplons ses plaies et son sang, disons-lui avec confiance et amour :
vulnera tua, merita mea. Mes mérites, Seigneur, ce sont les plaies que vous
avez voulu souffrir pour moi.
Le répons est tiré de la
Ire Épître de saint Jean, v, 6-8. « Voici que vient Jésus-Christ, qui n’est pas
tel par le seul baptême dans l’eau du Jourdain, — comme le prétendait la fausse
Gnose, — mais par l’eau et par le sang, — c’est-à-dire par la réalité de son
humanité unie hypostatiquement à la divinité et reconnue authentiquement par la
divine Trinité sur les eaux du Jourdain ». « Ils sont trois ceux qui sont
témoins au ciel. Le Père, le Verbe et l’Esprit Saint, et ces trois sont un ». «
Ils sont trois, ceux qui attestent la divinité de Jésus à l’occasion de son
immersion dans le Jourdain. Le Saint-Esprit, l’eau — c’est-à-dire le baptême —
et le sang, — c’est-à-dire sa véritable humanité, — et ces trois témoignages en
constituent un seul ».
Le verset alléluiatique
forme la suite du passage précédent : « Alléluia. Si nous recevons le
témoignage humain, combien plus grand est le témoignage divin ! »
A vrai dire, celui qui a
choisi ces passages pour la fête du Précieux Sang s’est arrêté trop
exclusivement à la mention du sang, sans tenir compte du contexte de l’épître
de saint Jean. Ici l’Apôtre veut démontrer, contre les gnostiques, la divinité
du Christ, en soutenant qu’il est tel dès sa conception en vertu de l’union
hypostatique, et non pas simplement parce qu’au moment de son baptême lui
aurait été conférée la divinité en raison de ses mérites, comme le voulaient
les hérétiques. « Non, dit Jean, Jésus est né Fils de Dieu, et il ne l’est pas
devenu plus tard. Non in aqua solum, sed in aqua et sanguine ».
La lecture évangélique
(Ioan., XIX, 30-35) est la même que pour la fête du Sacré-Cœur de Jésus. Le
Sauveur, dans sa Passion, a répandu son Sang en grande abondance. Or on se
demande pourquoi Jean rapporte en termes si solennels la dernière effusion de
son sang mêlé à de l’eau, quand déjà le Cœur de Jésus avait cessé de battre ? A
cause de son symbolisme, répondent les Pères. La fausse gnose prétendait que la
divinité avait abandonné Jésus au moment où il s’écria sur la Croix : Deus meus,
Deus meus, ut quid dereliquisti me ? Jean au contraire, qui avait déjà soutenu
précédemment que le témoignage rendu par l’Esprit Saint à la divinité de Jésus
dans les eaux du Jourdain était identique à celui qui ressortait du symbolisme
de l’eau et du sang jaillis de son cœur après la mort, rapporte ici le prodige,
l’authentiquant de la garantie propre de l’Apôtre du Verbe.
L’antienne pour
l’offrande des oblations est tirée de la Ire Épître aux Corinthiens (X, 16) et
contient probablement une allusion à la coupe qui, au banquet pascal, était
appelée le calice de bénédiction. Jésus fit du symbole une réalité, et la coupe
de bénédiction devint l’Eucharistie. « Le calice de bénédiction sur lequel nous
prononçons la consécration, n’est-il pas la Communion au Sang du Christ ? Et le
pain que nous brisons n’est-il pas la Communion au Corps du Christ ? »
La collecte sur les
oblations s’inspire de l’Épître ad Hebræos : « Par les mérites de ces divins
Mystères, faites que nous puissions, Seigneur, nous unir ainsi au Médiateur du
testament nouveau, Jésus, pour renouveler ensuite dignement sur vos autels
l’offrande de son Sang, beaucoup plus éloquent que le sang d’Abel ».
L’antienne pour la
Communion est tirée de l’Épître aux Hébreux et nous rappelle le caractère différent
de la double parousie du Christ. (Hebr., IX, 28) : « Une première fois le
Christ s’offrit comme victime d’expiation pour les péchés de l’humanité. La
seconde fois, Il apparaîtra sans avoir de péchés à expier, mais pour conduire
au salut tous ceux qui attendent sa venue ».
La prière d’action de
grâces s’inspire des textes bien connus d’Isaïe (XII, 4) et de saint Jean (IV,
14) ; mais il semble que le rédacteur de la messe les ait joints l’un à l’autre
avec peu de bon goût littéraire : « Admis, Seigneur, à votre table sacrée, nous
avons puisé avec joie les eaux aux sources du salut ; nous vous demandons donc
que le sang du Rédempteur devienne en nous comme une source d’eau qui s’élève
jusqu’à la vie éternelle ».
Dans la sainte Écriture,
la grâce est à bon droit comparée à l’eau qui est... pretiosa et casta, comme
chantait saint François, De même, en effet, que l’eau est limpide, qu’elle
rafraîchit, féconde et purifie, ainsi l’œuvre du Divin Paraclet apaise la concupiscence,
expie les fautes, ramène l’âme à sa vérité native et lui confère la force de
s’élever à Dieu et d’agir conformément à ce nouvel état surnaturel de fille du
Très-Haut.
Follower of Miguel de Santiago (1620–1706), Cristo al pie de la columna, 58 x 64, Museo de Artes Universidad de los Andes
Dom Pius Parsch, Le
Guide dans l’année liturgique
Le sang divin, le prix de
la Rédemption.
Cette fête populaire
dépasse le Vendredi-Saint, le jour de la mort du Seigneur, les fêtes de la
Croix et la fête du Sacré-Cœur ; elle met devant nos yeux la valeur immense du
divin sang rédempteur. Tout le mois de juillet est consacré au « Précieux Sang
» (c’est intentionnellement que cette fête a été placée le premier jour du
mois).
Cette fête n’appartient
pas à la liturgie strictement classique car elle est née de la réflexion, de la
méditation. L’antique liturgie aime dans ses fêtes l’action plutôt que la
pensée. D’un autre côté cette fête correspond aux aspirations de l’âme moderne
qui s’attache si volontiers à la méditation de la Passion du Christ. Cette fête
a en outre l’avantage de nous placer au centre même de notre foi, la Rédemption
Conformément à cet esprit, nous allons rassembler les Images différentes que
l’Église, au bréviaire et au missel, nous donne du Précieux Sang. Nous les
partagerons en trois groupes : 1. Images figuratives, extraites de l’Ancien
Testament ; 2. Images historiques, l’histoire du Précieux Sang du Seigneur ; 3.
Images symboliques
1. Trois images
figuratives.
a) L’Église nous ramène
au berceau de l’humanité. Caïn et Abel offrent chacun un sacrifice. Le
sacrifice d’Abel est agréable à Dieu, mais pas celui de Caïn. Ce fut l’origine
du péché de jalousie et finalement du fratricide. La terre altérée but le sang
d’Abel. Mais le sang cria vengeance contre le meurtrier. C’est une figure du
sang du Christ qui, sur le Calvaire, crie non pas vengeance mais rédemption.
b) Quelques millénaires
plus tard. Le peuple d’Israël est opprimé par les Égyptiens. Dieu ordonne au
peuple d’immoler un agneau pascal et d’enduire de son sang les montants des
portes. L’ange de la mort passera devant ces maisons sans entrer. Mais, là où
les portes ne seront pas marquées de sang, tous les premiers-nés masculins
seront tués, depuis le premier-né du roi jusqu’à celui de la servante. Ce sang
sur les montants des portes est une figure du sang du Christ. « Le sang d’un
agneau peut-il sauver un homme ? Non ; mais il a de la puissance comme figure
du sang rédempteur ». Quand le meurtrier voit le seuil de notre âme marqué du
sang du Christ, il passe sans s’arrêter ; notre âme est sauvée.
c) Le Prophète Isaïe
voit, dans sa vision, un homme qui écrase des raisins dans le pressoir (C’était
la coutume en Orient de piétiner les raisins rouges dans le pressoir). Le
Prophète interroge cet homme : « Pourquoi ton vêtement est-il si rouge ? » «
J’ai dû fouler seul le pressoir, et parmi les peuples personne n’est avec moi
». Celui qui foule le pressoir est le Christ dont l’habit est rougi par le sang
rédempteur.
2. Images historiques. —
L’Église nous montre les premières gouttes de sang qui brillèrent sur le
couteau le jour de la circoncision de Jésus. Sur le mont des Oliviers, nous
voyons, dans la nuit, au clair de lune, le visage divin couvert du sang de
l’agonie. L’infortuné Judas, désespéré, jette dans le temple l’argent du sang ;
« J’ai trahi le sang innocent ». L’Église nous conduit ensuite à la colonne de
la flagellation et nous montre le Seigneur dans sa plus profonde humiliation.
Sous les coups cruels, le sang divin jaillit de tous côtés sur le sol. Le
Christ est conduit devant Pilate. Celui-ci montre à la foule le corps
ensanglanté : Ecce homo. Nous marchons à travers les rues de Jérusalem et nous
suivons les traces sanglantes qui nous conduisent jusqu’au Golgotha. Du bois de
la Croix ruisselle le sang. Un soldat ouvre le côté du Seigneur, et il en coule
du sang et de l’eau.
3. Deux images
symboliques.
a) Adam dort d’un sommeil
extatique. Dieu ouvre son côté, prend une côte et en forme Ève, la mère des
vivants. Nous considérons en esprit le second Adam, l’Adam divin, le Christ. Il
dort du sommeil de la mort. De son côté ouvert coulent du sang et de l’eau.
C’est le symbole du baptême et de l’Eucharistie, le symbole de la seconde Ève,
la mère de tous les vivants. Par le sang et l’eau le Christ voulait sauver tous
les nombreux enfants de Dieu et les mener à la fin éternelle.
b) Nous voyons une
cérémonie du culte juif au jour de la Fête de l’Expiation. Le grand-prêtre
pénètre une fois par an dans le Saint des Saints, et asperge l’arche d’alliance
avec le sang des taureaux et des boucs en signe d’expiation pour les péchés du
peuple. L’Église nous présente cette image en lui donnant une signification
plus élevée : le grand-prêtre divin, le Christ, entre une fois pour toutes, le
Vendredi Saint, dans le Saint des Saints du ciel, qui n’est pas fait de main
d’homme ni aspergé avec le sang des taureaux et des boucs ; il procure au
peuple avec son propre sang une éternelle rédemption. Cette image est mise sous
nos yeux par l’Épître du jour
Une image finale : L’Église nous conduit au dernier acte du sacrifice. Nous voyons un office célébré au ciel : au centre, sur l’autel, l’Agneau, immolé mais vivant, empourpré de son sang ; autour de lui, la foule innombrable des élus, en vêtements blancs, lavés dans le sang de l’Agneau. La foule des saints chante l’hymne de la Rédemption : « Vous nous avez rachetés par votre sang, nous qui venons de toute tribu, de tout peuple, de toute nation ! » — Maintenant, de la méditation passons aux actes. Nous sommes assez heureux pour posséder réellement parmi nous ce Divin Sang, pour l’offrir au Père céleste en faveur des âmes du monde entier ; oui, nous pouvons le faire fructifier.
SOURCE : http://www.introibo.fr/Le-Precieux-Sang-1er-juillet
Vigor Boucquet (1619–1677), They cleaned
their souls in the blood of Christ. circa 1663, 220 x 165, Sint-Walburgakerk /
Église
Sainte-Walburge de Furnes
LE PRECIEUX SANG
L'histoire tout entière
de l'Église est l'histoire du précieux sang, car c'est l'histoire de la
prédication de Jésus crucifié, selon la mémorable expression de saint Paul.
Cette dévotion est née avec le christianisme. L'Apôtre des nations la
recommande à chaque page de ses sublimes écrits : il y parle en effet
constamment de la croix de Jésus-Christ et du sang qu'il a répandu pour le
salut du monde ; il revient sans cesse à ce sujet et c'est un besoin pour son
amour de s'y arrêter. Les saints Pères, en particulier saint Jean Chrysostome
et saint Augustin, ont marché sur les traces de saint Paul ; et parmi les
Saints, ceux que nous honorons davantage sont ceux qui ont le plus honoré la
Passion de Notre Seigneur, qui ont reçu le plus dignement son corps comme
nourriture et son sang comme breuvage divin.
Sainte Catherine de
Sienne a beaucoup contribué à propager le culte du précieux sang, comme
dévotion spéciale. On cite encore parmi les servantes de Dieu qui se
distinguèrent par un amour plus ardent du précieux sang, Osanna de Mantoue, qui
était ravie en extase chaque fois qu'elle voyait du sang ; sainte
Marie-Madeleine de Pazzi ; la vénérable Marie-Françoise des Cinq Plaies,
religieuse d'Alcantara; Françoise de la Mère de Dieu, carmélite de France ; la
vénérable Anne de Jésus, compagne de sainte Thérèse, qui, un jour en
communiant, eut la bouche remplie d'un sang délicieux qui découlait de
l'hostie; la carmélite Marguerite de Beaune; Marguerite de la Passion,
carmélite de Rouen, et tant d'autres.
On vénère en divers
endroits des reliques soit d'un sang miraculeux, soit du précieux sang, et les
grâces obtenues par ce moyen ont augmenté cette dévotion. Elle fut l'objet de
plusieurs confréries qui contribuèrent aussi beaucoup à la répandre et à
l'accroître. Il en existait anciennement une à Ravenne ; il y en avait une à
Rome sous Grégoire XIII. Mais c'est spécialement sous Pie VII qu'une
archiconfrérie du précieux sang fut établie à Rome. Ce Pape l'enrichit de
nombreuses indulgences ; il favorisa de même la congrégation des missionnaires
du précieux sang, fondée sous son pontificat. L'existence de confréries du même
genre en Espagne atteste une dévotion spéciale pour le précieux sang dans ce
pays. L'Angleterre a occupé aussi sa place autrefois dans l'histoire de cette
dévotion. Le frère d'Henri III, Richard de Cornouailles, apporta dans ce pays
une relique importante du précieux sang, et il fonda la congrégation des
Bonshommes pour la garder. La France a donné, entre autres, les Bernardines du
précieux sang, qui atteignirent la plénitude de leur développement à Paris, en
1654.
Mais nul pontificat n'a
été aussi favorable que celui de Pie IX, au développement de la dévotion au
précieux sang. C'est sous lui que, par suite d'une révélation particulière, le
scapulaire rouge a été institué et enrichi de nombreuses indulgences. La
confrérie du précieux sang a vu, grâce à la munificence du Pontife, augmenter
ses indulgences ; et par suite de nouvelles confréries ayant le même but ont
été établies dans différentes villes. Quand Pie IX, après son exil de Gaële,
rentra dans Rome, il adressa à l'univers entier un décret qui instituait une
nouvelle fête du précieux sang, le premier dimanche de juillet. L'institution
de cette fête demeure aussi un monument des vicissitudes de l'Église et de
l'assistance qu'elle reçoit de son divin fondateur.
Prenant pour guide le
Père Faber, comme nous venons de le faire, nous indiquerons, quand nous
parlerons de la fête de juillet, la nature de la dévotion au précieux sang et
les avantages que les âmes pieuses en doivent retirer.
La fête du 1er juillet
Toutes les dévotions
ayant leurs fruits caractéristiques, leurs significations théologiques, nous
allons dire quelque chose des traits distinctifs de la dévotion au Précieux
Sang. Notre époque est une époque de libertinage ; et une époque de libertinage,
par une sorte de logique pratique, est toujours une époque d'infidélité. Tout
ce qui fait ressortir le côté de Dieu dans la création, et exalte son action
surnaturelle et incessante dans le monde, est une controverse à laquelle
l'infidélité ne peut résister. Or, c'est ce que la dévotion au Précieux Sang
fait d'une manière fort remarquable. Elle nous montre que l'on ne peut trouver
la véritable signification de toutes choses que dans le plan de la rédemption,
en dehors de laquelle il serait de toute inutilité de discuter les problèmes de
là création. Elle nous révèle le caractère de Dieu aussi bien que celui de
l'oeuvre de Jésus. En faisant ressortir les merveilles de l'Église et la vertu
des sacrements, elle fait pénétrer dans nos cœurs l'amour de la souveraineté
divine, en même temps que le sentiment d'une liberté large, pleine et entière.
En répandant une brillante lumière sur les réalités humaines les plus intimes
de l'incarnation, elle prévient la fausse spiritualité.
Un autre trait distinctif
de la dévotion au Précieux Sang, c'est la manière dont elle fait ressortir, et
dont elle conserve toujours présent à nos yeux le principe du sacrifice. Le
sacrifice est tout particulièrement l'élément chrétien de la sainteté; et
c'est précisément cet élément que la nature a en horreur et qu'elle repousse
de toutes ses forces. Ce serait chose facile d'être un homme spirituel, si pour
cela il suffisait d'avoir des vues droites, des sentiments élevés, ou des
aspirations ferventes. La pierre de touche de la spiritualité, c'est la
mortification. Les amusements mondains, le bien-être domestique, une nourriture
choisie, l'habitude quotidienne de faire toujours notre propre volonté dans les
moindres détails de la vie, sont toutes choses incompatibles avec la sainteté,
lorsqu'elles sont habituelles et qu'elles forment le courant normal et
ordinaire de notre existence. La peine est nécessaire pour la sainteté; la
souffrance est essentielle pour la destruction de l'amour-propre ; il est de
toute impossibilité que les habitudes de vertu puissent se former sans la
mortification volontaire, et la douleur doit féconder la grâce, pour lui faire
porter des fruits. Si un homme ne s'impose pas constamment des sacrifices, il
se trompe, il est dans l'illusion, et il ne fait aucun progrès dans la
spiritualité. Si un homme ne renonce pas tous les jours à lui-même, il ne porte
pas sa croix. Toutes les formes, toutes les images, toutes les associations,
toutes les idées de la dévotion au Précieux Sang respirent le sacrifice. Elles
fatiguent l'âme par un sentiment perpétuel de mécontentement et de défiance à
l'égard de tout ce qui n'est pas sacrifice; et cette gêne est une sollicitation
de la grâce. Avec le temps, elles nous pénètrent de l'amour du sacrifice; et
gagner cet amour du sacrifice, c'est avoir gravi les premières hauteurs de la sainteté,
c'est respirer l'air pur et fouler le sol plus uni du plateau supérieur des
montagnes de la perfection. C'est la mission particulière du Précieux Sang, de
prêcher une croisade contre la tranquillité du bien-être.
Un autre trait
caractéristique de la dévotion au Précieux Sang, c'est qu'elle ne prend pas la
place des autres dévotions, mais que par son extension même elle leur procure
un plus large espace pour se développer. Il nous est impossible d'avoir une
dévotion égale pour tous les objets, il n'y a pas assez de largeur en nous pour
cela; nous sommes obligés de prendre les choses en détail. Le Calvaire finit
par détourner nos pensées de Bethléem, et Bethléem finit par détourner nos
pensées du Calvaire. Un mystère vient se mettre à la traverse d'un autre, et
les dévotions se dérobent mutuellement la lumière. Mais ce qu'il y a de
particulier dans la dévotion au Précieux Sang, c'est qu'elle n'embarrasse pas
les autres, et qu'au contraire elle favorise plutôt leur développement. Elle
n'est pas seulement une dévotion distincte, séparée, et douée de son esprit
propre, mais elle entre aussi dans d'autres dévotions; elle est une forme
particulière, et une forme que beaucoup d'entre elles peuvent revêtir. Elle se
mêle de la manière la plus naturelle avec la dévotion à la sainte Vierge. Elle
est une splendeur ajoutée à chacun de ses mystères; elle répand sur eux la
lumière; et elle fait venir Marie dans les mystères de Jésus. Elle a, comme
nous le verrons bientôt, un rapport spécial avec l'Immaculée Conception. Elle
forme en elle-même une dévotion séparée envers notre tendre Mère, considérée
comme la source du Précieux Sang, et uns dévotion de la tendresse la plus
ineffable, puisque c'est la dévotion à son Cœur immaculé et à son sang pur et
sans tache.
Elle est aussi une
variété de la dévotion à la Passion. Elle nous offre un point de vue sous
lequel nous pouvons considérer chacun des mystères séparés de ce grand drame,
en même temps qu'elle est un moule dans lequel nous pouvons les jeter tous pour
ne plus en faire qu'un seul. Elle produit ainsi l'unité dans la dévotion de la
Passion, et elle y produit aussi la variété puisqu'elle vient s'y ajouter comme
dévotion spéciale. Lorsque nous désirons embrasser l'ensemble de la passion
d'un seul coup d'œil, nous sentons que, ne la considérer que comme le mystère
unique de la Passion, c'est quelque chose de trop large pour nous, et que nous
tombons dans le vague. Or, le vague est précisément ce que nous devons chercher
à éviter dans la dévotion à la Passion. Sa vertu réside dans son caractère
saisissant; à moins d'avoir ce caractère, elle ne sera pas vraie ; et si elle
n'est pas vraie, elle ne sera pas respectueuse. Aussi nous avons divers moyens
à l'aide desquels nous obtenons l'unité dans le mystère de la Passion, quoique
nous en considérions séparément les diverses parties. Nous prenons les cinq
jugements de Notre Seigneur, ses sept voyages, ses sept paroles ou ses cinq
plaies. Toutes ces choses sont d'excellentes inventions de l'amour; mais le Précieux
Sang nous donne une unité plus naturelle et aussi des détails plus frappants.
Nous pouvons dire la même
chose de la dévotion à Jésus ressuscité. C'est une dévotion que nous cultivons
par des méditations séparées sur les belles apparitions des quarante jours. Nous
en retirons de brillantes pensées sur Dieu, les vues les plus lumineuses sur sa
souveraineté adorable, des désirs célestes, une dévotion plus respectueuse et
plus profonde envers Marie, un zèle plus ardent des âmes, et tout ce qui peut
servir à l'allégresse de sa sainteté. L'allégresse est le trait distinctif de
cette dévotion. Mais lorsque nous désirons lui donner de l'unité, nous la
trouvons, cette unité, ou bien dans la dévotion à l'âme de notre tendre
Sauveur, ou bien dans la dévotion à son Sang précieux.
La dévotion au Précieux
Sang est aussi une autre forme de la dévotion au Saint-Sacrement. La dévotion
au Précieux Sang dans le calice peut être considérée non seulement comme une
nouvelle forme de cette dévotion, mais aussi comme une dévotion particulière,
en même temps que l'adoration spéciale du Précieux Sang, lorsque nous nous
tenons à genoux devant le tabernacle, est une forme de dévotion qui dit
beaucoup à notre intelligence, et qui nous rend plus capables de comprendre les
augustes réalités de ce redoutable sacrement.
Mais il n'y a pas pour la
dévotion au Précieux Sang d'alliance plus étroite que celle qui existe entre
elle et la dévotion au Sacré Cœur; le Précieux Sang est la richesse du Sacré
Cœur ; le Sacré Cœur est le symbole du Précieux Sang, et non seulement son
symbole, mais son palais, son foyer, sa source. C'est au Sacré Cœur qu'il doit
la joie de sa mobilité et la gloire de son impétuosité. C'est au Sacré Cœur qu'il
retourne avec une promptitude de tous les instants, et c'est à lui qu'il
s'adresse comme un entant à sa mère, pour en recevoir de nouvelles forces, une
nouvelle vigueur et la continuation des pulsations qui ne doivent jamais
s'arrêter. La dévotion au Précieux Sang est la dévotion qui dévoile les
réalités physiques du Sacré Cœur. La dévotion au Sacré Cœur est l'expression
figurative des qualités, des dispositions, et du génie du Précieux Sang; la
figure seulement est elle-même une réalité vivante et adorable. Le Sacré Cœur
est le Cœur de notre Rédempteur : cependant ce n'est pas le Sacré Cœur qui nous
a rachetés. C'est uniquement le Précieux Sang, et rien que le Précieux Sang,
qui a été l'instrument choisi de notre rédemption. C'est dans cette réalité
spéciale, dans cet office où il n'a pas d'égal, dans ce privilège que personne
ne partage avec lui, que réside la grandeur du Précieux Sang, grandeur qu'il
communique aussi à la dévotion qui lui est consacrée. Sans cette distinction,
la dévotion au Précieux Sang et la dévotion au Sacré Cœur n'en formeraient
qu'une seule, considérée sous deux différents aspects. L'une honorerait les
opérations actuelles de la nature humaine de notre tendre Sauveur, l'autre
exalterait ses dispositions intérieures, ses charmes cachés, sa tendresse
caractéristique, ses libéralités prodigues, et ses magnifiques affections.
L'une aurait à s'occuper des opérations, l'autre de leurs significations;
l'une examinerait les actes, l'autre, leurs conséquences; l'une serait
l'explication et le commentaire de l'autre. Telle est l'intimité de leur union.
Mais le fait mystérieux que le sang et le sang seul de Jésus a été choisi pour
être le prix de la rédemption de l'homme, et que c'est le sang seulement et le
sang versé dans la mort qui nous a réellement rachetés, ce fait, disons-nous,
revêt le Précieux Sang d'une majesté distinctive, à laquelle ne participent
que par circonstance le corps et l'âme de Notre-Sei-gneur. De là il suit que,
si nous voyons communément que la dévotion au Précieux Sang et la dévotion au
Sacré Cœur vont ensemble, nous voyons aussi de temps en temps, et c'est une
exception à la règle donnée plus haut, que l'une vient se mettre à la traverse
de l'autre, comme si elle n'en était qu'un aspect différent, plus en rapport
avec le goût spirituel de l'âme. Mais en réalité celte apparence d'opposition
n'est qu'une preuve de l'intimité de leur alliance.
En parlant de celte
harmonie de la dévotion au Précieux Sang avec les autres dévotions, nous devons
mentionner un autre de ses traits distinctifs, qui offre un grand intérêt au
point de vue dont il enchaîne toutes les vies de Jésus, de façon à n'en faire
qu'une seule. Le Précieux Sang fait dans la dévotion ce qu'il fait dans la
réalité de son existence. De même qu'il pénètre le corps tout entier de Nôtre
Seigneur, et qu'il est sa vie, ainsi il est le moule dans lequel ne viennent
plus en former qu'une seule toutes ces vies. Le Précieux Sang coule dans toutes
ces vies, et il est leur seule et unique vie humaine. Cependant il n'est pas un
lien purement Imaginatif auquel notre dévotion se plaît à les rattacher, par
convenance, comme autant de grains d'un chapelet, il est une unité vivante ; en
coulant dans toutes, il n'en fait qu'une seule, et il donne à chacune d'elles
une signification spéciale, une lumière particulière.
Son usage comme puissance
d'intercession est un autre trait caractéristique de la dévotion au Précieux
Sang. C'est l'office spécial du sang de notre Sauveur d'intercéder. Son
existence même est la plus puissante de toutes les prières ; sa présence dans
le ciel est une force qui n'est surpassée que par la toute-puissance. Le
Précieux Sang a été la force par laquelle Dieu a racheté l'homme. Il est la
force au moyen de laquelle l'homme obtient auprès de Dieu. Il a été l'oblation
qui, dans son offrande actuelle, a réconcilié avec ses créatures coupables le
Créateur offensé. Il a été l'oblation dont la prévision seule a déterminé Dieu
à inonder le monde de miséricordes, et dont l'imitation, dans le sang des
animaux, a été autrefois la religion véritable de la terre. Il est l'oblation
qui donne aux oblations chrétiennes toute leur efficacité par leur union
spirituelle avec elle-même. Il est l'oblation dont la répétition réelle sur
l'autel continue à donner à la création ses droits à l'indulgence de son
Créateur. Sous ce rapport aussi la dévotion au Précieux Sang offre une réalité
plus vivante et plus intime que les autres dévotions. Bien des révélations, qui
nous viennent de l'autre monde, attestent la dévotion particulière des morts au
Précieux Sang. Il a été permis à des âmes du purgatoire d'apparaître et de dire
comment, dans leur patrie de souffrance et de désolation, il n'y a que le sang,
le sang de l'adorable sacrifice de la messe qui puisse éteindre les feux qui
les dévorent. Les tableaux qui représentent les anges tenant des calices
auprès du côté ouvert de Jésus, pendant que Marie prie à ses pieds, et puis,
versant ces calices dans les flammes du purgatoire, ne font que nous exposer
simplement cette vérité catholique telle qu'elle existe dans la pensée des
fidèles. Les prières pour la conversion des pécheurs cherchent naturellement
leur efficacité dans l'oblation du Précieux Sang ; le Précieux Sang s'est
répandu pour leur conversion. La conversion est sa principale occupation sur
la terre ; c'est son ouvrage bien plus que le nôtre. Employé pour atteindre ce
but, il est quelque chose de plus qu'une puissance d'intercession ; c'est lui
qui accomplit l'oeuvre, il est tout à la fois la prière et la réponse à la
prière. La prière pour l'exaltation de l'Église a spontanément recours au
Précieux Sang, car l'Église est sa création spéciale, et la dévotion à
l'Église est sa dévotion personnelle. C'est pourquoi il n'attend que notre
invitation pour se joindre à nous avec toute l'impatience de l'amour. Aussi,
nous pouvons bien nommer la dévotion au Précieux Sang une dévotion apostolique.
Il y a encore un autre
trait caractéristique de cette dévotion, qui nous est fourni par son histoire,
mais qui est loin toutefois de ne reposer que sur les circonstances
historiques; c'est son alliance particulière avec l'Immaculée Conception. Le
principal office de ces deux mystères est de faire mieux ressortir la grâce
réparatrice, et tous les deux nous prêchent également la rédemption. Le
Précieux Sang a été l'instrument qui a racheté le monde ; et l'Immaculée
Conception a été la première et la plus grande des victoires qu'il ait
remportées. Ainsi, l'Immaculée Conception a été la plus haute et la plus
ancienne des œuvres du Précieux Sang. Mais il y a plus que tout cela, nous
voyons dans ces deux mystères un cercle vicieux ravissant de cause et d'effet
; car tantôt c'est la cause qui est l'effet, et tantôt l'effet qui devient
cause. C'est dans l'Immaculée Conception, qui est son œuvre de prédilection,
que le Précieux Sang a d'abord pris naissance ; et l'Immaculée Conception n'a
existé qu'à cause du Précieux Sang ; elle n'a existé que pour garantir sa
pureté et protéger son honneur. Le Précieux Sang, par les mouvements
souterrains de son ardent amour, a élevé les montagnes de l'Immaculée Conception,
et puis, il a coulé de leur sommet comme l'onde pure d'une fontaine pour le
bonheur des nations. L'Immaculée Conception rentre donc de fait dans la
dévotion au Précieux Sang. Elle est l'offrande la plus riche de la création,
faite par la Reine des créatures qui, dans la jubilation de son aurore sans
tache, a ainsi couronné le Précieux Sang, en recevant elle-même sur son front
sa couronne de prédilection.
Il n'y a donc rien
d'étonnant que nous trouvions dans ces deux dévotions, la dévotion au Précieux
Sang et la dévotion à l'Immaculée Conception, une similitude d'esprit, une
similitude de dons, et une similitude de grâces. Mais quelle est la distinction
que la dévotion au Précieux Sang ne partage avec aucune autre ? Est-ce qu'il
n'est pas une grandeur qui lui soit uniquement personnelle ? Oui, il en est
une, mais elle n'est pas seule pour la posséder, et elle la partage avec la
dévotion au Saint-Sacrement. Le privilège distinctif de la dévotion au Précieux
Sang consiste en ce qu'elle renferme l'union particulière d'adoration et de
dévotion, qui forme la spiritualité du ciel. Mais considérons plus
attentivement l'esprit de cette dévotion, tel que nous le révèlent les fruits
qu'il produit dans l'âme.
D'abord, il nourrit en
nous un étonnement plein d'amour et toujours renaissant à la vue des choses
ordinaires de la foi. Le surnaturel n'est pas nécessairement la même chose que
le merveilleux ; l'amour du surnaturel est quelque chose de plus élevé que le
désir du merveilleux ; c'est une grâce plus grande, une grâce féconde, une
grâce qui en renferme beaucoup d'autres ; il y a peu de grâces que nous
dussions désirer avec plus d'empressement, pour beaucoup de raisons, mais pour
celle-ci en particulier, qu'elle donne une très grande fécondité aux trois vertus
théologales. La multitude est attirée par les miracles, les prophéties, les
apparitions, les visions et les héroïsmes extraordinaires d'une sainteté
inimitable. Nous devons aussi nous laisser attirer par ces objets ; Dieu les
offre comme autant d'attraits, et dans son intention, ils doivent nous attirer.
Mais pour l'âme qui réfléchit, pour l'âme qui aime, les choses communes de la
foi sont mille fois plus attrayantes ; et pour la plupart aussi, elles sont en
elles-mêmes beaucoup plus merveilleuses. Dans la religion, ce qui est commun
vaut mieux que ce qui ne l'est pas ; car les choses communes sont universelles,
et ce sont ses dons les plus précieux que Dieu donne à tous les hommes, et ses
dons particuliers qu'il accorde au petit nombre. Cette manière d'agir est une
des voies de Dieu qui mérite d'être observée et justement appréciée ; ses
faveurs de choix sont les plus universelles. Or, de toutes les choses
surnaturelles, le Précieux Sang est la plus répandue, la plus commune et la
plus accessible. Il entre dans tout ce qu'il y a de plus ordinaire dans la
religion, avec une ubiquité qui ne se fatigue jamais, et sa dévotion participe
à cette universalité qui lui est personnelle. Dans la spiritualité, à mesure
que les années s'écoulent, les sages apprécient de plus en plus cette estime et
cet amour des choses communes de la foi.
Voici un autre fruit de
l'esprit de cette dévotion au Précieux Sang. Il est plus facile d'aimer Dieu
que d'avoir confiance en lui. Notre plus grand défaut, dans le culte que nous
rendons à Dieu, c'est le manque de confiance en lui. La confiance est la marque
de la vérité de l'adoration ; c'est la plénitude tranquille de l'amour. Quoi,
mieux que l'étude du Précieux Sang, peut nous donner cette confiance en Dieu ?
Qui peut douter de Jésus, quand il le voit verser son sang? Soit que nous
regardions les grandeurs de ce sang précieux, ou ses libéralités, ou sa
tendresse, ou ses particularités, le résultat de notre contemplation sera une
confiance ferme et filiale. De là naîtra la générosité à l'égard de Dieu, cette
vertu si importante, dont nous déplorons tous les jours l'absence en nos âmes,
et que nous ne prenons jamais la peine d'acquérir. Il est plus aisé d'être
généreux, lorsque nous parvenons à avoir une entière confiance dans l'objet de
notre amour. D'ailleurs, la prodigalité du Précieux Sang nous fera gagner la
générosité, comme par une sorte de contagion. Il est difficile de vivre au
milieu des flammes, et de ne pas brûler soi-même. L'excès de l'amour se trahit
par l'imitation. Nous forons de grandes choses pour Dieu, si nous nous
entretenons continuellement des grandes choses que Dieu a faites pour nous.
Un autre don de cette
dévotion est une haine violente et intelligente du péché. Il est inutile que la
haine soit intelligente, si elle n'est pas aussi violente, et il vaudrait mieux
qu'elle ne fût pas violente, si elle n'était pas, en même temps intelligente.
Ce que réclame le plus impérieusement notre fidélité pour Dieu, c'est la
sévérité à l'égard de la déloyauté. Notre vie, qu'est-ce autre chose qu'un
composé de résistances à la grâce, de mépris d'avertissements divins, de
lenteur dans l'exécution de nos devoirs, et d'inspirations négligées? Si nous
haïssions le péché, comme nous devrions le haïr, purement, fermement, énergiquement,
nous ferions plus de pénitences, nous nous imposerions plus de châtiments, et
la douleur de nos fautes persévérerait autrement dans nos cœurs. Et puis, le
couronnement de la déloyauté à l'égard de Dieu, c'est l'hérésie ; c'est le
péché des péchés, le plus rebutant des objets sur lesquels puisse s'abaisser
l'œil de Dieu dans ce monde de malice. Elle est la souillure de la vérité
divine, la pire de toutes les impuretés. Cependant, combien nous la traitons
légèrement ! Nous la regardons, et nous demeurons calmes ; nous la touchons, et
nous ne frissonnons pas, nous nous mêlons avec elle, et nous n'éprouvons pis de
crainte , nous la voyons toucher les choses sacrées, et nous n'avons pas le
sentiment du sacrilège ; nous respirons son odeur, et nous ne manifestons aucun
signe d'horreur ou de dégoût. Nous n'aimons pas assez Dieu pour entrer dans une
sainte colère pour sa gloire. Nous n'aimons pas assez les hommes pour rendre à
leurs âmes le service d'être vrais à leur égard. Nous n'avons plus l'esprit
antique de l'Église, ni son antique génie. Notre charité n'est pas vraie, parce
qu'elle n'est pas sévère, et elle n'est pas persuasive, parce qu'elle n'est
pas vraie Dans ces jours où l'hérésie est répandue si universellement, nous
avons besoin que saint Michel mette un cœur nouveau en nous. Mais la dévotion
au Précieux Sang, avec son attachement à l'Église et sa parure des sacrements,
nous donnera le cœur de saint Michel, et nous revêtira de la force nécessaire
pour manier son épée. Qui jamais a tire cette épée avec une précipitation plus
noble, ou qui a usé de la victoire avec plus de tendresse que ce généreux
archange, dont le cri de guerre était : Tout pour Dieu ?
Le Précieux Sang est le
sang de celui qui est spécialement la vérité incréée. Il est le sang de celui
qui est venu avec sa vérité pour racheter les âmes. Aussi, l'amour des âmes
est-il une autre grâce qui dérive de l'esprit de cette dévotion De toutes les
choses qui existent, l'amour des âmes est peut être le plus éminemment
catholique II semble que c'est un sentiment surnaturel, qui n'appartient qu'a
l’Église II y a plusieurs classes de Saints, distinguées les unes des autres
par des glaces toutes différentes, et par des dons dissemblables, presque
incompatibles. Cependant, l'amour des âmes est un instinct commun aux Saints de
toutes les classes. C'est une grâce qui vient accompagnée du plus grand nombre
de faveurs, et qui suppose l'exercice du plus gland nombre de vertus C'est la
grâce qui déplaît le plus au public irréligieux, car le péché lui même a ses
instincts de conservation ; et c'est une grâce qui est particulièrement
désagréable aux personnes mondaines. C'est un don aussi qui exige un
discernement spirituel d'une délicatesse plus qu'ordinaire, car il est partout
et toujours l'accord de l'enthousiasme et de la discrétion. L'activité
naturelle, l'émulation vulgaire, une Bienveillance bruyante, l'amour de la
louange, l'habitude de se mêler à tout, la trop grande estime de nos capacités,
la bouillante ardeur d'une ferveur exagérée, l'obstination des vues
particulières les folies sans fin d'une originalité indocile , toutes ces
choses préparent autant d'illusions pour l'âme, et elles les multiplient
tellement par leurs combinaisons variées, que le don de conseil et la vertu de
prudence, de même que la froide audace d'un apôtre sont de toute nécessité pour
l'exercice de cet amour des âmes. C'est une grâce laborieuse aussi, une grâce
qui ennuie l'esprit, fatigue l'intelligence et apporte des désappointements au
cœur. Voilà pourquoi, chez beaucoup de personnes, elle a une durée si courte.
Elle entre dans la ferveur de presque tout le monde, mais elle se trouve dans
la persévérance d'un bien petit nombre. C'est une grâce qui ne vieillit jamais,
qui jamais n'éprouve les sentiments de la vieillesse, jamais ne ressent sa
lenteur, ni son besoin de repos. Aussi, bon nombre d'hommes la laissent de
côté, comme un objet appartenant à la jeunesse ; pour eux, c'est un état par
lequel il fallait passer, mais dont on ne tarde pas à sortir ensuite. L'âme
d'un apôtre est toujours jeune. Elle était mûre dans sa jeune prudence, et elle
est impétueuse dans son zèle orné de cheveux blancs.
Mais si c'est une grâce
sans laquelle il est difficile de persévérer, c'en est une aussi qui donne une
grande unité et une consistance merveilleuse à la vie d'un homme, et qui finit
nécessairement par la couronner du succès le plus digne d'envie. S'il n'y a
rien qui exige un travail plus pénible que l'amour des âmes, il n'y a rien non
plus qui promette un succès aussi certain. L'amour des âmes est une combinaison
parfaite de grandeurs spirituelles. C'est la plus large de. toutes les
expressions du Sacré Cœur. Mieux que toute autre chose, il unit la charité
envers Dieu et la charité envers les hommes. Il semble d'un côté comprendre Dieu
d'une manière intuitive, et de l'autre posséder en lui-même un attrait
surnaturel, qui le fait couronner le roi des hommes. Par lui, l'homme est doué
d'une fécondité surprenante et jouit d'un bonheur que rien ne peut lui ôter. Il
arrache du cœur la jalousie, la rivalité, les petitesses. L'amour des âmes vit
également dans l'action et dans la contemplation, et il satisfait par là pour
de nombreuses omissions dans la vie spirituelle. Il donne une simplicité
charmante au caractère, modérant ce qu'il y aurait de trop enjoué, égayant ce
qu'il y aurait de trop sérieux. Il est une émanation de la grandeur
apostolique, une part à la mission des Apôtres, dont la vocation est au-dessus
de toutes les autres vocations du monde, comme leur sainteté a été supérieure à
toutes les autres saintetés. Il pénètre l'âme d'un violent amour de Jésus, et
il la fait participer à ce qu'il y a de communicatif dans l'adorable caractère
de Dieu. Quelle grâce de posséder cet amour des âmes ! Et c'est la grâce
peut-être qui ressort de la manière la plus directe, la plus naturelle et la
plus infaillible de la dévotion au Précieux Sang.
Un autre fruit de la
dévotion au Précieux Sang est une grande dévotion aux Sacrements. Le zèle des
âmes est donné naturellement pour faire triompher les Sacrements. L'homme
apostolique connaît les Sacrements par expérience. Il a vu ce qu'il y a de
magique dans leurs opérations. Il a vu comment ils peuvent demeurer au sein de
la corruption, semblables à des charmes divins, et détruire par leur influence
mystérieuse tout ce qu'il pouvait y avoir de nuisible dans le voisinage, les
restes, les associations, les racines et les attraits du péché. Il a manié
leurs réalités divines, et c'est plutôt ce qu'il a vu que ce qu'il croit, qu'il
adore. Mais non seulement une grande dévotion aux Sacrements est une suite
nécessaire du zèle des âmes, elle est aussi un remède efficace contre tout ce
qu'il y a de mondain, de matériel et d'antisurnaturel dans les tendances de
l'époque. Et cette dévotion se développera en nous, à mesure que nous ferons
des progrès dans la dévotion au Précieux Sang.
L'effet de la dévotion au
Précieux Sang sur notre dévotion à la sainte Vierge peut bien aussi être cité
comme une de ses grâces, et l'une des révélations de son esprit. Par elle notre
dévotion à Marie devient partie intégrante de notre dévotion à Jésus, et ces
deux dévotions se trouvent réunies en une seule. Elle fait entrer Marie d'une
manière si intime dans le plan de la rédemption, et en même temps elle la
considère séparément revêtue d'une telle splendeur, que le langage le plus
élevé dont les Saints usaient à son égard nous devient facile, et qu'il n'est
plus que l'expression naturelle de l'amour qui nous anime. Pour être
enthousiaste, notre amour de Marie n'a besoin que d'être théologique. La
dévotion au Précieux Sang revêt Marie d'une gloire nouvelle. Par elle, Jésus
glorifie Marie, et Marie glorifie Jésus. Par elle, les mystères de Marie
brillent comme désastres lumineux, et le Précieux Sang forme la clarté de la
nuit de pourpre au milieu de laquelle leur éclat se montre plus visible et plus
distinct. Celui qui peut trouver un point de vue différent d'où notre tendre
Mère lui apparaît plus grande qu'auparavant, s'est procuré un nouveau moyen de
sanctification, car il a acquis une puissance nouvelle pour aimer Dieu; or, la
dévotion au Précieux Sang est remplie de pareils points de vue.
La dévotion au Précieux
Sang doit aussi naturellement nous donner un amour spécial pour la sainte
humanité. Elle nous fait pénétrer jusque dans les plus profondes retraites de
la vie humaine de Notre Seigneur. Comme chacune des pulsations de ce Sang divin,
tous ses mystères présentent, à notre foi et à notre amour les réalités
redoutables de la nature créée de Jésus, en même temps qu'ils paraissent ouvrir
à nos regards les merveilles de l'union hypostatique, et nous en démontrer
toute la force. Notre Seigneur Jésus-Christ est Bien ; et nous l'adorons tous
comme tel. Mais il y a une adoration particulière de sa Divinité qui procède
d'un amour spécial pour son humanité. Nous voudrions bien aimer Dieu comme il
nous aime. Mais il y a dans son amour pour nous une tendresse que son infinie
majesté ne nous permet pas de lui rendre. Cependant, l'adoration de la divinité
de Jésus, inspirée par une dévotion spéciale à son humanité, renferme un je ne
sais quoi qui insinue cet élément de tendresse dans notre adoration, sans
diminuer la sainte terreur de notre anéantissement; cet élément est un des dons
particuliers de la dévotion au Précieux Sang.
Où se trouve Jésus, là
tout honneur, toute gloire, tout amour se réunissent autour de Dieu le Père.
Qui peut douter alors que la dévotion au Précieux Sang ne soit aussi une
dévotion au Père éternel ? Pensez à l'immensité de l'amour de Dieu le Père
pour ce Sang rédempteur ; de toutes les créations possibles, c'est lui seul
qu'il a choisi pour être le prix de notre rédemption. Sa valeur seule a pu
rendre au Créateur les trésors de gloire que le péché de la créature avait
cherché à lui ravir. C'est seulement à la suite de sa victoire qu'il a bien
voulu condescendre à recevoir de nouveau la souveraineté dont il avait été
dépouillé ; sa plénitude seule a pu satisfaire les exigences de ses
perfections outragées, et il n'y a que sa mansuétude qui ait pu ramener une
paix universelle entre le ciel et la terre. C'est à la personne du Père, par
appropriation, que cette précieuse rançon de nos âmes a été payée. Bien plus,
notre dévotion au sang du Fils n'est qu'une imitation de la complaisance que le
Père y trouve. Ce sang est sa joie et sa dévotion ; nous unir à lui dans cette
dévotion au sang de son Fils, c'est, en toute vérité, pratiquer une dévotion
spéciale envers lui. La dévotion au Père éternel ! voilà la grâce si suave que
nous devons appeler de toute l'ardeur de nos désirs.
Le Précieux Sang est une
source intarissable dont les eaux fécondes coulent sur les âmes et les emportent
dans leur cours vers l'abîme sans fond de l'amour. Travaillons donc à
développer de plus en plus dans nos âmes cette dévotion précieuse que l'Église
cherche aujourd'hui à raviver en nous.
Les Confréries du
Précieux Sang ont été enrichies de nombreuses indulgences par les papes
Grégoire XVI, Pie VII et Pie IX.
SOURCE : http://www.salve-regina.com/salve/La_f%C3%AAte_du_pr%C3%A9cieux_sang
Le
Christ en croix, Strasbourg, 1410-1420. Verre coloré, peint à la grisaille et
mis en plombs, 156 x 75. Strasbourg, Musée de l’Œuvre Notre-Dame
Feast
of the Most Precious Blood of Our Lord Jesus Christ
formerly 1st Sunday in
July
Friday after the fourth
Sunday of Lent on some calendars
Article
Celebrates the Blood of
Our Saviour, shed for the redemption of mankind, mentioned repeatedly in the
New Testament. Since the Council of Trent theologians generally
hold that it was an essential part of the Sacred Humanity and consequently
hypostatically united to the Second Person of the Blessed Trinity and therefore
an object of adoration. Although special honour was bestowed upon it by the
Apostles and Fathers and many saints,
yet a feast in
its honour was not celebrated till the beginning of the 19th
century, when Saint Gaspare
del Bufalo obtained permission to have it celebrated in the Missionary
Society of the Precious Blood. Pope Blessed Pius
IX extended the feast to
the entire Church in 1849.
There has been an arch-confraternity of the Precious Blood since 1815.
Additional
Information
Catholic
Encyclopedia: Feast of the Most Precious Blood
Catholic
Encyclopedia: Precious Blood
New Catholic Dictionary
Roman
Martyrology, 1914 edition
Saints
and Saintly Dominicans, by Blessed Hyacinthe-Marie
Cormier, O.P.
Sanguis
Christi – On Promoting Devotion to the Most Precious Blood of Our Lord Jesus
Christ, by Pope John
XXIII, 30
June 1960
The
Most Precious Blood, by Father Caspar, CP
other
sites in english
images
video
e-books
All Glory to the
Blood of Jesus
Precious
Blood, The Price of Our Salvation, by Father Frederick William Faber
Why
Are Thy Garments Red, the Glories of the Precious Blood, by Father Max
Francis Walz
fonti
in italiano
MLA
Citation
“Feast of the Most
Precious Blood of Our Lord Jesus Christ“. CatholicSaints.Info. 24 December
2021. Web. 20 October 2025.
<https://catholicsaints.info/feast-of-the-most-precious-blood-of-our-lord-jesus-christ/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/feast-of-the-most-precious-blood-of-our-lord-jesus-christ/
Relic
of the Holy Blood, Basilica of the
Holy Blood, Bruges, Belgium
Interior of
Basilica of the Holy Blood - Bruges ; Reliquary of the Precious
Blood
Precious Blood
The blood of our Divine
Saviour. Jesus, at the Last Supper, ascribes to it the same life-giving power
that belongs to His flesh (see EUCHARIST). The Apostles, St. Peter (1 Peter
1:2, 19), St. John (1 John 1:7; Apocalypse 1:5 etc.), and above all St. Paul
(Romans 3:25; Ephesians 1:7; Hebrews 9:10) regard it as synonymous with Jesus's
Passion and Death, the source of redemption. The Precious Blood is therefore a
part of the Sacred Humanity and hypostatically united to the Second Person of
the Blessed Trinity. In the fifteenth century some theologians, with a view of
determining whether the blood shed by the Saviour during His Passion remained
united to the Word or not, raised the point as to whether the Precious Blood is
an essential part or only a concomitant of the Sacred Humanity. If an essential
part, they argued, it could never be detached from the Word; if a concomitant
only, it could. The Dominicans held the first view, and the Franciscans the
second. Pius II, in whose presence the debate took place, rendered no doctrinal
decision on the point at issue, However, chiefly since the Council of Trent
(Sess, XIII, c. 3) called the body and blood of Jesus "partes Christi
Domini the trend of theological thought has been in favour of the Dominican
teaching. Francisco Suárez and de Lugo look askance at the Franciscans' view,
and Faber writes: "It is not merely a concomitant of the flesh, an
inseparable accident of the body. The blood itself, as blood, was assumed
directly by the Second Person of the Blessed Trinity" (Precious Blood, i).
The blood shed during the triduum of the Passion therefore reunited to the body
of Christ at the Resurrection, with the possible exception of a few particles
which instantly lost their union to the Word and became holy relics to be
venerated but not adored. Some such particles may have adhered and yet adhere
to the instruments of the Passion, e.g. nails, scourging pillar, Scala Sancta.
Several places like Saintes, Bruges, Mantua etc. claim, on the strength of
ancient traditions, to possess relics of the Precious Blood, but it is often
difficult to tell whether the traditions are correct. Viewed as a part of the
Sacred Humanity hypostatically united to the Word, the Precious Blood deserves
latreutical worship or adoration. It may also like the Heart or the Wounds from
which it flowed, be singled out for special honour, in a way that special
honour was rendered it from the beginning by St. Paul and the Fathers who so
eloquently praised its redeeming virtue and rested on it the Christian spirit
of self-sacrifice. As Faber remarks, the lives of the saints are replete with
devotion to the Precious Blood. In due course of time the Church gave shape and
sanction to the devotion by approving societies like the Missionaries of the
Precious Blood; enriching confraternities like that of St. Nicholas in Carcere,
in Rome, and that of the London Oratory; attaching indulgences to prayers and
scapulars in honour of the Precious Blood; and establishing commemorative
feasts of the Precious Blood, Friday after the fourth Sunday in Lent and, since
Pius IX, the first Sunday of July.
Sources
BENEDICT XIV, De
servorum Dei Beatificatione, II, 30; IV, ii, 10, de Festis, I, 8 (Rome, 1747);
FABER, The Precious Blood (Baltimore, s.d.); HUNTER, Outlines of
Dogm. Theol. (New York, 1896); IOX, Die Reliquien des Kostb. Blutes
(Luxemburg, 1880); BERINGER, Die Ablässe (12th ed., Paderborn, 1900).
Sollier,
Joseph. "Precious Blood." The Catholic Encyclopedia. Vol.
12. New York: Robert Appleton Company, 1911. 1 Jul.
2018 <http://www.newadvent.org/cathen/12372c.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by W. Stuart French, Jr. Dedicated
to Theresa Gloria Roberts French.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. June 1, 1911. Remy Lafort, S.T.D.,
Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2023 by Kevin Knight.
Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : http://www.newadvent.org/cathen/12372c.htm
Jan Claudius de Cock (1667–1736), The veneration of the Holy Blood, 1704, Pen in brown, brush in gray, gray wash, in black chalk border , 15.9 x 13.1, signed and dated in pen in gray on the lower left, on the picture support: Joan Claudius de Cock / inv. del. 1704. Herzog Anton Ulrich Museum, Braunschweig, Lower Saxony
Feast of the Most
Precious Blood
For many dioceses there are
two days to which the Office of the Precious Blood has been assigned, the
office being in both cases the same. The reason is this: the office was at
first granted to the Fathers of the Most Precious Blood only. Later, as one of
the offices of the Fridays of Lent, it was assigned to
the Friday after the fourth Sunday in Lent. In many dioceses these
offices were adopted also by the fourth Provincial Council of Baltimore (1840).
When Pius IX went
into exile at Gaeta (1849)
he had as his companion the saintly Don Giovanni Merlini, third superior
general of the Fathers of the Most Precious Blood. Arrived at Gaeta, Merlini suggested
that His Holiness make a vow to extend the
feast of the Precious Blood to the entire Church if he would
again obtain possesion of the papal dominions.
The pope took
the matter under consideration, but a few days later sent his domestic prelate Jos. Stella
to Merlini with the message: "The pope does not deem
it expedient to bind himself by a vow; instead His
Holiness is pleased to extend the feast immediately to all Christendom". This
was 30 June, 1849, the day the French conquered Rome and the
republicans capitulated. The thirtieth of June had been a Saturday before the
first Sunday of
July, wherefore the pope decreed
(10 August, 1849) that henceforth every first Sunday of July
should be dedicated to the Most Precious Blood.
Müller,
Ulrich. "Feast of the Most Precious Blood." The Catholic
Encyclopedia. Vol. 12. New York: Robert Appleton
Company, 1911. <http://www.newadvent.org/cathen/12373a.htm>.
Transcription. This
article was transcribed for New Advent by Wm Stuart French, Jr. Dedicated
to Theresa Gloria Roberts French.
Ecclesiastical
approbation. Nihil Obstat. June 1, 1911. Remy Lafort, S.T.D.,
Censor. Imprimatur. +John Cardinal Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2023 by Kevin Knight.
Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : https://www.newadvent.org/cathen/12373a.htm
Carlo Crivelli (circa 1435–circa 1495), Saint Francis Collecting the Blood of Christ, circa 1490, tempera on panel, Museo Poldi Pezzoli, Milan
On Promoting Devotion to
the Most Precious Blood
Pope John XXIII - 1960
ON PROMOTING DEVOTION TO
THE MOST PRECIOUS BLOOD OF OUR LORD JESUS CHRIST
To his Venerable Brother
Patriarchs, Primates, Archbishops, Bishops and other Local Ordinaries in Peace
and Communion with the Apostolic See
Venerable brethren:
greetings and apostolic blessings.
From the very outset of
our pontificate, in speaking of daily devotions we have repeatedly urged the
faithful (often in eager tones that frankly hinted our future design) to
cherish warmly that marvellous manifestation of divine mercy toward individuals
and Holy Church and the whole world redeemed and saved by Jesus Christ: we mean
devotion to his Most Precious Blood.
From infancy this
devotion was instilled in us within our own household. Fondly we still recall
how our parents used to recite the Litany of the Most Precious Blood every day
during July.
The Apostle’s wholesome
advice comes to mind: “Keep watch, then, over yourselves, and over God’s
Church, in which the Holy Spirit has made you bishops; you are to be the
shepherds of that flock which he won for himself at the price of his own
blood.”[1] Now among the cares of our pastoral office, venerable brethren, we
are convinced that, second only to vigilance over sound doctrine, preference
belongs to the proper surveillance and development of piety, in both its
liturgical and private expressions. With that in mind, we judge it most timely
to call our beloved children’s attention to the unbreakable bond which must
exist between the devotions to the Most Holy Name and Most Sacred Heart of
Jesus — already so widespread among Christianns — and devotion to the incarnate
Word’s Most Precious Blood, “shed for many, to the remission of sins.”[2]
It is supremely important
that the Church’s liturgy fully conform to Catholic belief (“the law for prayer
is the law for faith”[3]), and that only those devotional forms be sanctioned
which well up from the unsullied springs of true faith. But the same logic
calls for complete accord among different devotions. Those deemed more basic
and more conducive to holiness must not be at odds with or cut off from one
another. And the more individualistic and secondary ones must give way in
popularity and practice to those devotions which more effectively actuate the
fullness of salvation wrought by the “one mediator between God and men, Jesus
Christ, who is a man, like them, and gave himself as a ransom for them all.”
[4] Through living in an atmosphere thus charged with true faith and solid
piety the faithful can be confident that they are “thinking with the Church”
and holding fast in the loving fellowship of prayer to Christ Jesus, the high
priest of that sublime religion which he founded and which owes to him its
name, its strength, its dignity.
The Church’s wonderful
advances in liturgical piety match the progress of faith itself in penetrating
divine truth. Within this development it is most heart-warming to observe how
often in recent centuries this Holy See has openly ap proved and furthered the
three devotions just mentioned. From the Middle Ages, it is true, many pious
persons prac ticed these devotions, which then spread to various dioceses and
religious orders and congregations. Nevertheless it remained for the Chair of
Peter to pronounce them orthodox and approve them for the Church as a whole.
Suffice it to recall the
spiritual favours that our predecessors from the sixteenth century on have
attached to prac ticing devotion to the Most Holy Name of Jesus, which in the
previous century St. Bernardine of Siena untiringly spread throughout Italy. Approval
was given first to the Office and Mass of the Most Holy Name and later to the
Litany.[5] No less striking are the benefits the popes have attached to
practising devotion to the Most Sacred Heart of Jesus, whose rise and spread
owe so much to the revelations of the Sacred Heart to St. Margaret Mary
Alacoque.[6] So highly have all the popes regarded this devotion that again and
again in their official acts they have expounded its nature, defended its
validity, promoted its practice. Their crowning achievement on this devotion
are three splendid encyclicals.[7]
Likewise the devotion to
the Most Precious Blood, which owes its marvellous diffusion to the
19th-century Ro man priest, St. Gaspar del Bufalo, has rightly merited the
approval and backing of this Apostolic See. We may recall that by order of
Benedict XIV the Mass and Office in honour of the divine Saviour’s adorable
Blood were composed. And to fulfill a vow made at Gaeta Pius IX extended the
feast to the whole Church.[8] Finally, as a commemoration of the nineteenth
centenary of our redemption, Pius XI of happy memory raised this feast to the
rank of first-class double, so that the greater liturgical splendour would
highlight the devotion and bring to men more abundant fruits of the re deeming
Blood.
Following our
predecessors’ example we have taken further steps to promote the devotion to
the Precious Blood of the unblemished Lamb, Jesus Christ. We have approved the
Litany of the Precious Blood drawn up by the Sacred Congregation of Rites and
through special indulgences have encouraged its public and private recitation
throughout the Catholic world. Amid today’s most serious and pressing spiritual
needs, may this latest exercise of that “care for all the churches”[9] proper
to our sovereign office awaken in Christian hearts a firm conviction about the
supreme abiding effectiveness of these three devotions.
As we now approach the
feast and month devoted to honouring Christ’s Blood —- the price of our
redemption, the pledge of salvation and life eternal — may Christians meditate
on it more fervently, may they savour its fruits more frequently in sacramental
communion. Let their meditations on the boundless power of the Blood be bathed
in the light of sound biblical teaching and the doctrine of the Fathers and
Doctors of the Church. How truly precious is this Blood is voiced in the song
which the Church sings with the Angelic Doctor (sentiments wisely seconded by
our predecessor Clement VI [10] ) :
Blood that but one drop
of has the world to win
All the world forgiveness
of its world of sin. [11]
Unlimited is the
effectiveness of the God-Man’s Blood — just as unlimited as the love that
impelled him to pour it out for us, first at his circumcision eight days after
birth, and more profusely later on in his agony in the garden,[12] in his
scourging and crowning with thorns, in his climb to Calvary and crucifixion,
and finally from out that great wide wound in his side which symbolizes the
divine Blood cascading down into all the Church’s sacraments. Such sur passing
love suggests, nay demands, that everyone reborn in the torrents of that Blood
adore it with grateful love.
The Blood of the new and
eternal covenant especially deserves this worship of latria when it is elevated
during the sacrifice of the Mass. But such worship achieves its normal
fulfilment in sacramental communion with the same Blood, indissolubly united
with Christ’s eucharistic Body. In intimate association with the celebrant the
faithful can then truly make his sentiments at communion their own: “I will
take the chalice of salvation and call upon the name of the Lord. . . The Blood
of our Lord Jesus Christ preserve my soul for everlasting life. Amen.” Thus as
often as they come worthily to this holy table they will receive more abundant
fruits of the redemption and resurrection and eternal life won for all men by
the Blood Christ shed “through the Holy Spirit.”[13] Nourished by his Body and
Blood, sharing the divine strength that has sustained count less martyrs, they
will stand up to the slings and arrows of each day’s fortunes — even if need be
to martyrdom itself ffor the sake of Christian virtue and the kingdom of God.
Theirs will be the experience of that burning love which made St. John
Chrysostom cry out:
Let us, then, come back
from that table like lions breathing out fire, thus becoming terrifying to the
Devil, and remaining mindful of our Head and of the love he has shown for us. .
. This Blood, when worthily received, drives away demons and puts them at a
distance from us, and even summons to us angels and the Lord of angels. . .
This Blood, poured out in abundance, has washed the whole world clean. . . This
is the price of the world; by it Christ purchased the Church… This thought will
check in us unruly passions. How long, in truth, shall we be attached to
present things? How long shall we remain asleep? How long shall we not take
thought for our own salvation? Let us remember what privileges God has bestowed
on us, let us give thanks, let us glorify him, not only by faith, but also by
our very works. [14]
If only Christians would
reflect more frequently on the fatherly warning of the first pope: “Look
anxiously, then, to the ordering of your lives while your stay on earth lasts.
You know well enough that
your ransom was not paid in earthly currency, silver or gold; it was paid in
the precious blood of Christ; no lamb was ever so pure, so spotless a
victim.”[15] If only they would lend a more eager ear to the apostle of the
Gentiles: “A great price was paid to ransom you; glorify God by making your
bodies the shrines of his presence.”[16] Their upright lives would then be the
shining ex ample they ought to be; Christ’s Church would far more effectively
fulfill its mission to men. God wants all men to be saved,[17] for he has
willed that they should all be ransomed by the Blood of his only-begotten Son;
he calls them all to be members of the one Mystical Body whose head is Christ.
If only men would be more responsive to these promptings of his grace, how much
the bonds of brotherly love among individuals and peoples and nations would be
strengthened. Life in society would be so much more peaceable, so much worthier
of God and the human nature created in his image and likeness.[18]
This is the sublime
vocation that St. Paul urged Jewish converts to fix their minds on when tempted
to nostalgia for what was only a weak figure and prelude of the new covenant:
“The scene of your approach now is mount Sion, is the heavenly Jerusalem, city
of the living God; here are gathered thousands upon thousands of angels, here
is the assembly of those first-born sons whose names are written in heaven,
here is God sitting in judgment on all men, here are the spirits of just men,
now made perfect; here is Jesus, the spokesman of the new covenant, and the
sprinkling of his blood, which has better things to say than Abel’s had.” [19]
We have full confidence,
venerable brethren, that these fatherly exhortations of ours, once brought to
the attention of your priests and people in whatever way you deem best, will be
put into practice not just willingly but enthusiastically. As a sign of
heavenly graces and our affection we im part our most heartfelt apostolic
blessing to each of you and to all your flocks, and particularly to those who
respond with devout generosity to the promptings of this letter.
Given at St. Peter’s in
Rome, the eve of the feast of Our Lord Jesus Christ’s Most Precious Blood, June
30, 1960, the second year of our pontificate.
1. Acts 20:28.
2. Matthew 26 :2&
3. Encyclical “On the
Sacred Liturgy,” America Press edition (New York: 1954), No. 46.
4. I Timothy 2:5-6.
5. Acta Sanctae Sedis 18
(1886) :509.
6. Cf. Office for the
feast of the Most Sacred Heart of Jesus, 2nd nocturn, lesson 5.
7. “On the Consecration
of mankind to the Sacred Heart of Jesus,” The
Great Encyclical Letters
of Pope Leo XIII (New York: 1903), 454– 461; “The Reparation Due to the Sacred
Heart,” The Catholic Mind
26 (1928): 221-235; “On
Devotion to the Sacred Heart,” The Pope
Speaks 3 (1956): 115-149.
8. Decree “Redempti
Sumus,” Aug. 10, 1849, Decreta Authentica S.RC. (Rome: 1898), II, No. 2978.
9. II Corinthians 11:28.
10. Bull “The Only
Begotten Son of God,” Jan. 25, 1343, The Sources of Catholic Dogma (St. Louis:
1957), No. 550.
1. Hymn “Adoro te
devote.” Translation from Poems of Gerard Manley Hopkins (Oxford: 1930), No.
89.
12. Luke 22:43.
13. Hebrews 9:14.
14. “Homily 46,”
Commentary on Saint John the Apostle and Evangelist (Fathers of the Church, New
York: 1957), 469, 471-472.
15. 1 Peter 1:17-19.
16. I Corinthians 6:20.
17. Cf. I Timothy 2:4.
18. Cf. Genesis 1:26.
19. Hebrews 12:22-24.
SOURCE : https://www.papalencyclicals.net/john23/j23pb.htm
Attributed to Jehan Bellegambe and workshop (circa 1470–1535), Blood of Christ tryptich, Mikhail Perchenko's collection. New Testament Trinity with the mystical source of the life-giving blood of Christ, St. Catherine (left), St. Barbara (right). Приписывается - Жан Бельгамб и его мастерская. Триптих. Нидерландская школа. Новозаветная троица с мистическим источником животворящей крови христовой, св. Екатерина (слева), св. Варвара (справа).
Attributed
to Jehan Bellegambe and
workshop (circa 1470–1535), Blood of Christ tryptich, Mikhail
Perchenko's collection. New Testament Trinity with the mystical source of
the life-giving blood of Christ, St. Catherine (left), St. Barbara (right). Приписывается
- Жан Бельгамб и его мастерская. Триптих. Нидерландская школа. Новозаветная
троица с мистическим источником животворящей крови христовой, св. Екатерина
(слева), св. Варвара (справа).
Litany
of the Most Precious Blood of Our Lord Jesus Christ
Lord, have mercy.
Lord, have mercy.
Christ, have mercy.
Christ, have mercy.
Lord, have mercy.
Lord, have mercy.
Christ, hear us.
Christ, hear us.
Christ, graciously hear us.
Christ, graciously hear us.
God the Father of Heaven,
have mercy on us.
God the Son, Redeemer of the world,
have mercy on us.
God, the Holy Spirit,
have mercy on us.
Holy Trinity, One God,
have mercy on us.
Blood of Christ,
only-begotten Son of the eternal Father,
save us.
Blood of Christ, Incarnate Word or God,
save us.
Blood of Christ, of the New and Eternal Testament,
save us.
Blood of Christ, falling
upon the earth in Agony,
save us.
Blood of Christ, shed profusely in the Scourging,
save us.
Blood of Christ, flowing forth in the Crowning with Thorns,
save us.
Blood of Christ, poured
out on the Cross,
save us.
Blood of Christ, price of our salvation,
save us.
Blood of Christ, without which there is no forgiveness,
save us.
Blood of Christ,
Eucharistic drink and refreshment of souls,
save us.
Blood of Christ, stream of mercy,
save us.
Blood of Christ, victor over demons,
save us.
Blood of Christ, courage
of Martyrs,
save us.
Blood of Christ, strength of Confessors,
save us.
Blood of Christ, bringing forth Virgins,
save us.
Blood of Christ, help of
those in peril,
save us.
Blood of Christ, relief of the burdened,
save us.
Blood of Christ, solace in sorrow,
save us.
Blood of Christ, hope of
the penitent,
save us.
Blood of Christ, consolation of the dying,
save us.
Blood of Christ, peace and tenderness of hearts,
save us.
Blood of Christ, pledge
of eternal life,
save us.
Blood of Christ, freeing souls from purgatory,
save us.
Blood of Christ, most worthy of all glory and honor,
save us.
Lamb of God, who taketh
away the sins of the world,
spare us, O Lord.
Lamb of God, who taketh away the sins of the world,
graciously hear us, O Lord.
Lamb of God, who taketh away the sins of the world,
have mercy on us, O Lord.
V. Thou hast redeemed us,
O Lord, in Thy Blood.
R. And made us, for our
God, a kingdom.
Almighty and eternal God,
Thou hast appointed Thine only-begotten Son the Redeemer of the world and
willed to be appeased by his blood. Grant, we beg of Thee, that we may worthily
adore this price of our salvation and through its power be safeguarded from the
evils of the present life so that we may rejoice in its fruits forever in
heaven. Through the same Christ our Lord. Amen.
– drawn up by the Sacred
Congregation of Rites; promulgated by Pope John
XXIII on 24
February 1960;
a partial Indulgence is
granted to the faithful who recite this litany
SOURCE : https://catholicsaints.info/litany-of-the-most-precious-blood-of-our-lord-jesus-christ/
Bartolomeo Passarotti (1529–1592), Blood
of the Redeemer, circa 1550, 34.3 x 15.6, Museum of Fine Arts Boston
How to pray the Chaplet
of the Precious Blood
Philip Kosloski - published
on 03/22/18 - updated on 06/30/25
Here is a short guide to
a beautiful devotion to Jesus' passion called the "Chaplet of the Precious
Blood." It can be prayed using a Rosary.
During those times in our
lives when we do not feel God's love, it is most beneficial to meditate on
Jesus' crucifixion and the many wounds he suffered out of love for us. It
freshens in our minds the great pain Jesus endured and the profound depth of his
love.
One way to enter into
Jesus' Passion is to meditate on the wounds he received and the blood that
poured forth from those wounds. It is an ancient devotion in the Church,
one that has roots in the New Testament. For example, in the First Letter of
John we read, "If we walk in the light, as he is in the light, we have
fellowship with one another, and the blood of Jesus his Son cleanses us from
all sin" (1 John 1:7).
Here is a short guide to
a beautiful devotion to Jesus' Passion called the "Chaplet of the Precious
Blood." It contains powerful prayers that can be prayed using an ordinary
rosary.
Chaplet of the Precious
Blood
Make the sign of the
cross.
On the first large bead,
recite the Apostles' Creed.
After that, say the
following prayer:
May the Precious Blood
that flows out from the Sacred Head of Our Lord Jesus Christ cover us now and
forever. Amen.
For each decade of
beads, there is a different wound of Jesus to meditate on.
1) The Nailing of the
Right Hand of Our Lord Jesus.
Say the following prayer:
By the Precious Wound in
Thy Right Hand and through the pain of the nail which pierced Thy Right Hand,
may the Precious Blood that pours out from there, convert many souls and save
sinners of the whole world. Amen.
Remaining on the same
bead, pray an Our Father and Hail Mary.
Then on the small beads
pray, "Precious Blood of Jesus Christ. Save us and the whole world."
At the end of each decade
pray the "Glory Be."
2) The Nailing of the
Left Hand of Our Lord Jesus
Say the following prayer:
By the Precious Wound in
Thy Left Hand and through the pain of the nail which pierced Thy Left Hand, may
the Precious Blood that pours out from there relieve Souls in Purgatory and
protect the dying against the attacks of evil spirits. Amen.
Repeat the same sequence
as the first mystery.
3) The Nailing of the
Right Foot of Our Lord Jesus
Say the following prayer:
By the Precious Wound in
Thy Right Foot and through the pain of the nail which pierced Thy Right Foot,
may the Precious Blood that pours out from there cover the foundation of the
Catholic Church against the plans of the evil spirit and evil men. Amen.
Repeat the same sequence
as the first mystery.
4) The Nailing of the
Left Foot of Our Lord Jesus
Say the following prayer:
By the Precious Wound in
Thy Left Foot, and through the pain of the nail which pierced Thy Left Foot,
may the Precious Blood that pours out from there protect us from the plans and
the attacks of evil spirits and their minions. Amen.
Repeat the same sequence
as the first mystery.
5) The Piercing of the
Sacred Side of Our Lord Jesus.
Say the following prayer:
By the Precious Wound in
Thy Sacred Side and through the pain of the lance which pierced Thy Sacred
Side, may the Precious Blood and Water that pours out from there cure the sick,
bring repentance to the dying, and bring us to eternal happiness with God. Amen.
Repeat the same sequence
as the first mystery.
At the end of the
Chaplet, pray these prayers.
Hail, holy Queen, Mother
of mercy; our life, our sweetness, and our hope. To thee do we cry, poor
banished children of Eve; to thee do we send up our sighs, mourning and weeping
in this vale of tears. Turn then most gracious advocate, thine eyes of mercy
towards us; and after this our exile, show unto us the Blessed Fruit of thy
womb, Jesus. O clement, O loving, O sweet Virgin Mary!
Pray for us, Oh holy Mother of God;
That we may be made worthy of the promises of Christ.
O Most Precious Blood of
Jesus Christ, we honor, worship and adore Thee Heal the wounds our souls and
wash away the sins of the whole world. O Precious Blood, have mercy. Amen.
Most Sacred Heart of
Jesus,
Have mercy on us.
Immaculate Heart of Mary,
Pray for us.
St. Joseph,
Pray for us.
Sts. Peter and Paul,
Pray for us.
St. John at the foot of the Cross,
Pray for us.
St. Mary Magdalene,
Pray for us.
All ye Saints and Angels,
Pray for us.
Read more:
How
to pray the Rosary of St. Joseph
Read more:
How
to pray the Chaplet of the Holy Souls
SOURCE : https://aleteia.org/2018/03/22/how-to-pray-the-chaplet-of-the-precious-blood/
Kloster
Weißenau,Stich von Johann Matthias Steidlin (fl. 1717–1754) ,
1734, Detail: Weißenauer Heilig-Blut-Reliquie
Pictorial
Lives of the Saints – Most Precious Blood of Our Lord Jesus Christ
The
Church, inspired by the Holy Ghost, has established a special feast in honor of
the Most Precious Blood of Our Lord. This saving Blood was first shed at the
circumcision of the Divine Infant; it was next poured out in the bloody sweat
of agony in the Garden of Olives; again it flowed under the cruel blows of the
savage soldiery; then when the crown of thorns was pressed into His temples;
and finally, when “one of the soldiers with a spear opened His side, and there
came out blood and water.” Saint Augustine, explaining these words of Saint
John, points out that the Evangelist does not use the words struck or wounded,
but says distinctly, “one of the soldiers with a spear opened His side,” that
we may understand thereby that the gate of life was opened, and from that
sacred side issued all those sacraments of the Church, without which we can
never hope to gain eternal life. This Precious Blood was symbolized by the
victim of the old law; but while these latter sacrifices served only to purify
the outer man, the blood of Jesus Christ, by virtue of its infinite efficacy,
washed us free from all sin, provided we avail ourselves of the means
established by our Divine Saviour in His Church for the application of its
infinite merits.
Reflection — Let us haste
then to profit by the graces offered us. Let us wash away the stains of sin in
the Sacrament of Penance, and nourish ourselves with the Most Blessed Body and
Blood of the Holy Eucharist. Let us ever be attentive at Mass, where this
adorable Blood mystically pours forth again upon the altar to plead our cause
before the throne of divine justice.
Theophanes the Cretan (1490–1559), Crucifixion, circa 1540, Mount Athos in Greece
The
Most Precious Blood, by Father Caspar, C.P.
History of the Devotion
In the course of the long
life of the Church many feasts have come into existence. A great number refer
to the mysteries of the life of our Divine Lord. It is fitting to honor with a
special devotion certain parts of the Sacred Humanity of Christ. However, it is
for the Church to decide and to define what parts or what mysteries are to be
proposed to the public for special worship. She has done this in regard to the
Holy Wounds of our Saviour, His Most Precious Blood, and especially His Most
Sacred Heart.
The history of the
devotion to the Precious Blood dates from the elaborate ritual and striking
symbolism of the Old Testament which finds an anti-type in the Sacrificial
Priest and Victim on Calvary. The Epistles of Saint Paul, especially those to
the Hebrews — called the Epistle of the Precious Blood — the first Epistles of
Saints Peter and John, as well as the Apocalypse, testify to the connection
between the Covenant in blood in the old Law and the New.
Raison d’être
The Fathers who give a
large place in their writings to the doctrine of the Precious Blood, are, in
the East Saint John
Chrysostom, and in the West, Saint Augustine.
A great many saints have been especially devoted to the Most Precious Blood,
among them Saint Gertrude,
Saint Catherine
of Siena, called the Prophetess of the Precious Blood, Saint Mary
Magdalen de Pazzi. Among the men there have been Saint Robert
Bellarmine, who composed the Vesper hymn for the feast, Blessed Gaspar
del Bufalo, Founder of the Precious Blood Fathers, and Saint Vincent
Mary Strambi, who encouraged Blessed Gaspar, and at the insistence of his
friend wrote a book of meditations on the Precious Blood for the month of July.
Walter Farrel, O.P., summarizes the teaching of Saint Thomas on the role of the
Precious Blood in our Redemption as follows: “The sacredness of life was given
a vivid emphasis in the Old Testament’s insistence on profound respect for
blood. It was so clear that the life of a man poured out of him when his blood
gushed out on the ground that the blood was easily taken as a symbol of all of
bodily life. It was not food to be eaten, but sacrifice to be offered in
recognition of God’s sole dominion over life and death. Blood was “the life of
the flesh.” (Leviticus 17,11) The blood of animals, poured out on the altar,
was a sacrifice of life to the Master of Life, an acknowledgement of the supreme
lordship of God. Blood was seen as the life of the flesh; to eat it was a
presumption that went as far as the consumption of life itself.
“The blood of Christ is
infinitely precious, as are His fingers, His hands, His arms; for all of these
belong to a Divine Person, the Second Person of the Blessed Trinity. When we
speak of the preciousness of the blood of Christ, however, we mean more than
this. In the light of the Old Testament, which He fulfilled, the blood of
Christ means His whole bodily life. “You were not redeemed with corruptible
things as gold or silver . . . but with the precious blood of Christ, as of a
lamb unspotted and undefiled.” (1 Peter 1:18) This was the price of redemption,
the whole bodily life of Christ; and this was the price He paid.
“As the blood flowed on
Calvary from His hands and feet, His Head and Heart, the life poured out of the
Son of God for the redemption of men. An awful price. To whom was it paid? To
whom were men in bondage to such an extent that only such a ransom would free
them?
“We needed rescue from
the malice of the devil; but this is not the story of our redemption. The
terrifying truth that explains the necessity of Calvary is that we needed
redemption from the entirely just and inexorable penalties of the justice of
God. The red blood dripped down the cross on Calvary and life flowed out of the
Son of Mary, not to satisfy the extortions of diabolical hate, but to deliver
us from the wrath of the living God.
“Precious blood indeed,
for it is a terrible thing to fall under the wrath of God. Precious blood, shed
but not lost, given up by God to be gathered, every drop, by God and held for
eternity; the boundless treasure by which self-made slaves are freed from the
penalties sin demanded of the strong arm of God. Who else but God could stay
the power of God’s justice? Precious Blood “because the life of the flesh is in
the blood : and I have given it to you, that you may make atonement with it
upon the altar for your souls: and the blood may be for an expiation of the soul.”
(Leviticus 17:ll)
Nature of the Devotion
Canon Herve points out
that “The Divine Word assumed His whole human nature at the same time by an
immediate and perpetual union…. The Word immediately assumed an integral human
nature with all that pertains to its essence, or integrity, and perfection….”
“Regardless of the
physiological question…it is theologically certain that blood is an integral
part of the human nature and was immediately assumed by the Word. This is
clearly seen in Scripture, speaking of the blood of the Son of God and
attributing to it our redemption: The blood of Jesus Christ, his Son, cleanses
us from all sin.’ Tradition is expressed in the words of Clement VI: ‘…the
least drop of blood … on account of its union with the Word would have sufficed
to redeem the whole human race.'”
Therefore the material
object of devotion to the Precious Blood is the whole Christ. More especially,
the proximate material object is the physical, living Blood that is one with
the glorified Body. The formal object of the devotion is the uncreated
excellence of the Divine Word, and the special formal object is the particular
excellence of the Most Precious Blood, which was actually shed on Calvary for
our salvation in loving obedience to the command of the Eternal Father.
The practical aim of the
devotion is “to awaken confidence, contrition, reparation — by bearing Christ’s
Cross, zeal for the Church and for souls, including in an especial manner the
souls in Purgatory…. The practices honoring the Precious Blood are devout
reception of the Blood sacramentally, adoration of the Blood actually or
mystically shed, and meditation on these mysteries, acts of satisfaction for
those redeemed yet suffering souls in Purgatory, acts of love and gratitude
founded on deep faith and confidence in Christ Crucified, the recitation of
prayers in honor of Christ’s Passion….”
Characterization
In his book on the
Precious Blood, Father Faber gives us an insight into the special
characteristics of this devotion. “All devotions have their characteristics;
all of them have their own theological meanings…. Another characteristic of the
devotion of the Precious Blood is the way it brings out and keeps before us the
principle of sacrifice. Sacrifice is peculiarly the Christian element of holiness;
and it is precisely the element which corrupt nature dislikes and resists.
There is no end to the delusions, which our self-love is fertile enough to
bring forth, in order to evade the obligation of sacrifice, and to narrow its
practical application. If it were enough to have correct views, or high
feelings, or devout aspirations, it would be easy to be spiritual. The
touchstone is mortification. Worldly amusements, domestic comforts, nice food,
and a daily doing of our own will in the lesser details of life, are all
incompatible with sanctity, when they are habitual and form the ordinary normal
current of our lives. Pain is necessary to holiness. Suffering is essential to
the killing of self-love. Habits of virtue cannot by any possibility be formed
without voluntary mortifications…. These are axioms which at all times offend
our weakness and self-indulgence. But they are of peculiar importance in times
like these, when comforts and even luxuries are almost universal. It is comfort
which is the ruin of holiness…. There is a smoothness in the mere lapse of a
comfortable life which is fatal to holiness. Now all the forms, and images and
associations and pictures and ideas of the devotion to the Precious Blood
breathe sacrifice. Their fragrance is the odour of sacrifice. Their beauty is
the austerity of sacrifice. They tease the soul with a constant sense of
dissatisfaction and distrust with whatsoever is not sacrifice; and this teasing
is the solicitation of grace. In time they affect us with a love of sacrifice;
and to gain this love of sacrifice is to have mounted the first ascent of
holiness…. It is the very mission of the devotion to the Precious Blood to
preach a crusade against quiet sinless comforts….
“It is another
characteristic of the devotion to the Precious Blood that it does not usurp the
place of other devotions; but by its own growth makes more room for them…. It
mingles in a most natural way with devotion to our Blessed Lady. It is an
additional splendour to every one of her mysteries. It throws light on them. It
brings her into the mysteries of Jesus. It has, a peculiar connection with the
Immaculate Conception. It forms in itself a separate devotion to her immaculate
heart and sinless blood.
“It is also a variety of
devotion to the Passion. It furnishes a point of view from which we may regard
each mystery, while it is also a mould in which we can fuse all the mysteries
of the Passion into one. It is thus a unity of the devotion to the Passion as
well as a variety of it, besides being in itself an additional devotion to the
Passion. When we wish to range the whole Passion in one view, we find that
simply to look upon it as the single mystery of the Passion, it is too large
for us and becomes vague. Now vagueness is precisely what we must try to avoid
in devotion to the Passion. Its virtue resides in its vividness. Unless it is
vivid, it will not be true; and unless it be true it will not be reverent.
“Devotion to the Precious
Blood also supplies us with an additional form of devotion to the Blessed
Sacrament. The devotion to the Precious Blood in the chalice may be considered,
not merely as an additional form of devotion, but as an additional devotion to
the Blessed Sacrament; while the special adoration of the Precious Blood, when
we are kneeling before the tabernacle is a form of devotion, bringing much
doctrine before us, and enabling us better to comprehend the august realities
of that tremendous Sacrament.
“But the closest alliance
of the devotion of the Precious Blood is with the devotion to the Sacred Heart.
The Precious Blood is the wealth of the Sacred Heart…. It was precisely the
Precious Blood…which was the chosen instrument of our redemption…. If it were
not for this, the devotion to the Precious Blood and the devotion to the Sacred
Heart would be but one devotion, two aspects of the same devotion.”
Fruits of the Devotion
Father Faber also has an
admirable treatment of the fruits of devotion to the Precious Blood. “Here is
(a) fruit of the spirit of this devotion to the Precious Blood. The greatest
defect in our worship of God is our want of confidence in Him. Confidence is
the genuineness of worship, and the tranquil plenitude of love. What can give
us more confidence in God than the study of the Precious Blood? Who can doubt
Jesus when He bleeds? … Another gift of this devotion is a vehement and
intelligent hatred of sin…. The Precious Blood is His Blood, Who is Uncreated
Truth. It is His Blood who came with His truth to redeem souls. Hence love of
souls is another grace which comes from the spirit of this devotion. … In close
connection with this grace we should name, as another fruit of the spirit of
this devotion, a great devotion to the Sacraments. . . . The effect of this
devotion upon our devotion to our Blessed Lady may well be named as one of its
graces, one of the revelations of its spirit. It makes our devotion to her an
integral part of our devotion to Jesus. It makes the two devotions one. It
draws her into the scheme of redemption so intimately and at the same time with
such splendours of separate exaltation, that the very highest of language of
the saints about her becomes easy to us, and is the only natural expression of
our inward love. To be enthusiastic our love of Mary only needs to be
theological….”
Mary and the Precious
Blood
In his Compendium of
Mariology, Father Keuppens treats of Mary and her role as associate with Christ
the Redeemer in the manner of redemption, and says the price paid by the
Blessed Virgin was not only her sorrows but the same price Christ paid, namely,
His Passion, Life and Precious Blood. It was Mary’s inasmuch as it stems from
the most pure blood of her Immaculate heart. Pius X writes, in “Ad diem ilium”
: “By this communion of sorrows and will between Mary and Christ, she merited
to become a most worthy Reparatrix of the fallen world, and therefore the
Dispensatrix of all that Jesus won for us by His Blood and Death.” Benedict XV
remarks that “She suffered with her Suffering Son, and almost died together
with him, and abdicating her maternal rights over her Son, she in so far as was
in her power immolated Him for the human race, that justice might be satisfied,
so that it may be truly said that together with Christ she redeemed mankind.”
Feast of the Precious
Blood
The feast of the Most
Precious Blood dates to the 17th century. It was formerly the Friday of the
fourth week in Lent and not a universal feast. Pius IX, on June 30, 1849,
extended the feast to the universal Church and placed it on the first Sunday of
July, in gratitude for deliverance from the great perils that attended the
first years of his pontificate. It was likewise Pius IX who dedicated July to
the Most Precious Blood. In the Jubilee Year of 1933, the anniversary of our
Redemption, Pius XI elevated the feast to that of First Class to be celebrated
by the Universal Church on July 1.
It was in 1949, the
Centenary of the extension of the feast of the Most Precious Blood, to the
universal Church that Pope Pius XII, asked all to “recall to mind this divine
price of our redemption which was offered to the Eternal Father that we might
be freed from the slavery of the devil and be restored to the adoption of the
sons of God. Wherefore let each one of us, detesting his admissions, strive
with all his strength to make amends for the injuries done to our Redeemer and
follow after him with the most intense love, which a life reintegrated with
Christian morals will proclaim. When Christ shed his blood he consecrated human
grief that all might learn from him the labors and miseries that they
suffer—bearing them with a serene and stalwart spirit, mindful of that divine
pronouncement that “he who does not take up his cross and follow me is not
worthy of me.” (Matthew 10:38) Thus Our Saviour through his most poignant torments
wished to soothe and soften our sadness so that by his example all might learn
to relieve the trouble and grief of others—giving them solace and aid insofar
as they are able. This is what thhe Precious Blood teaches, which Jesus Christ
no longer pours forth from his wounds, but even daily offers in the Eucharistic
Sacrifice a pleasing victim for all of us.”
Conclusion
The foregoing selections
reflect not only the justification for our devotion to the Most Precious Blood,
but also its great dignity and beauty. The subject provides inspiration not
only to the theologian but to the preacher, teacher and writer as well. It
almost seems as though it was to Passionists that Pope Pius XII might have been
speaking when he (to the assembled Fathers of the Missionary Society of the
Most Precious Blood): “You, therefore, in a special way, whose Institute bears
the very name of this devotion, should meditate with intent and loving mind on
these things; and propose the same to others for meditation, when opportunity
offers….”
It will help for each one
of us to fathom the depths of our wonderful Passionist vocation if we let
ourselves be led by a strong devotion to the Most Precious Blood. For, every
second of our day finds somewhere in the world the elevation of five chalices
of the Precious Blood. Every second an opportunity to unite ourselves in
thought and affection with Christ our Eternal High Priest! Every second is an
opportunity to add ot our offering of confidence and gratitude to the Eternal
Father an offering of loving atonement, in fulfillment of that part of our
spirit that urges us to “fill up what is lacking of the sufferings of Christ
for His body which is the Church”. (Colossians 1:24)
– from The Passionist Bulletin, 1950
SOURCE : https://catholicsaints.info/the-most-precious-blood-by-father-caspar-c-p/
et https://saintscatholic.blogspot.com/2016/07/feast-of-most-precious-blood-of-our.html
Moretto da Brescia (1498–1554), Cristo,
coi simboli della Passione, tra Mosè ed Elia, maggio-dicembre 1541, olio su
tela, 290 x 198, Santi
Nazaro e Celso / Church of Saints Nazarius and Celsus,
3rd altar, right nave
Preziosissimo Sangue di Gesù
La Santa Chiesa è nata nel Sangue di Cristo e lo custodisce in sacro deposito. I più grandi Santi sono stati tutti devoti, amanti e predicatori appassionati di questo Preziosissimo Sangue che ci ha redento e, attraverso i Sacramenti, ci purifica e santifica.
Il Vangelo (Gv 19,34) attesta che uno dei soldati con la lancia aprì il fianco di Gesù in croce. Secondo tradizione quel soldato, di nome Longino, raccolse un po’ di terra imbevuta del sangue sgorgato dalla ferita da lui stesso provocata, e lo portò a Mantova, dove la nascose sotterra e dove fu ritrovata l’anno 804. Nell’occasione venne anche il Papa Leone III, che venerò quel segno della Passione, riconoscendo Mantova come sede vescovile. Si avviò da allora lo sviluppo religioso, culturale e civile della città. Per custodire quello che fu chiamato il “Preziosissimo Sangue di Nostro Signore Gesù Cristo”, furono in successione costruite tre chiese – ultima, l’attuale Basilica di Sant’Andrea – meta di innumerevoli pellegrini, illustri e anonimi, mossi dall’intento di venerare questo segno che “ravviva la memoria e la fede nel mistero della redenzione e del dono dell’Eucaristia” (Giovanni Paolo II, Lettera al Vescovo di Mantova in occasione del Giubileo della Diocesi, 10 giugno 2004). Nel 1991, IV centenario della morte di San Luigi Gonzaga, giunse in Sant’Andrea – nel corso della sua Visita apostolica alla diocesi – anche il Papa Giovanni Paolo II.
«Tesoro preziosissimo,
incomparabile sono le stille del Sangue di Cristo», dice San Bonaventura.
Michelangelo, sul braccio della croce d’una delle sue meravigliose Pietà,
scrisse: «Non si pensa quanto costa».
Dalla meditazione assidua sulla Passione di Cristo nasce l’amore a quel Sangue
preziosissimo che, versato goccia a goccia fino alla feccia, ha operato la
nostra Redenzione. La verità della croce, e del Sangue che la bagna, dà alla
vita spirituale di ogni cristiano, e alla vita religiosa in particolare, un
carattere sacrificale, come partecipazione all’immolazione che Cristo fece di
Sé sul Calvario.
Il Crocifisso, che nelle chiese deve occupare un posto centrale, non solo ricorda che in noi c’è il peccato e che occorre espiarlo, ma ci dice anche che quel peccato è stato lavato, cioè redento. Secondo la mirabile espressione di Sant’Agostino, «Cristo col suo Sangue s’è comprato l’universo». Santa Caterina cercava con ansia di spingere le anime verso la croce e il Sangue del divin Redentore: «Se vedi la croce, attendi anche quel che sgorga»; «Chi ne beve ne vive, chi non ne beve ne muore».
Il Sangue di Cristo dà inizio ad una storia nuova, nella quale gli uomini, cessati gli antichi sacrifici, vengono incorporati nell’unica eterna oblazione di Cristo. Con la partecipazione dei fedeli al Sacrificio della croce, che si rinnova misticamente sugli altari, essi non solo ricevono i frutti della Redenzione, ma son chiamati a partecipare al mistero di quel divin Sangue. Occorre infatti – come dice San Paolo – completare nella propria carne ciò che manca ai patimenti di Cristo (cf. Col l,24). Se la Redenzione di Cristo è già perfetta e completa, essa attende quella parte che ciascun fedele è chiamato a dare per partecipare attivamente ad essa. «Che cosa manca alla Passione di Cristo?», si chiedeva il Cardinal Biffi. «Manco io», rispondeva, ossia la mia attiva partecipazione ad essa che si realizza con la mia perfetta conformità al divin Crocifisso.
Quando Dio chiama a questa “partecipazione”, talvolta anche cruenta, l’anima deve rispondere sempre con slancio irrefrenabile come i Santi che avevano una sete inestinguibile di soffrire per l’Amato.
Ecco come scrive Santa Caterina, amante tra le più appassionate del Preziosissimo Sangue, al giovane Sacerdote domenicano Padre Ranieri: «...io Caterina... scrivo nel Prezioso Sangue suo. L’arbore della croce sia trapiantato nel cuore e nell’anima vostra. Conformatevi al Cristo crocifisso, nascondetevi nelle piaghe di Cristo crocifisso, inebriatevi e vestitevi di Cristo crocifisso; come dice Paolo, gloriatevi nella croce di Cristo crocifisso, satollatevi di obbrobri, di vergogna e vituperi, sostenendoli per amore di Cristo Crocifisso. Conficcatevi il cuore e l’affetto in croce con Cristo; perocché la croce ne è fatta nave e porto che vi conduce a porto di salute; i chiodi si sono fatti chiave per aprire il reame del cielo».
La vita spirituale è alimentata dal Sangue di Cristo. Ancora Santa Caterina scriveva con parole brucianti: «Nel Sangue troviamo la fonte della misericordia; nel Sangue la clemenzia; nel Sangue il fuoco; nel Sangue la pietà; nel Sangue è fatta la giustizia delle colpe nostre; nel Sangue saziata la misericordia; nel Sangue si dissolve la durizia nostra; nel Sangue le cose amare diventano dolci; e li grandi pesi leggeri. Rallegratevi nel Sangue, bagnatevi nel Sangue, doletevi di voi nel Sangue. Crescete e fortificatevi nel Sangue, perdete la debolezza e cecità vostra nel Sangue dell’immortale Agnello, vestitevi del Sangue, inebriatevi del Sangue, annegatevi nel Sangue di Gesù Cristo crocifisso, saziatevi nel Sangue».
È nella Chiesa, nata dal Sangue di Cristo, che circola questo Sangue per la vita dei suoi figli. È lei la madre dei Ministri, che consacrano il Sangue sugli altari, e dei Santi che se ne nutrono. «Il sangue ha una voce sonora – scriveva Sant’Ambrogio alla sorella –, che dalla terra raggiunge il Cielo». Il Sangue di Cristo è dunque la linfa che alimenta la vita dei Santi. Costoro più lo amano e più ne sentono la brama e lo invocano: «Sangue di Cristo, inebriami!», perché «il Sangue di Cristo – dice Sant’Agostino – inebria la mente affinché dimentichi l’amore del mondo».
Le grandi anime, che vivono la santa follia della croce, sono avide del Corpo
di Cristo e del suo Sangue, ossia del prezzo della nostra Redenzione che è
moneta d’amore inesauribile.
Autore: Veronica
Silvestri
Fonte: Il Settimanale di
Padre Pio
Giovanni Bellini (circa 1430–1516), Das Blut des Erlösers / The Blood of the Redeemer, circa 1465, egg tempera on wood, 47.6 x 35.2, National Gallery, Central London
Il Sangue, è descritto nella Bibbia come un importante elemento della vita.
"La vita di una creatura risiede nel sangue" (Levitico 17,11). E' soprattutto in questo versetto biblico che si può comprendere l'assoluta importanza che questo liquido comporta nella vita sia degli esseri umani che degli animali.
L'Antico Testamento si sofferma diverse volte sull'argomento del sangue, ribadendone la preziosità. Dio Padre comanda di non versare il sangue, cioè di non spargerlo inutilmente con gli assassinii, di non berlo e di non mangiare carni animali che contengano ancora residui di sangue; perchè il sangue è vita, il sangue è sacro. (Deuteronomio 12,23).
Ed è all'importanza del sangue nell'Antico Testamento, che si affianca l'importanza del sangue Divino di colui che ha voluto assumere la nostra natura umana: Gesù. Il Sangue di Cristo è la più grande e perfetta rivelazione dell'Amore del Padre Celeste e la sua effusione vivificante è sorgente della Chiesa, che continuamente rinasce nutrendosi del Sangue Divino, e, attraverso di essa, è riscatto per l'uomo peccatore a cui viene donata la salvezza.
La vita spirituale trova un insostituibile alimento nel Sangue di Cristo, vero fulcro del cuore, della vita e della missione della Chiesa.
Gesù stesso, nell'Ultima Cena, dà importanza rilevante al Sangue, che è simbolo della Redenzione. Anche San Paolo nelle sue lettere parla con devozione del Riscatto umano dal peccato, che è avvenuto tramite la morte di Gesù, il quale ha tanto amato gli uomini fino a versare il suo Prezioso Sangue.
Dal punto di vista storico si può dire che già anticamente era viva la
devozione al Preziosissimo Sangue. Dopo un lungo periodo nel corso del quale
questa devozione non venne più praticata, il Sangue di Cristo cominciò
nuovamente ad essere adorato nella prima metà dell'ottocento, attorno a una
presunta reliquia della Passione che si conservava nella Basilica di S.Nicola
in Carcere (oggi S.Giuseppe a Capo le case).
L'iniziatore, fu un pio sacerdote, poi vescovo, don Francesco Albertini,
promotore di una Confraternita intitolata appunto al Preziosissimo Sangue, nel
cui seno si formarono grandi spiriti che ne proseguirono e ne diffusero la
devozione.
Tra gli altri propagatori di questa devozione, brillano i nomi di S.Gaspare del Bufalo, fondatore dei Missionari del Preziosissimo Sangue, e di S.Maria De Mattias, che fondò le Suore Adoratrici del Sangue di Cristo.
In tutta Italia e anche nel mondo, sorsero diversi Istituti femminili dedicati al Sangue di Cristo, come le Suore del Preziosissimo Sangue, fondate a Monza da Madre Maria Matilde Bucchi, le Figlie della Carità del Prezioso Sangue, fondate a Pagani (SA) da don Tommaso Fusco. E ai nostri giorni altre congregazioni presero vita a Honk Kong, in Sudafrica e negli USA.
Nel 1822, S.Gaspare presentò istanza alla Santa Sede per ottenere il "Nulla osta" per la celebrazione della festa del Preziosissimo Sangue. La Sacra Congregazione dei Riti Religiosi, concesse di celebrarla la prima domenica di luglio, ma solo all'interno della congregazione di S. Gaspare.
Pio IX la fissò al primo luglio, e Pio XI la elevò a rito doppio di prima classe nell'aprile 1934, a ricordo del XIX centenario della Redenzione.
Paolo VI poi, abbinò questa festa a quella del Corpus Domini, creando però malcontento tra i devoti e gli istituti religiosi dedicati al Sangue di Cristo. Ricevuti in udienza i devoti e gli istituti, il Papa volle chiarire il significato di tale abbinamento, ribadendo la sua intenzione di non degradare in nessun modo la devozione al Sangue.
Il Santo Padre concesse ugualmente il diritto di celebrare la festa il primo
luglio, con liturgia di solennità.
Il Sangue, è descritto nella Bibbia come un importante elemento della vita.
"La vita di una creatura risiede nel sangue" (Levitico 17,11). E' soprattutto in questo versetto biblico che si può comprendere l'assoluta importanza che questo liquido comporta nella vita sia degli esseri umani che degli animali.
L'Antico Testamento si sofferma diverse volte sull'argomento del sangue, ribadendone la preziosità. Dio Padre comanda di non versare il sangue, cioè di non spargerlo inutilmente con gli assassinii, di non berlo e di non mangiare carni animali che contengano ancora residui di sangue; perchè il sangue è vita, il sangue è sacro. (Deuteronomio 12,23).
Ed è all'importanza del sangue nell'Antico Testamento, che si affianca l'importanza del sangue Divino di colui che ha voluto assumere la nostra natura umana: Gesù. Il Sangue di Cristo è la più grande e perfetta rivelazione dell'Amore del Padre Celeste e la sua effusione vivificante è sorgente della Chiesa, che continuamente rinasce nutrendosi del Sangue Divino, e, attraverso di essa, è riscatto per l'uomo peccatore a cui viene donata la salvezza.
La vita spirituale trova un insostituibile alimento nel Sangue di Cristo, vero fulcro del cuore, della vita e della missione della Chiesa.
Gesù stesso, nell'Ultima Cena, dà importanza rilevante al Sangue, che è simbolo della Redenzione. Anche San Paolo nelle sue lettere parla con devozione del Riscatto umano dal peccato, che è avvenuto tramite la morte di Gesù, il quale ha tanto amato gli uomini fino a versare il suo Prezioso Sangue.
Dal punto di vista storico si può dire che già anticamente era viva la devozione al Preziosissimo Sangue. Dopo un lungo periodo nel corso del quale questa devozione non venne più praticata, il Sangue di Cristo cominciò nuovamente ad essere adorato nella prima metà dell'ottocento, attorno a una presunta reliquia della Passione che si conservava nella Basilica di S.Nicola in Carcere (oggi S.Giuseppe a Capo le case).
L'iniziatore, fu un pio sacerdote, poi vescovo, don Francesco Albertini, promotore di una Confraternita intitolata appunto al Preziosissimo Sangue, nel cui seno si formarono grandi spiriti che ne proseguirono e ne diffusero la devozione.
Tra gli altri propagatori di questa devozione, brillano i nomi di S.Gaspare del Bufalo, fondatore dei Missionari del Preziosissimo Sangue, e di S.Maria De Mattias, che fondò le Suore Adoratrici del Sangue di Cristo.
In tutta Italia e anche nel mondo, sorsero diversi Istituti femminili dedicati al Sangue di Cristo, come le Suore del Preziosissimo Sangue, fondate a Monza da Madre Maria Matilde Bucchi, le Figlie della Carità del Prezioso Sangue, fondate a Pagani (SA) da don Tommaso Fusco. E ai nostri giorni altre congregazioni presero vita a Honk Kong, in Sudafrica e negli USA.
Nel 1822, S.Gaspare presentò istanza alla Santa Sede per ottenere il "Nulla osta" per la celebrazione della festa del Preziosissimo Sangue. La Sacra Congregazione dei Riti Religiosi, concesse di celebrarla la prima domenica di luglio, ma solo all'interno della congregazione di S. Gaspare.
Pio IX la fissò al primo luglio, e Pio XI la elevò a rito doppio di prima classe nell'aprile 1934, a ricordo del XIX centenario della Redenzione.
Paolo VI poi, abbinò questa festa a quella del Corpus Domini, creando però malcontento tra i devoti e gli istituti religiosi dedicati al Sangue di Cristo. Ricevuti in udienza i devoti e gli istituti, il Papa volle chiarire il significato di tale abbinamento, ribadendo la sua intenzione di non degradare in nessun modo la devozione al Sangue.
Il Santo Padre concesse ugualmente il diritto di celebrare la festa il primo
luglio, con liturgia di solennità.
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/92037
Reichenau
( Baden-Württemberg ). Mittelzell village: Minster - Painting showing the
bringing back of the relics of the Holy Blood to Reichenau monastery by Johann
Franz Schenk von Stauffenberg, bishop of Constance, on mai 26th 1738 - detail:
Bishop with relics under baldachin.
Reichenau
( Baden-Württemberg ). Ortsteil Mittelzell : Münster - Gemälde mit
Darstellung der Heimholung der Heilig-Blut-Reliquie ins Kloster Reichenau durch
Johann Franz Schenk von Stauffenberg, Bischof von Konstanz, am 26.Mai 1738 -
Detail: Bischof mit Reliquie unter Baldachin.
Fest des kostbaren Blutes
Christi
Gedenktag katholisch: 1. Juli
Hochfest bei den Missionaren vom kostbaren Blut und bei den Anbeterinnen des Blutes Christi
Fest im Erzbistum Valencia und im Passionistenorden
Fest I. Klasse und Messe an einigen Orten am Freitag nach dem vierten Fastensonntag
in Flandern: 3. Mai
in Ungarn: 8. August
Biografie: => Jesus
Christus
Vom 10. Jahrhundert an entstanden lokale Feste
zur Verehrung des kostbaren Blutes Jesu
Christi, so 923 im Kloster auf
der Bodenseeinsel Reichenau. Wichtige Anstöße kamen dann bis ins 15.
Jahrhundert von den Kreuzfahrern und
(angeblichen) Blut-Reliquien, die
sie mitbrachten.
Im 17. und 18.
Jahrhundert verbreitete sich das Fest auch in Diözesen, die keine Blutreliquie besaßen.
1815 gründete Gaspare
del Bufalo den Orden der Missionare vom kostbaren Blut, nach dem
italienischen Wort für Blut auch Sanguinisten genannt; 1837 gründete
er zusammen mit Maria de
Mattias auch die Schwestern von der Anbetung des kostbaren
Blutes. 1885 gründete Franz
Pfanner in seiner Missionsstation Emaus in
Natal in Südafrika die Missionsschwestern vom Kostbaren Blut. Papst Pius IX. führte
1849 nach seiner Rückkehr aus dem Exil das Fest für die ganze katholische
Kirche ein zur Feier am 10. August. Papst Pius X. verlegte
den Termin auf den 1. Juli. Bei der Reform des römischen Kalenders 1969 wurde
das Fest gestrichen, weil sein Inhalt schon mit dem Fest Fronleichnam gefeiert
wird.
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Fest des kostbaren Blutes Christi
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Schäfer - zuletzt aktualisiert am 06.08.2016
Quellen:
• Lexikon für Theologie und Kirche, begr. von Michael Buchberger. Hrsg. von
Walter Kasper, 3., völlig neu bearb. Aufl., Bd. 2., Herder, Freiburg im
Breisgau 1994
korrekt zitieren: Joachim Schäfer: Artikel Fest des kostbaren Blutes Christi, aus dem Ökumenischen Heiligenlexikon - https://www.heiligenlexikon.de/BiographienJ/Jesus-Blut_Christi.html, abgerufen am 20. 10. 2025
Die Deutsche Nationalbibliothek verzeichnet das Ökumenische
Heiligenlexikon in der Deutschen Nationalbibliografie; detaillierte
bibliografische Daten sind im Internet über https://d-nb.info/1175439177 und https://d-nb.info/969828497 abrufbar.
SOURCE : https://www.heiligenlexikon.de/BiographienJ/Jesus-Blut_Christi.html
Venerables Hermanos,
salud y Bendición Apostólica.
Muchas veces desde los
primeros meses de nuestro ministerio pontificio —y nuestra palabra, anhelante y
sencilla, se ha anticipado con frecuencia a nuestros sentimientos— ha ocurrido
que invitásemos a los fieles en materia de devoción viva y diaria a volverse
con ardiente fervor hacia la manifestación divina de la misericordia del Señor
en cada una de las almas, en su Iglesia Santa y en todo el mundo, cuyo Redentor
y Salvador es Jesús, a saber, la devoción a la Preciosísima Sangre.
Esta devoción se nos
infundió en el mismo ambiente familiar en que floreció nuestra infancia y
todavía recordamos con viva emoción que nuestros antepasados solían recitar las
Letanías de la Preciosísima Sangre en el mes de julio.
Fieles a la exhortación
saludable del Apóstol: "Mirad por vosotros y por todo el rebaño, sobre el
cual el Espíritu Santo os ha constituido obispos, para apacentar la Iglesia de
Dios, que El adquirió con su sangre" [1], creemos, venerables Hermanos, que entre
las solicitudes de nuestro ministerio pastoral universal, después de velar por
la sana doctrina, debe tener un puesto preeminente la concerniente al adecuado
desenvolvimiento e incremento de la piedad religiosa en las manifestaciones del
culto público y privado. Por tanto, nos parece muy oportuno llamar la atención
de nuestros queridos hijos sobre la conexión indisoluble que debe unir a las
devociones, tan difundidas entre el pueblo cristiano, a saber, la del Santísimo
Nombre de Jesús y su Sacratísimo Corazón, con la que tiende a honrar la
Preciosísima Sangre del Verbo encarnado "derramada por muchos en remisión
de los pecados" [2].
Sí, pues, es de suma
importancia que entre el Credo católico y la acción litúrgica reine una
saludable armonía, puesto que lex credendi legem statuat supplicandi (la
ley de la fe es la pauta de la ley de la oración) [3] y no se permitan en absoluto formas
de culto que no broten de las fuentes purísimas de la verdadera fe, es justo
que también florezca una armonía semejante entre las diferentes devociones, de
tal modo que no haya oposición o separación entre las que se estiman como
fundamentales y más santificantes, y al mismo tiempo prevalezcan sobre las
devociones personales y secundarias, en el aprecio y práctica, las que realizan
mejor la economía de la salvación universal efectuada por "el único
Mediador entre Dios y los hombres, el hombre Cristo Jesús, que se entregó a sí
mismo para redención de todos" [4]. Moviéndose en esta atmósfera de fe recta
y sana piedad los creyentes están seguros de sentirse cum Ecclesia (sentir
con la Iglesia), es decir, de vivir en unión de oración y de caridad con
Jesucristo, Fundador y Sumo Sacerdote de aquella sublime religión que junto con
el nombre toma de El toda su dignidad y valor.
Si echamos ahora ,una
rápida ojeada sobre los admirables progresos que ha logrado la Iglesia Católica
en el campo de la piedad litúrgica, en consonancia saludable con el desarrollo
de la fe en la penetración de las verdades divinas, es consolador, sin duda,
comprobar que en los siglos más cercanos a nosotros no han faltado por parte de
esta Sede Apostólica claras y repetidas pruebas de asentimiento y estímulo
respeto a las tres mencionadas devociones; que fueron practicadas desde la Edad
Media por muchas almas piadosas y propagadas después por varias diócesis,
órdenes y congregaciones religiosas, pero que esperaban de la Cátedra de Pedro
la confirmación de la ortodoxia y la aprobación para la Iglesia universal.
Baste recordar que
nuestros Predecesores desde el siglo XVI enriquecieron con gracias espirituales
la devoción al Nombre de Jesús, cuyo infatigable apóstol en el siglo pasado
fue, en Italia, San Bernardino de Sena. En honor de este Santísimo Nombre se
aprobaron de modo especial el Oficio y la Misa y a continuación las
Letanías [5]. No menores fueron los privilegios
concedidos por los Romanos Pontífices al culto del Sacratísimo Corazón, en cuya
admirable propagación tuvieron tanta influencia las revelaciones del Sagrado
Corazón a Santa Margarita María Alacoque [6]. Y tan alta y unánime ha sido la estima
de los Sumos Pontífices por esta devoción, que se complacieron en explicar su
naturaleza, defender su legitimidad, inculcar la práctica con muchos actos
oficiales a los que han dado remate tres importantes Encíclicas sobre el misma
tema [7].
Asimismo la devoción a la
Preciosísima Sangre, cuyo propagador admirable fue en el siglo pasado; el
sacerdote romano San Gaspar del Búfalo, obtuvo merecido asentimiento de esta
Sede Apostólica. Conviene recordar que por mandato de Benedicto XIV se
compusieron la Misa y el Oficio en honor de la Sangre adorable del Divino
Salvador; y que Pío IX, en cumplimiento de un voto hecho en Gaeta, extendió la
fiesta litúrgica a la Iglesia universal [8]. Por último Pío XI, de feliz memoria,
como recuerdo del XIX Centenario de la Redención, elevó dicha fiesta a rito
doble de primera clase, con el fin de que, al incrementar la solemnidad
litúrgica, se intensificase también la devoción y se derramasen más copiosamente
sobre los hombres los frutos de la Sangre redentora.
Por consiguiente,
secundando el ejemplo de nuestros Predecesores, con objeto de incrementar más
el culto a la preciosa Sangre del Cordero inmaculado, Cristo Jesús, hemos
aprobado las Letanías, según texto redactado por la Sagrada Congregación de
Ritos [9], recomendando al mismo tiempo se reciten
en todo el mundo católico ya privada ya públicamente con la concesión de
indulgencias especiales [10].
¡Ojalá que este nuevo
acto de la "solicitud por todas las Iglesias" [11], propia del Supremo Pontificado, en
tiempos de más graves y urgentes necesidades espirituales, cree en las almas de
los fieles la convicción del valor perenne, universal, eminentemente práctico
de las tres devociones recomendadas más arriba!
Así, pues, al acercarse
la fiesta y el mes consagrado al culto de la Sangre de Cristo, precio de
nuestro rescate, prenda de salvación y de vida eterna, que los fieles la hagan
objeto de sus más devotas meditaciones y más frecuentes comuniones
sacramentales. Que reflexionen, iluminados por las saludables enseñanzas que
dimanan de los Libros Sagrados y de la doctrina de los Santos Padres y Doctores
de la Iglesia en el valor sobreabundante, infinito, de esta Sangre
verdaderamente preciosísima, cuius una stilla salvum facere totum mundum
quit ab omni scelere (de la cual una sola gota puede salvar al mundo de
todo pecado) [12], como canta la Iglesia con el Doctor
Angélico y como sabiamente lo confirmó nuestro Predecesor Clemente VI [13]. Porque, si es infinito el valor de la Sangre
del Hombre Dios e infinita la caridad que le impulsó a derramarla desde el
octavo día de su nacimiento y después con mayor abundancia en la agonía del
huerto [14], en la flagelación y coronación de
espinas, en la subida al Calvario y en la Crucifixión y, finalmente, en la
extensa herida del costado, como símbolo de esa misma divina Sangre, que fluye
por todos los Sacramentos de la Iglesia, es no sólo conveniente sino muy justo
que se le tribute homenaje de adoración y de amorosa gratitud por parte de los
que han sido regenerados con sus ondas saludables.
Y al culto de latría, que
se debe al Cáliz de la Sangre del Nuevo Testamento, especialmente en el
momento de la elevación en el sacrificio de la Misa, es muy conveniente y
saludable suceda la Comunión con aquella misma Sangre indisolublemente unida al
Cuerpo de Nuestro Salvador en el Sacramento de la Eucaristía. Entonces los
fieles en unión con el celebrante podrán con toda verdad repetir mentalmente
las palabras que él pronuncia en el momento de la Comunión: Calicem
salutaris accipiam et nomem Domini invocabo... Sanguis Domini Nostri Iesu
Christi custodiat animam meam in vitam aeternam. Amen. Tomaré el cáliz de
salvación e invocaré el nombre del Señor... Que la Sangre de Nuestro Señor
Jesucristo guarde mi alma para la vida eterna. Así sea. De tal manera que los
fieles que se acerquen a él dignamente percibirán con más abundancia los frutos
de redención, resurrección y vida eterna, que la sangre derramada por Cristo
"por inspiración del Espíritu Santo" [15] mereció para el mundo entero. Y
alimentados con el Cuerpo y la Sangre de Cristo, hechos partícipes de su divina
virtud que ha suscitado legiones de mártires, harán frente a las luchas
cotidianas, a los sacrificios, hasta el martirio, si es necesario, en defensa
de la virtud y del reino de Dios, sintiendo en sí mismos aquel ardor de caridad
que hacía exclamar a San Juan Crisóstomo: "Retirémonos de esa Mesa como
leones que despiden llamas, terribles para el demonio, considerando quién es
nuestra Cabeza y qué amor ha tenido con nosotros... Esta Sangre, dignamente
recibida, ahuyenta los demonios, nos atrae a los ángeles y al mismo Señor de
los ángeles... Esta Sangre derramada purifica el mundo... Es el precio del universo,
con ella Cristo redime a la Iglesia... Semejante pensamiento tiene que frenar
nuestras pasiones. Pues ¿hasta cuándo permaneceremos inertes? ¿Hasta cuándo
dejaríamos de pensar en nuestra salvación? Consideremos los beneficios que el
Señor se ha dignado concedernos, seamos agradecidos, glorifiquémosle no sólo
con la fe, sino también con las obras" [16].
¡Ah! Si los cristianos
reflexionasen con más frecuencia en la advertencia paternal del primer Papa:
"Vivid con temor todo el tiempo de vuestra peregrinación, considerando que
habéis sido rescatados de vuestro vano vivir no con plata y oro, corruptibles,
sino con la sangre preciosa de Cristo, como cordero sin defecto ni
mancha!" [17]. Si prestasen más atento oído a la
exhortación del Apóstol de las gentes: "Habéis sido comprados a gran
precio. Glorificad, pues, a Dios en vuestro cuerpo" [18].
¡Cuánto más dignas, más
edificantes serían sus costumbres; cuánto más saludable sería para el mundo la
presencia de la Iglesia de Cristo! Y si todos los hombres secundasen las
invitaciones de la gracia de Dios, que quiere que todos se salven [19], pues ha querido que todos sean
redimidos con la Sangre de su Unigénito y llama a todos a ser miembros de un
único Cuerpo místico, cuya Cabeza es Cristo, ¡cuánto más fraternales serían las
relaciones entre los individuos, los pueblos y las naciones; cuánto más
pacífica, más digna de Dios y de la naturaleza humana, creada a imagen y
semejanza del Altísimo [20], sería la convivencia social!
Debemos considerar esta
sublime vocación a la que San Pablo invitaba a los fieles procedentes del
pueblo escogido, tentados de pensar con nostalgia en un pasado que sólo fue una
pálida figura y el preludio de la Nueva Alianza: "Vosotros os habéis
acercado al monte de Sión, a la ciudad del Dios vivo, a la Jerusalén celestial
y a las miríadas de ángeles, a la asamblea, a la congregación de los
primogénitos, que están escritos en los cielos, y a Dios, Juez de todos, y a
los espíritus de los justos perfectos, y al Mediador de la nueva Alianza,
Jesús, y a la aspersión de la sangre, que habla mejor que la de
Abel" [21].
Confiando plenamente,
venerables Hermanos, en que estas paternales exhortaciones nuestras, que daréis
a conocer de la manera que creáis más oportuna al Clero y a los fieles
confiados a vosotros, no sólo serán puestas en práctica de buen grado, sino
también con ferviente celo, como auspicio de las gracias celestiales y prenda
de nuestra especial benevolencia, con efusión de corazón impartimos la
Bendición Apostólica a cada uno de vosotros y toda vuestra grey, y de modo
especial a todos los que respondan generosa y plenamente a nuestra invitación.
Dado en Roma, junto a San
Pedro, el treinta de junio de 1960, vigilia de la fiesta de la Preciosísima
Sangre de Nuestro Señor Jesucristo, segundo año de nuestro Pontificado.
IOANNES PP.XXIII.
* AAS
52 (1960) 545-550.
Notas
[1] Act.
20, 28.
[2] Math.
26,28.
[3] Enc. Mediator
Dei, AAS. XXXIX, 1947, pág. 54.
[4] 1
Tim. 2,5-6.
[5] AAS.
XVIII, 1886, pág. 504.
[6] Off.
festi SS. Cordis Iesu, II Noct, leet. V.
[7] Enc. Annum
Sacrum, Acta Leonis, 1899, vol. XIX, págs. .71 y ss.; Enc. Miserentissimus
Redemptor, AAS. 1928, vol. 20, págs. 165 y ss.; Enc. Haurietis
aquas, AAS. 1956, vol. 48, págs. 309 y ss.
[8] Decret. Redempti
sumus, 10 de agosto de 1849; cf. Arch. de la S. Congregación de Ritos Decret.
ann. 1848-1849, fol. 209.
[9] AAS.
1960, vol. LII, págs. 412-413.
[10] Decret.
S. Poenit. Apost., 3 de agosto de 1960; AAS. 1960, vol. LII, pág. 420
[11] 1
Cor. II, 28.
[12])
Himno Adoro te, devote.
[13] Bula Unigenitus
Dei Filius, 25 de enero de 1343; Denz. R. 550.
[14] Luc.
22,43. )
[15] Hebr.
9,14.
[16] In
Ioannem, Homil. XLVI; Migne, P. G., LIX, 260-261.
[17] 1
Petr. I, 17-19.
[18] 1
Cor. 6,20.
[19] 1
Tim. 2,4.
[20] Gen.
1,26.
[21] Hebr.
12,22-24.
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Juan
Correa (1646–1716), Allegory of Eucharist with Pope saint Pius V, circa
1690, 163.8 x 105.7, Denver Art Museum, Mayer Center, Latin
American Art. Lower right corner: “Juan Correa Fac.” Gift of the Collection of
Frederick and Jan Mayer
Veneráveis Irmãos,
saudação e Bênção Apostólica
1. Desde os primeiros
meses do nosso serviço pontifício aconteceu-nos muitas vezes – e não raro a
palavra foi precursora ansiosa e inocente do nosso próprio sentir – convidar os
fiéis, em matéria de devoção viva e cotidiana, a se volverem com ardente fervor
para a expressão divina da misericórdia do Senhor sobre as almas individuais,
sobre a sua Igreja santa e sobre o mundo inteiro, dos quais todos Jesus
continua sendo o Redentor e o Salvador. Queremos dizer a devoção ao
Preciosíssimo Sangue.
2. Esta devoção foi-nos
instilada no próprio ambiente doméstico em que floresceu a nossa infância, e
sempre recordamos com viva emoção a recitação das ladainhas do Preciosíssimo
Sangue que os nossos velhos pais faziam no mês de julho.
3. Lembrados da salutar
exortação do Apóstolo: "Estai atentos a vós mesmos e a todo o rebanho:
nele o Espírito Santo vos constituiu guardiães, para apascentardes a Igreja de
Deus, que ele adquiriu para si pelo sangue de seu próprio Filho" (At 20,28),
cremos, ó Veneráveis Irmãos, que entre as solicitudes do nosso universal
ministério pastoral, depois da vigilância sobre a sã doutrina deve ter um lugar
privilegiado aquela que diz respeito ao reto desenvolvimento e ao incremento da
piedade religiosa, nas manifestações do culto litúrgico e privado. Parece-nos,
portanto, particularmente oportuno chamar a atenção dos nossos diletos filhos
para o nexo indissolúvel que deve unir as duas devoções, já tão difundidas no
seio do povo cristão, isto é, o ss. Nome de Jesus e o seu sacratíssimo Coração,
aquela que pretende honrar o Sangue Preciosíssimo do Verbo encarnado, "derramado
por muitos em remissão dos pecados" (cf. Mt 26,28).
4. Com efeito, se é de
suma importância que entre o Credo católico e a ação litúrgica da Igreja reine
uma salutar harmonia, visto que "a norma do acreditar define a norma de
rezar",[1] e nunca sejam consentidas formas de
culto que não brotem das fontes puríssimas da verdadeira fé, é justo,
outrossim, que floresça harmonia semelhante entre as várias devoções, de modo
que não haja contraste ou dissociação entre as que são consideradas como
fundamentais e mais santificantes, e que, ao mesmo tempo, sobre as devoções
pessoais e secundárias tenham o primado na estima e na prática aquelas que
melhor realizam a economia da salvação universal operada pelo "único
mediador entre Deus e os homens, Cristo Jesus homem, aquele que deu a si mesmo
em resgate por todos" (1Tm 2,5-6). Movendo-se nesta atmosfera de reta
fé e de sã piedade, os féis estão seguros de sentir com a Igreja, ou seja de
viverem em comunhão de oração e de caridade com Jesus Cristo, fundador e sumo
sacerdote dessa sublime religião que dele recebe, com o nome, toda a sua
dignidade e valor.
5. Se agora detivermos um
rápido olhar aos admiráveis progressos que a Igreja católica tem operado no
campo da piedade litúrgica, em salutar consonância com o desenvolvimento da sua
fé na penetração das verdades divinas, indubitavelmente será consolador
verificarmos que nos séculos próximos a nós não faltaram, da parte desta Sé
Apostólica, claros e repetidos atestados de consentimento e de incentivo para
todas as três devoções supra mencionadas; devoções que foram praticadas desde a
Idade Média por muitas almas piedosas, e depois foram difundidas em várias
dioceses, ordens e congregações religiosas, mas que aguardavam da Cátedra de
Pedro o cunho da ortodoxia e a aprovação para a Igreja universal.
6. Baste-nos recordar que
os nossos predecessores desde o século XVI enriqueceram de favores espirituais
a devoção ao ss. Nome de Jesus, da qual no século precedente se fizera apóstolo
infatigável, na Itália, S. Bernardino de Sena. Em honra desse ss. Nome foram,
antes de tudo, aprovados o ofício e a missa, e em seguida as Ladainhas.[2] Nem foram menos insignes os
privilégios concedidos pelos pontífices romanos ao culto para com o sacratíssimo
Coração de Jesus, em cuja admirável propagação [3] tamanha parte tiveram as revelações
feitas pelo Sagrado Coração a Santa Margarida Maria Alacocque. E tão alta e
unânime tem sido a estima dos pontífices romanos a esta devoção, que eles se
comprazeram em lhe ilustrar a natureza, defender a legitimidade, e inculcar a
prática com muitos atos oficiais, aos quais puseram coroamento três importantes
encíclicas sobre este assunto. [4]
7. Mas também a devoção
ao Preciosíssimo Sangue de Jesus, da qual foi propagador admirável no século
passado o sacerdote romano s. Gaspar del Bufalo, teve o merecido consentimento
e o favor desta Sé Apostólica. Com efeito, importa recordar que, por ordem de
Bento XIV, foram compostos a missa e o ofício em honra do Sangue adorável do
divino Salvador; e que Pio IX, em cumprimento de um voto feito em Gaeta, quis
que a festa litúrgica fosse estendida à Igreja universal. [5] Finalmente, foi Pio XI, de feliz
memória, quem, em lembrança do 19° centenário da redenção, elevou a sobredita
festa a rito duplo de primeira classe, a fim de que, pela acrescida solenidade
litúrgica, mais intensa se tornasse a própria devoção, e mais copiosos se
entornassem sobre os homens os frutos do Sangue redentor.
8. Seguindo, portanto, o
exemplo dos nossos predecessores, com o fim de favorecer ulteriormente o culto
para com o precioso Sangue do Cordeiro imaculado, Cristo Jesus, aprovamos-lhe
as ladainhas, segundo a ordem compilada pela Sacra Congregação dos ritos,[6] incentivando outrossim a reza das
mesmas em todo o mundo católico, quer em particular quer em público, com a
concessão de indulgências especiais.[7] Possa este novo ato do cuidado por
todas as Igrejas (cf. l Cor 11,28), próprio do pontificado supremo,
em tempo das mais graves e urgentes necessidades espirituais, acordar no ânimo
dos crentes a convicção do valor perene, universal, sumamente prático das três
louvadas devoções.
9. Por isto, ao
aproximar-se a festa e o mês dedicados ao culto do Sangue de Cristo, preço do
nosso resgate, penhor de salvação e de vida eterna, façam-na os fiéis objeto de
meditações mais devotas e de comunhões sacramentais mais freqüentes. Iluminados
pelos salutares ensinamentos que promanam dos Livros sagrados e da doutrina dos
padres e doutores da Igreja, reflitam no valor superabundante, infinito desse
Sangue verdadeiramente preciosíssimo, do qual uma só gota pode salvar o mundo
todo de toda culpa", [8] como canta a Igreja com o Angélico
Doutor, e como sabiamente confirmou o nosso predecessor Clemente VI. [9]
10. Porquanto, se
infinito é o valor do Sangue do Homem-Deus, e se infinita foi a caridade que o
impeliu a derramá-lo desde o oitavo dia do seu nascimento, e depois, com
superabundância, na agonia do horto (cf. Lc 22,43), na flagelação e
na coroação de espinhos, na subida ao Calvário e na crucifixão, e, enfim, da
ampla ferida do seu lado, como símbolo desse mesmo Sangue divino que corre em
todos os sacramentos da Igreja, não só é conveniente, mas é também sumamente justo
que a ele sejam tributadas homenagens de adoração e de amorosa gratidão por
parte de todos os que foram regenerados nas suas ondas salutares.
11. E ao culto de latria
a ser prestado ao cálice do Sangue do Novo Testamento, sobretudo no momento da
sua elevação no sacrifício da Missa, é sumamente conveniente e salutar que se
siga a comunhão com esse mesmo Sangue, indissoluvelmente unido ao corpo do
nosso Salvador no sacramento da eucaristia. Em união, então, com o sacerdote
celebrante, poderão os fiéis com plena verdade repetir mentalmente as palavras
que ele pronuncia no momento da comunhão; "Tomarei o cálice da salvação e
invocarei o nome do Senhor... O sangue de Cristo me guarde para a vida eterna.
Amém". Desse modo os fiéis que dele se aproximarem dignamente receberão
mais abundantes os frutos de redenção, de ressurreição e de vida eterna que o
Sangue derramado por Cristo "por impulso do Espírito Santo" (Hb 9,14)
mereceu para o mundo inteiro. E, nutridos do corpo e do sangue de Cristo,
tornados participantes do seu poder divino, que fez surgir legiões de mártires,
eles irão ao encontro das lutas cotidianas, dos sacrifícios, até mesmo do
martírio, se preciso, em defesa da virtude e do reino de Deus, sentindo em si
mesmos aquele ardor de caridade que fazia S. João Crisóstomo exclamar:
"Saímos daquela mesa quais leões expirando chamas, tornados terríveis ao
demônio, pensando em quem é o nosso Chefe e quanto amor teve por nós... Esse
Sangue, se dignamente recebido, afasta os demônios, chama para junto de nós os
anjos e o próprio Senhor dos anjos... Esse Sangue derramado purifica o mundo
todo... Este é o preço do universo, com ele Cristo redime a Igreja... Tal
pensamento deve refrear as nossas paixões. Até quando, com efeito, ficaremos
apegados ao mundo presente? Até quando ficaremos inertes? Até quando
descuraremos pensar na nossa salvação? Reflitamos sobre os bens que o Senhor se
dignou de nos conceder, sejamos-lhe gratos por eles, glorifiquemo-lo não só com
a fé, mas também com as obras".[10]
12. Oh! se os cristãos
refletissem mais freqüentemente no paternal aviso do primeiro papa:
"Portai-vos com temor durante o tempo do vosso exílio. Pois sabeis que não
foi com coisas perecíveis, isto é, com prata ou ouro que fostes resgatados...,
mas pelo sangue precioso de Cristo, como de um cordeiro sem defeito e sem
mácula" (1 Pd 1,1719); se eles dessem mais solícito ouvido à
exortação do apóstolo das gentes: "Alguém pagou alto preço pelo vosso
resgate; glorificai, portanto, a Deus em vosso corpo" (l Cor 6,20).
Quanto mais dignos, mais edificantes seriam os seus costumes, quanto mais
salutar para a humanidade inteira seria a presença, no mundo, da Igreja de
Cristo! E, se todos os homens secundassem os convites da graça de Deus, que os
quer todos salvos (cf. 1 Tm 2,4), porque ele quis que todos fossem
remidos pelo Sangue de seu Unigênito, e chama todos a serem membros de um só corpo
místico, do qual Cristo é a Cabeça, então quanto mais fraternas se tornariam as
relações entre os indivíduos, os povos, as nações, e quanto mais pacífica,
quanto mais digna de Deus e da natureza humana, criada a imagem e semelhança do
Altíssimo (cf. Gn 1,26), se tornaria a convivência social!
13. Era a contemplação
desta sublime vocação que s. Paulo convidava os fiéis provenientes do povo
eleito, tentados de pensar com saudade num passado que fora apenas uma pálida
figura e o prelúdio da nova aliança: "Mas vós vos aproximastes do monte
Sião e da cidade de Deus vivo, a Jerusalém celestial, e de milhões de anjos
reunidos em festa, e da assembléia dos primogênitos cujos nomes estão inscritos
nos céus, e de Deus o juiz de todos, e dos espíritos dos justos que chegaram à
perfeição, e de Jesus, mediador de uma nova aliança, e do sangue da aspersão
mais eloqüente que o de Abel" (Hb 12,22-24).
14. Plenamente confiamos,
ó veneráveis irmãos, que estas nossas paternais exortações, pelo modo como
julgardes mais oportuno tornadas por vós conhecidas ao clero e aos fiéis a vós
confiados, serão de bom grado postas em prática, não só salutarmente, mas
também com fervoroso zelo, em auspício das graças celestes e em penhor da nossa
particular benevolência, com efusão de coração concedemos a bênção apostólica a
cada um de vós e a todos os vossos rebanhos, e de modo particular aos que
generosa e piedosamente responderem ao nosso convite.
Dado em Roma, junto a S.
Pedro, no dia 30 de junho de 1960, vigília da Festa do Preciosíssimo Sangue de
N. S. J. C., segundo ano do nosso Pontificado.
JOÃO PP. XXIII
Notas
[1] Cf.
Enc. Mediator
Dei; AAS 39(1947), p. 54.
[2] Cf. AAS,18
(1886), p. 509.
[3] Cf. Of
f : Festi SS. Cordis lesu, II Noct., lect. V
[4] Carta
Enc. Annum
Sacrum. Acta Leonis XIII, 19(1899), pp. 71ss.; Carta Enc. Miserentissimus
Redemptor, AAS, 20(1928), pp. 165ss.; Carta Enc. Haurietis
aquas, AAS, 48(1956,), pp. 309ss..
[5] Decr. Redempti
sumos, de 10 de Agosto de 1849; cf. Arch. S.C. Rit., Decr. ann.1848-1849,
fol. 209.
[6] Cf. AAS,
52(1960), pp. 412-413.
[7] Decr.
S. Poen. Ap., de 3 de Março de 1960; cf. AAS, 52( 1960), pp. 420.
[8] Hino Adoro
te devote.
[9] Bula Unigenitus
Dei Filius, de 25 de janeiro de 1843; Denz. 550 [ DS 1025].
[10] In
loan., Homil. 46; PG 59, 260-261.
Copyright © Dicastério
para a Comunicação
Image
of Christ as fountain of life. Etching. archdiocesan church of Graz, 1843
CHAPLET OF THE PRECIOUS
BLOOD : https://sttimothyto.archtoronto.org/siteassets/media/files/precious-blood/devotions-to-the-precious-blood.-.pdf
LITANY OF THE MOST
PRECIOUS BLOOD OF JESUS : https://www.ewtn.com/catholicism/devotions/litany-of-the-most-precious-blood-of-jesus-248
PRAYERS TO PRECIOUS BLOOD
OF JESUS : https://www.catholicgallery.org/prayers/prayers-to-blood-of-jesus/
FETE DU TRES-PRECIEUX
SANG DE NOTRE SEIGNEUR JESUS-CHRIST : http://www.schola-sainte-cecile.com/programmes/2011-2012/09-sanctoral/07-01-precieux-sang.pdf
Voir aussi : http://notredamedesneiges.over-blog.com/article-11112662.html






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