Sainte Catherine de Sienne, vierge et docteur de
l'Église
Catherine de Sienne (1347-1380) fut partagée, sa vie durant, entre la soif de contempler le Christ en croix et le service de l'Église, que déchiraient les factions. Pénétrée de l'esprit de Saint Dominique, elle puisa dans son amour Dieu les énergies qui lui permirent de ramener le pape d'Avignon à Rome et de faire entendre aux pécheurs l'appel du sang rédempteur.
SOURCE : http://www.paroisse-saint-aygulf.fr/index.php/prieres-et-liturgie/saints-par-mois/icalrepeat.detail/2015/04/29/594/-/sainte-catherine-de-sienne-vierge-et-docteur-de-l-egliseSaint Catherine of Siena, Saint Mary Magdalen, Saint Catherine of Alexandria, Saint Radegund, Saint Paula, Saint Helena, Constantine the Great and other saints with the Cross. Engraving by N. Beatrizet.
Sainte Catherine de Sienne
Religieuse dominicaine, Docteur de l'Église (+ 1380)
Catherine, benjamine d'une famille très nombreuse (24 frères et sœurs) entend très jeune l'appel à se consacrer à Dieu. A seize ans, elle devient tertiaire dominicaine, tout en vivant sa vie d'austérité et de prière au milieu de sa famille. Elle fait vœu de virginité, mais le petit groupe des amis qui l'écoutent et la soutiennent (les Caterini) l'appelle "maman". Ascèse et oraison la font vivre en étroite union avec le Christ, tout en se préoccupant des réalités de la vie. Elle vient en aide aux pauvres et aux malades de Sienne, elle écrit aux grands de son temps.
Son principal souci est l'unité de l'Église. Sans complexe, elle écrit au Pape, alors en Avignon, une lettre brûlante où elle le presse de revenir à Rome. Elle ira même le chercher. Lorsque la chrétienté occidentale sera divisée entre plusieurs papes, elle soutiendra Urbain VI et déploiera des trésors d'activité et de diplomatie pour rassembler l'Église autour de lui.
Elle prend aussi partie dans les luttes où s'affrontent les villes italiennes. Elle, la recluse de Sienne, voyage inlassablement comme médiatrice dans le nord de l'Italie et le sud de la France. Pourtant cette activité débordante n'est pas le tout de sainte Catherine. Ce n'est que la face apparente d'une intense vie mystique, avec des extases durant lesquelles ses disciples, émerveillés, copient les prières qui s'échappent de ses lèvres.
Son "Dialogue", qui est aussi un des classiques de la langue italienne, retrace ces entretiens enflammés avec le Christ, qu'elle rejoignit à 33 ans, dans la vision béatifique.
Page qui a pour but de faire découvrir Sainte Catherine de Sienne, Vierge,
Docteur de l'Église et Copatronne de l'Europe à ceux qui ne la connaîtraient
pas encore. (abbaye
Saint Benoît)
Elle a été proclamée docteur de l'Église en 1970.
Elle est copatronne de l'Europe où elle est célébrée par une 'fête': "Elle entra avec un regard sûr et des paroles de feu dans le vif des problèmes sociaux et politiques qui ont déchiré l'Europe de son époque." (Jean Paul II 1999)
- Vidéo sur la webTV de la CEF: Vie spirituelle à l'école de mystiques d'hier et d'aujourd'hui, Sainte Catherine de Sienne.
La figure et la personnalité de Sainte Catherine de Sienne au cœur de la catéchèse du Pape le 24 novembre 2010 à l'audience générale - Sainte Catherine de Sienne (1347 - 1380), déclarée Docteur de l'Église par Paul VI et copatronne de l'Europe par Jean-Paul II. Devenue tertiaire dominicaine à seize ans, Catherine se consacra à la prière, à la pénitence et à la charité, en particulier au service des malades. Sa réputation de sainteté s'étant diffusée, a dit Benoît XVI, elle devint le conseiller spirituel d'une foule de personnes variées, puissants et artistes, gens du peuple et ecclésiastiques, "y compris Grégoire XI, qui résidait alors en Avignon, et qu'elle encouragea vivement à rentrer à Rome". Catherine voyagea beaucoup pour encourager la réforme de l'Église et la paix des peuples, diffusant sa doctrine par son Dialogue de la divine Providence (ou Livre de la doctrine divine), ses lettres et une récollection de prières.
Catherine de Sienne fut une grande mystique, dont on connaît la célèbre vision dans laquelle Marie la présenta à Jésus, et une autre où le Christ lui offrit une splendide bague en échange de son cœur. Au centre de sa religiosité, a souligné le Saint-Père, "il y avait le christocentrisme qui caractérise toute vraie spiritualité. Pour elle, le Christ était comme un époux... A l'exemple de Catherine, tout croyant doit s'unir au cœur de Jésus afin d'aimer Dieu et le prochain comme le Christ. Laissons-nous donc convertir afin que notre cœur apprenne à aimer le Christ, dans la prière familière, dans la méditation de la Parole, dans les sacrements et avant tout dans la communion... Autour de sa forte personnalité -a poursuivi Benoît XVI- une famille spirituelle s'est constituée, faite de personnes attirées par la grandeur morale de cette jeune femme... Ils furent nombreux à considérer un privilège d'être guidés spirituellement par celle qu'ils appelaient maman... Aujourd'hui encore, l'Église tire grand bénéfice de la maternité spirituelle de tant de femmes, consacrées et laïques, qui alimentent dans les âmes la pensée de Dieu, renforcent la foi et élèvent le niveau de la vie chrétienne".
La spiritualité de la sainte de Sienne "se manifestait aussi par le don des larmes, signe d'une grande sensibilité et tendresse. Nombre de saints ont eu ce don, qui renouvelle l'émotion même de Jésus, pleurant sans se cacher devant le tombeau de l'ami Lazare et partageant la peine de Marthe et Marie... Consciente des manquements des prêtres, Catherine eut néanmoins toujours un grand respect pour qui dispense par les sacrements et la prédication la force salvifique du Christ. Elle invitait les prêtres et le Pape, qu'elle appelait le doux Christ sur terre, à être fidèles à leur responsabilités, dans un constant amour de l'Église... Catherine de Sienne nous apprend encore aujourd'hui la science la plus sublime, qui est de connaître et d'aimer le Christ et son Église". (source: VIS 20101124 480)
...Saint Benoît, proclamé patron de l'Europe par Paul VI en 1964, saint Cyrille et Méthode proclamés copatrons en 1980 par Jean-Paul II et trois saintes proclamées co-patronnes de l'Europe en 1999 par Jean-Paul II: sainte Brigitte de Suède, sainte Catherine de Sienne et sainte Thérèse-Bénédicte de la Croix (Edith Stein)...
Mémoire (en Europe fête) de sainte Catherine de Sienne, vierge et docteur de
l'Église. Admise parmi les Sœurs de la Pénitence de Saint-Dominique, elle
s'appliqua à connaître Dieu en elle, à se connaître en Dieu et à reproduire
l'image du Christ crucifié. Avec force et inlassablement, elle lutta pour
poursuivre la paix, ramener dans sa ville l'évêque de Rome et refaire l'unité
de l'Église. Elle mourut à Rome en 1380, laissant de précieux documents de très
haute doctrine spirituelle.
Martyrologe romain
Je ne donne pas toutes les vertus également à chacun
... Il en est plusieurs que je distribue de telle manière, tantôt à l’un,
tantôt à l’autre ... A l’un, c’est la charité ; à l’autre, la justice ; à
celui-ci l’humilité ; à celui-là, une foi vive ... Quant aux biens temporels,
pour les choses nécessaires à la vie humaine, je les ai distribués avec la plus
grande inégalité, et je n’ai pas voulu que chacun possédât tout ce qui lui
était nécessaire pour que les hommes aient ainsi l’occasion, par nécessité, de
pratiquer la charité les uns envers les autres ... J’ai voulu qu’ils eussent
besoin les uns des autres et qu’ils fussent mes ministres pour la distribution
des grâces et des libéralités qu’ils ont reçues de moi.
Dialogue, Sainte Catherine de Sienne, dial. 1, 6
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/1054/Sainte-Catherine-de-Sienne.html
Giovanni di Paolo, Sainte Catherine recevant
la communion des mains du Christ, XVe,
Metropolitan Museum of Art, New York.
SAINTE CATHERINE de SIENNE
Vierge
(1347-1380)
Catherine, l'une des
saintes les plus merveilleuses qui aient paru sur la terre, naquit à Sienne, de
parents vertueux, mais qui pourtant, chose incroyable, se firent longtemps ses
persécuteurs et entravèrent, autant qu'il leur fut possible, sa vocation religieuse.
Dès l'âge de cinq ans,
elle ne montait les escaliers de la maison paternelle qu'à genoux, récitant
l'Ave Maria à chaque degré. Vers cette époque, elle eut une apparition de
Notre-Seigneur, qui lui révéla tous les secrets de la vie parfaite.
Un jour, l'admirable
enfant, se prosternant dans sa chambre, pria la très Sainte Vierge de lui
donner Son divin Fils pour Époux, et dès lors elle ne songea qu'à la vie
religieuse, qui passionnait noblement son âme. Comme ses parents voulaient la
marier, Dieu leur fit comprendre par différents signes extraordinaires que leur
fille devait rester vierge; malgré tout, ils persistèrent à la retenir dans le
monde.
Catherine ne se
découragea pas; elle se fit comme une cellule au fond de son coeur, où elle
trouvait toujours son Bien-Aimé. C'est alors que commença pour elle une vie de
telles austérités, que les Vies des Saints nous offrent peu de pareils
exemples: disciplines, chassis de fer, cilice, privation de nourriture et de
sommeil, elle n'ignora rien de tous ces martyres volontaires; elle en vint à ne
dormir qu'une demi-heure en deux nuits, ce fut la mortification qui lui coûta
le plus.
C'était une lutte
continuelle entre la mère et la fille, la tendresse de l'une voulant éviter à
l'autre ce martyre de chaque jour, la passion de la souffrance chez l'une
rendant inutile l'humaine compassion de l'autre.
De guerre lasse, il
fallut enfin laisser partir au couvent cette fille si chérie et si longtemps
maltraitée: Catherine entra chez les religieuses de Saint-Dominique. Dès lors
sa vie devint de plus en plus étonnante.
Elle eut quelques
tentations pénibles pour son âme angélique; le Sauveur, pour la récompenser de
la victoire, lui apparut couvert des ignominies de Sa Passion:
"Où étiez-Vous donc,
Seigneur, pendant ce terrible combat?
-- Ma fille, J'étais dans
ton coeur, et Je Me réjouissais de ta fidélité."
Dans une de Ses
apparitions, le Sauveur ôta le coeur de la poitrine de Sa servante et mit le
Sien à sa place. Une autre fois, elle reçut les stigmates du divin Crucifié.
Souvent, au moment de la Communion, l'Hostie s'échappait des mains du prêtre
pour voler vers la bouche de Catherine. Sa vie entière fut un miracle.
Dieu permit qu'elle
exerçât une immense influence sur son époque, et qu'elle contribuât pour
beaucoup à la cessation du grand schisme d'Occident. Elle mourut à l'âge de
trente-trois ans.
Abbé L. Jaud, Vie
des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/sainte_catherine_de_sienne.html
Sainte
Catherine de Sienne
Fête
saint : 30 Avril
Présentation
Titre : De l’Ordre de
saint Dominique
Date : 1347-1380
Pape : Clément VI ;
Clément VII
Empereur : Charles IV ;
Wenceslas
Et la veille des Cendres
de l’année 1367, Notre-Seigneur voulut consommer avec la jeune fille si
privilégiée, mais si généreuse, son union mystique. « Puisque par amour pour
moi, lui dit-il, tu as renoncé à tous les plaisirs, j’ai résolu de t’épouser
dans la foi et de célébrer solennellement mes noces avec toi. » Alors se
montrèrent sa sainte Mère, saint Jean, saint Paul, et le roi David, le chantre
céleste de ce divin mariage. Aux sons de la harpe royale, Jésus prit la main de
Catherine et passa à son doigt un anneau merveilleux ; Vaillance, qui resta
toujours visible à la Sainte, était un cercle en or, sertissant un grand
diamant entouré de quatre perles.
La
Vie des Saints : Sainte Catherine de Sienne
Auteur
Mgr Paul Guérin
Les Petits Bollandistes -
Vies des Saints - Septième édition -
Bloud et Barral - 1876 -
Sainte
Catherine de Sienne
À Rome, sainte Catherine
de Sienne, vierge, de l'Ordre de Saint-Dominique, d'une vie éclatante en
sainteté et en miracles, que Pie II mit au rang des saintes vierges. + 1380.
Hagiographie
Catherine Benincasa
naquit à Sienne, alors république indépendante et florissante, le 25 mars 1347,
en la fête de l’Annonciation ; qui était en même temps, cette année-là, le
dimanche des Rameaux. Elle était l’avant-dernière des vingt-cinq enfants de
Jacques Benincasa, honorable teinturier, et de Lapa des Piagenti. Vive, gaie,
forte, elle disait d’elle-même, dans une prière, vers la fin de sa vie :
« Dans ta nature, ô Dieu,
je reconnais ma propre nature ; et qu’est-ce que ma nature ? Ma nature, c’est
le feu. »
Sa nature, soit, mais si
promptement surélevée par les dons divins les plus précieux, que ce feu, — très
brûlant, — ne fut jamais que le feu de l’amour de Dieu et de l’amour des âmes.
Elle n’était âgée que de six ans, — et déjà très pieuse et dévote à la sainte
Vierge, — lorsqu’une vision, la première d’une vie qui ne fut qu’une longue
suite d’extases, la transforma toute. Un jour qu’elle traversait, avec son
frère Etienne, une rue de la ville, Notre-Seigneur lui apparut dans les airs,
au-dessus de l’église des Dominicains ; il était revêtu des ornements que porte
le pape, environné des saints Pierre, Paul et Jean ; il sourit à l’enfant et la
bénit affectueusement d’un signe de croix. La petite fille, tout extasiée,
resta les yeux fixés au ciel, jusqu’à ce qu’Etienne, qui l’avait devancée,
revînt sur ses pas et la tirât de son ravissement à force de cris. Dès lors,
elle n’eut plus qu’une pensée : la prière ; qu’un désir : se donner à Dieu. À
sept ans, elle faisait le vœu de n’avoir jamais d’autre époux que lui. Mais
déjà elle avait inauguré une vie d’intimité divine et d’austérités qu’elle
perfectionna toujours. Elle ne savait pas lire, — elle l’apprit presque
miraculeusement vers 1367, — mais Dieu se fit son maître et lui enseigna non
seulement les secrets de l’union la plus, étroite avec lui, mais même les
merveilleux exemples de la Vie des Saints, des Pères du désert et de saint
Dominique en particulier. Et elle s’efforçait de les réaliser en elle-même.
Cependant, malgré
l’admiration qu’excitait autour d’elle sa vertu naissante, l’affection très
tendre, mais très humaine, de ses parents la destina au mariage dès qu’elle eut
douze ans. Une de ses sœurs, mariée déjà et fort bonne chrétienne du reste, fut
chargée de l’initier à une vie plus mondaine ; elle y réussit en partie.
Catherine, sans jamais modifier ses projets, sans nullement céder à une
coquetterie juvénile, uniquement pour faire plaisir à sa sœur très aimée,
consentit à se parer un peu. Ce fut une faute qu’elle ne cessa ensuite de
pleurer amèrement. Elle en fut vite corrigée par la mort rapide de celle qui
l’avait entraînée. Alors, pour faire voir sa volonté absolue de rester vierge
toujours, elle coupa ras son abondante chevelure. Ce fut dans la famille un
grand scandale et une grande colère. Il lui fut déclaré qu’on saurait bien la
mater, la contraindre au mariage. Et, pour le lui prouver, on en fit la
servante de la maison, on lui interdit d’avoir une chambre à elle, on la tint
constamment à l’œil. L’enfant se soumit humblement et joyeusement à ce servage,
se représentant qu’elle s’en acquittait envers Notre-Seigneur, sa sainte Mère,
ses apôtres. Enfin, sa constance et son énergie triomphèrent. Non seulement il
lui fut permis de se livrer à toute piété, mais même elle put s’affilier au
tiers ordre féminin de Saint-Dominique, qu’on appelait, du nom de leur manteau,
les Mantellate.
Ainsi approuvée, elle se
fit, dans un coin de la maison paternelle, une cellule qui fut le témoin d’une
vie toute retirée, confinée dans l’oraison et la pénitence. Cette enfant de
quinze ans ne sortait plus que pour aller à l’église et aux réunions de ses
sœurs, les Mantellate. Elle ne prenait plus ni viande ni aliments cuits, sauf
le pain, qu’elle en vint à mêler avec des herbes crues ; pour boisson, de l’eau
à peine colorée de vin d’abord, puis sans aucun mélange. Plus tard, elle finit
par ne plus manger du tout, et les efforts qu’elle fit, par obéissance, pour
prendre un peu de nourriture, n’aboutissaient qu’à la lui faire rendre
immédiatement avec du sang. Elle couchait par terre, sur les carreaux, la tête
appuyée à une pierre ; encore veillait-elle jusqu’à ce que sonnassent les
matines des Dominicains. Dans ses dernières années, elle ne dormait guère qu’un
quart d’heure par nuit. Elle ceignait sa taille d’une chaîne de fer étroitement
serrée ; elle se flagellait trois fois par jour, toujours au sang, avec une
discipline de fer. Aussi, elle qui, adolescente, portait sur ses épaules la
charge d’une bête de somme, à vingt-huit ans se traînait à peine ; mais la
vigueur morale n’avait pas fléchi et le corps obéissait à tout.
Cette solitude, qui
n’altérait en rien la bonne humeur et la grâce souriante de Catherine, était du
reste enchanté par les visions continuelles où Notre-Seigneur se livrait à sa
fille avec une familiarité jamais plus grande pour aucun saint. Il se montrait
dans la petite cellule, à l’église, dans les rues, au jardin des Benincasa ; il
s’associait à la prière de Catherine, s’asseyait en ami à ses côtés sur son
petit banc, lui amenait, en visites célestes, saint Jean, saint Jacques, sainte
Madeleine ; il chantait même avec elle et avec ses amis du ciel. Surtout, il
lui servait de maître. C’est lui, dit-elle à son confesseur, « qui m’a tout
enseigné, soit par des inspirations intérieures, soit en se manifestant
visiblement à moi et en conversant avec moi comme je le fais en ce moment avec
vous. » Il lui apprit d’abord à se connaître :
« Je veux, lui
-disait-il, que ta cellule soit celle de la connaissance de toi-même et de tes
péchés. »
Mais être pécheresse,
c’est être quelque chose.
« Ma fille, ajoutait-il,
tu es celle qui n’est pas et je suis Celui qui est. »
De cette double science,
d’elle et de Dieu, sont nées toutes ses vertus, et sur cette science encore
elle a fondé les leçons que plus tard elle donna à ses disciples.
Les faveurs de Jésus lui
rendaient possible la lutte contre le démon ; car la chambrette était visitée
aussi par la tentation ; plus d’une fois elle fut violente. Tentation de vanité
et de coquetterie ; victorieuse, Catherine vit la sainte Vierge la revêtir
d’une robe étincelante d’or, de perles, de diamants :
« Cette robe, lui dit
Marie, je l’ai tirée pour toi du cœur de mon Fils…, et de mes propres mains, je
l’ai brodée. »
Tentation plus
redoutable, plus pressante, plus honteuse, d’impureté. La jeune fille, presque
au désespoir, mais vaillante toujours, en triomphe dans un sursaut final de
volonté. Et Jésus se montre couvert de blessures et de sang :
« Où étiez-vous,
Seigneur, pendant que je souffrais ? Lui crie la victorieuse encore frémissante
de la bataille.
J’étais dans ton cœur ;
car je ne m’éloigne jamais que de ceux qui les premiers s’éloignent de moi. »
Et la veille des Cendres
de l’année 1367, Notre-Seigneur voulut consommer avec la jeune fille si
privilégiée, mais si généreuse, son union mystique.
« Puisque par amour pour
moi, lui dit-il, tu as renoncé à tous les plaisirs, j’ai résolu de t’épouser
dans la foi et de célébrer solennellement mes noces avec toi. »
Alors se montrèrent sa
sainte Mère, saint Jean, saint Paul, et le roi David, le chantre céleste de ce
divin mariage. Aux sons de la harpe royale, Jésus prit la main de Catherine et
passa à son doigt un anneau merveilleux ; Vaillance, qui resta toujours visible
à la Sainte, était un cercle en or, sertissant un grand diamant entouré de
quatre perles.
Désormais, l’épouse de
Jésus était armée pour les combats où il envoie ceux qui l’aiment. À vingt ans,
elle sort, sur l’ordre de son Époux, de sa solitude ; elle se consacre d’abord
au soin des pauvres et des malades. L’hôpital la voit au chevet des infirmes
les plus dégoûtants ; elle se penche sur les lépreux ; pour se vaincre, elle
les baise sur leurs plaies, boit l’eau où elle les a lavés. Sa charité, prévenante,
gracieuse et joyeuse, gagne les cœurs ; déjà s’ébauche autour d’elle la brigata
d’amis et d’amies dévoués qui jusqu’à la fin lui fera cortège. Mais sa vraie
récompense lui vient toujours de son Jésus adoré, Gesu dolce, Gesu
amore. Le 17 juillet 1370, il lui fait présent de sa volonté ; le 20, il lui
donne son Cœur divin, pour remplacer le cœur humain que peu de jours auparavant
il lui a pris. Et le 18 août, en considérant l’amour du Sauveur pour elle et
pour le monde, elle sentit son cœur se briser. « Elle rendit l’esprit, »
affirment les assistants. Mais au bout de quelques heures de cette mort
mystique, elle rouvrit les yeux, qui laissaient voir une indicible déception :
elle avait visité, après l’enfer et le purgatoire, le ciel ; quelques instants,
elle avait entrevu la béatitude, et elle en gardait un dégoût des choses du
monde qui s’exprima deux jours de suite par des larmes continuelles.
Mais elle était revenue
sur terre, parce que crue, lui dit Jésus, « le salut de plusieurs dépend
de ce retour. » Elle ira aux âmes ; après avoir soigné les corps, elle
appellera les âmes à la vie. Son influence s’affirme et se répand. Il devient
impossible de se soustraire à l’ardeur de sa charité, à l’éloquence de sa
parole, à la grâce de son sourire. Nul pécheur qui l’affronte ne reste invaincu
; les- plus grands scélérats se rendent, confessent leurs fautes à l’un des
trois prêtres que, par permission du pape, elle mène partout avec elle, et
souvent inaugurent une vie de sainteté. On sait l’histoire de ce jeune Pérugin,
Nicolas Toldo, condamné à mort par les Siennois pour quelques paroles
inconsidérées. Désespéré, il refuse les secours de la religion, il blasphème,
il maudit Dieu. Mais Catherine entre dans sa prison ; elle l’appelle : « Mon
doux frère…, » et le voilà changé ; il pleure, il prie, il se confesse. Pour
unique grâce, il demande à la vierge de l’accompagner au supplice. Elle y vient
en effet ; elle découvre le cou du patient qui s’agenouille en souriant… « Ses
lèvres, a-t-elle raconté, ne proféraient que : Jésus ! Catherine !
Et je fermai les yeux en disant : « Je veux ! Et je reçus sa tête entre mes
mains. »
Je veux ! Mot familier à
la sainte, qui le dit sans cesse qui l’écrit partout. Mot étrange au premier
abord ; mais n’avait-elle pas reçu la volonté du Christ ? Aussi n’hésitait-elle
plus, malgré son humilité, à affirmer cette volonté comme la sienne, même en
parlant au pape.
Car voici maintenant
qu’elle est chargée par Dieu d’une mission universelle pour le bien de l’Italie
et du monde. Depuis 1305, les papes ont quitté Rome ; ils habitent Avignon ;
c’est un grand mal pour l’Église, et pourtant nul, même sainte Brigitte, qui
s’y est employée, n’a pu les faire revenir. Jésus en donne la charge à
Catherine. Mais il l’y prépare, il l’en rémunère à l’avance en lui imposant sa
couronne d’épines, en lui imprimant ses stigmates sacrés. Alors elle part pour
Avignon, elle parle à Grégoire XI, et ce pape, Français, — retenu par ses
intérêts, son patriotisme, son langage, — à la voix de cette Italienne qu’il ne
comprend même pas, trouve le courage de vaincre toutes les résistances, — même
les siennes propres, — et, passant par-dessus le corps de son père, qui se
couche devant lui pour l’arrêter, reprend le chemin de Rome, où il va mourir.
Après cette victoire, Catherine
négocie encore la paix entre Florence, Sienne, Naples et le Saint-Siège. Sa
correspondance s’active et se multiplie. Mais les passions sont plus fortes que
son zèle. Elle ne peut ni empêcher ni restreindre le grand schisme d’Occident
qui commence. Il ne lui reste qu’à mourir. Le dimanche de la Sexagésime, 29
janvier 1380, elle s’est offerte une fois encore en victime d’expiation ; Dieu,
dans une vision, lui met sur les épaules le faix de l’Église ; elle en est
écrasée. Dès lors, elle languit ; la continuité, l’ardeur de sa prière la
consume, la tue. Enfin, le dimanche 29 avril, entourée de ses enfants, —
Mantellate très chères, dominicains ses frères et ses instruments, jeunes
nobles qu’elle a convertis et à qui elle ouvre les yeux sur leur avenir, — elle
dit :
« Père, je remets mon âme
entre tes mains. »
« Et, le visage rayonnant
comme celui d’un ange, elle incline doucement la tête et rend l’esprit » à
l’âge de trente-trois ans.
SOURCE : https://www.laviedessaints.com/sainte-catherine-de-sienne/
Dieu s’est fait petit pour que les petits le connaissent
Ô souveraine et éternelle Trinité, amour ineffable, vous m’appelez votre fille, et moi je puis vous dire : Mon Père ! Vous vous êtes donné à moi en me donnant le corps et le sang de votre Fils bien-aimé, qui est Dieu et homme tout ensemble ! Unissez-moi aussi, je vous en conjure, au corps mystique de la sainte Église, ma mère, à la société universelle de la religion chrétienne ; car le feu de votre charité m’a fait connaître le désir que vous avez de voir mon âme se réjouir dans cette union sacrée. Ô Amour inexprimable, vous m’avez vue et connue en vous, et ce sont les rayons de votre lumière, dont j’étais revêtue, qui vous ont passionné pour votre créature !
Vous l’avez tirée de vous-même, vous l’avez créée à votre image et à votre ressemblance ; et moi, cependant, pauvre créature, je ne pouvais vous connaître qu’en voyant en moi votre image et votre ressemblance. Mais, afin que je puisse vous voir et vous connaître en moi, vous vous êtes uni à nous ; vous êtes descendu des hauteurs de votre divinité jusqu’aux dernières infirmités de notre nature. Comme la faiblesse de mon intelligence ne pouvait comprendre et contempler votre grandeur, vous vous êtes fait petit, et vous avez caché vos splendeurs admirables sous les voiles infimes de notre humanité. Vous vous êtes manifesté par la parole de votre Fils unique, et je vous ai connu en moi-même.
Ô abîme de charité ! oui, c’est ainsi, Trinité adorable, que vous vous êtes manifestée, que vous nous avez montré votre Vérité…
Ste Catherine de Sienne
Sainte Catherine de Sienne († 1380), tertiaire dominicaine, fut partagée, sa vie durant, entre la soif de contempler le Christ en croix et le service de l’Église. Docteur de l’Église, elle est copatronne de l’Europe. / « Prière faite à Rome pendant une extase qui suivit la Communion, le vendredi 18 février 1379 », trad. Louis Chardon o.p., in Œuvres complètes, Paris, Les Belles lettres, 2019, p. 1270.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/jeudi-29-avril/meditation-de-ce-jour-1/
Marie, Temple de la
Trinité
Ô Marie, Temple de la
Trinité, Ô Marie, porteuse de feu, Marie, distributrice de miséricorde, Marie,
qui as fait germer le fruit divin !
Ô Marie, mer tranquille,
distributrice de paix, Marie, terre féconde. Tu es l’arbre nouveau qui a porté
la fleur odorante du Verbe, Fils unique de Dieu.
En toi, terre féconde,
fut semé le Verbe. Tu es à la fois la terre et l’arbre.
Ô Marie, char de feu, tu
as porté le feu caché et voilé sous la cendre de ton humanité.
Ô Marie, vaisseau d’humilité,
en toi se conserve et brille la lumière de la vraie science, avec laquelle
t’élevant au-dessus de toi-même, tu as charmé le Père éternel.
Ô Marie, tu es devenue le
livre où est écrite notre loi. Aujourd’hui tu as écrit en toi la Sagesse du
Père éternel.
Ô Marie, bénie sois-tu à
jamais entre toutes les femmes, car en ce jour tu nous as donné le pain de ta
farine : la divinité a été unie et pétrie avec l’humanité, si fortement
que rien désormais, ni la mort, ni nos ingratitudes, ne pourra rompre l’union.
Ste Catherine de Sienne
Sainte Catherine de
Sienne († 1380), tertiaire dominicaine, fut partagée, sa vie durant, entre la
soif de contempler le Christ en croix et le service de l’Église. Docteur de
l’Église, elle est copatronne de l’Europe. / Prière faite à Rome, 25 mars 1379,
in Œuvres de Sainte Catherine de Sienne, Paris, Lethielleux, 1802.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/samedi-29-avril-2/meditation-de-ce-jour-1/
Le fardeau léger
Dans le Dialogue,
Jésus parle à sainte Catherine de Sienne, fêtée en ce jour.
L’Esprit Saint est pour
l’homme une mère qui le nourrit au sein de ma divine charité. Il l’a rendu
libre, il l’a fait seigneur, en l’affranchissant de la servitude de
l’amour-propre. Car là où brûle le feu de ma charité, là ne peut demeurer cette
eau de l’amour-propre qui éteint dans l’âme ce doux feu. Mon Esprit Saint, ce
serviteur que ma puissance lui a donné, le revêt lui-même, il le nourrit, il
l’enivre de douceur, il le comble de richesses inestimables. Il retrouve tout,
pour avoir tout quitté. Pour s’être dépouillé de lui-même, il est revêtu de
moi.
Oh ! Combien
heureuse cette âme, qui, dans un corps mortel, n’en goûte pas moins le bien
immortel ! Elle reçoit tout avec respect ; la main gauche ne lui pèse
pas plus que la main droite. Rien ne l’abat, rien ne la trouble, rien ne
l’ébranle. Elle est établie sur la roche vive : elle a vu à la lumière de
la foi, et avec une ferme espérance, que tout ce qui vient de moi, c’est avec
un même amour que je le donne et dans une même pensée, la pensée et l’amour de
votre salut. Elle sait que ma providence pourvoit à tout, que dans les grandes
épreuves, je donne à l’âme une grande force, et que je n’impose jamais un
fardeau plus lourd qu’elle ne le peut porter, pourvu qu’elle se dispose à le
vouloir accepter, pour mon amour. Le sang de mon Fils vous a bien prouvé que ce
n’est pas la mort du pécheur que je veux, mais qu’il se convertisse et qu’il
vive (cf. Ez 18, 23).
Ste Catherine de Sienne
Sainte Catherine de
Sienne († 1380), tertiaire dominicaine, fut partagée, sa vie durant, entre la
soif de contempler le Christ en croix et le service de l’Église. Docteur de
l’Église, elle est copatronne de l’Europe. / Dialogue, t. 2, Paris,
Lethielleux, 1863, p. 177-179.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/vendredi-29-avril/meditation-de-ce-jour-1/
La pénitence qui plaît à Dieu
Voici les saintes et douces actions que je demande à
mes serviteurs, dit le Seigneur : les vertus intérieures, et non pas seulement
ces vertus qui ont le corps pour instrument, c’est-à-dire qui se pratiquent par
un acte extérieur, par des pénitences variées qui ne sont que l’instrument de
la vertu mais non la vertu elle-même.
La volonté de l’âme doit tendre à l’amour, à la sainte
haine d’elle-même, à la sincère humilité, à la parfaite patience et à toutes
les autres vertus intérieures, à la faim et au désir de mon honneur et du salut
des âmes. Ce sont ces vertus qui montrent que la volonté est morte et que sans
cesse elle meurt à la sensualité par amour de la vertu.
C’est en faisant attention à ceci que l’âme doit
pratiquer les pénitences : viser la vertu plus que la pénitence. La pénitence
ne doit être qu’un instrument pour accroître la vertu, selon qu’il en est
besoin et à la mesure qu’il semble qu’on puisse la faire. Autrement, si l’âme
construisait sur la pénitence, elle empêcherait sa propre perfection, puisque
la pénitence ne serait pas faite à la lumière de la connaissance de soi et de
ma bonté, c’est-à-dire avec discernement.
Ste Catherine de Sienne
(Traduction inédite de Max de Longchamp
pour Magnificat.)
Sainte Catherine de Sienne († 1380), favorisée dès son
enfance des grâces mystiques les plus extraordinaires, guide spirituelle de
l’Italie de la fin du Moyen Âge, contribua par son rayonnement au retour à Rome
de la papauté exilée en Avignon. / Dialogue 111
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/vendredi-8-octobre/meditation-de-ce-jour-1/
Un regard de foi
Le Christ s’adresse à sainte Catherine de Sienne.
Lorsque le prêtre fut arrivé à la consécration, tu levas les yeux sur lui, et pendant qu’il prononçait les paroles de la consécration, je me manifestai à toi : tu vis sortir de mon sein une lumière semblable au rayon du soleil qui sort de son disque sans cependant le quitter, et dans cette lumière venait une colombe unie avec elle, et elle frappait sur l’hostie et le calice par la vertu des paroles de la consécration que le prêtre prononçait.
Alors l’œil de ton corps ne fut plus capable de supporter cette lumière ; il ne te resta pour en jouir que l’œil de ton intelligence, et tu pus voir et goûter l’abîme de la Trinité, l’Homme-Dieu tout entier, caché et voilé sous cette blancheur. Tu vis que la présence lumineuse du Verbe, que ton intelligence voyait dans cette blancheur, ne détruisait pas la blancheur du pain. L’une n’empêchait pas l’autre ; la vue de l’Homme-Dieu n’empêchait pas la forme de ce pain, c’est-à-dire qu’elle n’en détruisait pas la blancheur, le goût ni le contact.
Voilà ce que ma bonté t’a montré ; et qu’est-ce qui a pu voir ? L’œil de ton intelligence, avec la pupille de la très sainte foi.
Ste Catherine de Sienne
(Traduction inédite de Max de Longchamp pour Magnificat.)
Sainte Catherine de Sienne († 1380), favorisée dès son enfance des grâces mystiques les plus extraordinaires, contribua par son rayonnement au retour à Rome de la papauté exilée à Avignon. / Dialogue 111.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/dimanche-6-juin/meditation-de-ce-jour-1/
L’Esprit de votre Père parlera en vous
Vous voulez, Bonté éternelle, que je regarde en vous, que j’y considère que vous m’aimez, que c’est gratuitement que vous m’aimez, pour que j’aime d’un amour pareil toutes les créatures douées de raison. Vous voulez que j’aime et serve mon prochain gratuitement, que je le secoure spirituellement et corporellement autant que je le puis, sans en attendre de récompense ou de satisfaction personnelle. Vous voulez même que je ne me laisse pas arrêter par son ingratitude, ni par les pauvres traitements ou les affronts que je pourrais recevoir de lui.
Voilà ce que je dois voir en vous.
Mais que faire pour le voir ?
Je me dépouillerai de mon vêtement de souillure et avec la lumière de la très sainte foi, je me regarderai moi-même en vous.
Quant à votre Esprit Saint, il est vraiment notre serviteur. N’est-ce pas lui qui nous sert la doctrine, en éclairant le regard de notre intelligence et en nous inspirant de la suivre ? N’est-ce pas lui encore qui répand en nous l’amour du prochain, et cette soif des âmes, ce désir du salut du mon entier, pour votre honneur à vous, le Père ?
Ste Catherine de Sienne
Sainte Catherine de Sienne († 1380), tertiaire dominicaine, fut partagée, sa vie durant, entre la soif de contempler le Christ en croix et le service de l’Église. Docteur de l’Église, elle est copatronne de l’Europe. / Les Oraisons de sainte Catherine de Sienne, Paris, L’Art catholique, 1919, p. 237-238.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/lundi-26-decembre/meditation-de-ce-jour-1/
C’est l’amour qui guérit
Ô Lumière au-dessus de toute lumière et foyer de toute lumière ! Ô Feu au-dessus de tout autre feu, Feu qui seul brûle sans se consumer !
Ô Bien suprême et éternel, qui vous a donc porté, vous, le Dieu infini, à m’éclairer de la lumière de votre Vérité, moi, votre petite créature ? Nul autre que vous-même, ô Feu d’amour ! L’Amour, toujours, l’Amour seul, vous a poussé et vous pousse encore à créer à votre image et ressemblance vos créatures raisonnables, et à leur faire miséricorde, en les comblant de grâces infinies et de dons sans mesure. Ô Bonté au-dessus de toute bonté, vous seul êtes souverainement bon ! Et, cependant, vous nous avez donné le Verbe, votre Fils unique, pour qu’il vécût avec nous, en contact avec notre être de corruption et nos ténèbres ! De ce don quelle fut la cause ? L’amour car vous nous avez aimés avant que nous ne fussions. Ô Grandeur éternelle ! Ô grandeur de Bonté. Vous vous êtes abaissée, vous vous êtes faite petite, pour faire l’homme grand. De quelque côté que je me tourne, je ne trouve qu’abîme et feu de votre Charité.
Ô Père très doux, quand la race humaine était là gisante et blessée par le péché d’Adam, vous lui avez envoyé le médecin, votre cher Fils, le Verbe d’amour.
Ste Catherine de Sienne
Sainte Catherine de Sienne († 1380), tertiaire dominicaine, fut partagée, sa vie durant, entre la soif de contempler le Christ en croix et le service de l’Église. Docteur de l’Église, elle est copatronne de l’Europe. / Le Dialogue, Paris, Lethielleux, 1913, p. 137-139.
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/mardi-31-janvier/meditation-de-ce-jour-1/
Ta foi t’a sauvée !
Il nous faut voir et
connaître à la lumière de la foi que Dieu est Bonté suprême et éternelle, et
qu’il ne peut vouloir autre chose que le bien, parce que sa volonté est que
nous soyons sanctifiés en lui. Et tout ce qu’il nous donne ou permet qu’il nous
arrive, il nous l’envoie dans ce but. Et si nous devions douter qu’il veuille
autre chose que notre bien, j’assure que nous n’en douterons plus si nous
regardons le sang de l’Agneau humble et immaculé, parce que le Christ transpercé,
suspendu et brûlant de soif sur la croix nous montre que le Père éternel et
souverain nous aime de façon inimaginable. En effet, du fait de son amour pour
nous, alors que le péché que nous avons commis a fait de nous ses ennemis, il
nous a donné son Fils unique et bien-aimé, son Verbe, et son Fils bien-aimé
nous a donné la vie, se précipitant en amoureux vers la mort ignoble de la
croix. Et quelle en fut la raison ? L’amour qu’il a éprouvé pour notre
salut ! Vous voyez donc que ce sang nous a ôté tout ce qui pourrait nous
faire douter que Dieu veuille autre chose que notre bien.
Ste Catherine de Sienne
Sainte Catherine de
Sienne († 1380), favorisée dès son enfance des grâces mystiques les plus
extraordinaires, guide spirituelle de l’Italie de la fin du Moyen Âge,
contribua par son rayonnement au retour à Rome de la papauté exilée à Avignon.
/ Lettre XIII
SOURCE : https://fr.aleteia.org/daily-prayer/dimanche-30-juin-2/meditation-de-ce-jour-1
Giovanni di Paolo. Le Mariage mystique de
Catherine de Sienne, 1460
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Salle Paul VI
Mercredi 24 novembre 2010
Catherine de Sienne
Chers frères et sœurs,
Je voudrais aujourd’hui
vous parler d’une femme qui a eu un rôle éminent dans l’histoire de l’Église.
Il s’agit de sainte Catherine de Sienne. Le siècle auquel elle vécut — le XIVe
— fut une époque tourmentée pour la vie de l’Eglise et de tout le tissu social
en Italie et en Europe. Toutefois, même dans les moments de grandes
difficultés, le Seigneur ne cesse de bénir son peuple, suscitant des saints et
des saintes qui secouent les esprits et les cœurs provoquant la conversion et
le renouveau. Catherine est l’une de celles-ci et, aujourd’hui encore, elle
nous parle et nous incite à marcher avec courage vers la sainteté pour être
toujours plus pleinement disciples du Seigneur.
Née à Sienne, en 1347, au
sein d’une famille très nombreuse, elle mourut dans sa ville natale en 1380. A
l’âge de 16 ans, poussée par une vision de saint Dominique, elle entra dans le
Tiers Ordre dominicain, dans la branche féminine dite des Mantellate. En
demeurant dans sa famille, elle confirma le vœu de virginité qu’elle avait fait
en privé alors qu’elle était encore adolescente, et se consacra à la prière, à
la pénitence et aux œuvres de charité, surtout au bénéfice des malades.
Lorsque la renommée de sa
sainteté se diffusa, elle fut protagoniste d’une intense activité de conseil spirituel
à l’égard de toutes les catégories de personnes: nobles et hommes politiques,
artistes et personnes du peuple, personnes consacrées, ecclésiastiques, y
compris le Pape Grégoire XI qui à cette époque, résidait à Avignon, et que
Catherine exhorta de façon énergique et efficace à revenir à Rome. Elle voyagea
beaucoup pour solliciter la réforme intérieure de l’Eglise et pour favoriser la
paix entre les Etats: c’est pour cette raison également, que le vénérable
Jean-Paul II voulut la déclarer co-patronne de l’Europe: pour que le Vieux
continent n’oublie jamais les racines chrétiennes qui sont à la base de son
chemin et continue de puiser à l’Évangile les valeurs fondamentales qui
assurent la justice et la concorde.
Catherine souffrit
beaucoup, comme de nombreux saints. Certains pensèrent même qu’il fallait se
méfier d’elle, au point qu’en 1374, six ans avant sa mort, le chapitre général
des Dominicains la convoqua à Florence pour l’interroger. Il mirent à ses côtés
un frère cultivé et humble, Raymond de Capoue, futur maître général de l’Ordre.
Devenu son confesseur et également son «fils spirituel», il écrivit une
première biographie complète de la sainte. Elle fut canonisée en 1461.
La doctrine de Catherine,
qui apprit à lire au prix de nombreuses difficultés et à écrire à l’âge adulte,
est contenue dans le Dialogue de la Divine Providence, ou Livre de la Divine
Doctrine, chef d’œuvre de la littérature spirituelle, dans ses Lettres, et dans
le recueil de Prières. Son enseignement contient une telle richesse qu’en 1970,
le Serviteur de Dieu Paul VI, la déclara Docteur de l’Eglise, titre qui
s’ajoutait à celui de co-patronne de la ville de Rome, par volonté du
bienheureux Pie IX, et de patronne d’Italie, selon la décision du vénérable Pie
XII.
Dans une vision qui ne
s’effaça plus jamais du cœur et de l’esprit de Catherine, la Vierge la présenta
à Jésus, qui lui donna un anneau splendide, en lui disant: «Moi, ton créateur
et sauveur, je t’épouse dans la foi, que tu conserveras toujours pure jusqu’à
ce que tu célèbres avec moi tes noces éternelles» (Raymond de Capoue, Sainte
Catherine de Sienne, Legenda maior, n. 115, Sienne, 1998). Cet anneau ne
demeura visible qu’à elle seule. Dans cet épisode extraordinaire, nous
percevons le sens vital de la religiosité de Catherine et de toute spiritualité
authentique: le christocentrisme. Le Christ est pour elle comme l’époux, avec
lequel existe un rapport d’intimité, de communion et de fidélité; il est le
bien-aimé au-delà de tout autre bien.
Cette union profonde avec
le Seigneur est illustrée par un autre épisode de la vie de cette éminente
mystique: l’échange du cœur. Selon Raymond de Capoue, qui transmit les
confidences reçues de Catherine, le Seigneur Jésus lui apparut tenant dans la
main un cœur humain rouge resplendissant, lui ouvrit la poitrine, l’y
introduisit et dit: «Ma très chère petite fille, de même qu’un jour j’ai pris
le cœur que tu m’offrais, voici à présent que je te donne le mien, et
désormais, il prendra la place qu’occupait le tien» (ibid.). Catherine a vécu
véritablement les paroles de saint Paul: «Ce n'est plus moi qui vis, mais le
Christ qui vit en moi» (Ga 2, 20).
Comme la sainte de
Sienne, chaque croyant ressent le besoin de s’uniformiser aux sentiments du
Cœur du Christ pour aimer Dieu et son prochain, comme le Christ lui-même aime.
Et nous pouvons tous laisser notre cœur se transformer et apprendre à aimer
comme le Christ, dans une familiarité avec Lui nourrie par la prière, par la
méditation sur la Parole de Dieu et par les Sacrements, en particulier en
recevant fréquemment et avec dévotion la sainte communion. Catherine appartient
elle aussi à ce groupe de saints eucharistiques, avec lesquels j’ai voulu
conclure mon Exhortation apostolique Sacramentum caritatis (cf. n. 94). Chers
frères et sœurs, l’Eucharistie est un don d’amour extraordinaire que Dieu nous
renouvelle sans cesse pour nourrir notre chemin de foi, renforcer notre
espérance, enflammer notre charité, pour nous rendre toujours plus semblables à
Lui.
Autour d’une personnalité
aussi forte et authentique commença à se constituer une véritable famille
spirituelle. Il s’agissait de personnes fascinées par l’autorité morale de
cette jeune femme dont la vie atteignait un niveau très élevé, et parfois
impressionnées également par les phénomènes mystiques auxquels elles
assistaient, comme les extases fréquentes. Beaucoup de gens se mirent à son
service et considérèrent surtout comme un privilège d’être guidées
spirituellement par Catherine. Ils l’appelaient «maman», car en tant que fils spirituels,
ils puisaient en elle la nourriture de l’esprit.
Aujourd’hui aussi
l’Eglise tire un grand bénéfice de l’exercice de la maternité spirituelle de
nombreuses femmes, consacrées et laïques, qui nourrissent dans les âmes la
pensée pour Dieu, qui renforcent la foi des personnes et qui orientent la vie
chrétienne vers des sommets toujours plus élevés. «Je vous dis et je vous
appelle mon fils — écrit Catherine en s’adressant à l’un de ses fils spirituels
Giovanni Sabbatini —, dans la mesure où je vous mets au monde par des prières
incessantes et mon désir auprès de Dieu, comme une mère met son fils au monde»
(Recueil de lettres, Lettre n. 141: A dom Giovanni de’ Sabbatini). Elle avait
l’habitude de s’adresser au frère dominicain Bartolomeo de Dominici par ces
mots: «Bien-aimé et très cher frère et fils dans le doux Christ Jésus».
Un autre trait de la
spiritualité de Catherine est lié au don des larmes. Celles-ci expriment une
extrême et profonde sensibilité, la capacité à s’émouvoir et à éprouver de la
tendresse. De nombreux saints ont eu le don des larmes, renouvelant l’émotion
de Jésus lui-même, qui n’a pas retenu et caché ses pleurs devant le sépulcre de
son ami Lazare et la douleur de Marie et de Marthe, et à la vue de Jérusalem,
au cours de ses derniers jours terrestres. Selon Catherine, les larmes des saints
se mélangent au Sang du Christ, dont elle a parlé avec un ton vibrant et des
images symboliques très efficaces: «Rappelez-vous du Christ crucifié, Dieu et
homme (...) Donnez-vous pour objet le Christ crucifié, cachez-vous dans les
plaies du Christ crucifié, noyez-vous dans le sang du Christ crucifié» (Recueil
de lettres, Lettre n. 21; A une personne que l’on ne nomme pas).
Nous pouvons ici
comprendre pourquoi Catherine, bien que consciente des fautes humaines des
prêtres, ait toujours éprouvé un très grand respect pour eux: ces derniers
dispensent, à travers les sacrements et la Parole, la force salvifique du Sang
du Christ. La sainte de Sienne a toujours invité les saints ministres, et
également le Pape, qu’elle appelait «doux Christ de la terre», à être fidèles à
leurs responsabilités, toujours et seulement animée par son amour profond et
constant pour l’Eglise. Avant de mourir, elle dit: «Alors que je quitte mon
corps, moi en vérité j’ai consommé et donné ma vie dans l’Eglise et pour la
Sainte Eglise, ce qui m’est une grâce très particulière» (Raymond de Capoue,
Sainte Catherine de Sienne, Legenda maior, n. 363).
Nous apprenons donc de
sainte Catherine la science la plus sublime: connaître et aimer Jésus Christ et
son Eglise. Dans le Dialogue de la Divine Providence celle-ci, à travers une
image singulière, décrit le Christ comme un pont lancé entre le ciel et la
terre. Celui-ci est formé de trois marches constituées par les pieds, par le
côté et par la bouche de Jésus. En s’élevant grâce à ces marches, l’âme passe à
travers les trois étapes de chaque voie de sanctification: le détachement du
péché, la pratique de la vertu et de l’amour, l’union douce et affectueuse avec
Dieu.
Chers frères et sœurs,
apprenons de sainte Catherine à aimer avec courage, de manière intense et
sincère, le Christ et l’Eglise. Faisons donc nôtres les paroles de sainte
Catherine que nous lisons dans le Dialogue de la Divine Providence, en
conclusion du chapitre qui parle du Christ-pont: «Par miséricorde, tu nous as
lavés dans le Sang, par miséricorde, tu voulus converser avec les créatures. O
fou d’amour! Il ne t’a pas suffi de t’incarner, mais tu voulus aussi mourir!
(...) O miséricorde! Mon cœur étouffe en pensant à toi: car où que je me
tourne, je ne trouve que miséricorde» (chap. 30). Merci.
* * *
Chers amis, puisse sainte
Catherine de Sienne nous apprendre ainsi la science la plus sublime: aimer avec
courage intensément et sincèrement Jésus Christ et aimer l’Eglise! Je salue
cordialement les pèlerins francophones: bon séjour à tous!
© Copyright 2010 -
Libreria Editrice Vaticana
SOURCE :
CATHERINE DE SIENNE
(1347-1380)
Vierge et docteur de
l’Église. Cal. romain: 29 avril.
Catherine Benincasa est
née à Sienne (Italie) le 25 mars 1347, dimanche des Rameaux et Annonciation. En
1352, elle a une vision du Christ-Pontife et fait vœu de virginité. A l'âge de
quinze ans, Sainte Catherine revêt l'habit des sœurs de la Pénitence de Saint
Dominique (les Mantellate). L'origine de ce groupement remonte à saint
Dominique qui avait réuni et organisé des laïcs en une milice chargée de
récupérer et de défendre les biens de l'Eglise usurpé par des laïcs et de
résister aux hérétiques. Les Soeurs de la pénitence de saint Dominique à
l'époque de Ste Catherine ne réunissait normalement que des veuves, mais avait
la permission d'entendre les Offices dans les églises des Frères Prêcheurs.
Elles suivaient une règle qui n'était pas vraiment religieuse puisque ces
soeurs ne prononçaient pas de voeux.
Après la mort de sa soeur
Bonaventura, va commencer la vie d’ascèse de Catherine. En 1368, après le
retour à Dieu de son père et son mariage mystique avec le Christ, Catherine
sauve ses frères pendant un coup d’état à Sienne. Deux ans après, elle donne
son coeur à Jésus pour l’Eglise. De la même année datent ses premières lettres
et les premières conversions. La jeune mystique provoque quelques émotions dans
sa cité et dans l’Ordre des dominicains. Elle doit comparaître devant le
Chapitre général des dominicains à Florence en 1374. Elle rencontre alors le
Bienheureux Raymond de Capoue qui deviendra son directeur spirituel.
A partir de 1375 commence
une période de sa vie durant laquelle elle prend de manière plus publique, la
défense des intérêts du Pape et manifeste son souci de l’unité et de
l’indépendance de l’Eglise, ainsi que du retour du Pape d’Avignon à Rome. Elle
rencontre le pape Grégoire XI à Avignon. En septembre 1376, elle retourne à
Sienne et Grégoire XI prend le chemin de Rome. Catherine continue son service
d’ambassadrice du pape auprès des villes italiennes toujours en pleine
ébullition. En 1378, après le décès de Grégoire XI, Urbain VI est élu pape. 5
mois après cette élection tumultueuse et les maladresses de l’élu, malgré les
appels à la patience et les mises en garde de Catherine de Sienne, survient le
Grand Schisme d’Occident et l’élection de l'antipape Clément VII (Robert de
Genève). Catherine se bat pour que soit reconnu Urbain VI. La même année 1378,
elle commence la rédaction de ses Dialogues, qui, rapporte une tradition,
auraient été composés en cinq jours d’extase, du 9 au 14 octobre. Catherine
vient s’établir définitivement à Rome. Deux ans après, après avoir reçu dans
une vision, la nef de l’Eglise sur ses épaules, dans l’église du Vatican,
Catherine meurt à Rome à l’âge de 33 ans. Bien que ne sachant pas écrire et ne
connaissant pas le latin, elle laisse derrière elle une œuvre considérable.
L’importance de son œuvre pour la langue italienne moderne est reconnue.
Appartenant au
tiers-ordre dominicain, cette fille de Saint Dominique canonisé en 1461 par le
pape Pie II est patronne de l’Italie et a été déclarée docteur de l’Eglise par
le pape Paul VI, le 4 octobre 1970 en même temps que Sainte Thérèse d’Avila.
DOUCE CLÉMENCE DU
SAINT-ESPRIT
Puissance du Père éternel, aide-moi! sagesse du Fils, éclaire le regard de mon intelligence. Douce clémence du Saint-Esprit, embrase-moi et unis mon cœur à toi, ô Père éternel, je proclame que ta toute-puissance est capable de secourir l’Eglise et d’arracher ton peuple aux mains de Satan; elle peut faire cesser la tribulation de la sainte Eglise, et m’obtenir à moi, victoire et supériorité sur mes ennemis.
Je le confesse, la
sagesse de ton Fils, qui est une même chose avec toi, peut éclairer mon
intelligence et celle de ton peuple et discerner les ténèbres qui enveloppent
ta chère Epouse.
Je confesse, ô douce et
éternelle bonté de Dieu, que la clémence de ton Esprit Saint, que ta charité de
feu veulent embraser mon cœur pour se l’unir - mon cœur et celui de toute
créature raisonnable!
Puis donc que tu sais,
que tu peux et que tu veux, j’adjure ta puissance, ô Père éternel, j’adjure la
sagesse de ton Fils, par son précieux Sang, j’adjure la clémence de l’Esprit
Saint, brasier et abîme de charité qui tint ton fils cloué à la Croix, de faire
enfin miséricorde au monde et de rendre à la sainte Eglise la paix et l’union
avec l’ardeur de la charité.
Hélas! je ne veux pas que tu tardes davantage; je t'en supplie, que ta volonté t'empêche de fermer l'œil de ta miséricorde sur ta sainte Epouse! Doux Jésus! Jésus amour!
(Jésus-Christ
Notre Résurrection, op. cit. p. 48-49).
Pompeo Batoni, Sainte Catherine de Sienne recevant les
stigmates, huile sur toile, 1743
Musée de la villa Guinigi de
Lucques
Prière
O Dieu éternel ! O Lumière au-dessus de toute lumière et foyer de toute lumière
! O Feu au-dessus de tout autre feu, Feu qui seul brûle sans se consumer ! Feu
qui consume dans l'âme tout péché et tout amour propre, Feu qui ne consume pas
l'âme mais la nourrit d'un amour insatiable, puisqu'en la rassasiant vous ne la
rassasiez pas, elle vous désire toujours ; et plus elle vous désire, et plus
elle vous possède ; plus elle vous possède, et plus elle vous cherche, et plus
elle vous trouve, et plus elle vous goûte, ô Feu souverain, Feu éternel, abîme
de charité !
Saint Mary (the Blessed Virgin) with the Christ Child, Saint Clare, Saint Mary Magdalen, Saint Catherine of Siena, Saint Francis of Assisi, Saint Dominic Guzman and Saint Catherine of Alexandria. Engraving by R. van Audenaerd after C. Maratta.
La joie spirituelle qui a rempli notre âme en proclamant Docteur de l'Eglise l'humble et sage vierge dominicaine, Catherine de Sienne, trouve sa référence la plus haute et, dirons-nous, sa justification dans la joie très pure éprouvée par le Seigneur Jésus lorsque, comme le rapporte le saint évangéliste Luc, « il tressaillit de joie sous l'action du Saint Esprit » et dit : « Je te bénis Père, Seigneur du ciel et de la terre, d'avoir caché cela aux sages et aux habiles et de l'avoir révélé aux tout petits. Oui, Père, car tel a été ton bon plaisir.[1] »
En vérité, en remerciant le Père d'avoir révélé les secrets de sa sagesse divine aux humbles, Jésus ne pensait pas seulement aux Douze qu'il avait choisis dans un peuple sans culture et qu'il enverrait un jour comme ses apôtres pour instruire toutes les nations et pour leur enseigner ce qu'il leur avait prescrit[2], mais aussi à tous ceux qui croiraient en lui, parmi lesquels seraient innombrables ceux qui seraient les moins doués aux yeux du monde.
Et l'Apôtre des gentils se plaisait à observer cela en écrivant à la communauté de Corinthe la grecque, ville où pullulaient les gens infatués de sagesse humaine : « Considérez votre appel. Il n'y a pas beaucoup de sages, selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de gens bien nés. Mais ce qu'il y a de fou dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre les sages; ce qu'il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi pour confondre la force ; ce qui dans le monde est sans naissance et ce que l'on méprise, voilà ce que Dieu a choisi ; ce qui n'est pas, pour réduire à rien ce qui est, afin qu'aucune chair n'aille se glorifier devant Dieu.[3]
Ce choix préférentiel de Dieu, dans la mesure où il est insignifiant ou même méprisable aux yeux du monde, avait déjà été annoncé par le Maître lorsqu'il avait appelé, en nette contradiction avec les estimations terrestres, heureux et candidats à son Royaume les pauvres, les affligés, les doux, les affamés de justice, les purs de cœur, les artisans de la paix[4].
Il n'est certes pas dans notre intention d'hésiter à mettre en relief comment, dans la vie et dans l'activité extérieure de Catherine, les Béatitudes évangéliques ont eu modèle de vérité et de beauté exceptionnelles. Tous, d'ailleurs, vous vous rappelez combien elle a été libre en esprit de toute convoitise terrestre, combien elle a été affamée de justice et envahie jusqu'aux entrailles de miséricorde dans sa recherche de porter la paix au sein des familles et dans les villes déchirées par des rivalités et des haines atroces, combien elle s'est prodiguée pour réconcilier la république de Florence avec le Souverain Pontife Grégoire XI, jusqu'à exposer sa propre vie à la vengeance des rebelles. Nous ne nous arrêterons pas à regarder les grâces mystiques exceptionnelles dont le Seigneur a voulu la gratifier, parmi lesquelles le mariage mystique et les saints stigmates. Nous croyons aussi que ce n'est pas, en la présente circonstance, le moment de rappeler l'histoire des magnanimes efforts accomplis par la sainte pour persuader le Pape de revenir à Rome, son siège légitime. Le succès qu'elle a finalement obtenu fut vraiment le chef-d'œuvre de son intense activité qui restera dans les siècles sa grande gloire et constituera un titre tout spécial à l'éternelle reconnaissance de l'Eglise.
Nous croyons par contre opportun en ce moment de mettre brièvement en lumière le second titre qui justifie, en conformité avec le jugement de l'Eglise, l'accord du titre de Docteur à la fille de l'illustre ville de Sienne, et c'est l'excellence particulière de la doctrine.
Quant au premier titre, celui de la sainteté, son approbation solennelle fut exprimée amplement et dans un style unique d'humaniste par le Pontifie Pie II, son compatriote, dans la bulle de canonisation « Misericordias Domini », dont il fut lui-même l'auteur. La cérémonie liturgique spéciale eut lieu dans la Basilique Saint-Pierre le 29 juin 1461.
Que dirons-nous donc de l'éminence de la doctrine de sainte Catherine ? Certainement nous ne trouverons pas dans les écrits de la sainte, c'est-à-dire dans les Lettres, conservées en nombre assez considérable, dans le « Dialogue de la divine Providence » ou « Livre de la doctrine divine » et dans les « orationes », la vigueur apologétique et les hardiesses théologiques qui distinguent les œuvres des grandes lumières de l'Eglise ancienne de l'Orient et de l'Occident. Nous ne pouvons pas non plus exiger de la vierge peu cultivée de Fontebranda les hautes spéculations propres à la théologie systématique, qui ont rendu immortels les docteurs du Moyen Age scolastique. Et, s'il est vrai que se reflète dans ses écrits, et d'une manière surprenante, la théologie du Docteur angélique, celle-ci y apparaît dépouillée de tout revêtement scientifique. Ce qui frappe plus que tout au contraire dans la sainte, c'est la science infuse, c'est-à-dire l'assimilation brillante, profonde et enivrante de la vérité divine et des mystères de la foi contenus dans les livres de l'Ancien et du Nouveau Testaments : une assimilation favorisée, oui, par des dons naturels très particuliers mais évidemment prodigieux, due à un charisme de sagesse du Saint Esprit, un charisme mystique.
Catherine de Sienne offre dans ses écrits un des plus brillants modèles de ces charismes d'exhortation, de parole de sagesse et de parole de science que saint Paul nous a montrés agissant dans chaque fidèle dans les communautés chrétiennes primitives et dont il voulait que l'usage fût bien réglé, faisant remarquer que ces dons ne sont pas tant à l'avantage de ceux qui en sont favorisés que plutôt à celui du Corps tout entier de l'Eglise : comme en lui, en effet, explique l'Apôtre, « c'est le seul et même Esprit qui distribue ses dons à chacun comme il l'entend »,[5] de même sur tous les membres de l'organisme mystique du Christ doit retomber le bénéfice des trésors spirituels que son Esprit prodigue[6].
« Doctrina ejus (scilicet Catharinæ) non acquisita fuit ; prius magistra visa quam est quam discipula » ; c'est ce qu'a déclaré le même Pie II dans la Bulle de canonisation. Et, en vérité, que de rayons de sagesse surhumaine, que d'appels pressants à l'imitation du Christ dans tous les mystères de sa vie et de sa Passion, que d'invitations à la pratique propre des vertus propres aux divers états de vie sont épars dans les œuvres de la sainte ! Ses lettres sont comme autant d'étincelles d'un feu mystérieux allumé dans son cœur brûlant de l'Amour infini qui est le Saint-Esprit.
Mais quelles sont les lignes caractéristiques, les thèmes principaux de son enseignement ascétique et mystique ? Il nous semble qu'à l'imitation du « glorieux Paul [7] » dont elle reflète parfois le style vigoureux et impétueux, Catherine soit la mystique du Verbe incarné et surtout du Christ crucifié. Elle a exalté la vertu rédemptrice du sang adorable du Fils de Dieu, répandu sur le bois de la croix avec la prodigalité de l'amour pour le salut de toutes les générations humaines[8]. Ce sang du Sauveur, la sainte le voit couler d'une manière continuelle au sacrifice de la messe et dans les sacrements, grâce au ministère des ministres sacrés, pour la purification et l'embellissement du Corps mystique du Christ tout entier. Nous pouvons donc dire que Catherine est la mystique du Corps mystique du Christ, c'est-à-dire de l'Eglise.
D'autre part, pour elle, l'Eglise est la mère authentique à laquelle il est juste de se soumettre et d'accorder révérence et assistance. Elle ose dire : « L'Eglise n'est rien d'autre que le Christ lui-même.[9] »
Quels ne furent donc pas le respect et l'amour passionné que la sainte nourrissait pour le Pontife romain ! Aujourd'hui, nous personnellement, serviteur des serviteurs de Dieu, nous devons à Catherine une immense reconnaissance, non certes pour l'honneur qui peut retomber sur notre humble personne, mais pour l'apologie mystique de la charge apostolique du successeur de Pierre. Qui ne se rappelle? Elle contemple en lui « le doux Christ sur la terre[10] », auquel on doit un amour filial et l'obéissance parce que : « qui sera désobéissant au Christ sur la terre, qui tient la place du Christ qui est au ciel, ne participe pas au fruit du sang du Fils de Dieu.[11] » Et, comme anticipant non seulement sur la doctrine, mais sur le langage même du Concile Vatican II[12], la sainte écrit au Pape Urbain VI : « Père très saint... sachez la grande nécessité, qui est la vôtre et celle de la sainte Eglise, de garder ce peuple [de Florence] dans l'obéissance et le respect envers votre Sainteté parce que c'est là qu'est le chef et le principe de notre foi.[13] »
Aux cardinaux ensuite, à beaucoup d'évêques et de prêtres, elle adresse de pressantes exhortations et n'épargne pas de sévères reproches, mais toujours en toute humilité et tout respect pour leur dignité de ministres du sang du Christ.
Et Catherine ne pouvait pas oublier qu'elle était la fille d'un Ordre religieux, un des plus glorieux et des plus actifs dans l'Eglise. Elle nourrissait donc une singulière estime pour ce qu'elle appelle « les saintes religions » qu'elle considère comme un lien d'union dans le Corps mystique, constitué par les représentants du Christ (selon une qualification qui lui est propre) et le corps universel de la religion chrétienne, c'est-à-dire les simples fidèles. Elle exige des religieux la fidélité à leur sublime vocation par l'exercice généreux des vertus et l'observation de leur règles respectives. Dans sa maternelle sollicitude, les laïcs ne sont pas les derniers. Elle leur adresse de nombreuses et vives lettres, les voulant prompts dans la pratique des vertus chrétiennes et des devoirs de leur état, animés d'une ardente charité pour Dieu et pour le prochain puisque eux aussi sont des membres vivants du Corps mystique. Or, dit-elle, « elle [c'est-à-dire l'Eglise] est fondée dans l'amour et elle est même l'amour.[14] »
Comment ensuite ne pas rappeler l'action intense développée par la sainte pour la réforme de l'Eglise ? C'est principalement aux Pasteurs de l'Eglise qu'elle adresse ses exhortations, dégoûtée et saintement indignée de l'indolence de beaucoup d'entre eux, frémissante de leur silence tandis que le troupeau qui leur était confié s'égarait et tombait en ruine. « Hélas, ne plus se taire ! Criez avec cent mille voix, écrit-elle à un haut prélat. Je vois que, parce qu'on se tait, le monde est détraqué, l'Epouse du Christ est pâle, on lui a enlevé sa couleur parce qu'on lui suce le sang par derrière c'est-à-dire le sang du Christ.[15] »
Et qu'est-ce qu'elle entendait par le renouvellement et la réforme de l'Eglise ? Certainement pas le renversement de ses structures essentielles, ni la rébellion contre les Pasteurs, ni la voie libre aux charismes personnels, ni les innovations arbitraires dans le culte et dans la discipline, comme certains le voudraient de nos jours. Au contraire, elle affirme maintes fois que la beauté sera rendue à l'Epouse du Christ et qu'on devra faire la réforme « non par la guerre, mais dans la paix et le calme, par des prières humbles et continuelles, dans les sueurs et les larmes des serviteurs de Dieu.[16] » Il s'agit donc pour la sainte d'une réforme avant tout intérieure puis extérieure, mais toujours dans la communion et l'obéissance filiale envers les représentants légitimes du Christ.
Fut-elle aussi politique notre très pieuse Vierge ? Oui, sans aucun doute, et d'une manière exceptionnelle, mais dans un sens tout spirituel du mot. En effet elle repoussait avec dédain l'accusation de politicienne que lui adressaient certains de ses concitoyens, en écrivant à l'un d'eux : « … Et mes concitoyens croient que par moi ou par la compagnie que j'ai avec moi il se fait des traités: ils disent la vérité, mais ils ne la connaissent pas et ils prophétisent, puisque je ne veux pas faire autre chose et je ne veux pas que qui est avec moi fasse autre chose que de vaincre le démon et de lui enlever la domination de l'homme qu'il a prise par le péché mortel et d'arracher la haine du cœur humain et de le mettre en paix avec le Christ crucifié et avec son prochain.[17] »
Donc la leçon de cette femme politique « sui generis » conserve encore son sens et sa valeur, bien qu'aujourd'hui on sente davantage le besoin de faire la distinction entre les choses de César et celles de Dieu. L'enseignement politique de la sainte trouve sa plus authentique et parfaite expression dans ce jugement lapidaire qu'elle a porté : « Aucun Etat ne peut se conserver en état de grâce dans la loi civile et dans la loi divine sans la sainte justice.[18] »
Non contente d'avoir développée un enseignement intense et très vaste de vérité et de bonté par la parole et par les écrits, Catherine voulait le sceller par l'offrande finale de sa vie pour le Corps mystique du Christ, qui est l'Eglise, alors, qu'elle n'avait que 33 ans. De son lit de mort, entourée de fidèles disciples, dans une petite cellule voisine de l'église de Sainte Marie sopra Minerva à Rome, elle adressa au Seigneur cette émouvante prière, vrai testament de foi et d'amour reconnaissant très ardent : « O Dieu éternel, reçois le sacrifice de ma vie [en faveur de] ce Corps mystique de la sainte Eglise. Je n'ai rien d'autre à donner que ce que tu m'as donné. Prends donc le cœur et tiens-le sur la face de cette épouse.[19] »
C'est donc le message d'une foi très pure, d'un amour ardent, d'une consécration humble et généreuse à l'Eglise catholique en tant que Corps mystique et Epouse du divin Rédempteur : c'est le message typique du nouveau Docteur de l'Eglise, Catherine de Sienne, pour l'illumination et l'exemple de tous ceux qui se glorifient de lui appartenir. Recueillons-le, ce message, avec un esprit reconnaissant et généreux pour qu'il soit la lumière de notre vie terrestre et le gage d'une appartenance future assurée à l'Eglise triomphante du ciel. Amen !
[1] Evangile selon saint Luc, X 21; évangile selon saint Matthieu, XI 25-26.
[2] Evangile selon saint Matthieu, XXVIII 19-20.
[3] Première épître de saint Paul aux Corinthiens, I 26-29.
[4] Evangile selon saint Matthieu, V 3-10.
[5] Première épître de saint Paul aux Corinthiens, XII 11.
[6] Première épître de saint Paul aux Corinthiens, XI 5 ; épître de saint Paul aux Romains, XII 8 ; première épître de saint Paul à Timothée, VI 2 ; épître de saint Paul à Tite, II 15.
[7] Sainte Catherine de Sienne : « Dialogues de la divine Providence », chapitre XI.
[8] Sainte Catherine de Sienne : « Dialogues de la divine Providence », chapitre CXXVII.
[9] Sainte Catherine de Sienne : Lettre CLXXI.
[10] Sainte Catherine de Sienne : Lettre CXCVI.
[11] Sainte Catherine de Sienne : Lettre CCVII.
[12] Vatican II : Constitution dogmatique « Lumen gentium »n° 23.
[13] Sainte Catherine de Sienne : Lettre XVII.
[14] Sainte Catherine de Sienne : Lettre CIII.
[15] Sainte Catherine de Sienne : Lettre XVI, au Cardinal d'Ostie.
[16] Sainte Catherine de Sienne : « Dialogues de la divine Providence », chapitre XV.
[17] Sainte Catherine de Sienne : Lettre CXXII.
[18] Sainte Catherine de Sienne : « Dialogues de la divine Providence », chapitre CXIX.
[19] Sainte Catherine de Sienne : « Dialogues de la divine Providence », chapitre CCCLXI.
SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/04/29.php
Catherine de Sienne et Raymond de Capoue implorent, à Avignon,
Grégoire XI de faire la paix avec Florence.
The Vision of Saint Catherine. Line engraving after L. Carracci
Ste Catherine de Sienne, vierge
Clément VIII inscrivit sa fête comme commémoraison le 29 avril, jour de la fête de saint Pierre de Vérone en 1597, Urbain VIII la transféra au lendemain pour en permettre une célébration plénière comme semi-double en 1628. Clément X en fit une fête double en 1670. Paul VI l’a déclarée docteur de l’Église en 1970.
Leçons des Matines avant 1960
Quatrième leçon. Catherine, vierge de Sienne, née de parents pieux, obtint l’habit du bienheureux Dominique, que portent les sœurs de la Pénitence. Son abstinence fut extrême et l’austérité de sa vie admirable. Il lui arriva de prolonger son jeûne depuis le jour des Cendres jusqu’à l’Ascension du Seigneur, soutenue seulement par la communion eucharistique. Elle avait à lutter très fréquemment contre les démons, et à souffrir de leur part beaucoup de mauvais traitements ; elle était affligée par des fièvres ardentes et diverses autres maladies. Le nom de Catherine était si célèbre, et la réputation de sa sainteté si grande, qu’on lui amenait de tous côtés des malades et des personnes tourmentées par le malin esprit ; elle commandait au nom du Christ aux maladies et aux fièvres, et contraignait les démons à sortir des corps des possédés.
Cinquième leçon. Pendant son séjour à Pise, un dimanche, après avoir reçu la nourriture céleste, elle fut ravie en extase et vit le Seigneur crucifié venant à elle environné d’une grande lumière, et cinq rayons, sortis des cicatrices de ses plaies divines, se dirigeant sur cinq endroits de son corps. Elle comprit le mystère et pria le Seigneur de ne pas laisser paraître les stigmates. Aussitôt les rayons changèrent leur couleur de sang en une splendeur éclatante, et sous la forme d’une lumière très pure, ils atteignirent ses mains, ses pieds et son cœur. La douleur qu’elle éprouva dans son corps était si grande qu’elle croyait que, si Dieu ne l’eût diminuée, elle eût bientôt succombé. Le Seigneur, dont l’amour est sans bornes, ajouta à cette grâce une faveur nouvelle, en accordant à la Sainte que, tout en ressentant la douleur des plaies, il n’en paraîtrait pas de marques sanglantes. La servante de Dieu ayant rapporté à Raymond, son confesseur, ce qui s’était passé, la pieuse industrie des fidèles, pour représenter visiblement ce miracle, a peint sur les images de la bienheureuse Catherine des rayons lumineux tombant sur ses pieds, ses mains et son côté.
Sixième leçon. Sa science était infuse et non acquise : elle sut résoudre par ses réponses des questions théologiques très difficiles, que lui proposaient des professeurs d’Écriture sainte. Personne n’approcha d’elle sans devenir meilleur ; elle éteignit beaucoup de haines, et fit cesser des inimitiés mortelles. Elle se rendit à Avignon auprès du souverain Pontife Grégoire XI, pour obtenir la paix aux Florentins, qui avaient un différend avec l’Église et qui, pour ce sujet, se trouvaient sous le coup d’un interdit. Elle montra au Pape qu’elle savait par révélation le vœu qu’il avait fait de se rendre à Rome, vœu qu’il croyait connu de Dieu seul. Ce fut à sa persuasion que ce Pontife se décida, après mûre délibération, à revenir personnellement prendre possession de son siège de Rome. Grégoire et Urbain VI, son successeur, eurent Catherine en telle estime, qu’ils la chargèrent de diverses missions. Enfin, après s’être distinguée par toutes les vertus, par le don de prophétie, et illustrée par un grand nombre de miracles, elle s’en alla vers son Époux, âgée d’environ trente-trois ans. Le souverain Pontife Pie II l’a inscrite au nombre des saintes Vierges.
fresque anachronique de Giorgio Vasari (1511-1574)
Le saint Ordre des Frères-Prêcheurs, qui présentait hier une rose vermeille à Jésus ressuscité [1], lui offre aujourd’hui un lis éclatant de blancheur. Catherine de Sienne succède sur le Cycle à Pierre Martyr : touchante association qui forme l’un des plus riches épisodes du Temps pascal. Notre divin Roi a droit à tous les genres de tributs, en ces derniers moments de son séjour avec nous ; et puisque la nature terrestre n’offre en cette saison que fleurs et parfums, il est juste que le monde spirituel épanouisse à la gloire de l’auteur de la grâce ses plus nobles et ses plus odorantes productions.
Qui oserait entreprendre de raconter les mérites de Catherine, d’énumérer seulement les titres de gloire dont son nom est entouré ? Entre les épouses de Jésus elle occupe un des premiers rangs. Vierge fidèle, elle s’unit à l’Époux divin dès ses premières années. Sa vie, consacrée par un si noble vœu, s’écoula au sein de la famille, afin qu’elle fût à même de remplir les hautes missions que la divine Providence lui destinait. Mais le Seigneur, qui voulait néanmoins glorifier par elle le saint état de la Religion, lui inspira de s’unir par la profession du Tiers-Ordre à l’illustre famille du grand Patriarche des Frères-Prêcheurs. Elle en revêtit l’habit, et en pratiqua toute sa vie les saints exercices.
Dès le début de cette sublime carrière, on devine sous les allures de la servante de Dieu quelque chose de céleste, comme si un ange se fût imposé de venir habiter ici-bas, pour y mener dans un corps une vie humaine. Son essor vers Dieu est comme irrésistible, et donne l’idée de cet élan qui entraîne vers le souverain bien les âmes glorifiées, aux yeux desquelles il se montre pour jamais. En vain le poids de la chair mortelle menace d’appesantir le vol du Séraphin terrestre : l’énergie de la pénitence la mate, l’assouplit et l’allège. L’âme semble vivre seule dans ce corps transformé. L’aliment divin de l’Eucharistie suffit à le soutenir ; et l’union avec le Christ devient si complète, que ses plaies sacrées s’impriment sur les membres de la vierge, et lui donnent à goûter les cuisantes et ineffables douleurs de la Passion.
Du sein de cette vie si élevée au-dessus de l’humanité, Catherine n’est étrangère à aucun des besoins de ses frères. Son zèle est tout de feu pour leurs âmes, sa compassion tendre comme celle d’une mère pour les infirmités de leurs corps. Dieu a ouvert pour elle la source des prodiges, et Catherine les dispense à pleines mains sur les hommes. La mort et les maladies cèdent à son empire, et les miracles des anciens jours se multiplient autour d’elle.
Les communications divines ont commencé pour elle dès ses premières années, et l’extase est devenue son état presque habituel. Ses yeux ont souvent vu notre divin Ressuscité qui lui prodigue les caresses et les épreuves. Les plus hauts mystères sont descendus à sa portée, et une science qui n’a rien de la terre illumine son intelligence. Cette fille sans lettres dictera des écrits sublimes, où les vues les plus profondes sur la doctrine céleste sont exposées avec une précision et une éloquence surhumaines, avec un accent qui pénètre encore les âmes aujourd’hui.
Mais le Ciel ne veut pas que tant de merveilles demeurent ensevelies dans un coin de l’Italie. Les saints sont les soutiens de l’Église ; et si leur action est souvent mystérieuse et cachée, quelquefois aussi elle se révèle aux regards des hommes. On voit alors au grand jour les ressorts à l’aide desquels Dieu gouverne le monde. Il s’agissait, à la fin du XIVe siècle, de restituer à la ville sainte la présence du vicaire du Christ, tristement absent de son siège depuis plus de soixante ans. Une âme sainte pouvait, dans le secret de la face de Dieu, par ses mérites et ses prières, déterminer cette heureuse crise vers laquelle l’Église aspirait tout entière ; le Seigneur voulut cette fois que tout se passât au grand jour. Au nom de Rome délaissée, au nom de son Époux divin qui est aussi celui de l’Église, Catherine franchit les Alpes, et se présente au Pontife qui n’a jamais vu Rome et dont Rome ignore les traits. La Prophétesse lui intime avec respect le devoir qu’il doit remplir ; pour garantir la mission qu’elle exerce, elle lui révèle un secret dont lui seul a conscience. Grégoire XI est vaincu, et la Ville éternelle revoit enfin son pasteur et son père. Mais, à la mort du Pontife, un schisme effrayant, présage sinistre de plus grands malheurs, vient déchirer le sein de l’Église. Catherine lutte contre la tempête jusqu’à sa dernière heure ; mais la trente-troisième année de sa vie s’accomplit ; l’Époux divin ne veut pas qu’elle dépasse l’âge qu’il a consacré en sa personne ; il est temps que la vierge aille continuer dans les cieux son ministère d’intercession pour l’Église qu’elle a tant aimée, pour les âmes rachetées dans le sang de son Époux.
Notre divin Ressuscité qui l’appela aux embrassements éternels dans ces jours du Temps pascal, lui avait accordé ici-bas une faveur qui la désigne à notre vénération spéciale en ce moment Un jour, il lui apparut avec sa très sainte Mère ; et Marie-Madeleine qui annonça la Pâque aux Apôtres accompagnait respectueusement le fils et la mère. Le cœur de Catherine se fondit d’amour dans cette visite ; à la fin ses yeux s’arrêtèrent sur Madeleine, dont elle goûtait et enviait à la fois le bonheur. Jésus lui dit : « Bien-aimée, je te la donne pour mère ; adresse-toi désormais à elle en toute assurance ; je la charge spécialement de toi. » A partir de ce jour, une tendresse filiale pour l’amante du Sauveur s’empara du cœur de Catherine, et dès lors elle ne la nomma plus que sa mère.
Le pape Pie II, l’une des gloires de la ville de Sienne, a composé les Hymnes suivantes en l’honneur de sa sainte et illustre concitoyenne. Elles font partie de l’Office de sainte Catherine de Sienne au Bréviaire dominicain.
HYMNE.
Les cantiques d’honneur que nous chantons en chœur à ta louange, dans la joie que nous inspire ta fête, ô vierge Catherine, présente-les au ciel.
S’ils ne sont pas dignes d’y être accueillis, daigne pardonner à notre faiblesse : c’est que notre génie ne saurait s’élever à la hauteur de tes mérites, ô vierge remplie de bonté !
Mais qui a pu jamais porter ton éloge aussi haut que tes mérites ? Quel mortel en ce monde pourrait, dans des vers impérissables, chanter dignement tes grandeurs, ô femme dont rien n’a pu vaincre le courage ?
Tes exemples, ô Catherine, rayonnent par toute la terre ; ta vertu supérieure est à l’égal de ta sagesse ; en toi brillent la tempérance, la force, la piété, la justice, la prudence ; et tu montes dans les cieux.
Nul ici-bas n’ignore ta vertu, tes nobles actions ; nul en ce monde n’a surpassé ta sainteté ; ta compassion envers le Christ souffrant a imprimé sur tes membres jusqu’à ses blessures.
Pauvre, affligée, menant une vie remplie de toutes les douleurs, ton cœur généreux a méprisé tout ce que les hommes estiment précieux ; le ciel pouvait seul être un séjour digne de toi.
Rendons avec transport nos actions de grâces à l’auguste Fils de l’éternel Père ; offrons à l’ Esprit-Saint l’hommage de notre adoration ; aux trois, louange égale !
Amen.
HYMNE
Tu as droit, vierge illustre, à tous les triomphes ; car tes vertus ont été du ciel plutôt que de la terre.
C’est au ciel aussi que tu reçois le prix de ta sainte vie, la récompense de ta vertu, que tu es comblée de tous les biens.
Tu vénères le Père de l’Ordre des Prêcheurs, cet homme comblé de mérites, donné en exemple à l’univers entier, d’une piété sans égale ; et tu deviens toi-même la gloire de son Ordre.
Les plaisirs d’ici-bas, les parures mondaines, l’éclat de la beauté n’eurent aucun prix à tes yeux ; ta seule étude fut de fuir avec soin le péché qui rend la vie coupable.
Assidue à châtier ton corps avec rigueur, des ruisseaux de sang coulent sur tes membres déchirés par les fouets ; les crimes des hommes t’arrachent des larmes continuelles.
Tu intercèdes pour tous ceux qui, dans le monde entier, sont en proie à l’infortune, pour tous ceux dont l’âme est agitée par de cruels soucis.
Pour célébrer dignement tes louanges, il nous faudrait rappeler tous les bienfaits dont tu es la source, toi dont la sainteté dépasse de si loin celle des autres.
On vit le soldat farouche céder à ta parole, les chefs ennemis qui menaçaient la vie des habitants de Sienne, déposer à tes pieds leur fureur.
Ton puissant génie se livra à la science des choses sacrées ; les villes les plus célèbres conservent encore avec respect les lettres gracieuses et pleines de doctrine que tu daignas leur écrire.
Tes exhortations relèvent ceux qui sont tombés ; tu donnes à tous les conseils de la vertu ; tu leur apprends que l’honnêteté est la seule source du bonheur.
La mort et ses terreurs n’excitent que ton mépris ; la menace du trépas ne t’effraie jamais ; à tes yeux il n’est que la récompense d’une vie sainte.
C’est dans cette pensée qu’à l’heure où tu allais quitter ton corps sacré et livrer tes cendres à la tombe, prête à monter au ciel, tu exhortais encore ceux qui, baignés de larmes, entouraient ta couche.
Adorant profondément le divin corps du Christ, tu reçois en versant des pleurs l’hostie du salut, et tes dernières paroles enseignent encore la véritable vie à tes disciples.
Rendons avec transport nos actions de grâces à l’auguste Fils de l’éternel Père ; offrons à l’Esprit-Saint l’hommage de notre adoration ; aux trois, louange égale !
Amen.
Tout entière aux joies de la résurrection de son Époux, la sainte Église s’adresse à vous, ô Catherine, à vous qui suivez ce divin Agneau partout où il va [2]. Dans ce lieu d’exil où il ne doit plus s’arrêter longtemps, elle ne jouit que par intervalles de sa présence ; elle vous demande donc : « L’avez-vous rencontré, celui que chérit mon âme [3] ? » Vous êtes son Épouse, elle l’est aussi ; mais pour vous il n’y a plus de voiles, plus de séparation, tandis que pour elle la jouissance est rare et rapide, et la lumière tempérée encore par les ombres. Mais quelle vie a été la vôtre, ô Catherine ! Elle a uni la plus poignante compassion pour les douleurs de Jésus, aux délices les plus enivrantes de sa vie glorifiée. Vous pouvez nous initier aux mystères sanglants du Calvaire et aux magnificences de la Résurrection. Ces dernières sont en ce moment l’objet de notre méditation respectueuse ; parlez-nous donc de notre divin Ressuscité. N’est-ce pas lui qui a passé à votre doigt virginal l’anneau nuptial, cet anneau orné d’un diamant non pareil qu’entourent quatre pierres précieuses ? Les rayons lumineux qui jaillissent de vos membres stigmatisés ne nous disent-ils pas que vous l’avez vu tout resplendissant de l’éclat de ses plaies glorieuses, lorsque l’amour vous transforma en lui ? Fille de Madeleine, vous annoncez comme elle à l’Église qu’il est ressuscité, et vous allez achever au ciel cette dernière Pâque, cette Pâque de votre trente-troisième année. O Catherine, mère des âmes ici-bas, aimez-les jusque dans le séjour de la gloire où vous brillez entre les épouses du grand Roi. Nous aussi, nous sommes dans la Pâque, dans la vie nouvelle ; veillez sur nous, afin que la vie de Jésus ne s’éteigne jamais dans nos âmes, mais qu’elle croisse toujours par l’amour dont votre vie toute céleste nous offre l’admirable modèle.
Faites-nous part, ô Vierge, de cet attachement filial que vous eûtes pour la sainte Église, et qui vous fit entreprendre de si grandes choses. Vous vous affligiez de ses afflictions, et vous vous réjouissiez de ses joies comme une fille dévouée, parce que vous saviez qu’il n’est point d’amour de l’Époux sans l’amour de l’Épouse, et que l’Époux donne à ses enfants par l’Épouse tout ce qu’il a résolu de leur donner. Nous aussi, nous voulons aimer notre Mère, confesser toujours le lien qui nous unit à elle, la défendre contre ses ennemis, lui gagner de nouveaux fils généreux et fidèles.
Le Seigneur se servit de votre faible bras, ô femme inspirée, pour replacer sur son siège le Pontife dont Rome regrettait l’absence. Vous fûtes plus forte que les éléments humains qui s’agitaient pour prolonger une situation désastreuse pour l’Église. La cendre de Pierre au Vatican, celle de Paul sur la voie d’Ostie, celle de Laurent et de Sébastien, celle de Cécile et d’Agnès, et de tant de milliers de martyrs, tressaillirent dans leurs glorieux tombeaux, lorsque le char triomphal qui portait Grégoire entra dans la ville sainte. Par vous, ô Catherine, soixante-dix années d’une désolante captivité avaient en ce jour leur terme, et Rome expirante revenait à la vie. Aujourd’hui les temps sont changés, et l’enfer a dressé de nouvelles embûches. Rome a vu détrôner le Pontife dont le choix imprescriptible de Pierre a fixé pour jamais la chaire dans la ville éternelle, le Pontife qui ne peut être à Rome que roi. Souffrirez-vous, ô Catherine, que l’œuvre du Seigneur, qui est aussi la vôtre, éprouve un démenti en nos jours, au scandale des faibles, au triomphe insultant des impies ? Hâtez-vous donc d’accourir au secours ; et si votre Époux, dans sa trop juste colère, nous a destinés à subir d’humiliantes épreuves, suppliez du moins, ô notre mère, afin qu’elles soient abrégées.
Priez aussi, ô Catherine, pour la malheureuse Italie qui vous a tant aimée, qui fut si fière de vos grandeurs. L’impiété et l’hérésie circulent aujourd’hui librement dans son sein ; on blasphème le nom de votre Époux, on enseigne à un peuple égaré les doctrines les plus perverses, on lui apprend à maudire tout ce qu’il avait vénéré, l’Église est outragée et dépouillée, la foi dès longtemps affaiblie menace de s’éteindre ; souvenez-vous de votre infortunée patrie, ô Catherine ! Il est temps devenir à son aide et de l’arracher des mains de ses mortels ennemis. L’Église entière espère en vous pour le salut de cette illustre province de son empire : fille immortelle de Sienne, calmez les tempêtes, et sauvez la foi dans ce naufrage qui menace de tout engloutir.
[1] Saint Pierre de Vérone, le 29 avril.
[2] Apoc. X, 4.
[3] Cant. III, 3.
Le nom de cette Sainte est à lui seul tout un parfum de pureté virginale. Nouvelle Déborah du Nouveau Testament, elle resplendit dans l’Église comme prophétesse, restauratrice du Siège pontifical à Rome, oracle des papes et des princes, médiatrice de paix entre les peuples en lutte, maîtresse éclairée d’âmes nombreuses dans la voie de la plus sublime sainteté, prodige de mortification, victime de l’amour divin, dont la flamme la consuma à Rome prématurément, dans la fleur de sa jeunesse (+ 29 avril 1380).
Pie II, dans la bulle de canonisation de la Sainte, ordonna de célébrer sa fête le premier dimanche de mai. Clément VIII la transféra à ce jour, qui suit immédiatement celui de sa mort.
La messe est celle du Commun des Vierges ; cependant les collectes sont propres ; elles furent composées par le jésuite Alciati sous Urbain VIII. Le corps virginal de Catherine repose sous le maître-autel de la splendide église de Sainte-Marie sur Minerve, à Rome. Un autre temple dédié à son nom près du mont Quirinal conserve le souvenir de la famille spirituelle des Tertiaires dominicaines qu’elle avait groupées autour d’elle. Mentionnons aussi la petite église qui s’élève sous son vocable dans la via Giulia.
Secrète — « Que montent à vous, Seigneur, les prières et l’hostie de salut, embaumée d’un parfum virginal, que nous vous offrons en la solennité de la bienheureuse Catherine. Par notre Seigneur, etc. »
La Confession de Saint-Pierre, au Vatican, est encore toute embaumée de ce virginal parfum. Catherine, dans les derniers mois de sa vie, y passait une bonne partie de ses matinées, absorbée en prière pour le bien de l’Église, auquel elle s’était consacrée comme victime.
Après la Communion. — « Que la nourriture céleste, par laquelle nous avons été réconfortés, nous donne, Seigneur, la vie éternelle, alors qu’à la bienheureuse vierge Catherine elle conféra en outre le soutien de la vie temporelle. Par notre Seigneur, etc. »
L’âme pour qui Dieu est tout a peu de besoins, et le signe que nous possédons vraiment le Seigneur dans notre cœur, consiste en ce que notre esprit est détaché des nombreux besoins, petites misères et nécessités que souvent nous crée notre mollesse et notre peu de mortification. Sainte Catherine passa une fois sans manger tout le Carême et le temps qui s’écoule jusqu’à la Pentecôte, nourrie uniquement de l’aliment sacramentel. Cependant, même sans recourir à ces prodiges de pénitence, il est certain qu’on remarque dans la vie de tous les saints combien leurs besoins étaient réduits, en proportion inverse de l’impérieuse faim de Dieu que ressentait leur âme.
Voici que vient l’Époux, allez au devant du Christ, le Seigneur.
Sainte Catherine. — Jour de mort : 29 avril 1380. Tombeau : Dans l’église de Sainte-Marie sopra Minerva, à Rome. Image : On la représente en Dominicaine, avec la croix sur le bras et aussi avec la couronne d’épines. Vie : Catherine naquit à Sienne, le 25 mars 1347. Elle était la dernière d’une famille de 25 enfants. Dans sa jeunesse, elle eut beaucoup à souffrir de la part de ses parents. Elle était leur enfant préférée et ils voulaient la marier ; mais la jeune fille avait déjà fait le vœu de virginité. Elle coupa sa merveilleuse chevelure d’un brun doré. Pour briser sa résistance, on la mit en service et on l’obligea d’accomplir les offices les plus humbles. Enfin, vaincus par sa patience, ses parents cédèrent et elle fut reçue dans le tiers-Ordre dominicain. Sa mortification, sa puissance de thaumaturge et ses extases dépassèrent tout ce qu’on peut imaginer. La renommée de sa sainteté ne tarda pas à se répandre. Des milliers de personnes se pressèrent autour d’elle pour la voir, pour l’entendre, pour trouver auprès d’elle la grâce de la conversion. Les prêtres de son entourage, munis de pouvoirs extraordinaires pour l’absolution, ne pouvaient suffire à entendre les confessions. Elle aidait et consolait dans tous les besoins. Bientôt, elle dut s’occuper des grands intérêts du monde et de l’Église. Elle fut une médiatrice de paix entre les princes ; les princes de l’Église et les grands du monde s’inclinaient devant ses paroles. Elle arracha l’Italie à l’antipape, détermina les princes et les cardinaux à reconnaître le pape légitime. Elle fit le voyage d’Avignon et décida le pape Grégoire IX à revenir à Rome. Ce fut une des femmes les plus illustres du Moyen Age, bien qu’elle soit morte à 33 ans. Le Christ, son Époux, lui avait donné un merveilleux anneau de fiançailles qui n’était visible que pour elle seule. — La messe (Dilexisti) est la belle messe de fiançailles.
SOURCE : http://www.introibo.fr/30-04-Ste-Catherine-de-Sienne#nh3
Also known as
Caterina Benincasa
Catharine of Siena
Katharine of Siena
Profile
Youngest of 24 children;
her father was
a wool-dyer.
At the age of seven she had a vision in which Jesus appeared with Peter, Paul,
and John;
Jesus blessed her,
and she consecrated herself to Him. Her parents began
making arranged marriages for
her when she turned 12, but she refused to co-operate, became a Dominican tertiary at
age 15, and spent her time working with the poor and sick,
attracting others to work with her. Received a vision in
which she was in a mystical marriage with
Christ, and the Infant Christ presented her with a wedding ring. Some of
her visions drove
her to become more involved in public life. Counselor to and correspondent
with Pope Gregory
XI and Pope Urban
VI. Stigmatist in 1375.
Lived in Avignon, France in 1376,
and then in Rome, Italy from 1378 until
her death.
Friend of Blessed Raymond
of Capua who was also her confessor. Proclaimed Doctor
of the Church on 4 October 1970.
Born
25 March 1347 at Siena, Tuscany, Italy
29 April 1380 in Rome, Italy of
a mysterious and painful illness that came on without notice, and was never
properly diagnosed
buried in
the Dominican church of
Santa Maria sopra Minerva in Rome
first funerary monument erected in 1380 by Blessed Raymond
of Capua
relics re-enshrined at
the high altar of
the church in 1466
people
ridiculed for their piety
—
Europe (declared
on 1
October 1999 by Pope John
Paul II)
Allentown, Pennsylvania, USA, diocese of
Storefront
Additional Information
A
Garner of Saints, by Allen Banks Hinds, M.A.
Book
of Saints, by Father Lawrence
George Lovasik, S.V.D.
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Catholic
World: The Public life of Saint Catharine
of Siena
Catholic
World: Saint Catharine
at Florence
In
God’s Garden, by Amy Steedman
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Queens
of the Renaissance, by M Bereford Ryley
Roman
Martyrology, 1914 edition
Pope
Benedict XVI, General Audience, 24
November 2010
Saint
Catherine of Siena, by Alexandre Masseron
Saint
Catherine of Siena as Seen in Her Letters, by Vida D. Scudder
Saint
Catherine, the Dauntless Virgin of Siena, by a Dominican
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
Short
Lives of the Saints, by Eleanor Cecilia Donnelly
Stories
of the Saints for Children, by Mary Seymour
–
Saint Catherine of Siena, by Alfred William Pollard
The Dialogue of the Seraphic Virgin, Catherine of
Siena
Letters of Saint Catherine of Siena
To
Benincasa, Her Brother, When He Was in Florence
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
Sacred
and Legendary Art, by Anna Jameson
other sites in english
Brevarium S.O.P.: Feast
Breviarium S.O.P.: Octave
Dialogue
of the Seraphic Virgin, by Saint Catherine of Siena
Lay Fraternities of Saint Dominic
uCatholic:
Saint Catherine
uCatholic:
The Severed Holy Head of Saint Catherine
images
audio
—
Dialogue of Saint Catherine of Siena, part 1 of 5
Dialogue of Saint Catherine of Siena, part 2 of 5
Dialogue of Saint Catherine of Siena, part 3 of 5
Dialogue of Saint Catherine of Siena, part 4 of 5
Dialogue of Saint Catherine of Siena, part 5 of 5
—
video
A Treatise of Divine Providence, by Saint Catherine of
Siena (audio book)
A Treatise on Discretion, by Saint Catherine of Siena
(audio book)
A Treatise on Prayer, by Saint Catherine of Siena (audio
book)
Dialogue of the Seraphic Virgin, Catherine of Siena
e-books at other sites
Catherine of Siena, a play by A M Allen
History
of Saint Catherine of Siena, v2, by Augusta Theodosia Drane
Life
of Saint Catharine, by Blessed Raymond
of Capua
Saint
Catherine of Siena, by Alexandre Masseron
Saint
Catherine of Siena, by Edmund Garratt Gardner
Saint
Catherine of Siena, by Margaret Roberts
Saint
Catherine of Siena, As Seen in Her Letters, by Vida D Scudder
Saint
Catherine of Siena, Her Life and Times, by Catherine Mary Antony
sitios en español
Martirologio Romano, 2001 edición
sites en français
Abbé Christian-Philippe Chanut
fonti in italiano
Readings
Enrich your soul in the great goodness of God: The
Father is your table, the Son is your food, and the Holy Spirit waits on you
and then makes His dwelling in you. – Saint Catherine
of Siena
Charity is the sweet and holy bond which links the
soul with its Creator: it binds God with man and man with God. – Saint Catherine
of Siena
Eternal Trinity, Godhead, mystery deep as the sea, you
could give me no greater gift than the gift of yourself. For you are a fire
ever burning and never consumed, which itself consumes all the selfish love that
fills my being. Yes, you are a fire that takes away the coldness, illuminates
the mind with its light, and causes me to know your truth. And I know that you
are beauty and wisdom itself. The food of angels, you gave yourself to man in
the fire of your love. – from On Divine
Providence by Saint Catherine
of Siena
Everything comes from love, all is ordained for the
salvation of man, God does nothing without this goal in mind. – Saint Catherine
of Siena
MLA Citation
“Saint Catherine of Siena“. CatholicSaints.Info.
29 April 2021. Web. 29 April 2021.
<https://catholicsaints.info/saint-catherine-of-siena/>
Saint Catherine. Etching by W. Unger after Domenichino.
Dominican Tertiary, born at Siena, 25 March, 1347; died at Rome, 29 April, 1380.
- the
"Dialogue", or "Treatise on Divine Providence";
- a collection of nearly four hundred letters; and
- a series of
"Prayers".
A smaller work in the dialogue form, the "Treatise on Consummate Perfection", is also ascribed to her, but is probably spurious. It is impossible in a few words to give an adequate conception of the manifold character and contents of the "Letters", which are the most complete expression of Catherine's many-sided personality. While those addressed to popes and sovereigns, rulers of republics and leaders of armies, are documents of priceless value to students of history, many of those written to private citizens, men and women in thecloister or in the world, are as fresh and illuminating, as wise and practical in their advice and guidance for the devout Catholic today as they were for those who sought her counsel while she lived. Others, again, lead the reader to mystical heights of contemplation, a rarefied atmosphere of sanctity in which only the few privileged spirits can hope to dwell. The key-note to Catherine's teaching is that man, whether in the cloister or in the world, must ever abide in the cell of self-knowledge, which is the stable in which the traveller through time toeternity must be born again.
Sources
Processus contestationum super sanctitate et doctrina beatae Catharinae de Senis, in MARTENE AND DURAND, Veterum Scriptorum et Monumentorum Amplissima Collectio (Paris, 1729), VI; GIGLI, L'opere della serafica Santa Caterina da Siena (Siena and Lucca, 1707-54); TOMMASEO, Le Lettere di S. Caterina da Siena (Florence, 1860); Italian translations of the Legend and the Supplement are included in the first and fifth volumes of GIGLI's Edition; important portions of the Process are still left unpublished in manuscripts in the Biblioteca Comunale of Siena and the Biblioteca Casanatense at Rome.
Transcription. This article was transcribed for New Advent by Lois Tesluk.
April 29.
ST. CATHERINE OF SIENA.
CATHERINE, the daughter of a humble tradesman, was raised up to be the guide and guardian of the Church in one of the darkest periods of its history, the fourteenth century. As a child, prayer was her delight. She would say the "Hail Mary" on each step as she mounted the stairs, and was granted in reward a vision of Christ in glory. When but seven years old, she made a vow of Virginity, and afterwards endured bitter persecution for refusing to marry. Our Lord gave her His Heart in exchange for her own, communicated her with His own hands, and stamped on her body the print of His wounds. At the age of fifteen she entered the Third Order of St. Dominic, but continued to reside in her father's shop, where she united a life of active charity with the prayer of a contemplative Saint. From this obscure home the seraphic virgin was summoned to defend the Church's cause.
Armed with Papal authority, and accompanied by three confessors, she travelled through Italy, reducing rebellious cities to the obedience of the Holy See, and winning hardened souls to God. In the face well-nigh of the whole world she sought out Gregory XI. at Avignon, brought him back to Rome, and by her letters to the kings and queens of Europe made good the Papal cause. She was the counsellor of Urban VI., and sternly rebuked the disloyal cardinals who had part in electing an antipope. Long had the holy virgin foretold the terrible schism which began ere she died. Day and night she wept and prayed for unity and peace. But the devil excited the Roman people against the Pope, so that some sought the life of Christ's Vicar. With intense earnestness did St. Catherine beg Our Lord to prevent this enormous crime. In spirit she saw the whole city full of demons tempting the people to resist and even slay the Pope. The seditious temper was subdued by Catherine's prayers; but the devils vented their malice by scourging the Saint herself, who gladly endured all for God and His Church. She died at Rome at the age of thirty-three, A.D. 1380.
Reflection.--The seraphic St. Catherine willingly sacrificed the delights of contemplation to labor for the Church and the Apostolic See. How deeply do the troubles of the Church and the consequent loss of souls afflict us? How often do we pray for the Church and the Pope?
SOURCE : http://jesus-passion.com/StCatherine3.htm
The value St. Catherine makes central in her short life and which sounds clearly and consistently through her experience is complete surrender to Christ. What is most impressive about her is that she learns to view her surrender to her Lord as a goal to be reached through time.
She was the 23rd child of Jacopo and Lapa Benincasa and grew up as an intelligent, cheerful and intensely religious person. Catherine disappointed her mother by cutting off her hair as a protest against being overly encouraged to improve her appearance in order to attract a husband. Her father ordered her to be left in peace and she was given a room of her own for prayer and meditation.
She entered the Dominican Third Order at 18 and spent the next three years in seclusion, prayer and austerity. Gradually a group of followers gathered around her—men and women, priests and religious. An active public apostolate grew out of her contemplative life. Her letters, mostly for spiritual instruction and encouragement of her followers, began to take more and more note of public affairs. Opposition and slander resulted from her mixing fearlessly with the world and speaking with the candor and authority of one completely committed to Christ. She was cleared of all charges at the Dominican General Chapter of 1374.
Her public influence reached great heights because of her evident holiness, her membership in the Dominican Third Order, and the deep impression she made on the pope. She worked tirelessly for the crusade against the Turks and for peace between Florence and the pope
In 1378, the Great Schism began, splitting the allegiance of Christendom between two, then three, popes and putting even saints on opposing sides. Catherine spent the last two years of her life in Rome, in prayer and pleading on behalf of the cause of Urban VI and the unity of the Church. She offered herself as a victim for the Church in its agony. She died surrounded by her “children.”
Catherine ranks high among the mystics and spiritual writers of the Church. In 1939, she and Francis of Assisi were declared co-patrons of Italy. Paul VI named her and Teresa of Avila doctors of the Church in 1970. Her spiritual testament is found in The Dialogue.
SOURCE : http://www.ucatholic.com/saints/saint-catherine-of-siena/
In the meanwhile the Great Schism had broken out in the Church. From the outset Catherine enthusiastically adhered to the Roman claimant, Urban VI, who in November, 1378, summoned her to Rome. In the Eternal City she spent what remained of her life, working strenuously for the reformation of the Church, serving the destitute and afflicted, and dispatching eloquent letters in behalf of Urban to high and low in all directions. Her strength was rapidly being consumed; she besought her Divine Bridegroom to let her bear the punishment for all the sins of the world, and to receive the sacrifice of her body for the unity and renovation of the Church; at last it seemed to her that the Bark of Peter was laid upon her shoulders, and that it was crushing her to death with its weight. After a prolonged and mysterious agony of three months, endured by her with supreme exultation and delight, from Sexagesima Sunday until the Sunday before the Ascension, she died. Her last political work, accomplished practically from her death-bed, was the reconciliation of Pope Urban VI with the Roman Republic (1380).
Among Catherine's principal followers were Fra Raimondo delle Vigne, of Capua (d. 1399), her confessor and biographer, afterwards General of the Dominicans, and Stefano di Corrado Maconi (d. 1424), who had been one of her secretaries, and became Prior General of the Carthusians. Raimondo's book, the "Legend", was finished in 1395. A second life of her, the "Supplement", was written a few years later by another of her associates, Fra Tomaso Caffarini (d. 1434), who also composed the "Minor Legend", which was translated into Italian by Stefano Maconi. Between 1411 and 1413 the depositions of the surviving witnesses of her life and work were collected at Venice, to form the famous "Process". Catherine was canonized by Pius II in 1461. The emblems by which she is known in Christian art are the lily and book, the crown of thorns, or sometimes a heart--referring to the legend of her having changed hearts with Christ. Her principal feast is on the 30th of April, but it is popularly celebrated in Siena on the Sunday following. The feast of her Espousals is kept on the Thursday of the carnival.
The works of St. Catherine of Siena rank among the classics of the Italian language, written in the beautiful Tuscan vernacular of the fourteenth century. Notwithstanding the existence of many excellent manuscripts, the printed editions present the text in a frequently mutilated and most unsatisfactory condition. Her writings consist of
the "Dialogue", or "Treatise on Divine Providence"; |
|
a collection of nearly
four hundred letters; and |
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a series of "Prayers". |
A smaller work in the dialogue form, the "Treatise on Consummate Perfection", is also ascribed to her, but is probably spurious. It is impossible in a few words to give an adequate conception of the manifold character and contents of the "Letters", which are the most complete expression of Catherine's many-sided personality. While those addressed to popes and sovereigns, rulers of republics and leaders of armies, are documents of priceless value to students of history, many of those written to private citizens, men and women in the cloister or in the world, are as fresh and illuminating, as wise and practical in their advice and guidance for the devout Catholic today as they were for those who sought her counsel while she lived. Others, again, lead the reader to mystical heights of contemplation, a rarefied atmosphere of sanctity in which only the few privileged spirits can hope to dwell. The key-note to Catherine's teaching is that man, whether in the cloister or in the world, must ever abide in the cell of self-knowledge, which is the stable in which the traveler through time to eternity must be born again.
Novena Prayer to Saint Catherine of Siena
You, who were a victim of charity, who in order to benefits your neighbor obtained from God the most stupendous miracles and became the joy and the hope of all, you cannot help but hear the prayers of those who fly into your heart - that heart which you received from the Divine Redeemer in a celestial ecstasy.
Yes, O seraphic virgin, demonstrate once again proof of you power and of your flaming charity, so that your name will be ever more blessed and exalted; grant that we, having experienced your most efficacious intercession here on earth, may come one day to thank you in heaven and enjoy eternal happiness with you. Amen.
Born in Siena, Italy, March 25, 1347, in Florence, Italy; died there on April 29, 1380; canonized in 1461; declared a Doctor of the Church in 1970.
"Those in union with God when aware of the sins of others live in this gentle light. . . . Therefore they are always peaceful and calm, and nothing can scandalize them because they have done away with what causes them to take scandal, their self-will. . . . They find joy in everything.
"They do not sit in judgement on my servants or anyone else, but rejoice in every situation and every way of living they see. . . . Even when they see something that is clearly sinful, they do not pass judgement, but rather feel a holy and genuine compassion, praying for the sinner."
--Saint Catherine of Siena.
"Whenever you think God has shown you other people's faults, take care: your own judgment may well be at fault. Say nothing. And if you do attribute any vice to another person, immediately and humbly look for it in yourself also. Should the other person really possess that vice, he will correct himself so much the better when he sees how gently you understand him, and he will say to himself whatever you would have told him."
--Saint Catherine
Fourteenth century Italy was desolated by plague, schism, and political turmoil. When we are tempted to think that we live in the worst of times, we should remember the life of Saint Catherine. Those days were so black that many saints and scholars believed it heralded the end of the world. The popes deserted Rome for Avignon in 1305. Rome itself was in anarchy. Yet in the midst of confusion and dissent within the Church, God raised up Catherine, one of many saints who prove that our hope in the Lord is never in vain.
Siena had established itself as a military power by conquering Florence in 1260. The city, which possessed a university with a school of medicine and superb cathedral, was governed by the Governo dei Nove (Government of Nine). Art was closely bound to life in Siena. Sienese artists were the most faithful interpreters of the sentiments and ideas of its great mystics. Legend says that Siena was founded by Romulus and Remus or by Remus's sons Ascius and Senius, who created its black and white flag.
Giacomo di Benincasa had a thriving cloth dying business on the Vicolo del Tiratoio (Street of the Dyers) with three of his sons: Bartolommeo, Orlando, and Stefano, plus two journeymen and two apprentices. The family lived upstairs. The also had a family farm.
When Benincasa's domineering and shrewish wife Lapa, daughter of a now forgotten poet, gave birth to twin daughters, Catherine and Giovanna, she already had 22 children. Lapa kept Catherine and breastfed her, but didn't have enough milk for her twin, who was given to another's care and eventually died. A 25th child was born and named Giovanna also, though she lived only a few years. Thirteen of the children lived to adulthood and all remained at home until they were married. Eventually eleven grandchildren were included in the household, which was big enough to include a foster son Tommaso della Fonte, whose parents died in the plague of 1348.
Though Catherine was not a pretty child, she was popular in the neighborhood because of her gaiety and wise little sayings. According to her first biographer Blessed Raymond of Capua she always had the ability to charm others. She was slight and pale, her features delicate, the texture of her skin exquisite, and her hair long, thick, lustrous, and golden. She was animated, cheerful, friendly, sensitive, and charming. All her movements were swift and graceful.
Prayer came naturally to her. At the age of five she would kneel on each step of the stairs of her home and say a prayer. She was only seven when she reported her first vision--of Jesus seated on a throne surrounded by saints, when returning with a younger brother from visiting one of her married sisters. The young child dragged at her hand, but she was lost in ecstasy. From that day she was consecrated to His service and engaged herself entirely in prayer, meditation, and acts of penance in which she encouraged her friends to join her.
Raymond of Capua, her confessor and biographer, wrote "... taught entirely by the Holy Spirit, she had come to know and value the lives and way of life of the holy Fathers of Egypt and the great deeds of other saints, especially Blessed Dominic, and had felt such a strong desire to do what they did that she had been unable to think about anything else."
The Benincasas owned a small farm out the outskirts of San Rocca a Pilli, 14 km from Siena, where Catherine spent time. She had a passion for flowers and wove them into little crosses for her early confessor Padre Tommaso. She often dreamed that angels descended from Heaven and crowned her with white lilies.
Her parents wanted her to marry and encouraged her to enhance her looks. For a time she submitted to the ministrations of a hair dresser and to be decked out in fashionable clothes, but she soon repented of her concession meant to please her mother and sister Bonaventura. At age 16, when a real courtship was imminent, however, she told her mother she had taken a vow of perpetual virginity when she was seven. When her mother didn't take her seriously, she cut off her luxurious golden hair (Saint Rose of Lima did the same in a similar situation).
Her mother was enraged, discharged their maid, and decided Catherine should dress like a servant and perform a servant's tasks. Catherine accepted her tasks cheerfully and performed them capably. The men of the family objected but were overruled by Lapa; however, her father promised her that she would not be forced into marriage and he insisted that she be given a room to herself and time to pray because he had seen a white dove hovering above her head.
She dreamed that she encountered Saint Dominic and was overcome with a desire to enter the Third Order of the Dominican Sisters of Penance. At that time there were about 100 devout older women and spinsters in Siena who were known as Mantellates, because of the black capes they wore over their white habits.
Still unpersuaded that her daughter would not marry, Lapa took her to the spa at Vignone hoping to fatten her up in preparation for marriage. A week later they returned. Catherine had scalded herself at the source of the hot springs in order to disfigure herself. She had also contracted smallpox.
During her illness she extracted a promise from Lapa to ask the sisters to accept her daughter. The Mother Superior said Catherine was too young (pleasing Lapa) but Catherine insisted that the order had no rule about it. Lapa assured her that Catherine had cut off her hair, scalded herself, and now had smallpox, so that she would no longer be attractive. Then the Mother agreed to visit Catherine. Several weeks later Catherine received the mantle and habit.
For three years she left her bare room only to attend Mass, broke her silence only for confession or to meet an emergency, ate sparingly and alone, and recited the Divine Office during the hours when she knew that the Dominican friars slept.
She underwent periods of aridity, but was never subject to temptation. On Shrove Tuesday, 1367, she prayed for the "fullness of faith" and had a vision in which she saw Jesus, Mary, Saint John the Evangelist, Saint Paul, and Saint Dominic, the founder of her order. During this vision, the Blessed Virgin presented her to Jesus, who espoused Himself to her. He placed on her finger a gold ring with four pearls set in a circle in it and a wonderful diamond in the middle, saying to her, "receive this ring as a pledge and testimony that you are mine and will be mine for ever." No one else could see the ring but it was always before her eyes.
She had many marvelous religious experiences. At the age of 26, she first felt the pain of Christ's suffering in her own body. Two years later during a visit to Pisa, she received Communion in the little church of Santa Christina. As she meditated in thanksgiving upon the crucifix, five blood-red rays seemed to come from it which pierced her hands, feet, and heart. Thus, she received the five visible wounds of His suffering--the stigmata. It caused such acute pain that she swooned. Unable or unwilling to eat, Catherine went for eight years without food or liquid other than the Blessed Sacrament. She prayed that the marks not be conspicuous, though they are traceable on her incorruptible body by a transparency in the tissues.
Oftentimes she was seen levitated in the air during her prayer. Once, as she was being given Holy Communion, the priest felt the Host become agitated and fly, as if of its own volition, from his fingers into her mouth. In the Life of Saint Catherine, Mother Francis Raphael relates that the saint was immune to fire. She tells of a time that Catherine fell forward into a fire in the kitchen during a religious ecstasy. The fire was large and fierce, but when Catherine was pulled out of the smoking embers neither she nor her clothes were damaged.
But none of these divine favors would have meant much to a needy world if Catherine had remained hidden in her home. In 1370, she heard a divine voice that commanded her to leave the cell and enter His service in the world to promote the salvation of her neighbors. Thousands came to see her, to hear her, and to be converted by her. A mystical circle of members of religious orders, secular priests, and lay people gathered around her.
Of course, public opinion in Siena was sharply divided about Catherine. It may have been in consequence of accusations made against her that she was summoned to Florence to appear before the chapter general of the Dominicans. If any charges were made, they were certainly disproved, and shortly thereafter the new lector of Siena, Blessed Raymond, was appointed as her confessor.
The core of her teaching was: Man, whether in the cloister or in the world, must live in a cell of self-knowledge, which is the stall in which the pilgrim must be reborn from time to eternity. The press of the repentant was so great that the three priests of her neighborhood, who had been provided by the pope to hear the confessions of those who were induced by her to amend their lives, could hardly cope with it.
She dispatched letters that often had been dictated in ecstasy, to men and women of all ranks, entered into correspondence with kings and princes and with the Italian city-states. She took part also in public affairs, and Catherine welcomed all who came to call--the curious, the seeking, the devout. She collected information from them all.
Even the pope relied upon her good judgment. At this time the papacy was tragically weakened by contested papal elections, pope and antipope denouncing each other. Catherine supported the true Pope Urban VI against his opponents; but he was a somewhat graceless man, and her letters to him never hesitated to reprove the pope for this fault, while remaining entirely loyal to him.
Twice at least she successfully intervened in matters of high politics. Catherine made peace between cities torn by factional strife: she made peace between the pope and the city of Florence. On June 18, 1376, Catherine arrived in Avignon as unofficial ambassadress, and induced the pope to return to Italy, and--this was the greatest work of her life--brought to an end the Babylonian captivity of the popes. Thus, on September 13, 1376, Pope Gregory XI started from Avignon to travel by water to Rome.
It was a month before Catherine arrived back in Siena, from where she continued to exhort the pope to contribute to the peace of Italy. By his special request, she went again to Florence, still rent by factions and obstinate in its disobedience and under interdict. There she remained for some time amid daily murders and confiscations, in danger of her life but never daunted, even when swords were drawn against her. Finally, she established peace between Florence and the Holy See.
Catherine dictated from memory The Dialogue in five days before she left Siena forever. It is her account of her visions. She was clairaudient and clairvoyant, also awareness of communion with Jesus. She was illiterate, but yearning to be able to read the breviary, when suddenly she could read--either through the help of Father Tommaso della Fonte or Alessia Saracini (her friend), or through a miracle.
Her foster brother Tommaso della Fonte became a priest and her confessor during the time of her novitiate. He provided her with other books, such as a short history of the Church, lives of the saints, the Psalms and other portions of the Bible. She later astonished learned ecclesiastics with her grasp of these subjects.
She loved music and to sing, was passionately fond of children. She began to make friends again, first among the Mantellate and Dominicans, then among the priests and physicians at the Hospital of Santa Maria della Scala, where she began her nursing career, then among the intelligentsia. She had the gift of healing. Much of what she did was met with ingratitude.
Catherine loved working amongst the sick. Unlike most other volunteers, she would care for those with the most repulsive diseases, such as leprosy, which was then virtually incurable. She gathered round her many friends, and when a fearful plague broke out in Siena, she led them boldly among those who had caught it-- sometimes even digging graves and burying the dead herself.
Catherine also suffered moral temptations, and often it seemed that God had deserted her. Was it for this that she had forsaken all to follow Him? A woman suffering from cancer, to whom she had given devoted care, pursued her with a vicious tongue and poured out upon her all the irritability and despair which were provoked by her hopeless condition, but Catherine remained incredibly patient and forbearing; her visions returned and her heart was strengthened. "O my Savior, my Lord," she cried, "why did You forsake me?" "My child," came the answer, "I have been with you through all. I was in your heart all the while."
She gave freely from her father's resources to the poor beggars, some of whom she claimed were saintly visitors in disguise. Through all her arduous life she remained gentle and forgiving, serving Christ in the lives of the poor, following Him into mean streets and crowded hovels, taking upon herself the burden of pain and sin that she met with, nourished and sustained by her frequent visions. Our Lord appeared to her holding in one hand a crown of gold and in the other a crown of thorns, and asked which she would choose. Without hesitation she reached out her hand for the crown of thorns. Francesco di Vanni Malavolti, a famous philanderer, so desired Catherine's friendship that he went immediately to confession. They had an spontaneous and lasting friendship because of their mental harmony. After the death of his wife, he entered the monastery and spent the remainder of his days in prayer and contemplation.
Andrea Vanni was a friend whose portrait of her remains in the Church of San Domenico in Siena. He and Catherine's brother Bartolo led the revolution that toppled the government.
For thirty years this brave and devoted soul showed how there is a Power that transcends our earthly life, and awakened many, by conversion, to a sense of the Eternal. "Her prayers," we are told by an eyewitness, "were of such intensity, that one hour of prayer more consumed that poor little body than two days upon the rack would have done another."
When the great Western schism broke out following the death of Pope Gregory in 1378, the new pope, Urban VI, called her to Rome. A rival pope was established at Avignon by some cardinals who declared Urban's election was illegal. Christendom was divided into two camps. She spoke to the cardinals in open consistory, wrote to the chief sponsors of the schism, to foreign princes, and through her influence, helped to overcome the French anti-pope in Italy. She also continued to write to Urban, sometimes urging him to remain patient in trials and other times admonishing him to abate his harshness that was alienating even his supporters.
Instead of resenting her reproofs, Urban invited her to come to Rome to advise and assist him. In obedience, she left Siena forever and took up residence in the Eternal City. There she labored indefatigably by her prayers and exhortations to gain new adherents to the true pontiff.
After she had offered her life as a sacrifice to God, and had seen and felt in a vision the Almighty God pressing out her heart as a balm over the Church, she fell mortally ill and died in the arms of Alessia Saracini after eight weeks of most acute suffering at the age of 33--the age at which her Master had died. And when she died, she was merry and joyful.
Catherine is one of the greatest mystics of all time. In her, the extraordinary mystical states that are the preparation for true sanctifying graces and the counterpart of the burdens of sainthood, became particularly evident. The history of literature gives the saint a place of honor beside Dante and Petrarch (Bentley, Gill, Harrison, Keyes, Schamoni, Walsh).
In art, Saint Catherine is always portrayed as a Dominican tertiary (white habit, black mantle, white veil) with a stigmata, lily, and book. Sometimes she is portrayed (1) with a crown of thorns and a crucifix; (2) with her heart on a book; (3) with her heart at her feet and a scourge or skull, book, and lily; (4) with the devil under her feet; (5) crowned by angels with three crowns; (6) celebrating her mystic marriage with Christ; (7) giving clothes to a beggar, who is really Christ (Roeder). Catherine is the patron of Italy together with Saint Francis of Assisi (Roeder).
SOURCE : http://www.saintpatrickdc.org/ss/0429.shtml
Basilica of San Domenico, Siena
Pictorial
Lives of the Saints – Saint Catherine of Siena
Article
Catherine, the daughter of a humble tradesman, was
raised up to be the guide and guardian of the Church in one of the darkest
periods of its history, the fourteenth century. As a child, prayer was her
delight. She would say the “Hail Mary” on each step as she mounted the stairs,
and was granted in reward a vision of Christ in glory. When but seven years
old, she made a vow of virginity, and afterwards endured bitter persecution for
refusing to marry. Our Lord gave her His Heart in exchange for her own, communicated
her with His own hands, and stamped on her body the print of His wounds. At the
age of fifteen she entered the Third Order of Saint Dominic, but continued to
reside in her father’s shop, where she united a life of active charity with the
prayer of a contemplative Saint. From this obscure home the seraphic virgin was
summoned to defend the Church’s cause. Armed with Papal authority, and
accompanied by three confessors, she travelled through Italy, reducing
rebellious cities to the obedience of the Holy See, and winning hardened souls
to God. In the face well-nigh of the whole world she sought out Gregory XI at
Avignon, brought him back to Rome, and by her letters to the kings and queens
of Europe made good the Papal cause. She was the counsellor of Urban VI., and
sternly rebuked the disloyal cardinals who had part in electing an Anti-pope.
Long had the holy virgin foretold the terrible schism which began ere she died.
Day and night she wept and prayed for unity and peace. But the devil excited
the Roman people against the Pope, so that some sought the life of Christ’s
Vicar. With intense earnestness did Saint Catherine beg Our Lord to prevent
this enormous crime. In spirit she saw the whole city full of demons tempting
the people to resist and even slay the Pope. The seditious temper was subdued
by Catherine’s prayers; but the devils vented their malice by scourging the
Saint herself, who gladly endured all for God and His Church. She died at Rome
at the age of thirty-three, A.D. 1380.
Reflection – The seraphic Saint Catherine willingly
sacrificed the delights of contemplation to labor for the Church and the
Apostolic See. How deeply do the troubles of the Church and the consequent loss
of souls afflict us? How often do we pray for the Church and the Pope?
MLA Citation
John Dawson Gilmary Shea. “Saint Catherine of
Siena”. Pictorial Lives of the Saints, 1889. CatholicSaints.Info.
8 March 2014. Web. 29 April 2021.
<https://catholicsaints.info/pictorial-lives-of-the-saints-saint-catherine-of-siena/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/pictorial-lives-of-the-saints-saint-catherine-of-siena/
Caterina (dal greco: donna pura) vive in un momento storico e in una terra, la Toscana, di intraprendente ricchezza spirituale e culturale, la cui scena artistica e letteraria era stata riempita da figure come Giotto (1267–1337) e Dante (1265–1321), ma, contemporaneamente, dilaniata da tensioni e lotte fratricide di carattere politico, dove occupavano spazio preponderante le discordie fra guelfi e ghibellini.
La vita
Nasce a Siena nel rione di Fontebranda (oggi Nobile Contrada dell'Oca) il 25 marzo 1347: è la ventiquattresima figlia delle venticinque creature che Jacopo Benincasa, tintore, e Lapa di Puccio de’ Piacenti hanno messo al mondo. Giovanna è la sorella gemella, ma morirà neonata. La famiglia Benincasa, un patronimico, non ancora un cognome, appartiene alla piccola borghesia. Ha solo sei anni quando le appare Gesù vestito maestosamente, da Sommo Pontefice, con tre corone sul capo ed un manto rosso, accanto al quale stanno san Pietro, san Giovanni e san Paolo. Il Papa si trovava, a quel tempo, ad Avignone e la cristianità era minacciata dai movimenti ereticali.
Già a sette anni fece voto di verginità. Preghiere, penitenze e digiuni costellano ormai le sue giornate, dove non c’è più spazio per il gioco. Della precocissima vocazione parla il suo primo biografo, il beato Raimondo da Capua (1330-1399), nella Legeda Maior, confessore di santa Caterina e che divenne superiore generale dell’ordine domenicano; in queste pagine troviamo come la mistica senese abbia intrapreso, fin da bambina, la via della perfezione cristiana: riduce cibo e sonno; abolisce la carne; si nutre di erbe crude, di qualche frutto; utilizza il cilicio...
Proprio ai Domenicani la giovanissima Caterina, che aspirava a conquistare anime a Cristo, si rivolse per rispondere alla impellente chiamata. Ma prima di realizzare la sua aspirazione fu necessario combattere contro le forti reticenze dei genitori che la volevano coniugare. Aveva solo 12 anni, eppure reagì con forza: si tagliò i capelli, si coprì il capo con un velo e si serrò in casa. Risolutivo fu poi ciò che un giorno il padre vide: sorprese una colomba aleggiare sulla figlia in preghiera. Nel 1363 vestì l’abito delle «mantellate» (dal mantello nero sull'abito bianco dei Domenicani); una scelta anomala quella del terz’ordine laicale, al quale aderivano soprattutto donne mature o vedove, che continuavano a vivere nel mondo, ma con l’emissione dei voti di obbedienza, povertà e castità.
Caterina si avvicinò alle letture sacre pur essendo analfabeta: ricevette dal Signore il dono di saper leggere e imparò anche a scrivere, ma usò comunque e spesso il metodo della dettatura.
Al termine del Carnevale del 1367 si compiono le mistiche nozze: da Gesù riceve un anello adorno di rubini. Fra Cristo, il bene amato sopra ogni altro bene, e Caterina viene a stabilirsi un rapporto di intimità particolarissimo e di intensa comunione, tanto da arrivare ad uno scambio fisico di cuore. Cristo, ormai e in tutti i sensi, vive in lei (Gal 2,20).
Ha inizio l’intensa attività caritatevole a vantaggio dei poveri, degli ammalati, dei carcerati e intanto soffre indicibilmente per il mondo, che è in balia della disgregazione e del peccato; l’Europa è pervasa dalle pestilenze, dalle carestie, dalle guerre: «la Francia preda della guerra civile; l’Italia corsa dalle compagnie di ventura e dilaniata dalle lotte intestine; il regno di Napoli travolto dall’incostanza e dalla lussuria della regina Giovanna; Gerusalemme in mano agli infedeli, e i turchi che avanzano in Anatolia mentre i cristiani si facevano guerra tra loro» (F. Cardini, I santi nella storia, San Paolo, Cinisello Balsamo -MI-, 2006, Vol. IV, p. 120). Fame, malattia, corruzione, sofferenze, sopraffazioni, ingiustizie…
Le lettere
Le lettere, che la mistica osa scrivere al Papa in nome di Dio, sono vere e proprie colate di lava, documenti di una realtà che impegna cielo e terra. Lo stile, tutto cateriniano, sgorga da sé, per necessità interiore: sospinge nel divino la realtà contingente, immergendo, con una iridescente e irresistibile forza d’amore, uomini e circostanze nello spazio soprannaturale. Ecco allora che le sue epistole sono un impasto di prosa e poesia, dove gli appelli alle autorità, sia religiose che civili, sono fermi e intransigenti, ma intrisi di materno sentire: «Delicatissima donna, questo gigante della volontà; dolcissima figlia e sorella, questo rude ammonitore di Pontefici e di re; i rimproveri e le minacce che ella osa fulminare sono compenetrati di affetto inesausto» (G. Papàsogli, Caterina da Siena, Fabbri Editori RCS, Milano 2001, p. 201). Usa espressioni tonanti, invitando alla virilità delle scelte e delle azioni, ma sa essere ugualmente tenerissima, come solo uno spirito muliebre è in grado di palesare.
La poesia di colei che scrive al Papa «Oimé, padre, io muoio di dolore, e non posso morire» è costituita da sublimi altezze e folgoranti illuminazioni divine, ma nel contempo, conoscendo che cosa sia il peccato e dove esso conduca, tocca abissi di indicibile nausea, perché Caterina intinge il pensiero nell’inchiostro della realtà tutta intera, quella fatta di bene e male, di angeli e demoni, di natura e sovranatura, dove il contingente si incontra e si scontra nell’Eterno.
Per la causa di Cristo
Una brulicante «famiglia spirituale», formata da sociae e socii, confessori e segretari, vive intorno a questa madre che pungola, sostiene, invita, con forza e senza posa, alla Causa di Cristo, facendo anche pressioni, come pacificatrice, su casate importanti come i Tolomei, i Malavolti, i Salimbeni, i Bernabò Visconti…
Lotte con il demonio, levitazioni, estasi, bilocazioni, colloqui con Cristo, il desiderio di fusione in Lui e la prima morte di puro amore, quando l’amore ebbe la forza della morte e la sua anima fu liberata dalla carne… per un breve spazio di tempo.
I temi sui quali Caterina pone attenzione sono: la pacificazione dell’Italia, la necessità della crociata, il ritorno della sede pontificia a Roma e la riforma della Chiesa. Passato il periodo della peste a Siena, nel quale non sottrae la sua attenta assistenza, il 1° aprile del 1375, nella chiesa di Santa Cristina, riceve le stimmate incruente. In quello stesso anno cerca di dissuadere i capi delle città di Pisa e Lucca dall’aderire alla Lega antipapale promossa da Firenze che si trovava in urto con i legati pontifici, che avrebbero dovuto preparare il ritorno del Papa a Roma. L’anno seguente partì per Avignone, dove giunse il 18 giugno per incontrare Gregorio XI (1330–1378), il quale, persuaso dall’intrepida Caterina, rientrò nella città di san Pietro il 17 gennaio 1377. L’anno successivo morì il Pontefice e gli successe Urbano VI (1318–1389), ma una parte del collegio cardinalizio gli preferì Roberto di Ginevra, che assunse il nome di Clemente VII (1342– 1394, antipapa), dando inizio al grande scisma d’Occidente, che durò un quarantennio, risolto al Concilio di Costanza (1414-1418) con le dimissioni di Gregorio XII (1326–1417), che precedentemente aveva legittimato il Concilio stesso, e l’elezione di Martino V (1368–1431), nonché con le scomuniche degli antipapi di Avignone (Benedetto XIII, 1328–1423) e di Pisa (Giovanni XXIII, 1370–1419).
All’udienza generale del 24 novembre 2010 Benedetto XVI ha affermato, riferendosi proprio a santa Caterina: «Il secolo in cui visse - il quattordicesimo - fu un’epoca travagliata per la vita della Chiesa e dell’intero tessuto sociale in Italia e in Europa. Tuttavia, anche nei momenti di maggiore difficoltà, il Signore non cessa di benedire il suo Popolo, suscitando Santi e Sante che scuotano le menti e i cuori provocando conversione e rinnovamento».
Amando Gesù («O Pazzo d’amore!»), che descrive come un ponte lanciato tra Cielo e terra, Caterina amava i sacerdoti perché dispensatori, attraverso i Sacramenti e la Parola, della forza salvifica. L’anima di colei che iniziava le sue cocenti e vivificanti lettere con «Io Catarina, serva e schiava de' servi di Gesù Cristo, scrivo a voi nel prezioso sangue suo», raggiunge la beatitudine il 29 aprile 1380, a 33 anni, gli stessi di Cristo, nel quale si era persa per ritrovare l’autentica essenza.
Autore: Cristina Siccardi
Roma, Pincio. Busto di S. Caterina da Siena.
CATERINA da Siena, santa
di Innocenzo Taurisano - Enciclopedia Italiana (1931)
CATERINA da Siena, santa. - Domenicana, nata a Siena
da Iacopo, tintore nel rione di Fontebranda, e da Lapa di Puccio Piagenti, il
25 marzo 1347, morta a Roma il 29 aprile 1380 e sepolta nella chiesa della
Minerva. La data di nascita non è attestata da documenti coevi ma dalla
tradizione.
All'età di 7 anni C. ebbe la prima visione, e nello
stesso anno fece voto di verginità. La sua casa era frequentata da un giovane
frate, Tommaso della Fonte, già allevato nella famiglia Benincasa; egli fu il
primo direttore spirituale di C., e le consigliò (1362) di tagliarsi i capelli
per vincere le ostilità dei parenti i quali desideravano darle marito. Anche la
sorella Bonaventura spinse C. per un certo periodo ad attenuare il suo fervore
di spirito; ma la morte per parto di Bonaventura (1362) fu per lei come un monito
dall'alto, e da allora C. si dedicò tutta a pratiche ascetiche. Prendendo
occasioni da una grave malattia ottenne finalmente dai suoi d'entrare tra le
mantellate domenicane (1363), che si riunivano in San Domenico per le preghiere
in comune, e s'adoperavano in opere di misericordia; da allora C. si prodigò
nell'ospedale della Scala in Siena, nella lebbroseria di S. Lazzaro, e presso i
malati del vicinato. Ma il principale esercizio di quegli anni di gioventù fu
la vita interiore, in cui era diretta da fra Tommaso della Fonte e fra
Bartolomeo Dominici, con meditazioni e preghiere assidue, e con un ardore vivo
di mortificazione, prolungando in modo eccezionale i suoi digiuni, e riducendo
al minimo il sonno e il riposo. Una vita così eccezionale non poteva rimanere
nell'ombra. La fama se ne divulgò presto in Siena, nella Toscana e fuori,
suscitando discussioni aspre e animate intorno alla santità della figlia del
tintore. C. fu fatta segno ad ogni genere di persecuzioni, sopportate con
inalterabile serenità. Nel contempo attirava intorno a sé un'eletta schiera di
anime desiderose d'una seria riforma cattolica. La casetta di Fontebranda così
diventava insensibilmente un cenacolo, dove i problemi spirituali erano al
primo posto: ivi pure si organizzavano piccole crociate per la pace tra
famiglie in lotta, e per influire silenziosamente sulle fazioni e sui pubblici
poteri. Quell'opera di penetrazione lenta e costante fu decisiva nella vita di
Siena.
Ma Siena era centro commerciale, politico e artistico,
ove si conveniva da ogni parte; fu quindi naturale che l'influenza di C. si
estendesse su quell'elemento cosmopolita che diffuse per ogni dove la fama di
lei. Inoltre nella cella di Fontebranda trovarono un'eco le voci di dolore
dell'Italia straziata dalle fazioni, dalle compagnie di ventura, dalla peste
allo stato endemico: cosicché essa divenne anche un centro politico di
prim'ordine, ove si conoscevano le segrete trame dei governanti comunicate da
confidenti alla discrezione di C. per averne consiglio e preghiere. Se il
ritorno a Roma di Urbano V nel 1367 fu per lei d'immensa gioia, la ripartita di
lui per Avignone nel 1370 fu nefasta. Alla vigilia di quella partenza (agosto
'70) C. ebbe una celebre visione, nella quale Dio, togliendola da una vita
contemplativa, la lanciava come messaggera di pace tra gli uomini; essa, pur
conoscendo le enormi difficoltà da incontrare, ubbidì e cominciò così una
missione nuova in donna.
Un programma ben definito si rileva in quest'attività,
che si può riassumere in tre punti:1. pacificare l'Italia per preparare il
ritorno del papa a Roma; 2. la crociata; 3. la riforma. Fin dalle prime lettere
di C. questi tre concetti si vanno precisando in relazione agli avvenimenti
politici. Il ritorno del papa era una necessità assoluta per l'indipendenza
della Chiesa e dell'Italia caduta in balia della Francia. Ad attenuare poi
l'enorme pressione dello spirito guerresco di quell'epoca e liberare l'Italia
dalle nefaste compagnie di ventura, era necessaria la crociata per rivendicare
il sepolcro di Cristo. Infine era tempo che ai tanti mali travaglianti la
Chiesa si ponesse un fine con una sana riforma, tante volte annunziata e mai
validamente attuata. Programma questo non nuovo, ma che trovò in C. una volontà
capace di tutto. C. va oltre la cerchia delle mura cittadine, si erge quale
voce di Dio, quale vindice d'una giustizia superiore, e impone il
suo voglio; ciò che suscitò gravi contrasti e dette luogo a persecuzioni.
Infatti i superiori dell'ordine domenicano,
impressionati dal crescente entusiasmo, ma più dalla malevolenza d'una parte
del clero regolare e secolare, e forse anche per ordini superiori, chiamarono
C. a Firenze in S. Maria Novella, dove nella Pentecoste del 1374 si riunì il
capitolo generale dei domenicani. Da una bolla di Gregorio XI del 1375 veniamo
a conoscenza che in quel capitolo fu dato come direttore a C. fra Raimondo da
Capua, discendente di Pier della Vigna, allo scopo preciso della crociata già
indetta da Gregorio XI. Troviamo perciò la santa con numeroso seguito a Pisa nel
1375, indi a Lucca nel '76, dove compie per mandato pontificio la missione
politica di non fare entrare nella lega contro il papa la Repubblica lucchese.
Di Pisa, centro politico e marinaro, C. fece il suo quartiere generale per
l'organizzazione della crociata. In Pisa (1° aprile '75) ottenne il dono
massimo: di ricevere nelle proprie carni l'ultimo sigillo, le stimmate.
Intanto ella seguiva con ansia crescente la lotta
iniziata da Firenze contro la Chiesa. La parte guelfa conoscendo la santità di
C. e il suo potere presso il papa, spinse la repubblica a mandarla
ambasciatrice ad Avignone per implorare pace. Ma gli avvenimenti precipitarono,
e il papa lanciò la scomunica contro Firenze (marzo.'76). Il colpo, di estrema
gravità, cadeva in pieno anche sugl'interessi commerciali, tanto da volgere a
più miti consigli il partito della guerra, che vide col popolo l'unica salvezza
in C. Essa, chiamata, va a Firenze nel maggio, e prosegue per Avignone (18
giugno '76)
L'emozione suscitata in Avignone per l'arrivo dell'italiana fu
enorme. L'ambasceria fallì per la malafede dei Fiorentini, vergognatisi forse
di farsi rappresentare da una donna.
Ma sin dalla prima visita di C. al papa, il tema
principale è il ritorno a Roma. Gregorio XI aveva già manifestato il proposito di
tornare in Italia, proposito per varî motivi mai attuato. L'intervento di C. è
decisivo: il papa, rompendo gl'indugi e superando gl'intrighi di corte, decide
di partire il 16 settembre 1376 per Roma, dove entra il 17 gennaio dell'anno
seguente.
Nel '77 C. si adoperò molto per la pace fra i
Salimbeni e Siena, recandosi in Val d'Orcia: ma l'obiettivo suo era Firenze,
dove venne mandata dal papa. L'opera sua fu sommamente difficile per
l'esasperazione degli animi che culminò nel tumulto dei Ciompi, in cui la vita
di C. corse serio pericolo. Calmata la tempesta, riprese con più lena la
missione di pace: questa venne sospesa dalla morte di Gregorio XI, ultimo papa
francese, ma subito ripresa sotto Urbano VI. Ottenuta la pace tra Firenze e
Roma (luglio '78), C. torna a Siena. I torbidi avvenuti durante il conclave, da
cui uscì faticosamente eletto Urbano VI, non furono che avvisaglie d'una crisi
estrema. Chi aveva dominato per 70 anni non era disposto a rinunciare alla sua
egemonia, né la maggioranza del collegio cardinalizio era composta da uomini
capaci di subordinare il loro nazionalismo allo spirito cattolico della Chiesa
romana; fatale fu dunque il contrasto e lo scisma. Fu una lotta gigantesca che
la Chiesa dovette combattere per 40 anni per affermare la sua universalità e
cattolicità. C. ebbe piena la coscienza di questo senso dell'universale della
Chiesa, e combatté per esso con estremo vigore.
Chiamata a Roma da Urbano VI (25 novembre '78), vi
organizzò un cenacolo di anime elette raccolte da ogni parte d'Italia; con
lettere consiglia il pontefice e invita i potentati d'Europa a rimanere fedeli
al papa romano; in modo speciale scrive a Giovanna II dì Napoli, fautrice
aperta del partito francese, per allontanarla dallo scisma; scrive lettere
terribili ai cardinali italiani e francesi che hanno tradito la causa della
Chiesa; interviene in concistoro per rianimare e spingere alla lotta; si
consuma spasimante d'amore in vedere la Sposa di Cristo divisa e in armi; prega
incessantemente, accetta ogni dolore sul suo corpo e offre di continuo la sua
esistenza in riparazione ed espiazione del male. Il suo eroismo si sublima man
mano che s'avvicina alla vetta del suo martirio. La sua
agonia s'illumina così intensamente, la materia inerte e stanca è così dominata
dallo spirito, da vincere qualunque più potente tragedia. A 33 anni, dopo aver
gridato per tre volte sangue, sangue, sangue, restituì l'anima a
Dio. (V. tav. CXLIV).
Discepoli. - Uno dei lati più interessanti e meno
studiati della vita di C. è quello della sua famiglia spirituale. Dato il
momento eccezionale in cui visse, il suo genere di vita, unico in donna,
suscitò un movimento profondo negli spiriti. Da ogni parte chiedevano di porsi
sotto la sua direzione spirituale persone d'ogni condizione sociale, anche famosi
asceti. Vanno ricordati gli agostiniani Guglielmo d'Inghilterra, il Tantucci e
Giovanni Terzo; i francescani Lazzarino da Pisa, Gabriele da Volterra, Angelo
Salvetti, che più tardi fu generale del suo ordine; il vallombrosano Giovanni
dalle Celle; i domenicani Tommaso della Fonte, Bartolomeo Dominici, Raimondo di
Capua, generale dell'ordine nel 1380, Giovanni Dominici cardinale, Tommaso
Caffarini; i senesi Neri di Landoccio dei Pagliaresi, Stefano Maconi, il
Piccolomini, il notaio Guidini, il Malavolti; i fiorentini Canigiani, Soderini,
Bonaccorso di Lapo, Giannozzo Sacchetti; tra le donne, Alessia Saracini, Lisa
Colombini sua cognata, Bianchina Salimbeni, Clara Gambacorti e Maria Mancini di
Pisa.
Fonti. - Pochi santi hanno una documentazione così completa
come S. Caterina. Le fonti furono nel 1921 prese in esame da R.
Fawtier, S. Catherine de Sienne. Essai de critique des
sources. I. Sources hagiographiques, Parigi 1921, con risultati
eccessivamente negativi; nella prefazione al secondo volume (Parigi 1930), dove
si prendono in esame i documenti personali di C., l'autore è meno radicale.
Il primo tentativo di biografia risale a fra Tommaso
della Fonte e fra Bartolomeo Dominici, i quali dal 1370 al 1374 scrissero
alcuni quaderni oggi perduti, ma che vennero largamente usati e incorporati
nelle biografie successive. Brevi notizie fino al 1374 sono in un anonimo
fiorentino, che conobbe la santa a Firenze in quell'anno (cfr.
Taurisano, I Fioretti di S. Caterina da Siena, Roma 1923, 1927;
Fawtier, op. cit., pp. 217-33); altre notizie nei ricordi del notaio
Guidini (cfr. Archivio storico italiano, Documenti, IV, pp. 25-47). Ma il
vero biografo di C. fu il beato Raimondo da Capua. Il suo scritto, pubblicato
nel 1398, ebbe il nome di legenda maior. Nessuna vita nel Medioevo fu
scritta con metodo si direbbe così rigoroso, poiché a ogni fine di capitolo
vengono citate le persone ancora viventi capaci di testificare i fatti. Fra
Tommaso Caffarini, senese e coetaneo della santa, comprese che la
dotta legenda di Raimondo non poteva divenire popolare, e ne curò un
riassunto che va sotto il nome di legenda minor, colmando qualche lacuna,
ma attenendosi fedelmente alla divisione della maior. Spinse altri
discepoli a fare altrettanto, e compose un supplementum raccogliendovi
un prezioso materiale sfuggito a Raimondo. Fonte importantissima è il processo
di canonizzazione, preparato dal Caffarini a Venezia sotto la direzione della
curia vescovile di Castello; il testo integrale è inedito, ma buona parte ne
pubblicarono Martène e Durand in Amplissima collectio, VI, colonne
1238-82.
Scritti. - Di C. abbiamo un ricco epistolario (381
lettere) e un'opera spirituale: il Dialogo della Divina Provvidenza.
Alla sua morte i discepoli ne raccolsero le lettere:
sembra che primo fosse il notaio Guidini. A questa s'aggiunsero presto la
raccolta del Maconi, poi quelle del Pagliaresi, del Canigiani e in ultimo del
Caffarini, il quale, coordinando le precedenti, ne redasse una che può
chiamarsi uhliciale, i cui manoscritti si trovano nella comunale di Siena. Per
l'autenticità delle lettere. Fawtier, op. cit., II. La prima edizione
(Bologna 1492) consta di 37 lettere; l'edizione principe è di Aldo Manuzio
(Venezia 1500), contenente 350 lettere, ristampata molte volte durante il 1500.
Nel 1702-1713 uscì l'edizione del Gigli con note del Burlamacchi, ristampata
spesso. L'edizione del Tommaseo (Firenze 1860) tentò con risultato dubbio
l'ordine cronologico: fu ristampata dal Misciatelli e poi dal Ferretti.
L'Istituto Storico Italiano ne sta ora curando un'edizione critica.
Il Dialogo della Divina Provvidenza fu dettato da C. nell'autunno del
1378 a tre suoi discepoli; in esso la santa riassume e coordina tutta la
dottrina spirituale che per anni aveva dato ai discepoli e disperso nelle lettere.
Tre discepoli tradussero in latino il Dialogo, e furono il notaio
Cristofano di Gano Guidini, Stefano Maconi, e, per pochi capitoli, il beato
Raimondo da Capua. L'edizione a stampa (Brescia 1496, Colonia 1553, 1569, 1601,
Ingolstadt 1583), che va sotto il nome del beato Raimondo, è invece la
traduzione del Maconi. L'edizione principe del testo italiano (Bologna 1472) è
attribuita a Baldassare Azzoguidi; seguono Napoli 1478, Venezia 1482, 1517 e
spesso in seguito; Siena 1707, edita dal Gigli; Parma 1842; Bari 1912 e 1929,
collezione degli Scrittori d'Italia, curata da Matilde Fiorilli; Firenze
1928, curata da I. Taurisano. Se ne hanno anche traduzioni in francese Parigi
1580, 1648, 1855, 1913), inglese (Londra 1519, 1896); tedesco (Bamberga 1761 e
Münster 1808); e spagnolo (Avila 1925).
Le preghiere della santa, raccolte dai suoi discepoli
negli ultimi anni della sua vita, sono in tutto 26. Furono pubblicate in
appendice alle lettere nell'edizione di Aldo Manuzio (1500), e nelle successive
edizioni del Dialogo, dal Gigli e nel 1920 dal Taurisano.
Bibl.: Per la ricchissima bibliografia rimandiamo,
quanto alla parte antica, alla magistrale opera del card. A.
Capecelatro, Storia di S. Caterina da Siena e del papato del suo tempo, 4ª
ed., Siena 1878, e quanto alla parte moderna a I. Taurisano, Catalogus
hagiographicus Ord. Praed., Roma 1918, pp. 31-32; fra i più recenti, sono anche
da ricordare: A. T. Drane, The history of St. C. of S. and her companions,
Londra 1887, 1915; E. Gardner, St. C. of Siena, Londra 1907. In questi
ultimi anni gli studî si sono intensificati nel campo critico, e meritano
speciale menzione quelli di C. Calisse, R. Motzo, E. Lazzareschi, M. Fiorilli,
E. Sechendorff, P. Misciattelli, R. Rossi, L. Ferretti, P. Hwitaud, F. Valli, e
il citato R. Fawtier. Di notevole importanza le biografie di G. Jorgensen, A.
Bernardy, A. Curtaine, E. Leclercq, e E. De Santis-Rosmini. Ricordiamo anche
le Letture Cateriniane (I, Siena 1928) nella università di Siena, le
conferenze tenute alle Corporazioni dei Caterinati in Roma e in altre città
d'Italia.
SOURCE : https://www.treccani.it/enciclopedia/caterina-da-siena-santa_(Enciclopedia-Italiana)/
Œuvres de Sainte Catherine de Sienne : http://livres-mystiques.com/partieTEXTES/Textes/index.html