
Saints Barachise et Jonas
Martyrs en Perse (+ 327)
Ils étaient frères selon
la chair, ils le furent dans le témoignage qu'ils rendirent durant leurs
tortures, ils le restèrent par le sang qu'ils versèrent pour le Sauveur Jésus,
l'espérance des chrétiens. Une tradition authentique nous rapporte qu'ils étaient
toujours joyeux. Comme ils ne craignaient pas la mort, ils se moquèrent
tellement du juge qui voulait leur faire adorer le soleil, que l'assistance
s'en amusa, pleine de gaieté, et qu'on dût lever la séance. Ils furent jugés de
nuit alors que les gens dormaient, et condamnés à être écrasés sous une pierre.
SOURCE : http://nominis.cef.fr/contenus/saint/6391/Saints-Barachise-et-Jonas.html
SAINT JONAS et SAINT BARACHISIUS
Martyrs
(327)
L'an 327 de l'ère
chrétienne, vivaient dans un petit village de la Perse deux frères chrétiens
nommés Jonas et Barachisius ; ils craignaient Dieu et observaient fidèlement Sa
loi.
Ayant appris que le roi
Sapor avait lancé un édit contre la religion du Christ, et que déjà un grand
nombre de chrétiens étaient en prison, ils résolurent d'affronter la
persécution et d'aller encourager les martyrs. A la vue de plusieurs chrétiens
dans les tourments: "Ne craignez rien, leur dirent-ils, combattons, mes
frères, pour le nom de Jésus crucifié, et nous obtiendrons, comme nos
devanciers, la glorieuse couronne promise aux vaillants soldats de la
foi."
Soutenues par ces
paroles, les victimes consommèrent sans faiblesse leur sacrifice. Mais il n'en
fallait pas davantage pour exciter la colère des ministres du roi. Jonas et
Barachisius sont arrêtés et menacés de mort s'ils n'adorent les dieux de la
Perse, le soleil, le feu et l'eau. Leur refus est suivi de cruelles tortures.
Jonas, attaché à un pieu,
est frappé de verges couvertes d'épines jusqu'à ce que ses côtes soient mises à
nu; mais il bénit et glorifie le Seigneur. On le traîne alors, une chaîne aux
pieds, sur un étang glacé pour y passer la nuit.
Pendant ce temps,
Barachisius confond à son tour la folie des adorateurs des idoles, et affirme
que jamais il n'adorera que Celui qui est le Créateur tout-puissant du soleil,
du feu et de l'eau. On lui verse du plomb fondu sur les yeux, dans la bouche,
dans le nez et les oreilles, puis on le suspend par un pied dans sa prison.
Le lendemain, le combat
recommence pour les deux frères. Aux questions railleuses de ses bourreaux,
Jonas répond: "Dieu ne m'a jamais donné une nuit plus heureuse ni plus
tranquille," puis il leur parle avec une éloquence et une sagesse qui les
ravissent d'étonnement et d'admiration malgré eux, sans toutefois diminuer leur
barbarie. Ils coupent par phalanges les doigts des mains et des pieds du saint
martyr, et ensuite le jettent dans une chaudière de poix bouillante, après lui
avoir ôté la peau de la tête. La poix bouillante l'ayant épargné, ils le
placent sous un pressoir à vis et le broient en faisant tourner sur lui cet
horrible instrument; et c'est dans ce supplice que Jonas termina son combat
victorieux.
Quant à son frère
Barachisius, il ne fut pas moins admirable. Jeté dans un buisson d'épines
aiguës, on ne l'en retira que pour enfoncer dans sa chair des pointes de
roseaux et les arracher violemment. Au lieu de se plaindre, la douce victime, à
l'exemple du Maître, priait pour ses ennemis. Son corps fut ensuite broyé sous
le même pressoir où son frère avait expiré.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
SOURCE : http://magnificat.ca/cal/fr/saints/saint_jonas_et_saint_barachisius.html
29 mars. Saint Jonas,
saint Barachisius, frères, et leurs saints compagnons, martyrs. 326.
- Saint Jonas (ou Jonan ou encore Yon), saint Barachisius (ou Barachise ou encore Berikjesu), frères, et leurs saints compagnons, martyrs. 326.
Pape : Saint Sylvestre Ier. Roi des Perses : Sapor Ier.
" Ne craignez rien,
leur dirent-ils, combattons, mes frères, pour le nom de Jésus crucifié, et nous
obtiendrons, comme nos devanciers, la glorieuse couronne promise aux vaillants
soldats de la foi."
Saint Barachisius.
La dix-huitième année de son règne, Sapor, croyant qu'il était de sa politique
de persécuter l'Église du Christ, renversa les églises et les autels, brûla les
monastères, et accabla de vexations les chrétiens. Il voulait leur faire renier
le culte du Dieu créateur pour celui du feu, du soleil et de l'eau : quiconque
refusait d'adorer ces divinités était torturé.
Il y avait dans la ville de Beth-Asa deux frères également vertueux et chers à
tous les chrétiens ; ils se nommaient Jonan et Berikjesu. Connaissant les
tourments qu'on faisait subir, en divers lieux, aux chrétiens, pour les forcer
à renier, ils résolurent de s'y rendre incontinent. Arrivés à la ville de
Hubaham, et désirant tout voir par eux-mêmes, ils pénétrèrent jusqu'à la prison
publique, pour y visiter les chrétiens. Ils en trouvèrent un grand nombre qui
avaient résisté à plusieurs épreuves; ils les animèrent à persévérer, leur
apprirent à trouver dans les Écritures des réponses pour confondre les juges ;
et le succès de leurs exhortations fut tel que, parmi ces chrétiens, les uns
confessèrent devant les tyrans et les autres cueillirent la palme du martyre ;
ces derniers furent au nombre de neuf : Zébinas, Lazare, Marout, Narsai, Elia,
Mahri, Habile, Saba et Schembaitch.
A la vue de plusieurs chrétiens dans les tourments, ils les encouragèrent ainsi
:
" Ne craignez rien, leur dirent-ils, combattons, mes frères, pour le nom
de Jésus crucifié, et nous obtiendrons, comme nos devanciers, la glorieuse
couronne promise aux vaillants soldats de la foi."
Soutenues par ces paroles, les victimes consommèrent sans faiblesse leur
sacrifice. Mais il n'en fallait pas davantage pour exciter la colère des
ministres du roi. Jonas et Barachisius sont arrêtés et menacés de mort s'ils
n'adorent les dieux de la Perse, le soleil, le feu et l'eau. Leur refus est
suivi de cruelles tortures.
Jonas, attaché à un pieu,
est frappé de verges couvertes d'épines jusqu'à ce que ses côtes soient mises à
nu ; mais il bénit et glorifie le Seigneur. On le traîne alors, une chaîne aux
pieds, sur un étang glacé pour y passer la nuit.
Pendant ce temps, Barachisius confond à son tour la folie des adorateurs des
idoles, et affirme que jamais il n'adorera que Celui qui est le Créateur
tout-puissant du soleil, du feu et de l'eau. On lui verse du plomb fondu sur
les yeux, dans la bouche, dans le nez et les oreilles, puis on le suspend par
un pied dans sa prison.
Le lendemain, le combat recommence pour les deux frères. Aux questions
railleuses de ses bourreaux, Jonas répond :
" Dieu ne m'a jamais donné une nuit plus heureuse ni plus tranquille
", puis il leur parle avec une éloquence et une sagesse qui les ravissent
d'étonnement et d'admiration malgré eux, sans toutefois diminuer leur barbarie.
Ils coupent par phalanges les doigts des mains et des pieds du saint martyr, et
ensuite le jettent dans une chaudière de poix bouillante, après lui avoir ôté
la peau de la tête. La poix bouillante l'ayant épargné, ils le placent sous un
pressoir à vis et le broient en faisant tourner sur lui cet horrible instrument
; et c'est dans ce supplice que Jonas termina son combat victorieux.
Quant à son frère Barachisius, il ne fut pas moins admirable. Jeté dans un
buisson d'épines aiguës, on ne l'en retira que pour enfoncer dans sa chair des
pointes de roseaux et les arracher violemment. Au lieu de se plaindre, la douce
victime, à l'exemple du Maître, priait pour ses ennemis. Son corps fut ensuite
broyé sous le même pressoir où son frère avait expiré.
LES
MARTYRS DE LA PERSE AU QUATRIÈME SIÈCLE
Nous manquons de données
précises sur l'introduction du christianisme dans l'empire des Arsacides. Du
texte bien connu des Actes des Apôtres qui nous montre parmi les spectateurs du
miracle de la Pentecôte, des Parthes, des Mèdes, des Elamites, on a conclu que,
de très bonne heure, par l'intermédiaire de ces voyageurs, la prédication
évangélique avait atteint la vallée du Tigre et les plateaux qui la dominent.
Rien d'ailleurs de plus naturel. Les Juifs avaient en Babylonie une colonie
considérable. Dans bien des districts, ils formaient la majeure partie de la
population. Ils se considéraient comme moins mélangés que les Juifs
palestiniens. Leur richesse et leur culture scientifique leur assuraient une
grande autorité dans la Chaldée. L'attente messianique leur était commune avec
leurs coreligionnaires d'Occident. Leurs rapports avec Jérusalem étaient
fréquents; les pèlerins, nombreux; on fut vite mis au courant des nouveautés
qui divisaient les Palestiniens. Une tradition qui n'est pas sans antiquité ni
sans valeur attribue à saint Thomas l'évangélisation de la région orientale.
« Nous voudrions
connaître le succès de cette prédication, et parmi les Juifs, et parmi les
païens adorateurs des astres, si toutefois la persécution primitive sortit des
cercles juifs et s'étendit jusqu'à eux. Malheureusement nous l'ignorons
absolument. Probablement cette première mission ne fut pas féconde. Les
«Nazaréens » se résorbèrent dans les communautés juives ; ou s'ils en furent
excommuniés, leur doctrine ne fit qu'apporter un élément nouveau aux tentatives
de syncrétisme religieux dont la Chaldée est la patrie par excellence. Toujours
est-il que dans la première moitié du troisième siècle les évangélistes partis d'Édesse
ne rencontrent pas dans l'empire des Perses des chrétientés organisées.
Seulement, dans la basse Chaldée, Mani et les Manitéens se réclameront de
quelques vagues traditions historiques très déformées, unique produit peut-être
de l'évangélisation judéo-chrétienne primitive.
« Nous pouvons
placer vers 230-260 la grande mission des deux disciples d'Addaï : Aggaï et
Mari. Le premier semble n'avoir pas poussé très loin ses courses apostoliques.
Son champ d'action, d'ailleurs mal connu, ne dut pas dépasser l'Arzanène et le
sud de ce qu'on a appelé depuis la Persarménie. Mais Mari est vraiment l'apôtre
de l'Eglise Orientale. Son activité missionnaire dut s'exercer pendant de
longues années, et si les limites territoriales que lui assignent les Acta
Maris sont manifestement reculées par la piété d'un panégyriste, il est
néanmoins incontestable que Mari évangélisa toute la vallée du Tigre, la basse
Chaldée et les provinces environnantes. Il conquit à la foi chrétienne
l'agglomération urbaine de Séleucie-Ctésiphon et y fonda la résidence de
Dar-Qoni et la « grande église de Kokhë (Nom ancien de Séleucie) » qui fut
bientôt considérée comme le siège primatial de l'Eglise d'Orient (C'est le nom
officiel de l'Église syrienne orientale, comprenant toutes les communautés
répandues dans l'empire des Perses).
« Vers 270, apparaît le
successeur (?) de Mari, Papa, évêque de Séleucie-Ctésiphon. Les chronographes
disent qu'il fut consacré ou par Mari, ou par l'évêque de Kaskar. Ces données
tardives s'expliquent par le souci bien naturel de faire remonter aux origines
de l'Eglise orientale des institutions canoniques de date plus récente.
Toujours est-il que cet évêque indigène prit à tâche de rendre incontestée la
primauté du siège épiscopal établi dans la résidence royale. Primauté toute relative
d'ailleurs, et si je puis m'exprimer ainsi, primauté déléguée, sous le haut
contrôle unanimement reconnu des « Pères occidentaux », c'est-à-dire des
évêques groupés autour du siège d'Antioche. Papa revendiquait le titre et
l'autorité du catholicos (je ne crois pas que ce terme soit tout à
fait aussi ancien), c'est-à-dire de délégué général pour les provinces de
l'empire Sassanide. Enldépit du prestige de son siège, de son habileté
personnelle, et peut-être du concours officieux du Roi des rois, il n'y réussit
pas sans peine.
« D'autres missionnaires
propageaient l'Évangile en même temps que Mari, ou peu d'années après sa mort,
dans les diverses provinces de l'empire. Les rois Sassanides, pleins d'ardeur
et enivrés de leurs victoires successives sur les dynastes locaux, forts
d'ailleurs du sentiment national et religieux ravivé par l'avènement d'une
famille d'extraction purement iranienne, avaient repris avec une vigueur
nouvelle la guerre contre les aigles romaines. Les audacieuses incursions de
Sapor Ier furent couronnées de succès. Des files innombrables de captifs
descendaient l'Euphrate et le Tigre. Les généraux persans déportaient des cités
entières. En 270, Antioche vit sa population presque entière prendre le chemin
de l'exil. L'évêque Demetrianos accompagnait ses fidèles, et fonda avec eux la
ville nouvelle de Gundesabur (Beth-Lapat), dans la province de Huzistan. Ainsi
s'explique ce fait qu'au frontispice des fastes épiscopaux de certaines
métropoles, par exemple celle de la province de Beth-Carmaï, nous trouvons des
noms d'origine grecque. Les évêques déportés purent être assez nombreux, car
les sièges épiscopaux étaient très multipliés dès cette époque dans la Syrie
Euphratésienne et dans l'Osrhoène, et, tout naturellement, ils continuèrent
d'exercer leurs fonctions dans le lieu de leur exil. On conçoit qu'ils aient
éprouvé quelque répugnance à se rattacher à un trône épiscopal qui n'était pas
d'origine beaucoup plus ancienne que ceux qu'ils occupaient, et que
recommandait seule l'importance de l'agglomération urbaine où s'était fondé le
monastère de Dar-Qoni. Mais d'autres villes pouvaient disputer à
Séleucie-Ctésiphon la prééminence, en particulier Gundesabur, résidence royale
d'été, ville libre, et enrichie de privilèges par les Sassanides qui l'avaient
créée. Les annalistes nous ont transmis un souvenir assez vague des contestations
de Papa et de Demetrianos.
« Une crise plus
importante, malheureusement assez mal connue, éclata vers 330 entre Papa et les
chefs des grandes églises de la région orientale. Ceux-ci se concertèrent pour
convoquer un synode où les adversaires de Papa, et, à leur tête, Milis, évêque
de Suse, qui mourut martyr dans la persécution de Sapor II, développèrent leurs
griefs contre le vieil évêque de Séleucie. A la suite d'une altercation
violente, Papa, prenant à témoin le livre des Evangiles, fut soudain frappé
d'apoplexie. La majorité du concile y vit un avertissement divin et déposa
Papa, à qui on donna pour successeur Siméon Bar-Sabbâé (334 ?). Papa ne se
tint pas pour battu et en appela aux « Pères occidentaux ». Les Pères
intervinrent, condamnèrent quelques factieux, rétablirent Papa sur son trône,
et lui donnèrent comme archidiacre Siméon cum iure successionis.
« Ces faits indiquent que
la seconde évangélisation avait pleinement réussi. Toutes les grandes villes
situées dans les plaines de Mésopotamie, de Chaldée et de Susiane, ou sur les
pentes occidentales et méridionales du plateau iranien, possédaient dès
l'époque du concile de Nicée des chrétientés florissantes et solidement
organisées. Dans les provinces du nord (Atur, Adiabène, Arzanène), les
chrétiens étaient particulièrement nombreux, et peut-être en majorité dans
quelques districts. Les communautés d'hommes et de femmes, antérieures à
l'importation des méthodes égyptiennes, étaient assez nombreuses et assez
anciennes pour s'être déjà relâchées de la ferveur primitive. L'impression que
donne la lecture des annalistes, et surtout celle des homélies du mystérieux
Afraat, est celle d'une Église riche, puissante, considérée. On ne s'étonnera
pas que de nombreux abus s'y fussent déjà introduits. L'ambition des évêques,
le luxe et l'orgueil du clergé n'étaient pas les moindres. La persécution
violente ou prolongée vint y mettre bon ordre.
«Dans un empire comme
celui des Sassanides, où le bon plaisir du roi, des grands vassaux gouverneurs
de province, ou même des autorités locales, religieuses ou judiciaires, tenait
lieu de loi, on imagine aisément que les chrétiens furent en tous temps exposés
aux vexations et aux persécutions. Mais il était réservé à Sapor II d'instituer
en Orient la persécution systématique, à la suite d'une lettre assez agressive
de Constantin et de la re-prise plus ardente des hostilités. Conseillé par les
mages et les Juifs, Sapor II voulut anéantir le christianisme. Il ne se
souciait pas du reste, tandis qu'il guerroyait contre Rome, de laisser à
l'empire chrétien de l'Occident des alliés éventuels dans les provinces les
plus riches du royaume Sassanide, et jusque dans sa capitale. En 340, ses
soldats se saisirent de l'évêque de Séleucie, Siméon Bar-Sabbâé, l'emmenèrent à
la résidence de Beth-Lapat. A la suite de son interrogatoire, le catholicos fut
mis à mort avec ses compagnons et un eunuque du nom de Güstahazad qui occupait
une charge importante à la cour. Sapor II publia un édit qui ordonnait la
destruction de tous les lieux de culte et invitait les gouverneurs à donner aux
chrétiens le choix entre l'apostasie et la mort. L'exécution de l'édit semble
avoir été confiée aux représentants du sacerdoce zoroastrien, les mobeds, qui
se chargèrent de stimuler le zèle des gouverneurs. Le roi se réserva le
jugement des personnages les plus en vue. Jusqu'à la mort de Sapor II (379) la
persécution fut très intense, elle ne s'apaisa guère que sous Yezdegerd I, vers
408. Elle dura donc environ soixante-dix ans. Trois évêques de Séleucie
trouvèrent la mort en moins de dix ans, et l'on dut renoncer à pourvoir un
siège aussi périlleux jusqu'à la mort de Sapor. Dans les autres métropoles, il
en fut de même, et les actes des martyrs de cette époque, très nombreux et
d'une bonne antiquité, nous donnent sur l'exécution de l'édit des détails
terrifiants. Il paraît que dans les provinces du nord, les chrétiens firent
quelque résistance et qu'ils encouragèrent la rébellion d'un dynaste local :
Qardogh. C'est du moins ce qui semble se dégager des actes fabuleux de ce
martyr.
« La persécution de Sapor
offre beaucoup de rapports avec celle de Dioclétien. C'était à peu près la même
méthode. Les persécuteurs visèrent à la tête et parvinrent à détruire presque
entièrement la hiérarchie ecclésiastique. Les résultats furent identiques, et
plus pleinement atteints. Lorsque, grâce à l'intervention de Marna, évêque de
Maipherqat (Martyropolis), et de l'empereur Théodore II, Yezdegerd Ier permit à
l'Eglise d'Orient de se reconstituer, il fallut que l'envoyé des évêques
occidentaux donnât à son collègue de Séleucie un code canonique fait de toutes
pièces. Les Eglises si longtemps persécutées ne possédaient plus ni tradition
hiérarchique ni annales ecclésiastiques. Les fastes épiscopaux des époques
antérieures à la paix sont problématiques, et c'est miracle que l'oeuvre si
intéressante d'Afraat nous soit parvenue, seul témoin incontestablement
contemporain d'une époque que nous regrettons de ne pas mieux connaître. » (J.
LABOURT, loc. infr. cit.)
« Les actes syriaques des
martyrs de la Perse, dit M. Rubens Duval, renferment de précieuses données sur
l'histoire et la géographie de la Perse à l'époque des Sassanides », mais leur valeur
historique est assez inégale.
1° Les premiers de ces
actes rapportent le martyre de deux frères, Adourpariva et Mihrnarsé, et de
leur soeur Mandoukt. Ils furent mis à mort dans la montagne de Berain, non loin
de la ville de Beth-Slok (aujourd'hui Xerkouk), capitale du Beth-Garmai, en
l'année 31,8 de notre ère. Ces actes que nous omettons à cause de leur
rédaction tardive sont dus à un moine du couvent de Beth-Abé, nommé Rabban
Gabriel (650-700) ; « ils rapportent, dit M. Duval, de nombreuses légendes qui
recouvrent la tradition primitive. »
2° Les actes de Zebina,
Lazare, Marout, Narsai, Elia, Mahri, Habib, Saba, _Schembaiteh, Yonan et
Berikjesu nous conduisent à l'année 327, si, comme on a de bonnes raisons pour
le faire, on préfère la date indiquée par les actes syriaques à celle des
écrivains grecs et latins. L'auteur de ces actes est Isaïe d'Arzoun, fils de
Hadabou, homme de cour et témoin oculaire.
« La scène est
l'Arzanène, dit M. Duval, la frontière septentrionale des deux empires rivaux ;
cette province n'est pas nommée, mais son indication résulte du contexte. Nous
n'avons aucune raison pour douter que les actes aient été écrits peu de temps
après les événements qu'ils relatent. Ils rappellent de très près, par leur forme
littéraire, les actes des martyrs d'Edesse rédigés par Théophile ; il est
vraisemblable qu'ils datent, comme ceux-ci, du milieu
du siècle. »
3° « Les actes de Sapor,
évêque de Nicator, d'Isaac, évêque de Beth-Slok, de Mané, d'Abraham et de Simon
nous ramènent dans le Beth-Garmai, dit M. Duval. La rédaction syriaque que nous
possédons semble être sortie d'Edesse ; on y lit, en effet, que les martyrs
reposent maintenant à Edesse dans le nouveau martyrium, à l'intérieur de la
ville. Mais elle est certainement basée sur des documents anciens ; les
chrétiens y sont désignés sous le nom de Nazaréens, comme on les nommait
autrefois en Perse. Cependant, en comparant l'Histoire de la ville de
Beth-Slok, on trouve de graves contradictions. Dans cette histoire, l'évêque
Isaac qui subit le martyre est le prédécesseur de Yobannan qui assista au
concile des 318 évêques, c'est-à-dire au concile de Nicée en 325 ; d'un autre
côté, Mané, Abraham et Simon furent- confesseurs, non pas sous Sapor II, mais
sous Yezdegerd II, la huitième année de ce roi qui correspond à 407 de notre
ère. L'Histoire donne, pour l'époque des martyrs, des détails précis, puisés à
des sources anciennes.
«L'auteur des actes
syriaques, s'il a écrit à Edesse après le transfert dans cette ville des
reliques des saints, aura confondu les dates des événements. L'anachronisme qui
fait de l'évêque Isaac un contemporain de Mané Abraham et Simon, s'explique
parce qu'il y eu un prêtre Isaac qui fut supplicié avec ces martyrs, et parce
que l'exécution eut lieu dans le même endroit, dans la ville de Kénar, du
district de Nicator. »
4° L'édit qui déchaîna la
grande persécution de Sapor, laquelle devait durer, avec de courts relâches,
trente-neuf ans (340-379), fut promulgué en 339, mais ne fut mis en vigueur que
l'année suivante. Le récit de cette persécution a été fait par Maroutha, évêque
de Maipherkat (fin IVe-commencement Ve siècle), prélat instruit et occupant en
Perse une situation considérable qui le mettait à même d'être bien renseigné.
Il est possible qu'une partie de l'histoire qui nous est parvenue
sous le nom de Marontha soit due au patriarche Isaac (418). Le recueil de
Maroutha s'ouvre par deux homélies sur les martyrs de la Perse qui sont de tous
points excellentes.
C'est le patriarche Siméon
Bar-Sabbâé qui ouvre ce catalogue des martyrs (341). On prit prétexte pour le
poursuivre du refus du patriarche de percevoir le double impôt de capitation
décreté contre les chrétiens par le roi à l'instigation des Juifs. tout
puissants sur la reine mère, qui jouissait elle-même d'une grande influence sur
l'esprit de son fils. « Les églises, dit M. Duval, sont détruites de fond en
comble, et Siméon est dirigé avec quelques prêtres vers Karka de Lédan en
Susiane, où le roi résidait en ce moment-là. On conduit également devant Sapor
plusieurs évêques : Gadyab et Sabina, évêques de Beth-Lapat, Yohannan,
d'Hormizd-Ardaschir, Bolida, évêque de Forath, Yohannan, évêque de Karka de
Maison, ainsi que quatre-vingt-dix-sept prêtres et diacres. Ces nombreuses victimes
eurent la tête tranchée; leur supplice avait été précédé, la veille (le 13 de
pisan, le jeudi de la semaine sainte), de celui de Gouschtazad, le chef des
eunuques du roi, qui s'était converti et avait confessé publiquement le Christ,
Les chrétiens de Karka de Lédan ne furent pas inquiétés, parce que la ville,
nouvellement construite, ne payait pas d'impôt. Maroutha déclare qu'il a rédigé
ces actes d'après les récits beaucoup plus détaillés d'écrivains antérieurs. »
Le lendemain on exécuta
Possi, le chef des artisans (samedi saint), et la fille de Possi, qui était
religieuse, mourut le surlendemain (dimanche de Pâques).
5° Les jours qui
suivirent furent signalés par des massacres en masse dans la Susiane (jeudi
saint au dimanche Quasimodo). « Les noms des victimes ne sc sont pas conservés
parce que la plupart de celles-ci étaient amenées de provinces éloignées et
étaient inconnues en Susiane ; on cite : Amria et Mekima, évêques de
Beth-Lapat, et le prêtre IIormizd, de Schouster. » Parmi ces victimes se
trouvait Azad, l'ennuque favori de Sapor, qui, affecté de cette mort, ordonna
qu'à l'avenir on agît avec moins de précipitation. Ce dernier édit, daté du
dimanche Quasimodo, apporta un peu de répit.
6° Les actes des deux
soeurs de Siméon Bar-Sabbâé, Tarbo, sa soeur, et leur servante, religieuses.
7° Les actes de Miles,
évêque de Suse, importants pour l'histoire ecclésiastique de la Perse.
8° Le successeur de
Siméon Bar-Sabbâé sur le siège patriarcal de Séleucie-Ctésiphon fut arrêté avec
cent vingt-huit membres du clergé, prêtres, diacres, moines et nonnes.
Schadhost mourut le 20 février 342.
9° Le martyre de
Bar-Sabbâé (juin 342).
10° Narsès, évêque de
Schargerd, ancien siège métropolitain du Beit-Garmai, fut mis à mort avec son
disciple Joseph, le 10 novembre 344, pendant que le roi Sapor était de passage
à Schargerd.
11° Le martyre de cent
vingt personnes, à Séleucie, le 6 avril 345.
12° Les actes de
Barbascemin, successeur de Schadhost sur le siège archiépiscopal de Séleucie.
Il fut mis à mort le 9 janvier 346, avec des prêtres, des diacres et des
moines.
13° Les actes de la
religieuse Técla et de quatre de ses compagnes, le 6 juin 347.
14° Les actes de
Barbadbeschaba, diacre d'Arbèle, le 20 juillet 355.
15° La frontière des
empires romain et perse était formée par la province de Beth-Zabdé, sur la rive
droite du Tigre supérieur. La place forte de ce pays s'appelait Castra de
Beth-Zabdé, ou bien Phének. Après plusieurs tentatives inutiles, Sapor s'empara
de cette place pendant l'été ou l'automne de 360. «Suivant l'habitude des
Perses, la prise de la ville fut suivie d'une transportation en masse des
habitants dans les provinces perses et de l'exécution des principaux membres du
clergé. Nous possédons sur ce sujet plusieurs documents dont le plus important
est intitulé Confession des captifs. Dans ce document, la date de la
déportation et de la persécution des habitants de Beth-Zabdé est indiquée à la
cinquante-troisième année de Sapor ou 362 de notre ère. Comme cette date se
trouve la même dans plusieurs actes des martyrs, nous devons la tenir pour
exacte et admettre que la déportation eut lieu deux ans après la prise de Phének,
sans doute après une révolte des habitants qui comptaient sur le secours des
troupes romaines. La tradition relative au massacre des chrétiens du Beth-Zabdé
est encore vivante chez les habitants actuels du pays, qui montrent le lieu où
Sapor mit à mort six mille chrétiens à cause de leur religion et à cause de la
conversion de son fils.» (R. Duval. Cf. TALOR, Journal of geogr.
Society, London, 1865, vol. XXXV, p. 51.) « Il a dû exister un
recueil complet des actes des martyrs du Beth-Zabdé quelques-uns seulement de
ces actes nous sont parvenus. »
16° A l'année
376 se rapporte le martyre de quarante membres du clergé de la province de
Kaschkar, parmi lesquels deux évêques, Abdas et Ebedjesa.
17° La même année, le
martyre de Badma, supérieur du monastère de Beth-Lapat, qu'il avait fondé.
18° Enfin les actes
d'Akebschema, évêque de Henaita, du prêtre Joseph et du diacre Aitallaha, sont
les derniers qu'ait rédigés Maroutha, qui déclare en terminant son livre qu'il
a une connaissance personnelle des derniers événements qu'il rapporte ; quant
aux autres, il en tient le détail de vieillards dignes de foi qui en avaient
été les té-moins.
19° Un autre martyr persan,
niais qui ne se rattache à aucune persécution, est Abdul Masich, à Schingar.
C'était un petit Juif de onze ans qui fut tué par son père, lorsque celui-ci
apprit que l'enfant s'était fait baptiser. L'éditeur des Actes s'est demandé si
nous avions affaire à un catholique ou bien à un nestorien ou à un monophysite
? La mort ayant suivi à quelques mois le baptême administré par de petits
compagnons, il est assez probable que l'enfant n'avait pas été mis au fait des
dissentiments qui éloignaient alors les sectes hérétiques de l'Eglise du
Christ. (27 juillet 390.) (CORLUY, Anal. boll. V, 1886, p. 5 à 52.)
E. ASSEMANI, Acta Sanctorum martyrum, Rome, 1748. —
P. BEDJAN, Acta martyrum et sanctorum. Parisiis, 1890, in-8° suiv. — G.
BICKELL, Conspectus rei Syrorum litterariae additis notis bibliographicis, etc., excerptis
anecdotis, Munster, 1871, p. 21-22. — G. HOFFMANN, Auszüge aus syrischen
Akten persischer Märtyrer, Leipzig, 1880, dans Abhandlungen für die Kunde
der Morgenlaudes, t. VII, n° 3. —KHAVVATH, Syri orientales, Rome, 1870, p.
164-165. — NOELDEKE, Geschichte der Perser... aus Tabari, Leide, 1879,
passim.— CHADOT, La légende de Mar-Basses, Paris,1893.—RUBENS DUVAL, La
littérature syriaque, Paris, 1799, in-12, p. 129-147, et Journal
asiatique, nov.-déc. 1893, p. 537.— CORLUY, S. J. Analecta bollandiana,
1886. — JÉRÔME LABOURT, Le christianisme dans l'empire des
Perses, dans la Revue d'histoire et de littérature religieuses, Paris,
1902, p. 100-106. Sur le ms. d'Amida, ci. ABBELOOS, dans Analecta bollandiana,
t. IX, p. 5 à 7.
Voyez sur les actes
inédits publiés par BEDJAN, les Anal. boll. t. XII, (1893), p. 77-79 ; t.
XIII (1894), p. 298-299 ; t. XIV (1895), p. 207-208. Voyez les textes donnés
par RUINART, Acta sincera, Paris, 1689, in-4°,p. 632-644, et TILLEMONT, Mém.
hist. eccl. Paris, 1700, in-4°, t. VII, p. 76-101.
La dix-huitième année de
son règne, Sapor, croyant qu'il était de sa politique de persécuter l'Église du
Christ, renversa les églises et les autels, brûla les monastères, et accabla de
vexations les chrétiens. Il voulait leur faire renier le culte du Dieu créateur
pour celui du feu, du soleil et de l'eau : quiconque refusait d'adorer ces
divinités était torturé.
Il y avait dans la ville
de Beth-Asa deux frères également vertueux et chers à tous les chrétiens ; ils
se nommaient Jonan et Berikjesu. Connaissant les tourments qu'on faisait subir,
en divers lieux, aux chrétiens, pour les forcer à renier, ils résolurent de s'y
rendre incontinent. Arrivés à la ville de Hubaham, et désirant tout voir par
eux-mêmes, ils pénétrèrent jusqu'à la prison publique, pour y visiter les
chrétiens. Ils en trouvèrent un grand nombre qui avaient résisté à plusieurs
épreuves; ils les animèrent à persévérer, leur apprirent à trouver dans les
Écritures des réponses pour confondre les juges; et le succès de leurs
exhortations fut tel que, parmi ces chrétiens, les uns confessèrent devant les
tyrans et les autres cueillirent la palme du martyre ; ces derniers furent au
nombre de neuf : Zébinas, Lazare, Marout, Narsai, Elia, Mahri, Habile, Saba et
Schembaitch.
Quand ces neuf martyrs
furent couronnés, Ies deux frères Jonan et Berikjesu les remplacèrent : on les
accusait d'avoir poussé à la mort, par leurs exhortations, les chrétiens qui
venaient de mourir. Le juge, dissimulant, leur adressa d'abord de douces
paroles : « Par la fortune du roi des rois, dit-il, ne rendez pas inutile la
bienveillance dont je veux user envers vous ; soumettez-vous au roi, et adorez,
selon les rites nationaux, le soleil, la lune, le feu et l'eau.
Les martyrs : « Toi que
le roi a établi pour rendre la justice, prends garde à ne pas te rendre
criminel par d'iniques arrêts. Tu dois respecter le roi de qui tu tiens la
puissance, mais bien plus encore Celui qui t'a donné l'intelligence et la
raison. Il te faut donc, avant tout, chercher qui est ce Roi des rois, ce
maître suprême du ciel et de la terre, qui fixe les temps et les change à son
gré, qui dispense aux hommes la sagesse, qui fait les juges et leur donne la
puissance pour défendre la vérité. Et, nous le demandons à toi-même, à qui
devons-nous plutôt obéir, nous autres mortels, à ce créateur et maître des
choses, ou bien à ce roi que la mort enlèvera bientôt pour le réunir à ses
pères ? »
Les princes des mages
s'indignèrent de leur entendre dire que le roi n'était pas immortel. Ils firent
préparer des verges, faites de branches d'arbres encore garnies de leurs épines
; puis ils séparèrent les deux frères. Berikjesu fut mis au secret dans une
prison obscure. Jonan fut traduit devant les juges. « Choisis, lui dit-on :
brûle de l'encens en l'honneur du feu, du soleil et de l'eau, ou bien
attends-toi aux plus affreux supplices. Sache qu'il n'y a qu'un moyen pour toi
d'y échapper, c'est l'obéissance. » Jonan répondit : «Je fais trop de cas de
mon âme, et de la vie éternelle qui nous attend dans le sein de Notre-Seigneur
Jésus-Christ, pour renier sou nom, ma seule espérance. Quiconque s'est confié
en lui n'a jamais été confondu ; il a scellé ses promesses du sceau du serment,
il a dit: En vérité, je vous le dis, celui qui me reniera devant les hommes, je
le renierai aussi devant mon Père qui est dans les cieux ; et celui qui me
confessera devant les hommes, je le confesserai aussi devant mon Père qui est
dans les cieux, et devant ses anges. Car le Fils de l'homme viendra sur les
nuées du ciel, dans la gloire du Père et dans la gloire de ses saints anges,
pour rendre à chacun selon ses oeuvres. —Faites votre métier, hâtez-vous, que
je ne vous retarde pas. Ne nous faites pas l'injure de nous croire capables de
violer la foi promise à Dieu, et de déshonorer l'Eglise qui nous a jugés dignes
d'être ses ministres (ce passage indique que les deux frères étaient prêtres)
et qui nous a dit : Vous êtes la lumière du monde ; vous êtes le sel de la
terre : si le sel s'affadit, avec quoi salera-t-on ? Si nous écoutions tes
conseils et si nous obéissions au roi, nous nous perdrions nous-mêmes, et notre
troupeau avec nous. »
Alors le chef des mages
fit ôter les habits du martyr, qu'on attacha à un pieu, qui lui fut placé au
milieu du ventre, et ordonna de le battre avec les verges épineuses dont nous
avons parlé; on le frappa jusqu'à ce que ses côtes fussent à nu. Pendant ce temps
Jonan ne dit que cette prière : «Je te bénis, Dieu d'Abraham, toi qui, le
prévenant de ta grâce, l'a autrefois appelé de ces lieux, et nous as rendus
dignes d'apprendre par lui les mystères de notre foi. Maintenant, Seigneur, je
te prie d'accomplir ce que le Saint-Esprit annonçait par la bouche du prophète
David : Je t'offrirai des holocaustes, je t'immolerai des victimes. Voilà mon
seul désir. »
A la fin, élevant la
voix, il cria : « Je renonce à un roi idolâtre et à tous ses sectateurs; je les
déclare ministres du démon ; je renie le soleil, la lune, les étoiles, le feu
et l'eau ; mais je confesse et j'adore le Père, le Fils et le Saint-Esprit.»
Les juges le firent
traîner, une corde aux pieds, sur un étang glacé et l'y laissèrent toute une
nuit, avec des gardes pour l'empêcher d'en sortir. Pour eux, ils allèrent se
mettre à table, et, après avoir pris un peu de sommeil, ils se hâtèrent le
lendemain de poursuivre la cause. Berikjesu comparut devant les princes des
mages, qui lui dirent : « Ton frère a embrassé notre religion ; veux-tu
l'imiter, pour éviter la honte du dernier supplice ? — Si mon Dieu, comme vous
me le dites, a été outragé par la honteuse apostasie de mon frère, répondit le
martyr, je veux d'autant plus lui rendre gloire. Mais cela n'est pas, et vous
voulez m'en imposer ; car, à moins d'être aussi aveugle que vous, qui croirait
que des corps matériels, destinés au service de l'homme, sont des divinités ?
Comment peut-on, sans folie, adorer le feu, que le Créateur a fait pour les
besoins de l'homme ? car nous voyons tous les hommes, sans distinction,
s'en servir, pauvres et riches. Pourquoi nous contraindre à adorer
des choses créées pour notre usage, soumises par Dieu à notre empire ; et
comment pouvez-vous nous commander de renier le Dieu qui a créé et le ciel, et
la terre, et la mer; le Dieu dont la providence s'étend sur tous, les plus
petits comme les plus grands ; qui mérite par conséquent les respects et le
culte des chefs d'empire? Il a tout créé, non qu'il eût besoin de rien, mais
pour manifester sa puissance et sa majesté, et il a proscrit sévèrement le
culte des idoles ; écoutez sa parole : Ne faites aucune image, aucune statue
pour les adorer. Je suis le premier et le dernier. Je suis, et il n'y a pas
d'autre Dieu que moi, et je ne donnerai pas ma gloire à un autre, ni mon culte
aux idoles : c'est moi qui donne la mort, et c'est moi qui donne la vie.
Personne ne peut se soustraire à mon empire. »
Les mages, confondus, se
dirent : « Ne permettons plus qu'il défende sa religion ; autrement les
adorateurs mêmes du soleil abandonneront notre culte et nous traiteront
d'impies, comme ses compagnons le faisaient naguère. » Ils ne l'interrogèrent
plus que la nuit. Ils firent rougir au feu des lames de fer, et les
appliquèrent sur les bras du martyr, en disant : « Par la fortune du roi des
rois, si tu fais tomber une de ces lames, tu renonces à la foi chrétienne. —
Démons, répondit le martyr, ministres d'un roi impie, non, par Notre-Seigneur
Jésus-Christ, je ne crains pas votre feu, et pas une de vos lames ne
tombera ! Ou plutôt, je vous en prie, choisissez parmi les plus terribles
tourments et que j'en fasse l'épreuve. Car celui qui combat pour Dieu doit
combattre héroïquement, surtout si Dieu l'a honoré de quelque faveur et l'a
élevé à quelque dignité. » Alors les juges lui firent verser dans le nez et
dans les yeux du plomb fondu ; après quoi on le ramena en prison, où il fut
pendu par un pied.
Le lendemain, les mages,
s'étant fait présenter Jonan : « Eh bien ! lui dirent-ils, comment vas-tu
? As-tu souffert un peu la nuit, sur l'étang ?
— Je vous jure, répondit
Jonan, par le vrai Dieu que j'espère voir bientôt, que depuis que ma mère m'a
mis au monde je n'ai jamais passé une nuit si délicieuse. Le souvenir du Christ
souffrant m'était une ineffable consolation. »
Les mages reprirent : «
Ton compagnon a renoncé.
— Je le sais, répondit
Jonan, il a depuis longtemps renoncé au démon et à ses anges.
— Jonan, dirent les
mages, prends garde de périr misérablement, abandonné de Dieu et des hommes.
— Je m'étonne qu'aveuglés
comme vous l'êtes, vous parliez encore de votre sagesse; mais, dites-moi donc,
si vous êtes si sages, lequel vaut mieux, ou de garder son blé dans son
grenier, sous prétexte de le préserver de la pluie et de l'orage, ou de le
semer à pleines mains, le coeur content et confiant en Dieu, dans l'espérance
d'une moisson future, qui rendra au centuple? Il est clair que si le blé reste
dans le grenier, non seulement il ne se multiplie pas, mais encore il germe peu
à peu et finit par se perdre. Il en est du blé comme de la vie. Celui qui la
jette au* nom du Christ, et en mettant dans le Christ son espérance, la
re-trouvera un jour, quand le Christ apparaîtra dans sa gloire, trans formée en
immortalité. Mais les rebelles, les impies, les:contempteurs des lois de Dieu
seront la proie des feux éternels, selon les paroles des saintes Lettres.
— Prends garde, lui
dirent les mages, que tes livres ne t'abusent, comme ils en ont déjà abusé tant
d'autres.
— Oui, ils en ont déjà
détrompé beaucoup des voluptés du siècle, après leur avoir fait goûter les
douleurs du Christ souffrant. Supposez qu'un prince a invité ses amis à un
festin ; ceux-ci, en quittant leur demeure, n'ignorent pas qu'ils vont dîner
chez un ami ; mais à peine assis à table, un vin généreux les enivre, et ils ne
sauraient plus regagner leur maison, il faut que leurs domestiques les y
ramènent. Ainsi le serviteur du Christ, quand il est traîné par vos soldats,
n'ignore pas qu'on va le juger ; mais à peine arrivé au tribunal, a-t-il puisé
l'amour de la croix du Christ, qu'aussitôt, enivré par ce breuvage, il oublie
et le patrimoine que lui ont laissé ses ancêtres, et les grands biens qu'il a
acquis, et l'or et l'argent, et toutes les choses de la vie mortelle ; il
oublie les rois, les princes, les grands, les puissants, et ne désire plus que
la vue du seul Roi véritable, dont le royaume est éternel et la puissance
s'étend de génération en génération. »
Les juges, voyant son inébranlable
constance, lui firent couper, phalange par phalange, les doigts des pieds et
des mains, et les semèrent de tous côtés. Puis, s'adressant à lui, ils lui
dirent avec ironie : «Vois-tu, nous avons semé tes doigts, et maintenant tu
peux espérer qu'à la moisson tu récolteras des mains, en grand nombre.
— Je ne demande pas
plusieurs mains, mais le Dieu qui m'a créé saura bien me rendre les membres que
vous m'enlevez. »
Alors on lui arracha la
peau de la tête, on lui coupa la langue et on le plongea en cet état dans une
chaudière remplie de poix bouillante. Mais soudain la poix s'enflamma et
déborda de la chaudière sans faire aucun mal au martyr. Les juges, voyant cela,
l'étendirent sur une presse de bois, écrasant et brisant tous ses membres ; puis
ils le scièrent par morceaux et jetèrent ces lambeaux sanglants dans une
citerne desséchée, qu'ils firent garder pour qu'on ne les enlevât pas.
En ayant fini de cette
manière avec le frère de Berikjesu, ils se firent amener Berikjesu lui-même, et
l'exhortèrent à prendre pitié de lui-même et à sauver sa vie. Il répondit : «
Je ne me suis pas donné ce corps que vous m'engagez à conserver, et je ne; puis
le perdre ; le Dieu qui l'a créé, si vous le détruisez, saura` bien lui rendre
sa forme perdue. Mais il vous rendra tous les maux que vous me faites, à vous
et à votre roi, qui, sans connaître son Créateur et son Seigneur, s'efforce de
faire exécuter contre sa volonté des lois impies. »
Alors Hormisdascirus, le
prince des mages, se tournant vers Maharnarsai : « Nos délais, dit-il, sont
injurieux au roi ; on ne gagne rien avec ces entêtés, ni par paroles, ni par
supplices.» Il fit donc battre le martyr avec des roseaux à la pointe affilée,
puis on couvrit son corps des éclats de ces roseaux que l'on fit entrer dans la
chair avec des cordes fortement serrées, et on le roula par terre en cet état.
Quand ce fut fait, on lui arracha, les uns après les autres, tous ces éclats de
roseau, en emportant en même temps la chair et en lui causant d'affreuses
douleurs. Après quoi, on lui versa dans la bouche de la poix fondue et du
soufre enflammé. Le martyr succomba à ce dernier supplice, et alla rejoindre
son frère.
Quand Abstusciatas sut la
mort de ces deux martyrs, il racheta leurs corps pour cinq cents drachmes et
trois vêtements de soie, mais en s'engageant par serment à n'en rien dire.
Ce livre, écrit sur la
relation de témoins oculaires, contient les actes des saint Jonan, Berikjesu,
Zébina, Lazare, Marout, Narsai, Elia, Habib, Saha et Schembaitch, martyrs du
Christ, qui, après les avoir soutenus par sa force dans le combat, les couronna
vainqueurs. Qu'Isaïe, fils d'Abad, d'Arzeroun, cavalier aux gardes du roi, qui
assista aux interrogatoires des martyrs et se chargea d'écrire leur triomphe,
ait part à leurs prières.
Les glorieux martyrs
recueillirent la palme le vingt-neuvième jour du mois de décembre.
LES MARTYRS. TOME III. JULIEN l'Apostat,
SAPOR, GENSÉRIC Recueil de pièces authentiques sur les martyrs depuis les
origines du christianisme jusqu'au XXe siècle traduites et publiées par le
R. P. Dom H. LECLERCQ, moine bénédictin de Saint-Michel de Farnborough, 1921, deuxième
édition. Imprimatur. Turonibus, 18 Octobris 1920. P. BATAILLE, V. G. Imprimi
potest. FR. Ferdinandus CABROL, Abbas Sancti Michaelis Farnborough. Die 19
Martii 1904. IVLIO CREZ S. J. LEONI CAPART S. J. AEMILIO ETTERLÉ S. J. D.D.
V. de Beauvais. Saint Jonas. Speculum historiale. XVe.
Book
of Saints – Jonas, Barachisius and Others
Article
(March 29) (Saints)
Martyrs (4th century) King Sapor II of Persia, in the eighteenth year of his
reign, raised a fierce persecution against the Christians. Among the sufferers
were the two brothers, Jonas and Barachisius of the city of Beth-Asa. While
travelling about and encouraging the Christians of his neighbourhood (nine of
whom received the Crown of Martyrdom), they were arrested and after bravely
enduring every form of torture, laid down their lives for Christ’s sake. They
died A.D. 327.
MLA
Citation
Monks of Ramsgate.
“Jonas, Barachisius and Others”. Book of Saints, 1921. CatholicSaints.Info.
5 November 2013. Web. 22 February 2025.
<https://catholicsaints.info/book-of-saints-jonas-barachisius-and-others/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/book-of-saints-jonas-barachisius-and-others/
St. Jonas and St.
Barachisius
King Sapor of Persia reigned in the fourth century. He hated Christians and
persecuted them cruelly. He destroyed their churches and monasteries. Two
brothers named Jonas and Barachisius heard of the persecutions. They learned
that many Christians had been put to death.
They decided to go to help them and to encourage them to remain faithful to
Christ. Jonas and Barachisius knew that they, too, might be captured. But that
did not stop them. Their hearts were too full of love of others to have room
for a thought of themselves.
At last the two brothers were taken prisoner. They were told that if they did
not worship the sun, the moon, the fire and water, they would be tortured and
put to death. Of course, they refused to worship anything or anyone except the
one true God. They had to suffer greatly, but they prayed. They kept thinking
of how Our Lord had suffered for them. The two brothers endured terrible
tortures but would not give up their faith. They were finally condemned to
death and joyfully gave up their lives for Jesus. Jonas and Barachisius were
martyred in 327.
Reflection: Is there an area in my life where I am called to greater
selflessness? How have I experienced others giving of themselves to help me in
my own needs?
SOURCE : http://www.holyspiritinteractive.net/dailysaint/march/0329.asp
St. Jonas and St. Barachisius
King Sapor of
Persia, in the eighteenth year of his reign, raised a bloody persecution
against the Christians, and laid waste their churches and monasteries, Jonas
and Barachisius, two brothers of the city Beth-Asa, hearing that several
Christians lay under sentence of death at Hubaham, went thither to encourage
and serve them. Nine of that number received the crown of martyrdom.
After their execution,
Jonas and Barachisius were apprehended for having exhorted them to die. The
president entreated the two brothers to obey the king of Persia, and to worship
the sun, moon, fire, and water. Their answer was, that it was more reasonable
to obey the immortal King of heaven and earth than a mortal prince. Jonas was
beaten with knotty clubs and with rods, and next set in a frozen pond, with a
cord tied to his foot. Barachisius had two red-hot iron plates and two red-hot
hammers applied under each arm, and melted lead dropped into his nostrils and
eyes; after which he was carried to prison, and there hung up by one foot.
Despite these cruel
tortures, the two brothers remained steadfast in the Faith. New and more
horrible torments were then devised under which at last they yielded up their
lives, while their pure souls winged their flight to heaven, there to gain the
martyr’s crown, which they had so faithfully won.
SOURCE : http://ucatholic.com/saints/saints-jonas-barachisius-and-companions/
Saints
of the Day – Jonas, Barachisius and Companions
Article
(also known as Jonah and
Berikjesu)
Died December 24, 327.
In the 18th year of his
reign, the Sassanian King Shapur II began a vicious persecution against the
Christians in Persia. He cast many into prison, and two brothers of the city of
Beth-Asa decided, in spite of the danger, to visit and comfort them in their
last hours of torment and death.
The two men were arrested
for this, and brought to trial. We are lucky that the eyewitness accounts of
their martyrdom with nine other Christians survive. The judge told them they
must venerate the King of Persia and also the sun, the moon, fire and water.
They answered him that only a fool would worship a mortal man rather than the
immortal king of heaven.
At the advice of the
Magians, the brothers were separated, and Barachisius was cast into a very
narrow close dungeon. Jonas was detained. When he still refused to sacrifice to
the elements, the tortures began. While he was beaten with clubs and having a
stake under his navel, he managed yet to praise God. Next he was set in a
frozen pond, and left to die.
After Shapur has a nap
and dinner, he called for Barichisius and cruelly told him his brother had
sacrificed. The martyr said it was impossible, and spoke so powerfully about
the Holy Trinity that all were astonished. The authorities declared that future
interrogations should be held under the wrap of night lest many be converted to
Christianity. Nevertheless, Barichisius was also tortured. Red-hot iron plates
and hammers were placed under each arm, and he was told: “If you shake off
either of these, by the king’s fortune, you deny Christ.” He meekly replied: “I
fear not your fire; nor shall I throw off your instruments of torture. I beg
you to try without delay all your torments on me. He who is engaged in combat
for God is full of courage.” So, they invented new torments: Melted lead was
dropped into his nostrils and eyes, then he was thrown into a cell where he was
hung by one foot.
They found Jonas still
alive the next morning and attempted to undermine his faith, too, by saying his
brother had renounced Christ. The martyr, interrupting them, answered: “I know
that long ago he renounced the devil and his angels.” The Magians urged: “Take
care lest you perish, abandoned both by God and man.” Jonas replied: “If you
are really wise, as you boast, judge if it be not better to sow the corn than
to keep it hoarded up. Our life is a seed sown to rise again in the world to
come, when it will be renewed by Christ in immortal light.” The Magians said,
“Your books have drawn many aside.” Jonas answered: “They have indeed drawn
many from worldly pleasures. When a servant of Christ is in his sufferings
inebriated with love from the passion of his Lord, he forgets the transitory
state of this short life, its riches, estates, gold, and honors; regulars of
kings and princes, lords and noblemen, where all eternity is at stake, he
desires nothing but the sight of the only true King, whose empire is
everlasting, and whose power reaches to all ages.”
Thereafter, the two
saints were barbarously put to death. After hideous tortures (including the
severing of his fingers, toes, tongue, and scalp; burning in boiling pitch),
Jonah’s mangled body was placed in a wine-press, and the saint was crushed to
death. Even when he was dead, they continued. His body was sawed into pieces
and thrown into a dry cistern, which was guarded to prevent other Christians
from stealing the relics.
Barichisius was treated
with equal brutality. Hundreds of reeds were cut into sharp splinters and
inserted into his flesh. Then Barichisius was rolled along the ground, so that
the long splinters pierced him deeply. As he endured the hideous pain, the
judge called out that he could still save himself. Barachisius replied, “God,
the maker of this body, will restore it; and he will judge you and your king.”
And so he joined his brother in death when burning pitch was poured down his
throat
Upon the news of their
death, Abtusciatus, an old friend, came and purchased their bodies for five
hundred drachmas and three silk garments, binding himself also by oath never to
divulge the sale. The acts are closed by these words: “This book was written
from the mouths of witnesses, and contains the acts of the saints, Jonas,
Barachisius, and others, martyrs of Christ, who by his succor fought,
triumphed, and were crowned, in whose prayers we beg place may be found, by
Esaias, son of Adabus of Arzun, in Armenia, of the troop of royal horse-men,
who was present at their interrogatories and tortures, and who wrote the
history of their conflicts.” These authentic acts were originally written in
Chaldaic (Attwater, Attwater2, Benedictines, Bentley, Husenbeth).
MLA
Citation
Katherine I
Rabenstein. Saints of the Day, 1998. CatholicSaints.Info.
28 May 2020. Web. 23 February 2025.
<https://catholicsaints.info/saints-of-the-day-jonas-barachisius-and-companions/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saints-of-the-day-jonas-barachisius-and-companions/
Pictorial
Lives of the Saints – Saints Jonas, Barachisius, and Their Companions, Martyrs
Article
King Sapor, of Persia, in
the eighteenth year of his reign, raised a bloody persecution against the
Christians, and laid waste their churches and monasteries. Jonas and
Barachisius, two brothers of the city Beth-Asa, hearing that several Christians
lay under sentence of death at Hubaham, went thither to encourage and serve them.
Nine of that number received the crown of martyrdom. After their execution,
Jonas and Barachisius were apprehended for having exhorted them to die. The
president entreated the two brothers to obey the King of Persia, and to worship
the sun, moon, fire, and water. Their answer was, that it was more reasonable
to obey the immortal King of heaven and earth than a mortal prince. Jonas was
beaten with knotty clubs and with rods, and next set in a frozen pond, with a
cord tied to his foot. Barachisius had two red-hot iron plates and two red-hot
hammers applied under each arm, and melted lead dropped into his nostrils and
eyes; after which, he was carried to prison, and there hung up by one foot.
Despite these cruel tortures, the two brothers remained steadfast in the faith.
New and more horrible torments were then devised, under which, at last, they
yielded up their lives, while their pure souls winged their flight to heaven,
there to gain the martyr’s crown which they had so faithfully won.
Reflection – Those
powerful motives which supported the martyrs under the sharpest torments ought
to inspire us with patience, resignation, and holy joy under sickness and all
crosses or trials. Nothing is more heroic in the practice of Christian virtue,
nothing more precious in the sight of God, than the sacrifice of patience,
submission, constant fidelity, and charity in a state of suffering.
MLA
Citation
John Dawson Gilmary Shea.
“Saints Jonas, Barachisius, and Their Companions, Martyrs”. Pictorial Lives of the Saints, 1889. CatholicSaints.Info.
6 February 2014. Web. 23 February 2025. <https://catholicsaints.info/pictorial-lives-of-the-saints-saints-jonas-barachisius-and-their-companions-martyrs/>
Also
known as
Jonah of Hubaham
Profile
Monk.
Went with Saint Barachisius,
his brother and fellow monk,
to Hubaham, Persia,
to minister to Chistians imprisoned for
their faith during
the reign of King Sapor
II. They were arrested,
beaten, tortured,
and martyred for
this service, and for refusing to worship the sun, moon, fire and water.
Eyewitness descriptions of their trial and execution have
survived to today.
Born
at Beth-Asa, Persia
martyred 24
December 327 by
being beaten with clubs, a stake pushed into his abdomen, and left in a
freezing pond; when he survived the night, his fingers and toes were cut off,
and he was crushed
to death in a wine press
his corpse was cut in
two, thrown in a dry cistern, and guarded to keep other Christians from
recovering relics
Additional
Information
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
Short
Lives of the Saints, by Eleanor Cecilia Donnelly
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
other
sites in english
Greek Orthodox Archdiocese of America
video
MLA
Citation
“Saint Jonas of
Hubaham“. CatholicSaints.Info. 13 February 2023. Web. 22 February 2025.
<https://catholicsaints.info/saint-jonas-of-hubaham/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-jonas-of-hubaham/
Also
known as
Berikjesu
Profile
Monk.
Went with Saint Jonas
of Hubaham, his brother and fellow monk,
to Hubaham, Persia,
to minister to Chistians imprisoned for
their faith during
the reign of King Sapor
II. They were arrested,
beaten, tortured,
and martyred for
this service, and for refusing to worship the sun, moon, fire and water.
Eyewitness descriptions of their trial and execution have
survived to today.
Born
at Beth-Asa, Persia
by having hot
brimstone and pitch poured down his throat on 24 December 327
Additional
Information
Book
of Saints, by the Monks of
Ramsgate
Lives
of the Saints, by Father Alban
Butler
Saints
of the Day, by Katherine Rabenstein
Short
Lives of the Saints, by Eleanor Cecilia Donnelly
books
Our Sunday Visitor’s Encyclopedia of Saints
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Citation
“Saint
Barachisius“. CatholicSaints.Info. 13 February 2023. Web. 22 February
2025. <https://catholicsaints.info/saint-barachisius/>
SOURCE : https://catholicsaints.info/saint-barachisius/
SS. Jonas, Barachisius,
and Their Companions, Martyrs
From their genuine acts
compiled by Esaias, a noble Armenian knight in the troops of King Sapor, an
eye-witness; published in the original Chaldaic, by Stephen Assemani, Act.
Mart. Orient. t. 1. p. 211. They were much adulterated by the Greeks in Metaphrastes.
Ruinart and Tillemont think Sapor raised no persecution before his fortieth
year; but Assemani proves from these acts, and several other monuments, a
persecution in his eighteenth year. See Præf. Gen. and p. 214. app.
A.D. 327
KING SAPOR, in the
eighteenth year of his reign, raised a bloody persecution against the
Christians, and demolished their churches and monasteries. Jonas and
Barachisius, two brothers of the city Beth-Asa, hearing that several Christians
lay under sentence of death at Hubaham, went thither to encourage and serve
them. Nine of that number received the crown of martyrdom. After their
execution, Jonas and Barachisius were apprehended for having exhorted them to
die. The president mildly entreated the two brothers to obey the king of kings,
meaning the king of Persia, and to worship the sun, moon, fire, and water.
Their answer was, that it was more reasonable to obey the immortal King of
heaven and earth, than a mortal prince. The Magians were much offended to hear
their king called mortal. By their advice the martyrs were separated, and
Barachisius was cast into a very narrow close dungeon. Jonas they detained with
them, endeavouring to persuade him to sacrifice to fire, the sun, and water.
The prince of the Magians, seeing him inflexible, caused him to be laid flat on
his belly with a stake under his navel, and to be beaten both with knotty clubs
and with rods. The martyr all the time continued in prayer, saying: “I thank
you, O God of our father Abraham. Enable me I beseech you to offer to you
acceptable holocausts. One thing I have asked of the Lord: this will I
seek after. 1 The
sun, moon, fire, and water I renounce: I believe and confess the Father, Son,
and Holy Ghost.” The judge ordered him next to be set in a frozen pond, with a
cord tied to his foot. After supper and a short nap he sent for Barachisius,
and told him his brother had sacrificed. The martyr said it was impossible that
he should have paid divine honours to fire, a vile creature, and spoke much on
the immensity and power of God, and with such eloquence and force, that the
Magians were astonished to hear him, and said one to another, that if he were
permitted to speak in public, he would draw over many from their religion.
Whereupon they concluded for the future to hold his interrogatories in the
night. In the mean time they caused two red-rot iron plates, and two red-hot
hammers, to be applied under each arm, and said to him: “If you shake off
either of these, by the king’s fortune, you deny Christ.” He meekly replied: “I
fear not your fire; nor shall I throw off your instruments of torture. I beg
you to try without delay all your torments on me. He who is engaged in combat
for God, is full of courage.” They ordered melted lead to be dropped into his
nostrils and eyes; and that he should then be carried to prison, and there hung
up by one foot. Jonas, after this, being brought out of his pool, the Magians
said to him: “How do you find yourself this morning? We imagine you passed the
last night but very uncomfortably.” “No,” replied Jonas: “from the day I came into
the world, I never remember a night more sweet and agreeable: for I was
wonderfully refreshed by the remembrance of Christ’s sufferings.” The Magians
said: “Your companion hath renounced.” The martyr, interrupting them, answered:
“I know that he hath long ago renounced the devil and his angels.” The Magians
urged: “Take care lest you perish, abandoned both by God and man.” Jonas
replied: “If you are really wise, as you boast, judge if it be not better to
sow the corn, than to keep it hoarded up. Our life is a seed sown, to rise
again in the world to come, when it will be renewed by Christ in immortal
light.” The Magians said: “Your books have drawn many aside.” Jonas answered:
“They have indeed drawn many from worldly pleasures. When a servant of Christ is
in his sufferings inebriated with love from the passion of his Lord, he forgets
the transitory state of this short life, its riches, estates, gold, and
honours; regardless of kings and princes, lords and noblemen, where an eternity
is at stake, he desires nothing but the sight of the only true King, whose
empire is everlasting, and whose power reaches to all ages.” The judges
commanded all his fingers and toes to be cut off, joint by joint, and scattered
about. Then they said to him: “Now wait the harvest to reap other hands from
this seed.” To whom he said: “Other hands I do not ask. God is present, who
first framed me, and who will give me new strength.” After this the skin was
torn off the martyr’s head, his tongue was cut out, and he was thrown into a vessel
of boiling pitch; but the pitch by a sudden ebullition running over the servant
of God was not hurt by it. The judges next ordered him to be squeezed in a
wooden press till his veins, sinews, and fibres burst. Lastly, his body was
sawn with an iron saw, and, by pieces, thrown into a dry cistern. Guards were
appointed to watch the sacred relics, lest Christians should steal them away.
The judges then called upon Barachisius to spare his own body. To whom he said:
“This body I did not frame, neither will I destroy it. God its maker will again
restore it; and will judge you and your king.” Hormisdatscirus, turning to
Maharnarsces, said: “By our delays we affront the king. These men regard
neither words nor torments.” They therefore agreed that he should be beaten
with sharp pointed rushes; then that splinters of reeds should be applied to
his body, and by cords strait drawn and pulled, should be pressed deep into his
flesh, and that in this condition his body pierced all over with sharp spikes,
armed like a porcupine, should be rolled on the ground. After these tortures,
he was put into the screw or press, and boiling pitch and brimstone were poured
into his mouth. By this last torment he obtained a crown equal to that of his
brother. Under their most exquisite tortures they thought they bought heaven
too cheap. Upon the news of their death, Abtusciatus, an old friend, came and
purchased their bodies for five hundred drachms and three silk garments,
binding himself also by oath never to divulge the sale. The acts are closed by
these words: “This book was written from the mouths of witnesses, and contains
the acts of the saints, Jonas, Barachisius, and others, martyrs of Christ, who
by his succour fought, triumphed, and were crowned, in whose prayers we beg place
may by found, by Esaias, son of Adabus of Arzun, in Armenia, of the troop of
royal horsemen, who was present at their interrogatories and tortures, and who
wrote the history of their conflicts.” They were crowned on the 29th of the
moon of December. This was the 24th of that month, in the year of Christ 327,
of Sapor II. the 18th. The Roman Martyrology mentions them on the 29th of
March.
Those powerful motives,
which supported the martyrs under the sharpest torments, ought to inspire us
with patience, resignation, and holy joy, under sickness, and all crosses or
trials. These are the times of the greatest spiritual harvest, by the exercise
of the most perfect virtues. For nothing is more heroic in the practice of
Christian virtue, nothing more precious in the sight of God, than the sacrifice
of patience, submission, constant fidelity and charity in a state of suffering.
Under sickness we are too apt eagerly to desire health, that we may be able to
do something for God, and to discharge the obligations of our profession, as we
persuade ourselves. This is a mere invention of self-love, which is impatient
under the weight of humiliation. Nothing indeed is more severe to nature than
such a state of death, and there is nothing which it is not desirous of doing,
to recover that active life, which carries an air of importance, by making an
appearance in the tumultuous scene of the world. But how much does the soul
generally lose by such an exchange! Ah! did we but truly know how great are the
spiritual advantages and riches, and how great the glory of patience founded
upon motives of true charity, and how precious the victories and triumphs are
which it gains over self-love, we should rejoice too much in a state of
suffering and humiliation ever to entertain any inordinate desires of changing
it. We should only ask for health in sickness under this condition, if it be
more expedient for God’s honour and our spiritual advancement. With St. Paul,
we should find a joy and delight in a state of privation and suffering, in
which we enter into a true sense of our absolute weakness, feel that we are
nothing, and have no reliance but on God alone.
Rev. Alban
Butler (1711–73). Volume III: March. The Lives of the
Saints. 1866.