jeudi 28 septembre 2023

Bienheureux JEAN-PAUL Ier (ALBINO LUCIANI), Pape

 




Bienheureux Jean-Paul Ier

Pape (263e) 1978 (+ 1978)

- béatifié par le Pape François le 4 septembre 2022

L’héritage de Jean-Paul Ier, entre audace et humilité

- François a autorisé mercredi 13 octobre la Congrégation pour les causes des saints à promulguer le décret sur la guérison miraculeuse attribuée à l'intercession de Jean-Paul Ier

Jean-Paul Ier béatifié le 4 septembre 2022 (Vatican News)

Le Pape Jean-Paul Ier sera béatifié (Vatican News)

décret du 13 octobre 2021 (en italien)

Albino Luciani est né le 17 octobre 1912 à Forno di Canale (Canale d'Agordo) et mort le 28 septembre 1978 au Vatican.

- décret de reconnaissance des vertus héroïques le 9 novembre 2017.

Il est ordonné prêtre le 7 juillet 1935, élu pape le 26 août 1978 sous le nom de Jean-Paul Ier

Surnommé 'le Pape du sourire' et 'le sourire de Dieu', il meurt après 33 jours de pontificat.

"Si les circonstances de sa mort brutale, en fait liée à des problèmes cardiaques dont il souffrait depuis longtemps, ont alimenté bien des spéculations, Jean-Paul 1er est aussi resté dans le cœur de nombreux fidèles pour sa bonté, son sourire, son refus des lourdeurs protocolaires. Dans son épiscopat, à Venise notamment, puis dans son pontificat, il aimait particulièrement entrer en dialogue avec les enfants, avec une spontanéité qui n'est pas sans rappeler celle du Pape actuel.

Son éventuelle future béatification par François serait donc aussi une marque de filiation spirituelle entre ces deux Papes atypiques"...

(Jean-Paul 1er en chemin vers la béatification)

Ioannes Paulus PP. I, Albino Luciani, site du Vatican: Angélus, Audiences, Biographie, Discours, Homélies, Lettres, Lettres Apostoliques, Messages

En italien:

Fondazione Papa Luciani, fondation Jean-Paul Ier

SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/13234/Bienheureux-Jean-Paul-Ier.html

« La seule grandeur dans l'Église est d'être des saints. Et ses saints sont les piliers de lumière qui nous montrent le chemin. Désormais, lui aussi appartient à ces lumières. Et de ce qui nous a été accordé pour seulement trente-trois jours émane une lumière qui ne peut plus nous être enlevé. La seule grandeur dans l’Église est d'être des saints. »

Joseph Ratzinguer, 1978, in Georg Gänswein avec Saverio Gaeta. Rien d’autre que la vérité. Ma vie aux côtés de Benoît XVI, éd. Artège, 2023, p.23

2017-11-09 12:20:00

Jean-Paul 1er en chemin vers la béatification

(RV) Le Pape François a autorisé, ce mercredi 8 novembre, la promulgation de plusieurs décrets par la Congrégation pour les Causes des Saints. L’un d’entre eux reconnaît les vertus héroïques de Jean-Paul 1er, qui pourrait donc être béatifié si un miracle lié à son intercession est identifié, comme ce fut le cas pour ses prédécesseur et successeur, Paul VI et Jean-Paul II.

Le règne de Jean-Paul 1er fut le plus cours de l’histoire récente de la papauté. Albino Luciani, alors Patriarche de Venise, fut élu au Siège de Pierre le 26 août 1978, prenant la suite de Paul VI décédé quelques semaines plus tôt. Le 28 septembre 1978, le peuple de Rome et le monde prenaient connaissance avec stupéfaction du décès du nouveau Pape, à seulement 66 ans. Ainsi prenait fin un pontificat de seulement 33 jours.

Si les circonstances de sa mort brutale, en fait liée à des problèmes cardiaques dont il souffrait depuis longtemps, ont alimenté bien des spéculations, Jean-Paul 1er est aussi resté dans le cœur de nombreux fidèles pour sa bonté, son sourire, son refus des lourdeurs protocolaires. Dans son épiscopat, à Venise notamment, puis dans son pontificat, il aimait particulièrement entrer en dialogue avec les enfants, avec une spontanéité qui n’est pas sans rappeler celle du Pape actuel. Son éventuelle future béatification par François serait donc aussi une marque de filiation spirituelle entre ces deux Papes atypiques. D'ores et déjà, en attendant la suite de la procédure, Jean-Paul 1er prend le titre de "Vénérable".

Parmi les autres décrets signés hier par le Pape figurent aussi deux reconnaissances de martyres vécus par un prêtre hongrois, Jean Brenner, victime du régime communiste en 1957, et une religieuse italienne, Leonella Sgorbati, assassinée en Somalie en septembre 2006. Sont également reconnues les vertus héroïques de qautre serviteurs de Dieu: le jésuite vénézuélien Tommaso Morales Pérez (1908-1994), le franciscain italien Gregorio Fioravanti (1822-1894), le laïc du tiers-ordre franciscain Marcellino da Capradosso (1873-1909), et la fondatrice de l’Institut des sœurs pauvres, Teresa Fardella (1867-1957).

Enfin, concernant un dossier plus ancien remontant au Moyen-Âge, Bernard II de Bade (vers 1428-1458), béatifié en 1769, pourrait être prochainement canonisé, le Pape ayant reconnu ses vertus héroïques. Cet aristocrate allemand impliqué dans les croisades était un homme connu pour sa grande attention aux plus pauvres.

(CV)

SOURCE : http://www.archivioradiovaticana.va/storico/2017/11/09/jean-paul_1er_en_chemin_vers_la_b%C3%A9atification/fr-1347854

L’héritage de Jean-Paul Ier, entre audace et humilité

Jean-Paul Ier sera béatifié ce dimanche 4 septembre par le Pape François. Le dernier Pontife italien, dont le pontificat éclair ne lui a pas laissé le temps de mener de grandes œuvres, a néanmoins donné un témoignage marquant pour les chrétiens de son temps et ceux d’aujourd’hui. Christophe Henning, journaliste et auteur d’une biographie de Jean-Paul Ier, nous en parle.

Entretien réalisé par Adélaïde Patrignani – Cité du Vatican

«Hier matin je me suis rendu à la Sixtine pour voter tranquillement. Jamais je n'aurai soupçonné ce qui allait arriver. À peine le danger s'est-il annoncé pour moi, que les deux collègues, mes voisins, m'ont murmuré des paroles de réconfort. L'un d'eux m'a dit: "Courage ! si le Seigneur charge d'un poids, il donne aussi l'aide pour le porter". L'autre a poursuivi: "N'ayez pas peur, dans le monde entier il y a tant de personnes qui prient pour le nouveau Pape". Le moment venu, j'ai accepté». Le récit que Jean-Paul Ier donne de son élection, au lendemain de celle-ci, lors de l’angélus du 27 août 1978, laisse déjà paraître quelques traits du caractère du nouveau Pape: timidité, franchise, confiance et dévouement. Sans doute lui viennent-ils de son origine, enracinée dans une famille modeste de la province de Belluno, région montagneuse d’Italie du Nord.

Né Albino Luciani, l’ancien évêque de Vittorio Veneto et patriarche de Venise succède sans l’avoir recherché au Pape Paul VI, resté quinze ans sur le trône de Pierre. Il ne s’y installera que pour 33 jours. Pas de quoi concrétiser les grandes lignes de son pontificat annoncées avec ses talents d’orateur dans son premier radiomessage urbi et orbi, ce même 27 août. Six souhaits, énoncés par la formule «Nous voulons», mettant au premier plan l’approfondissement du Concile Vatican II, le service des pauvres, l’évangélisation, l’œcuménisme, le dialogue avec le monde et l’engagement pour la paix. Ses successeurs les reprendront pour les mettre en œuvre. Jean-Paul Iᵉʳ a donc amorcé un virage, et en cela «son bref pontificat d’apôtre du Concile n’a pas été une parenthèse», a déclaré le 25 août 2016 le cardinal Pietro Parolin, inaugurant le musée Jean-Paul Iᵉʳ à Canale d’Agordo, son village natal.

Les rumeurs et autres élucubrations concernant la mort soudaine du dernier Pontife italien, emporté par un infarctus, ont «phagocyté la cohérence et le magistère de cet homme et de ce Pape pendant tant d'années», a regretté ce vendredi 2 septembre Stefania Falasca, journaliste et vice-postulatrice de la cause de Jean-Paul Ier, lors d’une conférence de presse en Salle de Presse du Saint-Siège à propos de la béatification.

Mais la messe qui sera célébrée dimanche à 10h30 Place Saint-Pierre par le Pape François, sera sans doute l’occasion de découvrir ou de se replonger dans le message du «Pape au sourire», riche d’enseignements pour tous les chrétiens. Christophe Henning, journaliste au quotidien La Croix et auteur d'une Petite vie de Jean-Paul Ier (éd. Artège), nous en donne les grandes lignes. 

Entretien avec Christophe Henning

Jean-Paul Iᵉʳ est véritablement le premier Pape après le Concile Vatican II, puisque Paul VI en a été l'artisan, il a repris le chantier ouvert par Jean XXIII, et Jean-Paul Iᵉʳ était véritablement celui qui allait pouvoir concrétiser cette grande avancée que représentait le Concile Vatican II. Il était pour cela presque lui aussi un artisan de ce concile, puisqu'il avait pu suivre tous les travaux avec beaucoup d'attention. C'était une de ses marques particulières. On l’a noté dans les courriers qu'il envoyait à ses paroisses quand il était évêque, on notait cette grande attention aux questions et sans chercher à donner trop vite les réponses. Il était vraiment un homme de dialogue.

Pendant son pontificat, de quel soutien disposait il au Vatican et a-t-il rencontré des oppositions?

Jean-Paul Iᵉʳ n'est pas un homme de l'appareil du Vatican, c'est vraiment un pasteur. C'est cela qui a sans doute favorisé son élection, c'est que c'est véritablement un homme de terrain, qui était évêque en Vénétie, puis après Patriarche de Venise. C'était un homme très concret, très simple, qui sans doute a donné l'impression, lors du conclave qui l'a élu, qu'il allait pouvoir être un peu celui qui allait fédérer ou en tout cas apporter un certain consensus entre les tensions qui pouvait exister puisque forcément, après Paul VI, il y avait des cardinaux prêts à poursuivre le travail de Vatican II et d'autres qui étaient un peu réticents.

Il faut bien se rappeler de cette ambiance des années 1970, certains disant «on est allé trop loin, il faut préserver des choses qu'on a pu perdre au cours des débats et au cours des décisions de Vatican II». Donc c'était un homme de consensus, ce qui l'a sans doute poussé à devenir Pape. En tout cas, ce n'est pas quelqu'un qui était dans le conflit ou dans la provocation. D'ailleurs, il ne s'attendait pas du tout à être élu.

Derrière ce sourire bien connu de Jean-Paul Iᵉʳ, quelles étaient ses forces?

La force de Jean-Paul Iᵉʳ, c'était cette capacité d'écoute et aussi cette simplicité qui se traduit par ce sourire, ce sourire d'un Pape qui, d'une certaine manière, préfigure déjà certaines attitudes du Pape François: sa manière d'être proche des gens, de ne pas trop se préoccuper du protocole… Par exemple, le soir même de son élection, il se retrouve à dîner avec les autres cardinaux. Le lendemain matin, il est là aussi à prendre son petit déjeuner avec les autres cardinaux.

On voit bien comment le Pape François a pu reprendre certaines attitudes de ce Pape au sourire qui est aussi le Pape de la simplicité. Le Pape de l'écoute aussi, puisqu’en ces 33 jours qui se sont écoulés très vite, il a beaucoup reçu de monde, beaucoup écouté, beaucoup rencontré, bien sûr les autorités, mais aussi les fidèles tout simplement, puisqu’il s'était même permis de sortir du Vatican dans la rue, simplement pour discuter avec les fidèles à la sortie de la messe.

11/07/2022

Béatification de Jean-Paul Ier: le programme se précise

La messe de béatification du Pape Jean-Paul Ier sera célébrée sur la Place Saint-Pierre le 4 septembre prochain. Un temps de prière est prévu à Rome la veille au soir, tandis ...

Il a aussi reçu au Vatican sa propre famille, qui avait donc une place importante pour lui. Que lui a-t-elle apporté?

Déjà, c’est une famille où on débat beaucoup. C'est une famille où les idées, les questions de société, et notamment les questions ouvrières, dans ce milieu du XXᵉ siècle, sont très importantes. Quand il est nommé patriarche de Venise, il se préoccupe bien sûr de cette cité millénaire essentielle, mais en même temps, il souhaite accompagner les ouvriers des zones industrielles qui entourent Venise: ça, c’est une marque de famille. Et puis, c'est aussi une famille très soudée. Il avait l'habitude - non pas lorsqu'il était Pape, il ne l’a pas été assez longtemps -, mais lorsqu'il était évêque ou patriarche de Venise, d'aller se reposer dans sa famille, qui d'ailleurs aide à maintenir ce message de Jean-Paul Iᵉʳ bientôt béatifié.

Quand il était évêque et patriarche, il a aussi dû faire preuve d'autorité. Comment cela s'est-il manifesté?

Je pense que ça fait partie de sa capacité d'écoute et aussi de son sens aigu de la charge qui lui était conférée, aussi bien lorsqu'il est nommé évêque dans son premier diocèse qu'à Venise. Oui, il a géré des conflits. Toujours en se préoccupant, j'ai presque envie de dire, des victimes, puisqu'il y a par exemple deux prêtres qui avaient détourné de l'argent, et il était prêt à vendre des biens du diocèse pour rembourser les victimes. Ces conflits étaient pour lui simplement une remise en cause, et [il avait] aussi cette capacité à prendre des décisions malgré tout. Il a marqué cela de façon très forte, par des gestes souvent très simples aussi, d'accueil, d'écoute. Par exemple, il y avait eu un conflit entre des paroissiens dans son diocèse de Venise: il est allé simplement retirer le Saint Sacrement pour que ses paroissiens se sentent un peu désavoués dans leur manière d'envisager l'engagement dans leur paroisse.

C'est aussi des décisions qui sont souvent de l'ordre du symbole chez Jean-Paul Iᵉʳ, de même que toutes les attitudes de simplicité qu'il a pu avoir, et que l’on retrouve encore avec le Pape François. Par exemple, quand il est sorti de son premier diocèse, il a voulu restituer tout l'argent qu'il avait sur son compte en disant qu'il était arrivé sans une lire, et qu’il repartirait dans le même état, sans argent. Et il a fait la même chose par rapport à Venise quand il a été nommé Pape.

La mort de Jean-Paul Iᵉʳ a fait couler beaucoup d'encre. Des théories ont été échafaudées avant que la lumière ne soit faite. Comment éviter que cette fin inattendue et très médiatisée n'occulte toute sa vie?

La grande émotion qui a surgi 33 jours après son élection à l’annonce de sa mort a provoqué, j'ai presque envie de dire, un vent de panique et une succession de maladresses, en tout cas dans la façon dont la mort a été annoncée, dont les célébrations ont pu être organisées par la suite, ce qui a sans doute desservi son message. En même temps, la béatification de Jean-Paul Iᵉʳ célèbre un Pape, mais elle célèbre aussi l'homme qui, pendant toute son existence, s’est donné, pendant les 66 ans de son existence, a pu servir l'Église. C'est important à un moment où on a tendance à célébrer les Papes du XXᵉ siècle. On ne peut pas réduire simplement au pontificat - c'est sans doute ce que nous dit cette béatification de Jean-Paul Iᵉʳ - on ne peut pas réduire au pontificat la personne même de Luciani. C'est sa vie même qui est célébrée d'une certaine manière.

C’est vrai qu'il y a eu beaucoup de fantasmes, d'interprétation de sa mort. Il faut revenir, je crois, à une forme de simplicité. Et ne pas oublier que quand il a été élu, la première chose qu'il a pu dire aux cardinaux, est: «que Dieu vous pardonne ce que vous venez de faire». Ce n'est pas simplement une expression d'humilité chez lui, c'est véritablement peut-être la conscience de la lourde charge qui lui pesait sur ses épaules. Dans sa famille, il avait déjà prévenu - parce que la discussion était forcément posée: «même si je suis élu, j'ai toujours la possibilité de dire non, je dirai non». Eh bien, il a accepté parce que c'est un homme au service de l'Église, mais avec cette phrase un peu énigmatique «Que Dieu vous pardonne ce que vous venez de faire». Je pense que c'était le bon Pape pour le bon moment, mais peut-être pas suffisamment costaud - et lui-même se savait fragile - face à la charge qui lui était confiée.

Quel héritage Jean-Paul Iᵉʳ a-t-il laissé à l'Église?

Je pense que son héritage est dans une forme d'audace parce que, par exemple, c'est le premier pape depuis longtemps qui prend un nom qui n'était pas attribué - Jean Paul Iᵉʳ. On voit qu'un certain Bergoglio a choisi aussi François, qui n'existait pas encore dans la lignée des Papes. C'est donc un homme d'audace qui a pu aussi, par exemple dans ses premières catéchèses, faire venir les enfants auprès de lui pour poser des questions… ce qu'on retrouvera par ailleurs aussi. Et puis un homme de service, de simplicité, cette simplicité qui est importante chez lui et qui lui permet surtout d'être compris des fidèles directement. Il est aussi assez frappant de voir que ses premières interventions portent sur la foi, l'amour, sur la famille, l'œcuménisme, toutes ces choses qui ont par la suite été reprises, chacun avec sa marque, par Jean-Paul II, par Benoît XVI et peut être, de façon encore plus proche, par le Pape François.

26/08/2020

Albino Luciani, la foi du «Pape du sourire» en le Concile Vatican II

Il y a 42 ans, le 26 août 1978, survenait l'élection de Jean-Paul Ier qui, en tant qu'évêque, avait participé aux travaux de Vatican II et avait expliqué ce Concile en termes ...

Vous percevez une parenté spirituelle entre Jean-Paul Iᵉʳ et le Pape François. Est-ce que cela a été voulu, recherché de la part de François?

Je ne sais pas si François cherche à imiter Jean Paul Iᵉʳ, mais il a certainement repris les intuitions que Jean-Paul Iᵉʳ a pu poser sans qu'il soit en mesure de les vivre bien longtemps. Donc il y a cette capacité d'écoute, cette simplicité, et en même temps cette volonté très forte, cette audace, d'assumer pleinement ses responsabilités. On le voit encore dans les problèmes de santé que peut traverser le Pape François, qui poursuit sa tâche, telle qu'elle lui est confiée. Pour Jean-Paul Iᵉʳ, c'était aussi cet attachement à être fidèle à la mission qui lui a été confiée.

Qu'est-ce que cette béatification peut apporter aux croyants d'aujourd'hui?

C'est vraiment le message de Jean-Paul Iᵉʳ: cette forme de simplicité, cette forme d'écoute, de grand respect de l'héritage et de la tradition de l'Église. Je parlais d'une certaine audace de Jean-Paul Iᵉʳ, mais en même temps, d’une grande conscience de ce qu'est l'Église millénaire, d'une forme sans doute aussi de foi confiante. Si Jean-Paul Iᵉʳ avait ce sourire, il ne faut pas oublier que dans les années 1970, il y avait aussi de grands débats et de graves crises que traversait l'Église. Eh bien, la foi de Jean-Paul Iᵉʳ, c'est une foi confiante, j'ai presque envie de dire une foi joyeuse. Et cela peut être l'héritage que laisse le bienheureux Jean-Paul Iᵉʳ. S'il est béatifié, c'est cette simplicité qu'il faut aussi rappeler, au milieu d'une Église qui est parfois déchirée par ces questions d'autorité, de pouvoir et qui gagne à retrouver peut être, ou à cultiver encore plus, la simplicité qu'a pu avoir Jean-Paul Iᵉʳ et que l’on ne doit pas perdre de vue.

Pia Luciani, nièce de Jean-Paul Ier: il nous apprenait l'humilité

«Il était un second père pour moi». La nièce du Pape Luciani réagit à la promulgation du décret qui reconnaît la guérison miraculeuse attribuée à l'intercession de Jean-Paul Ier. ...

SOURCE : https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2022-09/pape-jean-paul-ier-luciani-entretien-beatification-heritage.html

Jean-Paul Ier sera béatifié le 4 septembre 2022

Le Pape Jean-Paul Ier, qui a vécu 33 jours, sera béatifié le 4 septembre 2022 lors d’une messe célébrée en la basilique Saint-Pierre de Rome. L’annonce en a été faite par la vice-postulatrice de la cause, Stefania Falasca. Le Pape François procédera en personne à la béatification de son prédécesseur, en tant qu'évêque de Rome.

Vatican News

C’est le 13 octobre dernier que François avait reconnu un miracle accompli en 1978 par l'intercession de Jean-Paul Ier. Le patriarche de Venise, Albino Luciani, avait été élu pape le 26 août 1978. Il est mort dès le 28 septembre 1978, au terme d’un pontificat extrêmement bref de seulement 33 jours.

Le «Pape au sourire» a marqué les esprits par sa simplicité, son goût des échanges simples et informels, notamment avec les enfants. Il a gardé une grande popularité en Italie et dans le reste du monde. Une procédure de béatification a été lancée en 2003, après que la conférence épiscopale brésilienne a lancé une pétition en faveur de sa béatification dans les années 1990.

Jean-Paul Ier sera le sixième pape du XXe siècle à être inscrit dans le livre des bienheureux. Quatre Papes du siècle dernier ont déjà été canonisés, recouvrant de larges pans de l'histoire de l'Église, avant et après le Concile Vatican II: Pie X (1903-1914), Jean XXIII (1958-1963), Paul VI (1963-1978) et Jean-Paul II (1978-2005).  Le Pape François a personnellement canonisé Jean XXIII et Jean-Paul II en 2014, avant de béatifier Paul VI la même année, puis de le canoniser en 2018. 

Depuis quelques mois, la maison du village de Canale d'Agordo, dans le nord de l'Italie, où Albino Luciani est né en 1912, est à nouveau ouverte aux visiteurs après une longue restauration. L'évêque du diocèse de Belluno, Mgr Renato Marangoni, a salué l'annonce de la date de la béatification en déclarant: «C'est une sorte de cadeau de Noël».

SOURCE : https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2021-12/beatification-jean-paul-1er-septembre-2022.html

Le Pape Jean-Paul Ier sera béatifié

François a autorisé mercredi 13 octobre la Congrégation pour les causes des saints à promulguer le décret sur la guérison miraculeuse attribuée à l'intercession de Jean-Paul Ier, ce qui ouvre la voie à sa béatification. Portrait de ce Pape au pontificat bref mais au sourire resté inscrit dans le cœur des fidèles.

La reconnaissance d’un miracle était nécessaire pour que cette étape soit franchie: c’est désormais chose faite. En recevant en audience ce mercredi matin le cardinal Marcello Semeraro, préfet de la Congrégation pour la cause des saints, le Pape François a autorisé la promulgation d’un décret reconnaissant un miracle attribué à l'intercession de Jean-Paul Ier. Il s'agit de la guérison d'une fillette de onze ans à Buenos Aires le 23 juillet 2011, qui souffrait d'une «encéphalopathie inflammatoire aiguë sévère, d'une maladie épileptique réfractaire maligne, d'un choc septique» et qui était alors en fin de vie. Un tableau clinique très grave, avec également de nombreuses crises épileptiques quotidiennes et une bronchopneumonie. L'initiative d'invoquer le Pape Luciani avait été prise par un de ses fidèles dévots, le curé de la paroisse à laquelle appartenait l'hôpital.

La date de la béatification du Souverain pontife italien n'est pas encore connue, elle sera communiquée par François.

«Tu seras du côté des pauvres…»

Né le 17 octobre 1912 à Forno di Canale (aujourd'hui Canale d'Agordo), dans la province de Belluno, en Vénétie, et mort le 28 septembre 1978 au Vatican, Albino Luciani a été Pape pendant seulement 33 jours, l'un des pontificats les plus courts de l'histoire. Il était le fils d'un ouvrier socialiste qui avait longtemps travaillé comme émigré en Suisse. Dans la note que son père lui a écrite pour lui donner l'autorisation d'entrer au séminaire, on peut lire: «J'espère que lorsque tu seras prêtre, tu seras du côté des pauvres, car le Christ était de leur côté». Des mots qu’Albino Luciano mettra en pratique tout au long de sa vie.

Ordonné prêtre en 1935, il est nommé évêque de Vittorio Veneto en 1958, immédiatement après l'élection de Jean XXIII qui l'avait connu comme patriarche de Venise. Originaire d'une terre pauvre caractérisée par l'émigration, mais aussi très vivante du point de vue social, et d'une Église caractérisée par des figures marquantes de prêtres, Luciani a participé à l’ensemble du Concile œcuménique Vatican II et appliqué ses directives avec enthousiasme.

Face aux défis sociaux-économiques de l’époque

Pasteur proche de son peuple, il passait beaucoup de temps au confessionnal. Pendant les années où la légalité de la pilule contraceptive était discutée, il s'est prononcé à plusieurs reprises en faveur de l'ouverture de l'Église sur son utilisation, après avoir écouté de nombreuses jeunes familles. Après la publication de l'encyclique Humanae Vitae, dans laquelle Paul VI déclare la pilule moralement illicite en 1968, l'évêque de Vittorio Veneto fait la promotion du document, adhérant au magistère du Souverain Pontife. Paul VI, qui le connaissait déjà, le nomme patriarche de Venise à la fin de 1969, avant de le créer cardinal en mars 1973.

Mgr Luciani, qui a choisi "humilitas" (humilité) comme devise épiscopale, vit sobrement, enraciné dans la foi, en se montrant ouvert du point de vue social, proche des pauvres et des travailleurs. Il fait preuve d’intransigeance lorsqu'il s'agit de dénoncer l'utilisation sans scrupules de l'argent au détriment du peuple, comme le montre sa fermeté lors d'un scandale économique à Vittorio Veneto impliquant l’un de ses prêtres. À Venise, en tant que patriarche, il eut beaucoup à souffrir des protestations qui suivirent les années post-Concile. Communicant discret mais talentueux, il écrit un livre à succès intitulé en français "Humblement vôtre" (Illustrissimi pour l’original italien), avec des lettres fictives écrites à des personnages historiques, sur des sujets d’actualité. Il attache une importance particulière à la catéchèse, avec la nécessité pour ceux qui transmettent le dépôt de la foi de se faire comprendre de tous.

Fidélité et nouveautés

Après la mort de Paul VI au début du mois, il est élu le 26 août 1978 lors d'un conclave qui dure une journée. Une certaine confusion règne sur la place Saint-Pierre avant l’annonce de son élection: la fumée qui s’échappe de la Chapelle Sixtine n’est ni tout à fait noire, ni complètement blanche, mais plutôt gris pâle. La foule et les journalistes s’interrogent, jusqu’à ce que soit enfin ouverte la fenêtre de la loggia centrale de la basilique saint-Pierre.

Le double nom choisi par le nouveau Successeur de Pierre est déjà tout un programme: en unissant Jean et Paul, il offre non seulement un hommage de gratitude aux Papes qui l'ont nommé évêque et cardinal, mais il marque aussi un chemin de continuité dans l'application du Concile, barrant la route aussi bien aux replis nostalgiques sur le passé qu'aux bonds en avant incontrôlés. Dès ses premières prises de parole, il abandonne l'usage du "nous", du pluriel maiestatis, et dans les premiers jours, il refuse l'usage de la chaise à porteurs. Il cède toutefois à la demande de ses collaborateurs lorsqu'il se rend compte qu’en allant à pied, les personnes qui ne sont pas dans les premiers rangs ont du mal à le voir. Les audiences du mercredi, durant son très court pontificat, sont de véritables catéchèses: le Pape Luciani parle sans texte écrit, cite des poèmes de mémoire, invite un garçon et un enfant de chœur à monter sur l’estrade et leur parle. Dans un discours improvisé, il se souvient d'avoir souffert de la faim dans son enfance et reprend les mots courageux de son prédécesseur sur les «peuples de la faim» qui défient les «peuples de l'opulence». Son magistère est également marqué par le thème de la miséricorde.

Jean-Paul Ier ne quitte le Vatican qu'une seule fois, au cours des semaines étouffantes de la fin de l'été 1978, pour prendre possession de sa cathédrale en tant qu’évêque de Rome, Saint Jean de Latran, et recevoir les hommages du maire de la capitale italienne, le communiste Giulio Carlo Argan. Devant celui-ci, le nouveau Pape cite le catéchisme de saint Pie X, rappelant que «parmi les péchés qui crient vengeance devant Dieu» figurent «l'oppression des pauvres» et «la spoliation des travailleurs de leur juste salaire».

Réputation de sainteté immédiate

Jean-Paul Ier meurt subitement dans la nuit du 28 septembre 1978. Il est retrouvé sans vie par la religieuse qui apportait du café dans sa chambre tous les matins. De nombreuses théories ont été échafaudées autour de sa mort soudaine et inattendue, ces prétendues conspirations étant utilisées pour vendre des livres et produire des films. Une recherche documentée sur sa mort, qui clôt définitivement le dossier, a toutefois été signée par la vice-postulatrice du procès de béatification, Stefania Falasca (Cronaca di una morte, Librairie éditrice vaticane).

En quelques semaines de pontificat, le Pape Luciani est entré dans le cœur de millions de personnes, pour sa simplicité, son humilité, ses paroles de défense des plus petits et pour son sourire évangélique, première  marque de la bonté de Dieu agissant en lui.

La réputation de sainteté de Jean-Paul Ier s'est répandue très rapidement. Beaucoup de fidèles l'ont prié et le prient encore, notamment en se rendant sur sa tombe, située dans la nécropole papale de la basilique saint-Pierre. De nombreuses personnes, et même tout un épiscopat -celui du Brésil-, ont demandé l'ouverture de son procès en béatification, qui arrive désormais à son terme.

SOURCE : https://www.vaticannews.va/fr/vatican/news/2021-10/annonce-beatification-pape-jean-paul-ier-albino-luciani.html

Béatification du pape Jean-Paul Ier (1)

La sainteté d’Albino Luciani, par le card. Beniamino Stella

SEPTEMBRE 02, 2022 18:11HÉLÈNE GINABATCAUSES DES SAINTS

Albino Luciani était « un prêtre qui priait, qui vivait pauvrement et qui se sentait bien avec les gens » : telles sont, pour le cardinal Beniamino Stella, postulateur de la Cause du pape Jean-Paul Ier, les trois caractéristiques principales qui marquent l’homme qui sera béatifié par le pape François dimanche 4 septembre 2022 à Rome.

A l’avant-veille de la cérémonie de béatification du pape Jean-Paul Ier, Albino Luciani, le Saint-Siège a présenté l’événement lors d’une conférence de presse ce vendredi 2 septembre. Parmi les intervenants, le cardinal Beniamino Stella, préfet émérite de la Congrégation pour le Clergé et postulateur de la Cause, a évoqué « le cœur de cette Cause », à savoir « la sainteté » de celui qu’il a connu personnellement, comme séminariste puis prêtre du diocèse de Vittorio-Veneto, Mgr Luciani étant son évêque et dont il garde « le meilleur souvenir ».

C’était, témoigne-t-il, « un homme de prière assidue et profonde, d’écoute attentive et capable de soutien humain et spirituel, en tant que pasteur des prêtres et du peuple de Dieu, savant et préparé comme maître de la foi et bon communicateur de la Parole de Dieu, ami et frère des prêtres, visiteur des malades et catéchiste incomparable ».

En résumé, Albino Luciani était « un prêtre qui priait, qui vivait pauvrement et qui se sentait bien avec les gens ». « En ce qui concerne la pauvreté, se souvient le card. Stella, ma mère citait parfois Mgr Luciani pour dire qu’un prêtre ne devrait pas avoir de compte bancaire ou de chéquier. Je pense qu’elle l’avait entendu de sa bouche lors des visites et des réunions périodiques des parents au séminaire ».

La « réputation de sainteté »

Quarante-quatre ans ont passé depuis la mort de Jean-Paul Ier, en 1978. « Immédiatement après la mort du pape Luciani, qui avait conquis le cœur des croyants et non croyants du monde entier, sa réputation de sainteté, déjà présente de son vivant, commença à se répandre ». De nombreux fidèles commencèrent à le prier et l’évêque du diocèse natal d’Albino Luciani, Felluno-Feltre, reçut rapidement de nombreuses demandes afin que la cause de canonisation soit introduite.

Le 1er juillet 1990 marqua une étape importante : la conférence épiscopale du Brésil tout entière demanda au pape Jean-Paul II d’introduire la cause. Cette étape, explique le cardinal, atteste la « diffusion croissante dans le temps » de la réputation de sainteté du défunt, « condition fondamentale » pour introduire une cause de canonisation.

Les 226 évêques signataires soulignaient que l’évêque de Rome Albino Luciani avait représenté « la synthèse typique de l’homme de Dieu, à la fois plénitude d’humanité et plénitude du Christ » et qui avait été « un apôtre du Concile, dont il a expliqué les enseignements avec une clarté cristalline et mis les directives en pratique avec justesse ». « Notre conviction la plus intime », affirmaient les évêques brésiliens en conclusion, « est que nous interprétons le jugement favorable de nombreux autres frères dans l’épiscopat, et traduisons une aspiration très vive des fidèles de l’Église du Brésil, ainsi que des catholiques du monde entier ».

La sainteté de la vie chrétienne

« La sainteté de la vie chrétienne de Jean-Paul Ier a été vécue dans l’humilité et dans le dévouement quotidien à l’Eglise et à son prochain, inspirée par les vertus théologales, pratiquée avec une ferveur intérieure et où la croix et le sacrifice, et parfois l’humiliation, doivent contribuer à rendre le disciple de Jésus plus proche de son Seigneur. Une foi qui va à l’essentiel de l’évangile, qui est la proclamation et la pratique de la charité. Comme prêtre, évêque et pape, il a su manifester par sa vie la tendresse d’un Dieu miséricordieux et maternel. »

La sainteté de l’évêque

« Albino Luciani nous a enseigné à travers son témoignage d’évêque, qui chérissait la dimension universelle de l’Eglise, l’importance de l’amour généreux et de l’obéissance inconditionnelle au Successeur de Pierre, ainsi que la grande valeur de l’unité et de la communion épiscopale. Plusieurs épisodes de sa biographie nous parlent de cette attitude, fruit de sa foi profonde, qui reconnaît l’importance de la communion ecclésiale, vécue parfois dans le sacrifice et dans le renoncement à ses propres positions et perceptions, pour le bien de l’Église et de sa vocation innée à l’unité, tant désirée par Jésus lors de la dernière Cène. »

Pour le cardinal Beniamino Stella, « l’évêque Luciani », que les difficultés n’ont pas épargné au cours de son épiscopat, peut inspirer les évêques aujourd’hui :

il a beaucoup cultivé « les amitiés épiscopales », affirmant qu’un évêque « doit avoir un frère évêque à la porte duquel il peut frapper » ;

il avait « un grand sens de la justice » face aux problèmes économiques et sociaux ;

il « priait, réfléchissait et parlait avec les prêtres, avant de décider » ;

il visitait les malades et ses prêtres. « Il cultivait ses prêtres » : « c’est ce dont nous nous souvenons tous », insiste le postulateur de la cause. Il était « doux », mais « il disait la vérité », il était très « franc », il « parlait avec ses prêtres en profondeur et en vérité ».

La sainteté du pape

« La sainteté du pape Luciani est importante pour l’Eglise et pour le monde d’aujourd’hui car, à travers son exemple, nous sommes renvoyés au cœur de la vie chrétienne : à l’humilité et à la bonté de ceux qui savent se reconnaître pécheurs ayant besoin de miséricorde, de ceux qui veulent servir les autres avec un dévouement généreux et des œuvres bonnes, en annonçant la joie de l’évangile. Luciani nous témoigne du visage d’une Eglise humble, travailleuse et sereine, soucieuse de suivre son Seigneur, loin de la tentation fréquente de mesurer l’incidence et la valeur de l’évangile à l’aune de l’opinion que les gens ou la société en ont. »

SEPTEMBRE 02, 2022 18:11CAUSES DES SAINTS

SOURCE : https://fr.zenit.org/2022/09/02/beatification-du-pape-jean-paul-ier-1/

Béatification de Jean Paul Ier : un intercesseur pour demander “le sourire de l’âme”

Antoine Mekary | ALETEIA

"Avec le sourire, le pape Luciani [Jean-Paul Ier, ndlr] a réussi à transmettre la bonté du Seigneur", a déclaré le pape François lors de l’homélie de la messe de béatification du 263e pape, célébrée place Saint-Pierre le 4 septembre 2022. Il a appelé les chrétiens à prier le nouveau bienheureux pour lui demander "le sourire de l’âme".

Au début de la célébration, le cardinal Beniamino Stella, le postulateur de la cause, a rappelé la vie du pasteur de Vénétie, décédé en 1978 après seulement 34 jours de pontificat. Puis, sous une pluie persistante qui avait forcé l’assemblée de quelques milliers de fidèles à s’armer de parapluies, le pontife argentin a proclamé Jean Paul Ier bienheureux alors que son portrait était dévoilé à l’assemblée sur la façade de la basilique Saint-Pierre.

Dans son homélie, François a rendu grâce à l’héritage laissé par son prédécesseur, celle d’"une Église au visage joyeux, serein et souriant, qui ne ferme jamais les portes, qui n’endurcit pas les cœurs, qui ne se plaint pas et qui ne nourrit pas de ressentiment, qui n’est pas en colère ni intolérante, qui n’affiche pas une mine renfrognée, qui ne souffre pas de nostalgie du passé". 

Le pape Jean Paul Ier, a continué l’évêque de Rome, a été "un pasteur doux et humble" qui a vécu "sans compromis, en aimant jusqu’à la fin". Il a rappelé que le bienheureux, dont la devise était simplement "Humilité", se considérait "comme la poussière sur laquelle Dieu avait daigné écrire". 

"Il a incarné la pauvreté du disciple", a affirmé François, rendant hommage à sa capacité à "vaincre la tentation de mettre son moi au centre et chercher sa gloire". Il l’a opposé à ceux qui en arrive "à instrumentaliser Dieu" pour leur prestige personnel.

Jean Paul Ier, anti-gourou

Le pontife a mis en garde contre certaines attitudes "mondaines" qui peuvent se cacher "derrière une apparence religieuse parfaite". Il a notamment déploré que souvent, "dans l’émotion du moment", on soit tenté de se confier à ceux "qui savent manœuvrer avec dextérité et ruse, en profitant des peurs de la société" et en promettant "d’être le  “sauveur” qui résoudra les problèmes, alors qu’en réalité, ils veulent accroître leur popularité et leur pouvoir".

"Le style de Dieu est différent, parce qu’il n’instrumentalise pas nos besoins, il n’utilise jamais nos faiblesses pour grandir", a insisté François. Au contraire, il demande "que le disciple ne mette rien avant [l’]amour, pas même les affections les plus chères et les biens les plus grands". "Le nouveau bienheureux a vécu ainsi", a assuré le pontife.

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SOURCE : https://fr.aleteia.org/2022/09/04/beatification-de-jean-paul-ier-un-intercesseur-pour-demander-le-sourire-de-lame

SAINTE MESSE ET BÉATIFICATION DU SERVITEUR DE DIEU LE SOUVERAIN PONTIFE JEAN PAUL Ier

HOMÉLIE DU PAPE FRANÇOIS

Place Saint-Pierre

XXIIIe dimanche du temps ordinaire, 4 septembre 2022


Jésus est en chemin vers Jérusalem et l’Évangile d’aujourd’hui dit que « de grandes foules faisaient route avec lui » (Lc 14, 25). Faire route avec Lui signifie le suivre, c’est-à-dire devenir des disciples. Pourtant, le Seigneur fait à ces personnes un discours peu attrayant et très exigeant : celui qui ne l’aime pas plus que ses proches, celui qui ne porte pas sa croix, celui qui ne se détache pas des biens terrestres ne peut pas être son disciple (cf. vv. 26-27.33). Pourquoi Jésus adresse-t-il ces paroles à la foule ? Quelle est la signification de ses avertissements ? Essayons de répondre à ces questions.

Tout d’abord, nous voyons une foule nombreuse, beaucoup de gens qui suivent Jésus. Nous pouvons imaginer que beaucoup ont été fascinés par ses paroles et émerveillés par les gestes qu’il a accomplis ; et donc, ils auront vu en Lui une espérance pour leur avenir. Qu’aurait fait tout maître de l’époque, ou – peut-on se demander – qu’aurait fait un leader rusé en voyant que ses paroles et son charisme attirent les foules et augmentent sa popularité ? Cela arrive encore aujourd’hui : en particulier dans les moments de crise, personnelle et sociale, lorsque nous sommes davantage portés à des sentiments de colère ou que nous avons peur d’une chose qui menace notre avenir, nous devenons plus vulnérables. Et alors, dans l’émotion du moment, nous faisons confiance à ceux qui savent manœuvrer avec dextérité et ruse, en profitant des peurs de la société et en nous promettant d’être notre “sauveur” qui résoudra les problèmes, alors qu’en réalité, ils veulent accroître leur popularité et leur pouvoir, leur image, leur capacité d’avoir les choses en main.

L’Évangile nous dit que Jésus ne fait pas ainsi. Le style de Dieu est différent. Il est important de comprendre le style de Dieu, comment Dieu agit. Dieu agit avec un style et le style de Dieu est différent de celui de ces gens parce qu’Il n’instrumentalise pas nos besoins, il n’utilise jamais nos faiblesses pour grandir. Il ne veut pas nous séduire par la tromperie ni distribuer des joies à bon marché. Il n’est pas intéressé par la marée humaine. Il n’a pas le culte des chiffres, il ne cherche pas l’approbation, il n’est pas idolâtre du succès personnel. Au contraire, il semble s’inquiéter quand les gens le suivent avec euphorie et s’enthousiasment trop facilement. C’est pourquoi, au lieu de se laisser attirer par le charme de la popularité – parce que popularité séduit - , il demande à chacun de discerner avec attention les motivations pour lesquelles il le suit et les conséquences que cela comporte. En effet, beaucoup parmi cette foule suivaient peut-être Jésus parce qu’ils espéraient qu’il serait un chef qui les délivrerait des ennemis, quelqu’un qui prendrait le pouvoir et qui le partagerait avec eux ; ou bien quelqu’un qui, faisant des miracles, résoudrait les problèmes de la faim et des maladies. On peut suivre le Seigneur, en effet, pour diverses raisons et certaines, nous devons le reconnaître, sont mondaines : derrière une apparence religieuse impeccable peut se cacher la simple satisfaction de ses besoins, la recherche du prestige personnel, le désir d’avoir un rôle, de contrôler les choses, le désir de prendre la place et d’obtenir des privilèges, l’aspiration à recevoir de la reconnaissance et ainsi de suite. Cela arrive aujourd’hui entre chrétiens. Mais ce n’est pas le style de Jésus. Et cela ne peut pas être le style du disciple ni de l’Église. Si quelqu’un suit Jésus avec ses intérêts personnels, il fait fausse route.

Le Seigneur demande une autre attitude. Le suivre ne signifie pas entrer dans une cour ou participer à un cortège triomphal, ni même recevoir une assurance-vie. Au contraire, cela signifie « porter la croix » (Lc 14, 27) : comme Lui, se charger de ses fardeaux et des fardeaux des autres, faire de sa vie un don, non une possession, la dépenser en imitant l’amour généreux et miséricordieux qu’Il a pour nous. Il s’agit de choix qui engagent la totalité de l’existence ; c’est pourquoi Jésus désire que le disciple ne mette rien avant cet amour, pas même les affections les plus chères et les biens les plus grands.

Mais pour faire cela, il faut le regarder plus que nous-mêmes, apprendre l’amour, le puiser du Crucifié. Là, nous voyons cet amour qui se donne jusqu’à la fin, sans mesure et sans limites. La mesure de l’amour est d’aimer sans mesure. Nous-mêmes – dit le Pape Luciani – « nous sommes de la part de Dieu objet d’un amour sans déclin » (Angélus, 10 septembre 1978). Sans déclin : il ne s’éclipse jamais de notre vie, il resplendit sur nous et éclaire même les nuits les plus sombres. Et alors, en regardant le Crucifié, nous sommes appelés à la hauteur de cet amour : à nous purifier de nos idées déformées sur Dieu et de nos fermetures, à l’aimer Lui et les autres, dans l’Église et dans la société, même ceux qui ne la pensent pas comme nous, même les ennemis.

Aimer : même si cela coûte la croix du sacrifice, du silence, de l’incompréhension, de la solitude, du fait d’être entravés et persécutés. Aimer ainsi, y compris à ce prix, parce que – disait encore le bienheureux Jean-Paul Ier – si tu veux embrasser Jésus crucifié, « tu ne peux faire moins que de te pencher sur la croix et te laisser piquer par quelqu’épine de la couronne qui se trouve sur la tête du Seigneur » (Audience Générale, 27 septembre 1978). L’amour jusqu’au bout, avec toutes ses épines : non pas les choses faites à moitié, les arrangements ou la vie tranquille. Si nous ne visons pas haut, si nous ne risquons pas, si nous nous contentons d’une foi à l’eau de roses, nous sommes – dit Jésus – comme celui qui veut construire une tour mais ne calcule pas bien les moyens pour le faire ; il « pose les fondations » et ensuite « n’est pas capable d’achever » (v. 29). Si, par peur de nous perdre, nous renonçons à nous donner, nous laissons les choses inachevées : les relations, le travail, les responsabilités qui nous sont confiées, les rêves, et même la foi. Et alors nous finissons par vivre à moitié – et combien de personnes vivent à moitié, nous aussi souvent nous avons la tentation de vivre à moitié - sans jamais faire le pas décisif, sans décoller, sans risquer pour le bien, sans vraiment nous engager pour les autres. Jésus nous demande ceci : vis l’Évangile et tu vivras la vie, non pas à moitié mais à fond. Vis l’Evangile, vis la vie, sans compromis.

Frères, sœurs, le nouveau bienheureux a vécu ainsi : dans la joie de l’Évangile, sans compromis, en aimant jusqu’à la fin. Il a incarné la pauvreté du disciple, qui n’est pas seulement se détacher des biens matériels, mais surtout vaincre la tentation de mettre son moi au centre et chercher sa gloire. Au contraire, suivant l’exemple de Jésus, il a été un pasteur doux et humble. Il se considérait comme la poussière sur laquelle Dieu avait daigné écrire (cf. A. Luciani/Jean-Paul I, Opera omnia, Padova 1988, vol. II, p. 11). C’est pourquoi il disait : « Le Seigneur a beaucoup recommandé : soyez humbles. Même si vous avez accompli de grandes choses, dites : nous sommes des serviteurs inutiles » (Audience Générale, 6 septembre 1978).

Avec le sourire, le Pape Luciani a réussi à transmettre la bonté du Seigneur. C’est beau une Église au visage joyeux, au visage serein et souriant, une Eglise qui ne ferme jamais les portes, qui n’endurcit pas les cœurs, qui ne se plaint pas et qui ne nourrit pas de ressentiment, qui n’est pas en colère ni intolérante, qui ne se présente pas de manière hargneuse, qui ne souffre pas de nostalgie du passé. Prions notre père et frère, demandons-lui de nous obtenir “le sourire de l’âme”, transparent, qui ne trompe pas, le sourire de l’âme. Demandons, avec ses paroles, ce qu’il avait l’habitude de demander : « Seigneur, prends-moi comme je suis, avec mes défauts, avec mes manquements, mais fais-moi devenir comme tu désires que je sois » (Audience Générale, 13 septembre 1978). Amen.

Copyright © Dicastero per la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana

SOURCE : https://www.vatican.va/content/francesco/fr/homilies/2022/documents/20220904-omelia-beatificazione-gpi.html

Jean-Paul Ier au balcon après l'annonce de son élection.

First appearance of Pope John Paul I, following his election on 26 August 1978 Saint Peter's Basilica. Published in Clarín, 27 August 1978.


Blessed Pope John Paul I

Also known as

Albino Luciani

Profile

Son of Giovanni Luciani and Bortola Tancon, poor working folks; he was baptized the same day at home by the midwife as he was in danger of death. Albino entered the seminary at FeltreItaly in October 1923, and the Gregorian seminary at BellunoItaly in October 1928Deacon on 2 February 1935Ordained at Belluno on 7 July 1935Parish priest and taught religion at the Technical Institute for Miners in AgordoItalyRector of the Gregorian seminary from 1937 to 1947. Received his Doctorate in Sacred Theology from the Gregorian University, RomeItaly in 1947. Chancellor of the diocese of Belluno in 1947Bishop of Vittorio VenetoItaly on 15 December 1958. Attended the Second Vatican Council. Patriarch of Venice in 1969. Created Cardinal of San Marco on 5 March 1973. Elected 263rd pope, he reigned for less than five weeks. His Cause for Canonization has begun.

Born

17 October 1912 in Forno di Canale (modern Canale d’Agordo), Italy as Albino Luciani

Papal Ascension

elected 26 August 1978 on the third ballot during the second day of the conclave

ascended to the throne on 3 September 1978

Died

28 September 1978 in RomeItaly of a heart attack

the cause of death is still much disputed by people who believe he was murdered

Saint Peter’s Basilica Info: Tomb and Grotto

Venerated

9 November 2017 by Pope Francis (decree of heroic virtues)

Beatified

4 September 2022 by Pope Francis, celebrated in Saint Peter’s Basilica

Additional Information

other sites in english

AnsaBenedict XVI Testifies for John Paul I’s Beatification

Catholic-Hierarchy.Org

Catholic News Agency

Catholic Under the Hood

Father Aquinas T Duffy

Father Johann Goosen

Hagiography Circle

Papal Library

Reuters

The Vatican

Vatican News

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fonti in italiano

Centro di Spiritualitie e Cultura “Papa Luciani”

Congregazione delle Cause dei Santi

Papa Luciani

Santi e Beati

MLA Citation

“Blessed Pope John Paul I“. People of the Faith. CatholicSaints.Info. 17 May 2022. Web. 28 September 2023. <https://catholicsaints.info/blessed-pope-john-paul-i/>

SOURCE : https://catholicsaints.info/blessed-pope-john-paul-i/

Who was Albino Luciani, the ‘smiling pope’?

By Elise Harris

Vatican City, Nov 17, 2017 / 03:01 am

Last week Albino Luciani, better known by his papal name, John Paul I, took the next step on the path to sainthood. Yet apart from the fame garnered by various theories that sprouted due to the enigmatic nature of his death, for many little is known of his saintly life and brief pontificate.

Born Oct. 17, 1912, in Italy's northern Veneto region, Albino Luciani, known also as "the smiling Pope," was elected Bishop of Rome Aug. 26, 1978. He made history when he became the first Pope to take a double name, after his two immediate predecessors, St. John XXIII and Bl. Paul VI.

He sent shock waves around the world when he died unexpectedly just 33 days later, making his one of the shortest pontificates in the history of the Church.

In addition to the novelty of his name and the surprise of his death, Luciani was also the first Pope born in the 20th century, and is also the most recent Italian-born Bishop of Rome.

Yet behind all the novelty of the month before his death and mystery of those that ensued, John Paul I has been hailed as a man of heroic humility and extraordinary simplicity, with a firm commitment to carrying forward the reforms of the Second Vatican Council and a knack for explaining complicated Church concepts in a way everyone can understand.

Life and background

Coming from a northern region in Italy that borders Austria, Luciani grew up with people from all cultures and backgrounds passing through. The area saw high levels of immigration and strong activity on the part of Catholic movements.

The priests around whom Luciani grew up had a keen social awareness and involvement with the faithful.

While all the basic needs of his family were met, Luciani grew up in relative poverty, with his father gone most of the time for work. However, according to Stefania Falasca, vice-postulator of his cause for canonization, this background gave the future Pope "a huge cultural suitcase" that he was able to bring with him in his various endevours.

Ordained a priest of the Diocese of Belluno e Feltre July 7, 1935, at the age of 22, Luciani was rector of the diocese's seminary for 10 years. He taught various courses throughout his tenure, including dogmatic and moral theology, canon law, and sacred art.

In 1941 he received a dispensation from Ven. Pius XII to continue teaching while pursuing his doctorate in Sacred Theology from the Pontifical Gregorian University.

He was named Bishop of Vittorio Veneto by St. John XXIII in 1958.

In 1969 he was named Patriarch of Venice by Bl. Paul VI. He was elevated to the cardinalate in 1973, and was elected Bishop of Rome five years later.

Literature also played a key role in Luciani's formation. According to Falasca, he had a library full of books in different languages and a special fondness for Anglo-American literature.

Though he knew English, French, German and Russian, his favorite authors were from the Anglo world, and included authors such as G.K. Chesterton, Willa Cather, and Mark Twain.

As cardinal, he wrote his own book called "Illustrissimi," which is a series of letters penned to a variety of historical and fictional persons, including Jesus, King David, Figaro the Barber, Austrian Empress Maria Theresa Habsburg, Pinocchio, Mark Twain, Charles Dickens, and Christopher Marlowe.

Luciani, Falasca said, was considered by Paul VI to be "one of the most advanced theologians" of the time, and was held in high esteem because he not just knew theology, but also knew how to explain it.

The clarity he had was "highly considered right away among the Italian bishops," she said. "He was considered the brightest pen because of this 'cultural suitcase,' which knew how to synthesize in a very delicate writing, but clear and full of references."

Luciani, she said, had "an ease of language" in his writing, which was coupled with "a solid theological preparation," making him both credible and accessible.

Pontificate – 'an Apostle of the Council'

John Paul I above all else was "a son of the Council," Falasca said. Luciani "translated and communicated the directives in a natural and simple way … So he was an apostle of the Council in this sense."

"He explained it, he put it into practice, he put the directives into action in a crystalline way." It was this desire to carry the Council forward that formed the basis for his priorities during his 33 days in office.  

Among these priorities was a "renewed sense of mission" for the Church, Falasca said, explaining that for Luciani, to accomplish this mission it was important "to go back to the sources of the Gospel."

"This, you can say, was the meaning of the Council for Luciani." And for him, going to the sources also meant "communicating the Gospel in simplicity and conforming his ministry" to it.

In addition to mission, John Paul I also placed a special emphasis on spiritual poverty in the Church and the search for peace and ecumenism.

Ecumenism and dialogue in particular are topics Luciani felt were "a duty that is part of being a Christian."

Collegiality also was another key topic for Luciani, and it was the subject of his only written intervention during the Council, which he contributed in 1963.

Luciani also placed a strong emphasis on mercy, Falasca said, explaining that in many ways he was "was the Pope of mercy 'par excellence,'" and was known for his warm and friendly demeanor.  

These priorities can be clearly seen in the four general audiences John Paul I gave during his pontificate, with the subjects being poverty, faith, hope, and charity.

And the way he spoke about these and other topics, with "the simplicity of his approach (and) of his language," left "an indelible memory in the People of God," Falasca said.

John Paul I, she said, moved people with his naturalness and his ordinary way of speaking to the faithful.

Luciani had put this quality into writing long before his pontificate when in 1949, he published his first book, titled "Catechesis in Crumbs," which focused on how to teach the essential truths of the faith in a simple and direct way, understandable to everyone.

Death

When John Paul I died 33 days after his election, his sudden and unexpected death led to various conspiracy theories that Luciani had been murdered.

However, in a book titled "John Paul I: The Chronicle of a Death" and published Nov. 7 to coincide with the announcement that Luciani's sainthood cause was moving forward, Falasca dispels the theories by outlining the evidence gathered on John Paul I's death while researching for his cause.

In the book, she recounts how the evening before his death Luciani suffered a severe pain in his chest for about five minutes, a symptom of a heart problem, which occurred while he was praying Vespers with his Irish secretary, Msgr. John Magee, before dinner.

The Pope rejected the suggestion to call for a doctor when the pain subsided, and his doctor, Renato Buzzonetti, was only informed of the episode after his death.

Heroic Virtue

Luciani's prime virtue was humility, which is "the base without which you can't go toward God." Humility, Falasca said, "was so embedded in him, that he understood it as the only way to reach Christ."

Luciani's connection with the Lord was also evident in the way that he spoke about God, she said, explaining that he was able to make the love of God close to people, and felt by them.

Falasca said she believes he is an ideal model of the priesthood. To this end, she recalled how during her time working on Luciani's cause, many young priests came to her saying they felt the call of their vocation when they saw his election on TV.  

Another sign of his sanctity was the "spontaneous reputation" that grew over time, and is a "distinctive sign" in determining the heroic virtue of a person.

"The reputation for holiness is the condition 'sine quo non' (without which it could not be) to open a cause of canonization; there must be a reputation," she said, and "Luciani enjoys much of it, and he enjoys it not in an artificial way."

Many people pray to him and have continued to travel to his birth town over the past 40 years, she said, because people are attracted "by his charm."

"He won over many with his stand in the face of contemporaneity, his closeness to the people of his time with that simplicity and with that familiarity of communication."

Luciani opened "a new season in being and in the exercise of the Petrine ministry...with his charm, which knew how to conjugate in perfect synthesis, in my view, what was old and what was new."

He also lived an extraordinary sense of poverty of spirit as seen in the Beatitudes, and had an "extreme fidelity to the Gospel in the circumstance and the status that he embraced."

In a testimony given for documentation in the Luciani's cause for canonization, Benedict XVI said that when Luciani appeared on the balcony in his white cassock after his election, "we were all deeply impressed by his humility and his goodness."

"Even during the meals, then, he was took a place with us. So thanks to a direct contact we immediately understood that the right Pope had been elected."

Benedict XVI's testimony regarding John Paul I is four pages long and is one of the documents included in Falasca's book. In her comments to CNA, she said they had originally planned to interview him in 2005 while he was still a cardinal, but he was elected Pope on the same day he was scheduled to speak, and since a Pope is technically the one judging a saints' cause, he is not allowed to give testimony for it.

However, there are currently no previsions for a retired Pope, so when Benedict XVI resigned in 2013, Falasca and her team advancing Luciani's cause reached out again, receiving the testimony that has now been published in her book.

In his testimony, Benedict recalled that he first met Luciani while the latter was Patriarch of Venice. He had decided to visit the seminary in Bressanone with his brother, Msgr. Georg Ratzinger, for vacation in August 1977, shortly after becoming a bishop.

Luciani came to visit the brothers after learning of their visit, and to go out of his way to do this in the oppressive heat of August "was a expression of a nobility of spirit that went well beyond usual," Benedict wrote. "The cordiality, simplicity and goodness that he showed to me are indelibly impressed in my memory."

Benedict said he was shocked when he received news of John Paul I's death in the middle of the night and didn't initially believe it, but slowly accepted the news in Mass the next day, during which the celebrant offered prayer for the "deceased Pope John Paul I."

Speaking of John Paul I's pontificate, Benedict noted that in 1978 it was evident that "the post-conciliar Church was passing through a great crisis, and the good figure of John Paul I, who was a courageous man on the basis of faith, represented a sign of hope." And this figure, he said, still represents "a message" for the Church today.

Benedict also noted that during the various public speeches Luciani gave, whether it was a general audience or a Sunday Angelus, the late Pope "spoke several times off-the-cuff and with the heart, touching the people in a much more direct way."

Luciani often called children up to him during general audiences to ask them about their faith, Benedict said, explaining that "his simplicity and his love for simple people were convincing. And yet, behind that simplicity was a great and rich formation, especially of the literary type."

So far hundreds of graces and favors have been recorded for those who pray to Luciani, and there are already two miracles being studied and considered for his beatification and eventual canonization. Falasca said they are currently trying to decide which to present first.

SOURCE : https://www.catholicnewsagency.com/news/37210/who-was-albino-luciani-the-smiling-pope

HOLY MASS AND BEATIFICATION OF THE SERVANT OF GOD, POPE JOHN PAUL I

HOMILY OF HIS HOLINESS POPE FRANCIS

Saint Peter's Square

XXIII Sunday in Ordinary Time - Sunday, 4 September 2022


Jesus is making his way to Jerusalem, and today’s Gospel tells us that “large crowds were travelling with him” (Lk 24:25).  To travel with Jesus means to follow him, to become his disciples.  Yet, the Lord’s message to those people was not exactly appealing; in fact, it was quite demanding: whoever does not love him more than his or her own family, whoever does not carry the cross, whoever remains attached to earthly goods, cannot be his disciple (cf. vv. 26-27.33).  Why does Jesus say these things to the crowds?  What do these admonitions mean?  Let us try to answer these questions.

First, we see a great crowd of people following Jesus.  We can imagine that many were attracted by his words, astonished at the things he did, and saw him as a source of hope for the future.  What would any teacher of that time or, for that matter, what would any astute leader do, seeing that his or her words and charisma attract crowds and increase his or her popularity?  The same thing happens today, at times of personal or societal crisis, when we are especially prey to feelings of anger or we fear things that threaten our future.  We become more susceptible and thus, on the tide of emotion, we look to those who can shrewdly take advantage of the situation, profiting from society’s fears and promising to be the “saviour” who can solve all its problems, whereas in reality they are looking for wider approval and for greater power, based on the impression they make, their ability to have things in hand.

The Gospel tells us that this is not Jesus’ way. God’s style is different.  It is important to understand God’s style, how he acts.  God acts according to a style, and God’s style is different from that of certain people, since he does not exploit our needs or use our vulnerability for his own aggrandizement.  He does not want to seduce us with deceptive promises or to distribute cheap favours; he is not interested in huge crowds.  He is not obsessed with numbers; he does not seek approval; he does not idolize personal success.  On the contrary, he seems to be worried when people follow him with giddy excitement and enthusiasm.  As a result, instead of yielding to the allure of popularity – for popularity is alluring – he asks each person to discern carefully their reason for following him and the consequences that it will entail.  For many in those crowds might have been following Jesus because they hoped he would be a leader who could set them free from their enemies, someone who, once in power, could share that power with them, or someone who by performing miracles could make hunger and disease disappear.  We can follow the Lord for any number of reasons.  Some of these, it must be acknowledged, are worldly.  A perfect religious exterior can serve to hide the mere satisfaction of one’s own needs, the quest of personal prestige, the desire for a certain social status or to keep things under control, the thirst for power and privilege, the desire for recognition and so on.  This happens even nowadays among Christians.  Yet that is not the style of Jesus.  That cannot be the style of his disciples and of his Church.  If anyone follows Jesus with this kind of self-interest, he or she has taken the wrong path.

The Lord demands a different attitude.  To follow him does not mean to become part of a court or a triumphal procession, or even to receive a lifetime insurance policy.  On the contrary, it means “carrying one’s cross” (Lk 14:27): shouldering, like him, one’s own burdens and those of others, making one’s life a gift, not a possession, spending it in imitation of his own generous and merciful love for us.  These are decisions that engage the totality of our lives.  For this reason, Jesus desires that his disciples prefer nothing to this love, even their deepest affections and greatest treasures.

To do this, we need to look to him more than to ourselves, to learn how to love, and to learn this from the Crucified One.  In him, we see the love that bestows itself to the very end, without measure and without limits.  The measure of love is to love without measure.  In the words of Pope John Paul, “we are the objects of undying love on the part of God” (Angelus, 10 September 1978).  An undying love: it never sinks beneath the horizon of our lives; it shines upon us and illumines even our darkest nights.  When we gaze upon the Crucified Lord, we are called to the heights of that love, to be purified of our distorted ideas of God and of our self-absorption, and to love God and others, in Church and society, including those who do not see things as we do, to love even our enemies.

To love even at the cost of sacrifice, silence, misunderstanding, solitude, resistance and persecution.  To love in this way, even at this price, because, as Blessed John Paul I also said, if you want to kiss Jesus crucified, “you cannot help bending over the cross and letting yourself be pricked by a few thorns of the crown on the Lord’s head” (General Audience, 27 September 1978).  A love that perseveres to the end, thorns and all: no leaving things half done, no cutting corners, no fleeing difficulties.  If we fail to aim high, if we refuse to take risks, if we content ourselves with a watered-down faith, we are, as Jesus says, like those who want to build a tower but do not estimate the cost; they “lay the foundations”, but then are “not able to finish the work” (v. 29).  If the fear of losing ourselves makes us stop giving ourselves, we leave things undone: our relationships and work, our responsibilities and commitments, our dreams and even our faith.  And then we end up living life halfway – and how many people live life halfway, and we also frequently are tempted to live life halfway – without ever taking the decisive step – this is what it means to live life halfway – without ever taking flight, without ever taking risks for the good, and without ever truly committing ourselves to helping others.  Jesus asks us precisely this: live the Gospel and you will live your life, not halfway but to the full.  Live the Gospel, live life, with no compromises.

Dear brothers and sisters, our new Blessed lived that way: in the joy of the Gospel, without compromises, loving to the very end.  He embodied the poverty of the disciple, which is not only detachment from material goods, but also victory over the temptation to put oneself at the centre, to seek one’s own glory.  On the contrary, following the example of Jesus, he was a meek and humble pastor.  He thought of himself as dust on which God deigned to write (cf. A. LUCIANI/JOHN PAUL I, Opera Omnia, Padua, 1988, vol. II, 11).  That is why he could say: “The Lord recommended it so much: be humble.  Even if you have done great things, say: ‘We are useless servants’” (General Audience, 6 September 1978).

With a smile, Pope John Paul managed to communicate the goodness of the Lord.  How beautiful is a Church with a happy, serene and smiling face, a Church that never closes doors, never hardens hearts, never complains or harbours resentment, does not grow angry or impatient, does not look dour or suffer nostalgia for the past, falling into an attitude of going backwards.  Let us pray to him, our father and our brother, and ask him to obtain for us “the smile of the soul”, a transparent smile that does not deceive, the smile of the soul.  Let us pray, in his own words: “Lord take me as I am, with my defects, with my shortcomings, but make me become what you want me to be” (General Audience, 13 September 1978).  Amen

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SOURCE : https://www.vatican.va/content/francesco/en/homilies/2022/documents/20220904-omelia-beatificazione-gpi.html

Beato Giovanni Paolo I (Albino Luciani) Papa

28 settembre (26 agosto)

Canale d’Agordo, Belluno, 17 ottobre 1912 - Città del Vaticano, 28 settembre 1978

(Papa dal 03/09/1978 al 28/09/1978)

Albino Luciani nasce a Forno di Canale (ora Canale D'Agordo), diocesi di Belluno, il 17 ottobre 1912, da Giovanni Luciani e Bortola Tancon. Nel 1923 entra nel Seminario Minore di Feltre, poi, nel 1928, in quello di Belluno. Il 7 luglio 1935 riceve l'ordinazione sacerdotale. Svolge il suo ministero come cappellano della parrocchia del suo paese natale e poi in quella di Agordo. Nel 1937 è nominato Vicerettore del Seminario di Belluno. Il 27 Febbraio 1947 si laurea in teologia alla Pontificia Università Gregoriana. Nel 1954 viene nominato Vicario Generale della diocesi di Belluno e il 15 dicembre 1958 Vescovo di Vittorio Veneto. Il 15 dicembre 1969 è nominato Patriarca di Venezia. Morto Paolo VI, il 26 agosto 1978 viene eletto 263° successore di San Pietro, prendendo per la prima volta nella storia dei papi un doppio nome: Giovanni Paolo. È tornato alla Casa del Padre il 28 settembre 1978, dopo 33 giorni di pontificato. La fase diocesana della sua causa di beatificazione si è svolta presso la diocesi di Belluno-Feltre dal 22 novembre 2003 al 10 novembre 2006. L’8 novembre 2017 papa Francesco ha autorizzato la promulgazione con cui è stato dichiarato Venerabile e, il 13 ottobre 2021, quella del decreto sul miracolo. Infine il 4 settebre 2022 lo ha proclamato Beato a Roma in Piazza San Pietro. I resti mortali di papa Giovanni Paolo I riposano nelle Grotte Vaticane, sotto la Basilica di San Pietro a Roma.

Nell’agosto del 1978, alla morte di Paolo VI, il Cardinale Albino Luciani, Patriarca di Venezia, giunse a Roma in preparazione del conclave. Celebrò la Messa nella chiesa di San Marco (presso piazza Venezia), di cui portava il titolo cardinalizio. Nell'omelia parlò ai fedeli della Vergine, Madre della Chiesa, sorella nostra, invitando ripetutamente a pregare la Madre di Dio per l'elezione del Papa, per il futuro Papa. Ma il Patriarca non pensava minimamente a se stesso. Anzi, era talmente certo di tornarsene a casa che, il giorno stesso dell'entrata in conclave, andrà a sollecitare il meccanico perché aggiusti in fretta la sua vecchia auto, rottasi alle porte di Roma: “Mi raccomando, fate il più presto possibile. Dovrò ritornare a Venezia tra pochi giorni e non saprei come fare a recuperare la vettura se dovessi lasciarla qui…”.

 La Provvidenza invece aveva disposto diversamente e il 26 agosto, dopo appena un giorno di conclave, dalla loggia di San Pietro si affacciava sorridente il Cardinale Felici a pronunciare la formula di rito: “Eminentissimum ac reverendissimum Dominum, Albinum...”, scandiva con tono solenne, “Sanctae Romanae Ecclesiae Cardinalem Luciani!”.

La folla radunata nella piazza esplodeva in un tripudio di gioia mentre le campane di San Pietro inondavano di suoni maestosi il cielo di Roma.

Anche a Canale d’Agordo, paese natale del nuovo Papa, era festa: “Hanno fatto Papa l’Albino”. Per i suoi compaesani, infatti, il successore di Pietro, già vescovo e poi patriarca, rimaneva sempre “l’Albino”, il loro “don Albino”. Un figlio fedele dell’aspra terra bellunese.

Nato il 17 ottobre 1912 a Forno di Canale (poi diventato Canale d’Agordo) da Giovanni e Bortola Tancon, la fanciullezza di Albino si era svolta tra la bellezza delle valli e delle montagne del suo paese natale, nelle sofferenze della Prima Guerra Mondiale e la povertà di una famiglia contadina.

A 10 anni era nata la sua vocazione sacerdotale, per la predicazione di un frate cappuccino. Nel 1923 aveva fatto il suo ingresso in seminario, a Feltre prima, poi, nel 1928, a Belluno. Il 7 luglio 1935 ricevette l'ordinazione sacerdotale. Cappellano ad Agordo, dove insegnò religione presso l'Istituto Tecnico Minerario, nel 1937 fu nominato Vicerettore del Seminario di Belluno. Nel 1954 è Vicario Generale della diocesi di Belluno, quindi, nel 1958, venne consacrato vescovo di Vittorio Veneto da Papa Giovanni XXIII. Undici anni dopo Paolo VI lo creava Patriarca di Venezia.

Il 26 agosto ’78 Luciani è eletto 263° successore di Pietro, prendendo per la prima volta nella storia dei papi un doppio nome. “Mi chiamerò Giovanni Paolo”, esordì subito dopo l’elezione. “Intendiamoci: io non ho né la sapientia cordis di Papa Giovanni, né la preparazione e la cultura di Papa Paolo, però sono al loro posto, devo cercare di servire la Chiesa. Spero che mi aiuterete con le vostre preghiere”.

I giornali cominciarono a chiamarlo “il papa del sorriso”. Si attendevano con trepidazione le sue udienze generali. Luciani potè farne solo quattro: una sull’umiltà (che gli stava molto a cuore, avendo scelto per sé il motto “Humilitas”), le altre tre sulle virtù teologali: fede, speranza e carità. Come un semplice catechista qualsiasi. E catechista nel profondo del cuore egli era sempre stato: da parroco, prima, poi da vescovo, da patriarca, infine da papa. Sbriciolare con semplicità le grandi verità della fede, spezzando agli umili il pane del Vangelo. Questo era sempre stato il suo obiettivo, il suo programma. Una precisa scelta pastorale.

Da giovane seminarista, infatti, Albino Luciani durante l’estate aveva provato a scrivere qualche articolo per il bollettino parrocchiale di Canale d’Agordo e il parroco, paziente, correggeva con calma spiegando: “Vedi, Albino, quando scrivi pensa che il tuo articolo deve essere capito anche da quella vecchietta che sta lassù, in cima al paese, e che non ha studiato e sa appena leggere”.

Si può dire che Luciani ebbe sempre quella vecchietta davanti agli occhi, anche quando giunse sul soglio di Pietro. Per questo la gente lo amava. E non l’ha mai dimenticato, pur se il suo pontificato è stato breve. Ma, come ebbe a dire il suo successore Karol Wojtyla, che prendendone il nome ne assunse implicitamente l’eredità, “trentatrè giorni bastano come tempo dell’amore”. Morì nella notte del 28 settembre 1978, per arresto cardiaco.

Oggi “don Albino” parla ancora. Nella chiesa che lo accolse al fonte battesimale e dove celebrò la sua prima Messa, a Canale d’Agordo, il pellegrinaggio dei devoti è continuo. Questo papa, dunque, non è stato quella “meteora” di cui qualche volta si dice. Il vescovo di Belluno, Vincenzo Savio, il 26 agosto 2002, nella ricorrenza della sua elezione al soglio pontificio, tra gli applausi scroscianti dei fedeli, ha comunicato l’inizio dell’istruttoria per la sua causa di canonizzazione.

L’inchiesta diocesana si è quindi svolta nella diocesi di Belluno-Feltre dal 22 novembre 2003 al 10 novembre 2006, a motivo dei pochi giorni trascorsi nel territorio del Vicariato di Roma (sede competente per tutte le cause di beatificazione dei Pontefici, anche se morti fuori Roma).

La prima inchiesta diocesana e una seconda inchiesta suppletiva, svolta nel 2008, sono state convalidate il 13 giugno 2008. I cinque volumi della “Positio”, consegnati il 17 ottobre 2016, sono stati esaminati il 1° giugno 2017 dal Congresso dei teologi e il 3 novembre 2017 dai Cardinali e dai Vescovi della Congregazione delle Cause dei Santi.

L’8 novembre 2017, ricevendo in udienza il Prefetto della Congregazione delle Cause dei Santi, il cardinal Angelo Amato, papa Francesco ha approvato il decreto con cui venivano riconosciute ufficialmente le virtù eroiche di papa Giovanni Paolo I, i cui resti mortali riposano nelle Grotte Vaticane, a poca distanza da quelli di papa Paolo VI.

Come presunto miracolo per ottenere la sua beatificazione è stata presa in esame la guarigione di una bambina da “grave encefalopatia infiammatoria acuta, stato di male epilettico refrattario maligno, shock settico”. Il fatto è avvenuto nella diocesi di Buenos Aires, il 23 luglio 2011, e ha portato al ristabilimento di un quadro clinico peggiorato nel giro di quattro mesi.

Il parroco della parrocchia a cui apparteneva il complesso ospedaliero, molto devoto a papa Luciani, si era recato al capezzale della bambina e aveva proposto alla madre di ricorrere alla sua intercessione. Alle loro preghiere, in modo corale e unanime e rivolte univocamente al Venerabile, si erano quindi uniti i componenti del personale infermieristico presenti in rianimazione.

L’inchiesta diocesana relativa è stata istruita nella diocesi di Buenos Aires e si è conclusa alla fine del novembre 2017. La Consulta Medica della Congregazione delle Cause dei Santi, il 31 ottobre 2019, ha stabilito all’unanimità che la guarigione non poteva essere spiegata con le attuali conoscenze mediche. Il 6 giugno 2021 il Congresso dei Teologi ha emesso parere positivo circa l’asserita guarigione e l’invocazione del Venerabile, confermato, il 12 ottobre 2021, dai cardinali e dai vescovi membri della medesima Congregazione.

Il 13 ottobre 2021, ricevendo in udienza il cardinal Marcello Semeraro, Prefetto della Congregazione delle Cause dei Santi, papa Francesco ha autorizzato la promulgazione del decreto, aprendo quindi la via alla beatificazione di Giovanni Paolo I, celebrata in Piazza San Pietro a Roma il 4 settembre 2022.

Autore: Maria Di Lorenzo ed Emilia Flocchini

Luigi Oldani. Giovanni Paolo I,  Matita su carta



Tra l’Agordino e i seminari diocesani

Albino Luciani, divenuto Giovanni Paolo I con l’elezione alla Sede Apostolica il 26 agosto 1978, nacque il 17 ottobre 1912 a Forno di Canale, oggi Canale d’Agordo, provincia e diocesi di Belluno. Primogenito dei quattro figli di Giovanni Luciani e Bortola Tancon, fu battezzato in casa dalla levatrice il giorno stesso della nascita. Il 26 settembre 1919, nella Pieve di San Giovanni Battista, ricevette la cresima dal vescovo Giosuè Cattarossi e successivamente la prima comunione dalle mani del pievano don Filippo Carli. Sotto la sua guida Albino Luciani apprese i primi insegnamenti della dottrina cristiana e il catechismo di san Pio X e si avviò agli studi, maturando precocemente la sua vocazione.

Il 17 ottobre 1923 cominciò il percorso formativo nel Seminario minore di Feltre. Cinque anni dopo, nel 1928, fece il suo ingresso al Seminario Gregoriano di Belluno per gli studi liceali, filosofici e teologici. Concluso l’iter della formazione teologica, durante il quale si distinse per le doti morali, le capacità intellettive e il profitto negli studi, il 10 febbraio 1935 ricevette il diaconato. Il 7 luglio dello stesso anno fu ordinato sacerdote nella chiesa di San Pietro a Belluno, con dispensa pontificia super defectum aetatis. L’indomani nel paese natale celebrò la prima messa e iniziò il suo primo ministero come vicario-cooperatore di Canale d’Agordo, per divenire poi, a dicembre, coadiutore di monsignor Luigi Cappello ad Agordo. Il periodo di servizio in parrocchia, tuttavia, si concluse presto.

Giovane sacerdote a Belluno

Nell’autunno del 1937, appena venticinquenne, don Albino fu chiamato a Belluno a ricoprire l’incarico di vice-rettore del Seminario Gregoriano e contemporaneamente di docente delle classi di liceo e teologia, incarico che egli mantenne per un ventennio. Fino alla fine della sua permanenza nella diocesi di Belluno egli, infatti, si dedicò all’insegnamento della teologia dogmatica e del diritto canonico e, secondo le necessità, fu professore di patristica, liturgia, arte sacra, eloquenza, catechetica, pastorale e amministrazione. All’intensa attività didattica ed educativa unì anche quella di pubblicista, scrivendo con assiduità articoli per il settimanale diocesano L’Amico del Popolo, e di animatore culturale, curando la formazione di alcuni gruppi giovanili. Il 16 ottobre 1942, con una tesi sulle ordalie, ottenne la licenza in teologia presso la Pontificia Università Gregoriana. Nel febbraio 1947, presso la medesima Università, conseguì il dottorato in teologia, con una tesi su L’origine dell’anima umana secondo Antonio Rosmini.

Non solamente gli studi, ma anche l’impegno didattico e le responsabilità pedagogico-educative caratterizzarono gli anni bellunesi di Luciani; al cumulo di queste mansioni si affiancarono alcuni incarichi pastorali e soprattutto di responsabilità diocesana. Nel novembre 1947 il vescovo Girolamo Bortignon lo nominò pro-cancelliere vescovile e lo designò segretario del Sinodo interdiocesano di Belluno e Feltre, affidandogli l’organiz­zazione centrale. Nel febbraio del 1948 gli fece giungere la nomina di pro-vicario generale e quella di direttore dell’Ufficio catechistico. Frutto del suo impegno nell’ambito della catechesi fu il volume Catechetica in briciole, sussidio per la formazione dei catechisti, dato alle stampe nel 1949. Il successore del vescovo Bortignon, monsignor Gioacchino Muccin, confermò don Albino in tutti gli incarichi e l’8 febbraio 1954 lo promosse vicario generale della diocesi bellunese, nominandolo infine, nel 1956, canonico della cattedrale.

Vescovo a Vittorio Veneto

I vescovi Bortignon e Muccin, che lo avevano scelto come stretto collaboratore nel governo della diocesi, ne sostennero la candidatura all’episcopato. Il 15 dicembre 1958, nel primo concistoro indetto da Giovanni XXIII, mons. Luciani fu preconizzato vescovo di Vittorio Veneto. Il successivo 27 dicembre ricevette la consacrazione episcopale dalle mani del Papa nella basilica di San Pietro e l’11 gennaio 1959 fece il suo ingresso nella diocesi veneta.

Il periodo vittoriese (1959-1969) costituì una tappa decisiva nell’esistenza di Luciani. L’attività pastorale che egli svolse nella diocesi fu intensa e diede frutti fecondi. Il motto episcopale Humilitas, che fu di san Carlo Borromeo e che egli volle impresso sullo stemma insieme alle tre stelle – simbolo della fede, della speranza e della carità – segnò l’orientamento costante nell’esercizio del suo ministero episcopale. La sua missione si svolse con pari intensità sul piano spirituale, caritativo e culturale. Incline al dialogo e all’ascolto, diede da subito priorità alle visite pastorali e al contatto diretto con i fedeli, mostrando sensibilità verso i problemi sociali del territorio veneto che viveva l’epocale passaggio dal mondo rurale antico a quello industriale moderno. Sollecitò con impegno la partecipazione attiva dei laici alla vita della Chiesa. Ebbe attenzione soprattutto alla vita del clero, favorendo la collaborazione tra i sacerdoti, dedicandosi alla cura delle vocazioni e alla formazione dei giovani sacerdoti. Affrontò le difficoltà di governo con fortezza e serenità. Si distinse anzitutto nella predicazione, mostrando impareggiabili doti di comunicazione del messaggio evangelico.

Nel corso del suo episcopato il vescovo Luciani partecipò a tutte le quattro sessioni del Concilio Vaticano II (1962-1965). Trasmise gli insegnamenti e gli orientamenti conciliari nella sua diocesi con chiarezza ed efficacia, attraverso la parola e gli scritti. Quell’esperienza ebbe anche un altro effetto non secondario: gli incontri con i vescovi del Terzo Mondo stimolarono il suo interesse per le missioni. La diocesi fu immediatamente coinvolta e il vescovo inviò missionari in Brasile e in Burundi dove, nell’autunno del 1966, egli stesso si recò in visita pastorale. La Conferenza Episcopale Triveneta lo vide, nel frattempo, sempre più impegnato nella redazione dei documenti collegiali.

Patriarca di Venezia

Il 15 dicembre 1969 segnò l’inizio di un nuovo periodo nella vita di Luciani. Paolo VI annunciò la sua nomina alla sede patriarcale di Venezia e l’8 febbraio 1970 egli fece il suo ingresso nella nuova diocesi. Di lì a breve Paolo VI manifestò nuovamente la sua stima verso il patriarca di Venezia, annoverandolo fra i membri di nomina pontificia del Sinodo dei Vescovi del 1971, convocato per discutere i temi del sacerdozio ministeriale e della giustizia nel mondo. Il 16 settembre 1972, in viaggio verso il Congresso Eucaristico Nazionale di Udine, Paolo VI fece visita a Venezia e onorò pubblicamente il Patriarca, imponendogli la propria stola davanti alla folla in piazza San Marco. Il 5 marzo 1973 lo creò cardinale. Furono questi i segni di una considerazione che Papa Montini manifestò, anche in forme più riservate, al patriarca di Venezia.

Anche nella Conferenza Episcopale Italiana la figura di Luciani aveva acquistato rilievo. In quanto presidente della Conferenza Episcopale Triveneta, egli faceva parte di diritto del Consiglio permanente della CEI e nel giugno 1972 fu eletto vice-presidente, incarico che ricoprì fino al giugno 1975, quando chiese di non essere confermato per potersi dedicare con maggior impegno alla sua diocesi. Fu ancora eletto tra i rappresentanti dell’episcopato italiano per il quarto Sinodo del 1977, dedicato ai problemi della catechesi, che gli offrì l’occasione per un ampio intervento su uno dei temi più frequentati da Luciani come espressione delle sua inesausta passione per l’annuncio delle verità cristiane.

Anche a Venezia il Patriarca restò fedele all’impostazione di lavoro e allo stile pastorale vissuti a Vittorio Veneto. Il suo stile di vita sobrio a beneficio dei poveri e l’attenzione agli ammalati, uniti al temperamento amabile e aperto al dialogo, gli fecero guadagnare le simpatie del popolo veneziano. Da Patriarca non fece mancare il suo appoggio agli operai di Marghera, spesso coinvolti in agitazioni sindacali. Compì diversi viaggi all’estero durante i quali incontrò le comunità di emigrati italiani: in Svizzera (giugno 1971), in Germania (giugno 1975) e in Brasile, a Santa Maria di Rio Grande do Sul (novembre 1975), dove gli fu conferita la laurea honoris causa. Di rilievo è anche in quegli anni la sua produzione scritta, caratterizzata dalla consapevole scelta di una forma espositiva piana e colloquiale nell’intento di arrivare a tutti. Pubblicò articoli su temi ecclesiali e di attualità sulle colonne de Il Gazzettino e de L’Osservatore Romano e nel 1976 diede alle stampe un’opera letteraria, Illustrissimi, originale silloge di epistole fittizie indirizzate ai grandi del passato.

Negli anni difficili della contestazione e delle derive post-conciliari, il card. Luciani sentì l’urgenza di intervenire fermamente per correggere errori dottrinali diffusi da taluni teologi e professori di seminario. Prese posizione in modo chiaro su vari aspetti della vita diocesana: dall’impostazione del consiglio presbiterale alla pratica liturgica, dalla formazione dei chierici all’impiego dei neosacerdoti nella pastorale del lavoro. Nella primavera del 1974 intervenne con decisione per la posizione assunta dalla FUCI diocesana nei confronti del referendum sul divorzio, mostrando ancora una volta la sua guida ferma nell’aderenza alla comunione episcopale e nella fedeltà al Papa. I suoi interventi lo qualificavano a livello nazionale per un senso di responsabilità coraggiosa, nel solco della tradizione della Chiesa; si distingueva per il senso di responsabilità e di prudenza nella sua Chiesa locale e per il sensus Ecclesiae dimostrato alla Chiesa universale, cose che non sfuggirono ai suoi futuri elettori.

Il breve pontificato

All’indomani della morte di Paolo VI, avvenuta il 6 agosto 1978, il card. Luciani lasciò Venezia. Il 25 agosto entrò in Conclave e sabato 26 agosto 1978, al quarto scrutinio, fu eletto Papa e scelse di prendere il doppio nome di Giovanni Paolo I, in ossequio ai due pontefici che lo avevano preceduto. Il 27 agosto rivolse il primo radiomessaggio Urbi et Orbi e recitò il primo Angelus in piazza San Pietro, rivolgendosi familiarmente ai fedeli senza usare il plurale maiestatis.

Nel primo discorso alla Sistina elencò i punti programmatici del suo pontificato e domenica 3 settembre, inaugurando il suo ministero di supremo pastore all’insegna dell’umiltà, si presentò alle migliaia di fedeli chiedendo l’aiuto della preghiera. I primi gesti del suo pontificato fecero subito cogliere il tratto originale di uno stile di vita improntato a spirito di servizio e semplicità evangelica. Come modello di ministero egli volle seguire il suo illustre predecessore san Gregorio Magno, sia nel suo ufficio di maestro che in quello di guida e pastore; lo imitò nella catechesi che sapeva adeguarsi alle capacità degli uditori e che il nuovo Papa dimostrò ancora di seguire nelle quattro udienze generali del suo pontificato. Lasciando un solco nella storia della catechesi, egli ripropose l’attualità e la bellezza della vita cristiana fondata sulle tre virtù teologali: fede, speranza e carità. Il 6 settembre, alle tre udienze sulle virtù teologali, fece precedere l’udienza sulla virtù dell’umiltà. Il 27 settembre concluse il suo magistero pontificio con l’udienza sulla carità, continuando il suo insegnamento fino all’ultimo giorno, con la parola e con la vita. Nella tarda sera del 28 settembre 1978, dopo appena trentaquattro giorni di pontificato, Giovanni Paolo I morì improvvisamente. Nel segno di una carità sempre più intensa verso Dio, verso la Chiesa e verso l’umanità si era chiuso il suo breve ma esemplare pontificato. La sua salma fu tumulata nelle Grotte Vaticane il 4 ottobre 1978.
 
Il processo di canonizzazione

Subito dopo la morte di Papa Luciani, cominciarono a pervenire da ogni parte del mondo al vescovo di Belluno richieste per l’introduzione della causa di canonizzazione. Nel mentre – con iniziativa che partiva dai fedeli – si avviò una raccolta di firme che interessò a livello internazionale diversi Paesi, tra i quali la Svizzera, la Francia, il Canada e gli Stati Uniti.

Il 9 giugno 1990, dopo la visita “ad limina”, l’arcivescovo di Belo Horizonte dom Serafin Fernandes de Araújo Sales presentò a Giovanni Paolo II la petizione dell’intera Conferenza Episcopale del Brasile (CNBB) per l’introduzione della Causa, con la firma di 226 vescovi: «Considerando che l’estinto Pontefice lasciò dietro di sé “una scia luminosa di fede e santità” e che, in numerose parti del mondo, i fedeli già parlano di grazie speciali, ricevute per la sua potente intercessione… È, pertanto, con filiale confidenza che presentiamo a Vostra Santità la richiesta di introduzione della Causa di Beatificazione del predecessore, di santa e veneranda memoria, Giovanni Paolo I».

Ma solamente durante l’episcopato di mons. Vincenzo Savio (2001-2004), si poté avviare l’Inchiesta diocesana sull’eroicità della vita e delle virtù e sulla fama di santità di Giovanni Paolo I. Il 26 agosto 2002, al termine della Messa celebrata a Canale d’Agordo nel 24.mo anniversario dell’elezione di papa Luciani, mons. Savio annunciava l’avvio della fase preliminare di raccolta dei documenti e delle testimonianze necessarie per avviare la Causa. Nell’aprile 2003 indicò come Postulatore il salesiano don Pasquale Liberatore. Poi chiese al card. Ruini, vicario di Roma, il consenso per l’introduzione del processo non presso il Vicariato di Roma, sede naturale per competenza, ma nella diocesi di Belluno-Feltre.

Il 23 novembre 2003, a 25 anni dalla morte di Giovanni Paolo I, nella basilica cattedrale di Belluno si tenne in forma solenne la sessione inaugurale dell’Inchiesta diocesana, presieduta dal vescovo Savio, ormai segnato dalla malattia che lo porterà alla morte. In via del tutto eccezionale, presenziò al rito il prefetto della Congregazione delle Cause dei Santi, il cardinale José Saraiva Martins. Il 10 novembre 2006 il successore del vescovo Savio, mons. Giuseppe Andrich, chiuse l’inchiesta diocesana; ma dovette seguire un’inchiesta diocesana suppletiva per integrare la precedente ricerca storica.

Sotto la guida del Relatore generale padre Vincenzo Criscuolo si avviò la redazione della Positio, compilata nella sue parti da Stefania Falasca e don Davide Fiocco. Vennero acquisite agli atti anche le deposizioni extraprocessuali di ventun testimoni, con particolare riferimento al periodo del pontificato e alla morte di Luciani: tra di esse ha assoluto rilievo storico la testimonianza del Papa emerito Benedetto XVI, rilasciata il 26 giugno 2015, primo caso nella storia delle cause di canonizzazione.

Il 17 ottobre 2016 la Positio venne depositata al protocollo della Congregazione per le Cause dei Santi. Il 1° giugno 2017 il congresso dei teologi ha già espresso in merito voto positivo. Il 7 novembre la sessione ordinaria dei cardinali e vescovi ha dato voto positivo unanime per il riconoscimento delle virtù eroiche di Giovanni Paolo I. L’indomani papa Francesco ha autorizzato la pubblicazione del decreto riguardante le sue virtù eroiche. Il nostro “don Albino” diventa Venerabile: la Chiesa quindi riconosce ufficialmente che papa Luciani «ha seguito più da vicino l’esempio di Cristo con l’esercizio eroico della virtù […] e, pertanto può essere proposto alla devozione e all’imitazione dei fratelli» .

La beatificazione

Il 13 ottobre 2021 papa Francesco ha autorizzato la Congregazione delle Cause dei Santi a promulgare il decreto riguardante un miracolo attribuito all’intercessione di Papa Luciani. È il passo che ha aperto la strada alla beatificazione, desiderata da tante persone, che attestano una fama di santità mai venuta meno con il passare degli anni. La solenne cerimonia di beatificazione ha avuto luogo a Roma in Piazza San Pietro il 4 settembre 2022.

Autore: Don Davide Fiocco

Note: La Diocesi di Belluno-Feltre ne fa memoria liturgica il 26 agosto, giorno nel quale fu eletto Papa.

SOURCE : https://www.santiebeati.it/dettaglio/90027

 SANTA MESSA E BEATIFICAZIONE DEL SERVO DI DIO IL SOMMO PONTEFICE GIOVANNI PAOLO I

OMELIA DEL SANTO PADRE FRANCESCO

Piazza San Pietro

XXIII domenica del Tempo Ordinario, Domenica 4 settembre 2022

Gesù è in cammino verso Gerusalemme e il Vangelo odierno dice che «una folla numerosa andava con lui» (Lc 14,25). Andare con Lui significa seguirlo, cioè diventare discepoli. Eppure, a queste persone il Signore fa un discorso poco attraente e molto esigente: non può essere suo discepolo chi non lo ama più dei propri cari, chi non porta la sua croce, chi non si distacca dai beni terreni (cfr vv. 26-27.33). Perché Gesù rivolge alla folla tali parole? Qual è il significato dei suoi ammonimenti? Proviamo a rispondere a questi interrogativi.

Anzitutto, vediamo una folla numerosa, tanta gente, che segue Gesù. Possiamo immaginare che molti siano stati affascinati dalle sue parole e stupiti dai gesti che ha compiuto; e, quindi, avranno visto in Lui una speranza per il loro futuro. Che cosa avrebbe fatto un qualunque maestro dell’epoca, o – possiamo domandarci ancora – cosa farebbe un astuto leader nel vedere che le sue parole e il suo carisma attirano le folle e aumentano il suo consenso? Capita anche oggi: specialmente nei momenti di crisi personale e sociale, quando siamo più esposti a sentimenti di rabbia o siamo impauriti da qualcosa che minaccia il nostro futuro, diventiamo più vulnerabili; e, così, sull’onda dell’emozione, ci affidiamo a chi con destrezza e furbizia sa cavalcare questa situazione, approfittando delle paure della società e promettendoci di essere il “salvatore” che risolverà i problemi, mentre in realtà vuole accrescere il proprio gradimento e il proprio potere, la propria figura, la propria capacità di avere le cose in pugno.

Il Vangelo ci dice che Gesù non fa così. Lo stile di Dio è diverso. È importante capire lo stile di Dio, come agisce Dio. Dio agisce secondo uno stile, e lo stile di Dio è diverso da quello di questa gente, perché Egli non strumentalizza i nostri bisogni, non usa mai le nostre debolezze per accrescere sé stesso. A Lui, che non vuole sedurci con l’inganno e non vuole distribuire gioie a buon mercato, non interessano le folle oceaniche. Non ha il culto dei numeri, non cerca il consenso, non è un idolatra del successo personale. Al contrario, sembra preoccuparsi quando la gente lo segue con euforia e facili entusiasmi. Così, invece di lasciarsi attrarre dal fascino della popolarità – perché la popolarità affascina –, chiede a ciascuno di discernere con attenzione le motivazioni per cui lo segue e le conseguenze che ciò comporta. Tanti di quella folla, infatti, forse seguivano Gesù perché speravano sarebbe stato un capo che li avrebbe liberati dai nemici, uno che avrebbe conquistato il potere e lo avrebbe spartito con loro; oppure uno che, facendo miracoli, avrebbe risolto i problemi della fame e delle malattie. Si può andare dietro al Signore, infatti, per varie ragioni e alcune, dobbiamo riconoscerlo, sono mondane: dietro una perfetta apparenza religiosa si può nascondere la mera soddisfazione dei propri bisogni, la ricerca del prestigio personale, il desiderio di avere un ruolo, di tenere le cose sotto controllo, la brama di occupare spazi e di ottenere privilegi, l’aspirazione a ricevere riconoscimenti e altro ancora. Questo succede oggi fra i cristiani. Ma questo non è lo stile di Gesù. E non può essere lo stile del discepolo e della Chiesa. Se qualcuno segue Gesù con questi interessi personali, ha sbagliato strada.

Il Signore chiede un altro atteggiamento. Seguirlo non significa entrare in una corte o partecipare a un corteo trionfale, e nemmeno ricevere un’assicurazione sulla vita. Al contrario, significa anche «portare la croce» (Lc 14,27): come Lui, farsi carico dei pesi propri e dei pesi degli altri, fare della vita un dono, non un possesso, spenderla imitando l’amore generoso e misericordioso che Egli ha per noi. Si tratta di scelte che impegnano la totalità dell’esistenza; per questo Gesù desidera che il discepolo non anteponga nulla a questo amore, neanche gli affetti più cari e i beni più grandi.

Ma per fare ciò bisogna guardare a Lui più che a noi stessi, imparare l’amore, attingerlo dal Crocifisso. Lì vediamo quell’amore che si dona fino alla fine, senza misura e senza confini. La misura dell’amore è amare senza misura. Noi stessi – disse Papa Luciani – «siamo oggetto da parte di Dio di un amore intramontabile» (Angelus, 10 settembre 1978). Intramontabile: non si eclissa mai dalla nostra vita, risplende su di noi e illumina anche le notti più oscure. E allora, guardando al Crocifisso, siamo chiamati all’altezza di quell’amore: a purificarci dalle nostre idee distorte su Dio e dalle nostre chiusure, ad amare Lui e gli altri, nella Chiesa e nella società, anche coloro che non la pensano come noi, persino i nemici.

Amare: anche se costa la croce del sacrificio, del silenzio, dell’incomprensione, della solitudine, dell’essere ostacolati e perseguitati. Amare così, anche a questo prezzo, perché – diceva ancora il Beato Giovanni Paolo I – se vuoi baciare Gesù crocifisso, «non puoi fare a meno di piegarti sulla croce e lasciarti pungere da qualche spina della corona, che è sul capo del Signore» (Udienza Generale, 27 settembre 1978). L’amore fino in fondo, con tutte le sue spine:non le cose fatte a metà, gli accomodamenti o il quieto vivere. Se non puntiamo in alto, se non rischiamo, se ci accontentiamo di una fede all’acqua di rose, siamo – dice Gesù – come chi vuole costruire una torre ma non calcola bene i mezzi per farlo; costui, «getta le fondamenta» e poi «non è in grado di finire il lavoro» (v. 29). Se, per paura di perderci, rinunciamo a donarci, lasciamo le cose incompiute: le relazioni, il lavoro, le responsabilità che ci sono affidate, i sogni, anche la fede. E allora finiamo per vivere a metà – e quanta gente vive a metà, anche noi tante volte abbiamo la tentazione di vivere a metà –, senza fare mai il passo decisivo – questo significa vivere a metà –, senza decollare, senza rischiare per il bene, senza impegnarci davvero per gli altri. Gesù ci chiede questo: vivi il Vangelo e vivrai la vita, non a metà ma fino in fondo. Vivi il Vangelo, vivi la vita, senza compromessi.

Fratelli, sorelle, il nuovo Beato ha vissuto così: nella gioia del Vangelo, senza compromessi, amando fino alla fine. Egli ha incarnato la povertà del discepolo, che non è solo distaccarsi dai beni materiali, ma soprattutto vincere la tentazione di mettere il proprio io al centro e cercare la propria gloria. Al contrario, seguendo l’esempio di Gesù, è stato pastore mite e umile. Considerava sé stesso come la polvere su cui Dio si era degnato di scrivere (cfr A. Luciani/Giovanni Paolo I, Opera omnia, Padova 1988, vol. II, 11). Perciò diceva: «Il Signore ha tanto raccomandato: siate umili. Anche se avete fatto delle grandi cose, dite: siamo servi inutili» (Udienza Generale, 6 settembre 1978).

Con il sorriso Papa Luciani è riuscito a trasmettere la bontà del Signore. È bella una Chiesa con il volto lieto, il volto sereno, il volto sorridente, una Chiesa che non chiude mai le porte, che non inasprisce i cuori, che non si lamenta e non cova risentimento, non è arrabbiata, non è insofferente, non si presenta in modo arcigno, non soffre di nostalgie del passato cadendo nell’indietrismo. Preghiamo questo nostro padre e fratello, chiediamo che ci ottenga “il sorriso dell’anima”, quello trasparente, quello che non inganna: il sorriso dell’anima. Chiediamo, con le sue parole, quello che lui stesso era solito domandare: «Signore, prendimi come sono, con i miei difetti, con le mie mancanze, ma fammi diventare come tu mi desideri» (Udienza Generale, 13 settembre 1978). Amen.

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SOURCE : https://www.vatican.va/content/francesco/it/homilies/2022/documents/20220904-omelia-beatificazione-gpi.html

GIOVANNI PAOLO I, papa

di Giovanni Vian - Dizionario Biografico degli Italiani - Volume 56 (2001)

Albino Luciani nacque il 17 ott. 1912 a Forno di Canale (oggi Canale d'Agordo), in provincia di Belluno, da Giovanni Battista e Bortola Tancon. Trascorse i primi anni, in condizioni di povertà, sotto la cura della madre, perché il padre, muratore di orientamento politico socialista, a lungo lavorò all'estero come emigrante stagionale. Sulla prima formazione religiosa e culturale del Luciani incise profondamente il parroco di Forno di Canale, don Filippo Carli, che nell'estate 1923 lo aiutò a conseguire privatamente (aveva appena finito la quarta elementare) la preparazione necessaria per entrare nel seminario minore di Feltre.

Da Carli il chierico Luciani acquisì l'abitudine di interrogare i ragazzi sulla catechesi durante la messa, un metodo che mantenne nel corso di tutto il suo ministero, da ultimo come pontefice, durante le udienze generali dei mercoledì 6 e 27 sett. 1978. Ai suggerimenti di Carli rimonta anche l'adozione, da parte del Luciani, di uno stile discorsivo e scritturale piano, articolato su un periodare breve, intriso di immagini e aneddoti.

Nell'ottobre 1928 il Luciani passò nel seminario maggiore Gregoriano di Belluno, e proprio in questi anni cominciò a manifestare una particolare predilezione per la letteratura, sia italiana sia straniera, di cui si trova eco frequente nei testi dei suoi interventi.

Il 7 luglio 1935, con dispensa dall'età canonica, ricevette l'ordinazione presbiterale; due giorni dopo fu nominato cappellano a Forno di Canale e il 18 dic. 1935 cappellano della più popolosa parrocchia di Agordo. Furono questi i soli incarichi di "cura d'anime" che il Luciani ebbe prima dell'episcopato. Ad Agordo insegnò anche religione nell'istituto minerario e nell'annessa scuola professionale.

Il 6 genn. 1936 aderì all'Unione apostolica; sarebbe voluto entrare nella Compagnia di Gesù, ma vi rinunciò per l'opposizione del vescovo di Belluno G. Cattarossi, da cui aveva ricevuto l'ordinazione sacerdotale. Dal luglio 1937 al 1947 fu vicerettore del seminario maggiore di Belluno; docente dall'autunno 1937, secondo una prassi diffusa nei seminari delle diocesi più piccole, si vide attribuire nell'arco di ventidue anni un ampio ventaglio di insegnamenti, che impartì in modo prevalentemente manualistico e tra i quali spiccavano quello di dogmatica (per diciassette anni), di diritto canonico (per dodici) e di arte sacra (per dieci).

Nel 1941, ottenuta dalla S. Sede la dispensa dalla frequenza, si iscrisse alla Pontificia Università Gregoriana. Nel 1942 vi conseguì la licenza in teologia "magna cum laude" e, il 27 febbr. 1947, la laurea.

La tesi, su L'origine dell'anima umana secondo Antonio Rosmini, nella quale confutava le tesi del filosofo roveretano sulla base dei principî della scolastica, fu pubblicata una prima volta nel 1950, quindi riveduta e ampliata nel 1958 (poi in Opera omnia, I).

Nel corso degli eventi successivi all'8 sett. 1943 il Luciani, dal suo seminario bellunese, fornì informazioni alla brigata cattolica del fratello Edoardo; svolse inoltre opera di mediazione tra i contendenti. Tra gli episodi significativi si ricorda che ottenne, tramite un cugino partigiano di orientamento comunista, la revoca della condanna a morte di un maestro fascista (Antonia Luciani, Il Signore gli ha voluto bene, in 30 giorni nella Chiesa e nel mondo, X [1992], 3, pp. 58-60). Nell'immediato secondo dopoguerra partecipò al dibattito politico attraverso la pubblicazione di alcuni articoli sul settimanale diocesano L'Amico del popolo.

Soprattutto in prossimità delle elezioni politiche dell'aprile 1948 collaborò alla campagna di propaganda contro il fronte socialcomunista, sottolineando l'impossibilità per i cattolici di aderirvi.

Nel 1947 il nuovo vescovo di Belluno e Feltre, G. Bortignon, nominò il Luciani segretario del sinodo diocesano, celebrato dal 28 al 30 ott. 1947. Un mese dopo lo promosse procancelliere e nel febbraio 1948 provicario generale; lo stesso anno fu nominato direttore dell'Ufficio catechistico e assistente diocesano della Gioventù femminile di Azione cattolica. L'8 febbr. 1954 il successore di Bortignon, G. Muccin, nominò il Luciani vicario generale, e infine, nel 1956, canonico della cattedrale.

In diocesi contribuì alla preparazione di un congresso catechistico (1949), dei festeggiamenti mariani del 1950 e del congresso per l'anno eucaristico (1956); nel 1951, su incarico di Bortignon, ormai vescovo di Padova, collaborò all'organizzazione del terzo concilio provinciale veneto; intanto, nel 1949, aveva pubblicato Catechetica in briciole (poi in Opera omnia, I, pp. 17-80), un breve manuale di catechesi caratterizzato dalla semplicità espositiva e dall'introduzione di alcune novità stilistiche nella presentazione dei contenuti tradizionali della dottrina cattolica.

Il testo, che ebbe sei edizioni tra il 1949 e il 1965 più alcune ristampe postume (anche se l'autore, interpellato nei giorni del pontificato, giudicò che non ne fosse opportuna la ristampa fino a quando non ne avesse potuto rielaborare la struttura), esprime la cura particolare per la catechesi, che rivestì sempre un posto centrale nell'azione di governo del Luciani a Vittorio Veneto, a Venezia e nel breve periodo romano, e a cui dedicò un ampio intervento in vista del sinodo del 1977. Egli riteneva necessaria un'istruzione catechetica capillare, senza limiti nel tempo, estesa agli adulti, ispirata agli elementi essenziali della dottrina cattolica postridentina ma anche alla presentazione della Bibbia (su cui il concilio Vaticano II aveva richiamato l'attenzione della Chiesa); caratterizzata dallo stile piano e da adattamenti mirati ai diversi destinatari.

Nel 1956 Muccin propose, senza successo, il nome del Luciani per la promozione all'episcopato: la Concistoriale ne lamentò il precario stato di salute e la voce fievole. Ma il 15 dic. 1958 Giovanni XXIII, questa volta su suggerimento diretto del vescovo di Padova Bortignon, lo nominò vescovo di Vittorio Veneto.

Secondo una prassi tradizionale di derivazione postridentina, a Vittorio Veneto (come poi anche a Venezia) Luciani indisse quasi subito, il 17 giugno 1959, la visita pastorale, destinata a durare quattro anni, fino al 2 nov. 1963.

Intanto, nella primavera del 1962, era esploso il "caso Antoniutti", una vicenda di fallimentari speculazioni finanziarie che si concluse con il suicidio del protagonista. Vi risultarono coinvolti anche un parroco e il vicedirettore e tesoriere dell'ufficio amministrativo della diocesi vittoriese. Quando venne a conoscenza dello svolgimento dei fatti, il Luciani sollevò dall'incarico i due preti, invitando però la popolazione a non infierire nei loro confronti e a non ingigantire l'eco dello scandalo; e decise che la diocesi si facesse carico della restituzione degli ammanchi ai creditori (pur senza che vi fosse tenuta a termini di legge) per allontanare l'ombra del sospetto dalla Chiesa vittoriese.

Tra il 1962 e il 1965 partecipò al concilio ecumenico Vaticano II, senza prendere mai la parola durante i lavori in aula. Invece depositò un intervento scritto a favore della collegialità episcopale e presentò ai vescovi italiani, fuori dell'aula conciliare, il capitolo VIII della Lumen gentium (sulla figura di Maria nella Chiesa), esprimendo un parere positivo.

L'esperienza conciliare portò il Luciani a compiere un prolungato lavoro di revisione della propria formazione teologica di stampo tradizionale, che lo indusse a valorizzare la Bibbia nella teologia per rendere "possibile il prevalere di una teologia induttiva sulla teologia troppo deduttiva fin qui prevalsa". Tuttavia rimase convinto che il rinnovamento teologico promosso dal concilio fosse più una questione di metodo che di contenuti. Negli anni seguenti si adoperò per un'applicazione del concilio senza fughe in avanti né chiusure nel passato, sottolineando che esso avrebbe dovuto favorire un cambiamento delle strutture nella Chiesa, ma soprattutto una riforma nell'atteggiamento interiore dei cattolici. Il pensiero espresso dal Luciani su alcuni dei temi principali trattati dal concilio ne rivela la posizione intermedia tra le opposte interpretazioni progressista e conservatrice.

Aderì con convinzione ai diversi aspetti della riforma liturgica stabilita dalla costituzione conciliare Sacrosanctum concilium. Contro le posizioni integriste sostenne il diritto alla libertà di professione religiosa per tutti in campo sociale e civile, prestò attenzione all'ecumenismo, ma ribadì che solo il cattolicesimo costituiva la vera religione. Si mostrò pienamente convinto delle disposizioni conciliari sulla vocazione alla santità dei laici cattolici nell'ambito temporale e sull'azione di apostolato nella società che veniva loro affidata come missione peculiare.

Per quanto riguarda l'ecclesiologia sottolineò l'importanza del collegio episcopale, auspicando l'elezione di un consiglio di vescovi rappresentativi delle diverse Chiese del pianeta che avrebbero dovuto collaborare con il papa, vescovo di Roma, per la soluzione dei problemi di carattere straordinario (un progetto che, una volta divenuto papa, egli intendeva realizzare, secondo la testimonianza del teologo veneziano G. Pattaro, allo stato attuale non verificabile criticamente ma su questo punto verosimile: cfr. Bassotto, pp. 121-147); e una conseguente riforma della Curia romana, che sarebbe stata ridotta a organismo esecutivo, non più in grado di prevaricare sui vescovi. Il Luciani chiarì, inoltre, che l'infallibilità del papa, capo e componente del collegio episcopale, non andava esercitata separatamente dalla Chiesa o allo scopo di conseguire l'uniformità al suo interno, ma piuttosto a tutela dell'unità dottrinale ed ecclesiale. Lo stesso magistero ordinario dei vescovi uniti col papa, secondo la tradizione della Chiesa, doveva essere considerato infallibile. Ma riaffermò anche che questa prospettiva di rapporti tra papa e collegio apparteneva alla dimensione gerarchica della Chiesa determinata da Cristo, respingendo ogni tentativo di lettura storica dell'evoluzione delle istituzioni ecclesiastiche che inclinasse a una loro democratizzazione.

L'incontro al concilio con vescovi dei diversi paesi convinse il Luciani ad avviare un'intensa campagna di sostegno finanziario e umano (attraverso l'invio di preti diocesani) delle Chiese che operavano nel terzo mondo. Con un breve intervento al sinodo dei vescovi del 1971 suggerì che si formasse nei cattolici "una mentalità e un'ascesi solidaristica imbevuta dello spirito della Populorum progressio" e che le diocesi più agiate procedessero a un'autotassazione "non come elemosina, ma come un qualcosa che è dovuto […] per compensare le ingiustizie che il nostro mondo consumistico sta commettendo verso il mondo in via di sviluppo e per riparare in qualche modo il peccato sociale, di cui dobbiamo prender coscienza".

Nel 1967 fu incaricato dal patriarca di Venezia card. G. Urbani di preparare, a nome dell'episcopato veneto e lombardo, una relazione destinata a Paolo VI sul problema della regolazione delle nascite.

In materia il Luciani era favorevole a un impiego dei contraccettivi, a determinate condizioni, e a un continuo aggiornamento dell'insegnamento morale cattolico alla luce dei progressi delle varie scienze. Ma, dopo la pubblicazione dell'Humanae vitae, pur ammettendo la sua diversità di pensiero e auspicando che l'enciclica non rappresentasse un pronunciamento definitivo, si mostrò pienamente obbediente alle direttive papali, richiamando con fermezza clero e laici al loro rispetto.

Il 15 dic. 1969 Paolo VI lo promosse patriarca di Venezia; il 14 genn. 1970 Luciani fu eletto presidente della Conferenza episcopale triveneta. Dal giugno 1972 al giugno 1975 fu vicepresidente della Conferenza episcopale italiana (CEI). In quegli anni si moltiplicarono le manifestazioni di stima di Paolo VI nei suoi confronti: nel 1971 lo nominò direttamente membro del sinodo; il 16 sett. 1972, in visita a Venezia, gli pose sulle spalle la propria stola, quasi a precorrere l'elevazione al cardinalato, che avvenne il 5 marzo 1973. Invece nel 1974 e nel 1977 partecipò al sinodo come rappresentante dei vescovi italiani.

A Venezia il Luciani raccolse la successione di Urbani in anni di crescenti tensioni sociali ed ecclesiali. Di fronte a una grave crisi di rapporti tra imprenditori e sindacati nell'area di Porto Marghera egli cercò più volte di mediare personalmente tra le controparti, con la finalità di scongiurare o almeno procrastinare il ricorso ai licenziamenti; incontrò gli operai nelle fabbriche per svolgere la propria azione pastorale e per conoscerne più approfonditamente le problematiche; compì alcuni gesti di solidarietà personali e, secondo una prospettiva che non superava i limiti della posizione paternalistica della Chiesa preconciliare, esortò le parrocchie veneziane alla carità nei confronti dei lavoratori messi in mobilità. Familiarmente coinvolto nel problema dell'emigrazione, compì un viaggio in Svizzera tra il 12 e il 14 giugno 1971 per incontrare gli emigrati a Mariastein e partecipò alla Giornata del lavoratore italiano all'estero, celebrata a Magonza nel maggio 1975.

Volle che fosse data priorità alla pastorale del lavoro per sottolineare l'importanza che la civiltà industriale aveva assunto nella società, per sostenere come Chiesa l'autonoma ricerca dei lavoratori di soluzioni ai vari problemi, e "perché i lavoratori soffrono, quando dei cattolici fratelli si rifiutano di riconoscere che il capitalismo ha gravi colpe e con molta leggerezza chiamano "comunista" ogni lavoratore, che si batte con energia per il riconoscimento dei propri diritti". Fu favorevole alla presenza del clero in mezzo agli operai, ma secondo una modalità tradizionale di formazione e assistenza religiosa e morale (già nel 1967 aveva avanzato una proposta simile alla CEI). Invece rifiutò l'approccio che caratterizzava l'esperienza dei preti operai, che in diocesi contavano un nucleo tra i più attivi d'Italia.

Respinse con fermezza l'adozione da parte dei cattolici delle metodologie di critica economica e politica propugnate dai movimenti di ispirazione marxista, e si oppose pubblicamente a ogni ipotesi di "apertura a sinistra" o di rottura dello schieramento cattolico a favore dei partiti socialista o comunista in occasione delle scadenze elettorali. Polemizzò con i tentativi di apertura ai cattolici intrapresi dal Partito comunista italiano (PCI) nel corso degli anni Settanta e ribadì più volte l'inconciliabilità tra cattolicesimo e marxismo, in cui, pur riconoscendo qualche merito, scorgeva un programma di radicale scristianizzazione.

Tuttavia il Luciani distinse la posizione dei vertici del PCI (nei cui confronti riteneva continuasse a operare la scomunica sancita dal S. Uffizio nel 1949) da quella di gran parte dei suoi aderenti, che a suo avviso condividevano il programma sociale del partito, ma non facevano professione di ateismo. Perciò puntò a una diffusione dei dati essenziali del cristianesimo tra le masse operaie, nella speranza che in questo modo si distaccassero dall'ideologia marxista senza perdere la tensione alla trasformazione della società che le permeava.

Inoltre il Luciani esortò al superamento dei gravi difetti presenti nel sistema capitalistico: "Il capitalismo, secondo l'insegnamento della chiesa, per essere a posto, dovrebbe essere profondamente modificato. È buona la ricchezza prodotta, a patto che non vi si attacchi troppo il cuore, che ad essa partecipi quanta più gente è possibile, che non dia più origine ai gravi squilibri di oggi. Il guadagno è buono solo se raggiunto con mezzi giusti, cioè senza sacrificare la dignità di alcuna persona umana. […] La chiesa, ad esempio di Cristo, deve amare tutti, circondando però del suo amore preferenziale i poveri e i più sfortunati".

Ricordò altresì l'obbligo morale degli imprenditori di migliorare le condizioni di lavoro e la retribuzione dei loro dipendenti e invitò questi ultimi a non eccedere nelle rivendicazioni e a svolgere con maggiore dedizione le proprie mansioni.

Nell'aprile 1974 indusse alle dimissioni, senza poi sostituirlo, l'assistente diocesano della Federazione universitaria cattolica italiana (FUCI) e sciolse la Comunità studentesca di San Trovaso, il centro universitario del patriarcato. Tutte e due queste realtà erano caratterizzate da una vivace iniziativa culturale tesa al confronto critico con le istanze della società laica. In particolare la FUCI aveva preso posizione contro la cancellazione della legge sul divorzio, con la motivazione che occorreva rispettare la laicità del paese, manifestando un aperto dissenso verso la linea assunta dalla CEI, favorevole al referendum abrogazionista del 12 maggio 1974.

Nelle settimane precedenti non pochi sacerdoti della diocesi si erano schierati contro l'abolizione del divorzio, suscitando la reazione del Luciani che, tuttavia, pur contrario al divorzio, riservatamente giudicava fallimentare per la Chiesa l'iniziativa referendaria.

Di fatto venne a determinarsi nella diocesi un clima di montante tensione, che ben presto portò al consolidarsi di una significativa frattura tra il patriarca e la parte del clero e del laicato cattolico veneziani più incline a sperimentare nuovi criteri di azione nella pastorale e nella liturgia.

Sul versante ecclesiale, preoccupato di favorire un rinnovamento della teologia in linea con il concilio, polemizzò con le posizioni progressiste che a suo avviso ne travisavano il dettato e denunciò il "complesso antiromano" di non pochi teologi, che minacciava l'unità della Chiesa e la fede della popolazione. Dal punto di vista pastorale anche a Venezia, come già aveva fatto a Vittorio Veneto, Luciani sottolineò la centralità della parrocchia e sollecitò l'impegno sociale dei cattolici, seguendo la tradizione del cattolicesimo veneto rivisitato alla luce del concilio Vaticano II.

Impresse alla visita pastorale compiuta nel patriarcato un andamento al di fuori del comune, "di nuovo stile, come lui amava definirla, informale, atipica, senza lo schema usuale, o quello nuovo, che alcuni pastoralisti locali stavano elaborando con grande impegno; una Visita patriarcale, nel senso etimologico della parola, vale a dire di un padre" (Niero, 1979, p. 23).

Mostrò una particolare cura nei confronti dei meno abbienti, dei sofferenti, dei malati e dei carcerati, che visitò con frequenza. Nel 1976 autorizzò i parroci e i rettori di santuari ubicati nella diocesi veneziana "ad alienare - a meno che non si tratti di oggetti d'arte - ori, collane, anelli offerti dai devoti a Dio o alla Madonna e ai santi come atto di omaggio o "ex voto" a vantaggio di un centro per disabili.

Già da giovane prete si era mostrato incline al giornalismo come mezzo per l'attuazione di una catechesi allargata a un pubblico più vasto di quello che poteva raggiungere direttamente. A Venezia iniziò a scrivere sul quotidiano locale Il Gazzettino, e poi sul mensile Messaggero di Sant'Antonio, alcuni articoli in forma di lettere a personaggi della storia o della letteratura, che vennero successivamente raccolti sotto il titolo di Illustrissimi. Lettere del patriarca (Padova 1976, poi in Opera omnia, I).

Questi interventi offrirono al Luciani l'occasione per trattare alcuni dei principali temi ecclesiali e sociali del momento con uno stile rapido e vivace destinato ad attirare l'attenzione di un pubblico popolare.

Inoltre promosse la creazione di un nuovo settimanale diocesano, Gente veneta, che, nei limiti consentiti dalle disponibilità finanziarie del patriarcato, volle ispirato a moderni criteri di realizzazione. Analogo interessamento mostrò nei confronti del cinema e dei progetti di creazione di un'emittente televisiva privata di ispirazione cattolica, che riteneva dovesse essere condotta con piena responsabilità gestionale dai laici.

Il 27 luglio 1978 il Luciani, che in precedenza aveva governato in modo accentrato le diocesi a lui affidate, nominò tre vicari episcopali (per la Caritas; per il coordinamento pastorale, i mezzi di comunicazione sociale e i giovani; per il clero) che avrebbero dovuto iniziare il loro mandato l'8 settembre successivo.

Il 6 ag. 1978 morì Paolo VI. Il conclave che avrebbe dovuto eleggere il suo successore iniziò diciannove giorni più tardi, alla presenza di 111 cardinali, in gran parte (99) nominati dall'ultimo (e perciò alla loro prima esperienza come elettori papali), con alle spalle limitate occasioni di contatto diretto tra loro e in numero non trascurabile provenienti anche dall'America Latina, dell'Africa, dell'Asia.

Tutto ciò faceva propendere gli osservatori per uno svolgimento del conclave almeno inizialmente incerto ed esposto all'influenza dei cardinali più esperti per anzianità di nomina o per l'appartenenza ai dicasteri della Curia romana. Eguale incertezza accompagnava le ipotesi sull'origine geografica del futuro papa. Altri più indiscutibili elementi di incertezza erano dovuti alla mancanza di precedenti sulla funzionalità delle nuove regole per il conclave introdotte da Paolo VI, tra cui l'esclusione dal voto (ma non dalle Congregazioni generali) dei cardinali ottuagenari e la necessità di una maggioranza superiore ai due terzi dei suffragi per l'elezione (in questo caso essa ammontava a 75 voti).

La discussione sulle caratteristiche e sui compiti del nuovo papa fu avviata nel corso delle quattordici congregazioni generali preparatorie al conclave (7-24 agosto), nonché durante incontri informali tra i cardinali.

I sostenitori di un'interpretazione "progressista" del concilio Vaticano II si orientarono alla ricerca di un candidato che avesse a cuore i temi della giustizia e dei diritti umani e lo sviluppo della collegialità episcopale e del sinodo dei vescovi, del quale si auspicava fossero allargate le competenze per trasformarlo in organismo deliberativo. Invece l'ala più conservatrice del Collegio cardinalizio puntò decisamente verso un candidato in grado di garantire una restaurazione dell'ortodossia sul piano dottrinale che ponesse freno al processo di rinnovamento della teologia sviluppatosi nel postconcilio, capace di assicurare il ristabilimento dell'ordine disciplinare nella Chiesa, che si giudicava fosse stato gravemente compromesso nel corso degli ultimi anni di Paolo VI soprattutto a causa della contestazione delle forme gerarchiche da parte di numerosi preti.

Di fatto, la maggioranza degli elettori desiderava un papa caratterizzato dall'esperienza pastorale, in grado di continuare l'applicazione del concilio Vaticano II, però secondo una linea di moderazione che avrebbe dovuto mettere in risalto l'unità visibile della Chiesa cattolica, favorire il superamento delle divisioni interne, richiamare all'osservanza della disciplina ecclesiastica e dell'obbedienza da parte del clero. Quasi tutti i cardinali latinoamericani aggiungevano la preferenza per un italiano, non coinvolto negli affari della Curia e di età non troppo giovane: un profilo che avrebbe trovato piena corrispondenza nella figura del Luciani.

Con il passare dei giorni, nel corso delle discussioni precedenti il conclave due candidature assunsero maggiore credibilità rispetto ad altre, pur senza precludere un esito diverso: quella dell'arcivescovo di Genova card. G. Siri, avanzata dal gruppo più conservatore; e quella del patriarca di Venezia Luciani: candidatura meno prevedibile e relativa a una persona non particolarmente nota tra i cardinali al momento della morte di Paolo VI. A tale proposito diverse testimonianze di membri del S. Collegio convergono nel dichiarare che questa candidatura non fu preparata prima del conclave. Le prime due votazioni furono svolte la mattina di sabato 26 ag. 1978, la terza e la quarta (quella decisiva) nel pomeriggio; nel terzo scrutinio il Luciani sfiorò il quorum raggiungendo 70 suffragi. Nell'ultima votazione della giornata anche gran parte dei rimanenti elettori si allineò alla maggioranza, cosicché il Luciani venne eletto papa, con una cifra imprecisata di voti ma oscillante, stando alle testimonianze, tra gli 89 e i 101.

Il neoeletto chiese ai cardinali di ritardare la conclusione del conclave fino alla mattina di domenica 27 agosto, per avere modo di rivolgere loro un discorso programmatico, e nel frattempo fece entrare nella clausura anche i cardinali ottuagenari che non avevano potuto prendere parte all'elezione.

Primo tra i papi nella storia della Chiesa, il Luciani decise di assumere un doppio nome - Giovanni Paolo - per esprimere la volontà di coniugare l'eredità di Giovanni XXIII con quella di Paolo VI. In realtà il richiamo a Roncalli aveva una dimensione prevalentemente affettiva, invece G. fece di Montini il proprio punto di riferimento, accingendosi a continuarne il programma, pur con alcuni significativi aggiustamenti. Il suo brevissimo pontificato si svolse all'insegna di alcune novità, relative soprattutto alle forme della gestione dell'ufficio papale, e di una ipotetica continuità con il proprio predecessore nella realizzazione del concilio Vaticano II.

Da subito G. decise di liberare l'ufficio papale dai segni esteriori che appartenevano all'esaltazione della sovranità temporale e del potere sulla Chiesa e sugli Stati: abolì l'incoronazione, rinunciò alla tiara e al trono e preferì inaugurare il pontificato con una messa. Altrettanto immediato fu l'abbandono del plurale maiestatico in quasi tutti i suoi discorsi. In questa prospettiva si inseriva anche l'iniziale rinuncia alla sedia gestatoria, poi riadottata per consentire una migliore visuale al pubblico.

A questo processo di riconduzione dell'ufficio papale a una dimensione di carattere prevalentemente pastorale G. affiancò le ripetute sottolineature del legame che intercorreva tra il papa, vescovo di Roma, e gli altri vescovi, che egli sollecitò in modo non formale alla collaborazione nel governo della Chiesa: si tratta di interventi che preludevano alla sua intenzione di rinforzare l'esercizio della collegialità episcopale.

G. diede, inoltre, un'impronta meno ascetica e sacrale al papato rispetto a quella che era stata trasmessa da Paolo VI grazie a una facile comunicativa che si fondava soprattutto sull'eloquio semplice e arricchito di episodi e immagini, sui modi dimessi e sul franco riconoscimento dei limiti umani che segnavano anche la sua persona: uno stile che creò qualche sconcerto all'interno della Curia romana.

Nel suo discorso "urbi et orbi" del 27 ag. 1978 G. tracciò le linee portanti di quello che sarebbe stato il suo governo - collocato in un quadro in cui si alternavano luci (l'inizio del pontificato, Cristo unica luce) e ombre (attribuite alla situazione politica internazionale e alle tensioni interne alla società civile) -, volto a una ripresa della linea tracciata da Paolo VI, sulla quale egli inseriva accentuazioni frutto in parte della sua sensibilità pastorale, in parte della volontà di rispondere alle urgenze ecclesiali e sociali di quegli anni. Vi si ritrovavano i tratti principali dell'interpretazione "moderata" del Vaticano II che aveva caratterizzato l'episcopato vittoriese e veneziano.

Ribadì l'"insostituibilità della Chiesa Cattolica, la cui immensa forza spirituale è garanzia di pace e di ordine, e come tale è presenza nel mondo, come tale è riconosciuta nel mondo". Ne indicò la missione peculiare nell'evangelizzazione, ricordando che essa era chiamata a dare un ""supplemento d'anima" […] che solo può assicurare la salvezza" al mondo moderno, tentato "di sostituirsi a Dio con l'autonoma decisione che prescinde dalle leggi morali". Come precisò successivamente a proposito dei rapporti della Chiesa con gli Stati e la società civile, G. riconosceva le limitate possibilità d'intervento della S. Sede sul piano internazionale per facilitare, se richiesta, la soluzione dei grandi problemi dell'umanità (disarmo, pace, sviluppo, giustizia); ma, evidenziando la peculiare natura pastorale dell'azione della Chiesa, riprendeva il concetto elaborato da Paolo VI di una Chiesa maestra in umanità, che aveva per missione la formazione delle coscienze dei cristiani e l'educazione di tutti gli uomini di buona volontà e dell'opinione pubblica "al rispetto di quei principi fondamentali che garantiscono una vera civiltà e una reale fraternità fra i popoli".

Inoltre G. invitò i cattolici alla testimonianza di fede senza compromessi e al rafforzamento dell'unità della Chiesa. Per il superamento delle tensioni interne propose di recuperare la grande disciplina della Chiesa e annunciò la revisione del codice di diritto canonico sia per la Chiesa latina sia per le Chiese orientali. Del programma di Paolo VI dichiarò di voler proseguire la realizzazione del concilio Vaticano II, secondo una linea di equilibrio, "vegliando a che una spinta, generosa forse ma improvvida, non ne travisi i contenuti e i significati, e altrettanto che forze frenanti e timide non ne rallentino il magnifico impulso di rinnovamento e di vita"; "continuare lo sforzo ecumenico […] senza cedimenti dottrinali, ma anche senza esitazioni"; sostenere con pazienza e fermezza il dialogo "da uomini a uomini" con coloro che non condividono la fede cristiana; favorire le iniziative di pace.

Il vescovo Luciani aveva guardato ad alcuni modelli propri della tradizione cattolica tridentina, come s. Carlo Borromeo (di cui assunse il motto episcopale, "Humilitas") e s. Francesco di Sales. Accanto a quei modelli, in G. era presente un'altra figura meno scontata, quella di Gregorio Magno. Sulla sua opera egli stesso richiamò più volte l'attenzione allo scopo di indicare uno dei temi su cui intendeva centrare il suo governo: la disciplina ecclesiastica.

L'allora mons. A. Silvestrini ha notato: in G. si trova "il riferimento ampio, costante e quasi naturale a un papa come Gregorio Magno. A questa luce fontale occorre cogliere il senso […] della "grande disciplina" della Chiesa che forma uno dei punti dell'intesa del nuovo pontificato: la vera disciplina è quella che risale alle fonti della fede. Luciani appare intriso di Sacra Scrittura (l'aveva insegnata) e cita correntemente la Regula pastoralis di San Gregorio benché sia un testo poco comune" (Zizola, p. 285 n. 20). Occorre considerare che in G. vigeva uno stretto legame tra umiltà, vissuta come fiducioso abbandono a Dio, e obbedienza, intesa come superamento delle convinzioni e della volontà personali e sottomissione piena ai superiori gerarchici in quanto rappresentanti di Dio all'interno della Chiesa (un concetto di obbedienza che per G. rimaneva strettamente circoscritto all'ambito religioso e non doveva essere messo in opera con la stessa estensione totalizzante in campo civile).

Tra gli atti di governo compiuti da G. la decisione di confermare come segretario di Stato il cardinale J.-M. Villot, che aveva già ricoperto l'incarico sotto il suo predecessore, fu un'altra significativa espressione della volontà di seguire, nelle linee principali, il programma di Paolo VI.

Il 30 agosto G. confermò che la presidenza della III Conferenza generale dell'episcopato latinoamericano sarebbe stata demandata ai cardinali S. Baggio e A. Lorscheider e a mons. V. Ahumada Prieto. Nelle udienze generali dei mercoledì avviò, poi, un breve ciclo catechetico, commentando l'umiltà e le virtù teologali.

Il 10 settembre una sua affermazione sulla maternità di Dio ("È papà; più ancora è madre") suscitò una certa eco nella stampa, che si interrogò sulla "novità" della definizione trascurandone il fondamento veterotestamentario. Lo stesso giorno G., che da poco aveva espresso riservatamente l'intenzione di recarsi in Libano per contribuire al ristabilimento della pace, plaudì alle trattative in corso negli Stati Uniti, a Camp David, evocando "candidamente l'ispirazione monoteistica dei tre protagonisti" J.E. Carter, M.A. as-Sādāt e M. Begin (cfr. P. Rossano, I papi, la Chiesa e il mondo delle religioni, in Chiesa e Papato nel mondo contemporaneo, a cura di G. Alberigo - A. Riccardi, Roma-Bari 1990, pp. 528 s.). Con lettera agli episcopati argentino e cileno pubblicata il 20 settembre ne incoraggiò gli sforzi tesi a evitare un conflitto tra i due paesi per la questione del canale di Beagle.

G. morì nella notte tra il 28 e il 29 sett. 1978, quasi certamente per una patologia dell'apparato cardiocircolatorio, in circostanze che non sono state ancora completamente chiarite.

Gli scritti di G. sono raccolti in: A. Luciani - Giovanni Paolo I, Opera omnia, a cura del Centro di spiritualità e di cultura Papa Luciani, Padova 1988-89: I, Catechetica in briciole. L'origine dell'anima umana secondo Antonio Rosmini. Illustrissimi; II, Vittorio Veneto: 1959-1962: discorsi, scritti, articoli; III, Vittorio Veneto, 1963-1966…; IV, Vittorio Veneto, 1967-1969…; V, Venezia, 1970-1972…; VI, Venezia, 1973-1974…; VII, Venezia, 1975-1976…; VIII, Venezia, 1977-1978…; IX, Roma, agosto-settembre 1978, appendice, indici.

Fonti e Bibl.: La documentazione inerente a G., quasi tutta fuori consultazione, è conservata principalmente negli archivi delle diocesi di Belluno e Feltre e di Vittorio Veneto, del patriarcato di Venezia, e nell'Archivio segreto Vaticano. V. anche: Boll. ecclesiastico interdiocesano di Belluno e Feltre, XIV (1935) - XXXIX (1959); Boll. ecclesiastico della diocesi di Vittorio Veneto, XLVI (1958) - LVIII (1970); Rivista diocesana del patriarcato di Venezia, LIV (1969) - LXIII (1978); Acta Apostolicae Sedis, LXX (1978), pp. 677-775, 797-903. Tra le biografie dedicate a G.: F.S. Pancheri, Un papa inedito, in Il magistero di A. Luciani. Scritti e discorsi, a cura di A. Cattabiani, Padova 1979, pp. 9-41; L. D'Orazi, Impegno all'umiltà: la vita di papa Luciani, pres. di M. Ducoli, Roma 1987; R. Kummer, Albino Luciani, papa G.: una vita per la Chiesa, Padova 1988; C. Bassotto, "Il mio cuore è ancora a Venezia": Albino Luciani, Venezia [1990]; A. Acerbi, G., in Storia della Chiesa, XXV, 1, La Chiesa del Vaticano II (1958-1978), a cura di M. Guasco - E. Guerriero - F. Traniello, Cinisello Balsamo 1994, pp. 101-117; A. Tornielli - A. Zangrando, Papa Luciani. Il parroco del mondo, Udine 1998. Sull'episcopato a Venezia: A. Niero, A Venezia. Gli anni del patriarcato, in Papa Luciani, 1912-1978. Itinerario di una vita, n. unico di Gente veneta, 1979, pp. 12-26; Id., Il postconcilio nel patriarcato di Venezia (1965-1978), in Rivista del clero italiano, LXXI (1990), 1, pp. 18-36. Sul conclave: B. Lai, Il papa non eletto. G. Siri cardinale di S. Romana Chiesa, Roma-Bari 1993, pp. 262-277; G. Zizola, Il conclave. Storia e segreti. L'elezione papale da s. Pietro a Giovanni Paolo II, Roma 1993, pp. 266-296; P. E. Arns, Un'intuizione confermata, in 30 giorni nella Chiesa e nel mondo, XVI (1998), 7-8, p. 32; A. Lorscheider, Un'umanità non di facciata, ibid., pp. 24-28; H. Thiandoum, Tre papi e un orientamento fondamentale comune, ibid., pp. 30-33. Sul pontificato: E. Marcucci - C. Napoli, G. papa per 33 giorni, pres. di G. Selva, interventi di G. Gonella e B. Sorge, Bologna 1978; J. Chelini, Les nouveaux papes de Jean XXIII à Jean-Paul II, 1958-1978, presentaz. di R. Etchegaray, Paris 1979, pp. 230-249; J. Lortz, Storia della Chiesa considerata in prospettiva di storia delle idee, II, Evo moderno, Roma 1980, pp. 676 ss.; P. Poupard, Un pape pour quoi faire? De saint Pierre à Jean-Paul II, Paris 1980, pp. 257-270; G. Nicolini, Trentatré giorni un pontificato, Roma 1983; A. Riccardi, Il potere del papa da Pio XII a Giovanni Paolo II, Roma-Bari 1993, pp. 343 ss.; G. Nicolini, Papa Luciani, Gorle 1995. Sulla morte: J. Cornwell, Un ladro nella notte. La morte di papa G., Napoli 1990; Diz. stor. del movimento cattolico in Italia, 1860-1980, II, I protagonisti, pp. 255 s.; F. Gligora - B. Catanzaro, Storia dei papi e degli antipapi da s. Pietro a G., pp. 1155-1164; Diz. storico del Papato, pp. 663 s.

SOURCE : https://www.treccani.it/enciclopedia/giovanni-paolo-i-papa_(Dizionario-Biografico)

HEILIGE MESSE MIT SELIGSPRECHUNG DES DIENERS GOTTES PAPST JOHANNES PAUL I.

PREDIGT VON PAPST FRANZISKUS

Petersplatz

23. Sonntag im Jahreskreis, 4. September 2022

Jesus ist auf dem Weg nach Jerusalem, und im heutigen Evangelium heißt es, dass viele Menschen ihn begleiteten (vgl. Lk 14,25). Mit ihm gehen bedeutet, ihm nachfolgen, sein Jünger werden. Doch der Herr wendet sich an diese Menschen mit einer wenig ansprechenden und sehr anspruchsvollen Rede: Man kann nicht sein Jünger sein, wenn man ihn nicht mehr liebt als die, die einem nahestehen, wenn man nicht sein Kreuz trägt, wenn man sich nicht von den irdischen Gütern löst (vgl. V. 26-27.33). Warum richtet sich Jesus mit solchen Worten an die Menge? Welche Bedeutung haben diese Ermahnungen? Wir wollen versuchen, auf diese Fragen zu antworten.

Wir sehen zunächst eine große Menschenmenge, viele Leute, die Jesus folgen. Wir können uns vorstellen, dass viele von seinen Worten fasziniert waren und über die Taten, die er vollbrachte, staunten. Sie sahen in ihm eine Hoffnung für ihre Zukunft. Was hätte ein Lehrer der damaligen Zeit getan, oder – so können wir weiter fragen – was würde eine schlaue Führungspersönlichkeit tun, wenn sie erkennt, dass sie in der Lage ist, mit ihren Worten und ihrem Charisma die Massen anzuziehen und große Zustimmung zu finden? So ist es auch heute: Besonders in Zeiten privater und gesellschaftlicher Krisen, wenn wir verstärkt anfällig sind für Wutgefühle oder Angst vor etwas haben, das unsere Zukunft bedroht, werden wir verletzlicher; und so lassen wir uns von Gefühlen mitreißen und verlassen uns dann auf der Welle der Emotionen auf diejenigen, die es mit Geschick und List verstehen, diese Situation auszunutzen, indem sie die Ängste der Gesellschaft missbrauchen und versprechen, sie seien die „Heilsbringer“, die die Probleme beheben würden, während sie in Wirklichkeit ihr eigenes Ansehen und ihre eigene Macht, ihr eigenes Erscheinungsbild, ihre eigene Fähigkeit, die Dinge zu kontrollieren, vergrößern wollen.

Das Evangelium sagt uns, dass Jesus nichts dergleichen tut. Gottes Stil ist anders. Es ist wichtig, den Stil Gottes zu verstehen, zu verstehen, wie er handelt. Gott handelt auf eine gewisse Weise und dieser Stil Gottes ist anders als die Haltung dieser Leute, denn er nutzt unsere Nöte nicht aus, er nutzt unsere Schwächen nicht, um sich selbst zu erhöhen. Er, der uns nicht mit Täuschungen betören und auch keine billigen Freuden anbieten will, ist nicht an riesigen Menschenmassen interessiert. Er huldigt nicht den Zahlen, sucht nicht nach Konsens, ist kein Götzendiener des persönlichen Erfolgs. Im Gegenteil, es scheint ihn zu beunruhigen, wenn die Menschen ihm mit Euphorie und leichtfertiger Begeisterung folgen. Anstatt sich von der Faszination der Popularität beeindrucken zu lassen – denn Popularität fasziniert – bittet er alle, die Gründe, für ihre Nachfolge und die damit verbundenen Konsequenzen sorgfältig zu prüfen. Viele aus dieser Menge sind Jesus vielleicht nur deshalb gefolgt, weil sie hofften, dass er ein Führer sei, der sie von ihren Feinden befreien würde, einer, der die Herrschaft erringen würde und sie daran teilhaben ließe, oder einer, der durch Wunder die Probleme von Hunger und Krankheit lösen würde. Man kann in der Tat aus verschiedenen Gründen dem Herrn folgen, und einige, das müssen wir anerkennen, sind weltlich: hinter einem perfekten religiösen Auftreten kann sich die bloße Befriedigung der eigenen Bedürfnisse verbergen, das Streben nach persönlichem Prestige, der Wunsch, eine bestimmte Rolle zu spielen, alles zu kontrollieren, die Lust, Räume zu besetzen und Privilegien zu erhalten, das Streben nach Anerkennung und vieles mehr. Das gibt es auch heute unter den Christen. Aber das ist nicht der Stil Jesu. Und das darf auch nicht der Stil des Jüngers und der Kirche sein. Wenn einer Jesus mit solchen persönlichen Interessen folgt, hat er sich verirrt.

Der Herr verlangt eine andere Einstellung. Ihm nachzufolgen bedeutet nicht, in einen Hofstaat aufgenommen zu werden oder an einem Triumphzug teilzunehmen, und es ist auch keine Lebensversicherung. Im Gegenteil, es bedeutet, auch das Kreuz zu tragen (vgl. Lk 14,27), also wie er selbst die eigenen Lasten und die Lasten der anderen auf sich zu nehmen, das eigene Leben zu einer Gabe zu machen – nicht zu einem Besitz – und es hinzugeben in Nachahmung seiner großzügigen und barmherzigen Liebe zu uns. Dies sind Entscheidungen, die die gesamte Existenz betreffen; deshalb will Jesus, dass der Jünger dieser Liebe nichts vorzieht, nicht einmal die wichtigsten Beziehungen und den größten Besitz.

Aber dazu müssen wir mehr auf ihn schauen als auf uns selbst, müssen wir vom Gekreuzigten lernen, was es bedeutet zu lieben. Dort sehen wir die Liebe, die sich ganz hingibt, ohne Maß und ohne Grenzen. Die Liebe kennt kein Maß. »Wir sind«, sagte Papst Johannes Paul I., »das Ziel der unvergänglichen Liebe Gottes« (Angelus, 10. September 1978). Sie ist unvergänglich: Sie versagt sich nie unserem Leben, sie leuchtet uns und erhellt selbst die dunkelsten Nächte. Und so sind wir mit Blick auf das Kreuz aufgerufen, dieser Liebe gerecht zu werden und uns von unseren verzerrten Vorstellungen von Gott und unserer Verschlossenheit zu reinigen, ihn und die anderen zu lieben – in der Kirche und in der Gesellschaft, auch die, die nicht so denken wie wir, ja sogar unsere Feinde.

Lieben, auch wenn es das Kreuz des Opfers, des Schweigens, des Unverständnisses und der Einsamkeit kostet, auch wenn man behindert und verfolgt wird. So lieben, auch wenn es viel kostet, denn – so sagte wiederum der selige Johannes Paul I. – wenn du den gekreuzigten Jesus küssen willst, ist das »nur möglich, wenn du dich über das Kreuz beugst und dich von den Dornen der Krone, die der Herr auf dem Haupt hat, stechen lässt« (Generalaudienz, 27. September 1978). Liebe bis zum Ende, mit all ihren Dornen: keine halben Sachen, keine Bequemlichkeiten oder ein ruhiges Leben. Wenn wir nicht nach mehr streben, wenn wir keine Risiken eingehen, wenn wir uns mit einem „Rosenwasser-Glauben“ begnügen, dann sind wir – sagt Jesus – wie diejenigen, die einen Turm bauen wollen, aber die Mittel dazu schlecht kalkulieren; sie legen das Fundament, können den Bau dann aber nicht fertigstellen (vgl. V. 29). Wenn wir aus Angst, uns selbst zu verlieren, darauf verzichten, uns hinzugeben, lassen wir die Dinge unvollendet: unsere Beziehungen, unsere Arbeit, die uns anvertraute Verantwortung, unsere Träume, selbst unseren Glauben. Und so leben wir am Ende nur halbherzig – und wie viele Menschen leben halbherzig, auch wir sind oft in der Versuchung, halbherzig zu leben – ohne jemals den entscheidenden Schritt zu tun – das bedeutet „halbherzig leben“. So starten wir nie richtig durch, so gehen wir für das Gute nie ein Risiko ein und setzen uns nie wirklich für andere ein. Jesus verlangt dies von uns: Lebe das Evangelium und du wirst wahrhaft leben, nicht halb, sondern ganz und gar. Lebe das Evangelium, lebe das Leben, ohne Kompromisse.

Brüder und Schwestern, so hat der neue Selige gelebt: in der Freude des Evangeliums, ohne Kompromisse, liebend bis zum Ende. Er verkörperte die Armut des Jüngers, die nicht nur darin besteht, sich von den materiellen Gütern zu lösen, sondern vor allem darin, der Versuchung zu widerstehen, sich selbst in den Mittelpunkt zu stellen und den eigenen Ruhm zu suchen. Er war, ganz im Gegenteil, ein sanftmütiger und demütiger Hirte nach dem Vorbild Jesu. Er betrachtete sich selbst als den Staub, in den Gott schreiben wollte (vgl. A. Luciani/Giovanni Paolo I, Opera omnia, Padova 1988, vol. II, 11). Deshalb sagte er: »Der Herr hat so sehr empfohlen: Seid demütig. Auch wenn ihr Großes geleistet habt, sagt: wir sind unnütze Knechte« (Generalaudienz, 6. September 1978).

Mit seinem Lächeln gelang es Papst Johannes Paul I., die Güte des Herrn zu vermitteln. Schön ist eine Kirche mit einem heiteren Gesicht, mit einem gelassenen Gesicht, mit einem lächelnden Gesicht, eine Kirche, die ihre Türen nie verschließt, die die Herzen nicht verbittert, die nicht jammert und keinen Groll hegt, die nicht zornig und unduldsam ist, die sich nicht mürrisch zeigt, die nicht an Nostalgie leidet und in eine Rückwärtsgewandtheit verfällt. Bitten wir diesen unseren Vater und Bruder, dass er uns dies „Lächeln der Seele“ erwirke, das ehrliche und aufrichtige Lächeln der Seele. Bitten wir mit seinen Worten um das, worum er selbst zu bitten pflegte: »Herr, nimm mich, wie ich bin, mit meinen Fehlern, mit meinen Mängeln, doch lass mich werden, wie du mich haben willst« (Generalaudienz, 13. September 1978). Amen.

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SOURCE : https://www.vatican.va/content/francesco/de/homilies/2022/documents/20220904-omelia-beatificazione-gpi.html

SANTA MISA Y BEATIFICACIÓN DEL SIERVO DE DIOS EL SUMO PONTÍFICE JUAN PABLO I

HOMILÍA DEL SANTO PADRE FRANCISCO

Plaza de San Pedro

XXIII domingo del Tiempo Ordinario, 4 de septiembre de 2022

Jesús estaba en camino hacia Jerusalén y el Evangelio de hoy dice que junto con Él «iba un gran gentío» (Lc 14,25). Ir con Jesús significa seguirlo, es decir, ser sus discípulos. Sin embargo, a estas personas el Señor les hace un discurso poco atractivo y muy exigente: el que no lo ama más que a sus seres queridos, el que no carga con su cruz, el que no renuncia a todo lo que posee no puede ser su discípulo (cf. vv. 26-27.33). ¿Por qué Jesús dirige esas palabras a la multitud? ¿Cuál es el significado de sus advertencias? Intentemos responder a estas preguntas.

En primer lugar, vemos una muchedumbre numerosa, mucha gente que sigue a Jesús. Podemos imaginar que muchos habían quedado fascinados por sus palabras y asombrados por los gestos que realizó; y, por tanto, habían visto en Él una esperanza para su futuro. ¿Qué habría hecho cualquier maestro de aquella época, o —podemos preguntarnos incluso— qué habría hecho un líder astuto al ver que sus palabras y su carisma atraían a las multitudes y aumentaban su popularidad? Sucede también hoy, especialmente en los momentos de crisis personal y social, cuando estamos más expuestos a sentimientos de rabia o tenemos miedo por algo que amenaza nuestro futuro, nos volvemos más vulnerables; y, así, dejándonos llevar por las emociones, nos ponemos en las manos de quien con destreza y astucia sabe manejar esa situación, aprovechando los miedos de la sociedad y prometiéndonos ser el “salvador” que resolverá los problemas, mientras en realidad lo que quiere es que su aceptación y su poder aumenten, su imagen, su capacidad de tener las cosas bajo control.

El Evangelio nos dice que Jesús no actúa de ese modo. El estilo de Dios es distinto. Es importante comprender el estilo de Dios, cómo actúa Dios. Dios actúa de acuerdo a un estilo, y el estilo de Dios es diferente del que sigue este tipo de personas, porque Él no instrumentaliza nuestras necesidades, no usa nunca nuestras debilidades para engrandecerse a sí mismo. Él no quiere seducirnos con el engaño, no quiere distribuir alegrías baratas ni le interesan las mareas humanas. No profesa el culto a los números, no busca la aceptación, no es un idólatra del éxito personal. Al contrario, parece que le preocupa que la gente lo siga con euforia y entusiasmos fáciles. De esta manera, en vez de dejarse atraer por el encanto de la popularidad —porque la popularidad encanta—, pide que cada uno discierna con atención las motivaciones que le llevan a seguirlo y las consecuencias que eso implica. Quizá muchos de esa multitud, en efecto, seguían a Jesús porque esperaban que fuera un jefe que los liberara de sus enemigos, alguien que conquistara el poder y lo repartiera con ellos; o bien, uno que, haciendo milagros, resolviera los problemas del hambre y las enfermedades. De hecho, se puede ir en pos del Señor por varias razones, y algunas, debemos reconocerlo, son mundanas. Detrás de una perfecta apariencia religiosa se puede esconder la mera satisfacción de las propias necesidades, la búsqueda del prestigio personal, el deseo de tener una posición, de tener las cosas bajo control, el ansia de ocupar espacios y obtener privilegios, y la aspiración de recibir reconocimientos, entre otras cosas. Esto sucede hoy entre los cristianos. Pero este no es el estilo de Jesús. Y no puede ser el estilo del discípulo y de la Iglesia. Si alguien sigue a Jesús con dichos intereses personales, se ha equivocado de camino.

El Señor pide otra actitud. Seguirlo no significa entrar en una corte o participar en un desfile triunfal, y tampoco recibir un seguro de vida. Al contrario, significa cargar la cruz (cf. Lc 14,27). Es decir, tomar como Él las propias cargas y las cargas de los demás, hacer de la vida un don, no una posesión, gastarla imitando el amor generoso y misericordioso que Él tiene por nosotros. Se trata de decisiones que comprometen la totalidad de la existencia; por eso Jesús desea que el discípulo no anteponga nada a este amor, ni siquiera los afectos más entrañables y los bienes más grandes.

Pero para hacer esto es necesario mirarlo más a Él que a nosotros mismos, aprender a amar, obtener ese amor del Crucificado. Allí vemos el amor que se da hasta el extremo, sin medidas y sin límites. La medida del amor es amar sin medidas. Nosotros mismos —dijo el Papa Luciani— «somos objeto, por parte de Dios, de un amor que nunca decae» (Ángelus, 10 septiembre 1978). Que nunca decae, es decir, que no se eclipsa nunca en nuestra vida, que resplandece sobre nosotros y que ilumina también las noches más oscuras. Y entonces, mirando al Crucificado, estamos llamados a la altura de ese amor: a purificarnos de nuestras ideas distorsionadas sobre Dios y de nuestras cerrazones, a amarlo a Él y a los demás, en la Iglesia y en la sociedad, también a aquellos que no piensan como nosotros, e incluso a los enemigos.

Amar; aunque cueste la cruz del sacrificio, del silencio, de la incomprensión y de la soledad, aunque nos pongan trabas y seamos perseguidos; amar así, incluso a este precio. Porque —como dijo también el Beato Juan Pablo I— si quieres besar a Jesús crucificado «no puedes por menos de inclinarte hacia la cruz y dejar que te puncen algunas espinas de la corona, que tiene la cabeza del Señor» (Audiencia General, 27 septiembre 1978). El amor hasta el extremo, con todas sus espinas; no las cosas hechas a medias, las componendas o la vida tranquila. Si no apuntamos hacia lo alto, si no arriesgamos, si nos contentamos con una fe al agua de rosas, somos —dice Jesús— como el que quiere construir una torre, pero no calcula bien los medios para hacerlo; éste “pone los cimientos” y después “no puede terminar el trabajo” (cf. v. 29). Si, por miedo a perdernos, renunciamos a darnos, dejamos las cosas incompletas: las relaciones, el trabajo, las responsabilidades que se nos encomiendan, los sueños, y también la fe. Y entonces acabamos por vivir a medias —y cuánta gente vive a medias, también nosotros a veces tenemos la tentación de vivir a medias—; sin dar nunca el paso decisivo —esto significa vivir a medias—, sin despegar, sin apostar todo por el bien, sin comprometernos verdaderamente por los demás. Jesús nos pide esto: vive el Evangelio y vivirás la vida, no a medias sino hasta el extremo. Vive el Evangelio, vive la vida, sin concesiones.

Hermanos, hermanas, el nuevo beato vivió de este modo: con la alegría del Evangelio, sin concesiones, amando hasta el extremo. Él encarnó la pobreza del discípulo, que no implica sólo desprenderse de los bienes materiales, sino sobre todo vencer la tentación de poner el propio “yo” en el centro y buscar la propia gloria. Por el contrario, siguiendo el ejemplo de Jesús, fue un pastor apacible y humilde. Se consideraba a sí mismo como el polvo sobre el cual Dios se había dignado escribir (cf. A. Luciani/Juan Pablo I, Opera omnia, Padua 1988, vol. II, 11). Por eso, decía: «¡El Señor nos ha recomendado tanto que seamos humildes! Aun si habéis hecho cosas grandes, decid: siervos inútiles somos» (Audiencia General, 6 septiembre 1978).

Con su sonrisa, el Papa Luciani logró transmitir la bondad del Señor. Es hermosa una Iglesia con el rostro alegre, el rostro sereno, el rostro sonriente, una Iglesia que nunca cierra las puertas, que no endurece los corazones, que no se queja ni alberga resentimientos, que no está enfadada, no es impaciente, que no se presenta de modo áspero ni sufre por la nostalgia del pasado cayendo en el “involucionismo”. Roguemos a este padre y hermano nuestro, pidámosle que nos obtenga “la sonrisa del alma”, que es transparente, que no engaña: la sonrisa del alma. Supliquemos, con sus palabras, aquello que él mismo solía pedir: «Señor, tómame como soy, con mis defectos, con mis faltas, pero hazme como tú me deseas» (Audiencia General, 13 septiembre 1978). Amén.

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SOURCE : https://www.vatican.va/content/francesco/es/homilies/2022/documents/20220904-omelia-beatificazione-gpi.html

SANTA MISSA E BEATIFICAÇÃO DO SERVO DE DEUS O PAPA JOÃO PAULO I



HOMILIA DO PAPA FRANCISCO

Praça São Pedro

XXIII Domingo do Tempo Comum, 4 de setembro de 2022

Jesus vai a caminho de Jerusalém e, como diz o Evangelho de hoje, «seguiam com Ele grandes multidões» (Lc 14, 25). Caminhar com Ele significa segui-Lo, isto é, tornar-se discípulo. E, contudo, a estas pessoas o Senhor faz um discurso pouco atraente e muito exigente: não pode ser seu discípulo quem não O ama mais do que aos seus entes queridos, quem não carrega a sua cruz, quem não renuncia aos bens terrenos (cf. 14, 26-27.33). Porque é que Jesus dirige tais palavras à multidão? Qual é o significado das suas advertências? Tentemos responder a estas questões.

Em primeiro lugar, vemos muitas pessoas, uma multidão numerosa que segue Jesus. Podemos imaginar que muitos ficaram fascinados pelas suas palavras e maravilhados com os gestos que realizava; e, por isso, terão visto n’Ele uma esperança para o próprio futuro. Que teria feito qualquer outro mestre de então, ou – podemos ainda interrogar-nos – que faria um líder astuto ao ver que as suas palavras e o seu carisma atraíam as multidões e faziam crescer o consenso no seio delas? Como sucede hoje, especialmente nos momentos de crise pessoal e social em que estamos mais expostos a sentimentos de ira ou temos medo de qualquer coisa que ameaça o nosso futuro, ficamos mais vulneráveis e assim, na onda da emoção, confiamo-nos a quem com sagácia e astúcia sabe cavalgar esta situação, aproveitando-se dos temores da sociedade e prometendo ser o «salvador» que resolverá os problemas, quando, na realidade, o que deseja é aumentar a sua popularidade e o próprio poder, a sua própria imagem, a própria capacidade de controlar as coisas.

O Evangelho diz-nos que Jesus não procede assim. O estilo de Deus é diferente. É importante compreender o estilo de Deus, compreender como age Deus. Deus age segundo um estilo, e o estilo de Deus é diverso do estilo de tais pessoas, porque Ele não instrumentaliza as nossas necessidades, nunca Se aproveita das nossas fraquezas para se engrandecer a Si mesmo. A Ele, que não nos quer seduzir com o engano nem quer distribuir alegrias fáceis, não interessam as multidões oceânicas. Não tem a paixão dos números, não busca consensos, nem é um idólatra do sucesso pessoal. Pelo contrário, parece preocupar-Se quando as pessoas O seguem com euforia e fáceis entusiasmos. Assim, em vez de Se deixar atrair pelo fascínio da popularidade – porque a popularidade fascina –, pede a cada um para discernir cuidadosamente os motivos por que O segue e as consequências que isso acarreta. De facto, naquela multidão havia muitos que talvez seguissem Jesus, porque esperavam que Ele fosse um chefe que os libertaria dos inimigos, alguém que conquistaria o poder e o partilharia com eles; ou então alguém que, realizando milagres, resolveria os problemas da fome e das doenças. Com efeito, pode-se seguir o Senhor por várias razões, e algumas destas –admitamo-lo – são mundanas: por trás duma fachada religiosa perfeita pode-se esconder a mera satisfação das próprias necessidades, a busca do prestígio pessoal, o desejo de aceder a um cargo, de ter as coisas sob controle, o desejo de ocupar espaço e obter privilégios, a aspiração de receber reconhecimentos, e muito mais. Ainda hoje sucede isto entre os cristãos. Mas este não é o estilo de Jesus; nem pode ser o estilo do discípulo e da Igreja. Se alguém segue Cristo movido por tais interesses pessoais, enganou-se no caminho.

O Senhor pede um comportamento diferente: segui-Lo não significa entrar na corte, nem participar num cortejo triunfal, nem mesmo garantir-se um seguro de vida. Pelo contrário, significa «tomar a própria cruz» (Lc 14, 27): como Ele, carregar os pesos próprios e os pesos alheios, fazer da vida um dom, não uma posse, gastá-la imitando o amor magnânimo e misericordioso que Ele tem por nós. Trata-se de opções que comprometem a totalidade da existência; por isso, Jesus deseja que o discípulo nada anteponha a este amor, nem sequer os afetos mais queridos ou os bens maiores.

Para o conseguir, porém, é preciso olhar mais para Ele do que para nós próprios, aprender o amor que brota do Crucificado. N’Ele vemos um amor que se dá até ao fim, sem medida nem fronteiras. A medida do amor é amar sem medida. Nós mesmos – dizia o Papa Luciani – «somos objeto, da parte de Deus, dum amor que não se apaga» (Angelus, 10/IX/1978). Não se apaga: nunca se eclipsa da nossa vida, resplandece sobre nós e ilumina até as noites mais escuras. Ora, olhando para o Crucificado, somos chamados às alturas daquele amor: somos chamados a purificar-nos das nossas ideias erradas sobre Deus e dos nossos fechamentos, a amá-Lo a Ele e aos outros, na Igreja e na sociedade, incluindo aqueles que não pensam como nós e até os próprios inimigos.

Amar, ainda que custe a cruz do sacrifício, do silêncio, da incompreensão, da solidão, da contrariedade e da perseguição. Amar assim, inclusive a este preço, porque – dizia o Beato João Paulo I – se queres beijar Jesus crucificado, «não o podes fazer sem te debruçares sobre a cruz e deixar que te fira algum espinho da coroa, que está na cabeça do Senhor» (Audiência Geral, 27/IX/1978). O amor até ao extremo, com todos os seus espinhos: e não as coisas a meio, as acomodações ou a vida tranquila. Se não apontarmos para o alto, se não arriscarmos, se nos contentarmos com uma fé superficial, somos – diz Jesus – como quem deseja construir uma torre, mas não calculou bem os meios para a fazer: «assenta os alicerces» e, depois, «não a pode acabar» (Lc 14, 29). Se, por medo de nos perdermos, renunciamos a dar-nos, deixamos inacabadas as coisas – os relacionamentos, o trabalho, as responsabilidades que nos estão confiadas, os sonhos, e até a fé –, então acabamos por viver a meias. E quantas pessoas vivem a meias! Também nós muitas vezes temos a tentação de viver a meias, sem nunca dar o passo decisivo (isto é viver a meias), sem levantar voo, sem arriscar pelo bem, sem nos empenharmos verdadeiramente pelos outros. Jesus pede-nos isto: vive o Evangelho e viverás a vida, não a meias, mas até ao fundo. Vive o Evangelho, vive a vida, sem cedências.

Irmãos, irmãs, o novo Beato viveu assim: na alegria do Evangelho, sem cedências, amando até ao extremo. Encarnou a pobreza do discípulo, que não é apenas desapegar-se dos bens materiais, mas sobretudo vencer a tentação de me colocar a mi mesmo no centro e procurar a glória própria. Ao contrário, seguindo o exemplo de Jesus, foi pastor manso e humilde. Considerava-se a si mesmo como o pó sobre o qual Deus Se dignara escrever (cf. A. Luciani/João Paulo I, Opera Omnia, Pádua 1988, vol. II, 11). Nesta linha, exclamava: «O Senhor tanto recomendou: sede humildes! Mesmo que tenhais feito grandes coisas, dizei: “somos servos inúteis”» (Audiência Geral, 6/IX/1978).

Com o sorriso, o Papa Luciani conseguiu transmitir a bondade do Senhor. É bela uma Igreja com o rosto alegre, o rosto sereno, o rosto sorridente, uma Igreja que nunca fecha as portas, que não exacerba os corações, que não se lamenta nem guarda ressentimentos, que não é bravia nem impaciente, não se apresenta com modos rudes, nem padece de saudades do passado, caindo no retrogradismo. Rezemos a este nosso pai e irmão e peçamos-lhe que nos obtenha «o sorriso da alma», um sorriso transparente, que não engana: o sorriso da alma. Servindo-nos das suas palavras, peçamos o que ele próprio costumava pedir: «Senhor, aceitai-me como sou, com os meus defeitos, com as minhas faltas, mas fazei que me torne como Vós desejais» (Audiência Geral, 13/IX/1978). Amen.

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https://www.vatican.va/content/john-paul-i/fr.html

Il Museo Albino Luciani : https://www.musal.it/musal/

Fondazione Vaticana Giovanni Paolo I : https://www.musal.it/fondazione-vaticana/

Voir aussi : http://laviedesparoisses.over-blog.com/article-le-pape-jean-paul-1er-124830060.html