Bienheureux
Etienne Vincent Frelichowski
Prêtre polonais et
martyr (✝ 1945)
Étienne-Vincent
Frelichowski, né en 1913, arrêté par les nazis en 1939, il a été emprisonné
dans plusieurs camps et sut rester témoin de paix et de charité. Il mourut du
typhus en 1945.
"'Heureux les artisans de paix'. La dignité de cette qualification revient
à juste titre à Dom Stefan Wincenty Frelichowski, élevé aujourd'hui à la gloire
des autels. En effet, toute sa vie est comme un miroir dans lequel se reflète
la splendeur de cette philosophie du Christ, selon laquelle le bonheur
véritable n'atteint que celui qui, en union avec Dieu, devient un homme de
paix, est un artisan de paix et apporte la paix aux autres." ... "En
tant que prêtre, il avait toujours conscience d'être le témoin d'une grande
Cause, et dans le même temps il servait les hommes avec une profonde humilité.
Grâce à la bonté, à la douceur et à la patience, il rallia de nombreuses
personnes au Christ, au cours des circonstances tragiques de la guerre et de
l'occupation."
Au camp de concentration de Dachau en Bavière, l’an 1945, le
bienheureux Étienne Frelichowski, prêtre et martyr. Il fut déporté dans
diverses prisons mais ne fléchit jamais de la foi ni de ses devoirs de pasteur.
Il subit de longues épreuves et succomba à la maldie contractée en assistant
des codétenus malades.
Martyrologe
romain
Stefan
Wincenty Frelichowski
1913-1945
Né le 22 janvier 1913 à Chełmża (Pologne),
Stefan fut le troisième des six enfants de Ludwik Frelichowski et Marta
Olszewska : trois garçons (Czeslaw, Leonard, Stefan Wincenty) et trois filles
(Eleonora, Stefania, Marta). Les parents tiennent une boutique de
boulangerie-pâtisserie.
Stefan fut dès l’âge de neuf ans un fidèle
servant de messe dans sa paroisse.
En 1927, il entre chez les Scouts, qui seront un
peu sa seconde famille : bientôt chef de troupe, il continuera à participer aux
randonnées des Scouts durant ses années de grand Séminaire. Il était encore
aumônier des Scouts après son ordination sacerdotale, et responsable des Scouts
pour toute la Poméranie à partir de 1938.
Membre actif de la congrégation mariale de
Chełmża, il entra au séminaire de Pelpin en 1931 et fut ordonné prêtre en 1937.
Il travailla énergiquement dans le Mouvement
de tempérance, qui militait
contre l’alcoolisme.
Il fut d’abord secrétaire personnel de l’évêque
de Pelpin, puis exerça le ministère sacerdotal à Toruń, tout en continuant des
études à l’université de Lwów (l’actuelle Lviv en Ukraine). Il s’occupait
activement des enfants et des jeunes, tout en organisant la presse paroissiale
et en visitant les malades.
Il fut activement recherché par la Gestapo, car
ses activités lui donnaient une grande influence sur la jeunesse.
Arrêté par la Gestapo une première fois le 11
septembre 1939 puis libéré, de nouveau arrêté le 18 octobre avec plusieurs
centaines de personnes, il fut successivement interné dans les camps de
concentration de Stutthof, Grenzdorf, Sachsenhausen et Dachau : là, il se
dépensa à organiser en secret la prière et la célébration de la messe, confessant
et donnant la communion aux prisonniers.
C’est dans ce dernier camp qu’il mourut du
typhus, le 23 février 1945, peu de temps avant la fin de la guerre, dans sa
trente-troisième année.
Les autorités du camp firent brûler son corps.
Stefan Wincenty Frelichowski est le céleste
Patron des Scouts de Pologne.
Il a été béatifié en 1999.
MESSE DE BÉATIFICATION DE DOM
STEFAN WINCENTY FRELICHOWSKI
HOMÉLIE DU SAINT PÈRE JEAN-PAUL
II
7 juin 1999, Torun (Pologne)
1. «Cœur de Jésus, notre paix et réconciliation,
aie pitié de nous»
Nous nous inclinons avec foi devant le grand
mystère de l'amour du Divin Cœur et nous voulons lui rendre honneur et gloire.
Ave Jésus, ave Divin Cœur du Fils de l'homme, qui a tant aimé les hommes.
Je rends grâce à Dieu, car il m'est aujourd'hui
donné de visiter le jeune diocèse de Torun et de louer, avec vous, le Très
Saint Cœur du Sauveur. Je remercie avec joie la Divine Providence pour le don
d'un nouveau bienheureux, le prêtre et martyr Stefan Wincenty Frelichowski,
témoin héroïque de l'amour dont un pasteur est capable. Je salue toutes les
personnes présentes à cette célébration du mois de juin. Je salue de façon
particulière Mgr Andrzej, pasteur de l'Eglise de Torun, l'Evêque auxiliaire
Jan, le clergé, les personnes consacrées et tout le Peuple de Dieu sur cette
terre. Je salue Torun, ville chère à mon cœur, et la belle Poméranie sur la
Vistule. Je suis heureux d'avoir pu me rendre dans votre ville, rendue célèbre
par Nicolas Copernic. Torun est également connue grâce aux efforts entrepris au
cours de l'histoire en faveur de la paix. Ce fut précisément en ce lieu que
l'on réussit par deux fois à conclure des traités de paix, qui dans l'histoire
reçurent le nom de Paix de Torun. C'est également dans cette ville qu'eut lieu
la rencontre des représentants des catholiques, des luthériens et des
calvinistes de toute l'Europe, qui reçut le nom de Colloquium
Charitativum, c'est-à-dire «Colloque fraternel». Les paroles suivantes du
Psalmiste acquièrent ici une éloquence particulière: «Pour l'amour de mes
frères, de mes amis, laisse-moi dire: paix sur toi! Pour l'amour de la maison
de Yahvé notre Dieu, je prie pour ton bonheur!» (Ps 121 [122],
8-9).
2. «Cœur de Jésus, notre paix et réconciliation»
Voici le Cœur du Rédempteur, signe lisible de son amour invincible et source
intarissable d'une paix véritable. En Lui «habite corporellement toute la
plénitude de la divinité» (Col 2, 9). La paix apportée sur la terre
par le Christ, provient précisément de cette Plénitude et de cet Amour. C'est
un don de Dieu qui aime, qui a aimé l'homme dans le cœur de son Fils unique.
«Il est notre paix» (cf. Ph 2, 14), s'exclame saint Paul. Oui,
Jésus est la paix, il est notre réconciliation. C'est Lui qui a fait
disparaître l'inimitié, née après le péché de l'homme et qui a réconcilié tous
les hommes avec le Père, à travers sa mort sur la Croix. Sur le Golgotha, le
Cœur de Jésus fut transpercé par une lance en signe de don total de soi, de cet
amour oblatif et salvifique avec lequel «il nous aima jusqu'à la fin» (cf. Jn 13,
1), jetant les bases de l'amitié de Dieu avec les hommes. Voilà pourquoi la
paix du Christ est différente de celle imaginée par le monde. Au Cénacle, avant
sa mort, s'adressant aux Apôtres, le Christ dit clairement: «Je vous laisse la
paix; c'est ma paix que je vous donne; je ne vous la donne pas comme le monde
la donne» (Jn 14, 27). Alors que les hommes entendaient la paix au
niveau temporel et extérieur tout d'abord, le Christ dit qu'elle naît de
l'ordre surnaturel, qu'elle est le résultat de l'union avec Dieu dans l'amour.
L'Eglise vit sans cesse de l'Evangile de la paix. Elle l'annonce à tous les
peuples et à toutes les nations. Elle indique inlassablement les voies de la
paix et de la réconciliation. Elle introduit la paix en abattant les murs des
préjugés et de l'hostilité entre les hommes. Elle le fait tout d'abord au moyen
du Sacrement de la Pénitence et de la Réconciliation: en apportant la grâce de
la miséricorde divine et du pardon, elle arrive aux racines mêmes des angoisses
humaines, elle guérit les consciences blessées par le péché, de façon à ce que
l'homme éprouve le réconfort intérieur et devienne porteur de paix. L'Eglise
partage également la paix dont elle fait elle-même l'expérience chaque jour
dans l'Eucharistie. L'Eucharistie est le sommet de notre paix. En elle
s'accomplit le sacrifice de la réconciliation avec Dieu et avec les frères; en
elle retentit la Parole de Dieu qui annonce la paix; en elle s'élève
incessamment la prière: «Agneau de Dieu, qui enlève les péchés du monde, prends
pitié de nous». Dans l'Eucharistie nous recevons le don du Christ lui-même, qui
s'offre et devient notre paix. Alors, avec une clarté particulière, nous
ressentons le fait que cette paix ne peut pas être donnée par le monde, car il
ne la connaît pas (cf. Jn 14, 27). Nous louons aujourd'hui la
paix de notre Seigneur Jésus-Christ; la paix qu'il a accordée à tous ceux qui
Le rencontrèrent au cours de sa vie terrestre. La paix avc laquelle il salua
joyeusement les disciples après sa résurrection.
3. «Heureux les artisans de paix, car ils seront
appelés fils de Dieu» (Mt 5, 9).
C'est ce que nous dit le Christ dans le discours de
la montagne. Du plus profond de son cœur qui aime, il exprime le désir de notre
bonheur. Le Christ sait que le bonheur suprême est l'union avec Dieu qui fait
de l'homme un fils de Dieu. Parmi les diverses voies qui conduisent à la
plénitude du bonheur, il indique également celle qui passe à travers l'action
en faveur de la paix et son partage avec les autres. Les hommes de paix sont
dignes du nom de fils de Dieu. Jésus qualifie d'«heureuses» les personnes de ce
genre.
«Heureux les artisans de paix». La dignité de cette
qualification revient à juste titre à Dom Stefan Wincenty Frelichowski, élevé
aujourd'hui à la gloire des autels. En effet, toute sa vie est comme un miroir
dans lequel se reflète la splendeur de cette philosophie du Christ, selon
laquelle le bonheur véritable n'atteint que celui qui, en union avec Dieu,
devient un homme de paix, est un artisan de paix et apporte la paix aux autres.
Ce prêtre de Torun, qui exerça son service pastoral pendant moins de huit ans,
a donné un témoignage tangible du don de soi à Dieu et aux hommes. En vivant de
Dieu, dès les premières années du sacerdoce, avec la richesse de son charisme
sacerdotal il se rendait partout où il était nécessaire d'apporter la grâce du
salut. Il apprenait les secrets de l'âme humaine et adaptait les méthodes de la
pastorale aux nécessités de chaque homme qu'il rencontrait. Il avait puisé
cette capacité à l'école du scoutisme, où il avait acquis une sensibilité
particulière aux besoins des autres et il la développa constamment dans
l'esprit de la parabole du Bon Pasteur qui cherche les brebis égarées et qui
est disposé à donner sa propre vie pour les sauver (cf. Jn 10,
1-21). En tant que prêtre, il avait toujours conscience d'être le témoin d'une
grande Cause, et dans le même temps il servait les hommes avec une profonde
humilité. Grâce à la bonté, à la douceur et à la patience, il rallia de
nombreuses personnes au Christ, au cours des circonstances tragiques de la
guerre et de l'occupation.
Face au drame de la guerre, il écrivait, dans un
certain sens, une succession de chapitres du service à la paix. Le Fort VII,
Stutthof, Grenzdorf, Oranienbourg-Sachsenhausen, et enfin Dachau, sont les
stations progressives de sa voie douloureuse, sur laquelle il de- meura
toujours le même: courageux dans l'accomplissement du ministère sacerdotal. Il
allait en particulier chez ceux qui en avaient le plus grand besoin, auprès de
ceux qui mouraient en masse du typhus, dont il fut à la fin lui-même la
victime. Il donna sa vie sacerdotale à Dieu et aux hommes, apportant la paix
aux victimes de la guerre. Il partageait généreusement la paix avec les autres,
car son âme puisait sa force à la paix du Christ. Et ce fut une force si
grande, que même la mort par le martyre ne réussit pas à l'anéantir.
4. Chers frères et sœurs, sans le renouveau
intérieur et sans l'engagement à vaincre le mal et le péché dans son cœur, et
en particulier sans l'amour, l'homme ne conquerra pas la paix intérieure. Elle
n'est en mesure de survivre que lorsqu'elle est enracinée dans les valeurs les plus
élevées, lorsqu'elle est fondée sur des normes morales et qu'elle est ouverte à
Dieu. En revanche, elle ne peut pas résister si elle a été édifiée sur le
terrain mouvant de l'indifférence religieuse et d'un sec pragmatisme. La paix
intérieure naît, dans le cœur de l'homme et dans la vie de la société, de
l'ordre moral, de l'ordre éthique, de l'observance des commandements de Dieu.
Nous partageons avec d'autres cette paix de Dieu,
comme le faisait le bienheureux prêtre et martyre Wincenty Frelichowski. Nous
deviendrons ainsi un germe de paix dans le monde, dans la société, dans le
milieu où nous vivons et travaillons. J'adresse cet appel à tous sans aucune
exception, et de façon particulière à vous, chers prêtres. Soyez les témoins de
l'amour miséricordieux de Dieu. Annoncez avec joie l'Evangile du Christ, en
dispensant le pardon de Dieu dans le Sacrement de la réconciliation. A travers
votre service cherchez à rapprocher chacun du Christ, dispensateur de la paix.
J'adresse ces paroles également à vous, chers parents, qui êtes les premiers
éducateurs de vos enfants. Soyez pour eux l'image de l'amour et du pardon
divin, en cherchant de toutes vos forces à construire une famille unie et
solidaire. Famille, c'est précisément à toi qu'a été confiée une mission d'une
importance primordiale: tu dois participer à la construction de la paix, du
bien qui est indispensable au développement et au respect de la vie humaine.
A vous, éducateurs qui êtes appelés à inculquer à
la jeune génération les valeurs authentiques de la vie, je demande d'enseigner
aux enfants et aux jeunes la tolérance, la compréhension et le respect pour
chaque homme; éduquez les jeunes générations dans un climat de paix véritable.
C'est leur droit. C'est votre devoir.
Vous, les jeunes, qui portez dans votre cœur de
grandes aspirations, apprenez à vivre dans la concorde et dans le respect
réciproque, en vous aidant les uns les autres solidairement. Soutenez dans vos
cœurs l'aspiration au bien et le désir de la paix (cf. Message pour la
Journée mondiale de la paix, 1.1.1997, n. 8).
La société et les nations ont besoin d'hommes de
paix, d'authentiques semeurs de la concorde et du respect réciproque. Des
hommes dont le cœur est comblé par la paix et qui l'apportent aux autres; qui
l'apportent dans les maisons, dans les bureaux et dans les institutions, sur
les lieux de travail et dans le monde entier. L'histoire et notre époque
démontrent que le monde ne peut pas donner la paix. Le monde est souvent
impuissant. C'est pourquoi, il faut lui indiquer Jésus-Christ, qui, à travers
sa mort sur la croix, a laissé sa paix aux hommes, nous garantissant sa
présence pour les siècles des siècles (cf. Jn 14, 7-31). Que
de sang innocent a été versé au XX e siècle en Europe et dans le monde entier,
car certains systèmes politiques et sociaux ont abandonné les principes du
Christ qui garantissent une paix juste. Que de sang innocent verse-t-on devant
nos yeux. Les événements tragiques du Kosovo l'ont démontré et le démontrent de
façon très douloureuse. Nous sommes les témoins de la façon dont les gens
invoquent et désirent la paix.
Je prononce ces paroles sur une terre qui, au cours
de son histoire, à fait l'expérience des effets tragiques de l'absence de paix,
devenant victime de guerres cruelles et destructrices. Le souvenir de la
Seconde Guerre mondiale est toujours vif, les blessures de ce cataclysme de
l'histoire auront besoin de beaucoup de temps pour cicatriser complètement. Que
de ce lieu, le cri de paix atteigne chacun dans le monde entier. Je désire
répéter les paroles que j'ai prononcées cette année dans le Message pascal Urbi
et Orbi: «La paix est possible, la paix est un devoir, la paix est la
responsabilité primordiale de tous! Puisse l'aube du troisième millénaire voir
se lever une ère nouvelle où le respect pour tout homme et la solidarité
fraternelle entre les peuples remporteront, avec l'aide de Dieu, la victoire
sur la culture de la haine, de la violence et de la mort» (cf. ORLF n.
14, du 6 avril 1999, n. 6)
5. Nous accueillons avec une grande reconnaissance
le témoignage de la vie du bienheureux Wincenty Frelichowski, héros de notre
époque, comme un appel adressé à notre génération. Je désire confier de manière
particulière le don de cette béatification à l'Eglise de Torun, afin qu'elle
conserve et diffuse la mémoire des grandes œuvres de Dieu, accomplies au cours
de la brève vie de ce prêtre. Je confie en particulier ce don aux prêtres de ce
diocèse et de toute la Pologne. Dom Frelichowski écrivait déjà au début de son
chemin sacerdotal: «Je dois être un prêtre selon le cœur de Jésus». Si cette
béatification est une grande action de grâce à Dieu pour son sacerdoce, elle
est également une louange à Dieu pour les merveilles de sa grâce, qui
s'accomplissent à travers les mains de tous les prêtres, également à travers
vos mains. Je désire également m'adresser à toute la famille des scouts
polonais, à laquelle le nouveau bienheureux était profondément lié. Qu'il
devienne votre patron, maître de noblesse d'âme et intercesseur de paix et de
réconciliation.
Dans quelques jours ce sera le centième
anniversaire de la consécration de l'humanité au Très Saint Cœur de Jésus. Cet
événement eut lieu dans tous les diocèses, par la volonté du Pape Léon XIII,
qui publia à cet effet l'Encyclique Annum sacrum. Il y écrivit: «Le
Divin Cœur est le symbole et l'image vivante de l'amour infini de Jésus-Christ,
qui nous invite à le lui rendre à notre tour par l'amour» (n. 2). Il y a peu,
nous avons renouvelé ensemble l'acte de consécration au Très Saint Cœur de
Jésus. Nous avons ainsi exprimé l'hommage suprême et également notre foi dans
le Christ, Rédempteur de l'homme. Il est «l'Alpha et l'Oméga, le début et la
fin» (Ap 21, 6), c'est à Lui qu'appartiennent ce monde et son
destin.
Aujourd'hui, alors que nous adorons son Très Saint
Cœur, nous prions avec ferveur pour la paix. Tout d'abord pour la paix dans nos
cœurs, mais également pour la paix dans nos familles, dans notre pays et dans
le monde entier.
Cœur de Jésus, notre paix et réconciliation, aie
pitié de nous!
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Profile
Born
Additional Information
7 June 1999
Bl. Stefan
Wincenty Frelichowski was born on
22 January 1913 in Chełmza to LudwikFrelichowski, a baker, and Marta Olszewska.
After finishing his secondary studies, he decided to enter the diocesan seminary
in Pelplin, where he was known for his serenity, modesty and devotion to the
Sacred Heart. He wrote in his
diary: "On the first Friday of the month I began the novena to the Sacred
Heart of Jesus with the intention of receiving a clear and ardent vocation.
During the nine first Fridays I want to ask Jesus for a heart that loves him
ardently, a priestly heart. Jesus, you said to St Margaret that you would not
refuse the request of anyone who receives Holy Communion on nine first Fridays
of the month. Jesus, who said: 'Ask and you shall receive', I ask you to give
me the grace of a clear and ardent vocation".
He was
ordained in Pelplin on 14 March 1937 and appointed secretary to the Bishop. The
following year he was sent as a curate to St Mary's Parish in Torun. He threw
himself into all the parish activities and also served as Scout chaplain. He
was known as a fervent and faith-filled pastor of souls.
On 7 September 1939
the German army occupied Torun. Four days later all the priests at St Mary's
Parish were arrested and imprisoned. All were released the following day except
Fr Frelichowski, who was sent successively to the concentration camps of
Stuthoff, Sachsenhausen and Dachau. In each of them he devoted himself to
clandestine pastoral work and gave spiritual guidance to al the prisoners.
In 1945 he decided
secretly to aid the camp's typhus victims, who were isolated and without any
assistance. As a Good Samaritan and priest he brought them whatever food or
medicine he could find and heard confessions in Polish, French and German. He
eventually contracted the disease and died on 23 February 1945 at the age of
32. For the first time ever, the camp authorities gave permission for his body
to be shown to the public. An eyewitness recalls: "The crowd of prisoners
moved through the morgue in silence and prayerful recollection. Young and old
came, Poles and foreigners. Everyone knew him. At that moment so many intense
prayers were offered to the Creator for him, so many tears rolled down cheeks.
He departed as a beloved and holy priest. It was the death of someone who had
sacrificed his life on the altar of love and mercy for others".
JOHN PAUL II
Address at Devotion to the
Sacred Heart of Jesus and
Beatification of Father Frelichowski
Torun, Monday, 7 June 1999
1. “Heart
of Jesus, our peace and reconciliation, have mercy on us”
We bow in faith
before the great mystery of the love of the Divine Heart and we give it honour
and glory. Hail, O Jesus; hail, O Heart Divine of the Son of Man, which has so
loved us men and women.
I give thanks
to God for granting today that I should visit this young Diocese of Torun and
that I should, together with you, praise the Most Sacred Heart of the Saviour.
With joy I thank Divine Providence for the gift of a new Blessed, the priest
and martyr Stefan Wincenty Frelichowski, heroic witness to the love of which a
pastor is capable. I cordially greet all those present at this month of June
celebration. In a special way I greet Bishop Andrzej, Pastor of the Church of
Torun, his Auxiliary Jan, the clergy, consecrated men and women and all the
People of God in this land. I greet Torun, a city dear to my heart, and
beautiful Pomerania on the Vistula. I am pleased to be in your city made famous
by one of the world’s greatest astronomers, Nicolaus Copernicus. Torun is also
known because of the efforts for peace undertaken in the course of history. In
fact, on two occasions peace treaties were concluded here, treaties which
history has dubbed the Peace of Torun. It was also in this city that there took
place the meeting of Catholic, Lutheran and Calvinist representatives which
received the name Colloquium Charitativum, that is, the “Fraternal
Colloquium”. Here the words of the Psalmist take on a particular eloquence:
“For my brethren and companions’ sake I will say, 'Peace be within you!' For
the sake of the house of the Lord our God, I will seek your good” (Ps 122,
8-9).
2. “Heart
of Jesus, our peace and reconciliation”
This is the
Heart of the Saviour — the tangible sign of his invincible love and the
inexhaustible source of true peace. In him “the whole fulness of deity dwells
bodily” (Col 2:9). The peace that Christ brought to earth comes
precisely from this Fulness and from this Love. It is the gift of a God who
loves, who has loved mankind in the Heart of the Only-Begotten Son. “He is our
peace” (cf.Eph 2:14), exclaims Saint Paul. Yes, Jesus is peace, he
is our reconciliation. He was the one who put an end to the enmity which arose
after man had sinned, and who reconciled all people with the Father through his
Death on the Cross. On Golgotha Jesus’ Heart was pierced by a lance as a sign
of his total self-giving, of that sacrificial and saving love with which he
“loved us to the end” (cf. Jn 13:1), laying the foundation of
the friendship between God and man.
This is why the
peace of Christ is different from the peace envisaged by the world. In the
Upper Room before his Death, speaking to the Apostles, Jesus stated clearly:
“Peace I leave with you; my peace I give to you; not as the world gives do I
give to you” (Jn14:27). While men understand peace primarily at the
temporal and external level, Christ says that it springs from supernatural
gifts, it is the result of union with God in love.
The Church
lives ceaselessly by the Gospel of peace. She proclaims it to all peoples and
nations. Tirelessly she indicates the paths of peace and reconciliation. She
ushers in peace by breaking down the walls of prejudice and hostility between
people. She does this first of all through the Sacrament of Penance and
Reconciliation: bringing the grace of divine mercy and of forgiveness, she
arrives at the very roots of human suffering, she heals consciences wounded by
sin so that the person experiences inner comfort and becomes a peacemaker. The
Church also shares the peace that she herself experiences every day in the
Eucharist. The Eucharist is the culmination of our peace. In it is accomplished
the sacrifice of reconciliation with God and with our brothers and sisters, in
it resounds the word of God announcing peace, in it is raised without end the
prayer: “Lamb of God, you take away the sins of the world, have mercy on us”.
In the Eucharist we receive the gift of Christ himself, who offers himself and
becomes our peace. So, with particular clarity we experience the fact that the
world cannot give this peace, for it does not know this peace (cf.Jn 14:27).
We praise today
the peace of our Lord Jesus Christ; the peace that he gave to all those who met
him during his earthly life. The peace with which he joyously greeted the
disciples after his Resurrection.
3. “Blessed
are the peacemakers, for they shall be called sons of God” (Mt 5:9).
This is what
Christ tells us in the Sermon on the Mount. From the depths of his Heart filled
with love he expresses his desire for our happiness. Christ knows that our
greatest happiness is union with God, which makes us sons and daughters of God.
Among the paths that lead to fulness of happiness, he indicates the one that
involves working on behalf of peace and sharing peace with others. Men and
women of peace are worthy of being called children of God. Jesus calls such
people “blessed”.
“Blessed are
the peacemakers”. The dignity of such a designation rightly belongs to Father
Stefan Wincenty Frelichowsky, raised today to the glory of the altars. His
whole life, in fact, is a kind of mirror reflecting the light of that teaching
of Christ according to which true happiness is attained only by those who, in
union with God, become men and women of peace, peacemakers who bring peace to
others. This priest of Torun, whose pastoral service lasted less than eight years,
offered a very clear witness of his giving himself to God and to others.
Drawing his sustenance from God, from the very first years of his priesthood,
with the wealth of his priestly charism he went wherever the grace of salvation
needed to be brought. He learned the secrets of the human heart and adapted
pastoral methods to the needs of every person he met. He had picked up this
ability from the school of Scouting where he had acquired a particular
sensitivity to the needs of others, a sensitivity which he constantly developed
in the spirit of the parable of the Good Shepherd who searches out the lost
sheep and is ready to give his own life to save them (cf. Jn 10:1-21).
As a priest he was always aware of being a witness of a great Cause, and at the
same time he gave himself with deep humility to the service of others. Thanks
to his goodness, meekness and patience he won many souls over to Christ, even
in the tragic circumstances of the War and the Occupation.
During the
tragedy of the war his life was like a written record, one chapter following
another, of service on behalf of peace. The so-called Fort Seven, then
Stutthoff, Grenzdorf, Oranienburgo-Sachsenhausen, and finally Dachau are the
list of stations on a path of suffering, but a path on which he was always the
same: courageous in fulfilling his priestly ministry. He would minister
especially to those who were most in need of his services, to those who were
part of the masses dying of typhoid, to which he himself fell victim. He gave
his priestly life to God and to others, bringing peace to the victims of war.
He generously shared peace with others because his soul drew strength from the
peace of Christ. And that strength was so great that not even death as a martyr
was able to crush it.
4. Dear Brothers
and Sisters, without inner renewal and without a commitment to overcome evil
and sin in our hearts, and especially without love, man will never achieve
inner peace. Such peace will be lasting only when it is rooted in the highest
values, when it is based on moral norms and is open to God. Otherwise, when
built on the shifting sands of religious indifference and arid pragmatism, it
can only be short-lived. Inner peace comes to birth in the human heart and in
the life of society as a result of moral order, ethical order, the observance
of God’s commandments.
Let us share
this peace of God with others, as did the Blessed priest and martyr Wincenty
Frelichowsky. Thus we will become a source of peace in the world, in society,
in the environment in which we live and work. I make this appeal to everyone
without exception, and particularly to you, dear priests. Be witnesses of God’s
merciful love! Proclaim joyfully the Gospel of Christ, dispensing God’s
forgiveness in the Sacrament of Reconciliation. Through your service seek to
bring everyone closer to Christ, the giver of peace.
I also address
these words to you, dear parents, who are the first educators of your children.
Be for them an image of love and divine forgiveness, striving with all your
might to build a united and harmonious family. In fact, it is the family that
has been entrusted with a mission of primary importance: to participate in the
building of peace, of the well-being that is indispensable for development and
for the respect of human life.
I ask you,
educators, who are called to impart authentic life values to the younger
generations: teach children and young people tolerance, understanding and
respect for every human being; educate the younger generations in a climate of
true peace. It is their right. It is your duty.
You, young
people, who cherish great hopes in your hearts, learn to live in harmony and
mutual respect, lending assistance by your solidarity with others. Sustain in
your hearts the aspiration to good works and the desire for peace (cf. Message
for the 1997 World Day of Peace, 8).
Societies and
nations need men and women of peace, authentic sowers of harmony and mutual
respect; men and women who fill their own hearts with Christ’s peace and bring
this peace to their homes, offices, institutions, workplaces, to the entire
world. Both history and the events of our own day show that the world cannot
give peace. The world is powerless. That is why it is necessary to point to
Jesus Christ, who by his Death on the Cross has left his peace to mankind,
assuring us of his presence for all times (cf.Jn 14:7-31). How much
innocent blood has been shed in the Twentieth Century, in Europe and throughout
the world, because certain political and social systems forsook the principles
of Christ that guarantee a just peace. How much innocent blood is being shed
under our very eyes. These last few months have demonstrated this in a tragic
way. We are witnesses to how strongly people cry out for and yearn for peace.
I speak these
words in a land that in its history experienced the tragic effects of the lack
of peace, having been victim of a cruel and ruinous war. Our memory of the
Second World War is still vivid, the wounds inflicted by that cataclysm of
history will need much time to be completely healed. May the cry for peace
spread out from this place to the entire world! I wish to repeat the words I
spoke this year in the Easter Urbi et Orbi message: “Peace is
possible, peace is a duty, peace is a prime responsibility of everyone! May the
dawn of the Third Millennium see the coming of a new era in which respect for
every man and woman and fraternal solidarity among peoples will, with God’s
help, overcome the culture of hatred, of violence, of death”.
With deep
gratitude we welcome the witness of the life of Blessed Wincenty Frelichowski —
a modern-day hero, priest and man of peace — as a call to our generation. I
wish to entrust the gift of this Beatification in a particular way to the
Church in Torun, so that she may preserve and make known on an ever wider scale
the memory of the great works which God accomplished in the short life of this
priest. I entrust this gift above all to the priests of this Diocese and of all
Poland. Father Frelichowski, at the beginning of his priestly journey, wrote:
“I must be a priest after the Heart of Christ”. If this Beatification is a
great act of thanksgiving to God for his priesthood, it is also an act of
praise to God for the marvels of grace which are accomplished through the hands
of all priests, through your hands too. I wish to address a few words also to
the family of Polish scouts, with whom the Blessed shared a profound bond. May
he become your Patron, teaching you nobility of spirit and interceding for
peace and reconciliation.
In just a few
days it will be the hundredth anniversary of the consecration of humanity to
the Most Sacred Heart of Jesus. This took place in all Dioceses through the
work of Pope Leo XIII, who, to that end, published the Encyclical Annum
Sacrum. In that Encylical he wrote: “The Divine Heart is the symbol and
living image of Jesus Christ’s infinite love, which invites us to respond in
turn with love” (No. 2). A little while ago we renewed together the act of
consecration to the Most Sacred Heart of Jesus. We thus expressed our utmost homage
and our faith in Christ, the Redeemer of mankind. He is “the Alpha and the
Omega, the beginning and the end” (Rev 21:6), to him belong this
world and its destiny.
Today, in
adoring the Sacred Heart, let us pray fervently for peace. First of all for peace
in our hearts, but also for peace in our families, in our nation and in all the
world.
Heart of Jesus,
our peace and reconciliation, have mercy on us!
©
Copyright - Libreria Editrice Vaticana
Beato Wincenty Stefan Frelichowski Sacerdote, martire
Chelmza (Polonia), 22 gennaio 1913 – Dachau, 23 febbraio 1945
Nato il 22 gennaio 1913 a Chelmza,
nel nord della Polonia, Wincenty Stefan Frelichowski, che già frequentava gli
scout, dopo gli studi ginnasiali, a 18 anni entrò in Seminario e venne ordinato
sacerdote il 4 marzo 1937 e divenne ben presto segretario del vescovo. L'anno
seguente venne inviato come vicario nella parrocchia di Torun. L'11 settembre
1939, qualche giorno dopo l'invasione della Polonia durante la Seconda guerra
mondiale, venne arrestato. Subito liberato fu nuovamente imprigionato e subì
una lunga serie di trasferimenti. Ovunque, però, riusciva clandestinamente a
celebrare la Messa. Il 13 dicembre 1940 venne trasferito a Dachau dove, oltre a
consolare i prigionieri, riscuì a portare il cibo ai prigionieri che non
avevano di che mangiare. Nel '44 un'epidemia di tifo colpì il lager: don
Frelichowski continuò a portare pane e conforto ai reclusi. Malato anch'egli di
tifo e colpito dalla polmonite morì il 23 febbraio 1945. È stato proclamato
beato da Giovanni Paolo II il 7 giugno 1999.
Martirologio
Romano: Nel campo di prigionia di
Dachau vicino a Monaco di Baviera in Germania, beato Vincenzo Frelichowski,
sacerdote, che, durante la medesima guerra, deportato in varie carceri, mai
venne meno alla fede o al suo ministero pastorale e, colpito da malattia mentre
prestava assistenza ai malati, dopo lunghe sofferenze giunse alla visione della
pace eterna.
Si può dire che il suo
ministero sacerdotale fu svolto soprattutto nei campi di concentramento
tedeschi, infatti solo poco più di tre anni, del suo novello sacerdozio, fu
svolto fra i fedeli polacchi, gli altri sei anni trascorsero tutti come
prigioniero, fino alla morte avvenuta a 32 anni.
Wincenty Stefan Frelichowski nacque il 22 gennaio 1913 a Chelmza piccolo centro
del Nord della Polonia, dopo la scuola dell’obbligo, frequentò il ginnasio
statale di indirizzo umanistico, ottenendo il diploma di maturità nel 1931.
Da ragazzo e da giovane partecipava alle attività degli Scout e del ‘Sodalizio
Mariano’ inoltre serviva la Messa come chierichetto. A 18 anni entrò nel
seminario maggiore della diocesi di Chelmno, con sede a Pelplin, per prepararsi
con impegno intellettuale e spirituale alla missione sacerdotale.
Venne ordinato sacerdote il 4 marzo 1937, divenendo quasi subito segretario del
vescovo; il 1° luglio 1938 fu inviato come Vicario nella parrocchia
dell’Ascensione a Toru_, dove si dedicò con zelo all’attività pastorale,
conducendo una vita consacrata con semplicità; celebrava la santa Messa con un
fervore che meravigliava.
E nel pieno del suo apostolato in parrocchia, lo colse lo scoppio della Seconda
Guerra Mondiale con l’invasione della Polonia del 1° settembre 1939, da parte
delle truppe naziste. Una decina di giorni dopo, l’11 settembre, venne
arrestato insieme ad altri sacerdoti e chiuso nel carcere della città;
rilasciato per pochi giorni, venne nuovamente imprigionato il 18 ottobre 1939 e
da allora perse definitivamente e senza un perché la sua libertà.
Fu rinchiuso in un primo tempo in un vecchio bastione vicino Toru_, chiamato
Fort VII, dove si adoperò per sollevare il morale dei suoi compagni di
prigionia, sostenendo la loro fede. Dopo una breve permanenza nel campo di Nowy
Port, venne trasferito, il 10 gennaio 1940 in quello di Stutthof sempre nei
dintorni di Danzica, dove fu adibito ai lavori negli scavi.
Anche qui riuscì clandestinamente a procurarsi qualche ostia e un po’ di vino e
sfidando rappresaglie, in condizioni umili, riuscì a celebrare la Messa di quel
giovedì santo del 1940; riuscì ad organizzare nel campo momenti di comune
preghiera, sia al mattino che alla sera, in onore della Madonna degli Afflitti.
Il 9 aprile del 1940 ebbe ancora un trasferimento con altri compagni
prigionieri, al campo di Oranienburg – Sachsenhausen vicino Berlino; vennero
sistemati inizialmente in ‘quarantena’ nel Blocco 20, dove comandava il
criminale di guerra Hugon Krey, noto per le sue crudeltà.
Wincenty Frelichowski con l’ardore del suo giovane sacerdozio continuò in
maniera discreta il servizio apostolico verso i malati, gli anziani ed i
giovani, trovando per tutti parole di consolazione e speranza, cercava di
sostituirsi ai più deboli, sopportando con dignità le umiliazioni e
persecuzioni che il sanguinario capoblocco gli imponeva.
Il 13 dicembre 1940, con altri sacerdoti fu di nuovo trasferito, questa volta a
Dachau, dove continuò per quel poco che poteva, ad esercitare il suo
sacerdozio; rifiutò di rinnegare la nazionalità polacca e di firmare la
cosiddetta “Deutsche Volksliste”, che avrebbe comportato migliori condizioni di
vita; il rifiuto provocò una crudele rappresaglia; venne ricoverato
nell’ospedale del campo e anche qui svolse l’assistenza spirituale verso gli
altri ammalati ed i molti moribondi.
Vi fu nel 1943-44 un periodo di miglioria nel campo, i prigionieri potevano
ricevere pacchi viveri dai familiari e il giovane sacerdote tramite la sua
famiglia, poté ricevere ostie e vino con cui celebrava la Messa in vari
Blocchi, inoltre organizzò una ripartizione dei viveri con quelli che non
ricevevano nulla.
Nel 1944, per le condizioni disastrose del campo di Dachau, scoppiò un’epidemia
di tifo petecchiale; i Blocchi infatti furono separati con filo spinato e gli
ammalati lasciati in condizioni disumane; padre Wincenty riuscì a comunicare
con loro per portare qualche pezzo di pane e il conforto della fede ai
moribondi, nonostante i richiami dei compagni a proteggersi, a non rischiare il
contagio, che comunque contrasse per la sua generosità.
Al tifo petecchiale si aggiunse una polmonite, che lo stroncarono a soli 32
anni il 23 febbraio 1945, poche settimane prima della liberazione, fra il
compianto di tutti gl’internati. Il suo corpo non si sa se fu bruciato nel
forno crematorio o sepolto in una fossa comune.
Chiudeva così la sua giovane ma intensa vita terrena, per aprirla alla gloria
riservata ai martiri. Papa Giovanni Paolo II l’ha beatificato il 7 giugno 1999
a Toru_, sua diocesi, durante il suo settimo viaggio apostolico in Polonia.
Autore: Antonio Borrelli
ATTO DI DEVOZIONE AL SACRO CUORE DI GESÙ
E BEATIFICAZIONE DEL VEN. P. FRELICHOWSKI
OMELIA DI GIOVANNI PAOLO II
Spianata dell'Aeroclub (Toruń) -
Domenica, 7 giugno 1999
1. “Cuore
di Gesù, nostra pace e riconciliazione, abbi pietà di noi”.
Ci
inchiniamo con fede davanti al grande mistero dell’amore del Divin Cuore e
vogliamo rendergli onore e gloria. Ave, Gesù, ave Cuore Divino del Figlio
dell’uomo, che ha tanto amato gli uomini.
Rendo
grazie a Dio perché oggi mi viene dato di visitare la giovane diocesi di Torun
e lodare, insieme a voi, il Sacratissimo Cuore del Salvatore. Ringrazio con
gioia la Divina Provvidenza per il dono di un nuovo beato, sacerdote e martire
Stefan Wincenty Frelichowski, testimone eroico dell’amore di cui è capace un
pastore. Saluto
cordialmente tutti i presenti a questa funzione del mese di giugno. Saluto in modo particolare il vescovo Andrzej - Pastore
della Chiesa di Torun, il vescovo ausiliare Jan, il clero, le persone
consacrate e tutto il Popolo di Dio di questa terra. Saluto Torun, città cara
al mio cuore e la bella Pomerania sulla Vistola. Sono lieto di essermi potuto
recare nella vostra città, resa famosa da uno dei più grandi astronomi del
mondo, Nicolò Copernico. Torun è conosciuta anche grazie agli sforzi intrapresi
nel corso della storia a favore della pace. Fu proprio qui che si riuscì per
due volte a concludere i trattati di pace, che nella storia ricevettero il nome
di Pace di Torun. Anche in questa città ebbe luogo l’incontro dei
rappresentanti dei cattolici, dei luterani e dei calvinisti di tutta l’Europa,
che ricevette il nome di Colloquium Charitativum, cioè “Colloquio
Fraterno”. Un’eloquenza particolare acquistano qui le parole del Salmista: “Per
il bene dei miei fratelli e i miei amici io dirò: «Su di te sia pace!». Per la casa del Signore
nostro Dio, chiederò per te il bene” (Sal 121
[122], 8-9).
2. “Cuore
di Gesù, nostra pace e riconciliazione”.
Ecco
il Cuore del Salvatore - segno leggibile del suo invincibile amore e fonte
inesauribile di una vera pace. In Lui “abita corporalmente tutta la pienezza
della divinità” (Col 2,
9). La pace portata sulla terra da Cristo, proviene proprio da questa Pienezza
e da quest’Amore. E’ dono di un Dio che ama, che ha amato l’uomo nel Cuore
dell’unigenito Figlio. “Egli è la nostra pace” (cfr Fil 2, 14) - esclama San Paolo. Sì, Gesù è
la pace, è la nostra riconciliazione. E’ stato Lui ad annientare l’inimicizia,
nata dopo il peccato dell’uomo ed a riconciliare con il Padre tutti gli uomini,
mediante la morte in Croce. Sul Golgota il Cuore di Cristo fu trafitto da una
lancia in segno di totale dono di sé, di quell'amore oblativo e salvifico con
cui egli “ci amò sino alla fine” (cfr Gv 13, 1), gettando il fondamento
all’amicizia di Dio con gli uomini.
Ecco
perché la pace di Cristo è diversa da quella immaginata dal mondo. Nel
Cenacolo, prima della sua morte, rivolgendosi agli Apostoli, Cristo disse
chiaramente: “Vi lascio la pace, vi do la mia pace. Non come la dà il mondo, io
la do a voi” (Gv 14, 27).
Mentre gli uomini intendevano la pace prima di tutto a livello temporale ed
esteriore, Cristo dice che essa scaturisce dai beni soprannaturali, è il
risultato dell’unione con Dio nell’amore.
La
Chiesa vive incessantemente del Vangelo della pace. L’annunzia a tutti i popoli
e a tutte le nazioni. Instancabilmente indica le vie della pace e della
riconciliazione. Introduce la pace abbattendo le mura di pregiudizi e di
ostilità tra gli uomini. Lo fa prima di tutto tramite il Sacramento della
Penitenza e della Riconciliazione: portando la grazia della divina misericordia
e del perdono, arriva alle radici stesse delle angosce umane, guarisce le
coscienze ferite dal peccato, in modo che l’uomo provi conforto interiore e
diventi portatore di pace. La Chiesa condivide anche la pace che essa stessa
sperimenta ogni giorno nell’Eucaristia. L’Eucaristia è il culmine della nostra
pace. In essa si compie il sacrificio della riconciliazione con Dio e con i
fratelli, risuona la parola di Dio che annuncia la pace, si eleva senza mai
cessare la preghiera: “Agnello di Dio, che togli i peccati del mondo, abbi
pietà di noi”. Nell’Eucaristia riceviamo il dono di Cristo stesso, che si offre
e diventa la nostra pace. Allora, con una particolare chiarezza sperimentiamo
il fatto che tale pace non la può dare il mondo, perché non la conosce (cfr Gv 14, 27).
Lodiamo
oggi la pace del nostro Signore Gesù Cristo; la pace che egli ha concesso a
tutti coloro che si incontrarono con Lui, durante la sua vita terrena. La pace
con la quale salutò gioiosamente i discepoli dopo la sua resurrezione.
3. “Beati
gli operatori di pace, perché saranno chiamati figli di Dio” (Mt 5, 9).
Così
ci dice Cristo nel discorso della montagna. Dal profondo del suo Cuore che ama,
esprime il desiderio della nostra felicità. Cristo sa che somma felicità è
l’unione con Dio che fa dell’uomo un figlio di Dio. Tra le varie vie che
conducono alla pienezza della felicità, egli indica anche quella che passa
attraverso l’operare a favore della pace e il condividerla con altri. Gli
uomini di pace sono degni del nome di figli di Dio. Gesù chiama felici le
persone di questo genere.
“Beati
gli operatori di pace”. La dignità di tale qialifica spetta giustamente a Don
Stefan Wincenty Frelichowski, elevato oggi alla gloria degli altari. Tutta la
sua vita infatti è quasi come uno specchio in cui si riflette lo splendore di
quella filosofia di Cristo, secondo la quale la vera felicità raggiunge solo
colui che, in unione con Dio, diventa un uomo di pace, che è operatore di pace
e porta la pace agli altri. Questo sacerdote di Torun, che svolse il servizio
pastorale per meno di otto anni, ha dato una testimonianza leggibile del suo
donarsi a Dio e agli uomini. Vivendo di Dio, sin dai primi anni del sacerdozio,
con la ricchezza del suo carisma sacerdotale andava ovunque c’era bisogno di
portare la grazia della salvezza. Apprendeva i segreti dell’animo umano e adattava
i metodi della pastorale alle necessità di ogni uomo che incontrava. Tale
capacità egli l’aveva attinta dalla scuola dello scautismo da cui aveva
acquisito una particolare sensibilità ai bisogni altrui e costantemente la
sviluppava nello spirito della parabola del buon Pastore che cerca le pecore
smarrite ed è disposto a dare la propria vita per salvarle (cfr Gv 10, 1-21). Come sacerdote sempre aveva
la consapevolezza di essere testimone di una grande Causa, e al contempo
serviva gli uomini con una profonda umiltà. Grazie alla bontà, alla mitezza e
alla pazienza guadagnò molti a Cristo, anche nelle tragiche circostanze della
guerra e dell’occupazione.
Nel
dramma della guerra egli inscriveva in un certo senso un susseguirsi di
capitoli del servizio della pace. Il cosiddetto Forte VII, Stutthof, Grenzdorf,
Oranienburgo-Sachsenhausen, infine Dachau, sono le progressive stazioni della
sua via dolorosa, sulla quale rimase sempre lo stesso: intrepido
nell’adempimento del ministero sacerdotale. Andava con esso specialmente da
coloro che ne avevano più grande bisogno, a quanti in massa morivano di tifo,
del quale alla fine egli stesso cadde vittima. Donò la sua vita sacerdotale a
Dio e agli uomini, portando la pace alle vittime della guerra. Condivideva la
pace generosamente con gli altri, perché la sua anima attingeva la forza dalla
pace di Cristo. E fu una forza così grande, che perfino la morte da martire non
riuscì ad annientarla.
4.
Cari Fratelli e Sorelle, senza il rinnovamento interiore e senza l'impegno di sconfiggere
il male e il peccato nel cuore, e specialmente senza l’amore, l’uomo non
conquisterà la pace interiore. Essa è in grado di sopravvivere soltanto quando
è radicata nei valori più alti, quando è basata sulle norme morali ed è aperta
a Dio. Non può invece resistere, se è stata elevata sul terreno paludoso
dell’indifferenza religiosa e di un arido pragmatismo. La pace interiore nasce
nel cuore dell’uomo e nella vita della società dall’ordine morale, dall’ordine
etico, dall’osservanza dei comandamenti di Dio.
Condividiamo con altri questa pace
di Dio, come lo faceva il beato sacerdote e martire Wincenty Frelichowski.
Diventeremo così un germoglio di pace nel mondo, nella società, nell’ambiente
in cui viviamo e lavoriamo. Mi rivolgo con quest’appello a tutti senza alcuna
eccezione, e in modo particolare a voi, cari sacerdoti. Siate testimoni
dell’amore misericordioso di Dio. Annunciate con gioia il Vangelo di Cristo,
dispensando il perdono di Dio nel Sacramento della Riconciliazione. Mediante il vostro servizio cercate di avvicinare tutti a
Cristo - datore della pace.
Rivolgo
queste parole anche a voi, cari genitori, che siete i primi educatori dei
vostri figli. Siate per essi l’immagine dell’amore e del perdono divino,
cercando con tutte le forze di costruire una famiglia unita e solidale.
Famiglia, proprio a te è stata affidata una missione di primaria importanza:
devi partecipare alla costruzione della pace, del bene che è indispensabile per
lo sviluppo e per il rispetto della vita umana.
Chiedo
a voi, educatori, che siete chiamati ad inculcare nella giovane generazione i
valori autentici della vita: insegnate ai bambini e ai giovani la tolleranza,
la comprensione e il rispetto per ogni uomo; educate le giovani generazioni in
un clima di vera pace. E’ loro diritto. E’ vostro dovere.
Voi,
giovani, che portate nel cuore grandi aspirazioni, imparate a vivere nella
concordia e nel reciproco rispetto, aiutandovi con solidarietà gli uni verso
gli altri. Sostenete nei vostri cuori l’aspirazione al bene e il desiderio
della pace (cfr
Messaggio per la Giornata Mondiale della Pace
,
01.01.1997, n° 8).
Le
società e le nazioni hanno bisogno di uomini di pace, autentici seminatori
della concordia e del rispetto reciproco. Uomini, che colmino i propri cuori
con la pace di Cristo e la portino nelle case, negli uffici e nelle
istituzioni, nei luoghi di lavoro, nel mondo intero. La storia e i nostri
giorni dimostrano che il mondo non può dare la pace. Il mondo è impotente.
Perciò occorre indicargli Gesù Cristo, che mediante la morte in croce ha
lasciato la sua pace agli uomini, garantendo per noi la sua presenza per tutti
i secoli (cfr Gv 14, 7-31). Quanto sangue innocente è
stato versato nel XX° secolo in Europa e in tutto il mondo, perché alcuni
sistemi politici e sociali hanno abbandonato i principi di Cristo che
garantiscono una giusta pace. Quanto sangue innocente si sta versando davanti
ai nostri occhi. Gli ultimi mesi lo hanno dimostrato in modo drammatico. Siamo
testimoni del come la gente invoca e desidera la pace.
Pronuncio
queste parole in una terra che nella sua storia sperimentò i tragici effetti
della mancanza di pace, divenendo vittima di guerre crudeli e rovinose. Il
ricordo della seconda guerra mondiale è sempre vivo, le ferite di quel
cataclisma della storia avranno bisogno di molto tempo per essere completamente
rimarginate. Che il grido di pace raggiunga da questo luogo tutti nel mondo
intero. Voglio ripetere le parole che ho pronunciato quest’anno nel Messaggio
Pasquale Urbi et Orbi: “La
pace è possibile, la pace è doverosa, la pace è primaria responsabilità di
tutti! Possa l’alba del terzo millennio vedere il sorgere d’una nuova era in
cui il rispetto per ogni uomo e la fraterna solidarietà tra i popoli
sconfiggeranno, con l’aiuto di Dio, la cultura dell’odio, della violenza e
della morte”.
5.
Accogliamo con grande riconoscenza la testimonianza della vita del beato
Wincenty Frelichowski l’eroe dei nostri tempi, sacerdote e uomo di pace, come
una chiamata per la nostra generazione. Voglio affidare il dono di questa
beatificazione in modo particolare alla Chiesa di Torun, perché custodisca e
diffonda la memoria delle grandi opere di Dio, compiutesi nella breve vita di
questo sacerdote. Affido questo dono soprattutto ai sacerdoti di questa diocesi
e di tutta la Polonia. Don Frelichowski scrisse già all’inizio del suo cammino
sacerdotale: “Devo essere un sacerdote secondo il Cuore di Cristo”. Se questa
beatificazione è un grande rendimento di grazie a Dio per il suo sacerdozio, è
anche una lode di Dio per le meraviglie della sua grazia, che si compiono
attraverso le mani di tutti i sacerdoti - anche attraverso le vostre mani.
Voglio rivolgermi anche a tutta la famiglia degli scout polacchi, alla quale il
neo beato era profondamente legato. Diventi il vostro patrono, maestro di
nobiltà d’animo e intercessore di pace e di riconciliazione.
Tra
pochi giorni cade il centesimo anniversario della consacrazione dell’umanità al
Sacratissimo Cuore di Gesù. Ciò fu fatto in tutte le diocesi per opera del Papa
Leone XIII, il quale a questo fine pubblicò l’Enciclica Annum sacrum. Scrisse in essa:
“Il Divin Cuore è simbolo e viva immagine dell’infinito amore di Gesù Cristo,
che ci sollecita a ricambiarlo a nostra volta con l’amore” (n. 2). Poc’anzi
abbiamo rinnovato insieme l’atto di consacrazione al Sacratissimo Cuore di
Gesù. In questo modo abbiamo espresso il sommo omaggio, e anche la nostra fede
in Cristo - Redentore dell’uomo. Egli è “l’Alfa e l’Omega, il Principio e la
Fine” (Ap 21, 6), a Lui
appartiene questo mondo e il suo destino.
Oggi,
mentre adoriamo il suo Sacratissimo Cuore, preghiamo con ardore per la pace.
Prima di tutto per la pace nei nostri cuori, ma anche per la pace nelle nostre
famiglie, nella nostra nazione e in tutto il mondo.
Cuore
di Gesù, nostra pace e riconciliazione, abbi pietà di noi!
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