Espagne:
béatification de quatre bénédictins, martyrs
Prier pour les chrétiens persécutés aujourd’hui dans le
monde
Le pape François appelle à prier pour
les chrétiens persécutés aujourd’hui dans le monde, en évoquant la
béatification, à Madrid (Espagne), samedi 29 octobre 2016, de quatre prêtres et
moines bénédictins martyrs « durant la persécution contre l’Eglise »,
dans les années 30 du siècle passé: José Antón Gómez, Antolín Pablos
Villanueva, Juan Rafael Mariano Alcocer Martínez et Luis Vidaurrázaga Gonzáles.
Le pape les a nommés expressément tous les quatre après la
prière de l’angélus de ce dimanche 30 octobre 2016, place Saint-Pierre, puis il
a ajouté: « Louons le Seigneur et confions à leur intercession les frères
et soeurs qui, aujourd’hui encore, hélas, sontpersécutés pour leur foi dans le
Christ dans différentes régions du monde. »
Les chrétiens persécutés aujourd’hui ont été aussi au coeur
de l’homélie de l’envoyé du pape François pour cette béatification, le cardinal
italien Angelo Amato, préfet de la Congrégation pour les causes des saints, qui
a présidé la célébration.
Il a évoqué le père Jacques Hamel, assassiné pendant la messe
le 26 juillet dernier, et dont la cause de béatification, comme martyr
justement, a été ouverte par l’archevêque de Rouen, Mgr Dominique Lebrun, avec
une dispense du délai de 5 ans, accordée par le pape François.
Il citait ces paroles du père Hamel, dans son homélie pour la
Toussaint 2015, après la canonisation des époux Martin, le 18 octobre
précédent: « La sainteté est un don de Dieu. C’est lui qui nous rend
saints. N’ayons pas peur de la sainteté ! »
Ces bénédictins, a commenté le cardinal Amato, « ont été
fusillés dans leur patrie de sang froid, non parce qu’ils étaient des
malfaiteurs, mais parce qu’il étaient prêtres. » « A cette époque, il
y eut des ténèbres sur la terre. Un ennemi de Dieu a baigné de sang cette terre
bénie pour un bref moment », a-t-il déploré.
Pourquoi alors, rouvrir cette page de l’histoire?
« Parce que l’Eglise désire conserver la mémoire des justes, pas de
l’injustice dont ils ont souffert », a répondu le cardinal Amato, la
mémoire d’une « foule immense de fidèles espagnols qui ont sacrifié leur
vie pour empêcher la décristianisation de l’Espagne ».
Plus encore, a-t-il ajouté, l’Eglise veut appeler
« croyants et non-croyants à ne jamais répéter cette histoire
d’horreur et de mort, et à créer aujourd’hui des gestes de vie et de rencontre,
d’accueil et de compréhension, à l’exemple de ces martyrs », elle invite
chacun à « la mansuétude, à la fraternité, et à la joie ».
La messe de canonisation a été concélébrée par l’archevêque
de Madrid, Mgr Carlos Osoro, le cardinal archevêque émérite, Antonio María
Rouco, l’évêque auxiliaire, Mgr Juan Antonio Martínez Camino, SJ, entourés
des archevêques de Burgos, Tarragone, Bilbao, Alcalá de Henares et de l’évêque
bénédictin argentin Mgr Martín de Elizalde, du nonce en Espagne,
Mgr Renzo Fratini, et de nombreux abbés et prieurs bénédictins d’Espagne
et de France.
Notons que pour la béatification d’un « martyr »
l’Eglise ne demande pas de « miracle » ultérieur: leur fidélité face
à la menace de mort n’en est-il pas un? Mais il en faudra un, authentifié comme
dû à leur intercession, pour leur éventuelle canonisation.
Avec Rocio Lancho
Garcia
30 October 2016, 8:30 pm
Profile
Born
Beato Luigi Vidaurrázaga González Sacerdote benedettino, martire
Bilbao, Spagna, 13 settembre 1901 - La Elipa, Spagna, 31
dicembre 1936
Padre
Luis Vidaurrázaga González, monaco benedettino, era il membro più giovane della
comunità monastica di Nostra Signora di Montserrat a Madrid allo scoppio della
guerra civile spagnola. Dopo la dispersione della comunità si rifugiò da un
amico, ma venne catturato e fucilato il 31 dicembre 1935; aveva 35 anni. È
stato beatificato a Madrid il 29 ottobre 2016, insieme ad altri tre confratelli
del suo stesso monastero. I loro resti mortali sono venerati nella “sacrestia
dei Martiri” della chiesa di Nostra Signora di Montserrat a Madrid, in calle de
San Bernardo 79.
Luis Vidaurrázaga
González nacque a Bilbao il 13 settembre 1901. Rimasto orfano di padre, entrò
dodicenne nell’abbazia di San Domenico di Silos come oblato. Professò i voti
monastici il 15 settembre 1919 e venne ordinato sacerdote a Burgos il 19
dicembre 1925. La sua prima destinazione fu il monastero di Santa Maria de
Cogullada, a Saragozza. Nel 1928 fu trasferito alla comunità di Nostra Signora
di Montserrat a Madrid, dove si dedicò alla direzione spirituale e
all’insegnamento del canto gregoriano.
Fu lì che, il 17 luglio 1936, il confratello Rafael Alcocer Martínez venne a
sapere che il giorno prima si era verificato il sollevamento (“alzamiento”)
della guarnigione di Melilla, avvenuta il giorno precedente e diede l’avviso
agli altri: era l’inizio della guerra civile. Due giorni dopo, il 19, fu data
alle fiamme l’allora cattedrale di Sant’Isidoro.
A quel punto, il padre priore, José Antón Gómez, ordinò che la comunità si
disperdesse di nuovo, come già nel 1931: solo padre Luis rimase nel monastero.
Il 20 luglio, di fronte alla folla di miliziani comunisti che erano sul punto
di distruggere il monastero, si diresse alla torre dell’edificio e innalzò una
bandiera bianca, per indicare che, contrariamente alle accuse che venivano
rivolte ai monaci, nessuno lì stesse coi fucili puntati.
Il giorno seguente la chiesa del monastero venne saccheggiata: fu chiaro che la
vita lì non potesse continuare. Padre Luis, dunque, si rifugiò in casa di un
amico, ma venne catturato tempo dopo. Morì fucilato a La Elipa il 31 dicembre
1936; aveva 35 anni.
I suoi resti mortali sono conservati dal 1960 nella cosiddetta “sacrestia dei
Martiri” nella chiesa di Nostra Signora di Montserrat a Madrid, in calle de San
Bernardo 79. Nello stesso luogo sono venerati anche i resti di altri tre suoi
confratelli dello stesso monastero, morti nella medesima persecuzione: il
priore José Antón Gómez, Antolín Pablos Villanueva e Rafael Alcocer Martínez.
Tutti e quattro, uniti in una medesima causa, sono stati beatificati il 29
ottobre 2016 a Madrid.
Autore: Emilia Flocchini