Bienheureux Daniel Brottier
Prêtre (+ 1936)
Martyrologe romain
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/716/Bienheureux-Daniel-Brottier.html
Bienheureux Daniel Brottier, prêtre
Daniel Brottier nait en 1876 à La Ferté-Saint-Cyr (Loir-et-Cher). Il est d’abord ordonné prêtre diocésain puis entre chez les Spiritains. En 1903 il est envoyé à Saint-Louis-du-Sénégal. Très actif, il y fonde un patronage, un jardin d’enfants, un comité de l’enfance, un bulletin paroissial et une chorale. Sa santé l’oblige à revenir en métropole une première fois puis définitivement en 1911. Il se repose et tente une courte expérience chez les cisterciens de Lérins. Il est finalement nommé vicaire général de l’évêque de Dakar, avec résidence en France et mission de lever des fonds pour la construction de la cathédrale. Bien qu’exempté, il se porte volontaire pendant la guerre de 1914 où il sert sur le front. En 1923, sa congrégation le sollicite pour prendre la responsabilité des Orphelins Apprentis d’Auteuil, œuvre qu’il redresse financièrement, pour laquelle il fait construire un sanctuaire à Sainte Thérèse de Lisieux pour laquelle il a une grande dévotion, et qu’il développe considérablement. Il meurt à Paris le 28 février 1936.
CÉRÉMONIE DE BÉATIFICATION DE JOSÉ MANYANET Y
VIVES,
DANIEL BROTTIER ET ELISABETH DE LA TRINITÉ
HOMÉLIE DU PAPE JEAN-PAUL II
Basilique Saint-Pierre
Dimanche 25 novembre 1984
1. « Ceux-ci appartiennent au Christ. » (1 Co 15, 23.) Aujourd’hui, solennité du Christ-Roi, par cette cérémonie de béatification, l’Église nous propose trois grandes figures. Nous avons écouté leurs noms. Les évêques, comme pasteurs des Églises locales, ont témoigné publiquement de leur vie héroïque.
— José Manyanet y Vives, prêtre, fondateur de la Congrégation des Fils de la Sainte Famille et de l’Institut des Filles missionnaires de la Sainte Famille de Nazareth.
— Daniel Brottier, prêtre de la Congrégation du Saint- Esprit et du Cœur immaculé de Marie.
— Sœur Élisabeth de la très sainte Trinité, religieuse
de l’ordre des Carmélites déchaussées.
Voici « ceux qui appartiennent au Christ ».
Le dernier dimanche de l’année liturgique, l’Église désire vénérer le Christ comme « Roi des siècles », accueillant avec joie le témoignage de ses fils et de ses filles en qui le signe de l’appartenance au Christ a été mis particulièrement en évidence.
L’Évangile de la solennité d’aujourd’hui nous permet de mieux comprendre comment tout homme est appelé à rendre témoignage de son appartenance au Christ ; comment il devient participant de son royaume.
Voici que devant l’assemblée de toutes les nations, à la fin du monde, le Christ roi et pasteur prononce ce jugement :
« Venez, les bénis de mon Père, recevez en héritage le royaume préparé pour vous depuis la fondation du monde.
Parce que j’ai eu faim et vous m’avez donné à manger, j’ai eu soif et vous m’avez donné a boire ; j’étais étranger et vous m’avez accueilli, nu et vous m’avez vêtu, malade et vous m’avez visité, en prison et vous êtes venus à moi. » (Mt 25, 34-36.)
Les justes demandent : Quand ? Quand et où avons-nous fait tout cela ?
Le Christ pasteur et roi répond : « Toutes les fois que vous avez fait cela à l’un de ces plus petits c’est à moi que vous l’avez fait. » (Mt 25, 40.) Voici comment le signe de l’appartenance au Christ apparaît dans l’homme.
Voici comment l’homme se prépare à entrer dans le royaume du Christ. Pour recevoir « en héritage le royaume préparé… depuis la fondation du monde » (Mt 25, 34). Le royaume préparé par le Père, le royaume préparé en Jésus-Christ, crucifié et ressuscité : en Jésus-Christ pasteur des âmes et roi des siècles.
2. La première figure que l’Église nous propose ce matin, pour nous l’offrir comme exemple de travailleur modèle pour le royaume de Dieu dans le Christ est celle du bienheureux José Manyanet y Vives, fils illustre de la terre de Catalogne, en Espagne.
Le motif de l’exaltation de ce prêtre et fondateur de deux congrégations religieuses n’est pas autre chose que son héroïque dévouement à l’amour de Dieu et à la cause du Christ dans le service du prochain. Cela l’amena à mettre toutes ses forces — malgré les limites de la maladie — pour procurer avant tout « l’honneur de la Sainte Famille et le bien des familles et des enfants ». Tel est le charisme propre qui traverse toute sa vie, plongée dans le mystère d’une vocation évangélique apprise à l’exemple de Jésus, Marie et Joseph, dans le silence de Nazareth.
En un moment difficile de l’histoire, où certaines idéologies cherchaient à pénétrer dans la société par le moyen de l’érosion de la famille, le nouveau bienheureux regarde avec clairvoyance les exemples de sainteté qui, de Nazareth, viennent de la Sainte Famille. De là naît son engagement apostolique : il s’agit d’apporter un tel message au monde et de faire de chaque foyer un Nazareth. Aussi, comme il s’efforcera d’inviter chaque famille — le joyau le plus précieux, comme il l’appellera — à regarder vers Nazareth et à construire un modèle de vie selon le plan de Dieu, basé en même temps sur les valeurs humaines authentiques.
Dans la même ligne, il se consacre avec enthousiasme à offrir aux enfants et aux jeunes la pédagogie de l’Évangile de Nazareth, avec un grand amour et un grand respect pour la vocation de chacun, et en vue d’une éducation harmonieuse. Comme le nouveau bienheureux peut apprendre à notre société d’aujourd’hui !
Et maintenant quelques mots en langue catalane pour les concitoyens du nouveau bienheureux. Chers pèlerins : Essayez d’être fidèles à l’exemple et au message de votre concitoyen. Portez le modèle de la Sainte Famille dans vos foyers. Faites de chaque foyer un Nazareth, selon l’ardent désir apostolique du bienheureux Joseph Manyanet.
4. Parmi « ceux qui sont au Christ », nous distinguons Daniel Brottier. Il a rejoint la Congrégation des Pères du Saint-Esprit pour répondre à l’appel missionnaire de la manière la plus ardente. Parti en Afrique, il se dévoue sans compter au service de la communauté chrétienne de Saint- Louis du Sénégal et notamment des jeunes. Son zèle apostolique le conduit à prendre sans cesse de nouvelles initiatives pour que l’Église soit vivante et la Bonne Nouvelle entendue. Même éloigné de ce champ d’action, il ne cesse pas d’aider à bâtir l’Église au Sénégal.
Disciple du Christ, il l’est aussi par l’épreuve de la souffrance : la douleur physique ne le quitte pas. Et, volontaire sur le front, il soigne et réconforte les blessés par sa présence courageuse. Aux soldats mourants, il porte le secours de Dieu. La guerre passée, il travaille à prolonger la fraternité née entre ces hommes dans le dépouillement et le don de soi héroïque.
Quand il reçoit la charge des orphelins d’Auteuil c’est à leur service qu’il déploie avec force l’activité la plus débordante qui le fera connaître bien au-delà de Paris. Rien n’arrête sa charité quand il s’agit d’accueillir, de nourrir, de vêtir des enfants délaissés et meurtris par la vie. Innombrables sont ceux qu’il associe à cette œuvre profondément évangélique. Parce qu’il faut loger ces jeunes et les mettre dans un climat chaleureux, les aider à acquérir un métier et à bâtir leur avenir, le P. Brottier multiplie les appels et constitue une chaîne toujours vivante d’active solidarité.
Prêtre, religieux, sa grande activité « découlait de son amour de Dieu » comme l’a dit un témoin. À la fois humble et vrai, actif jusqu’aux limites du possible, serviteur désintéressé, Daniel Brottier avançait avec audace et simplicité car il travaillait « comme si tout dépendait de lui, mais aussi sachant que tout dépend de Dieu. » Il avait confié les enfants d’Auteuil à sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus qu’il appelait familièrement à l’aide, assuré de son soutien efficace à tous ceux pour qui elle avait offert sa propre vie.
Le bienheureux Daniel Brottier a achevé son œuvre sur la terre par un « fiat » courageux. Aujourd’hui nous le savons secourable aux pauvres qui l’invoquent car il communie à l’amour du Sauveur qui animait tout son service sacerdotal.
5. Presque contemporaine de Thérèse de l’Enfant-Jésus, Élisabeth de la Trinité fait une expérience profonde de la présence de Dieu, qu’elle mûrit de manière impressionnante en quelques années de vie au Carmel. Nous saluons en elle un être comblé de dons naturels ; elle était intelligente et sensible, pianiste accomplie, appréciée de ses amis, délicate dans l’affection des siens. Voici qu’elle s’épanouit dans le silence de la contemplation, rayonne du bonheur d’un total oubli de soi ; sans réserve, elle accueille le don de Dieu, la grâce du baptême et de la réconciliation ; elle reçoit admirablement la présence eucharistique du Christ. À un degré exceptionnel, elle prend conscience de la communion offerte à toute créature par le Seigneur.
Nous osons aujourd’hui présenter au monde cette religieuse cloîtrée qui mena une « vie cachée en Dieu avec Jésus-Christ » (Col 3, 3) car elle est un témoin éclatant de la joie d’être enraciné et fondé dans l’amour (cf. Ep 3, 17). Elle célèbre la splendeur de Dieu, parce qu’elle se sait habitée au plus intime d’elle-même par la présence du Père du Fils et de l’Esprit en qui elle reconnaît la réalité de l’amour infiniment vivant.
Élisabeth a connu elle aussi la souffrance physique et morale. Unie au Christ crucifié, elle s’est totalement offerte, achevant dans sa chair la passion du Seigneur (cf. Col 1, 24), toujours assurée d’être aimée et de pouvoir aimer. Elle fait dans la paix le don de sa vie blessée.
À notre humanité désorientée qui ne sait plus trouver Dieu ou qui le défigure, qui cherche sur quelle parole fonder son espérance, Élisabeth donne le témoignage d’une ouverture parfaite à la Parole de Dieu qu’elle a assimilée au point d’en nourrir véritablement sa réflexion et sa prière, au point d’y trouver toutes ses raisons de vivre et de se consacrer à la louange de sa gloire.
Et cette contemplative, loin de s’isoler, a su communiquer à ses sœurs et à ses proches la richesse de son expérience mystique. Son message se répand aujourd’hui avec une force prophétique. Nous l’invoquons : disciple de Thérèse de Jésus et de Jean de la Croix, qu’elle inspire et soutienne toute la famille du Carmel ; qu’elle aide beaucoup d’hommes et de femmes, dans la vie laïque ou la vie consacrée, à recevoir et partager les « flots de charité infinie » qu’elle recueillait « à la fontaine de vie ».
6. Alors qu’elle porte son regard sur ces trois hautes figures, l’Église désire aujourd’hui professer la foi apostolique au règne du Christ, affirmer qu’elle croit que vraiment il règne.
Car le Christ « est ressuscité d’entre les morts pour être parmi les morts le premier ressuscité » (1 Co 15, 20).
Dans l’histoire des hommes vaincus par la mort, il a,
le premier, remporté la victoire sur la mort.
C’est une victoire pour lui — et en même temps c’est une victoire pour nous. « C’est en Adam que meurent tous les hommes ; c’est dans le Christ que tous revivront. » (1 Co 15, 22.)
Tous ceux qui lui appartiennent par la grâce et l’amour ont en eux la vie nouvelle : la vie du royaume que le Père a préparé « depuis la création du monde ».
Dans cette vie nouvelle s’épanouira la victoire du Christ sur tout ce qui est contraire au règne de Dieu dans la création visible et invisible. « C’est lui, en effet, qui doit régner jusqu’au jour où « il aura mis sous ses pieds tous ses ennemis ». Et le dernier ennemi qu’il détruira, c’est la mort. » (1 Co 15, 25-26.)
7. Le Père éternel non seulement a préparé depuis la création du monde le règne de grâce et d’amour, le règne de vie nouvelle et de vie éternelle.
Le Père céleste a aussi « confié comme tâche » ce
règne à son Fils éternel, quand il se fit homme.
Tous ceux qui, de toute nation, génération, race siècle et Église sur la terre ont accepté de participer à cette tâche salvifique et rédemptrice, appartiennent au Christ. Ils attendent de même le témoignage définitif, quand le Christ, par sa venue à la fin du monde, « remettra la royauté à Dieu le Père » (1 Co 15, 24).
Le règne de Dieu trouvera sa perfection quand l’histoire humaine aura pris fin. Il se réalisera là où il a pris son commencement : dans l’amour du Père communiqué jusqu’à la fin par l’amour du Fils.
« Quand toutes choses lui auront été soumises, alors le Fils lui-même sera soumis à Celui qui lui a tout soumis, pour que Dieu soit tout en tous. » (1 Co 15, 28.)
Voilà le sens définitif du règne de Dieu : Dieu qui est tout en tous.
Bienheureux sont ceux qui ont accepté ce sens, lui
ouvrant leurs cœurs, lui consacrant leurs œuvres.
« Venez, les bénis de mon Père, prenez possession du Royaume. »
© Copyright 1984 - Libreria Editrice Vaticana
Fresque murale représentant le père Daniel Brottier à l'intérieur de la Basilique Sainte Thérèse de Lisieux
- 07 septembre 1876 : Naissance de Daniel
Brottier à La Ferté-Saint-Cyr
- Janvier 1890 : Confirmation au
petit séminaire de Blois
- Décembre 1892 : Prise de soutane
- Novembre 1896 - Septembre 1897 : Service
militaire - sert en qualité de « Cycliste du Colonel »
- 1897 - 1902 : Surveillant puis
professeur au collège de Pont-Levoy
- 22 Octobre 1899 : Ordination à Blois
- Septembre 1902 : Entrée au noviciat
des pères du Saint-Esprit à Orly-Grignon
- Septembre 1903 : Profession
Religieuse
- De 1903 à 1906 : Vicaire à
Saint-Louis du Sénégal
- Août 1906 - Janvier 1907 : Repos
en Suisse puis en France
- Septembre 1906 : Vœux de 5 ans (Fribourg)
- Janvier 1907 - juin 1911 : Retour
à Saint Louis du Sénégal
- Juin 1911 - Août 1914 : A Paris, démarre la
levée des fonds pour construire la cathédrale de Dakar (Souvenir
Africain).
- Août 1914 - Mai 1919 : Aux armées –
aumônier volontaire – recevra 6 citations
- Croix de la Légion d'honneur : 5 mai 1916
- Médaille militaire
- Officier de la Légion d'honneur : 12 novembre 1932
- Mai 1919 : Vœux perpétuels
- Juin 1919 - 21 novembre 1923 : reprend
l’œuvre du Souvenir Africain.
- Novembre 1923 – 28 Février 1936 : Directeur
général des Orphelins Apprentis d’Auteuil
- 28 février 1936 : Décès du père à
l'hôpital Saint-Joseph à Paris
- 03 Mars 1936 : Messe d'enterrement
- 05 Avril 1936 : Inhumation dans la
chapelle Sainte-Thérèse-de-l'Enfant-Jésus à Auteuil
- 25 Novembre 1984 : Béatification par
le pape Jean-Paul II
Le 26 août 1914 il rejoignit la 26e division d'Infanterie.
Pour avoir des détails sur le Père Brottier pendant la «Grande Guerre», on consultera ses biographies. Citons seulement quelques témoignages:
«Cet homme appartenait à tous et, partout où la mort nous frôlait, il était là. Ceux qui ne croyaient pas étaient tout près de croire.»
«Après des journées harassantes, alors qu'il était épuisé, il était toujours volontaire pour d'interminables parties de cartes avec les poilus, pour les distraire et leur donner du moral. Ceux qui prétendent qu'il n'a rien fait d'extraordinaire ne l'ont pas vraiment connu.»
«Le Père Brottier, c'était le réconfort moral toujours prêt à se faire sentir. Dès qu'il était là, on était tranquille. Il racontait tellement d'histoires et si drôles que nul cafard n'aurait tenu. Et cela, quelle que fût l'intensité du marmitage.»
Il passe l'intégralité de la guerre en première ligne sans pourtant jamais être blessé, un miracle qu'il attribue à sainte Thérèse de Lisieux.
Cité cinq fois à l'ordre de l'Armée, dont la dernière le 29 juin 1918, il aura l'occasion de proposer à Clemenceau de fonder l'Union des Combattants (« Unis comme au front ») après la guerre. Il reçoit la Légion d’honneur et la Croix de guerre.
Des cinq citations adressées au Père Brottier au cours de la guerre, retenons la dernière qui les résume toutes:
«À l'ordre de l'Armée, le 29 juin 1918: Brottier Daniel, âme magnifique où s'allient harmonieusement l'ardeur du soldat et le dévouement de Prêtre, légendaire au régiment dont il partage toujours les heures pénibles.
Pendant les attaques des 1er et 2 juin, à Troesnes, parcourait la ligne pour relever et secourir les blessés, allant les chercher en avant de nos postes, sous le feu des mitrailleuses et encourageant les combattants.
Est resté à Troesnes, malgré les relèves de bataillon, subissant, le 3, une nouvelle attaque et, dans les jours suivants, un bombardement très dur. Exerce sur les combattants qu'il soutient moralement aux heures difficiles, par ses encouragements et son exemple, l'influence la plus heureuse».
Même pendant la guerre le Souvenir Africain ne quittait pas ses pensées. Déjà, en 1916, il avait écrit: «Ma foi dans l'étoile du Souvenir Africain reste entière.
Il y aura plusieurs moyens susceptibles de succès. Ayons d'abord la victoire et le reste viendra facilement».
Il eut même l'occasion d'en parler à Clémenceau et celui-ci fut immédiatement conquis. L'organisme se mit en place, avec son complément, l'Escompte du Combattant, qui proposait aux soldats démobilisés le règlement immédiat, en espèces, de leur bon de démobilisation. En quelques semaines, l'Union compta plus de quatre cent mille adhérents. Ils atteignirent bientôt trois millions.
L'aumônerie militaire pendant la guerre, l'organisation du mouvement des Anciens Combattants, tinrent une grande place dans la vie du Père Brottier; c'est important de le souligner.
Lui-même n'a-t-il pas dit: «Si j'ai fait quelque chose de bien dans ma vie, c'est sur les champs de bataille».
Et pourtant, une autre phase de sa vie va commencer, importante elle aussi, quand on va lui confier une œuvre à laquelle son nom restera attaché.
L'abbé Roussel avait fondé cette œuvre en 1866. Ses successeurs furent, en 1895, l'abbé Fontaine et, en 1901, l'abbé Blétit.
En 1923, l'abbé Muffat, qui dirigeait l'Œuvre depuis 1914, demanda à en être déchargé. L'Archevêché de Paris s'adressa à Mgr Le Roy, supérieur de la Congrégation du Saint-Esprit, et c'est ainsi que le choix se porta sur le Père Brottier.
Sa première initiative fut d'entreprendre, par souscription, un sanctuaire à Sainte-Thérèse de Lisieux. «Ce dont les enfants ont été sevrés, disait-il, c'est d'affection. Thérèse sera leur maman.»
Après la guerre, le P. Brottier avait appris de Mgr Jalabert que celui-ci était persuadé d'avoir obtenu pour lui la protection de Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus. De là dataient sa dévotion et sa confiance envers la petite Sainte.
Les débuts à Auteuil furent difficiles. La guerre avait déstabilisé cette œuvre, les dettes n'avaient cessé de croître, et le personnel désabusé, avait laissé s'instaurer parmi les jeunes une mentalité détestable.
Il en fallait plus pour démonter le nouveau directeur: «Les Allemands n'ont pas eu ma peau, dit-il à un ami. Ce ne sont pas les gosses d'Auteuil qui l'auront!»
Avec lui, une qualité des relations, une joie de vivre et de travailler s'instaurèrent dans l'Œuvre... ce qui, au dire d'un de ses biographes, aurait amené cette déclaration d'un jeune enfant: «Je voudrais devenir Orphelin d'Auteuil!»
L'œuvre croît. Au départ, ils étaient 70 enfants, au maximum des possibilités. A la fin, ils seront 1400. Pour eux il diversifie les ateliers d'apprentissage qui leur permettront d'aborder la vie avec un métier.
Pour les ressources, le Père Brottier ne s'appuie que sur la Providence, ce qui est encore le cas de nos jours (à peu de choses près).
Aussi le Père entretient une montagne de correspondance non seulement avec ses bienfaiteurs mais avec beaucoup d'autres qui s'adressent à lui.
Il entreprend aussi une œuvre formidable dans le domaine de la presse en créant plusieurs journaux ou revues dont certains ont un grand tirage.
Bref, tout lui réussit, mais non sans peine: il est "actif jusqu'aux limites du possible", et cela "de cinq du matin à minuit".
Pour ses enfants, il définit ainsi son objectif: "Un toit, du pain, un métier, beaucoup d'amour". Il veut en faire "des hommes debout" selon son expression.
Il leur dit: "Devenir des hommes, tel doit être votre idéal, mes enfants. Un homme, c'est celui qui sait ce qu'il veut et qui l'accomplit coûte que coûte. (...) Ne soyez pas ces ombres d'hommes qui vont devant eux au hasard".
Pour réaliser son projet de construction d'une chapelle dédiée à Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, le Père Brottier stimulait régulièrement collaborateurs et bienfaiteurs.
Le magazine d'Auteuil «La France Illustrée» se couvrit d'annonces de kermesses, d'éditoriaux vibrants. Le 5 octobre 1930, le Cardinal Verdier, Archevêque de Paris, procéda à la Consécration du Sanctuaire, dont la Fête annuelle attirera bientôt jusqu'à vingt mille personnes.
En même temps, il fallait payer les dettes et trouver des ressources pour la vie quotidienne. Le Père Brottier donna pour cela beaucoup de son temps à la correspondance. Il recevait aussi de nombreux visiteurs, bienfaiteurs ou non.
A quelqu'un qui lui dit «Quelle chance vous avez, tout vous réussit», il répliqua: «Ma chance, ce fut de travailler sans répit de 5 heures du matin à minuit, d'écrire des lettres et de recevoir des visites par milliers».
Ici aussi il faut renvoyer à des biographies plus détaillées. Soulignons seulement une des caractéristiques du Père Brottier, déjà signalée auparavant, mais qu'il développa plus encore à Auteuil:
Avec lui le Courrier d'Auteuil atteindra 300 000 exemplaires mensuels. L'Ami des enfants sera tiré à 70 000 exemplaires. La France Illustrée (fondée en 1874) touchera chaque semaine 100 000 abonnés.
Et pourtant il jugea nécessaire d'abandonner la gestion de La France Illustrée: il pensait que cela risquait de le détourner de son œuvre principale. En 1930, il fonda la revue Missions où la mise en pages présentait une certaine originalité. En trois ans Missions atteignit un tirage de 40 000.
Il utilisa l'affichage dans le métro, avec l'effigie de Sainte-Thérèse de Lisieux, pour inviter à des concerts au profit de sa chapelle.
En 1927, il ouvrit aux écoles et aux patronages la salle Auteuil, Bon Cinéma. On y compta 600 000 spectateurs en quatorze ans.
Il faut y ajouter l'organisme le Foyer à la campagne (1933). Dans l'ensemble de ces maisons, en 1936, on accueillait mille quatre cents orphelins.
On ne peut citer ici tous les collaborateurs du P. Brottier. Mentionnons cependant le P. Yves Pichon, qui vécut dans son intimité et fut son biographe; M. David, «homme extraordinaire, dit de lui le P. Brottier, qu'on ne dérangeait jamais, mais qui se dérangeait sans cesse» ; M. Mouillier, polytechnicien, qui mena à bien la modernisation des ateliers, tout en se montrant soucieux de formation humaine : Mlle Colonvillé, rédactrice de l'Ami des enfants ; Mlle Bigot, l'organisatrice géniale des Foyers à la campagne... Avec le regret de se limiter à ces quelques noms.
Le lundi 3 février, épuisé, il se coucha en fin de matinée, pour ne plus se relever. Il était terrassé par une fièvre intense, de violents maux de tête et de vives douleurs à la poitrine. Une congestion pulmonaire double se déclara.
Quelques jours plus tard, une grippe infectieuse ajouta encore à ses tourments et il fut transporté à l'hôpital.
Arrivé à l'hôpital Saint-Joseph mourant, il lui restait assez de forces pour survivre pendant onze jours. Ce fut vers 4 heures du matin, le 28 février 1936 que Daniel Brottier rendit le dernier soupir.
Il fut Béatifié le 25 Novembre 1984, par le Pape Saint Jean-Paul Il.
Jean Ernoult, spiritain.
Statue de Daniel Brottier, La Ferté-Saint-Cyr (Loir-et-Cher, France)
Mgr Ravel : « Le Père Brottier, modèle d’humanité »
Il est très connu d’au moins deux catégories de personnes. Il y a, bien sûr, l’immense réseau des donateurs de l’Oeuvre d’Auteuil ainsi que tous ceux qui aiment la petite Thérèse de l’Enfant Jésus et, par extension, connaissent cet « ami » qui a fait édifier à Paris la première chapelle qui lui fut dédiée. Le Père Brottier est également légendaire dans le monde des aumôniers militaires et plus largement celui des militaires.
Il y a plus de 40 ans ! D’abord parce que ma tante était l’une des bienfaitrices des Orphelins Apprentis d’Auteuil à qui le Père Brottier écrivait régulièrement en vue de soutenir son oeuvre, mais également grâce à un confrère de mon abbaye Saint Pierre de Champagne en Ardèche, à ce point marqué par cette grande figure qu’il avait choisi d’accoler comme saint patron à son nom de « Père Daniel » -en référence au prophète de l’Ancien Testament- celui du bienheureux Daniel Brottier.
Bravo aux auteurs qui ont commencé par ses années de guerre ! Ils ont compris que celles-ci n’avaient pas été anodines mais, au contraire, fondatrices au niveau psychologique et pour sa maturation pastorale. De même que pour Teilhard de Chardin pour qui ce fut un baptême dans le réel, le Père Brottier y a trouvé ses racines. Il y a montré ses qualités. Il a donné et il a reçu.
La guerre lui a également fourni ultérieurement un carnet d’adresses de fidèles très actifs pour ses ventes de charité et ses appels aux dons. Cofondateur de l’UNC (Union des Anciens Combattants) afin que ne se perde pas la belle fraternité vécue dans les tranchées, le Père Brottier a en effet proposé à ses camarades d’autres combats à mener. L’oeuvre d’Auteuil n’aurait jamais connu son ampleur sans ce passage de 14-18.
Sur les citations qui ont accompagné ses remises de décorations (légion d’honneur, croix de guerre). Remontées au Ministère de la guerre via la hiérarchie militaire, elles témoignent de la reconnaissance d’hommes de bonne volonté envers des valeurs de bonté, de dévouement, de courage hors pair et de disponibilité sans faille. Souvenons-nous que nous étions à une époque d’extrême anti-cléricalisme. Or que découvraient les soldats en ces aumôniers volontaires qui apprenaient leur « métier » sur le terrain ? Des curés qui ne correspondaient pas aux caricatures de l’époque mais partageaient avec eux le danger, la boue, la puanteur, les rats, le froid. Dans la guerre contre le terrorisme dans laquelle nous entrons, il nous faudra peut-être déployer des mêmes qualités fondamentales que ces aumôniers de légende de la grande guerre ont manifestées à tous.
Son courage personnel, tant face aux obus que devant le travail pour relever l’Oeuvre d’Auteuil. Et son génie de l’organisation. Le Père Brottier avait des méthodes très modernes. Il utilisait les moyens de communication. Il fonçait. Mais surtout, en se faisant brancardier, photographe ou combattant (sans armes) au milieu des troupes, il incarnait un modèle de pastorale qui a marqué toute l’Eglise de France, a « reboosté » l’Action catholique et reste pour moi d’actualité dans le cadre de la nouvelle évangélisation dans un monde qui a envie de se passer de nous. Car être prêtre, c’est à 20% de son temps prêcher la Bonne Nouvelle, célébrer une messe ou avoir une conversation théologique mais c’est à 80% de la proximité humaine.
Profile
Ordained in 1899. Taught at
the college of
Pontlevoy, France.
Entered the Congregation of the Holy Ghost at Orly, France in 1902. Missionary to
Saint-Louis, Senegal in 1903.
His health suffered,
and he returned to France in 1911.
At the request of Bishop Jalabert,
he conducted a fund-raising campaign to build a cathedral in
Dakar, Senegal; he promoted the structure as a way to honour Africans who had
died for France,
and French who
had died for Africa. The cathedral was
consecrated on 2
February 1936,
just a few weeks before his death.
Chaplain in
the French army
in World War I. Cited six times for bravery, awarded the Croix de
Guerre and the Legion of Honour; he attributed his survival on the
front lines to the intercession of Saint Therese
of Lisieux, and built a chapel for
her at Auteuil when she was canonized.
After the war he administered the Orphan Apprentices of Auteuil. Honoured
in his life and today as a man who put the family of God above
considerations of nationality or race.
Born
7
September 1876 at
La Ferté-Saint-Cyr, Diocese of Blois, France
28
February 1936 of
natural causes at Paris, France of
natural causes
15,000 Parisiens turned
out to honour him, and Cardinal Verdier preached his
funeral homily
13
January 1983 by Pope John
Paul II (decree of heroic
virtues)
25
November 1984 by Pope John
Paul II in Rome, Italy
Additional Information
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Martirologio Romano, 2001 edición
fonti in italiano
nettsteder i norsk
MLA Citation
“Blessed Daniel Brottier“. CatholicSaints.Info.
28 February 2018. Web. 28 February 2021.
<https://catholicsaints.info/blessed-daniel-brottier/>
Vitrail, Chapelle Sainte-Thérèse de la fondation
d'Auteuil, 40, rue La Fontaine, 16. Arrondissement, Paris
Plaque apposée sur la maison de la Fondation
d'Auteuil, 42 rue Jean-de-La-Fontaine, Paris 16e, en mémoire du père Daniel
Brottier (1876-1936), directeur général de la fondation de 1923 à sa
mort.
Tombeau de Daniel Brottier, Sanctuaire Sainte-Thérèse, Chapelle Sainte-Thérèse de la fondation d'Auteuil, Paris, France.
Den salige Daniel Alex Brottier (1872-1936)
Minnedag: 28.
februar
Den salige Daniel Alex Brottier ble født den 7.
september 1876 i småbyen La-Ferté-Saint-Cyr i departementet Loire-et-Cher og bispedømmet
Blois i regionen Centre i Frankrike. Byen ligger ved elven Loire mellom Orléans
og Tours. Daniel var andre sønn av Jean-Baptiste Brottier, kusk for marki
Durfort, og hans hustru Erminia Bouthe (Herminie), og ved dåpen fikk han
navnene Daniel Julius Alexius (fr: Daniel-Jules-Alex). Han kom fra en
beskjeden, men dypt troende familie, og fra de tidligste barneår viste han en
dyp fromhet og stor ærefrykt for Jomfru Maria.
Fra tidlig alder viste Daniel et ønske om å bli prest,
og en historie fra hans barndom forteller at moren spurte ham om hva han ville
like å bli når han ble stor. Daniels svar var: «Jeg vil ikke bli general eller
konditormester – Jeg vil bli pave!» Hans mor minnet ham om at for å bli pave,
måtte han først bli prest. Lille Daniel svarte da: «Vel, da vil jeg bli
prest!» (Et bien je serai prêtre). Dette forsettet ble oppmuntret av hans
foreldre og en prest. Den 11. april 1887 mottok han sin første kommunion, ti år
gammel, og i oktober samme år begynte han på gutteseminaret i Blois. Der ble
han fermet (konfirmert) den 29. januar 1890. I 1892 begynte han på
filosofistudiene ved bispedømmets seminar, og i 1896 påbegynte han sin ettårige
militærtjeneste. Deretter studerte han teologi på seminaret.
Han ble presteviet den 22. oktober 1899 av biskop
Laborde i Blois, og deretter underviste han i tre år på den kirkelige
friskolen (Collège libre) i Pontlevoy. Men han var rastløs i sin
lærergjerning og lengtet etter videre horisonter, så han valgte å slutte seg
til misjonskongregasjonen spiritanerne eller «Kongregasjonen av Den hellige Ånd
og Marias rene hjerte» (Congregatio Sancti Spiritus [sub tutela Immaculati
Cordis Beatissimae Virginis Mariae] – CSSp). Den 24. september 1902 begynte
han i kongregasjonens novisiat i Orly ved Paris, og den 30. september 1903 avla
han ordensløftene.
Kongregasjonen sendte ham kort etter til Senegal i
Vest-Afrika, som da var en fransk koloni, som sogneprest i et misjonssogn i
Saint-Louis. Han var skuffet over å ha blitt sendt til en by heller enn til den
primitive landsbygda, men han satte straks i gang med sitt arbeid. Ved siden av
arbeidet i sognet ga han ukentlige timer for studenter på videregående skole,
og han tok seg særlig av foreldreløse barn og grunnla et senter for
barneomsorg. Han var allerede da så vidsynt at han grunnla sogneavisen UNIR,
som fortsatt eksisterer.
Men arbeidet og ikke minst klimaet ødela helsen hans,
så med beklagelse måtte han i 1906 vende tilbake til Frankrike på grunn av kronisk
og svært smertefull migrene. I Frankrike ble han imidlertid frisk igjen, og han
lengtet tilbake til Afrika, så etter seks måneder vendte han i januar 1907
tilbake til Senegal. Han begynte på sin gamle arbeidsplass, men snart dukket
migrenen opp igjen, og den gjorde det umulig for ham å utføre sin tjeneste.
Derfor vendte han i 1911 tilbake til Frankrike for godt etter åtte år i Afrika.
Etter sin endelige avreise fra Senegal tilbrakte
Brottier en kort, men personlig betydningsfull periode i trappistklosteret på
øya Lérins i Sør-Frankrike. Han hadde følt seg kalt til et mer kontemplativt
liv enn han hadde levd som misjonær i Afrika, men oppholdet i klosteret på
Lérins kurerte ham for den ideen. Selv om det kontemplative liv gjorde ham
godt, ble han slitt ned av mangelen på søvn og spesielt av maten, så etter et
par dager måtte han innse at han ikke var skapt for et liv som dette.
Han fortsatte imidlertid arbeidet for Senegal, og
etter anmodning fra biskop Hyacinthe Jalabert av Dakar, apostolisk vikar for Senegal,
grunnla han Souvenir Africain for å samle inn penger til byggingen av
den nye katedralen i hovedstaden Dakar. For dette formål ble Brottier utnevnt
til generalvikar for Dakar, selv om han residerte i Paris. Han hadde embetet
fra 1911 til 1923, bare avbrutt av tjenesten under Første verdenskrig fra 1914
til 1919. Den såkalte Cathédrale du Souvenir africain de Dakar ble
vigslet den 2. februar 1936, bare noen uker før Brottiers død.
Da Første
verdenskrig brøt ut i 1914, ble sekularprester i Frankrike utskrevet til hæren,
men Daniel ble fritatt på grunn av svak helse. Men han var en av
de første prestene som meldte seg frivillig, og han ble utnevnt til
feltkapellan for Frankrikes 121. infanteriregiment. Han tilbrakte over fire år
ved fronten i Lorraine, ved Somme, i Verdun og Flandern. Han kastet seg ut i de
farligste situasjoner, og overalt der han kunne, tok han seg av de lidende og
døende. På nærmest mirakuløs måte overlevde han i stillinger hvor forventet
gjennomsnittlig overlevelse ble målt i uker heller enn måneder. Selv var han
fullstendig likeglad med sin personlige sikkerhet, og han tilskrev sin
overlevelse til beskyttelse fra den hellige Teresa av Lisieux (1873-1897),
som han satte spesielt høyt og som den apostoliske vikaren av Senegal hadde
viet hans beskyttelse spesielt til (Teresa ble saligkåret den 29. april 1923 og
helligkåret den 17. mai 1925). Daniel overlevde i 52 måneder ved fronten uten
et eneste sår, ble dekorert seks ganger og mottok Krigskorset (Croix de
Guerre) og Æreslegionen (Légion d’honneur). Etter krigen grunnla han
Nasjonalforeningen for franske frontkjempere (L’Union Nationale des
Combattants), en organisasjon for franske krigsveteraner fra ulike konflikter.
Den 30. mai 1919 avla han sine evige løfter.
I november 1923 ba erkebiskopen av Paris, kardinal
Louis-Ernest Dubois, spiritanerne om å overta ansvaret for et barnehjem i
forstaden Auteuil i Paris, hvor han planla å restaurere lærlingprosjektet for
foreldreløse. Brottier fikk etablert prosjektet med suksess sammen med sin
kapellan Yves Pichon, og de arbeidet de neste tretten årene med å utvide
bygningene og arbeide for foreldreløse og forlatte barn, som han også viet til
Teresas beskyttelse. Han bygde et kapell viet til Teresa av Lisieux i Auteuil
da hun ble helligkåret, den første kirken som var viet til henne. Han
produserte også en populær film om livet til denne sin personlige skytshelgen.
I 1933 ledet Brottier et banebrytende program som
plasserte barna i husholdene til katolske landsens innbyggere assosiert med
lærlingprosjektet for foreldreløse. Hans resultater i Auteuil inkluderte
byggingen av verksteder, åpningen av et trykkeri og en kino og utgivelsen av
magasiner. Da han ankom, hadde institusjonen ansvaret for 140 foreldreløse, men
da han døde, var de mer enn 1 400. Hans barnehjem i Auteuil blomstrer
fortsatt.
Daniel Brottier døde den 28. februar 1936 på Hospital
Saint-Joseph i Paris, 59 år gammel. 15 000 parisere møtte opp for å ære
ham i hans begravelsesmesse, hvor kardinal Verdier prekte. Hans grav befinner
seg i kapellet Sainte-Thérèse de l’Enfant Jésus i Auteuil i Paris den 5. april
1936. I 1962 ble det hevdet at hans legeme var like intakt som den dagen han
ble gravlagt, og dette fikk fart på hans saligkåringsprosess. I tillegg er
mange mirakler tilskrevet hans forbønn.
Den 13. januar 1983 ble hans «heroiske dyder»
anerkjent av den hellige pave Johannes Paul II (1978-2005)
og han fikk tittelen Venerabilis («Ærverdig»). Den 9. juni 1984
undertegnet paven dekretet fra Helligkåringskongregasjonen som godkjente et
mirakel på hans forbønn. Han ble saligkåret den 25. november 1984 av pave
Johannes Paul II i Roma. Hans minnedag hos spiritanerne er dødsdagen 28.
februar, men 23. februar nevnes også.
Kilder:
Attwater/Cumming, Butler (II), Holböck (2), Resch (B1), Index99, Patron Saints
SQPN, Infocatho, Bautz, Heiligenlexikon, santiebeati.it, en.wikipedia.org,
spiritaner.de - Kompilasjon og oversettelse: p. Per Einar Odden
Opprettet: 25. februar 2004
SOURCE : http://www.katolsk.no/biografier/historisk/dbrottie
Voir aussi :http://www.apprentis-auteuil.org/nous-connaitre/fondateurs/daniel-brottier/un-jeune-homme-de-caractere.html
https://www.youtube.com/watch?v=GfT9W1gdddE
http://www.americancatholic.org/Features/Saints/saint.aspx?id=1892