Notre-Dame du Rosaire
Cette fête, propre à l'Église d'Occident, fut
instituée par saint
Pie V pour commémorer la victoire de Lépante qui repousse l'invasion
turque (7 octobre 1571). Elle est alors "Notre-Dame de la Victoire".
Vingt-et-un ans plus tard, le pape Grégoire XIII lui donne son nom
actuel. Le pape Clément XI l'étend à l'Église catholique toute entière en
raison de la victoire remportée sur les turcs le 5 août 1716.
Voir aussi:
- Qu'est-ce que la prière du rosaire (site de l'Église catholique en France)
- de nombreuses paroisses portant ce nom à trouver sur le moteur de recherche de l'Eglise catholique en France.
- Fêtes mariales
- Pèlerinage
du Rosaire
Mémoire de Notre-Dame du Rosaire. Par la prière du Rosaire le peuple chrétien
invoque le secours de la sainte Mère de Dieu, en méditant, sous sa conduite,
les mystères du Christ, elle qui fut associée, de manière unique, à l'incarnation,
à la passion et à la résurrection du Fils de Dieu.
Martyrologe romain
"Le Rosaire de la Vierge Marie, qui s'est
développé progressivement au cours du deuxième millénaire sous l'inspiration de
l'Esprit de Dieu, est une prière aimée de nombreux saints et encouragée par le
Magistère. Dans sa simplicité et dans sa profondeur, il reste, même dans le
troisième millénaire commençant, une prière d'une grande signification,
destinée à porter des fruits de sainteté."
Jean-Paul II, lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae (site
du Vatican)
Qu'est-ce que la prière du rosaire (site de l'Eglise catholique en France)
SOURCE : https://nominis.cef.fr/contenus/saint/1975/Notre-Dame-du-Rosaire.html
Saint Jean-Paul II
Lettre Apostolique ROSARIUM VIRGINIS
MARIAE
A l'Épiscopat, au clergé et aux fidèles sur le Rosaire
16 Octobre 2002
Introduction
1. Le Rosaire de la Vierge Marie, qui s'est développé
progressivement au cours du deuxième millénaire sous l'inspiration de l'Esprit
de Dieu, est une prière aimée de nombreux saints et encouragée par le
Magistère. Dans sa simplicité et dans sa profondeur, il reste, même dans le
troisième millénaire commençant, une prière d'une grande signification,
destinée à porter des fruits de sainteté. Elle se situe bien dans la ligne
spirituelle d'un christianisme qui, après deux mille ans, n'a rien perdu de la
fraîcheur des origines et qui se sent poussé par l'Esprit de Dieu à
"avancer au large" (Duc in altum !) pour redire, et
même pour "crier" au monde, que le Christ est Seigneur et Sauveur,
qu'il est "le chemin, la vérité et la vie" (Jn 14, 6), qu'il est
"la fin de l'histoire humaine, le point vers lequel convergent les désirs
de l'histoire et de la civilisation" (1).
En effet, tout en ayant une caractéristique mariale, le Rosaire est une prière
dont le centre est christologique. Dans la sobriété de ses éléments, il
concentre en lui la profondeur de tout le message évangélique,
dont il est presque un résumé (2). En lui résonne à nouveau
la prière de Marie, son Magnificat permanent pour l'œuvre de
l'Incarnation rédemptrice qui a commencé dans son sein virginal. Avec lui, le
peuple chrétien se met à l'école de Marie, pour se laisser
introduire dans la contemplation de la beauté du visage du Christ et dans
l'expérience de la profondeur de son amour. Par le Rosaire, le croyant puise
d'abondantes grâces, les recevant presque des mains mêmes de la Mère du
Rédempteur.
Les Pontifes romains et le Rosaire
2. Beaucoup de mes prédécesseurs ont accordé une grande
importance à cette prière. A ce sujet, des mérites particuliers reviennent à
Léon XIII qui, le 1er septembre 1883, promulgua l'encyclique Supremi
apostolatus officio (3), paroles fortes par
lesquelles il inaugurait une série de nombreuses autres interventions
concernant cette prière, qu'il présente comme un instrument spirituel efficace
face aux maux de la société. Parmi les Papes les plus récents qui, dans la
période conciliaire, se sont illustrés dans la promotion du Rosaire, je désire
rappeler le bienheureux Jean XXIII (4) et surtout Paul VI qui,
dans l'exhortation apostolique Marialis cultus, souligna, en
harmonie avec l'inspiration du Concile Vatican II, le caractère évangélique du
Rosaire et son orientation christologique.
Puis, moi-même, je n'ai négligé aucune occasion pour exhorter à la récitation
fréquente du Rosaire. Depuis mes plus jeunes années, cette prière a eu une
place importante dans ma vie spirituelle. Mon récent voyage en Pologne me l'a
rappelé avec force, et surtout la visite au sanctuaire de Kalwaria. Le Rosaire
m'a accompagné dans les temps de joie et dans les temps d'épreuve. Je lui ai
confié de nombreuses préoccupations. En lui, j'ai toujours trouvé le réconfort.
Il y a vingt-quatre ans, le 29 octobre 1978, deux semaines à peine après mon
élection au Siège de Pierre, laissant entrevoir quelque chose de mon âme, je
m'exprimais ainsi : « Le Rosaire est ma prière préférée. C'est une prière
merveilleuse. Merveilleuse de simplicité et de profondeur. [...] On peut dire
que le Rosaire est, d'une certaine manière, une prière-commentaire du dernier
chapitre de la Constitution Lumen gentium du deuxième Concile du
Vatican, chapitre qui traite de l'admirable présence de la Mère de Dieu dans le
mystère du Christ et de l'Eglise. En effet, sur l'arrière-fond des Ave
Maria défilent les principaux épisodes de la vie de Jésus Christ. Réunis en
mystères joyeux, douloureux et glorieux, ils nous mettent en communion vivante
avec Jésus à travers le cœur de sa Mère, pourrions-nous dire. En même temps,
nous pouvons rassembler dans ces dizaines du Rosaire tous les événements de
notre vie individuelle ou familiale, de la vie de notre pays, de l'Eglise, de
l'humanité, c'est-à-dire nos événements personnels ou ceux de notre prochain,
et en particulier de ceux qui nous sont les plus proches, qui nous tiennent le
plus à cœur. C'est ainsi que la simple prière du Rosaire s'écoule au rythme de
la vie humaine ». (5)
Par ces paroles, chers frères et sœurs, je mettais dans le rythme quotidien du
Rosaire ma première année de Pontificat. Aujourd'hui, au début de ma vingt-cinquième année de service comme Successeur de
Pierre, je désire faire de même. Que de grâces n'ai-je pas reçues de la
Vierge Sainte à travers le rosaire au cours de ces années : Magnificat
anima mea Dominum ! Je désire faire monter mon action de grâce vers le
Seigneur avec les paroles de sa très sainte Mère, sous la protection de
laquelle j'ai placé mon ministère pétrinien : Totus tuus !
Octobre 2002 - Octobre 2003 : Année du Rosaire
3. C'est pourquoi, faisant suite à la réflexion proposée dans la
Lettre apostolique Novo millennio ineunte, dans laquelle, après
l'expérience jubilaire, j'ai invité le Peuple de Dieu à "repartir du
Christ" (6), j'ai senti la nécessité
de développer une réflexion sur le Rosaire, presque comme un couronnement
marial de cette lettre apostolique, pour exhorter à la contemplation du visage
du Christ en compagnie de sa très sainte Mère et à son école. En effet, réciter
le Rosaire n'est rien d'autre que contempler avec Marie le visage du Christ.
Pour donner un plus grand relief à cette invitation, profitant de l'occasion du
tout proche cent vingtième anniversaire de l'encyclique de Léon XIII déjà
mentionnée, je désire que, tout au long de l'année, cette prière soit proposée
et mise en valeur de manière particulière dans les différentes communautés
chrétiennes. Je proclame donc l'année qui va d'octobre de cette année à octobre
2003 Année du Rosaire.
Je confie cette directive pastorale à l'initiative des différentes communautés
ecclésiales. Ce faisant, je n'entends pas alourdir, mais plutôt unir et
consolider les projets pastoraux des Eglises particulières. Je suis certain que
cette directive sera accueillie avec générosité et empressement. S'il est
redécouvert dans sa pleine signification, le Rosaire conduit au cœur même de la
vie chrétienne, et offre une occasion spirituelle et pédagogique ordinaire
particulièrement féconde pour la contemplation personnelle, la formation du
Peuple de Dieu et la nouvelle évangélisation. Il me plaît de le redire aussi à
l'occasion du souvenir joyeux d'un autre événement: le quarantième anniversaire
de l'ouverture du Concile œcuménique Vatican II (11 octobre 1962), cette
"grande grâce" offerte par l'Esprit de Dieu à l'Eglise de notre temps
(7).
Objections au Rosaire
4. L'opportunité d'une telle initiative découle de diverses
considérations. La première concerne l'urgence de faire face à une certaine
crise de cette prière qui, dans le contexte historique et théologique actuel,
risque d'être à tort amoindrie dans sa valeur et ainsi rarement proposée aux
nouvelles générations. D'aucuns pensent que le caractère central de la
liturgie, à juste titre souligné par le Concile œcuménique Vatican II, a eu
comme conséquence nécessaire une diminution de l'importance du Rosaire. En réalité,
comme le précisait Paul VI, cette prière non seulement ne s'oppose pas à la
liturgie, mais en constitue un support, puisqu'elle l'introduit bien et s'en
fait l'écho, invitant à la vivre avec une plénitude de participation
intérieure, afin d'en recueillir des fruits pour la vie quotidienne.
D'autres craignent peut-être qu'elle puisse apparaître peu œcuménique en raison
de son caractère nettement marial. En réalité, elle se situe dans la plus pure
perspective d'un culte à la Mère de Dieu, comme le Concile Vatican II l'a
défini: un culte orienté vers le centre christologique de la foi chrétienne, de
sorte que, "à travers l'honneur rendu à sa Mère, le Fils [...] soit connu,
aimé, glorifié" (8). S'il est redécouvert de
manière appropriée, le Rosaire constitue une aide, mais certainement pas un
obstacle à l'œcuménisme.
La voie de la contemplation
5. Cependant, la raison la plus importante de redécouvrir avec
force la pratique du Rosaire est le fait que ce dernier constitue un moyen très
valable pour favoriser chez les fidèles l'engagement de
contemplation du mystère chrétien que j'ai proposé dans la lettre
apostolique Novo millennio ineunte comme une authentique
"pédagogie de la sainteté": "Il faut un christianisme qui se
distingue avant tout dans l'art de la prière" (9). Alors que dans la culture
contemporaine, même au milieu de nombreuses contradictions, affleure une
nouvelle exigence de spiritualité, suscitée aussi par les influences d'autres
religions, il est plus que jamais urgent que nos communautés chrétiennes
deviennent "d'authentiques écoles de prière" (10).
Le Rosaire se situe dans la meilleure et dans la plus pure tradition de la
contemplation chrétienne. Développé en Occident, il est une prière typiquement
méditative et il correspond, en un sens, à la "prière du cœur" ou à
la "prière de Jésus", qui a germé sur l'humus de
l'Orient chrétien.
Prière pour la paix et pour la famille
6. Certaines circonstances historiques ont contribué à une
meilleure actualisation du renouveau du Rosaire. La première d'entre elles est
l'urgence d'implorer de Dieu le don de la paix. Le Rosaire a été à plusieurs
reprises proposé par mes Prédécesseurs et par moi-même comme prière pour la
paix. Au début d'un millénaire, qui a commencé avec les scènes horribles de l'attentat
du 11 septembre 2001 et qui enregistre chaque jour dans de nombreuses parties
du monde de nouvelles situations de sang et de violence, redécouvrir le Rosaire
signifie s'immerger dans la contemplation du mystère de Celui "qui est
notre paix", ayant fait "de deux peuples un seul, détruisant la
barrière qui les séparait, c'est-à-dire la haine" (Ep 2, 14). On ne peut
donc réciter le Rosaire sans se sentir entraîné dans un engagement précis de
service de la paix, avec une attention particulière envers la terre de Jésus,
encore si éprouvée, et particulièrement chère au cœur des chrétiens.
De manière analogue, il est urgent de s'engager et de prier pour une autre
situation critique de notre époque, celle de la famille, cellule
de la société, toujours plus attaquée par des forces destructrices, au niveau
idéologique et pratique, qui font craindre pour l'avenir de cette institution
fondamentale et irremplaçable, et, avec elle, pour le devenir de la société
entière. Dans le cadre plus large de la pastorale familiale, le renouveau du
Rosaire dans les familles chrétiennes se propose comme une aide efficace pour
endiguer les effets dévastateurs de la crise actuelle.
"Voici ta mère !" (Jn 19, 27)
7. De nombreux signes montrent ce que la Vierge Sainte veut
encore réaliser aujourd'hui, précisément à travers cette prière; cette mère
attentive à laquelle, dans la personne du disciple bien-aimé, le Rédempteur
confia au moment de sa mort tous les fils de l'Eglise : "Femme, voici ton
Fils" (Jn 19, 26). Au cours du dix-neuvième et du vingtième siècles, les
diverses circonstances au cours desquelles la Mère du Christ a fait en quelque
sorte sentir sa présence et entendre sa voix pour exhorter le Peuple de Dieu à
cette forme d'oraison contemplative sont connues. En raison de la nette
influence qu'elles conservent dans la vie des chrétiens et à cause de leur
reconnaissance importante de la part de l'Eglise, je désire rappeler en
particulier les apparitions de Lourdes et de Fatima (11), dont les sanctuaires
respectifs constituent le but de nombreux pèlerins à la recherche de réconfort
et d'espérance.
Sur les pas des témoins
8. Il serait impossible de citer la nuée innombrable de saints
qui ont trouvé dans le Rosaire une authentique voie de sanctification. Il
suffira de rappeler saint Louis Marie Grignion de Montfort, auteur d'une œuvre
précieuse sur le Rosaire (12), et plus près de nous,
Padre Pio de Pietrelcina, qui j'ai eu récemment la joie de canoniser. Le
bienheureux Bartolo Longo eut un charisme spécial, celui de véritable apôtre du
Rosaire. Son chemin de sainteté s'appuie sur une inspiration entendue au plus
profond de son cœur : "Qui propage le Rosaire est sauvé !" (13). A partir de là, il s'est
senti appelé à construire à Pompéi un sanctuaire dédié à la Vierge du Saint
Rosaire près des ruines de l'antique cité tout juste pénétrée par l'annonce
évangélique avant d'être ensevelie en 79 par l'éruption du Vésuve et de
renaître de ses cendres des siècles plus tard, comme témoignage des lumières et
des ombres de la civilisation classique.
Par son œuvre entière, en particulier par les "Quinze Samedis",
Bartolo Longo développa l'âme christologique et contemplative du Rosaire; il
trouva pour cela un encouragement particulier et un soutien chez Léon XIII, le
"Pape du Rosaire".
Giorgio Ventura (1570–1610). Madone
du Rosaire, 1598, 197 X 126, Višnjan, ž.
c. sv. Kvirike in Julite
Chapitre I : Contempler le Christ avec Marie
Un visage resplendissant comme le soleil
9. "Et il fut transfiguré devant eux : son visage devint
brillant comme le soleil" (Mt 17, 2). L'épisode évangélique de la
transfiguration du Christ, dans lequel les trois Apôtres Pierre, Jacques et
Jean apparaissent comme ravis par la beauté du Rédempteur, peut être considéré
comme icône de la contemplation chrétienne. Fixer les yeux sur
le visage du Christ, en reconnaître le mystère dans le chemin ordinaire et
douloureux de son humanité, jusqu'à en percevoir la splendeur divine
définitivement manifestée dans le Ressuscité glorifié à la droite du Père, tel
est le devoir de tout disciple du Christ; c'est donc aussi notre devoir. En
contemplant ce visage, nous nous préparons à accueillir le mystère de la vie
trinitaire, pour faire l'expérience toujours nouvelle de l'amour du Père et
pour jouir de la joie de l'Esprit Saint. Se réalise ainsi pour nous la parole
de saint Paul : "Nous reflétons tous la gloire du Seigneur, et nous sommes
transfigurés en son image, avec une gloire de plus en plus grande, par l'action
du Seigneur qui est Esprit" (2 Co 3, 18).
Marie modèle de contemplation
10. La contemplation du Christ trouve en Marie son modèle
indépassable. Le visage du Fils lui appartient à un titre spécial. C'est
dans son sein qu'il s'est formé, prenant aussi d'elle une ressemblance humaine
qui évoque une intimité spirituelle assurément encore plus grande. Personne ne
s'est adonné à la contemplation du visage du Christ avec autant d'assiduité que
Marie. Déjà à l'Annonciation, lorsqu'elle conçoit du Saint-Esprit, les yeux de
son cœur se concentrent en quelque sorte sur Lui; au cours des mois qui
suivent, elle commence à ressentir sa présence et à en pressentir la
physionomie. Lorsque enfin elle lui donne naissance à Bethléem, ses yeux de
chair se portent aussi tendrement sur le visage de son Fils tandis qu'elle
l'enveloppe de langes et le couche dans une crèche (cf. Lc 2, 7).
A partir de ce moment-là, son regard, toujours riche d'un étonnement
d'adoration, ne se détachera plus de Lui. Ce sera parfois un regard
interrogatif, comme dans l'épisode de sa perte au temple : "Mon
enfant, pourquoi nous as-tu fait cela ?" (Lc 2, 48) ; ce sera dans tous
les cas un regard pénétrant, capable de lire dans l'intimité de
Jésus, jusqu'à en percevoir les sentiments cachés et à en deviner les choix,
comme à Cana (cf. Jn 2, 5) ; en d'autres occasions, ce sera un
regard douloureux, surtout au pied de la croix, où il s'agira encore, d'une
certaine manière, du regard d'une "femme qui accouche", puisque Marie
ne se limitera pas à partager la passion et la mort du Fils unique, mais
qu'elle accueillera dans le disciple bien-aimé un nouveau fils qui lui sera
confié (cf. Jn 19, 26-27) ; au matin de Pâques, ce sera un regard
radieux en raison de la joie de la résurrection et, enfin, un
regard ardent lié à l'effusion de l'Esprit au jour de la Pentecôte (cf. Ac
1, 14).
Les souvenirs de Marie
11. Marie vit en gardant les yeux fixés sur le Christ, et
chacune de ses paroles devient pour elle un trésor: "Elle retenait tous
ces événements et les méditait dans son cœur" (Lc 2, 19; cf. 2, 51). Les
souvenirs de Jésus, imprimés dans son esprit, l'ont accompagnée en toute
circonstance, l'amenant à parcourir à nouveau, en pensée, les différents
moments de sa vie aux côtés de son Fils. Ce sont ces souvenirs qui, en un sens,
ont constitué le "rosaire" qu'elle a constamment récité au long des
jours de sa vie terrestre.
Et maintenant encore, parmi les chants de joie de la Jérusalem céleste, les
motifs de son action de grâce et de sa louange demeurent inchangés. Ce sont eux
qui inspirent son attention maternelle envers l'Eglise en pèlerinage, dans
laquelle elle continue à développer la trame de son "récit"
d'évangélisatrice. Marie propose sans cesse aux croyants les
"mystères" de son Fils, avec le désir qu'ils soient contemplés,
afin qu'ils puissent libérer toute leur force salvifique. Lorsqu'elle récite le
Rosaire, la communauté chrétienne se met en syntonie avec le souvenir et avec
le regard de Marie.
Le Rosaire, prière contemplative
12. C'est précisément à partir de l'expérience de Marie que le
Rosaire est une prière nettement contemplative. Privé de cette
dimension, il en serait dénaturé, comme le soulignait Paul VI : "Sans la
contemplation, le Rosaire est un corps sans âme, et sa récitation court le
danger de devenir une répétition mécanique de formules et d'agir à l'encontre
de l'avertissement de Jésus : "Quand vous priez, ne rabâchez pas comme les
païens; ils s'imaginent qu'en parlant beaucoup, ils se feront mieux
écouter" (Mt 6, 7). Par nature, la récitation du Rosaire exige que le
rythme soit calme et que l'on prenne son temps, afin que la personne qui s'y
livre puisse mieux méditer les mystères de la vie du Seigneur, vus à travers le
cœur de Celle qui fut la plus proche du Seigneur, et qu'ainsi s'en dégagent les
insondables richesses" (14).
Il convient de nous arrêter sur la pensée profonde de Paul VI, pour faire
apparaître certaines dimensions du Rosaire qui en définissent mieux le
caractère propre de contemplation christologique.
Se souvenir du Christ avec Marie
13. La contemplation de Marie est avant tout le fait
de se souvenir. Il faut cependant entendre ces paroles dans le sens
biblique de la mémoire (zakar), qui rend présentes les œuvres accomplies par
Dieu dans l'histoire du salut. La Bible est le récit d'événements salvifiques,
qui trouvent leur sommet dans le Christ lui-même. Ces événements ne sont pas
seulement un "hier" ; ils sont aussi l'aujourd'hui du
salut. Cette actualisation se réalise en particulier dans la liturgie: ce
que Dieu a accompli il y a des siècles ne concerne pas seulement les témoins
directs des événements, mais rejoint par son don de grâce l'homme de tous les
temps. Cela vaut aussi d'une certaine manière pour toute autre approche de
dévotion concernant ces événements : "en faire mémoire" dans une
attitude de foi et d'amour signifie s'ouvrir à la grâce que le Christ nous a
obtenue par ses mystères de vie, de mort et de résurrection.
C'est pourquoi, tandis qu'il faut rappeler avec le Concile Vatican II que la
liturgie, qui constitue la réalisation de la charge sacerdotale du Christ et le
culte public, est "le sommet vers lequel tend l'action de l'Eglise et en
même temps la source d'où découle toute sa force" (15), il convient aussi de
rappeler que la vie spirituelle "n'est pas enfermée dans les limites de la
participation à la seule sainte Liturgie. Le chrétien, appelé à prier en
commun, doit néanmoins aussi entrer dans sa chambre pour prier son Père dans le
secret (cf. Mt 6, 6) et doit même, selon l'enseignement de l'Apôtre, prier sans
relâche (cf. 1 Th 5, 17)" (16). Avec sa spécificité, le
Rosaire se situe dans ce panorama multicolore de la prière
"incessante" et, si la liturgie, action du Christ et de l'Eglise, est
l'action salvifique par excellence, le Rosaire, en tant que
méditation sur le Christ avec Marie, est une contemplation salutaire. Nous
plonger en effet, de mystère en mystère, dans la vie du Rédempteur, fait en
sorte que ce que le Christ a réalisé et ce que la liturgie actualise soient
profondément assimilés et modèlent notre existence.
Par Marie, apprendre le Christ
14. Le Christ est le Maître par excellence, le révélateur et la
révélation. Il ne s'agit pas seulement d'apprendre ce qu'il nous a enseigné,
mais "d'apprendre à le connaître Lui". Et quel maître,
en ce domaine, serait plus expert que Marie ? S'il est vrai que, du point de
vue divin, l'Esprit est le Maître intérieur qui nous conduit à la vérité tout
entière sur le Christ (cf Jn 14, 26; 15, 26; 16, 13), parmi les êtres humains,
personne mieux qu'elle ne connaît le Christ; nul autre que sa Mère ne peut nous
faire entrer dans une profonde connaissance de son mystère.
Le premier des "signes" accomplis par Jésus – la transformation de
l'eau en vin aux noces de Cana – nous montre justement Marie en sa qualité de
maître, alors qu'elle invite les servants à suivre les instructions du Christ
(cf. Jn 2, 5). Et nous pouvons penser qu'elle a rempli cette fonction auprès
des disciples après l'Ascension de Jésus, quand elle demeura avec eux dans
l'attente de l'Esprit Saint et qu'elle leur apporta le réconfort dans leur
première mission. Cheminer avec Marie à travers les scènes du Rosaire, c'est
comme se mettre à "l'école" de Marie pour lire le Christ, pour en
pénétrer les secrets, pour en comprendre le message.
L'école de Marie est une école tout particulièrement efficace si l'on considère
que Marie l'accomplit en nous obtenant l'abondance des dons de l'Esprit Saint,
en nous offrant aussi l'exemple du "pèlerinage dans la foi" (17) dont elle est un maître
incomparable. Face à chaque mystère de son Fils, elle nous invite, comme elle
le fit à l'Annonciation, à poser humblement les questions qui ouvrent sur la
lumière, pour finir toujours par l'obéissance de la foi : "Je suis la
servante du Seigneur; que tout se passe pour moi selon ta parole !" (Lc 1,
38).
Se conformer au Christ avec Marie
15. La spiritualité chrétienne a pour caractéristique
fondamentale l'engagement du disciple à "se conformer" toujours plus
pleinement à son Maître (cf. Rm 8, 29; Ph 3, 10.21). Par l'effusion de l'Esprit
reçu au Baptême, le croyant est greffé, comme un sarment, sur la vigne qu'est
le Christ (cf. Jn 15, 5), il est constitué membre de son Corps mystique (cf. 1
Co 12, 12; Rm 12, 5). Mais à cette unité initiale doit correspondre un
cheminement de ressemblance croissante avec lui qui oriente toujours plus le
comportement du disciple dans le sens de la "logique" du Christ :
"Ayez entre vous les dispositions que l'on doit avoir dans le Christ
Jésus" (Ph 2, 5). Selon les paroles de l'Apôtre, il faut "se revêtir
du Seigneur Jésus Christ" (cf. Rm 13, 14; Ga 3, 27).
Dans le parcours spirituel du Rosaire, fondé sur la contemplation incessante –
en compagnie de Marie – du visage du Christ, on est appelé à poursuivre un tel
idéal exigeant de se conformer à Lui grâce à une fréquentation que nous
pourrions dire "amicale". Elle nous fait entrer de manière naturelle
dans la vie du Christ et pour ainsi dire "respirer" ses sentiments.
Le bienheureux Bartolo Longo dit à ce propos : "De même que deux amis qui
se retrouvent souvent ensemble finissent par se ressembler même dans la manière
de vivre, de même, nous aussi, en parlant familièrement avec Jésus et avec la
Vierge, par la méditation des Mystères du Rosaire, et en formant ensemble une
même vie par la Communion, nous pouvons devenir, autant que notre bassesse le
permet, semblables à eux et apprendre par leurs exemples sublimes à vivre de
manière humble, pauvre, cachée, patiente et parfaite" (18).
Grâce à ce processus de configuration au Christ, par le Rosaire, nous nous
confions tout particulièrement à l'action maternelle de la Vierge Sainte. Tout
en faisant partie de l'Eglise comme membre qui "tient la place la plus
élevée et en même temps la plus proche de nous" (19), elle, qui est la mère du
Christ, est en même temps la "Mère de l'Eglise". Et comme telle, elle
"engendre" continuellement des fils pour le Corps mystique de son
Fils. Elle le fait par son intercession, en implorant pour eux l'effusion
inépuisable de l'Esprit. Elle est l'icône parfaite de la maternité
de l'Eglise.
Mystiquement, le Rosaire nous transporte auprès de Marie, dans la maison de
Nazareth, où elle est occupée à accompagner la croissance humaine du Christ.
Par ce biais, elle peut nous éduquer et nous modeler avec la même sollicitude,
jusqu'à ce que le Christ soit "formé" pleinement en nous (cf. Ga 4,
19). Cette action de Marie, totalement enracinée dans celle du Christ et dans
une radicale subordination à elle, "n'empêche en aucune manière l'union
immédiate des croyants avec le Christ, au contraire elle la favorise" (20). Tel est le lumineux
principe exprimé parle Concile Vatican II, dont j'ai si fortement fait
l'expérience dans ma vie, au point d'en faire le noyau de ma devise épiscopale "Totus tuus" (21). Comme on le sait, il
s'agit d'une devise inspirée par la doctrine de saint Louis Marie Grignion de
Montfort, qui expliquait ainsi le rôle de Marie pour chacun de nous dans le
processus de configuration au Christ : "Toute notre perfection
consistant à être conformes, unis et consacrés à Jésus Christ, la plus
parfaite de toutes les dévotions est sans difficulté celle qui nous conforme,
unit et consacre le plus parfaitement à Jésus Christ. Or, Marie étant de toutes
les créatures la plus conforme à Jésus Christ, il s'ensuit que, de toutes les
dévotions, celle qui consacre et conforme le plus une âme à Notre-Seigneur est
la dévotion à la Très Sainte Vierge, sa sainte Mère, et que plus une âme sera
consacrée à Marie, plus elle le sera à Jésus Christ" (22). Jamais comme dans le
Rosaire, le chemin du Christ et celui de Marie n'apparaissent aussi étroitement
unis. Marie ne vit que dans le Christ et en fonction du Christ !
Supplier le Christ avec Marie
16. Le Christ nous a invités à nous tourner vers Dieu avec
confiance et persévérance pour être exaucés: "Demandez et l'on vous
donnera; cherchez et vous trouverez; frappez et l'on vous ouvrira" (Mt 7,
7). Le fondement de cette efficacité de la prière, c'est la bonté du Père, mais
aussi la médiation du Christ lui-même auprès de Lui (cf. 1 Jn 2, 1) et l'action
de l'Esprit Saint, qui "intercède pour nous" selon le dessein de Dieu
(cf. Rm 8, 26-27). Car nous-mêmes, "nous ne savons pas prier comme il
faut" (Rm 8, 26) et parfois nous ne sommes pas exaucés parce que
"nous prions mal" (cf. Jc 4, 2-3).
Par son intercession maternelle, Marie intervient pour soutenir la prière que
le Christ et l'Esprit font jaillir de notre cœur. "La prière de l'Eglise
est comme portée par la prière de Marie" (23). En effet, si Jésus,
l'unique Médiateur, est la Voie de notre prière, Marie, qui est pure
transparence du Christ, nous montre la voie, et "c'est à partir de cette
coopération singulière de Marie à l'action de l'Esprit Saint que les Eglises
ont développé la prière à la sainte Mère de Dieu, en la centrant sur la
Personne du Christ manifestée dans ses mystères" (24). Aux noces de Cana,
l'Evangile montre précisément l'efficacité de l'intercession de Marie qui se
fait auprès de Jésus le porte-parole des besoins de l'humanité : "Ils
n'ont plus de vin" (Jn 2, 3).
Le Rosaire est à la fois méditation et supplication. L'imploration insistante
de la Mère de Dieu s'appuie sur la certitude confiante que son intercession
maternelle est toute puissante sur le cœur de son Fils. Elle est "toute
puissante par grâce", comme disait, dans une formule dont il faut bien
comprendre l'audace, le bienheureux Bartolo Longo dans la Supplique
à la Vierge (25). C'est une certitude qui,
partant de l'Evangile, n'a cessé de se renforcer à travers l'expérience du
peuple chrétien. Le grand poète Dante s'en fait magnifiquement l'interprète
quand il chante, en suivant saint Bernard : "Dame, tu es si grande et de
valeur si haute / que qui veut une grâce et à toi ne vient pas / il veut que
son désir vole sans ailes" (26). Dans le Rosaire, tandis
que nous la supplions, Marie, Sanctuaire de l'Esprit Saint (cf. Lc 1, 35), se
tient pour nous devant le Père, qui l'a comblée de grâce, et devant le Fils,
qu'elle a mis au monde, priant avec nous et pour nous.
Annoncer le Christ avec Marie
17. Le Rosaire est aussi un parcours d'annonce et
d'approfondissement, au long duquel le mystère du Christ est constamment
représenté aux divers niveaux de l'expérience chrétienne. Il s'agit d'une
présentation orante et contemplative, qui vise à façonner le disciple selon le
cœur du Christ. Si, dans la récitation du Rosaire, tous les éléments permettant
une bonne méditation sont en effet mis en valeur de manière appropriée, il y a
la possibilité, spécialement dans la célébration communautaire en paroisse ou
dans les sanctuaires, d'une catéchèse significative que les
Pasteurs doivent savoir exploiter. De cette manière aussi, la Vierge du Rosaire
continue son œuvre d'annonce du Christ. L'histoire du Rosaire montre comment
cette prière a été utilisée, spécialement par les Dominicains, dans un moment
difficile pour l'Eglise à cause de la diffusion de l'hérésie. Aujourd'hui, nous
nous trouvons face à de nouveaux défis. Pourquoi ne pas reprendre en main le
chapelet avec la même foi que nos prédécesseurs? Le Rosaire conserve toute sa
force et reste un moyen indispensable dans le bagage pastoral de tout bon
évangélisateur.
Chapitre II : Mystères du Christ – Mystères de sa Mère
Le Rosaire, "résumé de l'Evangile"
18. Pour être introduit dans la contemplation du visage du
Christ, il faut écouter, dans l'Esprit, la voix du Père, car "nul ne
connaît le Fils si ce n'est le Père" (Mt 11, 27). Près de Césarée de
Philippe, à l'occasion de la profession de foi de Pierre, Jésus précisera
l'origine de cette intuition si lumineuse concernant son identité : "Ce
n'est pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est aux
cieux" (Mt 16, 17). La révélation d'en haut est donc nécessaire. Mais pour
l'accueillir, il est indispensable de se mettre à l'écoute : "Seule l'expérience du silence et de la prière offre le cadre approprié
dans lequel la connaissance la plus vraie, la plus fidèle et la plus cohérente
de ce mystère peut mûrir et se développer" (27).
Le Rosaire est l'un des parcours traditionnels de la prière chrétienne qui
s'attache à la contemplation du visage du Christ. Le Pape Paul VI le décrivait
ainsi : "Prière évangélique centrée sur le mystère de l'Incarnation
rédemptrice, le Rosaire a donc une orientation nettement christologique. En
effet, son élément le plus caractéristique – la répétition litanique de l'Ave Maria – devient lui aussi une louange incessante du Christ,
objet ultime de l'annonce de l'Ange et de la salutation de la mère du Baptiste
: "Le fruit de tes entrailles est béni" (Lc 1, 42). Nous dirons même
plus : la répétition de l'Ave Maria constitue la trame sur
laquelle se développe la contemplation des mystères : le Jésus de chaque Ave Maria est celui même que la succession des mystères nous
propose tour à tour Fils de Dieu et de la Vierge" (28).
Une intégration appropriée
19. Parmi tous les mystères de la vie du Christ, le Rosaire, tel
qu'il s'est forgé dans la pratique la plus courante approuvée par l'autorité
ecclésiale, n'en retient que quelques-uns. Ce choix s'est imposé à cause de la
trame originaire de cette prière, qui s'organisa à partir du nombre 150,
correspondant à celui des Psaumes.
Afin de donner une consistance nettement plus christologique au Rosaire, il me
semble toutefois qu'un ajout serait opportun ; tout en le laissant à la libre
appréciation des personnes et des communautés, cela pourrait permettre de
prendre en compte également les mystères de la vie publique du
Christ entre le Baptême et la Passion. Car c'est dans l'espace de ces
mystères que nous contemplons des aspects importants de la personne du Christ en
tant que révélateur définitif de Dieu. Proclamé Fils bien-aimé du Père lors du
Baptême dans le Jourdain, il est Celui qui annonce la venue du Royaume, en
témoigne par ses œuvres, en proclame les exigences. C'est tout au long des
années de sa vie publique que le mystère du Christ se révèle à un
titre spécial comme mystère de lumière : "Tant que je suis dans le
monde, je suis la lumière du monde" (Jn 9, 5).
Pour que l'on puisse dire de manière complète que le Rosaire est un
"résumé de l'Evangile", il convient donc que, après avoir rappelé
l'incarnation et la vie cachée du Christ (mystères joyeux), et
avant de s'arrêter sur les souffrances de la passion (mystères
douloureux), puis sur le triomphe de la résurrection (mystères
glorieux), la méditation se tourne aussi vers quelques moments
particulièrement significatifs de la vie publique (mystères lumineux).
Cet ajout de nouveaux mystères, sans léser aucun aspect essentiel de l'assise
traditionnelle de cette prière, a pour but de la placer dans la spiritualité chrétienne,
avec une attention renouvelée, comme une authentique introduction aux
profondeurs du Cœur du Christ, abîme de joie et de lumière, de douleur et de
gloire.
Mystères joyeux
20. Le premier cycle, celui des "mystères joyeux", est
effectivement caractérisé par la joie qui rayonne de l'événement de
l'Incarnation. Cela est évident dès l'Annonciation où le salut de l'Ange
Gabriel à la Vierge de Nazareth rappelle l'invitation à la joie messianique :
"Réjouis-toi, Marie". Toute l'histoire du salut, bien plus en un
sens, l'histoire même du monde, aboutit à cette annonce. En effet, si le
dessein du Père est de récapituler toutes choses dans le Christ (cf. Ep 1, 10),
c'est l'univers entier qui, d'une certaine manière, est touché par la faveur
divine avec laquelle le Père se penche sur Marie pour qu'elle devienne la Mère
de son Fils. A son tour, toute l'humanité se trouve comme contenue dans le fiat
par lequel elle correspond avec promptitude à la volonté de Dieu.
C'est une note d'exultation qui marque la scène de la rencontre avec Elisabeth,
où la voix de Marie et la présence du Christ en son sein font que Jean
"tressaille d'allégresse" (cf. Lc 1, 44). Une atmosphère de liesse
baigne la scène de Bethléem, où la naissance de l'Enfant divin, le Sauveur du
monde, est chantée par les anges et annoncée aux bergers justement comme
"une grande joie" (Lc 2, 10).
Mais, les deux derniers mystères, qui conservent toutefois cette note de joie, anticipent les signes du drame. En effet, la présentation au
temple, tout en exprimant la joie de la consécration et en plongeant le
vieillard Syméon dans l'extase, souligne aussi la prophétie du "signe en
butte à la contradiction" que sera l'Enfant pour Israël et de l'épée qui
transpercera l'âme de sa Mère (cf. Lc 2, 34-35). L'épisode de Jésus au temple,
lorsqu'il eut douze ans, est lui aussi tout à la fois joyeux et dramatique. Il
se dévoile là dans sa divine sagesse tandis qu'il écoute et interroge; et il se
présente essentiellement comme celui qui "enseigne". La révélation de
son mystère de Fils tout entier consacré aux choses du Père est une annonce de
la radicalité évangélique qui remet en cause les liens même les plus chers à
l'homme face aux exigences absolues du Royaume. Joseph et Marie eux-mêmes, émus
et angoissés, "ne comprirent pas" ses paroles (Lc 2, 50).
Méditer les mystères "joyeux" veut donc dire entrer dans les
motivations ultimes et dans la signification profonde de la joie chrétienne.
Cela revient à fixer les yeux sur la dimension concrète du mystère de
l'Incarnation et sur une annonce encore obscure et voilée du mystère de la
souffrance salvifique. Marie nous conduit à la connaissance du secret de la
joie chrétienne, en nous rappelant que le christianisme est avant tout evangelion, "bonne nouvelle", dont le centre, plus encore
le contenu lui-même, réside dans la personne du Christ, le Verbe fait chair,
l'unique Sauveur du monde.
Mystères lumineux
21. Passant de l'enfance de Jésus et de la vie à Nazareth à sa
vie publique, nous sommes amenés à contempler ces mystères que l'on peut
appeler, à un titre spécial, "mystères de lumière". En réalité, c'est tout le mystère du Christ qui est lumière. Il est la
"lumière du monde" (Jn 8, 12). Mais cette dimension est
particulièrement visible durant les années de sa vie publique,
lorsqu'il annonce l'Evangile du Royaume. Si l'on veut indiquer à la communauté
chrétienne cinq moments significatifs – mystères "lumineux" – de
cette période de la vie du Christ, il me semble que l'on peut les mettre ainsi
en évidence: 1. au moment de son Baptême au Jourdain, 2. dans son
auto-révélation aux noces de Cana, 3. dans l'annonce du Royaume de Dieu avec
l'invitation à la conversion, 4. dans sa Transfiguration et enfin 5. dans
l'institution de l'Eucharistie, expression sacramentelle du mystère pascal.
Chacun de ces mystères est une révélation du Royaume désormais
présent dans la personne de Jésus.
Le Baptême au Jourdain est avant tout un mystère de lumière. En ce lieu, alors
que le Christ descend dans les eaux du fleuve comme l'innocent qui se fait
"péché" pour nous (cf. 2 Co 5, 21), les cieux s'ouvrent, la voix du
Père le proclame son Fils bien-aimé (cf. Mt 3, 17 par), tandis que l'Esprit
descend sur Lui pour l'investir de la mission qui l'attend. Le début des signes
à Cana est un mystère de lumière (cf. Jn 2, 1-12), au moment où le Christ,
changeant l'eau en vin, ouvre le cœur des disciples à la foi grâce à
l'intervention de Marie, la première des croyantes. C'est aussi un mystère de
lumière que la prédication par laquelle Jésus annonce l'avènement du Royaume de
Dieu et invite à la conversion (cf. Mc 1,15), remettant les péchés de ceux qui
s'approchent de Lui avec une foi humble (cf. Mc 2, 3- 13; Lc 7, 47-48); ce
ministère de miséricorde qu'il a commencé, il le poursuivra jusqu'à la fin des
temps, principalement à travers le sacrement de la Réconciliation, confié à son
Eglise (cf. Jn 20, 22-23). La Transfiguration est le mystère de lumière par
excellence. Selon la tradition, elle survint sur le Mont Thabor. La gloire de
la divinité resplendit sur le visage du Christ, tandis que, aux Apôtres en
extase, le Père le donne à reconnaître pour qu'ils "l'écoutent" (cf.
Lc 9, 35 par) et qu'ils se préparent à vivre avec Lui le moment douloureux de
la Passion, afin de parvenir avec Lui à la joie de la Résurrection et à une vie
transfigurée par l'Esprit Saint. Enfin, c'est un mystère de lumière que
l'institution de l'Eucharistie dans laquelle le Christ se fait nourriture par
son Corps et par son Sang sous les signes du pain et du vin, donnant
"jusqu'au bout" le témoignage de son amour pour l'humanité (Jn 13,
1), pour le salut de laquelle il s'offrira en sacrifice.
Dans ces mystères, à l'exception de Cana, Marie n'est présente qu'en
arrière-fond. Les Evangiles ne font que quelques brèves allusions à sa
présence occasionnelle à un moment ou à un autre de la prédication de Jésus
(cf. Mc 3, 31-35; Jn 2, 12), et ils ne disent rien à propos de son éventuelle
présence au Cénacle au moment de l'institution de l'Eucharistie. Mais la
fonction qu'elle remplit à Cana accompagne, d'une certaine manière, tout le
parcours du Christ. La révélation qui, au moment du Baptême au Jourdain, est
donnée directement par le Père et dont le Baptiste se fait l'écho, est sur ses
lèvres à Cana et devient la grande recommandation que la Mère adresse à
l'Eglise de tous les temps: "Faites tout ce qu'il vous dira" (Jn 2,
5). C'est une recommandation qui nous fait entrer dans les paroles et dans les
signes du Christ durant sa vie publique, constituant le fond marial de tous les
"mystères de lumière".
Mystères douloureux
22. Les Evangiles donnent une grande importance aux mystères
douloureux du Christ. Depuis toujours la piété chrétienne, spécialement pendant
le Carême à travers la pratique du chemin de Croix, s'est arrêtée sur chaque
moment de la Passion, comprenant que là se trouve le point culminant
de la révélation de l'amour et que là aussi se trouve la source de notre
salut. Le Rosaire choisit certains moments de la Passion, incitant la personne
qui prie à les fixer avec le regard du cœur et à les revivre. Le parcours de la
méditation s'ouvre sur Gethsémani, où le Christ vit un moment particulièrement
angoissant, confronté à la volonté du Père face à laquelle la faiblesse de la
chair serait tentée de se rebeller. A ce moment-là, le Christ se tient dans le
lieu de toutes les tentations de l'humanité et face à tous les péchés de
l'humanité pour dire au Père : "Que ce ne soit pas ma volonté qui se
fasse, mais la tienne !" (Lc 22, 42 par). Son "oui" efface le
"non" de nos premiers parents au jardin d'Eden. Et ce qu'il doit lui
en coûter d'adhérer à la volonté du Père apparaît dans les mystères suivants,
la flagellation, le couronnement d'épines, la montée au Calvaire, la mort en
croix, par lesquels il est plongé dans la plus grande abjection : Ecce
homo !
Dans cette abjection se révèle non seulement l'amour de Dieu mais le sens même
de l'homme. Ecce homo : qui veut connaître l'homme doit savoir
en reconnaître le sens, l'origine et l'accomplissement dans le Christ, Dieu qui
s'abaisse par amour "jusqu'à la mort, et à la mort sur une croix" (Ph
2, 8). Les mystères douloureux conduisent le croyant à revivre la mort de Jésus
en se mettant au pied de la croix, près de Marie, pour pénétrer avec elle dans
les profondeurs de l'amour de Dieu pour l'homme et pour en sentir toute la
force régénératrice.
Mystères glorieux
23. "La contemplation du visage du Christ ne peut s'arrêter
à son image de crucifié. Il est le Ressuscité !" (29). Depuis toujours le
Rosaire exprime cette conscience de la foi, invitant le croyant à aller au-delà
de l'obscurité de la Passion, pour fixer son regard sur la gloire du Christ
dans la Résurrection et dans l'Ascension. En contemplant le Ressuscité, le
chrétien redécouvre les raisons de sa propre foi (cf. 1 Co 15,
14), et il revit la joie non seulement de ceux à qui le Christ s'est manifesté
– les Apôtres, Marie-Madeleine, les disciples d'Emmaüs –, mais aussi la joie de Marie, qui a dû faire une expérience non moins intense
de la vie nouvelle de son Fils glorifié. A cette gloire qui, par l'Ascension,
place le Christ à la droite du Père, elle sera elle-même associée par
l'Assomption, anticipant, par un privilège très spécial, la destinée réservée à
tous les justes par la résurrection de la chair. Enfin, couronnée de gloire –
comme on le voit dans le dernier mystère glorieux –, elle brille comme Reine
des Anges et des Saints, anticipation et sommet de la condition eschatologique
de l'Eglise.
Dans le troisième mystère glorieux, le Rosaire place au centre de ce parcours
glorieux du Fils et de sa Mère la Pentecôte, qui montre le visage de l'Eglise
comme famille unie à Marie, ravivée par l'effusion puissante de l'Esprit et
prête pour la mission évangélisatrice. La contemplation de ce mystère, comme
des autres mystères glorieux, doit inciter les croyants à prendre une
conscience toujours plus vive de leur existence nouvelle dans le Christ, dans
la réalité de l'Eglise, existence dont la scène de la Pentecôte constitue la grande
"icône". Les mystères glorieux nourrissent ainsi chez les croyants l'espérance de la fin eschatologique vers laquelle ils sont en
marche comme membres du peuple de Dieu qui chemine à travers l'histoire. Ceci
ne peut pas ne pas les pousser à témoigner avec courage de cette "joyeuse
annonce" qui donne sens à toute leur existence.
Des mystères au Mystère : le chemin de Marie
24. Ces cycles de méditation proposés par le Saint Rosaire ne
sont certes pas exhaustifs, mais ils rappellent l'essentiel, donnant à l'esprit
le goût d'une connaissance du Christ qui puise continuellement à la source pure
du texte évangélique. Chaque trait singulier de la vie du Christ, tel qu'il est
raconté par les Evangélistes, brille de ce Mystère qui surpasse toute
connaissance (cf. Ep 3, 19). C'est le mystère du Verbe fait chair, en qui,
"dans son propre corps, habite la plénitude de la divinité" (cf. Col 2,
9). C'est pourquoi le Catéchisme de l'Eglise catholique insiste
tant sur les mystères du Christ, rappelant que "toute la vie de Jésus est
signe de son mystère" (30). Le "duc
in altum" de l'Eglise dans le troisième millénaire se mesure à la
capacité des chrétiens de "pénétrer le mystère de Dieu, dans lequel se
trouvent, cachés, tous les trésors de la sagesse et de la connaissance"
(Col 2, 2-3). C'est à chaque baptisé que s'adresse le souhait ardent de la
lettre aux Ephésiens : "Que le Christ habite en vos cœurs par la foi;
restez enracinés dans l'amour, établis dans l'amour. Ainsi [...] vous
connaîtrez l'amour du Christ qui surpasse toute connaissance. Alors vous serez comblés
jusqu'à entrer dans la plénitude de Dieu" (3, 17-19).
Le Rosaire se met au service de cet idéal, livrant le "secret" qui
permet de s'ouvrir plus facilement à une connaissance du Christ qui est
profonde et qui engage. Nous pourrions l'appeler le chemin de Marie.
C'est le chemin de l'exemple de la Vierge de Nazareth, femme de foi, de silence
et d'écoute. C'est en même temps le chemin d'une dévotion mariale, animée de la
conscience du rapport indissoluble qui lie le Christ à sa très sainte Mère : les mystères du Christ sont aussi, dans un sens, les
mystères de sa Mère, même quand elle n'y est pas directement impliquée, par
le fait même qu'elle vit de Lui et par Lui. Faisant nôtres dans l'Ave Maria les
paroles de l'Ange Gabriel et de sainte Elisabeth, nous nous sentons toujours
poussés à chercher d'une manière nouvelle en Marie, entre ses bras et dans son
cœur, le "fruit béni de ses entrailles" (cf. Lc 1, 42).
Mystère du Christ, "mystère" de l'homme
25. Dans mon témoignage de 1978, évoqué ci-dessus, sur le
Rosaire, ma prière préférée, j'exprimais une idée sur laquelle je voudrais
revenir. Je disais alors que "la prière toute simple du Rosaire s'écoule
au rythme de la vie humaine" (31).
A la lumière des réflexions faites jusqu'ici sur les mystères du Christ, il
n'est pas difficile d'approfondir l'implication anthropologique
du Rosaire, une implication plus radicale qu'il n'y paraît à première vue.
Celui qui se met à contempler le Christ en faisant mémoire des étapes de sa vie
ne peut pas ne pas découvrir aussi en Lui la vérité sur l'homme. C'est la
grande affirmation du Concile Vatican II, dont j'ai si souvent fait l'objet de
mon magistère, depuis l'encyclique "En réalité, le mystère de l'homme ne
s'éclaire vraiment que dans le mystère du Verbe incarné" (32). Le Rosaire aide à
s'ouvrir à cette lumière. En suivant le chemin du Christ, en qui le chemin de
l'homme est "récapitulé" (33), dévoilé et racheté, le
croyant se place face à l'image de l'homme véritable. En contemplant sa
naissance, il découvre le caractère sacré de la vie; en regardant la maison de
Nazareth, il apprend la vérité fondatrice de la famille selon le dessein de
Dieu; en écoutant le Maître dans les mystères de sa vie publique, il atteint la
lumière qui permet d'entrer dans le Royaume de Dieu et, en le suivant sur le
chemin du Calvaire, il apprend le sens de la souffrance salvifique. Enfin, en
contemplant le Christ et sa Mère dans la gloire, il voit le but auquel chacun
de nous est appelé, à condition de se laisser guérir et transfigurer par
l'Esprit Saint.
On peut dire ainsi que chaque mystère du Rosaire, bien médité, éclaire le
mystère de l'homme.
En même temps, il devient naturel d'apporter à cette rencontre avec la sainte
humanité du Rédempteur les nombreux problèmes, préoccupations, labeurs et
projets qui marquent notre vie. "Décharge ton fardeau sur le Seigneur : il
prendra soin de toi" (Ps 55 [54], 23). Méditer le Rosaire consiste à
confier nos fardeaux aux cœurs miséricordieux du Christ et de sa Mère. A
vingt-cinq ans de distance, repensant aux épreuves qui ne m'ont pas manqué même
dans l'exercice de mon ministère pétrinien, j'éprouve le besoin de redire, à la
manière d'une chaleureuse invitation adressée à tous pour qu'ils en fassent
l'expérience personnelle : oui, vraiment le Rosaire "donne le rythme de la
vie humaine", pour l'harmoniser avec le rythme de la vie divine, dans la
joyeuse communion de la Sainte Trinité, destinée et aspiration ultime de notre
existence.
Chapitre III : "Pour moi, vivre c'est le
Christ"
Le Rosaire, chemin d'assimilation du mystère
26. La méditation des mystères du Christ est proposée dans le
Rosaire avec une méthode caractéristique, capable par nature de favoriser leur
assimilation. C'est une méthode fondée sur la répétition. Cela
vaut avant tout pour l'Ave Maria, répété dix fois à chaque
mystère. Si l'on s'en tient à cette répétition d'une manière superficielle, on
pourrait être tenté de ne voir dans le Rosaire qu'une pratique aride et
ennuyeuse. Au contraire, on peut considérer le chapelet tout autrement, si on
le regarde comme l'expression de cet amour qui ne se lasse pas de se tourner
vers la personne aimée par des effusions qui, même si elles sont toujours
semblables dans leur manifestation, sont toujours neuves par le sentiment qui
les anime.
Dans le Christ, Dieu a vraiment assumé un "cœur de chair". Il n'a pas
seulement un cœur divin, riche en miséricorde et en pardon, mais il a aussi un
cœur humain, capable de toutes les vibrations de l'affection. Si nous avions
besoin d'un témoignage évangélique à ce propos, il ne serait pas difficile de
le trouver dans le dialogue émouvant du Christ avec Pierre, après la
Résurrection : "Simon, fils de Jean, m'aimes-tu ?" Par trois fois la
question est posée, par trois fois la réponse est donnée : "Seigneur, tu
sais bien que je t'aime" (cf. Jn 21, 15-17). Au-delà de la signification
spécifique de ce passage si important pour la mission de Pierre, la beauté de
cette triple répétition n'échappe à personne: par elle, la
demande insistante et la réponse correspondante s'expriment en des termes bien
connus de l'expérience universelle de l'amour humain. Pour comprendre le
Rosaire, il faut entrer dans la dynamique psychologique propre à l'amour.
Une chose est claire: si la répétition de l'Ave Maria s'adresse
directement à Marie, en définitive, avec elle et par elle, c'est à Jésus que
s'adresse l'acte d'amour. La répétition se nourrit du désir d'être toujours
plus pleinement conformé au Christ, c'est là le vrai "programme" de
la vie chrétienne. Saint Paul a énoncé ce programme avec des paroles pleines de
feu : "Pour moi, vivre c'est le Christ, et mourir est un avantage"
(Ph 1, 21). Et encoren: "Ce n'est plus moi qui vis, mais le Christ qui vit
en moi" (Ga 2, 20). Le Rosaire nous aide à grandir dans cette conformation
jusqu'à parvenir à la sainteté.
Une méthode valable...
27. Que la relation au Christ puisse profiter également du
soutien d'une méthode ne doit pas étonner. Dieu se communique à l'homme en
respectant la façon d'être de notre nature et ses rythmes vitaux. C'est
pourquoi la spiritualité chrétienne, tout en connaissant les formes les plus
sublimes du silence mystique dans lequel toutes les images, toutes les paroles
et tous les gestes sont comme dépassés par l'intensité d'une union ineffable de
l'homme avec Dieu, est normalement marquée par l'engagement total de la
personne, dans sa complexe réalité psychologique, physique et relationnelle.
Ceci apparaît de façon évidente dans la liturgie. Les sacrements
et les sacramentaux sont structurés par une série de rites qui font appel aux
diverses dimensions de la personne. La prière non liturgique exprime également
la même exigence. Cela est corroboré par le fait qu'en Orient la prière la plus
caractéristique de la méditation christologique, celle qui est centrée sur les
paroles: "Jésus, Christ, Fils de Dieu, Seigneur, aie pitié de moi
pécheur" (34), est traditionnellement
liée au rythme de la respiration qui, tout en favorisant la persévérance dans
l'invocation, assure presque une densité physique au désir que le Christ
devienne la respiration, l'âme et le "tout" de la vie.
... qui peut toutefois être améliorée
28. Dans la Lettre apostolique Novo millennio ineunte,
j'ai rappelé qu'il y a également aujourd'hui en Occident une exigence
renouvelée de méditation qui trouve parfois dans les autres religions des
modalités plus attractives (35). Il existe des chrétiens
qui, parce qu'ils connaissent peu la tradition contemplative chrétienne, se
laissent séduire par ces propositions. Néanmoins, même si elles ont des
éléments positifs et parfois compatibles avec l'expérience chrétienne, elles
cachent souvent un soubassement idéologique inacceptable. Même dans ces
expériences, on note une méthodologie très en vogue qui, pour parvenir à une
haute concentration spirituelle, se prévaut de techniques répétitives et
symboliques, à caractère psychologique et physique. Le Rosaire se situe dans le
cadre universel de la phénoménologie religieuse, mais il se définit par des
caractéristiques propres qui répondent aux exigences typiques de la spécificité
chrétienne.
En effet, ce n'est pas seulement une méthode de contemplation.
En tant que méthode, le chapelet doit être utilisé en relation avec sa finalité
propre et il ne peut pas devenir une fin en soi. Cependant, parce qu'elle est
le fruit d'une expérience séculaire, la méthode elle-même ne doit pas être
sous-estimée. L'expérience d'innombrables saints milite en sa faveur, ce qui
n'empêche pas cependant qu'elle puisse être améliorée. C'est précisément à
cette fin que vise l'intégration, dans le cycle des mystères, de la nouvelle
série de mysteria lucis, ainsi que de certaines suggestions
relatives à la récitation du Rosaire que propose la présente Lettre. Par ces
mystères, tout en respectant la structure largement établie de cette prière, je
voudrais aider les fidèles à la comprendre dans ses aspects symboliques, en
harmonie avec les exigences de la vie quotidienne. Sans cela, on court le
risque que non seulement le Rosaire ne produise pas les effets spirituels
escomptés, mais que même le chapelet, avec lequel on a coutume de le réciter,
finisse par être perçu comme une amulette ou un objet magique, en faisant un
contresens radical sur son sens et sur sa fonction.
L'énonciation du mystère
29. Enoncer le mystère, et peut-être même pouvoir regarder en
même temps une image qui le représente, c'est comme camper un décor sur lequel
se concentre l'attention. Les paroles guident l'imagination et l'esprit vers
cet épisode déterminé ou ce moment de la vie du Christ. Dans la spiritualité
qui s'est développée dans l'Eglise, que ce soit la vénération des icônes, les
nombreuses dévotions riches d'éléments sensibles ou encore la méthode elle-même
proposée par saint Ignace de Loyola dans les Exercices spirituels, toutes ont
eu recours à l'élément visuel et à l'imagination (la compositio loci),
le considérant d'une grande aide pour favoriser la concentration de l'esprit
sur le mystère. Il s'agit d'ailleurs d'une méthodologie qui correspond à la logique même de l'Incarnation : en Jésus, Dieu a voulu prendre des
traits humains. C'est à travers sa réalité corporelle que nous sommes conduits
à entrer en contact avec son mystère divin.
A cette exigence concrète répond aussi l'énonciation des différents mystères du
Rosaire. Ils ne remplacent certainement pas l'Evangile et ils n'en rappellent
même pas toutes les pages. Le Rosaire ne remplace pas non plus la lectio
divina, mais il la présuppose et il la promeut. Et si les mystères
contemplés dans le Rosaire, y compris le complément des mysteria
lucis, se limitent aux lignes maîtresses de la vie du Christ, grâce à eux
l'esprit peut facilement embrasser le reste de l'Evangile, surtout quand le
Rosaire est récité dans des moments particuliers de recueillement prolongé.
L'écoute de la Parole de Dieu
30. Pour donner un fondement biblique et une profondeur plus
grande à la méditation, il est utile que l'énoncé du mystère soit suivi de la proclamation d'un passage biblique correspondant qui, en fonction
des circonstances, peut être plus ou moins important. Les autres paroles en
effet n'atteignent jamais l'efficacité particulière de la parole inspirée.
Cette dernière doit être écoutée avec la certitude qu'elle est Parole de Dieu,
prononcée pour aujourd'hui et "pour moi".
Ainsi écoutée, elle entre dans la méthodologie de répétition du Rosaire, sans
susciter l'ennui qui serait produit par le simple rappel d'une information déjà
bien connue. Non, il ne s'agit pas de faire revenir à sa mémoire une
information, mais de laisser "parler" Dieu. Dans
certaines occasions solennelles et communautaires, cette parole peut être
illustrée de manière heureuse par un bref commentaire.
Le silence
31. L'écoute et la méditation se nourrissent du
silence. Après l'énonciation du mystère et la proclamation de la Parole, il
est opportun de s'arrêter pendant un temps significatif pour fixer le regard
sur le mystère médité, avant de commencer la prière vocale. La redécouverte de
la valeur du silence est un des secrets de la pratique de la contemplation et
de la méditation. Dans une société hautement marquée par la technologie et les
médias, il reste aussi que le silence devient toujours plus difficile. De même
que dans la liturgie sont recommandés des moments de silence, de même, après
l'écoute de la Parole de Dieu, une brève pause est opportune dans la récitation
du Rosaire, tandis que l'esprit se fixe sur le contenu d'un mystère déterminé.
Le "Notre Père"
32. Après l'écoute de la Parole et la focalisation sur le
mystère, il est naturel que l'esprit s'élève vers le Père. En
chacun de ses mystères, Jésus nous conduit toujours au Père, auquel il
s'adresse continuellement, parce qu'il repose en son "sein" (cf. Jn
1, 18). Il veut nous introduire dans l'intimité du Père, pour que nous disions
comme Lui : "Abba, Père" (Rm 8, 15; Ga 4, 6). C'est en
rapport avec le Père qu'il fait de nous ses frères et qu'il nous fait frères
les uns des autres, en nous communiquant l'Esprit qui est tout à la fois son
Esprit et l'Esprit du Père.
Le "Notre Père", placé pratiquement comme au fondement de la
méditation christologique et mariale qui se développe à travers la répétition
de l'Ave Maria, fait de la méditation du mystère, même accomplie
dans la solitude, une expérience ecclésiale.
Les dix "Ave Maria"
33. C'est tout à la fois l'élément le plus consistant du Rosaire
et celui qui en fait une prière mariale par excellence. Mais précisément à la
lumière d'une bonne compréhension de l'Ave Maria, on perçoit
avec clarté que le caractère marial, non seulement ne s'oppose pas au caractère
christologique, mais au contraire le souligne et le met en relief. En effet, la
première partie de l'Ave Maria, tirée des paroles adressées à
Marie par l'Ange Gabriel et par sainte Elisabeth, est une contemplation
d'adoration du mystère qui s'accomplit dans la Vierge de Nazareth. Ces paroles
expriment, pour ainsi dire, l'admiration du ciel et de la terre, et font, en un
sens, affleurer l'émerveillement de Dieu contemplant son chef d'œuvre –
l'incarnation du Fils dans le sein virginal de Marie –, dans la ligne du regard
joyeux de la Genèse (cf. Gn 1, 31), de l'originel "pathos
avec lequel Dieu, à l'aube de la création, a regardé l'œuvre de ses mains"
(36). Dans le Rosaire, le
caractère répétitif de l'Ave Maria nous fait participer à
l'enchantement de Dieu: c'est la jubilation, l'étonnement, la reconnaissance du
plus grand miracle de l'histoire. Il s'agit de l'accomplissement de la
prophétie de Marie : "Désormais tous les âges me diront bienheureuse"
(Lc 1, 48).
Le centre de gravité de l'Ave Maria, qui est presque comme une
charnière entre la première et la seconde partie, est le nom de
Jésus. Parfois, lors d'une récitation faite trop à la hâte, ce centre de
gravité disparaît, et avec lui le lien au mystère du Christ qu'on est en train
de contempler. Mais c'est justement par l'accent qu'on donne au nom de Jésus et
à son mystère que l'on distingue une récitation du Rosaire significative et
fructueuse. Dans l'exhortation apostolique Marialis cultus, Paul
VI rappelait déjà l'usage pratiqué dans certaines régions de donner du relief
au nom du Christ, en ajoutant une clausule évocatrice du mystère que l'on est
en train de méditer (37). C'est une pratique
louable, spécialement dans la récitation publique. Elle exprime avec force la
foi christologique appliquée à divers moments de la vie du Rédempteur. Il
s'agit d'une profession de foi et, en même temps, d'une aide pour demeurer
vigilant dans la méditation, qui permet de vivre la fonction d'assimilation,
inhérente à la répétition de l'Ave Maria, en regard du mystère
du Christ. Répéter le nom de Jésus – l'unique nom par lequel il nous est donné d'espérer
le salut (cf. Ac 4, 12) –, étroitement lié à celui de sa Très Sainte Mère, et
en la laissant presque elle-même nous le suggérer, constitue un chemin
d'assimilation, qui vise à nous faire entrer toujours plus profondément dans la
vie du Christ.
C'est de la relation très spécifique avec le Christ, qui fait de Marie la Mère
de Dieu, la Theotòkos, que découle ensuite la force de la
supplication avec laquelle nous nous adressons à elle dans la seconde partie de
la prière, confiant notre vie et l'heure de notre mort à sa maternelle
intercession.
Le "Gloria"
34. La doxologie trinitaire est le point d'arrivée de la
contemplation chrétienne. Le Christ est en effet le chemin qui conduit au Père
dans l'Esprit. Si nous parcourons en profondeur ce chemin, nous nous retrouvons
sans cesse devant le mystère des trois Personnes divines à louer, à adorer et à
remercier. Il est important que le Gloria, sommet de la
contemplation, soit bien mis en relief dans le Rosaire. Lors de la
récitation publique, il pourrait être chanté, pour mettre en évidence de
manière opportune cette perspective qui structure et qualifie toute prière
chrétienne.
Dans la mesure où la méditation du mystère a été attentive, profonde, ravivée –
d'Ave en Ave – par l'amour pour le Christ et pour
Marie, la glorification trinitaire après chaque dizaine, loin de se réduire à
une rapide conclusion, acquiert une juste tonalité contemplative, comme pour
élever l'esprit jusqu'au Paradis et nous faire revivre, d'une certaine manière,
l'expérience du Thabor, anticipation de la contemplation future : "Il est
heureux que nous soyons ici !" (Lc 9, 33).
L'oraison jaculatoire finale
35. Dans la pratique courante du Rosaire, la doxologie
trinitaire est suivie d'une oraison jaculatoire, qui varie suivant les circonstances.
Sans rien enlever à la valeur de telles invocations, il semble opportun de
noter que la contemplation des mystères sera plus féconde si on prend soin de
faire en sorte que chaque mystère s'achève par une prière destinée à
obtenir les fruits spécifiques de la méditation de ce mystère. Le Rosaire
pourra ainsi manifester avec une plus grande efficacité son lien avec la vie
chrétienne. Cela est suggéré par une belle oraison liturgique, qui nous invite
à demander de pouvoir parvenir, par la méditation des mystères du Rosaire, à
"imiter ce qu'ils contiennent et à obtenir ce qu'ils promettent" (38).
Une telle prière finale pourra s'inspirer d'une légitime variété, comme cela se
fait déjà. En outre, le Rosaire acquiert alors une expression plus adaptée aux
différentes traditions spirituelles et aux diverses communautés chrétiennes.
Dans cette perspective, il est souhaitable que se répandent, avec le
discernement pastoral requis, les propositions les plus significatives, par
exemple celles qui sont utilisées dans les centres et sanctuaires mariaux
particulièrement attentifs à la pratique du Rosaire, si bien que le peuple de
Dieu puisse bénéficier de toutes ses richesses spirituelles authentiques, en y
puisant une nourriture pour sa contemplation.
Le chapelet
36. Le chapelet est l'instrument traditionnel pour la récitation
du Rosaire. Une pratique par trop superficielle conduit à le considérer souvent
comme un simple instrument servant à compter la succession des Je
vous salue Marie. Mais il veut aussi exprimer un symbolisme qui peut donner
un sens nouveau la contemplation.
A ce sujet, il faut avant tout noter que le chapelet converge vers
le Crucifié, qui ouvre ainsi et conclut le chemin même de la prière. La vie
et la prière des croyants sont centrées sur le Christ. Tout part de Lui; tout
tend vers Lui; et par Lui, tout, dans l'Esprit Saint, parvient au Père.
En tant qu'instrument servant à compter, qui scande la progression de la
prière, le chapelet évoque le chemin incessant de la contemplation et de la
perfection chrétiennes. Le bienheureux Bartolo Longo voyait aussi le chapelet
comme une "chaîne" qui nous relie à Dieu. Une chaîne, certes, mais
une douce chaîne; car tel est toujours la relation avec Dieu qui est Père. Une
chaîne "filiale", qui nous accorde à Marie, la "servante du
Seigneur" (Lc 1, 38) et, en définitive, au Christ lui-même qui, tout en
étant Dieu, s'est fait "serviteur" par amour pour nous (Ph 2, 7).
Il est beau également d'étendre la signification symbolique du chapelet à nos
relations réciproques; par lui nous est rappelé le lien de communion et de
fraternité qui nous unit tous dans le Christ.
Début et fin
37. Dans la pratique courante, les manières d'introduire le
Rosaire sont variées, selon les différents contextes ecclésiaux. Dans certaines
régions, on commence habituellement par l'invocation du Psaume 69 [70] :
"Dieu, viens à mon aide ; Seigneur, à notre secours", comme pour nourrir
chez la personne qui prie l'humble conscience de sa propre indigence ; dans
d'autres lieux, au contraire, le Rosaire débute par la récitation du Credo, comme pour mettre la profession de foi au point de départ du
chemin de contemplation que l'on entreprend. Dans la mesure où elles disposent
bien l'esprit à la contemplation, ces formes et d'autres semblables sont des
usages également légitimes. La récitation se conclut par la prière aux
intentions du Pape, afin d'élargir le regard de celui qui prie aux vastes
horizons des nécessités ecclésiales. C'est justement pour encourager cette
ouverture ecclésiale du Rosaire que l'Eglise a voulu l'enrichir d'indulgences à
l'intention de ceux qui le récitent avec les dispositions requises.
En effet, s'il est ainsi vécu, le Rosaire devient vraiment un parcours
spirituel, dans lequel Marie se fait mère, guide, maître, et elle soutient le
fidèle par sa puissante intercession. Comment s'étonner du besoin ressenti par
l'âme, à la fin de cette prière dans laquelle elle a fait l'expérience intime
de la maternité de Marie, d'entonner une louange à la Vierge Marie, que ce soit
la splendide prière du Salve Regina ou celle des Litanies
de Lorette ? C'est le couronnement d'un chemin intérieur, qui a conduit le
fidèle à un contact vivant avec le mystère du Christ et de sa Mère très sainte.
La répartition dans le temps
38. Le Rosaire peut être récité intégralement chaque jour, et
nombreux sont ceux qui le font de manière louable. Il parvient ainsi à remplir
de prière les journées de nombreux contemplatifs, ou à tenir compagnie aux
malades et aux personnes âgées, qui disposent de beaucoup de temps. Mais il est
évident – et ceci vaut d'autant plus si on ajoute le nouveau cycle des mysteria lucis – que beaucoup ne pourront en réciter qu'une partie,
selon un certain ordre hebdomadaire. Cette répartition hebdomadaire finit par
donner aux différentes journées de la semaine une certaine "couleur"
spirituelle, comme le fait de manière analogue la liturgie avec les diverses
étapes de l'année liturgique.
Selon l'usage courant, le lundi et le jeudi sont consacrés aux "mystères
joyeux", le mardi et le vendredi aux "mystères douloureux", le
mercredi, le samedi et le dimanche aux "mystères glorieux". Où
insérer les "mystères lumineux" ? Considérant que les mystères
glorieux sont proposés deux jours de suite, le samedi et le dimanche, et que le
samedi est traditionnellement un jour à fort caractère marial, on peut
conseiller de déplacer au samedi la deuxième méditation hebdomadaire des
mystères joyeux, dans lesquels la présence de Marie est davantage accentuée.
Ainsi, le jeudi reste opportunément libre pour la méditation des mystères
lumineux.
Cette indication n'entend pas toutefois limiter une certaine liberté dans la
méditation personnelle et communautaire, en fonction des exigences spirituelles
et pastorales, et surtout des fêtes liturgiques qui peuvent susciter
d'heureuses adaptations. L'important est de considérer et d'expérimenter
toujours davantage le Rosaire comme un itinéraire de contemplation. Par lui, en
complément de ce qui se réalise dans la liturgie, la semaine du chrétien,
enracinée dans le dimanche, jour de la résurrection, devient un chemin à
travers les mystères de la vie du Christ, qui se manifeste dans la vie de ses
disciples comme le Seigneur du temps et de l'histoire.
Conclusion
"Rosaire béni de Marie, douce chaîne qui nous relie à Dieu"
39. Ce qui a été dit jusqu'ici exprime amplement la richesse de
cette prière traditionnelle, qui a la simplicité d'une prière populaire, mais
aussi la profondeur théologique d'une prière adaptée à ceux qui perçoivent
l'exigence d'une contemplation plus mûre.
L'Eglise a toujours reconnu à cette prière une efficacité particulière, lui
confiant les causes les plus difficiles dans sa récitation communautaire et
dans sa pratique constante. En des moments où la chrétienté elle-même était
menacée, ce fut à la force de cette prière qu'on attribua l'éloignement du
danger, et la Vierge du Rosaire fut saluée comme propitiatrice du salut.
Aujourd'hui, comme j'y ai fait allusion au début, je recommande volontiers à
l'efficacité de cette prière la cause de la paix dans le monde et celle de la
famille.
La paix
40. Les difficultés que la perspective mondiale fait apparaître
en ce début de nouveau millénaire nous conduisent à penser que seule une
intervention d'en haut, capable d'orienter les cœurs de ceux qui vivent des
situations conflictuelles et de ceux qui régissent le sort des Nations, peut
faire espérer un avenir moins sombre.
Le Rosaire est une prière orientée par nature vers la paix, du
fait même qu'elle est contemplation du Christ, Prince de la paix et "notre
paix" (Ep 2, 14). Celui qui assimile le mystère du Christ – et le Rosaire
vise précisément à cela – apprend le secret de la paix et en fait un projet de
vie. En outre, en vertu de son caractère méditatif, dans la tranquille
succession des Ave Maria, le Rosaire exerce sur celui qui prie
une action pacificatrice qui le dispose à recevoir cette paix véritable, qui
est un don spécial du Ressuscité (cf. Jn 14, 27; 20, 21), et à en faire
l'expérience au fond de son être, en vue de la répandre autour de lui.
Le Rosaire est aussi une prière de paix en raison des fruits de charité qu'il
produit. S'il est bien récité comme une vraie prière méditative, le Rosaire, en
favorisant la rencontre avec le Christ dans ses mystères, ne peut pas ne pas
indiquer aussi le visage du Christ dans les frères, en particulier dans les plus
souffrants. Comment pourrait-on fixer, dans les mystères joyeux, le mystère de
l'Enfant né à Bethléem sans éprouver le désir d'accueillir, de défendre et de
promouvoir la vie, en se chargeant de la souffrance des enfants de toutes les
parties du monde? Comment, dans les mystères lumineux, pourrait-on suivre les
pas du Christ qui révèle le Père sans s'engager à témoigner de ses
"béatitudes" dans la vie de chaque jour? Et comment contempler le
Christ chargé de la Croix et crucifié sans ressentir le besoin de se faire le
"Cyrénéen" de tout frère brisé par la souffrance ou écrasé par le
désespoir? Enfin, comment pourrait-on fixer les yeux sur la gloire du Christ
ressuscité et sur Marie couronnée Reine sans éprouver le désir de rendre ce
monde plus beau, plus juste et plus proche du dessein de Dieu ?
En réalité, tandis qu'il nous conduit à fixer les yeux sur le Christ, le
Rosaire nous rend aussi bâtisseurs de la paix dans le monde. Par sa
caractéristique de supplication communautaire et insistante, pour répondre à
l'invitation du Christ "à toujours prier sans se décourager" (Lc 18,
1), il nous permet d'espérer que, même aujourd'hui, une "bataille"
aussi difficile que celle de la paix pourra être gagnée. Loin d'être une fuite
des problèmes du monde, le Rosaire nous pousse à les regarder avec un œil
responsable et généreux, et il nous obtient la force de les affronter avec la
certitude de l'aide de Dieu et avec la ferme intention de témoigner en toutes
circonstances de "l'amour, lui qui fait l'unité dans la perfection"
(Col 3, 14).
La famille : les parents...
41. Prière pour la paix, le Rosaire est aussi, depuis toujours,
la prière de la famille et pour la famille. Il fut un temps où
cette prière était particulièrement chère aux familles chrétiennes et en
favorisait certainement la communion. Il ne faut pas perdre ce précieux
héritage. Il faut se remettre à prier en famille et à prier pour les familles,
en utilisant encore cette forme de prière.
Si, dans la Lettre apostolique Novo millennio ineunte, j'ai
encouragé même les laïcs à célébrer la Liturgie des Heures dans la vie
ordinaire des communautés paroissiales et des divers groupes chrétiens (39), je désire faire la même
chose pour le Rosaire. Il s'agit de deux voies de la contemplation chrétienne
qui ne s'opposent pas, mais se complètent. Je demande donc à ceux qui se
consacrent à la pastorale des familles de suggérer avec conviction la
récitation du Rosaire.
La famille qui est unie dans la prière demeure unie. Par
tradition ancienne, le saint Rosaire se prête tout spécialement à être une
prière dans laquelle la famille se retrouve. Les membres de celle-ci, en jetant
véritablement un regard sur Jésus, acquièrent aussi une nouvelle capacité de se
regarder en face, pour communiquer, pour vivre la solidarité, pour se pardonner
mutuellement, pour repartir avec un pacte d'amour renouvelé par l'Esprit de
Dieu.
De nombreux problèmes des familles contemporaines, particulièrement dans les sociétés
économiquement évoluées, dépendent du fait qu'il devient toujours plus
difficile de communiquer. On ne parvient pas à rester ensemble, et les rares
moments passés en commun sont absorbés par les images de la télévision.
Recommencer à réciter le Rosaire en famille signifie introduire dans la vie
quotidienne des images bien différentes, celles du mystère qui sauve: l'image
du Rédempteur, l'image de sa Mère très sainte. La famille qui récite le Rosaire
reproduit un peu le climat de la maison de Nazareth: on place Jésus au centre,
on partage avec lui les joies et les souffrances, on remet entre ses mains les
besoins et les projets, on reçoit de lui espérance et force pour le chemin.
... et les enfants
42. Il est beau et fécond également de confier à cette prière le
chemin de croissance des enfants. Le Rosaire n'est-il pas
l'itinéraire de la vie du Christ, de sa conception à sa mort, jusqu'à sa
résurrection et à sa glorification? Il devient aujourd'hui toujours plus ardu
pour les parents de suivre leurs enfants dans les diverses étapes de leur vie. Dans
notre société de technologie avancée, des médias et de la mondialisation, tout
est devenu si rapide, et la distance culturelle entre les générations se fait
toujours plus grande. Les messages les plus divers et les expériences les plus
imprévisibles envahissent la vie des enfants et des adolescents, et pour les
parents il devient parfois angoissant de faire face aux risques qu'ils courent.
Il n'est pas rare qu'ils soient conduits à faire l'expérience de déceptions
cuisantes, en constatant les échecs de leurs enfants face à la séduction de la
drogue, aux attraits d'un hédonisme effréné, aux tentations de la violence, aux
expressions les plus variées du non-sens et du désespoir.
Prier le Rosaire pour ses enfants, et mieux encore avec
ses enfants, en les éduquant depuis leur plus jeune âge à ce moment
quotidien de "pause priante" de la famille, n'est certes pas la
solution de tous les problèmes, mais elle constitue une aide spirituelle à ne
pas sous-estimer. On peut objecter que le Rosaire apparaît comme une prière peu
adaptée au goût des adolescents et des jeunes d'aujourd'hui. Mais l'objection
vient peut-être d'une façon de le réciter souvent peu appliquée. Du reste,
étant sauve sa structure fondamentale, rien n'empêche, pour les enfants et les
adolescents, que la récitation du Rosaire –que ce soit en famille ou en groupes
– s'enrichisse de possibles aménagements symboliques et concrets, qui en
favorisent la compréhension et la mise en valeur. Pourquoi ne pas l'essayer ?
Une pastorale des jeunes qui n'est pas défaitiste, mais passionnée et créative
– les Journées mondiales de la Jeunesse m'en ont donné la mesure! – est capable
de faire, avec l'aide de Dieu, des choses vraiment significatives. Si le
Rosaire est bien présenté, je suis sûr que les jeunes eux- mêmes seront
capables de surprendre encore une fois les adultes, en faisant leur cette
prière et en la récitant avec l'enthousiasme caractéristique de leur âge.
Le Rosaire, un trésor à redécouvrir
43. Chers frères et sœurs! Une prière aussi facile, et en même
temps aussi riche, mérite vraiment d'être redécouverte par la communauté
chrétienne. Faisons-le surtout cette année, en accueillant cette proposition
comme un affermissement de la ligne tracée dans la Lettre apostolique Novo millennio ineunte, dont de nombreuses Eglises particulières se
sont inspirées dans leurs projets pastoraux pour planifier leurs engagements
dans un proche avenir.
Je m'adresse à vous en particulier, chers Frères dans l'épiscopat, prêtres et
diacres, et aussi à vous, agents pastoraux engagés dans divers ministères, pour
que, en faisant l'expérience personnelle de la beauté du Rosaire, vous en
deveniez des promoteurs actifs.
Je m'en remets aussi à vous, théologiens, afin qu'en menant une réflexion à la
fois rigoureuse et sage, enracinée dans la Parole de Dieu et attentive au vécu
du peuple chrétien, vous fassiez découvrir les fondements bibliques, les
richesses spirituelles et la valeur pastorale de cette prière traditionnelle.
Je compte sur vous, les consacrés, hommes et femmes, appelés à un titre
particulier à contempler le visage du Christ à l'école de Marie.
Je me tourne vers vous, frères et sœurs de toute condition, vers vous, familles
chrétiennes, vers vous, malades et personnes âgées, vers vous les jeunes : reprenez avec confiance le chapelet entre vos mains, le
redécouvrant à la lumière de l'Ecriture, en harmonie avec la liturgie, dans le
cadre de votre vie quotidienne.
Que mon appel ne reste pas lettre morte ! Au début de la vingt-cinquième année
de mon Pontificat, je remets cette Lettre apostolique entre les mains sages de
la Vierge Marie, m'inclinant spirituellement devant son image dans le splendide
sanctuaire qui lui a été édifié par le bienheureux Bartolo Longo, apôtre du
Rosaire. Je fais volontiers miennes les paroles touchantes par lesquelles il
termine la célèbre Supplique à la Reine du Saint Rosaire :
"Ô Rosaire béni par Marie, douce chaîne qui nous relie à Dieu, lien
d'amour qui nous unit aux Anges, tour de sagesse face aux assauts de l'enfer,
havre de sécurité dans le naufrage commun, nous ne te lâcherons plus. Tu seras
notre réconfort à l'heure de l'agonie. A toi, le dernier baiser de la vie qui
s'éteint. Et le dernier accent sur nos lèvres sera ton nom suave, ô Reine du
Rosaire de Pompéi, ô notre Mère très chère, ô refuge des pécheurs, ô souveraine
Consolatrice des affligés. Sois bénie en tout lieu, aujourd'hui et toujours,
sur la terre et dans le ciel".
Du Vatican, le 16 octobre 2002, début de la vingt-cinquième année de
mon Pontificat.
Jean Paul II
1 Conc. œcum. Vat. II, Const. past. sur l'Eglise dans le
monde de ce temps Gaudium et spes, n.45.
2 Paul VI, Exhort. apost. Marialis cultus
(2 février 1974), n.42 : AAS 66 (1974), p.153 : La
Documentation catholique 71 (1974), p.314.
3 Cf. Acta Leonis XIII, 3 (1884),
pp.280-289.
4 En particulier, il est bon de noter sa Lettre
apostolique sur le Rosaire : Il religioso convegno (29 septembre
1961) : AAS 53
5 Angelus : Insegnamenti(1978), pp.75-76 :
La Documentation catholique 75 (1978), p.958.
6 AAS 93 (2001), p.285 : La Documentation
catholique 98 (2001), p.78.
7 Au cours des années de préparation du Concile, Jean
XXIII n'avait pas manqué d'inviter la communauté chrétienne à la récitation du
Rosaire pour la réussite de cet événement ecclésial : cf. Lettre au
Cardinal Vicaire de Rome, 28 septembre 1960 : AAS 52 (1960),
pp.814-817 : La Documentation catholique 57 (1960), col.
1249-1252.
8 Const. dogm. sur l'Eglise Lumen gentium,
n.66.
9 Lettre apost. Novo millennio ineunte,
n.32 : AAS 93 (2001), p.288 : La Documentation
catholique 98 (2001), p.79.
10 Ibid., n.33 : l.c., p.289 : La
Documentation catholique 98 (2001), p.80.
11 Comme on le sait, il faut rappeler que les
révélations privées ne sont pas de la même nature que la révélation publique,
qui constitue une norme pour toute l'Eglise. Il est du devoir du Magistère de
discerner et de reconnaître, pour la piété des fidèles, l'authenticité et la
valeur des révélations privées.
12 Le secret admirable du très saint Rosaire
pour se convertir et se sauver : S. Louis Marie Grignion de Montfort, Œuvres complètes, Paris (1966), pp.263-389.
13 Histoire du Sanctuaire de Pompéi,
Pompéi (1990), p.59.
14 Exhort. apost. Marialis cultus (2
février 1974), n.47 : AAS 66 (1974), p.156 : La Documentation
catholique 71 (1974), p.315.
15 Constitution sur la Liturgie Sacrosanctum
Concilium, n.10.
17 Conc. œcum. Vat. II, Const. dogm. sur l'Eglise Lumen gentium, n.58.
18 Les quinze samedis du Saint Rosaire,
27.
19 Conc. œcum. Vat. II, Const. dogmatique sur l'Eglise Lumen gentium, n.53.
21 Cf. Premier radio-message Urbi et Orbi
(17 octobre 1978) : AAS 70 (1978), p.927 : La
Documentation catholique 75 (1978), p.905.
22 Traité de la vraie dévotion à Marie,
n.120, Paris (1966), pp.562-563.
23 Catéchisme de l'Eglise catholique,
n.2679.
25 La Supplique à la Reine du Rosaire,
qui se récite de manière solennelle deux fois l'an, en mai et en octobre, fut
composée par le bienheureux Bartolo Longo en 1883, comme une adhésion à
l'invitation lancée par le Pape Léon XIII aux catholiques dans sa première
encyclique sur le Rosaire, en vue d'un engagement spirituel qui puisse
affronter les maux de la société.
26 La Divine Comédie, Le Paradis, C.
XXXIII, 13-15, Paris (1996), p.457.
27 Jean-Paul II, Lettre apost. Novo millennio
ineunte (6 janvier 2001) n.20 : AAS 93 (2001), p.279 : La Documentation catholique 98 (2001), p.75.
28 Exhort. apost. Marialis cultus (2
février 1974), n.46 : AAS 66 (1974), p.155 : La
Documentation catholique 71 (1974), p.315.
29 Jean-Paul II, Lettre apostolique Novo
millennio ineunte (6 janvier 2001), n.28 : AAS 93 (2001),
p.284 : La Documentation catholique 98 (2001), p.77.
31 Angelus du 29 octobre 1978 : Insegnamenti I (1978), p.76 : La Documentation
catholique 75 (1978), p.958.
32 Conc. œcum. Vat. II, Const. past. sur l'Eglise dans
le monde de ce temps Gaudium et spes, n.22.
33 S. Irénée de Lyon, Adversus hæreses,
III, 18, 1 : PG VII, 932 : Paris (1974), pp.343-345.
34 Catéchisme de l'Eglise catholique,
n.2616.
35 Cf. n.33 : AAS 93 (2001), p.289 : La Documentation catholique 98 (2001), pp.77-78.
36 Jean-Paul II, Lettre aux artistes (4
avril 1999), n.1 : AAS 91 (1999), p.1155 : La
Documentation catholique 96 (1999), p.451.
37 Cf. n.46 : AAS 66 (1974), p.155 : La Documentation catholique 71 (1974), p.315. Cet usage a été
récemment recommandé par la Congrégation pour le Culte divin et la Discipline
des Sacrements dans le Directoire sur la piété populaire et la
liturgie. Principes et orientations (17 décembre 2001), n.201, Cité du
Vatican (2002), p.165.
38 "Concede, quæsumus, ut hæc mysteria
sacratissimo beatæ Mariæ Virginis Rosario recolentes, et imitemur quod
continent, et quod promittunt assequamur" : Missale Romanum
(1960), In festo B.M. Virginis a Rosario.
39 Cf. n.34 : AAS 93 (2001), p.290 : La Documentation catholique 98 (2001), p.80.
7 octobre
Notre-Dame du Rosaire
Sommaire :
Prière
Historique
De la piété filiale envers Marie
L'encyclique Christi Mater Rosarii
Prière à St Joseph (à dire après la récitation du Rosaire pendant le mois d'octobre)
Nous recourons à vous dans nos tribulations,
bienheureux Joseph, et après avoir invoqué le secours de votre très sainte
épouse, nous sollicitons aussi avec confiance votre saint patronage.
Par l'affection qui vous a uni à la Vierge immaculée,
mère de Dieu ; par l'amour paternel dont vous avez entouré l'enfant Jésus, nous
vous supplions de regarder avec bonté l'héritage que Jésus-Christ a conquis de
son sang, et de nous assister de votre puissance et de votre secours dans nos
besoins.
Protégez, ô très sage gardien de la divine famille, la
race élue de Jésus-Christ : préservez-nous, ô père très aimant, de toute
souillure d'erreur et de corruption ; soyez-nous propice et assistez-nous du
haut du ciel, ô notre très puissant libérateur, dans le combat que nous livrons
à la puissance des ténèbres ; et de même que vous avez arraché autrefois
l'enfant Jésus au péril de la mort, défendez aujourd'hui la sainte Eglise de
Dieu contre les embûches de l'ennemi et gardez-la de toute adversité.
Accordez-nous votre perpétuelle protection afin que, à
votre exemple et soutenus par votre secours, nous puissions vivre saintement,
mourir pieusement et obtenir la béatitude éternelle dans le Ciel. Amen.
La
Virgen del Rosario, église San Miguel Achiutla, Oaxaca, Mexico
Historique
La fête de Notre-Dame du Rosaire se
célébrait déjà, en 1547, à Tortosa (Espagne), le troisième dimanche d'avril,
quand fut instituée par Pie V la fête de Notre-Dame de la Victoire (1572)
au premier dimanche d'octobre, en action de grâces pour la victoire de Lépante
où, à l'entrée du golfe de Corinthe, la flotte chrétienne fournie par le
Saint-Siège, l'Espagne, Venise, la Savoie, Mantoue, Ferrare, Gênes et Lucques,
sous le commandement de don Juan d'Autriche, avait écrasé la flotte turque
d'Ali Pacha (7 octobre 1571). C'est à cette occasion qu'on ajouta aux litanies
de la Sainte Vierge l'invocation Secours des Chrétiens, priez pour nous
! Grégoire XIII qui attribuait la victoire de Lépante aux processions
faites à Rome par les confréries du Saint-Rosaire, changea la fête de Notre-Dame
de la Victoire en celle du Saint Rosaire et la fixa au premier
dimanche d'octobre (1573) ; elle ne fut alors obligatoire que pour les églises
romaines qui possédaient une chapelle ou une confrérie du Saint-Rosaire.
Clément X concéda cette fête à l'Espagne (1671) avant
que Clément XI l'étendît à l'Eglise universelle et l'élevât au rit
double-majeur (1716), célébrée le jour de l'octave de l'Assomption, à la suite
de la victoire de Peterwaradin que le prince Eugène de Savoie avait remportée
sur les Turcs (5 août 1716). Léon XIII en fit une fête de seconde classe et
adopta l'office et le propre de la messe en usage chez les Dominicains (1887).
Pie X la fixa au 7 octobre (1913).
De la piété filiale envers Marie
Mes très chers Frères,
Encore qu’il n’est pas rare, ce m’est un appréciable
privilège que de présider une paroisse consacrée tout particulièrement à la
Vierge Marie et c’est pourquoi, dès les premiers jours de mon ministère parmi
vous, voilà quinze ans, mon premier souci a été de développer votre piété
filiale envers Marie et de vous montrer, que sa dévotion, pour parler comme
saint Louis-Marie Grignion de Montfort, est le chemin aisé, court, parfait
et assuré pour parvenir à l’union avec Jésus.
J’ai souventes fois aimé vous prêcher les grandeurs de
cette Reine bénie, la Mère du Sauveur de tous les hommes, qui, par l’expresse
volonté divine, a été associée à l’œuvre rédemptrice, et, ce faisant, je vous
ai assidûment exhortés à vous blottir avec confiance sous son manteau d’azur,
de sorte qu’elle vous prenne dans son cœur qui ne fait qu’un avec le celui de
Jésus.
Aujourd’hui, comme à chacun des mois d’octobre que
nous avons vécus ensemble, les circonstances me pressent à vous parler du
Rosaire où, tandis que nous rappelons les mystères du salut, la Sainte Vierge
les grave mystérieusement dans nos âmes. Comme mes ambitions pour vous seraient
portées à leur comble si cette humble prière du chapelet prenait en chacune de
vos vies une place capitale !
D’aucuns, je le sais bien, jouets de cette subtile
alchimie où Satan mêle l’orgueil et la paresse aux grands sentiments, se
refusent à ce pieux exercice sous prétexte qu’il n’est qu’une récitation
machinale pendant que glisse entre leurs doigts un collier de perles ou de
boules de bois ; ils préfèrerait sans doute une prière plus personnelle et plus
pensée qui, faute de temps ou d’imagination, est tant remise à plus tard qu’on
ne la fait que rarement, sinon jamais. Or, si la prière est une élévation de
l’âme vers Dieu, il s’agit bien d’une âme unie substantiellement à un corps
situé dans le temps présent ; aussi, ces récitations répétées que je n’imagine
pas faites par des gens qui ne se voudraient pas s’élever vers Dieu, est, à tout
le moins, l’hommage du corps qui s’unit, par les paroles de la bouche, les
gestes des mains, l’application de la volonté et le travail de la mémoire, et,
en écrivant ces lignes, j’entends saint Thomas d’Aquin enseigner que nous
confessons par là que Dieu est l’auteur de notre âme et de notre corps, lui
offrant nos hommages spirituels et corporels. Par ailleurs, ces répétitions si
simples et si faciles des mêmes prières, lorsque l’on en a pris l’habitude aux
temps ordinaires, deviennent un apaisement dans les moments de sècheresse et de
souffrance. Rappelez-vous l’Aveugle de Lamartine qui disait : Je prie
le bon Dieu jusqu’à ce que mes lèvres se fatiguent sur son saint Nom et mes
doigts sur les grains. Qui est-ce qui s’en-nuierait en parlant tout le jour à
son roi qui ne se lasse pas d’écouter ?
Parfois, pour se dispenser de la récitation du
chapelet, certains se plaignent de ne pas savoir le méditer, mais je crains, en
leur accordant toutes sortes de circonstances atténuantes, qu’ils se fassent
une bien haute idée de la méditation. Il s’agit d’inviter les facultés de
l’âme, dans la seule mesure de ses aptitudes, à considérer la scène de
l’Evangile évoquée par le mystère pour y cueillir les fruits de la
sanctification. Chacun peut se représenter les scènes du Rosaire, mais, à votre
avis, par quoi le Seigneur communique-t-il les fruits de la sanctification ?
Par l’intelligence du fidèle ou par le ministère de la Vierge Marie ? La
récitation du chapelet est le bréviaire des humbles, en ce sens que, appliqué à
des exercices simples, l’on s’y laisse instruire mystérieusement par Marie, et
vous remarquerez que les orgueilleux s’en éloignent et s’en dégoûtent, s’en
moquent ou s’en scandalisent parce qu’ils leur semblent qu’il n’y mettent pas
assez d’eux-mêmes, ils veulent briller quand il ne s’agit que de laisser la
Sainte Vierge instruire doucement les cœurs. Tous ceux qui ont l’habitude du
chapelet affirment qu’il alimente leur foi et développe en eux les vertus
chrétiennes.
Abbé Christian-Philippe Chanut
L'encyclique Christi Mater Rosarii
A nos vénérables frères, patriarches, primats,
archevêques, évêques et autres ordinaires locaux en paix et communion avec le
Siège apostolique. Paul VI, Pape
Vénérables Frères, salut et bénédiction apostolique.
Durant le mois d'octobre, le peuple fidèle a coutume
d'offrir la récitation du rosaire comme autant de couronnes à la Mère de Dieu.
A l'exemple de Nos Prédécesseurs, Nous approuvons vivement cette pratique.
Cette année, Nous convions tous les enfants de l'Eglise à un hommage plus
particulier de piété envers Notre-Dame. Et cela en raison des menaces de
calamités graves et étendues qui pèsent sur la famille humaine : en Asie
orientale se poursuit un conflit sanglant et se déchaîne une guerre acharnée.
De ce fait, Nous Nous trouvons pressé d'intensifier tout l'effort possible en
faveur de la paix.
Ce qui ajoute à nos préoccupations, c'est ce que Nous
apprenons d'autres régions du monde : la course aux armements nucléaires,
l'ambition incontrôlée d'expansion nationale, l'exaltation démesurée de la
race, les tendances subversives, le séparation imposée entre citoyens d'un même
pays, les manœuvres criminelles, le meurtre de personnes innocentes.Tout cela peut
donner lieu aux pires catastrophes.
La Providence nous impose, semble-t-il, à Nous comme à
Nos plus récents Prédécesseurs, la mission particulière de consacrer Nos
efforts patients et constants à la sauvegarde et à l'affermissement de la paix.
Ce devoir découle évidemment du mandat qui Nous est confié de conduire l'Eglise
entière. Celle-ci, « signe dressé devant les nations » (cf. Isaïe XI
12), ne sert pas d'intérêts politiques, mais elle doit apporter au genre humain
la vérité et la grâce de Jésus-Christ, son divin fondateur.
En réalité, depuis les débuts de Notre ministère
apostolique, Nous n'avons rien négligé pour la cause de la paix, ni prière
adressée à Dieu, ni instances, ni exhortations, et même, vous vous en souvenez,
l'an dernier, Nous Nous sommes rendu par la voie des airs en Amérique du Nord
afin de parler au siège de l'Organisation des Nations Unies devant l'assemblée
si distinguée des représentants de presque tous les peuples, du bien si désiré
de la paix, et de recommander qu'on ne laisse pas des peuples en état
d'infériorité par rapport à d'autres, que les uns ne s'attaquent point aux
autres mais que tous conjuguent leur zèle et leur action pour établir la paix.
Et encore dans la suite, mû par Notre sollicitude
apostolique, Nous n'avons pas cessé d'encourager les hommes à qui incombe cette
lourde responsabilité à écarter de l'humanité l'épouvantable fléau qui pourrait
survenir.
Maintenant encore, Nous élevons Notre voix « avec
un grand cri et des larmes » (Hébreux V 7 ) pour supplier instamment les
dirigeants des nations de tout tenter pour empêcher la propagation de
l'incendie et pour éteindre complètement celui-ci. Nous n'en doutons point :
les hommes de toute race, de toute couleur, de toute religion, de toute classe
sociale, s'ils aiment le droit et l'honnêteté, partagent Notre sentiment.
Que tous ceux dont cela dépend ménagent les conditions
nécessaires à la cessation des hostilités avant que ne leur échappe, par le
poids même des évènements, la possibilité de déposer les armes.
Que ceux-là au pouvoir desquels est remis le salut de
la famille humaine sachent que leur conscience est chargée d'une très grave
obligation. Qu'ils interrogent cette conscience et sondent leur propre cœur ;
que chacun veuille bien regarder et sa propre nation, et le monde, et Dieu, et
l'histoire ; qu'ils songent que leur nom restera en bénédiction s'ils répondent
avec sagesse à cette pressante invitation.
Au nom du Seigneur, Nous crions : « Arrêtez ! »
Il faut se rencontrer ; il faut en venir à conférer et à négocier en toute
sincérité. C'est maintenant qu'il faut régler les conflits, serait-ce avec
quelque inconvénient et quelque désavantage ; car il faudra bien qu'ils soient
réglés non sans peut-être d'énormes dommages et des désastres dont, pour le
moment, nul ne peut imaginer l'horreur. La paix à établir doit être cependant
basée sur le justice et la liberté, elle doit donc respecter les droits des
hommes et des communautés - autrement, elle serait précaire et instable.
Tout en exprimant de la sorte Notre anxiété et Notre
émoi, Nous devons, comme le dicte Notre responsabilité pastorale, implorer le
secours d'en haut. A celui qui est « le Prince de la Paix » (Isaïe IX
16), il faut demander la paix, « ce bien si grand que parmi les biens de
la terre et du temps on n'entend mentionner rien de plus apprécié, on ne
saurait souhaiter rien de plus désirable, trouver rien de meilleur.[1] »
Et puisque aux époques d'incertitude et de trouble,
l'Eglise a l'habitude de recourir à l'intercession attentive de Marie, sa mère,
c'est vers celle-ci que Nous Nous tournons, vers elle que Nous orientons Notre
pensée et celle de tous les chrétiens. Car, selon le mot de saint Irénée
« elle est devenue le salut du genre humain tout entier.[2] »
Rien ne Nous paraît répondre plus parfaitement aux
circonstances que de faire monter la supplication de toute la famille
chrétienne vers la Mère de Dieu invoquée comme « Reine de la Paix »,
afin que parmi tant et de si graves misères et menaces, elle dispense largement
les dons de sa bonté maternelle.
Il faut, disons-Nous, adresser un prière intense et
persévérante à celle que, au cours du second Concile œcuménique du Vatican, aux
applaudissemnts des Pères conciliaires et du monde catholique Nous avons
proclamée Mère de l'Eglise. Par cette reconnaissance du fait que Marie a
spirituellement enfanté l'Eglise Nous confirmions un point de la doctrine
traditionnelle. Marie est « vraiment mère des membres du Christ »,
dit saint Augustin[3] ; à quoi fait écho, sans parler des
autres, saint Anselme : « Quelle dignité plus haute pourra-t-on
jamais reconnaître que celle d'être la mère de ceux-là dont le Christ daigne
être le père et le frère ?[4] » Notre prédécesseur Léon XIII a même
appelé Notre-Dame « en toute vérité Mère de l'Eglise[5] », c'est donc en toute assurance que
Nous mettons Notre espoir en elle, parmi l'émoi et la crainte qu'inspirent les
troubles actuels.
Puisque quand les maux deviennent plus graves le pitié
de Dieu doit grandir, Notre souhait le plus vif, vénérables frères, est que
suivant votre initiative, vos invitations et votre impulsion, on invoque plus
instamment durant le mois d'octobre Marie notre Mère, comme Nous l'avons déjà
fait entendre par la pratique pieuse du Rosaire. C'est là une forme de prière
très adaptée au sens du peuple de Dieu, très agréable à la Mère du Seigneur et
si efficace pour obtenir les dons du ciel.
Cette prière, le second Concile œcuménique du Vatican
l'a recommandée à tous les enfants de l'Eglise de façon bien certaine, encore
que non explicite, en disant : « Qu'on fasse grand cas de ces pratiques et
exercices de dévotion envers Marie que le Magistère a recommandés au cours des
siècles.[6] »
Cette pratique si féconde ne sert pas seulement à
endiguer le mal et à conjurer les désastres, comme le montre clairement
l'histoire de l'Eglise. Elle favorise aussi grandement la vitalité chrétienne :
« Avant tout, elle nourrit la foi catholique en faisant méditer fort à
propos les mystères du salut, et elle élève notre pensée au niveau des vérités
de la Révélation.[7] »
Ainsi donc, durant le prochain mois d'octobre, dédié à
Notre-Dame du Rosaire, qu'on redouble de prières et de supplications ! Que par
l'intercession de Marie brille enfin pour le monde entier l'aurore de la
véritable paix, - la paix dans tous les domaines y compris celui de la pratique
religieuse ; actuellement, hélas ! la liberté de professer la religion n'est
point assurée partout.
Plus spécialement Nous souhaitons que, le 4 octobre,
anniversaire de Notre visite à l'Organisation des Nations Unies, soit célébré,
cette année, dans l'univers catholique comme « jour consacré à prier pour
la paix. »
Il vous appartiendra, vénérables frères, selon la
piété qui vous distingue et votre conscience de la gravité de la situation, de
prescrire les actes religieux par lesquels, ce jour-là, les prêtres, les religieux,
le peuple fidèle mais plus particulièrement l'enfant, signalé par son
innocence, ainsi que les malades et tous ceux qui souffrent, tous enfin d'un
élan unanime implorent le Mère de Dieu et de l'Eglise.
Pour Nous, dans la basilique Saint-Pierre, près du
tombeau du Prince des apôtres, Nous adresserons une prières toute spéciale à la
Vierge protectrice du monde chrétien et garante de la paix. Ainsi la voix
unique de l'Eglise, montant de toutes les parties de la terre, ira comme
frapper à la porte du ciel. En effet, selon le mot de saint Augustin « dans
la diversité des langues humaines qu'entendent nos oreilles, unique est le
langage de la foi qui anime nos cœurs.[8] »
O Bienheureuse Vierge, dans votre bonté maternelle,
regardez tous vos enfants ! Voyez l'inquiétude des pasteurs qui redoutent les
horreurs d'une tempête pour le troupeau confié à leur responsabilité ;
montrez-vous attentive à l'angoisse de tant d'hommes, pères et mères de famille,
que préoccupe le sort de leurs enfants comme le leur et qui portent les pires
tracas. Apaisez les dispositions des belligérantset inspirez-leur « des
pensées de paix » ; faites que Dieu, vengeur de la justice lésée, agisse
selon sa miséricorde, restitue aux peuples la tranquillité si désirée et leur
assure une ère très longue de véritable prospérité.
Dans le ferme espoir que la Sainte Mère de Dieu
accueillera Notre humble demande, Nous vous accordons de tout cœur, à
vous-mêmes, Vénérables Frères, ainsi qu'à tout votre clergé et aux peuples
confiés à vos soins, la Bénédiction apostolique.
Rome, près Saint-Pierre, le 15 septembre 1966,
quatrième année de Notre pontificat.
PAULUS P. P. VI.
[1] Saint
Augustin : la Cité de Dieu, livre XIX, chapitre 11.
[2] Saint
Irénée : Contre les hérésies, III 22
[3] Saint
Augustin : de la Sainte Virginité.
[4] Saint
Anselme : Prières, XLVII.
[5] Léon
XIII : Lettre encyclique Adjutricem Populi Christiani, 5 septembre
1895
[6] Constitution
dogmatique sur l'Eglise, n° 67
[7] Lettre
encyclique de Pie XI Ingravescentibus Malis, 29 septembre 1937.
[8] Saint
Augustin : Homélies sur les psaumes, LIV 11.
SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/10/07.php
Rosenkranzmadonna
im Abendlicht in der Kirche St. Georg am Auerberg
NOTRE-DAME DU ROSAIRE
La fête du Rosaire est célébrée le premier dimanche
d'octobre. Elle fut, dans le principe, une simple fête de confrérie. Mais, en
1571, le septième jour d'octobre, qui était le premier dimanche de ce mois, une
grâce extraordinaire accordée au peuple chrétien tout entier, vint donner à
cette fête un grand éclat. En effet, ce fut le jour où don Juan d'Autriche
remporta sur les Turcs la célèbre victoire de Lépante, et sauva ainsi la
chrétienté du plus imminent danger.
Le même jour et à l'heure même du combat, les
confréries du Rosaire faisaient à Rome des processions solennelles pour
demander la victoire sur les infidèles. Le saint pape Pie V, divinement averti
de la victoire des chrétiens, la regarda comme une grâce accordée par Marie, à
cause des prières ferventes qui lui étaient adressées.
Pour reconnaître ce bienfait, il prescrivit une fête
spéciale en l'honneur de la sainte Vierge. On inséra donc, par son ordre, cette
mention dans le martyrologe, à la date du 7 octobre : " Mémoire de sainte
Marie de la Victoire, que le souverain pontife Pie V ordonna de renouveler
chaque année, à cause de l'insigne victoire navale remportée ce jour-là par les
chrétiens sur les Turcs, grâce au secours de la Mère de Dieu. "
A l'origine cette fête porta donc le nom de Notre-Dame
de la Victoire.
Grégoire XIII renouvela en 1573 l'ordonnance de son
saint prédécesseur, et ajouta que désormais la fête aurait lieu le premier
dimanche d'octobre, dans toutes les églises où se trouvait un autel ou une
chapelle sous l'invocation de Notre-Dame du Saint-Rosaire, et qu'elle porterait
ce même nom. La fête était élevée en même temps au rite double majeur. Cette
fête est désormais célébrée le 7 octobre.
Un siècle plus tard, en 1671, Clément X étendit cette
fête à toute l'Espagne, sans condition, sur l'instante prière de la reine
Marie-Anne. Cette faveur s'étendit peu à peu à d'autres contrées et enfin le
pape Clément XI, en 1716, ordonna qu'elle fût célébrée par toute la chrétienté,
en mémoire de la victoire obtenue en 1715 par Charles VI sur les Turcs, en
Hongrie. Comme pour la victoire de Lépante, les confréries du Rosaire faisaient
au moment du combat, des processions solennelles, pour obtenir le secours divin
par l'intercession de Marie. Clément XI, en étendant la fête du Saint-Rosaire à
toute l'Église, voulait, dit-il, enflammer le cœur des fidèles, et les
encourager à rendre hommage à la Vierge glorieuse qui ne laisse jamais l'Église
sans secours, au milieu des dangers.
Jusqu'au temps de Benoît XIII, les leçons du second
nocturne étaient un sermon de S. Augustin, sans rapport direct avec la fête du
Saint-Rosaire, Benoît XIII, d'après l'avis de la Congrégation des rites, le fit
remplacer par une notice assez étendue sur la dévotion du Rosaire, son origine,
son histoire et celle de l'institution de la fête. Il était réservé au grand et
saint pontife Léon XIII de revêtir la dévotion au saint Rosaire et la fête d'un
nouvel éclat.
Le 11 septembre 1887 parut un décret de la
Congrégation des rites qui, après avoir rappelé que nous pouvons tout espérer
de la protection de Marie, si nous sommes fidèles à lui adresser pieusement les
saintes invocations du Rosaire, se continue ainsi :
« Notre très Saint-Père. tout heureux de cet
empressement unanime, renouvelle ses instances auprès de tous les Pasteurs de
l'Église et de tous les fidèles du monde, et les exhorte à redoubler de ferveur
et de confiance filiale en persévérant dans ces saints exercices, et à supplier
la très auguste Reine de la paix, d'user de son crédit auprès de Dieu, pour
détourner l'horrible tempête des temps présents, par la ruine de l'empire de
Satan et la défaite des ennemis de la religion, et pour rendre la calme si
désiré à la barque mystique de Pierre, ballottée par les flots. C'est pourquoi
tout ce qui a été décrété, accordé et ordonné les années précédentes, et
dernièrement par le décret de la Sacrée Congrégation des rites, prescrivant de
consacrer le mois d'octobre à la céleste Reine du Rosaire, de nouveau il le
décrète, l'accorde et l'ordonne.
La fête de la solennité du Saint-Rosaire est déjà en
honneur chez les peuples chrétiens, et l'objet d'un culte tout particulier, qui
se rapporte à tous les mystères de la vie, de la passion, de la gloire de N.-S.
Jésus-Christ, notre rédempteur, et de son Immaculée Mère. Afin donc de
favoriser cette dévotion qui va toujours croissant, afin aussi d'ajouter aux
honneurs publics rendus à Marie, Sa Sainteté Léon XIII, par un privilège dont
jouissent déjà plusieurs églises particulières, ordonne de célébrer désormais
dans toute l'Église, sous le rite de seconde classe, ladite solennité et
l'office de Notre-Dame du Rosaire fixé au premier dimanche d'octobre, en sorte
que cette fête ne puisse être transférée à un autre jour, si ce n'est en cas
d'occurrence d'un office de rite supérieur ; sauf les rubriques et nonobstant
toute disposition contraire. »
Ce n'était pas assez pour le zèle et la dévotion de
Léon XIII envers Notre-Dame du Saint-Rosaire. L'année suivante, la Sacrée
Congrégation des rites rendit un nouveau décret inspiré par la gravité des
circonstances. Ce décret rappelle ce que le Souverain Pontife régnant a déjà
fait en l'honneur de Notre-Dame du Saint-Rosaire, exhorte tous les chrétiens à
se conformer pieusement aux ordonnances du Saint-Père, et donne un nouvel
office et une nouvelle messe revus et approuvés par Léon XIII lui-même pour
cette solennité.
http://pages.total.net/~jmarient/erger/pagetest/psaume.htm
SOURCE : http://nova.evangelisation.free.fr/notre_dame_du_rosaire.htm
7 Octobre :
Mémoire obligatoire*** de Notre-Dame du Rosaire
« Par le Rosaire, on peut tout obtenir. Selon une
gracieuse comparaison, c'est une longue chaîne qui relie le Ciel et la Terre :
une des extrémités est entre nos mains et l'autre dans celles de la Sainte
Vierge » (Sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus).
Tant que le Rosaire sera récité, Dieu ne pourra abandonner le monde, car cette
Prière est puissante sur son Cœur.
Elle est comme le levain qui peut régénérer la Terre. La douce Reine du Ciel ne
peut oublier ses enfants qui, sans cesse, chantent ses louanges.
Il n'y a pas de Prière qui soit plus agréable à Dieu que le Rosaire. Aussi
l'Église nous invite-t-elle à aller le réciter chaque soir, en ce mois
d'octobre, devant Jésus réellement présent et exposé sur l'autel.
Le mois d'Octobre est là. Avec lui l'Eglise appelle ses enfants pour qu'ils
récitent en commun les belles prières du Rosaire.
Le soir, au moment où la nature fatiguée va s'endormir, les cœurs semblent
reprendre une nouvelle énergie pour célébrer les louanges de la Reine du
Ciel Kyriale X (Alme Pater)
La Fête de Notre-Dame du Rosaire fut instituée par Sa Sainteté le Pape Saint
Pie V en la Fête de "Notre-Dame de la Victoire" (1572) au Premier
Dimanche d'Octobre, en action de grâces pour la
Victoire de Lépante où, à l'entrée du golfe de Corinthe, la flotte
chrétienne fournie par le Saint-Siège, l'Espagne, Venise, la Savoie , Mantoue,
Ferrare, Gênes et Lucques, sous le commandement de Don Juan d'Autriche, avait
écrasé la flotte turque d'Ali Pacha (7 Octobre 1571).
C'est à cette occasion qu'on ajouta aux litanies de la Sainte Vierge l'invocation "Secours
des Chrétiens, priez pour nous !".
Grégoire XIII qui attribuait la victoire de Lépante aux processions faites à
Rome par les confréries du Saint-Rosaire, changea la Fête de "Notre-Dame
de la Victoire" en celle du "Saint Rosaire" et la fixa au
Premier Dimanche d'Octobre (1573) ; elle ne fut alors obligatoire que pour les
églises romaines qui possédaient une chapelle ou une confrérie du
Saint-Rosaire.
Clément X concéda cette Fête à l'Espagne (1671) avant
que Clément XI l'étendît à l'Église universelle et l'élevât au rit
double-majeur (1716), célébrée le jour de l'Octave de la Solennité de l'Assomption, à la suite de la
victoire de Peterwaradin que le prince Eugène de Savoie avait remportée sur les
Turcs (5 Août 1716).
Léon XIII en fit une Fête de seconde classe et adopta
l'office et le propre de la messe en usage chez les Dominicains (1887).
Il ajouta aux Litanies de Lorette l'invocation "Reine du Très Saint
Rosaire".
Saint Pie X fixa la Fête au 7 Octobre (1913).
*** Fête dans le calendrier propre à
Malte ; Mémoire obligatoire le 8 octobre en Finlande
Mémoire obligatoire le 7 Octobre dans le calendrier de l'Église
universelle.
Dasing,
Ortsteil Tattenhausen, Katholische Filialkirche St. Peter und Paul.
Notre-Dame du Rosaire
Le Rosaire avait été institué par Saint Dominique au
commencement du XIIIe siècle. Par le zèle des Papes, et aussi par les fruits
abondants qu'il produisait dans l'Église, il devenait de plus en plus
populaire.
Au XVe siècle, le Bienheureux Alain de La Roche, Dominicain, fut suscité par
Marie pour raviver cette dévotion si excellente.
La Fête de Notre-Dame du Rosaire se célébrait déjà, en 1547, à Tortosa
(Espagne), le troisième dimanche d'avril, quand fut instituée par Pie V la Fête
de Notre-Dame de la Victoire (1572) au premier Dimanche d'Octobre, en action de
grâces pour la victoire de Lépante.
Plus tard, dans les premières années du XVIIIe siècle,
parut un homme extraordinaire appelé à bon droit le Dominique des temps
modernes, et qui fut le grand propagateur, l'apôtre de la dévotion au saint
Rosaire ; c'est Saint Louis-Marie Grignion de Montfort.
Depuis Saint Dominique, il n'y a pas eu d'homme plus zélé que ce grand
missionnaire pour l'établissement de la confrérie du Rosaire : il l'érigeait
dans tous les lieux où elle ne l'était pas ; c'est le moyen qu'il jugeait le
plus puissant pour établir le règne de Dieu dans les âmes.
Il composa lui-même une méthode de réciter le Rosaire,
facile à retenir, instructive et pieuse.
L'Apôtre de l'Ouest récitait tous les jours son Rosaire en entier, suivant sa
méthode, et le faisait de même réciter publiquement tous les jours dans ses
missions, et il a fait un point de règle à ses disciples de suivre son exemple.
Par son Rosaire quotidien, Montfort convertissait les plus grands pécheurs et
les faisait persévérer dans la grâce et la ferveur de leur conversion ; il
pouvait dire : « Personne ne m'a résisté une fois que j'ai pu lui mettre
la main au collet avec mon Rosaire ! »
Il avait mille industries pour propager et faire aimer le Rosaire : là,
c'étaient des bannières représentant les mystères du Rosaire ; ailleurs,
d'immenses Rosaires qu'on récitait en marchant, dans les églises ou autour des
églises, à la manière du chemin de la Croix.
Il exaltait le Rosaire dans ses cantiques ; un tonnerre de voix répondait à la
sienne, et tous les échos répétaient, de colline en colline, les gloires de
cette dévotion bénie.
SOURCE : http://levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=saintfeast&localdate=20171007&id=181&fd=1
La Fête de Notre-Dame du Rosaire se célébrait déjà, en
1547, à Tortosa (Espagne), le troisième dimanche d'avril, quand fut instituée
par Pie V la Fête de Notre-Dame de la Victoire (1572) au premier dimanche
d'octobre, en action de grâces pour la victoire de Lépante où, à l'entrée du
golfe de Corinthe, la flotte Chrétienne fournie par le Saint-Siège, l'Espagne,
Venise, la Savoie, Mantoue, Ferrare, Gênes et Lucques, sous le commandement de
don Juan d'Autriche, avait écrasé la flotte turque d'Ali Pacha (7 Octobre
1571).
C'est à cette occasion qu'on ajouta aux litanies de la
Sainte Vierge l'invocation Secours des Chrétiens, priez pour nous !
Grégoire XIII qui attribuait la victoire de Lépante
aux processions faites à Rome par les confréries du Saint-Rosaire, changea la
Fête de Notre-Dame de la Victoire en celle du Saint Rosaire et la fixa au
premier Dimanche d'Octobre (1573) ; elle ne fut alors obligatoire que pour les
églises Romaines qui possédaient une chapelle ou une confrérie du
Saint-Rosaire.
Clément X concéda cette Fête à l'Espagne (1671) avant
que Clément XI l'étendît à l'Eglise universelle et l'élevât au rite
double-majeur (1716), Célébrée le jour de l'Octave de l'Assomption, à la suite
de la victoire de Peterwaradin que le prince Eugène de Savoie avait remportée
sur les Turcs (5 Août 1716).
Léon XIII en fit une Fête de seconde classe et adopta
l'office et le propre de la Messe en usage chez les Dominicains (1887).
Pie X la fixa au 7 Octobre (1913).
SOURCE : http://missel.free.fr/Sanctoral/10/07.php#historique.
Saint Dominique recevant le Très Saint Rosaire. Retable de l'église Saint-Ronan. Locronan, Bretagne.
- Fête du Très Saint Rosaire. 1571, 1716.
" Saint Dominique convertit cent mille albigeois
en leur faisant connaître et aimer les mystères adorables du saint Rosaire.
Imitons l'exemple de ce grand ouvrier des gloires
temporelles de la Reine des Anges et nous travaillerons avec fruits à la
conversions de ces Albigeois du [XXIe siècle] qui blasphèment tout ce qu'ils
ignorent et se dépravent dans les choses qu'ils n'étudient qu'au profit de
leurs abjectes passions."
M. l'abbé Combalot. Instructions.
En action de grâces de la décisive victoire remportée
à Lépante par la flotte Chrétienne sur la flotte turque, le premier dimanche
d'octobre 1571, le Saint Pape Pie V institua une Fête annuelle sous le titre de
Sainte Marie de la Victoire ; mais peu après, le Pape Grégoire XII changea le
nom de cette Fête en celui de Notre-Dame-du-Rosaire.
Le Rosaire avait été institué par saint Dominique au
commencement du XIIIe siècle. Par le zèle des Papes, et aussi par les fruits
abondants qu'il produisait dans l'Église, il devenait de plus en plus
populaire.
Au XVe siècle, le Bienheureux Alain de La Roche,
Dominicain, fut suscité par Marie pour raviver cette dévotion si excellente.
Plus tard, dans les premières années du XVIIIe siècle,
parut un homme extraordinaire appelé à bon droit le Dominique des temps
modernes, et qui fut le grand propagateur, l'apôtre de la dévotion au saint
Rosaire ; c'est Saint Louis-Marie Grignion de Montfort.
Depuis saint Dominique, il n'y a pas eu d'homme plus
zélé que ce grand missionnaire pour l'établissement de la confrérie du Rosaire
: il l'érigeait dans tous les lieux où elle ne l'était pas; c'est le moyen
qu'il jugeait le plus puissant pour établir le règne de Dieu dans les âmes.
Il composa lui-même une méthode de réciter le Rosaire,
qui est restée la meilleure entre toutes, la plus facile à retenir, la plus
instructive et la plus pieuse.
L'Apôtre de l'Ouest récitait tous les jours son
Rosaire en entier, suivant sa méthode, et le faisait de même réciter
publiquement tous les jours dans ses missions, et il a fait un point de règle à
ses disciples de suivre son exemple.
Par son Rosaire quotidien, Montfort convertissait les
plus grands pécheurs et les faisait persévérer dans la grâce et la ferveur de
leur conversion ; il pouvait dire :
" Personne ne m'a résisté une fois que j'ai pu lui mettre la main au
collet avec mon Rosaire !"
Il avait mille industries pour propager et faire aimer le Rosaire: là,
c'étaient quinze bannières représentant les quinze mystères du Rosaire;
ailleurs, d'immenses Rosaires qu'on récitait en marchant, dans les églises ou
autour des églises, à la manière du chemin de la Croix.
Il exaltait le Rosaire dans ses cantiques ; un
tonnerre de voix répondait à la sienne, et tous les échos répétaient, de
colline en colline, les gloires de cette dévotion bénie.
Son oeuvre a continué après lui ; c'est le Rosaire à
la main que la Vendée, en 1793, a défendu ses foyers et ses autels ; c'est
aussi le Rosaire ou le chapelet à la main que les populations chrétiennes
paraissent dans toutes les cérémonies religieuses.
C’est sous le vocable de « Je suis la Reine du
Rosaire » que Marie apparaît aux trois bergers de Fatima.
Ceins ton épée sur ta cuisse, vaillant dans le faste
et l'éclat va, chevauche, pour la cause de la vérité, de la piété, de la
justice.
Tends la corde sur l'arc, il rend terrible ta droite !
Tes flèches sont aiguës, voici les peuples sous toi, ils perdent coeur, les
ennemis du roi.
Ton trône est de Dieu pour toujours et à jamais !
Sceptre de droiture, le sceptre de ton règne ! Tu aimes la justice, tu hais
l'impiété.
C'est pourquoi Dieu, ton Dieu, t'a donné l'onction
d'une huile d'allégresse comme à nul de tes rivaux; ton vêtement n'est plus que
myrrhe et aloès.
Des palais d'ivoire, les harpes te ravissent. Parmis
tes bien-aimées sont des filles de roi: à ta droite une dame, sous les ors
d'Ophir.
Écoute, ma fille, regarde et tends l'oreille, oublie
ton peuple et la maison de ton père, alors le roi désirera ta beauté : il est
ton Seigneur, prosterne-toi devant lui ! La fille de Tyr, par des présents,
déridera ton visage, et les peuples les plus riches, par maint joyau serti
d'or.
Vêtue de brocarts, la fille de roi est amenée au
dedans vers le roi, des vierges à sa suite. On amène les compagnes qui lui sont
destinées; parmi joie et liesse, elles entrent au palais. A la place de tes
pères te viendront des fils; tu en feras des princes par toute la terre.
Que je fasse durer ton nom d'âge en âge, que les
peuples te louent dans les siècles des siècles.
Psaume 45 (44).
La Fête du Rosaire est célébrée le premier Dimanche
d'Octobre. Elle fut, dans le principe, une simple fête de confrérie. Mais, en
1571, le septième jour d'Octobre, qui était le premier Dimanche de ce mois, une
grâce extraordinaire accordée au peuple chrétien tout entier, vint donner à
cette fête un grand éclat. En effet, ce fut le jour où don Juan d'Autriche
remporta sur les Turcs la célèbre victoire de Lépante, et sauva ainsi la
chrétienté du plus imminent danger.
Le même jour et à l'heure même du combat, les
confréries du Rosaire faisaient à Rome des processions solennelles pour
demander la victoire sur les infidèles. Le saint Pape Pie V, divinement averti
de la victoire des chrétiens, la regarda comme une grâce accordée par Marie, à
cause des prières ferventes qui lui étaient adressées.
Pour reconnaître ce bienfait, il prescrivit une fête
spéciale en l'honneur de la sainte Vierge. On inséra donc, par son ordre, cette
mention dans le martyrologe, à la date du 7 octobre : " Mémoire de Sainte
Marie de la Victoire, que le souverain pontife Pie V ordonna de renouveler
chaque année, à cause de l'insigne victoire navale remportée ce jour-là par les
chrétiens sur les Turcs, grâce au secours de la Mère de Dieu. "
Dans l'origine cette fête porta donc le nom de
Notre-Dame de la Victoire.
Grégoire XIII renouvela en 1573 l'ordonnance de son
Saint prédécesseur, et ajouta que désormais la fête aurait lieu le premier
Dimanche d'Octobre, dans toutes les églises où se trouvait un autel ou une
chapelle sous l'invocation de Notre-Dame du Saint-Rosaire, et qu'elle porterait
ce même nom. La Fête était élevée en même temps au rite double majeur.
Un siècle plus tard, en 1671, Clément X étendit cette
Fête à toute l'Espagne, sans condition, sur l'instante prière de la reine
Marie-Anne. Cette faveur s'étendit peu à peu à d'autres contrées et enfin le
Pape Clément XI, en 1716, ordonna qu'elle fût célébrée par toute la chrétienté,
en mémoire de la victoire obtenue en 1715 par Charles VI sur les Turcs, en
Hongrie. Comme pour la victoire de Lépante, les confréries du Rosaire faisaient
au moment du combat, des processions solennelles, pour obtenir le secours divin
par l'intercession de Marie. Clément XI, en étendant la fête du Saint-Rosaire à
toute l'Église, voulait, dit-il, enflammer le coeur des fidèles, et les
encourager à rendre hommage à la Vierge glorieuse qui ne laisse jamais l'Église
sans secours, au milieu des dangers.
Jusqu'au temps de Benoît XIII, les leçons du second
nocturne étaient un sermon de S. Augustin, sans rapport direct avec la Fête du
Saint-Rosaire, Benoît XIII, d'après l'avis de la Congrégation des rites, le fit
remplacer par une notice assez étendue sur la dévotion du Rosaire, son origine,
son histoire et celle de l'institution de la Fête. Il était réservé au grand et
saint pontife Léon XIII de revêtir la dévotion au saint Rosaire et la Fête d'un
nouvel éclat.
Le 11 septembre 1887 parut un décret de la Congrégation
des rites qui, après avoir rappelé que nous pouvons tout espérer de la
protection de Marie, si nous sommes fidèles à lui adresser pieusement les
saintes invocations du Rosaire, se continue ainsi :
"Notre très Saint-Père. tout heureux de cet empressement unanime,
renouvelle ses instances auprès de tous les Pasteurs de l'Église et de tous les
fidèles du monde, et les exhorte à redoubler de ferveur et de confiance filiale
en persévérant dans ces saints exercices, et à supplier la très auguste Reine de
la paix, d'user de son crédit auprès de Dieu, pour détourner l'horrible tempête
des temps présents, par la ruine de l'empire de Satan et la défaite des ennemis
de la religion, et pour rendre la calme si désiré à la barque mystique de
Pierre, ballottée par les flots. C'est pourquoi tout ce qui a été décrété,
accordé et ordonné les années précédentes, et dernièrement par le décret de la
Sacrée Congrégation des rites, prescrivant de consacrer le mois d'octobre à la
céleste Reine du Rosaire, de nouveau il le décrète, l'accorde et l'ordonne.
La Fête de la solennité du Saint-Rosaire est déjà en
honneur chez les peuples chrétiens, et l'objet d'un culte tout particulier, qui
se rapporte à tous les mystères de la vie, de la passion, de la gloire de N.-S.
Jésus-Christ, notre rédempteur, et de son Immaculée Mère. Afin donc de
favoriser cette dévotion qui va toujours croissant, afin aussi d'ajouter aux
honneurs publics rendus à Marie, Sa Sainteté Léon XIII, par un privilège dont
jouissent déjà plusieurs églises particulières, ordonne de célébrer désormais
dans toute l'Église, sous le rite de seconde classe, ladite solennité et
l'office de Notre-Dame du Rosaire fixé au premier dimanche d'octobre, en sorte
que cette fête ne puisse être transférée à un autre jour, si ce n'est en cas
d'occurence d'un office de rite supérieur ; sauf les rubriques et nonobstant
toute disposition contraire."
Ce n'était pas assez pour le zèle et la dévotion de
Léon XIII envers Notre-Dame du Saint-Rosaire. L'année suivante, la Sacrée
Congrégation des rites rendit un nouveau décret inspiré par la gravité des
circonstances. Ce décret rappelle ce que le Souverain Pontife régnant a déjà
fait en l'honneur de Notre-Dame du Saint-Rosaire, exorte tous les chrétiens à
se conformer pieusement aux ordonnances du Saint-Père, et donne un nouvel
office et une nouvelle Messe revus et approuvés par Léon XIII lui-même pour
cette solennité.
SOURCE : http://hodiemecum.hautetfort.com/archive/2007/10/07/7-octobre-ier-dimanche-d-octobre-fete-du-tres-saint-rosaire1.html
Pour tous ceux qui ne connaissent pas le Rosaire et
découvrir cette belle Prière et cette belle Méditation, ouvrir le lien
ci-dessus…il est très bien présenté, avec schémas explicatifs.
Le Rosaire (3 + 1 chapelets)
L'Église a une très grande dévotion envers le Rosaire
(le chapelet) et je voudrais vous expliquer en quoi il consiste.
La puissance de Grâce du chapelet n'est plus à démontrer pour qui connaît
l'histoire de l'Église, mais pourtant en ces temps troublés, beaucoup
redécouvrent aujourd'hui ses effets merveilleux...
Le Site de marie vous propose, pour vous aider à prier
le saint Rosaire et aussi pour prier en communion, de lire/écouter
les Mystères - ensemble
La Madone du Rosaire est vénérée à la Basilique
moderne de Pompéi.
C’est là que le Pape Saint Jean-Paul II a proclamé :
« Année 2003, année du Rosaire ».
-L'ORIGINE DU ROSAIRE
Psautier de Marie
Saint
Dominique
La
pluie du Rosaire...
Le
Bienheureux Alain de la Roche
Saint
Pie V
Description
Qu'est-ce que le chapelet ?
Composition des Mystères du Rosaire
Mystères
Joyeux
Mystères
Lumineux
Mystères
Douloureux
Mystères
Glorieux
Prières
intervenant dans le Rosaire
Comment
prier le Rosaire (le chapelet)
Explication
pratique pour prier le Rosaire
Rosaire perpétuel
L'ORIGINE DU ROSAIRE
Dès les débuts du Christianisme (1) ,
les disciples du Christ suivaient l'exemple et les instructions du Maître.
Ils le faisaient dans les termes enseignés par Jésus Lui-même : le Pater
Noster (2) .
Après l'Ascension, ils s'unirent par la prière à Notre
Seigneur rendu au Ciel. Ils passèrent les dix jours de l'Ascension à la
Pentecôte en prière dans le Cénacle, en compagnie de Marie, qui les guidait
certainement dans ces exercices.
Après la mort de Marie, les Apôtres et les premiers
disciples, la sachant au Ciel en corps et en âme, lui adressèrent aussi leurs
prières. Ils aimaient certainement lui répéter la belle salutation de
l'Archange qui avait ouvert le Nouveau Testament, dont saint Luc avait
consigné le texte dans son Évangile. Le Symbole des Apôtres était aussi cher
aux chrétiens, et ils le récitaient souvent, seuls ou en assemblée de prière.
Les prières des premiers Chrétiens étaient empruntées beaucoup au Psautier,
recueil des 150 psaumes attribués à David, même si certains d'entre eux sont
d'autres sources.
Psautier de Marie
C'est ainsi, sans doute, que de bonne heure, des
dévots de la Très Sainte Vierge eurent l'idée de ce que l'on appela assez
longtemps le Psautier de Marie, composé de 150 Ave Maria (3) ,
dans lequel ils intercalaient le Pater de Jésus, et des acclamations à la Très
Sainte Trinité (4) .
Mais la forme actuelle du Rosaire remonte à saint Dominique, agissant sur les
instructions de Marie elle-même.
Les 150 Ave furent partagés en trois parties en l'honneur de la très Sainte
Trinité. Puis, chaque partie en cinq dizaines d'Ave, chaque dizaine précédée
d'un Pater et suivie du Gloria à la très Sainte Trinité.
Bernardo Cavallino. La Visione di San Domenico, 1640
Saint Dominique
Saint Dominique, né en Espagne, était un grand
prédicateur des débuts du 13ème siècle. A cette époque, des hérétiques,
reprenant la vieille hérésie manichéenne (5) ,
semaient l'erreur et la subversion sociale dans le Sud de la France. L'hérésie
avait gagné l'appui de plusieurs curés, même de quelques Évêques, et aussi de
puissants Seigneurs du Languedoc, surtout du Comté de Toulouse et aussi de ceux
d'Albi, de Béziers, de Carcassonne, etc.
En 1206, au Concile régional de Montpellier, Dominique, qui se trouvait là, fit
remarquer aux conciliaires que les rencontres des légats et autres dignitaires
ecclésiastiques avec des représentants de l'hérésie tournaient vite à
l'avantage des hérétiques, parce que les légats et missionnaires se présentaient
à ces discussions publiques en grand équipage, avec chevaux et suite imposante.
Il proposa de revenir à la méthode simple et pauvre de Notre-Seigneur.
Sur-le-champ, lui-même renvoya ses chevaux et son escorte, et commença ses
missions à pied, au niveau des gens, mendiant repas et couchers. Ses disciples
firent de même. Les résultats furent différents, des conversions eurent lieu.
Mais, en somme, ce fut encore très médiocre, devant l'immensité de la tâche
et les forces de la perversion. Il manquait quelque chose, et Dominique allait
l'apprendre...
La pluie du Rosaire...
En 1214, presque découragé à la vue du maigre résultat
de tant d'efforts, le prédicateur se retira dans un bois près de Toulouse, se
mit en prière et pénitence, jeûna, cela en expiation des offenses faites à
Dieu par les pécheurs, les hérétiques et les impénitents !
Le troisième jour, la Très Sainte Vierge Marie lui apparût, accompagnée de
trois princesses de sa cour céleste. Elle lui dit :
“Mon fils Dominique, ne vous étonnez pas de ne pas réussir en vos prédications
!
Car, vous labourez un sol qui n'a pas été arrosé par la pluie…
Sachez que, quand Dieu voulut renouveler le monde, Il envoya d'abord la pluie
de la Salutation Angélique, et c'est ainsi que le monde fut racheté… Exhortez
donc les hommes, dans vos sermons, à réciter mon Psautier (6) ,
et vous en recueillerez de grands fruits pour les âmes.”
C'est ce fit dès lors Dominique, et les résultats furent vite considérables !
Il y eut bien la vingtaine d'années de guerre de la croisade des Albigeois,
qui fit beaucoup de massacres des deux côtés des belligérants, attisa beaucoup
de braises, mêla beaucoup d'injustices à une cause juste ! MAIS, ce fut le
Rosaire et non les armes qui convertirent les âmes...
Saint Dominique mourut en 1221, mais il laissa son Ordre des Dominicains bien
établi, pour continuer son oeuvre.
Le Rosaire s'était beaucoup répandu. Mais comme il arrive souvent, la négligence
revient quand les grandes épreuves sont passées ! Il fallut la grande peste de
1349, qui ravagea tous les royaumes d'Europe, pour ramener les foules à se
retourner vers Dieu et à reprendre le Psautier de Jésus et Marie.
Le Bienheureux Alain de la Roche
Au siècle suivant, en 1460, la Sainte Vierge Marie
apparut au Bienheureux Alain de la Roche (7) ,
de l'Ordre de saint Dominique, insistant de nouveau sur la récitation de son
Psautier.
Ce qu'il fit, et c'est alors que la voix publique donna à cette prière le nom
de ROSAIRE, qui signifie couronne de roses. Une couronne, composée au complet,
de 153 roses blanches (Ave) et 16 roses rouges (Pater) , toutes venant du
Paradis.
Dans des révélations ultérieures, Marie Elle-même a confirmé (8) ce
nom !
Saint Pie V
Il est bon de vous rappeler aussi ici, que le saint
Pape Pie V, mort il y a quatre siècles (1572) , organisa une grande croisade
mondiale du Rosaire, pour arrêter l'avance turque mahométane, qui maîtrisait
déjà les pays des Balkans et la mer depuis Constantinople aux approches de
l'Arctique. C'est au Rosaire que fut due la décisive victoire de LEPANTE (9) en 1571 !
Description
Celui-ci comprend trois parties, appelées aussi "chapelet"
: les Mystères Joyeux, les Mystères Douloureux, les Mystères Glorieux,
qui concernent des événements Joyeux, Douloureux et Glorieux de
la vie du Christ et de Marie sa Mère, notre Mère et la Mère de l'Église.
Qu'est-ce que le chapelet ?
Un chapelet correspond à la méditation d'une série de
cinq Mystères, soit Joyeux, Douloureux ou Glorieux équivalant à un tiers du
Rosaire puisque celui-ci comprend trois chapelets : celui des Mystères
Joyeux, des Mystères Douloureux et des Mystères Glorieux.
C'est aussi le moyen " mnémotechnique "
facilitant la récitation du très saint Rosaire.
Lorsqu'il est béni, il sera l'objet matériel et spirituel (puisque
béni) qui rendra visible notre dévotion au Rosaire (Notez que la Très Sainte
Vierge Marie, lors de ses apparitions, porte toujours un chapelet sur
Elle... Lourdes, Fatima, etc.)
Rappelez-vous, dans toutes ses interventions, Marie
invite de manière forte, à prier son saint Rosaire, au moins un
chapelet CHAQUE JOUR (Fatima) .
Les papes eux-mêmes en ont fortement conseillé
" l'exercice ", songez par exemple à notre très cher Pape
Jean-Paul II qui, lorsqu'il vous reçoit vous offre comme cadeau un chapelet...
N'est-ce pas là plus sûr moyen de vous en montrer l'importance ?
La Prière du Chapelet (Rosaire) comporte en fait deux
parties, qui s'exécutent simultanément : d'une part, la récitation des prières
(décrites ci-dessous) et d'autre part, la méditation des Mystères du Rosaire,
c'est-à-dire, en même temps que l'on récite pieusement les prières, on médite
sur les événements de la vie de Jésus et/ou de Marie que sont les Mystères.
Interior de la Iglesia de Santo
Domingo, Cádiz, España.
Composition des Mystères du Rosaire
Mystères Joyeux
1) L'Annonciation
Fruit : L'Humilité
Réf. : Lc 1, 26-38
2) La Visitation
Fruit : Le zèle, l'ardeur pour le salut du
prochain (l'amour du prochain)
Réf. : Lc 1, 39-56
3) La Naissance de Jésus (Nativité)
Fruit : L'amour de la Pauvreté, n'être riche
que de Dieu
Réf. : Lc 2, 1-21
4) La Présentation au Temple (la
Purification de Marie)
Fruit : La Pureté (du coeur, du corps et de
l'esprit)
Réf. : Lc 2, 22-40
5) Le Recouvrement de Jésus au Temple
Fruit : L'obéissance, (la recherche de Dieu
en toutes choses)
Réf. : Lc 2, 41-51
Le Pape Jean-Paul II dans lettre apostolique "ROSARIUM
VIRGINIS MARIAE" nous donne 5 nouveaux mystères :
" Si l'on veut indiquer à la communauté
chrétienne cinq moments significatifs - mystères “lumineux” - de cette
période de la vie du Christ, il me semble que l'on peut les mettre ainsi en
évidence: 1. au moment de son Baptême au Jourdain, 2. dans son auto-révélation
aux noces de Cana, 3. dans l'annonce du Royaume de Dieu avec l'invitation à la
conversion, 4. dans sa Transfiguration et enfin 5. dans l'institution de
l'Eucharistie, expression sacramentelle du mystère pascal. Chacun de ces
mystères est une révélation du Royaume désormais présent dans la personne
de Jésus."
Mystères
Lumineux
1) Le baptême au Jourdain
Fruit :
"Jésus s’est fait péché pour nous" (2 Co 5)
Réf : Mt 3, 13-17 et
concordances
2) Les noces de Cana
Fruit
: L’intercession de Marie dans le don de la grâce
Réf. : Jn 2, 1-12
3) L’annonce du Royaume
Fruit
: Le Royaume de Dieu n'est pas un Royaume humain
Réf. : Mt 5, 9; Mc 1, 15; Jn 20,
21-23 et concordances
4) La transfiguration
Fruit
: L’attente de la Vie nouvelle avec Dieu
Réf. : Mt 17, 1-9 et concordances
5) L’institution de l’Eucharistie
Fruit
: La présence cachée de Jésus (la vie d'interiorité avec Marie)
Réf. : Mt 26, 26-29 et concordances
Mystères Douloureux
1) L'Agonie de Jésus
Fruit : Le regret, la contrition de nos
péchés
Réf. : Mt 26, 36-56 et concordances
2) La Flagellation
Fruit : La mortification de notre corps (le
pardon de nos sensualités)
Réf. : Mt 27, 26 et concordances
3) Le Couronnement d'épines
Fruit : La mortification de notre esprit (le
pardon de nos mauvais désirs)
Réf. : Mt 27, 27-31 et concordances
4) Le Portement de la Croix
Fruit : Le courage dans les épreuves;
accepter nos peines
Réf. : Mt 27, 32 et concordances
5) Le Crucifiement et la Mort de Jésus sur
la Croix
Fruit : Mourir à nous-mêmes (un plus grand
amour de Dieu et des âmes)
Réf. : Mt 27, 33-56 et concordances
Mystères Glorieux
1) La Résurrection de Jésus
Fruit : La Foi (croire en l'Amour de Dieu)
Réf. : Mt 28, 5-8 et concordances
2) L'Ascension
Fruit : L'Espérance chrétienne, le désir du
Ciel
Réf. : Lc 24, 50-53 et concordances
3) La Pentecôte
Fruit : La descente du Saint-Esprit en nos
âmes
Réf. : Ac 2, 1-13
4) L'Assomption de la Très Sainte Vierge
Marie
Fruit : Un pur amour de Jésus et Marie, la
grâce d'une bonne mort
Réf. : Ap 12, 14-16
5) Le Couronnement de la Très Sainte Vierge
Marie dans le Ciel
Fruit : La Persévérance (une grande dévotion
à Marie)
Réf. : Ap 12, 1-3
Prières intervenant dans le Rosaire :
Symbole des Apôtres : Je crois en seul Dieu,
le Père tout-puissant, Créateur du Ciel et de la terre; et en Jésus-Christ, son
Fils unique, Notre-Seigneur, qui a été conçu du Saint-Esprit, est né de la
Vierge Marie, a souffert sous Ponce-Pilate, a été crucifié, est mort, a été
enseveli, est descendu aux enfers, est ressuscité des morts le troisième jour;
est monté aux cieux, est assis à la droite de Dieu le Père tout-puissant; d'où
il viendra juger les vivants et les morts. je crois au Saint-Esprit, à la
sainte Église Catholique, à la communion des saints, à la rémission des péchés,
à la résurrection de la chair, à la vie éternelle. Ainsi soit-il.
Notre Père : Notre Père qui es aux
cieux, que ton Nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta Volonté soit
faite sur la terre comme au Ciel. Donne-nous aujourd'hui notre pain de ce jour.
Pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés.
Et ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du mal. Amen.
Je vous salue Marie : Je vous salue
Marie, pleine de grâces, le Seigneur est avec vous, vous êtes bénie entre
toutes les femmes, et Jésus le fruit de vos entrailles est béni. Sainte Marie,
Mère de Dieu, priez pour nous pauvres pécheurs, maintenant et à l'heure de
notre mort. Amen.
Gloire au Père : Gloire au Père et au Fils
et au Saint-Esprit, comme Il était au commencement, maintenant et toujours et
pour les siècles des siècles. Amen
Comment prier le Rosaire (le chapelet)
Sur le dessin ci-dessous, vous pouvez visualiser un
chapelet (le Rosaire = trois chapelets)… (pour voir le schéma, ouvrir le
lien du site).
Pour prier le Rosaire, vous méditez sur les Mystères
du Rosaire (Annonciation, Visitation etc.) et en même temps, vous récitez les
prières.
Explication pratique pour prier le
Rosaire
Vous commencez par dire le Symbole des Apôtres,
ensuite un Notre Père, trois Je Vous Salue Marie et enfin un Gloire au Père:
ceci est l'introduction du Chapelet et du Rosaire, autrement dit, si vous dites
trois chapelets dans la journée (un Rosaire) , vous ne dites qu'une seule fois
l'introduction! C'est lorsque vous recommencez éventuellement un autre Rosaire
qu'il faut reprendre l'introduction: bien sûr, ce n'est pas académique, et vous
le faites comme vous le sentez, la Sainte Vierge n'en sera pas troublée ;-).
Mais autant faire les choses comme il le faut, voilà pourquoi je vous indique
la procédure à suivre.
Ensuite, vous dites les dizaines, qui correspondent en
fait à : un Notre Père, dix Je Vous Salue Marie et un Gloire au Père.
Voilà, vous êtes capable de prier le chapelet (le
Rosaire) , qui est "un merveilleux résumé de l'Évangile", comme le
disait le Bienheureux Pape Paul VI.
Pour un approfondissement détaillé
> > > Histoire du Rosaire depuis son origine jusqu’à nos jours
Basilique de Lourdes montre Notre Dame qui donne le
Rosaire à Saint Dominique.
Dominique le Chartreux, père du Rosaire
Au XVe siècle, en Prusse, le Prieur de la Chartreuse
de Trèves conseille à un novice de réciter chaque jour cinquante Ave Maria en
méditant la vie de Jésus.
Le jeune chartreux Dominique rédige alors 50 courtes méditations, ou clausules,
non seulement en latin mais aussi en allemand.
Son prieur est séduit par cette proposition nouvelle et l’envoie à divers
Monastères de son Ordre. Puis Dominique rédige une série de trois fois 50
clausules, en parallèle avec les 150 psaumes.
Peu à peu, pour faciliter la mémorisation, on passe à l’usage de regrouper les
Ave en quinze dizaines, toutes introduites par un Pater.
On réduit ainsi le nombre de clausules qui passe de 150 à 15. Le Rosaire est
né. Par la suite, on réserve l’usage du mot « Rosaire » aux quinze
dizaines, chapelet n’en désignant que cinq.
C’est au Frère Alain de la Roche, né en Bretagne en 1428, entré dans l’Ordre
des Prêcheurs (Dominicains) que l’on doit sa diffusion.
Il prêche en Flandre puis à Lille où, en contact avec des Monastères Chartreux,
il découvre les clausules de Dominique de Prusse qui l’enthousiasment.
Alain de la Roche devient le grand apôtre du Rosaire. Il prône la création des
Confréries du Rosaire dont le succès est immense, jusqu’en Italie et dans le
reste de l’Europe occidentale.
Curieusement, Alain de la Roche attribue l’origine du Rosaire à Saint
Dominique, le Fondateur de son Ordre, mort en 1221! Bien que sans aucun
fondement historique, cette légende sera répétée jusqu’à une époque très
récente.
À la fin du XVe siècle, apparaît la formule «Sainte Marie, Mère de Dieu, priez
pour nous pécheurs». L’adjectif «pauvres» accolé à «pécheurs» est ajouté plus
tard.
Pour une méditation détaillée
> > > Les 20 Mystères du Rosaire
Le Rosaire, c'est 20 Mystères sur la Vie de
Jésus-Christ et la Vierge Marie avec leurs fruits à méditer pour les imiter et
devenir Saint.
Les Chrétiens se doivent de prier souvent, et méditer ce que Jésus et Marie ont
fait pour aider les autres à aimer Dieu et son prochain.
http://www.sitedemarie.com/indexros.html.
SOURCE : http://reflexionchretienne.e-monsite.com/pages/les-fetes-catholiques/octobre-2012/notre-dame-du-rosaire-fete-le-07-octobre.html
The
Rosary
Please see our How to Recite the Holy
Rosary sheet in PDF format, and feel free to copy and
distribute it freely. It's also available in Spanish.
In the Western Church
"The Rosary", says the Roman Breviary,
"is a certain form of prayer wherein
we say fifteen decades or tens of Hail Marys with
an Our
Father between each ten, while at each of these fifteen decades
we recall successively in pious meditation one of the mysteries of
our Redemption."
The same lesson for the Feast of the Holy Rosary informs
us that when the Albigensian
heresy was devastating the country of Toulouse, St. Dominic earnestly
besought the help of Our
Lady and was instructed by her, so tradition asserts, to preach
the Rosary among the people as an antidote to heresy and sin. From
that time forward this manner of prayer was
"most wonderfully published abroad and developed [promulgari augerique
coepit] by St.
Dominic whom different Supreme Pontiffs have
in various past ages of their apostolic letters declared
to be the institutor and author of the same devotion."
That many popes have
so spoken is undoubtedly true, and
amongst the rest we have a series of encyclicals,
beginning in 1883, issued by Pope Leo XIII,
which, while commending this devotion to
the faithful in
the most earnest terms, assumes the institution of the Rosary by St. Dominic to
be a fact historically established.
Of the remarkable fruits of this devotion and
of the extraordinary favours which have been granted to the world, as is
piously believed,
through this means, something will be said under the headings FEAST OF THE ROSARY and CONFRATERNITIES OF THE
ROSARY. We will confine ourselves here to the controverted question
of its history,
a matter which both in the middle of the eighteenth century and again in recent
years has attracted much attention.
Let us begin with certain facts which will not be
contested. It is tolerably obvious that whenever any prayer has
to be repeated a large number of times recourse is likely to be had to some
mechanical apparatus less troublesome than counting upon the fingers. In almost
all countries, then, we meet with something in the nature of prayer-counters
or rosary
beads. Even in ancient Nineveh a sculpture has
been found thus described by Lavard in his "Monuments" (I, plate 7):
"Two winged females standing
before the sacred tree in the attitude of prayer; they
lift the extended right hand and hold in the left a garland or rosary."
However this may be, it is certain that among the Mohammedans the Tasbih or
bead-string, consisting of 33, 66, or 99 beads, and
used for counting devotionally the names of Allah, has
been in use for many centuries. Marco Polo, visiting the King of Malabar in
the thirteenth century, found to his surprise that that monarch employed a
rosary of 104 (? 108) precious stones to count his prayers. St. Francis Xavier and
his companions were equally astonished to see that rosaries were universally
familiar to the Buddhists of Japan. Among
the monks of
the Greek
Church we hear of the kombologion, or komboschoinion,
a cord with a hundred knots used to count genuflexions and signs of the cross.
Similarly, beside the mummy of a Christian ascetic, Thaias, of
the fourth century, recently disinterred at Antinöe in Egypt, was
found a sort of cribbage-board with holes, which has generally been thought to
be an apparatus for counting prayers, of
which Palladius and
other ancient authorities have left us an account. A certain Paul the Hermit,
in the fourth century, had imposed upon himself the task of repeating three
hundred prayers,
according to a set form, every day. To do this, he gathered up three hundred
pebbles and threw one away as each prayer was
finished (Palladius, Hist.
Laus., xx; Butler, II, 63). It is probable that other ascetics who
also numbered their prayers by
hundreds adopted some similar expedient. (Cf. "Vita S. Godrici",
cviii.) Indeed when we find a papal privilege addressed
to the monks of St. Apollinaris in
Classe requiring them, in gratitude for the pope's benefactions,
to say Kyrie
eleison three hundred times twice a day (see the privilege of Hadrian I,
A.D. 782, in Jaffe-Löwenfeld, n. 2437), one would infer that some counting
apparatus must almost necessarily have been used for the purpose.
But there were other prayers to
be counted more nearly connected with the Rosary than Kyrie eleisons.
At an early date among the monastic orders the
practice had established itself not only of offering Masses, but
of saying vocal prayers as
a suffrage for their deceased brethren. For this purpose the private recitation
of the 150 psalms,
or of 50 psalms,
the third part, was constantly enjoined. Already in A.D. 800 we learn from the
compact between St.
Gall and Reichenau ("Mon.
Germ. Hist.: Confrat.", Piper, 140) that for each deceased brother all
the priests should
say one Mass and
also fifty psalms.
A charter in Kemble (Cod. Dipl., I, 290) prescribes that each monk is
to sing two fifties (twa fiftig) for the souls of
certain benefactors, while each priest is
to sing two Masses and
each deacon to
read two Passions.
But as time went on, and the conversi,
or lay
brothers, most of them quite illiterate, became distinct from the
choir monks,
it was felt that they also should be required to substitute some simple form
of prayer in
place of the psalms to
which their more educated brethren
were bound by rule. Thus we read in the "Ancient Customs of Cluny",
collected by Udalrio in 1096, that when the death of any brother at a distance
was announced, every priest was
to offer Mass,
and every non-priest was either to say fifty psalms or
to repeat fifty times the Paternoster ("quicunque
sacerdos est cantet missam pro eo, et qui non est sacerdos quinquaginta psalmos
aut toties orationem dominicam", P.L., CXLIX, 776). Similarly among
the Knights
Templar, whose rule dates from about 1128, the knights who
could not attend choir were required to say the Lord's Prayer 57
times in all and on the death of any of the brethren they had to say the Pater Noster a
hundred times a day for a week.
To count these accurately there is every reason
to believe that
already in the eleventh and twelfth centuries a practice had come in of using
pebbles, berries, or discs of bone threaded on a string. It is in any case
certain that the Countess Godiva of Coventry (c. 1075) left by will to the
statue of Our
Lady in a certain monastery "the
circlet of precious stones which she had threaded on a cord in order that by
fingering them one after another she might count her prayers exactly"
(Malmesbury, "Gesta Pont.", Rolls Series 311). Another example seems
to occur in the case of St. Rosalia (A.D.
1160), in whose tomb similar
strings of beads were
discovered. Even more important is the fact that such strings of beads were
known throughout the Middle
Ages — and in some Continental tongues
are known to this day — as "Paternosters". The evidence for this is
overwhelming and comes from every part of Europe.
Already in the thirteenth century the manufacturers of these articles, who were
known as "paternosterers", almost everywhere formed a
recognized craft
guild of considerable importance. The "Livre des
métiers" of Stephen Boyleau, for example, supplies full information
regarding the four guilds of patenôtriers in Paris in
the year 1268, while Paternoster Row in London still
preserves the memory of the street in which their English craft-fellows
congregated. Now the obvious inference is that an appliance which was
persistently called a "Paternoster", or in Latin fila
de paternoster, numeralia de paternoster, and so on, had, at least originally,
been designed for counting Our Fathers.
This inference, drawn out and illustrated with much learning by Father T.
Esser, O.P., in 1897, becomes a practical certainty when we remember that it
was only in the middle of the twelfth century that the Hail Mary came
at all generally into use as a formula of devotion. It
is morally impossible that Lady Godiva's circlet of jewels could have been
intended to count Ave
Marias. Hence there can be no doubt that the strings of prayerbeads were
called "paternosters" because for a long time they were principally
employed to number repetitions of the Lord's Prayer.
When, however, the Hail Mary came
into use, it appears that from the first the consciousness that
it was in its own nature a salutation rather than a prayer induced
a fashion of repeating it many times in succession, accompanied by genuflexions or
some other external act of
reverence. Just as happens nowadays in the firing of salutes, or in the
applause given to a public performer, or in the rounds of cheers evoked among
school-boys by an arrival or departure, so also then the honour paid
by such salutations was measured by numbers and continuance. Further, since the
recitation of the Psalms divided
into fifties was, as innumerable documents attest, the favourite form of devotion for
religious and learned persons, so those who were simple or much occupied loved, by
the repetition of fifty, a hundred, or a hundred and fifty were salutations
of Our
Lady, to feel that they were imitating the practice of God's more
exalted servants.
In any case it is certain that in the course of the twelfth century and before
the birth of St.
Dominic, the practice of reciting 50 or 150 Ave Marias had
become generally familiar. The most conclusive evidence of this is furnished by
the "Mary-legends", or stories of Our Lady,
which obtained wide circulation at this epoch. The story of Eulalia, in
particular, according to which a client of the Blessed Virgin who
had been wont to say a hundred and fifty Aves was
bidden by her to say only fifty, but more slowly, has been shown by Mussafia
(Marien-legenden, Pts I, ii) to be unquestionably of early date. Not less
conclusive is the account given of St. Albert (d. 1140) by his contemporary
biographer, who tells us: "A hundred times a day he bent his knees,
and fifty times he prostrated himself raising his body again by his fingers and
toes, while he repeated at every genuflexion:
'Hail Mary, full of grace, the Lord is with thee, blessed art thou
amongst women and
blessed is the fruit of thy womb'." This was the whole of the Hail Mary as
then said, and the fact of all the words being set down rather implies that the
formula had not yet become universally familiar. Not less remarkable is the
account of a similar devotional
exercise occurring in the Corpus Christi manuscripts of
the Ancren
Riwle. This text, declared by Kölbing to have been written in the
middle of the twelfth century (Englische Studien, 1885, P. 116), can in any
case be hardly later than 1200. The passage in question gives directions how
fifty Aves are
to be said divided into sets of ten, with prostrations and other marks of
reverence. (See The Month, July, 1903.) When we find such an exercise recommended
to a little group of anchorites in
a corner of England,
twenty years before any Dominican foundation
was made in this country, it seems difficult to resist the conclusion that the
custom of reciting fifty or a hundred and fifty Aves had
grown familiar, independently of, and earlier than, the preaching of St. Dominic.
On the other hand, the practice of meditating on certain definite mysteries,
which has been rightly described as the very essence of the Rosary devotion,
seems to have only arisen long after the date of St. Dominic's death.
It is difficult to prove a negative, but Father T. Esser, O.P., has shown (in
the periodical "Der Katholik", of Mainz, Oct., Nov., Dec., 1897) that
the introduction of this meditation during the recitation of the Aves was
rightly attributed to a certain Carthusian, Dominic the Prussian.
It is in any case certain that at the close of the fifteenth century the utmost
possible variety of methods of meditating prevailed, and that the fifteen mysteries now
generally accepted were not uniformly adhered to even by the Dominicans themselves.
(See Schmitz, "Rosenkranzgebet", p. 74; Esser in "Der Katholik
for 1904-6.) To sum up, we have positive evidence that both the invention of
the beads as
a counting apparatus and also the practice of repeating a hundred and
fifty Aves cannot
be due to St.
Dominic, because they are both notably older than his time. Further,
we are assured that the meditating upon the mysteries was
not introduced until two hundred years after his death. What then, we are
compelled to ask, is there left of which St. Dominic may
be called the author?
These positive reasons for distrusting the current
tradition might in a measure be ignored as archaeological refinements,
if there were any satisfactory evidence to show that St. Dominic had
identified himself with the pre-existing Rosary and become its apostle. But
here we are met with absolute silence. Of the eight or nine early Lives of
the saint,
not one makes the faintest allusion to the Rosary. The witnesses who gave
evidence in the cause of his canonization are
equally reticent. In the great collection of documents accumulated by Fathers
Balme and Lelaidier, O.P., in their "Cartulaire de St. Dominique" the
question is studiously ignored. The early constitutions of the different
provinces of the order have been examined, and many of them printed, but no one
has found any reference to this devotion. We
possess hundreds, even thousands, of manuscripts containing
devotional treatises, sermons, chronicles, Saints' lives, etc., written by
the Friars
Preachers between 1220 and 1450; but no single verifiable
passage has yet been produced which speaks of the Rosary as instituted by St. Dominic or
which even makes much of the devotion as
one specially dear to his children. The charters and other deeds of the Dominican convents for
men and women,
as M. Jean Guiraud points out with emphasis in his edition of the Cartulaire of
La Prouille (I, cccxxviii), are equally silent. Neither do we find any
suggestion of a connection between St. Dominic and
the Rosary in the paintings and sculptures of
these two and a half centuries. Even the tomb of St. Dominic at
Bologna and the numberless frescoes by Fra Angelico representing
the brethren of his order ignore the Rosary completely.
Impressed by this conspiracy of silence, the Bollandists,
on trying to trace to its source the origin of the current tradition, found
that all the clues converged upon one point, the preaching of the Dominican Alan de Rupe about
the years 1470-75. He it undoubtedly was who first suggested the idea that
the devotion of
"Our Lady's Psalter" (a hundred and fifty Hail Marys)
was instituted or revived by St. Dominic. Alan was
a very earnest and devout man, but, as
the highest authorities admit, he was full of delusions, and based his
revelations on the imaginary testimony of writers that never existed (see
Quétif and Echard,
"Scriptores O.P.", 1, 849). His preaching, however, was attended with
much success. The Rosary
Confraternities, organized by him and his colleagues at Douai, Cologne, and
elsewhere had great vogue, and led to the printing of many books, all more or
less impregnated with the ideas of Alan. Indulgences were
granted for the good work
that was thus being done and the documents conceding these indulgences accepted
and repeated, as was natural in that uncritical age, the historical data
which had been inspired by Alan's writings
and which were submitted according to the usual practice by the promoters of
the confraternities themselves.
It was in this way that the tradition of Dominican authorship
grew up. The first Bulls speak
of this authorship with some reserve: "Prout in historiis legitur"
says Leo
X in the earliest of all. "Pastoris aeterni" 1520;
but many of the later popes were
less guarded.
Two considerations strongly support the view of the
Rosary tradition just expounded. The first is the gradual surrender of almost
every notable piece that has at one time or another been relied upon to
vindicate the supposed claims of St. Dominic. Touron and Alban Butler appealed
to the Memoirs of a certain Luminosi de Aposa who professed to have heard St. Dominic preach
at Bologna, but these Memoirs have long ago been proved to be a forgery.
Danzas, Von Löe and others attached much importance to a fresco at Muret; but
the fresco is not now in existence, and there is good reason for believing that
the rosary once seen in that fresco was painted in at a later date ("The
Month" Feb. 1901, p. 179). Mamachi,
Esser, Walsh, and Von Löe and others quote some alleged contemporary verses
about Dominic in
connection with a crown of roses; the original manuscript has
disappeared, and it is certain that the writers named have printed Dominicus where
Benoist, the only person who has seen the manuscript,
read Dominus. The famous will of Anthony Sers, which professed to leave a
bequest to the Confraternity
of the Rosary at Palencia in
1221, was put forward as a conclusive piece of testimony by Mamachi; but
it is now admitted by Dominican authorities
to be a forgery ("The
Irish Rosary, Jan., 1901, p. 92). Similarly, a supposed reference to the
subject by Thomas
à Kempis in the "Chronicle of Mount St. Agnes" is a
pure blunder ("The Month", Feb., 1901, p. 187). With this may be
noted the change in tone observable of late in authoritative works of
reference. In the "Kirchliches Handlexikon" of Munich and
in the last edition of Herder's "Konversationslexikon"
no attempt is made to defend the tradition which connects St. Dominic personally
with the origin of the Rosary. Another consideration which cannot be developed
is the multitude of conflicting legends concerning the origin of this devotion of
"Our Lady's Psalter" which prevailed down to the end of the fifteenth
century, as well as the early diversity of practice in the manner of its
recitation. These facts agree ill with the supposition that it took its rise in
a definite revelation and
was jealously watched over from the beginning by one of the most learned and
influential of the religious orders. No doubt can exist that the immense
diffusion of the Rosary and its confraternities in
modern times and the vast influence it has exercised for good are
mainly due to the labours and the prayers of
the sons of St.
Dominic, but the historical evidence
serves plainly to show that their interest in the subject was only awakened in
the last years of the fifteenth century.
That the Rosary is pre-eminently the prayer of
the people adapted alike for the use of simple and learned is proved not only
by the long series of papal utterances
by which it has been commended to the faithful but
by the daily experience of all who are familiar with it. The objection so often
made against its "vain repetitions" is felt by none but those who
have failed to realize how entirely the spirit of the exercise lies in the
meditation upon the fundamental mysteries of
our faith.
To the initiated the words of the angelical salutation form
only a sort of half-conscious accompaniment, a bourdon which we may liken to
the "Holy, Holy, Holy" of the heavenly choirs and
surely not in itself meaningless. Neither can it be necessary to urge that the
freest criticism of the historical origin
of the devotion,
which involves no point of doctrine, is
compatible with a full appreciation of the devotional treasures
which this pious exercise brings within the reach of all.
As regards the origin of the name, the word rosarius means
a garland or bouquet of roses, and it was not unfrequently used in a figurative
sense — e.g. as the title of a book, to denote an anthology or collection of
extracts. An early legend which after travelling all over Europe penetrated
even to Abyssinia connected
this name with a story of Our Lady,
who was seen to take rosebuds from the lips of a young monk when
he was reciting Hail
Marys and to weave them into a garland which she placed upon
her head. A German metrical
version of this story is still extant dating from the thirteenth century. The
name "Our Lady's Psalter" can also be traced back to the same
period. Corona or chaplet suggests the same idea as rosarium.
The old English name
found in Chaucer and
elsewhere was a "pair of beads",
in which the word bead originally
meant prayers.
In the Greek Church, Catholic and schismatic
The custom of reciting prayers upon
a string with knots or beads thereon
at regular intervals has come down from the early days of Christianity,
and is still practised in the Eastern as
well as in the Western
Church. It seems to have originated among the early monks and hermits who
used a piece of heavy cord with knots tied at intervals upon which they recited
their shorter prayers.
This form of rosary is still used among the monks in
the various Greek
Churches, although archimandrites and bishops use
a very ornamental form of rosary with costly beads. The
rosary is conferred upon the Greek monk as
a part of his investiture with the mandyas or full monastic habit,
as the second step in the monastic life,
and is called his "spiritual sword". This Oriental form
of rosary is known in the Hellenic Greek Church as kombologion (chaplet),
or komboschoinion (string of knots or beads), in
the Russian
Church as vervitza (string), chotki (chaplet),
or liestovka (ladder), and in the Rumanian Church
as matanie (reverence). The first use of the rosary in any general
way was among the monks of
the Orient.
Our everyday name of "beads" for
it is simply the Old Saxon word bede (a prayer)
which has been transferred to the instrument used in reciting the prayer,
while the word rosary is an equally modern term. The intercourse of
the Western peoples of the Latin Rite with
those of the Eastern
Rite at the beginning of the Crusades caused
the practice of saying prayers upon
knots or beads to
become widely diffused among the monastic houses of
the Latin
Church, although the practice had been observed in some instances
before that date. On the other hand, the recitation of the Rosary, as practised
in the West,
has not become general in the Eastern Churches;
there it has still retained its original form as a monastic exercise of devotion,
and is but little known or used among the laity, while
even the secular
clergy seldom use it in their devotions. Bishops,
however, retain the rosary, as indicating that they have risen from the monastic state,
even though they are in the world governing their dioceses.
The rosary used in the present Greek Orthodox Church —
whether in Russia or
in the East —
is quite different in form from that used in the Latin Church.
The use of the prayer-knots or prayer-beads originated
from the fact that monks,
according to the rule
of St. Basil, the only monastic rule
known to the Greek
Rite, were enjoined by their founder to pray without
ceasing" (1
Thessalonians 5:17; Luke 1), and
as most of the early monks were laymen,
engaged often in various forms of work and in many cases without
sufficient education to
read the prescribed lessons, psalms,
and prayers of
the daily
office, the rosary was used by them as a means of continually
reciting their prayers.
At the beginning and at the end of each prayer said
by the monk upon
each knot or bead he
makes the "great reverence" (he megale metanoia), bending down to the
ground, so that the recitation of the rosary is often known as a metania.
The rosary used among the Greeks of Greece, Turkey, and
the East usually
consists of one hundred beads without
any distinction of great or little ones, while the Old Slavic, or Russian,
rosary, generally consists of 103 beads,
separated in irregular sections by four large beads, so
that the first large bead is
followed by 17 small ones, the second large bead by
33 small ones, the third by 40 small ones, and the fourth by 12 small ones, with
an additional one added at the end. The two ends of a Russian rosary
are often bound together for a short distance, so that the lines of beads run
parallel (hence the name ladder used for the rosary), and they finish
with a three-cornered ornament often adorned with a tassel or other finial,
corresponding to the cross or medal used
in a Latin rosary.
The use of the Greek rosary
is prescribed in Rule 87 of the "Nomocanon", which reads: "The
rosary should have one hundred [the Russian rule
says 103] beads;
and upon each bead the
prescribed prayer should
be recited." The usual form of this prayer prescribed
for the rosary runs as follows: "O Lord Jesus Christ, Son and Word of
the living
God, through the intercessions of
thy immaculate
Mother [tes panachrantou sou Metros] and of all thy Saints, have
mercy and save us.
If, however, the rosary be said as a penitential exercise,
the prayer then
is: O Lord
Jesus Christ, Son of God,
have mercy on me a sinner. The Russian rosary
is divided by the four large beads so
as to represent the different parts of the canonical Office which
the recitation of the rosary replaces, while the four large beads themselves
represent the four Evangelists.
In the monasteries of Mount Athos,
where the severest rule is observed, from eighty to a hundred rosaries are said
daily by each monk.
In Russian monasteries the
rosary is usually said five times a day, while in the recitation of it the
"great reverences" are reduced to ten, the remainder being simply
sixty "little reverences" (bowing of the head no further than the
waist) and sixty recitations of the penitential form
of the prescribed prayer.
Among the Greek Uniats
rosary is but little used by the laity.
The Basilian
monks make use of it in the Eastern style
just described and in many cases use it in the Roman fashion
in some monasteries.
The more active life prescribed for them in following the example of Latin monks leaves
less time for the recitation of the rosary according to the Eastern form,
whilst the reading and recitation of the Office during
the canonical
Hours fulfils the original monastic obligation and
so does not require the rosary. Latterly the Melchites and
the Italo-Greeks have
in many places adopted among their laity a
form of to the one used among the laity of
the Roman
Rite, but its use is far from general. The Ruthenian and Rumanian Greek Catholics do
not use it among the laity,
but reserve it chiefly for the monastic clergy,
although lately in some parts of Galicia its lay use has been occasionally
introduced and is regarded as a latinizing practice. It may be said that among
the Greeks in
general the use of the rosary is regarded as a religious exercise peculiar to
the monastic life;
and wherever among Greek Uniats
its lay use has been introduced, it is an imitation of the Roman practice.
On this account it has never been popularized among the laity of
the peoples, who remain strongly attached to their venerable Eastern Rite.
Thurston, Herbert, and Andrew Shipman. "The
Rosary." The Catholic Encyclopedia. Vol. 13. New York:
Robert Appleton Company, 1912. 7 Oct.
2020 <http://www.newadvent.org/cathen/13184b.htm>.
Transcription. This article was transcribed for
New Advent by Michael C. Tinkler. In gratitude for the Most Holy Rosary.
Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. February
1, 1912. Remy Lafort, D.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal
Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin Knight.
Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : https://www.newadvent.org/cathen/13184b.htm
Feast of the Holy Rosary
Apart from the signal defeat of the Albigensian heretics at
the battle of Muret in 1213 which legend has attributed to the recitation of
the Rosary by St. Dominic,
it is believed that Heaven has
on many occasions rewarded the faith of
those who had recourse to this devotion in times of special danger. More
particularly, the naval victory of Lepanto gained
by Don John of Austria over
the Turkish fleet
on the first Sunday of
October in 1571 responded wonderfully to the processions made at Rome on
that same day by the members of the Rosary confraternity. St. Pius V thereupon
ordered that a commemoration of the Rosary should
be made upon that day, and at the request of the Dominican Order Gregory XIII in
1573 allowed this feast to be kept in all churches which possessed an altar
dedicated to the Holy
Rosary. In 1671 the observance of this festival was extended
by Clement
X to the whole of Spain, and
somewhat later Clement
XI after the important victory over the Turks gained
by Prince Eugene on 6 August, 1716 (the feast of our Lady of the Snows), at
Peterwardein in Hungary,
commanded the feast of the Rosary to be celebrated by the universal Church. A
set of "proper" lessons in the second nocturn were conceded by Benedict XIII. Leo XIII has
since raised the feast to the rank of a double of the second class and has
added to the Litany
of Loreto the invocation "Queen of the Most Holy
Rosary". On this feast, in every church in which the Rosary confraternity
has been duly erected, a plenary indulgence toties
quoties is granted upon certain conditions to all who visit therein the
Rosary chapel or statue of Our Lady.
This has been called the "Portiuncula" of the Rosary.
Thurston, Herbert. "Feast of the Holy
Rosary." The Catholic Encyclopedia. Vol. 13. New York:
Robert Appleton Company, 1912. 7 Oct.
2020 <http://www.newadvent.org/cathen/13189a.htm>.
Transcription. This article was transcribed for
New Advent by Michael C. Tinkler.
Ecclesiastical approbation. Nihil Obstat. February
1, 1912. Remy Lafort, D.D., Censor. Imprimatur. +John Cardinal
Farley, Archbishop of New York.
Copyright © 2020 by Kevin Knight.
Dedicated to the Immaculate Heart of Mary.
SOURCE : https://www.newadvent.org/cathen/13189a.htm
Goffine’s Devout Instructions –
Feast of the Holy Rosary
First Sunday in October
This feast was
fixed for the first Sunday in October by Pope Clement
XI, in perpetual commemoration of a celebrated double victory gained by
the Christians at
Lepanto, in 1571,
under Pope Saint Pius
V, and at Belgrade, under Pope Clement
XI, through the intercession of the Virgin
Mary, who had been invoked by saying the Holy Rosary. It is at the same
time the principal feast of the Arch-confraternity of the Holy Rosary.
In 1885 Pope Leo
XIII, ordered the Rosary to be recited every day duriug the month of October
in every parish church
and cathedral throughout
the world, and those of the faithful who cannot be present at this recital he
exhorted to say it with their families or in private.
The Holy Rosary is a form of prayer in which there is
first said the Apostles’ Creed, and then fifteen decades, each one of which
consists of ten Hail Marys. Each decade has one Our Father to be said before
it, and is followed by a meditation upon some one mystery of our redemption. It
is called the Rosary, or Wreath of Roses, because the joyful, the sorrowful,
and the glorious mysteries, aptly symbolized by the leaves, the thorns, the
flower, of which the rose consists – with the prayers and
praises that are blended together – compose, as it were, a wreath or crown. It
is also called the Psalter, because it contains a hundred and fifty Hail Marys,
as the Psalter of David contains a hundred and fifty psalms, and because it is
used in place of the singing of psalms, as practised in former times.
There are three parts in the Rosary – the joyful, the
sorrowful, the glorious.
The joyful part consists of the five first decades, to
which are attached five mysteries of the incarnation of Jesus Christ, through
which, full of joy, we speak to Mary of Him:
Whom she conceived while a virgin.
Whom she bore to Elizabeth.
Whom she brought forth while a virgin.
Whom she offered to God in the temple.
Whom she found in the temple.
(This is said particularly in Advent.)
The sorrowful part, in like manner, contains five
decades, in connection with which there are presented for our meditation five
mysteries of the passion and death of Jesus:
Who for us sweat blood.
Who for us was scourged.
Who for us was crowned with thorns.
Who for us bore the heavy cross.
Who for us was crucified.
(This is said particluarly in Lent.)
The glorious part, consisting of the last five
decades, reminds us of the glory of Christ and of the Blessed Virgin by five
mysteries in which we commemorate Him:
Who rose from the dead.
Who ascended into heaven.
Who sent to us the Holy Ghost.
Who received thee, O Virgin, into heaven.
Who crowned thee, O Virgin, in heaven.
(This part is said particularly at Eastertide.)
How was this prayer introduced into the Church?
Saint Dominic had for many years preached against the
errors of the Albigenses and other heretics, with such zeal and profound
ability that they were often convinced. But nevertheless the results were
unimportant; but few returned to the bosom of the Catholic Church. In this
discouraging state of things Saint Dominic redoubled his prayers and works of
penance, and in particular besought Mary for support and assistance. One day
Mary appeared to him and taught him the Rosary. He zealously labored to
introduce everywhere this manner of prayer, and from that time preached with
such success that in a short period more than one hundred thousand heretics and
sinners were converted. The divine origin of the Rosary is testified to by the
bull of Gregory XIII of the year 1577.
Is the Rosary a profitable method of prayer?
Yes; for by bringing before the eyes of the spirit the
fundamental mysteries of Christianity it supplies us with the strongest motives
to love God, to hate sin, to subdue the passions, to contemn the world and its
vanity, and to strive after Christian perfection, in order that we may gain
those happy mansions which Jesus prepares for us. The Rosary, besides, brings
before us living examples – Jesus and Mary – whom we must follow; and
encourages us to good works by pointing to the all-powerful grace procured for
us by Jesus, and the all-prevailing intercession of the gracious Mother of God.
Let us not be ashamed to carry the beads with us, for otherwise we might be
ashamed of being Catholics; let us say the Rosary often – every evening – as
was the custom with Catholics in former times, and we shall find that, as in
Saint Dominic’s day it was a wholesome check to error, so too In our times it
will be, if said aright, a powerful weapon against heresy and unbelief, and
will increase faith, piety, and virtue.
How should we say the Rosary?
1. Properly; that is, as has been above described, and
slowly, with a distinct pronunciation of the prayers and mysteries.
2. Devoutly, not only with the lips, but also with the
heart.
More particularly we ought to meditate upon the
mysteries that come before us; thus, at the joyful mysteries we should think of
the infinite love of God to men and on His humiliation for us, thanking Him,
and promising our love to Him in return; at the sorrowful mysteries we should
have compassion on the Saviour suffering for us, should from the heart detest
the sins which were the cause of His sufferings, and make the most earnest
resolutions for the future; at the glorious mysteries we should remember the
glory which awaits us also if we follow Jesus and Mary.
Prayer
O God, Whose only-begotten Son, by His life, death,
and resurrection, procured for us the rewards of eternal salvation, grant, we
beseech Thee, that, commemorating these mysteries in the most holy Rosary of
the Blessed Virgin Mary, we may imitate what they contain, and possess what
they promise. Through the same Lord Jesus Christ, etc.
Epistle: Proverbs 8:22-35
The Lord possessed Me in the beginning of His ways,
before He made anything from the beginning. I was set up from eternity, and of
old before the earth was made. The depths were not as yet, and I was already
conceived, neither had the fountains of waters as yet sprung out: the mountains
with their huge bulk had not as yet been established: before the hills I was
brought forth: He had not yet made the earth, nor the rivers, nor the poles of
the world. When He prepared the heavens, I was present: when with a certain law
and compass He enclosed the depths: when He established the sky above, and
poised the fountains of waters: when He compassed the sea with its bounds, and
set a law to the waters that they should not pass their limits: when He
balanced the foundations of the earth, I was with Him forming all things; and
was delighted every day, playing before Him at all times; playing in the world,
and My delights were to be with the children of men. Now, therefore, ye
children, hear Me: Blessed are they that keep My ways. Hear instruction and be
wise, and refuse it not. Blessed is the man that heareth Me, and that watcheth
daily at My gates, and waiteth at the posts of My doors. He that shall find Me
shall find life, and shall have salvation from the Lord.
Gospel: Luke 1:26-38
At that time the angel Gabriel was sent from God into
a city of Galilee, called Nazareth, to a virgin espoused to a man whose name
was Joseph, of the house of David, and the virgin’s name was Mary. And the
angel being come in, said unto her: Hail, full of grace: the Lord is with thee:
blessed art thou among women. Who having heard, was troubled at his saying, and
thought with herself what manner of salutation this should be. And the angel
said to her: Fear not, Mary, for thou hast found grace with God. Behold, thou
shalt conceive in thy womb, and shalt bring forth a son, and thou shalt call
His name JESUS. He shall be great, and shall be called the Son of the Most
High, and the Lord God shall give unto Him the throne of David His father; and
He shall reign in the house of Jacob forever, and of His kingdom there shall be
no end. And Mary said to the angel: How shall this be done, because I know not
man? And the angel answering, said to her: The Holy Ghost shall come upon thee,
and the power of the Most High shall overshadow thee. And therefore also the
Holy which shall be born of thee shall be called the Son of God. And behold thy
cousin Elizabeth, she also hath conceived a son in her old age; and this is the
sixth month with her that is called barren; because no word shall be impossible
with God. And Mary said: Behold the handmaid of the Lord, be it done to me
according to thy word.
Goffine’s Devout Instructions
SOURCE : https://catholicsaints.info/goffines-devout-instructions-feast-of-the-holy-rosary/
Our Lady of the Rosary
Commemorated on October 7
Pope Pius V
instituted the feast of Our Lady of the Rosary to commemorate the naval battle
of Lepanto in Greece, where on October 7, 1571 a Christian coalition fleet
defeated the Turkish armada. Pope Pius's leadership, financing,
and alliances made the historic victory possible -- along with, in Catholic
tradition, the intercession of Our Lady through the prayers of the Rosary
Confraternity throughout the campaign. During the battle, Pius V led prayers
before her holy icon in Santa Maria Maggiore.
History
An altarpiece of 1577 (above) recalls the tradition,
started by Blessed Alan de Rupe in 1460, that the Rosary originated when the
Virgin herself gave it to St. Dominic de Guzman in 1208 or 1214. The Madonna
shows a rosary to St. Dominic kneeling at her right, while blessing St.
Catherine of Siena's rosary on her left. Workshop of Michele Tosini, Madonna
del Rosario, Santuario di Santa Liberata, Cerreto Guidi, Fiesole, Firenze,
Tuscany, Italy (from www.santaliberata.org).
The Rosary is a Christian meditation practice that
occupies the hands, voice, and imagination while the soul communes with God. It
originated as early as the 600s as the "Psalter of Mary," in which
repetitive prayers, sometimes counted on beads or other aids, substituted for
the 150 Biblical Psalms of the monastic liturgy. By the 1200s, Europeans were
saying Ave Maria on circles of 50 beads. In the 1400s, meditations on the lives
of Christ and his mother were combined with those prayers. In 1483, the first
of several editions of Unser Lieben Frauwen Psalter (Our Dear Lady's Psalter)
was printed in Germany, containing 15 "mysteries," one for each Pater
Noster bead separating groups of 10 Ave Maria beads. The meditation and prayer
sequence was basically the one used today, except that the fifth Glorious
Mystery was the Last Judgment instead of the Crowning of Mary. By then the
Rosary was becoming a popular devotion. The Rosary Confraternity -- an
association of laymen devoted to prayer and good works begun in Cologne in 1474
-- spread through much of Europe over the next century.
The Ave Maria (Hail Mary) prayer combines the greeting
of the Angel Gabriel, "Hail, Mary, full of grace, the Lord is with
thee" and that of St. Elizabeth, "Blessed art thou among women, and
blessed is the fruit of thy womb" (Luke 1:28 & 42) with an ending
added during the 1500s, "Holy Mary, Mother of God, pray for us sinners now
and at the hour of our death." In early rosary devotions, the Biblical
salutations concluded with a simple Amen, or with other short prayers or
reflections.
Prayers have been added to the rosary as well. By the
1500s, a crucifix often hung from the circle on a string of an additional Pater
Noster and three Ave beads. In the 1600s, it became common to say a Gloria
after each decade, before the Our Father. This is now universal. In many places
(such as the U.S.) it is also customary to precede the rosary with the Apostles
Creed (Credo) and to conclude it with the Hail Holy Queen (Salve Regina). Often
a prayer that Our Lady of the Rosary requested at Fatima (1917) is added
between the Glory Be and Our Father: "O my Jesus, forgive us our sins,
save us from the fire of hell, and raise all souls to heaven, especially those
who most need your mercy." Pope John Paul II added a fourth sequence of
"Luminous Mysteries" with meditations on Christ's active mission: his
baptism; the miracle at Cana; the message of God's Kingdom; the
Transfiguration; and the Last Supper.
Many Catholic churches hold Rosary devotions before or
after masses, and the Rosary is often recited at private services for the dead.
(Sources include: "The Rosary prayer and the
Carthusians,"
www.geocities.com/hashanayobel/homilies/pensieri/Rosary2.htm; "Catholic
Encyclopedia: The Rosary," www.newadvent.org/cathen/13184b.htm;
en.wikipedia.org/wiki/Rosary; John D. Miller, Beads and Prayers, Continuum
International Publishing Group, 2002; Michael P. Carroll, Catholic Cults and
Devotions, McGill-Queen's Press, 1989; textless rosary image by Guillermo
Romero, commons.wikimedia.org/wiki/Image:Rosary.svg.)
SOURCE : http://mariancalendar.org//our-lady-of-the-rosary/
Saturnino Gatti, Madonna
del Rosario
Our
Lady of the Rosary
A
feastday connected to the Battle of Lepanto
The meaning of the celebration
+ This celebration—originally dedicated to Mary under
her title Our Lady of Victories—was introduced by the Dominican Pope Saint Pius
V to commemorate the victory of the Christian fleet against the Turkish navy at
the Battle of Lepanto in 1572.
+ In 1573, Pope Gregory XIII changed the title of the
celebration to “Our Lady of the Rosary.” It has been celebrated by the
Universal Church since 1716.
+ The texts of Mass for this feast highlight Mary’s
contemplative spirit as she “held within her heart” the mysteries of the life
of Jesus and her own union with God.
Spiritual bonus
October 7 is also the day the Church celebrate the
memory of Pope Saint Mark. Elected bishop of Rome in 336, he is credited with
establishing two important lists: the Depositio episcoporum (a list
of the dates and names of the popes who did not die as martyrs) and the Depositio
martyrum (a list of the martyrs venerated in Rome). These documents formed
the basis of the original liturgical calendar of the Church in Rome. Pope Saint
Mark died on October 7, 336, serving as pope for only eight months.
Quote
“With the Rosary, the Christian people sit at the
school of Mary and is led to contemplate the beauty of the face of Christ
and to experience the depths of his love. Through the Rosary the faithful
receive abundant grace, as though from the very hands of the Mother of the
Redeemer.”—Pope Saint John Paul II
Prayer
Pour forth, we beseech you, O Lord,
your grace into our hearts,
that we, to whom the Incarnation of Christ your Son
was made known by the message of an Angel,
may, through the intercession of the Blessed Virgin
Mary,
by his Passion and Cross
be brought to the glory of his Resurrection.
Who lives and reigns with you in the unity of the Holy
Spirit,
one God, for ever and ever. Amen.
(from The Roman Missal)
Profiles prepared by Br. Silas Henderson, S.D.S.
SOURCE : https://aleteia.org/daily-prayer/saturday-october-7/
Simone Cantarini (1612–1648).
Madone du Rosaire,
première moitié du XVIIe siècle, 48,5 X 38,1, Tosio Martinengo Gallery
October 7
Our Lady of the
Rosary
(Commemorating the Victory of Lepanto)
(1571)
In thanksgiving for the victory of Lepanto, an ancient
stronghold of Greece and a modern port of that nation, Saint Pius V in 1571
instituted an annual feast in honor of Our Lady of Victory. Two years later,
Gregory XIII changed this title to Our Lady of the Rosary; in 1740, Clement XII
extended the feast to the universal Church.
We have related in the life of Saint Pius V the
victory of Lepanto; here we will speak of the Rosary itself, granted to Saint
Dominic by Our Lady Herself in the thirteenth century, with promises of the
greatest blessings for those who recite it well. The Rosary of fifteen decades
affords a simple means of meditation on the principal mysteries of our holy
Religion, and a means of drawing closer to the Saviour through the intercession
of the One to whom He never refuses anything. One can also say the chaplet of
five decades, since the fifteen are divided into three groups of five: The
Joyful, the Sorrowful, and the Glorious Mysteries of the life of Christ.
On the crucifix, one recites the Credo or Apostles'
Creed, which the Apostles themselves composed at the first Council of
Jerusalem, before their definitive separation, thereby resolving the question
of what exactly should be taught to the neophytes. By it we honor the Three
Persons of the Holy Trinity and express our faith in the Church established by
God; in the Communion of the faithful, whether living or deceased; in the
pardon of sins, the general resurrection at the end of the world, and eternal life.
Before each decade, the Pater or Our
Father, taught by our Saviour Himself when His Apostles asked how they should
pray, includes three petitions for the glory of God in heaven: May His Name be
sanctified, rendered holy in the sight of all nations; may His Kingdom come —
the interior reign of God which renders Him the Sovereign governing every heart
and mind by His love — this, while we await Christ's own final return as
visible King of His Church and all creation; thirdly, may His Will be
accomplished on earth, to perfection, as it is in heaven. There follow four
petitions for ourselves and our salvation. We ask, under the general term of
our daily bread, that God provide for all our needs, both spiritual and
material; we beg His forgiveness for our sins, in the same measure we have
forgiven our neighbor's offenses, real or imaginary. And we implore to be
spared temptation or to be delivered from succumbing to it and all other evils
that would separate us from God.
In the Ave Maria or Hail Mary, we repeat
the words of the Angel Gabriel to Mary (Luke 1:18), repeated and
augmented by Saint Elizabeth at the Visitation (Luke 1:42), adding
the invocation of the Church for Her aid at the present moment and at the
formidable hour of our death.
After each decade, we add the Gloria Patri or Doxology, to
honor the Three Persons of the Holy Trinity.
The Joyful Mysteries: The Annunciation, the
Visitation, the Nativity of Jesus, the Presentation of Jesus in the Temple, the
Finding of Jesus in the Temple.
The Sorrowful Mysteries: The Agony in the Garden
of Gethsemane, the Scourging at the Pillar, the Crowning with Thorns, the
Carrying of the Cross, the Crucifixion and Death of Jesus.
The Glorious Mysteries: The Resurrection, the
Ascension, the Descent of the Holy Ghost upon the Apostles, the Assumption of
Mary, the Crowning of the Blessed Virgin in Heaven.
Can one imagine a more perfect prayer than the Holy
Rosary of the Queen of Heaven, the Blessed Virgin and Mother Mary? It would
require large volumes or even an entire library to narrate the graces and
miracles that have been obtained by its humble recitation.
Les Petits Bollandistes: Vies des Saints, by
Msgr. Paul Guérin (Bloud et Barral: Paris, 1882), Vol. 12; Little
Pictorial Lives of the Saints, a compilation based on Butler's Lives of
the Saints and other sources by John Gilmary Shea (Benziger Brothers: New
York, 1894).
SOURCE : https://sanctoral.com/en/saints/our_lady_of_the_rosary.html
Paolo Veronese (1528–1588). La
Bataille de Lepanto, 1571, 169 X 137, Gallerie dell'Accademia
The Banners of Lepanto
FR.
GEORGE W. RUTLER
A British explorer ship that sank in the Arctic
in the 1840s while searching for the Northwest Passage, was located this year
on September 3, remarkably intact under the ice. The HMS Terror was one of the
ships that attacked Fort McHenry in Baltimore in 1814. Some of the “bombs
bursting in air” may have been fired from her. The Star Spangled Banner has
attained a secular sacredness and is displayed with due civil reverence in the
capital’s National Museum of American History. There were actually two flags, one
for inclement weather, but the official one was 30 x 42 feet, big enough to be
seen from a distance by the expected British fleet. The work of its sewer, Mary
Pickersgill, whose mother Rebecca stitched the Grand Union flag, is far better
documented than the traditions of Betsy Ross. The 37-year-old widow was helped
by her 13-year-old daughter, Caroline, and an African-American indentured
servant named Grace Wisher, and two nieces. The work took about seven weeks,
starting at home and then, as things progressed, the materials were spread on
the floor of an old brewery. The total cost was about $6,000 in today’s money.
Restoration begun in 1998, repairing a rather botched job in 1914, cost $7
million plus another ten million or so for display and endowment costs.
Not to diminish the Battle of Baltimore, the Battle of
Lepanto ranks as one of the greatest sea battles of all time, and in one sense
it was the most important. There never would have been a Trafalgar or Jutland
or Leyte Gulf without it and, as a matter of fact, it is likely that it made
possible the survival of everything we know as civilization. Had the Christian
fleets sunk off western Greece on October 7 in 1571, we would not be here now,
these words would not be written in English, and there would be no
universities, human rights, holy matrimony, advanced science, enfranchised
women, fair justice, and morality as it was carved on the tablets of Moses and
enfleshed in Christ.
Many banners wafted at Lepanto. The great one bearing
an image of Christ Crucified was the gift of Pope Pius V to Don Juan of
Austria. One of the admirals, Gianandrea Doria, a nephew of Andrea Doria often
confused with his uncle, used as his ensign, if not a banner, an image of Our
Lady of Guadalupe, this only forty years after her appearance in Mexico. The
bishop there had commissioned five copies, touching each to the original tilma.
The one given to the King of Spain, Philip II, was in turn entrusted to Doria
for the battle. Then there was the sixteen-foot long silk banner of the Ottoman
admiral Ali Pasha decorated with Quranic verses and the image of a zulfiqar,
the double-bladed sword said to have been what Mohammed had used in his
slaughterings, with the name of Allah stitched in gold 29,800 times.
Naval historians have extraordinarily detailed
resources for studying the battle. Perhaps the most literate remembrance is
that of Cervantes who fought heroically at Lepanto despite a severe fever and
wounds; later he was able to write Don Quixote with his right hand,
the left being totally useless after October 7. Pope St. Pius V never recorded
the details of his astonishing vision on that day, but he saw the scene
miraculously while in the church of Santa Sabina discussing administrative
accounts with his advisor Bartolo Busotti, and announced the victory to him,
nineteen days before a messenger of the Doge of Venice Mocenigo reached Rome
with news—no longer new—of the great victory. “Let us set aside business and
fall on our knees in thanksgiving to God, for he has given our fleet a great
victory.” Five years later the astronomer and geographer Luigi Lilio died. He
was a principle architect of the Gregorian calendar implemented in 1582.
Trained minds like his, acting upon the testimony of witnesses, calculated by
the meridians of Rome and the Curzola isles that the pope had received his
revelation precisely as Don Juan leaped from his quarter deck to repulse the
Turks boarding his vessel and when the Ottoman galley “Sultana” was attacked
side and stern by Marco Antonio Colonna and the Marquis of Santa Cruz.
Despite the Muslim defeat at the gates of Vienna in
1529, the Ottoman Empire was at its peak under Suleiman the Magnificent, having
conquered Belgrade, Budapest, Rhodes and Temesvar after Aden, Algiers and
Baghdad. It stretched from the Caucuses, Balkans and Anatolia to the sultrier
climes of the Middle East and North Africa. One stubborn obstacle was Malta.
Suleiman, rather like Herod with Salome, was cajoled by his chief wife Hurrem
Sultan and the concubines of his harem to take it. Too old to lead the attack,
he dispatched his fleet in 1565 with 40,000 troops among whom were 6500
Janissaries, the Navy Seals of their day, many of whom had been captured in
youth and obliged to convert. The Turkish sails were spotted by the Knights of
Saint John on May 18. The knights had confessed and attended Mass and, against
all odds after a siege of four months, only 10,000 Turks survived to limp
slowly back to Constantinople.
Suleiman, sulphuric in wrath, organized an army of
300,000 to march through the plains of Hungary toward Vienna. The Sultan knew
that the Church had been weakened by the new Protestant schismatics, and was
surprised that the forces Count Miklov Zrinyi in the city of Szigetvar,
outnumbered fifty to one, held out for a month. Zrinyi refused the bribe of a
princely rule over Croatia, and led his remaining 600 troops into certain
death, led by a Cross and jeweled sword. The Turks massacred every civilian
man, woman and child within the city gates. Suleiman had died from dysentery
four days earlier, leaving the empire to Selim II, his alcoholic and sexually
deviant son. Selim soon invaded Cyprus, meeting half-hearted resistance. The
capital of Nicosia surrendered on September 9, 1570, and its 20,000 civilians
were massacred while “two thousand of the comelier boys and girls were gathered
and shipped off as sexual provender for the slave markets in Constantinople.”
This then was the efficient cause for the frail
Dominican pope to summon Christians to battle, putting the Protestant calamity
on the back burner to organize a Holy League against the immediate military
threat of Islam. The League was announced in the Church of Santa Maria sopra
Minerva in Rome, smoothing over differences to unite the Papal States, Spain
and Genoa. Venice, its commercial interest paramount, was reluctant to offer
the help of its galleys. No aid came from the Protestant queen Elizabeth, and France
had already been compromised by trade agreements with the Turks immigrating
into Toulon. French manufacturers in Marseilles even sold oars to the Turkish
navy. While Chesterton may have been too self-conscious in some conceits of his
poem “Lepanto,” he accurately summed up that scene: “The cold queen of England
is looking in the glass; The shadow of the Valois is yawning at the Mass…”
Venice at last joined the League, urged by the preaching of saintly men like
Francis Borgia.
The pope rather surprisingly chose Don Juan of
Austria, natural son of the late Holy Roman emperor Charles V and half-brother
of the Spanish king Philip II. He was everything the aged and arthritic pope,
reared as an impoverished shepherd boy, was not and almost nothing of what the
pope was save for his love of Our Lady: a beguilingly handsome flirt and
elegant dancer and acrobatic swordsman, who kept a lion cub in his bedroom
along with a pet marmoset. But he was well acquainted with war from experience
with the Barbary corsairs. Embracing him, the pope’s rheumy eyes stared into
the flashing face of the prince and said: “Charles V gave you life. I will give
you honor and greatness.” Then he entrusted to him the banner of Christ
Crucified for his ship. Like Cervantes, he was only twenty-four years old,
roughly the same age as some modern youth on our college campuses who demand
“safe spaces” to shelter them from lecturers whose contradictions of their
views make them cry.
The pope knew that the enemy’s goal was Rome itself.
Sultan Selim had vowed that he would turn the Tomb of Saint Peter into a
mosque. In 997 the Muslim commander of the Ummayed caliph, Almansure, had
desecrated the shrine of Santiago de Compostela, turning its bells upside down
and filling them with oil as lamps in honor of Allah. Selim promised to do the
same in Rome.
As Don Juan was approaching the harbor of Messina to
take charge of the papal fleet of 206 galleys and 76 lesser vessels, Cyprus was
under siege. When its governor Marcantonio Bragdino refused to yield his young
page, Antonio Quirni, as a hostage to the lecherous Muslim commander Lala
Mustafa, he was humiliated and tortured by inventive methods and flayed alive.
His taxidermied body was hung from the main mast of Mustafa’s galley as it
sailed off to Lepanto.
His fleet having crossed the Adriatic Sea and anchored
between Corfu and the west coast of Greece before moving into the Gulf of
Patras, Don Juan enjoined upon his soldiers a three day fast, as priests of the
orders, Dominican, Theatine, Jesuit, Capuchins and Franciscan heard confessions
on deck. Prisoners who had been galley rowers were released and armed, and
every fighter was given a Rosary. By the day of battle, the future Feast of Our
Lady of the Rosary, perhaps by providence disguised as happenstance, the
Christian fleet took the form of a Cross and the Muslim fleet was arrayed as a
Crescent.
At midday on the flagship Reale, Don Juan unfurled the
blue banner the pope had given him and the troops cheered, trying to drown out
the intimidating sound of cymbals, gongs, drums and conches from the Muslim
fleet. The battle lasted five hours, during which a sudden 180-degree change in
the wind favored the Christians who unfurled their sails as the Turks struck
theirs. In blood-reddened water, the Reale clashed against the Sultana, and a
musket ball killed the Muessunzade Ali Pasha, while Don Juan survived a leg
wound. The engagement of flagships was uncommon in naval protocol, but such was
the intensity of the battle. More unusual was the presence on the Reale of
Maria la Bailadora (“The Dancer”), the lover of a Spanish soldier, who
disguised herself as a man in armor. She promised to avenge all women violated
by the Turks. A trained arquebusier, she also engaged some Turks in hand to
hand combat and dispatched one with several thrusts of her two-edged sword.
While the fleets were matched pretty evenly, the Christians made unprecedented
use of gunpowder and heavy artillery against the Turkish arrows. Almost all of
the Turkish vessels were lost or captured, more than 30,000 Turks died, and
fifteen thousand Christian slaves were freed.
The image of Guadalupe from Admiral Doria’s ship is
now enshrined in the Church of San Stefano in Aveto, Italy. Don Juan’s papal
banner is in the Escorial. Admiral Marco Antonio Colonna’s threadbare standard
is in Gaeta’s Pinacoteca Communale. One of Ali Pasha’s banners is in the Church
of Santo Stefano in Pisa. Another is in the Palazzo Ducale of Venice. Pasha’s
flagship banner decorated with Quranic verses from the 48th surah Al-Fath
(The Victory) hung near the tomb of St. Pius V in Santa Maria Maggiore. In 1965
Pope Paul VI attempted a gesture of goodwill by returning it to the Turks.
Indulging some apophasis, it is not necessary to comment that Paul VI was not a
military man. The gesture was perplexing to those who harbor a memory of
sacrificial valor, and it must have been an awkward reminder to descendants of
the defeated. The banner now hangs in the Naval Museum of Istanbul.
Sloganeers avow that some wrong roads are paved with
good intentions. The altruistic return of the banner of Lepanto has not
enhanced “peace for our time.” In 2011, construction of the 300-foot corvette
Heybeliada was completed: the first modern warship built in a Turkish shipyard.
The prime minister, Recep Erdogen, attended the dedication ceremony and
pointedly remarked that it was the 473rd anniversary of the Battle of
Preveza, when an Ottoman fleet led by Hayreddin Barbarossa defeated a Holy
League organized by Pope Paul III. Erdogen made no allusion to the subsequent
defeat of the Turks at Lepanto. In 2014 he became Turkey’s first directly
elected president. One can only speculate about what he would eventually want
to do with Ali Pasha’s banner.
Tagged as Battle of Lepanto, Catholic
Church History, Islamization, Ottoman Empire
By Fr. George W. Rutler
Fr. George W. Rutler is a contributing editor to Crisis and
pastor of St. Michael's church in New York City. A four-volume anthology of his
best spiritual writings, A Year with Fr. Rutler, is available now from the
Sophia Institute Press.
SOURCE : https://www.crisismagazine.com/2016/the-banners-of-lepanto
The Traditional
Catholic Liturgy
Adapted from The Liturgical Year by Abbot
Gueranger
Feast of the Most Holy Rosary of the Blessed Virgin
Mary—October 7
It is customary
with men of the world to balance their accounts at the end of the year, and
ascertain their profits. The Church is now preparing to do the
same. We shall soon see Her solemnly numbering Her elect, taking an inventory
of Her holy relics, visiting the tombs of those who sleep in the Lord, and
counting the sanctuaries, both new and old, that have been consecrated to Her
Divine Spouse. But today's reckoning is a more solemn one, the profits more
considerable: She opens Her balance-sheet with the gains accruing to Our Lady
from the mysteries which compose the liturgical cycle. Christmas, the Cross,
the triumph of Jesus, these produce the holiness of us all; but before and
above all, the holiness of Mary. The diadem which the Church thus offers first
to the august Sovereign of the world, is rightly composed of the triple crown
of these sanctifying mysteries, the causes of Her joy, of Her sorrow, and of
Her glory. Such is Mary's Rosary; a new and fruitful vine, which began to
blossom at St. Gabriel's salutation, and whose fragrant garlands form a link
between earth and Heaven.
The Rosary was made known to the world by St. Dominic
at the time of the struggles with the Albigensians, that social war of such
ill-omen for the Church. The Rosary was then of more avail than armed forces
against the power of Satan; it is now the Church's last resource. It would seem
that, the ancient forms of public prayer being no longer appreciated by the
people, the Holy Ghost has willed by this easy and ready summary of the Liturgy
to maintain, in the isolated devotion of these unhappy times, the essential of
that life of prayer, faith, and Christian virtue, which the public celebration
of the Divine Office formerly kept up among the nations. Before the 13th
century, popular piety was already familiar with what was called the psalter of
the laity, that is, the Angelical Salutation repeated 150 times (once for each
of the Biblical Psalms); it was the distribution of these Hail Marys into
decades, each devoted to the consideration of a particular mystery, that
constituted the Rosary. Such was the divine expedient, simple as the eternal
Wisdom conceived it, and far-reaching in its effects; for while it led
wandering man to the Queen of Mercy, it obviated ignorance of the Faith, which
is the food of heresy, and taught him to find once more "the paths
consecrated by the Blood of the Man-God, and by the tears of His
Mother" (Pope Leo XIII, Encycl. Magnae Dei Matris, Sept. 8, 1892).
Thus speaks the great Pontiff who, in the universal
sorrow of those days, had again pointed out the means of salvation more than
once experienced by our fathers. Pope Leo XIII, in his encyclicals, has
consecrated the month of October to this devotion so dear to Heaven; he has
honored Our Lady in Her Litanies with the title, Queen of the Most Holy
Rosary; and he has given the final development to the solemnity of this day, by
raising it to the rank of Double of the II Class, and by enriching it with a
proper Office explaining its permanent object. Besides all this, the Feast is a
memorial of glorious victories, which do honor to the Christian name.
Soliman II, most powerful of the Sultans, taking
advantage of the confusion caused in the west by Luther, had filled the 16th
century with terror by his exploits. He left to his son, Selim II, the prospect
of being able at length to carry out the ambition of his race: to subjugate
Rome and Vienna, the Pope and the emperor, to the power of the crescent. The
Turkish fleet had already mastered the greater part of the Mediterranean, and
was threatening Italy, when, on October 7, 1571, it came into battle against
the pontifical galleys supported by the fleets of Spain and Venice. It was
Sunday; throughout the world the confraternities of the Holy Rosary were
engaged in their work of intercession. Supernaturally enlightened, Pope St.
Pius V watched from the Vatican the battle undertaken by the leader he had
chosen, Don Juan of Austria, against the three hundred vessels of Islam. At the
sacrifice of many lives offered with great heroism, the outnumbered Catholic
fleet utterly devastated the diabolical Turks. But Our Lady would not have Her
victory end there. While the Muslim fleet was fleeing, She raised such a storm
at sea, that only a small fraction returned to tell of their humiliating
defeat. The illustrious Pontiff, whose life's work was now completed did not
survive to celebrate the anniversary of this glorious triumph; but he
perpetuated the memory of it by an annual commemoration of Our Lady of Victory.
His successor, Pope Gregory XIII, altered this title to Our Lady of the Rosary,
and appointed the first Sunday of October for the new Feast, authorizing its
celebration in those churches which possessed an altar under that invocation.
A century and a half later, this limited concession
was made general. As Pope Innocent XI, in memory of the deliverance of Vienna
by General Sobieski, had extended the Feast of the Most Holy Name of Mary to
the whole Church; so, in 1716, Pope Clement XI inscribed the Feast of the Most
Holy Rosary on the universal calendar, in gratitude for the victory gained by
Prince Eugene at Peterwardein, on August 5, under the auspices of Our Lady of
the Snows. This victory was followed by the raising of the siege of Corfu, and
completed a year later by the taking of Belgrade.
SOURCE : http://www.salvemariaregina.info/SalveMariaRegina/SMR-158/Feast%20of%20Most%20Holy%20Rosary.htm
Lorenzo Lippi. Madonna
of the Rosary, San Martino a Strada, Bagno a Ripoli
Lepanto, by G. K.
Chesterton
White founts falling in
the courts of the sun,
And the Soldan of Byzantium is smiling as they run;
There is laughter like the fountains in that face of all men feared,
It stirs the forest darkness, the darkness of his beard,
It curls the blood-red crescent, the crescent of his lips,
For the inmost sea of all the earth is shaken with his ships.
They have dared the white republics up the capes of Italy,
They have dashed the Adriatic round the Lion of the Sea,
And the Pope has cast his arms abroad for agony and loss,
And called the kings of Christendom for swords about the Cross,
The cold queen of England is looking in the glass;
The shadow of the Valois is yawning at the Mass;
From evening isles fantastical rings faint the Spanish gun,
And the Lord upon the Golden Horn is laughing in the sun.
Dim drums throbbing, in
the hills half heard,
Where only on a nameless throne a crownless prince has stirred,
Where, risen from a doubtful seat and half attainted stall,
The last knight of Europe takes weapons from the wall,
The last and lingering troubadour to whom the bird has sung,
That once went singing southward when all the world was young,
In that enormous silence, tiny and unafraid,
Comes up along a winding road the noise of the Crusade.
Strong gongs groaning as the guns boom far,
Don John of Austria is going to the war,
Stiff flags straining in the night-blasts cold
In the gloom black-purple, in the glint old-gold,
Torchlight crimson on the copper kettle-drums,
Then the tuckets, then the trumpets, then the cannon, and he comes.
Don John laughing in the brave beard curled,
Spurning of his stirrups like the thrones of all the world,
Holding his head up for a flag of all the free.
Love-light of Spain—hurrah!
Death-light of Africa!
Don John of Austria
Is riding to the sea.
Mahound is in his
paradise above the evening star,
(Don John of Austria is going to the war.)
He moves a mighty turban on the timeless houri’s knees,
His turban that is woven of the sunset and the seas.
He shakes the peacock gardens as he rises from his ease,
And he strides among the tree-tops and is taller than the trees,
And his voice through all the garden is a thunder sent to bring
Black Azrael and Ariel and Ammon on the wing.
Giants and the Genii,
Multiplex of wing and eye,
Whose strong obedience broke the sky
When Solomon was king.
They rush in red and
purple from the red clouds of the morn,
From temples where the yellow gods shut up their eyes in scorn;
They rise in green robes roaring from the green hells of the sea
Where fallen skies and evil hues and eyeless creatures be;
On them the sea-valves cluster and the grey sea-forests curl,
Splashed with a splendid sickness, the sickness of the pearl;
They swell in sapphire smoke out of the blue cracks of the ground,—
They gather and they wonder and give worship to Mahound.
And he saith, “Break up the mountains where the hermit-folk can hide,
And sift the red and silver sands lest bone of saint abide,
And chase the Giaours flying night and day, not giving rest,
For that which was our trouble comes again out of the west.
We have set the seal of Solomon on all things under sun,
Of knowledge and of sorrow and endurance of things done,
But a noise is in the mountains, in the mountains, and I know
The voice that shook our palaces—four hundred years ago:
It is he that saith not ‘Kismet’; it is he that knows not Fate ;
It is Richard, it is Raymond, it is Godfrey in the gate!
It is he whose loss is laughter when he counts the wager worth,
Put down your feet upon him, that our peace be on the earth.”
For he heard drums groaning and he heard guns jar,
(Don John of Austria is going to the war.)
Sudden and still—hurrah!
Bolt from Iberia!
Don John of Austria
Is gone by Alcalar.
Saint Michael’s on his
mountain in the sea-roads of the north
(Don John of Austria is girt and going forth.)
Where the grey seas glitter and the sharp tides shift
And the sea folk labour and the red sails lift.
He shakes his lance of iron and he claps his wings of stone;
The noise is gone through Normandy; the noise is gone alone;
The North is full of tangled things and texts and aching eyes
And dead is all the innocence of anger and surprise,
And Christian killeth Christian in a narrow dusty room,
And Christian dreadeth Christ that hath a newer face of doom,
And Christian hateth Mary that God kissed in Galilee,
But Don John of Austria is riding to the sea.
Don John calling through the blast and the eclipse
Crying with the trumpet, with the trumpet of his lips,
Trumpet that sayeth ha!
Domino gloria!
Don John of Austria
Is shouting to the ships.
King Philip’s in his
closet with the Fleece about his neck
(Don John of Austria is armed upon the deck.)
The walls are hung with velvet that is black and soft as sin,
And little dwarfs creep out of it and little dwarfs creep in.
He holds a crystal phial that has colours like the moon,
He touches, and it tingles, and he trembles very soon,
And his face is as a fungus of a leprous white and grey
Like plants in the high houses that are shuttered from the day,
And death is in the phial, and the end of noble work,
But Don John of Austria has fired upon the Turk.
Don John’s hunting, and his hounds have bayed—
Booms away past Italy the rumour of his raid
Gun upon gun, ha! ha!
Gun upon gun, hurrah!
Don John of Austria
Has loosed the cannonade.
The Pope was in his
chapel before day or battle broke,
(Don John of Austria is hidden in the smoke.)
The hidden room in man’s house where God sits all the year,
The secret window whence the world looks small and very dear.
He sees as in a mirror on the monstrous twilight sea
The crescent of his cruel ships whose name is mystery;
They fling great shadows foe-wards, making Cross and Castle dark,
They veil the plumèd lions on the galleys of St. Mark;
And above the ships are palaces of brown, black-bearded chiefs,
And below the ships are prisons, where with multitudinous griefs,
Christian captives sick and sunless, all a labouring race repines
Like a race in sunken cities, like a nation in the mines.
They are lost like slaves that sweat, and in the skies of morning hung
The stair-ways of the tallest gods when tyranny was young.
They are countless, voiceless, hopeless as those fallen or fleeing on
Before the high Kings’ horses in the granite of Babylon.
And many a one grows witless in his quiet room in hell
Where a yellow face looks inward through the lattice of his cell,
And he finds his God forgotten, and he seeks no more a sign—
(But Don John of Austria has burst the battle-line!)
Don John pounding from the slaughter-painted poop,
Purpling all the ocean like a bloody pirate’s sloop,
Scarlet running over on the silvers and the golds,
Breaking of the hatches up and bursting of the holds,
Thronging of the thousands up that labour under sea
White for bliss and blind for sun and stunned for liberty.
Vivat Hispania!
Domino Gloria!
Don John of Austria
Has set his people free!
Cervantes on his galley
sets the sword back in the sheath
(Don John of Austria rides homeward with a wreath.)
And he sees across a weary land a straggling road in Spain,
Up which a lean and foolish knight forever rides in vain,
And he smiles, but not as Sultans smile, and settles back the blade….
(But Don John of Austria rides home from the Crusade.)
– from The Collected Poems of G. K. Chesterton, 1927
SOURCE : https://catholicsaints.info/lepanto-by-g-k-chesterton/
October 7 – How the Rosary saved Christendom
OCTOBER 7, 2013
by Jeremias Wells
The Feast of Our Lady of the Rosary
Here is but a small fraction of the victories directly
obtained from God through the Holy Rosary:
The Battle of Lepanto which saved Rome and Vienna, and
thus the Pope and the Emperor, from Moslem subjugation
The deliverance of Vienna
by Sobieski
The victory given to Prince Eugene of Peterwardein
The raising of the siege of Corfu
The taking of Belgrade
The withdrawal from Soviet Troops from Austria on Oct.
26, 1955
The deliverance of Brazil from Communism in 1964
In this article, we will focus only on the first on
the list, that of the Battle of Lepanto.
When Saint Pius V ascended the throne of Saint Peter
early in 1566, Christendom faced extreme peril. The Huguenots had been waging a
particularly violent war in France since 1562; the Spanish Netherlands exploded
in revolt later in the year; England, having gone from schism to heresy, was
openly assisting all the anti-Catholic forces; but the greatest danger came
from the constricting tentacles of Muslim aggression throughout Europe and the
Mediterranean.
The defense of
Malta understandably raised Christian spirits, but it was only a defensive
action. The powerful Ottoman fleet, still intact, continued to raid Christian
lands. The year after that strategic triumph, Ali Pasha, who commanded the
naval forces in Malta, captured Chios, the last Genoese position in the Eastern
Mediterranean and through treachery murdered the ruling Giustiniani family.
Then for three days the Mohammedans roved over the island, massacred all the
inhabitants and destroyed everything Catholic. Two boys in the Giustiniani
family, aged ten and twelve, were martyred. The younger boy, almost cut to
pieces, was told to hold up one finger if he wished to apostatize and live. He
clenched his fists so tight that they could not be opened even after death.
Some months later, Suleiman led another of those huge
armies—always at his disposal—of 200,000 men and 300 cannons up the Danube
River Valley toward Vienna. But instead of focusing on his main objective, he allowed
himself to be distracted by a minor irritant in southwestern Hungary. The
small, walled town of Szigetvar and its Croatian overlord, Count Zriny, who was
cut from the same cloth as Skanderbeg, continued to resist occupation. Like
most tyrants, Suleiman would not accept what he saw as insulting behavior and
so deviated from his original plan. After losing several weeks just
transporting his cumbersome equipment over difficult terrain, he was tied down
another five weeks by the heroic resistance of the Hungarians. Zriny died
leading a final charge with a sword in his hand and praise of Jesus on his
lips. However, Suleiman could not enjoy any satisfaction from his misdirected
effort, for he had died the night before. Vienna would have to wait for another
day. Selim II, known as the Sot because of his drinking habits, took over the
throne in Constantinople, having already eliminated all rivals in his family,
and plotted the next attack on Christianity.
The Pope of the Rosary
From the moment of his elevation, Saint Pius V,
through his experience and extraordinary vision, not only recognized the grave
peril to Christendom but also saw the solution; the Ottoman power could be
broken solely by means of a crusade; and crusades are won not only on the
battlefield but also in the spiritual life, that is, on the supernatural level.
Spain and Venice, as we shall see, viewed the Turks as a threat to their
material welfare—as indeed they were—but the holy Pope also saw them as a
threat to the order that God Himself placed in the world and for that reason
employed the weapons of spiritual warfare.
Saint Pius V increasingly asked for more prayers from
pious Catholics, especially from the monks and nuns in their cloisters. If he
asked for more sacrifices from others, he certainly intended to carry his
portion of the burden by doubling his accustomed exercises of piety and
mortification. A devotion to which he gave special attention was the Rosary, so
much so that he was called the “Pope of the Rosary.”(1) In fact, the great
saint secured the uniformity of recitation of the Hail Mary through a Papal
Bull published in 1568.
The Holy League
While Saint Pius V was trying to organize an effective
alliance against the increasing danger, another Muslim provocation illustrated
the precarious situation. During the Christmas season of 1568, the pent-up
hatred of the “converted” Moors, known as Moriscos, burst forth in all its
massive cruelty. Savage tortures were employed against their victims before
they were violently dispatched, especially against humble village priests and
their altar boys. If they called on Jesus or His Blessed Mother for strength,
their tongues were cut out or their mouths were loaded with gunpowder and
ignited. These descendants of the invaders who had nearly destroyed Christian
Spain during an occupation lasting eight centuries again drenched the country
in blood.
Ferdinand Braudel in his acclaimed work on the
Mediterranean(2) remarked that there was no doubt about the links between
the Spanish rebels and the corsairs of Algeria, the latter being staunch allies
of the Turks. The Barbary pirates brought men, ammunition, and weapons to the
southern Spanish coast and took Christian prisoners as payment, thus
introducing another thread in the noose strangling Catholic Europe.
Initial attempts to subdue the well-organized
revolution met with failure until Don Juan of Austria was placed in overall
command. A soldier who possessed all the extraordinary abilities of leadership,
including judgment and courage, he vigorously and relentlessly pursued a
campaign that destroyed the enemy strongholds and brought the survivors to
their knees. Meanwhile, all the courts of Europe were informed that extensive
preparations for greater aggression were visibly under way at Constantinople.
Only a saint who lived daily in God’s presence and His
benevolent power could have assessed the seemingly insurmountable difficulties
of forming an anti-Turkish league and then going forward with such energy and
tenacity.(3) Saint Pius V repeatedly sent out requests to the counts of
Europe to join the crusade; yet, one treacherous or indifferent monarch after
another excused himself. Spain, which could be motivated by Catholic
considerations, and the Republic of Venice, whose territories were most
vulnerable, did not refuse; nevertheless, they sent evasive replies.
Spain, alone among the Europeans, was willing to
contribute its resources in men and material, although it had difficulty in
seeing beyond its narrow interests. On the other hand, Venice, basically
unreliable in any idealistic cause, was willing to fight only when its
commercial interests were threatened. Yet Saint Pius V was finally able to
bring the greatest power in Europe and the possessor of the largest fleet in
the Mediterranean to the bargaining table.
Once there, the skillful and occasionally duplicitous
negotiators, mutually distrustful and desirous of financial advantage, began to
haggle over every possible issue. Throughout the long, agonizing months, the
Pope’s overpowering personality swept aside all obstacles to force a decision.
Although sick and in constant pain, the indomitable Pontiff finally concluded
an agreement with the two shortsighted governments in March 1571.
According to the treaty, the choice of its supreme
commander was reserved for the Pope. Behind his sumptuous chapel adorned with
gold cloth and silver vessels was a bare, miserable oratory where the Dominican
monk would go in the early morning hours to pray unobserved. Prostrated on the
cold stones before a crucifix and with deep groans, the holy monk appealed to
God for guidance. The Pope then went into the rich chapel to celebrate the Holy
Sacrifice of the Mass. When he reached the Gospel of Saint John, he began to
read, “Fuit homo missus a Deo, cui nomem erat Joannes!” (“There was a man from
God whose name was John!”).(4) Turning his face toward the Virgin, he
paused and realized that the commander of the crusade was to be Don Juan of
Austria. The choice of this truly great crusader was of inestimable value, for
the lack of competent leadership caused several scandalous failures during
previous decades.
Carlo Ceresa. Madonna vom Siege, 17th
century) in the Church St. Dionysius Neckarsulm, Germany
The Battle of Lepanto
In the middle of September, the largest Christian
fleet ever assembled sailed out from Messina in Sicily to seek out and destroy
the Muslim fleet commanded by the Sultan’s brother-in-law, Ali Pasha. Saint
Pius V granted all members of the expedition the indulgences of crusaders. Not
one of the 81,000 soldiers and sailors had failed to confess and receive Holy
Communion.
The immense fleet moved eastward across the Ionian Sea
in a file stretching out for nearly ten miles. Ten days later it arrived at
Corfu off the northwestern coast of Greece. The Turks had ravaged the place the
month before and left their usual calling cards: burned-out churches, broken
crucifixes, and mangled bodies of priests, women, and children.
Here the animosity between the Italians and Spanish
that festered just below the surface almost erupted when the Venetian
commander, the crusty, battle-scarred old Sebastian Veniero, hung four
argumentative Spaniards from his yardarm. Fortunately, cooler heads prevailed.
Don Juan wondered if the Christians would annihilate one another before the
enemy was even sighted.
Then word arrived: “Ali Pasha is in Lepanto!” A long
thin body of water, known as the Gulf of Corinth, separates central Greece from
the Peloponnesus, the southern peninsula. About a quarter of the way into the
inlet from the west sits Lepanto, the fortified headquarters of the Turkish
fleet.
From Corfu the fleet worked its way down the northwest
coast of Greece. On October 5 came the infuriating news that Christendom had
suffered another cruel indignity from the Ottomans. Cyprus, the jewel of
Venice’s far-flung island possessions, had been attacked the year before. The
besieged capital, Nicosia, had fallen quickly, and its twenty thousand
survivors had been massacred. The fortified city of Famagusta held out for
another year due to the courageous leadership of Marc Antonio Bragadino, its
governor. With no hope of relief in sight and starvation and disease reducing
the population, Bragadino agreed to what appeared to be honorable terms and surrendered.
In an act of unbelievable treachery, the Turkish general, three days later,
hacked the Venetian officers to death. For the next week, Bragadino was
horribly mutilated and then flayed alive.
At sunrise on Sunday morning, October 7, the chaplains
on each ship were celebrating Mass as the vanguard of the fleet cruised south
along the coast, turned the corner at the headlands, and entered the Gulf of
Corinth. Since dawn the Turks had been moving in their direction from the east,
with the advantage of having the wind at their back. While the ships of the
League maneuvered from file to line abreast, Don Juan, with crucifix in hand,
passed by each galley shouting encouragement and was met, as he made his way
through the line, with tremendous applause and enthusiasm. By using tact and
understanding, and forcefulness when necessary, he had welded many disparate
elements into a united fleet.
The young crusader divided his force into four
squadrons. On the left, he placed the soft-spoken but fierce-fighting Venetian
Agostino Barbarigo. Don Juan led the central squadron, ably supported by
Veniero and the papal commander, Marc Antonio Colonna. The cautious Gian Andrea
Doria controlled the fate of the right wing. Only the Christians displayed their
forces in such a way as to create a reserve squadron, and they had the good
fortune of having this under the command of the Marquis de Santa Cruz, the Holy
League’s most respected admiral.
Although the Christian galleys were outnumbered, 274
to 208, they had superior firepower in cannon and harquebuses, while the Turks
relied mostly on bows and arrows. By nine o’clock the two lines were fifteen
miles apart and closing fast. Just before contact was made, the wind that had
been favoring the Turks shifted around from the east to the opposite direction.
The Christians drew first blood when their huge, though unwieldy, galleys fired
many rounds of cannon shot with devastating effect. But because of their lack
of maneuverability, the floating batteries quickly passed out of action.
Barbarigo’s counterpart, Mohammed Sirocco, made a
quick dash between the Venetian commander’s left wing and the shore line,
hoping to swing around and trap Don Juan’s squadron from behind. Barbarigo
quickly slid over and intercepted the Turks, but several galleys had slipped by
and attacked him from the rear. When his squadron closed in to help, Barbarigo,
standing in the midst of fierce struggle, lifted the visor of his helmet to
coordinate their attack. An arrow pierced his eye; mortally wounded, he was
carried below. However, his quick, self-sacrificing action had prevented
Sirocco’s flanking movement. The Christian left then trapped the Muslim wing of
fifty-six galleys against the shore and methodically destroyed it.
The center of both lines bore down heavily on each
other without any thought of subterfuge or trickery. The Muslims were yelling,
screaming, and banging anything that would make noise. The Christians were in
an ominous silence, weapons in one hand, rosaries in the other. Usually, the
flagships stand off from the heat of battle, but not this time; both supreme
commanders set a hard course for each other. Ali Pasha’s Sultana gained the
initial advantage by ramming into the Reale up to the fourth rower’s bench. Don
Juan grappled the two ships together and boarded. Instantly, a dozen Turkish
ships closed in behind Ali Pasha, supplying him with thousands of janissaries.
Veniero and Colonna hugged the Reale from either side. Reinforcements arrived
from other galleys. Some two dozen ships became interlocked, thus forming a
floating battlefield. The battle raged back and forth over the blood-soaked,
carnage-strewn decks.
Many in the Christian fleet performed magnificent acts
of valor. The ferocious old Veniero stood at his prow in full view, firing shot
after shot while his young servant reloaded. A Sicilian sergeant, rather than
die of disease, jumped out of his sickbed, went on deck, and killed four Turks
before dying from nine arrow wounds. The duke of Parma, companion to Don Juan
and future military genius, jumped aboard a Muslim galley and cut down the
first twelve men he faced.
Finally, Don Juan, huge broadsword in one hand and an
axe in the other, led an attack across the Sultana that ended in the death of
Ali Pasha. From that point on the spirit and fighting capacity of the Turks
declined.
One last hope for the Ottomans remained. Aluch Ali,
the clever Barbary corsair, out-foxed Doria by dragging him too far to the
Christian right. He then cut back and slipped through the opened hole. Cardona,
with a handful of galleys, attempted to block him but was wiped out. Santa
Cruz, who was giving valuable support to the center squadron, broke away to
intercept Aluch Ali. The latter, seeing his opportunity for an unhindered
attack on the Christian rear disappear, fled to the open sea with just a few of
his ships. Most of his squadron was destroyed when Doria wheeled about and
assisted Santa Cruz in finishing the weakened Ottoman fleet.
The Holy League had achieved an overwhelming victory
in the largest sea battle fought up to that time. The Ottoman Empire lost about
240 galleys and saw 30,000 killed. The League suffered a trifling 12 galleys
sunk; 7,600 men were killed.
At the time the battle was won, Saint Pius V was
studying financial sheets with the papal treasurer. He rose, went to the window
and looked toward the east. When he turned around his face was radiant with
supernatural joy, and he exclaimed, “The Christian fleet is
victorious!”(5)After human agencies verified the news two weeks later, Saint
Pius V added the Feast of the Holy Rosary to the Church calendar and the
invocation Auxilium Christianorum to the litany of Our Lady, since the victory
was due to her intercession.
Short Stories on Honor, Chivalry, and the World of
Nobility—no. 323
Notes:
1. C. M. Antony, Saint Pius V: Pope of the Rosary (New York: 1911), 77.
2. Ferdinand Braudel, The Mediterranean (New York: 1973), 1061.
3. For a complete and accurate account of the difficulties, see Ludwig von
Pastor, History of the Popes (St. Louis, Mo.: 1929), vol. XVIII.
4. Father Luis Coloma, Story of Don John of Austria (London: 1913), 215.
5. Robin Anderson, Saint Pius V (Rockford, Ill.: 1978), 78. Several biographers
use a longer quotation. See Antony, op. cit., 91.
SOURCE : https://nobility.org/2013/10/07/lepanto-history/
Our
Lady’s Feasts – Our Lady and the Rosary
“Blessed Mother and
Virgin undefiled, glorious Queen of the world, intercede for us with the Lord.”
Of all the devotions dear
to the Mother of God, the Rosary has a wider distribution and has been approved
by more agencies human and divine than any other. It was a devotion advocated
by Our Lady herself in at least three separate apparitions, in different lands
and in different centuries, some of quite recent occurrence. In 1917 she
appeared to three children at Fatima in Portugal, exhorting them to say the
Rosary. In 1858 she appeared to little Bernadette at Lourdes, with nearly the
same message. Long centuries before this, tradition has it that she appeared to
a young Spanish priest, Dominic de Guzman, and first described in detail how
her Rosary should be said.
Few records exist on the
subject, but tradition appoints somewhere in the south of France, and the
opening years of the thirteenth century, as the place and time of this first
apparition. The young priest to whom she appeared was a missionary burdened
with the task of fighting a heresy that was causing the ruin of thousands of
souls and threatening to overwhelm the Church in France and ultimately in all
Europe. Meeting with little success in his mission, Dominic threw himself at
Our Lady’s feet, begging for some special help in this emergency. Mary answered
his plea by describing to him the method of preaching with the Rosary. Whatever
the details of its origin, history bears out the fact that the Rosary has been
one of the principal factors in the spread of Christianity since that time.
Dominic was not the first
to use beads in counting prayers. Centuries before his time, fervent souls had
kept account of prayers by using small pebbles or beads, in chaplets of varying
prayers and lengths. But tradition ascribes to him the combination of vocal and
mental prayers which we now know as the Rosary. A particular scene from Our
Lord’s life is appointed for meditation with each decade of ten Hail Marys, one
Our Father, and one Gloria. The prayers themselves are a repetition of the
vocal prayers most familiarly known to Catholics. Its very simplicity makes it
a devotion quickly grasped by a child, by a new convert, by a person who cannot
read. But the vocal limitations place no bounds on the meditation that
accompanies the Mysteries. These, even the most learned will never exhaust.
“O Queen of the holy
Rosary, each mystery blends with thine
The sacred life of Jesus in every step divine;
Thy soul was His fair garden, thy virgin breast His throne,
Thy heart His faithful mirror reflecting Him alone”
Our Lady’s Rosary was the
terrible secret weapon which turned back at least two great armies: the Turkish
fleet was vanquished at Lepanto in 1571 by the power of the Rosary, and again
in Hungary in 1716 the Mohammedan hordes were turned back by the same weapon.
In gratitude for these victories, the feast of Our Lady Help of Christians was
appointed to be kept on May 24th. The feast of the Most Holy Rosary is kept
either on the first Sunday of October or on October 7th. Also commemorated is
the feast of Our Lady of Victory.
It was more than six
centuries after Dominic preached the Rosary that Our Lady again appeared, and
again in France, in behalf of the Rosary. At Lourdes in the Pyrenees she
manifested to a frightened little girl that she was “The Immaculate Conception”
and that she wished her Rosary to be said. Since the eighteen successive
apparitions there in 1858, an unending stream of pilgrims has poured into
Lourdes from all parts of the world, and hundreds of miracles worked at the
shrine defy the finest researches of medical science.
In our own century Our
Lady came again, this time to Portugal when the world was engrossed in the
first World War. To the three children of Fatima she brought the same message –
repent for sins and pray the Rosary.
Almost every Catholic has
a Rosary and says it more or less faithfully. How many million miles Rosary
beads have traveled through troubled fingers only God and His Mother know. How
many miracles of grace it has worked in the lives of those who were faithful to
this devotion, it must keep the angels busy to record. How many times it has
pulled back from the gates of hell some wayward soul who perhaps has no other
devotion, we shall have to wait for heaven to discover.
The vocal prayers of the
Rosary are repeated over and over, perhaps because we are all children at heart
and children love to ask the same thing over and over of a loving mother. Some
have found in this a point to criticize; they have never sounded to its depths
this prayer that is so dear to Mary. There are times in all our lives when,
faced with pain or sorrow, our very thoughts seem to stop; in such paralyzing
moments the only prayers that will come to our lips are those we have said
since childhood: the Our Father, the Hail Mary, the Gloria. It is a natural
thing that a stricken child should call upon its mother for help; so it is that
we grope for our Rosary in the darkness of tragedy or temptation. And Our Lady
does not fail to help: she is a careful mother.
Paradoxically, though the
Rosary is limited to so few prayers said vocally, its possibilities for mental
prayer have almost no limits at all. The greatest of mystics and scholars have
lost themselves in the depths of the Mysteries presented by these scenes of the
Incarnation, Death, and Resurrection of the Redeemer. The wings for soaring are
to be found in any of the Mysteries; in the measure in which we can detach
ourselves from earth, poor mortals that we are, we are allowed to fly to God.
Throughout the troubled
centuries since Dominic first preached the Rosary, it has been a lifeline to
heaven for millions of souls. Through the terrors of persecution in country
after country, Christians who dared not convene for prayers, who were denied
the Mass because all their priests had been killed, whispered in secret the
prayer of the Rosary. In this way the Faith has been preserved, sometimes for
centuries. Even today, many a Catholic struck down by accident or sudden
illness owes the grace of receiving the Last Sacraments to the fact that he
carries a Rosary in his pocket. For that is an unmistakable sign that he is one
who has a claim upon the Mother of God; he will have an intercessor to stand
beside him at the throne of God. After a lifetime of saying, over and over,
“Pray for us sinners, now and at the hour of our death,” one could expect
nothing else but that she would.
“O holy Mary, most
compassionate of virgins, receive the earnest prayers of lowly servants: raise
the fallen, correct the erring, calm the fearful and give strength to the
faint-hearted: that we may always act in praise of thee whom we venerate as
Mother of the Most High God.”
SOURCE : https://catholicsaints.info/our-ladys-feasts-our-lady-and-the-rosary/
Caravaggio (1571–1610), Madone du
Rosaire, vers 1607, 364 x 249, Kunsthistorisches Museum
Beata Vergine Maria del
Rosario
7
ottobre
Questa memoria Mariana di
origine devozionale si collega con la vittoria di Lepanto (1571), che arrestò
la grande espansione dell'impero ottomano. San Pio V attribuì quello storico
evento alla preghiera che il popolo cristiano aveva indirizzato alla Vergine
nella forma del Rosario. Secondo quanto narra la tradizione, c’è una
speciale protezione mariana per tutti coloro che lo recitano devotamente, la
garanzia che i fedeli non moriranno senza sacramenti, l’assicurazione che
quanti propagheranno il Rosario verranno soccorsi dalla Madonna in ogni loro
necessità.
Etimologia: Maria =
amata da Dio, dall'egiziano; signora, dall'ebraico
Martirologio
Romano: Memoria della beata Maria Vergine del Rosario: in questo giorno
con la preghiera del Rosario o corona mariana si invoca la protezione della
santa Madre di Dio per meditare sui misteri di Cristo, sotto la guida di lei,
che fu associata in modo tutto speciale all’incarnazione, passione e
risurrezione del Figlio di Dio.
Nel 1212 san Domenico di
Guzman, durante la sua permanenza a Tolosa, vide la Vergine Maria che gli
consegnò il Rosario, come risposta ad una sua preghiera, a Lei rivolta, per
sapere come combattere l’eresia albigese.
Fu così che il Santo
Rosario divenne l’orazione più diffusa per contrastare le eresie e fu l’arma
determinante per vincere i musulmani a Lepanto. Come già per Poitiers (ottobre
732) e poi sarà per Vienna (settembre 1683), la battaglia di Lepanto fu
fondamentale per arrestare l’avanzata dei musulmani in Europa. E tutte e tre le
vittorie vennero imputate, oltre al valore dei combattenti, anche e soprattutto
all’intervento divino.
La battaglia navale di
Lepanto si svolse nel corso della guerra di Cipro. Era il 7 ottobre 1571 quando
le flotte musulmane dell’Impero ottomano si scontrarono con quelle cristiane
della Lega Santa, che riuniva le forze navali della Repubblica di Venezia,
dell’Impero spagnolo (con il Regno di Napoli e di Sicilia), dello Stato
Pontificio, della Repubblica di Genova, dei Cavalieri di Malta, del Ducato di
Savoia, del Granducato di Toscana e del Ducato di Urbino, federate sotto le
insegne pontificie. Dell’alleanza cristiana faceva parte anche la Repubblica di
Lucca, che pur non avendo navi coinvolte nello scontro, concorse con denaro e
materiali all’armamento della flotta genovese.
Prima della partenza
della Lega Santa per gli scenari di guerra, san Pio V benedisse lo stendardo
raffigurante, su fondo rosso, il Crocifisso posto fra gli apostoli Pietro e
Paolo e sormontato dal motto costantiniano In hoc signo vinces. Tale simbolo,
insieme con l’immagine della Madonna e la scritta S. Maria succurre miseris,
issato sulla nave ammiraglia Real, sarà l’unico a sventolare in tutto lo
schieramento cristiano quando, alle grida di guerra e ai primi attacchi turchi,
i militi si uniranno in una preghiera accorata. Mentre si moriva per Cristo,
per la Chiesa e per la Patria, si recitava il Santo Rosario: e i prigionieri
remavano ritmando il tempo con le decine dei misteri. L’annuncio della vittoria
giungerà a Roma 23 giorni dopo, portato da messaggeri del Principe Colonna. Il
trionfo fu attribuito all’intercessione della Vergine Maria, tanto che san Pio
V, nel 1572, istituì la festa di Santa Maria della Vittoria, trasformata da
Gregorio XIII in «Madonna del Rosario».
Comandante generale della
flotta cristiana era Don Giovanni d’Austria di 24 anni, figlio illegittimo del
defunto Imperatore Carlo V e fratellastro del regnante Filippo II. Al fianco
della sua nave Real erano schierate: la Capitana di Sebastiano Venier, capitano
generale veneziano; la Capitana di Sua Santità di Marcantonio Colonna,
ammiraglio pontificio; la Capitana di Ettore Spinola, capitano generale
genovese; la Capitana di Andrea Provana di Leinì, capitano generale piemontese;
l’ammiraglia Vittoria del priore Piero Giustiniani, capitano generale dei
Cavalieri di Malta. In totale, la Lega schierò una flotta di 6 galeazze e circa
204 galere. A bordo erano imbarcati non meno di 36.000 combattenti, tra
soldati, venturieri e marinai.
A questi si aggiungevano
circa 30.000 galeotti rematori. Comandante supremo dello schieramento ottomano
era Müezzinzade Alì Pascià. La flotta turca, munita di minore artiglieria
rispetto a quella cristiana, possedeva 170-180 galere e 20 o 30 galeotte, cui
si aggiungeva un imprecisato numero di fuste e brigantini corsari. La forza
combattente, comprensiva di giannizzeri, ammontava a circa 20-25.000 uomini. L’ammiraglio,
considerato il migliore comandante ottomano, Uluč Alì, era un apostata di
origini calabresi, convertitosi all’Islam. Alì Pascià si trovava a bordo
dell’ammiraglia Sultana, sulla quale sventolava un vessillo verde, dove era
stato scritto, a caratteri d’oro, 28.900 volte il nome di Allah.
Per questo san Pio V,
Papa mariano e domenicano, affidò a Maria Santissima le armate ed i destini
dell’Occidente e della Cristianità, minacciati dai musulmani.
Da allora in poi si
utilizzò ufficialmente il titolo di Auxilium Christianorum, titolo che non
sembra doversi attribuire direttamente al Pontefice, ma ai reduci vittoriosi,
che ritornando dalla guerra passarono per Loreto a ringraziare la Madonna.
I forzati che erano stati
messi ai banchi dei remi furono liberati: sbarcarono a Porto Recanati e
salirono in processione alla Santa Casa, dove offrirono le loro catene alla
Madonna; con esse furono costruite le cancellate poi poste agli altari delle
cappelle. Lo stendardo della flotta fu donato alla chiesa di Maria Vergine a
Gaeta, dove è tuttora conservato e che attende di essere ancora issato nei
cuori di coloro che si professano cristiani e vogliono difendere le proprie
radici.
Autore: Cristina
Siccardi
SOURCE : http://www.santiebeati.it/dettaglio/24800
Voir aussi : https://tomperna.org/2013/10/07/mondays-with-mary-the-memorial-of-our-lady-of-the-rosary/
https://reginamag.com/our-lady-of-the-holy-rosary/